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Automatisation pneumatique

Actionneurs linéaires : vérins

par Jean-Marie HIERNARD


Ancien Directeur de Festo Didactic
Directeur de Médiax’6

1. Caractéristiques d’un vérin ................................................................... B 6 100 - 2


1.1 Description ................................................................................................... — 2
1.2 Éléments de calcul....................................................................................... — 2
1.2.1 Dimensionnement du vérin ............................................................... — 2
1.2.2 Consommation du vérin .................................................................... — 4
1.3 Dispositif d’amortissement......................................................................... — 4
1.4 Détection magnétique de position ............................................................. — 5
2. Vérins à tige .............................................................................................. — 7
3. Vérins sans tige ........................................................................................ — 8
3.1 Vérins à câble............................................................................................... — 8
3.2 Vérins à bande motrice ............................................................................... — 9
3.3 Vérins à bande d’étanchéité, à tube fendu ................................................ — 9
3.4 Vérins à entraînement magnétique............................................................ — 9
4. Vérins adaptés à des marchés spécifiques ....................................... — 10
4.1 Microvérins .................................................................................................. — 10
4.2 Vérins à faible course .................................................................................. — 10
4.3 Vérins à fonctions intégrées ....................................................................... — 11
4.4 Vérins stoppeurs.......................................................................................... — 12
4.5 Vérins pour environnement particulier...................................................... — 12
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. B 6 110

e vérin est l’actionneur essentiel de toute installation utilisant l’air comprimé


L comme énergie motrice, c’est le « muscle » de la machine. Il transmet le
mouvement et l’effort.
À partir du vérin conventionnel, le vérin à tige, sont expliqués : le principe
de fonctionnement, les éléments de dimensionnement et les critères de choix,
les possibilités d’amortissement des masses en mouvement et les modes de
fixation. Plus élaboré, le vérin sans tige est moins encombrant en longueur,
5 - 1995

il utilise les progrès technologiques en matière de forme et de composition des


joints d’étanchéité et parfois de maîtrise du magnétisme. L’utilisation de profils
aux formes complexes en alliage léger permet d’intégrer au vérin standard des
guidages mécaniques avec différents niveaux de précision (glissières, billes,
rouleaux). Seul le coût (au moins le double du vérin conventionnel à tige)
explique pourquoi il n’est pas le seul à subsister.
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1. Caractéristiques d’un vérin


1.1 Description
■ Le vérin est l’élément central des techniques pneuma-
tiques ; il transforme l’énergie de l’air comprimé en un mouvement
linéaire. À partir de ce constat, les constructeurs déclinent de
nombreux modèles afin de satisfaire aux exigences des utilisateurs :
— fonction réalisée : simple effet, double effet, amortissement,
fonctions intégrées, guidage, antirotation, blocage de tige, etc. ;
— capacités et performances : course, force exercée, vitesse,
longévité, tenue en température, etc. ;
— facilité d’intégration : encombrement, position des orifices
d’alimentation, accès aux réglages, technique d’assemblage des
fixations ;
— nature des matériaux utilisés et des protections de surface,
selon l’environnement d’application ;
— conformité aux normes ;
— possibilités de fixations et accessoires ;
— etc.
Les deux premiers critères de détermination d’un vérin sont
l’alésage
(effort exercé = section × pression)
et la course réalisée.
Les autres constituants périphériques sont destinés à l’alimenter
(unité de traitement d’air), à le mettre en mouvement (distributeurs),
à le régler (régleurs de pression et de débit), à le contrôler (capteurs)
et à le commander (composants logiques).
■ Du point de vue construction , le vérin est généralement
composé :
— d’un tube dont l’alésage détermine, en fonction de la pression
de fonctionnement, les efforts théoriques exercés ; Figure 1 – Principe des vérins simple effet et double effet
— d’un piston coulissant dans le tube ; (doc. Joucomatic)
— d’une tige solidaire du piston qui transmet l’effort vers l’exté-
rieur ;
— de flasques (ou couvercles) munis des orifices de raccorde-
ment et fermant les extrémités du tube ; Le vérin simple effet est essentiellement utilisé pour des opéra-
— d’un palier incorporé au flasque pour le guidage de la tige ; tions de serrage, bridage ou indexage.
— d’un dispositif d’amortissement (éventuel selon les modèles) : Le ressort est dimensionné pour ramener la tige et le piston du
élastique ou pneumatique (vérin double effet exclusivement) ; vérin et en aucun cas la charge déplacée.
— de joints dont les principaux sont placés : sur le piston (étan- Le vérin double effet est muni de deux orifices alimentés alter-
chéité entre les chambres), dans le flasque avant (étanchéité entre nativement par le distributeur, et provoque la rentrée ou la sortie
la chambre côté tige et l’extérieur), entre les flasques et le tube (étan- de la tige (figure 1b ).
chéité entre les chambres respectives et l’extérieur).
Son utilisation est plus courante, elle est seulement limitée par :
Il faut noter de nombreuses variantes dans l’assemblage entre le
tube et les flasques : — les grandes courses (une longueur importante de la tige peut
provoquer du flambage et de la flexion, selon la position de montage
— par sertissage (indémontable) ; et l’application) ;
— par vissage du tube dans les flasques ; — les efforts importants (l’utilisation de vérin de diamètre supé-
— par tirants ; rieur à 320 mm n’est plus économique et l’encombrement important
— par vis dans le tube profilé ; ne facilite pas l’implantation).
— par vis dans une contreplaque pinçant un jonc placé dans une
gorge en extrémité du tube. Pour pallier ces problèmes, la tige est renforcée (diamètre plus
important) ou une autre énergie est utilisée (hydraulique par
■ Deux types de construction existent : le vérin simple effet et le exemple)
vérin double effet.
Le vérin simple effet se caractérise uniquement par le fait qu’une
seule arrivée d’air transmet la puissance au piston ; le retour en posi- 1.2 Éléments de calcul
tion d’origine de la tige est provoqué par un artifice mécanique
lorsque la pression d’alimentation disparaît, ressort le plus souvent
(figure 1a ), mais il peut s’agir de l’élasticité d’une membrane faisant 1.2.1 Dimensionnement du vérin
office de piston.
■ L’alésage du vérin D (mm) ou diamètre du piston est déterminé
La présence du ressort limite : en fonction de l’effort exercé pour une pression d’alimentation
— la course d’utilisation (encombrement) ; donnée ; avec S section du piston, nous rappelons :
— la cadence de fonctionnement (inertie) ;
— la durée de vie (fatigue mécanique). 4S (cm 2 )
D (cm) = --------------------------- (0)
π

