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B.

POLLUTION DE L’AIR
Introduction

L’air est un milieu nécessaire au développement de nombreux


organismes vivants qui trouvent l’énergie nécessaire à leur
métabolisme dans l’oxygène (êtres vivants aérobies). Nous en
respirons en moyenne 15 m3/jour, soit près de 20 kg (à comparer
à 2 l ou 2 kg d’eau potable et 1 kg d’aliments divers consommés
par jour).

Cependant, la composition de l’air peut être modifiée sous


l’action de phénomènes naturels ou par les activités humaines.
Cette modification est susceptible d’avoir des répercussions sur
la vie des organismes aérobies et sur la santé humaine.
Introduction par l’homme, directement ou indirectement,
dans l’atmosphère et les espaces clos, de substances ayant
des conséquences préjudiciables, de nature à mettre en
danger la santé humaine, à nuire aux ressources biologiques
et aux écosystèmes, à influer sur les changements
climatiques, à détériorer les biens matériels, à créer des
nuisances olfactives excessives (J.O.R.F., 1997).

Emission dans la couche atmosphérique de gaz, de fumées ou


de substances de nature à incommoder les populations, à
compromettre la santé ou la sécurité ou nuire à la production
agricole, à la conservation des constructions et monuments
ou au caractère des sites et des écosystèmes naturels (Loi
2001-01 du 15 janvier 2001 : Code Environnement. Sénégal).
Tableau : composition de l’air sec non pollué
Symbole Concentration ou % en
Constituants ou Gaz
chimique volume
Azote N2 78.09 %
Oxygène O2 20.94 %
Argon Ar 0.93 %
Dioxyde de carbone
(gaz carbonique ou Anhydride CO2 340 ppm (0.034)
carbonique)
Néon Ne2 18.18 ppm (1.8 * 10-3)
Hélium He 5.24 ppm (5.24 * 10-4)
Méthane CH 4 1.3 – 1.6 ppm (1.4 * 10-4)
Krypton Kr 1.14 ppm (1.14 * 10-4)
Hydrogène H2 0.50 ppm
Oxydes d’azotes NOx 0.25 – 0.35 ppm
Xénon Xe 0.087 ppm
Vapeur d’eau H 2O Très variable (0 – 4 %)
La qualité de l’air intérieur des édifices publics, en milieu de travail
et en milieu résidentiel, peut aussi être affectée par des émissions
d’odeurs de nature variée.

Les populations affectées par les odeurs sont habituellement celles


qui habitent dans le voisinage des sources d’émettrices et qui se
voient incommodées par ces odeurs non désirées.

3.1 Qualité des polluants odorants

Une odeur se définit par :

- sa qualité (odeur aromatique, etc.)


- sa sensation (agréable ou désagréable qu’elle provoque)
- son intensité (forte ou faible)
La qualité de ces polluants odorants dépend :

- du type d’émission (urbaine, industrielle, agricole)


- du genre d’industrie concernée (chimique, pétrolière, etc.)

3.2 Origine des polluants odorants

Les odeurs peuvent être dues :

- à des substances présentes dans l’effluent dès l’origine (comme les


composés organiques d’une industrie chimique ou alimentaire, les
sulfures d’une papeterie) ;

- à des transformations survenant au cours du transport en égout


(formation de sulfures par fermentation anaérobie par exemple)
- à des transformations survenant au cours d’un traitement.

3.3 Source des polluants odorants

Les odeurs peuvent être d’origine :

- domestique (hygiène, nourriture, etc.)


- agricole
- industrielle

Pour les unités industrielles, les sources potentielles d’odeurs sont


très diverses :

- les effluents canalisés rejetés à une certaine hauteur ;


- les sources ponctuelles génératrices d’odeurs très intenses
(puisards, etc.) ;

- les opérations annexes (nettoyage d’ouvrages, purges, etc.).

3.4 Quelques définitions

o Seuils d’odeur

Un seuil d’odeur est la valeur numérique de la concentration


d’une substance odorante provoquant une sensation olfactive en
prenant l’air pur inodore comme référence.
On définit généralement 3 types de seuil d’odeur :

• Seuil de perception
• Seuil de reconnaissance
• Seuil de discrimination

Ces seuils varient d’une personne à une autre selon leur


sensibilité au stimulus par la substance odorante et selon leur
état physiologique (âge, fatigue, satiété, maladie, etc.).

Au seuil de perception, l’odeur est juste détectée sans pouvoir


être identifiée ou caractérisée.
Au seuil de reconnaissance, qui est généralement 2 à 10 fois la
valeur du seuil de détection, l’odeur est reconnue et peut être
caractérisée.

Au seuil de discrimination, correspond à une différence


d’intensité entre 2 stimili détectés par une personne

o Intensité d’odeur

L’intensité d’odeur est la mesure de l’intensité du stimulus ou la


réponse physiologique à l’odeur (combien de fois cela sent ?).
3.5 Mesure des odeurs

De très faibles quantités de produits sont détectables à l’odorat.


Cependant, celui-ci ne peut être utilisé comme un indicateur de
pollution. En effet, il n’y a pas de relations directes entre les
limites minimales olfactives et les concentrations maximales
admissibles. La mesure des odeurs est utilisée pour :

- mieux connaître les sources d’émission ;


- vérifier l’efficacité des systèmes d’épuration ;
- contrôler l’application des réglementations ;
- apprécier la gêne des populations riveraines.
4. Sources de pollution atmosphérique

Il existe 2 principales sources de pollution de l'air :

- origine naturelle ;
- origine anthropogène (sources fixes ou sources mobiles).

L'homme utilise beaucoup de combustibles (environ 92 % de


combustibles fossiles) : pour se chauffer, obtenir l'énergie
nécessaire à la production industrielle ou se débarrasser de ses
déchets. Ainsi, l'industrie et les incinérateurs d'ordures
ménagères rejettent des polluants dans l'atmosphère, en
particulier des métaux lourds, des poussières, etc.
Sources fixes polluants dérivent oxydation du carbone
organique présent dans les combustibles.

- Métallurgie de l’aluminium : dérivés fluorés et hydrocarbures


aromatique polycycliques (HAP)
- Sidérurgie, cimenterie, incinération, carrières etc : particules
en suspension
- Industrie pétrolière : hydrocarbures et COV
- Décharges : méthane (CH4)
- Agriculture : ammoniac (NH3) et protoxyde d’azote (N2O)
- Industrie frigorifique et des mousses : chlorofluorocarbures
(CFC)
Sources mobiles effluents d’échappement des moteurs et
évaporation des essences

Polluants : CO et CO2, NOx, hydrocarbures aromatiques


monocycliques (HAM), PS, HAP, SO2 pour moteurs diesel, plomb (pb)
pour moteurs essence, COV, etc.

De cette consommation croissante en énergie et de l’émission


continuelle de polluants, apparaissent de nouveaux et inquiétants
changements environnementaux  :

• Effet de serre et réchauffement climatique


• Décroissance globale de la couche d’ozone stratosphérique
• Episodes ponctuels de pluies acides
• Augmentation de l’ozone troposphérique
Remarque : Pour les questions de pollution atmosphérique, c’est
la troposphère qui est déterminante.

Pour l’étude des questions de pollution de l’air, en particulier


pour les calculs de dispersion, on exprime la concentration des
polluants en mg/m3 pour les rejets et μg/m3 pour l’air ambiant.

La notion d’émission se définit lorsqu’un agent polluant est


dégagé dans l’atmosphère.

Lorsque cet agent retombe sur les écosystèmes, on parle


d’immission.

La diffusion est l’éloignement de proche en proche de polluants


sous l’action de certaines forces et aboutissant à une répartition
ordonnée.
La dispersion est l’éloignement désordonné de particules solides,
liquides ou gazeuses sous l’action de certaines forces et
aboutissant à une répartition non uniforme.

La concentration de polluants dans l’atmosphère varie selon :

- les conditions d’émission : vitesse et température des gaz au


moment du rejet, hauteur de la cheminée ;
- les conditions météorologiques.

5. Contexte réglementaire : instruments de lutte

Il existe un ensemble d’instruments sectoriels de lutte contre les


phénomènes et sources de pollution
La pollution de l’air est un phénomène à la fois local, régional et
mondial (planétaire)

Échelle Nationale

• Loi No 2001-01 du 15 janvier 2001 portant Code de


l’Environnement
• Loi No 83-71 du 05/07/2003 portant Code de l’hygiène (Chap
6 : L.31, L 32)
• Arrêté interministériel ......... réglementant la consommation
des substances appauvrissant la couche d’ozone
• Décret 2000-73 du 13 janvier 2000 réglementant la
consommation des substances appauvrissant la couche d’ozone
• Arrêté 007861 du 16 août 1995 créant le Comité National
Ozone.
Norme NS 05 –
IMMISSIONS
062 (2)
Polluants Moyenne Valeurs limites (en μg/m3)
temporelle
Directives OMS (2005) NS-05-62 (Sénégal - 2003) NS-05-062

(Octobre 2018)

Dioxyde de soufre (SO2) 10 minutes 500 - 500

Journalière 20 125 50

Dioxyde d’azote (NO2) Horaire 200 200 200

Annuelle 40 40 40

Ozone (O3) 8 Heures 100 120 100

Monoxyde de carbone (CO) Horaire 30 000 - 30 000

8 Heures 10 000 30 000 (24h) 10 000

Particules <10μm (PM10) Journalière 50 260 150

Annuelle 20 80 40

Particules <2,5 μm (PM2,5) Journalière 25 - 75

Annuelle 10 - 25

Plomb (Pb) Annuelle 0,5-1,0 2 0,5 18


• Norme NS 05-062 de décembre 2018 sur la pollution
atmosphérique
• Arrêté No 007358 (2003) : Arrêté interministériel fixant les
conditions d’application de la norme NS 05-062 sur la pollution
atmosphérique
• Les gaz d’échappement de voitures c’est la norme NS 05 060
Échelle internationale
Au niveau international, plusieurs conventions et protocoles ont été
signés et ratifiés par le Sénégal :

• Convention de Vienne (1985) portant protection de la couche


d’ozone
• Protocole de la Convention de Genève signé à Helsinki (1985)
qui fixe pour objectif une réduction d’au moins 30 % des rejets de
soufre entre 1980 et 1993.
• Protocole de Montréal (1987) relatif à des substances qui
appauvrissent la couche d’ozone amendé : Londres 1990,
Copenhague 1992, Vienne 1995, Montréal 1997 et Beijing 1999
sur les substances appauvrissant la couche d’ozone.

