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Dentisterie esthétique
le sourire
Mémo-fiches d’anatomie dentaire, par Nelson et Ash, édition française coordonnée par
F. Tilotta. Collection « Pratique dentaire ». 2012, 184 pages.
Orthodontie de l'enfant et du jeune adulte, Tome 1, par M.-J. Boileau. Collection « Techniques
dentaires ». 2011, 288 pages.
Orthodontie de l'enfant et du jeune adulte, Tome 2, par M.-J. Boileau. Collection « Techniques
dentaires ». 2012, 312 pages.
Atlas d’anatomie implantaire, par J.-F. Gaudy, B. Cannas, L. Gillot, T. Gorce. Collection
« Techniques dentaires ». 2e éd., 2011, 224 pages.
Guide Pratique de chirurgie parodontale, par F. Vigouroux. Collection « Pratique dentaire ».
2011, 192 pages.
Atlas d'anatomie clinique et chirurgicale des tissus superficiels de la tête et du cou, par
J.-F. Gaudy, C. Vacher. Collection « Techniques dentaires ». 2010, 216 pages.
Odontologie du sujet âgé. Spécificités et précautions, par V. Dupuis, A. Léonard. Collection
« Pratique dentaire ». 2010, 192 pages.
Risques médicaux au cabinet dentaire en pratique quotidienne, par Y. Roche. Collection
« Pratique dentaire ». 2010, 750 pages.
Traitements parodontaux et lasers en omnipratique dentaire, par G. Rey, P. Missika.
Collection « Techniques dentaires ». 2010, 192 pages.
Urgences odontologiques, par R. Tolédo-Arenas, V. Descroix. Collection « Pratique dentaire ».
2010, 176 pages.
Dentisterie esthétique
le sourire
Jonathan B. Levine
Fondateur, directeur de programme et professeur adjoint en clinique
Jonathan B. Levine & Associés
New York University College of Dentistry Continuing Education
New York, USA
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blissements d'enseignement, provoque une baisse brutale des achats de livres, au
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This translation of Smile Design Integrating Esthetics and Function: Essentials in Esthetic
Dentistry, by Jonathan B. Levine is published by arrangement with Elsevier Ltd.
Cette traduction de Smile Design Integrating Esthetics and Function: Essentials in Esthetic Dentistry,
de Jonathan B. Levine a été publiée avec l'autorisation d'Elsevier Ltd.
© 2017, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés pour la traduction française
ISBN : 978-2-294-75361-9
e-ISBN : 978-2-294-75401-2
VII
Avant-propos
Au cours de la dernière décennie, la technologie et les innovations dans le domaine
dentaire ont offert aux professionnels dentaires la possibilité de créer des restaura-
tions esthétiques en imitant la nature. Les exigences et les attentes esthétiques des
patients ont augmenté avec l'impact des médias sociaux, qui ont facilité l'accès à
l'information sur les nouvelles technologies et sur de nombreux cas différents en
termes d'esthétique. Aujourd'hui, les patients sont plus enclins à souhaiter des res-
taurations qui reproduisent la forme, la teinte, la texture de surface et la fonction de
dents naturelles saines et d'apparence esthétique. Cela nous conduit à observer et à
imiter les dents naturelles, et à concevoir un sourire non seulement d'un point de
vue fonctionnel et morphologique, mais aussi structurel, optique et, plus important
encore, en harmonie avec le visage.
Dans tout traitement dentaire, le diagnostic a une importance primordiale, car de nom-
breuses étapes vont être planifiées et construites sur l'origine d'un problème. Puis il est
temps de faire un plan de traitement. Il est très clair que, si vous travaillez tout seul dans
un cabinet ou dans un cabinet de groupe, un travail d'équipe est absolument essentiel.
L'importance du travail en équipe est telle que vous serez en mesure de parvenir à une
plus grande efficacité pour planifier un plan de traitement. Différents facteurs peuvent
influer sur le plan de traitement, comprenant la formation initiale, l'expérience clinique,
la formation continue, les livres et les revues consultés, l'échange d'informations, le
travail au sein d'une bonne équipe et, enfin, le bon sens du dentiste. D'un autre côté, il
y a le patient, qui doit être satisfait des résultats du traitement. En plus de tout ce qui
précède, les attentes, la mentalité, l'engagement, le temps et les conditions financières
du patient seront également pris en compte lors de la planification du traitement.
Comme on peut le voir clairement, la voie de « l'excellence » n'est pas facile, surtout
quand le traitement esthétique doit être exécuté en utilisant une approche peu
mutilante. Cela nécessite sans aucun doute une compréhension des attentes du
patient et un grand travail d'équipe entre le dentiste, les spécialistes et le laboratoire
de prothèse impliqué. Ce n'est qu'à partir de là que nous pouvons vraiment parler
d'un cas esthétique terminé avec succès.
Ce groupe restreint, composé de maîtres praticiens et de céramistes, est l'exemple de
nombreuses années de connaissances pratiques, et présente des perspectives pré-
viii
cieuses et variées. Ce livre couvre tous les détails mentionnés ci-dessus. L'originalité
de ce manuel est que les auteurs fondent leurs traitements sur des techniques peu
mutilantes, d'où l'importance du plan du traitement, ainsi que le partage de nom-
breuses modalités de plans de traitement différents.
Grâce aux conseils proposés dans ce livre, les dentistes, les spécialistes et les céra-
mistes trouveront plus facile de prendre des décisions cruciales en termes
d'amélioration de l'esthétique et qui influeront directement sur la vie de leurs
patients. Les lecteurs seront très impressionnés par l'organisation générale du texte,
la clarté de chaque chapitre et les photographies exceptionnelles.