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Les constructeurs fournissent des tableaux d’efforts théoriques


Diamètre des vérins commercialisés (mm) (N). Le tableau 1 donne un extrait de ces tableaux pour les vérins
2,5 4 6 (1) 8 10 12 16 20 25 32 double effet, à titre d’exemple. Attention : le taux de charge n’est
pas appliqué, il faut contrôler le diamètre de tige effectivement
40 50 63 80 100 125 160 200 250 320 choisi. (0)
(1) Les alésages en italique ne sont pas normalisés
Tableau 1 – Efforts théoriques des vérins double effet
(extrait de tableau constructeurs)
■ L’effort exercé (daN) est donné par : (en newtons)
effort = pression d’utilisation × section du piston × taux de charge
Diamètre Diamètre Direction Section Pression d’utilisation
— la pression d’utilisation (bar) étant la pression relative (ou du piston de tige de l’action du piston (bar)
manométrique) disponible à l’entrée de l’installation. Si le réseau
est sujet à des variations de pression, il faut considérer la pression (mm) (mm) (cm2) 5 6 7
la plus faible. La pression de 6 bar est considérée comme référence
pour indiquer les caractéristiques de débits, c’est pourquoi de nom- sortie 0,503 25,2 30,2 35,2
breux constructeurs donnent les caractéristiques de leurs produits 8 4
entrée 0,377 18,9 22,6 26,4
à cette pression ;
— le taux de charge (%) étant le rapport entre la charge réelle à sortie 0,785 39,3 47,1 56,0
déplacer et l’effort dynamique disponible sur la tige du vérin. Ce 10 4
entrée 0,660 33,0 39,6 46,2
rendement prend en compte les frottements, ainsi que la contre-
pression d’échappement dans le cas des vérins à double effet. En sortie 1,131 56,6 67,9 79,2
cas d’application statique (bridage) et pour les vérins simple effet, 12 6
entrée 0,848 42,4 50,9 59,4
la contre-pression est nulle. L’appréciation du taux de charge pour
les deux types de vérins varie selon les constructeurs qui préconisent sortie 2,011 100,6 120,7 140,8
une valeur comprise entre 50 et 75 %. 16 6
entrée 1,728 86,4 103,7 121,0
Pour le vérin simple effet, il convient de déduire, de l’effort théo-
sortie 3,14 157,1 188,5 219,9
rique, l’effort antagoniste du ressort de rappel. 20 8
Pour le vérin double effet sollicité côté tige, il convient de déduire, entrée 2,64 132,0 158,3 184,7
de l’effort théorique, l’effort non exercé sur la section de la tige. sortie 4,91 245,5 294,5 343,6
25 10
On rappelle que 1 bar = 10–1 MPa. entrée 4,12 206,2 274,4 288,6
sortie 8,04 402,2 482,5 562,9
Exemple : un vérin double effet doit déplacer une charge de 32 12
entrée 6,91 345,6 414,7 483,8
500 daN en sortie de tige, la pression disponible étant de 6 bar
avec un taux de charge estimé à 60 %. sortie 12,57 628,3 754,0 879,6
a) Quel est le diamètre du piston du vérin nécessaire ? 40 14
entrée 11,07 551,4 661,6 771,9
effort = pression × section × taux de charge sortie 12,57 628,3 754,0 879,6
40 16
d’où la section S entrée 10,56 528 633 739
500
S = -------------------- = 138,88 cm
2
≈ 14 000 mm 2
50 20
sortie 19,63 982 1 178 1 374
6 × 0,6 entrée 16,49 825 990 1 155
et le diamètre D sortie 31,17 1 559 1 870 2 182
63 20
4 × 14 000 entrée 28,03 1 402 1 682 1 962
D = ----------------------------- = 133,54 mm
3,14 sortie 50,27 2 514 3 016 3 519
80 25
Le vérin standard de dimension supérieure est d’un diamètre entrée 45,36 2 268 2 722 3 175
de 160 mm, avec une tige de diamètre de 40 mm (attention, selon sortie 78,53 3 927 4 712 5 497
les séries et les normes, pour un diamètre de piston donné, le 100 30
diamètre de la tige peut être différent ). entrée 71,47 3 574 4 288 5 003
b) Quel est l’effort exercé en rentrée de tige ?
Alésage du vérin D 16 cm, tige du piston ∅ 4 cm.
2 ■ La course du vérin est déterminée en fonction de la distance de
3,14 × 16 2 déplacement du mobile. Il convient toutefois de tenir compte des
section du piston = ----------------------------- = 200,96 cm
4 deux paramètres que sont la flexion et le flambage.
2 — La flexion de la tige du piston est provoquée par l’application
3,14 × 4 2 d’une charge W S perpendiculaire à la tige. La charge admissible
section de la tige = -------------------------- = 12,56 cm
4 est limitée par la longueur de guidage et la course du vérin.
section effective = 200,96 – 12,56 = 188,40 cm2
d’où l’effort F est :
F = 6 × 188,40 × 0,6 = 678,24 daN
Il convient parfois de corriger le taux de charge ou de contrôler
l’effort réel ; par exemple, lorsque le calcul détermine un dia-
mètre théorique de vérin de 128 mm, alors que le standard infé-
rieur est de 125 mm et le supérieur de 140 mm.

