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Fontaine Aurélie 19.01.

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PROJET DE MEMOIRE

LA PERSPECTIVE:
REPRESENTATION DE LA FORME ARCHITECTURALE

I. THEME

II. RELEVES DOCUMENTAIRES

III. PROBLEMATIQUE

IV. CADRE THEORIQUE

V. ETUDE DE CAS

VI. BIBLIOGRAPHIE

Directeur de mémoire : Christian Dehaynin

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Fontaine Aurélie 19.01.12

I. THEME

Passionnée de dessins et de bande


dessinées, j’avais envie pour mon mémoire
de m’intéresser à la perspective. En effet, il
y a peu, je suis tombée sur un livre de
Florent Chavouet, un dessinateur français
et j’ai été très étonnée que ses
perspectives ne respectant que peu les
règles admises de la perspective codifiée à
la Renaissance, soient pourtant si belles et
vraisemblables. Florent Chavouet, Tokyo Sanpo

Partant de cette constatation, j’ai eu envie d’approfondir la question en rapport avec


l’architecture et la perspective comme représentation de la forme architecturale. Il y a en
effet une différence notable entre les perspectives d’architectes de la Renaissance, ceux des
modernistes ou encore celles actuelles faisant appel aux nouvelles technologies. Et pourtant,
toutes ses perspectives ont été convaincantes et le sont toujours, elles font effet de vérité.
Même si aujourd’hui, à l’heure où l’informatique et les modèles en trois dimensions
permettent de créer des perspectives de plus en plus proches de la perception que l’on a de
la réalité, avec des effets de lumières et de matérialités incomparables, les perspectives de
Le Corbusier, parfois très simplifiées restent très parlantes. De la même façon, il est tout
aussi possible de représenter des espaces infaisables mais qui paraissent réel.

Je veux donc m’intéresser de plus près à la fonction et la nécessité des perspectives pour
l’analyse, la conception et la représentation en architecture, pour comprendre ce qui fait
qu’un dessin est convaincant ou non, fait effet de vérité pour permettre au client ou à celui
qui la regarde de se projeter dans un monde virtuel, d’imaginer un projet qui n’existe pas
encore.

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II. RELEVES DOCUMENTAIRES

 Jeanneret E., Géographie de la maison et architecture des territoires, Langage et


contexte, Paris, 2007, pp.196

Le but de l’auteur est à travers cet écrit est de permettre une transformation des règles et
du langage du projet pour en faire une écriture nouvelle grâce à l’informatique qui
deviendrait une aide.

Elle développe ainsi sur 2 livres le principe de la conception architecturale pour en sortir une
méthode et un langage universel. Pour mener sa réflexion, elle prend comme exemple 3
architectes, Palladio, le Corbusier et Wright. Choisissant une de leur villa, modèle qu’elle
décrit comme ayant existé depuis la création de la ville et dont les principales
caractéristiques existe encore aujourd’hui, elle les compare pour en sortir des points
communs. Dans ce premier livre qui se décompose en 2 parties, elle développe d’abord
l’importance du contexte dans la conception architectural et du territoire. Cette première
partie, bien que très importante, n’apportera que peu au sujet du mémoire.

Dans une deuxième partie, elle mène une analyse du langage architectural en parallèle au
langage commun pour permettre une meilleure compréhension et représentation du projet
architectural mais surtout des mécanismes de la conception architecturale. En effet, selon
elle, le problème fondamental en architecture est celui de la genèse du projet.

Sa problématique est de démontrer, grâce à une approche théoriques et aux exemples, qu’il
existe un langage architectural, une sémiologie de l’architecture. Tout objet architectural est
porteur « d’un langage », la question est de savoir si un architecte parle un « langage » qui
lui est propre ou un « langage » commun à tous les architectes.

« Comme tout poète, tout architectes ne se contente pas de « paroles » originales, mais veut créer
une langue nouvelle » p.23

Sa méthode est donc de saisir le savoir-faire de l’architecte, les modèles en s’appuyant sur
des instruments mathématiques et linguistiques.

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Le style classique est un « langage » des ordres venus de la Grèce, les romains ont
redessinés à la recherche la vérité dans les proportions. Depuis les premières codifications,
le classicisme constitue le fondement de toute l’architecture occidentale. La question est de
savoir s’il existe une relation entre le langage classique et les autres langages, une continuité
ou rupture par rapport au langage moderne ? Elle montre ainsi que l’architecture
contemporaine peut aussi prendre racine dans une démarche classique. Afin de poursuivre
sa démonstration, elle se sert d’Alberti qui établit au XVème siècle une base d’une
sémiologie de l’architecture et qui codifia la perspective. La sémiologie permet ainsi
d’accéder à la connaissance du sens des formes. L’architecture consiste à dessiner des
formes. L’architecture use ainsi d’un langage géométrique et physique pour communiquer.

Elle en arrive enfin à la structure du langage en général. L’être humain peut exprimer une
infinité de choses et d’émotions au moyen d’un nombre limités de sons et d’unités de sens.
Chaque unité peut exprimer autre chose au sein d’un contexte différent. La langue est un
élément structurant à la réalité matérielle même si avant tout, la langue est une façon de
communique. La pertinence d’une langue est donc associée à sa pratique.

Le contexte a quant à lui une influence directe sur la composition langagière comme nous le
montre l’existence des sous-entendus. De plus, en architecture, la manière dont les usages
sont rendus possibles est une composante du langage. Appliquant la syntaxe et la
morphologie, deux parties de la grammaire à l’architecture, elle met en exergue des
procédés de conception et de communication propre à l’architecte.

