Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Module : "CATALYSE"
CATALYSE HOMOGÈNE
Filières : - Master Recherche Chimie
- Master GMPAI
Semestre : S1
Prof. R. AMROUSSE
Année universitaire : 2023-2024
PLAN DE COURS
CHAPITRE I
CHAPITRE II
Pr. R. Amrousse 2
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
I. Composés Organométalliques
Définition : Les complexes des métaux de transition sont des molécules constituées d’un ou
de plusieurs centre(s) métallique(s) (M = Pt, Ir, Rh…etc.) lié(s) à un certain nombre de
"ligands". Ceux-ci peuvent être des atomes (H, O, Cl…etc.), des fragments moléculaires
(CR3, NR2, SH…etc.) ou des molécules par ailleurs stables en dehors de toute interaction
avec un métal (NR3, PR3, R2C=CR2, benzène).
Pr. R. Amrousse 3
Formation : La formation de ce type de composés peut se faire par des interactions ioniques
ou covalentes, localisées ou délocalisées entre un ou plusieurs atomes de carbone d’un
groupement organique ou d’une molécule et un atome d’un métal.
Exemples :
Pr. R. Amrousse 4
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
L M L
Pr. R. Amrousse 5
Applications :
Pr. R. Amrousse 6
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Catalyseurs homogènes :
Pr. R. Amrousse 7
II. Paramètres
Les complexes organométalliques, dérivés de métaux de transition d’une même colonne présentent entre
eux des analogies portant sur le nombre de valence, le degré d’oxydation et le nombre de coordination du
métal.
1. Nombre d’électrons
Le nombre d’électrons (NE) représente le nombre d’électrons de la couche de valence : ceux de la couche
de valence du métal et ceux apportés par les ligands ou les coordinats.
2. Nombre de valence
Le nombre de valence (NV) du métal correspond au nombre d’électrons du métal appariés avec un
électron d’un ligand pour former une liaison.
3. Nombre d’oxydation
Le nombre d’oxydation (NO) du métal correspond au nombre de charges ; positives ou négatives ; qui
resteraient sur le centre métallique si celui-ci était dépouillé de ses ligands avec les électrons de liaisons.
4. Nombre de coordination
Le nombre de coordination (NC) représente le nombre de liaisons σ entre le métal et les ligands.
Pr. R. Amrousse 8
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Pr. R. Amrousse 9
Pr. R. Amrousse 10
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
2.1. Ligand L
Le cas le plus simple est celui des molécules qui se coordonnent au métal par l’intermédiaire
d’une paire libre portée par l’un de leurs atomes.
Ces molécules sont des ligands L, la liaison métal-ligand étant assurée par les deux électrons
apportés par le ligand.
On peut citer par exemple : les amines NR3 et les phosphines PR3 qui portent une paire libre
sur l’atome d’azote (N) ou de phosphore (P), la molécule d’eau (H2O) ou tout éther (OR2) qui
peut se coordonner au métal grâce à l’une des deux paires libres de l’atome d’oxygène (O). Le
monoxyde de carbone (CO) est aussi un ligand de type L par l’intermédiaire de la paire libre
portée par l’atome de carbone (|C=O).
Exemples :
Pr. R. Amrousse 11
Il existe d’autres cas dans lesquels les deux électrons apportés caractérisent une liaison entre
deux atomes du ligand L, et non plus une paire libre. Ce peut être une liaison π, comme dans
la molécule d’éthylène (H2C=CH2), ou, plus curieusement, une liaison σ, comme pour la
molécule de dihydrogène (H-H).
Pr. R. Amrousse 12
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Il faut noter que les ligands de type L donc : (i) apportent deux électrons au métal, (ii) ne
modifient pas son nombre de valence, (iii) leur dissociation du complexe avec les électrons
de la liaison conduit à des molécules neutres et (iv) ils sont des ligands neutres à nombre
pair d’électrons.
Dans ces exemples, deux atomes du ligand sont liés de façon équivalente au centre
métallique. On dit que l’hapticité du ligand est égale à 2. Ce type de liaison est noté par la
lettre grecque η2, la nomenclature utilisée étant respectivement η2-C2H4 et η2-H2.
