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METHODES D’OSTEOLOGIE HUMAINE

MASTER 2 PALEOANTHROPOLOGIE
DR. ASSI

La détermination de l’âge, du sexe et de l’origine ethnique sur le squelette est un problème


auquel se trouvent confrontés le paléoanthropologue comme le paléodémographe ou le
médecin légiste. A cet effet, dans la littérature scientifique plusieurs auteurs ont proposé des
approches de solutions diverses converties en méthodes spécifiques, s’appuyant sur des
pièces squelettiques les plus discriminantes et les plus sujettes à des modifications ou
remaniements suivant le temps. Ces procédures d’identification à partir du squelette sont
regroupées en deux principales méthodes que sont : les méthodes morphologiques et les
méthodes histologiques ou chimiques.
Dans ce cours, seules les méthodes morphologiques seront abordées.

I- METHODES OSTEOLOGIQUES DE DETERMINATION DE L’AGE

Les caractères utilisés pour la détermination de l'âge dépendent des différentes phases de la
croissance (enfants, adolescents, adultes). Il faut en tout cas vérifier en premier lieu la
variabilité, avec l'âge, des caractères sur des individus dont l'âge est connu. N'entrent donc
pratiquement en considération que des populations récentes. Il existe des différences
ethniques et diachroniques dans le rythme de l'évolution ontogénétique. En particulier,
l'accélération de la croissance, ces derniers temps, sous l'effet de l'amélioration de
l'alimentation et de celle d'autres conditions de la vie, joue un rôle. Il est donc recommandé
de choisir, dans la mesure du possible, non des populations de référence étudiées ces
dernières années, mais des populations plus anciennes qui l'ont été ou devront l'être de façon
méthodique et satisfaisante.
Ce que nous diagnostiquons sur des squelettes à partir d'études sur des populations récentes,
ce sont les stades correspondants de l'âge biologique (âge du développement). Mais nous
mettons, en fait, au même niveau, les étapes correspondantes de l'âge chronologique
(nombre d'années). Jusqu'à présent, il n'a pas été possible d'établir et de corriger les
décalages entre les deux. On ne peut donc pas prendre en considération les différences qui
existent entre les différentes populations dans les processus de maturation et de
vieillissement. Il existe une forte variabilité individuelle des transformations dues à l'âge sur
le squelette. Des individus dont le potentiel somatique a permis une plus grande longévité ne
présentent pas nécessairement un squelette « âgé ». Alors qu’un individu décédé jeune peut

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avoir un squelette usé, et un individu mort à un âge avancé, un squelette qui paraît jeune, ce
qui constitue un paradoxe ostéologique.
Pour cette raison, il ne sera jamais possible de déterminer l'âge du décès d'après le squelette
aussi sûrement que peut le faire la démographie récente d'après des documents écrits.
Un diagnostic de l'âge devra donc toujours être indiqué pour chaque individu avec des
marges d'erreur qui pourront même être, dans certains cas, dépassées.
Moyennant des erreurs systématiques ayant plus ou moins de poids, la population totale
peut paraître plus jeune ou plus âgée qu'elle ne l'est réellement. On travaille actuellement à
l'élimination de telles sources d'erreurs.

1-1- Détermination de l'âge d'enfants jusqu'à 14 ans.


C'est le degré d'évolution des dents qui constitue le critère, de très loin le plus important,
pour déterminer l'âge d'un enfant. Et, à ce propos, le degré de minéralisation des différentes
dents permet de déterminer l'âge avec plus de sûreté que leur éruption. L’éruption dentaire
est un phénomène discontinu et variable affecté par des facteurs tels que la malnutrition, la
perte prématurée des dents temporaires ou la maladie carieuse. En revanche, la formation
des dents est perçue comme une meilleure mesure bénéficiant d’une grande fiabilité, d’un
faible coefficient de variation et d’une plus grande résistance aux effets de l’environnement.

Figure 32 : Minéralisation de la première molaire inférieure (Fronty et al. 2005)


Si l'on ne tient compte que de la minéralisation d'une dent déterminée et lorsque l'on met à
part la canine et la troisième molaire dont le développement est particulièrement variable, la
marge d'erreur est beaucoup plus étroite.

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Ainsi relèvera-t-on le stade d'évolution suivant : il y a tout d'abord formation de la couronne
dentaire, commençant par la surface de mastication future, ensuite celle du collet, puis de la
racine ; les racines croissent jusqu'à leur forme définitive, puis l'apex se ferme. Ceci
s'applique aussi bien aux dents de lait qu'aux dents définitives.
La détermination de l'âge d'après les dents se fait de façon plus sûre et plus différenciée pour
les jeunes enfants que pour les enfants plus âgés. Pour un diagnostic plus sûr de l'âge, il est
recommandé, pour les enfants à partir de 12 ans environ, de faire entrer en ligne de compte
des critères d'ossification.
Pour établir le degré d'évolution de toutes les dents en place dans les maxillaires, il est
nécessaire d'avoir recours à la radiographie.

Figure 34 : Représentation des différents stades radiographiques en fonction du type de dent


permanente (Demirjian et al., 1973)
En pratique, s'il y a des dents hors de leurs alvéoles, il n'est normalement pas nécessaire de
radiographier les mâchoires. On peut évaluer l'âge avec une certaine sûreté si l'on ne dispose
que d'une seule dent, à condition que celle-ci ne soit pas encore entièrement développée.
En deuxième lieu, c'est-à-dire après la détermination de l'âge à partir du degré de
minéralisation, on peut également tenir compte de l'éruption des dents.

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Figure 35 : Stades d’éruptions dentaires (Denture temporaire à droite / Denture permanente à gauche)
Celle-ci varie cependant très fortement, l'éruption des dents se faisant aujourd'hui dans un
ordre différent de celui existant à l'époque préhistorique et au début du Moyen Age.
Tableau 1 : Formation des dents temporaires et permanentes et temps d’éruption (Logan et Kronfeld
légèrement modifié par Mc Call et Shour, dans Woelfel et Scheid, 2007)

S'il n'y a ni maxillaires, ni dents, on essaiera d'obtenir des indices sur l'âge des enfants par le
biais de l'ossification du crâne et du squelette post-crânien. Les diagnostics d'âge ne seront

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alors pas aussi précis qu'à partir des dents et l'on devra se contenter d'une classification plus
grossière. On tiendra compte avant tout des critères suivants :
— Au cours des trois premiers mois de la vie, il y a fermeture de la fontanelle lambdatique
et des fontanelles ptériques ;
— avant le 9e mois, il y a en règle générale soudure de (grande aile du shénoïde ??) ;
— au cours de la 1ère année, il y a fermeture de la fontanelle astérisque et soudure des deux
moitiés de la mandibule ;
— au cours des deux premières années, il y a fermeture de la fontanelle bregmatique et de la
suture frontale (suture métopique) (dans des cas exceptionnels, elle reste ouverte même à
l'âge adulte sous forme de métopisme), et il y a soudure des deux moitiés des arcs
vertébraux ;
— avant la fin de la 3e année, il y a en règle générale soudure entre les partes latérales et la
pars basalis de l'os occipital ;

