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Les Premiers Réseaux Informatiques Chapitre 4

Avant d'essayer d'analyser les réseaux modernes, nous étudions les réseaux les plus
anciens. Ils furent à l'origine de toutes améliorations et de tous les éléments actuels.

4.1 La norme RS232 :


Est une façon de faire communiquer 2 machines entre elles, mais en aucun cas le
terme réseau ne peut lui être appliqué.
La norme RS 232 ne permet de connecter entre elles que 2 machines seulement.
L’information est transmise via une liaison série à 3 ou à 9 fils. Les signaux présents
sur ces fils (en plus de la masse), sont :

TD Transmit Data (Transmission) Sortie


RD Received Data (Réception) Entrée
RTS Request To Send (demande d’émission) Sortie
CTS Clear To Send (prêt à émettre) Entrée
DSR Data Set Ready (données prêtes) Entrée
DCD Data Carrier Detected (détection de porteuse) Entrée
DTR Data Terminal Ready (terminal prêt) Sortie
RI Ring Indicator (détection de sonnerie) Entrée

4.1.1 Présentation:

La norme RS 232 est un protocole de transmissions série qui permet des


transmissions full duplex, half duplex ou même simplex. Les signaux transmis sont
codés en ±12V avec le "1" logique équivalent à un niveau -12v. La communication
est régie par des paramètres matériels qui doivent être identiques sur les deux
machines en communication :
 Le débit : Il peut être choisi, selon les versions de la norme entre 75 bauds et
plusieurs centaines de kilo-bauds (valeur typique 9600 bauds).
 Le nombre de bits de données : il peut varier de 4 à 8 bits.
 Le nombre de bits d'arrêts : Il peut être de 1 ou 2.
 Le type de contrôle de la parité : il peut être choisi parmi 03 possibilités :
— pas de contrôle de parité;
— parité paire (le message contient un nombre pair de '1');
— parité impaire (le message contient un nombre impair de '1').

En outre, une fois les paramètres matériels définis à l'identique sur les deux
machines, pour quelles communiquent, on doit choisir un mode de transmission,
c'est à dire définir le processus de contrôle de flux utilisé pour la liaison série.

4.1.1 Contrôle de flux :

Est un moyen mis en œuvre pour faire en sorte qu'entre deux machines connectées
à une liaison série avec un débit fixe et des vitesses de traitement différentes selon
les machines, on s'aligne sur la capacité de traitement la plus lente (même si la

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capacité de traitement des ordinateurs modernes permet un temps de traitement de


l'information très inférieur à la durée d'un bit, il existe toujours des cas où ce
contrôle est indispensable).

Il existe trois possibilités pour le contrôle de flux :

— Le contrôle de flux logiciel.


— Le contrôle de flux matériel.
— Pas de contrôle flux.

 Le contrôle de flux matériel :

Les machines en communication transmettent des données de contrôle (signaux


supplémentaires pour "rythmer" les échanges) sur des voies supplémentaires.

Il existe plusieurs méthodes de contrôle de flux matériel utilisant plus ou moins de


signaux. Le cas général utilise 07 signaux : CTS (Clear To Send), RTS (Request To
Send), DSR (Data Set Ready), DTR (Data Terminal Ready), TD (Transmit Data), RD
(Received Data) et DCD (data Carrier Detected) auxquels on ajoute une masse.
Dans le câblage, on associe ces signaux par paire : DTR avec DSR (et DCD), RTS avec
CTS et TD avec RD (besoin d’une liaison à 7 fils).

Figure 4.1 Câblage

Il existe des liaisons à 5 (contrôle de flux partiel) et à 3 fils (sans contrôle de flux
matériel).

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 Le contrôle de flux logiciel :

On utilise un protocole logiciel pour contrôler le flux des échanges. La connexion n'a
plus besoin des signaux RTS, CTS, DTR, DSR et DCD (on se limite à une liaison à 3 fils).
Ce protocole se nomme Xon/Xoff :
— il est limité aux échanges ASCII;
— nécessite une liaison FULL DUPLEX;
— impossible de l’utiliser pour envoyer des informations binaires;

Les codes ASCII utilisés pour contrôler les échanges sont Xon (code ASCII 17 ou Ctrl
Q), et Xoff (code ASCII 19 ou Ctrl S).

