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COURS DE CONSTRUCTIONS

METALLIQUES
EUROCODE 3

Dr TRA BI Yrié Denis


Septembre 2016

Dr TRA BI Yrié Denis - Septembre 2014


Cours de calcul des structures métalliques - EUROCODE 3

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Cours de calcul des structures métalliques - EUROCODE 3


0. NOTATIONS
A. GENERALITES SUR LE MATERIAU ACIER
I. Le matériau acier
I.1. Elaboration de l’acier
I.2.Caractéristiques physiques et mécaniques

II. Les produits sidérurgiques :


II.1 Classification par les formes
II.2. Caractéristiques géométriques des sections
II.3. Classification des sections transversales

III. Généralités sur les structures en acier et en béton-comparaison structures acier et


structures béton

B. CONCEPTION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS


I. Les poteaux

II. Conception des dispositifs d’appuis et d’ancrage

III. Les poutres

C. CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES LES EUROCODES


I. Principes de calcul aux états limites
I.1. Les Etat Limites
I.2. Situation de projet
I.3. Méthode des coefficients partiels

II. Les actions


II.1. Classification
II.2. Valeurs caractéristiques d’une action
II.3. Valeur de calcul d’une action
II.4. Valeur représentatives des actions variables
II.5. Valeurs caractéristiques et de calcul des résistances
II.6. Combinaisons pour les Etats Limites Ultimes
II.7. Combinaisons pour les Etats Limites de Service

III. Vérification aux ELU


III.1. Coefficients partiels pour les actions aux ELU
III.2. Vérification à la traction
III.3. Vérification des éléments comprimés
III.4. Vérification à la flexion déviée
Interaction moment fléchissant-effort tranchant
Interaction moment fléchissant-effort normal

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I. Résistance des éléments
a. Résistance au flambement
b. Résistance au déversement
c. Résistance des éléments fléchis et tendus
d. Résistance des éléments fléchis et comprimés

II. Vérification aux ELS


III. Assemblages
a. Principes généraux
b. Assemblages boulonnés
c. Assemblages soudés

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EXEMPLES D’OUVRAGES METALLIQUES

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A.
GENERALITES SUR LE MATERIAU ACIER

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Un peu d’histoire

I. Le matériau acier

I.1. Définition
L’acier est un alliage de de fer et de carbone, matières premières naturelles tirées du sous-sol
(mine de fer et de carbone). Le carbone n’intervient dans la composition que pour une très faible
part (généralement inférieure à 2%).
Outre le fer et le carbone, l’acier peut comporter d’autres éléments qui leur sont associés :
− soit involontairement : phosphate, soufre et l’azote qui sont des impuretés et qui peuvent
altérer les propriétés des aciers,
− soit volontairement : ce sont notamment le silicium, le manganèse, le nickel, le cuivre,
chrome, vanadium et l’aluminium qui permettent d’améliorer certaines caractéristiques
mécaniques des aciers (résistance à la rupture, limite d’élasticité, résistance à la
corrosion…).

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I.2. Elaboration de l’acier

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I.3. Caractéristiques physiques et mécaniques de l’acier


• Densité : 7,85
• Coefficient de Poisson ν : 0,3
• Coefficient de dilatation thermique linéaire α : 11.10-6 par °C
• Module d’élasticité longitudinale E : 21 000 daN/mm² (210 000 Mpa)
• Module d’élasticité transversale (cisaillement) G : 8 000 daN/mm² (80 000 Mpa)
• Nuances, limites élastiques (fy) et résistances à la rupture (fu)
• Allure générale de la relation contrainte-déformation de l’acier

§ Domaine élastique (1) :


o déformation proportionnelle à la contrainte (loi de Hooke σ = E.ε)
o limite d’élasticité fy correspond à la contrainte maximale qu’il est possible
d’atteindre pour un comportement uniquement élastique.
o déformation spécifique correspondant à la limite d’élasticité est notée εy.

§ Palier d’écoulement (2) :


o déformation sans augmentation de contrainte

§ Domaine d’écrouissage (3) : après le palier d’écoulement, il faut à nouveau augmenter la


contrainte pour accroitre la déformation.
o limite supérieure de l’écrouissage appelée résistance à la traction de l’acier fu
o déformation correspondante est notée εu.

§ Domaine de striction (4) :


o réduction localisée de la section de l’éprouvette entrainant la rupture du matériau
o allongement à la rupture est noté εr.

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I.4. Les nuances

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II. Les produits sidérurgiques


II.1. Classification selon les formes
Les produits sidérurgiques les plus utilisés en charpentes métalliques sont :
• Les produits sidérurgiques (laminés marchands) en I, H, U, L, plats (tôles)
• Les profils creux (ronds, carrés, rectangulaires, elliptiques, etc.)
• Les profils formés à froid (C, Z,Ω) pour les ossatures secondaires

• Désignation d’un profilé


o une lettre désignant la forme de la section
o un nombre indiquant la hauteur de la section

Exemple : IPE 120 ; HEA 200, UAP 100


Catalogue des profilés

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III. COMPARAISON STRUCTURES ACIER ET STRUCTURES EN BETON

avantages inconvénients
ž Souplesse ž Instabilités élastiques (Flambement,
ž Rapidité de mise en œuvre déversement, voilement)
ž Démontabilité ž Coût (matériau importé, main
Acier ž Facilité de modification d’œuvre qualifiée, etc.)
ž Gain d’espace sur chantier ž Corrosion
ž Grande portée ž Tenue au feu

ž Coût (économique) ž Résistance (faible) à la traction


ž Disponibilité des matériaux ž Poids (pesant)
Béton ž Facilité de mise en œuvre
ž Résistance à la compression
ž Moulable sur chantier

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B.
CONCEPTION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS

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I. TERMINOLOGIE

II. LES POTEAUX

II.1. Différentes conceptions


a) Profilés marchands

• Sections en I (IPE, IPN)


o utilisation sous charges faibles (2 à 3 tonnes) et sur faibles hauteurs (
jusqu’à 3 m)

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o avantage : économique
o inconvénient : sensible au flambement

• sections en H
o section compactes h~b
o utilisation sous charges fortes (poteaux sous planchers, etc.)

b) Profilés associés
− renforcement de la section, de l’inertie, etc
− aspect architectural

c) PRS : Profilés Reconstitués Soudés


− optimisation des caractéristiques géométriques, mécaniques (section, inertie, etc)
− (in)disponibilité des profils

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d) Treillis

II.2. Eléments de calcul

ž charges permanentes
verticaux
ž surcharges (exploitations, climatiques, etc.)
− efforts
ž vent
horizontaux
ž surcharges d’exploitation
ž efforts horizontaux
− moments
ž efforts verticaux excentrés
ž encastré
en haut
− conditions de liaisons ž articulé
(appuis, nœuds) ž encastré
en bas
ž articulé

III. CONCEPTION DES DISPOSITIFS D’APPUIS ET D’ANCRAGE


III.1. Rôle-composition
• rôle : transmettre les charges aux fondations
• composition :
− platine : répartit les efforts verticaux descendants sur le massif de fondation
− boulon d’ancrage : s’oppose aux efforts verticaux ascendants

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Les efforts horizontaux sont repris par :


− frottement acier-béton

− butée sur coin

− butée en pied de poteau noyé dans la fondation

III.2. Les appuis articulés


Les appuis articulés transmettent les efforts verticaux et horizontaux aux fondations.
Les moments d’encastrements sont nuls

III.3. Les appuis encastrés


Les appuis encastrés transmettent les efforts verticaux, horizontaux et les moments
d’encastrement aux fondations.

