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Université Hasan 1er

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Settat

LES PROBLEMATIQUES GEOPOLITIQUES EN


AFRIQUE

EXAMEN FINAL

FATIMA-ZAHRA LAMHAYA
GROUPE FINANCE 02
APOGEE : 16009609

ANNEE UNIVERSITAIRE 2020-2021


SOMMAIRE

INTRODUCTION ................................................................................................................................. 2

I. LA GÉOPOLITIQUE DE L’AFRIQUE ..................................................................................... 3

II. LA COLONISATION ET DECOLONISATION DE L’AFRIQUE ..................................... 4

1. La colonisation du continent africain ...................................................................................... 4

2. La décolonisation en Afrique.................................................................................................... 6

3. Conséquences de la décolonisation........................................................................................... 9

III. LES RESSOURCES NATURELLES COMME FACTEUR DE CONFLICTUALITE


DANS LA GEOPOLITIQUE DE L’AFRIQUE ............................................................................... 10

1. Les Conflits frontaliers............................................................................................................ 10

2. Séparatisme et remous internes ............................................................................................. 12

3. Les ressources naturelles africaines objet de convoitises étrangères .................................. 13

IV. LES CAUSES DU DISFONCTIONNEMENT EN AFRIQUE ........................................... 13

V. LES PANDEMIES : UNE MENACE PERMANENTE ........................................................... 14

CONCLUSION .................................................................................................................................... 16

BIBLIOGRAOHIE ET WEBOGRAPHIE ....................................................................................... 17

1
INTRODUCTION

Pendant des siècles, le continent africain a été une scène de compétition, de conflit et de
confrontation entre des acteurs ambitieux. Cette situation en Afrique est principalement due à
sa situation géographique, sa population et son histoire. L’Afrique est riche en ressources
naturelles, et pour ne citer que les richesses du sous-sol, il faut souligner que par rapport aux
réserves mondiales, l'Afrique possède une quantité importante de réserves, parfois même un
pourcentage très important montrant que certaines matières tel que le coltan ne se trouvent
quasiment qu’en Afrique.

On distingue une Afrique septentrionale qui est relativement riche, et l'Afrique subsaharienne
qui est relativement pauvre. Compte tenu de sa population arabo-berbère, la première est
appelée Afrique blanche et la seconde est généralement appelée Afrique noire.

Ce continent qui représente 23% de la superficie des terres émergées de la planète, avec
d’immenses ressources dans ses sous-sols qui génèrent depuis longtemps bien des appétits
prédateurs, est miné par le phénomène de la conflictualité. La plupart de ces conflits sont liés
aux ressources naturelles. Certains ont été par moments de l’histoire plus prépondérantes que
les autres, mais ils n’ont jamais été absents à tel point que certains analystes ont, comme
souligné plus haut, parlé de la malédiction des richesses naturelles en Afrique.

Au cours de ce rapport, on traitera les problématiques géopolitiques en Afrique. En premier lieu


il est nécessaire d 'évoquer l’histoire de l’Afrique depuis sa colonisation jusqu’à sa
décolonisation tout en insistant sur la géopolitique qui étudie les relations politiques entre les
entités étatiques, intra-étatiques et supra étiques en usant des données géographiques ;
lesquelles données incluent les éléments physiques, les éléments humains et les ressources
naturelles. Ensuite on va aborder la relation entre les conflits et les ressources naturelles de ce
continent africain.

2
I. LA GÉOPOLITIQUE DE L’AFRIQUE

Le terme de géopolitique a été forgé en relation avec l’impérialisme allemand et l’expansion


coloniale de la seconde moitié du XXI e siècle. L’Afrique a été, lors de la colonisation directe
des années 1870-1905, au cœur des premiers débats de géopolitique et une illustration des liens
entre conquêtes territoriales, redéfinition des frontières et relations de puissance.

