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Ti800 - Environnement
Système de management
environnemental site
III
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Environnement
(Réf. Internet ti800)
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Environnement
(Réf. Internet ti800)
Xavier BONHOMMEAU
Hydrogéologue, spécialiste en sites et sols pollués (Ancien membre du service
Hygiène, Environnement et Prévention des Risques de RENAULT)
Ismahane EL BAHLOUL
Consultante QSE/Management du risque. Auditrice IRCA.
Pierre LE CLOIREC
Professeur, directeur de l'École Nationale Supérieure de Chimie de Rennes
(ENSCR)
Jacques MÉHU
Professeur à l'INSA de Lyon
Pascale NAQUIN
Codirectrice de POLDEN INSAVALOR et coordinatrice scientifique du
CEFREPADE
Lionel POURTIER
Environnement'Air sas
Jean-Louis ROUBATY
Professeur associé Université Paris-Diderot, Ancien directeur SGS
Environnemental services, Ingénieur conseil
Patrick ROUSSEAUX
Professeur à l'Université de Poitiers, Directeur de l'IRIAF (Institut des Risques
Industriels, Assuranciels et Financiers)
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VI
Système de management environnemental site
(Réf. Internet 42442)
SOMMAIRE
Mise en place d'un système de management environnemental ISO 14001 v. 2015 G5000 27
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VII
4– Système de management environnemental et Réf. Internet page
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Système de management environnemental site
(Réf. Internet 42442)
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1– Normalisation Réf. Internet page
3– Outils
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d’un ensemble de normes de mesure reconnues au plan international et qui
sont nécessaires à toute évaluation sérieuse des impacts sur l’environnement.
En effet, sans document de référence reconnu, toute affirmation peut être
avancée sans que son sérieux puisse être évalué.
Les paragraphes qui suivent donnent les grandes orientations de la normali-
sation environnement, définies dans ses aspects généraux par le comité
d’orientation stratégique environnement.
échanges entre les acteurs. Les solutions proposées par les nor-
Abréviation Définition mes représentent à un moment donné le meilleur compromis pos-
sible entre l’état d’une technique et les contraintes économiques.
AOX Composés organohalogénés adsorbables Ainsi depuis toujours, la normalisation élabore ses documents nor-
matifs, en associant les parties. Les normes sont élaborées de
HAP Hydrocarbures aromatiques polycycliques façon collective, sur la base de la concertation et de la recherche
du consensus des parties prenantes, leur permettant ainsi d’être
reconnues et utilisées par tous.
PCB Polychlorophényles
La norme est d’application volontaire et contractuelle. Dans cer-
LAS Linear Alkylbenzene sulphonates tains cas, notamment les domaines liés à la sécurité et les
conditions liées aux marchés publics, elle peut être rendue obliga-
NP Nonyl phénol toire (voir encadré). Cependant, même volontaire, elle fait réfé-
rence et s’impose de plus en plus dans la jurisprudence.
NPE Nonyl phénol éthoxylate
Dans tous les secteurs économiques, de la production aux activi-
EC Conductivité électrique tés de services, la normalisation s’est donc imposée comme un
outil indispensable d’échange et de développement. Nul ne
LOI Lost on Ignition (perte au feu) conteste aujourd’hui le rôle et la valeur de la normalisation. À un
moment où la mondialisation des marchés et la réalité européenne
DM Dry Matter (extrait sec) génèrent de nouvelles règles pour de nouveaux enjeux, il est capi-
tal pour chacun, dans son domaine, de mieux saisir les
BFR Brominated Flame Retardants mécanismes de la normalisation. La maîtrise de l’outil normatif
contemporain favorise en effet la compétitivité de l’entrepreneur en
lui ouvrant de nouvelles perspectives, de nouveaux marchés.
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normalisation. Le ministre chargé de l’Industrie peut rendre
obligatoires certaines normes homologuées. L’obligation porte BN* BN BN
sur les phases de conception, de fabrication, d’importation et
de mise sur le marché. Aujourd’hui, environ 300 normes homo-
loguées ont été rendues obligatoires, essentiellement pour des Experts :
raisons de sécurité (dans le cas de jouets, d’extincteurs, de organisations professionnelles, producteurs, distributeurs,
association de consommateurs, laboratoires, syndicats
grues...), de santé ou d’hygiène, de lutte contre la fraude, de ouvriers, organismes de prévention, associations de Participation
rationalisation des échanges ou de protection de l’environ- protection de l’environnement, acheteurs publics,
nement... Indépendamment de ce décret des textes spécifiques collectivités territoriales, ministères...
peuvent conférer à une norme un caractère obligatoire. Ces
* Bureaux de normalisation (25 bureaux de sectoriels)
derniers supposent l’existence d’un contexte spécifique et ne ** Direction de l'action régionale, de la qualité et de la sécurité industrielle
visent que des usages particuliers. Ils restent exceptionnels.
L’application obligatoire d’une norme homologuée est carac- Figure 1 – Organisation du système français de normalisation
térisée par la référence à la norme dans un texte réglementaire
comme moyen unique de satisfaire aux exigences du texte. En
elle-même, une norme n’est jamais d’application obligatoire. • Les normes de méthodes d’essais ou d’analyse : elles
Elle ne peut acquérir une force contraignante que lorsque les définissent les modes opératoires pour mesurer les caractéristiques
pouvoirs publics l’ont expressément prévu dans un texte. ou les performances d’un produit, ou bien pour mesurer la quantité
Les autres normes sont à la disposition des utilisateurs, qui d’une substance, ou la qualité des milieux (air, eau, bruit, etc.).
sont en principe libres de les appliquer ou non, en particulier
dans les relations contractuelles. • Les normes d’organisation ou de système : elles portent d’une
part sur la description et la modélisation des fonctions de l’entre-
Cependant, pour les marchés publics, l’article 6 de l’annexe prise (maintenance, logistique, analyse de la valeur, management
du décret no 2006-975 du 1er août 2006 portant code des de la qualité, management environnemental).
marchés publics fixe les conditions pour se référer aux spécifi-
cations techniques dont font partie les normes de la façon
suivante : 1.3 Acteurs du système français
« Les prestations qui font l’objet d’un marché ou d’un de normalisation
accord-cadre sont définies, dans les documents de la
consultation, par des spécifications techniques formulées : L’élaboration collective des normes, basée sur la participation
1o Soit par référence à des normes ou à d’autres documents effective des acteurs du marché, a conduit à mettre en place un sys-
équivalents accessibles aux candidats, notamment des agré- tème de normalisation reposant sur plusieurs acteurs (figure 1) :
ments techniques ou d’autres référentiels techniques élaborés
• L’AFNOR : animateur central du système de normalisation. Le
par les organismes de normalisation ;
système français de normalisation est composé de l’AFNOR, de
2o Soit en termes de performances ou d’exigences fonction- bureaux de normalisation, d’experts et des pouvoirs publics.
nelles. Celles-ci sont suffisamment précises pour permettre L’AFNOR est l’animateur central de ce système et a pour rôle
aux candidats de connaître exactement l’objet du marché et d’identifier les besoins, d’élaborer les stratégies de normalisation,
au pouvoir adjudicateur d’attribuer le marché. Elles peuvent de coordonner et d’orienter l’activité des bureaux de normalisa-
inclure des caractéristiques environnementales.» tion. L’AFNOR a pour rôle de veiller à ce que toutes les parties
Le recours aux normes évite cependant de réinventer la soient représentées dans les commissions de normalisation.
technique, ce qui comporterait des risques d’erreurs et nuirait • Le réseau des bureaux de normalisation (BN). La normalisa-
à l’efficacité de la production. Il fournit un langage de spécifi- tion est également menée par un réseau de 25 bureaux de norma-
cation connu et compris de l’ensemble des professionnels, ce lisation qui anime les travaux de normalisation au sein d’un
qui contribue à la transparence. Mais il s’agit là de moyens secteur d’activité en particulier. Dans la plupart des cas, les
techniques pour atteindre les objectifs que définit l’acheteur bureaux de normalisation sont rattachés à des organisations pro-
public (le maître d’ouvrage des travaux), ce qui est sa respon- fessionnelles ou des centres techniques.
sabilité propre. Le choix des normes à rendre applicable dans
le marché est à faire en fonction des objectifs fixés. • Un important réseau d’experts. Appartenant à tous les secteurs
économiques, les experts constituent la base même du système
français de normalisation. Sur chaque sujet, ils apportent au sein
1.2 Différents types de normes des instances de normalisation, leurs compétences liées à leur
origine : organisations professionnelles, producteurs, distributeurs,
Du point de vue de leur contenu, on distingue différents types associations de consommateurs, laboratoires, syndicats ouvriers,
de normes : organismes de prévention, associations de protection de l’environ-
nement, acheteurs publics, collectivités territoriales, ministères. Ils
• Les normes fondamentales : elles portent sur la terminologie, expriment le besoin d’élaboration de nouvelles normes, fournissent
la métrologie, les conventions, les signes, les symboles. le contenu technique des documents normatifs et leur mise à jour
et participent aux travaux européens et internationaux de normali-
• Les normes de spécification ou d’exigences : elles fixent les
sation.
caractéristiques d’un produit ou d’un service et leurs seuils de per-
formance à atteindre (qualité, aptitude à l’emploi, interface, intero- • Le rôle des pouvoirs publics. En plus de leur expertise, les pou-
pérabilité, santé, sécurité, protection de l’environnement, contrat voirs publics ont un rôle particulier : l’ensemble des ministères est
type, documentation accompagnant le produit ou le service, etc.). concerné par la politique de normalisation, mais c’est le délégué
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AFNOR
Placé sous la responsabilité de l’AFNOR, le CoS est principalement
Comités stratégiques
sectoriels (CoS) chargé de l’élaboration des stratégies normatives du GPN, de la
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définition des priorités et de la mise en œuvre de ces priorités.
Il existe, aujourd’hui, une vingtaine de GPN parmi lesquels le
GPN 18 Environnement.
BN secrtoriel
Élaboration
ou AFNOR
■ Les commissions générales (CG)
Commissions de normalisation (CN)
Une commission générale a pour rôle de proposer un pro-
GE GE GE gramme (français, européen, international) correspondant aux prio-
rités du CoS, d’affecter le contenu du programme à une ou des
structures (en principe une commission de normalisation), de
Figure 2 – Structures de normalisation suivre les réalisations du programme et les dépenses engagées par
rapport au budget affecté, et d’adapter le programme en fonction
des nouveaux sujets.
interministériel aux normes, nommé par le ministre chargé de
l’Industrie, qui fixe les directives générales pour l’établissement des Une commission générale dépend d’un CoS.
normes, en contrôle l’application et les demandes de dérogation et
surveille les travaux des organismes de normalisation.
1.4.2 Structures d’élaboration des normes
C’est le ministère de l’Industrie, au travers de la DARQSI et de
son délégué interministériel aux normes, qui assure le rôle de ■ Les commissions de normalisation (CN)
ministère de tutelle de l’AFNOR. Cette mission est assurée au tra-
vers d’un contrat d’objectif. Une commission de normalisation a pour tâche d’établir, à partir
des besoins, le cahier des charges des normes à élaborer et, s’il
Le groupe interministériel des normes assiste le ministre chargé s’agit de normes nationales, d’élaborer les projets de ces normes.
de l’Industrie dans la définition des orientations de la politique Elle assure également un suivi des travaux internationaux et euro-
nationale et internationale des pouvoirs publics en matière de péens de normalisation. Elle contribue à ceux-ci en participant à la
normes et dans l’évaluation de cette politique. rédaction des normes, par la désignation d’experts dans les
groupes de travail, et par le positionnement de la France sur les
futures normes au travers de la participation de la délégation fran-
1.4 Structures de normalisation çaise aux réunions et des votes sur les documents.
Le système français de normalisation agit selon des règles, des ■ Les groupes d’experts (GE)
procédures et des priorités clairement affichées. Il est constitué
d’un ensemble de groupes et comités ayant chacun leur rôle, La commission de normalisation peut constituer des groupes
appelés « structures de normalisation » au sein desquelles toutes d’experts pour ébaucher des projets de normes ou des positions à
les parties prenantes sont représentées. C’est un système à deux défendre au niveau international. Elle peut également constituer
niveaux (figure 2) : de tels groupes comme soutien consultatif pour ses délégués ou
– d’une part, les instances de stratégie et de programmation experts dans les instances ISO (organisation internationale de nor-
comprenant, le Comité d’orientation et de programmation (COP), malisation) ou CEN (comité européen de normalisation).
les comités stratégiques sectoriels (CoS) et les commissions géné-
rales (CG) ; lorsqu’il n’existe pas de bureau de normalisation secto-
riel, toutes ces instances sont animées par l’AFNOR ; 1.5 Différents statuts de documents
– d’autre part, les instances d’élaboration des normes que sont normatifs
les commissions de normalisation (CN) et les groupes d’experts
(GE) ; ces commissions de normalisation sont animées par les On peut également distinguer plusieurs types de normes du
bureaux de normalisation du secteur, quand ils existent, ou à défaut point de vue de leur statut. En effet, celui-ci est différent selon le
par l’AFNOR. processus d’élaboration et la largeur du consensus sur lequel elles
reposent : la norme homologuée et les documents de normalisa-
1.4.1 Structures d’orientation, de prospective tion reposent sur un consensus national, reposant sur une enquête
et de stratégie publique ou une enquête au sein d’une commission de normalisa-
tion représentative des parties, l’accord et le référentiel de bonnes
■ Le Comité d’orientation et de prospective (COP) pratiques reposent sur un consensus limité à un ou quelques
Il a pour mission de définir les axes stratégiques de la acteurs.
contribution française à la normalisation européenne et mondiale.
Il veille à la cohérence des programmes de normalisation que ■ La norme homologuée (NF)
pilotent les comités stratégiques de l’AFNOR et mène une réflexion Les documents adoptés sous forme de norme homologuée sont
prospective au travers de groupes d’impulsion stratégique (GIS) des documents à contenu normatif dont la valeur technique est
chargés d’évaluer l’apport de la normalisation sur des thèmes par- suffisamment reconnue, et pour lesquels une officialisation des
ticuliers. Il entend chaque année les présidents des CoS exposer pouvoirs publics est nécessaire ou souhaitable en raison de leur
leurs programmes. destination (référence dans la réglementation, secteur des mar-
chés publics, base pour l’attribution de la marque NF, intérêt
■ Les comités stratégiques (CoS) public...). Le document est élaboré par un groupe d’experts, validé
Le CoS rassemble des responsables des professions, de l’indus- par la commission de normalisation avant envoi en enquête proba-
trie, des donneurs d’ordre publics, des associations de toire, conformément aux dispositions du décret no 84-74 régissant
consommateurs, des organismes techniques et scientifiques, et de la normalisation.
