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Dissertation appuyée sur un dossier documentaire

SUJET

Vous analyserez les liens entre la population active et la croissance économique

DOCUMENT 1
Pour l'essentiel, le capital humain se développe au moyen de l'éducation ou de la formation, qui a
pour effet d'accroître la productivité économique d'un individu, c'est-à-dire qui lui permet de mieux
gagner sa vie. Les gouvernements, les employés et les employeurs investissent tous dans le capital
humain en consacrant du temps et de l'argent à l'éducation et à la formation. Comme tout autre
investissement, cela suppose des sacrifices, et les individus y consentent s'ils s'attendent à ce que
cela leur rapporte à l'avenir un surcroît de revenus. Les gouvernements consacrent des deniers
publics à l'éducation dans l'idée qu'une population mieux éduquée contribuera à un développement
plus rapide. Les employeurs prennent en charge la formation de leurs employés dans l'attente d'un
surcroît de productivité qui leur permettra à la fois de rentrer dans leurs frais et de réaliser des
bénéfices supplémentaires. Enfin, les individus sont souvent prêts à consacrer du temps et de l'argent
à l'éducation et à la formation parce que, dans la plupart des pays, ceux qui sont plus éduqués et
qualifiés gagnent mieux leur vie. En effet, les employés instruits et qualifiés sont généralement mieux
à même de produire plus, et les employeurs ont tendance à reconnaître cela en leur offrant des
salaires plus élevés.
Source : Banque mondiale, www.worldbank.org, 21mai 2007.
DOCUMENT 2
Emploi et croissance économique

Variations annuelles moyennes de Variations annuelles moyennes du


Pays
l'emploi (en %) 1993-2003 PIB en PPA* 1994-2004

États-Unis 1,2 3,2

Japon -0,1 1,1

France 1,0 2,2

Allemagne 0,3 1,4

Royaume-Uni 1,1 2,9

*PPA : parité de pouvoir d'achat : la parité de pouvoir d'achat tient compte de la différence des
niveaux des prix ainsi que des différents taux de change
Source : D'après « L'État du monde 2007» Éditions La Découverte, 2006
et « L'état de la France », Éditions La Découverte, 2005.
DOCUMENT 3
Lorsque la croissance économique ralentit et tombe en dessous du rythme habituel, c'est l'emploi des
jeunes qui est touché, tandis que l'emploi des 30-49 ans demeure remarquablement stable.
Inversement, lorsque l'activité s'accélère ce sont surtout les jeunes qui servent à combler les besoins
de main-d’œuvre. Tout se passe donc comme si la sécurité de l'emploi des trentenaires et des
quadragénaires était obtenue en reportant sur les plus jeunes l'instabilité engendrée par les
fluctuations d'activité. Pour expliquer ce phénomène, on peut mettre en avant le fait que les
employeurs, lorsqu'il faut réduire la voilure, préfèrent se séparer de leurs salariés les moins
expérimentés. Ils mettent donc à profit les périodes d'essai ou la fin d'un contrat à durée déterminée
pour ajuster leurs effectifs. Mais cela vaut surtout pour les moins diplômés. On constate en effet pour
les autres une assez grande stabilité dans l'emploi qui tient au fait que les postes sur lesquels ils sont
recrutés, plus qualifiés, sont moins sensibles à la conjoncture. »
Source : Denis CLERC, « L'ajustement par les jeunes », Alternatives économiques, n° 239, septembre
2005.
DOCUMENT 4
Taux d'activité par sexe et âge depuis 1975 en France

Note : Le taux d'activité d'un groupe donné est le rapport des personnes actives de ce groupe à la
population totale en âge de travailler de ce groupe
Source : D'après Enquêtes emplois, Données sociales «La société française » INSEE, 2006.
DOCUMENT 5
Les intérimaires et les titulaires d'un contrat à durée déterminée du secteur privé ont été les premiers
touchés par la dégradation de la conjoncture économique observée entre 2002 et 2004. Deux effets
se conjuguent pour expliquer cette forte vulnérabilité de l'emploi intérimaire et à durée déterminée.
D'une part, les entreprises prolongent plus rarement les contrats lorsque le contexte économique est
difficile. D'autre part, lorsqu'un salarié se retrouve au chômage à l'issue de son contrat, il trouve moins
rapidement un nouvel emploi. La sensibilité du volume d'emplois temporaires aux variations cycliques
de l'économie a surtout un impact sur les actifs de moins de trente ans. Les 30-49 ans sont moins
directement exposés aux variations conjoncturelles. Entre 2002 et 2004, leur taux de chômage a
augmenté de moins d'un point (contre plus de trois points pour les moins de trente ans), pour atteindre
8,2 % en moyenne en 2004. Quant aux séniors, les difficultés qu'ils rencontrent sur le marché du
travail se traduisent surtout par des sorties précoces vers l'inactivité : en 2004, seulement 7,0 % des
actifs de 50 à 64 ans sont au chômage mais près d'un quinquagénaire sur quatre est inactif.
Source : Pauline GIVORD, « L'insertion des jeunes sur le marché du travail entre 2002 et 2004 »,
INSEE Première, janvier 2006, INSEE.
DOCUMENT 6
Taux d'emploi par tranche d'âge en 2005
Taux d'emploi des Taux d'emploi des
Taux d'emploi total
Pays jeunes (15-24 ans) travailleurs âgés (55-64 ans)
(15-64 ans) en %
en % en %
Allemagne 65,4 42,0 45,4
France 63,1 30,1 37,9
Royaume-Uni 71,7 54,0 56,9
Suède 72,5 38,7 69,4
Bulgarie 55,8 21,6 34,7
États-Unis 71,5 53,9 60,8
Canada 72,5 57,8 54,8
Japon 69,3 40,9 63,9
Union Européenne à 25 63,8 36,8 42,5

* Proportion de personnes occupées âgées de 15 à 64 ans par rapport à la population totale du même
âge
Source : Eurostat, 2006.
Dissertation appuyée sur un dossier documentaire
Éléments indicatifs proposés sous là responsabilité des concepteurs à l'attention des
Commissions académiques d'entente des correcteurs