La géopolitique au sens strict, est l’étude de l’influence des facteurs géographiques sur la
politique Elle peut, de manière plus large, être définie comme l’étude des forces à l’œuvre dans
le champ du politique. Elle vise à comprendre des situations complexes dans l’espace et dans
le temps. Elle se focalise sur les acteurs, les actions et les activités, les facteurs et les enjeux
localisés. Elle prend en compte les jeux des intérêts et des pouvoirs d’acteurs situés dans des
contextes institutionnalisés par des règles, des normes techniques et sociales et des symboles
porteurs de significations. Elle fait également partie des relations internationales (relations entre
des nations, entités distinctes qui se reconnaissent mutuellement le droit à l’existence) et du
système mondial (champ d’action en termes d’intérêts, de puissance, de principes et de valeurs).
Elle concerne aussi une pluralité d’acteurs non étatiques, collectivités territoriales, entreprises
multinationales, Organisations de solidarité internationale (OSI), Églises, migrants, diasporas
en interaction dans un espace transnational. Dans les relations asymétriques entre l’Afrique et
les grandes puissances, le hard power s’exprimant historiquement par la coercition et par la
force notamment militaire tend à se combiner avec un soft power, « la capacité d’un corps
politique d’influencer indirectement sur le comportement ou les intérêts d’autres corps
politiques à travers des moyens culturels et idéologiques », où jouent la persuasion, la
négociation, la propagande. L’Afrique est aujourd’hui apparemment aux marges des enjeux
stratégiques du monde avec toutefois de forts contrastes. Elle est devenue, depuis les
indépendances.

Après la chute du mur de Berlin en 1989, l’Afrique n’était plus l’enjeu des luttes entre les deux
blocs, occidentaux et communistes. La chute de l’aide publique au développement en était le
signe. On constate, depuis le début du XXI e siècle, un reclassement géopolitique pour plusieurs
raisons : sécuritaires, accessibilité aux ressources du sous-sol (minérales et aux hydrocarbures)
et du sol (terres, forêts), rôle de la biodiversité, recherche d’appuis dans les organisations
internationales, prise de conscience de l’exception africaine quant à la pauvreté, à la
démographie et aux risques liés à la migration, intégration des

3
Interdépendances épidémiologiques ou environnementales au sein du « village planétaire ». Les
relations avec l’Asie et notamment avec la Chine d’un continent traditionnellement tourné vers
l’Europe ont modifié la donne stratégique et les zones d’influence ; elles ont dopé la croissance
tout en présentant des risques de reprimarisation, voire de recolonisation de l’économie.

II. LA COLONISATION ET DECOLONISATION DE L’AFRIQUE

1. La colonisation du continent africain


L’expansion coloniale a en premier lieu été motivée par la recherche de matière première dans
les territoires colonisés. Les Portugais commencent leurs expansions outre-mer dès 1415, en
s'installant à Ceuta (actuel Maroc) puis en s'implantant, au fil du temps, le long de la côte ouest
du continent.

Dès la fin du Moyen Âge, des commerçants et des aventuriers européens explorent le littoral
africain et fondent quelques modestes comptoirs. Il faut attendre quatre siècles pour qu'ils
s'aventurent à l’intérieur du continent.

Dès les années 1880, les conquêtes coloniales deviennent un enjeu politique majeur et plusieurs
grandes puissances d’Europe affichent leur volonté d’étendre leurs zones d’influence vers
l’Afrique. Les Européens s’intéressent de plus en plus aux richesses minières du continent
africain. Ils pénètrent en profondeur les territoires, tout en optant pour une exploitation des
ressources au profit des métropoles. D’ailleurs, la mise en valeur des territoires, la création des
infrastructures routières et ferroviaires se fait essentiellement au profit des ports, tant pour
l’exportation des matières premières que pour l’importation des produits finis. L’organisation
même de l’empire colonial français témoigne de cette démarche stratégique

L'intérêt pour l'Afrique est inspiré par la curiosité des géographes et du roi des Belges Léopold
II. En 1876, il ouvre à Bruxelles une conférence de géographie en vue d'«ouvrir à la civilisation
la seule partie de notre globe où elle n'a pas encore pénétré » et de lutter contre la traite des
noirs par les musulmans. Puis il engage sa fortune dans la constitution d'un État au cœur de
l'Afrique dont il sera pleinement le souverain.

