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La chimie entre dans tout processus industriel : fabrication d’électricité, d’hydrocarbures pour le

chauffage ou la voiture…

Quelques exemples…

La chimie sert à créer des médicaments. C’est grâce aux savoirs accumulés sur les différentes
molécules et aux expérimentations pour en trouver de nouvelles que les chimistes ont pu mettre au
point les médicaments que nous connaissons. La recherche continue pour en synthétiser de nouveaux,
afin de soigner les maladies complexes.

La recherche fondamentale en chimie permet de comprendre les différentes propriétés de la matière.


On pourra mieux anticiper le vieillissement des objets pour éviter qu’ils ne se détériorent… Grâce aux
avancées en chimie, les chercheurs ont mis au point des nouveaux matériaux : les différentes sortes de
plastiques (rigide, souple, transparent, opaque…) en sont un bon exemple.

Dans l’industrie agro-alimentaire, la chimie est utilisée pour améliorer l’aspect, l’odeur ou le goût de
certains aliments… Elle permet aussi la mise au point de conservateurs.

Les produits cosmétiques sont un autre exemple d’application de la recherche en chimie. Les
chercheurs inventent de nouvelles molécules protégeant notre peau, odorantes ou encore réparatrices.

Les parfums sont également le fruit de l’étude des molécules odorantes, assemblages savamment dosés
par des siècles de pratique…

La chimie est utilisée dans diverses activités industrielles et artisanales. En recherche fondamentale,
les chercheurs tentent de mieux comprendre les propriétés de la matière.

INTRODUCTION A LA CHIMIE MINERALE INDUSTRIELLE

I. DEFINITION

On définit la chimie industrielle comme la branche de la chimie qui applique des procédures physiques
et chimiques à travers la transformation de matières premières naturelles et leurs dérivés en produits,
dites industrielles qui sont bénéfiques pour l’humanité, en exploitant les technologies du génie
chimique.
Le génie chimique ou la Génie chimique intervient lorsque la chimie est appliquée à l’échelle
industrielle. C’est dire lorsque la matière est transformée dans un cadre industrielle. Le Génie des
procédés consiste donc à la conception, le dimensionnement et le fonctionnement d'un procédé
comportant une ou plusieurs transformations chimiques et/ou physiques. Les méthodes du laboratoire
ne sont souvent pas appropriées à la production industrielle d'un point de vue économique et
technique. Le génie chimique nous permet ainsi le passage d'une synthèse à l’échelle laboratoire à un
procédé à l’échelle industriel de même que son fonctionnement dans le respect des contraintes
économiques, techniques, environnementales et de sécurité.

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L’industrie chimique peut être subdivisée suivant le type de matières premières principales et/ou le
type des produits principaux fabriqués. Il existe donc les industries de chimie inorganique industrielle
et les industries de chimie organique industrielle.

L’industrie de la chimie minérale utilise essentiellement de l’eau, de l’air et des minéraux (sels, soufre
et phosphates).
Elle regroupe quatre activités distinctes :
* la fabrication des produits chimiques inorganiques : Des acides minéraux (sulfurique et ses dérivés,
phosphorique, chlorhydrique, fluorhydrique, borique, etc.), Des produits obtenus par électrolyse
(chlore, soude et dérivés) et autres produits divers (eau oxygénée, silicium, alumine hydratée, etc.).
* la fabrication d’engrais et de produits azotés, la production d’ammoniac provenant du gaz naturel et
fabrication l’acide nitrique.
* la fabrication de gaz comprimés : gaz de l’air, azote, oxygène et gaz rares, oxydes d’azote,
hydrogène et gaz carbonique mais non celle de l’acétylène.
* la fabrication de pigments et colorants : Production des pigments minéraux, oxydes de titane, oxyde
de zinc, oxyde de plomb, etc….

II FABRICATION INDUSTRIELDE L’ACIDE SULFURIQUE

A : Le SOUFRE

Le soufre est largement réparti dans la nature sous la forme de cristaux jaunes dans les terrains
volcaniques et sous forme de sulfures et de sulfates dans la plupart des minéraux tels que FeS 2 (pyrite),
ZnS (blend), PbS (galène) et CaSO4 (gypse) et dans les hydrocarbures. C’est un élément essentiel pour
tous les êtres vivants, il intervient également dans de nombreuses protéines.

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Les isotopes les plus stables sont : 16𝑆 (95,04%), 33 34 36
16𝑆 (0,75%), 16𝑆 (4,21%) et 16𝑆 (0,02%).