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IV. LES POUTRES


IV.1. Utilisations
− poutres de plancher
− ossatures de combles
− poutres de roulement
− poutres au vent

IV.2. Différentes conceptions


1. poutres à âmes pleines
a) Profilés marchands
Ordre de préférence : IPE, IPN, HEA, HEB, HEM

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b) Poutres à semelles additionnelles : optimisation de la section en flexion

c) PRS en I ou H, etc

d) Poutres en caisson

2. Poutres treillis

3. Poutres alvéolées

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IV.3. Eléments de calculs

ž flexion
générales ž efforts tranchants
− sollicitations ž torsion
ž flexion locale
locales
ž compression locale
ž déversement
− instabilités ž voilement
ž flambement (flexion composée)

V. STABILITE D’ENSEMBLE-CONTREVENTEMENT

V.1. Principe
− Faire reprendre les efforts horizontaux (vent, manutention, etc.) par des plans
horizontaux rigides (poutres au vent, contreventement sous toiture, planchers rigides) et
les ramener aux fondations par l’intermédiaire de plans verticaux rigides. (treillis plans
verticaux, portiques hyperstatiques, murs)
− Limiter les déformations des systèmes réticulés pour conserver la géométrie

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V.2. Définitions
1) Type :
a. stabilité statique concerne l’équilibre de l’ensemble de l’ossature

b. stabilité élastique ou stabilité de forme se rapporte à un élément de structure


(flambement, voilement, déversement, etc)

2) Direction de la stabilité
a. stabilité transversale (pour des actions perpendiculaires au long pan)

b. stabilité longitudinale (pour des actions perpendiculaires au pignon)


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3) Plan de stabilité
a. stabilité verticale réalisée par les portiques, les murs de refend, les voiles, les
treillis, etc.

Treillis à différentes triangulations

croix de Saint treillis retroussés


André

Portiques

poutres et poteaux à poutres et poteaux triangulés


âmes pleines

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b. stabilité horizontale réalisée par les combles, les planchers, les poutres au vent
(treillis en général) ou les poutres de roulement

4) Durée de la stabilité
a. stabilité provisoire : en phase de construction (montage ou démontage)

b. stabilité définitive : en phase d’exploitation

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C.
CALCUL DES STRUCTURES SELON LES EUROCODES 3

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C. CALCUL DES STRUCTURES SELON LES EUROCODES 3

I. NOTATIONS
A : aire de section
AG : surface à peindre par unité de masse

AL : surface à peindre par unité de longueur

Am : surface de l’élément métallique exposée au feu par unité de longueur

Anet : aire nette de la section après déduction d’un trou de boulon

Ap : surface interne de la protection contre le feu par unité de longueur

Avz : aire de cisaillement : effort parallèle à l’âme

α : inclinaison des axes principaux d’inertie


b : largeur du profilé
d : hauteur de la portion droite de l’âme
emin, emax emin, emax : pinces admissibles pour les assemblages par boulons, calculées
pour assurer une surface d’assise en dehors du rayon de congé et pour respecter les
distances minimales et maximales des bords. Ces conditions sont également respectées
pour des boulons d’un diamètre inférieur à Ø. Les valeurs sont calculées en prenant en
compte des trous à jeu nominal de
2 mm pour les boulons M10 à M24, et de 3 mm pour
les boulons M27.
G : masse par unité de longueur
h : hauteur du profilé
hi : hauteur intérieure entre les ailes

I : moment d’inertie de flexion


i : rayon de giration
It : moment d’inertie de torsion

Iw moment d’inertie de gauchissement

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Iyz : moment d’inertie composé (moment centrifuge)

pmin, pmax : pinces admissibles

Ø
 : diamètre de boulon maximal


r, r1 : rayon de congé

r2 : rayon de congé extérieur

ρa : masse volumique de l’acier


ss : longueur d’appui rigide

La longueur d’appui rigide de l’aile est
la distance sur laquelle une charge est
effectivement distribuée ; elle influence la résistance de l’âme sans raidisseur d’un profilé
adjacent aux efforts transversaux pour assemblages par boulons, calculée pour assurer une
surface d’assise en dehors du rayon de congé et pour respecter les distances minimales et
maximales des bords et la distance minimale des les tronçons situées de part et d’autre de
l’âme conformément à EN 1993-1-8:2005. Ces conditions sont également respectées pour
des boulons d’un diamètre inférieur à Ø. Les valeurs sont calculées en prenant en compte
des trous à jeu nominal de 2 mm pour les boulons M10 à M24, et de 3 mm pour les boulons
M27.
Il est supposé que l’axe de référence pour le forage des trous est l’axe passant par l’âme à
mi-épaisseur. Si tel n’est pas le cas, la valeur de pmin à appliquer peut différer légèrement
en fonction des tolérances de laminage.
Il y a lieu de vérifier au cas par cas la stabilité au voilement local et, si besoin est, les
critères de résistance à la corrosion.

t : épaisseur

tf : épaisseur d’aile

tw : épaisseur d’âme

u : distance de la fibre extrême à l’axe principal 


v : distance de la fibre extrême à l’axe principal

V : volume de l’élément métallique par unité de longueur


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Wel : module de flexion élastique

Pour un dimensionnement plastique, la section doit appartenir à la classe 1 ou 2 selon

la capacité de rotation requise.

Pour les fers U :
Wpl.z’ module de flexion plastique par rapport à l’axe neutre plastique z’,

parallèle à l’axe z.

ym : distance du centre de cisaillement

ys : distance du centre de gravité suivant l’axe y

zs, z1, z2 distance du centre de gravité suivant l’axe z

II. Caractéristiques géométriques des sections

Unité Relation avec le mode de


N° Désignation Symbole
Usuelle sollicitation
1 Aire de la section droite A cm2 traction, compression
2 Moment d’inerte en flexion I cm4 flexion, flèche
Module d’inertie (module
3 Wel cm3 flexion, résistance élastique
résistant) de flexion élastique
Module d’inertie (module
4 Wpl cm3 flexion ; résistance plastique
résistant) de flexion plastique
5 Moment d’inertie de torsion It cm4 torsion,
6 Constante de torsion C cm3 torsion
7 Rayon de giration i cm flambement

Ces caractéristiques sont définies par rapport aux axes des sections droites :
• x-x : axe longitudinale du profilé
• y-y : axe parallèle aux semelles
• z-z : axe parallèle à l’âme Axes principaux d’inertie

Pour les cornières


• y-y : axe parallèle à la plus petite aile
Axes principaux d’inertie
• z-z : axe perpendiculaire à la plus petite aile

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III. Classification des sections transversales


L’Eurocode 3 définit quatre classes de section en fonction de divers critères :
- élancement des parois
- résistance de calcul
- capacité de rotation plastique
- risque de voilement

Cette classification permet de savoir si la section peut être vérifiée par rapport à sa résistance
élastique ou plastique ou si la résistance de la section est limitée par le voilement local des
semelles.

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Les différentes classes sont définies comme suit :
1) Classe 1 : sections transversales pouvant former une rotule plastique avec une capacité de
rotation requise pour une analyse plastique

2) Classe 2 : sections pouvant développer leur moment de résistance plastique, mais avec
une capacité de rotation limitée

3) Classe 3 : sections transversales dont la contrainte calculée dans la fibre extrême


comprimée de l’élément en acier peut atteindre la limite d’élasticité, mais dont le
voilement local est susceptible d’empêcher le développement du moment de résistance
plastique

4) Classe 4 : sections transversales dont la résistance au moment fléchissant ou à la


compression doit être déterminée avec prise en compte spécifique des effets de voilement
local.

Remarque
Dans les tables des profilés, la classification des sections est indiquée pour les deux cas «
flexion pure » autour de l’axe fort y-y (âme en flexion, aile en compression) et
«compression pure» (âme et aile en compression).

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V.I Principes de calcul


Une structure doit être dimensionnée et réalisée pour résister aux actions, à l’incendie et aux
évènements accidentels et à répondre à certaines aptitudes au service.
La vérification des structures se fait suivant le principe de calcul aux états limites (ultimes ou de
service) en envisageant toutes les situations de projet durables (conditions normales d’utilisation),
transitoires (exécution, réparation), accidentelles (incendie, choc, défaillance d’un élément),
sismiques.

IV.1. Etats limites


Les états limites sont des états au-delà desquels la structure ne satisfait plus aux exigences de
performance pour lesquels elle a été conçue :

− Etat Limites Ultimes (ELU)


o associés à l’effondrement de la structure ou à des formes de ruine structurale
pouvant mettre en danger la sécurité des usagers (résistance) : perte d’équilibre,
rupture, défaillance par la fatigue.
o les vérifications aux ELU concernent la résistance des éléments structuraux et se
fait sous l’effet des combinaisons pondérés d’actions.