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Calcul de la charge sur le palier : tient compte de l’effort développé à cette pression avec un coeffi-
cient de sécurité d’environ 5. Les données sont obtenues à partir
L2
FB = WS  1 + -------
L1 
de la formule :
π EJ
2
F k = ----------------
2
-
avec WS (N) charge en bout de tige, 4
L1 (mm) longueur de guidage, avec E (N/mm2) module d’élasticité longitudinale,
L2 (mm) longueur du palier à l’extrémité de tige. F k (N) charge de flambage,
La longueur de guidage varie selon les constructeurs (tableau 2, J (N · m2) moment d’inertie,
à titre d’exemple).
 (cm) longueur de flambage (course maximale admis-
sible du vérin).
Exemple d’un vérin ayant les caractéristiques suivantes :
∅ 63 mm, course 100 mm, charge en bout de tige W S = 20 N, 1.2.2 Consommation du vérin
d’où :

 171
F B = 20 1 + -----------
43  = 99,5 N < 155 N Pour remplir la chambre du vérin d’air comprimé, le compresseur
doit aspirer un volume déterminé d’air à la pression atmosphérique.
Cette quantification du débit est utilisée pour déterminer la taille du
Le résultat trouvé doit être inférieur à la valeur indiquée dans
distributeur et de l’unité de traitement d’air. Elle sert également à
le tableau 2 pour que la charge de 20 N soit compatible avec le
déterminer la charge du compresseur et les coûts d’exploitation.
modèle choisi.
(0)
— Le flambage provoqué par l’application d’une charge dans La relation à appliquer est :
l’axe de la tige est déterminé en fonction : volume nombre
• de l’effort exercé sur la tige (diamètre du piston, pression) ; debit aspiré = de la chambre × pression × de cycles
• du diamètre de la tige ;
• de la course ; avec débit aspiré en cm 3 (ANR : atmosphère normale
• du type de montage du vérin. de référence) par unité de temps
Quatre cas (qualifiés de cas Euler de flambage) sont à considérer : (min ou h),
1 – vérin fixé, charge libre ; volume de la chambre en cm 3,
2 – vérin articulé, charge articulée ; pression en bars absolus pour les vérins, rela-
3 – vérin fixé, charge articulée ; tive pour les tubes d’alimentation,
4 – vérin fixé, charge guidée. (0)
nombre de cycles
aller et retour par unité de temps (min ou h).
Tableau 2 – Charge admissible à la flexion Dans les calculs, il convient de ne pas omettre de :
(doc. SMC Pneumatic) — considérer la pression absolue pour les vérins et la pression
relative pour les tubes d’alimentation ;
Diamètre Charge maximale — déduire le volume de la tige ;
L1 L2 — prendre en compte la course aller et la course retour du vérin ;
du piston sur le palier F B
— calculer le volume des tubes d’alimentation entre le vérin et
(mm) (mm) (mm) (N)
le distributeur.
8 31,2 17,3 + course 2,5
10 31,2 17,3 + course 3,9
12 35,2 21,8 + course 5,6 1.3 Dispositif d’amortissement
16 35,2 21,8 + course 10
20 39,3 25,6 + course 15,7 ■ L’amortissement élastique est destiné à atténuer le contact
métallique du piston sur le flasque en fin de course. Une rondelle
25 42,8 27,6 + course 24,5 élastique en élastomère remplit cet office, sa course de quelques
32 32 52 + course 40 dixièmes de millimètre varie selon le diamètre du piston. Un tel dis-
positif est destiné aux vérins emmagasinant peu d’inertie (force,
40 37 58 + course 65 vitesse, course) ; il ne présente aucun intérêt si la course est limitée
50 39 68 + course 100 par des butées mécaniques extérieures.
Selon la construction, la rondelle élastique (figure 2) est placée :
63 43 71 + course 155
sur le piston, sur les flasques ou à l’intérieur du piston (joint multi-
80 52 79 + course 250 fonction).
100 56 85 + course 395 ■ L’amortissement pneumatique est utilisé sur les vérins double
125 91 118 + course 615 effet quand les énergies en fin de course sont importantes. La
rondelle élastique est remplacée par la création d’un tampon d’air
160 103 149 + course 1 005 comprimé sur les derniers centimètres de course.
Il faut savoir que la mise à l’atmosphère de la chambre d’un vérin
À titre d’exemple, seul le cas 1 est présenté dans le tableau 3 ; il n’est pas immédiate ; autrement dit, lorsque la pression est admise
permet de rechercher la course maximale admissible dans des sur une face du piston, l’autre face n’est pas instantanément à la
conditions normales d’utilisation à une pression déterminée. Il pression atmosphérique (figure 3a ). Il va même subsister une
contre-pression p 2 durant toute la durée de la course et c’est cette

