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ETUDE DES FISSURES DES OUVRAGES DE GENIE CIVIL

METHODES DE REPARATION

PATHOPOLOGIE

ETSHER – Département I.E.E. Maixent CALLAUD mai 2001 - Version n°1


Sommaire

Définitions __________________________________________________________________ 4
Faïncage _________________________________________________________________________ 4
Microfissures _____________________________________________________________________ 4
Fissures__________________________________________________________________________ 4
Lézardes – Crevasses ______________________________________________________________ 4
L’alcali-réaction (AR) _________________________________________________________ 5
Phénomène_______________________________________________________________________ 5
Mécanisme des réactions __________________________________________________________________ 5
Contrôle _________________________________________________________________________ 5
Procédés de réparation _____________________________________________________________ 5
Prévention _______________________________________________________________________ 5
Ciment ________________________________________________________________________________ 5
Granulats ______________________________________________________________________________ 5
Le retrait ____________________________________________________________________ 5
Phénomène_______________________________________________________________________ 5
Le retrait avant prise ou retrait plastique, _____________________________________________________ 5
Le retrait hydraulique ou retrait après prise____________________________________________________ 5
Le retrait thermique ______________________________________________________________________ 5
Le retrait endogène ______________________________________________________________________ 5
Prévention _______________________________________________________________________ 5
Limitation de la quantité d'eau______________________________________________________________ 5
Limitation des perles d'eau ________________________________________________________________ 5
Humidification du support_________________________________________________________________ 5
Ferraillage des éléments __________________________________________________________________ 5
Poussée au vide des armatures __________________________________________________ 5
Poussée résultant de contraintes _____________________________________________________ 5
Phénomène ____________________________________________________________________________ 5
Prévention _____________________________________________________________________________ 5
Poussée résultant de l'oxydation _____________________________________________________ 5
Phénomène ____________________________________________________________________________ 5
Traitement préventif _____________________________________________________________________ 5
Méthodes de réparation ____________________________________________________________ 5
Procédés physiques ______________________________________________________________________ 5
Procédés électro-chimiques ________________________________________________________________ 5
Reprise de bétonnage ______________________________________________________________ 5
Phénomène ____________________________________________________________________________ 5
Procédés de réparation____________________________________________________________________ 5
Prévention _____________________________________________________________________________ 5
Suivi et reparation des fissures __________________________________________________ 5
Définition ________________________________________________________________________ 5
Fissures vivantes ________________________________________________________________________ 5
Fissures mortes _________________________________________________________________________ 5
Faïençage______________________________________________________________________________ 5

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Reprise des défauts d’étanchéité _____________________________________________________ 5
Injection_______________________________________________________________________________ 5
Rebouchage au mortier ___________________________________________________________________ 5
Rebouchage au mortier ___________________________________________________________________ 5
Calfeutrement à l'aide d'un mastic ___________________________________________________________ 5
Pontage _______________________________________________________________________________ 5
Traitement en plein des parements microfissurés ou affectés par des fissures mortes ___________________ 5
Traitement des parements présentant des fissures vivantes ________________________________________ 5
Réalisation d'un bardage __________________________________________________________________ 5
Réalisation d’un complexe d’isolation thermique par l’extérieur ___________________________________ 5
Traitement des fissures sur parements intérieurs ________________________________________________ 5
SUIVI DES FISSURES_____________________________________________________________ 5
Méthodes optiques_______________________________________________________________________ 5
Déformètre à billes ______________________________________________________________________ 5
Capteurs mécaniques _____________________________________________________________________ 5
Capteurs électriques______________________________________________________________________ 5

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DEFINITIONS
Il apparaît nécessaire que les différents intervenants parlent le même langage pour définir les
différentes fissures rencontrées, et on pourra par exemple reprendre les définitions que donne la
norme NF P 84-404, référence DTU 42.1

FAÏNCAGE
Réseau caractéristique d’ouvertures linéaires superficielles du fond, de trèsfaible largeur, se
présentant sous la forme d’un dessin géométrique à mailles irrégulières qui s’inscrivent
généralement dans un carré n’excédant pas 200 mm de côté. Ce réseau n’intéresse que la laitance
superficielle du béton ou la couche superficielle de l’enduit à base de liant hydraulique

MICROFISSURES
Ouverture (discontinuités) linéaires dont la largeur est inférieure à 0,2 mm. Dans le cas d’enduits
à base de liants hydrauliques, elles peuvent se présenter sous forme d’un réseau.

FISSURES
Ouvertures linéaires au tracé plus ou moins régulier, dont la largeur est comprise entre 0,2 et 2
mm.

LEZARDES – CREVASSES
Fissures dont la largeur dépasse 2 mm.

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L’ALCALI-REACTION (AR)

Les fissures qui affectent les ouvrages, murs, planchers ou autres, ont en général des causes qui
leur sont extérieures, contraintes, mouvements de l’assise ect …

Elles peuvent aussi résulter de phénomènes qui trouvent leur origine dans la nature des
matériaux eux-mêmes entrant dans leur constitution.
C’est sur ce dernier point que nous allons tenter de détailler dans ce chapitre.

PHENOMENE
Dans certain cas, les bétons peuvent présenter des désordres qui apparaissent à des délais
variables, allant de deux à plus de dix ans.
Les désordres se traduisent par un ou plusieurs des symptômes suivants :

) Une fissuration sous forme de faÏençage à mailles plus ou poins larges, ou en étoile, ou
encore orientée suivant une direction correspondant au sens des contraintes.
) Des exsudations blanches de gels ou de calcite.
) Des éclatements localisés en forme de petit cônes, qui correpondent à la réaction de gros
granulats en surface.
) Des mouvements et des déformations, visibles dans les gros ouvrages de masse, tel que
les barrages.