• Protocole de Sofia (1988) relatif à l’émission d’oxydes d’azote

• Convention Cadre des N.U sur les changements climatiques


(Rio 1992) stabilisation de la concentration des gaz à effet de
serre en l’an 2000 au niveau de 1990

• Protocole de Kyoto (1997) à la Convention Cadre des N.U sur


les changements climatiques
6. Les polluants atmosphériques

Principaux polluants des sources fixes

Ils dérivent de l’oxydation du carbone organique présent dans les


combustibles.

Les polluants émis par ces différentes sources fixes sont très
nombreux, imparfaitement connus et impossibles à analyser tous.

Pour surveiller la pollution atmosphérique, il a été donc


nécessaire de ne retenir que des « indicateurs » ou « traceurs »
de pollution, sélectionnés en fonction de divers critères : types de
sources, facilité de mesurage, nocivité potentielle, etc.
Schématiquement, ces indicateurs sont répartis en 2 grandes classes :

- les indicateurs de particules en suspension


- les indicateurs de polluants gazeux

Pour les sources fixes, les indicateurs majeurs mesurés sont :

- SO2
- PM10, PM2,5
- NOx,
- CO2, CO
- Métaux,
- HCl,
- Dioxines,
- Etc.
Principaux polluants des sources mobiles

Pour les véhicules automobiles, les émissions sont surveillées par


les indicateurs : CO, NOx, PM10, PM2,5, Pb, COV, HAM, HAP,
etc.

PM 10 et PM 2,5 : particules de diamètre inférieur à 10 μm et


2,5 μm (elles peuvent pénétrer dans l’appareil respiratoire)
Les polluants atmosphériques particulaires

 Aérosols Ce sont des suspensions dans l’air de particules solides ou


liquides, de dimensions micrométriques.

Les aérosols peuvent avoir plusieurs origines :

- aérosols d’origine naturelle


- aérosols dus aux activités humaines

Ils peuvent être formés à partir de sources :

- fixes
- ou mobiles
Aérosols solides

- poussières (particules de diamètre > 1μm)


- fumées (particules de diamètre < 1μm)

Aérosols liquides

- brouillards, gouttelettes liquides en suspension dans l’air de


diamètre > 10 μm
- brumes, gouttelettes liquides en suspension dans l’air de
diamètre < 10 μm
 Poussières et fumées noires

Particules solides en suspension dans l’air. Elles proviennent


essentiellement d’une mauvaise combustion, de certains procédés
industriels et de la circulation automobile.

Les polluants atmosphériques gazeux

 Le dioxyde de soufre (SO2)

Polluant caractéristique des agglomérations industrialisées. Les


émisions de SO2 proviennent essentiellement :
- dans leur grande majorité de la combustion du fuel, des
combustibles solides (exemples ?), du raffinage du pétrole ;

- dans une proportion d’environ 10 % des rejets des moteurs


Diesel.

En brûlant, le soufre contenu dans les combustibles (entre 1-5 %)


est oxydé par l’oxygène de l’air pour former le SO2.
 Les oxydes d’azote (NOx)

Ils proviennent de la réaction de l’oxygène et de l’azote de l’air


sous l’effet de la température mais aussi de la combustion de
produits azotés. Ils regroupent 2 molécules gazeuses odorantes
et toxiques à faible dose (NO et NO2).

Les oxydes d’azote sont produits :

- pour ¾ par la circulation automobile


- pour ¼ par des sources fixes de combustion
-
 Le monoxyde de carbone (CO)

Il provient essentiellement de la combustion incomplète quelque


soit le combustible. Il représente 4 à 6 % des gaz
d’échappement.

 Le dioxyde de carbone (CO2)

Ce n’est pas un polluant au sens strict. Il est émis principalement


par les êtres vivants et les combustions dues aux activités
humaines. C’est un gaz à effet de serre d’où sa prise en compte
dans les polluants atmosphériques. Il provient :

- ¾ de la combustion des carburants fossiles ;


- ¼ de la destruction des forêts
 L’ozone (O3)

Il est naturellement présent dans l’air. C'est une molécule peu stable
et susceptible de réagir avec toutes sortes d’espèces chimiques.
Mais sa fonction est essentielle, c’est un puissant oxydant qui sert
de désinfectant de l’air et de l’eau. Il provient de la combustion des
hydrocarbures.

L'ozone stratosphérique ('bon ozone') nous protège des rayons UV du


soleil, tandis que l'ozone troposphérique ('mauvais ozone') est un
polluant très toxique. C’est un gaz à effet de serre.

 Les Composés Organiques Volatils (COV’s)

Ce sont des molécules organiques, constituées principalement


d’atomes de carbone et d’hydrogène, mais aussi d’atomes
d’oxygène, de chlore, d’azote, de soufre, de phosphore ou de fluor.
Ils présentent des tension de vapeur élevées

Ils ont une double origine :

- Naturelle et liés à l’activité biologique des sols, des océans et


de la végétation
- Humaine. Les émissions dues aux activités humaines sont plus
nombreuses environ 95 % des rejets (circulation automobile,
utilisation de solvants, industries chimiques, etc.).

Remarque : le méthane CH4 qui est l’un des principaux COV


rejeté est un gaz à effet de serre.
Émission = rejet (direct) ( gaz d’échappement de
voitures; cheminées industrielles, ou pollution diffuse

immission = air ambiant= qualité l’air extérieur = c’est


l’air respiré par la population

polluants primaires : c’est un polluant qui est directement


rejeté dans l’atmosphère

polluants secondaires: c’est un polluant issu de la


transformation des polluants primères en présence des
rayons solaire exemple : l’ozone O3 troposphérique ou le
dioxyde d’azote NO2,
 Chlorofluorocarbures CFC

Ils sont totalement artificiels. Les émissions de CFC provenaient


de l'utilisation de ces produits dans les biens de consommation
courante (aérosols propulseurs, mousses, extincteurs,
réfrigérants, etc.)

 Métaux lourds

Masse atomique relativement élevée. Il existe différentes sources


de métaux lourds qui contaminent l'atmosphère :

- Le plomb (Pb) émis par le trafic automobile. On le trouve dans


l’essence car, il entre dans la composition d’un additif (plomb
tétraéthyle antidétonnant).
Les autres sources de plomb sont la première et de la seconde
fusion du plomb, la fabrication de batteries électriques, la
fabrication de certains verres (cristal), etc.

Il provient aussi de la combustion du charbon et du grillage des


métaux.

- Le cadmium (Cd) Il est émis par la production de zinc et


l'incinération de déchets essentiellement. La combustion à
partir des combustibles minéraux solides, du fioul lourd et de la
biomasse engendre une part significative des émissions.

- Le nickel (Ni) Il est émis essentiellement par la combustion du


fioul lourd qui contient de traces de ce métal.
 Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques HAP

Ils sont liés à certains phénomènes de combustion.

 Les Dioxines

Ils peuvent se former dans certaines conditions particulières et


dont certaines variétés sont très toxiques. Les dioxines
proviennent de l’incinération des déchets, de la transformation
des métaux, de la combustion incomplète du bois, etc.

Ce sont des substances souvent cancérigènes, peuvent induire un


dysfonctionnement du système endocrinien, immunitaire, etc
7. Mesure de la pollution de l’air

La réglementation sur la pollution de l’air attribue à chaque


individu le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé,
c’est-à-dire un air dans lequel les concentrations de substances
éventuellement nuisibles pour la santé humaine et les autres
écosystèmes ne dépassent pas les niveaux de référence définis à
cet effet.

La surveillance de la qualité de l’air s’effectue par


l’intermédiaire de réseaux de mesure des concentrations des
substances concernées : SO2 , CO2, NOx , CO, O3 , COV,
plomb, PM10 et PM2,5 etc.
Ces réseaux, doivent être principalement situés dans les zones
d’exposition des populations (agglomérations, zones
industrielles...).

Ils sont constitués de capteurs fixes, de camions laboratoires


mobiles et complétés par des outils de modélisation pour
couvrir l’ensemble de la zone géographique.