Thème du programme :
Croissance, capital et progrès technique
Sous thème du programme
Sources et limites de la croissance économique
Instructions officielles

Programme Notions essentielles Notions complémentaires


Sources et limites de la Valeur ajoutée brute, Produit intérieur Indice de développement humain
croissance économique brut (PIB), revenu par tête, population (IDH),
active, productivité du travail, développement durable,
investissement, formation brute de investissement immatériel,
capital fixe, (FBCF) investissement public
Indications complémentaires
Mesurée par l'accroissement d'un indicateur de production globale, la croissance économique résulte
de l'augmentation de la population active occupée, mais elle procède surtout d'un mouvement de
hausse durable de la productivité moyenne du travail. On étudiera la contribution des facteurs de
production à la croissance et les trois grandes manières d'accroître la productivité du travail : la
spécialisation (division technique du travail et progrès organisationnels), l'accumulation de capital
productif (accroissement de l'intensité capitalistique de la production c'est-à-dire du stock de capital
par tête) et le progrès technique.
On soulignera que ces phénomènes renvoient à la fois à des choix individuels d'entrepreneurs en
matière d'investissement ou de R et D, à des décisions publiques, en termes d'infrastructures, de
soutien à l'innovation et à la formation et, plus généralement, à un environnement socioculturel
favorable à l'innovation et à l'investissement. On évoquera les limites de la croissance et notamment
les relations entre la croissance et l'utilisation des ressources primaires non renouvelables.
Il sera alors possible de discuter des rapports entre la croissance mesurée par des indices quantitatifs
et le développement envisagé dans sa dimension sociale et humaine.
Sujet : Vous analyserez les liens entre la population active et la croissance' économique
Quelques pistes pour l'introduction.
Les termes clefs du sujet
- la population active peut être définie comme l'ensemble des personnes en âge de travailler, à
même de travailler, exerçant ou cherchant à exercer une activité professionnelle rémunérée ;
- la croissance économique représente l'augmentation de la production mesurée par l'augmentation
du Produit intérieur brut en volume.
La formulation du sujet
La formulation vous analyserez les liens indique que le sens des relations entre les deux notions peut
être double population active Î croissance économique mais aussi croissance économique Î
population active. Il s'agira donc d'étudier les mécanismes permettant à la population' active
d'accroître le volume de richesses créées mais aussi de mettre en avant ceux relatifs aux effets
entraînés par la croissance économique sur les actifs (volume mais aussi structure).
Délimitation du sujet : En principe, le sujet n'est pas limité à l'étude d'un pays particulier. Toutefois, le
dossier documentaire propose des pistes assez larges et y notamment propose des informations
relatives aux pays développés à économie marché.
Problématique : L'analyse du sujet permet de poser la problématique suivant : Comment peut-on lire
la liaison entre la population active et la croissance économique ? Quels sont donc les conséquences
entraînées par la population active sur les richesses crées mais aussi quelles sont celles relatives aux
effets entraînés par la croissance économique sur les actifs.
Plan possible
I) La population constitue un facteur explicatif de la croissance économique.
Il) Par contre, la croissance économique entraîne aussi des bouleversements sur les actifs
Étude du dossier documentaire

Dossier documentaire Idées essentielles à retenir

- la formation initiale (l'éducation par l'école) permet aux individus d'être plus
productifs ; cette plus grande productivité à des incidences positives sur le
volume des richesses
- les pouvoirs publics interviennent dans ce domaine de la formation
- trois attentes quant à une meilleure formation de la main d'œuvre sont
Document 1 proposées :
• celle de l'État qui compte sur un plus grand développement
• celle des entrepreneurs qui espèrent ainsi disposer d'une main d'œuvre
plus productive
• celle des actifs qui comptent disposer d'un niveau de revenus plus élevés
étant donné leur niveau de qualification qui espèrent

Le document invite à lire la relation évoquée dans le sujet dans le sens suivant :
croissance économique Î population active
On remarque en effet que les pays qui connaissent des niveaux de croissance plus
élevée que d'autres enregistrent une progression plus de l'emploi. On peut prendre
appui sur les exemples suivants : Les États-Unis se caractérisent par des taux de
Document 2 croissance plus important que les autres pays étudiés (+ 3,2 % par an sur la
période 1994-2004 et voient l'emploi progresser en moyenne de 1,2 %). Par contre,
le Japon/ connaît une progression annuelle moyenne des richesses crées de 1,15 û
et enregistre une réduction du volume d'emploi de 0,1 %. On peut aussi citer le cas
de l'Allemagne (+1,4 % de croissance Ste la période 1993-2003 et un emploi qui ne
progresse annuellement en moyenne que de 0,3 %).