Ces phénomènes se produisent lorsque les trois conditions suivantes sont réunies :
ƒ Les agrégats qui entrent dans la composition du béton contiennent de la silice réactive
ƒ L’ouvrage est soumis à un environnement humide
ƒ La teneur en alcalins du béton est élevée (Na+ K+ , OH- respectivement de NaOH et
KOH)

Eclat ponctuel au droit de granulat expansif Exsudation blanches de gel dû à une


alcali-réaction de la chape de pose

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Il existe trois type d’alcali-réaction :

Type d’alcali-réaction Fréquence Vitesse d’évolution


Alcali-silicates Le plus fréquent 1 à 2 ans
Alcalis-Silice Moins fréquent Réaction lente : 10 ans
et plus
Alcalis-Carbonate Très rare, et pour des ?
granulats très précis

Mécanisme des réactions


Il se produit des réactions chimiques avec formation d’un gel de silicate alcalin qui
s’imbibe d’eau, gonfle et fissure le béton (réaction alcali-silice).

Concernant les gels, il s’agit de structure moléculaire capable d’absorber de forte quantité
d’eau. Par exemple les gels silico-alcalin (cas qui nous concerne) peuvent absorber 50 %
de leur poids en eau à 80 % d’humidité relative. Aux valeurs d’humidité relative
supérieure à 95 %, la quantité d’eau absorbée peut être comprise entre 200 et 300 % du
poids du gel initiale. Cette quantité croît de façon exponentielle au-delà de 90 %
d’humidité relative.

CONTROLE
Une première indication d’alcali-réaction peut se faire grâce au test à l’acétate d’uranyle (après
imprégnation à l’acétate et sous éclairage ultra-violet, les gels apparaissent vert-jaune). Pour
confirmer un essai en laboratoire après prélèvement est nécessaire.

PROCEDES DE REPARATION
On ne connaît à ce jour aucun procédé qui permette d’arrêter efficacement ce processus.
On ne peut que réduire passivement la teneur en eau du béton par la mise en œuvre d’un
revêtement d’étanchéité et on ne peut donc qu’appliquer des méthodes préventives

PREVENTION
Les annales de l’ITBTP ont édité en mai 1990 des recommandations pour la prévention des
désordres dus à l’alcali-réaction, qui ont été suivies de recommandations provisoires établies par
le laboratoire Centrale des Pont et Chaussées en janvier 1991 et d’un document annexe à ce
dernier, qui est un guide pour l’élaboration du dossier « Carrière de granulats » qui a été publié
en février 1992.
Une synthèse de ces documents peuvent être ainsi faite :

Ciment
La concentration en hydroxyde alcalin est fonction linéaire de la teneur en alcalin du
béton, d’où l’importance de la teneur en alcalin du ciment utilisé. On le mesurera donc
plus particulièrement la présence de Na+, K+ et OH- (alcalin), de sorte que s’il y a un
doute sur l’agrégat ou s’il est réactif, il faudra choisir un liant en conséquence :

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ƒ Ciment portland de basse teneur en alcalin (< 0,6 %)
ƒ Ciment PORTLAND additionné de cendres volantes ou de pouzzolanes,
ƒ Ciment de laitier de haut fourneau,
ƒ Ciment PORTLAND additionné de fumées de silices.

Granulats
Pour être sûr que les granulats ne sont pas réactifs, il faut des références mises à jour et
concernant un ouvrage âgé d’au moins 5 ans.
Sinon, il est nécessaire d’établir un dossier carrière.

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LE RETRAIT

PHENOMENE

Le béton est composé de ciment, d’eau, de sable et de granulats.


Le ciment et l’eau réagissent pour former des composés hydratés qui, en se solidifiant,
liaisonnent les granulats.

La quantité d’eau nécessaire à l’hydratation du ciment représente environ 25% du poids de ce


dernier.
Or, afin de permettre la mise en œuvre du béton, le volume d’eau de gâchage atteint couramment
40 à 70% du poids du ciment.
Le départ de ce volume d’eau excédentaire constitue l’origine principale du retrait des bétons et
mortiers. Il s’agit du retrait de dessication.

Quantité d’eau à évacuer


dans le cas d’un béton dosé à 350 kg/m3
Eau d’hydratation 87,5 litres

Eau de mise en œuvre


E/C = 0,4 140,0 litres
E/C = 0,7 240,0 litres

Eau excédentaire
E/C = 0,4 52,5 litres
E/C = 0,7 157,5 litres

Les deux principaux types de retrait de dessication sont :

Le retrait avant prise ou retrait plastique,


Il est dû essentiellement à la perte prématurée d’une partie de l’eau de gâchage par
évaporation et dont l’amplitude peut atteindre une valeur dix fois supérieure à celle du
retrait hydraulique normal.
Il peut atteindre sur mortier des valeurs deux à trois fois supérieures à celles obtenues sur
béton.
Ce retrait provoque des contraintes de traction qui excédent les possibilités du béton qui,
aux premières heures, n’a pas les qualités mécaniques qui lui permettraient alors de
résister sans dommages à de tels efforts.
Il se traduit donc par l’apparition à la surface du béton encore plastique, de crevasses
larges, profondes et de forme caractéristique.

