Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Quelques grandes familles de polluants rencontrés dans les rejets gazeux sont présentées dans
ce cours en mettant l'accent sur les corrélations entre les propriétés de la molécule et son
traitement spécifique. Parmi l'ensemble des composés rejetés, on peut citer :
- Les poussières;
- Les métaux lourds sous la forme particulaire ou à l'état gazeux;
- Les gaz acides dont le SO2;
- Les oxydes d'azote (NOx);
- Les oxydes de carbones (CO et CO2);
- Les dioxines et les furanes;
- Les composés organiques volatils (COV);
- Les molécules odorantes.
1
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
Les pluies acides sont des précipitations qui présentent une acidité particulièrement élevée.
L’acidité de ces pluies est principalement due au dioxyde de soufre SO 2 et aux oxydes d’azote
NOx qui se transforment, dans l’atmosphère, en acide sulfurique H 2SO4 et en acide nitrique
HNO3.
Ces pluies acides provoquent l’acidification des lacs et le dépérissement des forêts.
L’acidification favorise la mise en solution de métaux toxiques pour la faune aquatique et la
2
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
santé de l’homme (cas de l’aluminium) et elle peut entraîner l’appauvrissement des sols en
éléments nécessaires à la nutrition des végétaux (Ca, Mg, K, etc…).
De plus, les composés azotés peuvent conduire à des phénomènes d’eutrophisation liés à un
excès d’azote dans les sols ou les ressources aquatiques (prolifération de certaines algues).
Les effets de la pollution atmosphérique se ressentent sur les écosystèmes mais aussi sur les
bâtiments (corrosion, noircissement, encroûtement et altérations diverses).
3
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
Le monoxyde d’azote NO est le composé azoté toxique et polluant qui est produit en quantité
prépondérante au cours des processus de combustion. On distingue trois catégories de
mécanismes de formation de NO. Une distinction est faite selon l’origine du diazote. Ainsi,
deux mécanismes mettent en jeu les atomes d’azote N provenant de l’azote de l’air :
le NO précoce ou prompt NO, qui se forme à partir d’azote moléculaire dans le front
de flamme ;
le NO thermique, qui se forme par combinaison de l’azote et de l’oxygène de l’air ;
le NO combustible, qui se forme à partir d’azote contenu initialement dans le
combustible.
I.1.4. Stratégies de réduction des émissions des NOx
4
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
- La Recombustion (Reburning)
La Recombustion est une technique non catalytique de traitement des fumées qui présente une
efficacité reconnue pour contrôler les émissions de NO x. Le procédé est présenté
schématiquement sur la Figure 1.2 En principe, la technique de Recombustion comporte trois
zones différentes :
- Zone de combustion primaire, le combustible est brûlé dans des conditions de léger
excès d'air. Les produits de combustion y compris les NO x sont générés dans cette
zone. Le combustible de Recombustion (généralement un combustible hydrocarboné)
est injecté dans une zone située en aval du foyer principal (appelée zone de
Recombustion).
- Zone de Recombustion Dans cette zone riche en combustible, les NO x issus de la zone
de combustion primaire sont réduits en azote moléculaire en réagissant avec les
radicaux hydrocarbonés générés par le fuel de Recombustion. La température optimale
du procédé est généralement comprise entre 1173 K et 1573 K (Hampartsoumian et
col., 2003).
- Zone de postcombustion Avant la sortie de cheminée, de l'air additionnel est injecté
dans la zone de postcombustion pour obtenir une oxydation complète des imbrûlés
encore présents dans les fumées.
Plusieurs combustibles hydrocarbonés peuvent être utilisés comme combustible de
Recombustion : le gaz naturel, le charbon pulvérisé, la biomasse, etc. Des rendements de
dénitrification de 50% à 70% peuvent être obtenus avec cette technique.
