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CARACTERISATION GEOTECHNIQUE ET EVALUATION EN CONSTRUCTION


ROUTIERE DES LATERITES DE BATOUFAM, OUEST CAMEROUN

Article · April 2017

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Takala Boris Honore


University of Yaounde I
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reseach of correlation between a bulding materials properties and thickness layer of the road View project

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CARACTERISATION GEOTECHNIQUE ET EVALUATION EN CONSTRUCTION
ROUTIERE DES LATERITES DE BATOUFAM, OUEST CAMEROUN
M. Honoré Boris TAKALA
(honore01boris@yahoo.fr / 674453974 / 656654928)
I-PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
INTRODUCTION
La présente partie est consacrée à la présentation de la zone d’étude. Il sera question
ici de présenter Batoufam sans prétention d’exhaustivité, sur les plans géographique et
administratif, des données démographiques, socio-économiques, culturelles et associatives des
populations de cette localité, des caractéristiques biophysiques intégrant les paramètres
climatiques et morphologiques, ainsi que la géologie. En effet, avant d’aborder le thème
proprement dit de ce travail, il apparait pas idéal mais plutôt indispensable de présenter au
préalable la nature des facteurs qui ont une influence plus ou moins directe sur la formation
des sols et leur nature.

I-1 - LOCALISATION
Batoufam est un village de l'Ouest Cameroun, en pays Bamiléké, appelé Tswefap en
langue locale. Il fait partie de l'Arrondissement de Bayangam dans le Département du Koung-
Khi. Avec une altitude comprise entre 1400m et 1800m et une superficie estimée à 27 km 2, il
est situé entre 5o14’ et 5018’ de latitude Nord, et entre 10026’ et 10031’ de longitude Est.
Traversé par la nationale N0 1, il partage ses frontières avec six villages, notamment :
Bayangam au nord-ouest et à l’ouest, Bangoua et Bandrefam au sud, Bangang Fokam à l’est,
Bangang Fondji au nord-est et Bandjoun au nord.

Figure1. Cartes de localisation du village Batoufam


I-2 – DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES
I.2.1- Démographie
Le village Batoufam a une population résidente estimée à environ 10 000 habitants,
soit 174 habitants au km2. Toutefois, des estimations sérieuses indiquent que le peuple
Batoufam compterait plus de 150 000 âmes, qui vivent aujourd'hui en majorité dans les
grandes villes du pays telles que Douala, Yaoundé et Bafoussam et même à l'étranger. La
population résidente, jadis concentrée essentiellement au Centre du village appelé Kaptchié
pendant la période de la guerre de l'indépendance du Cameroun, est répartie depuis des années
à l'intérieur du groupement et sur tous les quinze cantons que compte le village.

I.2.2- Economie
La vie du peuple Batoufam repose essentiellement sur l’agriculture et l’élevage.
Auparavant, les produits issus de ces activités, relativement mois abondants, étaient destinés à
la seule consommation locale. Guiffo (2009) souligne que le village était aussi un haut lieu de
culture de café arabica. Il mentionne que le maïs est cultivé dans tous les quartiers, l’igname
et les arachides dans la plaine de Ngang, la banane-cochon à Tsep et Toula, les pommes de
terre et le haricot respectivement à Mbé et Ndeptse, et bien d’autres encore. L’élevage se
résume à celui de bovins, porcins et volailles. On y pratique également de l’artisanat qui que
représente une importante source de revenus.
La proximité des villes voisines comme Bandjoun, Bagangté et Bandrefam a favorisé
le développement des activités commerciales, notamment le brassage des produits lors des
marchés périodiques. Depuis le déplacement du poste de péage de l'arrondissement de
Bayangam à la frontière entre Batoufam et Bangoua, une intense activité commerciale s'est
aussi développée en ce lieu. Les produits agricols et pastoraux sont commercialisés, ainsi que
ceux issus de l’artisanat et divers produits manufacturés.

I.2.3- Santé et éducation


Batoufam est arrimée aux standards éducatifs et sanitaires. Les populations sont
soucieuses de leur santé et de leur éducation. En effet, les populations s’instruisent dans des
écoles maternelles et primaires publiques et confessionnelles, ainsi que dans un lycée
d’enseignement secondaire. On peut aussi citer l’existence d’une Section Artisanale Rurale
(SAR). Les jeunes originaires de Batoufam, après leur éducation maternelle, primaire et
secondaire, sont appelés dans les villes comme Yaoundé ou Douala et bien d’autres pour
poursuivre dans l’enseignement supérieur. C’est dire que le volet éducatif occupe une place
importante pour le peuple Batoufam, et même pour les élites politiques qui travaillent
quotidiennement en vue de sa promotion véritable.
Des centres de santé procurent les premiers soins aux malades. Le centre de santé
intégré de Kaptchié inauguré depuis 1980, avec comme personnel quelques médecins, assure
les soins aux patients locaux et même externes au village.