Ses prétentions agacent les puissances établies. Habilement, le chancelier allemand Bismarck
s'entremet et propose une conférence internationale sur le sujet. Débordant le cadre du seul
Congo, la Conférence de Berlin de 1885 projette le partage au cordeau de l'Afrique
subsaharienne, considérée comme une terre sans maître. Ainsi, les représentants de 14

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gouvernements se réunissent à Berlin pour une conférence durant laquelle s'opère le "partage
de l'Afrique" entre les puissances coloniales

Le continent africain est ainsi partagé par les grandes puissances européennes dès le milieu du
XIXe siècle. Ce qui entraîne, de manière plus ou moins artificielle, la création de frontières
nouvelles ne respectant pas les royaumes établis, ni les réalités ethniques. Le découpage de
l’Afrique s’appuie sur les éléments naturels comme les fleuves, les lignes de crêtes, les espaces
désertiques, les méridiens comme les parallèles. Toute la politique des systèmes coloniaux
établis oscille alors entre exploitation et mise en valeur, entre politique d’assimilation prônée
par l’administration française et politique d’association prônée par les Britanniques.

Dans les dernières décennies du XIXe siècle, l’Afrique tout entière fait l’objet de négociations.
De nombreux traités bilatéraux sont signés entre les Européens. En Afrique orientale, l’accord
du 1er juillet 1890 engage la Grande-Bretagne et l’Allemagne, cette dernière abandonnant ses
prétentions sur Zanzibar dans l’est du continent, en échange de l’île d’Helgoland (mer du Nord)
qui lui est restituée. L’Afrique de l’Ouest est également concernée par des actes conclus entre

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la Grande-Bretagne et l’Allemagne (1890), la France et la Grande-Bretagne (1890 et 1898) et
la France et l’Allemagne (1897).

Les mouvements de résistance à la colonisation se développent dans toute l'Afrique. Pour


coloniser les territoires, les européens livrent des batailles aux armées des royaumes locaux.
Mais la plupart du temps, ces combats sont inégaux car les armes modernes des colons leur
donnent un net avantage.

Pourtant certains royaumes remportent des victoires spectacuaires : en 1879, des Zoulous,
faiblement armés, profitent de l'effet de surprise et de leur supériorité numérique pour anéantir
un régiment britannique en Afrique du Sud.

Au début du XXe siècle, l’Afrique a presque entièrement été partagée entre les Européens. Seule
l’Éthiopie va conserver son indépendance (en dehors de la période d’occupation italienne entre
1935 et 1941), ainsi que le Libéria et, dans une certaine mesure mais avec son histoire
particulière, l’Afrique du Sud qui accède à l’autonomie en 1910. Le reste du continent est alors
colonisé selon des modalités qui varient. Au Maroc et en Tunisie à titre d’exemple il y avait le
système du protectorat.

2. La décolonisation en Afrique
L’indépendance de l’Afrique subsaharienne est retardée par le manque de cadres autonomes.
Le congrès panafricain de Manchester avait exigé pour l’Afrique noire l’autonomie et
l’indépendance. 16 On peut dire avec R.Rémond que « le mouvement de décolonisation a
progressé du nord vers le sud pour s’arrêter au seuil de l’Afrique du sud » (apartheid en 1948).

À la suite de la conférence de Bandung et la crise de Suez, se développe la deuxième phase de


la décolonisation. Celle-ci se situe principalement en Afrique.

En Afrique du Nord, la France doit affronter une grave crise qui débute en Algérie avec le
soulèvement du Front de libération nationale (FLN) en 1954. La guerre se répercute ensuite au
Maroc et en Tunisie et finit par menacer le régime républicain en France même. Les protectorats
du Maroc et de Tunisie se voient accorder leur indépendance sans combat en mars 1956.
L’Algérie, considérée comme une partie intégrante de la France, constitue quant à elle un cas à
part. Ce n'est qu'à la fin d'une douloureuse guerre de huit ans – qui va de l'insurrection de 1954
aux accords d'Évian de mars 1962 – que l'Algérie devient un État indépendant.

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À partir de 1957, c’est au tour des anciennes possessions britanniques, françaises, belges et
portugaises de l’Afrique noire de s’émanciper progressivement.

