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Eric Bories
Philopsis : Revue numérique
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1
Hegel, Principes de la philosophie du droit, traduction Jean-François Kervégan,
Paris, Quadrige/PUF, 2003 (noté PPD), § 4, page 120.
2
L’origine de l’expression qui consiste à reconnaître en l’habitude une « seconde
nature » se trouve chez Aristote in De memoria, 2, 452a 27-28, publiés dans Petits
traités d’histoire naturelle (Parva naturalia), traduction R. Mugnier, Paris, Vrin,
1951.
3
Voir Aristote, Éthique à Nicomaque, II, 1, 1103a 24-26 : « Par conséquent, ce n’est
ni naturellement, ni contre-nature, que nous sont données les vertus. Au contraire, la
nature nous a faits pour les recevoir, mais c’est en atteignant notre fin que nous les
acquérons, par le moyen de l’habitude »., traduction Richard Bodéüs, Paris, GF
Flammarion, 2004, page 100.
4
Feuerbach, « Contribution à la critique de la philosophie de Hegel » in Manifestes
philosophiques (1839-1845), traduction Althusser, Paris, PUF, 1975, page 34).
5
Charles Taylor, « L’atomisme » in La liberté des modernes, traduction Philippe de
Lara, Paris, PUF, 1997, note 1, page 248.
6
Ibidem.
7
Hegel regrette ainsi que la représentation ordinaire du droit contienne « le point de
vue principalement répandu depuis Rousseau, selon lequel ce qui doit être l’assise
substantielle et le terme premier, c’est la volonté non pas comme volonté étant en
soi et pour soi, comme volonté rationnelle, c’est l’esprit non pas comme esprit vrai,
mais comme individu particulier, comme volonté de l’individu singulier dans
l’arbitre qu’il a en propre ». (PPD, §29, Remarque, p. 138).
« Même la nature (...) n’est rien pour lui. Il est évident que le penseur
abstrait, qui s’est résolu à la contemplation, la contemple abstraitement. (…) La
nature entière ne fait donc que répéter, pour (Hegel), sous une forme sensible
extérieure, les abstractions de la Logique ».10
S’il semble donc établi que la culture ne saurait être le corrélat d’une
liberté naturelle ni l’expression du pouvoir ou du savoir absolu de la pensée,
il faut nous demander comment dépasser l’opposition d’un monde naturel et
d’un monde de l’esprit. La question mérite d’autant plus d’être posée
lorsqu’on considère avec attention ces œuvres que nous appelons culturelles.
S’il est entendu en effet qu’elles ne se résument pas à être de purs
avatars spirituels, étant donné que l’école n’enseigne pas plus que la langue
ne parle, il paraît tout aussi évident qu’elles ne sont pas non plus le fruit
d’une réification de l’esprit. La culture ne se constitue pas ainsi de la
collection des écoles, des églises, des associations professionnelles, des
langues et des échanges, comme autant de choses. C’est d’ailleurs la raison
pour laquelle celle-ci ne s’offre pas à nous dans l’immédiateté de la
perception ordinaire, mais se donne à penser. La pensée se manifeste ici
comme le besoin selon lequel les hommes, en accordant le sensible et le
sens, déterminent la vie même du sens ; vie sans laquelle, comme nous le
rappelle Castoriadis, il ne pourrait y avoir de monde :
8
Voir « Hegel et le problème de la métaphysique » in Les débuts de la philosophie
bourgeoise de l’histoire, Payot, 1980.
9
Hegel refuse notamment que toute réalité soit réduite à l’identité achevée du réel et
du rationnel que signifie l’effectivité : « Même pour une sensibilité ordinaire, écrit-il,
une existence contingente ne mérite pas d’être appelée avec emphase effectivité. Le
contingent est une existence qui n’a pas plus de valeur qu’un possible, qui peut tout
aussi bien ne pas être qu’être ». (Encyclopédie des sciences philosophiques I, La
science de la logique, trad. B. Bourgeois, Vrin, 1970, § 6).
10
Marx, Manuscrit de 1844, traduction Bottigelli, Éditions sociales, 1972, pages
147-148.
11
Cornelius Castoriadis, « L’institution social-historique : l’individu et la chose » in
L’institution imaginaire de la société, Paris, Seuil, 1975, page 488.
12
Hegel, Encyclopédie des sciences philosophiques, III, Philosophie de l’esprit,
§43, page 157.
13
Cité en note 1, page 1.
14
Vincent Descombes, « L’esprit objectif » in Les institutions du sens, Paris,
éditions de Minuit, 1996, page 283.
15
Hegel, Esthétique, PUF, 15ème édition, 1995, page 21.
16
Hegel, Phénoménologie de l’Esprit, traduction Jean-Pierre Lefebvre, Paris,
Aubier, 1991, page 224.
17
Hegel, Encyclopédie des sciences philosophiques III, § 462, Addition, page 560.
18
Hegel, PPD, § 263, page 347.
19
Hegel, Encyclopédie, III, § 386, page 180.
20
Ibidem, § 396, Addition, page 439.
21
Aristote, De motu, 703a, 29.
22
Hegel, PPD, § 268, page 350.
23
Voir note 3 de la page 1.
24
Hegel, Encyclopédie, III, § 410, page 214.
25
Hegel note ainsi : « Toutefois elle est toujours une nature ». (Ibidem).
26
« Que l’âme fasse ainsi d’elle-même l’être universel abstrait, et réduise ce qu’il y
a de particulier dans les sentiments (aussi dans la conscience) à être, à même elle,
une détermination de l’ordre d’un simple étant, c’est là, note Hegel, l’habitude ».
(Encyclopédie, § 410, p. 214).
27
Nous traduisons ici « ganz zufälliges » in Hegel, Enzyklopädie der philosophischen
Wissenschaften II, in Suhrkamp tascehnbuch wissenschaft, Werke 9, 28.
28
Voir Aristote, Physique II, 5, 169b 10-11 ; II, 8, 198b 34-38 ; Rhétorique, I, 10,
1369a 32-b2.
29
Hegel, Phénoménologie de l’Esprit, préface XXVI, XXVII, pages 40 et 41.
30
Ibidem, XXI, page 38.
31
Vincent Descombes, Le complément de sujet. Enquête sur le fait d’agir de soi-
même, NRF/Essais, Paris, Gallimard, 2004, page 83.
32
Ibidem.
33
Merleau-Ponty, L’institution La passivité. Notes de cours au Collège de France
(1954-1955), textes établis par Dominique Darmaillacq, Claude Lefort et Stéphanie
Ménasé, Belin, 2003, page 99.
34
Ibidem, page 100.
35
Hegel, Encyclopédie III, § 457, Addition, page 559.
36
Ibid. § 457, Remarque, page 252.
Eric Bories
TAYLOR C., La liberté des modernes, trad. P. de Lara, Paris, PUF, 1999.