Les niveaux de concentration des polluants dans l’air constituent


des indicateurs de l’état de l’environnement. Ils dépendent :

- de l’importance des rejets dans l’atmosphère


- des conditions météorologiques.
Pour surveiller la pollution atmosphérique et évaluer ses effets,
dimensionner et contrôler le bon fonctionnement des
équipements de dépollution, il faut mesurer la concentration en
polluants :

- à l’émission des installations industrielles ;


- dans l’environnement.

La mesure des polluants atmosphériques peut se faire :

- par des analyses en différé après prélèvements ;


- par des mesures en continu sur une période donnée.
7. Les grands problèmes liés à la pollution de l’air

Problèmes liés à la pollution de proximité

- effets sur la santé humaine


- effets sur les écosystèmes
- effets sur les édifices et monuments.

Problèmes liés à la pollution de longue distance

- l’acidification avec les pluies acides


- l’eutrophisation des milieux aquatiques
Problèmes liés à la pollution planétaire :

- effet de serre et réchauffement climatique


- destruction de la couche d’ozone (trou dans la couche d’ozone
stratosphérique)
- Etc.
La pollution atmosphérique se décompose en quatre étapes :
• Emissions
• Dispersion
• Transformation chimique
• Immission (Retour au sol )

41
les processus de la pollution atmosphérique

Un système complexe non-linéaire et multi-disciplinaire


Météorologie Changement climatique

Dispersion Transformation

Émissions Réglementations
Pollution ambiante

Dépôts

Réduction des émissions


Impacts environnementaux Effets sanitaires

42
Effet de serre/L’homme modifie-t-il le climat ?

Théorie énoncé par le Suédois Arrhénius. Le climat varie


naturellement à toutes les échelles du temps. Cependant,
l’humanité, par ses activités industrielles ou agricoles, est
devenue un facteur climatique non négligeable.

L’effet de serre correspond à l’échauffement de l’atmosphère par


absorption du rayonnement infrarouge (RI) émis par la terre.

Ce rayonnement est retenu par certains gaz présents dans


l’atmosphère (CO2, CFC, CH4, NO2, O3, etc.) qui ainsi
s’échauffent.
C’est grâce à cette dernière émission que l’atmosphère terrestre
atteint une température de 33 °C supérieure à celle qu’elle
aurait sans cette rétention de chaleur : c’est l’effet de serre
naturel.

Sans cet effet de serre naturel, la terre aurait une température


moyenne de – 18 °C au lieu des + 15 °C.

L'effet de serre non naturel ou d’origine anthropogénique est


causé par l'accumulation de ces gaz précités, ce qui entraîne
un échauffement de l'atmosphère.
Conséquences de l’effet de serre

o Augmentation de la température moyenne atmosphère (entre


3,5° C et 8° C) avec des vagues de chaleur ;

o Fonte de la calotte glacière et élévation du niveau des océans ;

o Exacerbation et fréquence plus élevée des phénomènes naturels


extrêmes : sécheresse, ouragans, inondations
o Etc.
Les CFC semblent être les composés les plus impliqués dans ce
phénomène de dégradation de cette couche d’ozone
stratosphérique. Ces molécules de très longue vie (centaines
d’années), s’élèvent lentement jusqu’à la stratosphère où elles
sont détruites par les ultraviolets en libérant du chlore (Cl). Ce
dernier détruit la couche d’ozone en présence d’ultraviolets.

L’ozone est essentiel car, il filtre la presque totalité des rayons


ultraviolets.

Les CFC sont d’excellents réfrigérants, liquéfiables à basse


température, non explosifs, inodores, incolores. Ces propriétés
expliquent leur succès dans l’industrie du froid, de l’isolation
thermique. Ils mettent 10 ans pour parvenir au niveau de la
couche d’ozone stratosphérique.
Effets sur la santé

 Effets directs  Effets indirects

 brûlures superficielles,  réduction de la


conjonctivites, cataractes photosynthèse :conclusion

 augmentation des cancers et  accélère la génération smog


vieillissement de la peau ( production d’ozone
troposphérique) et diminue
- maladies du système durée vie certains matériaux
immunitaire
- etc.
Conséquences

Zone
d’infiltration
de SO2
Dégradation
Smog
des monuments

Zone
d’infiltration
de (CO2, O3,
CO et
particules)

Dégradation Acidification
des forets des lacs

Bronchite,
Asthme
cancer du
poumon
48
Effet de serre Trou d’ozone
Les pluies acides

Elles sont des brouillards provenant de la transformation des


oxydes de soufre (SO2) et des oxydes d’azote (NOx) présents
dans l’atmosphère. Ces substances s’incorporent alors aux
nuages et retombent au sol avec l’eau de pluie.

Dans atmosphère, réaction avec eau (particules hydroxyles OH)


acide sulfurique (H2SO4) et acide nitrique (HNO3)

Pluies deviennent plus acides avec pH ≤ 5 alors que les pluies


normales pH = 5,6
Conséquences des pluies acides

• Perturbation écosystèmes

- Acidification cours d’eau : destruction flore et faune de ces


milieux
- Acidification des sols : destruction arbres et forêts, diminution
rendements agricoles

• Erosion monuments et bâtiments : érosion certains patrimoines


humanité. Exemple le Palais de Westminster, etc.
8. Le traitement des polluants atmosphériques et
nuisances olfactives

La gestion des polluants atmosphériques doit passer par une


optimisation des procédés, de façon à réduire d’abord les
émissions (minimisation des pollutions gazeuses émises).

Si une approche préventive, à la source, est toujours plus


élégante pour diminuer les rejets indésirables, il est souvent
nécessaire de recourir à une action curative et donc de mettre
en œuvre un procédé de traitement des rejets polluants.
Le traitement consiste à retenir les polluants avant qu’ils ne
soient émis dans l’atmosphère afin de les détruire ou de les
transformer.

Approche méthodologique d’un traitement d’émission :

- Qualifier et de quantifier le ou les polluants par des mesures


physico-chimiques pour déterminer s’il y a toxicité/et ou
nuisance ;

- Dans l’affirmative, prévoir une ventilation de l’atmosphère


considérée et une canalisation de l’effluent gazeux.
Les procédés de traitement et d’épuration sont divisés en
plusieurs grandes catégories suivant :

- la possibilité de dégrader, voire de détruire le ou les polluants,


- d’effectuer simplement un transfert,
- ou bien encore de stocker le rejet gazeux pollué

La destruction des polluants par oxydation directe par l’oxygène


de l’air à haute température ou par traitement biologique.

Le transfert de matière avec ou sans récupération de matière


(exemples : absorption avec lavage de gaz, adsorption avec le
charbon actif)
Le stockage du rejet gazeux généralement utilisé avec le CO2
généré par des installations de récupérations de combustibles
(pétroles et gaz naturel) et de combustion

Selon les technologies mises en œuvre, on classe les systèmes de


dépollution en :

- procédés humides ;
- procédés semi-secs ;
- procédés secs.

Filtres généralement bien adaptés pour effectuer des


opérations de dépoussiérage Ils peuvent aussi permettre une
élimination partielle de métaux lourds, de dioxines et de
furannes, ces composés sont associés aux MES
Neutralisation acido-basique surtout utilisée pour traiter des
émissions chargées en SO2

Réduction catalytique appliquée aux oxydes d’azote,


transforme catalytiquement les NOx en N2 en utilisant comme
réducteur soit du CO soit de NH3

Procédés thermiques d’oxydation adaptés à la transformation


des COV en CO2 et H20 , le traitement thermique se fait une
température de l’ordre de 600 à 850 °C alors que l’incinération
catalytique met en jeu des catalyseurs d’oxydation et des
températures de destruction plus faibles (350 °C < T < 480 °C)

Traitements biologiques utilisent la capacité des


microorganismes à transformer des molécules
Traitement des poussières

Il existe 4 classes principales d’appareils de dépollution des


effluents particulaires  :

- les dépoussiéreurs mécaniques ;


- les dépoussiéreurs à couche filtrante ;
- les dépoussiéreurs électrostatiques
- les dépoussiéreurs humides.
 Dépoussiéreurs mécaniques
 
Modèles à gravité où dans des chambres de sédimentation, la
vitesse horizontale des gaz est suffisamment réduite pour que
les particules en suspension descendent sur des surfaces de
dépôt sous l’action de la pesanteur (Utilisation dans les
industries des engrais et dans l’agro-alimentaire)

 Dépoussiéreurs à couche filtrante 

Les effluents passent à travers une couche poreuse qui retient les
poussières (utilisation dans l’incinération d’ordures
ménagères et dans l’industrie de l’élaboration des métaux)
 Dépoussiéreurs électrostatiques

Les particules sont chargées électriquement afin de pouvoir être


attirées par des surfaces de polarités différentes. Ils sont
périodiquement nettoyés par frappage (utilisation dans les
centrales thermiques à charbon, dans les fours de cimenteries
et dans l’incinération des ordures ménagères et des déchets
industriels).

 Dépoussiéreurs humides

Ils utilisent la pulvérisation d’eau ou d’un liquide de lavage. Les


gouttelettes d’eau captent les particules de poussières
(utilisation dans l’industrie chimique et dans l’incinération
des déchets)
Traitement des composés soufrés par désulfuration

Il vise à éliminer les rejets des dérivés soufrés dans l’atmosphère.