Le document invite lui aussi à lire la relation proposée dans le sujet dans le sens
croissance économique Î population active.
Selon l'auteur, les jeunes actifs et surtout les jeunes non diplômés représenteraient
Document 3
une variable d'ajustement en cas de ralentissement de l'activité économique.
Par contre, les diplômés on serait confronté à une plus grande stabilité de l'emploi
étant donné qu'ils seraient moins sensibles aux évolutions de la conjoncture.
Le document propose des informations relatives aux taux d'activité. La tendance
générale s'inscrit dans le cadre d'une une progression sensible du taux global
d'activité. Toutefois, deux phénomènes contradictoires donnent naissance à ce type
de résultat
On assiste en effet à une chute continue de l'activité masculine (- 8 points de
pourcentage) alors que l'on enregistre une progression de 13 points de pourcentage
Document 4
pour l'activité féminine. Ceci confirme bien la féminisation progressive des actifs. A
la fois on peut indiquer que l'effort contributif de la main d'œuvre à la croissance
économique est marqué par une participation de plus n plus forte des actives mais
aussi on peut émettre l'hypothèse que la création des richesses entraîne aussi des
modifications quant à la structure des actifs : montée de l'activité féminine en lien
avec une tertiarisation grandissante de l'économie.
Le document insiste sur les effets du ralentissement de l'activité économique sur les
titulaires d'emplois précaires amis aussi sur la situation particulière des seniors.
Pour les premiers, ils sont plus touchés que les autres par la conjoncture (en lien
Document 5 avec les informations contenues dans le document 2). Pour certains d'entre eux
peut s'enclencher une spirale pouvant conduire à l'exclusion.
Pour les plus âgés, la sortie de l'activité se traduit souvent par une sortie définitive
près d'un quinquagénaire sur quatre est inactif en France.
Ce document insiste sur la très grande diversité des situations au sein de l'Union
européenne mais aussi entre pays développés à économie de marché si l'on
s'appuie sur un indicateur comme les taux d'emploi (taux d'emploi global, des
jeunes et des plus âgés).
En effet, les pays comme les États-Unis ou la Suède se distinguent par le fait que
les taux d'emploi des plus âgés est relativement très élevé par rapport à ceux de
certains pays comme la France (60, 4 % pour les premiers, 69, 4 %pour le second
et seulement 37, 9 % pour la France). De même, les taux d'activité des plus jeunes
sont beaucoup plus importants dans les pays d'Amérique du Nord et dans les pays
Document 6
scandinaves par rapport à ceux enregistrés en France ou en Allemagne (71, 5 %
pour les États-Unis, 72,5 % pour le Canada, 72, 5 % pour la Suède contre 63, 1 %
en France).
Ce document peut donc alimenter la thèse selon laquelle les actifs contribuent à la
croissance mais de manière très inégale d'un pays à l'autre (participation plus ou
moins grande des jeunes et, des plus âgés à la création de richesses). De même, le
document peut aussi inviter à une réflexion sur les conséquences de l'activité
économique sur la structure des actifs : nécessité de mobiliser toute la main d'ouvre
quel que soit son âge ou une partie de cette dernière.

Plan du développement
I) La population active constitue un facteur explicatif de la croissance économique
A) Une main d'œuvre plus mobilisée permet de générer une croissance économique plus
importante
- la montée de l'activité féminine contribue à la création de richesses (document 3)
- une mobilisation plus importante des actifs peut aussi expliquer la croissance
économique (documents 4 et 6)
B) Une main d'œuvre plus qualifiée peut aussi permettre un accroissement des richesses
État, entrepreneurs ont intérêt à disposer d'une plus main d'œuvre plus qualifiée, cette
dernière étant plus productive. De même, les actifs qualifiés peuvent bénéficier d'une
rémunération plus importante (document 1). On peut aussi évoquer que ces niveaux de
rémunérations plus importants peuvent soutenir aussi la demande qui constitue l'un des
facteurs explicatifs de la croissance économique).
II) La croissance économique entraîne aussi des modifications de la main d'ouvre
A) Quantitativement, la croissance économique est génératrice d'emploi
- les pays à croissance économique forte connaissent un chômage peu élevé
(document 1) et, des taux d'activité élevé (document 6)
- il existe donc une très grande diversité dei situations au sein des pays de l'Union
européenne mais aussi entre les pays développés à économie de marché
B) De même elle a une incidence sur la structure et la nature des emplois
- féminisation progressive des actifs liée à une tertiarisation grandissante des économies
(document 2) - précarisation des actifs non diplômés et protection plus forte des qualifiés
face à la conjoncture (documents 3 et 6)
Question de synthèse étayée par un travail préparatoire
THÈME DU PROGRAMME
Travail et emploi

I — TRAVAIL PRÉPARATOIRE (sur 10 points)

Vous répondrez à chacune des questions en une dizaine de lignes maximum.

1) Comment le marché du travail est-il devenu plus flexible en France depuis les années 1990 ?
(Document 1) (2 points)

2) Expliquez le passage souligné dans le document 1. (1 point)

3) Quels sont les avantages pour une entreprise de pouvoir s'adapter plus rapidement à la
conjoncture ? (Document 1) (1 point)

4) Quelles sont les conséquences de la multiplication des contrats à durée déterminée pour les
salariés ? (Document 1) (1 point)

5) Faites une phrase donnant la signification des chiffres en caractères gras. (Document 2) (1 point)

6) Y a-t-il une corrélation entre le taux de chômage et la proportion de salariés ayant un contrat à
durée déterminée ? (Document 2) (2 points)

7) La flexibilité explique-t-elle les performances en termes de chômage et d'emploi du modèle


danois ? (Document 3) (2 points)

II — QUESTION DE SYNTHÈSE (sur 10 points)

Après avoir montré que la flexibilité du travail peut favoriser l'emploi, vous mettrez en évidence
les limites de cette relation.

DOCUMENT 1
La France a connu une forte précarisation de l'emploi au cours des années 1990. Le plus fort recours
aux contrats temporaires, conjugué à l'annualisation du temps de travail suite aux accords des 35
heures (qui ont concerné 65 % des salariés dans les entreprises de plus de 10 salariés), a rendu le
marché du travail plus flexible : les entreprises peuvent s'ajuster plus rapidement à la conjoncture. Le
développement des emplois temporaires, rendu possible par l'assouplissement de l'encadrement
juridique des contrats de travail, a conduit à un marché du travail dual avec des salariés protégés et
d'autres enchaînant le chômage et emplois précaires. Mais les contraintes institutionnelles qui
empêchent le renouvellement des C.D.D.* au-delà d'une durée globale de 18 mois ont limité cette
dérive. Et le C.D.D. fonctionne pour certains comme un sas vers l'emploi stable : un tiers des salariés
en C.D.D. en mars 2001 ont trouvé un C.D.I.** un an plus tard, alors que parmi les chômeurs,
seulement 13 % ont trouvé un emploi stable.
Source : M. Lemoine, « Emploi et chômage », L'économie Française 2007, OFCE,
Edition La découverte.
* C.D.D. : Contrat à durée déterminée.
** C.D.I. : Contrat à durée indéterminée.
DOCUMENT 2

Proportion de salariés Proportion de salariés


travaillant à temps partiel ayant un contrat à Taux de chômage
en 2005 (en % de durée déterminée en Taux de chômage des moins de 25
l'emploi total) 2005 (en % du en 2005 (en %) ans en 2005
nombre total de (en %).
Hommes Femmes salariés)

