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A l’origine l’air avait une composition bien déterminée. Il comprenait pour l'essentiel de l'azote (78%), de
l'oxygène (21%), des gaz rares (Argon, Néon, Hélium...) et dans les basses couches, de la vapeur d'eau et
du dioxyde de carbone. Elle dépend de la latitude et de l’altitude.
- Chimiques : NOx, CO, CO2, SO2, O3, les métaux sous la forme particulaire ou à l'état gazeux
(plomb, mercure, cadmium…), COV, HAP, dioxines, furanes, etc. ;
- Physiques : PM10, PM2.5, et autres particules telles que les bactéries, les virus, etc. ;
Il est à noter que la pollution anthropique de l’air peut être émise par des sources mobiles (voitures,
épandeurs de pesticides, transport maritime ou aérien, etc.) ou émise localement par une source fixe
(cheminée, usine...). Dans le premier cas la pollution est dispersée et il est difficile de la maitriser.
Cependant, dans le cas des voitures il existe actuellement sur le marché des pots catalytiques qui
permettent de la réduire, ou des chaussées spéciales dont le revêtement comporte des composés de
métaux qui permettent de catalyser certains rejets contenus dans les gaz d’échappement.
Le diagramme suivant donne une présentation du processus de pollution de l’air conduisant par la suite
aux différentes perturbations dont fait l’objet l’atmosphère, ainsi que la place qu’occupe les techniques de
l’épuration dans ce processus :
Epuration des
effluents
gazeux
Dans le cas de la pollution localisée il est plus aisé de la contrôler et la circonscrire. Elle peut être éliminée
par de nombreux procédés de traitement, dont le principe de fonctionnement dépendra de la nature de
pollution de l’air concernée.
Elle concerne les sources d'émission de gaz ou d'autres substances indésirables le plus souvent produites
en milieu urbain (industries, chauffage, trafic...). Elle affecte en premier lieu la santé des populations par
son action directe à court terme, mais exerce aussi une toxicité à plus long terme pour certaines
pathologies. Elle peut également procurer un gène olfactif important et participer à la dégradation du
patrimoine bâti (corrosion, salissure).
Pollution à l'échelle régionale :
Elle concerne les zones situées à quelques dizaines de kilomètres (voire des centaines de kilomètres) des
sources d'émission de pollution. Elle regroupe souvent sous ce terme les deux phénomènes de pollution
que sont :
- les pluies acides qui participent au dépérissement des forêts et des lacs et altèrent les sols. Elles
désignent les phénomènes de retombées au sol de dépôts acides, secs et humides, qui touchent des
zones étendues et éloignées des sources en raison des transformations physico-chimiques et des
conditions climatiques (HCl, H2SO4 issu des émissions de SO2, HNO3 liées à celles des NOx).
O3 + h → O2 + O* ( O* instable)
O* + H2O → 2 OH• (Radical) : possibilité de plusieurs réactions
Pollution planétaire :
- L’augmentation de l'effet de serre liée à certains gaz (CO, CO 2, COV, etc.), entraînant par
conséquent de graves problèmes de changement climatique (Elévation de la température du
globe, phénomènes extrêmes) ;
- Le trou d'ozone stratosphérique due essentiellement à l'action des composés halogénés (chlore,
brome, iode, fluor) libérés par les activités humaines, réduisant l’épaisseur de la couche d'ozone
(protectrice) et conduisant à des conséquences néfastes sur la santé.
Il résulte du déplacement des masses d'air et dilue continuellement la pollution libérée au point
d'émission. Une absence de vent contribuera donc à l'accumulation des polluants près des sources. Sa
vitesse augmente généralement avec l'altitude.
Les mouvements des masses d'air sont dus aux différences de densité entre elles. Le gradient de
température conditionne ainsi le mouvement ascendant ou descendant d'une couche ou l'absence de
celui-ci. La température de l'air diminue généralement avec l'altitude de 1 °C tous les 100 m.