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Le retrait hydraulique ou retrait après prise
Il évolue beaucoup plus lentement car l’eau libre pourra beaucoup plus difficilement
s’évaporer d’une structure rigidifiée, son cheminement se fait par capillarité, des zones
humides vers les parties séches.

Sa valeur est de l’ordre de 0,2 à 0,4 mm/M

Mise à part l'influence du facteur temps et du volume d'eau sur la valeur du retrait
hydraulique, celui-ci est fonction d'un certain nombre d'autres paramètres, parmi lesquels
on peut citer :

➚ La nature du ciment,
➚ Les ciments de faible classe de résistance mécanique ont en général des retraits plus
faibles que les autres. Les ajouts n'ont pratiquement pas d'effet sur ce phénomène.
➚ Le dosage du ciment,
➚ les dosages élevés augmentent la valeur de retrait des bétons et mortiers. C'est ainsi
que le retrait d'une pâte "pure sera bien supérieur à celui d'un béton. Or, les dosages
élevés de ciment n'augmentent pas la résistance d'un mortier ou d'un béton à ses
premières heures de prise. Le surdosage aura donc pour effet d'augmenter
l'importance de la fissuration.
➚ La propreté des sables,
➚ Leur retrait évolue dans le même sens que la proportion des argiles et des matières
humiques (colloïdes) contenus dans les agrégats.
➚ Le rapport E/C
➚ Le retrait après prise augmente avec la quantité d'eau de gâchage
➚ La forme et la dimension des agrégats

Le béton tire une bonne partie de sa résistance des granulats qui le composent. C'est
particulièrement vrai des gros granulats. Il est donc logique de composer un béton à partir
d'éléments de bonne qualité et de dimension importante afin d'obtenir une résistance
optimale.
En outre, la pâte de ciment intervient comme une colle qui assure la liaison entre les
différents "grains". De ce fait, la quantité de ciment nécessaire pour assurer leur bon
enrobage évolue directement avec la surface des "grains" mis en oeuvre par unité de
volume.
Le dosage en ciment devra donc être d'autant plus élevé que les "grains" seront plus fins.
A titre d'exemple, un granulat 30/60 a une surface spécifique d'environ 5 dm2 par kilo,
alors que celle d'un sable fin peut atteindre facilement 30 dm2lkg.
Or, le retrait du béton augmente avec son dosage en ciment. On a donc intérêt à double
titre à utiliser des agrégats de grandes dimensions.

Au retrait de dessication s'ajoutent

Le retrait thermique
Il résulte de la contraction du béton lorsqu'il se refroidit,

Le retrait endogène
Il correspond non pas à un départ d'eau par séchage mais à la poursuite de l'hydratation
qui peut devenir prépondérante pour les bétons à faible E/C (<0,35).

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Le béton est un mauvais conducteur de la chaleur. Or, la réaction chimique de prise du
ciment s'accompagne d'une élévation importante de température.
Les bétonnages par temps chaud (> 25°) et sec doivent donc être accompagnés d'un
certain nombre de précautions ayant trait à la cure du béton (arrosage, protection contre le
vent et l'ensoleillement, etc.), à la température de l'eau de gâchage, etc., sous peine
d'augmenter les désordres liés à l'évaporation de l'eau de gâchage ainsi qu'au retrait
thermique.
En France, les règles BAEL 91 fixent, en tenant compte d'un pourcentage moyen
d'armatures, les valeurs moyennes de retrait suivantes:
AI = 3 X 10-4 dans le quart sud-est de la France
AI = 2 X 10-4 dans le reste du pays

PREVENTION
De ce qui précède, on s'aperçoit qu'il n'est pas possible de s'affranchir totalement du retrait et de
ses conséquences.
En revanche, on peut en limiter l'importance à une valeur telle que le phénomène ne se traduise
pas par une fissuration.

Les méthodes couramment employées pour y parvenir sont principalement de deux types,
limitation de la quantité d'eau ainsi que des pertes de laitance qui peuvent se produire en certains
points particuliers des coffrages et renforcement du béton et des mortiers par des armatures.

Limitation de la quantité d'eau


On y parvient par une formulation adaptée de la composition du béton et par l'emploi de
plastifiants qui permettent de maintenir l'ouvrabilité du béton tout en réduisant
notablement le volume d'eau entrant dans le mélange.

Limitation des perles d'eau


On estime que, dès que la quantité d'eau évaporable atteint 0,5 à 1 litre par heure et par
mètre carré, des précautions doivent être prises qui permettent de maintenir l'humidité du
béton pendant 3 à 7 jours.
Ces valeurs d'évaporation sont très couramment atteintes, puisque par exemple :
ƒ Si l'on considère un béton dont la température est de 20 degrés centigrades, soumis à
un vent à 15°C soufflant à 25 km/h et à une humidité relative de 40 %, la perte d'eau
par évaporation sera de 1 L/h/m2
ƒ Si l'on considère un béton à 35°C, un vent de 30°C soufflant à
ƒ 30 km/h et une humidité relative de 30 %, la perte d'eau par évaporation atteindra 3,5
L/h/m2

En régie générale, la durée de la cure doit être d'autant plus longue que la prise du ciment
est lente et que le béton renferme plus d'eau.
Le fait de supprimer ou tout au moins de diminuer les effets de la dessiccation va avoir de
multiples effets, parmi lesquels on peut noter que :
ƒ d'une part, le ciment sera plus complètement hydraté et le béton atteindra
normalement sa résistance théorique, même en surface, .d'autre part la porosité du
béton de peau sera limitée et il assurera correctement la protection des armatures,
ƒ enfin, les risques de fissuration seront notablement réduits.