I-3 - CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES


I.3.1- Climat
Les données de précipitations et de températures enregistrées par la station
météorologique de la Délégation Départementale du MINADER du Koung-Khi à Bandjoun
pendant 11 ans (2004 à 2014), ainsi que les indices d’aridité de De Martonne sont présentées
en annexe 1. Le diagramme ombrothermique qui en résulte (Figure. 2.) montre deux saisons :
une longue saison des pluies de neuf mois, de Mars à Novembre, au cours de laquelle les
pluies tombent abondamment ; et une courte saison sèche, de Décembre à Février. Les
précipitations sont de l’ordre de 1517,6 mm par an, la température moyenne annuelle étant de
20,90C. Le mois d’Août apparait comme le mois le plus pluvieux, et Janvier comme le moins

2
pluvieux, avec des moyennes de précipitations respectives de l’ordre de 257,5 mm et 7,72
mm. Les données météo attestent que le mois de Mars est le plus chaud (23oC), et les mois de
Juillet, Août et Décembre sont les plus froids (20.2oC). Les indices d’aridité de De Martonne
montrent que les mois de Décembre, Janvier et Février sont les mois secs, lorsque les mois
d’Avril à Octobre sont humides, Mars et Novembre se situant entre ces deux types.

Précipitations (P)

Température (T)

P = 2T

Figure 2. Diagramme climatique de Batoufam

I.3.2- Faune et Flore


La végétation et la faune rencontrées sur le territoire de Batoufam présentent une
grande diversité.
Dans sa description du couvert végétal de cette localité, Noumi (1986) précise
l’existence de nombreux arbres fruitiers dans les concessions, une galerie forestière orientée
dans l’axe Nord-Est, qui part de Famla à Tounang, et d’une savane préforestière couvrant de
larges espaces. Ghenkap Sotche (2014) souligne que cette savane remplace la forêt secondaire
dont les reliques subsistent en îlots dans le paysage. On y rencontre de nombreuses parcelles
cultivées, mais qui présentent en leur sein des grands arbres, lesquels laisseraient penser à
l’existence d’un ancien passé forestier.

I.3.3- Relief / morphologie


Selon Guiffo (2009), la morphologie d’ensemble du relief de Batoufam (Figure 3) est
celle des Hauts Plateaux. Regnoult (1986) cité par Ghenkap Sotche (2014) précise qu’elle est
constituée de collines surbaissées, aplanies par l’érosion, et des vallées en "V" et "U" dans
lesquelles circulent les cours d’eau permanents et intermittents. Deux principaux types de
paysages sont alors identifiables.
 le paysage volcanique moyennement ondulé. Les interfluves ont leurs sommets
plats et peu étalés. Les vallées y sont larges, en forme de "U" ;
 le paysage sur socle granito-gneissique panafricain qui fait ressortir une abondance
d’affleurements rocheux, des interfluves de forme générale convexe et sommets
arrondis (relief en demi-orange). Les vallées y sont étroites, en forme de "V".
L’altitude maximale est de 1880 m et l’altitude moyenne de 1400 m ;