Le gradient vertical de température est également utilisé pour définir la stabilité de l'atmosphère. Si la
température décroît trop rapidement, l'atmosphère est instable, ce qui favorise la dispersion des polluants. 5
Une inversion thermique conduira au contraire à de forts niveaux de pollution. Cette inversion peut se
produire la nuit quand le sol refroidit rapidement ainsi que l'hiver par temps clair. L'absence de vent en
général favorise l'apparition d'une inversion thermique.
IV-1.3. La turbulence :
La turbulence est l'irrégularité du mouvement du vent. Elle est caractérisée par le croisement des
trajectoires des masses d'air et par la superposition d'une fluctuation irrégulière, aléatoire et non
reproductible de l'écoulement moyen du vent. Ce facteur est très difficile à traiter mathématiquement. La
diffusion tourbillonnaire est le processus de mélange le plus important dans les basses couches de la
troposphère. Il provoque la dispersion des polluants dans l'air.
Nous pouvons distinguer deux types de turbulence : la turbulence mécanique (tourbillons créés par la
différence de vitesse des masses d'air, ou par le mouvement de l'air qui entre en contact avec des objets),
et la turbulence thermique (tourbillons créés par la différence de température des masses d'air).
Il s'agit d'obstacles (relief, bâtiments...) qui modifient le régime des vents. La direction des vents sera
déviée autour des obstacles. Le vent pourra suivre des trajectoires préférentielles (Vallée...). La vitesse
sera elle aussi modifiée (plus élevée au sommet des ondulations du terrain et plus faible au fond de celles-
ci).
Le temps de mélange est le temps nécessaire pour qu’un composé soit homogénéisé dans une région
atmosphérique déterminée.
Pour un composant mineur qui n'est pas décomposé, ou qui ne l'est que très lentement par l'intermédiaire
de réactions chimiques dans l'atmosphère, il se passe un à deux mois avant qu'il ne soit mélangé de façon
homogène dans un des deux hémisphères de la Terre. On parle de temps de mélange hémisphérique.
Quant au temps correspondant entre les hémisphères il est de 1 à 2 ans.
La durée de vie est le temps mis par un composé à subsister dans l’atmosphère. Le CO2 peut rester 50 à
200 ans selon la manière dont il est recyclé à travers son cycle géochimique. Le méthane a une durée de
vie dans l'atmosphère de 10 à 15 ans tandis que les CFCs, ils ont une durée de vie de quelques années à
plusieurs dizaines d'années (ou plus) et certains gaz fluorés à effet de serre plusieurs milliers d'années.
En réalité la durée de vie des composés dans l'atmosphère dépend des phénomènes suivants :
Les polluants à durée de vie supérieure à 5 ans environ peuvent atteindre la stratosphère. La
concentration et/ou la dispersion des polluants dépendent ensuite en général des conditions
météorologiques.
La durée de vie, le temps de mélange ainsi que la répartition des polluants sur la Terre sont des
paramètres liés les uns aux autres.
Le présent cours est consacré à l’étude des différentes techniques utilisées pour éliminer les différents
types de polluants de l’air à la source. Cette approche situe, donc, ce cours au début du processus de
pollution de l’air. La maitrise des techniques d’épuration des effluents gazeux est une nécessité impérieuse
pour mieux appréhender les situations de pollutions de l’air.
Il est vrai que cette approche vise à réduire les nuisances à posteriori. Mais il est bien évident que
l’appréhension proactive pour la réduction des émissions gazeuses constitue la meilleure démarche se
situant dans une démarche qualité de management environnemental.
Afin de pouvoir identifier les traitements appropriés pour les effluents gazeux, il primordial de les
caractériser aussi bien qualitativement que quantitativement. Ainsi, des analyses de tous les paramètres
sont nécessaires. Leur choix dépend de la nature des émissions qui sont tributaires du type de
l’installation, objet de l’étude.