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Tableau 3 – Limites de flambage


Course maximale
admissible
Pression
Cas Euler Type de montage Fixations (mm)
(bar)
∅25 ∅50 ∅100

Doubles Équerre Flasque Flasque 4 420 880 980


1 Doubles
équerres de nez avant arrière équerres, 5 380 780 880
6 340 710 800
équerre
de nez, 7 310 650 730

flasque 8 290 600 680


avant 9 270 570 630
4 170 390 420
5 140 340 370

Flasque 6 120 300 330


arrière 7 110 270 290
8 100 250 270
9 90 230 240

s’échapper qu’au travers d’un orifice réglable par la vis d’amortisse-


ment. C’est ainsi que l’on peut maîtriser l’absorption des inerties en
fin de course et éviter des chocs brutaux entraînant une détérioration
rapide des matériels.
Selon les constructions, le joint d’amortissement est placé dans
le flasque (figure 3b ) ou sur l’épaulement du piston.
À la commande du mouvement inverse, la pression à plein débit
doit être appliquée rapidement sur l’ensemble de la section du
piston : c’est la fonction du clapet de démarrage rapide. Il peut s’agir :
— d’un montage flottant du joint d’amortissement qui laisse le
plein passage en sens contraire de l’amortissement (figure 3b ) ;
— de la souplesse de la lèvre du joint d’amortissement qui laisse
passer le fluide sur sa périphérie ;
— d’un clapet antiretour (principe bille-ressort) placé dans le
flasque, en parallèle de la vis d’amortissement.
Ce dispositif a ses limites de capacité et l’utilisation d’un amor-
tisseur de choc hydraulique extérieur s’avère parfois nécessaire
quand les charges sont trop élevées et les mouvements trop rapides.

1.4 Détection magnétique de position

Sur les machines automatisées, la position de la tige du vérin doit


être contrôlée afin que les circuits logiques commandent les enchaî-
nements souhaités.
Figure 2 – Vérins à amortissement de fin de course élastique,
avec différents emplacements de la rondelle élastique Les capteurs mécaniques de position placés sur la trajectoire de
la tige conduisent à :
— une exposition à l’environnement proche de la tige (copeaux,
contre-pression qui va être utilisée pour le réglage de la vitesse et
lubrifiants, vapeurs, chaleur, etc.) ;
en fin de course pour l’amortissement. La contre-pression peut, selon
— une adaptation mécanique du support de capteurs encom-
les cas, être réglée (courbe en pointillé ou en trait mixte) à l’aide
brante et coûteuse ;
d’un régleur de débit qui va freiner l’échappement du fluide et avoir
— une difficulté d’accès et de réglage ;
ainsi une incidence directe sur la pression. Cette vue éclaire la notion
— une source de nombreux arrêts de production (mauvais action-
de taux de charge pour le calcul du vérin, la contre-pression exerçant
nement, blocage, encrassement, etc.).
une force antagoniste qui réduit d’autant la poussée exercée.
La percée du traitement d’information électronique a permis le
Lorsque le piston arrive à quelques centimètres de la butée de fin
développement d’une nouvelle technique : la détection magnétique
de course, un épaulement entre en contact avec le joint d’amortisse-
de position. Ses principaux avantages sont :
ment empêchant la mise à l’atmosphère directe de l’air d’échappe-
ment par l’orifice de raccordement (figure 3b ). Il se crée entre le — un montage et un réglage aisés sur le corps du vérin (et non
piston et le flasque arrière un matelas d’air comprimé qui ne peut sur la trajectoire de la tige) ;
— un réglage simple sur toute la course ;

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Figure 4 – Principe de fonctionnement de la détection magnétique


(doc. Festo)

Des dispositions doivent être prises à proximité de champs


magnétiques importants et lorsque l’actionneur est soumis à de
fortes vibrations.
La construction du vérin va nécessiter :
— l’utilisation de matériaux amagnétiques ;
— la présence d’un aimant permanent dans le piston ;
— des supports de fixation et de réglage des capteurs (rail, collier,
profilé, bride, gorge, etc.).
Une large variété de détecteurs est proposée selon :
— le principe de commutation : contact Reed, commutation sta-
tique NPN ou PNP ;
— les capacités électriques (tension, intensité) ;
— le temps de réponse ;
— le niveau de protection ;
— la forme et l’encombrement ;
Figure 3 – Vérins à amortissement pneumatique (doc. CITEF) — le type de fixation ;
— le système de raccordement électrique : câble ou connecteur,
et la position de sortie du câble : axiale ou perpendiculaire.
— le montage possible de plusieurs capteurs ;
— des signaux directement compatibles avec les commandes Quelques modèles et montages des détecteurs magnétiques sont
électroniques et souvent visualisés par des diodes électro- donnés sur la figure 5.
luminescentes. Il faut noter qu’il existe des détecteurs magnétiques à sortie pneu-
Le piston dans sa course déplace l’aimant (figure 4), le capteur matique pour les applications « tout pneumatique ».
placé sur le tube du vérin est sensible au champ magnétique et
commute.