L’émancipation de l’Afrique noire

Concernant les colonies britanniques : le Royaume-Uni organise le processus par paliers, au cas
par cas, en accordant d’abord l’autonomie interne, puis l’indépendance totale à ses colonies. La
Gold Coast, devenue Ghana, est le 1er pays reconnu indépendant en 1957. Sa décolonisation
progressive sert de symbole. Dans les années 1960, les colonies britanniques d’Afrique
occidentale (Nigeria, Sierra Leone, Gambie) et orientale ( Ouganda) accèdent à une
indépendance négociée, malgré les rivalités interethniques. La décolonisation est plus
douloureuse au Kenya ( 1963) et en Zambie ( 1964). En Rhodésie du sud, le Premier Ministre
Ian SMITH proclame unilatéralement l’indépendance en 1965, et installe un régime semblable
à l’apartheid. Londres et la communauté internationale refusent d’avaliser la sanction. Au
Kenya, la Kenya African Union (KAU) de KENYATTA réclame le droit des autochtones à
récupérer leurs terres dès 1944. En 1952 les Britanniques doivent écraser la révolte des Mau
Mau qui attaquaient les Européens, mais après l’émancipation du Ghana, Londres accepte de
négocier. L’indépendance intervient en 1963, Kenyatta devient le chef de l’Etat.

Concernant les colonies françaises : l’Afrique noire francophone bénéficie d’une décolonisation
concertée, grâce à l’action de Léopold Sédar SENGHOR pour le Sénégal et Félix
HOUPHOUËT BOIGNY pour la Côte d’Ivoire. En 1956, la loi-cadre Defferre ( ministre de la
France d’outre-mer ; elle accorde une large autonomie de gestion avec des assemblées élues au
suffrage universel et un exécutif africain encore présidé par le gouverneur colonial en Afrique
noire. Senghor et Houphouët Boigny ont participé à l’écriture de cette loi) permet un transfert
progressif de souveraineté et met en place une politique africaine démocratique. En 1958, De
Gaulle, qui veut achever sereinement la décolonisation, propose l’instauration de la
Communauté française (ensemble créé par la constitution française de 1958 remplaçant l’Union
française. Elle associe la République française et ses territoires extra-métropolitains en leur
reconnaissant le droit à l’indépendance), qui organise l’autonomie interne par référendum. En
1960, tous les Etats africains acceptent d’y participer, à l’exception de la Guinée de Sékou
TOURE. Ces nouveaux Etats maintiennent des relations privilégiées avec la France.

L’indépendance du Congo belge se fait de façon plus chaotique : cette volonté d’indépendance
a été réveillée par les indépendances des colonies britanniques. Après d’importantes émeutes à
Léopoldville, en janvier 1959, l’indépendance est proclamée le 30 juin 1960. Mais le

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gouvernement belge n’a pas tenu compte des rivalités ethniques et laisse le pays livré à lui-
même. La guerre civile éclate dès le 8 juillet : elle oppose le Président KASAVUBU, chef de
l’ethnie dominante Bakongo et Président du parti Abako qui est favorable à un Etat fédéral où
chaque ethnie aurait son indépendance, et le chef du parti national congolais Patrice
LUMUMBA influencé par le marxisme et qui veut un Etat unitaire. Profitant de l’anarchie, la
Compagnie minière du Haut Katanga qui exploite les mines de cuivre, d’uranium et de diamants
soutient la sécession katangaise dirigée par Moïse TSCHOMBE et finance une petite armée de
mercenaires. La situation géographique et la richesse du 17 pays expliquent
l’internationalisation du conflit : pour réduire le Katanga, LUMUMBA a recours à l’Union
soviétique, KASAVUBU demande l’intervention de l’ONU. L’ONU échoue à rétablir l’ordre.
Après la mort de LUMUBA abattu par les Katangais en janvier 1961, les Nations Unies
déploient 20 000 casques bleus entre 1961 et 1963 pour restaurer l’unité. Il faut attendre que le
général MOBUTU s’empare du pouvoir par un coup d’Etat en 1965, et instaure une dictature,
pour retrouver un certain « ordre ».

L’Afrique australe clôt ce processus d’indépendance : en Rhodésie en en Afrique du sud, la


politique d’apartheid entraîne des affrontements entre la population noire et les minorités
blanches. L’Afrique du sud ne résout qu’en 1991 le problème colonial, en mettant fin à
l’apartheid et en permettant les premières élections multiraciales qui portent au pouvoir Nelson
MANDELA, vieux militant de l’ANC (Congrès National Africain).