Parmi les paramètres dont on doit tenir compte, on peut citer d’une manière générale :
A titre d’exemple, l’industrie de raffinage du pétrole est énergivore et par conséquent émet grandes
quantités d’effluents gazeux constitués pour l’essentiel de CO et CO2, les NOx, SOx et la poussière, des
COV. D’autres agents de pollution gazeuse sont émis tels que H2S, NH3, BTX1, CS2, métaux lourds
(Tableau III).
Tableau II : Principaux polluants de l’air émis par les raffineries et leurs sources principales
D’autres considérations conditionnent le choix du type de traitement des effluents gazeux : contexte de
l’installation, coût de fonctionnement et d'investissement, performances demandées...
Il convient de rappeler que la pollution gazeuse est souvent un mélange d’agents polluants divers. Par conséquent,
leur traitement requiert souvent un ensemble d’ouvrages, chacun permettant l’élimination de l’un d’eaux. La filière
qui sera ainsi adoptée comprendra plusieurs unités de traitement. Leur aménagement doit permettre d'optimiser le
système pour obtenir des émissions en accord avec les normes de rejets en vigueur.
A titre d'exemple, on peut concevoir le schéma de la figure 2 pour traiter successivement la poussière, éliminer la
vapeur d’eau et traiter les polluants (COV par exemple).
– soit destructives ;
– soit récupératives.
Les premières techniques sont généralement non sélectives, elles détruisent les molécules polluantes par
différents procédés :
Dans les techniques destructives, on cherche à transformer les polluants en produits non ou moins polluants. Mais
dans certains cas la transformation ne se fait pas totalement, et l’on se trouve devant d’autres substances polluantes.
L’exemple parlant est celui de l’incinération incomplète qui convertit les composés organiques en CO (au lieu de
CO2).
La destruction des polluants s'effectue par oxydation directe par apport de chaleur (traitements thermiques et
catalytiques), par un rayonnement en présence d'un catalyseur (photocatalyse). Elle peut être réalisée par simple
apport d’oxygène dans le cas de l’oxydation biologique.
Les procédés séparatifs permettent d’extraire de l’air de manière intacte les molécules polluantes. Ces techniques sont :
– l’absorption ;
– la condensation ;
– l’adsorption ;
– les techniques membranaires.
Ces techniques offrent dans certains cas de bonnes solutions puisqu’elles permettent la valorisation des
substances récupérées. Néanmoins, ces techniques présentent parfois l’inconvénient du devenir du polluant. Dans
le cas de celles basées sur l’adsorption, lorsque la régénération des adsorbants n’est pas économique, l’on a
recours à l’incinération pour éliminer ces adsorbants.
Le tableau suivant présente les techniques de traitement des effluents gazeux permettant le contrôle des polluants
dans les émissions dans l’air (Bicocchi, 1998).
Tableau III : Principaux polluants de l’air émis par les raffineries et leurs sources principales
10
2.5. Zones de faisabilité économique des principaux procédés de traitement des effluents gazeux
Comme signalé plus haut, il est nécessaire de caractériser les effluents gazeux. L’analyse quantitative permet
d’orienter le choix technico-économique optimal sur la filière de traitement en se basant sur deux paramètres
essentiels :
- Le débit ;
- La concentration de polluant (s).
Le schéma de la figure 4 permet, pour le cas des principaux procédés d'épuration d'air chargé de COV, de corréler
ces deux paramètres dans le choix d'une technologie de traitement. Le croisement entre ces deux paramètres
délimite la meilleure zone d’utilisation d’une filière en termes économiques.
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Figure 4 : Zones de faisabilité économique des principaux procédés d'épuration d'air chargé de COV
Les principales techniques mises en œuvre pour séparer l'air de la poussière sont :
Le dépoussiérage peut être réalisé selon un schéma pouvant contenir plusieurs types de dépoussiéreurs. Ce schéma
doit être établi sur la base de considérations technico-économiques et de faisabilité. Dans certains cas, la
récupération de la poussière peut être un facteur déterminant dans le choix de la technique de dépoussiérage. La
possibilité du recyclage de l'air de manière à réaliser globalement un « procédé propre et autonome » est préconisée,
car sans recyclage d'air, il sera nécessaire de prévoir une compensation d'air.
