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Cours

de
SE Diagraphies
Différées

Présenté par :
Mme ALIOUANE Leila
Département Géophysique

Février 2019
Leila Aliouane Département de Géophysique

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Principes des Diagraphies Février 2019
Leila Aliouane Département de Géophysique

Ce cours est destiné aux étudiants des spécialités géophysique géologie, forage et
production. Ce cours servira de support pour les modules des Diagraphies basé sur la
Pétrophysique et les mesures physique dans les puits de forage, essentiellement, pétrolier.
Ainsi, des définitions et des explications sont données d'une manière simple à comprendre.
Ce cours comporte les notions clé de base de la pétrophysique et les principes physiques
des différentes diagraphies ainsi que leurs acquisitions avec les conditions du trou. Les
différentes applications avec des exemples sont aussi illustrées.
L’étudiant devrait avoir des connaissances sur la chaine pétrolière et une base en physique

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Principes des Diagraphies Février 2019
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SOMMAIRE
Pages
Introduction………………………………………………………………………….5
I-Diagraphies dans la vie d’un puits pétrolier……………………………………….6
• Diagraphies LWD…………………………………………………….….…..6
• Diagraphies Différées…………………………………………………..……6
• Diagraphies de Production…………………………………………….…….7
II- Acquisition des diagraphies…………………………………………………...….7
• Laboratoire d’enregistrement……………………………………….………..7
• Diapositif de mesure…………………………………………………..……..8
• Transmission des mesures …………………………………………….…….8
• Paramètres affectant les mesures…………………………………….………8
III- Classification des diagraphies………………………………………….………..8
VI- Présentation d’une diagraphie……………………………………………….....10
V- Notions Pétrophysiques…………………………………………………………10
VI- Diagraphies électriques…………………………………………………..…….11
VI-1- La polarisation spontanée……………………………………………………14
VI-2- Diagraphies de Résistivité…………………………………………..…….…18
• Diagraphies classiques………………………………………..….…………18
• Diagraphies focalisées Latérolog……………………………...…………...19
• Diagraphies focalisées d’induction………………………………...………21.
VI- Diagraphies de radioactivité naturelle…………………………..……………..25
VI- Diagraphies de porosités…………………………………………..…………..26
• Diagraphie densité…………………………………………………………26.
• Diagraphies neutron……………………………………………..…………27
• Diagraphies soniques………………………………………………………28
VII- Diagraphies auxiliaires……………………………………………….………31
VIII- Diagraphies d'imagerie………………………………………………………33
Références bibliographique………………………………………………………..35

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Principes des Diagraphies Février 2019
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INTRODUCTION
On désigne par la diagraphie (du grec) ou encore par le terme américain de « Log »,
tout enregistrement continu en fonction de la profondeur et/ou du temps, d’un paramètre de
forage ou d’une caractéristique donnée des formations traversées par un sondage
Les diagraphies constituent l’un des moyens permettant d’acquérir des
renseignements sur les formations géologiques du sous-sol ; traversées par un forage. En
effet, elles :
- Elles donnent une image continue et objective des séries traversées
- Elles sont le seul lien entre les mesures de surface et la géologie de subsurface.
- Elles permettent la quantification des données.
Ce sont deux français, les frères Schlumberger, Marcel et Conrad qui effectuèrent
la première diagraphie différées: ce fut la mesure de la résistivité pour la première fois en
septembre 1927 à Pechelbronn, à laquelle ils avaient donné le nom de carottage électrique.
Cependant, l’enregistrement d’autres paramètres physiques apparut avec les progrès
techniques et scientifiques (FIG.1)

FIG.1 : Premier log électrique (document Schlumberger)

Les principaux utilisateurs des ces techniques sont les pétroliers. Ils s’en servent
pour le calcul des quantités d’hydrocarbures en place et les caractéristiques des roches
réservoirs.
Une diagraphie est un enregistrement continu, en fonction de la profondeur, d’un
paramètre physique donné des formations géologiques traversées par le sondage. La mesure
enregistrée se présente sous forme de courbe. Cependant, la mesure physique obtenue peut
être spontanée ou obtenu par excitation.

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I- DIAGRAPHIES DANS LAVIE D’UN PUITS PETROLIER


Les diagraphies utilisées actuellement pour l’évaluation d’un puits sot les suivantes :
1- Diagraphies en cours de forage : les mesures sont effectuées pendant
l’opération de forage : (logging while drilling-LWD), qu’on peut subdiviser suivant le type
de mesure (FIG.2):

• Diagraphie de boue (Mud Logging) qui comprend : le débit des pompes, la nature
des déblais, les indices, la température de la boue.
• Diagraphie de tige qui inclut l’avancement, le couple de torsion et la direction
(inclinaison et azimut) du forage, ainsi que des mesures de paramètres physique
(logging while drilling) réalisées à laide des sondes descendues au bout d’un câble.
2- Diagraphies différées : l’ensemble de tige de forage est retiré du trou de forage,
afin que l’on puisse y descendre des sondes liées à l’extrémité d’un câble conducteur.
Appelées diagraphies au câble (Wireline Logging) ou diagraphie différées parce qu’elles ne
sont enregistrées, et donc accessibles, qu’à la fin de multiples passes de trépans et après
l’arrêt du forage et la sortie du train de tiges.
Les diagraphies permettront d’interpréter les informations des puits à caractères qualitatifs
et quantitatifs, identifier les réservoirs et informer sur la nature des fluides.
Grâce aux déblais, elles vérifient et corrigent les côtes des données relatives à la colonne
lithologique établie pendant le forage (FIG.2).

FIG.2 : Diagraphie LWD et Diagraphie différées

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3- Diagraphie de production : Le puits est mis en état de produire, ainsi des


mesures d’autres paramètres physiques sont effectuées pendant la production et les sondes
les sondes sont de dimensions réduites pour passer à travers le tubing de production (well
testing).