Enfin, si j'ai souhaité écrire cet avant-propos, c'est non seulement parce que j'adhère
à ce livre, mais aussi en témoignage de mon respect pour le Dr Levine (en tant que
directeur) et pour tous les auteurs qu'il a réunis pour cet ouvrage et leurs réalisa-
tions respectives.
ix
Préface
Lorsque nous avons décidé d'écrire un livre sur l'esthétique dentaire, je me suis
demandé si la communauté dentaire, pour sa formation, avait vraiment besoin d'un
livre sur l'esthétique.
Et puis, j'ai réfléchi. J'ai pensé à ce qui manque vraiment aujourd'hui pour les den-
tistes exerçant « au front », avec des patients qui cherchent de nouvelles façons
d'améliorer leur sourire et de maintenir leur santé bucco-dentaire. J'ai marqué un
temps d'arrêt, et j'ai réfléchi avec intensité sur nos défis.
D'une part, nous avons besoin de reproduire la nature et d'utiliser des matériaux qui
sont complètement invisibles quand on travaille dans la zone esthétique. Mon équipe
et moi-même appelons cela l'esthétique surnaturelle. D'autre part, nous avons
besoin de restaurer les dents de manière conservatrice, en accordant une attention
particulière à la structure, à la fonction et à la biologie.
Il existe de nombreux défis auxquels les praticiens font face aujourd'hui, et des obs-
tacles qui les empêchent d'accéder à un grand succès pour leurs patients et pour
leur équipe dentaire. Avec la myriade de responsabilités que les dentistes supportent
aujourd'hui – de la gestion d'une entreprise dédiée aux soins des patients, à l'amé-
lioration incessante de leurs talents et de leurs compétences par une formation
supplémentaire –, je me suis aperçu que nous avions besoin de concevoir un guide
de tous les jours pour la dentisterie esthétique. Quelque chose qui soit facile à assi-
miler, avec un objectif, celui de créer des experts du sourire.
À l'aide de l'équipe Elsevier, nous avons défini le projet de ce livre. Un guide pratique
pour le praticien qui regarde l'esthétique des deux faces d'une même pièce : beauté
et fonction.
Nous cherchons à créer une approche qui s'intègre dans toutes les disciplines de la
dentisterie, de la communication et la psychologie, à la parodontologie et l'ortho-
dontie, jusqu'aux techniques esthétiques, et qui sont toutes présentées ensemble
sous forme synthétique pour le dentiste faisant la restauration. Cette approche don-
nera des architectes du sourire qui seront dotés des capacités appropriées pour
obtenir à chaque fois des résultats esthétiques réussis.
X
Nous croyons que tout ceci commence avec les 3 C : Communication, Collaboration,
et Cohérence.
Le praticien sait exactement par où commencer et comment finir avec un succès très
honorable. Du simple cas esthétique aux cas les plus complexes, de nombreux échecs
esthétiques se produisent en raison d'un manque de communication. Que ce soit
entre le dentiste qui réalise la restauration esthétique et le patient, ou avec le pro-
thésiste dentaire ou d'autres spécialistes, nous devons créer un climat où une com-
munication ouverte se développe entre tous les intervenants. Une fois que cela se
produit, le patient se sent entendu, le dentiste dispose d'une direction, et le prothé-
siste dentaire n'est pas en train de deviner la teinte ou la position du bord incisif.
Avec cette collaboration mise en route, un succès en suit un autre, et les compé-
tences nécessaires, les listes de contrôle, les protocoles et les procédés devront être
développés et mis en route.
Cet ouvrage se concentre sur le développement personnel du praticien. Notre objec-
tif est d'enseigner des méthodes pour développer la cohérence à travers des listes de
contrôle, des protocoles et des procédés en pratique. Des « boîtes à emporter » cli-
niques, intégrées dans chaque chapitre, mettent en évidence des points clés, ainsi
que les réponses aux possibles questions fréquemment posées par les patients, et
peut-être le vôtre.
Comme le dit le vieil adage, « tout commence au sommet ». En tant que praticien,
votre rôle est d'être un chef de file dans la pratique. Pensez à définir une vision pour
votre pratique : avec qui vous voulez exercer, et ce que vous voulez faire jour après jour.
Après avoir défini cette vision, tracez un plan qui vous permettra d'y arriver. Gardez
à l'esprit la qualité des personnes de votre équipe, comment vous communiquez les
uns avec les autres, et la façon dont vous vous occupez des patients du cabinet, cela
déterminera en fin de compte le bonheur collectif de tout le monde. Le but de ce
livre est de vous aider à réaliser votre vision, en vous apportant une grande satisfac-
tion personnelle sur la route du succès.
« Beauty is in the eye of the beholder » est un vieux proverbe anglais qui pourrait se tra-
duire par un vieux proverbe français : « Tous les goûts sont dans la nature. » Ce concept
de subjectivité de l'impression de beauté conduit une personne à aimer la période de la
Renaissance, par exemple, tandis qu'une autre lui préférera le post-modernisme ;
aucune d'elles n'aura tort. Cependant, cette perception subjective de la « beauté »
(conditionnée par des facteurs ethniques, culturels et bien d'autres facteurs) coexiste
avec certaines recommandations universelles qui la transcendent en nous fournissant
des critères objectifs et factuels quant à ce qui plaît à l'œil humain. Ces normes esthé-
tiques fondamentales peuvent nous aider, en tant que praticiens, à concevoir et à créer
la « beauté » d'une manière quantitative, scientifique et prévisible.