1) Caractéristiques

Le soufre, est un élément chimique de la famille des chalcogènes constituant le sous-groupe VIA (ou le
16ième groupe) de la classification périodique. Sa structure électronique externe :3s23p4. Dans les
conditions normales de température et de pression le soufre est un solide friable, incolore, insipide
insoluble dans l’eau mais soluble dans l’ammoniac et dans le sulfure de carbone, CS.

Le soufre est formé de molécules cycliques S8. Il existe deux variétés allotropiques du soufre,
rhomboédrique et monoclinique. C’est un mauvais conducteur de la chaleur et de l’électricité.

A 119 °C le soufre est un liquide jaune clair, si la température dépasse 160 °C, le liquide devient de plus
en plus visqueux et noircit, il y a rupture des cycles S 8 sous l’effet de l’agitation thermique.
Vers 400 °C, le liquide brun est constitué essentiellement de molécules paramagnétiques et de molécules
S8, S6 et S4. A 1600 °C, il ne reste plus dans le gaz que des molécules S2.

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2) Les quelques caractéristiques de l’atome de soufre.

Numéro atomique 16

Masse atomique 32,065

Rayon atomique ( Ǻ) 1,27

Electronégativité de Pauling 2,58

Affinité électronique (kJ.mol‒1) 200,4

Energie d’ionisation (kJ.mol‒1) 999,6

Masse volumique(g.cm‒3) 2.07 (rhomboédrique)

2,00 ( monoclinique)

Température de fusion (°C)

Température d’ébullition (°C)

3) Composés chimiques

Le soufre possède plusieurs degrés d’oxydations (‒ II ; II ; IV et VI). Avec le degré d’oxydation ‒II, le
soufre peut se combiner avec l’hydrogène, les métaux et à certains non-métaux pour donner des
sulfures et avec des degrés d’oxydation positif, il se combine à l’oxygène et aux halogènes (fluor et
chlore) pour donner respectivement des oxydes et des halogénures.

 Les sulfures : Avec les Halogènes on obtient le sulfure d’hydrogène (H2S). Certains métaux et
non-métaux, conduisent à des sulfures tels que Ag2S, PbS, ZnS, CoS, NiS, HgS et CdS, SnS.

 Combinaison avec les halogènes : Avec le fluor et le chlore, le soufre donne des molécules
covalentes telles que SF4, SF6, S2Cl2, SCl2.

 Combinaison avec l’hydrogène : Avec l’oxygène, le soufre conduit à des oxydes de soufre
SO2 (dioxyde de soufre ou anhydre sulfureux) et à SO3 (trioxyde de soufre ou anhydre
sulfurique).

B : L’ACIDE SULSURIQUE

1. Principe du procédé de fabrication

L'acide sulfurique de formule H 2SO4 est un produit industriel de première importance, qui trouve de
très nombreuses applications dans les industries chimiques, sa préparation peut être considérée comme
l'industrie de base de la chimie minérale.

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L’acide sulfurique est produit principalement à partir du dioxyde de soufre, suivant deux procédés :
 Procédé dit « de contact »
 Procédé dit « des chambres de plomb ».

2. Utilisation

Les applications de l'acide sulfurique dans l'industrie sont nombreuses et diverses car le soufre
intervient dans de nombreuses fabrications. Comme domaines, on peut citer :
Production de l’acide phosphorique

 les engrais minéraux (superphosphate)


 la préparation des métaux
 le raffinage du pétrole
 les détergents, les insecticides et fongicides
 les colorants
 les tissus
 les matières plastiques
 les explosifs

PROCEDE DE FABRICATION PAR LE PROCEDE DE CONTACT

I. PRINCIPE DU PROCEDE DE FABRICATION

Aujourd'hui, la production en grand d'acide sulfurique est réalisée presque exclusivement selon le
procédé de contact qui consiste à faire passer des gaz chargés d'anhydride sulfureux sur un catalyseur
au vanadium.

Le processus de fabrication de l'acide sulfurique se résume principalement en trois phases, la


combustion, l’oxydation et l’absorption :

1.Première étape : fabrication de SO2.

Par combustion, entre 900 et 1100°C, de soufre liquide est pulvérisé en fines gouttelettes dans de l'air
sec en excès :
S(l) + O2(g) ————> SO2(g) H° (r, 298K ) = - 297 kJ/mole (1)

La combustion du soufre s'effectue sans imbrûlés grâce à un excès d'air préalablement séché.
La composition volumique des gaz à la sortie des fours est la suivante :
12 % de SO2, 10% de O2, 78% de N2,

L'oxydation du soufre est une réaction très exothermique. La récupération de cette chaleur se fait à
travers une chaudière.
Q
Soufre liquide T=140°C T = 1100 °C
Four Gaz : 12 % de SO2
Air sec en excès T=45°C 10% de O2
78% de N2

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2.Deuxième étape : formation de SO3 par le procédé de contact (ou procédé Bayer).