5
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
(II) Réaction de NO avec les radicaux hydrocarbonés permettant la formation de HCN, espèce
azotée intermédiaire très importante dans le procédé de réduction de NO :
CHi + NO = HCN +
Il est donc très important de bien comprendre l’influence des conditions opératoires sur
l’efficacité du procédé de réduction. Les paramètres de fonctionnement qui peuvent influencer
le rendement de dénitrification sont principalement
- La température des fumées,
- Le temps de séjour,
- La quantité de fuel de Recombustion injecté,
- L’homogénéité du mélange fumées / agent réducteur,
- La concentration initiale en NO dans les fumées.
aldéhydes
Entrepôts et stockage Hydrocarbures
I.3. Effets du SO2
a) Sur la santé
Des études épidémiologiques montrent que c'est sur les enfants que l'impact est le plus
important. En effet, des maladies respiratoires chroniques peuvent se développer qui sont
ensuite aggravées par l'usage de tabac ou par des conditions de travail spécifiques. Il convient
aussi de noter que ce polluant agit par synergie avec notamment les poussières et ce couple
possède alors un impact plus important. Le Tableau 2 donne les valeurs limites et les valeurs
guides pour SO2.
b) Sur l’environnement
Le caractère oxydo-réducteur des SO x provoque un impact sur les plantes et végétaux. Pour
des concentrations faibles, on observe des tâches brunes dues à une nécrose des tissus
végétaux qui peuvent entraîner la mort de la plante à fortes concentrations.
I.3.Désulfuration des fumées
Afin d’éliminer les polluants de gaz de combustion provenant des centrales thermiques au
charbon, des incinérateurs et des installations industrielles, une des méthodes utilisées est la
désulfuration des gaz de combustion (DGC). C’est-à-dire l’élimination du dioxyde de soufre
(SO2) (Figure I.4).
8
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
La chaux et le calcaire jouent un rôle important dans ce process, ils sont aussi utilisés pour
éliminer d’autres polluants tels que le chlorure d’hydrogène (HCl), le trioxyde de soufre
(SO3), les particules fines et le mercure. La chaux et le calcaire sont utilisés à la fois pour les
procédés de DGC humides ou secs.
Dans le cadre des procédés humides de DGC, ces produits sont mélangés à l’eau et pulvérisés
dans un épurateur de gaz de combustion. Les gaz acides, généralement le SO 2 et le HCl, sont
absorbés dans l’eau où ils réagissent chimiquement avec la chaux et le calcaire. Les produits
de cette réaction, principalement le sulfite de calcium, peuvent ensuite être oxydés pour
produire du sulfate de calcium, un sous-produit du gypse commercialisable.
Dans tous ces procédés, les gaz acides se combinent à la chaux pour former un produit sec qui
est retiré des gaz de combustion par des appareils de contrôle des particules tels que des
dépoussiéreurs à manches filtrantes ou des précipitateurs électrostatiques.
Les composés organiques volatils (COV) représentent une famille de molécules qu’il est
délicat de définir. Plusieurs classifications sont proposées en prenant en compte à la fois leurs
caractéristiques physiques et/ou leurs réactivités chimiques.
Selon les pays et les réglementations, les définitions législatives suivantes des COV ont été
admises :
- La directive européenne du 11 mars 1999 définit un COV comme étant « tout composé
organique ayant une pression de vapeur de 10 Pa ou plus à une température de
293,15 K ou ayant une volatilité correspondante dans les conditions d’utilisation
particulières ».
- La législation française, par l’arrêté du 29 mai 2000, reprend cette définition mais en
excluant le méthane car c’est un composé qui, bien que présent en grandes quantités,
9
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
est très peu réactif et n’induit pas de pollution photochimique. On parle alors de
composés organiques volatils non méthaniques (COVNM).
- L’agence américaine de l’environnement, définit les COV comme des composés
carbonés qui participent à des réactions photochimiques de l’atmosphère, à
l’exclusion du monoxyde de carbone, du dioxyde de carbone, de l’acide carbonique,
des carbures métalliques et des carbonates. Le seuil de tension de vapeur retenu est
bien plus faible, à savoir 0,13 Pa dans les conditions normales. Cette définition
exclut une liste de composés dont la réactivité a été estimée négligeable : acétone,
dichlorométhane, quelques chlorofluorocarbones (CFC). Une liste de 318 produits
considérés comme des COV a été dressée.
Ces différences de définitions posent problème lorsqu’il s’agit de comparer les émissions pour
différents pays. Une stratégie mondiale de réduction des COV nécessiterait donc au préalable
une harmonisation des termes en vue d’une définition unique de cette classe de molécules.
La pollution due aux émissions de COV peut être approchée de manière globale suivant ses
effets directs (risques toxicologiques) ou indirects (pollution photochimique) sur l'homme et
sur le milieu environnant récepteur.