I.3.4- Hydrographie
La localité de Batoufam est parcourue par un important réseau hydrographique (figure
4). On y distingue de nombreux cours d’eau dont l’ordre hiérarchique varie de 1 à 4. Le
collecteur principal est le Noun, qui s’écoule suivant la direction générale NNW-SSE. A
celui-ci se raccorde perpendiculairement à l’Est la Koupa d’écoulement W-E, dérivant de la
Ketseng, d’écoulement N-S, tous deux au Nord de la localité. Deux réseaux dendritiques
alimentent la Koupa, l’un par le Sud et l’autre par le Nord, d’écoulements généraux respectifs
SSW-NNE et WNW-ESE.
3
I.3.5- Géologie
Olivry (1976) précise que la couverture géologique de la région comporte
essentiellement les formations du socle et les formations volcaniques, celles-ci recouvrant les
premières sur la majeure partie du plateau Bamiléké. Les formations du socle sont surtout
constituées par des gneiss embréchites calco-alcalins, retrouvés toujours en position
anticlinale. Il souligne que dans l’ensemble de la Mifi-Sud c’est-à-dire la zone incluant
Batoufam, la couverture est constituée pour 77% de « basaltes de plateau», 20% de formations
du socle et 3% de trachytes alluvions et basanitoïdes.
Pour Ghenkap Sotche (2014), la localité de Batoufam est située au pied du versant Est
du Mont Bangou, et appartient à la Ligne Volcanique du Cameroun (LVC) sous lequel repose
le socle panafricain. En faisant un bref aperçu sur la Chaîne Panafricaine d’Afrique Centrale
(CPAC), elle fait référence à certains auteurs tels que Nzenti (1998), Tagne Kamga
(2003) ,Tchameni et al. (2000, 2001, 2006), Ngako et al. (2008). Ces derniers précisent que
sur le plan pétrographique, la C.P.A.C est constituée des formations aussi complexes que
variées. On rencontre majoritairement des granitoïdes (leucogranites, granites à biotite,
granites à deux micas, granites à biotite et amphibole, granites à biotite et grenat,
granodiorites, diorites, monzonites, syénites et les gabbros), auxquels sont associés les gneiss
à grenat-biotite-disthène, gneiss à biotite-muscovite-grenat, gneiss à pyroxène, gneiss
migmatitiques, les migmatites, les amphibolites, les granulites et les quartzites. On y retrouve
aussi des formations volcaniques majoritairement représentées dans la zone, couplée a une
moindre présence de gneiss à amphibolites indifférenciés (figure 5).
La localité de Batoufam dans son ensemble ainsi que ses environs n’ont pas encore fait
l’objet d’étude pédologique détaillée. Cependant, certains auteurs ont effectués plusieurs
travaux sur les sols de la région de l’ouest. Déjà en 1967, une étude portant sur un résumé des
sols du Cameroun avait été réalisée par Segalen. De cette étude, il en ressort que trois
ensembles de sols se distinguent dans les hautes terres de l’ouest Cameroun, en pays
Bamiléké : les sols peu évolués, les sols ferrugineux tropicaux, les sols rouges et bruns
rouges. Olivry (1976) souligne que les sols de cette région proviennent de l’altération de ces
roches constituant la couverture et sont essentiellement des sols ferralitiques rouges sur
matériaux du socle ou basaltes des plateaux, ou humifères sur trachytes et basaltes de
montagne. On observe également plusieurs types de sols hydromorphes et des sols peu
évolués d’apports pyroclastiques ou dérivés des cendres sur basaltes.
Ces trois types de sols ont des origines et des caractéristiques diverses :
 Les sols ferralitiques qui dérivent des roches du socle et des matériaux d’origine
volcanique. Du point de vue morphologique : il s’agit de sols à profil ABC.
L’horizon A présente une matière organique bien évoluée. L’horizon B est le plus
souvent très épais (de couleur rouge ou brun-jaune). Les minéraux primaires autres
que le quartz sont absents. L’horizon C est également souvent très épais, à
l’exception des sols dérivés de basalte où il peut être très mince ;
 Les sols peu évolués, dérivés de matériaux volcaniques projetés, ont un faible
développement par suite de leur jeunesse. Ces sols sont de couleur foncée, peu
épais et riches en matière organique ;
 Les sols hydromorphes dont la présence sur le plateau Bamiléké est attribuée à la
faiblesse de l’érosion, ainsi qu’à l’établissement accidentel d’obstructions dans
certaines vallées, par l’arrivée de produits volcaniques, qui déterminent l’ennoyage
de la partie située en amont et les conditions favorables au développement de ces
sols.

4
Figure 5. Indication de la position de la
Figure 1. Bloc diagramme de la localité de zone d’étude sur la carte geologique du
Batoufam cameroun (Nzenti et al, 2010)

Figure 2 . (a) Carte des bassins hydrographiques du Cameroun ; (b) carte du bassin de la
Sanaga ; (c) Carte hydrologique de la localité de Batoufam (extrait de la carte
topographique de Bafoussam) 5
CONCLUSION
Village de l’ouest Cameroun, Batoufam présente un climat tropical à deux saisons
inégalement réparties, couplé à une végétation de savane et de galeries péri-forestières.
L’économie repose sur les activités agricoles et pastorales, associées aux activités
commerciales périodiques. Avec une géomorphologie générale des hauts Plateaux constituée
de collines surbaissées et de vallées, le réseau hydrographique est dendritique et possède le
Noun comme collecteur principal. On note une grande variété de sols développés sur un socle
majoritairement dominé par les Basaltes de Plateau.

II- METHODOLOGIE

La démarche méthodologique est très importante pour la réalisation de tout travail


scientifique. Dans le cadre de cette étude, elle est basée d’une part sur les travaux de terrain,
et d’autre part sur les travaux en laboratoire, qui concernent les essais d’identification et de
caractérisation, réalisés au laboratoire de géotechnique et des matériaux de l’Ecole Nationale
Supérieure Polytechnique de Yaoundé. Les essais d’identification consistent en l’analyse
granulométrique et aux limites d’Atterberg, alors que pour les essais de caractérisation, il
s’agira des essais Proctor et CBR ainsi que les essais de compression simple et de traction
indirecte. Leur intérêt est de permettre de donner un avis (ou mieux une appréciation) sur les
sols de Batoufam en rapport avec la construction routière.

II.1 - TRAVAUX DE TERRAIN


II.1.1 - Choix de la tranchée et prélèvement
Les échantillons représentatifs du sol à caractériser sont prélevés dans une carrière. En
effet, ce sol est utilisé pour la construction d’une route en terre à proximité immédiate. Sur le
terrain, l’extraction libère une coupe ou profil pédologique bien visible qui définit les
principaux horizons. Cette carrière située à 1435 m d’altitude répond aux coordonnées
05017’20,1’’ de latitude Nord, et 10028’14,6’’de longitude Est.
Le prélèvement s’est effectué à l’intérieur de l’horizon nodulaire suffisamment épais et
étendu sur le terrain. Le matériau de cet horizon a l’aspect d’un mélange rouge constitué de
particules fines et de nodules aux tailles relativement homogènes. Buchanan(1807) cité par
Aubert (1954) proposa le terme de << Latérite >> pour désigner une masse terreuse, rouge,
qui, durcissant à l’air, se transforme en un matériau utilisable pour la construction. Le
matériau prélevé est donc une latérite, comparable à la << Latérite >> de Buchanan. L’étude de
ce matériau a été faite plus en détail dans le chapitre précédent.

