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La Prothèse Gériatrique

1. Généralités.
2. Qu’est-ce qu’une personne âgée?
3. Données épidémiolologiques
4. Effet du vieillissement sur la cavité buccale
5. La prise en charge prothétique de la personne âgée

1. Généralités
Le vieillissement : c’est la perte physiologique, progressive et irréversible de la capacité d’adaptation
de l’organisme aux conditions d’environnement. Il est associé à un taux de mortalité qui augmente de
façon exponentielle avec l’âge.
La gérontologie : c’est une discipline médicale qui s’applique à l’étude des différentes composantes
du vieillissement : biologique, épidémiologique, démographique, sociale et psychologique.
La gériatrie : c'est une pratique médicale reposant sur le principe d'une évaluation globale et
multidisciplinaire qui concerne le diagnostic et la thérapeutique des pathologies survenant chez les
personnes âgées.
La gérodontologie : c’est une science qui étudie les processus du vieillissement au niveau
buccodentaire et envisage les thérapeutiques préventives et curatives adaptées à la personne âgée.
2. Qu’est-ce qu’une personne âgée?
-Définition de l’OMS : âge de 65 ans
-Les autorités du système sanitaire et les gériatres : plus de 75 ans, ou bien de personnes de plus de 65
ans présentant une polypathologie.
 L’âge seul ne doit plus être pris en considération, mais aussi les pathologies associées.
 La notion de perte d’autonomie entre notamment en compte.
 L’âge moyen des personnes en institutions gériatriques s’élève à 85 ans.
-D’après les études récentes, en 2010, après 75 ans :
 85 % des personnes ont au moins une pathologie. Il est exceptionnel de n’en avoir aucune
 57 % des personnes ont des pathologies chroniques ; elles se trouvent en ALD (affections de
longue durée)
 33 % ont été hospitalisées au moins une fois dans l’année.
 Les pathologies les plus fréquentes sont des pathologies cardiovasculaires. 29 % des
personnes souffrent d’au moins une.

Le concept de fragilité : « syndrome de fragilité », qui est basé sur les cinq critères cliniques dits
de « Fried » :
 une perte de poids d’au moins 5 % par an
 la fatigue subjective : épuisé ou fatigué en permanence ou fréquemment
 l’absence d’activité physique : aucune activité physique ou moins d’une ou deux marches par
semaine
 une vitesse de marche lente : ce paramètre est malheureusement très prédictif du risque de
mortalité en institution
 la faiblesse musculaire : le test du « lever de chaise ». Si une personne présente trois de ces
critères ou plus, elle est dite « fragile », avec le syndrome de fragilité. Si elle n’en présente
aucun, elle est non fragile. Si enfin elle en présente entre un et deux, elle est « pré-fragile ».
4. Effet du vieillissement sur la cavité buccale

La dent • Déshydratation de la dent par oblitération des tubuli dentinaires.


• Diminution de la sensibilité de la dent.
• Diminution du volume pulpaire (↗fibres, ↘ cellules, vaisseaux).
• Atrophie du parodonte (résorption osseuse, récession gingivale).
La muqueuse buccale • Kératinisation du palais et des gencives diminue alors que, au contraire, les joues et les lèvres ont
tendance à la kératinisation.
• Muqueuse dorsale de la langue : diminution et atrophie des papilles
• Récession gingivale avec perte d’attache.
Les glandes salivaires • Une atrophie des cellules acineuses + qu’une augmentation relative des canaux intra lobulaires et
du tissu vasculaire et une infiltration lipidique de septa conjonctifs.
• Répercussions sur la salive : Quantité (Diminution) et qualité (composition
Les structures • Perte des dents et résorption alvéolaire : perte de la hauteur de l’étage inférieur, accentuation des
osseuses plis nasogéniens et de projection labiale, proéminence du menton (menton du sorcière).
• Ostéopénie = diminution de la phase minérale.
• Conséquences de perte de puissance musculaire + absence de dents
L’ATM, LES • Les modifications de l’ATM peuvent être imputées à des manifestations de la sénescence
MUSCLES ET LA aggravées par des irritations fonctionnelles.
COORDINATION • Chez la personne âgée, la diminution de la maîtrise des mouvements de l’ATM, et l’hyperlaxité
NEUROMUSCULAIR ligamentaire générent une instabilité occlusale
E
Les fonctions L’altération de l’état buccal entraîne des conséquences majeures sur l’état physique, sur
l’alimentation, sur la déglutition, sur la mastication, sur la respiration, sur la communication, sur les
douleurs et sur les infections.