Pr. R. Amrousse 13
2.2. Ligand X
Ces ligands n’apportent qu’un seul électron dans la sphère de coordination du métal. A l’état
neutre, les ligands X sont des radicaux et la liaison métal-ligand est assurée par l’électron
célibataire du ligand et par un électron du métal. L’hydrogène (H) est un ligand X, de
même que les halogènes (F, Cl, Br, I), les radicaux alkyles (CR3), amido (NR2), alkoxyle
(OR), cyano (CN)…etc.
Exemples :
Pr. R. Amrousse 14
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Il faut noter que dans certains des exemples mentionnés, le centre radicalaire possède
également une ou plusieurs paires libres, si bien qu’on aurait pu considérer qu’il s’agissait
d’un ligand de type L. L’utilisation d’une paire libre pour former la liaison métal-ligand
conduirait toutefois à la formation d’un complexe possédant un électron célibataire sur le
ligand (.L:---M). Cette structure électronique est moins stable que celle dans laquelle
l’électron célibataire et un électron du métal sont utilisés pour former la liaison métal-ligand.
Dans ce cas en effet, tous les électrons sont appariés sur le ligand, soit en paire de liaison,
soit en paire libre (:X--:--M).
Pr. R. Amrousse 15
Pour conclure, les ligands de type X : (i) apportent un électron au métal, (ii) modifient le
nombre de valence du métal d’une unité, (iii) leur dissociation du complexe avec les
électrons de liaison conduit à des fragments anioniques, (iv) sont des ligands à nombre
impair d’électrons, (v) des ligands « impairs » peuvent être des ligands de type mixte X et
L (XL, XL2,…etc).
S’ils établissent deux liaisons M-X avec le métal, ils sont des ligands X2, ils sont à nombre
pair d’électrons mais leur dissociation du complexe avec les électrons de liaison donne un
fragment X2.
Pr. R. Amrousse 16
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Les ligands peuvent s’écrire sous la forme LlXx lorsqu’ils mettent en jeu, pour leur
coordination avec le métal, ‘l’ paires d’électrons et ‘x’ électrons célibataires. À l’état
fondamental, l’atome d’oxygène (O) possède deux électrons non appariés. Il s’agit donc
d’un ligand de type X2, qui pourra se lier à un métal de transition pour former un complexe
"oxo". Il en est de même pour les ligands sulfido (S) et imido (N-R). L’azote atomique, avec
trois électrons célibataires, est quant à lui un ligand X3 conduisant à la formation de
complexes "nitrido". Dans chaque cas, on retient donc tous les électrons célibataires portés
par l’atome lié au métal.
Exemple :
M M M
M
M–X MXL
π - allyle
σ - allyle η3 - allyle
η1 - allyle
Pr. R. Amrousse 17
2.4. Ligands Z
Les ligands Z sont RARES. Ils acceptent deux électrons du centre métallique. Ils n’en
donnent aucun. Le "ligand" est un acide de Lewis qui accepte des électrons contrairement
aux bases de Lewis (L et X) qui donnent des électrons.
Le métal dans ce cas (i) leur apporte deux électrons appariés, (ii) ils modifient le nombre
de valence du métal de deux unités, (iii) ce sont des acides de Lewis (M est la base de
Lewis).
Exemples :
Pr. R. Amrousse 18
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Dans les complexes bimétalliques, certains ligands peuvent être "en pont", c’est-à-dire liés
simultanément aux deux centres métalliques. On utilise alors la nomenclature µ pour les
désigner. Si l’on considère un atome de chlore en pont M2(µ-Cl), il se comporte comme un
ligand X vis-à-vis du premier centre métallique grâce à son électron célibataire et comme
un ligand L vis-à-vis du second centre grâce à l’une de ses paires libres (les rôles des deux
centres métalliques pouvant bien sûr être inversés).
Au total, le chlore est un ligand LX qui apporte trois électrons à l’ensemble des deux
centres métalliques.
Un oxygène en pont M2(µ-O) est quant à lui un ligand X vis-à-vis de chacun des deux
centres métalliques puisqu’il a deux électrons célibataires, et donc un ligand X2 pour
l’ensemble du système.