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Management environnemental :
la norme ISO 14001-2015
par Jacques SALAMITOU
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Ingénieur de l’École centrale de Paris
PhD M.I.T, Cambridge, Mass., États-Unis
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out agent économique exerce, par ses activités, des pressions sur l’environ-
T nement. Les entreprises industrielles ne font pas exception. Lorsque la prise
de conscience environnementale devint plus profonde, elles ont d’ailleurs été
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1992……………1993…………………1996………………2001…………………2004…………………2009…………………2015……………………2017
Conférence EMAS I ISO 14001:1996 EMAS II ISO 14001:2004 EMAS III ISO 14001:2015 EMAS III
de Rio
Applicable aux Applicable à toutes Intégration Alignement sur Applicable à Structure de haut Alignement
sites industriels les organisations de ISO 14001 ISO 9001 toutes les niveau commune sur ISO
dans l’UE dans le monde Applicable à organisations à toutes les normes 14001:2015
toutes les dans le monde de management
organisations
dans l’UE
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Figure 1 – EMAS et ISO 1400 : les dates clés
Nota : pour plus d’informations sur la norme ISO 14001, le lecteur pourra consulter Une organisation peut donc posséder l’enregistrement pour un
l’article [G 4 600].
ou plusieurs, voire la totalité, de ses sites.
En 2001, une première révision du règlement tente de limiter la Le sixième programme d’action communautaire pour l’environne-
concurrence avec la norme 14001. Les principales modifications ment (décision 1600/2002/CE), son réexamen à mi-parcours (com-
portent sur son champ d’application et sur les exigences de base munication de la Commission du 30 avril 2007) ainsi que le plan
auxquelles doivent répondre les systèmes de management envi- d’action pour une consommation et une production durables (com-
ronnemental. Ainsi, EMAS ne s’applique plus exclusivement aux munication de la Commission du 16 juillet 2008) ont mis en exergue
seules organisations industrielles mais à toute organisation quels la nécessité de promouvoir et d’améliorer le fonctionnement des
que soient, notamment, sa taille, sa forme juridique ou son secteur instruments volontaires – tel EMAS – aidant les organisations à opti-
d’activités, y compris les organisations de services. À partir de miser leur processus de production, tout en réduisant leurs inciden-
cette date, le règlement européen intègre la norme ISO 14001 ces environnementales et en rendant plus efficace l’utilisation des
(art. 2.2.a) faisant désormais l’objet de l’annexe I au règlement. ressources. Une manière d’y parvenir consiste à simplifier le sys-
En 2004, la norme internationale est revue afin d’assurer une tème existant et à le rendre accessible à un nombre croissant
cohérence entre les systèmes de management de la qualité d’organisations. Pour ce faire, l’Europe a élargi le champ d’applica-
(ISO 9001) et environnemental (ISO 14001). En effet, les deux nor- tion du règlement à toute organisation implantée dans ou hors du
mes sont basées sur les mêmes principes, les systèmes qui en territoire de l’Union, supprimant ainsi une des dernières différences
découlent pouvant être développés par des organisations ayant ini- de taille avec la norme ISO 14001. La révision de 2009 du règlement
tié des démarches dans les deux domaines. Structurer les deux nor- facilite aussi le passage à l’EMAS pour toute organisation ayant déjà
mes de la même manière permet aux organisations des économies développé un SME selon un autre référentiel. Avec cette révision,
d’échelle lors de la mise en place et lors du fonctionnement des l’Union européenne espérait réduire encore la concurrence entre la
systèmes de management correspondants. La suppression de redi- norme ISO 14001 et EMAS. Fin 2012, soit deux ans après la mise en
tes et autres redondances concernant la documentation, notam- œuvre de la révision, 8 200 sites (pour 4 500 organisations) étaient
ment, des deux systèmes est un autre objectif visé par l’alignement enregistrés auprès d’EMAS, révélant l’impact positif des dernières
de la norme environnementale sur la norme ISO 9001. modifications. Mais, le contexte de crise économique des années
Depuis son adoption et sa première révision, le règlement a suivantes a conduit à une régression des enregistrements tant au
démontré son efficacité pour promouvoir l’amélioration des per- niveau des sites que des organisations. Il faut attendre 2015 pour
formances environnementales des organisations, en général, et observer enfin une remontée spectaculaire du nombre de sites enre-
des entreprises, en particulier. Pourtant, le nombre d’organisa- gistrés avec une augmentation de près de 18 %, soit environ
tions enregistrées auprès du système européen, bien qu’ayant 9 000 sites contre un peu plus de 7 500 en 2014. Par contre, il sem-
suivi une courbe ascendante régulière, restait proportionnelle- blerait que la tendance de ces dernières années consiste, pour les
ment très faible par rapport au nombre d’organisations ayant organisations, à consolider leur engagement envers la protection
adopté la norme ISO 14001. Le système imposé par le règlement de l’environnement. En effet, la hausse du nombre de sites EMAS
demeurait, aux yeux d’une majorité de dirigeants, un système en 2015 ne s’est pas faite parallèlement à une augmentation du
complexe, contraignant et relativement restrictif dans certains de nombre d’organisations. Ce dernier a régressé à son niveau de
ces aspects. Ainsi, en 2007, environ 5 400 sites (correspondant à 2008, soit environ 3 900 organisations enregistrées.
3 600 organisations) avaient adopté le règlement EMAS alors En octobre 2017, au top 5 des entreprises du secteur des servi-
que plus 40 000 organisations européennes avaient été certifiées ces enregistrées auprès du système européen, on trouvait,
auprès de la norme internationale, le nombre d’organisations cer- par ordre décroissant d’importance, les entreprises des
tifiées ISO 14001 au niveau mondial approchant 130 000. Il est codes NACE 38 (collecte, traitement et récupération de déchets),
nécessaire de souligner le fait que le règlement européen fait 84 (administrations publiques), 85 (éducation), 94 (activités des
une distinction entre site et organisation. organisations associatives) et 55 (hébergement) et, les entrepri-
ses des codes NACE 35 (production et distribution d’électricité,
de gaz, de vapeur et d’air conditionné), 20 (industrie chimique),
Son article 2,21 définit une organisation comme « une compa- 25 (fabrication de produits métalliques, à l’exception des machi-
gnie, une société, une firme, une organisation, une autorité ou nes et des équipements), 10 (industrie alimentaire) et 17 (indus-
une institution établie dans la Communauté ou en dehors de trie du papier et du carton) pour le secteur industriel. Par ailleurs,
celle-ci, ou une partie ou une combinaison des entités précitées, l’Allemagne suivie de l’Italie, la Grèce, l’Autriche et l’Espagne
ayant ou non la personnalité juridique, de droit public ou privé, représentaient, au même moment, un peu plus de 80 % des
qui a ses propres fonctions et sa propre administration ». Le site enregistrements EMAS. (http://www.france-certification.com/les-
est, quant à lui, « un lieu géographique donné, placé sous le certifications/iso-14001/statistiques-europe/)
contrôle de gestion d’une organisation s’appliquant aux activi-
tés, produits et services, y compris à l’ensemble des infrastruc- Comparé à l’ISO 14001, l’enregistrement auprès du système
tures, équipements et matériaux ; le site est la plus petite entité européen pourrait sembler relativement confidentiel puisqu’en
qui puisse être prise en considération pour un enregistrement » 2012, les organismes compétents ont avancé, au niveau mondial,
(art. 2,22). le chiffre total de 346 189 certificats ISO 14001 valides contre
319 496 en 2015 (https://www.iso.org/fr/the-iso-survey.html). À elle
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Système de management environnemental site
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1– Normalisation R
2– Mise en place d'un SME Réf. Internet page
Mise en place d'un système de management environnemental ISO 14001 v. 2015 G5000 27
3– Outils
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Politique environnementale
par Alain PRATS
Docteur ès sciences naturelles – Ingénieur/consultant à l’Institut national de
l’environnement et des risques (INERIS)
Responsable d’affaires dans le domaine du management du risque, formateur et auditeur
certifié ICA
1.
1.1
1.2
Finalités d’une politique environnement ...................................
Vocabulaire .........................................................................................
Historique ...........................................................................................
G 4 998 – 2
—
—
2
2
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1.3 Objectifs.............................................................................................. — 3
2. Champ et périmètre d’application de la politique
environnement................................................................................. — 3
3. ISO 14001 et politique environnement....................................... — 3
3.1 Responsabilités .................................................................................. — 4
3.2 Rappel des exigences du référentiel ISO 14001 ................................ — 4
3.2.1 Une politique appropriée à la nature des activités ................ — 4
3.2.2 Une politique comportant un engagement d’amélioration
continue et de prévention de la pollution .............................. — 4
3.2.3 Une politique comportant un engagement de conformité
aux exigences légales (et autres exigences) applicables ....... — 5
3.2.4 Une politique donnant un cadre pour l’établissement
et l’examen des objectifs et cibles environnementaux .......... — 5
3.2.5 Une politique documentée, mise en œuvre et tenue à jour .. — 6
3.2.6 Une politique communiquée à toute personne travaillant
pour ou bien pour le compte de l’organisme ......................... — 6
3.2.7 Une politique disponible pour le public ................................. — 7
3.3 Synthèse des exigences ISO 14001 relatives à la politique
environnement ................................................................................... — 7
4. Processus d’élaboration d’une politique environnement ....... — 8
4.1 Règles de base ................................................................................... — 8
4.2 Processus d’élaboration ..................................................................... — 10
4.2.1 Vision stratégique de l’entreprise ........................................... — 10
4.2.2 Analyse et évaluation des risques .......................................... — 10
4.2.3 Consolidation et validation de la politique, identification
des priorités ............................................................................. — 10
4.2.4 Déclinaison de la politique ...................................................... — 10
5. Revue de la politique et son évolution ....................................... — 10
6. Conformité de la politique environnement aux exigences
de la norme ISO 14001 – Retour d’expérience .......................... — 11
7. Conclusions...................................................................................... — 11
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. G 4 998
RS
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Même si aujourd’hui un nombre encore non négligeable d’entre- par exemple le site de Rodez ou encore les bâtiments F33 et 34 de
prises partagent cette vision quelque peu réductrice il n’en est pas l’unité de Douai.
de même pour toutes. Le respect de l’environnement peut consti-
tuer pour ces entreprises un enjeu majeur en termes d’image.
Le domaine d’application du système de management d’un
Les enjeux économiques sont par ailleurs devenus considérables organisme se caractérise donc par des informations relatives à
(coût de l’énergie, des matières premières, du traitement des la fois à la nature des activités concernées et au(x) lieu(x) où
déchets, de la réparation des sinistres, etc.). Les entreprises ont celles-ci sont conduites.
également pris progressivement conscience de la rareté des res-
sources et de l’impact des activités humaines sur l’environnement
Exemples de domaine d’application :
qui deviennent de plus en plus perceptibles (dégradation de la qua-
lité des eaux, de l’air, disparition d’espèces animales et végétales, – les activités de formation du groupe Dupont – sites de Lens et
etc.). Le renforcement de la réglementation dans ce domaine et le de Pau ;
contrôle plus strict du respect de cette réglementation ont égale- – toutes les activités exercées sur le site de Lyon ;
– toutes les activités industrielles des sites européens du groupe
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ment poussé les chefs d’entreprise à être plus vigilants.
Dutin.
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MISE EN PLACE D’UN SYSTÈME DE MANAGEMENT ENVIRONNEMENTAL ISO 14001 V. 2015 _______________________________________________________
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respectueux de l’environnement et sûrs…
L’ISO vient d’achever ses travaux visant à ce que les futures normes de sys-
tèmes de management soient établies selon une structure identique dite
« HLS » : High Level Structure (vocabulaire, termes et définitions sommaires
communs, répartition des exigences). Les normes de management de la qua-
lité, de l’environnement et de la sécurité ont donc évolué en 2015 et 2016 vers
des versions harmonisées qui facilitent l’intégration des différentes pratiques
dans un système unique de management.
Le présent article traite du volet environnemental de cette problématique et
plus particulièrement de la manière dont les organismes, quelles que soient
leurs tailles et leurs activités, peuvent s’organiser pour mettre en place un
système de management qui réponde, entre autres, aux exigences du référen-
tiel ISO 14001 version 2015.
Il s’agit de proposer une approche méthodique qui permette d’intégrer, dans
le respect des exigences du référentiel ISO 14001, le management environne-
mental dans la gouvernance effective de l’entreprise, au sein de son
organisation et de sa stratégie commerciale et industrielle.
L’approche méthodologique décrite dans cet article s’adresse aux orga-
nismes qui ne disposent pas de système de management de l’environnement
mais aussi aux organismes qui doivent assurer la transition de leur système de
management vers cette nouvelle version. Elle peut convenir à tous types
d’organismes (administrations, collectivités, écoles, hôpitaux, etc.) mais elle
s’adapte particulièrement bien aux entreprises. Les organismes qui mettent en
œuvre un système de management environnemental certifié ISO 9001 version
2004 disposent d’un délai raisonnable pour assurer la transition de leur
système vers la version 2015. Les organismes certificateurs s’accordent en
général sur l’échéance d’octobre 2018.
Même si les objectifs fondamentaux de la norme ISO 14001 version 2015
restent les mêmes que la version 2004 (amélioration continue des résultats
environnementaux de l’organisme), certaines évolutions importantes sont
apparues, elles sont détaillées dans le présent article.
La version 2004 du référentiel conduisait dans la majorité des cas les orga-
nismes à restreindre leurs objectifs environnementaux et leur programme
environnemental aux seules actions en rapport avec la conformité règlemen-
taire et les aspects environnementaux de leurs activités, produits ou services
identifiés comme significatifs. La version 2015 confirme, s’il en était besoin,
que ces thèmes devront toujours être pris en considération par l’organisme
lors de l’élaboration des plans d’actions mais l’organisme devra également
prendre en compte, à la lumière d’une analyse des risques et opportunités, les
enjeux internes et externes susceptibles d’influer sur sa capacité à atteindre les
résultats attendus de son système de management et sur sa performance.
Il devra également prendre en compte l’avis des parties intéressées, perti-
nentes dans l’élaboration de ces plans d’actions environnementaux.