II.1.2- Echantillonnage
L’horizon de sol est l’unité de base du prélèvement. En pédologie comme en
géotechnique, un des grands problèmes réside dans la représentativité des échantillons. Les
précautions à prendre lors du prélèvement d’échantillons sur le terrain dépendent d’abord de
la problématique de l’analyse (Reboza, 2011).

II.2 - TRAVAUX DE LABORATOIRE


II.2.1 – Essais d’identification : Buts et principes
II.2.1.1- Analyse granulométrique
L’analyse granulométrique comporte deux volets, notamment le tamisage (à sec pour
les sols pulvérulents et par voie humide pour les sols cohérents) lorsque le diamètre des

6
particules est supérieur ou égal à 80µm, ainsi que la sédimentométrie pour les éléments
inférieurs à cette taille. Ces deux essais complémentaires aboutissent à l’établissement de la
courbe granulométrique caractéristique du matériau à identifier.

II.2.1.1.1- Tamisage par voie humide


Pour Mailloux et Chenard (2011), le but de l’analyse granulométrique par voie humide
est double, à savoir déterminer la répartition des différents calibres de grains d'un matériau
granulaire et déterminer les classes granulaires.
Réalisé conformément à la norme NF P 94-056, l’essai consiste à séparer les grains
agglomérés d’une masse connue de matériau par brassage sous l’eau, à fractionner ce sol ,une
fois séché, au moyen d’une série de tamis et à peser successivement le refus cumulé sur
chaque tamis. La masse de refus cumulée sur chaque tamis est rapportée à la masse totale
sèche de l’échantillon soumis à l’analyse.

II.2.1.1.2- Sédimentométrie
Le but de la sédimentométrie est la détermination de la distribution pondérale de la
taille des particules de sols de dimension inférieure à 0.08mm.
Elle est réalisée conformément à la norme N FP 94-057.

II.2.1.2- Limites d’Atterberg


Les limites d'Atterberg sont des constantes physiques conventionnelles qui marquent
le passage d'un état à un autre. Pour Lérau (2006), C'est l'un des essais d’identification les
plus importants.
Cet essai permet de déterminer l’état de consistance d'un sol et des constantes
physiques conventionnelles qui marquent les seuils entre les états d'un sol (Djaani Mabrouka
et Benmansour 2011). Grace à lui, on peut prévoir le comportement des sols pendant les
opérations de terrassement, en particulier sous l’action de la teneur en eau, il se fait
uniquement sur les éléments fins du sol.
Son principe est de croître la teneur en eau de façon continue pour la recherche de la
consistance d’une fraction de sol qui passe au tamis 0.4 mm (mortier) (Lovaritina ,2013). Cet
essai a été réalisé conformément à la norme NF P 94-051.
II.2.2- Essais de caractérisation : Buts et principes
II.2.2.1- Essai Proctor
L’étude du compactage s’effectue à l’aide d’un damage normalisé connu sous le nom
de « l’essai Proctor ». Son but est de déterminer, pour un compactage d’intensité donnée, la
teneur en eau à laquelle doit être compacté un sol pour obtenir la densité sèche maximum. La
teneur en eau ainsi déterminée est appelée « teneur en eau optimum Proctor ».
Ce principe est conforme à la norme NF P 94-093. Dans ce cas, l’essai Proctor modifié
a été réalisé, du fait de sa conformité avec les travaux de construction routière.

II.2.2.2- Essai CBR

Cet essai permet de déterminer la capacité de portance d’un sol compacté, en estimant
sa résistance au poinçonnement, en fonction de son état, sa densité et son humidité, ainsi que
les charges appliquées. Il s’agit donc de déterminer expérimentalement des indices qui
serviront à déterminer l'épaisseur des couches de fondation, établir une classification des sols
et permettre d'étudier la traficabilité des engins de terrassement.
La norme NF P 94-078 précise que le principe général consiste à mesurer les forces à
appliquer sur un poinçon cylindrique pour le faire pénétrer à vitesse constante dans une

7
éprouvette de matériau. Les valeurs particulières des deux forces ayant provoqué deux
enfoncements conventionnels sont respectivement rapportés aux valeurs des forces observées
sur un matériau de référence pour les mêmes enfoncements. L’indice recherché est défini
conventionnellement comme étant la plus grande valeur, exprimée en pourcentage, des deux
rapports ainsi calculés.

II.2.2.3- Essai de compression simple


L’essai en question permet, comme son nom l’indique, de mesurer la résistance à la
compression d’une éprouvette de sol de forme standard. Cette résistance est démontrée égale
au double de la contrainte de cohésion du matériau (Krami et Reggadi, 2011, in Boucherba et
Wafa, 2013). L’essai est effectué conformément à la norme NF P 94-420.