Les techniques de dépoussiérage par voie sèche sont généralement recommandées d’abord
avant de recourir à des solutions par voie humide.
12
VI-2 Le cyclone
Dans le cyclone de forme cylindro-conique la séparation des particules se fait sous un effet centrifuge imprimé au
mouvement du flux de l’air grâce à sa configuration, comme représenté comme suit :
Le principe de fonctionnement d'un cyclone est basé sur
l'effet de la force centrifuge engendrée par un mouvement
tangentiel d'un fluide à l'entrée du cyclone.
Les cyclones sont rarement utilisés seuls pour réaliser le dépoussiérage, mais comme pré-dépoussiéreurs, car ils
sont inefficaces vis-à-vis des fines en dessous des particules de 10 µm.
Leur rendement de captation est d’environ 98,5 % pour des particules de 20 microns mais tombe rapidement
à 65 % pour des particules de 10 microns.
La particule entrant tangentiellement dans le cyclone est soumise à une force centrifuge s’écrivant comme suit :
L’accélération centrifuge s’exprime de la façon suivante :
Avec :
m : masse de la particule
v : vitesse du gaz
R : rayon de la conduite dans laquelle s’effectue la
séparation (corps du cyclone)
14
L’accélération centrifuge est proportionnelle à la taille des particules. Elle est inversement proportionnelle au rayon
du cyclone. Lorsque ce dernier est petit le cyclone est efficace. Pratiquement, on utilise plusieurs petits cyclones de
quelques dizaines de centimètres de diamètre fonctionnant en parallèle. Leur nombre dépend du débit de gaz à
traiter.
Dans le schéma de la figure suivante, l’air est alimenté par le bas et à l'intérieur des manches, il les traverse pour
être évacué par la partie haute. Les poussières sont donc collectées à l'intérieur des manches. D’autres
configurations peuvent exister telles qu’une alimentation en air à l’extérieur des manches et un dépoussiérage de
l’intérieur.
15
Les manches verticales sont actuellement de plus en plus utilisées (longueurs dépassant 5 m), le décolmatage se fait
par air pulsé et la captation des poussières côté externe et de la circulation de bas en haut.
VI-4. Electrofiltre
16
Dans certaines ambiances industrielles existe des poussières métalliques émises lors du processus de fabrication
(Meulage, abrasion, tronçonnage, soudage, ébavurage, polissage du métal). Elles présentent plusieurs risques,
notamment d’ordre sanitaire et d’explosion lorsque la concentration des poussières dépasse un certain seuil.
A fortes concentrations, les fines poussières métalliques facilement oxydables présentent un risque de déflagration.
Par ailleurs, certaines de ces poussières peuvent réagir chimiquement avec l’eau de l’air pour former de l’hydrogène.
Certains métaux moins facilement oxydables (fer, bronze, silicium, etc.) présentent, néanmoins, à l’état de fines
poudres (diamètre inférieur à 420 μm) des dangers. Des précautions doivent donc aussi être prises en présence de
ces poussières métalliques, même si elles sont moins dangereuses.
VI-5.6.1.2. Dispositions techniques et de sécurité
Les poussières doivent être captées à la source et dirigées vers des systèmes de récupération locale, de façon que les
poussières ne soient pas dispersées dans le milieu environnant ou vers la zone respiratoire des travailleurs.
L’air ambiant des habitations est rempli de nombreux polluants, et en particulier la poussière. Elle provient de l'air
extérieur et elle est constituée de poussières naturelles, pollens, moisissures, particules fines des gaz d'échappement
automobiles, etc… D'autres sources de particules sont présentes à l'intérieur en relation avec les activités des
occupants : tabagisme, cuisson des aliments, fonctionnement des appareils de chauffage et de combustion, etc…
Ces particules causent de sérieux problèmes, surtout dans les espaces confinés. L’asthme est parmi les maladies 17
liées à la présence de la poussière les plus répandues. De nombreux constructeurs mettent à disposition du
matériel.