1- Suture coronale entre os frontal et


pariétal ;
2- Suture temporo-pariétale ;
3- Suture lambdoïde ;
4- Suture mendosale ;
5- Suture occipito-mastoïdienne ;
6- Fontanelle antérieure (ou bregma) ;
7- Fontanelle antéro-latérale (ou ptérion) ;
8- Fontanelle postérieure (ou lambda) ;
9- Fontanelle postéro-latérale (ou astérisque)

Figure 36 : Sutures et fontanelles du crâne d’un enfant (vue sagittale)

1- Suture métopique ;
2- Suture sagittale ;
3 et 6- Suture lambdoïde ;
4 Suture mendosale ;
5 Suture occipitale-mastoïdienne ;

Figure 37 : Sutures du crâne d’un enfant (vue supérieure)

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— au cours de la 4e année, il y a soudure des arcs vertébraux avec le corps vertébral ;
— avant la fin de la 6e année, il y a fermeture de la suture entre l'écaille et les parties
latérales de l'os occipital ; il y a également soudure des branches du pubis et de l'ischion de
l'os iliaque.
La longueur et le degré de développement des os du squelette post crânien donnent
également des renseignements sur l'âge. Mais dans ce cas, il faut renoncer à une
détermination exacte de l'âge et ne travailler qu'à partir d'une division grossière par tranche
de 5 ans. On recommandera alors de tenir compte, avant tout, de la longueur des os longs
des membres supérieurs et inférieurs.

1-2- Détermination de l'âge chez les adolescents


Après la 14e année, le développement des dents donne encore quelques indices pour
déterminer l'âge de non-adultes. Mais le critère le plus important est la synostose de
l'épiphyse et de la diaphyse des os longs. De même l'ossification du pelvis, du scapulum, du
sternum, du sacrum et des phalanges peut donner des indications.
L’appréciation du degré de croissance osseuse se fait par l’examen des cartilages de
conjugaison, en se rapportant aux dates d’apparition et de soudure à la diaphyse des points
osseux épiphysaires et complémentaires. Cet examen peut se faire de façon visuelle sur un
corps totalement squelettisé, ou de façon radioscopique dans le cas d’un cadavre non
entièrement décharné. De manière simple, l’on peut déterminer 3 stades généraux qui sont :
l’absence de fusion, l’union incomplète et l’union complète. Le tableau 2 résume les
délais de fusion métaphyso-épiphysaire pour les individus de sexe masculin et de sexe
féminin utilisables en anthropologie médico-légale.
Chez le sujet vivant, ces marqueurs de croissance sont couramment utilisés pour la
détermination radioscopique de l’âge osseux (étrangers en situation irrégulière, sans-papiers
se prétendant mineurs pour éviter leur expulsion, jeunes délinquants mentant sur leur âge
afin d’éviter une sanction pénale, …).
Dans ce cadre, la technique la plus utilisée est la technique de Greulich et Pyle qui étudie le
degré de maturation osseuse de l’extrémité distale des deux os de l’avant-bras, des os du
carpe, des métacarpiens et des phalanges (Greulich et Pyle, 1959).

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Tableau 2 : Synostoses des épiphyses et diaphyses des os longs

Après l'ossification, des vestiges de la soudure de la diaphyse avec l'épiphyse paraîtront


encore pendant un ou deux ans sous forme de lignes plus claires. La disparition de celles-ci
indique ensuite le passage à l'âge adulte.
Sur le crâne, la fermeture de la suture sphéno-basilaire (entre le sphénoïde et la partie
basilaire de l'os occipital) marque la frontière entre l'adolescence et l'âge adulte. S'il n'y a
pas d'os longs, le degré d'évolution de la troisième molaire peut également donner un
renseignement grossier.
Ce stade d'évolution est cependant particulièrement variable et parfois on n'en tient
absolument pas compte. Si la troisième molaire est entièrement formée et si elle a atteint la
surface de mastication des autres molaires, ce sera un signe « d'adulte ».

1-3- Détermination de l'âge chez les adultes


La valeur du diagnostic pour la détermination de l'âge chez les adultes dépend en grande
partie de l'état de conservation du squelette. Si celui-ci est bien conservé, on recommandera
la « méthode complexe » (Nemeskéri, Harsanyi et Acsadi, 1960), bien que son usage en
paléodémographie ait suscité des réserves. Les études se poursuivent pour la développer et
l'appliquer. Actuellement, pour utiliser la méthode complexe, il faut partir des directives
données par Acsadi et Nemeskéri (1970). Pour un diagnostic de l'âge on utilise quatre
caractères : pour chacun, plusieurs stades d'évolution sont décrits.

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Le relief des facettes symphysaires
La surface doit être bien conservée. En raison des changements de la facette à la suite de
naissances, ce caractère ne devra être utilisé que pour les hommes. Il n'en sera tenu compte
chez les femmes que pour les sujets jeunes.

Figure 38 : Symphyses pubiennes droites, vue médiale


Acsadi et Nemeskéri (1970), ont proposé une description morphologique de la facette
symphysaire pubienne correspondant à 5 stades de développement :
- 1er Stade : Surface convexe, traversée de crêtes et de sillons ; pas de délimitation nette
entre la surface pubienne et la branche du pubis.
- 2ème Stade : La structure de base de la surface commence à disparaître : les crêtes
s’aplatissent et les sillons se rétrécissent. Un rebord commence à se former dans la région
postérieure et antérieure du pourtour ; un rebord apparait aussi dans la région de la branche
du pubis.
- 3ème Stade : La structure originale n’existe plus que sous la forme de petits restes
granuleux ; un rebord continu s’est développé sur le pourtour postérieur et antérieur ; un
rebord bien net s’est également développé dans la région de la branche du pubis.
- 4ème Stade : La face symphysaire est devenue complètement lisse ; un rebord important
s’est développé sur le pourtour postérieur et antérieur ; l’extrémité inférieure se termine par
un rebord formant un angle aigu.
- 5ème Stade : La face lisse est en partie concave, poreuse, ridée. Le rebord ventral et dorsal
forme une véritable crête qui, joint à celui de l’extrémité inférieure, entoure la face concave
de tous côtés.

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Tableau 3 : Photographies de la surface articulaire symphysaire pubienne gauche permettant l’estimation de
l’âge au décès d’un individu (d’après Suchey et Brooks, 1990)

Tableau 4 : statistiques de la méthode de Suchey-Brooks (d’après Suchey et Katz, 1998)

La structure spongieuse de la tête de fémur


Les travaux de Nemeskeri et al. (1970) dont les résultats sont retranscrits dans le tableau 5,
témoignent de l’évolution morphologique de la structure spongieuse de la tête du fémur.

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Tableau 5 : Aspect et modification de l’os trabéculaire de l’extrémité supérieure du fémur par phases et par
tranches d’âge, d’après Ascadi et Nemeskeri (Ascadi et Nemeskeri, 1970). Les âges moyens et les déviations
standards sont exprimés en années. Les intervalles d’âges correspondent avec + ou -3 fois la valeur de la
déviation standard. NE, non évalué.

 La structure spongieuse de la tête de l'humérus


Au niveau de l’extrémité proximale de l’humérus, l’évolution morphologique des travées
osseuses se déroule également en 6 stades (selon la redéfinition faite par Bergot et Bocquet
(1976) à partir des travaux de tomographies, en s’inspirant des travaux de Nemeskeri et al.) :
-1er Stade : L’extrémité proximale de l’humérus contient un réseau spongieux fin, régulier
et homogène, réseau qui se prolonge bien au-dessous du col chirurgical. Les corticales sont
épaisses.
- 2ème Stade : La cavité médullaire de l’os atteint le col chirurgical. Les travées sont plus
lâches dans la métaphyse et la grosse tubérosité, mais forment toujours un réseau continu.