Il existe plusieurs types de procédés dont la combustion en lit
fluidisé. Cette technique réalise simultanément la combustion
et l’élimination du SO2 en injectant de la chaux et du calcaire.

Traitement des effluents contenant des COV

On peut distinguer 2 types de techniques :

- les techniques permettant la destruction des COV


- les techniques permettant la récupération des COV
- La destruction des COV

Incinération thermique qui consiste en une réaction d’oxydation


à haute température de l’ordre de 600 à 2000 °C avec les
éléments de base suivants (brûleur, chambre de combustion et
récupérateur de chaleur).

Bioépuration les COV sont détruits par des microorganismes en


condition aérobie et en milieu humide. Les COV sont alors
solubles et biodégradables.

Il existe 2 types de procédés de bioépuration des COV

le biolavage
et la biofiltration
Les biolaveurs

Ce sont des absorbeurs dans lesquels ont procède au lavage des


gaz en présence de micro-organismes soit à l’état libre dans le
liquide de lavage (boues activées) soit à l’état immobilisé sur
un support (biofilm).

Le liquide de lavage est recueilli dans un réservoir puis transféré


dans un bioréacteur agité et aéré, servant de décanteur, où à
lieu la biodégradation des composés absorbés dans des
conditions physico-chimiques contrôlées (pH, nutriments,
oxygène dissous)
Schéma biolaveur à boues activées
Les biofiltres

Ce sont des bioréacteurs triphasiques (solide, liquide, gaz). Ce


sont des conteneurs avec une ou plusieurs couches de matières
organiques ou synthétiques servant de support à la fixation des
micro-organismes.

Les gaz traversant ces couches sont absorbés dans la phase


liquide formant un film aqueux, sur le support colonisé par les
micro-organismes. Le transfert des polluants est suivi de leur
oxydation.
- La récupération des COV

La technique la plus utilisée est l’adsorption sur charbon actif.


Les effluents traversent le lit de charbon actif et la désorption
intervient quand le charbon actif est saturé ce qui permet sa
régénération

Traitement des polluants odorants

La lutte contre les odeurs peut s’effectuer de 2 façons :

- par la réduction des émissions d’odeurs en éliminant dans


l’effluent les produits capables de se dégager dans l’air
- par le captage et le traitement des gaz odorants (voies
physiques, chimiques ou biologiques).
Limitation des émissions

Il est plus judicieux de prévoir la réduction des émissions


odorantes avant qu’après la construction d’une unité industrielle

- La ventilation

Une dépression plus ou moins importante permet de limiter


l’émission des gaz dans l’atmosphère extérieure

- La réduction des émissions de sulfure d’hydrogène (H2S)

Elle peut s’effectuer de 2 manières suivantes :


Le chaulage des boues fraîches dans une STEP. Dès que le pH
atteint 11, l’activité bactérienne est inhibée et la fermentation
anaérobie est limitée. Inconvénient : quantité importante de
boues produites.

La précipitation des sulfures

Captage et traitement des gaz odorants

- Adsorption et désorption sur charbon actif


- Oxydation biologique (biolavage et biofiltration)
- Masquage
- Ozonation
- Dilution
- La dilution

Cette méthode peut être utilisée dans le cas où la concentration


en produits odorants est faible mais légèrement supérieure au
seuil de perception olfactif. Elle se fait en élevant la cheminée
ou par addition supplémentaire d’air avant le rejet des
polluants dans l’atmosphère.

- L’utilisation d’agents masquants

Les odeurs ne sont pas éliminées mais seulement masquées par


des odeurs différentes supposées être moins gênantes pour le
voisinage et les travailleurs. Produits sous forme d’aérosols
introduits dans les gaines d’évacuation de gaz malodorants ou
sous forme d’un écran constitué de jets d’air chargés
d’aérosols isolant la source malodorante du voisinage.
9. Ambiance sonore

9.1 Les enjeux

Bruit en milieu professionnel

Les expositions sonores des opérateurs demeurent, dans de


nombreux secteurs industriels, supérieures aux niveaux
admissibles pour leur santé, d’où l’urgence de maîtriser les
ambiances acoustiques dans le milieu professionnel.

L’exposition des individus à des niveaux sonores élevés dans les


lieux de travail peut affecter :
- Leur santé;
- Leur sécurité;
- Leurs conditions de travail.

Bruit dans l’environnement

L’intégration d’un projet dans son environnement est important.


Les riverains sont de plus en plus sensibles à la qualité de
l’environnement sonore dans lequel ils évoluent.

Par conséquent, tous les effets acoustiques d’un projet sur son
environnement doivent être pris en compte pour prévenir le
risque de gêne pour les riverains.
9.2 Évaluation d’une nuisance sonore

Pour l'évaluation de la qualité de l'air ambiant, une combinaison


de mesures et de techniques peut être employée. Les buts de
l’évaluation des émissions sont :

- de contrôler le respect des valeurs limites d’émissions fixées ;

- d’effectuer une première identification des impacts ;

- de prendre les premières mesures d’urgences si nécessaires.


Valeurs de référence de la Banque Mondiale

Jour 07 h à 22 h Nuit 22 h à 07 h

Zones 55 dB 45 dB
résidentielles et
écoles

Industries et 70 dB 70 dB
commerces
9.3 Le bruit et l’homme au travail

Effets généraux du bruit

Le bruit participerait pour un pourcentage non négligeable aux


accidents du travail et par ricochet aux journées de travail
perdues.

Il a une incidence sur la qualité du travail et qu’il nuit à la


sécurité. En particulier, les tâches complexes sont difficiles à
accomplir dans un environnement bruyant, avec accroissement
des risques d’erreur et abaissement des performances.
Effets extra-auditifs (non auditifs)

Le bruit aurait des effets sur :

- le système cardio-vasculaire
- le système neuromusculaire

Le bruit perturbe le sommeil, notamment l’endormissement.

Les effets de masque

Le bruit constitue une gêne à la communication et à la prise


d’informations.
De ce fait, le bruit peut être une source de nombreux incidents et
accidents.

Les effets auditifs

Les nuisances sonores peuvent engendrer les conséquences


suivantes :

- La fatigue auditive (phénomène réversible)

Elle se manifeste par une élévation temporaire du seuil de


l’audition, c’est-à-dire une diminution de l’acuité auditive.
Cette fatigue domine au niveau des fréquences comprises entre
500 et 4000 Hz.
- La surditié (phénomène irréversible)

L’exposition prolongée à des niveaux sonores importants, ou bien


une exposition brève à des niveaux élevés, entraîne une perte
auditive permanente non récupérable par le repos.

Cela s’installe dans les fréquences aiguës vers 4000 Hz. La perte
auditive liée à l’environnement sonore professionnel, s’ajoute à
celle liée au vieillissement (il y a effet cumulatif).

On peut estimer qu’il n’y a aucun risque de surdité lorsque les


opérateurs sont exposés à moins de 80 dB. Á l’inverse, il y a
danger d’atteinte auditive à terme s’ils sont exposés
particulièrement à plus de 90 dB (en permanence).
9.4 La prévention

Elle concerne la protection des salariés d’une entreprise mais


également l’environnement, c’est le principe de prévention
collective.

La réglementation en vigueur

La réglementation en vigueur (Loi No 2001-01 du 15 janvier


2001 portant Code de l’environnement, Article R.84) précise
que les seuils maxima à ne dépasser sans exposer l’organisme
humain à des conséquences dangereuses sont de 55 dB à 60 dB
le jour et 40 dB la nuit.
Les moyens employés

Plusieurs moyens peuvent être utilisés :

- Réduction à la source (utilisation d’équipements peu bruyants)


- Réduction de la propagation du bruit (l’isolation acoustique
par utilisation de matériaux absorbants tels que la laine de
roche est un matériau naturel né de l’activité volcanique, etc.)
- Protection individuelle (port d’équipement de protection
individuelle EPI exemples : bouchons d’oreille, etc.)
- Protection de l’environnement (utilisation de la distance pour
isoler les industries bruyantes des zones d’habitations exemple
: le niveau sonore diminue de 6 dB par doublement de la
distance à la source)
POLLUTION DE L’EAU
Critères d’évaluation de l’impact d’un polluant

• Quantité et Concentrations

• Persistance

• Toxicité

• Bioaccumulation et biomagnification

• et autres paramètres physico-chimiques


Relation dose-réponse

Effet maximal
Effets sur l’organisme
Effet croissant

Pas d’effet
Dose croissante
Effets létaux CL 50 et DL 50

CL50 :“concentration létale” = concentration d’un


polluant toxique de l’air ou des eaux provoquant 50 % de
mortalité dans une population exposée à ce dernier
pendant une période de temps fixée, généralement entre
24 et 96 h.

Effets sublétaux
Effets qui diminuent la capacité d’une population à se
maintenir en équilibre.
Exemples : déformations squelettiques, malformations
larvaires, etc.
3. Paramètres physico-chimiques

• Coefficient de partage octanol-eau (Kow)


Il mesure du degré d’hydrophobie (ou de lipophilie)
d’une substance.