Danemark 12,5 30 10 4,8 8,6


Pays-Bas 24 75 16 4,7 8,2
Royaume-Uni 12 45 7 4,7 12,9
Suède 12 43 17 7,8 22,6
Allemagne 10 45 14 9,5 15,0
France 8 29 13 9,7 22,3
Irlande 7 25 4 4,3 8,6
Espagne 8 25 34 9,2 19,7
UE 25 10 30 15 8,8 18,5

Source : Eurostat, 2006,


DOCUMENT 3
Depuis quelques années, le Danemark, avec son modèle de « flexicurité* », suscite l'engouement. Ce
modèle repose sur trois piliers : une faible protection de l'emploi (volet flexibilité) ; une indemnisation
généreuse des chômeurs (volet sécurité) ; un contrôle strict de ceux-ci pour les dissuader de rester au
chômage (volet politique active).
Dans les faits, l'O.C.D.E** n'a jamais réussi à établir un lien de causalité entre, flexibilité de l'emploi et
taux de chômage. Les performances du Danemark en matière de chômage et d'emploi doivent être
relativisées. Entre 1993 et 2005, le taux de chômage y est passé de 9,6 % à 4,8 %, tandis qu'il
baissait de 11,1 % à 9,6 % en France. Entre ces deux dates la France a créé plus d'emplois. Deux
éléments expliquent ce paradoxe. La démographie : la population des 15-64 ans a augmenté plus vite
en France. L'évolution du taux d'activité : +2,2 points en France, -1,6 points au Danemark. Enfin, au
Danemark, le taux de chômage a fortement augmenté au début des années 1990 au moment où les
taux d'intérêt étaient très élevés ; il a ensuite baissé sur une période de temps extrêmement courte.
Or, durant cette période, le Danemark a connu une croissance vive, tirée par la baisse importante des
taux d'intérêt et une reprise de l'investissement public.
Source : C. RAMAUX et D. SAUZE, « Attention aux mirages de la « flexicurité » à la danoise »,
Le Monde, 11 avril 2007.
* Flexicurité : flexibilité et sécurité.
** O.C.D.E. : Organisation de Coopération et de Développement Économique.
Question de synthèse étayée par un travail préparatoire
Éléments indicatifs proposés sous là responsabilité des concepteurs à l'attention des
Commissions académiques d'entente des correcteurs
Thème du programme :
Travail et emploi
Sous thème du programme
Croissance, progrès technique et emploi.
Instructions officielles

Programme Notions essentielles Notions complémentaires


Croissance, progrès Marché (de biens et de services), Rendements croissants, marché
technique et emploi salariat, salaire, coût du travail, interne/externe du travail.
marché du travail, chômage,
précarité, flexibilité.