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- 3ème Stade : La raréfaction du tissu osseux se poursuit dans la cavité médullaire qui atteint
presque la ligne de suture métaphyso-épiphysaire. Des fragments de travées osseuses
persistent le long des corticales de la diaphyse. Une cavité s’est formée dans la grosse
tubérosité.
- 4ème Stade : La cavité médullaire atteint le sommet de la ligne métaphyso-épiphysaire. La
cavité présente dans la grosse tubérosité n’est plus séparée du canal médullaire de la
diaphyse que par la ligne de suture épiphysaire qui est bien visible. Dans la tête articulaire le
réseau spongieux est lâche.
- 5ème Stade : Les travées sont rares dans la grosse tubérosité, plus nombreuses que lâche
dans la tête articulaire. Le canal médullaire s’étend largement dans la métaphyse jusqu’à la
ligne de suture métaphyso-épiphysaire. Les corticales sont amincies.
- 6ème Stade : L’extrémité proximale de l’humérus est pratiquement vide. On observe les
restes de la ligne de suture métaphyso-épiphysaire, ainsi que quelques travées d’os
spongieux dans la tête articulaire proprement dite. Les corticales sont très minces.

Figure 39 : Les 6 stades de la structure spongieuse de la tête de l’humérus


Si les os sont bien conservés, on pourra scier les têtes articulaires, et ce, exactement au
milieu, il est recommandé de se procurer une scie pour os comme celle utilisée dans les
boucheries. Il faudra recoller ultérieurement les deux parties des têtes articulaires.
 La synostose des sutures endocrâniennes

Figure 40 : Les stades de l’ossification des sutures du crâne

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A- Division des sutures principales du crâne (H. Vallois, 1937)
B- Les stades de fermeture des sutures d’après P. Broca

On établit un coefficient de fermeture des sutures, de la façon suivante : pour l'ensemble des
16 sections des sutures coronale, sagittale et lambdoïde, on détermine le degré de fermeture
de la suture suivant le schéma de Broca et l'on calcule ensuite la valeur moyenne à partir des
différentes valeurs observées.
[(Ʃ C1…C3 d) + (Ʃ C1…C3 g) + (Ʃ S1…S4) + (Ʃ L1…L3 d) + (Ʃ L1…L3 g)]
Index (Ascadi et nemeskeri) =
16
Si le crâne est conservé dans son entier, on éclairera les différentes sections des sutures à
l'aide d'une petite lampe introduite dans le trou occipital.
L'oblitération moyenne correspond aux phases suivantes :
Tableau 6 : Phases et valeurs moyennes d’oblitération suturale
Phases Valeurs moyennes Description suturale
I 0 - 1,5 Suture ouverte
Il reste un petit espace entre les berges osseuses
II 1,6 - 2,5 Suture fermée
Mais clairement visible comme une ligne continue, souvent en zigzag
III 2,6 - 2,9 La ligne suturale devient plus mince avec moins de zigzag et parfois
interrompue par une parcelle d’oblitération complète
IV 3,0 - 3,9 Seules quelques lignes indiquent l’endroit de la suture
V 4 Suture complètement disparue sa localisation n’est plus reconnue

Lorsque les stades de développement des différents caractères ont été déterminés, on peut
établir l'âge en utilisant les tableaux de Sjôvold 1975 (Voir document annexe). Ils tiennent
compte de toutes les combinaisons de caractères et de stades, de la variabilité liée aux
changements d'âge et des indications pratiques de calcul données par Nemeskéri. Pour les
sujets pris individuellement, il faut ajouter les marges d'erreur indiquées dans les tableaux.
Pour des analyses paléo-démographiques, la division en classes d'âge par tranche de 5 ans
est recommandée. Pour pouvoir établir les coefficients de synostose des sutures suivant
Nemeskéri, il faut que les sutures coronale, sagittale et lambdoïde soient très largement
conservées.
En complément, mais avec prudence, on peut encore recourir à d'autres indices pour un
diagnostic de l'âge, en tenant compte de toute une série de phénomènes de dégradation et de
maladies en rapport avec l'âge.
 Pour les jeunes adultes, l'ossification peut donner des indications complémentaires. Par
exemple, l'épiphyse sternale de la clavicule se soude relativement tard avec le corps (Bass,
1970 ; Szilvassy, 1978) ; il en est de même pour l'épiphyse distale du radius et de l'ulna et
pour l'épiphyse marginale de l'os ilium. L'ossification des plaques cartilagineuses du larynx

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(à vrai dire, rarement conservées), s'effectue jusqu'à un âge avancé (Leopold et von Jagow,
1960 ; Schott, 1961 ; à n'utiliser que pour les hommes).
 Degré d'usure des dents, en particulier des molaires. Il faut s'attendre à une très grande
variabilité tenant par exemple au mode d'alimentation et à la constitution individuelle des
dents. Pour les séries importantes, on recommande d'estimer, à partir de l'échantillon, la
corrélation avec l'âge de l'abrasion des dents et d'en tirer une diagnose de l'âge (S. Maples,
1977).
 Modification de la spondylose de la colonne vertébrale. Stloukal, Vyhnànek et Rôsing
(1970) ont divisé les modifications spondylosiques en 4 classes et donnent les valeurs
moyennes pour une série de populations du Moyen Age, par classe d'âge et par sexe.
 Modifications arthrosiques des articulations des membres (la classification, la répartition
par fréquence et les valeurs moyennes des classes sont données par Stloukal et Vyhnanek,
1975 pour une population slave ancienne).
 On trouvera une méthode pour déterminer avec plus de précision l'âge des adolescents et
des adultes à partir des dents dans Gustafson (1966 ; modification de la méthode en vue de
son utilisation pour du matériel dentaire préhistorique par Vlček et Myklas, 1975 ; v. aussi
Johannson, 1971). Mais celle-ci exige, entre autre, la confection de coupes dentaires, ce qui
prend du temps. Elle n'est pas utilisable pour des recherches sur des séries, mais elle l'est
pour des diagnostics d'âge ou l'identification d'individus pris isolément et, par exemple,
importants sur le plan historique.