Concernant les colonies portugaises : premier colonisateur au 15ème siècle, le Portugal est
également le dernier à quitter l’Afrique. Témoins de sa grandeur passée, les colonies de
l’Afrique portugaise (Mozambique, Angola, Guinée Bissau, îles du Cap Vert) sont considérées
par le Portugal comme partie du territoire national. L’armée résiste assez bien aux mouvements
nationalistes, soutenus par l’URSS (FRELIMO au Mozambique, UNITA et FLNA en Angola).
Mais le pays s’épuise et la « révolution des oeillets » met fin le 25 avril 1974 à la fois à la
dictature et aux guerres coloniales. Devenus indépendants, les anciens territoires sont pris entre
les deux blocs et connaissent la guerre civile jusqu’au début des années 1990.

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Chronologie de la décolonisation de l’Afrique

3. Conséquences de la décolonisation

Après la décolonisation, l'Afrique a connu des catastrophes économiques et une dépendance


vis-à-vis de la dette, et est dans un état de grave dépendance économique. Ses indicateurs sont
les suivants: le taux d'ouverture est très élevé, la diversification des exportations est très faible,
la polarisation des échanges autour des anciennes métropoles, l’existence de préférences
commerciales, éducation médiocre, fécondité élevée

Les entreprises étrangères et les services gouvernementaux jouent un rôle décisif dans les
principaux secteurs bancaires, commerciaux, des transports et industriels

Tout ceci a été la cause d’une instabilité politique, les pays africains n’ont pas essayé d’instaurer
leur propre stratégie politique la chose qui a aggravé beaucoup plus la situation, un certain
moment l’Afrique a décidé d’améliorer sa situation politique et pour se faire Elle a alors
expérimenté une pluralité de régimes politiques. La quasi-totalité des pays ont opté pour le parti
unique, mais Ce modèle postcoloniale s’est progressivement épuisé avec l’érosion des
préférences européennes, et le dévoiement de l’État développeur devenant souvent kleptocrate.

Une autre conséquence du colonialisme et de la décolonisation, est l'épuisement des ressources


naturelles de l'économie africaine, alors que l'exportation de ses cultures commerciales
diversifiées vers les pays coloniaux est impossible. Souffrant de famine et de sécheresse,
l’Afrique a travaillé dur pour industrialiser les travailleurs pauvres qui manquent de fonds.

Dans une tentative faite afin d'influencer le Tiers Monde pour qu'il adopte, soit l'idéologie du
capitalisme, soit celle du communisme, les États-Unis et l'Union soviétique ont prêté de la

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nourriture et de l'argent à l'Afrique, Pour nourrir, éduquer, et moderniser ses populations, et
donc améliorer sa situation, l'Afrique a emprunté des sommes très importantes de diverses
nations, banques et compagnies.
En retour, les créanciers étrangers ont tenté d'exercer une influence politique en Afrique et ont
contraint les pays africains à dévaluer leurs monnaies et. Mais malheureusement l'argent
emprunté n’a pas pu améliorer l'économie Africaine dévastée.

III. LES RESSOURCES NATURELLES COMME FACTEUR DE


CONFLICTUALITE DANS LA GEOPOLITIQUE DE L’AFRIQUE

La plupart des pays africains adoptent des économies qui s’appuient sur l’exportation de
matières premières ; d’où toute l’importance donnée aux ressources naturelles. Ces
ressources sont pour la plupart des pays la seule source de survie de leurs économies. Ils ne
peuvent, donc, faire l’économie d’un conflit lorsque celui-ci tourne autour des richesses
naturelles.

En termes de conflictualité, plusieurs formes de tensions liées aux ressources naturelles


peuvent être relevées (Philippe Hugon ; 2009) :

- Les ressources naturelles peuvent attiser les différends frontaliers, terrestres ou maritimes.
-Elles peuvent, favoriser des tentatives séparatistes.
- Les ressources naturelles peuvent, du fait de leur abondance, attiser les convoitises
étrangères.
- La rareté des ressources naturelles peut exacerber les conflits régionaux et internationaux.