Pr. R. Amrousse 19
3. Formalisme M. L. H. Green
Le formalisme M. L. H. Green est basé sur le nombre d’électrons et le nombre de valence
et considère tous les ligands se distinguent en trois types différents. Ce formalisme a pour but
d’analyser les réactions fondamentales qui se produisent dans la sphère de coordination du
métal : étapes nécessaires dans les différents mécanismes réactionnels en organométallique.
Pr. R. Amrousse 20
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Tous les complexes neutres sont formellement des complexes MLlXxZz ou l, x et z sont
respectivement les nombres de ligands L, X et Z.
Exemples :
PR3
I CO
H
Fe Br Mo BX3
I Ru H
OC PR
3
Br
4s23d6
5s14d7 5s14d5
ML4X2 MX4L3 MZX4L4
Pr. R. Amrousse 21
Pour un complexe [MLlXxZz]+, on fait porter la charge par un ligand à deux (2) électrons L.
On remarque que l’ensemble de ligands "LZ" est analogue aux ligands "X2".
Pr. R. Amrousse 22
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
En résumé,
L+ ≅ X Z- ≅ X
X+ ≅ Z X- ≅ L
LZ ≅ X2
Exemples :
+ -
Mo
Fe R
OC CO CO
OC
CO
-
+ MXL5
MXL5
ML6
MX2L4
N.E. : 18
N.E. : 18
Pr. R. Amrousse 23
Pr. R. Amrousse 24
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Pr. R. Amrousse 25
1ère Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn
3d14s2 3d24s2 3d34s2 3d44s2 3d54s2 3d64s2 3d74s2 3d84s2 3d104s1 3d104s2
série
2ème Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd
série 4d15s2 4d25s2 4d35s2 4d45s2 4d55s2 4d65s2 4d75s2 4d85s2 4d105s1 4d105s2
3ème Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg
série 5d16s2 5d26s2 5d36s2 5d46s2 5d56s2 5d66s2 5d76s2 5d86s2 5d106s1 5d106s2
m 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Pr. R. Amrousse 26
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
La configuration électronique de valence de ces éléments est du type nda(n + 1)sb, n étant
respectivement égal à 3, 4 et 5 pour les première, deuxième et troisième séries de transition.
Par conséquent, le nombre d’électrons apporté par le métal m = a + b. Il faut citer que le zinc
(configuration électronique de valence 3d104s2), le cadmium (Cd, 4d105s2) et le mercure
(Hg, 5d106s2) ne sont pas considérés comme des éléments de transition car leurs sous-couches
sont complètes. Compte tenu de la charge globale q du complexe, le nombre total
d’électrons : NE = m + 2l + x – q
Pr. R. Amrousse 27
Exemples :
Pr. R. Amrousse 28
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Exemples :
Pr. R. Amrousse 29
Le nombre d’oxydation (no) du métal dans le complexe est donc égal à la somme algébrique
du nombre de ligands X et de la charge du complexe :
no = x + q
Une notation couramment utilisée pour caractériser l’état d’oxydation d’un métal dans un
complexe consiste à faire suivre le symbole chimique du métal par le nombre d’oxydation
écrit en chiffres romains (Mn(I), Fe(II), Cr(III), etc.).
Pr. R. Amrousse 30
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Exemples :
Pr. R. Amrousse 31
Pr. R. Amrousse 32
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Notons donc que le nombre d’oxydation ne doit pas être identifié à la charge réelle du métal
dans le complexe puisqu’il est calculé en faisant une répartition formelle des électrons entre
le métal et les ligands.
Il faut noter enfin que le nombre d’oxydation ne rend pas compte non plus de la densité
électronique sur le métal. Ce formalisme permet d’attribuer au Fe un nombre d’oxydation
(+II) dans le complexe Fe(NH3)62+ et (O) dans le complexe Fe(CO)5 alors que la densité
électronique sur le Fe est plus forte dans le premier composé que dans le second.
Pr. R. Amrousse 33
C’est le nombre d’électrons du métal qui sont partagés avec les ligands : le nombre
d’électrons appariés aux électrons de ligands X ou donnés aux ligands Z.
