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Jocelyn Benoist
ISSN 0035-3833
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DÉPASSEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE
Phénoménologie et positivisme
1. Husserl, Idées directrices pour une phénoménologie, trad. fr. Paul Ricœur,
Paris, Gallimard, 1950, § 20, p. 69.
o
Revue philosophique, n 2/2004, p. 167 à p. 180
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une fois celle-ci libérée de son ancrage préjudiciel dans une idée de la
science qu’au fond elle n’avait jamais explicitement critiquée, au
moins dans sa version husserlienne.
D’où la représentation tentante, et partagée aujourd’hui au
moins par une bonne part des phénoménologues français, d’une
phénoménologie qui viendrait « après la fin de la métaphysique »,
comme son achèvement et sa dissolution naturelle. Une telle repré-
sentation est, bien sûr, liée à une entente heideggérienne, ou post-
heideggérienne, de la phénoménologie. Pour elle, au bout du
compte, à force de réductions cumulées1, de retours répétés au seul
donné des phénomènes, voire à leur « donation »2, la phénoméno-
logie a fini par libérer, fût-ce contre elle-même, l’espace de la pensée
postmétaphysique qui viendra.
Cette pensée qui se place sous le signe de l’après nous gêne à plus
d’un titre. D’une part, on ne pourra pas ne pas être frappé, dans le
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cation, il taille à la hache, et semble aussi bien faire fond sur une ana-