Des normes de qualité d'air et des valeurs guides ont donc été définies pour un certain nombre
de produits volatils, valeurs guides de l’Organisation Mondiale de la Santé). 1500 produits ont
étés classés sur des bases de mesures physico-chimiques et d’études toxicologiques. Pour les
plus connus d’entre eux, des valeurs limites d’exposition (VLE) et des valeurs moyennes
d'exposition (VME) ont été proposées. Il convient de noter, cependant, qu’il existe un manque
de recul dans ces études et qu'il n'existe que peu d'informations disponibles pour le long
terme.
Le problème des COV ayant été mis en évidence, il convient, pour satisfaire les divers
engagements internationaux, de mettre en œuvre des procédés et des moyens de réduction des
émissions polluantes. Il est bien évident qu'une action préventive sur le système polluant ou
sur le procédé rejetant des COV est certainement la démarche première s'inscrivant dans
l'approche générale des technologies propres. Cependant, il est parfois nécessaire d'avoir une
action curative sur les émissions gazeuses chargées en COV. Cette démarche, bien que moins
élégante, est très souvent requise du fait d'installations industrielles déjà en activité et/ou du
fait d'un verrou technologique.
Les procédés de traitement peuvent être représentés sur une classification selon le type de
procédé : récupératif ou destructif. L’ensemble de ces procédés ainsi que les variantes
technologiques sont détaillés sur la figure I.5.
11
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
12
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
a) La condensation
La condensation des COV est obtenue en atteignant le point de rosée du gaz par diminution de
la température ou par augmentation de la pression. Pour des raisons économiques et
techniques, les COV à traiter doivent présenter une température de rosée supérieure à 40°C.
Ce procédé est efficace dans le cas d’effluents concentrés en COV (concentrations supérieures
-3
à 10 g.Nm ) et lorsque le composé à récupérer est pur et/ou à forte valeur ajoutée. Cependant
le procédé, peu efficace aux faibles concentrations, requiert souvent un traitement de finition
par adsorption ou par incinération afin d’éliminer les composés résiduels.
La mise en œuvre technologique peut être rendue délicate si l’air à traiter contient des
composés de points de rosée très différents. Ainsi, lorsque la température de paroi atteint 0°C,
la présence d’eau peut conduire à la formation de givre isolant et des composés resteront à
l’état gazeux. De plus, la présence de poussières dans l’effluent peut conduire à la formation
de vésicules liquides ou solides. Leur taille est si fine qu’il est difficile de les séparer
mécaniquement, on parle alors de brouillard ou de neige au sein de la vapeur.
b) L’absorption
L'absorption consiste à transférer les COV de l'air vers une phase liquide. L’efficacité
d’épuration dépend essentiellement de l’affinité du polluant avec la phase liquide. Du point de
vue technique, la mise en contact des deux phases doit être optimale afin d’augmenter la
cinétique de transfert. Cette mise en contact est effectuée par dispersion de la phase liquide
dans la phase gaz à l’aide de colonnes (garnies ou à plateaux) ou de tours d'aspersion.
c)L’adsorption
L'adsorption est un processus de transfert du polluant de la phase gazeuse vers la surface d’un
solide. Il est classique de travailler en lit fixe et de faire fonctionner alternativement deux lits
d'adsorbants avec un système en régénération. Cette régénération est généralement thermique
par un fluide caloporteur (vapeur d'eau, gaz ou air chaud) ou par chauffage intrinsèque du
matériau (effet joule direct).
Dans ce procédé, le choix de l’adsorbant et sa forme sont des aspects déterminants. Le
charbon actif est le matériau le plus communément utilisé sous la forme de grains, mais des
supports à base de fibres de charbon actif, tissus ou feutre, commencent à être mis en oeuvre.
Des polymères ou des zéolites peuvent également être utilisés. Les zéolites sont le plus
souvent mises en oeuvre dans des roues concentratrices (systèmes rotatifs d’adsorption et de
désorption en continu par un faible débit de gaz chaud) appliqués par exemple pour le
traitement des émissions de cabines de peinture.
Ces résidus industriels peuvent être considérés comme des déchets à traiter ou bien comme de
nouvelles ressources. C’est le principe du recyclage. En effet, un certain traitement des
effluents peut permettre de les revaloriser.