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Les moyens permettant de limiter l'évaporation sont les suivants

APPLICATION D'UN PRODUIT DE CURE


Cette application doit être faite peu de temps après la mise en oeuvre du béton au
moment où la surface devient mate, sous peine d'intervenir alors que la fissuration a
déjà commencé et que la peau du béton présente une certaine porosité.
Elle peut aussi avoir lieu sur les parois d'un voile, aussitôt après son décoffrage. Il y a
lieu alors de s'assurer auprès du fabricant de la compatibilité du produit avec les
huiles de décoffrage utilisées.
La COPLA (Commission Interministérielle Permanente des Liants Hydrauliques)
publie régulièrement une liste de produits de cure agréés.

D'AUTRES PROCEDES
Ils permettent d'obtenir un résultat équivalent, parmi lesquels on peut citer :
ƒ Maintien d'un film d'eau à la surface avec retenues lat~rales si nécessaire.
ƒ Mise en oeuvre de bâches ou de films étanches.
ƒ Application d'une couche de 4 à 5 cm de sable maintenu humide pendant toute
la durée de la cure.
ƒ Mise en place de paillassons ou de toiles de jute, humidifiés en permanence.
ƒ Interposition d'un film étanche.
ƒ De type polyane ou similaire, interposé entre la forme et le béton d'un dallage
sur terre plein, il évitera les pertes d'eau dans les matériaux de la sous-couche.

Humidification du support
Afin de limiter.l'absorption de l'eau d'un enduit par une surface poreuse, son
humidification permettra d'éviter le phénomène de grillage du mortier. (reprise de
bétonnage en particulier).

Ferraillage des éléments


Les armatures du béton armé s'opposent au retrait. Il est donc judicieux de placer en
surface des armatures de petit diamètre qui auront pour effet de limiter l'ouverture des
fissures.
Ce procédé doit cependant être accompagné de l'application d'un produit de cure du béton
car il ne pourra à lui seul éviter la fissuration liée au retrait.

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POUSSEE AU VIDE DES ARMATURES

Deux causes totalement différentes peuvent être à l'origine de la poussée au vide des armatures,
les contraintes mécaniques que subit la barre considérée et l'oxydation qui peut dans certains cas
l'affecter.
.

POUSSEE RESULTANT DE CONTRAINTES

Phénomène
Le cas le plus courant est celui de l'ancrage des barres droites par un retour rectiligne,
parallèle au parement de l'ouvrage.
Dans ce cas, les efforts de traction auxquels sont soumis les aciers tendent à faire fléchir
la barre ancrée, là où sa courbure change.
Il peut en résulter des poussées au vide qui sont susceptibles de faire éclater le béton de
couverture.

Prévention
Les règles BAEL 91 demandent que la poussée au vide qui pourrait résulter de la mise en
jeu mécanique d'ancrages par courbure soient équilibrées par des armatures de tracé et de
section appropriés.
Les croquis extraits de ce document, sont explicites en la matière

Incorrecte Correct Correcte

POUSSEE RESULTANT DE L'OXYDATION

Phénomène
Le béton est un matériau basique, dont le Ph, tout au moins aux premiers âges, se situe
entre 12 et 14.
C'est aussi un matériau relativement étanche qui joue un rôle de barrière vis à vis de
l'environnement.
La protection des armatures est donc à la fois chimique (du fait de l'alcalinité de la
solution interstitielle et de la passivité de l'acier dans ce milieu) et physique (par
l'enrobage).

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Sous l'action d'un certain nombre
d'agents extérieurs, atmosphériques
et chimiques, le béton entame un
processus de carbonatation et perd
petit à petit son caractère basique, de
sorte que son Ph peut descendre au
dessous de 10.
La protection de l'acier n'est plus
assurée et la corrosion devient donc
possible.
Le béton se trouve alors soumis à des
contraintes très importantes qui
résultent du gonflement des
armatures sous l'effet de la rouille (le
volume d'une armature peut
quadrupler sous l'effet de
l'oxydation), ce qui se traduit par une
poussée au vide qui conduit à
l'éclatement du béton au droit de
l'armature qui se trouve ainsi mise à
nu.

Ce phénomène est particulièrement


visible dans le cas des nez de
balcons, des bandeaux et dans
certains voiles de façades dans
lesquels les armatures ne sont pas
correctement positionnées, ainsi que
dans des ouvrages soumis à l'action
des embruns ou de sels.

Traitement préventif
QUALITE DU BETON
Les règles essentielles à respecter afin d'éviter, ou tout au moins de repousser, le
début de corrosion des armatures ont pour but de permettre au béton de leur assurer la
meilleure protection possible. Ce sont entre autres les suivantes :

ƒ Enrobage suffisant des armatures par le béton


Nous rappelons que les règles BAEL 91 demandent que celui-ci soit au moins de :
- .5 cm pour les ouvrages en bord de mer ou exposés aux embruns ou aux
brouillards salins, ainsi que pour les ouvrages exposés à des atmosphères très
agressives,
- .3 cm pour les parois soumises, ou susceptibles de l'être, à des actions
agressives ou à des intempéries, ou encore en fonction de la destination des
ouvrages, au contact d'un liquide,
- 1 cm pour les parois qui seraient situées dans des locaux couverts et clos et
qui ne seraient pas exposées aux condensations.
- ouvrages exposés à des conditions agressives sévères (eau de mer, bord de
mer, eaux séléniteuses en concentration supérieure à 5 g/l)
**************************************
dans lesquelles Cg est la classe granulaire de passoires.

