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I n t e r n at i o n a l

Sterblichkeitsverlauf in der Schweiz und bei Referenzpopulationen

Sterblichkeitsrate, Mann 65 Sterblichkeitsrate, Frau 65

0.015
0.025

0.010
0.015

0.005
0.005

1970 1980 1990 2000 2010 2020 2030 2040 1970 1980 1990 2000 2010 2020 2030 2040

Der historische Verlauf der Sterblichkeit eines 65-jährigen Mannes (links) und einer 65-jährigen Frau (rechts) zusammen mit stochastischer
Simulation mit dem Towers-Watson-Modell (TW-SMS). Die rote Kurve zeigt die Sterblichkeitsraten der Referenzpopulation (internationaler
Trend) – die grüne diejenigen der Schweiz. Die Streuung der Sterberaten in der Schweiz ist grösser als in der Referenzpopulation
und die Werte liegen markant tiefer. Die Simulation der Sterblichkeitsraten ab 2010 zeigt ihre potenzielle Entwicklung für das Alter 65 im
TW-SMS.

Gestion des risques de longévité


dans les caisses de pensions suisses

Un modèle stochastique
de mortalité
L’espérance de vie statistique monte toujours plus haut en Suisse. En bref

­L’expérience accumulée dans d’autres pays peut aider les caisses de > Le risque de longévité est un
risque tendanciel non diversifiable
pensions suisses à mieux évaluer les risques de longévité. > La distribution spécifique des
­capitaux de couverture d’une
De nombreux facteurs agissent favorable- fecte le plus. D’un côté, les taux bas
caisse ne peut être vérifiée
ment sur l’espérance de vie. Une sécurité laissent peu de marge pour le financement
sociale bien développée, l’accès aux soins de l’espérance de vie montante et de qu’avec un modèle stochastique
médicaux pour toutes les couches de la l’autre, les possibilités d’externalisation du de mortalité
population et le soutien des plus démunis risque de longévité ou de sa sécurisation
par l’État en font partie. Tous les pays du sur le marché financier sont quasi inexis- (ATP) a même développé son propre mo-
peloton de tête en matière d’espérance de tantes ou en tout cas très limitées dans dèle stochastique de mortalité (modèle
vie où la Suisse côtoie le Japon, la Suède notre pays. L’absence d’une base transpa- «SAINT»)1. C’est à ce modèle qui intègre le
et les Pays-Bas, remplissent tous ces cri- rente d’évaluation de la distribution du risque de longévité dans le budget des
tères. Mais vue dans une optique histo- risque de longévité fournit peut-être un risques que l’on doit la stratégie de place-
rique, l’espérance de vie a progressé de début d’explication. ment ATP plusieurs fois récompensée par
manière plus spectaculaire en Suisse que Un regard au-delà de nos frontières des prix.
dans la plupart des autres pays. nous apprend que dans de nombreux pays
d’Europe, il existe depuis un certain
1
Le risque de longévité en Suisse nombre d’années les dénommés modèles  omme le Danemark n’a qu’une population
C
de 5.5 millions d’habitants, ce qui est trop
En comparaison avec d’autres pays, stochastiques de mortalité qui permettent
peu pour construire un modèle stochastique,
les caisses de pensions suisses sont sans d’évaluer le risque de longévité. La plus le modèle «SAINT» se fonde sur des statis-
doute celles que le risque de longévité af- grande caisse de pensions du Danemark tiques de mortalité européennes.