Aujourd'hui – à cause en partie de la recrudescence de la demande de blanchiment
des dents, de la fiction télévisuelle Relooking extrême et des sociétés bucco-dentaires
dépensant des millions dans la publicité – le sourire s'est érigé par-dessus tout dans
notre culture en tant que pièce maîtresse de la beauté. La demande de traitement
dentaire esthétique s'est démocratisée ; de nos jours, elle excède significativement la
demande de soin se limitant au détartrage ou à la résolution de la douleur buc-
co-dentaire. Actuellement, les patients désirent certes une bouche saine et indolore,
mais ils souhaitent aussi rajeunir, améliorer, voire transformer leur sourire. Les
praticiens de médecine bucco-dentaire ont le devoir de renouveler leur environne-
ment professionnel, de se redéfinir et de se réinventer pour être non seulement des
praticiens compétents, mais aussi des « experts du sourire ». Autrement dit plus
simplement, ils ont besoin de réinventer leur statut actuel.
ESTHÉTIQUE
Biologie
Biologie
Structure Fonction
Structure Fonction
ESTHÉTIQUE
La deuxième étape de l'analyse consiste à réaliser une cire de diagnostic (en anglais,
wax-up) sur les modèles montés en articulateur, qui est guidée par l'information
obtenue à partir de la fiche d'évaluation esthétique. Ceci nous permet de visualiser
la forme de la dent, sa position et l'harmonie des tissus mous, en rapport avec trois
points de vue que sont l'esthétique du visage, l'esthétique dento-faciale et l'esthétique
dentaire. Une fois que la cire de diagnostic est réalisée, nous transférons alors une
« maquette » dans la bouche du patient. Ceci permet à notre patient d'avoir un aperçu
de la solution visualisée, et c'est une opportunité pour nous de recueillir un feedback
crucial. En écoutant l'opinion du patient quant à la teinte de la dent proposée, sa
forme et sa position, il est possible d'éviter à terme des erreurs de communication.
CONSEIL CLINIQUE
De nombreux échecs sont attribuables à une rupture de communication au sein du trio essentiel
patient/chirurgien-dentiste/prothésiste dentaire, plutôt qu'à un problème de nature technique
impliquant les restaurations elles-mêmes.
Les notes que nous prenons au cours de cette étape sont transmises directement au
prothésiste dentaire et ensemble, avec le chirurgien-dentiste et le patient, les trois
parties deviennent alors une équipe habilitée (fig. 1.3). Nous pouvons maintenant
créer ensemble notre vision esthétique.
Comme nous le savons des autres industries (ex. : technologie, fabrication et indus-
trie hôtelière), une liste récapitulative factuelle évite les erreurs, les erreurs de calcul
et une mauvaise communication. Dans notre domaine, une liste récapitulative uti-
lisée lors d'un rendez-vous de consultation esthétique va permettre au praticien
d'avancer très progressivement au travers du diagnostic, en évaluant l'esthétique et
la fonction dans le même temps. La figure 1.4 est une fiche d'évaluation esthétique,
créée à l'origine par l'auteur (Dr J. Levine) en 1995 et qui, depuis, a fait l'objet de
multiples révisions.
CONSEIL CLINIQUE
L'objectif clé de la fiche d'évaluation esthétique est d'établir la position du bord incisif et la limite
gingivale de l'incisive centrale maxillaire, deux repères essentiels autour desquels l'intégralité du cas
va être conçue.
Comme nous avançons dans la forme, nous étudions le sourire dans tous ses détails
et nous posons des questions efficaces, ouvertes, pour identifier les véritables besoins
esthétiques du patient. Telle une caméra qui fait un zoom avant, nous analysons en
premier les éléments esthétiques du visage (« macro-esthétique »), nous poursuivons
par une évaluation dento-faciale et, pour finir, nous étudions la vue dentaire (« élé-
ments micro-esthétiques »).
5
F ic he d ’évaluation esthétique
Protection: Protection:
Fig. 1.4 Suite.
6
CHAPITRE 1
D i a g n o s t i c e s t h é t i q u e : u n e a n a ly s e e n t r oi s é ta p e s
1. Position des bords incisifs Oui Non 2. Symétrie des tissus mous Oui Non
Fig. 1.4 Suite.
7
F ic he d ’évaluation esthétique
Une fois que le patient est capable de dire au chirurgien-dentiste spécialisé en esthé-
tique ce qui le dérange et ce qui le mène au cabinet, une question quant à la concep-
tion du sourire esthétique est posée pour déterminer le degré de naturel désiré par
le patient. Parce que ce qui est « beau » signifie des choses différentes pour chacun,
il est crucial d'établir la préférence du patient à cette étape précoce. Ainsi, nous
demandons : « Aimez-vous l'image visuelle de « droit, blanc et parfait », « propre, sain
et naturel » ou « blanc et naturel » ? »
« Droit, blanc et parfait » se définit par un sourire symétrique où les côtés droit et
gauche sont des images miroirs, et toutes les dents sont de teinte très claire et dans
un parfait alignement. Nous aimons offrir une photographie de l'actrice Halle Berry,
une personne dont chacun sait que son sourire en est la représentation.
La catégorie « propre, sain et naturel » se définit comme avoir les imperfections par-
faites de la nature : de légères rotations et/ou un retrait des incisives latérales, des
bords incisifs légèrement irréguliers et une teinte plus naturelle. L'actrice à laquelle
nous nous référons pour cette description est Sarah Jessica Parker.
La dernière catégorie, un terrain d'entente exposé seulement après que les deux
premières catégories ont été décrites, est « blanc et naturel ». Ceci implique des
formes dentaires naturelles mais dans une teinte claire, dont l'exemple est le sourire
de Julia Roberts. Au moment de cette publication, la majorité des patients semblent
préférer cette dernière catégorie, car les préférences sont passées des sourires style
« Hollywood » des années 1990 à une apparence moins artificielle. Mais encore une
fois, la beauté est extrêmement subjective, de sorte que les désirs du patient néces-
sitent d'être déterminés au plus tôt.