Log Kow = Log (Coct/Ceau)

concentration dans l’octanol


Kow =
concentration dans l’eau
Le facteur de bioconcentration dépend directement du
coefficient octanol-eau

Bioconcentration : accumulation d’un polluant dans un être


vivant à partir du milieu ambiant

Fc = Concentration dans l’organisme


Concentration dans l’eau

Biomagnification : accumulation du polluant dans un prédateur


à partir de sa proie
Fm = Concentration dans l’organisme

Concentration dans l’eau


III. MESURES DE LA POLLUTION

1. Les valeurs mesurées

La pollution d’un établissement industriel est évaluée à


l’aide d’un flux, qui a pour expression :

F=Q*C

La concentration est le paramètre qui permet d’évaluer les


effets d’un polluant sur le milieu récepteur et sur l’homme.
Mais la gravité de la pollution ne se traduit pas
uniquement par ces paramètres. Il faut compter aussi
sur la durée d’exposition aux polluants.

2. Mesure de débit

Mesurer le débit revient à mesurer la vitesse d’un


effluent liquide ou gazeux circulant dans une
canalisation, un tuyau, un égout ou une cheminée
industrielle dont on connaît la section de passage.

Q=V*S
3. Mesure de concentration

Ce n’est pas la quantité de tel ou tel polluant qui influe sur


la vie des organismes vivants, mais bien la concentration
dans la zone considérée, ainsi que le temps durant lequel
les organismes seront exposés aux polluants.

4. Les éléments analysés


La mesure de la pollution peut se faire par identification de
produits ou groupes de produits chimiques. Mais, plus
généralement, on cherche à déterminer des paramètres de
la pollution globale qui permettent d’apprécier la qualité
d’un milieu (eau, sol et air) ou les risques liés aux
polluants.
IV. LUTTE CONTRE LA POLLUTION

Les gouvernements ont recours généralement à 3 types de


politiques pour protéger l’environnement contre la
pollution.

• Les actions directes ;


• Les instruments juridiques et réglementaires ;
• Les instruments économiques.
Par contre, dans le domaine de l’industrie, plusieurs procédés
technologiques sont utilisés pour lutter contre la pollution

1. Les actions directes

Elles concernent tous les moyens directs que l’on peut


prendre en matière de protection de l’environnement,.
Exemple ?

2. Les instruments juridiques et réglementaires

Ils regroupent l’ensemble des textes légaux, réglementaires et


normatifs utilisés en vue de la protection de l’environnement.
Les principaux mécanismes utilisés sont :

• Les normes de rejet Exemple ?


• Les textes légaux et réglementaires Exemple ?
• Les permis et autorisations (droit de regard sur
l’exploitation)

3. Les instruments économiques

 Les instruments non fiscaux

Exemple : Les permis échangeables


Ils sont utilisés principalement aux USA. Ils visaient à
réduire les émissions de dioxyde de soufre SO2 de 50 % de
leur niveau de 1980 à 2010.

Le permis est entré en vigueur en 1995 donne le droit


d’émettre 1 tonne de SO2 par année. Les entreprises peuvent
obtenir ou s’échanger des permis entre elles lors d’enchères
annuelles, mais seulement 3 % des permis font l’objet
d’échanges. Elles peuvent aussi conserver leurs permis
pour une utilisation ultérieure. Chaque unité industrielle
doit obtenir un nombre de permis équivalent ou supérieur à
ses émissions annuelles.
 Les instruments fiscaux

On distingue 3 catégories de mesures fiscales de protection de


l’environnement :

• redevances sur les émissions. Ce sont des taxes sur les


émissions calculés en fonction d’une quantité déterminée de
polluants

• redevances d’utilisation exigées en contrepartie de


l’utilisation d’infrastructures publiques de dépollution
Exemples

• les incitatifs fiscaux : allégements fiscaux et recouvrent les


dispositions visant à stimuler certains comportements, comme
des investissements dans un nouvel équipement antipollution.
Actions directes : Les moyens technologiques

En milieu industriel, la méthode la plus efficace pour lutter contre la pollution est
agir à la source en développant des procédés permettant de maintenir ou
d’augmenter le niveau de production, tout en assurant un rejet minimal de
polluants.

Les retombées de ces technologies sont multiples :


• réduction de la pollution, donc du coût des dépenses pour la lutte contre la pollution
(antipollution) ;
• gain de productivité
• réduction des risques d’accidents par l’amélioration des conditions de travail ;
• diminution des redevances de pollution ;
• gain (économie) sur la consommation ;
• valorisation des déchets.
L’eau est, avec l’air que nous respirons, le plus précieux des patrimoines de l’humanité. Or,
cette ressource, indispensable à la vie, est aujourd’hui menacée par les multiples pollutions.

La sauvegarde de ce patrimoine dépend de 2 actions :

• la préservation de la ressource en eau ;


• la réduction de la pollution.

 La problématique liée à l’eau

La problématique de l’eau se résume en ces points :

- l’eau est une denrée rare ;


- elle est au centre des activités économiques, domestiques et agricoles ;
- elle est souvent polluée et source de maladies (hydriques) ;
- elle est souvent source de conflit.
L’essor industriel et le développement des sociétés humaines qui l’accompagne a
fait naître d’importants besoins d’approvisionnement en eau..

Quelques notions base relatives à l’eau 


o Aspects physico-chimiques

L’eau c’est la vie, a-t-on l’habitude de le dire. Elle est composée d’oxygène et
d’hydrogène qui, avec le carbone, sont indispensables à la formation cellulaire.
L’eau représente environ 70 % du poids d’un être humain.

Il se trouve sous 3 états de la matière :

• gazeux, sous forme de vapeur d’eau dans l’atmosphère


• liquide, dans l’atmosphère, à la surface du sol et le sous-sol,
• solide, sous forme de glace dans l’atmosphère, sur les océans ou sur les terres enneigées.
o Cycle de l’eau

La quantité d’eau sur la terre est énorme. Elle se répartit dans des réservoirs interconnectés,
dont l’ensemble constitue l’hydrosphère.

Les grands réservoirs constituant l’hydrosphère sont :

• les eaux de surface (océans, rivières, fleuves, lacs, etc.),


• les dépôts de glace et de neige ,
• les eaux souterraines,
• l’atmosphère,
Schéma cycle de l’eau
Les usages de l’eau

Les usages de l’eau sont multiples et concernent,


généralement des prélèvements effectués pour :

• Energie ;
• Consommation et les usages domestiques ;
• Industrie ;
• Agriculture ;
• Etc.
Cadre législatif, réglementaire et normatif

o Échelle Nationale

- Code de l’eau (Loi No 81-13 du 4 mars 1981) pose le


principe que l’eau constitue une ressource commune à
tous ;
- Code de l’environnement (Loi 2001-01 du 15 / 01 /
2001) confirme que l’eau est un bien public ;
- Norme NS 05-061 (2001) : Eaux usées
- Code de l’hygiène (Loi 83-71 du 05 / 07 / 1983)
- Loi 65-59 du 10 / 07 / 1965 relative à la production,
au captage, au transport et à la distribution de l’eau
et de l’énergie électrique ;
- Décret 98-556 du 25 / 06 / 1998 portant application
des dispositions du code de l’eau relatives à la police
de l’eau ;
- Décret 98-557 du 25 / 06 / 1998 portant création d’un
conseil supérieur de l’eau ;
- Arrêté 009060 du 14 / 12 / 1998 portant création et
fonctionnement du comité technique de l’eau
- Etc.
o Échelle Internationale

Sur le plan international, il existe quelques conventions


ratifiées par le Sénégal, concernant la protection des eaux
superficielles :

- Convention de Ramsar (1971) protection des zones


humides ;
- Convention internationale de 1973 et Protocole de 1978
pour la prévention de la pollution par les navires
(MARPOL,) préservation du milieu marin
- Etc.
Principaux types de pollution des eaux

On peut classer la pollution en plusieurs catégories en


fonction de sa nature et des effets néfastes des rejets sur le
milieu naturel.

• la pollution thermique (circuit de refroidissement, centrales


thermiques, etc.) ;

• la pollution microbienne (due aux bactéries, virus, etc.)


Bactéries : Salmonelles, E. coli, Vibrio
cholerae, etc
Virus : hépatite A, etc
Parasites : Entamoeba coli, etc.

Maladies liées à l’eau

1. Maladies hydriques : Agent causal avec 1 cycle


comprenant une phase aquatique obligatoire :

Schistosomiase : endémique dans sa forme urinaire au


Sénégal
Dracunculose ou ver de Guinée : vers Sénégal oriental
mais en voie d’éradication
2. Maladies à transport hydrique : eau = transporte les germes (affections liées
donc à la qualité des eaux) :
Exemples : Diarrhées, Salmonelloses, Choléra, Dysenteries

3. Maladies liées à la présence d’eau dans l’environnement


Eau : offre à 1 vecteur ou à 1 hôte intermédiaire des conditions optimales de
survie et de reproduction
Exemples : Paludisme (anophèle), Fièvre jaune (Aedes) , Trypanosomiase
(Glossine), Onchocercose (Simulie)

• la pollution mécanique ou insoluble (MES) ;


• la pollution toxique (micropolluants) ;
• La pollution organique (industries agro-alimentaires) ;
• la pollution radioactive (énergie nucléaire, mines, etc.).
Principes de protection des eaux contre les polluants

• Le premier principe consiste à économiser l’eau et à éviter sa pollution. Ce


principe, qui consiste à éviter la dispersion avant le traitement est le même que
celui applicable à la pollution atmosphérique.

• Le deuxième principe adopté pour la protection des eaux contre les polluants,
issu des exigences légales et normatives, consiste à traiter les eaux polluées
avant de les déverser dans le milieu naturel.