RX
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gUPPP
________________________________________________________ MISE EN PLACE D’UN SYSTÈME DE MANAGEMENT ENVIRONNEMENTAL ISO 14001 V. 2015
7. Soutien
Attentes 6. Planification
des parties
intéressées 8. Fonctionnement
5. Leadership
Plan Do Résultats
4. Contexte (planifier) (réaliser) escomptés
de l’organisme
Act Check
(agir) (vérifier)
Contexte
et enjeux 10. Amélioration 9. Évaluation
des performances
RY
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gUPPP
MISE EN PLACE D’UN SYSTÈME DE MANAGEMENT ENVIRONNEMENTAL ISO 14001 V. 2015 _______________________________________________________
4.1 Contexte
4.2 Parties
intéressées
Article 4
Contexte 4.3 Domaine
d’application
4.4 Système
10.2 Amélioration de management
continue environnemental
R
Article 10
Amélioration
10.1 Actions 5.1 Engagement
correctives de la direction
7.4
Communication
QA
7.5 Informations
documentées
et 8 pour la partie « Déployer (D) », le chapitre 9 pour la partie – l’identification des parties intéressées pertinentes et la déter-
« Contrôler (C) » et enfin le chapitre 10 pour la partie « Améliorer mination de leurs attentes et besoins, en particulier ce qu’il
(A) (figure 2) ». convient de considérer par l’organisme comme des obligations de
conformité ;
– l’analyse et la prise en compte de manière préventive des
1.3 Points fondamentaux de la version risques et opportunités liés aux aspects environnementaux signifi-
catifs (AES), aux obligations de conformité, au contexte de l’orga-
2015 de la norme ISO 14001 nisme dans le « formatage » (planification) de son SME. De ce fait,
la nouvelle version de la norme ISO 14001 ne fait plus référence à
Les entreprises qui avaient mis en place un système de mana- la notion d’actions préventives ;
gement environnemental basé sur les exigences de la version – la construction d’un système de management fondée sur une
2004 du référentiel ISO 14001 doivent, d’une manière générale, approche de type « processus » afin de faciliter l’intégration des
s’attacher à le faire évoluer parfois assez significativement, tant autres pratiques de management (qualité, santé, sécurité, respon-
sur le fond que sur la forme, pour le mettre en cohérence avec sabilité sociétale) au sein d’un seul et même système de manage-
cette nouvelle version. ment. L’organisme doit établir et mettre en œuvre une dizaine de
Les éléments les plus importants à intégrer dans le SME nou- processus spécifiques (cf. § 2.5.1 : tableau 6) ;
velle version portent sur les principaux points suivants :
– la prise en compte explicite (documentée) du contexte de Définition (ISO 14001 v. 2015) :
l’entreprise en déterminant et en documentant les enjeux internes
et externes pertinents par rapport à sa finalité et qui pourraient Processus : ensemble d’activités corrélées ou en interaction
avoir une influence sur sa capacité à atteindre les résultats atten- qui transforme des éléments d’entrée en éléments de sortie. Un
processus peut être documenté ou non.
dus de son système de management environnemental ;
SP
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gUPPP
________________________________________________________ MISE EN PLACE D’UN SYSTÈME DE MANAGEMENT ENVIRONNEMENTAL ISO 14001 V. 2015
Titre Titre
n° n°
du paragraphe du paragraphe
Introduction Introduction
Leadership (titre) 5
Généralités 6.1.1
SQ
R
SR
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gUPPQ
SS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
gUPPQ
R ■ Domaine d’application
Les dispositions décrites dans ce manuel environnement
■ Diffusion
Il est diffusé pour information :
concernent les activités que nous maîtrisons et sur lesquelles nous – au directeur général ;
pouvons avoir une influence ; elles s’appliquent à l’ensemble de – aux responsables de département ;
nos activités : – au responsable des services généraux ;
• permanentes et temporaires ; – au responsable de la sécurité ;
– au responsable du service entretien et travaux neufs ;
• effectuées par le personnel du site ou des personnes en charge – à toutes personnes et/ou fonctions auxquelles il est fait réfé-
d’activités occasionnelles ou ponctuelles (intérimaires, stagiai- rence dans le manuel.
res, transporteurs, sous-traitants, travailleurs en régie...) sur le
site ou en dehors du site. La dernière version du manuel est disponible pour l’ensemble
du personnel sur notre réseau intranet (sur vol.G/MHSE/bal DVM).
L’impact environnemental des produits que nous concevons sur
notre site est pris en compte dans le cadre de notre système de Ce manuel est destiné à être porté à la connaissance de tout le
management de la qualité (SMQ). personnel de l’entreprise par l’encadrement ; chaque destinataire a
donc pour mission d’assurer sa mise à disposition auprès du
personnel placé sous sa responsabilité.
Termes et définitions
Il peut être remis à d’autres personnes, extérieures à l’entre-
Système de management environnemental (SME) : compo- prise, à titre personnel et avec l’accord de la direction.
sante du système de management d’un organisme utilisée ■ Révision
pour développer et mettre en œuvre sa politique environne-
mentale et gérer ses aspects environnementaux. La mise à jour est déclenchée par le responsable environ-
Nota : un système de management est un ensemble d’éléments liés entre eux, nement, en fonction de la nature et de l’importance des modifica-
utilisé pour établir une politique et des objectifs et pour atteindre ces objectifs. Il tions ou des évolutions. La validation et l’approbation des
comprend la structure organisationnelle, les activités de planification, les responsa-
bilités, les pratiques, les procédures, les procédés et les ressources.
révisions sont effectuées par les mêmes fonctions qu’à l’origine.
Chaque mise à jour fait l’objet d’une nouvelle diffusion aux per-
Amélioration continue : processus récurrent d’enrichisse- sonnes en diffusion systématique, le nouveau manuel est immé-
ment du système de management environnemental afin diatement mis en ligne sur l’intranet et l’ensemble du personnel en
d’obtenir des améliorations de la performance environnemen- est informé par voie d’affichage.
tale globale en cohérence avec la politique environnementale
de l’organisme. Les parties modifiées sont signalées par l’indice de mise à jour.
Nota : le processus ne nécessite pas d’être appliqué dans tous les domaines Le manuel environnement est examiné lors de chaque revue de
d’activité simultanément.
direction.
Environnement : milieu dans lequel un organisme fonc-
tionne, incluant l’air, l’eau, le sol, les ressources naturelles, la
faune, la flore, les êtres humains et leurs interrelations.
Nota : dans ce contexte, le milieu s’étend de l’intérieur de l’organisme au
système global.
3. Présentation du site
Aspect environnemental : élément des activités, produits ou
services d’un organisme susceptible d’interagir avec l’environ- 3.1 Plan du site – situation géographique
nement.
Nota : un aspect environnemental significatif a ou peut avoir un impact environ- À cet emplacement du manuel, il est intéressant de situer les
nemental significatif. différentes activités du site sur un plan de masse (parkings, zones
Impact environnemental : toute modification de l’environne- d’activités particulières, stockages divers, ICPE, etc.). Il est aussi
ment, négative ou bénéfique, résultant totalement ou partielle- intéressant d’aborder l’historique du site, sa situation adminis-
ment des aspects environnementaux d’un organisme. trative par rapport à la réglementation ICPE et à la loi sur l’eau, son
Objectif environnemental : but environnemental général positionnement sur le marché, l’organisation du travail, le nombre
qu’un organisme se fixe en cohérence avec la politique envi- de salariés, etc.
ronnementale.
Performance environnementale : résultats mesurables du
management des aspects environnementaux d’un organisme. 3.2 Activités exercées sur le site
Nota : dans le contexte des systèmes de management environnemental, les
résultats peuvent être mesurés par rapport à la politique environnementale de Les activités de l’entreprise sont basées principalement sur la
l’organisme, aux objectifs environnementaux, aux cibles environnementales et aux
autres exigences de performance environnementale.
production de trois familles d’appareillage :
Cible environnementale : exigence de performance • appareillage 1 : chiffre d’affaires (CA) en 2006 de 6 millions
détaillée, pouvant s’appliquer à l’ensemble ou à une partie de d’euros (hors taxe) ;
l’organisme, qui résulte des objectifs environnementaux et qui • appareillage 2 : CA en 2006 de 18 millions d’euros (hors taxe) ;
doit être fixée et réalisée pour atteindre ces objectifs.
• appareillage 3 : CA en 2006 de 39 millions d’euros (hors taxe).
ST
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gUPPR
Analyse environnementale
Identification des AE
par Alain PRATS
Ingénieur d’affaires et consultant en management des risques INERIS-Méditerranée
R
1. Présentation générale de la société .................................................. G 5 002 - 2
2. Caractéristiques et sensibilité de l’environnement du site.......... — 2
3. Flux entrants .............................................................................................. — 3
4. Impacts sur l’environnement ................................................................ — 3
4.1 Impacts en situation normale de fonctionnement .................................... — 3
4.2 Impacts résultant de dysfonctionnements (accidents, incidents, etc.) .... — 5
SU
R
SV
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gUPPT
Analyse environnementale
Détermination des AES
par Alain PRATS
Docteur ès sciences naturelles
Ingénieur, consultant et formateur dans le domaine du risque industriel, INERIS
SW
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gUPPT
R
n’en est pas de même en ce qui concerne l’impact environnemental des pro-
duits qu’elle met sur le marché… Dans la majorité des cas, les organismes
font « l’impasse » sur cette partie de l’analyse qui, certes, peut s’avérer com-
plexe, mais qui n’en constitue pas moins une non-conformité par rapport aux
exigences du référentiel ISO 14001.
L’exhaustivité de l’analyse et la méthode permettant d’identifier les aspects
environnementaux significatifs constituent des points importants pour la qua-
lité de l’analyse. Il est nécessaire également de bien prendre en compte dans
cette analyse, d’une part, les activités à l‘origine d’impacts significatifs « réels »
et, d’autre part, celles qui seraient susceptibles d’avoir des impacts significatifs
si elles n’étaient pas suffisamment bien maı̂trisées.
SX
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gUPPT
des aspects environnementaux du site et des installations 1.2 Exigences du référentiel ISO 14001
d’une organisation.
Ces aspects indirects comprennent notamment, sans que cette Le référentiel ISO 14001 n’introduit à aucun moment dans ses
énumération soit exhaustive : définitions le terme « d’analyse environnementale », mais exige
de documenter une démarche d’identification des aspects environ-
– les questions relatives au cycle de vie des produits
nementaux significatifs associés aux activités, produits et services
(conception, développement, conditionnement, transport, utili-
de l’organisme.
sation et recyclage/élimination des déchets) ;
– les investissements, l’octroi de prêts et les services d’assu-
rances ;
– les nouveaux marchés ; L’analyse environnementale telle que couramment perçue
– le choix et la composition de services (par ex. transport ou dans le cadre du référentiel ISO 14001
service de restauration) ;
L’organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour une
– les décisions administratives et de planification ;
(des) procédure(s) pour :
R
– la composition des gammes de produits ;
a) identifier les aspects environnementaux de ses activités,
– les performances et les pratiques des entrepreneurs, des
produits et services, dans le cadre du domaine d’application
sous-traitants et des fournisseurs en matière d’environnement.
défini pour le système de management environnemental, qu’il
Les organisations doivent pouvoir démontrer que les aspects a les moyens de maı̂triser, et ceux sur lesquels il a les moyens
environnementaux significatifs liés à leurs procédures de pas- d’avoir une influence en tenant compte des développements
sation de marchés ont été mis en évidence et que les inciden- nouveaux ou planifiés ou des activités, produits et services
ces environnementales significatives associées à ces aspects nouveaux ou modifiés,
sont prises en considération dans le système de management. et
Elles devraient s’efforcer de garantir que les fournisseurs et b) déterminer ceux de ces aspects qui ont ou qui peuvent avoir
ceux qui agissent en leur nom respectent leur politique envi- un (des) impact(s) significatif(s) sur l’environnement (c’est-à-
ronnementale dans le cadre de l’exécution du contrat. dire aspects environnementaux significatifs).
Dans le cas de ces aspects environnementaux indirects, l’orga- L’organisme doit documenter ces informations et les tenir à
nisation doit évaluer l’influence qu’elle est susceptible d’avoir jour.
sur ces aspects et réfléchir aux mesures qu’elle peut prendre L’organisme doit s’assurer que les aspects environnementaux
pour réduire les incidences environnementales. significatifs sont pris en compte dans l’établissement, la mise
3. Description des critères permettant d’évaluer le caractère en œuvre et la tenue à jour de son système de management
significatif de l’incidence environnementale. environnemental.
Les organisations doivent définir des critères pour évaluer
l’importance des aspects environnementaux de leurs activités,
produits et services afin de déterminer ceux qui ont une inci-
Un aspect environnemental est défini (ISO 14001) comme
dence environnementale significative.
« un élément des activités, produits ou services d’un organisme
Les critères adoptés par l’organisation doivent tenir compte de susceptible d’interactions avec l’environnement ».
la législation communautaire ; ils doivent être exhaustifs, pou-
voir être soumis à un contrôle indépendant, être reproductibles Un impact environnemental est défini (ISO 14001) comme
et être mis à la disposition du public. « toute modification de l’environnement, bénéfique ou négative,
Les éléments à prendre en compte pour déterminer les critères résultant totalement ou partiellement des activités, produits ou
permettant d’évaluer le caractère significatif des aspects envi- services d’un organisme ».
ronnementaux d’une organisation peuvent comprendre, sans Un aspect environnemental significatif a ou peut avoir un ou
que cette énumération soit exhaustive : plusieurs impacts environnementaux significatifs (cf. tableau 1).
– des informations sur l’état de l’environnement afin de
recenser les activités, produits et services de l’organisation
Il est donc aisé de percevoir que ce que l’on a pris l’habitude
pouvant avoir une incidence environnementale ;
– les données que possède l’organisation sur ses consom- d’appeler « analyse environnementale » au titre de l’ISO 14001 est
mations de matières premières et d’énergie, ainsi que sur les quelque chose d’extrêmement restrictif par rapport au règlement
risques liés à ses rejets, sa production de déchets et ses émis- communautaire EMAS.
sions polluantes ;
– les points de vue exprimés par les parties intéressées ;
– les activités environnementales réglementées de l’organi- 1.3 Analyse environnementale : contexte
sation ; réglementaire et normatif
– les activités d’achats ;
– la conception, le développement, la fabrication, la distribu- La réalisation d’une analyse environnementale constitue un état
tion, l’entretien, l’utilisation, la réutilisation, le recyclage et l’éli- des lieux environnemental détaillé des activités, produits et servi-
mination des produits de l’organisation ; ces de l’organisme ; c’est un préalable à la mise en place d’un sys-
– les activités de l’organisation présentant les coûts environne- tème de management environnemental. Cette analyse va permettre
mentaux et les avantages environnementaux les plus significatifs. de mettre en évidence tous les aspects environnementaux de
l’entreprise, ses points forts mais aussi et surtout ses points sensi-
Lorsqu’elle évalue le caractère significatif des incidences envi- bles ; elle va éclairer le chef d’entreprise dans la définition de sa
ronnementales de ses activités, l’organisation doit prendre en politique et de ses objectifs environnementaux à court, moyen et
considération non seulement les conditions d’exploitation nor- long termes dans le but d’améliorer ses performances
males mais également les conditions de démarrage et d’arrêt environnementales.
ainsi que les conditions d’urgence raisonnablement prévisibles.
Il est tenu compte des activités passées, présentes et prévues. Aucun texte réglementaire national ne fait référence à cette
4. Examen de toutes les pratiques et procédures existantes en notion d’analyse environnementale, seule l’étude d’impact (loi 76-
matière de management environnemental. 663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la pro-
5. Évaluation des résultats des enquêtes réalisées sur des inci- tection de l’environnement – code de l’environnement livre V –
dents passés. titre 1 – chap. 1er) ou encore le bilan décennal de fonctionnement
(arrêté ministériel du 29 juin 2004) sont des documents
SY
R
TP
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gUPPV
TQ
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gUPPV
TR
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gUPPV
Les exigences du référentiel ISO 14001 version 2004 relatif aux & Le terme « légal » désigne donc un texte issu d’une loi. Un texte
systèmes de management de l’environnement sont : légal émane d’une autorité législative (Parlement ou Sénat).
– d’identifier et avoir accès aux exigences légales et autres exi-
gences applicables ; Une « loi » est une disposition normative et abstraite posant
– de déterminer comment ces exigences s’appliquent aux une règle juridique d’application obligatoire. On distingue les
aspects environnementaux (comment ces exigences peuvent lois constitutionnelles qui définissent les droits fondamentaux,
impacter les activités de l’organisme ?) ; fixent l’organisation des pouvoirs publics et les rapports entre
– d’évaluer périodiquement sa conformité aux exigences légales eux, et les lois organiques qui structurent les institutions de la
et aux autres exigences applicables. République et pourvoient aux fonctions des pouvoirs publics et
Par autre exigence, il faut entendre toutes les exigences auxquelles les lois ordinaires.
souscrit de manière volontaire un organisme. Citons par exemple : & Le terme « réglementaire » désigne un texte émanant d’un acte
– les préconisations des syndicats professionnels ; réglementaire (décret, arrêté, ordonnance…). Un texte réglemen-
R
– les préconisations du groupe ; taire est une disposition prise par une autorité administrative (par
– les guides de bonnes pratiques ; exemple ministre…).