La machine réceptrice stocke chaque octet reçu dans un registre tampon de


réception :

— Lorsque ce tampon atteint un certain pourcentage d'occupation (en général 80%),


la machine réceptrice envoie le caractère Xoff à l’émetteur (qui bloque
l'émission).
— Elle va alors traiter les données reçues pour vider le tampon de réception.
— Une fois atteint un second seuil (50% en général), elle envoie alors à l’émetteur le
caractère Xon pour que le transfert de données puisse reprendre.

Figure 4.2 Concept du contrôle de flux logiciel pour le récepteur

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Figure 4.3 Concept du contrôle de flux logiciel pour l'émetteur

4.1.2 Application :

Une transmission de 7 bits de données avec un contrôle de parité paire et 2 bits de


stop à 9600 bauds représente une transmission de 11 bits au total dont 7 utiles. Soit
(9600*7) / 11 = 6110 bits utiles/s.
Une fois ces points définis, on peut transmettre les données en utilisant un UART. La
forme des trames est alors la suivante :

La réception des données est réalisée par l’horloge interne d’un UART, multiple de la
fréquence de transmission (horloge interne = N*horloge transmission) pour lui
permettre de se synchroniser avec le signal transmis.

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Un front descendant du signal permet de définir le début du bit de start (qui vaut '0'
alors que la ligne est inoccupée ou le stop est à '1'), on a alors un comptage des
fronts de l'horloge interne.

Comme on a défini le débit de la transmission, le récepteur sait combien de fronts de


l’horloge interne (N) représentent un bit transmis, à N/2, l’UART saisit la donnée
présente sur la ligne. On fait de même avec les autres bits de la transmission à 3N/2,
5N/2, etc.

Ainsi on reconstitue le message sans qu'il soit nécessaire de transmettre l'horloge.


Toutefois, ceci n'est valable que pour des messages de faible longueur faute de quoi,
la désynchronisation des horloges risque de poser des problèmes qui peuvent
engendrer une perte de données. Il suffit, pour éviter ces dysfonctionnements de
resynchroniser l’horloge de réception à chaque front montant et (ou) à chaque front
descendant du signal de données.

La norme RS232 est désormais réservée à une utilisation basique. Certaine


évolutions (RS 422, RS 423 et RS 485) de la norme permettent des débits bien
supérieurs entre de multiples machines. Toutefois, elle ne sont pas "de série" sur les
ordinateurs modernes, ce qui est un handicap sévère à leur développement.

4.2 Le bus IEEE 488:


Le bus IEEE 488 est le premier bus d'instrumentation qui a connu une normalisation,
né du bus HPIB (HEWLETT PACKARD INSTRUMENTATION BUS), ce bus est
exclusivement dédié à l'automatisation de chaînes de mesures.

Il permet de transférer des données, de manière bidirectionnelle, sur un bus de 8


bits grâce à un protocole de dialogue HALF DUPLEX asynchrone. La connexion des
machines entre elles est réalisée au moyen d'un câble de 16 fils qui se branche par
une liaison répartie sur le connecteur IEEE.

Le bus est obligatoirement géré par un contrôleur (souvent l'unité de traitement des
données). Sur ce bus, toutes les machines (dont le contrôleur) peuvent être
alternativement TALKER (émetteur) ou LISTENER (récepteur). Il ne doit pas y avoir
plus d’un émetteur à la fois, mais il peut y avoir plusieurs récepteurs.

On peut connecter jusqu'à 15 machines (dont le contrôleur) et atteindre des débits


de 1Moctets par seconde sur une longueur totale de la ligne ne dépassant pas 15m
(soit 1m entre chaque machine). Aucun segment entre deux machine ne doit être
plus grand que 2m.