1. Les Conflits frontaliers


Au lendemain de leur indépendance, les Etats africains ont vécu des disputes frontalières.
Cette période entre les années soixante et 90 verra plusieurs pays impliqués dans des conflits
frontaliers ayant généralement des prétextes déclarés mais qui dans leur majorité trouvaient
leurs racines dans la recherche des richesses que renfermaient les zones convoitées. C’est
notamment le cas de :

• La bande d’Aozou, située entre le Tchad et la Libye, envahie en 1973, par le colonel
Kadhafi qui décide de l’annexer en 1976. Ce n’est qu’après sa défaite militaire, que la
Libye se résout à accepter un règlement pacifique du différend. L’objet réel de la

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convoitise aussi bien entre Français et Italien lors de la période coloniale, qu’entre la
Libye et le Tchad après l’indépendance, n’est rien d’autre que les ressources pétrolières,
d’uranium et de manganèse que la région était réputée renfermer.

• Le Burkina et le Mali se sont livrés à des affrontements armés lors de deux conflits en
1974 et en 1985. La cause déclarée avait une dimension territoriale liée à la
revendication de la zone frontalière de l’Agacher ; une bande de terre semi-désertique
de 160 kilomètres de long et de 30 kilomètres de large se trouvant entre le nord du
Burkina Faso et l’est du Mali. Ceci n’obnubile pas la raison économique. La bande de
terre en question est réputée receler du gaz naturel et des ressources minières, dont
chacune des parties y voyait un levier pour son essor économique.

D’autres exemples illustratifs des conflit frontaliers :

• Le Conflit de la péninsule de Bakassi : datant de 1981, cet important contentieux


frontalier bilatéral est réactivé en 1994 puis en 1996. Il oppose le Nigeria au Cameroun
et concerne le tracé des frontières de part et d’autre de la péninsule. Après être passés
par des conflits armés limités, les deux pays ont porté le litige devant la CIJ. Celle-ci a
reconnu en octobre 2002 la souveraineté du Cameroun sur cette péninsule. Ce territoire,
anciennement administré par le Nigeria, est riche en hydrocarbures et en ressources
halieutiques qui étaient à la base du conflit. La récupération par le Cameroun de la
péninsule le pousse à demander aux Nations Unies de reconsidérer le tracé de ses
frontières maritimes avec la Guinée équatoriale, dans la zone comprise entre la
péninsule récupéreé et le nord-ouest de l’île de Bioko qui fait partie de la Guinée
équatoriale ;

• En Afrique Centrale, la Guinée Équatoriale et le Gabon sont brouillées par un différend


frontalier portant sur la souveraineté des îlots de Conga, Cocotier et de Mbanié. Le
conflit date des débuts des années soixante-dix, mais les récentes découvertes de
gisements d’hydrocarbures exacerbent les tensions et les crispations des Etats sur leurs
positions. Même dans les cas de solutions négociées, chacun des Etats durcit sa position
pour obtenir le maximum de concession de l’autre. Encore une fois, les ressources
naturelles marquent les réalités géopolitiques et impactent les relations politiques et les
appréhensions de voisinage.

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2. Séparatisme et remous internes
Les tensions autour des ressources naturelles ne se limitent pas aux relations entre pays
africains. Même les zones avec des ressources naturelles concentrées dans le même état
veulent souvent utiliser pleinement certaines ressources et priver d'autres zones de terres.
Cela est dû à des tensions internes, en particulier dans les zones défavorisées. Au nom de
l'unité nationale, ils affirment que leur part de ces ressources appartient à l'ensemble du
pays, et non à la seule zone qui dispose de ces ressources.

Sur cet aspect de la géopolitique, l’Afrique connaît et a connu dans son histoire récente
plusieurs exemples qui étayent cette tendance au séparatisme qui mine les efforts
d’intégration, de coopération et de développement :

• Le Biafra, région orientale du Nigeria, avait fait sécession en se proclamant Etat


indépendant sous la dénomination de « République du Biafra » en 1967. Il s’en est suivi
une guerre civile sanglante jusqu’en 1970. Là aussi, et en dépit des arguments ethniques
avancés, on ne peut feindre d’ignorer que le Biafra renferme les deux tiers des réserves
pétrolières du Nigeria, premier producteur africain — dépassé dernièrement par
l’Angola- et que le contrôle de cette richesse n’est pas étranger à l’action séparatiste.