Indications complémentaires
On montrera comment s'articulent gains de productivité et extension des marchés en examinant les
rôles de la formation des prix et de la demande de biens et services : l'accent sera mis sur les effets
de la baisse des prix et de l'augmentation des revenus réels. On soulignera que ces mécanismes qui
déterminent la croissance économique en rendant compatible l'accroissement de l'offre avec celui de
la demande peuvent Se révéler défaillants, auquel cas la demande ne suit pas l'offre et le chômage se
développe. Cette question sera discutée en se référant aux conditions de répartition de la valeur
ajoutée (rapports de force, choix de politique économique).
On discutera de la relation qu'entretient le progrès technique avec l'emploi. On s'interrogera sur les
conditions dans lesquelles les gains de productivité, associés aux nouvelles technologies, peuvent se
traduire par des baisses de prix et des hausses de salaires entraînant des accroissements de la
demande et du volume de l'emploi. Cela permettra de montrer que les nouvelles technologies n'ont
pas par elles mêmes d'effets négatifs sur le volume de l'emploi à moyen et long terme. La question de
la flexibilité du travail sera débattue dans ses différentes dimensions (adaptabilité des conditions de
travail dans l'entreprise, mobilité professionnelle et géographique, variabilité des salaires) en relation
avec les conditions de la croissance. En s'appuyant sur des exemples, on soulignera la complexité
des relations entre la flexibilité et l'emploi. On pourra ainsi montrer que, lorsqu'elle permet une
meilleure affectation des ressources, la flexibilité est favorable à l'emploi et la croissance, alors qu'elle
leur devient défavorable quand elle conduit à une amplification des inégalités. C'est ce qu'on observe
quand une vulnérabilité accrue de la main d'œuvre devient préjudiciable à la, demande et à
l'acquisition de nouvelles qualifications.
Sujet : Après avoir montré que la flexibilité du travail peut favoriser l'emploi, vous mettrez en
évidence les limites de cette relation.
Attentes essentielles
- La flexibilité est favorable à l'emploi et la croissance
- lorsqu'elle permet une meilleure affectation des facteurs de production.
Idées importantes
- La flexibilité est défavorable à l'emploi lorsqu'elle conduit
- à une amplification des inégalités.
- Le partage de la valeur ajoutée.
- Le fonctionnement du marché du travail.
Mécanismes
- Les effets positifs et négatifs de la flexibilité sur l'emploi.
- La répartition des gains de productivité.
- Les différentes dimensions de la flexibilité : variabilité des salaires, adaptabilité
des conditions de travail dans l'entreprise, mobilité professionnelle et
Savoir géographique.
- La précarité permet plus de flexibilité et engendre une segmentation du marché
du travail : marché interne et marché externe.
- Lecture de tableaux statistiques
Savoir-faire - Mise en évidence de corrélation.
- Lecture de proportion
Articulation du sujet sur la thématique générale du programme
La question de la flexibilité est exposée dans ce sujet dans ces différentes dimensions et en relation
avec les conditions de la croissance, dans le but de favoriser l'emploi.
Articulation du sujet sur les éléments de première colonne du programme
Le sujet aborde deux éléments essentiels de la première colonne à savoir l'emploi et la croissance.
Les relations entre ces deux notions sont analysées par le biais de la flexibilité,
Problématique : Quels sont les effets de la flexibilité sur l'emploi
Travail préparatoire
1- La flexibilité du marché du travail en France est obtenue grâce à :
- La précarisation de l'emploi l'utilisation de contrats à durée déterminée, de l'emploi à temps
partiel ou de l'intérim par l'entreprise permet une flexibilité quantitative externe.
- L'annualisation du temps de travail elle correspond au calcul d'un temps moyen de travail à
l'année et permet une flexibilité des horaires (flexibilité quantitative interne).
- L'assouplissement de l'encadrement juridique s'inscrit dans le cadre de la déréglementation du
marché du travail. La possibilité d'interrompre plus facilement le contrat de travail permet à
l'entreprise d'adapter plus facilement la quantité de main d'œuvre â ses besoins.
2- Le développement des contrats à durée déterminée, de l'emploi à temps partiel non désiré ou de
l'intérim contribue à une dualisation du marché du travail. Ce dernier n'est plus homogène ; il se
segmente et est composé d'un marché interne (norme d'emploi fordiste emplois typiques) et d'un
marché externe marqué par la précarisation des emplois (emplois atypiques).
3- L'adaptation du volume de l'emploi aux besoins de l'entreprise permet d'optimiser l'utilisation des
facteurs de production et ainsi d'augmenter la productivité de l'entreprise. Les coûts' salariaux moins
importants permettent une baissé des coûts de production. L'entreprise a la possibilité soit de baisser
les prix pour être plus compétitive, soit d'augmenter ses profits et de les utiliser pour financer de
nouveaux investissements, pour réaliser de nouveaux placements ou enfin distribuer davantage de
dividendes aux actionnaires.
4- Les conséquences de la multiplication des contrats à durée déterminée pour les salariés sont
positives et négatives.
Positive en ce sens que l'emploi précaire occupé est un sas vers un emploi stable grâce à l'expérience
professionnelle acquise.
Négative car l'incertitude liée à l'emploi peut augmenter l'épargne de précaution et s'accompagner
d'une baisse de la Consommation. L'intégration par le travail se fragilise. La diffusion de la précarité
s'accompagne d'une mobilité subie et d'une paupérisation de la population.
5- Selon Eurostat, en 2005 au Danemark, sur 100 actifs de moins de 25 ans, 8,6 sont chômeurs.
Selon Eurostat, en 2005 en Espagne, sur 100 salariés, 34 ont un contrat à durée déterminée.
6- Il ne semble pas y avoir de corrélation entre le taux de chômage et la proportion de salariés ayant
un contrat à durée déterminée (C.D.D.)
Un même taux de chômage peut s'accompagner de proportions de salariés ayant un C.D.D. très
différentes (Ex : Le Royaume-Uni a un taux de chômage de 4,7 % et une proportion de salariés en
CDD de 7%. Les Pays-Bas avec un taux de chômage identique (4,7%) ont une proportion de salariés
en C.D.D. deux fois plus élevée (16%).
De même, une même proportion de salariés en C.D.D peut s'accompagner de taux de chômage
différent : aux Pays Bas, la proportion de salariés ayant un C.D.D. est de 16 % et le taux de chômage
est de 4,7 %. En Suède, la proportion de salariés ayant un C.D.D. en 2005 est de 17 % et le taux de
chômage de 7,8 %.
7- La flexibilité ne semble pas être à l'origine du faible taux de chômage danois. D'autres facteurs
explicatifs jouent un rôle important
- La faible augmentation de la démographie (+2,5 %)
- La baisse du taux d'activité de 1,6 point
La croissance qui, stimulée par la baisse des taux d'intérêt, est créatrice d'emploi. La baisse des taux
d'intérêt permet de diminuer le coût du crédit à la consommation des ménages et le coût de
financement par l'emprunt des investissements publics et privés. L'augmentation constatée des
investissements publics permet, par le biais du multiplicateur keynésien, de stimuler la croissance.
Plan détaillé
I La flexibilité du travail favorise l'emploi.
A. La flexibilité facilite l'ajustement sur le marché du travail
a. Sur le marché du travail, en présence d'un déséquilibre, la variabilité des salaires permet
selon les néoclassiques, un ajustement de l'offre et de la demande.
b. L'ajustement est également favorisé par : (question 1)
i. La précarisation de l'emploi : les contrats à durée déterminée, les emplois à temps
partiel et l'intérim permettent une flexibilité quantitative externe.
ii. L'annualisation du temps de travail : la flexibilité des horaires permet d'ajuster la
quantité dé facteur travail au niveau de production à réaliser (flexibilité quantitative
interne).
iii. La déréglementation du marché du travail. (Exemple du C.N.E. : « contrat nouvelles
embauches », mis en place en août 2005 pour les entreprises de moins de 20 salariés.
Pendant Une période de deux ans, le contrat peut être rompu plus facilement sans être
motivé par l'employeur et le salarié peut démissionner à tout moment sans préavis).
B. La flexibilité du travail renforce la compétitivité des entreprises. (question3)
a. Les salariés du marché externe sont concernés paria flexibilité de l'emploi. Elle favorise la
rapidité d'ajustement de l'emploi aux besoins de l'entreprise et permet d'optimiser l'utilisation
des facteurs de production. Les coûts salariaux sont donc moins importants, ce qui permet
une baisse des coûts de production. L'entreprise a la possibilité soit de baisser les prix pour
être plus compétitive, soit d'augmenter ses profits et de les utiliser pour financer de
nouveaux investissements pour réaliser de nouveaux placements ou pour distribuer
davantage de dividendes aux actionnaires.
b. Les salariés du marché interne sont concernés par la flexibilité fonctionnelle et la flexibilité
quantitative interne. Soumis à une logique, de compétences et de polyvalence impulsée par
les nouvelles formes d'organisation du travail, les salariés doivent être capables de s'adapter
aux différents postes de l'entreprise Leur capacité d'adaptation permet de maintenir, voire
d'augmenter la productivité de l'entreprise. La flexibilité quantitative interne, par le biais de
l'annualisation du temps de travail, permet l'adaptation de la quantité de travail aux besoins
de l'entreprise et concourt ainsi à une hausse de la productivité.
II. Les limites de cette relation.
A. Le lien de causalité entre la flexibilité de l'emploi et le taux de chômage n'a jamais été établi.
a. Constat de l'OCDE. (document 3)
b. Sur le plan empirique, les données Eurostat de 2005 ne permettent pas de mettre en
évidence de corrélation entre le taux de chômage et la flexibilité (par l'utilisation des C.D.D.)
(question 6)
Un même taux de chômage peut s'accompagner de proportions de salariés ayant un C.D.D.
très différentes (Ex : Le Royaume-Uni a un taux de chômage de 4,7 % et une proportion de
salariés en CDD de 7%. Les Pays-Bas avec un taux de chômage identique (4,7%) ont une
proportion de salariés deux fois plus élevée (16%).
De même, une même proportion de salariés en C.D.D peut s'accompagner de taux de
chômage différent aux Pays Bas, la proportion de salariés ayant un C.D.D. est de 16 % et le
taux de chômage est de 4,7 %. En Suède, la proportion de salariés ayant un C.D.D. en 2005
est de 17 % et le taux de chômage de 7,8 %.
B. Les performances du modèle de « flexicurité à la danoise » doivent être relativisées.
(question 7)
La flexibilité ne semble pas être à l'origine du faible taux de chômage danois. D'autres
facteurs explicatifs jouent un rôle important :
- La faible augmentation de la démographie (+2,5 %)
- La baisse du taux d'activité de 1,6 point.
- La croissance qui, stimulée par la baisse des taux d'intérêt, est créatrice d'emploi. La
baisse des taux d'intérêt permet de diminuer le coût du crédit à la consommation des
ménages et le coût de financement par l'emprunt des investissements publics et privés.
L'augmentation constatée des investissements publics permet, par le biais du multiplicateur
keynésien, de stimuler la croissance.
C. Les effets négatifs de la flexibilité de l'emploi.
a. Le développement des contrats à durée déterminée, de l'emploi à temps partiel non désiré
ou de l'intérim contribue à une dualisation du marché du travail. Ce dernier n'est plus
homogène ; il se segmente et est composé d'un marché interne (norme d'emploi fordiste =
emplois typiques) et d'un marché externe marqué par la précarisation des emplois (emplois
atypiques). La précarisation d'une partie des salariés risque d'accentuer les inégalités
salariales entre les deux segments du marché du travail, de fragiliser la consommation des
ménages. 'Composante essentielle de la demande, la baisse de la consommation engendre
un affaiblissement de la croissance, ce qui est préjudiciable à l'emploi.
b. L'insécurité de l'emploi n'incite pas les entreprises à former leurs salariés. Or, la politique
de formation de la main d'œuvre permet d'accroître la productivité des salariés. Ces gains
de productivité sont essentiels pour permettre d'augmenter la compétitivité de l'entreprise ou
pour pouvoir accorder des hausses de salaire ou enfin de financer de nouveaux
investissements.
ENSEIGNEMENT DE SPECIALITE