Drilled Wel (LWD) Cased Well Perforated Well


Openhole Logging Cased hole Logging
FIG.3 : Diagraphie en trou ouvert et tubé
II- ACQUISITION DES DIAGRAPHIES
1- Laboratoire d’enregistrement
L’enregistrement est réalisé à l’aide d’un camion laboratoire parfaitement
autonome, équipé électriquement et mécaniquement.
Pour l’enregistrement des signaux électriques, une chaîne complète
d’enregistrement a été mise au point. Elle met tout son électronique sur terrain avec ses
modules de teste. La mesure se fait pendant la remonté de la sonde ; avec une vitesse
d’enregistrement adaptée en fonction de chaque outil utilisé. Plusieurs paramètres peuvent
être obtenus en une seule descente.

FIG. 4 /Camion laboratoire


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2-Disposetif de mesure
L’outil d’enregistrement utilisé en diagraphie est appelé : sonde
Elle est constituée de plusieurs modules électroniques entre eux avec un maximum
d’étanchéité dont les composants peuvent résister à des températures plus 200°C.
Cependant, chaque sonde est caractérisée par un couple émetteur-récepteur dont
l’écartement participe à la profondeur d’investigation de la mesure et à la résolution
verticale.
Par ailleurs, des effets perturbateurs peuvent affecter la mesure de l’outil. Ils
peuvent être de différentes origines, liés à la nature des terrains ou non.
3-Transmission des mesures
La transmission des mesures est assurée par un câble liant la sonde au camion
laboratoire .Généralement il comprend 7 à 11 conducteurs, il est parfaitement résistant qui
permet, vu le nombre de conducteurs, l’enregistrement simultané de plusieurs signaux
(FIG.5).
En effet, c’est le défilement du câble qui permet la mesure des profondeurs.

FIG.5 : Dispositif de mesure (Sonde)

4- Paramètres affectant les mesures


Cependant la qualité des enregistrements dépend de la connaissance de certains paramètres
qu’on va citer et qui vont nous permettre de juger et faciliter ainsi l’interprétation des
résultats.
• Le diamètre du sondage :
Il peut varier suivant la nature des formations traversées.
• La boue de forage :

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Son influence est très importante, plus le diamètre du trou est grand, plus le volume du
fluide entourant l’outil est important, et plus la mesure en est affectée.
Sa nature influe aussi, la possibilité ou non de l’enregistrement de certaines diagraphies.
• Le tubage et le ciment :
Dans certains cas, le trou de forage est tubé et cimenté, ce qui ne permet pas d’enregistrer
certaines diagraphies.
• L’excentricité de la sonde :
Généralement le trou n’étant pas parfaitement vertical, la sonde à tendance à s’appuyer
contre la paroi du trou, ce qui peut avoir un effet sur la mesure, c’est pourquoi on place
parfois des centreurs sur certaines sondes.
• Vitesse d’enregistrement :
Elle dépend principalement du paramètre enregistré, donc elle varie avec le type d’outil,
chaque outil à une vitesse maximale qu’il ne faut pas dépasser pendant l’enregistrement. La
vitesse est lente si la constante du temps est élevée.
• Température et pression :
Elles augmentent avec la profondeur et en fonction du gradient thermométrique et la
densité de la boue, donc les outils utilisés pendant et après le forage doivent supporter ces
variations.
• L’espacement :
C’est la distance entre deux sources émettrices et l’écartement entre source émettrice et
réceptrice, il joue un rôle important (profondeur d’investigation) dans l’enregistrement
désiré.
• L’invasion :
La présence du fluide de forage (boue ou mud) est génératrice de perturbation. La
boue de forage en phase liquide exerce une pression hydrostatique supérieure à la pression
des formations et des fluides qu’elles contiennent. Dans ces conditions, il se produit une
infiltration de la phase liquide et des substances dissoutes dans la formation (filtrat de
boue), les particules solides s’accumulent sur les parois du trou formant ainsi un dépôt de
boue « Mudcake », ce dernier a une épaisseur qui varie entre (2 – 25.4 mm). Cependant le
filtrat de boue envahi la formation et perturbe les fluides en place, On distingue ainsi trois
zones : Zone envahie (invaded/flushed zone), zone de transition (transition zone) et zone
vierge (Virgin

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III- Classification des diagraphies


Les paramètres physiques enregistrés à partir diagraphies différées, de production
ou auxiliaire peuvent classés soit selon le type de physique utilisée soit selon le paramètre
mesuré (FIG.6)

FIG.6 : Classification des diagraphies


IV- Présentation d’une diagraphie
L’entête du log possède un certain nombre de renseignements indispensable pour
l’interprétation (FIG.7) :
- Le nom de la compagnie
- Le numéro et nom du forage, ainsi que ses coordonnées
- Le dispositif d’enregistrement utilisé (sonde)
- La profondeur atteinte par le forage (depth driller)
- La profondeur maximum atteinte par le log ( depth logger)
- La profondeur à laquelle le log commence véritablement (botom log
interval)
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- La profondeur à laquelle le log est arrêté (Top log interval)


- Le type de boue remplissant le forage avec ses caractéristiques
(densité, résistivité, salinité, viscosité…)
- Niveau de référence
- Tubage (casing)
- Elévation de la table de référence (kelly bush-KB)

FIG.7 : Entête d’une diagraphie

VI- NOTIONS PETROPHYSIQUES


1- Réservoir
Un réservoir est une formation du sous-sol poreuse et perméable. Elle
renferme, généralement, une accumulation naturelle d’hydrocarbure (huile et /ou gaz),
limitée par une barrière aquifère et caractérisée par un système de pression unique.
Toutefois, cette définition renferme, donc, à la fois les concepts suivants :
- Paramètres pétrophysique : porosité et perméabilité
- Accumulation naturelle d’hydrocarbures
- Couverture-fermeture : barrière rocheuse ou aquifère
- Régime de pression naturelle, avant exploitation.