Effets du vieillissement sur les structures en rapport avec l’intrados prothétique


Effet du vieillissement sur la muqueuse

Conséquences du vieillissement :
Altération des ATM
Surfaces d’appui réduites et défaillantes
Hypotonie et ou atrophie musculaire
Efficacité masticatoire diminuée
Sécrétion salivaire altérée

5. La prise en charge prothétique de la personne âgée

Facteurs o Psychologie particulière o Grande fatigabilité.


géneraux o Difficultés respiratoires o Perte de dextérité.
o Moyens financiers modestes o Perte d’appétit.
o Alimentation mixte, collante o Invalidité avec transport
Facteurs -Médicaments qui engendrent souvent une hyposialie qui favorise parodontopathies, lésions carieuses et
médicaux influence la rétention prothétique.
Facteurs locaux -Tonicité et élasticité des tissus réduites.
-Le problème local majeur de la résorption osseuse importante, rendant plus difficile la mise en place
d’implant ou l’équilibre des prothèses amovibles.

= Mettre en place une véritable stratégie de préservation tissulaire :


 Avant l’élaboration des prothèses
 Pendant la période d’élaboration des prothèses
 Post-prothétique
A) Interrogatoire :
 Histoire médical du patient (Patient taré et prise médicamenteuse complexe).
 Motif de consultation.
 L’écoute est essentielle en gérontologie : cerner la demande, le besoin et la motivation. - Le
dialogue établi permet de donner des explications + faire des propositions adaptées à chaque
cas
B) Examen clinique :
 Exo buccal : morphologique et fonctionnel
 Endobuccal : dents, occlusion, organes paraprothétique, salive
 Examen des dysfonctions : Bruxisme, tics, reflexe nauséeux, déglutition atypique ...
 Examen des crêtes édentées.
 Examen des prothèses existantes
C) Examens complémentaires :
 Examen radiologiques.
 Examens biologiques : bilans sanguins, antibiogramme ou l’examen anatomopathologie
 Examen des modèles montés sur articulateur :de compléter le diagnostic, analyser la situation
du plan d’occlusion et la possibilité de rétablissement d’un plan d’occlusion correct
D) La démarche décisionnelle :
-Principes de PEC du patient âgé indépendant ou fragile ou dépendant :
 Rapport bénéfice/risque-contraintes;
 Etablissement climat de confiance
 Suivi sur le long terme
 Disponibilité effective.
= S’adapter avec des compromis favorisant l’esthétique (pour l’estime de soi) et la mastication (pour
la nutrition et la santé).
-Le consentement du patient = primordial.
-Une attention particulière doit être apportée:
 La dimension verticale d’occlusion
 Les relations intermaxillaires
 Le plan de référence occlusal
E) Les spécificités des procédures prothétiques : PAPM
L'élongation coronaire par retrait partiel du parodonte augmente le bras de levier au niveau des
surfaces d'appui qu’on compense par l'augmentation de la surface de sustentation et du nombre de
piliers (appuis occlusaux) pour une plus grande répartition des efforts.
Quels que soit le type de PAPM, les impératifs de conception sont identiques chez la personne
âgée que chez l’adulte (tracé simple, rigidité, analyse au paralléliseur = Maintenance.)
F) Les spécificités des procédures prothétiques : PAC
Sujet âgé, avec ou sans pathologies associées + Etat de la fibromuqueuse : saine, fine ou fragile +
Résorption osseuse importante= nécessité d’empreintes spécifiques

1- La mise en condition tissulaire


Buts :
-Elargir au maximum les surfaces d’appui primaires et secondaires
-Augmenter d’une façon optimale l’espace bio fonctionnel
-Participer à l’intégration organique)
Indications :

D’ordre prothétique D’ordre psychique


- Cas difficiles de résorption de classe III ou IV d'Atwood ou - Age avancé de l'édenté total interdisant tout apprentissage
les lignes de réflexion de la muqueuse occupent une situation rapide ou toute intégration organique et psychique immédiate.
anormale interdisant toute extension périphérique et toute - Prothèse actuelle aux dimensions réduites risquant d'interdire
stabilisation de la prothèse. la réalisation d'une prothèse plus large qui serait difficilement
acceptée par l'édenté.