− Etats Limites de Service (ELS)


o correspondant à des déformations excessives affectant l’exploitation de la structure
ou provoquant des dommages aux finitions, etc. (utilisation).
o les vérifications aux ELS se font sous combinaison non pondérées.
IV.2. Situation de projet
Les situations de projet peuvent être des situations
− durables correspondant aux conditions normales d’exploitation de l’ouvrage
− transitoires (travaux ou réparation, etc.)
− accidentelles

IV.3. Méthode des coefficients partiels


L’Eurocode 3 introduit dans les vérifications des facteurs partiels tenant compte des incertitudes
sur :
− les actions
− les propriétés mécaniques des matériaux
− modifications des propriétés éléments dans le temps
− les dimensions
− les calculs

V. LES ACTIONS
II.1. Classification
Les actions à prendre en compte pour la vérification des structures sont :
− les charges permanentes
− les surcharges d’exploitation

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− les surcharges dues au vent
− les actions thermiques
− les actions en cours d’exécution
− les actions accidentelles
− (les surcharges dues à la neige)
− (les actions sismiques)
Elles peuvent être classées en fonction :
− de leur variation dans le temps :
ž action permanente G (poids propre, poids des équipements, poids des éléments de
finitions, etc.)
ž actions variables Q (surcharges d’exploitation, surcharges climatiques : vent et
neige)
ž actions accidentelles A (chocs, séismes, les explosions, etc.)
− de leur variation dans l’espace
ž actions fixes
ž libres ou mobiles

− leur nature structurale ou réponse structurale


ž statique
ž dynamique
II.2. Valeurs caractéristiques d’une action
Une action est représentée par sa valeur caractéristique notée Fk :
Pour les actions permanentes G, on a Gk. Lorsque le coefficient de variation de l’action est grand
(action susceptible de varier pendant la durée de vie de l’ouvrage) on distingue deux une valeur
caractéristiques supérieure Gksup et valeur inférieures Gkinf
Pour les actions variables Q, la valeur caractéristique est notée Qk correspond :
− Soit à la valeur supérieure qui présente une probabilité acceptée à priori de ne pas être
dépassée ou à la valeur inférieure qui présente une probabilité acceptée de ne pas être
atteinte
− Soit à une valeur spécifiée
Pour les actions accidentelles A, la valeur caractéristique est notée Ak correspond en général à
une valeur spécifiée

II.3. Valeur de calcul d’une action


La valeur de calcul d’une action s’exprime par la formule Fd = γF.Fk, avec
− Fk : valeur caractéristique (non pondérée)
− γF le coefficient partiel

Ci-après des exemples spécifiques


− Gd = γG.Gk , ou Gd,sup= γG,sup.Gk , Gd,inf= γG,inf.Gk, Gd,sup= γG,sup.Gk sup,
ou Gd,inf= γG,inf.Gk,inf
− Qd = γQ.Qk ou γQψi.Qk
− Ad = γA.Ak

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II.4. Valeurs représentatives des actions variables


La valeur représentative d’une action variable Q est la valeur caractéristique Qk. D’autres valeurs
représentatives ci-après définies peuvent être également adoptées :
− Valeur de combinaison : ψ0 Qk
− Valeur fréquente : ψ1 Qk
− Valeur quasi-permanente : ψ2 Qk

Les valeurs des facteurs ψ0, ψ1 et ψ2 sont fixées dans le l’ENV 1991 Eurocode 1

II.5. Valeurs caractéristiques et de calcul des résistances


La valeur caractéristique de résistance est notée Rk. (propriétés du matériau)

La valeur de calcul (pondérée) Rd est déterminée à partir des valeurs caractéristiques des
propriétés du matériau et des caractéristiques géométriques :
Rd=Rk/γM avec
− Rd valeur de calcul
− Rk : valeur caractéristique ;
− γM : coefficient partiel pour la résistance considérée, Le coefficient partiel γM doit être pris
égal aux valeurs suivantes :
ž résistance des sections de classe 1, 2, 3 γM0 = 1,1
ž résistance des sections de classe 4, γM1 = 1,1
ž résistance des éléments aux instabilités, γM1 = 1,1
ž résistance de la section nette au droit des trous de boulons γM2 = 1,25

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II.6. Combinaisons pour les Etats Limites Ultimes
II.6.1 Situation de projet durable et transitoire
Les combinaisons (fondamentales) des situations de projet durable et transitoire comprennent :
− les valeurs de calcul des actions permanentes (γG,j Gk,j)
− les valeurs de calcul d’une action variable dominante (γQ,1 Qk,1)
− les valeurs des combinaisons de calcul des actions variables d’accompagnement (Σi 1 >

γQ,iψo,i Qk,i)

→ La combinaison d’actions à l’ELU peut s’exprimer :

Σj≥ 1 γG,j Gk,j +γQ,1 Qk,1+Σi 1 γQ,iψo,i Qk,i


>

Pour les structures de bâtiments, cette combinaison peut être remplacée par les combinaisons
suivantes qui se révèletn la plus contraignante :
− avec prise en compte uniquement de l’action variable la plus défavorable
Σi≥1γG,j Gk,j +γQ,1 Qk,1
− avec prise en compte de toutes les actions défavorables
Σj≥1 γG,j Gk,j + 0,9Σi ≥1 γQ,i Qk,i

Remarque : Actions permanentes +action variable dominante + actions variables


d’accompagnement

II.6.2 Situation de projet accidentelle


Les combinaisons d’actions pour les situations de projet accidentelles comprennent :
− les actions permanentes
Σj≥1 γGA,j Gk,j avec γG,j = 1
− une action accidentelle explicite Ad
− des actions variables avec leurs valeurs d’accompagnement
→ la combinaison d’actions peut s’exprimer
Σj≥1 γGA,j Gk,j +Ad + (ψ1,1 ou ψ2,1)Qk,1 +Σi 1 ψ2,i Qk,i
>

γGA=1

Remarque : Actions permanentes +action accidentelle + action variable dominante + actions


variables d’accompagnement

II.7. Combinaisons pour les Etats Limites de Service


Trois types de combinaisons d’actions sont retenus pour les vérifications à l’ELS

− Combinations rares : Σj Gk,j + Σi 1ψ0,iQk,i


>

− Combinaisons fréquentes : Σj Gk,j + ψ1,1Qk,1+Σi 1ψ2,iQk,i


>

− Combinaisons quasi-permanentes : Σj Gk,j + Σi≥1ψ2,iQk,i


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Récapitulatif : Combinaison d’actions

E.L.U E.L.S
Combinaisons Combinaisons
Combinaisons Fondamentales
Accidentelles Caractéristiques
1,35 G + 1,5 Q
G+1 1,35 G + 1,5 S G + Sa G+Q
action 1,35 G + 1,5 W G+S
variable G - 1,5 W (si soulèvement) G+W
1,35 G + 1,5 Q + 1,5 ψ0S S G + Q + ψ0S S
G+2 1,35 G + 1,5 Q + 1,5 ψ0W W G + Sa + ψ2IQ G + Q + ψ0W W
actions 1,35 G + 1,5 S + 1,5 ψ0IQ G + Sa + ψ2W W G + S + ψ0IQ
variables 1,35 G + 1,5 S + 1,5 ψ0W W G + S + ψ0W W
1,35 G + 1,5 W + 1,5 ψ0IQ G + W + ψ0IQ
1,35 G + 1,5 W + 1,5 ψ0S S G + W + ψ0S S

G+3 1,35 G + 1,5 Q + 1,5 ψ0S S + 1,5 ψ0W W G +Sa+ ψ2W Q + ψ2W W G + Q + ψ0S S + ψ0W W
actions 1,35 G + 1,5 S + 1,5 ψ0IQ + 1,5 ψ0W W G + S + ψ0IQ + ψ0W W
variables 1,35 G + 1,5 W + 1,5 ψ0IQ + 1,5 ψ0S S G + W + ψ0IQ + ψ0S S

NB :
Neige : ψ0S = 0,7 si altitude ≥ 1000 m ;
ψ0S = 0,5 si altitude ≤ 1000 m

Vent :
ψ0I =1
ψ0W = 0,6
ψ2W = 0

II.7. Valeurs des actions à prendre en compte


II.7. 1. Poids volumiques des matériaux de construction

Matériaux kN/m3
Béton 24
Acier 78.5
Béton armé durci 25
Béton armé frais 26
Mortier de ciment 21
Carrelage 20
Calcaire compact, marbre, granit 28
Grès 25
Maçonnerie
-sans enduits : -en moellons -en briques pleines
-en 23
briques perforées 19 13,5
-Blocs de béton pleins en granulats lourds creux en granulats lourds 21 13,5
- pierre de taille 27

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Charge rép. équiv.