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Un gisement est constitué d’un ou de plusieurs réservoirs superposés ou proches


latéralement les uns des autres. Cependant, il peut contenir soit de l’huile, soit du gaz ou les
deux fluides superposés.

1-1 Type de réservoirs


Les principaux réservoirs sont constitués de grès et / ou de carbonates.
a- Réservoir gréseux
La roche réservoir est formée de grains de quartz (silice SiO2). Il s’agit des sables et
des grès qui sont constitués, respectivement, de grains libres et de grains cimentés. Selon le
type de ciment, on distingue plusieurs type de grès : grès argileux, grés carbonaté, …
b- Réservoirs carbonatés
Ils sont associés aux minéraux de calcite (CaCO3) et / ou dolomite (CaCO3,
MgCO3)

Il faut noter que les réservoirs gréseux sont les répondus dans la nature, par
conséquent, on s’intéressera à l’interprétation des réservoirs gréseux.

2- Invasion
D’une manière générale, la présence du fluide de forage est génératrice de
perturbations. Ainsi, les formations forées contiennent des fluides (eau et pétrole) qu’il faut
maintenir en place, afin d’éviter leur venu en surface. Pour cela, la boue de forage, en phase
liquide, exerce une pression hydrostatique supérieure à la pression des formations et des
fluides qu’elles contiennent.
Dans ces conditions, il se produit une filtration de la phase liquide et des
substances dissoutes dans la formation. C’est le filtrat de boue. Les particules dispersées
s’accumulent sur les parois du trou, formant le dépôt de boue. C’est le mud cake. Ce
dernier a une épaisseur qui varie entre 3mm et 2.54cm.
Cependant, le filtrat de boue envahit la formation et perturbe les fluides en
place, ainsi on distingue deux zones principales (FIG.8) :
a- Zone envahie : le filtrat de boue a chassé, totalement, les fluides des
la formation. Par conséquent, les pores sont remplis de filtrat de boue et de résidus
d’hydrocarbures
b- Zone intermédiaire : le filtrat de boue a chassé, partiellement, les
fluides de la formation
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c-Zone vierge : Cette zone n’a pas été contaminée par le filtrat de boue.
Ainsi, les pores sont remplis des fluides de la formation. Elle est appelée : zone
profonde
Remarque : les zones envahie et intermédiaires constituent la zone lavée

FIG.8 : Model d’invasion dans le puits

3- Porosité
C’est la fraction du volume des vides par rapport du volume total .
Ф =Vvides / Vtotal exprimé %
La porosité accessible aux fluides libres (porosité effective) varie entre 1
%et 40 %. Elle est :
- Faible si Ф < 5%
-Médiocre si 5% < Ф > 10 %
-Moyenne si 10 % < Ф > 20 %
-Bonne si 20% <Ф > 30 %
-Excellente si Ф> 30 %
4 – Perméabilité
La perméabilité désignée par K, est la facilité avec laquelle une formation permet à
un fluide de viscosité donné de la traverser. Elle est exprimée en millicarcy (md).

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Elle dépend fortement de la taille des grains dans la roche, de la porosité et de la


saturation irréductible. La perméabilité est :
-Très faible si K < 1 md
- Faible si K compris entre 1md et 10md
- Médiocre si K est compris entre 10md et 50md
- Moyenne si K est compris entre 50md et 200md
- Bonne si K est compris entre 200md et 500md
-Excellente si K > 500m
4- Saturation
La saturation est le rapport les fluides qui remplis les pores et le volume des
pores. S = Volume des fluides / Volume des pores.

Dans la zone lavée, les pores sont remplis de filtrat de boue et résidus
d’hydrocarbure. On évalue, donc, les deux saturations, respectivement, Sxt et Shres par la
formule :
Sxt + Shres = 1
Dans la zone vierge, où les sont remplis d’eau et d’hydrocarbure, traduit par
les deux saturations respectives, Sw et Sh et par la formule :
Sw + Sh = 1
Dans le cas où les hydrocarbures sont composés d’huile et de gaz, ils sont
traduits par les deux saturations respectives So et Sg, par la formule :
Sh = So + Sg
Remarque : Dans le cas d’un niveau réservoir aquifère, Sw = 1 et Sxt = 1IV-

VI- DIAGRAPHIES ELECTRIQUES


VI-1 La polarisation de spontanée :
1- Principe mesure :
Il consiste en l’enregistrement en fonction de la profondeur, de la DDP entre une
électrode fixe placée en surface appelée électrode poisson, prise comme référence ; et une
électrode mobile se déplaçant dans le puis de forage (FIG.9) Ce potentiel est crée sans
source de tension. Le potentiel mesuré est du essentiellement aux échanges ioniques entre
l’eau de formation et la boue de forage. Rw ≠ Rmf

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FIG.9 : Principe de mesure de la PS (document Schlumberger)


2- Origine de la P.S
Les réflexions observées sur la courbe de la P.S sont dues au courant circulant dans
la boue du puits de forage.
Ces courants sont causés par les f.e.m ayan des origines électrocinétiques et
électrochimiques.
Potentiel électrocinétique
Un tel potentiel est créé lorsque le filtrat de boue traverse le « mud cake » par
différence de pression existant entre la colonne de boue et les différences formations
poreuses et perméables traversées par le forage.
Cependant, ce potentiel est généralement très faible et compensé par celui qui se
développe au droit des argiles dont la perméabilité est souvent suffisante pour permettre ce
déplacement de fluide.
Potentiel électrochimique
Ce potentiel se développe lorsque deux fluides de salinité différente sont en contact
direct, ou par l’intermédiaire de membrane semi-perméable comme les argiles.
On distingue dans ce cas deux types de potentiels :
Potentiel membrane Em
Il se développe en face des formations argileuses. En effet, ces dernières sont
considérées comme étant des membranes sélectives des anions. (FIG.10)
Ce potentiel est exprimé par :
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Em = -59.1 Log Rmf / Rw 0 25 ° C