NV = x + 2z
NC = l + x + z
Le métal, qui apporte ‘m’ électrons de valence, à un nombre d’oxydation égal à ‘no’ après
formation du complexe. Le nombre formel d’électrons restant sur le métal, ‘n’ est donc donné
par la relation :
n = m – NV = m – (x + 2z)
Il s’agit de ‘n’ électrons qui ne sont pas impliqués dans la formation des liaisons métal-ligand,
donc d’électrons "non liants". La configuration électronique du métal dans le complexe est
alors notée dn.
• Fe(CO)5 ML5
m = 8 ; x = 0 et z = 0 d8
• RuCl2(PR3)(C6H6) MX2L4
n=8–2=6 d6
Pr. R. Amrousse 35
Exemples :
Remarque :
Dans ce cas, on parle des complexes dn.
Pr. R. Amrousse 36
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Pr. R. Amrousse 37
Dans le modèle covalent, les ligands neutres L (ou Ln) apportaient une (ou n) paire(s)
d’électrons au métal : par exemple, une pour les amines (NR3), les phosphines (PR3),
le groupe carbonyle (CO), les composés éthyléniques (R2C=CR2) et trois pour le
benzène (C6H6) coordonné selon le mode η6. Ces ligands se comportant déjà comme des
bases de Lewis dans le modèle covalent, on les considère toujours sous leur forme
neutre L (ou Ln) dans le modèle ionique.
Pr. R. Amrousse 38
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Par contre, un ligand X du modèle covalent est une espèce radicalaire qui n’apporte
qu’un seul électron au métal.
Pour le « transformer » en base de Lewis, il faut lui ajouter un électron et donc le considérer
sous sa forme anionique X . −
Pr. R. Amrousse 39
suivant résume les nombres d’électrons attribués aux principaux ligands considérés
jusqu’à présent dans les modèles (i) covalent et (ii) ionique.
Pr. R. Amrousse 40
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
H, Cl, OR, NR2, CR3, CN (ligand X) 1e H−, Cl−, OR−, NR2−, CR3−, CN− 2e
CO, NR3, PR3, H2, R2C=CR2 (ligands L) 2e CO, NR3, PR3, H2, R2C=CR2 2e
Pr. R. Amrousse 42
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Si le complexe porte une charge globale q, la charge du centre métallique dans le modèle
ionique devient égale à (x + q).
Cette « redistribution » des électrons à l’intérieur du complexe peut se justifier par la plus
forte électronégativité des ligands comparée à celle des métaux : un ligand X « attire » à
lui les deux électrons de la liaison métal-ligand et devient X−. Notons enfin que le nom
donné à certains complexes est directement lié au modèle ionique. Ainsi, les complexes
avec plusieurs ligands H ([ReH9]2− par exemple) sont appelés des « polyhydrures ».
Pr. R. Amrousse 43
Dans le modèle covalent, le nombre d’oxydation du métal, no, est égal à la charge portée
par le métal après avoir effectué une dissociation fictive du complexe au cours de laquelle
tous les ligands emportent les deux électrons de la liaison. Pour un complexe de formule
générale [MLlXx]q, on obtient donc no = x + q. Dans l’écriture de ce même complexe sous
forme ionique, la charge portée par le métal est précisément égale à x + q si bien que les
modèles ionique et covalent conduisent au même nombre d’oxydation no pour le métal.
Par voie de conséquence, la même configuration électronique dn est obtenue par les deux
modèles puisque n est égal au nombre d’électrons de valence du métal (m) diminué de son
nombre d’oxydation no.
Pr. R. Amrousse 44
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Pr. R. Amrousse 45
L’équivalence des deux modèles pour calculer le nombre total d’électrons (NE) d’un
complexe est illustrée en reprenant les quatre exemples précédents.