L’anhydride sulfurique est obtenu par oxydation de l’anhydride sulfureux SO 2 dans un convertisseur
contenant un catalyseur dont le principe actif est le pentoxyde de vanadium (V2O5). La réaction
correspondante est la suivante :

SO2 + 1/2 O2 <=====> SO3 H° (r, 298K ) = - 99 kJ/mole (2)

L'oxydation est fortement exothermique, la réaction amorcée à environ 430°C atteint rapidement
600°C. Avant introduction dans le lit suivant, le gaz formé est refroidi à 430°C. Environ 60 % de cette
énergie est utilisée pour produire de la vapeur d'eau.

La réaction étant équilibrée, le taux de conversion, exprimé en % mesure le rapport du nombre de


molécule de SO3 formées au nombre de molécule de SO2 présentes le gaz d’alimentation de
convertisseur. Il est défini comme suit :

𝐒𝐎𝟐 ( 𝐄𝐧𝐭𝐫é𝐞) − 𝐒𝐎𝟐 (𝐒𝐨𝐫𝐭𝐢𝐞)


Taux de conversion = 𝐒𝐎𝟐 (𝐄𝐧𝐭𝐫é𝐞)
× 100 (%)

Tableau d’avancement de la réaction :

SO2 + 𝟏 SO3 Total


O2 ..
𝟐
At=0 𝒏𝟎 𝒏𝟎 0 𝟑 𝒏𝟎
𝟐 𝟐
 𝟑 𝒏𝟎 − 
t 𝒏𝟎 ‒  𝒏𝟎
‒ 
𝟐 𝟐
𝟐
𝒏𝟎
t 𝒏𝟎 ( 1 ‒ X ) (1‒X) 𝒏𝟎 × X (𝟑 − 𝑿)
𝟐 × 𝒏𝟎
𝟐

𝑛0 : nombre de mole initiale de SO2.


X : taux de conversion
𝑛𝑖0 × 𝑋
= = 𝑛0 × X
𝑖
𝑖 : coefficient stœchiométrique de constituant i
A pression constante P, l’équilibre est caractérisé par une constante d’équilibre 𝐾𝑝

D’après la loi d’action de masse :

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𝑷𝑺𝑶
( 𝟑 )
𝑷𝟎
𝑷𝑺𝑶𝟑 × √𝑷𝟎
𝑲𝒑 = 𝑷𝑺𝑶 𝑷
=
( 𝟐 ) √ 𝑶𝟐 𝑷𝑺𝑶𝟐 × √𝑷𝑶𝟐
𝑷 𝟎 𝑷𝟎
Avec :
𝟐𝑿
𝑷𝑺𝑶𝟑 = 𝒙𝑺𝑶𝟑 × P = × P
𝟑 − 𝑿

𝟐 ( 𝟏 ‒𝑿 )
𝑷𝑺𝑶𝟐 = 𝒙𝑺𝑶𝟐 × P = × P
𝟑 − 𝑿

𝟏 ‒ 𝑿
𝑷𝑶𝟐 = 𝒙𝒐𝟐 × P = × P
𝟑 − 𝑿

Et P : pression totale 𝑥𝑖 : fraction molaire des constituants

D’après la loi de Van’t Hoff :


𝒅(𝑳𝒏𝑲𝒑 ) ∆𝑯𝟎𝒓
=+
𝒅𝑻 𝑹𝑻𝟐
D’où après intégration on a :
− ∆ H0r 1 1
Ln𝐊 𝐩𝟐 ‒ Ln𝐊 𝐩𝟏 = ( ‒ )
R T22 T21
La loi du déplacement de l’équilibre d’un système homogène, donne, en appliquant la relation de
Gibbs-Helmholtz :
 𝑮𝟎𝒓 =  𝑯𝟎𝒓 ‒ T 𝑺𝟎𝒓 = ‒ RT Ln𝐊 𝐩

 𝐺𝑟0 Étant la variation d’enthalpie libre standard.


 𝐻𝑟0 Étant la variation d’enthalpie standard de réaction.
𝑆𝑟0 Étant la variation d’entropie standard.