FIG.10 : Potentiel membrane


Potentiel de diffusion ou de jonction Ej
Ce potentiel se produit dans la zone lavé ou se juxtaposent le filtrat de boue avec
l’eau de formation.(FIG.11)
Il est lié à la modalité des ions. C’est ainsi que les anions plus rapides se séparent
des cations. Ce potentiel est exprimé par : Ej = -11.6 Log Rmf / Rw à 25 ° C
Le potentiel résultant est alors le potentiel électrochimique donné par l’expression :
Ec = Ej +Em = -70.7 Log Rmf /Rw

FIG.11 : Potentiel de diffusion ou de jonction

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3-Interprétation
L’enregistrement de PS
La PS est présentée en échelle lineaire, de gauche du film de diagrapnie (TRACK
1). L’unité utilisée est le mv.
Ligne de base des argiles
On remarque que si la salinité de l’eau de formation est constante sur toute la
colonne hydrostatique, le potentiel en face des argiles est presque constant. Ce qui nous
permet de tracer une ligne de référence appelée ligne de base des argiles. Cette droite
permettra la lecture de la PS en face les formations poreuses et poreuse
Remarque : on peut avoir sur le même film, plusieurs lignes de base des argiles. Ce
ci est dut à la variation de salinité en fonction de la profondeur
La P.S nous permet une meilleure délimitation des zones perméables de celles
imperméables.
La P.S nous permet la détermination de la résistivité de l’eau de formation Rw à
l’aide de la formule
PSS = - kc Log Rmfe / Rwe
Avec Kc, constante dépendant de la température et donnée par la relation :
Kc = 61 + 0.133 T °F
PSS est un potentiel spontané statique et théorique, en supposant l’existence de
bouchons isolants entre les formations poreuses est perméables et celles imperméables
(FIG.12)
Alors que PS est un potentiel réel lu sur l’enregistrement. Pour cela, PS doit être
corrigée en PSS

FIG.12 : PSS et lignes de courant


dans les formations

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Calcul de Rw
1- Si l’épaisseur du réservoir est supérieure à 70ft (20m), PSS ≈PS
2- Si l’épaisseur du réservoir est inférieure à 70ft
-l’utilisation de l’abaque SP-4 pour déterminer le facteur de
correction f
PSS = PS.f
-ou bien l’utilisation du volume d’argile dans la formation Vsh
PS/PSS = 1- Vsh
3-Convertion de Rmf en Rmfe
- Si Rmf ≥ 0.13 Ω.m, Rmfe = 0.85.Rmf
- Si Rmf ≤ 0.13 Ω.m, Rmfe est déterminé par l’abaque SP.2
Signe de PS
Le signe de la PS est fonction des concentrations respectives, de la boue de forage
de forage et de l’eau de l’eau de farmation
- Si Rmf > Rw, PS < 0 en face les formations poreuses et perméables
- Si Rmf < Rw, PS > 0 en face les formations poreuses et perméables
- Si Rmf = Rw, pas d’enregistrement e PS

Avantages et Inconvénients de la P.S


Avantages de la P.S
- La P.S est réalisée gratuitement.
- La P.S peut être combinée avec plusieurs autres outils de
diagraphies.
- La P.S peut être un bon outil de corrélation.
- La P.S montre le changement de salinité par le déplacement de la
ligne de base des argiles.
- Elle permet la séparation lithologique des formations poreuses et
perméables de celles imperméables.
Inconvénients de la P.S
- La P.S ne peut être enregistrée dans le cas ou les salinités entre les
formations sont presque égales.

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Les figures ci-dessous montrent des exemples de log Ps

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VI-2 Diagraphie de résistivité


Cette diagraphie dépend de la composition des de la roche en élément solide et de la nature
des fluides contenus. La résistivité dépend de :
- la composition de la roche, c'est-à-dire la nature et le pourcentage du
« contenant », donc des éléments solides (grains, cristaux, ciments), et du « contenu », donc
des fluides (eau et hydrocarbures) ; à de rares exceptions près (graphite, sulfures et
éléments natifs), les minéraux entrant dans la constitution des roches sont pratiquement des
isolants ; le gaz et le pétrole sont eux aussi des isolants ; en revanche, dans la mesure où
elle contient des ions en solution, l'eau est conductrice ; cette conductivité augmente avec la
teneur en sels.
- le pourcentage des fluides dans la roche (porosité) et dans les pores
(saturation) ; la porosité est définie comme le rapport du volume des « vides » (pores) au
volume total de la roche ; la saturation en un fluide (par exemple, l'eau) est définie comme
le rapport du volume occupé par ce fluide au volume total des vides.
- la texture de la roche, c'est-à-dire la taille, la forme, l'arrangement, le
classement, l'orientation des grains ou des cristaux, le volume de ciment ; tous ces
paramètres conditionnent le volume des pores, leur taille, leur répartition, la taille des seuils
ou des canalicules les reliant, et la connexion des pores entre eux ;
- la distribution des minéraux conducteurs dans la roche (FIG.13)
- la structure de la roche, ainsi que l'épaisseur des bancs.
- la température ; plus celle-ci est élevée, plus la formation est conductrice, toutes
choses égales par ailleurs.
Ainsi, si une roche n'est pas isolante, c'est qu'elle est poreuse et que les pores
sont connectés : le courant passe dans l'eau qui occupe les pores. Une formation poreuse ne
contenant que de l'eau chargée en sels aura une résistivité beaucoup plus faible qu'une
formation de même porosité contenant une petite fraction d'eau de même teneur en sels (eau
irréductible) et des hydrocarbures, ce qui explique l'importance du paramètre résistivité.