• Depuis 1982, le Sénégal est confronté à une rébellion sécessionniste en Casamance où


le groupe indépendantiste armé Diola a mis sur pied le Mouvement des forces
démocratiques de Casamance (M.F.D.C.). A la fin des années 1990, des milliers de
personnes ont trouvé la mort et plus de 20 000 Sénégalais ont fui la région. L’armée
sénégalaise est déployée, et les combats persistent jusqu’à la signature d’un cessez-le-
feu en 1993. Plusieurs prétextes peuvent être avancés, mais force est de constater que la
zone agro écologique de la Basse et Moyenne Casamance dispose d’un fort potentiel en
ressources naturelles avec d’importantes ressources hydriques, fauniques, forestières
(formations forestières les plus importantes du pays) et halieutiques. La disponibilité et
l’abondance de richesses locales ne sont pas étrangères aux ambitions séparatistes.

• La naissance du Soudan du Sud est l'exemple le plus illustratif de l'influence des


ressources naturelles sur la géopolitique. Le Soudan du Sud, riche en pétrole, a tenté de
se séparer du Nord dès le début. Accédant effectivement à l'indépendance depuis 2011,
cette richesse est devenue le moteur de la guerre civile entre les différentes composantes

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sudistes, qui non seulement a le potentiel de détruire de nouvelles entités, mais risque
également de déstabiliser l'ensemble de la région.

3. Les ressources naturelles africaines objet de convoitises étrangères


L'Afrique a toujours été un enjeu des puissances coloniales jusqu'à la fin de la Seconde
Guerre mondiale. Pendant la guerre froide, l'Afrique est devenue un foyer de deux super
clans. Aujourd'hui, comme les puissances traditionnelles, les pays émergents convoitent
également les ressources africaines.

Cette convoitise des richesses africaines entre les puissances et entre les émergents est
également l’un des aspects saillant de la géopolitique africaine. Les relations autour des
ressources naturelles dessinent également le schéma des relations politiques entre les pays
africains et le reste du monde.

Puissances occidentales et pays émergents se concurrencent pour s’approprier les richesses


naturelles des Etats africains. Cette concurrence dépasse les richesses du sous-sol et vise
même les terres arables, devant l’impuissance de l’Afrique à mettre elle-même ces terres en
valeur.

IV. LES CAUSES DU DISFONCTIONNEMENT EN AFRIQUE

Le dysfonctionnement actuel en Afrique est le résultat direct et essentiel d'un processus


économique efficace, toujours axé sur l'abus des politiques pour saisir les ressources
naturelles et énergétiques. Dans un contexte de détérioration de la situation sécuritaire, les
multinationales occidentales et asiatiques adoptent généralement ces politiques sans
redistribution réelle de la richesse.

Les ressources naturelles influencent la réalité géopolitique de l'Afrique, et elles sont à


l'origine de nombreux conflits, tensions et instabilité vécus par le continent africain.
Cependant, ce n'est que grâce à des efforts conjoints et à l'unité avec le continent que le
dysfonctionnement de la gestion des ressources naturelles pourra être résolu. Les Africains
utilisent des mesures communes pour tenter de faire des ressources naturelles un levier de
développement.

Les ressources naturelles sont l'un des outils permettant aux participants géopolitiques
africains d'atteindre les objectifs de pouvoir et de parvenir à la collaboration et à l'unité dans
un environnement de conflit et de compétition. Malheureusement, même si l'Afrique a les

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ressources, elle ne peut toujours pas en faire de véritables leviers de développement durable,
et ceci pour plusieurs raisons, citons à titre d’exemple la dépendance des PIB nationaux au
cours des matières premières, dont l’indice est extrêmement volatile, le déclin économique,
la culture de violence héritée de l’État colonial, le chômage, le manque d’éducation, la
pression démographique, l’instrumentalisation de l’ethnicité, la disponibilité des armes et
la faiblesse de la société civile, la faible consolidation de la paix qui entraîne une reprise des
hostilités, l’absence de garants de la paix, la médiation inappropriée…

V. LES PANDEMIES : UNE MENACE PERMANENTE

C’est un paradoxe qui ne peut être ignoré: la croissance démographique est en contradiction
avec la capacité alimentaire, les conditions de vie et le cadre de vie de l’Afrique, sans pour
autant négliger la vulnérabilité permanente de l’Afrique à diverses épidémies.