Pr. R. Amrousse 46
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
La déstabilisation du niveau antiliant (∆E−) est supérieure à la stabilisation du niveau liant (∆E+)
Pr. R. Amrousse 47
2 e-s 4 e-s
Les deux électrons occupent les orbitales liante et antiliante sont doublement
après interaction l’OM liante, occupées. Étant donné que ∆E− > ∆E+,
ce qui entraîne une l’interaction à quatre électrons est
stabilisation de l’énergie déstabilisante et on peut montrer que la
électronique égale à 2∆E+ déstabilisation est proportionnelle au carré du
recouvrement, S2
Pr. R. Amrousse 48
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Remarques :
Cette formule est approchée et ne peut être appliquée lorsque les niveaux d’énergie des
deux orbitales sont trop proches. On remarque en effet que l’expression tend vers l’infini
quand ∆ε tend vers zéro (orbitales de même énergie). Pour des orbitales d’énergies peu
différentes, il est plus légitime d’utiliser le résultat du paragraphe précédent
(proportionnalité à S).
L’orbitale liante (φ+) est principalement développée sur le centre (ou le fragment) qui porte
l’orbitale la plus basse (ici χ1), alors que la polarisation inverse est observée dans l’orbitale
antiliante (φ−), avec un coefficient plus important pour χ2 (figure 2). D’un point de vue
chimique, cela signifie que l’OM liante est surtout développée sur le centre (ou le fragment) le
plus électronégatif, l’OM antiliante sur le centre (ou le fragment) le moins électronégatif.
Pr. R. Amrousse 50
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
SA SB
Dans le cas général de l’interaction de deux fragments portant chacun plusieurs orbitales,
cette remarque permet de simplifier considérablement les diagrammes d’interaction :
on ne fait interagir que les orbitales de même symétrie.
Pr. R. Amrousse 52
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Recouvrement latéral
Recouvrement axial
Construction des OM σCC et πCC de l’éthylène à partir des orbitales nσ et np sur chaque
fragment CH2
Pr. R. Amrousse 53
∆E+
Plus l’interaction est forte, plus le niveau des OM antiliantes est élevé et l’écart d’énergie
∆E− important.
Pour une interaction métal-ligand forte, ∆E− est grand et l’on parle de complexes à champ
fort , et, dans le cas contraire (∆E− petit), de complexes à champ faible.
Pr. R. Amrousse 55
la stabilité d’un complexe MLl est en général maximale lorsque les OM liantes, au nombre
de l, et non liantes, au nombre de (9 − l), sont doublement occupées, les l OM antiliantes
restant vacantes.
Les OM liantes caractérisent alors les liaisons M-Lig et les OM non liantes des paires
libres sur le métal. Dans cette hypothèse, on obtient un nombre total d’électrons :
NE = (2 x l) + 2 x (9 – l) = 18
Pr. R. Amrousse 56
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
Si la règle des dix-huit électrons est souvent vérifiée, elle souffre toutefois de nombreuses
exceptions. Il existe des complexes qui ont moins de dix-huit électrons. Par exemple, les
complexes [M(Lig)4] adoptant une géométrie « plan carré » (quatre ligands aux sommets d’un
carré dont le centre est occupé par le métal) ont une configuration électronique d8
(ex. : [Ir(CO)(Cl)(PPh3)2]) et sont donc des complexes à seize électrons. Étant donné que les
OM liantes qui caractérisent les liaisons sont doublement occupées, ce décompte montre
qu’une des orbitales non liantes est vacante et une étude plus détaillée de la structure
électronique est nécessaire pour comprendre ce résultat. Ces complexes à seize électrons sont
stables mais souvent réactifs vis-à-vis d’autres molécules car ils tendent à former des
complexes à dix-huit électrons, par exemple en fixant d’autres ligands.
Pr. R. Amrousse 57
Il existe aussi des complexes à plus de dix-huit électrons, comme [Ni(H2O)6]2+ qui possède
vingt électrons. Des OM antiliantes doivent alors être occupées, ce qui ne peut se produire
que si elles sont suffisamment basses en énergie, à savoir le cas dans les complexes à champ
faible. Les complexes organométalliques quant à eux, caractérisés par la présence d’une ou
de plusieurs liaisons métal-carbone, sont des complexes à champ fort. Il est donc rare qu’ils
possèdent plus de dix-huit électrons.
Pr. R. Amrousse 58
I. CARACTERISTIQUES DES COMPLEXES DE METAUX DE TRANSITION
NE = (2 x n) + 2 x (4 – n) = 8
Pr. R. Amrousse 59