II.2.2.4- Résistance à la traction


Connu sous le terme « essai brésilien », il vise à déterminer la contrainte de rupture
d’une éprouvette soumise à un effort de compression appliqué sur deux génératrices opposées.
Il s’agit donc d’un essai de traction, car les contraintes induites sont en majorité des
contraintes de traction. Il a été réalisé selon la norme NF P 94-422.

CONCLUSION
La partie qui s’achève ainsi est en substance la description littérale des différents
travaux effectués. Ceux-ci sont en effet de deux types : les travaux de terrains visant au
prélèvement du matériau, sa description ainsi que celle du lieu de prélèvement (profil
pédologique de la carrière), et les travaux de laboratoire, avec pour but d’une part d’identifier
le matériau à travers les essais d’analyse granulométrique et des limites d’Atterberg ; et
d’autre part de caractériser celui-ci, par les essais Proctor, CBR, de compression simple et de
résistance à la traction. Même si les difficultés rencontrées ne sont pas identiques, tous les
essais réalisés ont conduit à des résultats qui seront présentés et interprétés dans la partie
suivante.

III-PRESENTATION, DISCUSSION ET INTERPRETATION DES RESULTATS

INTRODUCTION
Les résultats présentés dans cette partie sont des performances issues des
investigations sur le terrain et des essais en laboratoire. Il s’agira de la description de la coupe
ou profil pédologique ; de l’identification du matériau à travers les paramètres physiques
issues de l’analyse granulométrique et des limites d’Atterberg, ainsi que sa caractérisation par
les valeurs découlant des essais Proctor, CBR, de compression simple et de traction indirecte.
Les résultats obtenus seront comparés aux exigences géotechniques référées dans le guide de
dimensionnement des chaussées pour les pays tropicaux.

III.1 – DESCRIPTION DU PROFIL PEDOLOGIQUE


Le site de prélèvement présente une coupe ou profil pédologique (Figure 6). Celui-ci a
une épaisseur totale d’environ 2,8 m, et est caractéristique de ce sol évoluant sur basalte. On
distingue deux niveaux du bas vers le haut :
 Un niveau nodulaire, d’épaisseur comprise entre 0,55 et 2,8 m, d’aspect d’ensemble
rouge tachetée violacée. On y rencontre des nodules arrondis de tailles millimétriques
à centimétriques emballés dans un matériau fin argileux de couleur rouge. Vers la base
de ce niveau, on trouve quelques éléments résiduels de la roche, de couleur grise. La

8
texture est sableuse, et la structure est grumeleuse abondamment particulaire, friable à
l’état sec.
 Un niveau argileux meuble, qui fait directement suite au précédent, et présente un
aspect rouge. Il est parcouru de racines et radicelles, et présente une limite basale
nette et continue. Son épaisseur est d’environ 0,55 m, mais est très variable sur le
terrain. On y retrouve aussi quelques nodules dont la taille est de l’ordre du millimètre.
La texture est fortement argileuse et la structure est polyédrique. Ce niveau est
surmonté par une végétation anthropique.

Figure 6. Profil pédologique du site de prélèvement (Batoufam).

III.2- CARACTERISTIQUES PHYSIQUES


III.2.1 – Analyse granulométrique
L’analyse granulométrique a été réalisée selon le protocole décrit dans le chapitre
précédent. Les résultats numériques obtenus ont conduit à l’établissement de la courbe
granulométrique (figure7.). Les pourcentages des différentes classes granulométriques dans le
matériau sont présentés dans le tableau ci-dessous :
Tableau 1 : Pourcentages pour les différentes classes granulométriques
Classe Gravier Gros sable Sable fin Limon Argile
Pourcentage(%) 74 9,3 4,5 2,2 10

L’exploitation de la courbe granulométrique ci-dessous permet de relever une relative


pauvreté en fines, soit 14% du matériau, donc inférieur à (34,20% et 16,20%) trouvé à
Ebolowa par Nanga Bineli (2014), et à 31% et 18% trouvé par Nneme Assemba (2011), mais
supérieur à celles obtenue en 2012 par Djuickouo (12%) à Dschang. Les proportions du
squelette (particules de taille < 2mm) et du mortier (particules de taille < 0,425 mm) sont
évaluées respectivement à 26% et 22% du matériau. La latérite de Batoufam peut donc être
qualifiée de graveleux latéritique. Les coefficients d’uniformité (Cu), de courbure (Cc) et
d’hétérométrie (Ch) de valeurs respectives de 2600, de 508,6 et de 66,66 attestent que la
granulométrie est étalée et bien graduée avec une courbe continue présentant une courbure
assez prononcée. La distribution des particules montre une richesse en éléments grossiers.
Ceci pourrait en effet s’expliquer par des concentrations résiduelles des éléments peu mobiles
tels que le fer et l’aluminium pour former les oxydes et/ou les hydroxydes de fer et d’alumine
sous forme de nodules et gravillons (Ananfouet Djeufack, 2012). La valeur du diamètre
efficace D10 est de 0.002 mm. En faisant des projections dans les fuseaux granulométriques
des couches de base et de fondation, on constate que la courbe s’insère parfaitement
(figure8.).