Les signaux qui transitent sur les lignes sont de 3 types (les nombres entre
parenthèse représentent le numéro de broche sur le connecteur IEC) :

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Les signaux de données :de D0 (1) à D4 (4) et de D5 (14) à D8 (17)


Les signaux de contrôle : REN (5), IFC (10), ATN(12), SRQ (11) et EOI (6).
Les signaux de contrôle du flux : DAV (7), NRFD (8), NDAC (9).
Tous les autres fils sont reliés à la masse.

Figure 4.4 Connecteur IEEE 488 (modèle IEC)

4.2.1 Etudes des signaux de contrôle des machines:

 Le signal REN (Remote ENable)

REN permet une prise en main d'une machine par le bus. Dans le cas où le signal REN
est à "0", les instruments (de mesure ou de visualisation) sont accessibles par leurs
faces avant. Si REN est à 1, les instruments sont pilotés par le bus et leur face avant
est désactivée.
On peut alors les commander par envoi de données. Le format des messages est
alors un code ASCII, tel que le constructeur de la machine l'a défini.

 Le signal IFC (InterFace Clear) :

IFC permet au contrôleur du bus d'initialiser toutes les machines reliées à lui.
Lorsque IFC est à 1, toutes les machines s'arrêtent. On libère la ligne et ainsi les
signaux de contrôle des données restent libre et permettent au contrôleur
d'initialiser les machines.

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 Le signal ATN (ATtentioN) :

ATN permet au contrôleur du bus de prendre la parole. Lorsque ATN est à 1, le


contrôleur devient aussi l'émetteur d'ordres de fonctionnement. C'est-à-dire qu'il ne
fournit plus des données mais des commandes. Quand ATN est à 0, le contrôleur est
une machine comme les autres, émettrice ou réceptrice selon la programmation et
les signaux sur le bus sont alors des données.

 Le signal SRQ (Service ReQuest) :

Ce signal (optionnel) est utilisé par les machines (certaines seulement) pour prévenir
le contrôleur de la nécessité de donner de nouveaux ordres. Cette ligne est
commune à toutes les machines donc le contrôleur se doit de décoder, suite au
passage à 1 de SRQ, l'adresse de la machine demandeuse.

 Le signal EOI (End Or Identify):

Le signal EOI permet au contrôleur de définir la machine qui lui demande de l'aide
grâce à SRQ (identification). Ces signaux sont transmis avec une masse pour
améliorer l'immunité aux bruits. Les masses sont placées sur les broches 13 et de 18
à 25.

4.2.2 Etude du HAND-SHAKE (contrôle du flux):

L'utilisation d'un protocole asynchrone impose un ensemble de signaux de


commande. Les signaux utilisés sont :

 Le signal DAV (DAta Valid) :

DAV permet à l'émetteur de signaler au(x) récepteur(s) que les données présentées
sur le bus sont valables et peuvent être saisies.
 Le signal NRFD (Not Ready For Data):
NRFD permet à un récepteur de signaler à l'émetteur qu'il ne peut saisir une donnée
qu'il pourrait présenter sur le bus.

 Le signal NDAC (No Data ACepted):


NDAC permet à un récepteur de signaler à l'émetteur qu'il n'a pas encore saisi les
données présentées sur le bus.

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Chronogramme d'une transmission

— Avant T0, le récepteur signale qu'il n'est


pas en mesure de recevoir des données.
— A T0, le récepteur signale qu'il est prêt à
recevoir.
— A T1, les données sont présentes depuis
un temps Ta sur la ligne. L'émetteur
signale alors au(x) récepteur(s) que les
données sont valables.
— De T2 à T3, le récepteur réalise
l'acquisition des données.
— A T3, les données ont été saisies et le
récepteur le signale à l'émetteur.
— A T4, l'émetteur annonce que les données
ne sont plus valables (bien qu'elles
restent encore valides pendant un temps
Tb).
— A T5, le cycle peut recommencer.

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