Cloisons mobiles de poids propre
/m2
≤ 1 kN/m linéaire de mur 0,5 kN/m2
≤ 2 kN/m linéaire de mur 0,8 kN/m2
1,2 kN/m2
≤ 3 kN/m linéaire de mur

II.7. 2. Surcharges d’exploitation dans les bâtiments


Le tableau ci-après donne quelques valeurs des charges d’exploitation à utiliser dans les
descentes de charges.

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II.7. 3. Actions du vent

1/ Définitions-Notations

• Coefficients de pression extérieure et intérieure cpe , cpi : fonction des caractéristiques


géométriques de la construction

• Pression dynamique de pointe qp(z) : fonction de la situation géographique (pression


dynamique de référence (qb) et de la hauteur z au-dessus du sol (ze pour la pression
extérieure et zi pour la pression intérieure) et du coefficient d’exposition ce (z)
qp (z) = ce(z) qb

• Pression dynamique de référence (qb) : fonction de la vitesse de référence du vent vb


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𝛒𝐯𝐛𝟐
𝐪𝐛 =
𝟐
avec
ρ = masse volumique de l’air = 1,225 kg/m3
vb : vitesse de référence du vent (m/s)

• Pressions aérodynamiques extérieure et intérieure (we , wi) sur une paroi


we : cpe qp (ze) wi = cpi qp (zi)

en général on adopte ze=zi=h : hauteur du bâtiment


ainsi w=we-wi = cpe .qp(ze) - cpi.qp(zi )= (cpe-cpi) .qp(z)

• Hauteur de référence
− pour les faces (recevant le vent) au vent de murs de bâtiments à plan rectangulaire de
hauteur h et de largeur b

− si h ≤ b ze = h

− si b < h ≤ 2b ze = b jusqu’à z=b et z = h au-delà

− si h > 2b la partie située entre z=b et z=h-b est divisée en bandes horizontales
comme ci-dessous

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− Pour les murs sous le vent et la toiture ze=h

Coefficient d’exposition ce (z) (diagramme ci-après) : fonction de la hauteur z de la


construction au-dessus du sol , de la catégorie du terrain (tableau)

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IV.VERIFICATION DES SECTIONS AUX ELU
III.1. Principales vérifications
Les ossatures doivent être soumises aux vérifications suivantes :
− résistance des sections transversales (efforts internes)
− résistance des éléments (instabilités géométriques)
− résistance des assemblages
− stabilité globale
− équilibre statique

Types de
Vérifications
sollicitation
1 Traction • Résistance de la section transversale
• Résistance de la section transversale
2 Compression
• Résistance au flambement
• Résistance de la section transversale
• Résistance au déversement
3 Flexion • Résistance au voilement par cisaillement
• Résistance au flambement de la semelle comprimée dans le plan de l’âme
• Résistance à l’enfoncement de l’âme
Combinaison de • Résistance des sections aux effets combinés
moment • Résistance des éléments aux effets combinés
4
fléchissant et • Résistances des éléments fléchis
d’effort axial • Résistance des éléments tendus ou des éléments comprimés

Remarque : Vérification également


− des joints et des assemblages
− à la fatigue des éléments soumis aux sollicitations fluctuantes répétées

III.2. Coefficients partiels pour les actions aux états limites ultimes pour les
bâtiments
Pour les situations de projet durables et transitoires, les coefficients partiels de sécurités sont
donnés ci-après :

Actions
Actions variables γQ
permanentes γG
Actions variables Actions variables
de base d’accompagnement
Effet favorable γF,inf 1,0 0 0
Effet défavorable γF,sup 1,35 1,50 1,50

Si l’action permanente unique est composée d’une partie favorable et d’une partie défavorable,
à condition que l’application de γG,inf = 1,0 aux deux parties ne conduise pas à un effet
défavorable, on peut adopter :

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− γG,inf = 1,1 pour la partie favorable
− γG,sup = 1,35 pour la partie défavorable

III.3. Vérification à la traction


En traction, chaque section transversale d’un élément doit satisfaire la condition suivante :
𝐍 𝐄𝐝 ≤ 𝐍𝐭,𝐑𝐝
• N12 : effort de traction (valeur de calcul) dans chaque section transversale de la pièce
• N4.62 : résistance de calcul à la traction de la section transversale

𝐍𝐩𝐥.𝐑𝐝 = 𝐀𝐟𝐲 /𝛄𝐌𝟎


𝐍𝐭.𝐑𝐝 = 𝐦𝐢𝐧
𝐍𝐮.𝐑𝐝 = 𝟎, 𝟗𝐀 𝐧𝐞𝐭 𝐟𝐮 /𝛄𝐌𝟐

• NFG.62 : résistance plastique de calcul de la section brute


• NH.62 : résistance ultime de calcul de la section nette au droit des trous de fixations

• résistance des sections de classe 1, 2, 3 γM0 = 1,1


• résistance des sections de classe 4, γM1 = 1,1
• résistance de la section nette au droit des trous de boulons γM2 = 1,25

• A: section brute de l’élément


• 𝐴JKL : section nette obtenue en diminuant l’aire de la section brute de l’aire des trous et des
ouvertures.

L’aire de la section nette ANO4 de la section transversale de barre tendue s’obtient en déduisant
de l’aire de la section brute les aires des trous de boulons.
− si les trous sont alignés perpendiculairement à l’axe de la barre, l’aire de la section nette
transversale, est :

ž ligne 1 : 𝐴JKL = 𝑏𝑡
ž ligne 2 : 𝐴JKL = 𝑏𝑡 − 𝑛𝑑𝑡 ici n=3

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- si les boulons sont disposés en quinconce, l’aire de la section nette est la plus grande des
valeurs suivantes :
ž ligne 2 : 𝐴JKL = 𝑏𝑡 − 𝑛𝑑𝑡 exemple : n=2
VW
ž lignes 4 à 7 : 𝐴JKL = 𝑏𝑡 − 𝑡 𝑛𝑑 − 𝑛 − 1 exemple ici n=3
XY

III.4. Résistance à la compression simple


Une barre comprimée est susceptible de flamber.

Si le flambement est empêché dans les deux plans par des dispositions constructives, ou si les
𝑵𝑬𝒅
/𝑵𝒄𝒓
élancements réduits 𝜆[ et 𝜆\ sont inférieurs à 0,2 ou lorsque ≤ 𝟎, 𝟎𝟒 on vérifie la
résistance de la section en compression simple

𝑁de : effort normal critique d’Euler pour le flambement élastique approprié


En compression simple (absence de flambement), une section transversale est vérifiée selon le
critère suivant :
𝐍𝐄𝐝 ≤ 𝐍𝐜,𝐑𝐝

Les valeurs limites de l’effort normal de compression sont obtenues en fonction des classes :
𝐀𝐟𝐲
• sections de classe 1, 2 𝑒𝑡 3 ∶ 𝐍𝐜,𝐑𝐝 = 𝐍𝐩𝐥,𝐑𝐝 =
𝛄𝐌𝟎
𝐀 𝐞𝐟𝐟 𝐟𝐲
• sections de classe 4 ∶ 𝐍𝐜,𝐑𝐝 = 𝐍𝐮,𝐑𝐝 =
𝛄𝐌𝟎

N12 : effort de compression dans chaque section transversale de la pièce


Nv.62 : résistance de calcul à la compression de la section transversale

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NFG,62 : résistance plastique de calcul de la section brute
NH,62 : résistance ultime de calcul de la section brute
AOww : aire efficace de la section

V.5. Résistance au cisaillement pur


Pour une section sollicitée en cisaillement, la valeur de calcul de l’effort tranchant VEd doit
satisfaire la condition :
VEd ≤ Vc, Rd

avec Vc, Rd : valeur de calcul de la résistance au cisaillement égal à la résistance plastique au


cisaillement Vpl,Rd ou à la résistance élastique au cisaillement calculée sur la base de la résistance
élastique des contraintes.

• calcul plastique : en l’absence de torsion, la valeur de calcul de la résistance plastique au


𝒇𝒚
cisaillement est donnée par : 𝑽𝒑𝒍.𝑹𝒅 = 𝑨𝒗 . /𝜸𝑴𝟎
𝟑
avec 𝐴ƒ : aire de cisaillement déterminée comme suit :

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• Calcul élastique : la figure ci-après montre que le maximum de la répartition des


contraintes de cisaillement dans une section en double T soumise à un effort de tranchant
parallèle se trouve au niveau de l’axe neutre (dans l’âme).