–… La distinction d’un domaine législatif (légal) et d’un domaine
Il est évident que certaines « autres exigences » ne sont pas des réglementaire a été introduite par la Constitution du 4 octobre
exigences auxquelles souscrit volontairement un organisme (par 1958 qui organise la répartition des pouvoirs et pose les limites.
exemple les directives du groupe, les recommandations d’un Les différences entre les termes « légal » et « réglementaire » réside
client…). Afin de distinguer simplement les exigences légales des dans l’origine du texte : ce sont deux organes différents qui ont le
autres exigences, on peut définir deux catégories d’exigences : pouvoir de prendre ces types de dispositions, le pouvoir législatif et
le pouvoir réglementaire (la séparation des pouvoirs).
– les exigences légales, par nature « non négociables » et qui
émanent d’un texte réglementaire ; La Constitution du 4 octobre 1958 est le texte fondateur de la
– les autres exigences, auxquelles l’organisme a souscrit, dans le Ve République. Adoptée par référendum le 28 septembre 1958,
cadre d’un contrat (avec un client) ou d’une convention (avec une elle organise les pouvoirs publics, définit leur rôle et leurs rela-
partie intéressée), ou dans le cadre d’un engagement volontaire tions. Elle est le quinzième texte fondamental de la France
pour des raisons d’éthique ou d’image (charte d’engagement). depuis la Révolution française.
Nota : les éléments traités dans cet article sont applicables aux exigences légales et Norme suprême du système juridique français, elle a été modi-
autres exigences. La méthodologie et les exemples présentés dans le texte seront axés fiée à plusieurs reprises depuis sa publication par le pouvoir
autour des exigences légales mais peuvent être transposés aux autres exigences. constituant, soit par le Parlement réuni en Congrès, soit direc-
tement par le peuple à travers l’expression du référendum.
En matière de système de management de l’environnement, le Les articles 34 et 37 de la Constitution définissent les domaines
retour d’expérience montre que les non-conformités, remar- réservés respectivement au pouvoir législatif et au pouvoir
ques, observations et points sensibles de toutes natures rele- exécutif dans l’élaboration des textes. L’article 34 dresse une
vés lors d’audits de certification et portant sur la conformité liste exhaustive des domaines réservés au législateur. Les
aux exigences du chapitre 4.3.2 (Exigences légales et autres matières qui ne figurent pas dans cet article sont de la compé-
exigences) et du chapitre 4.5.2 (Évaluation de la conformité) tence exclusive du pouvoir exécutif (article 37 de la Constitu-
du référentiel ISO 14001 se répartissent globalement de la tion). Si le pouvoir exécutif élabore un texte réglementaire
manière suivante (source : AFAQ-AFNOR, étude « Les apports (décret, arrêté) qui empiète sur le domaine réservé au législa-
de la certification ISO 14001 » mai 2008) : teur, ce texte est illégal et peut être annulé pour ce motif par le
– pour le chapitre 4.3.2 en matière d’accès aux exigences léga- juge administratif. Ceci n’interdit pas l’adoption de textes d’ap-
les/autres exigences et sur la prise en compte de ces exigences : plication d’une loi. Si c’est le législateur qui intervient dans le
le récolement n’est pas exhaustif (oubli des autres exigences : domaine réservé au gouvernement, la loi ne peut être mise en
groupe, clients, réglementations locales…), cause, mais à tout moment le pouvoir exécutif peut, par des
mesures réglementaires, modifier les lois ou les parties des
la personne en charge de la veille réglementaire n’a pas une lois qui empiètent sur son domaine.
connaissance suffisante en droit pour interpréter les exigen-
ces et assurer la conformité réglementaire,
l’organisme n’a pas identifié les rubriques ICPE applicables. 2.2 Non-conformité et exigence
Sa situation administrative n’est pas régularisée, La non-conformité est la non-satisfaction d’une exigence
certaines prescriptions de l’arrêté préfectoral ne sont pas res- (ISO 9000 : 2000, § 3.6.2.).
pectées (par exemple : oubli de transmission de certaines
Le terme « exigence » n’est pas défini dans une norme de sys-
prescriptions à certains services) ;
tème de management (ISO 14001 ou OHSAS 18001 ou ISO 9001),
– pour le chapitre 4.5.2 en matière d’évaluation de la confor- mais il est possible de définir ce terme comme une « obligation
mité : édictée par un texte réglementaire ou auquel l’organisme a sous-
l’organisme a identifié ses exigences légales et autres, l’éva- crit ». Une exigence peut être financière, technique, administrative,
luation périodique de la conformité n’est pas réalisée. organisationnelle.
TS
R
TT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
gUPQP
R
de la ville de Metz
TU
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gUPQP
1.1 Définitions – pollution historique : pollution qui résulte des années d’activi-
& Aspect environnemental : élément des activités, produits ou servi- tés industrielles antérieures.
ces d’un organisme susceptible d’interactions avec l’environnement. Exemple : infiltration d’hydrocarbures dans le sol.
Nota : un aspect environnemental significatif est un aspect environnemental qui a ou
peut avoir un impact environnemental significatif (ISO 14001). Les pollutions peuvent se mesurer à l’aide de différents paramè-
tres (liste non exhaustive) selon les domaines de l’environnement
& Impact environnemental : toute modification de l’environne-
(tableau 1).
ment, négative ou bénéfique, résultant totalement ou partiellement
des aspects environnementaux d’un organisme (ISO 14001).
& Types de pollution : il existe plusieurs types de pollution qu’il 1.2 Terminologie
faut bien distinguer :
1.2.1 Aspects et impacts : deux notions différentes
– pollution accidentelle : pollution résultant d’un fait soudain,
fortuit et concomitant de celui-ci. Fait matériel bref, manifestation Un aspect environnemental représente une cause possible
et dégâts plus ou moins instantanés. d’impact environnemental de l’organisme sur l’environnement.
L’examen représenté sur la figure 1 porte, par exemple, sur les élé-
Exemple : incendie, rupture de canalisation… ments suivants : les rejets liquides et atmosphériques, l’utilisation
de matières premières, l’émission de nuisances sonores, la produc-
– pollution chronique : pollution permanente liée à l’activité tion de déchets, les rejets d’eaux, la consommation d’eau et
humaine. Pollution constante connue et acceptée. d’énergie…
Matières premières
P roc es s Produits finis
Eau Stockage
Énergies
Rejets liquides
Consommables
Salariés Pollution des rivières
Rejets solides, déchets
Sécurité du travail
Stockage Pollution des sols
Mise en décharge
TV
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gUPQP
R
Air
Composés organiques volatils (COV) Production de déchets Selon le mode stockage
des déchets, pollution du sol
Particules contenant ou non des composés métal- et atteinte à la faune et la flore
liques ou organiques
Ozone ou polluants photochimiques (polluants se- Émission de bruit dû Nuisances sonores et gêne
condaires) à un compresseur du voisinage
Déchets inertes : ils sont inertes d’un point de vue 2. Contexte normatif
chimique, biologique ou physique (béton, gra-
vats…) et réglementaire
Déchets industriels banals (DIB) : assimilables aux
ordures ménagères (papier, bois, cartons, plasti-
Déchets
ques, ferrailles, verre, textiles). Ils ne doivent pas
2.1 Principales exigences normatives
être souillés par des produits toxiques ou dange- La norme ISO 14001 et le règlement EMAS sont des référentiels
reux. reconnus et applicables dans tous les secteurs d’activités avec,
pour finalités communes, la protection de l’environnement.
Déchets industriels dangereux (DID) : ils contien-
nent des éléments polluants ou toxiques. Ces derniers abordent les aspects environnementaux comme
une exigence formelle et explicite.
TW
R
TX
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gUPQV
Système de management
environnemental
Le programme environnemental
par Grégory FAUVEAU
R
Responsable du Pôle production et consommation durable
ADEME (Agence de l’environnement et de la maı̂trise de l’énergie), Puteaux, France
TY
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gUPQV
actions à mettre en place, leur suivi, les indicateurs ou les moyens correspon-
dants. À ce titre, il est essentiel de construire un programme et des actions
associées dont les objectifs et cibles sont les plus claires possible. Ce travail
pose donc les bases d’une gestion pragmatique et performante de l’environne-
ment au sein de l’organisme.
Il est également utile de rappeler que chaque SME est (et doit être) adapté
non seulement à l’organisme mais également à son fonctionnement, sa culture
d’entreprise, sa sensibilité environnementale, son contexte. En ce sens, l’appro-
che présentée relève d’une vision de la norme qui se veut la plus opérationnelle
possible. Chacun doit en tirer ses propres enseignements et les appliquer avec
son regard, son analyse tout en tenant compte de ses spécificités.
UP
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gUQSP
Informations documentées
et système de management
environnemental ISO 14001 v. 2015
UQ
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gUQSP
R
– la maîtrise ou l’influence des impacts environnementaux sur l’ensemble
de la chaîne de valeurs dans une perspective de cycle de vie ;
– l’approche « processus » largement encouragée qui se substitue, entre
autres, à l’obligation formelle de disposer de certaines procédures.
Ces évolutions significatives ont pour conséquences immédiates d’entraîner
une refonte majeure de la nature des informations documentées à mettre en
place afin de pouvoir démontrer la conformité du système de management de
l’environnement (SME) aux diverses exigences de la norme ISO 14001 v. 2015.
La version 2015 de la norme ISO 14001 introduit le terme unique d’« informa-
tions documentées » en lieu et place des termes « documentation » et
« enregistrements » du SME.
Les informations documentées peuvent se rapporter :
– à la description du SME, en particulier à la description des processus en
place ;
– aux informations créées pour faire fonctionner l’organisme (documentation),
par exemple : modes opératoires, plans, notices, gammes, photographies, etc. ;
– aux preuves de résultats obtenus (enregistrements).
L’objectif principal de cet article est donc de permettre, aux organisations qui
le souhaitent, d’appréhender correctement l’impact de cette évolution sur la
description et le fonctionnement de leur système de management. Il met
l’accent sur le type d’informations documentées exigées par la norme en pro-
posant des formats qui répondent à ces exigences sans contrarier le
fonctionnement harmonieux de l’entreprise, l’efficacité de son système de
management et sa performance environnementale.
Une liste rassemblant, a minima, les informations documentées nécessaires
à satisfaire les exigences de la norme est ainsi proposée à titre indicatif à la fin
de chaque paragraphe du présent article. Chaque paragraphe de cet article cor-
respond à un chapitre de la norme.
Cet article s’adresse aussi bien aux organisations qui souhaitent mettre en
place un SME version 2015 qu’à celles qui souhaitent assurer la transition de
leur SME de la version 2004 vers la version 2015. Il propose des solutions qui
permettent de répondre à ces exigences quelles que soient la taille et les acti-
vités de ces organisations. Les illustrations proposées résultent d’un retour
d’expérience significatif de l’auteur dans le domaine de l’audit de certification
des systèmes de management conduit dans des secteurs d’activités très variés
et au sein d’entreprises de toutes tailles.
Ce retour d’expérience est également enrichi par les nombreux échanges qui
s’établissent entre auditeurs au sein des organismes certificateurs dont le but
est de proposer des règles communes d’interprétation des différentes exi-
gences de la norme ISO 14001.
Information documentée (définition norme ISO 14001) :
« Information devant être maîtrisée et tenue à jour par un organisme ainsi
que le support sur lequel elle figure.
« Les informations documentées peuvent se présenter sous n’importe quel
format, sur tous supports et peuvent provenir de toutes sources ».
UR
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gUQSP
1. Informations documentées :
généralités Taille et
Taille et domaine
domaine
d’activité
L’approche HLS a pour conséquence de proposer un meilleur d’activité
alignement de la structure des paragraphes de la norme ISO
14001 et de la terminologie utilisée avec celles des autres normes Attentes
de systèmes de management. Quoi qu’il en soit, rien dans cette Attentes des parties
des parties
norme n’oblige un organisme à remplacer les termes qu’il a prenantes
prenantes
l’habitude d’employer en matière de documentation de son sys-
tème de management par les termes utilisés dans la présente
norme. Les organismes peuvent donc choisir d’employer une ter-
R
Complexité Complexité
minologie qu’ils pensent mieux adaptée à leurs métiers et activi-
des processus des processus
tés, comme « procédures », « modes opératoires », « protocoles »,
« enregistrements » ou « documentation ».
Le chapitre 7.5 du référentiel ISO 14001 « informations docu-
mentées » précise la nature des informations qu’il convient de Compétence Compétence
documenter et d’inclure dans le SME. Deux grandes familles du personnel du personnel
d’informations documentées sont évoquées :
– celles qui sont exigées par le référentiel ISO 14001 ;
– celles qui sont jugées nécessaires par l’organisme pour assurer
l’efficacité de son SME.
Ce chapitre laisse une grande liberté d’action à l’organisme aussi
bien sur la forme à donner à cette information que sur le choix de
documenter ou non des informations non exigées par la norme. Informations Informations
documentées documentées
US
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gUQSP
Les informations documentées d’origine externe, par exemple les Il est par ailleurs important pour finaliser cette approche, d’iden-
textes réglementaires applicables, les fiches techniques, les fiches de tifier les liens et interactions entre les différents processus pré-
données de sécurité, divers catalogues ou normes, etc., qui sont sents au sein de l’organisme en s’assurant que les données de
jugées nécessaires à la planification et au fonctionnement efficace du sortie d’un processus constituent bien des données d’entrée perti-
SME doivent être identifiées et maîtrisées de manière appropriée. La nentes et suffisantes au fonctionnement d’un ou plusieurs autres
gestion de ce type d’informations doit répondre à des règles spéci- processus du SME. Cette représentation prend souvent la forme
fiques, en particulier pour ce qui concerne leur validité. Il convient d’une cartographie des processus documentée dans le cadre du
d’éviter le plus souvent possible de s’appuyer sur des versions SME.
« papier » extraites de supports informatiques (site Internet, abonne-
ment en ligne, plates-formes informatiques diverses, vidéos, pla- Cette approche permet de prendre en compte plus efficacement
quettes, etc.). Il est largement préférable de maîtriser les différentes les opportunités et les risques environnementaux au sein d’autres
adresses électroniques permettant d’accéder à cette information en processus de management stratégiques et opérationnels de
ligne et de faire de ces adresses une « information documentée » au l’organisme, non encore intégrés au sein du SME (qualité, sécu-
R sens du référentiel ISO 14001 (par exemple sous la forme d’une liste
des sites Internet utiles).
rité, responsabilité sociétale, etc.).
Nota : lorsque l’organisme est amené à détenir, dans le cadre de ses activités, des Processus (définition norme ISO 14001) :
informations externes sensibles voire confidentielles qui appartiennent à ses clients ou
prestataires (plans, formules, propriété intellectuelle, etc.), tous les moyens permettant « Ensemble d’activités corrélées ou en interaction qui trans-
d’assurer leur protection et leur sauvegarde doivent être mis en œuvre. L’organisme a forme des données d’entrée en éléments de sortie ».
tout intérêt à se référer, sur ce point, aux exigences du référentiel ISO 9001 (chap. 8.5.3)
en matière de respect de la propriété du client. Nota : un processus peut être documenté ou non.