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II- METHODES OSTEOLOGIQUES DE DETERMINATION DU SEXE

Au cours de la croissance du sujet, le squelette acquiert des caractéristiques sexuelles qui, au


stade adulte, conduisent à la distinction de l’homme et de la femme. Avant la puberté, la
diagnose du sexe est difficile, voire impossible et actuellement représente un champ
d’investigation en plein développement qui se focalise, d’une part sur le bassin où certains
caractères liés au sexe sont présents au stade fœtal et d’autre part sur la denture permanente
qui se met en place au cours de l’enfance et de l’adolescence. En revanche à l’âge adulte,
aux caractères sexuels correspondant à des différences morphologiques dans la musculature
et la robustesse des os, s’ajoutent des caractères liés aux fonctions viscérales et
reproductrices. Ainsi, les caractères sexuels des différentes parties du squelette n’ont pas
tous la même importance dans la détermination du sexe.
Dans la détermination du sexe sur le squelette, l'os le plus discriminant est sans conteste le
bassin (la morphologie de ce dernier répond à des exigences adaptatives et fonctionnelles
liées à la locomotion et surtout à la reproduction) ; viennent ensuite le crâne puis les os
longs. Les autres pièces du squelette peuvent aussi être utilisées, mais leur apport est plus
aléatoire.
Il est bien évident que la détermination sera d'autant plus exacte que l'on tiendra compte
d'un plus grand nombre de caractères et que l'on disposera d'un plus grand nombre d'os.
En règle générale, les os masculins se distinguent par leur aspect plus robuste. Mais tout est
question de relativité. L'attribution d'un sexe à une pièce osseuse ne peut être valablement
réalisée que lorsque l'on dispose d'une série à laquelle elle peut être comparée et dont on
connaît le dimorphisme sexuel. Sans cette précaution, un os féminin pourra être classé
comme masculin si la série à laquelle il appartient est, dans son ensemble, particulièrement
robuste. Il n'est, de ce fait, pas possible de donner des limites précises, tant morphologiques
que métriques, valables pour toutes les séries.
Des fonctions particulières, appelées fonctions discriminantes, ont été établies. Elles
apportent le plus souvent une confirmation du diagnostic porté à partir des critères
classiques. Elles permettent aussi parfois de préciser le sexe d'un spécimen douteux. En tout
cas, une fonction ne peut en principe être utilisée que pour des pièces se rapportant à des
séries à partir desquelles elles ont été établies. Le hasard peut faire que l'une d'elles sépare
correctement les sexes d'os correspondant à une race totalement différente.

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2-1- Le bassin (os coxae)
Les caractères morphologiques du bassin, à eux seuls, apportent des renseignements
suffisants.
2-1-1- Caractères morphologiques
 Chez le sujet masculin
Différentes particularités morphologiques caractérisent le bassin masculin :
- Il est plus haut ;
- le grand bassin (pelvis major) est moins évasé ;
- la crête iliaque (crista iliaca) est plus contournée en « S » ;
- la fosse iliaque (fossa iliaca) est plus haute, moins étalée;
- le trou obturé (foramen obturatum) est ovalaire ;
- l'arcade pubienne (arcus pubis) est étroite ;
- la grande échancrure sciatique (incisura ischiadica major) est plus étroite ;
- la hauteur de la grande échancrure sciatique est plus petite
- l'ischion (os ischii) plus étroit
- la surface quadrilatère (corpus ossis ischii) est plus large
- l'épine sciatique (spina ischiadica) plus aplatie
- la coupe de la branche horizontale du pubis, prismatique (rámus superior ossis pubis)
Le bassin masculin ne possède pas de sillon préauriculaire (sulcus praeauricularis) ni de
cavité rétro-symphysaire et l'arc composé forme une courbe unique.

 Chez le sujet féminin


Les caractéristiques morphologiques du bassin féminin sont contraires à celles ci-dessus
décrites chez les sujets masculins. Cependant, il importe de noter que chez ces dernières :
- le trou obturé (foramen obturatum) est triangulaire ;
- l'arcade pubienne (arcus pubis) elle est plus large, plus arrondie,
- l'épine sciatique (spina ischiadica) est davantage pointue chez la femme,
- la coupe de la branche horizontale du pubis, (rámus superior ossis pubis), en forme de toit.

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Figure 41 : Caractères morphologiques de l’os coxae, pour la détermination du sexe.
A et C : Os masculin ; B et D : Os féminin / (A et B) En haut : Crête iliaque (crista ilica) ; Au-dessous (face
interne) / C et D : Vue antérieure.
Selon Novotný (1972), le sulcus praeauricularis permet d'estimer correctement le sexe dans
80 % des cas, la forme de l’incisura ischiadicu major dans 70 %, la margo inferior ossis
coxal (bord inférieur de l'os coxal) dans 62 %, l'arc composé dans 60 %.
En s'inspirant de la technique proposée par Acsàdi et Nemeskéri (1970), on peut distinguer 5
catégories pour chaque caractère : hypermasculin (+ 2), masculin (+1), intermédiaire (0),
féminin (-1), hyperféminin (- 2).

Tableau 8 : Les caractères morphologiques du bassin, pour la détermination du sexe.

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Caractère Poids Hyperféminin Féminin Intermédiaire Masculin Hypermasculin
-2 -1 0 +1 +2
Sulcus prae- 3 profond plus plat indiqué présent Absent
auricularis bien délimité moins bien seulement
délimité sous forme
de traces
Incisura 3 très vaste vaste intermédiaire en forme de très étroite
ischiadica major en forme de U en forme de U V en forme de V
Angulus pubis 2 angle fortement obtus tendant sensiblement faiblement Fortement
obtus et arrondi vers angle droit à angle aigu, en aigu, en
droit forme de A forme de A
Arc composé 2 Double Courbure
courbure unique
Os coxae 2 bas, large, avec caractères Forme caractères haut, étroit,
ala ossis ilii féminins intermédiaire masculins relief
élargie et un un peu moins moins musculaire
relief musculaire marqués marqués marqué
peu / marqué
Foramen 2 triangulaire Triangulaire Forme pas ovalaire ovalaire
Obturatum avec des classifiable bord arrondi
bords aigus
Corpus ossis 2 très étroite étroite moyenne large très large
Ischii avec peu avec un tuber
d'empreinte du ischiadicum
tuber fortement
ischiadicum développé
Crista iliaca 1 en forme de en forme de S intermédiaire S net S accusé
S très plat aplati
Fossa i1iaca 1 très basse, Basse large moyennement Haut étroite très haute
large haute et large étroite
Pelvis major 1 très large large moyen étroit très étroit
Pelvis minor 1 très large large moyen étroit très étroit

Le sexe et le degré de sexualisation d'un squelette s'obtiennent en calculant le rapport :


ƩWx
M=
ƩW

Dans ce rapport, ƩW représente la somme des « poids » affectés à chaque caractère (voir
tableau I) et ƩWx la somme de ces poids multipliée par la valeur (de -2, à + 2) attribuée au
caractère pour un squelette donné. Le tableau 8 indique les principaux caractères du bassin
et l'importance de chacun pour la détermination du sexe.

2-1-2- Indices calculés


 Indice cotylo-sciatique (Sauter et Privât, 1955) : Hauteur sciatique X 100 / largeur
cotylo-sciatique
- Hauteur de la grande échancrure sciatique (incisura ischiadica major) : C'est la distance
entre l'arête du bord postérieur de la surface quadrilatère et la pointe de l'épine iliaque
postéro-inférieure (spina ischiadica postero inferior), perpendiculairement au bord
postérieur de la surface quadrilatère.

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- Largeur cotylo-sciatique (margo acetabulum) : C'est la distance en ligne droite et en
position, entre le bord postérieur de l'acetabulum et le milieu du bord antérieur de l’incisura
ischiadica major. Il est plus petit chez la femme (fig. 34 D et E).