Pour une vérification vis-à-vis de la résistance élastique et en l’absence de risque de voilement le


critère suivant peut être utilisé :

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VEd : valeur de l’effort tranchant de calcul


S : moment statique de l’aire
I : moment d’inerte de flexion de la section
t : épaisseur au point considéré

Pour les sections en I et en H on peut admettre la simplification suivante :

Avec Af : aire de la semelle et Aw = hw.tw : aire de l’âme

III.6. Résistance à la flexion pure (flexion simple sans effort tranchant)

Lorsque l’effort tranchant est inférieur à 50 % de la résistance plastique au cisaillement,


w†
VFG.62 = A… . /γ‰Š il peut être négligé vis-à-vis du moment fléchissant, sauf si le

voilement réduit la résistance de la section.

III.6.1. Section sans trous de fixation


La valeur de calcul du moment fléchissant M12 dans une section transversale doit satisfaire la
condition suivante :
M12 ≤ Mv,62

En l’absence d’effort tranchant, pour une section sans trous, la résistance de calcul Mv,62 est
donnée selon la classe de la section :
𝐖𝐩𝐥 𝐟𝐲
𝐒𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐯𝐞𝐫𝐬𝐚𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐥𝐚𝐬𝐬𝐞 𝟏 𝐨𝐮 𝟐 𝐌𝐜,𝐑𝐝 = 𝐌𝐩𝐥,𝐑𝐝 =
𝛄𝐌𝟎
Avec MY“,62 : moment de résistance plastique de calcul de la section brute

𝐖𝐞𝐥,𝐦𝐢𝐧 𝐟𝐲
𝐒𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐯𝐞𝐫𝐬𝐚𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐥𝐚𝐬𝐬𝐞 𝟑 𝐌𝐜,𝐑𝐝 = 𝐌𝐞𝐥,𝐑𝐝 =
𝛄𝐌𝟎
Avec MOG,62 : moment de résistance élastique de calcul de la section brute

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𝐖𝐞𝐟𝐟,𝐦𝐢𝐧 𝐟𝐲
𝐒𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐯𝐞𝐫𝐬𝐚𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐥𝐚𝐬𝐬𝐞 𝟒 𝐌𝐜,𝐑𝐝 = 𝐌𝟎,𝐑𝐝 =
𝛄𝐌𝟏
Avec MŠ,62 : moment de résistance de calcul de la section brute au voilement local

• le module plastique de la section brute 𝑊Y“ = . 𝑧 (sections de classe 1et 2 )

˜
• le module élastique minimum de la section brute 𝑊K“ = (sections de classe 3)
™š›œ
˜Ÿ
• le module élastique minimum de la section efficace 𝑊K••,ž J = (classe 4)
™š›œ

Classe 1 et 2 Classe 3 Classe 4

III.6.2 Section avec trous de fixation


Les trous de fixation dans la semelle tendue peuvent être ignorés à condition que pour la semelle
tendue on ait :
𝟎, 𝟗𝐀 𝐟 𝐧𝐞𝐭 𝐟𝐮 𝐀 𝐟 𝐟𝐲

𝛄𝐌𝟐 𝛄𝐌𝟎

avec Af : section brute de la semelle tendue et Af,net la section nette de la semelle tendue

Dans le cas contraire on adopte pour la semelle tendue une aire réduite.

III.7. Résistance en flexion simple (flexion avec effort tranchant)

Pour les sections où l’effort tranchant est supérieur à 50 % de la résistance plastique Vpl,Rd au
cisaillement, il ne peut être négligé vis-à-vis du moment fléchissant. Il convient alors d’utiliser
un moment résistant réduit MV,Rd et on vérifie :

𝑀£¤ ≤ 𝑀d.¥¤ = 𝑀™.¥¤

• pour les sections transversales à semelles égales, fléchies autour de l’axe de forte inertie.
𝝆𝑨𝒗 𝟐 –™¬-
𝑴𝑽.𝑹𝒅 = 𝑾𝒑𝒍,𝒚 − 𝒇𝒚 /𝜸𝑴𝟎 avec 𝜌 = (™ − 1)–
𝟒𝒕𝒘 ®¯.°-

• dans les autres cas on adopte 𝑴𝑽.𝑹𝒅 = 𝑾𝒑𝒍 (𝟏 − 𝝆)𝒇𝒚 /𝜸𝑴𝟎 : moment de résistance

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plastique de la section en utilisant une limite élastique réduite (1 − 𝜌)𝑓[ pour l’aire de
cisaillement sans dépasser Mc,Rd

III.8. Résistance à la flexion déviée


En flexion déviée, la vérification est la suivante :
• Pour les sections de classe 1 et 2
𝜶 𝜷
𝑴𝒚,𝑬𝒅 𝑴𝒛,𝑬𝒅
+ ≤𝟏
𝑴𝑷𝒍, 𝒚,𝑹𝒅 𝑴𝑷𝒍, 𝒛,𝑹𝒅

Type de section ∝ β
1 I ou en H : 2 1
2 profils creux circulaires 2 2
3 profils creux rectangulaires 1,66 1,66
4 barres rectangulaires et plats 1,73 1,73

• Pour les sections de classe 3 : formule enveloppe


𝑴𝒚.𝑬𝒅 𝑴𝒛.𝑬𝒅 𝒇𝒚
+ ≤
𝑾𝒆𝒍.𝒚,𝒎𝒊𝒏 𝑾𝒆𝒍.𝒛,𝒎𝒊𝒏 𝜸𝑴𝟎

• Pour les sections de classe 4 : formule enveloppe


𝑀[.£¤ 𝑀\.£¤ 𝑓[
+ ≤
𝑊K••,[,ž¼J 𝑊K••,\,ž¼J 𝛾¾Š

avec 𝑊K••,[,ž¼J 𝑒𝑡 𝑊K••,\,ž¼J : modules élastiques minimums de la section efficace, la section


transversale étant supposée soumise uniquement à des moments fléchissant suivant l’axe
considéré

III.9. Résistance à la flexion composée


III.9.1 Résistance à la flexion simple avec effort normal

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III.9.2 Résistance à la flexion déviée avec effort normal

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V. RESISTANCE AU FLAMBEMENT
Le flambement est un phénomène d'instabilité de forme d'une structure qui,
soumise à un effort normal de compression, a tendance à fléchir et à se
déformer dans une direction perpendiculaire à l'axe de compression. Les
forces extérieures et les déformations ne sont plus proportionnelles.
Le risque de flambement d’un élément est lié aux dimensions de cet élément,
en particulier à son élancement.

Les longueurs de flambement sont fonction des liaisons aux extrémités des
éléments :

Longueur de flambement 𝒍𝒇 en fonction des liaisons aux appuis


Pas de déplacement en tête de poteau Déplacement en tête de poteau




𝟐
𝜋 𝑬𝑰 𝝅𝟐 𝑬𝑰 𝝅𝟐 𝑬𝑰 𝝅𝟐 𝑬𝑰 𝜋 𝟐 𝑬𝑰
𝑵𝒄 = Nc = 𝑵𝒄 = Nc = 𝑵𝒄 =
𝑙Š– (𝟎,𝟕𝒍𝟎 )𝟐 𝒍𝟎 /𝟐 𝟐 (𝟐𝒍)𝟐 𝑙Š–
𝒍𝒇 = 𝒍𝟎 𝒍𝒇 = 𝟎, 𝟕. 𝒍𝟎 𝒍𝒇 = 𝒍𝟎 /𝟐 𝒍𝒇 = 𝟐. 𝒍𝟎 𝒍𝒇 = 𝒍𝟎

La résistance au flambement d’un élément soumis à une compression axiale vis-à-vis est vérifiée
au moyen du critère suivant :
𝑵𝑬𝒅 ≤ 𝑵𝒃,𝑹𝒅
𝑎𝑣𝑒𝑐
𝑵𝑬𝒅 ∶ valeur de calcul de lË effort de compression
𝑵𝒃,𝑹𝒅 : résistance de calcul au flambement de la barre comprimée
𝝌𝑨𝒇𝒚
𝜸𝑴𝟏 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐥𝐚𝐬𝐬𝐞 𝟏, 𝟐 𝐞𝐭 𝟑
𝑵𝒃,𝑹𝒅 =
𝝌𝑨𝒆𝒇𝒇 𝒇𝒚
𝜸𝑴𝟏 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐥𝐚𝐬𝐬𝐞 𝟒
𝜸𝑴𝟏 : coefficient partiel de résistance des barres aux instabilités ; 𝛾¾Ð =1 pour les bâtiments
𝝌 : coefficient de réduction pour le mode de flambement approprié, fonction de l’élancement
réduit et de la courbe de flambement.
La courbe de flambement dépend du type de section transversale et de la nuance d’acier.