Processus
Sources (Activités)
Éléments Éléments
d’éléments Domaine Destinataires
d’entrée de sortie
d’entrée d’application
du SME
Processus Matière, Matière, Processus
amont énergie, énergie, aval
(Prestataires informations informations (Clients
internes ou (matériaux, (Produits, externes ou
externes, exigences, services, internes,
fournisseurs, ressources, décisions, autres PI,
autres PI) etc.) etc.) etc.)
UT
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gUQSR
Management environnemental et
maı̂trise opérationnelle des activités
par Alain PRATS
Ingénieur d’affaires et consultant
Direction des Services aux entreprises et de la Certification
INERIS
et Olivier DOLLADILLE
Ingénieur d’affaires et consultant
Direction des Services aux entreprises et de la Certification
INERIS
R
1. Rappel des exigences, définitions et concepts ........................ G 5 132 – 2
1.1 Analyse de la notion de maı̂trise d’une activité ................................ — 2
1.1.1 Maı̂trise opérationnelle d’une activité au sens large ............. — 2
1.1.2 Maı̂trise opérationnelle d’une activité au sens du référentiel
ISO 14001 ................................................................................. — 2
1.2 Norme ISO 14001 ............................................................................... — 2
1.2.1 Exigences de la norme ............................................................ — 2
1.2.2 Définitions et concept.............................................................. — 3
1.2.3 Interfaces entre analyse environnementale, situations
d’urgence, actions correctives et maı̂trise opérationnelle ..... — 4
1.2.4 Interfaces entre processus support et maı̂trise opérationnelle . — 4
1.3 Règlement européen EMAS ............................................................... — 4
1.4 Autres référentiels .............................................................................. — 4
2. Écarts souvent relevés entre pratiques et exigences de la norme — 4
3. Principales difficultés rencontrées pour répondre
aux exigences de la norme ............................................................ — 5
3.1 Identification des activités à maı̂triser .............................................. — 6
3.1.1 Identification des opérations « de routine » ayant ou pouvant
avoir des impacts environnementaux significatifs .................. — 6
3.1.2 Identification des opérations ponctuelles, périodiques
ou transitoires associées à des AES réels ou potentiels ....... — 7
3.1.3 Identification des opérations liées aux produits (ou services)
commercialisés et associées à des AES réels ou potentiels ... — 7
3.1.4 Résumé des opérations à prendre en compte ........................ — 7
3.2 Identification et analyse des MMR associées aux opérations concernées — 7
3.2.1 Maintien des performances des MMR relatives
aux opérations associées à des AES potentiels ..................... — 8
3.2.2 Amélioration des performances des MMR relatives
aux opérations associées à des AES réels ............................. — 8
3.2.3 Élaboration de modes opératoires .......................................... — 8
4. Maı̂trise des activités opérationnelles : exemples ................... — 8
4.1 Processus de réalisation .................................................................... — 10
4.1.1 Conception du produit ............................................................ — 10
4.1.2 Développement du produit ..................................................... — 10
4.1.3 Fabrication du produit ............................................................. — 10
4.1.4 Contrôle du produit ................................................................. — 10
4.1.5 Conditionnement du produit ................................................... — 10
4.2 Processus support .............................................................................. — 10
4.2.1 Achat ........................................................................................ — 10
4.2.2 Approvisionnement ................................................................. — 10
4.2.3 Services techniques ................................................................. — 11
4.2.4 Gestion de la chaı̂ne logistique (supply chain) ...................... — 11
4.2.5 Commercialisation ................................................................... — 12
5. Conclusions...................................................................................... — 12
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. G 5 132
p。イオエゥッョ@Z@ェ。ョカゥ・イ@RPQT
UU
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gUQSR
’objectif de cet article est d’éclairer les responsables des systèmes de mana-
L gement sur les exigences du référentiel ISO 14001 pour ce qui concerne la
maı̂trise opérationnelle des activités susceptibles de générer des impacts sur
l’environnement. Il appartient à ces responsables de veiller en permanence à
la cohérence de ces bonnes pratiques de management environnemental avec
celles qui pourraient découler de la mise en œuvre d’autres systèmes de mana-
gement tels que, par exemple, ceux qui concernent :
– la qualité (ISO 9001) ;
– la santé au travail (OHSAS 18001) ;
– la prévention des accidents majeurs (système de gestion de la sécurité – SGS) ;
– ou encore la responsabilité sociétale de l’entreprise (ISO 26000).
UV
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gUQSR
Chapitre 4
Exigences du système de management environnemental
4.2
Politique environnementale
4.3 4.4
Planification Mise en œuvre et fonctionnement
R
Aspects environnementaux et sensibilisation
exigences et autorité
4.4.5 4.4.6
4.5 Maîtrise de la documentation Maîtrise opérationnelle
Contrôle
4.4.7
Préparation et réponse aux
4.5.1 4.5.2 situations d'urgence
Surveillance et mesurage Évaluation de la conformité
4.6
Revue de direction
4.5.3
4.5.4
Non-conformité, action
Maîtrise des enregistrements
corrective et action préventive
4.5.5
Audit interne
Figure 1 – Rappel de la structure de la norme ISO 14001 et de la place du chapitre 4.4.6 relatif à la maı̂trise opérationnelle
« c) établissant, mettant en œuvre et tenant à jour les procédures (établissement dits « Seveso ») mais rien n’empêche les entreprises à
concernant les aspects environnementaux significatifs identifiés tendre vers ces critères de performance.
des biens et services utilisés par l’organisme, et en communiquant Les activités ainsi visées sont celles qui concourent directement
les procédures et exigences applicables aux fournisseurs, y com- ou de manière plus indirecte à la réalisation du produit ou du ser-
pris aux sous-traitants. » vice, en particulier :
– la recherche, le développement, la conception ;
Aspect environnemental significatif (AES) – Source ISO 14001 – les achats et les approvisionnements ;
– la production et le contrôle ;
« Élément des activités, produits ou services d’un organisme
– la maintenance ;
susceptible d’interactions avec l’environnement. »
– le conditionnement ;
« Note : un aspect environnemental significatif a ou peut avoir un impact environ-
nemental significatif. »
– la commercialisation et la vente ;
– la distribution ;
– le service après-vente.
1.2.2 Définitions et concept Ces activités peuvent, dans certains cas, être à l’origine d’impacts
Les activités ou tâches visées par le chapitre 4.4.6 sont donc celles environnementaux significatifs dont les effets peuvent être immédiats
qui sont associées aux aspects environnementaux significatifs préala- ou différés, directs ou indirects. Il convient dans tous les cas de pren-
blement identifiés par l’organisme lors de la réalisation de son ana- dre les dispositions nécessaires pour maı̂triser à un niveau acceptable
lyse environnementale (chapitre 4.3.1 de la norme ISO 14001, voir l’ar- ces risques d’effets négatifs sur l’environnement (cf. tableau 1).
ticle [G 5 004] des Techniques de l’Ingénieur). D’une manière plus Certaines des activités évoquées ci-dessus peuvent être des opé-
triviale, il s’agit d’identifier, puis de maı̂triser, par la mise en place de rations de routine, elles peuvent aussi être ponctuelles et occasion-
mesures de maı̂trise des risques (MMR) adaptées, les activités qui nelles (opérations de maintenance…) ou temporaires (chantiers,
« polluent » l’environnement (de manière chronique) ou qui « risquent projets). Leur niveau de maı̂trise doit, quoi qu’il en soit, être adapté
de le polluer » (de manière accidentelle). Dans cet article, le terme de aux risques environnementaux auxquels elles sont associées,
« mesure de maı̂trise du risque – (MMR) » n’est pas à considérer au même si ces risques sont parfois éphémères.
sens de l’arrêté du 29 mai 2005 relatif à l’évaluation et à la prise en Dans certains cas les organismes peuvent même accepter de lais-
compte de la probabilité d’occurrence, de la cinétique, de l’intensité ser fonctionner leur processus en mode dégradé (panne partielle,
des effets et de la gravité des conséquences des accidents potentiels défaillance d’un élément du process, etc.) sous réserve qu’une ana-
dans les études de dangers des installations classées soumises à lyse des risques ait été réalisée et que des moyens aient été mis en
autorisation. La norme ISO 14001 n’exige pas les mêmes critères de place pour maı̂triser ces risques à un niveau jugé acceptable dans
performance des MMR que ceux édictés par cet arrêté et l’arrêté du les limites du respects des prescriptions règlementaires nationales
10 mai 2000 modifié relatif à la prévention des accidents majeurs ou locales.
UW
R
UX
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gUQRP
Gilles FRIDERICH
R
par
Chargé de missions
Mission développement durable et solidaire de la ville de Metz
d’un organisme.
UY
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gUQRP
R
et des opportunités liés au contexte, recherche d’innovation… la
1. Revue de direction : revue de direction s’inscrit pleinement dans le processus d’amélio-
principes ration continue (figure 1).
Les référentiels de systèmes de management qualité
(ISO 9001:2015), environnement (ISO 14001:2015) et santé et
sécurité au travail (ISO 45001:2018) introduisent tous une logique
Quelques définitions d’amélioration continue représentée par le PDCA ou roue de
Deming (figure 1).
Revue : détermination de la pertinence, de l’adéquation ou de
l’efficacité d’un objet à atteindre des objectifs définis. Nota : William Edwards Deming (1900-1993), statisticien, professeur, auteur, conféren-
cier et consultant américain travailla sur l’amélioration de la production aux États-Unis
Nota : la revue peut également inclure la détermination de l’efficience. durant la Seconde Guerre mondiale. En 1950, son travail au Japon a permis de populari-
Direction : personne ou groupe de personnes qui oriente et ser le principe du PDCA. La roue de Deming, qui porte son nom, est une illustration de la
méthode de gestion de la qualité.
dirige un organisme au plus haut niveau.
Objet : entité, article, tout ce qui peut être perçu ou conçu
(exemple : produit, service, processus, personne, organisme, sys-
tème, ressource). 1.2 Pertinence, adéquation et efficacité
Nota : les objets peuvent être matériels (ex : un moteur…), immatériels (ex : un
plan…) ou imaginaires (ex : état futur de l’organisme). Selon les termes utilisés pour la revue de direction, la pertinence
Amélioration : activité menée pour améliorer les performances. correspond au degré de compatibilité du système de management
avec le fonctionnement de l’organisme (sa vision, ses valeurs, sa
Amélioration continue : activité récurrente menée pour amé-
culture, ses activités…). La mise en œuvre du système de manage-
liorer les performances.
ment de manière appropriée représente l’utilisation du terme « adé-
Nota : le processus de définition des objectifs et de recherches d’opportunités
d’amélioration est un processus permanent utilisant les constatations d’audit et les
quation ». L’efficacité (ou effectivité) fait un lien entre résultats et
conclusions d’audit, l’analyse des données, des revues de direction, ou d’autres objectifs et l’efficience entre moyens et résultats (efficacité à moin-
moyens, et qui mène généralement à des actions correctives ou préventives. dres ressources et optimisation).
Efficacité : niveau de réalisation des activités planifiées et
d’obtention des résultats escomptés.
Efficience : rapport entre le résultat et les ressources utilisées. P
Risque : effet de l’incertitude.
Revue de
Performance : résultat mesurable. direction PLAN :
planifier
Nota : les performances peuvent être liées à des résultats quantitatifs ou qualitatifs.
Processus : ensemble d’activités corrélées ou en interaction qui
utilise des éléments d’entrée pour produire un résultat escompté.
ACT : DO : D
Source : la norme NF EN ISO 9000:2015, systèmes de mana- A Systèmes de
améliorer réaliser
gement de la qualité – principes essentiels et vocabulaire. management
VP
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gUQRP
Au regard de ces principes, la revue de direction a pour objec- ISO 14001 Systèmes de management
tif de faire le point sur l’évaluation globale de la performance Environnement
version 2015 environnemental
ainsi que sur le niveau de maı̂trise des risques de l’organisme.
R
ISO 45001 Santé et sécurité Systèmes de management de la
version 2018 au travail santé et de la sécurité au travail
VQ
R
VR
Système de management environnemental site
(Réf. Internet 42442)
1– Normalisation
Sur www.techniques-ingenieur.fr
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VS
S
VT
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gTSPP
Stratégie environnementale
Définition, enjeux et outils
par Aurore MORONCINI
Licenciée en sciences chimiques et docteur en sciences économiques appliquées
Professeur des universités, UMons (Belgique)
Membre de l’Institut d’Énergétique, de l’Institut humanOrg et du Centre CREA (UMons)
S
2. Stratégie environnementale : définition .................................... — 3
3. La panoplie des stratégies environnementales......................... — 3
4. Éléments à prendre en compte .................................................... — 4
4.1 Enjeux environnementaux ................................................................. — 4
4.1.1 Parties prenantes ..................................................................... — 4
4.1.2 Activités de l’entreprise ........................................................... — 5
4.2 Caractéristiques intrinsèques de l’entreprise .................................... — 5
4.3 Degré de priorité environnementale ................................................. — 5
4.4 Choix de la stratégie environnementale ........................................... — 5
5. Outils ................................................................................................. — 5
5.1 Pour aider à définir la stratégie ......................................................... — 6
5.1.1 Analyse environnementale ...................................................... — 6
5.1.2 Analyse du cycle de vie ........................................................... — 6
5.1.3 Bilan Carbone .......................................................................... — 6
5.2 Pour mettre en œuvre la stratégie ..................................................... — 6
5.2.1 Système de management environnemental ........................... — 6
5.2.2 Audit environnemental ............................................................ — 7
5.2.3 Indicateurs de performance environnementale...................... — 7
5.3 Pour informer et rendre compte ........................................................ — 7
5.3.1 Label écologique ..................................................................... — 7
5.3.2 Reporting environnemental ..................................................... — 8
5.3.3 Information et communication environnementales ............... — 8
6. Erreurs à ne pas commettre.......................................................... — 8
6.1 Stratégie conditionnelle ..................................................................... — 8
6.2 Stratégie restreinte ............................................................................. — 8
6.3 Stratégie spéculative .......................................................................... — 9
7. Conclusion........................................................................................ — 9
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. G 4 300
VU
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gTSPP
VV
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gTSPP
Le développement d’une stratégie permettant de répondre aux Typologie des stratégies environnementales (inspirée de [10])
attentes de l’Europe, mais aussi de l’ensemble de ses parties pre-
nantes, représente aujourd’hui un impératif pour toute entreprise & La stratégie de non-conformité (du « ne rien faire » ou indif-
soucieuse de sa pérennité. La question sera donc moins de savoir férente) est la position minimaliste consistant, purement et sim-
si l’adoption d’une stratégie environnementale est pertinente pour plement, à nier ou à ignorer les pressions environnementales
une entreprise que de déterminer le type de stratégie écologique la externes résultant de l’activité de l’entreprise.
plus adaptée à ses caractéristiques propres. À l’instar de ce qui est & La stratégie de conformité (défensive, dépendante ou pas-
attendu dans le contexte plus large de l’intégration du concept de
sive) correspond à une prise de conscience minimale vis-à-vis
développement durable, c’est à cet aune de l’inflexion stratégique
de l’environnement et poursuit un niveau de performance envi-
que l’on pourra établir la réalité d’une politique d’entreprise orien-
ronnementale évitant les poursuites légales et la perte de parts
tée vers la protection de l’environnement naturel.
de marché.