Nous concluons cette section en demandant si un traitement dentaire esthétique a
été réalisé auparavant, et si oui, quelle a été l'expérience du patient. Pour mieux
comprendre la conception du patient en termes d'esthétique, nous lui demandons
donc s'il a des photographies correspondantes (particulièrement utiles dans le cas
de « rajeunissement ») ou des photographies de sourires qu'il admire.
CONSEIL CLINIQUE
L'importance des questions ne peut pas être surestimée dans cette section, car l'intégralité du cas
va être conçue selon les idéaux du patient, et non selon ceux du chirurgien-dentiste ou du
prothésiste dentaire.
Nasolabial
angle
Ricketts’ E-plane
Fig. 1.7 L'angle naso-labial.
11
F ic he d ’évaluation esthétique
Fig. 1.8 Un profil concave. Ce cas peut être « rehaussé » en changeant la position et la taille des dents, en
augmentant la longueur des incisives centrales maxillaires à la plus haute extrémité de leur intervalle
(10 à 12,5 mm).
Vue dento-faciale
Cette vue (fig. 1.10), comprenant les dents et les lèvres, aborde les composants ver-
ticaux et horizontaux du sourire. Nous demandons un sourire naturel, à pleines
dents, et nous évaluons la quantité de gencive exposée (un cas avec une « ligne du
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CHAPITRE 1
D i a g n o s t i c e s t h é t i q u e : u n e a n a ly s e e n t r oi s é ta p e s
Fig. 1.9 Un profil convexe. Dans ce cas, la forme et la position des dents sont diminuées.
Fig. 1.11 Écouter tout zézaiement quand le patient prononce les sons « S ».
sourire haute » sera intrinsèquement plus difficile). Nous observons le degré avec
lequel les bords incisifs des dents antérieures maxillaires font écho à la courbe de la
lèvre inférieure, énumérons les dents visibles dans le sourire et vérifions la présence
d'espaces négatifs excessifs des deux côtés [6].
La position de la ligne médiane du visage en relation avec la ligne inter-incisive
maxillaire est notée. D'après l'étude de Kokich [7], nous savons que la ligne médiane
peut être déplacée dans les deux directions jusqu'à 4 mm et ne sera pas encore cho-
quante pour l'œil du profane. Selon cette même étude, cependant, une inclinaison
de la ligne médiane est très visible pour la plupart des personnes et est donc à cor-
riger en toute priorité.
La phonétique est aussi abordée dans cette partie de diagnostic. Nous observons la
prononciation au plus près et écoutons le moindre zézaiement quand le patient
prononce le son « S » (fig. 1.11). Puis les sons « F » sont prononcés et nous cherchons
à avoir le bord des incisives centrales maxillaires affleurant juste le bord vermillon
de la lèvre inférieure (jonction entre la lèvre humide et la lèvre sèche) (fig. 1.12).
La lèvre ne doit pas sembler « atteindre » ce bord incisif (dent trop courte), ni la dent
« trébucher » sur la lèvre inférieure (dent trop longue). Noter que le son « F » doit
être prononcé doucement, car une prononciation avec force va solliciter les muscles
14
CHAPITRE 1
D i a g n o s t i c e s t h é t i q u e : u n e a n a ly s e e n t r oi s é ta p e s
Fig. 1.12 Les sons « F » sont prononcés et nous regardons le bord incisif des incisives centrales
maxillaires quand elles affleurent la ligne humide/sèche de la lèvre inférieure (ligne du vermillon).
des lèvres et donner une lecture inexacte. La lettre « I » doit aussi être prononcée,
car cela simule un large sourire et est utile à observer.
Éléments micro-esthétiques
Nous portons maintenant notre attention sur la section finale de la fiche d'évalua-
tion esthétique : les éléments micro-esthétiques. En analysant ces éléments, nous
pouvons clairement identifier les changements nécessaires qui sont à incorporer
dans notre cire de diagnostic.
Esthétique
ion
lus
Occ
10 % 20 % 30 % 40 %
CONSEIL CLINIQUE
Une de nos règles chez un patient ayant une ligne du sourire haute est de ne jamais dépasser
10,5 mm pour la hauteur de l'incisive centrale maxillaire, car cela créerait un déséquilibre du tiers
inférieur du visage.
X X-2 X-1
Fig. 1.20 Proportion dent à dent.
40 % 40 % 40 %
10 % 20 % 30 % 40 %
40 % 40 % 40 %
10 % 20 % 30 % 40 %
35 %
30 %
25 %
20 %
Fig. 1.25 Embrasures des incisives.
Fig. 1.26 Texture.
• Texture (fig. 1.26) : cela montre que les lobes de la dent se forment au cours du
développement et cela se produit dans les directions horizontale et verticale.
C'est un élément qui donne à la dent une apparence plus naturelle, et nous
devons demander au patient s'il le souhaite.
• Hauteur de contour (vue incisale) (fig. 1.27) : ce point avantageux montre que
la hauteur de contour de l'incisive centrale maxillaire est distale à la ligne
médiane de la dent.
23
F ic he d ’évaluation esthétique
2
1
3
• Vue de profil : cette vue montre qu'il y a trois plans de la dent à partir de la
jonction amélo-cémentaire, en passant par le corps de la dent, jusqu'au bord
incisif (fig. 1.28) [6].
• Parallélisme des courbes (fig. 1.29) : les points de contact, les bords incisifs et la
lèvre inférieure doivent former trois courbes qui se font écho harmonieusement
les unes avec les autres [6, 14].
• Contour du bord incisif (fig. 1.30) : un bord tridimensionnel sur la dent
antérieure crée une apparence naturelle. Les bords incisifs des dents antérieures
usées forment des angles dont le côté vestibulaire et le côté lingual se
présentent comme des lignes bien définies ; ces contours peuvent être accentués
ou réduits en fonction de nos objectifs esthétiques.
