Les milieux confinés représentent des dangers importants pour la santé et la sécurité des
travailleurs qui peuvent être exposés à différents risques inhérents au fait que l’espace dans
lequel ils évoluent est clos, exigu, insalubre, aux issues difficiles d’accès et peu praticables, et
peut être pollué par des poussières ou vapeurs toxiques ou inflammables ou appauvri en oxygène
: les travaux en milieu confiné figurent parmi les plus accidentogènes car les conditions de
pollution de l’air, d’éclairage, d’exigüité, d’humidité, de froid ou de chaleur amplifient
considérablement la fréquence et la gravité des accidents du travail et maladies professionnelles.
Par des mesures de prévention collectives appropriées, notamment la ventilation, la consignation,
les moyens de communication et d’évacuation, de contrôle d’atmosphère... on peut réduire toutes
ces expositions et diminuer fortement les risques professionnels des travaux en milieu confiné.
De plus, le travail en milieu confiné exige que soient respectées scrupuleusement la qualification
des personnes habilitées à y pénétrer, les règles d’hygiène et les consignes sur les moyens de
protection individuelle (port du casque, gants, bottes, masque respiratoire etc.).
Par ailleurs, les mesures de formation à la sécurité et d’information sont indispensables,
particulièrement en ce qui concerne le sauvetage, la sécurité incendie ...
Les milieux confinés sont des espaces de travail occasionnels généralement exigus, utilisés
seulement pour la réparation, l’entretien, le contrôle des installations et équipements, totalement
ou partiellement fermés, avec des moyens restreints d’accès.
Les milieux de travail confinés concernent des secteurs très divers, dans les bâtiments (regards
de visite, caves ou vides sanitaires, salles techniques souterraines...), dans l’industrie chimique ou
agro-alimentaire (cuves, réservoirs, réacteurs, cheminées, chaudières, silos ...), dans les
transports (citernes de camions ou de wagons, cales de navire, ...), dans les travaux publics
(égouts et réseaux d’assainissement, grosses canalisations, galeries de visite,...).
Les milieux confinés peuvent être clos par le haut, avec un accès par une échelle ou un escalier
(puits, fosses, ...) ou clos par une ouverture étroite d’entrée et de sortie (réservoirs, ...).
Ils se caractérisent par des conditions de travail difficiles et dangereuses :
- Aération naturelle très faible : les travaux en espace clos comportent de multiples dangers
chimiques et biologiques du fait de l’insalubrité et des risques d’asphyxie ou d’intoxication due à la
mauvaise qualité de l’air dans un milieu confiné, ou l'air pur se raréfie rapidement ou est déjà
pollué par des gaz ou des poussières.
- Nombreuses contraintes posturales dans des espaces souvent exigus et peu éclairés.
- Risques traumatiques du fait de glissades, pertes d'équilibre provoqués par des accès difficiles,
des sols défectueux et/ou humides ou un trébuchement contre un obstacle non repéré, faute de
bon éclairage.
- Evacuation difficile en cas de malaise, blessure, incendie, électrocution.
A ces considérations, il faut ajouter qu’il s’agit souvent de personnel en sous-traitance ou du
personnel intérimaire qui est amené à effectuer les interventions dans ces espaces clos : ce
personnel d’entretien (nettoyages) ou de maintenance (vérifications périodiques, réparations)
connaît peu ou pas du tout les lieux, ce qui augmente le risque.
- Vidange et curage
L’espace confiné doit être nettoyé pour éliminer par exemple les éventuels produits de
fermentation dans les puits, fosses, caves, etc. : l’atmosphère doit être rendue inoffensive pour
éviter les risques d’explosion (inertage), d’asphyxie et d’intoxication avant l’intervention
(dégazage, ventilation mécanique).
- Ventilation et aération
L’aération naturelle (effet de cheminée ou de courant d’air) n’est pas toujours suffisante pour
assurer un apport d’air neuf et surtout pour permettre une extraction des gaz et vapeurs générés
par le travail, afin de conserver une qualité de l’air satisfaisante : une ventilation (générale par
dilution ou par aspiration locale) au moyen de ventilateurs et de conduits d’aspiration est alors
nécessaire pendant toute la durée des travaux. La puissance et les emplacements des
ventilateurs doivent assurer un débit d’air correct et éviter que les polluants évacués soient
réintroduits dans l’espace confiné.
La procédure de sauvetage
Le sauvetage d’une victime dans un espace confiné est susceptible de provoquer d’autres
victimes parmi des sauveteurs improvisés, sans expérience, connaissance ou
équipements indispensables : c’est pourquoi une procédure de sauvetage permettant de
porter secours rapidement aux travailleurs effectuant un travail dans un espace confiné
doit être élaborée et testée, avec une équipe de sauveteurs formés.
Les consignes en cas d'accident (n° d'appel d'urgence, conduite à tenir, identification des
services de secours) doivent être visiblement affichées.
Une trousse contenant le matériel de premiers secours non périmé doit être aisément
disponible et toute blessure cutanée doit immédiatement être désinfectée et pansée.
La surveillance médicale
Pour les travailleurs exposés à la poussière, il faut réaliser des visites médicales
régulières :
- Tests respiratoires (spiromètre) à l’embauche pour détecter une déficience des fonctions
pulmonaires et tous les 2 ans pour dépister l’apparition des troubles respiratoires.
- Radiographie thoracique si nécessaire, épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR)
conseillées,
- Il faut établir en collaboration avec le Médecin du Travail, une fiche individuelle
d’exposition par salarié et tenir à jour une liste du personnel exposé.
Les salariés exposés aux agents biologiques, aux agents chimiques dangereux, au bruit
sont soumis à une surveillance médicale renforcée.
Les vaccinations suivantes sont recommandées, après avis du médecin du travail :
- Hépatite A et B.
- Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite.
- Leptospirose.
- Typhoïde.