Figure 42 : Les deux mesures pour calculer l'indice cotylo-sciatique :


A — hauteur de l'incisura ischiadica major,
В — largeur cotylo-sciatique (Sauter et Privât, 1955).
 Indice ischio-pubien : Longueur de l'os pubis X 100 / longueur de l'ischion
Le point A utilisé pour déterminer la longueur de l'ischion et celle du pubis ayant donné
lieu, jusqu'à maintenant, à plusieurs définitions laissant persister certaines incertitudes,
Novotný (1975) a proposé d'abandonner ce point. Il considère les deux dimensions
suivantes (figure 43 A) :
- Longueur de l'ischion : Distance entre les points В et ISM. В est le point de croisement
entre l'axe du rámus superior ossis ischii (axe de l'ischion) avec le milieu du tuber
ischiadicum ; ISM est le point du bord de l'acetabulum de plus éloigné de B.
- Longueur du pubis : Distance entre les points C et PUM. C est le milieu de l'extrémité
supérieure de la faciès symphysialis ; PUM est le point du bord de l’acetabulum le plus
proche de C.

30
Figure 43 : A) les mesures de V. Novotný pour calculer l'indice ischio-pubien (voir le texte). B) forme du
foramen obturatum chez l'homme. C) forme du foramen obturatum chez la femme. D et E) variations du
corpus ossis ischium et de la spina ischiadica (flèche) (voir le texte)

Sur un échantillon comprenant 109 bassins masculins et 115 féminins provenant des
Instituts d'Anatomie de Prague et de Brno, l'indice long, du pubis X 100 long, de l'ischion a
permis de bien classer 86 % des sujets.
Acsàdi et Nemeskéri proposent la classification provisoire suivante : hyperféminin 115-106,
féminin 105-96, indifférent 95-90, masculin 89-80, hypermasculin 79-70.
Selon la technique de Schultz (1930) et de Washburn (1948), le point A se trouve près de la
trace de la synostose du cartilage de croissance, là où le bord inférieur de la faciès lunata
(paroi supéro-latérale de la cavité acétabulaire) croise une ligne qui prolonge vers le bas la
partie inférieure du bord acétabulaire de l'ischion. Avec cette technique, 90 % des os ont été

30
bien classés, les bassins féminins ayant une valeur supérieure à 93 (71 avec la technique
Novotný), les os masculins, inférieure à 90 (68 avec la technique de Novotný).

2-1-3- Fonctions discriminantes


A partir du matériel précédent, Novotný a établi un certain nombre de fonctions
discriminantes.
Tableau 9 : Fonctions discriminantes de détermination du sexe
N W jusqu'à % de sujets Valeur
bien classés limite
(IS-M) x 7,600-(PU-M) x 4,730 ♂109 40 - 61 43.9 88.4 43,684
♀115 26 - 44 -40.0
(IS-A) x 7,735- (PU-A) x 5.469 -(D-F) x 6.283 ♂109 15 - 30 15,0 99,1 14.754
♀115 -6 + 14 -14,9
(IS-M) x 7.060 - (PU-M) x 4.752 - (D-F) x 4,687 ♂109 30 - 47 -29,9 98,7 31,175
♀115 9 - 29 30,0
(IS-M) x 7,178 - (PU-M) x 4,789 - (D-F) x ♂108 29 - 45 29,9 100 29,253
4,262 – II MT x 0.778 ♀115 6 - 29 -28.9
IS-M. longueur ischion, technique Novotný. / IS-A. longueur ischion, technique Washburn. / PU-M. longueur pubis,
technique Novotný. / PU-A. longueur pubis, technique Washburn. Pour ces définitions, voir le paragraphe sur l'indice
ischio-pubien. II MT : Hauteur de l'incisura ischiadica, technique Sauter et Privât (voir fig. 2 A).
DF : Pour déterminer cette mesure il faut d'abord déterminer la largeur de l'incisura ischiadica major. C'est la distance
entre le tuberculum musculi piriformis ou, s'il n'est pas formé, entre un point correspondant (contact entre le bord
supérieur de incisura ischiadica major et l'extrémité de la faciès auricularis) et la racine de la spina ischiadica (Genovés
1959). DF est la distance entre le tuberculum musculi piriformis et le pied de la perpendiculaire abaissée du point le
plus profond de l'incisura ischiadica sur la largeur (voir fig. I A)

Pour déterminer le sexe d'un os, il suffit de remplacer chaque mesure indiquée dans la
formule de la fonction par la valeur correspondante relevée sur le spécimen, de faire les
opérations indiquées et de comparer la valeur finale obtenue aux limites données. Par
exemple, pour la première fonction, une valeur inférieure à 40,0 correspondra à un os
féminin. D'autres fonctions discriminantes ont été établies par Day (1975), Howells (1964),
etc.

30
2-2- Le crâne
2-2-1- Caractères morphologiques

Figure 41 : Diagnose sexuelle au niveau du crâne (Ferembach et al. 1980 et Buikstra et al. 1994)

Ce sont essentiellement des caractères de robustesse qui permettent de distinguer un crâne


masculin. Mais, tout étant relatif, il faut tenir compte du dimorphisme sexuel spécifique de
la série ou du type auquel le spécimen appartient. Nous résumerons dans le tableau 10 les

30
traits principaux permettant la diagnose sexuelle. On appliquera le même procédé que pour
le bassin pour déterminer le degré de féminité ou de masculinité du crâne considéré.
Tableau 10 : Les caractères morphologiques du crâne, pour la détermination du sexe.
Caractère Poids Hyperféminin Féminin Intermédiaire Masculin Hypermasculin
-2 -1 0 +1 +2
CRANIUM
Glabella (fig. ) 3 très faible légèrement moyenne marquée très forte (4-5)
(0) marquée (1) (2) (3-4)
Proc.mastoideus 3 très petit petit moyen grand très grand
pointu arrondi
Relief du planum 3 lisse ligne nuch. sup. 1igne nuch. grande Arrondi très
nuchale faiblement sup.crête occ. fortement fort
indiquée faiblement formée
formée
Processus 3 très bas grêle Bas moyennement intermédiaire Haut fort très haut fort
zygomaticum grêle
Arcus superci- 2 très faible légèrement moyen marqué très fort
1iaris arqué
Tubera frontalia 2 marquées moyennement intermé faibles absentes
et parietalia marquées diaires
Protuberantia 2 très faible (0) Faible (1) Moyenne (2) Forte (3) très forte (4-5)
occipitalis
e x t e r na
(schéma Broca)
Inclinatio 1 vertical Presque vertical Peu incliné légèrement Fortement
frontale fuyant fuyant
Os zygomaticum 2 très bas 1isse Bas 1isse moyennement élevé, surface très élevé
haut , surface irrégulière surface
irriégulière irrégulière
Margo supra 1 bord très Aigu circulaire Intermédiare légèrement bord fortement
Orbitale forma aigu arrondi arrondi, carré
orbitae circulaire légèrement
carré
MANDIBULA 3 gracile moyennement moyenne forte très forte
aspect gracile
Mentum 2 petit petit moyen proéminent fort,
arrondi fort, vu de protubérance
face anguleux bilatérale
Angulus 1 lisse légère sail1ies saillies fortes sail1ies
mandibulae saillie marquées marquées et et rétroversion
légère
rétroversion
Margo inferior 1 mince mince moyen épais épais

Quelques caractères de moindre importance peuvent aussi être signalés. Nous citerons la
direction de l'apex de la mastoïde, verticale chez l'homme, dirigée médialement chez la
femme (Hoshi, 1962), la forme de l'arcade dentaire plus arrondie chez les hommes, plus
elliptique chez les femmes (E. Vlček, 1971) ; la branche verticale de la mandibule plus large
sur les pièces masculines, chez qui le corps mandibulaire est aussi plus épais.