Il s’agit de comprendre comment une grammaire permet de formaliser la syntaxe d’un


langage architectural. En effet, le processus du projet met en jeu le passage d’une
grammaire élémentaire à une grammaire élaborée. Le client formule ses désirs sous forme
de pièces, de relations élémentaires, l’architecte effectue des transformations successives
en espaces architecturaux. Elle met finalement en exergue une transcription des figures de
style du langage parlé pour formaliser le langage architectural.

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III. PROBLEMATIQUE

La perspective, qu’elle serve à l’analyse, la conception ou la réalisation, veut avant tout


représenter la forme architecturale, la rendre pertinente, elle veut monter une réalité
possible mais pas encore existante ou qui n’existera jamais. Son but premier est donc de
convaincre, de faire effet de vérité à celui à qui elle s’adresse. Basée non plus sur les 5 sens
comme ce qui nous entoure mais seulement sur un sens (la vue en général), elle se doit
d’avoir une cohérence interne, de retenir des éléments percutants du réel pour convaincre
(par exemple l’échelle, les matérialités, la lumière…).

Mais la perspective telle qu’on la connait depuis la Renaissance n’a pas toujours existé et n’a
donc pas toujours été l’élément permettant de se projeter dans une réalité imaginée. Cette
question de représentation a été différente au cours de l’histoire, même si son but a lui
toujours été le même. La problématique de mémoire ici est de comprendre comment dans
le cadre d’un projet architectural, la perspective permet de convaincre de la possible réalité
de l’objet qui n’existe pas encore. Quels sont les moyens utilisés pour convaincre, pour faire
effet de vérité qui différencie la perspective des autres moyens de représentation, par
exemple les plans et coupes ?

IV. CADRE THEORIQUE

La perspective a donc pour but premier de permettre à celui qui la regarde de s’imaginer le
projet, de rendre visible, proche de la vérité un objet architectural qui n’existe pas encore ou
qui n’existera jamais. Afin de comprendre comment la perspective permet de faire effet de
vérité et de convaincre dans le cadre d’un projet architectural, il s’agit d’abord de
comprendre et analyser la rhétorique et le langage en général. Comment avec des mots, on
peut communiquer, analyser et convaincre ?

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Ainsi dans un cadre plus théorique pour aborder le mémoire de développer dans un premier
temps les concepts généraux de « langage » architectural et l’art de convaincre. Pour cela
nous nous intéresserons d’abord à la rhétorique en général pour ensuite en venir à
l’architecture et au projet, on étudiera ainsi la sémiologie du langage parlé pour faire une
parallèle avec l’architecture.

De la même façon, le dessin est un langage dont des signes sont utiles à une bonne
compréhension et à la communication afin de convaincre. Ainsi dans une second temps,
nous appliquerons les savoirs sur la rhétorique et le langage à la perspective, un outil aussi
bien utilisé en phase d’analyse, de conception que de réalisation.

Enfin, en dernier temps nous étudierons 3 architectes utilisant la perspective dans ces
diverses phases pour en comprendre les subtilités.

V. ETUDE DE CAS

Afin d’appuyer l’analyse théorique de la première et deuxième partie du mémoire, nous


étudierons 3 cas (qui sont encore à fixer). Dans un premier temps, nous nous intéresserons à
Le Corbusier, architecture du début du XXème siècle, architecte moderniste, qui utilisait le
dessin comme outil d’analyse, de
conception et de représentation. Son
dessin parfois simpliste reste
convaincant et très éloquent même s’il
ne réponde pas entièrement au code
de la Renaissance et même s’ils
paraissent peu travaillés face aux
techniques actuelles informatiques.

Le Corbusier, Eglise St Pierre

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Nous étudierons ensuite Piranèse, architecte du XVIIIème siècle. Reconnu aujourd’hui pour
son architecture labyrinthique et ses prisons imaginaires, Piranèse n’a que peu construit,
faisant de l’architecture conceptuelle à la manière des utopies. Il reste cependant indéniable
que ses perspectives imaginaires font bien effet de réalité au point que l’on s’y perd. De la
même façon, on peut faire un parallèle avec des artistes tel qu’Escher dont l’art consistait en
la représentation d’espaces infaisables, de constructions impossibles et d’illusions d’optique.

Escher, Relativité Piranèse, prisons impossibles

Enfin, nous nous intéresserons à des architectes contemporains dont les perspectives au but
non caché « d’en mettre plein la vue » nous plonge dans des mondes virtuels. Elles sont
utilisées de diverses façons pour dynamiser une présentation et convaincre. Les architectes
contemporains y adjoignent de plus en plus des vidéos réalisées à partir des modèles 3D
faisant les perspectives allant parfois jusqu’à une réalité augmentée, permettant une
perception du projet très proche de la perception que nous avons de la réalité et cela en
temps réel. Voici peut-être le futur de la perspective en deux dimensions qui rendra difficile
aux générations futures de comprendre les perspectives actuelles, comme nous nous avons
du mal avec les représentations d’avant Renaissance !

BIG, Paris PARC

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VI. BIBLIOGRAPHIE

Alberti L. B., L’art d’édifier, Seuil, 2004, pp.512

Conan M., Concevoir un projet d’architecture, l’Harmattan, 2000, pp.192

Jeanneret E., Géographie de la maison et architecture des territoires, Langage et contexte,


Paris, Economica, 2007, pp.196

Meyer M., La rhétorique, Que sais-je ? , Presse Universitaire de France (PUF), 2011, pp.128

Pauly D., Le Corbusier : le dessin comme outil, Nancy, Musée des beaux-arts, 2006, pp.144

Pellegrino P., Coray D., Jeanneret E., et alii, Arquitectura e informatica, Barcelona, Gili, 1997,
pp.112

Zevi B., le langage de l’architecture moderne, Dunod, Paris, 1981

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