ETSHER – Département génie Civil 13/22 Maixent CALLAUD mai 2001 - Version n°1
Pour respecter ces valeurs d'enrobage, des cales d'armatures adaptées doivent être
mises en oeuvre. Nous rappelons qu'un enrobage trop important peut aussi avoir
de graves répercussions sur la stabilité d'un ouvrage, puisque les armatures
concernées ne travaillent plus conformément aux hypothèses de calcul.

ƒ Dosage en ciment correct, ne pouvant être inférieur à celui obtenu par application
des formules données par le DTU 21, soit :

- ouvrages exposés, mais sans agressivité particulière, le dosage minimal est


donné par la formule
Il faut noter à ce sujet que la nouvelle norme NF p 18 -305 introduit entre autres
la définition de 11 classes d'environnements et donne pour chacune d'elles des
spécifications relatives à certaines caractéristiques des bétons correspondants,
telles que la valeur maximale du rapport E/C, la teneur minimale en ciment ou
en liant équivalent, la teneur minimale en air du béton frais, etc...

- Confection d'un béton compact, imperméable et homogène


On s'attachera à concilier un faible rapport E/C avec une plasticité suffisante

- Cure
La cure du béton, particulièrement en présence d'un vent sec est très
importante, puisqu'elle permettra d'éviter tout un ensemble de micro- fissures
de retrait qui peuvent constituer autant de points où la protection physique des
armatures n'est pas assurée.

INCORPORATION D'INHIBITEURS DE CORROSION


Il peut paraître plus simple, plus efficace et plus économique d'incorporer directement
dans le béton, au moment de sa fabrication un produit capable de mettre les armatures
à l'abri de la corrosion.
C'est pour y parvenir que des recherches sont en cours dans plusieurs pays, basées sur
l'incorporation d'inhibiteurs de corrosion, susceptibles de former à la surface du métal
un film étanche et insoluble

L'efficacité d'un inhibiteur est basée sur le principe que la substance active doit être
disponible et agir dans les zones où une amorce de corrosion est susceptible de se
produire. \,
Il apparaît donc délicat de trouver des produits qui soient très performants en ce
domaine puisque les échanges de matière se font lentement dans le béton,
principalement par diffusion.
Les produits actuellement étudiés sont dissous dans l'eau de gâchage du béton selon
des dosages variant de 1 à 3% du poids du ciment et sont généralement des composés
de:
ƒ nitrite de calcium,
ƒ nitrite de sodium,
ƒ benzoate de sodium,
ƒ etc.
Parmi eux, le nitrite de calcium est le plus utilisé dans le monde

Il agit comme inhibiteur anodique, mais son action, qui dépend de la concentration en
chlorures, diminue dans le temps. Son efficacité reste limitée aux zones non fissurées.
Ces produits sont. pour l'instant, peu utilisés en Afrique.

REVETEMENT DES ARMATURES


ƒ Revêtements métalliques

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Il s'agit essentiellement de la galvanisation, dont des études récentes prouvent
qu'elle n'apporte aucune perturbation pénalisante sur la prise du béton et qu'elle
n'empêche pas l'adhérence. Les procédés de galvanisation en continu devraient
permettre le développement de ce procédé dont la norme NF A 35-025 définit les
principales caractéristiques, et en particulier la masse de zinc à déposer sur l'acier
qui doit être de 300 g/m2,

ƒ Revêtements organiques
Ces procédés sont développés aux Etats-Unis ainsi qu'au Canada depuis une
vingtaine d'années et aux USA, les armatures ainsi traitées représentent environ 5
% des aciers à béton utilisés.
En Europe, la Suisse applique depuis 1991 les "Directives pour l'utilisation
d'armatures passives revêtues de résine époxy".
Ces procédés n'ont pas fait, à notre connaissance, l'objet d'une utilisation en
France ou en Afrique et aucune norme ne réglemente ce type de protection.
L'acier d'armature ainsi revêtu coûte environ 50 à 60 % plus cher à l'achat et à la
pose qu'un acier non revêtu.

METHODES DE REPARATION

Procédés physiques
De nombreux fabricants ont mis au point des procédés, dont certains possèdent un cahier
des charges qui a été examiné par un Bureau de Contrôle, destinés à remettre en état les
parties d'ouvrages ainsi atteintes.

Les principes en sont tous les mêmes et peuvent être résumés comme suit :

1. dégagement du béton dans les zones affectées par ce phénomène, jusqu'à atteindre les
armatures non corrodées, .
2. nettoyage de toute trace de rouille des armatures, par sablage, grenaillage, au disque
abrasif ou à la brosse métallique. .passivation des aciers
3. réfection du béton avec un mortier de résine ou un micro béton adjuvantés

Procédés électro-chimiques
Il s'agit là de procédés dont la mise en oeuvre est relativement lourde et plus
particulièrement adaptée à la remise en état d'ouvrage d'art.