& La stratégie écologique (sociale) est associée à une prise de
conscience de l’entreprise de sa responsabilité en matière de
2. Stratégie protection de l’environnement avec comme conséquence le
environnementale : dépassement des simples prescriptions légales qui lui sont
imposées.
définition & La stratégie soutenable (de leader, de niche ou proactive)
place la variable environnementale au même niveau de priorité
que les aspects d’ordre concurrentiel et permet de viser
La stratégie environnementale est l’ensemble des lignes direc- l’excellence dans tous les domaines (commercial et
trices définies par une entreprise afin, d’une part, de répondre environnemental).
aux pressions internes et/ou externes auxquelles elle est soumise
et/ou, d’autre part, d’anticiper l’évolution de l’environnement
concurrentiel, des réglementations et de la demande. Chaque catégorie de stratégies est associée à une position diffé-
rente de l’entreprise par rapport à la variable environnementale et à
VW
S
VX
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gTSPU
Audits de systèmes
de management : les fondamentaux
par Michel JONQUIÈRES
Vice-président
IAS (Institut international de l’audit social)
S
1.1 Quelques définitions................................................................................... — 2
1.2 Objectifs d’un audit de système de management.................................... — 3
2. Typologie des audits .................................................................................. — 3
2.1 Audit, évaluation, inspection, revue, diagnostic ...................................... — 3
2.2 Différents types d’audits............................................................................. — 4
3. Audits de systèmes de management ....................................................... — 4
3.1 Principes d’un audit de systèmes de management ................................. — 4
3.2 Mots de l’audit............................................................................................. — 5
4. Référentiels d’audits de systèmes de management ............................... — 5
5. Pratique de l’audit....................................................................................... — 7
5.1 Programme d’audit ..................................................................................... — 7
5.2 Déroulement d’un audit.............................................................................. — 8
5.3 Outils de l’audit ........................................................................................... — 8
6. Acteurs de l’audit........................................................................................ — 9
6.1 Acteurs ......................................................................................................... — 9
6.2 Attitudes et comportements ...................................................................... — 10
7. Difficultés rencontrées ............................................................................... — 11
8. Quelques éléments de prospective........................................................... — 11
8.1 Normes ISO et audit ................................................................................... — 11
8.2 Limites et perspectives d’évolution de l’audit
de systèmes de management .................................................................... — 12
9. Conclusion ................................................................................................... — 13
10. Glossaire ...................................................................................................... — 13
Pour en savoir plus .............................................................................................. Doc. G 4 305v2
VY
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gTSPU
S
1. Audit de système exemple management de la qualité, gestion financière ou mana-
gement environnemental ».
de management : définition Chacune des normes (ou référentiels) relatives aux systèmes de
management de la qualité (NF EN ISO 9001:2015), aux systèmes
de management environnemental (NF EN ISO 14001:2015 et règle-
1.1 Quelques définitions ment européen éco-audit), aux systèmes de management de la
santé et de la sécurité au travail (ILO-OSH 2001 et BS OHSAS
Une immersion dans le monde de l’audit des systèmes de
18001:2007, bientôt la norme ISO 45001) et d’autres normes de
management présuppose une parfaite connaissance et une par-
systèmes de management (telle que la norme NF ISO/CEI
faite maîtrise des termes « système », « management », « système
27001:2013 relative aux systèmes de management de la sécurité
de management » et « audit ».
de l’information ou NF ISO 19600:2014 relative aux systèmes de
Leur définition fait partie d’un grand nombre de séries de management de la compliance … par exemple) proposent ensuite
normes internationales (cf. § 4). leurs propres définitions de ce qu’est un système de management
Néanmoins, les normes NF EN ISO 9000:2015 – Systèmes de appliqué au domaine concerné.
management de la qualité – Principes essentiels et vocabulaire et Le tableau 1 illustre quelques-unes de ces définitions.
NF EN ISO 19011:2012 – Lignes directrices pour l’audit de sys-
tèmes de management les contiennent toutes, plus précisément Afin d’être exhaustif, précisons que la définition d’un système
dans leurs chapitres respectifs généralement intitulés « Termes et de management de la qualité comporte deux autres notes qui pré-
définitions ». cisent que :
– note 2 : « Les éléments du système de management com-
■ Selon le paragraphe 3.5.1 de la norme NF EN ISO 9000:2015, un
prennent la structure, les rôles et responsabilités, la planification,
système est un « ensemble d’éléments corrélés ou en interaction ».
le fonctionnement de l’organisme, les politiques, les pratiques, les
■ De son côté, le terme management est défini dans le para- règles, les convictions, les objectifs et les processus permettant
graphe 3.3.3 de cette même norme NF EN ISO 9000:2015 comme d’atteindre ces objectifs » ;
des « activités coordonnées pour orienter et diriger un orga- – note 3 : « Le périmètre d’un système de management peut
nisme ». comprendre l’ensemble de l’organisme, des fonctions ou des sec-
Deux notes annexées à ce paragraphe précisent que : tions spécifiques et identifiées de l’organisme, ou une ou plusieurs
fonctions dans un groupe d’organismes ».
– note 1 : « Le management peut inclure l’établissement de poli-
tiques et d’objectifs, et de processus pour atteindre ces objectifs ». De son côté, le référentiel OHSAS et, pour être plus précis, la
– note 2 : « En français, le terme « management » désigne par- norme britannique BS OHSAS 18001 de juillet 2007 comportent
fois des personnes, c’est-à-dire une personne ou un groupe de per- trois notes qui précisent que :
sonnes ayant les responsabilités et les pouvoirs nécessaires pour – note 1 : « Un système de management est un ensemble d’élé-
la conduite et la maîtrise d’un organisme. Lorsque le terme ments interdépendants utilisés pour établir une politique et des
« management » est utilisé dans ce sens, il convient toujours de objectifs ainsi que pour atteindre ces objectifs » ;
l’associer à une certaine forme de qualificatif pour éviter toute
– note 2 : « Un système de management comprend l’organisa-
forme de confusion avec le concept de « management » défini ci-
tion, les activités de planification (notamment l’évaluation des
dessus en tant qu’ensemble d’activités. Par exemple, l’expression
risques et la détermination des objectifs), les responsabilités, les
« le management doit … » est déconseillée alors que l’expression
« la direction doit … » est acceptable. Sinon, il convient pratiques, les procédures, les processus et les ressources » ;
d’employer d’autres termes pour exprimer le concept lorsqu’il se – note 3 : « Adapté de l’ISO 14001:2004, 3.8 ».
rapporte à des personnes, par exemple managers ou dirigeants. ».
■ Le paragraphe 3.13.1 de la norme NF EN ISO 9000:2015 définit
■ Dans cette même norme, le paragraphe 3.5.3 définit un système également le terme audit comme un « processus méthodique,
de management comme un « ensemble d’éléments corrélés ou en indépendant et documenté, permettant d’obtenir des preuves
interaction d’un organisme, utilisés pour établir des politiques, des objectives et de les évaluer de manière objective pour déterminer
objectifs et des processus de façon à atteindre lesdits objectifs ». dans quelle mesure les critères d’audit sont satisfaits ».
Une note 1 précise par ailleurs que « un système de manage- Cette définition est complétée par quatre notes que nous retrou-
ment peut traiter d’un seul ou de plusieurs domaines, par verons au chapitre suivant.
WP
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gTSPU
NF EN ISO 9000:2015 3.5.3 Système de management de la qualité : « ensemble d’éléments corrélés ou en inte-
raction d’un organisme, utilisés pour établir des politiques, des objectifs et des pro-
cessus de façon à atteindre lesdits objectifs ».
ILO-OSH 2001 Glossaire Système de gestion de la sécurité et de la santé au travail : « ensemble d’éléments
liés ou interdépendants destinés à établir une politique et des objectifs de sécurité
et de santé au travail, et à réaliser ces objectifs ».
OHSAS 18001:2007 3.13 Système de management de la SST (santé et sécurité au travail) : « partie du sys-
tème de management général d’un organisme utilisée pour élaborer et mettre en
œuvre sa politique SST et gérer les risques pour la SST ».
S
1.2 Objectifs d’un audit de système ■ De son côté l’évaluation, plus précisément l’évaluation de la
conformité, est définie, dans le paragraphe 2.1 de la norme NF EN
de management ISO/CEI 17000:2005 – comme la « démonstration que des exi-
gences spécifiées relatives à un produit, processus, système, per-
Plusieurs objectifs peuvent être associés à un audit de système sonne ou organisme sont respectées ».
de management, que ce système de management soit simple
(système de management de la qualité [SMQ], système de mana- Deux notes complètent cette définition :
gement environnemental [SME]) ou intégré (du type qualité, – note 1 : « Le domaine de l’évaluation de la conformité com-
hygiène et sécurité au travail, environnement [SMQHSE]) : prend des activités définies ailleurs dans la présente norme inter-
– tout d’abord, déterminer la conformité du système de manage- nationale telles que les essais, l’inspection et la certification, de
ment par rapport aux exigences d’un référentiel prédéterminé ; même que l’accréditation des organismes d’évaluation de la
– déterminer la capacité d’un système de management existant à conformité » ;
satisfaire les objectifs prévus, et renseigner la direction sur l’état – note 2 : « L’expression « objet de l’évaluation de la confor-
du système de management ; mité » ou « objet » est utilisée dans la présente norme internatio-
nale pour désigner le matériau, le produit, l’installation, le
– permettre l’amélioration du système de management ;
processus, le système, la personne ou l’organisme particulier
– permettre la reconnaissance du système de management, par auquel l’évaluation de la conformité est appliquée. Le service est
exemple en vue de sa certification (seconde ou tierce partie) ; couvert par la définition de produit ».
– mais aussi permettre à l’organisme d’harmoniser sa communi-
cation auprès de ses partenaires industriels ou financiers sur les ■ L’inspection est, selon le paragraphe 4.3 de la norme NF EN ISO/
risques encourus et sur les performances (par exemple dans le cas CEI 17000:2005, un « examen de la conception d’un produit, d’un
d’un reporting financier périodique) ; processus ou d’une installation et de détermination de leur
–… conformité à des exigences spécifiques ou, sur la base d’un juge-
ment professionnel, à des exigences générales ».
Une note complète cette définition : « l’inspection d’un proces-
sus peut comprendre l’inspection du personnel, des installations,
2. Typologie des audits de la technologie et de la méthodologie ».
■ Une revue est, selon le paragraphe 5.1 de cette même norme NF
2.1 Audit, évaluation, inspection, revue, EN ISO/CEI 17000:2005, une « vérification de la pertinence, de
diagnostic l’adéquation et de l’efficacité des activités de sélection et de déter-
mination et de leurs résultats en ce qui concerne la satisfaction,
par un objet de l’évaluation de la conformité, d’exigences spéci-
Très souvent une confusion est faite entre ces différents termes.
fiées ».
■ Outre la définition proposée au paragraphe 3.13.1 de la norme
■ Enfin, un diagnostic est, selon le fascicule de documentation
NF EN ISO 9000:2015 (cf. § 1.1), la norme NF EN ISO/CEI
Afnor FD X50-170:1992 (retiré de la collection), une « description et
17020:2012 propose, dans son paragraphe 4.4, la définition sui-
analyse de l’état d’un organisme, d’un de ses secteurs ou d’une de
vante du terme audit : « processus systématique, indépendant et ses activités, en matière de qualité, réalisé à sa demande et à son
documenté, permettant d’obtenir des enregistrements, des bénéfice, en vue d’identifier ses points forts et ses insuffisances, et
énoncés de faits ou d’autres informations pertinentes, et de les de proposer des actions d’amélioration en tenant compte de son
évaluer de manière objective pour déterminer dans quelle contexte technique, économique et humain ».
mesure les exigences spécifiées sont respectées ». Une note
précise que « alors que le terme « audit » s’applique aux sys- La lecture de ces différentes définitions illustre bien les difficul-
tèmes de management, « évaluation » s’applique aux orga- tés de compréhension de ces termes.
nismes d’évaluation de la conformité et s’utilise aussi d’une Le tableau 2 illustre par des exemples les définitions des diffé-
façon plus générale ». rents termes proposés.
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Audits de systèmes
de management : la mise en œuvre
par Michel JONQUIÈRES
Vice-président
Institut international de l’audit social (IAS)
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1. Audit, rappel de quelques définitions....................................................... G 5 135v2 - 2
1.1 Audit et normes de systèmes de management........................................ — 2
1.2 Rappel de quelques définitions ................................................................. — 2
2. Temps forts du déroulement d’un audit................................................... — 3
3. Avant audit .................................................................................................. — 3
3.1 Déclenchement de l’audit........................................................................... — 3
3.1.1 Définition des objectifs, du but et des critères............................... — 3
3.1.2 Détermination des méthodes d’audit ............................................. — 3
3.1.3 Sélection de l’équipe d’audit ........................................................... — 4
3.1.4 Établissement d’un premier contact avec l’audité......................... — 4
3.1.5 Détermination de la faisabilité de l’audit........................................ — 4
3.2 Préparation des activités d’audit ............................................................... — 4
3.2.1 Préparation du plan d’audit ............................................................. — 4
3.2.2 Répartition des tâches au sein de l’équipe d’audit ........................ — 5
3.2.3 Mise au point des documents de travail ........................................ — 5
4. Audit............................................................................................................. — 6
4.1 Réunion d’ouverture ................................................................................... — 6
4.2 Audit (proprement dit)................................................................................ — 6
4.3 Réunion de synthèse .................................................................................. — 7
4.3.1 Formulation d’un écart..................................................................... — 7
4.3.2 Qualification d’un écart.................................................................... — 7
4.4 Réunion de clôture...................................................................................... — 8
5. Après audit .................................................................................................. — 8
5.1 Préparation et diffusion du rapport d’audit .............................................. — 8
5.2 Clôture de l’audit......................................................................................... — 9
5.3 Réalisation du suivi d’audit ........................................................................ — 9
6. Quelques mots sur les auditeurs et les audités....................................... — 10
6.1 Auditeurs ..................................................................................................... — 10
6.2 Audités ......................................................................................................... — 10
7. Conclusion ................................................................................................... — 12
8. Glossaire ...................................................................................................... — 12
Pour en savoir plus .............................................................................................. Doc. G 5 135v2
’audit fait indéniablement partie des temps forts de la vie de tout système
L de management.
Qu’il soit réalisé en interne (audit dit « de simple » ou « de première partie »),
chez un fournisseur par exemple (audit dit « de seconde partie ») ou par un
tiers indépendant en vue d’une certification (audit dit « de tierce partie »),
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥャャ・エ@RPQV
WS
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gUQSU
1. Audit, rappel de quelques au secteur – Exigences pour les organismes de fourniture de pro-
duits et service ;
définitions – ISO 22000:2005 – Systèmes de management de la sécurité des
denrées alimentaires – Exigences pour tout organisme appartenant
à la chaîne alimentaire ;
– ISO/TS 16949:2009 – Systèmes de management de la qualité –
1.1 Audit et normes de systèmes Exigences particulières pour l’application de la norme
de management ISO 9001:2000 pour la production de série et de pièces de
rechange dans l’industrie automobile ;
La mise en place initiale et le maintien en conditions opération- – et d’autres normes…
nelles optimales de tout système de management nécessitent la comportent des exigences relatives à l’audit interne du système
réalisation d’audits. de management concerné.