Nous indiquons sur la fiche si chacun de ces éléments est acceptable ou pas dans la
denture actuelle ; sinon, nos améliorations prévues sont décrites. En nous familia-
risant avec ce langage de micro-esthétique, nous pouvons communiquer de manière
significative avec notre prothésiste dentaire, et peu de place est laissée à notre
imagination.
24
CHAPITRE 1
D i a g n o s t i c e s t h é t i q u e : u n e a n a ly s e e n t r oi s é ta p e s
Points de contact
Bords incisifs
Lèvre inférieure
Enregistrements
L'obtention des radiographies du patient, des modèles de diagnostic, des enregistre-
ments de l'occlusion et des photographies est essentielle pour nous aider à établir
un diagnostic approprié. Ces enregistrements doivent être approfondis et suffisam-
ment précis pour le diagnostic, et pour créer un plan de traitement pour l'intégralité
du cas sans que le patient soit présent.
Photographie et vidéo
Une série complète de photographies peut être prise avant, pendant ou après avoir
rempli la fiche d'évaluation esthétique. Selon nous, cependant, il est bénéfique de
prendre toutes les photos après avoir rempli la fiche, car le praticien sera plus
conscient de ce que chaque prise doit capturer. « Les yeux », comme on dit, « ne
voient pas ce que l'esprit ne sait pas ».
Les photographies suivantes doivent être obtenues :
A B
27
Enr egi strem ents
A B
A B
29
Enr egi strem ents
A B
Modèles de diagnostic
Une fois que la fiche d'évaluation esthétique a été remplie, nous passons à l'étape
suivante : les modèles d'étude montés en articulateur, soit en occlusion centrée (OC),
soit en relation centrée (RC).
CONSEIL CLINIQUE
A B
est le niveau (alors qu'elle ne l'est pas en général). Cela étant dit, un arc facial tradi-
tionnel est encore indiqué dans certains cas particulièrement complexes.
Si nous enregistrons la position en occlusion centrée (habituelle), un enregistre-
ment traditionnel de l'occlusion (ou même une présentation manuelle) est ensuite
effectué pour la relation maxillo-mandibulaire. Si on recherche une position en
occlusion centrée, il est alors favorable d'utiliser une jauge à feuilles pour créer une
butée antérieure, et en postérieur une cire d'enregistrement de l'occlusion Delar,
prise juste avant le premier contact dentaire (fig. 1.39 et 1.40). La technique recom-
mandée de la jauge à feuilles est de retirer les feuilles une par une, et à chaque
couche, de vérifier un contact postérieur avec AccuFilm® 15 μ. Une fois que le
premier point de contact est identifié, plusieurs feuilles sont ajoutées en arrière sur
la jauge et le matériau d'enregistrement de l'occlusion est inséré.
31
Ci re de di agnostic
A B
Fig. 1.36 Lèvres rétractées : (A) vue frontale et (B) vue selon un angle oblique.
A B
Une fois que la relation maxillo-mandibulaire est enregistrée, les modèles sont montés
en articulateur. Nous sommes maintenant prêts pour la cire de diagnostic (fig. 1.41).
Cire de diagnostic
À partir des informations rassemblées sur notre fiche d'évaluation esthétique, nous
savons précisément où la limite gingivale et le bord incisif de l'incisive centrale
maxillaire doivent être positionnés. Avec une hauteur de dent connue, la largeur
idéale peut être calculée à 80% de ce nombre (et nous savons que de toute façon
l'intervalle 75 à 85% est acceptable). En se basant sur cette largeur (X mm), la for-
mule biométrique de Stephen Chu [11] permet d'avoir rapidement les largeurs des
32
CHAPITRE 1
D i a g n o s t i c e s t h é t i q u e : u n e a n a ly s e e n t r oi s é ta p e s
33
Ci re de di agnostic
Fig. 1.40 Une cire d'enregistrement de l'occlusion Delar (Almore International, Inc), en postérieur.
34
CHAPITRE 1
D i a g n o s t i c e s t h é t i q u e : u n e a n a ly s e e n t r oi s é ta p e s
Maquette esthétique
La cire de diagnostic étant terminée, nous pouvons maintenant visualiser en bouche nos
changements effectués par un transfert direct dans la bouche du patient. Cette technique
de « maquette » fonctionne bien quand un cas est additif, c'est-à-dire lors de l'expansion
d'une arcade ou quand des dents sont à rallonger. Si le cas est soustractif par nature,
comme certains cas doivent l'être, présenter simplement la cire de diagnostic au patient
et/ou utiliser une image numérique sont deux autres moyens de transmettre notre vision.
Maquette intra-orale
Un silicone putty ou un silicone transparent injectable (ex. : Memosil®, Discus Dental
Bite®, 3 M Express™ ou Heraeus Flexitime®) est appliqué sur la cire de diagnostic
(fig. 1.42). L'index est alors rempli avec un matériau provisoire (ex. : 3 M Protemp™
ou Dentsply Integrity™) et est appliqué sur les dents. Si un matériau transparent
injectable tel que Memosil® est utilisé, alors tout matériau provisoire photo-polymé-
risable est aussi une option.
En termes de teinte, un patient recherchant un sourire « droit, blanc et parfait »
indiquera plutôt une teinte blanchie pour cette simulation, tandis que pour ceux 35
M a quet te esthétique
Fig. 1.43 Avant la maquette, avec une vision partagée de l'équipe Fig. 1.44 Maquette. Visualiser la cire de diagnostic directement en
esthétique pour éclaircir la teinte, élargir l'arcade dentaire, améliorer la bouche à partir de la vision partagée.
forme des dents et corriger la symétrie gingivale.
A B
Fig. 1.45 Utilisation d'un logiciel d'imagerie informatique : (A) avant et (B) après.