Généralement, le procédé comporte deux opérations, l'une consiste à faire pénétrer dans
le béton un produit faisant remonter son Ph au dessus de 9,5, l'autre consiste à extraire les
sels contenant des chlorures (désalinisation).
Pour ces deux opérations, la structure est emmaillotée par un "cataplasme" qui sert
d'anode, l'armature faisant fonction de cathode.
Dans un cas, le "cataplasme" contient un électrolyte qui sert à extraire, sous un courant de
20 à 25 volts, les molécules de chlore, dans l'autre cas, l'électrolyte contient du carbonate
de sodium, qui pénètre par électrolyse dans le béton et fait remonter son Ph.
Ce procédé a été utilisé entre autres en Belgique pour remettre en état les 64 poteaux qui
supportent le viaduc d'Herstall qui franchit la Meuse dans la banlieue de Liège.

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REPRISE DE BETONNAGE

Phénomène
Les reprises de bétonnage des ouvrages en béton constituent une zone de fissuration
privilégiée.
En effet, nous sommes en présence de deux bétons qui ont un âge et une composition
différents et dont la liaison se fait par collage. A ce point particulier, le béton présente
une hétérogénéité, donc une plus faible résistance, qui va se traduire dans le temps, sous
l'effet des variations dimensionnelles, liées au retrait et à la température, par une tendance
à la fissuration localisée à l'interface entre béton ancien et béton nouveau.

En outre, la partie supérieure du béton est très riche en ciment et en eau. Elle se trouve
donc, de ce fait, susceptible de présenter un retrait particulièrement important.

Procédés de réparation
Les fissures au droit des reprises de bétonnage sont des fissures actives puisqu'elles sont
liées, entre autres, aux variations de température.
Dans certains cas, tels que les châteaux d'eau, les stations de traitement, les piscines et
autres, elles peuvent rendre l'ouvrage impropre à sa destination, dans la mesure où elles
constituent des points de fuite.
Il faut donc envisager de rendre son étanchéité à l'ouvrage selon deux méthodes
principales, qui consistent :
ƒ soit en l'application d'un joint extrudé après reprise de la fissure afin de permettre la
mise en oeuvre du matériau (largeur, profondeur, état des lèvres, etc),
ƒ soit en un pontage de la fissure par une membrane souple collée de part et d'autre du
joint.

Le choix du système doit être fait en tenant compte de la nature de liquide stocké et de
son agressivité éventuelle contre le matériau retenu, des risques d'agression mécanique
(lors des nettoyages ou des curages par exemple) ainsi que des conditions de mise en
oeuvre.

Prévention
Les bétons constituant les deux parties mises en contact doivent être de même
composition et de même qualité.

A chaque nouveau bétonnage, le béton doit être enrichi en éléments fins et en liant.
Avant toute reprise de bétonnage, s'il s'agit de béton jeune, la surface précédemment
coulée doit être nettoyée à l'air comprimé; s'il s'agit d'un béton durci. elle devra être
piquée, nettoyée et humidifiée à refus.

On aura intérêt à appliquer sur la surface de reprise un produit de collage.


Il est recommandé d'orienter les surfaces de reprise de telle sorte qu'elles soient, de
préférence, soumises à des efforts de compression.
Si une telle disposition n'est pas réalisable et que la zone de reprise se trouve cisaillée ou
tendue, les règles BAEL 91 demandent que cette surface soit aménagée par des redans
convenablement disposés.
Ce même document demande que des aciers de couture soient prévus au niveau des
reprises de bétonnage.

ETSHER – Département génie Civil 16/22 Maixent CALLAUD mai 2001 - Version n°1
SUIVI ET REPARATION DES FISSURES

DEFINITION
Les remèdes à apporter dépendent des mouvements des fissures. Il ne faut pas limiter les
recherches à vérifier que les fissures évoluent en observant la rupture de témoins en plâtre, mais
il est nécessaire d'apprécier précisément et périodiquement leurs mouvements. Pour y parvenir,
on pourra utiliser des fissuromètres ou des déformètres à billes. Le principe de mesure ainsi que
les caractéristiques de ces derniers appareils sont présentées en annexe.

Ces examens devront permettre de distinguer les fissures isolées vivantes ou fissures évolutives
des fissures mortes.

Fissures vivantes

Elles correspondent à une rupture du matériau support et leurs variations dimensionnelles


sont en général prévisibles et mesurables.
C'est par exemple le cas des fissures provoquées par la dilatation et le retrait de certains
éléments, liés aux variations de température ou d'hygrométrie.

Fissures mortes

Elles correspondent elles aussi à une rupture du matériau au terme d'une évolution qui est
terminée et ne risque pas de se reproduire ou d'évoluer.
C'est par exemple le cas des fissures causées par une charge trop importante appliquée sur
une maçonnerie ayant provoqué un report de charge (effet de voûte) sur des éléments plus
résistants.
En cas de doute sur la nature des fissures, on aura toujours intérêt à les considérer comme
étant vivantes et donc à proscrire l'emploi de matériaux rigides pour leur traitement.

Faïençage

Ces fissures n'intéressent que "l'épiderme" des matériaux. Elles sont très fines mais leur
largeur peut varier en fonction des gonflements et des retraits liés aux variations
hygrothermiques.

On devra ensuite déterminer les inconvénients qu'apportent les fissures considérées.


Ils peuvent être d'ordre technique ou entraîner une gène pour les habitants.

Les inconvénients les plus courants liés à ces désordres sont les suivants :

ETSHER – Département génie Civil 17/22 Maixent CALLAUD mai 2001 - Version n°1
ƒ défauts d'étanchéité,
ƒ défauts esthétiques,
ƒ perte de résistance de l'ouvrage, .
ƒ vieillissement accru de l'ouvrage, .
ƒ impact psychologique.