13
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
Que la ressource soit superficielle (rivière, lac naturel ou artificiel) ou souterraine, l’eau brute
qu’elle fournit à l’utilisateur présentera dans le cas le plus général l’ensemble des
caractéristiques défavorables suivantes :
- critères organoleptiques : turbidité, couleur, goût, odeur.
- critères chimiques, correspondant à des constituants :
Soit naturellement présents dans l’eau : sels minéraux (exemple :
dureté,sulfates, chlorures...), fer, manganèse, ammonium, fluorures, arsenic,
matières organiques (notamment les substances humiques responsables de la
couleur)...,
Soit apportés par la pollution : micropolluants minéraux (métaux
lourds,nitrates) ou organiques (pesticides, hydrocarbures, phénols,
détergents...) ;
- critères biologiques : il s’agit surtout des germes pathogènes apportés parla pollution
fécale, mais aussi des organismes dont l’eau est l’habitat naturel (microalgues
planctoniques ou phytoplancton, micro-invertébrés ou zooplancton, bactéries de
l’environnement).
Pour le traiteur d’eau, quelle que soit la nature de la pollution à éliminer, c’est la différence
entre pollution particulaire et pollution dissoute qui conditionnera l’éventail des techniques
applicables.
14
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
Pour la bonne définition d’une station de traitement d’eaux résiduaires, il est nécessaire de
pouvoir disposer des éléments suivants :
Fabrications types, capacités et cycles, matières premières consommées ;
Composition de l’eau d’appoint à l’usine ;
Possibilité de séparation des rejets, et/ou de recyclages ;
Volumes journaliers d’effluents par catégories ;
Débits horaires moyens et maximaux (durée et fréquence par catégories) ;
Flux de pollution moyen, maximal (fréquence et durée) par catégorie de rejet et pour
une pollution spécifique de l’industrie considérée.
Il est souvent utile d’être informé d’une pollution secondaire, même occasionnelle, pouvant
perturber gravement le fonctionnement de certains organes des équipements de traitement
(colles, goudrons, fibres, huiles, sables, toxiques…).
Dans le cadre de l’étude d’une usine nouvelle, ces données, recueillies après l’analyse des
fabrications, sont à comparer aux données provenant d’usines existantes similaires. La
connaissance de la composition de l’eau d’appoint est souvent nécessaire.
Les apports significatifs de pollution énumérés ci-après sont classés en fonction des modes de
traitement dont ils sont justiciables :
15
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
Eléments biodégradables
Par exemple sucres, protéines, phénols. Après acclimatation, certains composés organiques
tels que formol, aniline, détergents et même hydrocarbures aromatiques peuvent être
biodégradés ainsi que certains composés minéraux (S2O32–, SO32–).
Coloration
Les effluents industriels peuvent être fortement colorés. Cette coloration est due à des
colloïdes (pigments, sulfures) ou à des substances dissoutes (matières organiques, dérivés
nitrés).
16
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
II.4.2. Permettre aux industries de s’assurer que leur activité ne porte pas atteinte au
milieu naturel
Le traitement des eaux usées est donc crucial car il permet aux industries de s’assurer que leur
activité ne porte pas atteinte au milieu naturel. La particularité des rejets industriels est leur
diversité. Il est donc nécessaire d’adapter les procédés de traitement à chaque industrie.
II.4.3. Le traitement des effluents répond à un cadre juridique strict
L’exploitant doit s’assurer du bon fonctionnement de ses matériels d’analyse en faisant
effectuer périodiquement ses mesures par un organisme extérieur compétent. L’inspecteur des
installations classées peut également procéder à des contrôles inopinés des rejets par un
organisme indépendant.
II.4.4. Optimisation les installations industrielles afin de réduire ses coûts de
fonctionnement
Parfois les résidus de dégradation des eaux demandent un traitement très coûteux : c’est le cas
de l’élimination des boues issues du traitement des effluents qui représente une part
importante du budget consacré à l’environnement.
Il est possible de sous-traiter cette gestion à une société spécialisée qui proposera diverses
technologies disponibles comme les procédés physico-chimiques, l’évapo-concentration, la
centrifugation, le traitement membranaire ou l’épuration biologique.
Chaque branche industrielle produit des effluents bien caractéristiques. Nous allons en
détailler la composition pour diverses industries. Cette série de données n'est pas exhaustive.