9
Figure7.Courbegranulométrique

Figure 8. Position de la courbe granulométrique des graveleux latéritiques de Batoufam dans


le fuseau granulométrique de la couche de base(a) et de la couche de fondation(b) (CEBTP,
1984).
III.2.2- Limites d’Atterberg
La courbe de variation de la teneur en eau suivant le nombre de coups (figure 9) a été
tracée à partir des valeurs obtenues à l’issus des manipulations. Les valeurs des paramètres y
afférents sont consignés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 2. Récapitulatif des valeurs des paramètres déduits des limites d’Atterberg

Paramètre wl wp Ip IC Il f X Ip
Valeur 42 22 20 1.75 -0.75 280
Le matériau apparait comme ayant une consistance dure selon l’indice de consistance
(IC = 1,75), et même très dure selon l’indice de liquidité (Il = -0.75). Sa position dans le
diagramme de plasticité de cassagrande le caractérise comme argile inorganique de plasticité
moyenne (figure 10). Les valeurs des limites de liquidité et de plasticité sont inférieures à
63% et 43% obtenues par Djuickouo (2012), et 48.6% obtenues par Ananfouet Djeufack
(2012) sur les sols indurés sur basalte, tous deux dans la localité de Dschang, ainsi qu’à celles
obtenues par Ngo’o Zé (2011) dans la zone d’Akonolinga. Cependant, comparativement aux
trois auteurs sus-cités, l’indice de plasticité est respectivement égal, supérieur et inférieur aux
leurs (respectivement de 20% ; de 18,3% ; de 27,4% et 33,5%). En appliquant le calcul de

10
l’activité des argiles a ce matériau, on déduit que sa fraction argileuse est inactive (activité =
2). Le gonflement est en effet une caractéristique nécessaire dans le choix d’un matériau en
construction routière. Millogo (2008) propose alors la formule suivante : εs = IP 2,24.
Les différentes valeurs d’un tel gonflement sont consignées dans le tableau 11. L’application
d’un tel calcul dans le cadre de ce travail donne une valeur de 0,008, donc inférieur à 1,5 et
faisant ainsi du matériau un sol peu gonflant.

44
Faible Plastici Haute
43
60 té
Teneur en eau (%)

Indice de plasticité (IP%)


42
50 Argiles
inorganiqu
41 es de faible Argiles
40 inorganiq
Argiles
40 inorgan ues de
30 Argiles
Argiles iques
39 silteuse organiques
20
s;silts
38 10 et Silts et argiles
silteuses
10 100
0
Nombre de coups 0 20 40 60 80 100
Limite de liquidité (WL%)

Figure 9 . Variations de la teneur en Figure 3 . Position des graveleux latéritiques


eau suivant le nombre de coups (limites
de Batoufam dans le diagramme de plasticité de
d’Atterberg).
Cassagrande

III.2.3- Classification
Les résultats de l’analyse granulométrique et des limites d’Atterberg ont permis de
faire une classification des graveleux latéritiques de Batoufam. Au regard de la distribution
des particules dans le matériau, il s’agit d’un gravier sablo-argileux. En rapportant ces valeurs
dans la classification USCS, il s’agit d’une grave argileuse (GC). Au sein de la classification
HRB, ce matériau appartient à la classe A-2-7(0). Il fait ainsi partie des graviers et sables
limoneux ou argileux, de comportement excellent à bon en construction routière. D’après les
spécifications du CEBTP pour les pays tropicaux, les valeurs de Ip (<40) et Wl (< 70)
attestent que ce matériau peut être mis en œuvre pour plate-forme, et sans traitement. En
associant ces valeurs au module de plasticité (280), les mêmes spécifications prévoient qu’un
tel matériau peut être utilisé en couche de base et en couche de fondation, ceci confirmé par
l’insertion de sa courbe caractéristique dans les fuseaux granulométriques desdites couches.

III.3 – PARAMETRES DE COMPORTEMENT


III.3.1- Paramètres déduits de l’essai Proctor modifié
L’essai Proctor modifié réalisé a conduit à des résultats qui ont permis de construire la
courbe de variation de la densité sèche suivant la teneur en eau, appelée courbe Proctor
(figure11). Son analyse simple permet d’obtenir une valeur de 2,23 pour la densité sèche. Ce
résultat est supérieur à ceux trouvés en 2011 par Ngo’o Zé (2,11 et 1,84) et Eyenga (1,67), et
en 2014 par Nanga Bineli (1,95 et 2,20), respectivement sur les graveleux d’Akonolinga, de
Sa’a et d’Ebolowa. La teneur en eau optimale obtenue est de 13%, valeur encadrée par celles
trouvées par Ngo’o Zé (2011) et Nanga Bineli (2014), soit respectivement (11,5% et 16%), et
(9.8% et 14,3%), mais inférieure à celle obtenue en 2011 par Nneme Assemba (14,2%) à
11
Mbalmayo. Pour Autret (1983), ces valeurs s’accommodent à celles recommandées en couche
de fondation, à savoir γd > 1.90 g/cm3 et en couche de base, si γd > 2g/cm3. Ces résultats de
compactage sont en effet favorisés par la granulométrie assez étalée ainsi que le faible
pourcentage de fines. Dans le cas d’une mise en œuvre de ce matériau, et en prenant en
compte la teneur en eau naturelle ici trouvée (6.94%), le matériau devra être humidifié pour
obtenir une densité élevée permettant un serrage maximum plus important des particules, car
la valeur de la teneur en eau optimale est supérieure à cette teneur en eau naturelle.