FIG.13 : Distribution des minéraux dans une roche (document


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1- Principe de mesure
Le principe fondamental de mesure des diagraphies de résistivité, consiste à
envoyer un courant électrique par une source émettrice (électrode ou bobine), qui
pénètre dans la formation. Et à travers un récepteur (électrode ou bobine), on
enregistre la résistivité ou la conductivité des formations.
La distance entre émetteur-récepteur est appelé espacement. Selon
l’espacement, on distingue : les macro-diapositifs et les micro-dispositifs
• Macro-dispositif
Ils sont caractérisés par des espacements importants, permettant d’investir dans la
zone profonde. Ils nous permettent de donner des informations sur la résistivité de la zone
vierge Rt. Plusieurs outils ont été conçu dans ce but (DLL, AIT …)
• Micro-dispositif
Ils sont caractérisés par des espacements relativement réduits, permettant de donner
des informations sur la résistivité de la zone lavée Rxt. ( MSFL , 6FF40 , AIT….)

2- Diagraphies de Résistivités classiques:


Ces diagraphies sont très anciennes et elles ne sont plus utilisées actuellement.
Cependant, elles ne peuvent donner de bon résultats que si la salinité de la boue est
moyenne. Par conséquent, elles ne peuvent être utilisées dans le cas des boues non
conductrices ( à huile) ou fortement salée
Les résistivités classiques sont de deux types :
-Type Normal
-Type Latéral ou Inverse.
• Sonde normale
Dans ce dispositif, le courant I d’intensité constante est envoyé à partir de la surface
par un générateur à travers les électrodes d’émissions A et B. La chute de potentiel est
mesurée entre les électrodes de mesure M et N.
Les électrodes A et M sont situées sur la sonde alors que les électrodes B et N sont
mises à la masse et localisées (théoriquement supposées être à l’infini).
La lecture s’effectue en un point O situé à mi-distance entre A et M. La distance
AM est appelée espacement de la sonde. Si l’on considère une formation uniforme et
homogène, la chute de potentiel mesurée peut être convertie en échelle de résistivité .
Il existe, selon l’espacement de la sonde, trois type de sonde Normales :
- 16’ ‘ Normale pour un diamètre d’investigation égal à 0.40 m.
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- 38’ ‘Normale pour un diamètre d’investigation égal à 1 m.


- 64 ‘ ‘ Normale pour un diamètre d’investigation égal à 1.60 m.

• Sonde Latéral
Son dispositif a le même principe que le type Normal sauf que les électrodes de
réception sont toutes deux sur la sonde de diagraphies.
La mesure est réalisée en un point O situé à mi-distance des électrodes de
réception M et N.

3- Diagraphies de Résistivités focalisées


Ces diagraphies sont utilisées actuellement pour n’importe quel type de
boue, en utilisant la focalisation de courant d’émission ou courant d’ajustement (FIG.14).
Deux types de dispositifs focalisés, assez complexes, donnent satisfaction tant pour la
profondeur d'investigation que pour la définition verticale, sont mis en œuvre. Il s’agit :
- Latérolog : utilisés dans le cas des boues salées
- Inductolog : utilisés dans le cas des boues non conductrices
Il importe donc de connaître la résistivité de la formation au-delà de la zone
contaminée par le filtrat de boue, ce qui nécessite l'utilisation de dispositifs de mesure ayant
une profondeur d'investigation suffisante. Il est en outre indispensable d'obtenir des
mesures qui aient une bonne définition verticale ; l'instrument doit donc être capable de
donner des mesures correctes dans le cas des couches minces et de suivre fidèlement les
variations verticales rapides de résistivité
A- Résistivité latérolog
Un courant électrique est envoyé dans les formations par un système de plusieurs
électrodes : certaines focalisent le courant, l'obligeant à pénétrer latéralement par rapport au
sondage. Deux autres servent à mesurer la chute de potentiel ohmique due au passage du
courant à travers la formation. Cette chute de potentiel est proportionnelle à la résistivité de
la formation. Plusieurs sondes ont été conçues dans le but de déterminer la combinaison Rt-
Rxt (DLL, MSFL,….)
DLL (Dual Latérolog) : Cette sonde est un macro-dispositif, constituée de deux
demi cylindres, séparés par un isolant et permet l’enregistrement de deux courbes en une
seule montée : Rlld et Rlls (FIG.15a et 15b)

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MSFL ( Microspherically Focused Log) : C’est un microdispositif, Constitué de


cinq électrodes rectangulaires et le courant est focalisé sphériquement dans un espace faible

FIG.14 : Focalisation du courant électrique (document Schlumberger)

FIG.15 : Principe du DLL (document Schlumberger)


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FIG.15b : Enregistrement de la combinaison DLL-MSFL

B- Résistivité d’induction
Un courant de fréquence élevée passe dans un ensemble de solénoïdes émetteurs
coaxiaux. Les courants de Foucault induits dans la formation par le champ
électromagnétique induisent à leur tour, dans un ensemble de solénoïdes récepteurs
coaxiaux, un signal (force électromotrice) proportionnel à la conductivité (inverse de la
résistivité) des formations (6FF28, 6FF40, AIT, ….) (FIG.16)

6FF28 : C’est un microdispositif constitué de 6 bobines et un espacement de 28in


6FF40 : C’est un macrodispositif, avec un espacement de 40in
AIT (array induction tool) :C’est outil de nouvelle génération, conçu d’une grande
précision dans la résolution verticale . Il nous permet l’enregistrement de 05 courbes de
résistivité à des profondeurs d’investigation qui varient entre 10in et 90in, en fonction des
profondeurs 1ft, 2ft et 4ft.