A B
Fig. 1.46 La silhouette des incisives centrales maxillaires en bouche se confond avec les marques noires au niveau des bords
incisifs, simulant des dents raccourcies. (A) Avant et (B) après.
38
CHAPITRE 1
D i a g n o s t i c e s t h é t i q u e : u n e a n a ly s e e n t r oi s é ta p e s
bouche, la silhouette des incisives en bouche se confond avec les marques noires au
niveau des bords incisifs, simulant des dents raccourcies (fig. 1.46).
Pourtant, une autre façon de visualiser les changements soustractifs est de présen-
ter simplement la cire de diagnostic au patient, montée proprement sur articulateur.
Il existe différentes couleurs de cire disponibles pour les cires de diagnostic, mais la
cire blanche doit être utilisée dans cette situation. La phonétique et l'occlusion
peuvent être perfectionnées plus tard quand les dents sont restaurées
provisoirement.
Les problèmes de nos patients étant identifiés et la solution visualisée, nous pouvons
maintenant choisir la ligne de conduite la plus appropriée et poursuivre le cas.
Résumé
Dans ce chapitre, nous avons présenté une philosophie pour un succès esthétique
prévisible. Nous utilisons une fiche d'évaluation esthétique pour identifier les pro-
blèmes, une cire de diagnostic montée sur des modèles en articulateur pour visua-
liser la solution, et une simulation directe ou une imagerie informatique pour
discuter visuellement de la proposition. Une fois que la solution est visualisée (et
peut-être modifiée), la technique la plus appropriée, la plus conservatrice est
choisie.
Le diagnostic esthétique commence avec des questions ouvertes pour comprendre
les véritables besoins du patient. Une communication maximale entre le patient, le
chirurgien-dentiste et le prothésiste dentaire nous conduit vers une proposition
L'ESSENTIEL À RETENIR
• Ce chapitre décrit une approche méthodique pour un diagnostic orienté esthétique : identifier le
problème, visualiser la solution et choisir la technique appropriée.
• Identifier les problèmes en utilisant la fiche d'évaluation esthétique avec des photos numériques
et des modèles d'étude montés en articulateur. Évaluer la macro-esthétique, la micro-esthétique
et la fonction.
• Visualiser la solution au travers d'une cire de diagnostic à partir des modèles d'étude montés en
articulateur et via la simulation intra-orale.
• Une fois que la solution est visualisée, choisir la technique appropriée, ce qui veut dire l'option la
plus conservatrice qui permettra d'atteindre nos objectifs esthétiques.
• L'objectif clé de la fiche d'évaluation esthétique est d'établir la position du bord incisif et de la
limite gingivale de l'incisive centrale maxillaire, deux repères critiques autour desquels l'intégralité
du cas est conçue.
39
Ré f é re nces b i b liogr aphiques
Documentation fondatrice
Matthews T. The anatomy of a smile. J Aesthet Dent 1978 ; 39 : 1.
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Références bibliographiques
40
CHAPITRE 1
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41
CHAPITRE 2
Évaluation psychologique du patient
SYLVIA S. WELSH
Il est bien connu que ces deux troubles du comportement alimentaire peuvent
engendrer des maladies de la gencive et une érosion de l'émail. Si l'hygiène buc-
co-dentaire du patient semble défectueuse à tous les égards et que des signes clas-
siques de boulimie sont observés (îlots d'amalgames, déminéralisation de la face
palatine des dents antérieures maxillaires), le dentiste doit inclure dans son évalua-
tion psychologique (détaillée ci-après) des questions concernant le régime du patient,
son tabagisme, son activité quotidienne, ses habitudes de sommeil, etc. Si une ques-
tion sur l'anorexie ou la boulimie est posée, une consultation psychologique doit être
proposée. D'un autre côté, une photographie clinique de la bouche du patient peut
être le résultat d'un trouble du comportement alimentaire ancien dont le patient ne
souffre plus. Dans ce cas, il est possible qu'un traitement esthétique soit encore
approprié. Il n'est pas raisonnable de réaliser un traitement esthétique chez un
patient qui souffre actuellement d'un trouble du comportement alimentaire, étant
donné que sa santé bucco-dentaire va continuer à être affectée.
Les troubles dysmorphiques du corps (DSM-V 300.7). De nombreuses personnes sont
insatisfaites d'une ou de plusieurs parties de leur corps. Le nez est trop large ou trop
petit, les chevilles trop minces ou trop épaisses, les pommettes trop saillantes ou trop
plates, la poitrine trop grosse ou trop petite, etc. N'importe quelle partie du corps
humain, que ce soit les dents ou l'ensemble du corps, est susceptible de devenir la
cible du malheur d'un patient. La dysmorphie corporelle (TDC) est un trouble émo-
tionnel qui implique l'apparition de pensées persistantes et gênantes portant sur les
défauts physiques d'une personne tels qu'elle les perçoit. Dans la TDC, l'idée irration-
nelle ou imaginaire sous-jacente à de telles obsessions est que la partie du corps
incriminée est la raison de leur malheur ou de leur malchance. Par conséquent, il
va sans dire que la « corriger », juste cela, conduirait au bonheur.
Dans une certaine mesure, ces idées nous traversent tous. Mais ce qui distingue les
TDC d'un mécontentement plus ordinaire de son apparence est le degré d'obsession
et de déformation. À l'extrême, une obsession, quant à des imperfections physiques
réelles ou imaginaires, peut conduire à de nombreuses interventions chirurgicales
cosmétiques non nécessaires, avec pour résultat final une défiguration. L'un des
exemples extrêmes de dysmorphie corporelle est l'obsession bien connue de Michael
Jackson pour son nez et la couleur de sa peau.