Enfin, la réparation sera fonction de la nature et de la position de l'ouvrage dans la construction.


Le remède à apporter différera selon que l'on se trouve en présence de :
ƒ murs de façades,
ƒ murs de refends,
ƒ planchers, .
ƒ cloisons. .
ƒ etc.

Ils orienteront de ce fait le choix :

ƒ des travaux de réparation à envisager,


ƒ de la nature des matériaux à mettre en oeuvre, ce choix étant fonction de l'importance des
fissures constatées mais également de leurs variations d'ouverture.

REPRISE DES DEFAUTS D’ETANCHEITE


Les principales techniques permettant de remédier aux défauts d'étanchéité à l'eau dus aux
fissures sont les suivantes:

Injection
L'injection de résines est réservée au traitement des fissures fines et en "
général aux fissures mortes.
Elle n'est applicable que dans le cas de matériaux pleins, béton, pierre, etc.
En effet, l'étroitesse de la fissure ne permettrait pas à une résine souple de résister à des
variations dimensionnelles, même de faible ampleur.
L'injection est particulièrement recommandée lorsque les fissures ont affaibli l'ouvrage et
que l'on désire lui restituer ses caractéristiques mécaniques d'origine car, après
polymérisation, la résine rigidifie l'ouvrage. On emploie généralement des résines
époxydes fluides, qui sont injectées sous pression dans la fissure par l'intermédiaire
d'aiguilles d'injection.
Les aiguilles sont enfoncées de place en place dans la fissure et scellées. La fissure est
cachetée par un mastic spécial entre les aiguilles et sur les deux faces.

ETSHER – Département génie Civil 18/22 Maixent CALLAUD mai 2001 - Version n°1
Rebouchage au mortier

La résine est injectée sous pression par l'intermédiaire des aiguilles et on s'assure que la
fissure est colmatée en maintenant l'injection jusqu'à ce qu'il y ait résurgence de la résine
par les aiguilles laissées libres.
L'injection assure une excellente étanchéité des fissures mortes, mais n'apporte aucune
amélioration esthétique au parement qu'elles affectent.

Rebouchage au mortier
Le traitement des fissures par un mortier hydraulique ne peut être entrepris que sur les
fissures mortes.
Il est nécessaire dans ce type d'intervention de mettre en oeuvre des mortiers adjuvantés
de résines adhésives sous peine de voir apparaître deux fissures (une à la jonction de
chaque lèvre) au lieu d'une et de risquer le décollement de la partie réparée. En effet,
compte tenu de sa faible masse, un mortier normal utilisé en si petite quantité se dessèche
et grille. La fissure doit au préalable être agrandie afin de permettre la mise en oeuvre du
mortier et il faut bien savoir que, là encore, cette réparation ne permettra pas de rendre au
parement son uniformité initiale, car la teinte et la texture des raccords seront différentes
de celles du panneau lui même.

Calfeutrement à l'aide d'un mastic

Ce procédé permettra de rendre étanche une fissure vivante, à condition que le choix et la
mise en oeuvre du mastic soient faits correctement.
La fissure devra être ouverte afin que la largeur et la profondeur de la zone mastiquée
soient compatibles avec la nature du mastic employé ainsi que la valeur des variations
dimensionnelles maximales de la fissure (la largeur minimale d’un joint ainsi traité est de
8 mm)
Il ne faut pas oublier qu’un joint est fait pour travailler en traction ou en compression et
que la liaison avec la maçonnerie ne peut se faire que sur les deux faces opposées. Il est
donc nécessaire de disposer au fond du joint un élément (en général une mousse
cellulaire) qui assurera l’indépendance du mastic avec le fond de la maçonnerie et
permettra de donner au mastic sa profondeur optimale.

On devra se référer aux "Règles professionnelles concernant l'utilisation des mastics pour
l'étanchéité des joints" pour déterminer les dimensions du joint et la nature du mastic à
mettre en oeuvre.
Il faut bien avoir à l'esprit que l'aspect de la façade ainsi traitée ne sera jamais parfait
puisque, d'une part, les teintes des mastics sont limitées et ne correspondront pas à celles
de l'ensemble du panneau, que, d'autre part, la surface du joint apparaîtra en creux par
temps froid (joint ouvert) et bombée par temps chaud (joint fermé) et qu'enfin l'aspect de
surface de la zone mastiquée est différent de celui du reste du parement.

Il est possible de dissimuler le mastic sous un enduit de parement plastique ou sous un


revêtement plastique épais armé (attention à la compatibilité chimique entre joint et
l’enduit de parement plastique), mais si le mouvement du joint est important l'enduit se
fissurera au droit de la fissure qui se trouvera ainsi soulignée.

ETSHER – Département génie Civil 19/22 Maixent CALLAUD mai 2001 - Version n°1
Il est aussi possible de réaliser un pontage de la fissure une fois qu'elle a été traitée (voir
ci-aprés).

Pontage

Le DTU 42.1 "Réfection des façades en service par revêtements d'imperméabilité à base
de polymères" précise qu'une fois les fissures traitées à l'aide d'un mastic souple ou d'un
mortier, elles peuvent être recouvertes par un revêtement de performance I4.

Un tel revêtement est constitué de :


ƒ une couche d'impression,
ƒ une couche intermédiaire avec armature rapportée (cette couche est appliquée en
deux passes, avec ou sans délai de séchage),
ƒ une couche de finition

L'ensemble a une épaisseur sèche minimale de 0,6 mm et la sur épaisseur due à la


présence d'un galon au droit de la fissure risque d'être visible sous lumière rasante si
l'ensemble de la façade reçoit un revêtement moins épais.