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FIG.16 : Principe d’induction (document Schlumberger)


Plusieurs combinaisons de résistivités (macrorésistivités et microrésistivités) sont
possibles pour une meilleure estimation des résistivités Rt et Rxo. Si on considère, à titre
d'exemple, la combinaison DLL-MSFL qui obéit au système d’équations suivant :
Rlld=J(di)Rxo+(1-J(di))Rt
Rlls= J(di)Rxo+(1-J(di))Rt
Rmsfl= J(di)Rxo+(1-J(di))Rt
Avec, J(di) : facteur géométrique dépéndant de l’invasion, 0≤J(di)≤
Si l’invasion est importante, J(di) se rapproche de 1.
On remarque que le système permet la définition, en plus des résistivités Rt et Rxo,
du diamètre d’invasion di. En effet, J(di) n’est qu’une fonction de di.
Les solutions théoriques de ce système d’équations sont traduites, graphiquement,
par l’abaque Rint-9 (FIG.17).

FIG.17 :
Rint-9 (document Sclumberger, 1989)

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Remarque que l’AIT nous permet d’avoir la combinaison Rt-Rxt sans le combiner
avec d’autres sonde.s
La résistivité permet de déterminer la saturation en eau, et, par différence, celle en
hydrocarbures, dès l'instant où l'on connaît la résistivité de l'eau de la formation et la
porosité de la roche.

VI-2 Diagraphies de radioactivité naturelle


Le capteur d'une sonde aux rayons gamma est un détecteur à scintillation à l'iodure
de sodium ou à l'iodure de césium (FIG.11).
Elles englobent deux types de mesures : la radioactivité naturelle GR et la
spectrométrie des rayonnements gamma naturels NGS et HNGS. La première est
sensible à l’énergie totale de radiation des éléments radioactifs. Les plus prépondérants
sont le 40K, le232Th et le238U. La réponse de l’outil GR est, par conséquent, fonction de la
concentration et de la densité respective de ces éléments radioactifs. Elle est exprimée par
la relation :
GR=A.V.ρ/ρb
Avec GR : radioactivité globale mesurée
ρ : densité de l’élément radioactif
ρb : densité globale de la formation.
V : Pourcentage de l’élément dans la formation.
A : facteur de proportionnalité correspondant à l’activité gamma.

FIG.11 : DETECTEUR A SCINTILLATIONS

Par contre, la seconde permet l’enregistrement, en plus, de l’énergie totale, les


40 232 238
concentrations spécifiques des pics des éléments radioactifs K, Th et U, ainsi, que
l’énergie de radiation du Th+K. C’est ainsi, que cinq courbes sont mesurées. Il s’agit du
SGR(énergie totale en API), CGR(énergie de Th+K en API), U (concentration en uranium

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en ppm), Th (concentration en thorium en ppm) et en fin, K (concentration en potassium en


%).
Le HNGS utilise le même principe que le NGS. Cependant, en plus des 05
courbes, elle utilise les rayons gamma dont le niveau d’énergie est supérieur à 500Kev.
Ainsi, elle élimine la sensibilité de la baryte contenue dans la boue et donnant des valeurs
de mesures liées directement à la formation.
La radiation naturelle permet de localiser, dans les séries sédimentaires, les
formations poreuses et perméables de celles imperméables.
Cependant, la spectrométrie de rayonnements gamma naturels NGS est utilisée
dans l’étude minéralogique, particulièrement, des minéraux argileux. Elle peut être,
aussi, combinée aux diagraphies de porosités pour réaliser les mêmes applications
minéralogiques.
Ces diagraphies nous renseignent, aussi, sur le volume d’argiles. En effet, et à
titre d’exemple, si on considère le GR, le volume d’argiles Vsh (%) est exprimé par :
Vsh (%) = 100 (GRlu – GRmin ) / (GRmax – GRmin ).
GRlu, GRmin et GRmax sont, respectivement, les radioactivités des niveaux où on
désire calculer le Vsh, propre et totalement argileux

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VII- Diagraphie de porosité


1- Diagraphies de densité :
Ces diagraphies utilisent des sources radioactives pour l’émission de
60 135
rayonnement gamma. Celles-ci peuvent être Co ou Cs. Les rayons gamma émis
rentrent en collision avec les électrons des atomes des formations traversées. La perte
d’énergie à chaque interaction passe par trois stades d’énergie qui sont : la production
paire, l’effet photoélectrique et comptons. Ce sont ces deux derniers qui intéressent les
diagraphies de densité (FIG.18). En effet dans le domaine des faibles énergies,
caractérisé par l’effet photoélectrique, les diagraphies de densité enregistrent le
coefficient d’absorption photoélectrique Pe (barns/e-). Il est exprimé, dans le cas d’un
élément simple, par la relation :
Pe= (Z/10)3.6
Avec Z : numéro atomique
Pour une substance moléculaire la relation devient :
Pe = ΣAi Zi Pi / ΣAi Zi
i i

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Ai, Zi et Pi sont, respectivement, la masse atomique, le numéro atomique et le


facteur photoélectrique des éléments simples constituants la molécule.
Cependant, Dans le domaine des effets comptons, les diagraphies de densité
mesurent la densité globale de la formation ρb (g/cc). Dans le cas d’élément chimique
simple, la densité globale est liée à la densité électron de l’élément ρe, par la relation :
ρe =2ρb (Z/A)
Où A est la masse atomique.
Toutefois, pour la substance moléculaire, la relation est la suivante :
ρe =ρb 2ΣZi/ M
i
Où M est la masse moléculaire.
Ils existent plusieurs sondes de mesure. Parmi lesquelles nous allons citer le FDC
(Fomation Density Compensated) qui permet, uniquement, la mesure de ρb et le LDT (
Litho Density Tool) qui enregistre, en plus de ρb, le coefficient Pe.