Cependant, la plupart des patients consultant pour un traitement de dentisterie
esthétique ne souffrent pas de troubles psychologiques graves de ce genre. La direc-
tive ci-dessous est destinée à cette majorité de patients.
46
CHAPITRE 2
É va l u at i o n p s y c h ol o g i q u e d u pat i e n t
Résumé
Comprendre l'état émotionnel de nos patients est essentiel pour déterminer si oui ou
non une consultation psychologique est nécessaire avant d'effectuer des travaux den-
taires esthétiques. Dans certaines conditions psychologiques, un traitement esthé-
tique peut ne pas être approprié. L'utilisation d'une analyse en trois étapes nous
permet d'optimiser la communication et d'acquérir une compréhension claire des
désirs esthétiques du patient, ainsi que de déterminer le meilleur plan de traitement.
En outre, une consultation efficace pour un changement esthétique doit inclure une
évaluation de l'état mental et émotionnel du patient en termes de volonté et d'op-
portunité d'un traitement. La meilleure façon d'y arriver est de créer un environne-
ment sûr, sans jugement, dans lequel de bonnes relations sont établies avec le
patient.
Documentation fondatrice
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Ré f é re nces b i b liogr aphiques
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48
CHAPITRE 3
Intégration de la fonction et de l'esthétique
JEFFREY McCLENDON, JONATHAN B. LEVINE
Esthétique
Fonction
Bord incisif
(EEF, bord incisif
esthétique fonctionnel)
Fig. 3.1 Le bord incisif de l'incisive centrale maxillaire relie l'esthétique dentaire, l'esthétique dento-
faciale et l'esthétique du visage avec le déplacement de la mandibule et la fonction des mâchoires.
52
CHAPITRE 3
I n t é g r at i o n d e l a f o n c t i o n e t d e l ' e s t h é t i q u e
Modèle biologique
Le modèle biologique, d'abord introduit par le Dr Bob Lee [1], décrit les exigences de
base suivantes d'une occlusion stable et d'une fonction mandibulaire optimale. Ces
quatre positions (fig. 3.2) sont évaluées au cours de l'analyse occlusale, dans le
cadre de la fiche d'évaluation esthétique, et testent l'adéquation du recouvrement
et du surplomb du patient dans le contexte de son plan d'occlusion, de la courbe de
Spee et de la pente condylienne. Si la mandibule ne peut pas se déplacer dans et hors
de ces positions sans interférence, la pathologie sera présente en bouche sous forme
de facettes d'usure, d'hyper-mobilité, d'abfraction ou de douleurs. Comme nous
l'avons vu dans le chapitre sur le diagnostic (voir chapitre 1), une fois que la patho-
logie a été notée, la position mandibulaire « habituelle » ne peut plus être une réfé-
rence, et une relation centrée doit être enregistrée. Les modèles seront montés en
articulateur, étudiés et une cire de diagnostic (wax-up) sera réalisée juste avant le
premier point de contact, plutôt que dans la position d'intercuspidation maximale.
La relation centrée nous donne une position mandibulaire reproductible, à partir
du diagnostic, et tout au long jusqu'aux restaurations finales.
L'occlusion en intercuspidation maximale ou l'occlusion centrée sont les positions
que la mandibule assume lors de la déglutition. Ce que nous cherchons ici, ce sont
de petits contacts ponctuels (0,2 mm) de durée et d'intensité égale tout le temps dans
la bouche (fig. 3.3) avec des forces verticales, dirigées axialement à la fermeture.
Quand la mandibule se déplace dans et hors de l'occlusion en intercuspidation
maximale (fig. 3.4), il ne devrait y avoir aucune déviation ou aucun contact déviant
sur les pentes des dents. Toute interférence est notée sur la fiche d'évaluation esthé-
tique. La posture optimale de la mâchoire présente un stress a minima quand la
différence entre l'occlusion centrée et la relation centrée est minimale.
53
Modèle b iologique
1
Fiche d’Évaluation Esthétique
4
2
Simulation
Quatre
esthétique et
positions
fonctionnelle
test
Modèle biologique
• Le concept de la forme naturelle des dents, de l'ajustage et de la fonction mandibulaire a été
observé et rapporté par le Dr Bob Lee [1].
• Faire un ajustage des dents en classe 1 dentaire et en classe 1 squelettique, et un plan d'occlusion
relativement plat.
• Faire une protection canine en latéralité et une guidance antérieure pour ne pas avoir d'interfé-
rence pour parler, déglutir et sourire.
• Procéder à un déplacement de la mandibule de 3 mm à gauche, à droite ou en avant à partir de
l'occlusion en intercuspidation maximale, de telle sorte que les deuxièmes molaires postérieures
se séparent de 2 à 3 mm en raison des contacts des dents antérieures. Ce schéma de déplacement
offre un espace optimal pour déglutir, mastiquer, mordre, parler et sourire.
A C
Recouvre-
ment
4 mm
2 mm
Surplomb
Fig. 3.5 Le modèle biologique montrant un recouvrement et un surplomb appropriés entre les incisives
centrales. Cette relation est la clé.
Fig. 3.6 Vue linguale latérale montrant les relations en lingual. Contacts postérieurs verticaux qui
soutiennent les dents antérieures. Ceci permet d'obtenir un effet stabilisant sur la position des condyles à
la fermeture et à la déglutition. Notez les trajets d'échappement et les relations interproximales de la
denture en occlusion, et les relations au niveau des embrasures et des pentes mésiales des dents
maxillaires et des pentes distales des dents mandibulaires.
Fig. 3.8 Un manque de séparation en postérieur quand les incisives sont en bout à bout. Cela entraînera une
usure accélérée. Un recouvrement/surplomb défectueux provoque ce manque de désocclusion en postérieur.