VII-1. Définitions
Le vocable COV désigne les composés organiques volatils. Cette définition repose à la fois sur des critères
chimiques (composé organique) et physique (volatilité). Ce sont des composés organiques constitués d’atomes de
carbone et d’hydrogène, pouvant contenir également d’autres éléments tels que O, N, Cl, F, P, S, Si ...et caractérisés
par une grande volatilité : ils passent facilement de l’état liquide à l’état gazeux, dans les conditions normales de
pression et de température.
Différentes définitions sont données aux COV, liées à leur composition chimique et leur réactivité photochimique.
En Europe, les paragraphes 16 et 17 de l’article 2 de la directive 1999/13/CE du conseil du 11 mars 1999 2
définissent respectivement les COV comme suit :
« tout composé contenant au moins l'élément carbone et un ou plusieurs des éléments suivants : hydrogène, halogènes, oxygène, soufre,
phosphore, silicium ou azote, à l'exception des oxydes de carbone et des carbonates et bicarbonates inorganiques ; »
et
« tout composé organique ayant une pression de vapeur de 0,01 kPa ou plus à une température de 293,15 °K ou ayant une volatilité
correspondante dans les conditions d'utilisation particulières. […] »
Le décret n° 2006-623 du 29 mai 2006 relatif à la réduction des émissions de composés organiques volatils dues à
l'utilisation de solvants organiques dans certains vernis et peintures et dans les produits de retouche de véhicules
définit dans l’article 1 paragraphe 4 le COV comme « tout composé organique dont le point d'ébullition initial, mesuré à la
pression standard de 101,3 kPa, est inférieur ou égal à 250 °C ».
La norme NF ISO 16000-6, quant à elle définit les COV selon le critère de la température d’ébullition et fait une
distinction, selon la classification adoptée par l’OMS en 1989, entre les composés organiques très volatils, volatils
et semi-volatils (OQAI, 2001). Le tableau suivant présente cette classification.
2
http://www.ineris.fr/aida/?q=consult_doc/consultation/2.250.190.28.8.4383
Volatilité Température d’ébullition
Très volatils < [50 – 100 °C]
Volatils [50 – 100 °C] à [240 – 260 °C]
Semi-volatils [240 – 260 °C] à [380 – 400 °C]
Selon l’article 3 de la directive NEC (National Emission Ceilings) n° 2001/81/CE4, les COV sont définis comme
étant « tous les composés organiques résultant des activités humaines, autres que le méthane (COVNV), et capables de produire des
oxydants photochimiques par réaction avec des oxydes d’azote en présence de lumière solaire».
Selon le Conseil Canadien des Ministères en Environnement (CCME), les composés suivants seraient exclus de la
liste des COV dus à leur réactivité photochimique négligeable : acétone, méthane, éthane, trichlorométhane,
chlorure de méthyle, PCTF (p-chlorotrifluorure de benzène), les CFC (chlorofluorocarbures), les fluorocarbures et
les HCFC (hydrochlorofluorocarbures). Cependant, en France, les chlorures de méthyle sont compris dans la liste 18
des COV.
Malgré son caractère organique et sa volatilité le méthane n’est pas considéré comme un COV en raison de sa large
présence naturelle dans l’air et de son innocuité. On parle parfois de Composés Organiques Volatils Non
Méthaniques (COVNM). Dans ce qui va suivre on désignera par COV tous les composés organiques volatils non
méthaniques.
Il existe plusieurs milliers de composés organiques volatils aux caractéristiques très variables. Ces composés entrent
dans la composition de plusieurs produits utilisés dans différents secteurs d’activités : activités domestiques,
industries, agriculture, etc… (Peintures, encres, colles, détachants, cosmétiques, solvants...hydrocarbures, etc…).
Ces secteurs sont à l’origine des émanations gazeuses des COV dans l’air. Ils peuvent provenir des activités
internes au sein des ateliers industriels, des locaux commerciaux, dans les maisons ou de l’air extérieur.