Toutes les normes de systèmes de management :
– ISO 9001:2015 – Systèmes de management de la qualité –
Exigences ; 1.2 Rappel de quelques définitions
– ISO 14001:2015 – Systèmes de management environnemental –
L’audit d’un système de management peut être défini, en pla-
Exigences et lignes directrices pour son utilisation ;
giant et en mélangeant quelques définitions incluses dans les
– BS OHSAS 18001:2007 – Systèmes de management de la santé normes ci-dessus listées (notamment le paragraphe 3.4.1 de la
et de la sécurité au travail – Exigences ; norme ISO 14001:2015 relative aux systèmes de management
– ILO-OSH 2001 – Principes directeurs concernant les systèmes environnemental), comme « un processus systématique, indépen-
de gestion de la sécurité et de la santé au travail ; dant et documenté en vue d’obtenir et d’évaluer des preuves
– ISO/CEI 27001:2013 – Technologies de l’information – Tech- d’audit de manière objective en vue de déterminer dans quelles
niques de sécurité – Systèmes de gestion de la sécurité de mesures les critères d’audit du système de management […] sont
l’information – Exigences ; respectés ».
– ISO 28001:2007 – Systèmes de management de la sûreté pour En ce qui concerne les audits internes, le paragraphe 8.3.3 du
la chaîne d’approvisionnement – Meilleures pratiques pour la mise projet de norme ISO/F DIS 9004:2009 précisait que « les audits
en application de la sûreté de la chaîne d’approvisionnement – internes constituent un outil efficace pour déterminer les niveaux
Exigences et guidages ; de conformité du système de management de l’organisme par
– ISO 29001:2010 – Industries du pétrole, de la pétrochimie et du rapport à des critères donnés et fournissent des informations pré-
gaz naturel – Systèmes de management de la qualité spécifiques cieuses permettant de comprendre et d’analyser les performances
WT
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gUQSU
du déroulement d’un audit – fournir des informations sur l’état d’un système de manage-
ment ou sur la capacité d’un site/activité/organisme à maîtriser un
risque donné ;
Trois temps forts rythment le déroulement d’un audit de sys- – déterminer la capacité du système de management mis en
tème de management environnemental : œuvre pour atteindre les objectifs prévus et le niveau de perfor-
– l’avant audit ; mance affiché ;
– l’audit proprement dit ; – déterminer la conformité partielle d’un système de manage-
– l’après audit. ment en regard des exigences du référentiel d’audit choisi (par
exemple : un processus, une activité, une procédure…) ;
Selon le paragraphe 6.1 de la norme ISO 19011:2012, les activi- – déterminer la conformité complète d’un système de manage-
tés d’audit se décomposent en six séquences (figure 1). ment en regard des exigences du référentiel d’audit choisi ;
– s’assurer de la correcte mise en application de principes ou
d’éléments de politique d’un système de management ;
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Audit environnemental
de conformité réglementaire
par Raphaël GOSSET
AECOM
et Michel MACCABE
AECOM
S
1.1 Renforcement de la réglementation environnementale.................... — 3
1.2 Difficulté de la veille réglementaire ................................................... — 3
1.3 Contexte normatif............................................................................... — 4
1.4 Particularités des sociétés internationales ........................................ — 4
2. Définitions et objectifs.................................................................. — 4
2.1 Définitions .......................................................................................... — 4
2.2 Normes ............................................................................................... — 5
2.3 Intérêts et enjeux de l’audit environnemental de conformité
réglementaire ..................................................................................... — 5
2.4 Différents types d’audits et de diagnostics environnementaux ....... — 6
2.5 Internalisation et externalisation de la fonction d’audit ................... — 6
2.6 Complémentarité entre audits environnement et audits santé-
sécurité ............................................................................................... — 7
3. Déroulement .................................................................................... — 7
3.1 Étapes de l’audit ................................................................................. — 7
3.2 Suivi de la correction des écarts identifiés ....................................... — 11
3.3 Audit de conformité réglementaire et PME ....................................... — 11
3.4 Programmes d’audit ........................................................................... — 12
4. Méthodologie ................................................................................... — 12
4.1 Reconnaissance et identification des non-conformités .................... — 12
4.2 Techniques d’entretien ....................................................................... — 12
4.3 Techniques de prise de note .............................................................. — 13
4.4 Principes d’échantillonnage ............................................................... — 13
4.5 Analyse des causes et recommandations ......................................... — 13
4.6 Rédaction du rapport.......................................................................... — 14
5. Outils ................................................................................................. — 14
5.1 Questionnaires de pré-audit .............................................................. — 14
5.2 Protocoles d’audit .............................................................................. — 14
5.3 Systèmes de classement et de notation ............................................ — 14
5.4 Synthèse ............................................................................................. — 15
6. Limites............................................................................................... — 15
6.1 Temps accordé à l’audit ..................................................................... — 15
6.2 Différences entre l’audit de conformité, l’avis juridique
et le contrôle technique...................................................................... — 16
6.3 Choix des prestataires et des auditeurs ............................................ — 17
7. Conclusions...................................................................................... — 17
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. G 4 400
WW
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gTTPP
S
dans le détail et illustrés par des exemples : planification, déroulement et
agenda, techniques d’entretien, de revue de documents et de prise de note,
rédaction des constats et du rapport, suivi des écarts identifiés, classement et
notation, gestion d’un programme d’audit.
En conclusion, seront définies les limites de l’audit environnemental de
conformité réglementaire, en le distinguant de l’avis juridique. Les problémati-
ques du choix du prestataire et du temps accordé à l’audit seront également
abordés.
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gTTPP
S
les diverses conventions concernant les pollutions maritimes, dont
la convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982. Aux États-Unis également, et ce depuis les années 1970, des
réglementations ont été mises en place afin de responsabiliser les
Les entreprises, du fait de la nature de leurs activités, sont parti- entreprises vis-à-vis de leurs impacts environnementaux : Clean Air
culièrement visées par ce phénomène. En Europe, la législation a Act de 1970, Clean Water Act de 1972, Resource and Conservation
établi des règles permettant de prévenir la pollution et de réparer Recovery Act de 1976. En 1980 a été voté le Comprehensive Envi-
les dommages causés à l’environnement par les entreprises, ronmental Response, Compensation, and Liability Act ou CERCLA,
notamment par le biais du principe de précaution et celui du encore appelé « Superfund ». Ce texte a institué un fond de réserve
pollueur-payeur, inscrits dans le traité de l’Union européenne. Elle pour le traitement des sites pollués en cas d’insolvabilité des res-
contient également des mesures visant à promouvoir le développe- ponsables. Il prévoit également que le gouvernement puisse se
ment d’activités industrielles respectueuses de l’environnement. retourner contre les auteurs de la pollution dans le cadre d’une res-
Ces grands principes sont repris dans les réglementations nationa- ponsabilité objective, rétroactive et solidaire. Le budget du pro-
les des pays membres de l’Union européenne (voir encadré 1 gramme Superfund a été en moyenne d’environ 1,5 milliards de
concernant par exemple les quatre grands principes de la régle- dollars par an entre 1993 et 2005.
mentation française).
En parallèle, les actions de groupe (ou class action), nées aux
États-Unis dans les années trente, se sont développées dans le
Encadré 1 – Les grands principes de la réglementation domaine de l’environnement. Une action de groupe, aussi appelé
environnementale française « recours collectif », est une action en justice qui permet à un
Extrait de l’article L. 110-1 du code de l’environnement – quatre grand nombre de personnes de faire reconnaı̂tre leurs droits et
principes : d’obtenir une indemnisation morale ou financière, auprès d’une
1. Le principe de précaution, selon lequel l’absence de certitu- personne tierce ou d’une institution. Ainsi, en 2002, 950 fermiers
des, compte tenu des connaissances scientifiques et techni- du Canada ont tenté, sans succès, d’intenter un recours collectif
ques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures contre les sociétés Monsanto et Aventis Cropscience, afin d’être
effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dédommagés pour les pertes causées par la contamination de leur
dommages graves et irréversibles à l’environnement à un colza par une variété transgénique. Pour le moment, une telle pro-
coût économiquement acceptable. cédure n’est pas prévue en France, où il est nécessaire de se
2. Le principe d’action préventive et de correction, par priorité regrouper en association pour que celle-ci puisse intenter des
à la source, des atteintes à l’environnement, en utilisant les actions. Toutefois, après un projet de réforme en 2005 [3] et la
meilleures techniques disponibles à un coût économiquement mise en place de groupes de travail, le projet a été repoussé au pre-
acceptable. mier semestre 2009, alors que la Commission européenne travaille
3. Le principe pollueur-payeur, selon lequel les frais résultant également sur le projet.
des mesures de prévention, de réduction de la pollution et de Dans les pays émergents (Inde, Chine, Brésil…), l’apparition et le
lutte contre celle-ci doivent être supportés par le pollueur. renforcement des réglementations environnementales se font à des
4. Le principe de participation, selon lequel chacun a accès aux rythmes variés, fonctions de la qualité institutionnelle du pays, de
informations relatives à l’environnement, y compris celles rela- son ouverture commerciale, des émissions industrielles de pol-
tives aux substances et activités dangereuses, et le public est luants et des préférences des consommateurs locaux par rapport à
associé au processus d’élaboration des projets ayant une inci- la qualité de l’environnement. Néanmoins, la pression du public
dence importante sur l’environnement ou l’aménagement du international, la dépendance de ces pays vis-à-vis des consomma-
territoire. teurs étrangers, et leur présence dans les grandes instances inter-
nationales telles que l’Organisation des Nations unies (ONU), pous-
Ainsi, la directive 2004/35/CE du Parlement européen et du sent globalement à une meilleure prise en compte de
Conseil du 21 avril 2004, sur la responsabilité environnementale l’environnement dans ces pays.
établit un cadre de responsabilité environnementale fondé sur le
principe du « pollueur-payeur », en vue de prévenir et de réparer
les dommages environnementaux. Selon les termes de cette direc- 1.2 Difficulté de la veille réglementaire
tive, les exploitants d’activités professionnelles potentiellement Dans ce contexte, la connaissance et surtout le suivi de l’évolu-
dangereuses telles que les activités agricoles, industrielles ou de tion de la réglementation environnementale deviennent un travail
gestion des déchets peuvent être tenu pour responsable d’un dom- à part entière pour les entreprises, qui n’ont pas toujours les res-
mage même s’ils n’ont commis aucune faute. sources humaines et financières pour y parvenir. Grâce à Internet,
En France, la loi sur les nouvelles régulations économiques l’accès à la réglementation est facilité (site Legifrance en France,
(NRE) du 15 mai 2001 se place dans cette logique et fixe l’obligation site Aida de l’Ineris sur les réglementations environnementales du
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gTTPP
domaine industriel, site eur-Lex pour la réglementation de l’Union – une plus grande couverture médiatique et publicitaire, et donc
européenne). Des solutions payantes sont également proposées un risque d’atteinte à l’image plus important, notamment auprès
par différentes sociétés afin de faciliter ce travail grâce à une sélec- du grand public ;
tion et une pré-analyse des textes pouvant avoir un intérêt pour – une plus grande capacité financière, et donc une cible plus
l’entreprise. Malgré cela, ce travail de suivi reste fastidieux, en par- facile pour les amendes et les taxes environnementales.
ticulier dans les petites et moyennes entreprises, au vu du grand
nombre de textes réglementaires nouveaux sortant chaque année. Cette exposition accrue engendre de plus grands besoins de
contrôles des filiales et des sites industriels. Ceci s’est traduit par
Dès lors, il peut se créer un écart entre les connaissances inter- la mise en place de standards ou de règles internes en matière
nes en matière de réglementation, la réalité des obligations régle- d’environnement (gestion des déchets, stockage des produits chi-
mentaires, et les pratiques de l’entreprise. Cet écart, ou la mécon- miques, etc.) mais aussi, dans certains cas, par la mise en place
naissance de cet écart, peuvent conduire à des erreurs dans la de programme d’audits environnementaux, afin de vérifier le res-
bonne gestion de l’entreprise (par exemple : investissements dans pect des réglementations nationales et locales, et des règles inter-
des équipements non conformes), à des amendes, des plaintes, ou nes du groupe. C’est de ce type de programme d’audit dont il est
bien encore à des incidents. plus particulièrement question dans ce dossier.
Une étude des données fournies par les 500 plus grosses entre-
prises cotées sur les Bourses américaines (« Standard & Poor’s
1.3 Contexte normatif 500 ») entre 1998 et 2003 a montré qu’un nombre croissant de ces
entreprises avaient mis en place un programme d’audit de confor-
S
Les premières normes relatives aux systèmes de management,
mité environnementale [4]. Les entreprises américaines sont d’ail-
créées initialement dans le domaine de la qualité, ont vu le jour à
leurs incitées à utiliser le système d’audits internes par les régle-
la fin des années 1970, puis se sont développées dans les années
mentations fédérales et locales.
1980 avec, en 1987, la publication de la norme ISO 9001. À partir
de la fin des années 1980, plusieurs normes nationales en environ- Ainsi, la politique de l’EPA (U.S. Environmental Protection Agency :
nement ont fait leur apparition, comme la norme BS-7750 en agence gouvernementale américaine en charge de l’environnement
Angleterre, les normes X30-200 et EMAS (Eco-Management and dont le site Internet est http://www.epa.gov/ – cf. [Doc. G 4 400]) pré-
Audit Scheme) en France, et la norme NSF-110 aux États-Unis. Afin voit une exemption de certaines amendes pour les sociétés ayant
d’éviter que ces normes puissent constituer des barrières non tari- découvert et corrigé des non-conformités réglementaires, au travers
faires, l’ISO a eu le mandat d’élaborer une norme internationale d’un programme d’audit interne, et qui en aurait fait part aux auto-
pour les systèmes de management environnemental (SME). Cela a rités (Incentives for Self-Policing : Discovery, Disclosure, Correction
conduit à la publication de norme ISO 14001 en 1996. Un nombre and Prevention of Violations du 11 avril 2000).
croissant d’entreprise et d’organisations se sont depuis engagées Il n’est donc pas étonnant que le principe d’audit environnemental
dans une démarche de certification. Ainsi, entre 2000 et 2006, le de conformité réglementaire ait été initié dans les grandes entrepri-
nombre de sites certifiés ISO 14001 en France est passé de 700 à ses internationales, notamment les grandes entreprises américaines.
plus de 3 000. Une part non négligeable des entreprises françaises appartiennent
Les différentes normes pour la mise en œuvre de SME au moins en partie à des groupes anglo-saxons. Ainsi, en juin 2008,
(ISO 14001, EMAS, etc.), et leurs pendants en matière de sécurité on recensait sur le territoire français 3 600 entreprises américaines,
(OHSAS 18001, ILO OSH, référentiel DuPont de Nemours, etc.) employant 600 000 salariés. Ces entreprises vont avoir une approche
contiennent des sections concernant l’auto-évaluation et les audits anglo-saxonne de la problématique environnementale, basée sur
internes, qui sont considérés comme des éléments majeurs des une gestion proactive des risques (encadré 2) (objectif zéro non-
systèmes de management. conformité, crainte des responsabilités environnementales, respect
des règles Sarbanes-Oxley de transparence des résultats financiers,
La principale norme dans ce domaine, la norme ISO 14001, com- etc.), et avoir recours plus fréquemment à l’audit.
prend en particulier une obligation d’évaluation de la conformité
du site par rapport à la réglementation. Cette obligation a d’ailleurs
Encadré 2 – Gestion proactive des risques
été renforcée lors de la dernière mise à jour de la norme en 2004. À
cette occasion, l’évaluation périodique de conformité a été différen- Le principe de la gestion proactive des risques est de minimi-
tiée du précédent paragraphe 4.5.1 « Surveillance et mesurage », ser la possibilité que des incidents se produisent, par opposi-
avec la création d’un nouveau paragraphe 4.5.2 « Évaluation de la tion à l’approche réactive, qui est d’attendre que les problèmes
conformité ». Cette modification a amélioré la lisibilité de la précé- se présentent avant d’y répondre.
dente norme et mis l’accent sur l’évaluation de conformité dans le La gestion proactive des risques commence donc par une iden-
cadre de la surveillance, exercice souvent confondu avec la veille tification des risques, leur analyse et leur surveillance, dans le
réglementaire. but de mieux les contrôler.
