Vous êtes sur la page 1sur 42

Ambiances en architecture

Lumière et Espace Architectural

2ème année architecture LMD


Module: Théorie du projet

Dr Azeddine BELAKEHAL,
Maître de Conférences ‘A’
Département d’architecture, Université Mohamed KHIDER
2010-2011
POÉTIQUE ARCHITECTURALE ET LUMIÈRE NATURELLE

Certains architectes parlent de lumière en termes


spatiaux, c'est-à-dire qu’ils associent directement la
lumière naturelle à des propriétés et qualités
spatiales. Ces dernières mettent à la disposition des
architectes des alternatives d’éclairage naturel
fondées essentiellement sur des caractéristiques
spatiales indépendantes des courantes spécifications
et recommandations chiffrées. De façon non
exhaustive, on citera Pierre Von Meiss, Rafael Serra
et Henri Ciriani.
Pierre Von Meiss affirme que l’utilisation de la lumière
naturelle dans la conception architecturale est parmi les
aspects les moins enseignés en architecture à cause
de la carence de moyens de leur maîtrise. Selon lui,
devant cet état incomplet des connaissances en ce
domaine, seule l’expérience est capable de dresser un
‘catalogue de références’ nous permettant d’agir par
cas similaires. A cet effet, il nous propose quatre
alternatives pour caractériser l’espace par la lumière:
1. L’espace lumière
2. La lumière à caractère d’objet
3. La lumière de séries d’objets
4. La lumière des surfaces
L’espace lumière est ce volume vide et lumineux, aux limites
fictives mais clairement perceptibles, appartenant à un espace plus
vaste mais plus sombre.
La lumière à caractère d’objet est matérialisée par un composant
architectural lumineux et isolé de sorte qu’il est perçu comme une
figure dépendante de son fond.
La lumière de séries d’objets se concrétise par le biais d’un ensemble
d’éléments lumineux qui participent activement à la définition d’un
espace architectural à travers l’accentuation de ses limites ou bien
l’inversion du rapport fond – figure entre les objets lumineux et les
surfaces de l’espace auquel ils appartiennent.
La lumière des surfaces se présente à travers l’espace dont les
diverses parois peuvent être éclairées par des sources invisibles
(éclairage indirect) ou bien qu’elles constituent elles même
entièrement une source d’éclairage.
De son côté, Rafael Serra stipule que pour l’architecte la
lumière naturelle doit être appréhendée non seulement dans
ses aspects quantitatifs mais aussi par ses qualités
esthétiques. L’architecture est ainsi perçue à travers le
rapport espace - énergie où l’homme est seul récepteur et
juge de ce qui peut y être le mieux apprécié à savoir la
distribution de la lumière naturelle.