Son but est de fournir quelques ordres de grandeurs pour fixer les idées.
a) Raffineries
En g de constituant par mètre cube de pétrole brut utilisé.
b) Papeteries
17
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
Le débit d'effluent est important et très chargé. Actuellement, on peut constater une
amélioration grâce à l'utilisation moins systématique des dérivés chlorés.
c) Aciéries:
Voici un exemple où l'on découvre que les nouvelles installations ne sont pas forcément les
moins polluantes...
18
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
19
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
20
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
a) Dégrillage
21
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
Les grilles sont utilisées pour écarter les solides grossiers en entrée de station. Elles ont un
rôle dans la prévention de l’endommagement des équipements de type pompes, vannes ou
canalisations en aval. Elles sont classées selon l’espacement disponible entre les barreaux qui
confère une sélectivité plus ou moins fine des solides à écarter lors de l’opération de
dégrillage :
22
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
Un dégraissage est nécessaire, en amont du traitement biologique, pour les eaux usées
particulièrement chargées car elles interfèrent avec les processus de séparation en aval : leur
présence favorise le développement de micro-organismes filamenteux qui sont difficiles à
décanter. Il s’agit d’une problématique marquée pour le secteur de l’industrie agro-
alimentaire. En pratique, les graisses et huiles sont prélevées de la surface de l’eau par un
système racloir. La séparation des corps gras peut être améliorée par addition d’air. Les bulles
d’air vont entraîner les particules colloïdales à la surface du bassin. On augmente donc la
vitesse ascensionnelle des colloïdes et les performances de dégraissage pour des temps de
séjour acceptables. Des agents surfactants peuvent également être utilisés afin d’abaisser la
tension de surface des bulles d’air dans le bassin et favoriser la formation de mousses en
surface, emprisonnant les composés à séparer .
d) Le tamisage
Le tamisage est une filtration sur support mince utilisable dans de nombreux domaines du
traitement de l’eau. Suivant la dimension des orifices de passage du support on distingue deux
(2) variantes :
Le macrotamisage (sur tôle perforée ou treillis métallique avec passage supérieur à 0,3
mm) est destiné à retenir certaines matières en suspension, flottantes ou semi-flottantes,
débris végétaux ou animaux, insectes, brindilles, algues, herbes, etc…, de dimensions
comprises entre 0,2 mm et quelques millimètres,
23
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
Le microtamisage (sur toile métallique ou plastique à maille inférieur à 100 micros) est
destiné à retenir les matières en suspension de très petites dimensions contenues dans les
eaux de consommation (plancton) ou dans les eaux résiduaires prétraitées .
Figure II.5. Schéma d'un tamis rotatif à alimentation extérieure et nettoyage mécanique
1 - Arrivée d'eau brute 2 - Boite d'alimentation 3 - Tamis
4 -Refus 5 - Lame de raclage 6 - Sortie d'eau tamisée
Plus fine que le dessablage, la décantation primaire permet de finir d’éliminer jusqu’à 55%
des matières en suspension présentes dans les eaux usées brutes. On récolte des boues
primaires. Elle est souvent accompagnée de traitements par floculation-coagulation qui
permettent d’agglomérer les particules fines en « flocs » et d’optimiser ainsi le processus de
sédimentation. Un agent coagulateur va permettre de diminuer le potentiel électrostatique de
surface de colloïdes ou autre particules chargées. En diminuant ce potentiel on diminue les
forces de répulsion entre les particules qui vont alors avoir tendance à s’agglomérer. Les
principaux coagulants utilisés sont le sulfate d'aluminium Al2(SO4)3, l'aluminate de sodium
NaAlO2, le chlorure ferrique FeCl3, le sulfate ferrique Fe2(SO4)3 et le sulfate ferreux
FeSO4.
24
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
But de la coagulation-floculation.
Les traitements secondaires utilisent des procédés d’épuration biologique afin d’éliminer la
matière organique. On met donc en jeu des micro-organismes afin de dégrader les différents
polluants . Il existe des procédés extensifs et intensifs.
25
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
élevé, ce qui fait qu’elle est très peu utilisée pour le traitement des eaux industrielles.
Ces techniques consistent à utiliser des bassins aérés chargés en micro-organismes (en
suspension) pour traiter les polluants présents dans l’eau. On parle de réacteurs biologiques.
Ce sont les procédés les plus répandus.