Elle est appliquée dans le domaine de l’environnement et de la
sécurité, mais également dans ceux de la médecine, de la sécu-
1.4 Particularités des sociétés rité informatique, de l’aviation, de la finance, des assurances,
internationales et de manière générale dans les domaines où les prises de ris-
ques sont importantes.
Le phénomène de renforcement de la réglementation autour des
entreprises s’est fait parallèlement à une augmentation de l’intérêt
du public pour ce sujet, et donc à une plus grande exposition des
sociétés à la critique et au risque d’atteinte à l’image. 2. Définitions et objectifs
Les sociétés internationales sont particulièrement exposées à ces
risques, et ce pour plusieurs raisons :
2.1 Définitions
– des implantations dans des pays différents, soumises à des
réglementations environnementales différentes, avec de possibles La norme ISO 9000 définit le processus d’audit comme un « pro-
différences de cultures entre les sites ou les divisions du groupe ; cessus méthodique, indépendant et documenté permettant d’obte-
– des sites parfois implantés dans des pays où la réglementation nir des preuves d’audit et de les évaluer de manière objective pour
environnementale est faible ou inexistante, avec des risques de déterminer dans quelle mesure les critères d’audit sont satisfaits »
dérives ; (encadré 3).
XP
Système de management environnemental site
(Réf. Internet 42442)
1– Normalisation
3– Outils
T
4– Système de management environnemental et Réf. Internet page
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
XQ
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1.4 Principes et finalités des systèmes de management intégrés .......... — 6
1.5 Points de convergence et différences ................................................ — 7
1.6 Approche par les risques ................................................................... — 8
2. Mise en place d’un système de management intégré.............. — 9
2.1 Étapes et modalités d’intégration ...................................................... — 10
2.2 Compréhension de l’organisme et de son contexte ......................... — 10
2.3 Identification des parties intéressées et de leurs facteurs
d’influence .......................................................................................... — 11
2.4 Analyses des risques opérationnels .................................................. — 11
2.5 Approche processus et amélioration continue ................................. — 12
2.6 Freins et facteurs clés de succès d’une démarche d’intégration ...... — 14
3. Exemple et retours d’expérience ................................................. — 15
3.1 Éléments de contexte ......................................................................... — 15
3.2 Phase préparatoire ............................................................................. — 15
3.3 Planning de la démarche ................................................................... — 16
3.4 Méthodologies utilisées dans le cadre de la démarche .................... — 16
3.4.1 Identification des parties intéressées et de leur facteur
d’influence ............................................................................... — 16
3.4.2 Analyse des forces/faiblesses, opportunités/menaces ........... — 16
3.4.3 Identification, description et déploiement des processus ..... — 16
3.4.4 Liens entre les méthodologies ................................................ — 21
3.5 Point sur la communication interne .................................................. — 21
3.6 Audits internes QSE et revue de direction ........................................ — 21
3.7 Risques, freins, difficultés .................................................................. — 21
3.8 Perspectives........................................................................................ — 23
4. Conclusion........................................................................................ — 23
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. G 5 184
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Mais au-delà de l’aspect purement normatif, le rapprochement de diverses
disciplines QSE-énergie-DD est un exercice complexe, et, comme tout projet,
leur intégration requiert une stratégie, un schéma organisationnel, des outils
et méthodes.
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Note 3 à l’article : toute conséquence peut déclencher des effets en cascade et cumulatifs. politiques structurées de prévention des risques professionnels ont
Vraisemblance : possibilité que quelque chose se produise. été déployées pour mieux prendre en compte la santé et la sécurité
Note 1 à l’article : dans la terminologie du management du risque, le mot « vraisem-
au travail au sein des organismes.
blance » est utilisé pour indiquer la possibilité que quelque chose se produise, que cette Les premières normes, spécifiques et plutôt cloisonnées, qui ont
possibilité soit définie, mesurée ou déterminée de façon objective ou subjective, qualita-
tive ou quantitative, et qu’elle soit décrite au moyen de termes généraux ou mathémati-
résulté de ces trois composantes n’ont pas facilité au départ la
ques (telles une probabilité ou une fréquence sur une période donnée). cohérence et l’intégration d’un système de management global.
Note 2 à l’article : le terme anglais « likelihood » (vraisemblance) n’a pas d’équivalent La plupart des organismes ont mis en place des systèmes de
direct dans certaines langues et c’est souvent l’équivalent du terme « probability » (pro- management qualité et/ou environnement et/ou sécurité qui sont à
babilité) qui est utilisé à la place. En anglais, cependant, le terme « probability » (probabi- des niveaux de maturité différents. Tout l’enjeu de l’intégration des
lité) est souvent limité à son interprétation mathématique. Par conséquent, dans la termi-
nologie du management du risque, le terme « vraisemblance » est utilisé avec l’intention
systèmes existants vers un système de management global repose
qu’il fasse l’objet d’une interprétation aussi large que celle dont bénéficie le terme « pro- sur la volonté et l’implication de la direction et de sa stratégie en
bability » (probabilité) dans de nombreuses langues autres que l’anglais. phase avec la politique et les objectifs.
Moyen de maı̂trise : action qui maintient et/ou modifie un risque. Aujourd’hui, les systèmes de management intégré ont tendance à
Note 1 à l’article : un moyen de maı̂trise du risque inclut, sans toutefois s’y limiter, de plus en plus se développer. Quand le système de management
n’importe quels processus, politique, dispositif, pratique ou autres conditions et/ou intègre des domaines tels que la qualité, la sécurité, l’environnement,
actions qui maintiennent et/ou modifient un risque.
l’énergie, le développement durable en passant par la responsabilité
Note 2 à l’article : un moyen de maı̂trise du risque n’aboutit pas toujours nécessaire- sociétale des entreprises ou des organisations (RSE et RSO)…, il per-
ment à la modification voulue ou supposée. met à l’organisme qui le déploie de mettre en place une politique
Source : ISO 31000:2018 – Management du risque – Lignes durable, des objectifs pertinents en prenant en compte toutes les par-
directrices ties prenantes.
Opportunité : caractère de ce qui est opportun dans son sens D’application volontaire, les normes ISO font l’objet d’évolutions
premier. Dans un second sens, c’est une occasion ou circonstance et de modifications régulières.
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favorable (influence de l’anglais opportunity), on parle de « saisir Comme précisé en introduction, l’article aborde les référentiels
une opportunité ». suivants :
Source : http://wiktionary.org
« Intégrer » est une action qui consiste à faire absorber une chose Référentiel Domaine Intitulé
ou à l’associer à d’autres éléments dans le but final d’avoir un résul-
tat homogène, et dont l’assimilation serait complète et définitive. ISO 9001 version Systèmes de management
Avec comme synonymes : entrer, incorporer, insérer, réunir. Qualité
2015 de la qualité
Source : http://linternaute.fr
Le terme « intégration » revêt plusieurs significations selon les ISO 14001 Systèmes de management
Environnement
domaines dans lequel il est utilisé (en économie, en philosophie version 2015 environnemental
ou en mathématiques, etc.). Pour le définir de manière simple, on
peut dire que l’intégration suppose la coordination et la planifica- Systèmes de management
ISO 45001 Santé et sécurité
tion d’éléments d’un ensemble pour former un tout. de la santé et de la sécurité
version 2018 au travail
au travail
Si l’on additionne les définitions des trois mots « système », ISO 50001 Systèmes de management
Énergie
« management » et « intégré », on obtient pratiquement une tri- version 2018 de l’énergie
ple répétition du sens. Cette redondance volontaire permet sim-
plement d’affirmer l’approche globale et cohérente du système ISO 26000 Développement Lignes directrices relatives à
de management intégré. version 2010 durable la responsabilité sociétale
1.2 Évolution du management Par leurs dernières versions, les normes qualité (ISO 9001:2015),
environnement (ISO 14001:2015), santé et sécurité au travail
et développement normatif (ISO 45001:2018) et énergie (ISO 50001:2018) sont construites
Les organismes revoient sans cesse leur organisation et leurs autour d’une structure commune (figure 1, encadré 1).
pratiques managériales. La tradition orale a fait place à la traçabilité
et à la formalisation pour faire face aux évolutions de contexte.
Pour accompagner ces transformations, des référentiels de sys- Encadré 1 – Structure HLS
tème de management ont été élaborés dans certains domaines. La structure HLS (High Level Structure) propose un cadre com-
Des outils et méthodes viennent apporter un appui et une contribu- mun pour les normes relatives aux systèmes de management.
tion au management et aux pratiques opérationnelles. Elle définit également des termes, des notions et des chapitres
L’approche qualité a débuté par la recherche de maı̂trise et communs. Certaines sont déjà alignées sur la HLS, comme
d’amélioration continue des processus de réalisation, axés essen- l’ISO 9001:2015 (management de la qualité), l’ISO 14001:2015
tiellement sur le produit, et répondant aux exigences des clients. (management de l’environnement), l’ISO 45001:2018 (manage-
Le développement de la réglementation environnementale et les ment de la santé et de la sécurité au travail) et l’ISO 50001
attentes de plus en plus fortes des citoyens en matière de protec- (management de l’énergie).
tion de l’environnement ont conduit les organismes à prendre en La structure repose sur 10 articles. Les trois premiers articles
compte les aspects et impacts environnementaux de leurs produits sont généraux et n’imposent pas d’exigences. Les autres arti-
et activités afin de les maı̂triser. cles s’articulent autour du principe du PDCA (plan, do, check,
act – planifier, réaliser, vérifier, améliorer).
Les accidents industriels majeurs, les accidents du travail, les Les principaux objectifs de cette structure sont de renforcer la
maladies professionnelles, pouvant impacter de manière dramatique compatibilité des normes, de proposer un ensemble d’exigen-
les salariés, les sous-traitants, les riverains et la santé financière des ces cohérentes et de faciliter l’intégration des systèmes de
organismes, sont devenus un enjeu majeur. De la gestion réglemen- management.
taire imposée pour éviter les sanctions pénales et financières, des
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Grâce à la structure HLS, l’intégration QSE-énergie prend tout & Responsabilité sociétale des entreprises RSE et les objectifs de
son sens. L’architecture et les nombreuses exigences communes développement durable
permettent d’assurer la cohérence pour une intégration des systè- Selon les définitions de la Commission européenne, la RSE est
mes de management et facilitant ainsi leur déploiement. « l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations
Cette harmonisation normative permet, entre autres : sociales et environnementales à leurs activités commerciales et
leurs relations avec leurs parties prenantes. La RSE est entendue
– le passage à une seule politique cohérente avec la stratégie comme la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’el-
globale ; les exercent sur la société et ce dans l’ensemble des champs iden-
– l’intégration des risques santé/sécurité, environnement et éner- tifiés par les principales normes internationales, en particulier
gie dans les processus ; ISO 26000. »
– la fusion des audits internes et externes ;
Selon la définition de l’ISO 26000, « la responsabilité d’une orga-
– la gestion commune des actions d’amélioration ;
nisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la
–… société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement
Cette volonté de transversalité et de décloisonnement nécessite éthique (…) qui contribue au développement durable et prend en
néanmoins une certaine maturité des systèmes. compte les attentes des parties prenantes (…). »
Pour rappeler la définition du développement durable issue du
rapport Brundtland en 1987, « le Développement Durable est un
développement qui répond aux besoins du présent sans compro-
Une structure commune autour de 10 chapitres pour les normes ISO mettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».
9001:2015, ISO 14001:2015, ISO 50001:2018 et ISO 45001:2018
(voir figure 2).
1. Domaine d’application
2. Références normatives Que sont les objectifs de développement durable ?
Économie
mie Social
Environnement
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Typologie des
Exemples
parties intéressées
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1. Prévention de la pollution
2. Utilisation durable des ressources 1.4 Principes et finalités des systèmes
3. Atténuation des changements de management intégrés
Environnement climatiques et adaptation 6.5
4. Protection de l’environnement, De manière basique, la finalité d’un système de management
biodiversité et réhabilitation des intégré est :
habitats naturels – d’augmenter la satisfaction de toutes les parties intéressées ;
– d’améliorer la performance globale ;
1. Lutte contre la corruption – de maı̂triser les risques ;
2. Engagement politique responsable – de trouver des opportunités d’amélioration continue.
Loyauté des 3. Concurrence loyale
6.6 La norme ISO 9001:2015 est fondée sur des principes de manage-
pratiques 4. Promotion de responsabilité
sociétale dans la chaı̂ne de valeur ment (encadré 2). Ses principes sont globalement applicables aux
5. Respect des droits de propriété normes ISO 14001:2015 et ISO 45001:2018.
Parallèlement, les nouvelles versions 2015 pour les normes
1. Pratiques loyales en matière de ISO 9001 et ISO 14001 et la création de la norme ISO 45001 en
commercialisation, d’informations 2018 évoluent, renforcent et clarifient des exigences sur :
et de contrats – l’aspect structure, terminologie et organisation de ces normes
2. Protection de la santé et de la au niveau de leur écriture pour faciliter la cohérence entre elles ;
sécurité des consommateurs
– l’approche produits et services pour bien mettre en exergue
Questions 3. Consommation durable
leur différence et améliorer la prise en compte des prestataires
relatives aux 4. Service après-vente, assistance 6.7
externes ;
consommateurs et résolution des réclamations et
litiges pour les consommateurs – l’identification des parties intéressées pertinentes pour détermi-
5. Protection des données et de la ner leurs facteurs d’influence ;
vie privée des consommateurs – l’approche risques comme base de la planification et de la mise
6. Accès aux services essentiels en œuvre des processus et des actions mais aussi pour permettre
7. Éducation et sensibilisation de définir les forces et les faiblesses de l’organisme dans son
contexte ;
– l’applicabilité des exigences dans le domaine d’application du
1. Implication auprès des système de management ;
communautés – la documentation des informations appropriée comme preuves
2. Éducation et culture
nécessaires mais non obligatoires selon la décision des
3. Création d’emplois et
Communautés et organismes ;
développement des compétences
développement 6.8 – la gestion des connaissances au niveau des informations, du
4. Développement des technologies
local personnel, des données pour éviter leur perte ainsi que pour les
et accès à la technologie
5. Création de richesses et revenus collecter et les partager ;
6. Santé – la maı̂trise des prestataires externes pour améliorer les interfa-
7. Investissement dans la société ces avec l’organisme avec une approche risques si nécessaire.
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