FIG.18 Principe de mesure de la diagraphie densité

Les principales applications des diagraphies de densité sont le calcul de la porosité,


la détermination de la lithologie et l’identification minéralogique par combinaison avec
d’autres diagraphies, particulièrement, de porosité et de radioactivité naturelle (LDT-
NGS), (FDC-CNL)…
La densité exprimée en terme de porosité ΦD par la relation :

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ΦD = (ρb -ρma)/(ρf-ρma)
Avec ρma : densité de la matrice.
ρf : densité de la boue.
En présence des argiles, la porosité corrigée s’exprime par :
ΦDc = ΦD- ΦDsh.Vsh
Avec ΦD : porosité évaluée à partir d’un enregistrement de porosité densité.
Vsh : volume d’argiles.
ΦDsh : porosité densité des argiles
ΦDsh = (ρsh -ρma)/(ρf-ρma) où ρsh est la densité des argiles.

2- Diagraphies neutrons :
Des neutrons à grandes vitesses et hautes énergies, sont émis par une source
radioactive, généralement, Am-Be, pour bombarder les formations traversées par le
sondage. A chaque collision, ces neutrons perdent de leurs énergies pour atteindre, dans
un premier temps, le stade épithermique (0.4 –10 ev) et, dans un second temps, celui des
neutrons thermiques (environ 0.025 ev) (FIG.19).
Dans chacun de ces niveaux d’énergie, une sonde a été élaborée. En effet, la plus
utilisée du stade thermique, est celle CNL (Compensated Neutron Log) qui permet la
mesure de la porosité neutron ΦN (%) pour une calibration dans les calcaires remplis
d’eau.

FIG.19 : Principe de mesure de la diagraphie neutron

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Dans le cas des formations argileuses, la porosité ΦNC est liée au volume d’argiles
Vsh par la relation :
ΦNC = ΦN – Vsh. ΦNsh
ΦNsh est la porosité neutron des argiles.
Ainsi, les principales applications des diagraphies neutrons sont la détermination de
la porosité des formations et l’identification, par combinaison avec d’autres diagraphies,
de la lithologie du réservoir et de la nature des fluides contenus dans les pores. Par
ailleurs, le type de distribution des argiles ainsi que leur volume peuvent être mis en
évidence à travers ces combinaisons.

3- Diagraphies soniques :
Elles mesurent les temps de propagation, le long des parois du puits, d’une onde
acoustique P pour parcourir la distance émetteurs-récepteurs.
Le temps de parcours ∆t (µs/ft) dépend de la nature lithologique, de la porosité et du type de
fluides contenus dans les pores.
On utilise le principe de l’écho : on fait propager dans le milieu une déformation et on
attend son retour , on mesure alors le temps qui s’écoule entre ces deux moments. Les
déformations sont soit de forme (cisaillement) ou de volume (compression, extension)
L’impulsion revient sous forme d’un signal nommé trace sismique

A – amplitude du signal
T – Période
T – temps de propagation

Mesure du temps de trajet des ondes longitudinales

On enregistre le temps mis par la composante longitudinale d'une onde sonore - dont la
fréquence est de l'ordre de 20 à 40 kilohertz - pour parcourir la distance entre un émetteur et

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un récepteur situé, en général, à une distance de 60 centimètres. Le temps étant mesuré à la


première arche de l'onde sonore, cette arche appartient à l'onde longitudinale (ou de
compression) qui est la plus rapide. Un système complexe à deux émetteurs et quatre
récepteurs permet d'éliminer l'effet perturbateur de la colonne de boue.

Enregistrement du train d'onde complet

Dans les dispositifs modernes, on procède à l'enregistrement numérique du train d'onde


complet reçu par une série de récepteurs. L'instrument de mesure comprend toujours deux
émetteurs d'ondes sonores. Ce dispositif permet de déterminer le temps de trajet des ondes
de compression, de cisaillement, et de Stoneley.

Ces temps de trajet dépendent : de la nature de la roche, par l'intermédiaire de sa masse


volumique et des paramètres d'élasticité de ses constituants ; de la nature des fluides
présents dans la roche ; de la texture (taille et forme des grains et des pores, nature des
contacts entre grains ou cristaux, répartition et connexion des pores) ; de la structure
(homogénéité ou hétérogénéité, présence de laminations, de fractures, pendage des couches
et des fractures) ; de la pression et de la température.

Une étude des propriétés mécaniques des roches peut donc être entreprise à l'aide de ces
différentes données. La mesure des temps de trajet des ondes de compression et de
cisaillement, combinée à celle de la masse volumique, conduit notamment à la
détermination des modules d'élasticité de la roche.

Diagraphie sonique d’amplitude


Un puits foré , nécessite d’ être tubé et cimenté avant sa mise en production .On a alors
besoin de juger de la qualité de cimentation , de l’ étanchéité ainsi réalisée ainsi que de l’
état du tubage et du ( ou des ) tubing en place. Dans ce but une panoplie de méthodes se
basant sur l étude de la propagation des ondes , permet d’ aller jusqu’à l’ obtention d’
images de la paroi du trou de sondage , de la colonne de ciment , de la face interne du
tubage , ou du tubing ou des deux , de détecter les endroits corrodés , percés ou autres …

Le principe de CBL (cement bond log) est basé sur la mesure des amplitudes des ondes
réfractées . l’amplitude est assez forte si une anomalie affecte le ciment , l’echo enregistré
sera faible si l’onde transite bien jusqu’ à la paroie de sondage .figure ci – dessous

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VII- Diagraphies auxiliaires


1- Diagraphie de thermométrie
La température des formations est mesurée à l'aide d'un thermocouple dont l'élément
sensible est un filament métallique dont la résistance varie avec la température. Le gradient
géothermique dépendant de la lithologie, ses variations peuvent caractériser des
changements lithologiques, en particulier la présence de couches d'évaporites ou de
charbon, d'intrusions volcaniques, ou de roches poreuses contenant du gaz.