Paramètres fondamentaux de la pollution des eaux

Que ce soit pour la consommation humaine ou pour un usage industriel, il est rare
que l’eau prélevée dans la nature soit directement utilisable car, elle est souvent
souillée.
Les éléments de pollution de l’eau peuvent être d’origine humaine mais aussi
naturelle. En effet, lors de sa circulation dans le sol ou à la surface de la terre,
l’eau se pollue avec des éléments, tels que :

- des particules de terres (argiles, etc.) ;


- des déchets végétaux ;
- - des sels divers (sulfates, nitrates, carbonates, etc.) ;
- des gaz.

Ces composés présents dans les eaux naturelles peuvent être classés en 2 catégories :

- substances dissoutes ;
- particules en suspension.
Ainsi, l’eau doit être épurée :

- avant utilisation pour qu’elle soit consommable ou suffisamment pure pour


l’usage que l’on veut en faire,

- après utilisation pour que son rejet n’ait pas de conséquences néfastes sur
l’environnement.

Pour évaluer le niveau de pollution de l’eau, on détermine un certain nombre de


paramètres :
Les valeurs liées à l’oxygène

- Les variations de la teneur en oxygène dissous (mg/l)

L’oxygène représente environ 35 % des gaz dissous dans l’eau (à pression


normale). Elle dépend de la température et de la salinité de l’eau, de la pression
atmosphérique.

Quand la température augmente, la solubilité de l’oxygène diminue et les bactéries


plus nombreuses consomment plus d’oxygène ; d’où la diminution de sa teneur
dissoute.
Variation de la teneur en oxygène dissous en fonction de la
température (quantité d’oxygène dissous mg/l en fonction de
la température

Oxygène dissous (mg/l) 16


14
12
10
8 Oxygène dissous
6
4
2
0
0 5 10 15 20 25 30 35
Températures (°C)
La diminution de l’oxygène dissous peut être due à la
présence de certains polluants qui ont pour effet
d’augmenter le besoin en oxygène de certains animaux tels
que les poissons. Ces derniers seront en danger si la teneur
en oxygène dissous est inférieure à 5 ou 6 mg/l.

- La Demande Chimique en Oxygène DCO

Le dosage de la DCO, selon la norme française T 90-101,


utilise le bichromate de potassium comme oxydant en
présence d’un catalyseur (ions Ag 2+).
- La Demande Biologique en Oxygène DBO5

La mesure de la DBO5 se fait selon la norme française T 90-


103.
0 < DBO5/DCO < 1

Une eau dont le rapport DBO5/DCO est supérieur à 0.3 est


considérée comme biodégradable.
- Le Carbone Organique Total (COT), le Carbone Inorganique Total
(CIT) et le Carbone Total (CT)

CT est la totalité du carbone présent dans les matières dissoutes et en


suspension dans l’eau. COT ? et CIT ?

Le principe de toutes les méthodes de dosage du Carbone Total (CT)


dans les eaux, est l’oxydation du carbone en dioxyde de carbone CO2.

L’oxydation peut être réalisée par combustion, par réaction chimique


ou tout autre procédé approprié.
Les paramètres liés aux échanges avec les milieux ambiants

- Les Matières En Suspension MES

Elles sont mesurées en mg/l ou en g/l et correspondent à la masse de matières


recueillie par filtration ou centrifugation et séchage en étuve à 105 °C. La
détermination des MES se fait selon la norme française T 90 – 105.

- Les Matières Décantables MD

Elles correspondent à la quantité de matière qui s’est déposée gravitairement après


avoir laissé l’échantillon au repos pendant 2 heures. Elles s’expriment en
pourcentage volumique par rapport au volume total de l’échantillon (ou en mg/l).
- La Turbidité

Elle caractérise le degré de non-transparence de l’eau. Elle permet d’apprécier la teneur en


matières non décantables.

- La Neutralité

Le pH constitue une mesure de la concentration en ions H+. La variation du pH entraîne la


solubilisation des métaux lourds. Le protocole pour la mesure du pH est donné par les normes
françaises T 90 – 006 et T 90 – 008.

- La Température

C’est un facteur important de la vie aquatique. Les propriétés physico-chimiques de l’eau


affectées par la variation de température sont :

la densité et la viscosité ;


la tension de vapeur, donc l’évaporation
 la solubilité des gaz (oxygène) ;
les vitesses de réactions chimiques et biologiques.

- La Salinité

Elle correspond à la teneur en sels dissous d’une eau. De cette teneur dépend la
résistance que l’eau oppose au passage d’un courant électrique. Cette résistance
peut s’exprimer en de terme de résistivité ou de conductivité électrique.
Résistivité ? Conductivité ?

C = 1/R
Une conductivité élevée traduit, soit des pH anormaux, soit le plus souvent, une
salinité élevée.
La toxicité aiguë et toxicité différée

Ce sont les effets toxiques des polluants à moyen et long termes qui présentent le
plus de dangers pour l’homme et son environnement.

Un polluant toxique peut toucher les organismes aquatiques de 2 manières :

- soit par la contamination directe (ingestion/absorption) ;

- soit par contamination indirecte du fait de la consommation d’espèces


contaminées. Dans ce cas, on peut avoir des phénomènes de bioaccumulation le
long de la chaîne alimentaire, ce qui présente un risque réel pour l’homme en
tant que « super-prédateur ».
POLLUTION INDUSTRIELLE DE L’EAU

Image pollution de la baie de Hann (Dakar)


1. Consommation d’eau par les activités industrielles

Les activités industrielles sont de grosses consommatrices d’eau et


donc celles qui produisent nécessairement les quantités d’eaux
résiduaires les plus importantes.

Les procédés industriels consommateurs d’eau :

- fabrication des produits ;


- refroidissement ;
- lavages et nettoyage ;
- alimentation des chaudières (récupération de l’énergie
thermique );
- etc.
Exemple : Eaux usées des tanneries

Entrée Sortie

Elément Quantité Elément Paramètre Quantité

Eau (m3) 15 – 50 Eau usée

Peau brute (T) 1 Cuir fini 200 – 250 kg

Produits 300 kg Déchets DCO 230 – 250 kg


chimiques chimiques DBO5 100 kg
MES 150 kg
Chrome 5 – 6 kg
2.Caractéristiques chimiques des eaux résiduaires industrielles

Si la pollution domestique est relativement constante, les rejets industriels sont, au


contraire, caractérisés par leur grande diversité, suivant l’utilisation qui est faite
de l’eau au cours des process industriels.

Selon l’activité industrielle en question, les différents polluants sont :

- les matières organiques et graisses (Abattoirs, Industries Agro-alimentaires, etc.)


;
- les hydrocarbures (industries pétrolières, transports,…) ;
- les métaux ;
- les acides et bases (industries chimiques et tanneries) ;
- les eaux chaudes (circuits de refroidissement) ;
-les matières radioactives (centrales nucléaires, traitement des déchets radioactifs).

Cependant, les industries les plus polluantes de l’eau sont :

o agro-alimentaire ;
o papeteries ;
o industries du cuir .

Elles sont responsables de 80 % de l’accroissement de la DCO.


3. Caractérisation des eaux résiduaires industrielles

Il existe différents types de rejets industriels en fonction de


l’utilisation faite de l’eau :

Eaux des circuits de refroidissement : généralement pas


polluées, car elles ne sont pas en contact avec les produits
fabriqués. Conclusion

Eaux de lavage et d’entretien des sols et machines : elles


sont chargées de produits divers exemples :

Eaux de fabrication : la nature de ces eaux est très


variable d’une industrie à l’autre
Rejets des services généraux : ce sont essentiellement
les eaux usées domestiques de l’usine qui sont
biodégradables.

4. Mesure et contrôle de la pollution industrielle de l’eau

La mesure des caractéristiques des rejets et l’évaluation


quantitative de la pollution nécessitent obligatoirement :

le prélèvement d’un échantillon représentatif de l’eau


résiduaire considérée ;

la détermination de la concentration du ou des polluants


présents dans l’eau ;
la mesure des débits horaires et/ou journaliers, des rejets
en vue du calcul des flux ou charges polluantes horaires
et journalières exprimées en kg/j (aspect quantitatif de la
pollution).

Exemple : Mesure des paramètres de la pollution


La mesure de la pollution s’effectue à l’aide de plusieurs
critères

 Connaissance des grandeurs physiques :


- pH (acidité ou basicité) ;
- température ;
- salinité et minéralisation (mesure de conductivité);
- oxygène dissous.
Remarque : ces grandeurs physiques peuvent être
enregistrées en continu
Concernant les Matières En Suspension Totales (MEST) :

- MES décantables au bout de 2 heures ;


- MES non décantables.

Connaissance des substances organiques


- DCO
- DBO5
- Matières oxydables MOX = DCO + 2 DBO5/3
- COT (donne 1 indication sur la charge organique
d’une eau)
Évaluation de la pollution toxique
On utilise des tests généraux permettant la mise en évidence
d’une activité toxique :

- tests de toxicité sur un matériel vivant (poissons,


daphins, etc.) basés sur l’inhibition de leur mobilité. La
toxicité aiguë est évaluée par les teneurs en matières
inhibitrices et en micropolluants. Les matières inhibitrices
sont évaluées à l’aide du test « Daphnie », selon la norme
française T 90 – 301 qui consiste à déterminer la dilution
qu’il faut appliquer à un échantillon d’eau pour
immobiliser (inhiber), après 24 heures, 50 % des daphnies
mises en contact avec le produit.
- test microtox : test d’écotoxicité aquatique. Il est
normalisé AFNOR T 90-320 et ISO 11348 consiste à
déterminer la concentration en polluant qui inhibe 50 %
de la production de lumière de bactéries luminescentes
Vibrio fischeri par rapport à un témoin ;

- test algal basé sur l’inhibition de la croissance d’une


population d’algues vertes.