Serra, en tant qu’architecte, définit quatre catégories pour


l’appréciation du rôle de la lumière naturelle en
architecture:
1. Une ressource architectonique
2. Une matière plastique
3. Un ensemble de rayons
4. Un fluide
Une ressource architectonique qui dépend de l’endroit où se
tiennent les observateurs et où les effets sont plus appréciés que
sa manière de pénétration dans l’espace architectural.
Une matière plastique qui se moule au sein de l’espace architectural
semblablement à l’argile dans les mains d’un sculpteur.
Un ensemble de rayons concentrés ou dispersés qui laissent leur
traces dans l’espace traversé et colorent les objets touchés de sorte
que la lumière semble rebondir d’eux-mêmes.
Un fluide tel qu’un liquide qui se ramifie, se dilate, s’élève et se
déplace d’un lieu à un autre occupant l’ensemble de l’espace de vie
humain.
Enfin, Henri Ciriani trouve que, de l’architecture pré-
moderne à celle moderne, la lumière, qui était
auparavant une source et un moyen de dynamisme en
architecture, est passée au statut d’un instrument
d’immobilisation des éléments de l’espace architectural.
Il propose ainsi une classification de la lumière naturelle
dans son rapport à l’espace architectural et qu’il situe par
rapport à l’histoire de l’architecture même:
1. Lumière émotion
2. Lumière éclairage
3. Lumière radieuse
4. Lumière picturale
Lumière émotion : en excluant l’extérieur, elle se manifeste
théâtralement à l’intérieur d’un édifice de façon similaire à celle
qu’on aperçoit dans les cryptes.
Lumière éclairage : faisant suite aux progrès acquis suite à la
révolution industrielle et à l'alignement presque général des
architectes aux parois transparentes. Elle pénètre fortement
dans l’espace et demeure invisible tant les conditions
lumineuses intérieures sont semblables à celles extérieures.
Lumière radieuse : introduisant une dimension artistique à la
lumière éclairage, elle suppose éveiller l’émotion. L’emploi de
surfaces blanches aide à ce qu’elle atteigne son intensité
maximale au point de surpasser les conditions lumineuses
extérieures.
Lumière picturale : surpassant les coloriages des surfaces, elle
implique un rôle autonome à la couleur dans la définition des
espaces architecturaux et peut même créer un rapport virtuel entre
extérieur et intérieur.
CONFORMATION ARCHITECTURALE ET LUMIERE NATURELLE

La littérature consacrée à la thématique du langage architectural


dévoile certains indicateurs relevant globalement du typologique,
morphologique, topologique et/ou géométrique. C. Norberg-
Schulz élabore une définition du langage architectural fondée sur
trois grandeurs interdépendantes :
i) la typologie,
ii) la topologie, et
iii) la morphologie.

Le type est une unité figurative qui possède un nom qui le défini et
qui renvoi toujours à la même identité formelle quelque soit la langue
dans laquelle il est énoncé. Cette identification en tant que forme est
la condition essentielle de la reconnaissance d’une figure en tant que
type.
La topologie, quant à elle, est liée à l’organisation spatiale qu’elle
permet d’analyser qualitativement en termes d’ordre
spatial (composition d’éléments ou de zones spatiales).

Enfin, la morphologie indique la manière dont sont reliés les


éléments entre eux et par rapport à la totalité de la forme bâtie.

Ces trois composantes seront utilisées dans l’analyse de


l’habitation et ce en vue de déterminer un langage architectural
basé sur la lumière naturelle en matière de sources, de pénétration,
de propagation et de réflexion. De ce langage architectural, seront
issus trois genres d’indicateurs : le typologique, le topologique
(incluant le géométrique) et le morphologique.
Indicateurs Typologiques :

Deux types d’éclairage naturel sont identifiés selon la situation de


l’ouverture, source de lumière naturelle,

Éclairage zénithal: l’ouverture est située sur la paroi horizontale


(plafond) de l’enveloppe (Lanterneau, coupole ou autres).

Éclairage latéral: l’ouverture est localisée dans une des parois


verticales (murs) de l’enveloppe (petit orifice, la fenêtre française,
moucharabieh mur rideau).
Éclairage naturel zénithal
Éclairage naturel latéral
Indicateurs Topologiques :

Au sein d’une conformation architecturale, la lumière peut indiquer


des caractéristiques topologiques géométriques (comme le point,
la ligne et la clôture…etc.).

Centre et périphérie (clôture)


Ligne (Parcours)
Elle peut aussi spécifier certaines zones ou régions précises de la
conformation en respect de leurs particularités symboliques,
fonctionnelles ou autres (non-géométriques).
Également, les surfaces délimitantes de la conformation d’un
espace architectural renseignent sur des propriétés topologiques
comme son degré d’ouverture ou de fermeture et ses continuités ou
discontinuités avec les espaces extérieurs et intérieurs adjacents.
Ces propriétés sont dépendantes de la surface totale des
percements par rapport à la surface des parois délimitantes et de la
nature des matériaux constituants (transparents, en grille,
translucides, opaques…).
Indicateurs Morphologiques :