L’enthalpie standard de réaction peut se calculer à partir de l’enthalpie standard de formation :

𝟎
∆𝐇𝐫,𝐓 = ∑ 𝐚𝐢 ∆𝐇𝐟𝟎 (produits) ‒ ∑ 𝐛𝐢 ∆𝐇𝐟𝟎 ( réactifs)

L’entropie standard de réaction peut se calculer à partir de l’entropie absolue standard :

𝟎 𝟎 𝟎
∆𝐒𝐫,𝟐𝟗𝟖 𝐊 = ∑ 𝐚𝐢 𝐒𝐢 (produits) ‒ ∑ 𝐛𝐢 𝐒𝐢 ( réactifs)

D’après la loi de Kirchhoff :

Pour une température donnée T,

𝟎 𝟎 𝑻
∆𝐇𝐫,𝐓 = ∆𝐇𝐫,𝑻 𝟎
+ ∫𝑻 ∆𝑪𝒑 dT
𝟎

Avec ∆𝑪𝒑 = ∑ 𝒄𝒊 𝑪𝒑 ( produits ) ‒ ∑ 𝒃𝒊 𝑪𝒑 ( réactifs)

Pour maximiser la formation de SO3, deux considérations sont prises en compte (thermodynamiques et
stœchiométriques), selon les méthodes suivantes :

* Puisque le processus est exothermique, une baisse de la température par retrait de la chaleur
favorisera la formation de SO3.

* Une augmentation de la concentration d’oxygène (favorise la réaction dans le sens 1)

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* Un retrait du SO3 (comme dans le cas de double processus d’absorption) favorise la réaction dans le
sens d’augmentation de SO3 c'est-à-dire dans le sens 1.

* Une augmentation de la pression (selon la loi de modération une augmentation de la pression


favorise la réaction dans le sens de diminution de nombre de mole gazeux) favorise la réaction dans le
sens de conversion de SO2 c'est-à-dire dans le sens 1.

* Une sélection du catalyseur, pour réduire la température de fonctionnement (équilibre)

* Un temps de réaction plus long.

3.Troisième étape : formation de H2SO4.

La fabrication de l’acide sulfurique résulte de l’absorption de l’anhydride sulfurique SO3 gazeux


suivant la réaction :

0
SO3 + H2O ————> H2SO4 ∆Hr,298 K = - 132,4 kJ/mole (3)

SO3 se dissolvant difficilement dans H2O, H2SO4 est formé par augmentation de la concentration de
solutions de H2SO4 à 98,5 % en donnant des oléums. L'acide commercial à 78, 96 ou 98 % est obtenu
par dilution des oléums formés.

II. Matières premières

La fabrication de l’acide sulfurique consomme environ 85% de la production mondiale de soufre


élémentaire. D'une manière générale, les procédés actuels diffèrent dans les processus de conversion et
d'absorption mais ils utilisent tous différentes voies pour obtenir le dioxyde de soufre. Ces voies
dépendent tout naturellement des nombreuses possibilités pour obtenir des matières soufrées.

* Soit de gisement sédimentaire desquels il est extrait par fusion, notamment par le procédé FRASH
qui consiste à l’extraire à l’état fondu par l’air comprimé après dissolution par injection de vapeur
d’eau surchauffée à 160°C sous une pression de 17 bars. — Soit de l’épuration du gaz naturel :
Procédé CLAUS
Par combustion de sulfure d’hydrogène (H2S) :

2H2S + 3O2 → 2SO2 + 2H2O

La combustion de H2S, très exothermique, est réalisée dans un four où l’apport d’oxygène est assuré
par l’air atmosphérique. La formation d’eau de réaction nécessite ensuite un traitement des gaz
identique à celui des gaz de décomposition d’acide, pour obtenir des gaz secs ne contenant plus que
SO2, N2 et O2.

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* Soit à partir de sulfures métalliques :
Par grillage de sulfures métalliques comme la pyrite (sulfure de fer), la blende (sulfure de zinc), la
galène (sulfure de plomb) :
4FeS2 + 11O2 → 2Fe2O3 + 8SO2
2ZnS + 3O2 → 2ZnO + 2SO2
2PbS + 3O2 → 2PbO + 2SO2

Les sulfures métalliques ont des teneurs en soufre variables : 50 % pour la pyrite (sulfure de fer), 30 %
pour la blende (sulfure de zinc).
Le grillage s’effectue à une température voisine de 800-1 000°C, fonction du type de sulfure et de sa
composition.

La molécule de l’acide sulfurique


Principe
La fabrication de l’acide sulfurique résulte de l’absorption de l’anhydride sulfurique SO3 gazeux suivant
la réaction :
SO3 + H2O → H2SO4

L’anhydride sulfurique est obtenu par oxydation de l’anhydride sulfureux SO 2 dans un convertisseur
contenant un catalyseur dont le principe actif est le pentoxyde de vanadium (V2O5).
La réaction correspondante est la suivante :

Quant à SO2, il peut provenir de différentes sources. Citons la principale :


La combustion du soufre :

S + O2 → SO2

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