Durée : 1 heure

SUJET A

Ce sujet comporte deux documents.

THEME DU PROGRAMME :
Conflits de classe et changement social

DOCUMENT 1
A mesure que grandit la bourgeoisie, c'est-à-dire le capital, le prolétariat se développe aussi, classe
des ouvriers modernes qui ne vivent qu'en trouvant du travail, et qui n'en trouvent que si le travail
accroît le capital. (...)
Les petites classes moyennes d'autrefois, petits industriels, marchands et rentiers, artisans et
paysans, tombent dans le prolétariat ; d'une part, parce que leurs faibles capitaux ne leur permettant
pas d'employer les procédés de la grande industrie et ils succombent dans leur concurrence avec les
grands capitalistes ; d'autre part, parce que leur habileté technique est dépréciée par les nouvelles
méthodes de production. Ainsi le prolétariat se recrute dans toutes les classes de la population.
Le développement de l'industrie ne fait pas qu'accroître le nombre des prolétaires ; il les concentre en
masses plus importantes ; leurs forces augmentent et ils en prennent davantage conscience. (...) Les
heurts individuels entre l'ouvrier et le bourgeois prennent de plus en plus un caractère de heurts entre
deux classes.
De toutes les classes qui s'opposent actuellement à la bourgeoisie, le prolétariat seul est une classe
vraiment révolutionnaire. Les autres classes (...) si elles deviennent révolutionnaires, c'est qu'elles
sont sur le point de passer au prolétariat.
Source : Karl MARX et Friedrich ENGELS, le manifeste du parti communiste,
Union Générale d'éditions, 1967 [1ère édition 1847].

DOCUMENT 2
Les générations nées entre 1925 et 1950 ont connu l'expansion massive du salariat intermédiaire, des
perspectives de mobilité ascendante historiquement exceptionnelles, tant du point de vue social
qu'économique, les échelons les plus modestes ayant bénéficié des augmentations salariales les plus
substantielles (...)
L'émergence de la société salariale, le plein emploi, la fin des paysans et des rentiers, l'allongement
de la vie, la généralisation d'assurances sociales plus généreuses, l'impôt progressif ont ensemble
contribué à l'élévation du plancher social et à l'abaissement du plafond, entre lesquels une grande
classe moyenne, comprimée entre ces deux extrêmes, a gagné en homogénéité.
Source : Louis CHAUVEL, « Les classes moyennes, le grand retournement », Le Monde, 3 mai 2006.