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2. Vérins à tige
Parmi les multiples familles proposées par les constructeurs, nous
en retiendrons deux, conformes aux normes ISO.
■ Vérins  8, 10, 12, 16, 20 et 25 mm selon ISO 6432
Bien qu’offert aussi en version démontable, le tube de ces vérins
est généralement serti sur les flasques (figure 6). Cette solution se
justifie par le prix du vérin eu égard aux coûts engendrés par le
remplacement des pièces d’usure.
Le vérin standard intègre de nombreuses possibilités de fixation
sur la machine (figure 7) : par le nez ou le flasque arrière filetés,
orientable arrière. De nombreux accessoires complètent les possi-
bilités initiales.
Pour les tailles réduites, l’amortissement élastique est générale-
ment suffisant, mais un amortissement pneumatique (fixe ou
réglable) est proposé pour les alésages 16 et 25 mm.
Les matériaux de construction sont souvent amagnétiques : tube
et tige en aciers inoxydables, flasques en alliages d’aluminium ou
en résines (résine époxy chargée en fibres de verre, par exemple).
Le choix de ces matériaux facilite l’utilisation de détecteurs magné-
tiques (souvent en version standard).

Figure 6 – Vérin selon ISO 6432 (  8 à 25 mm) (doc. SMC Pneumatic)

Figure 7 – Modèles de fixation des vérins


Figure 5 – Modèles et montages de différents détecteurs
magnétiques

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■ Vérins  32, 40, 50, 63, 80, 100, 125, 160, 200, 250 et 320 mm
selon ISO 6431 3. Vérins sans tige
L’assemblage du tube et des flasques est démontable (figure 8)
sauf certaines constructions d’alésage 32 et 40 mm qui utilisent Le vérin sans tige réduit de manière importante les encombre-
souvent les techniques décrites pour la série ISO 6430. Les vérins ments longitudinaux et reste le moyen simple pour obtenir des
sont généralement proposés en standard avec un amortissement courses de plusieurs mètres selon des diamètres : 6 à 80 mm. Hors,
pneumatique de fin de course et un piston avec un aimant pour la tout, tige sortie, la longueur du vérin se compose approximativement
détection magnétique. Si la plupart des cotes sont normalisées, de la longueur du tube, de l’épaisseur des flasques et de la longueur
l’assemblage du tube sur les flasques diffère selon les constructeurs : de la tige ; les problèmes de flexion ou de flambage disparaissent.
— avec un jonc placé dans une rainure à l’extrémité du tube et La combinaison de plusieurs vérins sans tige permet de réaliser des
serré sur le flasque par une contreplaque ; ensembles compacts de manutention.
— avec des tirants ;
Le prix plus élevé est justifié par une technique plus précise et
— avec une vis dans le tube profilé.
élaborée, mais explique l’utilisation majoritaire du vérin à tige.
Lorsque le système d’assemblage du flasque sur le tube utilise
Les nombreuses variétés de guidage proposées pour ces appareils
des vis, il est fréquent que les têtes de vis soient taraudées. Cette
sont décrites dans le chapitre spécifique aux dispositifs antirotation.
construction permet la mise en place des fixations sans démontage
d’éléments du vérin. Il est à noter que même les assemblages par Il existe plusieurs principes de vérin sans tige (figure 9) : à câble,
tirants utilisent parfois cette technique. à bande motrice, à bande d’étanchéité à tube fendu, à entraînement
magnétique.
Des constructeurs arrêtent la gamme d’alésage à 100 ou 125 mm.
Sauf pour des applications très spécifiques, l’utilisation de vérins
d’un alésage important n’offre pas toujours un caractère de renta-
bilité évident. 3.1 Vérins à câble
■ Constructions dérivées
À partir des constructions standards (vérin simple effet ou double C’est le plus ancien des vérins sans tige. La tige est remplacée
effet), avec ou sans amortissement (élastique ou pneumatique), par un câble lié au piston, s’enroulant à chaque extrémité autour
normalisées ou non, il existe différentes réalisations avec : d’une poulie. Un anneau extérieur permet la fixation de la charge.
— une tige traversante pour assurer un meilleur guidage, mais Selon les applications, un tendeur automatique de câble peut être
au détriment d’un encombrement plus long. Cette construction était mis en place ainsi qu’un dispositif de freinage ou de blocage adap-
souvent utilisée avant la percée des détecteurs magnétiques pour table sur la poulie. Par l’utilisation de mouflage, la course ou l’effort
placer les capteurs d’un côté de la tige, l’autre côté effectuant le peuvent être multipliés. L’orientation possible des poulies permet
travail ; des trajectoires diverses. Il est possible à l’aide du câble d’éloigner
— une tige traversante creuse pour le passage de fluide (air, vide, l’actionneur d’une zone de travail polluée.
lubrifiant, gaz) ou d’un câble électrique (commande d’aimant) ;
— une tige renforcée destinée à réduire le flambage ;
— une tige non tournante ;
— un amortissement rallongé afin d’absorber des inerties plus
importantes ;
— un palier de guidage de tige plus long afin d’améliorer les
performances à la flexion ;
— des orifices d’alimentation agrandis pour accélérer la vitesse
de tige du piston, mais il ne faut pas oublier l’amortissement de la
charge ;
— un traitement de surface (tige chromée, peinture, etc.) et des
matériaux spécifiques (acier inoxydable, tube en résine époxy
chargée en fibres de verre, etc.) en fonction des milieux ambiants ;
— des joints spéciaux (basse température : – 40 oC ou haute
température : + 200 oC).