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NB : L'axe de
flambement est celui
qui correspond à l'axe
qui porte le moment
équivalent Nxe

Exemple : Ici Axe


de flambement : z-z

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Remarque
L’analyse se fait suivant les 2 axes principaux d’inertie de la section y-y et z-z avec :

Plan de flambement (contenant la (Oxz) (Oxy)


déformée de la barre)
Z y
x x
y

Axes (direction de flambement) z-z y-y

Longueur de flambement lfz lfy


tenant compte des conditions tenant compte des conditions
de liaison dans le plan (Oxz) de liaison dans le plan (Oxy)

Moment d’inertie Iy Iz
% à l’axe y-y % à l’axe z-z

Rayon de giration iy = Iy/𝐴 iz = Iz/𝐴

Elancement
𝜆\ = lfz/iy 𝜆[ = lfy/iz

Elancement critique d’Euler


𝜆1 = 𝜋 𝐸/𝑓[

Elancement réduit 𝜆\ =𝜆\ /𝜆Ð 𝜆[ =𝜆[ /𝜆Ð

Coefficient réducteur 𝜒\ 𝜒[

Résistances de calcul au Nbz,Rd Nby,Rd


flambement selon le plan de flambement selon le plan de flambement

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VI.VERIFICATION AUX ELS

Exigences sur les déformations


Les éléments constitutifs doivent être dimensionnés de manière à ce que les déformations, en
particulier, les flèches restent dans les limites recommandées.

• Valeurs limites pour les flèches verticales

Flèche à l’état final : δ max = δ +δ -δ


1 2 0
δ0 : contre-flèche (état 0)
δ1 : flèche due aux charges permanentes (état 1)
δ2 : flèches dues aux charges variables y compris les déformations dans le temps dues aux
charges permanentes (état 2)

limites
Conditions
δmax δ2
1 Toitures
L/200 L/250
2 Toitures supportant fréquemment du personnel autre que le
personnel d’entretien L/250 L/300

3 Planchers en général L/250 L/300


4 Planchers et toitures supportant des cloisons en plâtre ou en autres
matériaux fragiles ou rigides L/250 L/350

5 Planchers supportant des poteaux (à moins que la flèche ait été


incluse dans l’analyse globale de l’état limite ultime L/400 L/500

6 Cas où δmax peut nuire à l’aspect du bâtiment


L/250 -

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• Valeurs limites pour les flèches horizontales


Flèches maxi avec
charge du vent
Portiques sans pont roulant h/125
Autres bâtiments à niveau unique h/250
Entre étages d’un bâtiment à plusieurs niveaux h/250
Pour l’ensemble d’une structure à plusieurs niveaux htot/420
Flèches maxi sans
charge du vent
Portiques sans pont roulant h/150
Autres bâtiments à niveau unique h/300

Entre étages d’un bâtiment à plusieurs niveaux h/300

Pour l’ensemble d’une structure à plusieurs niveaux htot/500

max = h/500 max = h/300


max = h/420 max = h/250

sans charge de vent

avec charge de vent

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VII. ASSEMBLAGES
VI.1. Différents modes d’assemblage de structures métalliques
− Boulonnage (boulons ordinaires, boulons à serrage contrôlé ou haute résistance HR)

− Rivetage

Rivets (tête demi-sphérique ; tête Mise en eouvre


tronconique)

− Soudage

− Collage

VI.2. Assemblages boulonnés

VI.2.1. Classification des assemblages boulonnés


Les assemblages boulonnés sont classés selon le type de sollicitation et des exigences à respecter.

1) Assemblages travaillant en cisaillement


a) Catégorie A : attache travaillant à la pression diamétrale
Dans cette catégorie, il convient d’utiliser des boulons de classes allant de 4.6 à 10.9 comprises.
Il n’est exigé aucune précontrainte, ni aucune disposition particulière pour les surfaces en contact.
Il faut veiller à ce que l’effort de cisaillement de calcul à l’état limite ultime n’excède ni la
résistance de calcul au cisaillement ni la résistance de calcul en pression diamétrale.

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b) Catégorie B : attache résistant au glissement à l’état limite de service


Dans cette catégorie, il convient d’utiliser des boulons précontraints de classes 8.8 ou 10.9 à
serrage contrôlé. Pour qu’aucun glissement ne se produise à l’état limite de service, l’effort de
cisaillement de calcul à l’état limite de service ne doit pas excéder pas la résistance de calcul au
glissement. De plus, l’effort de cisaillement de calcul à l'état limite ultime ne doit excéder ni la
résistance de calcul au cisaillement, ni la résistance de calcul en pression diamétrale.

c) Catégorie C : attache résistant au glissement à l’état limite ultime


Dans cette catégorie, seuls des boulons précontraints de classes 8.8 ou 10.9 à serrage contrôlé
peuvent être utilisés et il convient qu’aucun glissement ne se produise à l’état limite ultime. Il
faut donc que l’effort de cisaillement de calcul à l’état limite ultime n’excède pas la résistance de
calcul au glissement ni également la résistance de calcul en pression diamétrale.
En outre, pour une attache tendue, il convient de vérifier la résistance plastique de calcul de la
section transversale nette au droit des trous de boulons, Nnet,Rd, à l’état limite ultime.

2) Attaches tendues
a) Catégorie D : attache par boulons non précontraints
Dans cette catégorie, il convient d’utiliser des boulons de classes 4.6 à 10.9 comprises et aucune
précontrainte n’est exigée. Il convient donc de ne pas utiliser cette catégorie lorsque les attaches
sont soumises à des variations fréquentes de la sollicitation en traction notamment pour éviter les
problèmes de fatigue. Elle peut cependant être utilisée pour les attaches calculées pour résister
aux actions usuelles de vent.

b) Catégorie E: attache par boulons précontraints à haute résistance


Dans cette catégorie, il convient d’utiliser des boulons de classe 8.8 et 10.9 à serrage contrôlé.

VI.2.2. Caractéristiques géométriques des boulons


Désignation : Md ; d : diamètre, en millimètres, de la partie non filetée

Désignation M8 M10 M12 M14 M16 M18 M20 M22 M24


d (mm) diamètre de la partie non filetée 8 10 12 14 16 18 20 22 24
𝐝𝟎 (mm) diamètre nominal du trou 9 11 13 15 18 20 22 24 26
A (𝐦𝐦𝟐 ) section nominale du boulon 50,3 78,5 113 154 201 254 314 380 452
𝐀𝐬 (𝐦𝐦𝟐 ) section résistante de la partie
36,6 58 84,3 115 157 192 245 303 353
filetée
∅ rondelle (mm) 16 20 24 27 30 34 36 40 44
∅ clé (mm) 21 27 31 51 51 51 58 58 58
𝐝𝐦 (mm) diamètre moyen entre le cercle
circonscrit et le cercle inscrit à la tête du 14 18,3 20,5 23,7 24,58 29,1 32,4 34,5 38,8
boulon

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VI.2.3. Caractéristiques mécaniques
Le tableau ci-après donne les valeurs nominales des limites d’élasticité 𝑭𝒚𝒃 et des résistances
ultimes à la traction 𝑭𝒖𝒃 pour chaque classe.

Classe de boulon 4.6 4.8 5.6 5.8 6.8 8.8 10.9


𝐥𝐢𝐦𝐢𝐭𝐞𝐬 𝐝’é𝐥𝐚𝐬𝐭𝐢𝐜𝐢𝐭é 𝑭𝒚𝒃 (N/𝒎𝒎𝟐 ) 240 320 300 400 480 640 900
𝐫é𝐬𝐢𝐬𝐭𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 à 𝐥𝐚 𝐭𝐫𝐚𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝑭𝒖𝒃 (N/𝒎𝒎𝟐 ) 400 400 500 500 600 800 1000

VI.2.4. Choix du diamètre


• Diamètre du boulon et dispositions
Le diamètre est fonction des éléments à assembler.