QUESTIONS
1) À l'aide de vos connaissances et du document 1, mettez en évidence les relations entre conflits
de classe et changement social chez Marx. (9 points)
2) Expliquez la phrase soulignée dans le document 1. (5 points)
3) L'évolution de la structure sociale présentée dans le document 2 confirme telle l'analyse de
Marx ? (6 points)
ENSEIGNEMENT DE SPECIALITE
Éléments indicatifs proposés sous là responsabilité des concepteurs à l'attention des
Commissions académiques d'entente des correcteurs
Thème du programme :
Conflits de classe et changement social
Instructions officielles
Concepts que les élèves doivent Actualité de la pensée de l'auteur et
Programme
connaître et savoir maîtriser prolongement
Conflits et mobilisation Lutte de classes, conscience de Classes sociales, nouveaux
sociale classe, rapports de production, forces mouvements sociaux.
productives, plus-value, exploitation,
mode de production, capital

Indications complémentaires
La mise en perspective historique des travaux de Marx permettra de rappeler aux élèves les ruptures
profondes induites par la révolution industrielle dans les structures économiques et sociales aussi bien
que dans les conditions de vie et de travail. On soulignera que les concepts forgés par Marx (rapports
de production, forces productives, plus-value, classes sociales) offrent une grille de lecture de ces
transformations en concentrant l'attention sur la question ouvrière et en proposant une analyse du
conflit de classes comme source du changement social.
L'actualité des analyse de Marx et ses prolongements contemporains : L'analyse en termes de
classes sociales a pu sembler perdre de sa pertinence face à ce qu'il est convenu d'appeler «
exclusion », tandis que continuait de s'affirmer l'idée d'une tendance à la « moyennisation » des
sociétés occidentales. La permanence de la précarité de l'emploi, le maintien voir l'augmentation des
inégalités de revenus ont, cependant, conduit au retour des approches théoriques et empiriques
mettant en question l'inéluctabilité de la moyennisation ainsi que la marginalisation des conflits du
travail.
Attentes essentielles
- La lutte des classes est le moteur du changement social.
- La lutte des classes clans la société capitaliste oppose les bourgeois et les
prolétaires.
- La bourgeoisie s'approprie la plus value qui résulte de l'exploitation de la classe
ouvrière.
- Les prolétaires se paupérisent.
Idées importantes
- La lutte concerne le partage de la plus value mais elle est aussi une lutte
politique (lien avec le changement social).
- C'est la bourgeoisie qui crée les conditions de la formation des prolétaires en
tant que classe sociale.
- -La structure de classe évolue vers une bipolarisation de plus en plus marquée :
les classes moyennes basculent pour l'essentiel dans la classe ouvrière.
- Relier : mode de production capitaliste et exploitation du travail et concentration
des prolétaires.
Mécanismes
- Puis : conscience de classe/ lutte de classe.
- et lutte des classes / dépassement du mode de production capitaliste.
- Société capitaliste est caractérisée par la lutte entre deux classes : prolétaires
Savoir et bourgeois. -Issue de la lutte : fin du mode de production capitaliste/ passage
à une société sans classe.
- Définir (question 1)
Savoir-faire - Développer des enchaînements « logiques»
- -Trouver des oppositions (question 3)
Articulation du sujet sur la thématique générale du programme
La question de la flexibilité est exposée dans ce sujet dans ces différentes dimensions et en relation
avec les conditions de la croissance, dans le but de favoriser l'emploi.
Réponses aux questions
1)
Idée générale : la théorie de Marx est une théorie du changement social. Ce sont les classes en conflit
qui sont à l'origine des changements sociaux.
Poser le contexte : Révolution industrielle/Société capitaliste.
Définir : Conflits de classe : antagonisme entre classes sociales s'appuyant sur des intérêts
contradictoires ; il s'agit d'une lutte économique, aussi d'une lutte politique.
Changement social : remplacement du capitalisme par le socialisme, puis par le communiste. (les
changements se font par une transformation révolutionnaire de la société entière) ; il s'agit là du sens
de l'histoire.
Développement (Mettre en évidence une relation) :
Expliquer l'antagonisme de classe : Les prolétaires sont exploités (plus value accaparée par le
capital), et s'appauvrissent.
Expliquez l'étape d'une lutte qui se transforme en lutte des classes : exploités et concentrés les
prolétaires forment une classe consciente de son unité et capable de s'engager dans la lutte
collective. Donner la nature de la lutte : cette lutte concerne aussi bien le partage de la plus value que
le pouvoir politique.
Donnez l'issue de la lutte : Marx prévoit une intensification de la lutte des classes devant menée au
triomphe du prolétariat :il va mettre fin à son exploitation, au salariat ; les prolétaires sont une classe
révolutionnaire :leur rôle révolutionnaire est de renverser le mode de production capitaliste et
d'éliminer ainsi la bourgeoisie ; L'horizon politique de la lutte des classes est la société sans classe il
n' y aura pas de domination d'une nouvelle classe ;un nouveau mode de production se mettra en
place : il y a un changement de société :vers une société communiste. L'histoire est une succession
de modes de production : le mode de production capitaliste est la dernière forme antagoniste.
Articuler avec le document : la concentration des' ouvriers conduit à la prise de conscience d'intérêts
communs. Le prolétariat est une classe révolutionnaire, elle est rejoint par les autres classes qui vont
« tomber » dans le prolétariat : il y a un processus de prolétarisation de la société, de bipolarisation de
la société.
2)
Idée générale : C'est la bourgeoisie qui crée le prolétariat.
Développement :
La bourgeoisie : la propriété privée des moyens de production,
La concurrence contraint les propriétaires des moyens de production à accroître le capital, investir
dans des moyens de production supplémentaires ; il faut employer de plus en plus de travail ; le
nombre des prolétaires augmente. Les classes moyennes ne résistent pas à la concurrence des
capitalistes et « tombent » dans le prolétariat Le mode de production capitaliste accroît toujours le
nombre des prolétaires et les concentre ce qui conduit à la formation des prolétaires en tant que
classe sociale. Le capital concentre toujours plus les prolétaires, réduit toujours leur salaire, égalise
leurs conditions d'existence et crée ainsi une classe consciente de ses intérêts communs.
3)
Rappeler l'analyse de Marx :
Les classes moyennes basculent pour l'essentiel dans la classe ouvrière : prolétarisation et
bipolarisation de la société ; paupérisation.
Idée du document 2 : développement d'une vaste classe moyenne ; élévation du niveau de vie des
catégories les plus modestes; réduction des inégalités
Confronter document et thèse de Marx : certes développement du salariat mais élévation du niveau de
vie et réduction des inégalités : infirme la thèse de Marx.
ENSEIGNEMENT DE SPECIALITE

Durée : 1 heure

SUJET B

Ce sujet comporte deux documents.