-La mise en condition tissulaire c’est une thérapeutique double :


 Pré-prothétique (préparation du site)
 Prothétique (empreinte ambulatoire
2- L’exploitation des surfaces polies stabilisatrices :
Définitions :
-Les structures anatomiques en rapport avec l’extrados prothétique Les organes périphériques en
relation avec l’extrados de la prothèse sont : Les lèvres, les joues et la langue, ils constituent les
limites physiologiques de l’espace passif utile que la prothèse doit occuper.
-L’épaisseur de la base, son relief, le volume et la position du rempart dentaire doivent respecter le
jeu physiologique de ces organe

Roles des SPS :

Esthetiques -Eviter l’affaissement de l’étage inférieur


Mécaniques Rétention physique : salivaire et musculaire

Au maxillaire : la surface d’appui peut être augmentée de 15 à 20 cm2 si les joues et les lèvres entrent en
contact avec les remparts alvéolaires prothétiques vestibulaires, permettant au film salivaire de s’étendre
jusqu’aux bords libres des dents maxillaires.
A la mandibule : vu la diminution de la surface d’appui primaire, le rôle des surfaces polies stabilisatrices
bien enregistrées permet d’augmenter la surface de contact entre la prothèse, le film salivaire et les organes
paraprothétiques = améliorer l’adhésion et la rétention prothétiques

Stabilisation
La stabilité prothétique directement influencée par les contractions musculaires et les pressions résultantes, et
indirectement par les extérocepteurs et les propriocepteurs périphériques
Fonctionnels Les muscles oro-faciaux et les extrados prothétiques sont impliqués dans l’accomplissement des fonctions:
phonation, déglutition et mastication.

-L’approche fonctionnelle consiste à faire modeler un matériau piézologique par la langue et


la sangle oro-jugale au cours de la phonation ou de la déglutition pour aboutir à la formation
des SPS propre à l’édenté traité.
-Ce modelage à lieu sur l’extra-dos prothétique
3- Empreinte piézographique
Problème :
Du fait de la surface d’appui mandibulaire étroite, revêtue d’un tissu de soutien souvent mobile et peu
adhérant à l’os sous-jacent et en rapport avec une musculature puissante et active, notamment celle des
joues et de la langue qui ont tendance à soulever les prothèses, la rétention des prothèses
mandibulaires demeure souvent un problème
Définition :
-La piézographie est le résultat du modelage d'un matériau plastique par la dynamique des organes
limitant un espace virtuel ou réel, où ce matériau est introduit.
Indications :
 Reliefs de crêtes mandibulaire cl III ou IV
 La stabilisation de la PATS (semi-piézographie)
 La paralysie faciale, maladie de parkinson
Principe d’enregistrement :
-Les enregistrements piézographiques en prothèse amovible représente le résultat du modelage d’un
matériau plastique piézologique, par l’action des forces générées par la dynamique
neuromusculaire : pressions initiées par les fonctions orales de phonation et /ou de déglutition
associées accessoirement à la succion ou à la mastication, dans les limites d’un espace virtuel ou réel
où ce matériau est introduit
-La piézographie est donc la sculpture d’un matériau plastique mis en bouche par la pression des
muscles. L’enregistrement piézographique détermine le volume dans lequel doit être élaborée la
prothèse pour une stabilité maximale, et pour ne pas gêner le jeu de la langue et des joues.
-L’enregistrement piézographique à lieu à l’intérieur de la cavité buccale sur une base rigide et
stable stable recouvrant la surface d’appui en regard.
Résultat : avec le concept piézographique, on enregistre une dimension supplémentaire : l'empreinte
enregistre un volume appelé espace prothétique.
(La zone neutre (the neutral zone)- L’espace mort(the dead space in repose) - La zone stable (the
stable zone) - Le domaine de l’équilibre exact des forces - La zone de conflit minimum - L’espace
prothétique fonctionnel - Le couloire prothétique - L’espace passif util)
Matériaux d’enregistrement :
 Les cires plastiques à température buccale
 Les résines à prise retardée
 Les élastomères
=Déposés sur l’extrados du porte-empreinte individuel (PEI) ou de la maquette en cire.
Autres empreintes spécifiques :
Empreinte avec crête flottante
-La chirurgie pré-prothétique dès lors que la mise en condition tissulaire n'apporte plus aucune
amélioration au niveau des tissus de soutien.
-Une technique d'empreinte particulière notamment chez les patients présentant une contre-
indication à la chirurgie. L'idée directrice est de mettre en évidence la différence de dépressibilité
entre la crête flottante et la crête saine par une technique d’empreinte mixte tenant compte de la
dualité tissulaire des surfaces d’appuie prothétique.
Les empreintes avec moyens de rétention complémentaires

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