Les émanations des COV peuvent être également naturelles à partir des forêts, des prairies et des cultures. Les
COV émis dans l’air sont principalement l´isoprène, les monoterpènes, les sesquiterpènes, les composés oxygénés
(aldéhydes, cétones, alcools, acides...), etc…
3
OQAI. Inventaire des données françaises sur la qualité de l'air à l'intérieur des bâtiments. 2001, 174 p.
4
http://www.ineris.fr/aida/?q=consult_doc/consultation/2.250.190.28.8.4399
19
Le tableau suivant présente les différentes sources de pollution par les COV ainsi que leurs proportions.
40,80%
16,10%
Transport routier
Nature
VII-3. Impacts des COV
Le caractère volatil des COV leur permet de se propager plus ou moins loin de leur lieu d'émission. Ils induisent
des impacts sur la santé de l’homme et l’environnement. Ces impacts se font directement et indirectement.
L'accumulation des COV dans une atmosphère ambiante (dépassement d’un seuil de concentration) induit des
impacts directs sur l'homme. Outre le risque de leur inflammation, ils présentent un risque pour la santé humaine
du fait du caractère cancérigène, tératogène ou mutagène, soit par inhalation soit par contact avec la peau. Ils
manifestent directement des effets d’irritation de la peau et des muqueuses et l’effet dépresseur sur le système
nerveux central. Certains COV présentent une toxicité aiguë, d’autres une toxicité chronique.
20
VII-3.2. Impacts indirects
En plus de leur action directe les COV peuvent contribuer d’une manière indirecte à la formation de l’ozone
photochimique. Ils sont en présence des oxydes d'azote des précurseurs de l’ozone troposphérique. Ce sont donc
des gaz à effet de serre. Sous l’action de radiations solaires de courte longueur d'onde ils réagissent par voie
photochimique.
Les radicaux OH• réagissent les COV par établissement d’une liaison avec un atome d’hydrogène en formant un
radical selon la réaction suivante :
O3 + h → O2 + O* ( O* instable)
O* + H2O → 2 OH•
Le radical alkyl R• réagit rapidement avec l’oxygène formant ainsi un radical peroxyde :
R• + O2 → RO2•
Les vapeurs des composés organiques volatils peuvent être traités selon deux manières :
par des procédés permettant leur récupération, ils permettent de réutiliser les COV par la suite ;
par des procédés destructifs qui visent leur transformation en des produits moins polluants.
23
VII-4.1.1. L’absorption
L’absorption correspond au lavage du gaz par une solution liquide, souvent aqueuse. C’est est un processus de
transfert des gaz polluants vers une phase liquide (solvant) dans laquelle ce gaz est soluble. Le choix du liquide de
lavage conditionnera la quantité de matière transférable de la phase gazeuse vers la phase liquide. L’absorption peut
se faire par un simple transfert gaz-liquide. Le choix du liquide de lavage conditionnera la quantité de matière
transférable de la phase gazeuse vers la phase liquide ou une réaction chimique se produisant entre les deux réactifs
gazeux et liquide (précipitation par exemple).
Un certain nombre de paramètres régissent l’opération d’absorption, dont la température, la solubilité du gaz, la
surface de contact gaz/liquide (surface spécifique, m2/m3), le temps de contact pour l’absorption et la capacité
d’évaporation du solvant.
24
Séparation
solvant/soluté (gaz)
Différents types de solvants peuvent être choisis pour la récupération des COV. Le choix d’un liquide de lavage
(Absorbant) adapté au traitement d’un effluent doit répondre aux dispositions suivantes5 :
posséder un pouvoir mouillant élevé pour bien se disperser sur les garnissages des colonnes de lavage ;
présenter une forte capacité d’absorption vis à vis des COV à éliminer ;
posséder une viscosité faible afin de faciliter sa mise en œuvre et de limiter les consommations
énergétiques ;
avoir une pression de vapeur suffisamment basse (Température ébullition élevée) afin pour limiter les
pertes par évaporation et éviter qu’il ne devienne lui-même un polluant ;
ne pas présenter de risque pour la santé et la sécurité ;
être inerte vis à vis des matériaux utilisés.