THEME DU PROGRAMME :
Division du travail et extension des marchés

DOCUMENT
Puisque c'est la faculté d'échanger qui donne lieu à la division du travail, l'accroissement de cette
division du travail doit par conséquent toujours être limité par l'étendue de la faculté d'échanger, ou
dans d'autres termes, par l'étendue du marché. Si le marché est très petit, personne ne sera
encouragé à s'adonner entièrement à une seule occupation, faute de pouvoir trouver à échanger tout
le surplus du produit de son travail qui excédera sa propre consommation, contre un pareil surplus du
produit du travail d'autrui qu'il voudrait se procurer.
Il y a certains genres d'industrie, même de l'espèce la plus basse, qui ne peuvent s'établir ailleurs que
dans une grande ville. Un portefaix*, par exemple, ne pourrait pas trouver ailleurs d'emploi ni de
subsistance. Un village est une sphère trop étroite pour lui. Dans ces maisons isolées et ces petits
hameaux qui se trouvent épars dans un pays très peu habité, comme les montagnes d'Écosse, il faut
que chaque fermier soit le boucher, le boulanger et le brasseur de son ménage. Un charpentier de
village confectionne tous les ouvrages en bois, et un serrurier de village tous les ouvrages en fer. Le
premier n'est pas seulement charpentier, il est encore menuisier, ébéniste ; il est sculpteur en bois, en
même temps qu'il fait des charrues et des voitures. Les métiers du second sont encore bien plus
variés. Il n'y a pas de place pour un cloutier dans ces endroits reculés. A raison d'un millier de clous
par jour, et en comptant trois cents jours de travail par année, cet ouvrier pourrait en fournir par an
trois cents milliers. Or, dans une pareille localité, il lui serait impossible de trouver le débit d'un seul
millier, c'est-à-dire le travail d'une seule journée, dans le cours d'un an.
Comme la facilité des transports par eau ouvre un marché plus étendu à chaque espèce d'industrie
que ne peut le faire le seul transport par terre, c'est aussi sur les côtes de la mer et le long des rivières
navigables que l'industrie en tout genre commence à subdiviser et à faire des progrès.
*portefaix : homme qui a pour métier de porter les fardeaux
Source, Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des Nations,
(Première édition 1776), Éditions Gallimard, Collection Idées, 1976.

QUESTIONS
1) À partir du document et de vos connaissances, présentez les liens entre extension du marché
et division du travail. (9 points)
2) Expliquez la phrase soulignée dans le document. (6 points)
3) A partir d'un exemple contemporain vous montrerez que l'extension des marchés peut être
favorable à la division du travail. (5 points)
ENSEIGNEMENT DE SPECIALITE
Éléments indicatifs proposés sous là responsabilité des concepteurs à l'attention des
Commissions académiques d'entente des correcteurs
Thème du programme :
Division du travail et extension des marchés
Instructions officielles
Concepts que les élèves doivent Actualité de la pensée de l'auteur et
Programme
connaître et savoir maîtriser prolongement
« Travail et emploi » Extension des marchés et division du Nouvelles formes d'organisation du
(organisation du travail et travail, organisation travail, ouverture des marchés
croissance) » Adam
Smith

Indications complémentaires
On retiendra de Smith son analyse des sources et effets de la division du travail dans le contexte
d'une économie de marché. On étudiera comment, selon lui, la division du travail accroît la richesse et
comment un élargissement des marchés, que cette création de richesse entraîne, permet
d'approfondir la division du travail.
On soulignera deux de ses observations celle suivant laquelle la division du travail, quand l'extension
des marchés le permet, conduit à l'établissement de nouveaux flux d'échanges, et celle suivant
laquelle le changement technologique est endogène dans la mesure où c'est la division du travail qui
conduit à l'amélioration des techniques.
L'actualité des analyses de Smith et ses prolongements contemporains seront étudiés en
s'interrogeant sur les formes actuelles de la division du travail dans l'entreprise et entre les
entreprises, et leur articulation avec les conditions de concurrence et d'ouverture des marchés.
Éléments de corrigé
Question n° 1
Selon Adam Smith, pour qu'une division du travail se mette en place les individus doivent échanger ce
qu'ils produisent contre ce dont ils ont besoin. Par conséquent, plus les hommes mis en relation
seront nombreux plus la division, du travail pourra se développer. C'est donc la taille des marchés qui
va déterminer la division du travail. «Si le marché est très petit, personne ne sera encouragé à
s'adonner entièrement à une seule occupation, faute de pouvoir trouver échanger 'tout le surplus dit
produit de son travail qui excédera sa propre consommation, contre un pareil surplus du produit du
travail d'autrui qu'il voudrait se procurer» De même, la division du travail va provoquer l'extension des
marchés. En effet, la division du travail en rendant plus accessibles les biens produits (baisse du prix,
liée aux effets de la division du travail) va permettre un accroissement de la taille des marchés.
Question n° 2
La diversification des moyens de communication, ici l'utilisation des voies navigables, va permettre de
créer de nouveaux marchés et donc accroître les débouchés. Ces nouveaux marchés vont apparaître
à proximité de ces nouvelles voies. Par conséquent, ces nouveaux marchés auront eux aussi comme
incidence un développement de la division du travail qui seule peut permette l'accroissement de la
production nécessaire à satisfaire les nouveaux besoins.
Question n°3
L'extension de la taille des marchés permet la progression du volume des ventes qui entraîne un
meilleur amortissement des coûts fixes et des coûts d'apprentissage. Lé coût des entreprises tend
donc à diminuer. De même, l'accroissement de la taille des marchés permet aussi aux grandes
entreprises de bénéficier d'un choix plus importants de biens intermédiaires à l'étranger à plus faible
prix ou de meilleure qualité. Elles pourront lors organiser leur production à un niveau plus global et
notamment en divisant les activités productives (ex : le cas des filiales atelier).

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