30
2-2-2- Caractères métriques
Les mesures retenues pour les fonctions discriminantes et celles sélectionnées par les
analyses factorielles (Clément et al. 1974), sont à l'origine de cette liste.
Les mesures elles-mêmes étant plus discriminantes que les indices, il ne sera tenu compte,
ci-dessous, que des premières. Un ordre décroissant d'importance a été adopté.

 Crâne cérébral.
- Longueur et largeur maximales, longueur nasion-basion, hauteur basion-bregma, largeurs
frontales minimale et maximale, dimensions de la mastoïde.
- Capacité crânienne.
 Crâne facial.
- Largeur bijugale, hauteur malaire, largeur maxillo-alvéolaire.
- Largeur bizygomatique, hauteurs faciales totale et supérieure, longueur basion-prosthion.
 Mandibule.
- Hauteur de la symphyse, épaisseur réelle du corps mandibulaire entre M1 et M2 (Piquet,
1956).
- Largeur bigoniaque, longueur de la mandibule, longueur de la branche montante.

2-2-3- Fonctions discriminantes


Le principe en a déjà été exposé dans l'introduction et à propos du bassin. Giles et Elliot
(1963), Giles (1966 et 1968) ont utilisé un échantillon de 75 crânes de chaque sexe de
blancs américains provenant de la collection Terry. Nous donnerons comme exemple la
fonction 1 pour laquelle le pourcentage d'erreurs relevé est égal à 13,4 %.
Long. max. X 3,107 — larg. max. X 4,643 + haut. Ba-Br X 5,786 + diam. bizyg. max. X
14,821 + Long. Ba-Po X 1,000 + haut. Ba-Na X 2,714 — larg. ext. palais X 5,179 + haut.
mast. X 6,071.
La valeur discriminante, est égale à 2.676,39, la moyenne pour les crânes masculins est de
2.779,66 et pour les crânes féminins de 2.573,12.
D'autres fonctions ont été établies à l'aide de diverses séries de crânes européens : crânes de
Finnois (Kajanoja, 1966), crânes de Belges (Défrise Gussenhoven, 1966), crânes de
Français (Boulinier, 1968), crânes de Nordiques (Henke, 1971). Pour la mandibule, nous
citerons les fonctions publiées par Gilles (1964) à partir de la collection Terry :
Hauteur symphyse (69) X 1,390 + hauteur branche mont. (70) X 2,304 + larg. bigoniaque
(66) X 1,000.

30
Moyenne des hommes : 302,25 ; moyenne des femmes : 272,60 ; valeur discriminante
287,43.

2-3- Les os longs


En règle générale, les os longs, chez la femme, sont plus courts, plus grêles, avec un relief
moins accusé. Dans le détail on fera surtout attention aux caractères suivants ; ne sont
mentionnés, parmi les caractères métriques, que ceux qui, lors d'analyses discriminantes, ont
bien montré leur caractère discriminant (entre parenthèses les numéros d'après Martin) :
 Humérus :
Longueur maximale (H 1) ;
Diamètre maximal au milieu (H 5) ;
Diamètre transversal maximal de la Caput (H 9) ;
Largeur de l'épiphyse distale (H 4) ;
Développement de la tuberositas deltoidea.
 Radius
Longueur maximale (R 1) ;
Diamètre transverse maximal du corps de l'os (R 4)
Largeur de l'épiphyse inférieure (R 5, 6) ;
Développement de la tuberositas radii.
 Ulna
Longueur maximale (U 1) ;
Largeur de l'épiphyse supérieure ulnaire (U 6/1) ;
Développement de la tuberositas ulnae et de la margo interossea.
 Fémur :
Longueur maximale (F 1) ;
Diamètres antéro-postérieur et transverse sous-trochantériens (F 9 et 10) ;
Diamètre transverse de la tête (F 19) ;
Largeur biépicondylienne (F 21) ;
Développement de la linea aspera (ligne âpre).
 Tibia :
Longueur maximale (T 1) ;
Diamètre maximal sagittal au niveau de la tuberositas (T 4) ;
Largeur maximale de l'épiphyse distale (T 6) ;
Développement de la tuberositas tibiae.

30
II est bien évident que l'on ne peut donner une limite, entre os masculins et os féminins,
valable pour toutes les séries. Ainsi, le diamètre maximum de la tête du fémur est en
moyenne de 46,05 ± 0,19 sur les os portugais masculins et 39,92 ± 0,17 chez les os féminins
(Tamagnini et al. 1949) alors que chez les noirs nord-américains (selon Thieme et Schull,
1957, voir aussi Genoves 1962) ces mêmes moyennes sont respectivement 57,17 et 41,52.

30
III- METHODES OSTEOLOGIQUES DE DETERMINATION DE L’ORIGINE
ETHNIQUE

La plupart des travaux anthropologiques dont ceux de H. V. Vallois, établissent une


classification de l’espèce humaine en 27 groupes ethniques (ou races) dont l’ensemble des
caractères considérés permet de les regrouper en 4 principaux. Les caractères généralement
étudiés étant : la couleur de la peau, la couleur des cheveux et des yeux, la forme des
cheveux, la stature, la forme de la tête (indice céphalique), la forme du visage (mâchoires),
du nez (indice nasal) et la répartition des groupes sanguins.

Tableau 11 : Répartition des sous-groupes ethniques selon les continents. D’après Vallois
Europe Afrique Asie Océanie Amérique
Australoïde Vedda Australienne
Mélanoderme Ethiopie Mélano-Idienne Negrito-
Mélano- Philippine
Africaine Mélanésienne
Négrille
Khoisan
Leucoderme Nordique Méditerranéenne Aïnou
Est-Européenne Annatolienne
Dinarique Touranienne
Alpine Sud-orientale
Méditerranéenne Indo-Afghane

Xanthoderme Sibérienne Polynésienne Eskimo


Nord-Mongole Sud-Mongole Amérindienne
Centro- Indonésienne
Mongole
Sud-Mongole
Indonésienne

Cependant, les caractéristiques ostéologiques de différentiation des populations humaines


selon leur origine ethnique, se basent essentiellement sur le crâne. Il existe différentes
manières, soit la cranioscopie (description), soit par craniométrie (mensurations). Dans les 2
cas, il s’avère nécessaire de donner au crâne un référentiel, le plus usuel est le plan auriculo-
sous-orbitaire (plan de Franckfort) défini par une horizontale passant par les porions et par
le point le plus bas de l’orbite gauche. Puis on examine le crâne sous ses différentes faces.
De plus, l’anthropologiste scinde le crâne en deux parties : le crâne cérébral (boîte
crânienne) et le crâne facial (massif facial).

3-1- La craniologie
Cette méthode est un procédé radio-tomographique. Elle permet de définir des coordonnées
situant un point dans les 3 plans de l’espace.