Remarque : les conditions de rejet des eaux résiduaires


industrielles sont réglementées par la Norme NS 05-061
(2001)
5. Stratégie et méthodologie de gestion des eaux
résiduaires industrielles

- Lutter contre le gaspillage de l’eau (adopter une


démarche de minimisation) ;
- Adopter une démarche de réutilisation (recyclage) de
l’eau ;
- Essayer de connaître les procédés de fabrication ;
- Faire une substitution de matières moins polluantes si
possible ;
- Réduction de la pollution à la source (technologies
propres).
Démarche pour le traitement des eaux usées industrielles

Malgré toutes les tentatives adoptées, si l’on aboutit à la


production d’eau résiduaire :

- Voir si l’eau résiduaire est biodégradable ;


- Si l’effluent n’est pas biodégradable, voir les causes ;
- Si la toxicité en est la cause.

Essayer de diluer l’effluent pour faire chuter la toxicité

- Si l’effluent n’est pas toxique mais non biodégradable en


plus, dans ce cas la non biodégradabilité est liée à la
structure des molécules de l’effluent ;
- Voir les techniques physico-chimiques.
Démarche pour le traitement des eaux usées industrielles
Caractérisation de l’effluent
- débit
- composition
- toxicité
- biodégradabilité

Effluents biodégradables Effluents toxiques et/ou non biodégradables

Traitements biologiques Traitements physico-chimiques

Boues Eaux traitées Résidus minéralisés


Eaux traitées

Épandage – Incinération -
Décharge
6. Procédés de traitement des eaux résiduaires industrielles

Le traitement des eaux résiduaires est la phase ultime quand on a


épuisé toutes les autres solutions (exemples ?). Il permet, par
l’élimination ou la destruction des polluants présents, un rejet
acceptable pour le milieu aquatique répondant aux différentes
réglementations.

Pourquoi traiter les eaux usées industrielles ?

- Conformité avec la réglementation en vigueur ;


- Protection et assainissement de l’environnement ;
- Préservation de la ressource en eau ;
- Réutilisation/recyclage de certaines matières (huiles, etc.).
Où va la pollution ?

Puisque la STEP retire une partie de la pollution des eaux


usées, cette pollution doit bien se retrouver quelque part.
Une partie de la pollution est réellement détruite : la
pollution organique est dégradée par les microorganismes
et transformée en CO2 et en H20. Mais de nombreux autres
produits sortent de la station d’épuration :

- les résidus du dégrillage (grosses particules) ;


- les sables du dessablage ;
- les huiles et graisses du déshuilage ;
- les boues.
Épurer une eau résiduaire revient à la débarrasser de tous
les éléments solubles ou non qui ne sont acceptables pour le
milieu aquatique et, lui restituer aussi ses propriétés
physico-chimiques d’origine (exemples ?)

Les eaux résiduaires peuvent contenir plusieurs polluants.


Elles peuvent également dégager des produits toxiques
volatils susceptibles de nuire à la santé des personnes sur
leur lieu de travail.

Les eaux usées industrielles sont collectées par un réseau


d’puis acheminées en STEP pour traitement avant d’être
rendues au milieu naturel ou prétraitées (où ?) et
acheminées en STEP
Différentes étapes du traitement des eaux usées
Prétraitements
- Dégrillage
ER - Dessablage
- Déshuilage

Traitements primaires Traitements des boues


- Homogénéisation
- Neutralisation
- +/- Coagulation

Traitements secondaires
Biologiques Physico-chimiques - Filtration
- Boues activées - Floculation - Centrifugation
- Lits bactériens - Coagulation - Séchage
- Lagunage - Décantation
- Disques biologiques - Flottation

Traitements tertiaires
- Chloration
- Décantation
- Ozonation
- Adsorption sur charbon actif
- Membranes
- Incinération
- Épandage
Eau épurée - Décharge
Lorsque tout a été essayé en amont, on cherche seulement
alors comment traiter les effluents. Les différentes voies sont
les suivantes :

- la destruction in situ des polluants présents dans les eaux


usées, par oxydation, etc.

- la séparation polluants-milieu ou polluants-support ayant


servi à l’extraction (l’extraction par adsorption sur
charbon actif ou polymère solide, par exemple).

- la transformation (par exemple, citons la précipitation, la


floculation associée à la décantation).
Il faut savoir que traiter une eau résiduaire coûte
généralement plus cher qu’une révision de procédé, une
gestion et un suivi rigoureux des flux de polluants.

Les coûts sont fonction :

• de la nature des polluants (plus ils sont solubles, plus le


traitement sera onéreux) ;
• du taux de dépollution recherché ;
• de la taille de l’installation ;
• Etc.
 Les méthodes de coagulation, floculation et précipitation
Ces processus utilisent des sels de calcium, de fer ou
d’aluminium pour réduire la charge organique
(essentiellement DCO et les composés halogénés).

- La coagulation

C’est une opération qui annule les charges électriques des


particules en suspension. Elle permet l’élimination des MES
et une partie de la DCO.

Elle demande un temps de séjour moyen de 20 minutes sous


forte agitation. On utilise classiquement pour la coagulation
du trichlorure de fer FeCl3, du sulfate d’aluminium, etc.
- La floculation

Elle provoque la formation de « flocs », c’est-à-dire de


particules agglomérées de tailles suffisantes pour
décanter ou flotter. La période de grossissement des
« flocs » et de la clarification dure environ 20 minutes.

Le produit le plus fréquemment utilisé dans ce cas est le


chlorure ferrique FeCl3.

- La précipitation

Elle permet d’extraire les métaux et d’éliminer une partie


de la matière organique carbonée et azotée en solution.
Elle se fait en général par alcalinisation pour élever le pH
et obtenir un précipité d’hydroxyde métallique M(OH)n
selon la réaction suivante :

Mn+ + nOH- M(OH)n

Elle permet l’élimination des MES et une partie de la DCO.

 Les méthodes de décantation-flottation-filtration

Ces étapes visent à la séparation des phases solide et


liquide.
 Le traitement par charbon actif

L’adsorption de polluants sur charbon actif est une technique


performante, ce n’est pas une filtration. La surface
développée par le charbon actif est énorme : 1 gramme de
charbon actif a une surface spécifique comprise entre 400 et
2500 m2.

Le charbon actif est disponible principalement sous 2 formes :


poudre et granulés. De ce fait, 2 types de traitement par
charbon actif sont disponibles :

- le traitement discontinu par charbon actif en poudre ;


- le traitement continu sur colonne de charbon actif en grains.
La filtration au moyen de charbon actif en grain (CAG)
est très répandue dans la production d’eau potable. CAG
permet d’éliminer :

- Les composés à l’origine des goûts et des odeurs ;


- Les pesticides et les sous-produits de pesticides ;
- Les toxines algales ;
- Certains métaux lourds .
CAG
 Les procédés de séparation par membranes

Ce sont des procédés de séparation en phase liquide à


travers des membranes sous l’action d’un gradient de
concentration ou de pression.

Les membranes utilisées sont organiques ou inorganiques


dont les diamètres des pores varient en fonction de la
technologie :

o Ultrafiltration
o Nanofiltration
o Osmose inverse
- L’osmose inverse

C’est une technique qui permet de retenir les sels et la


DCO récalcitrante. Cependant, c’est une technique
exigeante et nécessitant souvent des investissements élevés.

- L’oxydation et l’ozonation

L’oxydation des polluants organiques en solution ou en


suspension dans l’eau par un oxydant est une technique de
destruction des polluants organiques peu ou pas
biodégradables.
B. Les traitements biologiques

Ils font intervenir des microorganismes qui vont se nourrir


des matières organiques en suspension et des matières
dissoutes. Ils procèdent par voie aérobie ou anaérobie.
Permettent d’éliminer la pollution organique dissoute dans
les eaux usées. Les techniques de traitement biologique
sont multiples.

- lagunage (bactéries libres)


- disques biologiques (bactéries fixées)
- lits bactériens (bactéries fixées)
- boues activées (bactéries libres) : oxydation biologique
en bassin couvert ou ouvert
Schéma de fonctionnement d’une STEP à boues
activées
Pollution des sols
• La propagation de la pollution sera différente selon que les sols sont composés de :

 Graviers à particules grossières centimétriques ;

 Sables à particules fines millimétriques ;

 Sables limoneux à particules très fines micrométriques.

• Les principaux polluants

- Les métaux lourds (arsenic, chrome, cuivre, cadmium, mercure, nickel, plomb, zinc...)

- Les hydrocarbures (essences, fioul, huiles...)

- Les solvants chlorés ou aromatiques

- Les produits phytosanitaires (pesticides, herbicides).