Figure 8 – Vérin selon ISO 6431 (  32 à 320 mm)


(doc.Atlas Automation)

Figure 9 – Principe des vérins sans tige

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Les problèmes d’étanchéité du câble (entouré d’une gaine plas- Les avantages spécifiques sont :
tique) au passage dans les flasques sont maintenant résolus. — la réduction des problèmes d’étanchéité (pas de tube fendu,
Malgré le grand nombre d’applications possibles (figure 10), pas de tige, pas de bande) ;
l’application typique est l’ouverture de porte coulissante. — la facilité de la détection magnétique.
Les inconvénients sont :
— le champ magnétique perturbant les appareillages sensibles
3.2 Vérins à bande motrice proches ;
— l’extérieur du tube utilisé comme guide ne devant pas être
exposé aux chocs ;
C’est une variante moderne du vérin à câble. Une bande métallique — les particules métalliques (copeaux, calamine), à proximité de
remplace le câble, les poulies d’extrémité (plus petites) sont l’actionneur attirées par les aimants et adhérant au tube (à l’usage,
intégrées dans les flasques (figure 11). les joints racleurs risquent de se détériorer).
Le tube du vérin est généralement profilé, intègre de nombreuses Selon les applications, avantage ou inconvénient, le chariot est
possibilités de fixation d’accessoires et permet l’adaptation de libre en rotation sans mécanique additive.
guidages par glissières ou roulements.
Nota : dans le cadre d’une intégration harmonieuse des composants pneumatiques et
électriques, Atlas Automation propose, à partir des mêmes éléments mécaniques de base,
un entraînement par moteur électrique. La bande métallique de transmission de l’effort est,
dans ce dernier cas, remplacée par une courroie crantée. Un émetteur d’impulsions lié au
chariot mobile permet une détection continue de la course pour assurer un asservissement
de position.

3.3 Vérins à bande d’étanchéité,


à tube fendu

Dans cette configuration, aucune pièce ne traverse les flasques


(tige, câble ou bande), l’effort exercé est identique dans les deux sens
de fonctionnement. Le piston seul se déplace dans le tube sous l’effet
alterné de la pression. Pour transmettre l’effort à l’extérieur, un
chariot extérieur au tube est fixé au piston (figure 12). La liaison entre
piston et chariot passe par une fente pratiquée sur toute la longueur
du tube.
La difficulté consiste à assurer l’étanchéité des chambres du vérin
sans qu’aucune fuite n’apparaisse dans la fente. Un ruban souple
et fixe obture la fente à l’intérieur du tube ; il convient d’escamoter
ce ruban au passage du piston et du chariot. Pour ce faire, il passe
dans une gorge pratiquée dans le piston, entre les deux joints d’étan-
chéité.
Pour éviter la pénétration de particules solides dans le système
d’étanchéité, celui-ci est parfois doublé d’un ruban de protection
extérieur qui passe dans la liaison piston-chariot (figure 12).

3.4 Vérins à entraînement magnétique


Figure 10 – Quelques applications des vérins sans tige à câble
(doc. Auriéma)
Dans les constructions précédentes, un organe mécanique trans-
mettait l’effort entre le piston et la charge (tige, câble, bande, etc.).
Dans le vérin à entraînement magnétique, le piston est muni
d’aimants permanents. Ainsi, le piston déplace un champ magné-
tique. Un fourreau coulisse sur l’extérieur du tube, il est lui aussi
muni d’aimants permanents mais de polarité inverse. Ainsi, sans
contact mécanique, par le seul biais du champ magnétique, le piston
transmet son effort au fourreau (chariot) sur lequel est fixée la charge
(figure 13). Cette technologie nécessite l’utilisation de matériaux
amagnétiques ; généralement le tube est en acier inoxydable, les
flasques et le piston sont en alliages légers. Figure 11 – Vérins sans tige à bande motrice (doc. Atlas Automation)
Une interrogation existe : y a-t-il un risque que le piston décroche
du fourreau par rupture du champ magnétique ? En principe non,
la force d’accouplement est calculée avec un coefficient de sécurité
élevé par rapport aux capacités de poussée. Le décrochage n’est
envisageable que dans deux cas :
— un effort extérieur brutal d’une poussée supérieure à la capacité
de l’accouplement magnétique ;
— l’entraînement rapide d’une charge importante emmagasinant
une forte énergie, suivi d’un blocage du piston ou du chariot.

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Figure 12 – Vérin sans tige à bande


d’étanchéité à tube fendu et ruban
de protection (doc. Norgren Martonair)

Les vérins aiguilles sont ainsi nommés pour leur petite taille.
Depuis plusieurs dizaines d’années, un constructeur européen,
Kuhnke, propose ces produits. La poussée nipponne a entraîné une
généralisation de ces produits dans les catalogues (figure 14a ). De
type simple effet, les alésages de 2,5 mm (course maximale de
10 mm) ou 4 mm (course maximale 20 mm) sont les plus répandus.
Le raccordement est réalisé sur une canule.
Les vérins « cartouche » sont intégrés directement dans les pièces
mécaniques de la machine ou du montage (figure 14b). Ils sont
Figure 13 – Vérin sans tige à entraînement magnétique vissés dans un alésage taraudé, le raccordement est intégré à la
(doc. SMC Pneumatic) pièce, un joint torique assure l’étanchéité ; une version montage en
panneau est dérivée de cette construction. Il s’agit d’un modèle à
simple effet pour des alésages de 6 à 15 mm.