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I n t e r n at i o n a l

Une étude publiée l’an dernier par le Dans une stratégie de placement, il est Longevity Value-at-Risk
professeur Philippe Wanner de l’Univer- possible de diversifier les risques de place- Qu’est-ce que cela signifie concrète-
sité de Genève a corroboré pour la Suisse ment, ce qui n’est pas le cas pour un effec- ment? Le modèle TW-SMS permet de me-
ce que l’on avait déjà constaté ailleurs, à tif de rentiers. En effet, on ne peut pas surer la déviation possible des engage-
savoir que le statut social et le revenu ont remplacer des rentiers avec un faible ments par rapport à la valeur anticipée. En
une influence considérable sur le risque risque de mortalité par d’autres où ce d’autres termes, on détermine la Longe-
de mortalité.2 Chez les hommes en parti- risque est plus élevé. C’est une des raisons vity Value-at-Risk (VaR). Cette valeur est
culier, le risque de mortalité des hauts pour lesquelles le transfert d’un effectif de celle qui doit être utilisée pour le test de
revenus se réduit de moitié par rapport rentiers à une entreprise d’assurance est solvabilité de la Chambre des actuaires-
aux personnes qui travaillent dans la gas- une opération relativement coûteuse. conseils (PKST). Une formule d’approxima-
tronomie et dans l’industrie. Et le risque tion y est toutefois fournie pour cette VaR,
de mortalité des femmes, toutes catégo- Une esquisse de solution assortie de la précision que l’évaluation
ries professionnelles confondues, était Compte tenu des faits exposés ci-des- stochastique est à préférer. Une provision
encore inférieur à celui des hommes sus, nous avons résolu de mettre au point appropriée doit être constituée à hauteur
avec de bons salaires pendant la période notre propre modèle de mortalité pour les de la déviation selon le PKST.
observée. Comme le capital de couver- caisses de pensions suisses (TW-SMS, Même pour une caisse de pensions qui
ture nécessaire pour financer les rentes SMS signifiant Stochastic-Mortality-Swit- n’applique pas le PKST, les calculs de
est directement dépendant du revenu, il y zerland). Cela nous permet de quantifier le modélisation peuvent fournir des bases
a peu de chances de compenser le risque risque de longévité et d’en tenir compte décisionnelles précieuses pour gérer le
de longévité au sein de l’effectif d’assurés lors de l’établissement du budget. risque grandissant que représentent les
d’une caisse de pensions, étant donné La tendance qui ressort des statis- engagements de rente. On n’imagine plus
que les bénéficiaires de rentes avec un tiques de 13 pays pour la période des 40 aujourd’hui une gestion des risques sans
revenu supérieur ont tendance à vivre dernières années va clairement dans le les modèles stochastiques de taux. Il est
plus longtemps. sens d’un allongement de l’espérance de temps que la Suisse adopte également un
vie et cette hypothèse sous-tend donc modèle stochastique de mortalité.  n
Risque de longévité ≠ notre modèle (tendance internationale re-
risque de placement et de taux présentée dans le graphique par une Ljudmila Bertschi
Le risque de longévité est ce que­ courbe rouge, voir page 85, dans l’article Peter Zanella
l’on appelle un risque tendanciel. Son évo- allemand). Sur la base des statistiques de
lution historique confirme que l’espérance la population référence, nous avons en-
de vie s’est effectivement allongée plus suite positionné la Suisse au sein de ce
qu’on ne le pensait lorsque les provisions groupe de pays. L’évolution de la mortalité
ont été constituées. Des effets de en Suisse apparaît sous la forme d’une
diversification ou «mean reversion»
­ courbe verte dans le graphique.
comme on les observe pour le rendement Le modèle de mortalité proposé est
dégagé par les actions et les taux purement statistique, cela signifie que les
n’existent pas pour un risque tendanciel. projections aussi bien que la distribution
Mais le risque de longévité est aussi un reposent sur les statistiques des 40 der-
risque de niveau. Entendez par là le ni- nières années.3
veau de mortalité dans une caisse de La distribution de l’espérance de vie
pensions par rapport à la population glo- peut être concrétisée par des exemples:
bale. Les différences de niveau résultent ainsi, une femme de 65 ans peut espérer
de la formation et du revenu, de condi- vivre encore 32.2 ans en moyenne au lieu
tions de travail plus agréables, d’un style des 25.3 ans que suggèrent les bases
de vie plus sain, etc. Parce que les bases techniques les plus récentes (LPP 2010
LPP 2010 ou VZ 2010 ne font pas la dis- calculées pour l’an 2030). Et dans les
tinction entre les catégories de revenus, cas extrêmes, l’espérance de vie d’une
elles sont incapables de donner une femme de 85 ans sera de 11.3 ans et non
image fiable de la distribution de l’espé- 8.2 ans.
rance de vie. Il n’y a que le modèle sto-
chastique qui puisse reproduire la distri-
bution observée dans les statistiques de 3
Les statistiques de mortalité pour la période
mortalité. de 1970 à 2009 ont été tirées de la base de
données sur la mortalité humaine (www.mor-
tality.org). Des différences statistiquement si-
2
Les différences de mortalité et leurs effets gnificatives en ressortent entre l’expérience
sur les assurances sociales, dans Sécurité de la Suisse et celle des autres pays réfé-
sociale CHSS 6/2012, p. 351 s. (période rence. Cette tendance caractérise aussi
d’observation 1990–2005). la volatilité du risque de longévité en Suisse.

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