Pollution des sols

• Les origines de pollution à prendre en compte :


- des anciennes pratiques sommaires d’élimination des déchets,
- des fuites ou épandages de produits chimiques,
- des contaminations dues à des retombées de rejets atmosphériques

• Les types de pollution sont classés


- En fonction de leur durée : pollutions accidentelles et pollutions chroniques ;
- En fonction de leur étendue : pollutions locales ou pollutions diffuses.
• Les formes de pollution des sols
- La pollution diffuse: concerne une grande superficie. Elle peut être due aux pratiques agricoles comme
l’épandage ou aux retombées atmosphériques d’origine urbaine, industrielle ou routière
Pollution des sols
- La pollution ponctuelle: demeure très localisée et intense. Elle est en rapport avec des sites
industriels, des dépôts de déchets ou à d’autres sites pollués de façon chronique ou accidentelle
(métaux lourds, hydrocarbures, benzène, solvants organiques industriels).

• Les conséquences de la pollution de sol:

- Une modification de la flore ;

- Une modification de la chaîne alimentaire ;

- Une pollution rentrant dans le cycle de l’eau (atteinte à l’homme et à l’écosystème) ;

- Superficie des terres utilisables en décroissances.


Pollution des sols
• Les types de risque de pollution des sols

- Des risques liés aux trois facteurs suivants: existence d’une source de pollution dangereuse, les possibilités de transfert et
l’existence de cibles.

- Des risques liés à la mobilité des substances polluantes : les possibilités de transfert dans l’air, l’eau des nappes
phréatiques, dans les cultures... et les combinaisons chimiques plus ou moins dangereuses des polluants au contact des
constituants

• Le danger pour la santé et l’environnement :

Les sols pollués peuvent présenter un risque :

- à court ou moyen terme pour les eaux souterraines, les eaux superficielles et les écosystèmes ;

- à moyen et long terme pour les populations (les risques pour la santé résultent le souvent d’une exposition de longue durée
pouvant équivaloir à une vie entière).
Pollution des sols
Modalités et conséquences de Pollution des sols par l’agriculture moderne

L'agriculture a un impact énorme sur la planète

L'agriculture constitue la principale utilisation des terres par les humains. Les pâturages et les cultures
représentaient à eux seuls 37 pour cent de la surface émergée du globe en 1999, Plus des deux tiers de la
consommation humaine d'eau sont destinés à l'agriculture.

La culture et l'élevage ont un profond effet sur l'environnement au sens large. Ce sont les causes principales
de la pollution de l'eau par les nitrates, les phosphates et les pesticides. Ils constituent aussi les principales
sources anthropiques des gaz à effet de serre (le méthane et l'oxyde nitreux) et ils contribuent massivement
à d'autres types de pollution de l'air et de l'eau. L'étendue et les méthodes de l'agriculture, de la foresterie et
de la pêche sont les principales causes de perte de biodiversité dans le monde.
Pollution des sols
Modalités et conséquences de Pollution des sols par l’agriculture moderne

L'agriculture nuit également à son propre avenir par la dégradation des sols, la salinisation, le soutirage excessif
d'eau et la réduction de la diversité génétique des cultures et du bétail. Les conséquences à long terme de ces
processus sont toutefois difficiles à quantifier.

L'agriculture est également cause de pollution atmosphérique. C'est la principale source anthropique
d'ammoniaque. Le bétail produit environ 40 pour cent des émissions de ce gaz dans le monde, les engrais
minéraux 16 pour cent et la combustion de la biomasse et les résidus de culture environ 18 pour cent.
Pollution des sols
Modalités et conséquences de Pollution des sols par l’agriculture moderne
Pollution des sols
Pollution par les engrais

Les engrais sont cause de pollution quand ils sont appliqués en quantité supérieure à ce que les cultures peuvent
absorber, ou lorsqu'ils sont emportés par l'eau ou par le vent avant de pouvoir être absorbés.

Conséquences de l'utilisation d'engrais

Les engrais chimiques sont utilisés dans le cadre d'une agriculture intensive afin d'augmenter la croissance et le
rendement des cultures. Il existe trois grandes familles d'engrais chimiques :

o Les engrais azotés: l'azote est un élément très important pour la croissance des végétaux. IL est présent
naturellement dans l'atmosphère, mais les engrais chimiques en apportent de bien plus grandes quantités.
Pollution des sols
Pollution par les engrais

o Les engrais potassiques : la potasse est naturellement présente dans les terres, certains sols étant plus riches
que d'autres. Quelques végétaux sont particulièrement avides de potasse, tels que les pommes de terre, les
betteraves, ou encore la vigne.

o Les engrais phosphatés : ils apportent à la terre du phosphore, de l'aluminium, de l'azote et du calcium.

Les engrais chimiques permettent d'obtenir un plus grand rendement agricole, mais sont responsables d'une
pollution massive des sols et de l'eau.

Si les effets bénéfiques des engrais et pesticides ne sont plus à démontrer, leur utilisation pose de sérieux
problèmes pour l’environnement et la santé humaine et animale. Une fertilisation excessive ou encore maladroite
de la part des agriculteurs entraîne la pollution des eaux par une concentration élevée en nitrates et phosphates.
Pollution des sols
Les risques environnementaux :

Les conséquences de l'utilisation des engrais, qui peuvent comporter des risques, sont les suivantes :

 effets sur la qualité des sols, leur fertilité;

 effets liés au cycle de l'azote ;

 effets sur l'érosion ;

 effets liés à la dégradation des engrais inutilisés;

 effets liés aux autres éléments: potassium, souffre, magnésium, calcium, oligo-éléments ;

 eutrophisation des eaux douces et marines ;

 effets sur la qualité des produits ;

 utilisation d'énergie non renouvelable ;

 pollution émise par l'industrie de production des engrais ;

 effets indirects sur l'environnement, par la mécanisation pour l'agriculture intensive.


Pollution des sols
Pollution par les pesticides

Les pesticides (insecticides, raticides, fongicides, et herbicides) sont des composés chimiques dotés de propriétés
toxicologiques, utilisés par les agriculteurs pour lutter contre les animaux (insectes, rongeurs) ou les plantes
(champignons, mauvaises herbes) jugés nuisibles aux plantations.

Les pesticides sont ainsi aujourd’hui à l’origine d’une pollution diffuse qui contamine toutes les eaux continentales :
cours d’eau, eaux souterraines et zones littorales. Mais la source la plus importante de contamination par des
pesticides demeure la négligence (stockage dans de mauvaises conditions, techniques d’application défectueuses,
rejet sans précaution de résidus ou d’excédents, ou encore pollutions accidentelles. Si les pesticides sont d’abord
apparus bénéfiques, leurs effets secondaires nocifs ont été rapidement mis en évidence. Leur toxicité, liée à leur
structure moléculaire, ne se limite pas en effet aux seules espèces que l’on souhaite éliminer.
Pollution des sols
Pollution par les pesticides

Ils sont notamment toxiques pour l’homme.

Dissémination des pesticides


dans l'environnement
Pollution des sols
Pollution par les pesticides

Les principaux pesticides utilisés actuellement appartiennent à quelques grandes familles chimiques :

• Les organochlorés (hydrocarbures chlorés), comme le DDT (Dichlorodiphényltrichloroéthane) synthétisé dès les années
1940, sont des pesticides très stables chimiquement. Le DDT a été utilisé partout dans le monde dans la lutte contre les
insectes, jusqu'à ce que l'on découvre qu’il était peu dégradable et pouvait se concentrer dans les organismes en bout de
chaîne alimentaire, par bio-accumulation, avec des risques certains pour la santé humaine.

• Les organophosphorés sont des composés de synthèse qui se dégradent assez rapidement dans l’environnement mais qui
ont des effets neurotoxiques sur les vertébrés.

• Les pyréthroïdes sont des insecticides de synthèse très toxiques pour les organismes aquatiques. Une pollution accidentelle
des eaux par ces composés peut être dramatique.

• Les carbamates, très toxiques, sont utilisés comme insecticides et fongicides.

• Les phytosanitaires, qui regroupent un très grand nombre de produits de la famille des triazines ou des fongicides.
Pollution des sols
Pollution par les contaminants d’origine industrielle

La pollution et les déchets industriels comprennent toute la gamme de substances indésirables et de


pertes que génèrent les activités industrielles : émissions dans l’air ou rejet dans les eaux de surface, et
substances envoyées aux usines de traitement des eaux usées, déposées dans des sites
d’enfouissement, rejetées ou épandues sur les sols, incinérées, injectées sous terre, contrôlées par voie
d’entreposage, recyclées ou brûlées aux fins de récupération de l’énergie.

La pollution des sols va dépendre de deux types de facteurs : les premiers auront trait à la nature des
polluants, les seconds seront liés à la nature physicochimique des sols considérés.
Pollution des sols
Pollution par les contaminants d’origine industrielle

Les substances présentes dans le sol sont extrêmement nombreuses : ce sont des hydrocarbures: fuel,
carburants divers, goudrons, hydrocarbures aromatiques, hydrocarbures paraffiniques ou oléfiniques; des
solvants ; des halogènes ; des pesticides, des produits phytoparasitaires ; des matières plastiques ; des
peintures ; des PCB, des HFC ; de l'amiante ; etc.

D'une manière générale le devenir des polluants dans les sols vont dépendre d'un certain nombre de
comportements conjoints entre les molécules polluantes et les caractéristiques physicochimiques des
sols.

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