2- Diagraphie de diamétrage
Le diamètre d'un trou de forage est en principe légèrement supérieur à celui du trépan. En
fait, il varie avec la cohésion des roches traversées, leur porosité, leur texture, leur structure
et la diagenèse qu'elles ont subie. Au droit des roches poreuses et perméables, on observe
un rétrécissement léger du diamètre dû au dépôt d'une couche constituée par les éléments
solides de la boue, qui ne peuvent pas pénétrer dans les pores des roches (le terme
américain est mud-cake, ce qui se traduit littéralement par « gâteau de boue »). Les graviers
et sables non consolidés peuvent s'ébouler, les argiles et les roches fracturées s'effriter,
occasionnant de fortes augmentations de diamètre du trou et souvent son ovalisation. En
revanche, des argiles gonflantes ou sous – compactées réduisent le diamètre du trou et
peuvent même bloquer le trépan ou la sonde diagraphique.

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Exemple d’un log-composite d’un puits du champ de Hassi-R’mel du Sahara algérien

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3- Diagraphie de pendagemétrie
Toutes les diagraphies permettent d'établir des corrélations entre plusieurs sondages
voisins, par conséquent de connaître le pendage des couches profondes, déterminé par
l'angle de la ligne de plus grande pente des couches, supposées planes, avec l'horizontale, et
par l'orientation de cette ligne par rapport au nord. Toutefois, les résultats ainsi obtenus ne
sont pas toujours corrects (par exemple, s'il existe une faille ou un pli entre les sondages
considérés) ; de plus, c'est souvent au moment où un premier forage est effectué, en général
sur la base des renseignements donnés par la géophysique de surface, que la connaissance
des pendages est le plus utile. Cette détermination est faite au moyen d'une sonde de
pendagemétrie (FIG.20)

FIG.16 :Pendagemètrie
Cet instrument enregistre 4, 6 ou 8 courbes de résistivité ou de conductivité au moyen de
dispositifs - semblables à un microlatérolog pour la mesure de résistivité, et à un micro –
inductolog pour la mesure de conductivité - montés sur des patins appuyés contre la paroi
du sondage à l'aide d'un système hydraulique. Ces patins sont fixés à l'extrémité de quatre
ou six bras indépendants formant entre eux un angle de 900 ou 600, respectivement. Ces
mesures ont une très grande résolution verticale grâce, d'une part, à la très petite taille des
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électrodes (1 cm de diamètre), d'autre part, au très petit pas d'échantillonnage des mesures
de résistivité (tous les 2,5 ou 5 mm de déplacement vertical de l'outil). La résolution est un
peu moins bonne avec le dispositif à induction (3 cm environ). Ces deux caractéristiques
permettent la reconnaissance d'événements sédimentaires très fins (de l'ordre du
centimètre), dès l'instant où ils se traduisent par un contraste de résistivité. On atteint ainsi
une connaissance de l'organisation interne des roches, tant du point de vue textural que
structural.
Si ces événements peuvent être corrélés, on peut déterminer leurs décalages en
profondeur d'une courbe à l'autre et en calculer le pendage. Cependant, le calcul exige en
outre la connaissance de tous les paramètres définissant la position de la sonde de mesure :
profondeur, inclinaison par rapport à la verticale et orientation par rapport au nord de l'axe
de la sonde, orientation de l'un des dispositifs de mesure par rapport au nord, diamètre du
sondage et accélération de la sonde (fig. 5) (fig. 5 a) (fig. 5 b). Tous ces renseignements
sont enregistrés simultanément et interprétés pour donner la mesure du pendage à chaque
limite de couche.
VIII-Diagraphies d'imagerie de la paroi du trou
1- Imagerie par scanner électrique
Grâce à un astucieux dispositif constitué de très petites électrodes (5 mm de diamètre
environ) noyées dans un patin, on obtient une « image électrique » de la paroi du trou par
conversion en intensité de gris des mesures faites par chaque électrode.

2- Imagerie par balayage ultrasonique


Un appareil émetteur-récepteur rotatif envoie 750 impulsions par seconde (250 par tour).
Chaque impulsion dure 10 microsecondes et a une fréquence de 450 kilohertz. L'énergie
acoustique est réfléchie par la paroi du trou et revient vers le récepteur, où elle est captée.
On mesure l'amplitude et le temps du trajet aller et retour de cette impulsion. L'exploitation
de ces deux données permet d'obtenir une « image acoustique » de la paroi du trou qui
reflète ses irrégularités, elles-mêmes liées à la lithologie et à l'existence de fractures ou de
vacuoles.
3- Sismique de trou
On ancre contre la paroi une série de géophones triaxiaux qui captent les ébranlements
(trains d'ondes) émis par une source placée en surface (canon à air, chute de masses ou
vibrateur). Plusieurs types d'ondes parviennent aux géophones : les ondes directes et

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différentes ondes réfléchies. Ce profil sismique de trou, comparable aux enregistrements de


surface, offre l'avantage d'une plus haute résolution et permet de capter les ondes directes - à
la différence de la sismique de surface - et de les séparer des ondes réfléchies et des ondes
multiples. L'analyse de ces trains d'ondes permet une étude très détaillée du sous-sol, et les
horizons réflecteurs peuvent être localisés avec précision (FIG.21)

FIG.21 : principe de la sismique du trou

Conclusion

Dans ce cours, des principes des principales diagraphies ont été illustrées permettant d’évaluer
un puits, essentiellement, l’évaluation pétrophysique des formations réservoir. Pour plus
d’informations, les références bibliographiques citées ci-dessous permettront de donner plus de
détails. Une seconde partie sera dédiée à l’interprétation des diagraphies

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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