être peu cher ou régénérable à faible coût ;
5
http://www.ademe.fr/entreprises/polluants/themes/TechnTrait/TraitAbsorp.asp
Les caractéristiques du liquide de lavage sont présentées dans le tableau suivant :
– eau
– acides (H2SO4, HCl)
– bases (NaOH, KOH)
– cosolvant (glycols…)
– réactifs oxydants (péroxyde d’hydrogène, acide hypochloreux…)
– réactifs réducteurs (bisulfite de sodium…).
– hydrocarbures saturés
– dérivés de l’éthylène glycol
– éthanolamines
– huiles de silicone.
La figure suivante représente une colonne à garnissage fonctionnant à contre-courant, utilisée pour l’absorption des
COV.
26
Action sur la phase liquide générant des gouttes : la phase liquide est dispersée par consommation énergétique en
gouttes.
Dans une tour vide, le traitement de gaz est réalisé par pulvérisation de la solution de lavage. La phase liquide est
atomisée par un système de buses ou dispersée à contre ou co-courant. Ceci permet d’assurer un mélange intime
entre les phases liquide et gazeuse.
A la sortie du contacteur, on dispose d’un dévésiculeur dont le rôle est de capter les gouttelettes pouvant être
entrainées par le courant gazeux tout en permettant le passage du gaz épuré. En absence de dévésiculeur, le liquide
sortant de la colonne sous forme d’aérosol peut se condenser dans les autres parties de l’installation et produire des
dommages (corrosion) aux équipements.
Ce type de colonne est utilisé lorsque les composés sont très solubles dans le liquide de lavage.
VII-4.1.2. Adsorption
27
L’adsorption est un phénomène d'interface faisant intervenir des forces de liaisons plus ou moins fortes entre d'une
part les molécules d'un solide et d'autre part les molécules de gaz mis en contact avec le solide. Le phénomène
d’adsorption est lié à la structure même du solide où subsistent, en surface, des forces non équilibrées par suite des
dissymétries dans la répartition des atomes. Il est dû à interactions moléculaires se produisant à la surface du
matériau solide. Ces interactions sont de deux types :
- liaisons de Van Der Waals de faible énergie, elles sont à l'origine de l'adsorption physique ;
- liaisons de valence résultant d’une attraction chimique, elles sont à l'origine de l'adsorption chimique.
Naturellement, tous les solides ont des propriétés d’adsorption. Cependant, seuls quelques-uns présentent des
intérêts pratiques, car leurs surfaces spécifiques sont suffisantes pour manifester une adsorption significative. Les
adsorbants les plus courants sont les suivants : les charbons actifs, les zéolites, les gels de silice et les alumines
activées.
Les charbons actifs sont de loin les adsorbants les plus utilisés industriellement pour le traitement des COV, en
raison de leur affinité particulière pour les molécules organiques. Ils sont fabriqués à base de bois ou de noix de
coco.
Le nombre de lits dépend du débit à traiter. On alterne dans ce cas les phases d'adsorption et de désorption. Dans
la configuration un lit la phase de désorption se produit après la phase d'adsorption une fois que le charbon actif
est saturé. Dans la configuration multi lits, un ou des lits sont en phase adsorption pendant que le ou les autres
sont en phase de désorption.
28
Dans la pratique c'est l'adsorption en lit fixe qui est la technique la plus couramment utilisée.
- adsorption sur concentrateur à roue
Ce système est constitué d’un lit mobile tournant sur son axe, horizontal ou vertical. Il réalise l’adsorption et la
désorption en continu. Il tourne à faible vitesse (2 t/h). A chaque rotation il y a successivement adsorption du
polluant puis désorption à contre-courant par un gaz chaud.
Une grande partie du lit tournant est en adsorption, tandis que la désorption se fait sur une petite partie, protégée
du flux du gaz à traiter par un capotage.
VII-4.1.3. Traitement biologique
29
Sché
ma
d’un
laveur
biolog
ique