Figure 11. Courbe Proctor


III.3.2- Indices de portance du CBR
Les valeurs des indices CBR immédiat et par immersion sont déterminées à partir des
courbes de variation de la densité sèche suivant ces indices. On trouve alors respectivement
42,5 et 31. Le calcul du gonflement donne une valeur de 0,75%. La valeur de l’indice CBR
par immersion (31) est supérieure aux valeurs trouvées par Ngami (2012) dans les niveaux
supérieurs (13), médian (22) et inférieur (12) du profil d’altération de Tchoudim à l’Ouest.
Cependant, la valeur de l’indice CBR immédiat est inférieure à celles trouvées par Nana
(2011) dans le niveau nodulaire du profil d’altération de Melen, soient 47 et 49,4 ; ainsi qu’à
celles trouvées par Djuickouo (2012), soit 98 à Dschang. D’après les spécifications du
CEBTP (1984), les graveleux latéritiques de Batoufam appartiennent à la classe de portance
S5 (CBR >30). Selon les mêmes spécifications, avec son gonflement linéaire inférieur à 2%,
ceci couplé à ses caractéristiques de plasticité, un tel matériau est utilisable pour plate-forme
de chaussée, et sans traitement. Ce manuel ajoute que ce dernier peut être utilisé comme
matériau de substitution pour les sols de plate-forme sur lesquelles il n’est pas possible
d’atteindre les 95% de la densité OPM. Bagarre (1990) dans sa classification proposée,
montre que les graveleux possédant ces propriétés appartiennent à la classe Gl1, sont de ce
fait les meilleurs, et peuvent, tout comme ceux des autres classes, convenir aux routes non
revêtues. Il précise qu’avec un pourcentage de fines inférieur à 15%, un matériau ayant ces
caractéristiques (de gonflement et de plasticité) peut être utilisé en couche de forme, tel que le
préconisait déjà Autret en 1983. Pour ce dernier, le matériau étudié avec son indice portant du
CBR peut être utilisé en couche de forme pour toutes les classes de trafic, de T1 à T5. Ceci est
corroboré par Sikali et al (1986) qui, travaillant sur les sols camerounais, tirent la même
conclusion en adjoignant aux paramètres précédents celui de la densité sèche. En prenant le
cas particulier des sols de l’Ouest, ils ajoutent qu’avec un CBR compris entre 30 et 60, un tel
matériau est utilisable en couche de fondation pour les trafics T1 à T3. En 1990, Bagarre
souligne que les graveleux ayant des CBR par immersion d’au moins 30 sont utilisables en
couche de fondation pour des trafics inférieurs à 300 véhicules par jour. Pour ces auteurs,
tout comme pour le guide du CEBTP (1984), l’emploi de ce matériau pour les trafics T4 et T5
nécessite une optimisation de ses caractéristiques, notamment un traitement à la chaux ou au

12
ciment. Ce guide précise par ailleurs les épaisseurs à adopter en cas de mise en œuvre, suivant
l’indice CBR après 4 jours d’immersion. Selon ce dernier, pour la plateforme ou la couche de
forme, les graveleux de Batoufam avec leurs caractéristiques peuvent constituer une couche à
compacter d’épaisseur maximale de 30 cm. Cette épaisseur est de 10 cm minimum et 25 cm
maximum dans le cas de leur utilisation en couche de fondation. Par ailleurs, il ajoute que, ce
matériau présente un indice portant du CBR faible pour son utilisation en couche de base,
malgré le fait que les autres exigences soient satisfaites pour ladite couche
Tableau 3. Données CBR et Densités relatives à la détermination de l’indice CBR immédiat

Pression (Mpa) Indices CBR


ε (2,5 mm) ε (5mm) ICBR 1 ICBR 2 ICBR DENSITES
10 coups 1,2 1,95 17,14 18,57 18,57 1,82
25 coups 2,65 4,95 37,86 47,14 47,14 2
55 coups 2,9 5,3 41,43 50,48 50,48 2,11

Tableau 4. Données CBR et Densités relatives à la détermination de l’indice CBR par


immersion.
Pression (Mpa) Indices CBR
ε (2,5 mm) ε (5mm) ICBR 1 ICBR 2 ICBR DENSITES
10 coups 0,9 1,3 12,86 12,38 12,86 1,36
25 coups 2,4 3,9 34,29 37,14 37,14 1,52
55 coups 3,4 6,8 48,57 64,76 64,76 1,61

a b

c d

Figure12. (a) courbes efforts-déformations (CBR immédiat). (b) courbes de variation des
densités suivant les indices CBR (CBR immédiat).(c) courbes efforts-déformations (CBR par
immersion) ; (d) courbes de variation des densités suivant les indices CBR (CBR par
immersion)