4. Vérins adaptés
à des marchés spécifiques 4.2 Vérins à faible course

À partir des concepts de construction que nous venons de décrire, L’application classique est le serrage, le bridage ou l’indexation
les constructeurs ont développé une multitude de produits, générale- de pièces. Cette famille se caractérise par des courses relativement
ment catalogués, pour répondre à des besoins spécifiques (encom- faibles (quelques millimètres). Le vérin simple effet qui devrait être
brement, intégration de guidage, adaptation à l’environnement, etc.) suffisant est souvent complété par des gammes double effet afin
ou aux exigences industrielles (miniaturisation pour la microméca- d’augmenter les cadences de fonctionnement et élargir le domaine
nique, matériaux pour l’alimentaire, résistance mécanique pour le d’application.
soudage, composants pour salle blanche, etc.). Des vérins conventionnels sont parfois utilisés pour réduire
Le développement qui suit n’est pas exhaustif, mais reflète avant l’encombrement en longueur ; les flasques sont alors moins épais
tout des grandes tendances. et non prévus pour l’amortissement pneumatique. Le guidage de tige
est plus court, ces séries sont qualifiées de légères.
Des séries plus spécialisées ont été développées.
4.1 Microvérins Le vérin de serrage à membrane (à ne pas confondre avec le vérin
dont le piston est une membrane, vérin de freinage par exemple)
a une forme peu habituelle ; la membrane précontrainte est
Nous avons évoqué les vérins à partir d’alésage de 8 mm corres- oblongue et son élasticité sert de ressort ; appliquée directement sur
pondant à des dimensions standardisées. Dans le même principe la pièce à serrer, elle absorbe les légères variations de cotes et de
de construction, il existe des alésages plus petits : inférieurs ou position (figure 15). L’alésage est équivalent à celui des vérins de
égaux à 6 mm. ∅ 28 à 63 mm pour des courses maximales de 5 mm.
Le vérin compact (figure 16) a un encombrement en longueur
d’environ un tiers de celui du vérin de même diamètre aux normes
ISO.

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Figure 15 – Vérin à membrane et ses applications (doc. Festo)

Figure 14 – Microvérins : vérin aiguille et vérin cartouche

Il existe des formes très variées, dont l’une, généralisée, utilise


un profil d’aluminium, à simple ou double effet, pour des alésages
de 8 à 100 mm. Une version à piston magnétique pour détection de
position est souvent offerte. Les détecteurs se fixent dans des
rainures intégrées au profil du vérin et sont réglables sur toute la
course.
Le vérin est fixé directement soit par vissage dans le corps, soit
par vis traversante.
Des adaptations antirotation de la tige sont parfois proposées
ainsi que des versions à tige traversante.
Le vérin souple (figure 17) offre une alternative lorsque l’encom-
brement longitudinal est réduit ou que les poussées à exercer sont
importantes. Il est utilisé pour les opérations de serrage ou de levage.
Le vérin souple à soufflet est composé : Figure 16 – Vérin compact à faible course à tube profilé (doc. CPOAC)
— d’un corps souple en fibres synthétiques haute résistance
enduit sur chaque face d’élastomère ;
— d’une chambre assurant l’étanchéité du fluide ;
— d’une tubulure ou embase servant d’alimentation et de fixation.
4.3 Vérins à fonctions intégrées
De forme cylindrique, carrée, rectangulaire, en bande, ces vérins
exercent des poussées allant jusqu’à plusieurs dizaines de tonnes. Ils facilitent l’étude, la mise en œuvre et généralement la main-
tenance grâce aux fonctions de régleurs de débit et/ou de distri-
buteurs montés en ligne (figure 18) ou sur embase, avec réglage
de débit et silencieux. Ces ensembles compacts améliorent les per-
formances de vitesse.

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régulation est aussi intégré. Citons comme exemples d’applications :


l’ouverture de vanne ou la commande de volets de système de
conditionnement d’air ; il s’agit ici d’une entrée dans le domaine de
la régulation.

4.4 Vérins stoppeurs

Il est toujours déconseillé d’appliquer un effort perpendiculaire


sur la tige d’un vérin, cette contrainte détériorant généralement la
tige, le palier du flasque avant et le palier du piston.
Le vérin stoppeur permet de supporter ces forces pour des applica-
tions spécifiques telles que l’indexage sur convoyeur ou l’arrêt de
charge sur tapis transporteur.
L’extrémité de tige renforcée du vérin stoppeur est lisse, avec galet
simple, avec galet à levier escamotable et amortisseur intégré
(figure 19). D’origine, le piston des vérins est équipé d’un aimant
afin d’assurer la détection magnétique.
Ces appareils existent en alésage de 20 à 50 mm pour des
courses maximales de 30 mm.
Figure 17 – Vérins souples à deux étages et à bande (doc. Pronal) La fixation est réalisée sur le corps de l’appareil, sur le nez fileté
ou sur un flasque avant.