Une action de brassage mécanique et/ou une injection d’air force la réaction de
biodégradation en homogénéisant le milieu en polluants, en micro-organismes et en oxygène.
On trouve des systèmes de turbines de fond et/ou d’aérateurs de surface pour le brassage
mécanique. Les systèmes utilisant une injection d’air sont majoritairement dotés de
diffuseurs, éléments de matière poreuse installés en fond de bassin qui vont diffuser soit de
l’air capté en extérieur soit de l’oxygène pur (Figure II.6).
26
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
La biomasse opérant dans le bassin va former des flocs qui sédimentent au fond. On parle de
boues actives. Ces boues suivent un circuit de purge/recyclage pour éviter tout engorgement
dû à la croissance de la biomasse au cours de la réaction de digestion. Les débits de recyclage
oscillent entre 50 et 100% du débit d’entrée d’eau. La consommation optimale de polluants
est obtenue en phase de croissance des micro-organismes. Pour les effluents industriels il est
courant de devoir supplémenter les réacteurs biologiques en azote et en phosphore afin de
remplir ces conditions. Dans ce cas on utilise le plus souvent de l’ammoniac, des sulfates
d’ammonium ((NH4)2HPO4 et NH4H2PO4) ou de sodium (NaH2PO4).
27
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
L’oxygénation est permise par la rotation des disques. Ce système est très économique en
termes d’énergie mais n’est efficace que sur des effluents relativement peu chargés.
Tous les traitements secondaires intensifs présentés ci-dessus (boues activées et culture fixe) vont
nécessiter une décantation secondaire afin de récupérer les boues inactives à détruire. Un bassin
de décantation secondaire, appelé aussi clarificateur, est donc le plus souvent à prévoir lors de la
mise en place de ces technologies.
d) Biofiltration
Les effluents aqueux peuvent être traités sur biofiltre au même titre que les effluents gazeux.
L’avantage du biofiltre est de pouvoir assurer simultanément les étapes d’épuration et de
clarification des effluents aqueux.
Après les étapes de dépollution organique, des polluants plus durs peuvent persister dans les
eaux résiduaires. Dans ce cas on utilise des techniques de dépollution complémentaires plus
spécialisées dites tertiaires.
28
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
a) Elimination de l’azote
L’azote est essentiellement présent dans les effluents aqueux sur forme d’azote organique
ammonifiable14 ou réfractaire (sous forme soluble et particulaire) et d’azote ammoniacal
(NH4+) . Les formes particulaires vont pouvoir être éliminées lors des différents processus de
décantation et les formes organiques vont pouvoir être prises en charge lors des traitements
biologiques. L’azote organique va passer sous forme ammoniacale par digestion bactérienne :
Lorsque cette concentration d’azote ammoniacal est trop élevée il est nécessaire de la traiter,
notamment au vu des normes de rejet strictes en matière d’azote. Pour cela on utilise un
procédé biologique de nitrification-dénitrification en deux étapes. La première étape consiste
à utiliser des bactéries autotrophes nitrifiantes en présence d’oxygène dissous, qui vont
assurer une réaction de nitritation (1) suivie d’une nitratation (2) :
Les micro-organismes mis en jeu lors de cette réaction sont de type Nitrosomonas,
Nitrosococcus et Nitrospira.
29
Master 2 génie pétrochimique Traitement des effluents industriels
b) Elimination du phosphore
Le phosphore est utilisé par les bactéries, comme agent eutrophisant, avec la constitution de la
biomasse en réacteur biologique. Cependant, comme nous l’avons vu plus haut, si le ratio
DBO5/P des effluents entrants dépasse 150 les conditions de dégradation biologiques ne sont
pas optimales. Dans ce cas on choisira de réaliser un pré-traitement de type floculation-
coagulation en utilisant des sels métalliques (en particulier fer et aluminium). On pourra alors
le retrouver dans les boues issues de la décantation primaire (boues primaires).
c) Ozonation
L'ozonation est une réaction chimique d’oxydation. Utilisée initialement pour la destruction
des germes pathogènes elle est également utilisée pour répondre à des problématiques de
pollution dure15 (métaux, azotures…). L’ozone est un oxydant puissant et non sélectif. Il est
instable et doit être produit sur le lieu d’utilisation, ce qui en fait une technique coûteuse.
30