30
Pour que chaque point puisse évoluer librement, il faut trouver un plan ou ligne indépendant
de la paroi crânienne. On a constaté que la paroi vestibulaire est un élément fixe chez les
différents vertébrés, c’est pourquoi on va utiliser comme plan de référence horizontal, le
plan du canal semi-circulaire horizontal. La direction vertico-frontale est celle d’un plan
perpendiculaire au précédent et au plan sagittal passant par le vestibion. Le plan sagittal
médian est quand à lui perpendiculaire aux deux autres. Les axes étant orientés vers
l’arrière, vers le haut et vers la gauche du crâne. C’est l’orientation vestibulaire.
Les études comparatives de la morphologie cranio-faciale, conformément à ces différents
plans définis, permet de fournir des éléments importants :
- La morphologie crânio-faciale des Européens est éloignée de celle des Japonais et des
Aïnous (ou Utari, situés au nord du japon). Ces derniers montrent notamment un
aplatissement au niveau de la région faciale supérieure, un neurocrâne postérieur plus
développé et un prognathisme plus marqué.
- De grandes similitudes rapprochent les Aïnous et les Japonais : il y a beaucoup plus de
ressemblance générale entre ces deux populations qu’entre les Européens et les Aïnous. La
morphologie crânio-faciale des Aïnous, en orientation vestibulaire, tend à confirmer leur
appartenance au groupe mongoloïde.
- Les mélanodermes Africains et Mélanésiens diffèrent surtout par la position du
splanchnocrâne [os de la face (os lacrymaux, nasaux, maxillaire et mandibulaire,
zygomatiques, palatins, cornets nasaux inférieurs, vomer, hyoïde) et les osselets de
l’oreille moyenne], davantage que par la forme de celui-ci. En effet, les Mélanésiens
présentent une rotation antéro-postérieure de la face associée à une avancée du
splanchnocrâne.

30
- Entre les Australiens et les Mélanésiens, les différences sont également liées en grande
partie à une rotation faciale globale chez les mélanésiens. De plus, les éléments faciaux
sont positionnés plus bas par rapport aux axes chez les Australiens.
- Les mélanodermes Africains et les Australiens présentent un fort prognathisme par rapport
aux Européens. Ce phénomène est en partie lié au recul de la zone faciale supérieure et de
la région symphysaire.
- Chez les Australiens, le splanchnocrâne et le neurocrâne antérieur sont abaissés dans les
deux axes.

3-2- La craniométrie
La craniométrie est d’une grande utilité dans l’étude des populations. C’est une méthode
systématique et élective de mesure en fonction de points osseux précis.
Les mesures effectuées sur le crâne n’auront de valeur que si l’on définit un plan de
référence. Le crâne sera donc orienté selon un plan spécifique, le plan de Frankfort à l’aide
d’un craniphore. On pourra donc étudier le crâne sous différentes faces ou norma : Facialis,
latéralis, axialis, occipitalis, verticalis et basilis.

3-1-1- Différents points considérés

Br

Eu
Gl

Gl Op
Na Dac Dac
Na Dac La
Or Zy

Or In
Zy
Sn
Pro Sn

Pro

Pog Pog Go
Gn Gn
Figure : Les différents points craniométriques en norma latéralis et verticalis
- Glabelle (Gl) : Point le plus antérieur du plan sagittal inter-sourcilier
- Nasion (Na) : Intersection du plan sagittal et de la suture fronto-nasale
- Dacryon : Intersection entre l’os frontal, l’os unguis (os lacrymal) et l’apophyse montante
du maxillaire

30
- Euryon (Eu) : Point du pariétal le plus éloigné du plan sagittal
- Bregma (Br) : Intersection des sutures coronale et sagittales
- Lambda : Intersection des sutures sagittales et lambdoïde
- Opisthocranion : Point médian le plus reculé du crâne en partant de la glabelle
- Basion : Point le plus antérieur du bord du trou occipital
- Opisthion (Opis) : Point le plus éloigné de la glabelle dans le plan sagittal
- Inion : Sommet de la protubérance occipitale externe
- Point orbital (Or) : Point le plus inférieur de l’orbite
- Point sous-nasal (Sn) : Point situé au-dessus de l’épine nasale antérieure
- Prosthion (Pr) : Point le plus inférieur de la portion alvéolaire du maxillaire entre les
incisives centrales supérieures
- Zygion (Zy) : Point le plus externe de la face externe de l’arcade zygomatique
- Pogonion (Pog) : Point médian le plus inférieur de l’éminence mentonnière
- Gnathion (Gn) : Point le plus inférieur et médian du rebord inférieur de la symphyse
- Gonion (Go) : Point le plus saillant latéralement de l’angle mandibulaire

3-1-2- Différentes mesures utilisées


 Mensurations crâniales :
- Diamètre antéro-postérieur maximal : Entre Glabelle et Opisthocranion
- Diamètre transverse maximum ou bi-pariétal : Entre les 2 Euryon
- Diamètre basilo-bregmatique (hauteur boite crânienne) : Entre basion et bregma
- Diamètre frontal minimum : Entre les 2 points les plus resserrés des crêtes frontales
latérales
- Diamètre frontal maximum : Maximum de largeur du frontal au niveau de la suture
coronale.
- Longueur du trou occipital : Entre basion et opisthion
- Largeur du trou occipital : La plus grande largeur perpendiculaire à la longueur du trou
occipital
- Hauteur de la face supérieure : Nasion-Prosthion
- Hauteur de la face totale : Nasion-gnathion ou nasion-pogonion
- Diamètre bi-zygomatique : Entre les deux zygomas
 Mensurations nasales
- Hauteur du nez : Entre nasion et point infra nasal (intersection du plan médio-sagittal et
de la tangente passant par le bord inférieur de l’ouverture piriforme)

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- Largeur nasale : La plus grande distance horizontale entre les deux bords latéraux de
l’échancrure piriforme
 Mensurations de la cavité orbitaire
- Largeur orbitaire : Le plus grand axe transversal oblique de haut en bas partant du
dacryon
- Hauteur orbitaire : Distance maximale entre le bord inférieur et supérieur perpendiculaire
à la largeur orbitaire
- Diamètre inter-orbitaire : Entre les 2 dacryons
 Mensurations de la mandibule
- Hauteur de la branche mandibulaire : Distance entre 2 plans, l’un passant par la base de la
mandibule et l’autre par le sommet du condyle
- Longueur totale de la mandibule : Distance entre deux plans verticaux, l’un tangent au
pogonion et l’autre tangent à la face postérieure du condyle
- Largeur minimum de la branche montante : Largeur minimum entre les bords antérieurs
et postérieurs
- Hauteur symphysaire : Distance entre 2 plans horizontaux l’un passant par le gnathion
l’autre par le point osseux inter-incisif le plus élevé
- Hauteur de l’échancrure coronoïde : perpendiculaire abaissée du plan tangent au bord
supérieur du condyle et du bord supérieur de l’apophyse coronoïde, jusqu’au fond de
l’échancrure
- Hauteur du corps mandibulaire : Prise au niveau du trou nourricier – Diamètre entre le
rebord alvéolaire- rebord basilaire
- Epaisseur du corps mandibulaire : Prise au même niveau que la hauteur
- Largeur bicondylienne : Diamètre entre les 2 bords externes des condyles
- Largeur bigoniaque : Diamètre maximum entre les faces externes des angles goniaques
 Mensurations mentonnières
Angle mentonnier : Angle formé par la ligne tangente à la branche horizontale et la ligne
pogonion-rebords incisifs inférieurs

3-1-3- Indices crâniens


 Crâne cérébral
 Indice Crânien Horizontal (ICH) : Cet indice indique numériquement les proportions du
rectangle dans lequel on peut inscrire le pourtour de la boite crânienne :
ICH = Largeur X 100 / Longueur