Les boulons sont disposés sur la ligne de trusquinage, une ligne parallèle au bord de l’élément.
Le respect des diamètres des boulons correspondant à chaque profil, assure une pose et un serrage
corrects.

Les côtes de la ligne de trusquinage ainsi que les diamètres des boulons préférentiels, sont
définis dans les catalogues de produits sidérurgiques. Les valeurs recommandées sont données
dans le tableau ci-dessous.

Diamètre Cornières à ailes égales Assemblage des semelles de profilés


d Désignation Trusquinage t IPE HE UPE
40×40×4 22
8 140 et 160 80
45×45×4,5 25
10 50×50×5 28 180 - 200 100 100 - 130
12 60×60×6 36 à 40,5 220 - 240 120
70×70×7 37 à 43
16 270 à 330 140 150 à 220
80×80×8 38 à 53
20 160
22 360 - 400 250
24 90×90×9 49 à 51 ; 50 et 80 450 à 550 180
50 à 53 ;
100×100×10 ; (1)
52 à 72
120×120×12 (1)
150×150×15 57 à 102 600 - 750 300
27 (1) 220 à 1000
180×180×18 63 à 131
200×200×20 (1)
250×250×25 65 à 151
(1)
45 à 246

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• Diamètre des trous


Quel que soit le type de boulon, le jeu normal entre la tige du boulon et le trou des pièces à
assembler est le suivant :

− d ≤ 14 dŠ = d + 1mm
− d ≤ 24 dŠ = d + 2mm
− d ≥ 27 dŠ = d + 3mm

VI.2.5. Longueur de la tige


L’extrémité du boulon doit au minimum dépasser de deux filetages la face externe de l’écrou.

VI.2.6. Dispositions constructives


1/ notations
− p1: entraxe des fixations dans une rangée dans la direction des efforts
− p2 : entraxe, mesurée perpendiculairement à la direction des efforts, entre des rangées de
adjacentes
− p1, 0 : entraxe des fixations dans une rangée de rive d’une pièce tendue avec trous en
quinconce dans la direction des efforts
− p1,i : entraxe des fixations dans une rangée intérieure d’une pièce tendue avec trous en
quinconce dans la direction des efforts
− e1 : pince longitudinale entre le centre d’un trou de fixation et le bord adjacent de la
pièce, mesurée dans la direction de l’effort
− e2: pince transversale entre le centre d’un trou de fixation et le bord adjacent d’une pièce
quelconque, perpendiculairement à la direction de l’effort transmis
− e3 : distance entre l’axe d’un trou oblong et l’extrémité ou bord adjacent d’une pièce
− e4: distance entre le centre de l’arrondi d’extrémité d’un trou oblong et l’extrémité ou
bord adjacent d’une pièce quelconque
− t: épaisseur de la pièce attachée extérieure la plus mince

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Ci-après les dispositions constructives relatives aux assemblages boulonnés les plus courants :

2/ Conditions de distance entre les boulons


Les conditions de distances maximales ont pour but d'éviter la corrosion entre les pièces
assemblées. Les zones de serrage des boulons doivent se recouvrir afin que l'eau ne puisse pas
s'infiltrer par capillarité entre les éléments de la liaison.

Elles doivent permettre également d’éviter le voilement local des pièces assemblées dans la zone
comprise entre deux boulons dans le cas de pièces comprimées.

Les conditions minimales sont destinées à laisser suffisamment de place entre les boulons pour
permettre une pose correcte (encombrement des clés notamment).

Dans le cas d’un chargement statique prédominant


− Entraxes : 2,2 d0 ≤ p1 ≤ Min (14 t ou 200 mm)
− 2,4 d0 ≤ p2 ≤ min(14 t ou 200 mm)
− p1, 0 ≤ min (14 t ou 200 mm)

− p1,i ≤ min (28 t ou 400 mm)

• Pour les rangées de fixations en quinconce, un espacement minimum entre rangées p2 =1,2d0
peut être utilisé, à condition que la distance minimum, L, entre deux fixations quelconques
soit telle que L ≥ 2,4 d0 .


• Pinces pour des pièces non exposées aux intempéries :


1,2 d0 ≤ e1 ou e2 .


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• Pinces pour des pièces exposées aux intempéries ou à d’autres influences corrosives :
1,2d0 ≤ e1 ou e2 ≤ 4t+40mm.
• Pinces pour trous oblongs : 1,5 d0 ≤ e3 ou e4

• Dans le cas d’exigences de comportement à la fatigue, les pinces et entraxes minimums


sont augmentés de la manière suivante :
1,5 d ≤ e1 ou e2 2,5 d ≤ p1 ou p2

• Pour les cornières à partir de 120×120×12, les deux côtes indiquent qu’il est possible de
placer les boulons en quinconce sur deux files.

4/ Valeurs usuelles
Le tableau ci-dessous donne des indications sur les valeurs usuelles des entraxes des boulons et
des pinces:
− entr Ë axes dans le sens le lË effort ∶ pÐ = 3d
− entr Ë axes perpendiculairement à la direction de lË effort ∶ p– = 3d
− pince longitudinale ∶ eÐ = 2d
− pince transversale ∶ e– = 1,5d

Boulons Valeurs usuelles (mm) Valeurs nominales (mm)


𝑝ÐË 𝑝– 𝑒Ð 𝑒– 𝑝ÐË 𝑝– 𝑒Ð 𝑒–
M12 40 25 20 35 20 15
M16 50 35 25 40 25 20
M20 60 40 30 45 30 25
M24 70 50 40 55 35 30
M27 80 55 45 65 40 55

VI.2.7. Dimensionnement
Les résistances de calcul individuelles pour les boulons sollicités au cisaillement ou à la traction
sont les suivantes :

1) Résistance au cisaillement par plan de cisaillement (assemblages de catégorie A)


𝑭𝑽,𝑬𝒅 ≤ 𝑭𝑽,𝑹𝒅

• Lorsque le plan de cisaillement passe par la partie filetée du boulon.

𝛂𝐕 ∙ 𝐟𝐮𝐛 ∙ 𝐀 𝐒
𝐅𝐕,𝐑𝐝 =
𝛄𝐌𝟐
Avec
o 𝐴V : aire de la partie filetée du boulon (aire de la section résistante en traction)
o αç = 0,6 pour les classes 4.6, 5.6 et 8.8
o αç = 0,5 pour les classes 4.8, 5.8, et 10.9.
o γM2 = 1,25 (résistance de la section nette au droit des trous de boulons)

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• Lorsque le plan de cisaillement passe par la partie lisse (non filetée) du boulon :

𝛂𝐕 ∙ 𝐟𝐮𝐛 ∙ 𝐀
𝐅𝐕,𝐑𝐝 =
𝛄𝐌𝟐
Avec
o A= aire de la section brute du boulon (partie lisse)
o αç = 0,6 quelque soit la classe du boulon
o
• Remarque : lorsqu’aucune disposition n’est prise pour que la section cisaillée passe dans
la partie lisse, on dimensionne le boulon avec la partie filetée.

2) Pression diamétrale
C'est la pression exercée par les boulons sur les parois des trous dans lesquels
ils sont logés : les pièces assemblés sont soumises à une pression localisée au
contact avec les tiges de boulon.

k α f dt
Fb,Rd ≤ 1 b u

𝐹𝑏 𝑅𝑑 ≤ γ
𝑀2

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3) Résistance à la traction (assemblages de catégorie D)

𝐤 𝟐 ∙ 𝐟𝐮𝐛 ∙ 𝐀 𝐒
𝐅𝐭,𝐄𝐝 ≤ 𝐅𝐭,𝐑𝐝 =
𝛄𝐌𝟐

avec 𝑘– = 0,63 pour un boulon à tête fraisée, sinon 𝑘– = 0,9

4) Résistance au poinçonnement
𝟎, 𝟔𝛑𝐝𝐦 𝐭𝐩 𝐟𝐮
𝐅𝐭,𝐄𝐝 ≤ 𝐁𝐩,𝐑𝐝 = 𝛄𝐌𝟐
avec F4,12 ∶ Effort de traction par boulon
t F : épaisseur de la pièce poinçonnée
dm : diamètre moyen entre le cercle circonscrit et le cercle inscrit à la tête du boulon

5) Cisaillement et traction combinés


On vérifie les 3 conditions ci-après :