13
III.3.3 – Résistances à la compression simple et à la traction indirecte
Les valeurs de la résistance à la traction sont consignées dans le tableau 5. Elles sont
inférieures à celles trouvées par Nanga Bineli (2014) sur les graveleux d’Ebolowa (de 16,9
bars ; 13,6 bars et 11,9 bars), mais supérieures à celle trouvée par Ngo’o Zé (2011) sur les
graveleux d’Akonolinga (14,5 bars). Celles relatives à la résistance à la traction sont
présentées dans le tableau…. Elles sont inférieures à celles obtenues par Nanga Bineli (2014)
sur les graveleux d’Ebolowa, à savoir de 1,7 bars ; 1,5 bars et 1,4 bars. De tels résultats
montrent que les résistances à la compression et à la traction diminuent avec le nombre de
jours passés à l’air libre. Ceci s’explique par la diminution de l’humidité, donc de la quantité
d’eau dans le matériau. Il se produit alors une déshydratation progressive des fines dans le
matériau, celles-ci jouant le rôle de « ciment », donc unissent les nodules d’autant plus
efficacement que ces dernières sont imprégnées d’eau. Ainsi, avec le temps, on assiste à la
création et l’apparition des fissures sur le matériau, qui se désintègre peu à peu, perd ainsi de
sa résistance, et devient friable. Ceci est aussi bien illustré par les valeurs de la cohésion du
matériau, qui suivent la même évolution que celles de la résistance à la compression. Cette
propriété peut causer un effritement de la surface d’une route en terre construite avec un tel
matériau, dans le cas d’une exposition prolongée de celle-ci aux conditions de sècheresse
ambiante.
Tableau5. Variation de la résistance à la compression(a) et à la traction (b) avec le temps
(a) (b)

jours 4 7 28 Jours 4 7 28
F max(N) 28000 25000 16000 P max (N) 5000 4000 1000
S (mm2) 18136,64 18136,64 18136,64 Rit 0,14 0,11 0,03
Rc(Mpa) 1,54 1,38 0,88
Rt (Mpa) 0,11 0,09 0,02
Rc (bars) 15,44 13,78 8,82
Cu 30,88 27,57 17,64 Rt (bars) 1,10 0,88 0,22

CONCLUSION

Ce chapitre s’intéressait à la présentation et l’interprétation des résultats issus des


travaux de terrain et de laboratoire. Des travaux de terrain, il en ressort que le profil
pédologique de la carrière de prélèvement est constitué d’un niveau nodulaire surmonté d’un
niveau argileux meuble. Des travaux de laboratoire, il apparait que d’un point de vue de
l’identification géotechnique, le matériau étudié est un gravier sablo-argileux, de
granulométrie étalée et de plasticité moyenne, de la classe A-2-7(0) d’après la classification
HRB, donc faisant partie des graviers et sables silteux ou argileux. Par ailleurs, sa faible
proportion en fines lui vaut la qualification de graveleux latéritique. Quant aux essais de
caractérisation, on note des valeurs de 13% de teneur en eau optimum Proctor, et de 2.23 pour
la densité sèche. Les valeurs des indices portant CBR immédiat et par immersion sont de 42,5
et 31 respectivement, lorsque les résistances à la compression et à la traction sont
respectivement de 15,44 bars, 13,78 bars, et 8,82 bars, et de 1,7 bars ; 1,5 bars et 1,4 bars
après 4, 7 et 28 jours d’exposition à l’air.
De l’interprétation de ces résultats, et conformément aux spécifications du guide
pratique de dimensionnement des chaussées pour les pays tropicaux, il en ressort que les

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graveleux de Batoufam sont utilisables en couches de chaussée, notamment en plate-forme et
couche de forme pour toutes les classes de trafic, et en couche de fondation pour les trafics
faibles, de T1 à T3. Ils nécessitent cependant une optimisation de leurs caractéristiques,
notamment pour leur emploi en couche de fondation pour les trafics importants (T4 et T5),
ainsi qu’en couche de base.

PERSPECTIVES

Afin d’approfondir cette étude, de nombreuses perspectives peuvent être suggérées,


notamment : L’optimisation des caractéristiques de ces graveleux pour les rendre utilisables
en couche de fondation pour les trafics élevés et en couche de base, par traitement physico-
chimique et/ou géotechnique; à ce propos, Sikali et al en 1986 suggèrent qu’il peut s'avérer
nécessaire de les stabiliser mécaniquement en corrigeant leur granulométrie et leur plasticité;
Des études pétrographique, minéralogiques et géochimiques, qui apporteront des
compléments quant à l’origine et la nature des éléments responsables du comportement
géotechnique observé; L’élargir la zone d’étude en incluant les autres localités de la région, et
l’extension de cette perspective à l’ensemble des localités du pays n’ayant pas encore fait
l’objet d’études géotechniques.

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