4.5 Vérins pour environnement particulier

Afin de répondre à des besoins spécifiques de certaines industries,


des constructions adaptées ont été développées.
Les vérins tout inox répondent aux besoins de l’industrie alimen-
taire où les machines fonctionnent dans un environnement d’humi-
dité élevée. Pour des raisons évidentes d’hygiène, les machines sont
lavées à grande eau, eau chaude naturellement, souvent additionnée
de produits chimiques désinfectants. Dans cet esprit d’hygiène, il
existe des constructions où les flasques ne laissent aucun évidement
susceptible de retenir des impuretés.
Figure 18 – Vérin avec distributeur monté en ligne
Pour les alésages importants, il est proposé parfois un tube en
(doc. Atlas Automation)
résine chargée de fibres de verre comme alternative au tube en
acier inoxydable.
Les vérins tout plastique visent un double objectif : hygiène et
Le distributeur placé au plus près du vérin offre de nombreux
réduction des coûts, pour les besoins de l’industrie alimentaire,
avantages :
pharmaceutique ou similaire.
— moins grande sensibilité aux pertes de charge dans les tuyau-
teries ; La quasi-totalité des pièces constitutives sont en matière plastique
— réduction de la durée de la mise à l’atmosphère des chambres ; (au sens noble du terme, il s’agit souvent de résine renforcée de
— temps de réponse plus courts ; fibres de verre). Seule la tige ou son extrémité sont en acier inoxy-
— consommation d’air réduite ; dable afin d’éviter tout risque de détérioration au montage. De plus,
et selon les applications, quelques inconvénients : cette conception est moins pesante que les constructions métalli-
— dans des environnements poussiéreux ou pollués, risque de ques, mais elle n’existe que pour de petits alésages (25 mm maxi-
pénétration de particules dans le distributeur par des trous mum).
d’évent ; Les raccords sont intégrés (figure 20) et, sur certains modèles,
— accès aux réglages parfois difficile, voire dangereux selon les flasques et raccords sont orientables, facilitant ainsi grandement la
machines. Il vaut mieux dans ce cas déplacer les organes de réglage mise en place et le raccordement.
dans un endroit plus accessible et plus sûr. Les vérins pour salles blanches sont essentiellement destinés
À noter également : aux laboratoires et à la fabrication de composants électroniques ;
— l’unité oléopneumatique, qui constitue elle aussi un exemple ils répondent à des critères très stricts de fabrication, d’assemblage
d’intégration. Le vérin pneumatique est accouplé à une unité hydrau- et de conditionnement.
lique de réglage de la vitesse, pour l’obtention de vitesses lentes Les principes de fonctionnement sont identiques aux fabrica-
et régulières (le vérin exerce la force motrice, mais le réglage de la tions conventionnelles, seuls changent :
vitesse est obtenu par laminage de l’écoulement d’un liquide). — le design et parfois la matière des pièces ;
L’unité de réglage peut être munie de têtes de pilotage pour disposer — les procédés de fabrication, de montage, tests ou conditionne-
de plusieurs plages de vitesse, voire le blocage en position ; ment (salles blanches pour éliminer toute contamination).
— le positionneur, qui est un ensemble encore plus élaboré
destiné à positionner la tige du vérin en fonction de la variation d’une Ces vérins sont naturellement associés à des distributeurs et à des
pression de commande. Dans ce cas, le système de contrôle et de accessoires de montage et de raccordement répondant aux mêmes
critères qualitatifs.

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Figure 20 – Vérin plastique à raccords instantanés intégrés


(doc. Festo)

Figure 19 – Vérins stoppeurs (doc. SMC Pneumatic) tonnes) à des vitesses élevées (> 1 m/s), d’où l’importance de la
qualité de construction et du dispositif d’amortissement. Les
flasques sont en acier ou en fonte, la tige est renforcée, l’assemblage
Les vérins lourds sont utilisés dans les mines, la sidérurgie et les est réalisé par tirants.
travaux publics. Souvent soumis à des conditions de travail très Des alésages atteignant 500 mm sont proposés sur catalogue,
dures (chocs, température, poussières), ils sont de construction très les courses peuvent atteindre plusieurs mètres.
robuste. Ils peuvent déplacer des charges importantes (plusieurs

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P
O
U
Automatisation pneumatique R

E
par Jean-Marie HIERNARD N
Ancien Directeur de Festo Didactic
Directeur de Médiax’6

S
Normalisation A
Organisation internationale de normalisation (ISO)
ISO 6430 1992 Transmissions pneumatiques. Vérins 1 000 kPa (10 bar) à
simple tige, à fixations intégrées, de diamètres d’alésage
ISO 6431 1992 — Vérins 1 000 kPa (10 bar) à simple tige, à fixations
détachables, de diamètres d’alésage 32 mm à 320 mm.
Dimensions d’interchangeabilité.
V
32 mm à 250 mm. Dimensions d’interchangeabilité. ISO 6432 1985 — Vérins à simple tige. Série 10 bar (1 000 kPa). Alésages
de 8 à 25 mm. Dimensions de montage.
O
I
Fournisseurs. Constructeurs
(liste non exhaustive)
R
Acal Auriéma (Sté) Joucomatic SA
Atlas Capco Automation
CITEF (Centre International Technique d’Enseignement et de Formation)
Kuhnke Automation Sarl
IMI Norgren SA
P
CPOAC (Cie Parisienne d’Outillage à Air Comprimé) (Groupe Bosch)
Festo Eurl
Pronal SA
SMC Pneumatique SA L
U
Organisme
Unitop Union nationale des industries de transmission oléo-hydrauliques et pneumatiques
S
5 - 1995
Doc. B 6 110

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