Nombre de pays africains sont confrontés à des problèmes endémiques de nourriture, de


désertification galopante, en particulier dans l’espace pansahélien, de maladies persistantes et
de guerres et crises intestines, sans que les taux de fécondité ne soient sensiblement à la baisse.
En cela, la carte qui accompagne l’article permettra au lecteur de visualiser rapidement, les
espaces africains que l’on peut considérer comme vulnérables, cumulant maux et fléaux, tout
en étant, paradoxalement, riches en ressources naturelles à haute valeur ajoutée

Dans les années 2010, on a observé que l'Afrique subsaharienne était la région la plus touchée
par le virus du sida (syndrome d'immunodéficience acquise) à l'échelle mondiale.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) la considérait comme une pandémie mondiale en
2002. Malgré les efforts pour lutter contre le sida, malgré l'acquisition récente de meilleurs
antiviraux et sachant que la trithérapie rétrovirale a été lancée en Occident en 1996, le virus
reste l'une des principales causes de décès. En 2011, plus de 90% des enfants séropositifs étaient
africains.

La dysenterie n’est épidémique que dans les pays en voie de développement. L’Afrique est
actuellement la plus touchée.

Une autre pandémie :La fièvre jaune a été découverte à Cuba en 1901. La mortalité est de 30
à 50%. Les pays les plus touchés sont la Gambie, le Nigéria et le Zaïre.

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La malaria Actuellement l’Afrique est le continent qui est le plus sujet au problème de
malaria. En Europe, il n’y a plus que quelques cas qui ont été importés par le voyageur
revenant d’Afrique ou d ‘Amérique du Sud.

On peut donc remarquer que l’Afrique est bien le berceau de beaucoup d’épidémies même si la
plupart de celles-ci sont restées particulièrement graves en Afrique. Par contre, les grandes
épidémies de peste qu’ont connues l’Europe et les autres pays du monde n’ont aucun lien avec
l’Afrique.

Les pandémies ont des conséquences économiques, sociales ainsi que politiques et
géopolitiques qui seront différés sur plusieurs années, elle bouleverse la donne géopolitique à
travers le monde car elles touchent les relations entre les pays comme le cas du Covis-19

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CONCLUSION

A la lumière de la réflexion menée sur les problématiques géopolitiques en Afrique, on peut


constater que la réalité géopolitique de l'Afrique affecte et est affectée par les ressources
naturelles du continent. Ces dernières sont les causes profondes de nombreux conflits, tensions
et manifestations d’instabilité que connaît le continent africain.

Les causes des conflits sont d'ordre historique, idéologique, socio-culturel, socio-économique
et politique. En ce sens que la colonisation, la guerre, les traditions et valeurs africaines
endogènes déstructurées par les différents systèmes de l'administration coloniale, les pratiques
politiques et économiques teintées de néopatrimonialisme, l'ingérence des puissances
étrangères dans les affaires intérieures des Etats souverains sont autant de facteurs ayant
entrainé à des degrés différents l'instabilité en Afrique.

Cependant, il est reconnu que ce n'est que grâce à des efforts conjoints, à l'unité du continent et
à la coopération entre les pays, que nous pourrons surmonter le déséquilibre dans la gestion des
ressources naturelles qui a provoqué l'instabilité sur le continent. Par conséquent, les Africains
essaient d'utiliser des mesures communes pour faire de leurs ressources naturelles un levier de
développement. Les Africains sont en train de construire leur propre modernité en combinant
les temps historiques propres et le temps de la mondialisation. Le futur des États et des
institutions africaines conditionne le futur de son développement.

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BIBLIOGRAOHIE ET WEBOGRAPHIE

- Géopolitique de l’Afrique : Hugon, Philippe 3 e édition -2012

- Article publié par Grégoire Ryckmans et Malaurie Gallez -2020

- Introduction à la politique africaine : Mamoudou Gazibou , 2e édition-2010

- Article : L’Afrique : entre défis et succès potentiels, loin des fatalités : Pascal Le

PAUTREMAT-2015

- Article : LA DECOLONISATION ET SES CONSEQUENCES

- Article « Conférence de Berlin et le partage de l’Afrique », Clélia Coret – 2020

- Afrique La parenthèse coloniale (1880-1960. herodote.net le média de l’histoire-mis à

jour en 2020

- Ressources naturelles et réalités géopolitiques de l’Afrique : Abdelhak Bassou-2017

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