FV,Ed ót,Ed
• + ≤1
óV,Rd Ð,X∙ót,Rd
• Ft,Ed ≤ Ft,Rd
• Ft,Ed ≤ Bp,Rd

Résistance au cisaillement par boulon sur tige filetée et par plan de cisaillement (en daN)
Diamètre de boulon d (mm) 8 10 12 14 16 18 20 22 24
Diamètre du trou dŠ (mm) 9 11 13 16 18 20 22 24 26
Aire de résistance en traction
36,6 58 84,3 115,0 157 192,0 245 303 353
du boulon Aö mm–
Résistance au Classe
cisaillement par 4.6 703 1110 1620 2210 3010 3690 4700 5820 6780
boulon et par plan 5.6 878 1390 2020 2760 3770 4610 5880 7270 8470
de cisaillement 6.8 878 1390 2020 2760 3770 4610 5880 7270 8470
𝐅𝐕,𝐑𝐝 8.8 1410 2230 3240 4420 6030 7370 9410 11600 13600
10.9 1460 2320 3370 4600 6280 7680 9800 12100 14100

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Résistance au cisaillement par boulon sur tige lisse et par plan de cisaillement (en daN)
Diamètre de boulon d (mm) 8 10 12 14 16 18 20 22 24
Diamètre du trou dŠ (mm) 9 11 13 16 18 20 22 24 26
Aire de résistance en traction
50,3 78,5 113,1 153,9 201,1 254,5 314,2 390,1 452,4
du boulon A mm–
Classe
Résistance au 4.6 965 1510 2170 2960 3860 4890 6030 7300 8690
cisaillement par 5.6 1210 1880 2710 3690 4830 6110 7540 9120 10900
boulon et par plan de 6.8 1450 2260 3260 4430 5790 7330 9050 10950 13000
cisaillement 𝐅𝐕,𝐑𝐝 8.8 1930 3020 4340 5910 7720 9770 12100 14600 17400
10.9 2410 3770 5430 7390 9650 12200 15100 18200 21700

Résistance à la traction par boulon tête non fraisée (en daN)


Diamètre du boulon d (mm) 8 10 12 14 16 18 20 22 24
Diamètre du trou dŠ (mm) 9 11 13 16 18 20 22 24 26
Aire de résistance en traction
36,6 58 84,3 115,0 157 192,0 245 303 353
du boulon Aö mm–
Classe
4.6 1050 1670 2430 3310 4520 5530 7060 8730 10200
Résistance à la
5.6 1320 2090 3030 4140 5650 6910 8820 10900 12700
traction 𝐅𝐭,𝐑𝐝
6.8 1580 2510 3640 4970 6780 8290 10600 13100 15200
8.8 2110 3340 4860 6620 9040 11100 14100 17500 20300
10.9 2640 4180 6070 8280 11300 13800 17600 21800 25400

VII.3. Assemblages soudés

VII.3.1. Terminologie de la soudure :


− métal de base : métal de l’élément à souder 

− métal d’apport : métal de l’électrode 

− racine : endroit de l’assemblage jusqu’où le métal
d’apport a pénétré 

− face : surface de la soudure 

− pied : ligne de séparation entre le métal de base et le
métal d’apport 

− ZAT (zone affectée thermiquement) : partie du matériau de base qui n’est pas
rentrée en fusion mais qui a subit un chaud/froid très rapide au passage de l’arc de
soudage. Cette zone acquiert donc un comportement fragile. 


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VII.3.2. Différents types d’assemblages soudés

− soudures bout à bout : il existe deux types de soudure bout à bout 



o la soudure bout à bout à pleine pénétration pour laquelle la pénétration et la
fusion de la soudure et du métal de base sont complètes sur l'épaisseur de
l'assemblage

o la soudure bout à bout à pénétration partielle pour laquelle la pénétration de


la soudure ne s'étend pas à l'épaisseur totale de l'assemblage


− soudures d'angle : utilisées pour l’assemblage de pièces dont les faces forment un
angle compris entre 60 et 120°. Si l’angle est inférieur à 60°, on considère la soudure
comme une soudure bout à bout à pénétration partielle. 

o assemblage à recouvrement (pièces à souder sont dans des plans parallèles)
o assemblage en T (cruciforme) : les pièces à assembler sont plus ou moins
perpendiculaires 

o assemblage d'angle : les pièces sont plus ou moins perpendiculaires l'une
par rapport à l'autre.

− soudures en bouchon

− soudures en entaille et par points

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VII.3. 3. Définitions-notations
− gorge utile : a
− plan de gorge
− longueur efficace : leff
− aire de gorge : Aw= Σa. leff
− actions de calcul : FEd, MEd, Frd
− FEd : Effort par cordon

VII.3.3. Calcul des soudures bout à bout

1) Soudures bout à bout à pénétration complète

Dans le cas d'une soudure bout à bout à pénétration complète, aucun calcul n'est nécessaire dans
la mesure où la résistance du métal d'apport est au moins équivalente à celle du matériau de base
de l'élément assemblé le plus faible et le rayon de gorge est égal à l'épaisseur du plat. On peut
simplement considérer que la soudure bout à bout se substitue au matériau de base.

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2) Soudures bout à bout à pénétration partielle
Dans le cas d'une soudure bout à bout à pénétration partielle, la dimension de gorge à considérer
est la profondeur de pénétration, légèrement réduite (de 2 mm);

VII.3.4. Calcul des soudures d’angle


Le calcul des soudures d’angle se fait selon deux méthodes : la méthode directionnelle et la
méthode simplifiée

1) Vérification selon la méthode directionnelle (précis)


• composantes du vecteur contrainte 𝐶 Ed sollicitant le cordon :
− σ⊥ : contrainte normale au plan de gorge
− τ⊥ : contrainte tangentielle dans le plan de la gorge et perpendiculaire à l’arrête (l)
− τ// : contrainte tangentielle dans le plan de la gorge et parallèle à l’arrête (l)

Les dimensions de la soudure doivent vérifier les conditions suivantes :

𝒇𝒖
𝝈𝟐ù + 𝟑(𝝉𝟐ù + 𝝉𝟐// ) ≤
𝜷𝒘 𝜸𝑴𝟐
et
𝒇𝒖
𝝈ù ≤ 0,9
𝜷𝒘 𝜸𝑴𝟐
avec
− 𝑓û : résistance nominale ultime à la traction de la plus faible des pièces à assembler
− 𝛾¾– = 1,25 : coefficient partiel pour les assemblages soudés
− 𝛽ý : facteur de corrélation fonction de la nuance de l’acier

fu Facteur de corrélation
Nuance
pour t ≤ 40 mm 𝜷𝒘
S235 360 MPa 0,8
S275 430 MPa 0,85
S355 510 MPa 0,9
S460 550 MPa 1,0

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• Cas des cordons frontaux

þ¬- þ¬-
FEd σ⊥ = ; τ⊥ = ; τ// = 0
•ÿ – •ÿ –
on doit alors vérifier
•ÿ 𝒇𝒖
𝑭𝑬𝒅 ≤
𝟐 𝜷𝒘 𝜸𝑴𝟐

𝒇𝒖
𝝈ù ≤ 0,9
𝜷𝒘 𝜸𝑴𝟐
• Cas des cordons latéraux

þ¬-
σ⊥ = 0; τ⊥ = 0; τ// =
•ÿ

𝑨𝒘 𝒇𝒖
on doit alors vérifier 𝑭𝑬𝒅 ≤
𝟑 𝜷𝒘 𝜸𝑴𝟐
FEd

• Cas des cordons quelconques centrés


𝑨𝒘 ∙𝒇𝒖 ∙
On peut utiliser la méthode simplifiée : FEd ≤ 𝑭𝑹𝒅 ∙ =
𝟑 𝜷𝒘 𝜸𝑴𝟐

2) Vérification selon la méthode simplifiée


Soit 𝐹ý,£¤ la valeur de l’effort exercé par unité de longueur, on vérifié :
𝒇𝒖
𝑭𝒘,𝑬𝒅 = 𝒂 𝑪𝑬𝒅 ≤ 𝑭𝒘,𝑹𝒅 =
𝟑 𝜷𝒘 𝜸𝑴𝟐

VII.3.5. Remarques

1) Les deux critères de la méthode directionnelle (Von Mises et traction hydrostatique )


sont incluses dans la condition ci-dessus

2) Condition d’emploi de la méthode : la sollicitation FEd doit passer par le centre des
cordons et les pièces assemblées doivent avoir des rigidités uniformes

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