Traitement en plein des parements microfissurés ou affectés par des fissures


mortes

On pourra mettre en oeuvre un revêtement de type I1 ou de type I2.


Le revêtement de type I1, d'une épaisseur sèche théorique minimale de 0,2 mm est
constitué d'une couche d'impression et d'une couche de finition. Il permet de masquer des
microfissures inférieures à 0.2 mm.

Le revêtement de type I2 est composé d'une couche d'impression, d'une couche


intermédiaire et d'une couche de finition. La couche intermédiaire et la couche de finition
peuvent être de même nature. L'épaisseur minimale d'un tel revêtement est de 0,3 mmm
et il permet de traiter un parement affecté par des fissures de largeurs inférieures à 0.5
mm

On pourra aussi appliquer une peinture éventuellement fibrée ou encore un revêtement


réticulable qui présente l'avantage de conserver une certaine élasticité même à basse
température.
Selon l'épaisseur atteinte, ce type de revêtement peut être appliqué sur des supports
faïencés ou présentant des micro-fissures allant jusqu’à 1/2 mm.

Traitement des parements présentant des fissures vivantes


On devra alors faire appel à des revêtements de type I3 dont la composition est identique
à celle du revêtement I2, mais d’une épaisseur de 0,4 mm. Ils permettent de traiter des
parements dont les fissures atteignent une largeur inférieure à 1 mm.

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On pourra, lorsque les fissures sont inférieures à 2 mm, mettre en œuvre un revêtement de
type I4, dont l’épaisseur est au minimum de 0,6 mm et comporte :
ƒ Une couche d’impression,
ƒ Une couche intermédiaire avec armature rapportée (fibre de carbone de verre, etc ..)
ƒ Une couche de finition

Ces deux derniers revêtements résistent à une fissuration ultérieure du support.

Réalisation d'un bardage


Cette solution permet d'assurer l'étanchéité à l'eau des ouvrages et peut donner lieu à des
réalisations intéressantes sur le plan architectural.
Elle présente l'inconvénient d'être onéreuse et demande une étude précise des systèmes
d'accrochage et des points particuliers, jonction avec les châssis, les appuis, etc.
Depuis quelques temps, des réalisations intéressantes ont été faites à partir d'éléments de
v étage en éléments composites béton/fibres de verre.

Réalisation d’un complexe d’isolation thermique par l’extérieur

L'isolation thermique par l'extérieur présente le grand avantage d'apporter, outre une
amélioration de l'isolation des bâtiments anciens, un habillage de la façade dont les
fissures se trouvent ainsi masquées et abritées des eaux de ruissellement.
Une telle solution ne peut être retenue qu'après un étude approfondie des possibilités de
fixation des plaques d'isolant sur le \' parement de maçonnerie ainsi que de l'incidence
que peut avoir la mise en oeuvre d'un tel complexe sur les transferts de vapeur entre
l'intérieur et l'extérieur .

Traitement des fissures sur parements intérieurs


La seule différence avec le traitement des fissures extérieures réside dans le fait que le but
normalement recherché est esthétique et que la notion de restitution de l'étanchéité à l'eau
n'intervient pas dans ce cas.

On utilisera donc en général les mêmes procédés à quelques variantes près. C'est ainsi
que l'on pourra mettre en oeuvre des matériaux tels que les revêtements muraux sur
mousse, qui permettent de cacher des fissures actives de faible amplitude, des lambris,
etc.

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SUIVI DES FISSURES
En matière de diagnostic sur structure fissurée, il convient de définir précisément les fissures et
leurs évolutions.
En ce sens, le choix de technologies de mesure adaptée, qu'elles soient mécaniques, optiques ou
électriques, est une étape primordiale.

Il ne faut pas limiter ses recherches à vérifier que les fissures évoluent en observant la rupture de
témoins plâtre, mais il est nécessaire d'apprécier précisément et périodiquement leurs
mouvements. Le suivi fissuromètrique permet notamment d'apprécier les variations d'origine
thermique ainsi qu'une tendance à l'ouverture ou à la fermeture "noyée" dans "la respiration" de
la fissure.

Les principales techniques utilisées en suivi fissurométrique sont les suivantes :

Méthodes optiques
Le micromètre optique, comme le fissuromètre, permet d'apprécier l'ouverture absolue en
appliquant directement sur la fissure une réglette graduée.

Le développement actuel des systèmes d'anaJyse d'image permet maintenant d'envisager


la réalisation de suivi fissurométrique par système vidéo.

Déformètre à billes
Une bille est calée sur chaque lèvre de la fissure et un appareil portable appliqué
périodiquement sur la base ainsi définie permet de suivre l'ouverture de la fissure.

Capteurs mécaniques
Des équerres métalliques sont installées sur chaque lèvre de la fissure et un comparateur
mécanique installé à demeure ou appliqué ponctuellement permet le suivi de l'évolution
de la fissure.

Capteurs électriques
Ces capteurs installés sur la fissure à l'aide d'équerres métalliques permettent notamment,
lorsqu'ils sont connectés à une station d'acquisition de données, le suivi centralisé des
fissures ainsi que l'observation de phénomènes dynamiques.

Ces techniques peuvent être combinées dans les trois directions pour permettre le suivi
non seulement de l'ouverture mais également du rejet et du cisaillement.

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