30
- Crâne étroit ou allongé : Dolichocéphale ≤ 74,9 = Négroïde
- Crâne mésocrâne de 75 à 79,9 = Khoisanoïde
- Crâne large : Brachycrâne ≥ 80 = Caucasoïde, mongoloïde
 Indices crâniens verticaux (ICV) :
- ICV1 : Permet d’apprécier le développement en hauteur du crâne par rapport à la
longueur. ICV1 = Diamètre basilo bregmatique X 100 / Diamètre antéro-postérieur
Chamaecrâne (rampant à terre) : Jusqu’à 69,9 = Khoisanoïde
Orthocrâne : 92 à 97,7 = Négroïde
Hypsicrâne (hauteur): ≥ à 75 = Caucasoïde, mongoloïde
- ICV2 : Permet d’apprécier le développement en hauteur du crâne par rapport à la largeur.
ICV2 = Diamètre basilo bregmatique X 100 / Diamètre transverse maximum
Tapéinocrâne (peu élevé): Jusqu’à 91,9
Métriocrâne : 92 à 97,9 = Négroïde, Khoisanoïde, Caucasoïde femelles
Acrocrâne (haut) : ≥ à 98 = Négroïde, Caucasoïde mâles
 Indice fronto-pariétal (IFP): Diamètre frontal minimum X 100 / diamètre frontal
maximum
- Sténométopes (fronts étroits): Jusqu’à 65,9
- Métrio-métopes (fronts moyens) : 66 à 68,9 = Khoisanoïde
- Eury-métopes (fronts larges) : ≥ à 80 = Négroïde, Caucasoïde, mongoloïde
 Crâne facial
 Indice facial supérieur (IFS): Hauteur face supérieure X 100 / diamètre bizygomatique
- Hypereuryène : Jusqu’à 44,9
- Euryène : 45 à 49,9 = Khoisanoïde
- Mésène : 50 à 54,9 = Négroïde
- Leptène : 55 à 59,9 = Caucasoïde
- Hyperleptène : ≥ à 60
NB : Les chiffres les plus petits correspondent aux faces les plus larges

 Indice facial total (IFT) : Hauteur totale de la face X 100 / Diamètre bizygomatique
- Hypereuryprosope (face très large) : Jusqu’à 79,9
- Euryprosope (face large) : 80 à 84,9 =
- Mésoprosope (face moyenne) : 85 à 89,9 =
- Leptoprosope (face étroite) : 90 à 94,9 =
- Hyperleptoprosope (face très étroite) : ≥ à 95
 Indice Orbitaire (IO) : Hauteur orbitaire X 100 / diamètre orbitaire

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- Chamaeconque (orbite bas, ramassé): Jusqu’à 75,9 = Khoisanoïde
- Mésoconque (orbite moyen) : 76 à 84,9
- Hypsiconque (orbite haut) : ≥ à 85 : Négroïde, Caucasoïde, mongoloïde
 Indice nasal (IN) : Largeur du nez X 100 / hauteur du nez
- Leptorhyniens : Jusqu’à 46,9 = Caucasoïde
- mésorhyniens : 47 à 50,9 = Caucasoïde
- Platyrhyniens : 51 à 57,9 = Négroïde, Khoisanoïde
- Hyperplatyrhyniens : ≥ à 58
 Indice mandibulaire (IM) : Il décrit le cadre dans lequel s’inscrit la mandibule et il
détermine sa longueur relative
IM = Longueur totale de la mandibule X 100 / Largeur bicondylienne
- Brachygnathe : ≤ à 85 = Caucasoïde, Mongoloïde
- mésognathe : 85 à 89 = Khoisanoïde
- Dolichognathe: ≥ 90 = Négroïde
 Indice palatal (IP) : Largeur du palais X 100 / longueur du palais
- Leptostaphyline : ≥ 79,9 = Négroïde, Caucasoïde
- Mésostaphyline : 80 à 84,9 = Caucasoïde
- Brachystaphyline: ≤ à 85 = Khoisanoïde
La craniométrie nous permet de conclure sur des caractères généraux des différentes
populations. Mais chacune des populations différentielles dans ces sous-groupes.
Tableau 12 : Caractères généraux du groupe mélanoderme
Crâne Dolichocéphale
Face - Front fuyant de faible diamètre avec bosse frontale unique et médiane dans les 2 sens
- Arcades sourcilières de moyennes à très forte
- Orbites hautes et rondes
- Forte à très forte platyrhinie
- Gouttière sous-nasale arrondie
- Dépression sous-glabellaire moyenne très forte
Prognathisme Fort prognathisme, le massif facial est en avant
Arcades dentaires En forme de parabole

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Tableau 13: Caractères généraux du groupe xanthoderme
Crâne Indice céphalique variable
Face - Face très large (Euryprosope)
- Pommettes rejetées vers l’avant et dilatées verticalement et transversalement
- Ouverture nasale étroite, pas de platyrhinie
- Pas de visière sus-orbitaire
- Orbites hautes et rondes
- Gonions marqués
Arcades dentaires Semi-circulaire avec élargissement et raccourcissement d’avant en arrière

Tableau 14 : Caractères généraux du groupe leucoderme


Crâne Indice céphalique variable
Face - Pas de visière sus-orbitaire (Euryprosope)
- Pas de platyrhinie (leptorrhine)
- Pas de gouttière sous-nasale
Prognathisme Pas de prognathisme
Arcades dentaires Arcade supérieure généralement en parabole d’allongement moyen

Tableau 15 : Caractères généraux du groupe Australoïde


Crâne
Face - Front très fuyant de faible diamètre avec bosse frontale unique et médiane
- Fort développement de l’apophyse orbitaire du frontal
- Visières sus-orbitaires
- Orbites basses et rectangulaires
- Platyrhinie modérée
- Gouttière sous-nasale arrondie
- Très forte dépression sous-glabellaire
Prognathisme Modéré

Les caractères crâniens et dentaires orientent parfois le diagnostique ethnique, l’observateur


sera alerté par l’accumulation de plusieurs caractères osseux et dentaires.

CONCLUSION

L’anatomie, en tant que discipline scientifique dotée de méthodes et d’un langage propre,
permet, grâce aux longues recherches fructueuses de ses précurseurs, de procéder à une
meilleure exploration de l’organisme des êtres vivants, mais également de l’architecture

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squelettique après la mort. Lesquels éléments ostéologiques dont l’analyse observationnelle
et morphométrique témoigne d’une grande variabilité constitutionnelle, ont largement
inspiré divers auteurs qui ont pu, selon des approches spécifiques, déterminer des méthodes
d’estimation de l’âge, du sexe et de l’origine ethnique. Ces méthodes d’ostéologie humaine
qui présentent toutefois des marges d’erreurs encore non négligeables sont toujours en cours
de perfectionnement ou d’affinement. Cependant, elles demeurent jusque-là, des références
incontournables en anthropologie médico-légale pour l’identification des restes osseux des
victimes de catastrophes et d’éventuels faussaires à démasquer. Elles revêtent également un
caractère important en paléoanthropologie pour identifier et caractériser la variabilité
morphologique ainsi que les caractéristiques évolutives des populations passées et actuelles.

MERCI POUR VOTRE AIMABLE ATTENTION ET BONNE CHANCE.

DR. RAOUL ASSI assiraoul2@gmail.com

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