Les ouvertures assurant la pénétration de la lumière à l’intérieur


d’une conformation architecturale caractérisent sa morphologie.
Les dimensions (surface, largeur et hauteur), la forme et le
dispositif de protection des ouvertures, leurs positions l’une vis-
à-vis de l’autre, sont tous des indicateurs qui dans leurs rapports
aux murs de façade, la surface du sol, la surface du mur de la
façade et la profondeur de la conformation offrent des indices
permettant de mesurer cette composante morphologique.
Les indicateurs morphologiques (mesures absolues) :

i) surface au sol, et
ii) hauteur sous-plafond pour la conformation, ainsi que
iii) forme,
iv) épaisseur, et
v) types de protections solaires pour la fenêtre.

Les indices morphologiques (mesures calculées) mettant en


rapport la fenêtre et la conformation:

i) position de la fenêtre par rapport au mur de la façade,


ii) rapport de la surface des fenêtres à celle du sol,
iii) rapport de la surface des fenêtres à celle totale des parois
(murs, sauf celui de la fenêtre, et sol) de la conformation, et
v) indice de profondeur (rapport de la hauteur de la fenêtre
(depuis le sol) à la profondeur de la conformation).
VALEURS REPÈRES POUR QUELQUES INDICATEURS ET INDICES

La surface absolue de la fenêtre :

•Petite : inférieure à 0,5 m2


•Moyenne : entre 0,5 et 2 m2
•Large : supérieure à 2 m2

Forme de la fenêtre :

•Horizontale : H/L = ½
•Verticale : H/L= 2
•Intermédiaire : de ½ à 2
Le rapport surface des fenêtres / surface des murs en façade :

La valeur recommandée par la table de Mahoney pour la ville de


Biskra varie de 15 à 25 %.

Le rapport surface des fenêtres / surface du sol :

Les valeurs recommandées pour la région de Biskra sont de 6 %


(minimum) à 12 % (maximum),
Localisation des ouvertures :

Par rapport à la hauteur :


Fenêtre haute, intermédiaire et
basse

Par rapport à la largeur :


Fenêtre d’angle, centrale et latérale

Dans les régions où prédomine le ciel clair ensoleillé, il est


recommandé que les ouvertures soient convenablement situées
afin d’éviter l’éblouissement. Les positions à l’angle et près du
plafond sont les plus conseillées pour des ouvertures étroites et
longues (verticales ou horizontales).
Le rapport surface fenêtre / surface sol :

1. Très faible : inférieur à 1 %


2. Faible : 1 à 4 %
3. Moyen : 4 à 10 %
4. Grand : 10 à 25 %
5. Très grand : supérieur à 25 %
Indice de profondeur (hauteur de la fenêtre depuis le sol / la profondeur
de la conformation architecturale): Zone d’efficacité lumineuse

La zone d’efficacité lumineuse de la fenêtre été récemment ramenée


par Baker et Steemers (2002) à la valeur maximale de 2. C’est la
hauteur de la fenêtre par rapport au sol qui est tenue pour être la
source des variations majeures des niveaux d’éclairement lumineux
dans une conformation et particulièrement à moins de 1m50 de
distance de la fenêtre.
CONFORMATION ARCHITECTURALE ET
ENVIRONNEMENT LUMINEUX

La lumière naturelle traversant la baie et reçue en un point donné d’un espace


architectural provient de différentes sources:

•Le soleil,

•Le ciel,

•Les surfaces externes (sol et bâtiments voisins)

•Les surfaces internes de l’espace architectural même.


Composante directe (du soleil) Composante du ciel

Composante réfléchie externe


(Murs)

Composante réfléchie externe


(Sol)

Composante réfléchie interne


(Murs et plafond)
Types de cieux
Le ciel couvert (Ciel CIE):
Prépondérant durant la période hivernale
Le ciel clair:
Prépondérant durant la période estivale

Vous aimerez peut-être aussi