58
CHAPITRE 3
I n t é g r at i o n d e l a f o n c t i o n e t d e l ' e s t h é t i q u e
Fig. 3.9 Les positions de mastication droite (A) et gauche (B). Quand les canines sont pointe à pointe sur
le côté mastiquant (le point latéral le plus éloigné du cycle), les deuxièmes molaires de ce côté doivent
être séparées par 1 à 2 mm ; du côté opposé (non-mastiquant), les deuxièmes molaires doivent être
séparées par 2 à 3 mm.
59
Zone neutre
ésengrènement complet de l'ensemble des dents postérieures sur le côté « non mas-
d
tiquant » (c'est-à-dire le côté à partir duquel la mâchoire s'écarte, également connu
comme étant le côté « non travaillant »). Sur le côté « mastiquant », les canines per-
mettent une séparation en postérieur appelée « protection canine ». Quand le mou-
vement d'excursion est effectué dans le sens inverse (comme cela se fait lors de la
mastication), ce sont les contours des canines qui mènent de nouveau la mandibule
à une occlusion en intercuspidation maximale. En l'absence de protection en laté-
ralité, les bords incisifs des dents antérieures vont rapidement s'user, suivis par les
prémolaires. Une fois que la mâchoire commence à mastiquer sur ces facettes
d'usure, la recherche montre que le patient peut développer des parafonctions sur
ce même schéma. Noter qu'en général l'usure sur une canine coïncide avec des
interférences sur des molaires controlatérales, côté non travaillant.
L'« occlusion » est le déplacement des dents mandibulaires qui rentrent en contact avec
les dents maxillaires ; cependant, sur le plan clinique, nous évaluons ces positions dans
le sens inverse. Les patients glissent vers la droite, vers la gauche et en avant, puisque
la fonction réelle voit la mandibule se déplacer dans ces positions.
Le modèle biologique fournit des directives pour une forme naturelle des dents,
l'ajustage et la fonction, et permet d'avoir des condyles dans une position confortable
et une fonction mandibulaire atraumatique. Cependant, la quantité de dents en
occlusion doit aussi être considérée dans le contexte des tissus mous. Lors de la
réalisation d'un plan de traitement orienté visage, évaluer le point de vue dentaire
ne suffit pas. Nous devons prendre en compte la « zone neutre » et analyser le profil
des tissus mous pour relier les dents au visage.
Zone neutre
POINTS CLÉS
Zone neutre
• La zone neutre est le concept décrit par Dawson où les dents sont maintenues en équilibre par
la pression des lèvres et de la langue.
• Les dents font leur éruption « dans » la zone neutre où elles sont maintenues par les lèvres et la
langue.
• Antérieurement, la zone neutre est la musculature péri-orale décrite par le muscle orbiculaire des
lèvres. La zone neutre se prolonge en arrière par le muscle buccinateur et antéro-latéralement
par le raphé du muscle buccinateur, qui partage le muscle constricteur supérieur du pharynx, en
ayant ainsi une connexion directe aux voies respiratoires. La langue s'insère en postérieur, en tant
que paroi antérieure du pharynx, et joue un rôle dans les voies respiratoires.
• La zone neutre, d'abord constatée par Earl Pound [2] et décrite plus en détail par Dawson [3],
permet l'équilibre et l'harmonie des dents entre les lèvres et la langue. Les dents font éruption
dans la zone neutre et sont maintenues en équilibre entre les forces opposées de la langue pous-
sant vers l'extérieur et les lèvres poussant vers l'intérieur (fig. 3.10).
60
CHAPITRE 3
I n t é g r at i o n d e l a f o n c t i o n e t d e l ' e s t h é t i q u e
Fig. 3.10 Les dents font éruption dans la « zone neutre », où elles sont maintenues en équilibre entre les
forces opposées de la langue et des lèvres.
Une incisive centrale maxillaire non usée soutient à la fois les lèvres supérieure et
inférieure (fig. 3.11). Cependant, quand la dent s'use et perd son bord incisif, les
lèvres deviennent « inversées » plutôt qu'« éversées », s'affinent et aplatissent le profil
facial du patient (fig. 3.12).
L'allongement d'un bord incisif usé va non seulement procurer un rajeunissement en
augmentant l'exposition des dents au repos (« Emma »), mais aussi redonner du sou-
tien et la plénitude de la jeunesse des lèvres, et des visages moins stressés. Pour cette
raison, le visage peut être considéré comme une extension de la zone neutre (fig. 3.13).
Fig. 3.11 Les bords incisifs non usés des incisives centrales maxillaires soutiennent à la fois les lèvres
supérieure et inférieure.
Fig. 3.12 La perte des bords incisifs cause des lèvres inversées et amincies.
POINTS CLÉS
Plan d'occlusion
• La clé d'une conception correcte du sourire (après mise en place des incisives centrales), offrant
santé, bien-être, une fonction symbiotique et une esthétique, réside dans le placement optimal
du plan d'occlusion dans le contexte du visage.
• L'intégration de la dimension verticale, de la quantité de dents en occlusion, avec son plan hori-
zontal d'orientation et une relation équilibrée au sein de la zone neutre, permet l'intégrité de la
fonction individuelle et de la conception correcte du sourire.
63
A n a lyse cli nique de l'occlusion
Fig. 3.13 Le visage peut être considéré comme une extension de la zone neutre.
Ligne verticale
véritable
Relation idéale
des lèvres
Fig. 3.14 Une ligne « verticale véritable » permet d'évaluer la protrusion des lèvres. Idéalement, la lèvre
supérieure est de 2 à 5 mm en avant de cette ligne, la lèvre inférieure se projette seulement de 0 à 3 mm
au-delà, et le pogonion est situé entre 0 et 3 mm en arrière de la ligne.
Muscle temporal
Muscle
digastrique
postérieur
Muscle masseter
Muscles ptérygoïdiens
latéraux supérieur
et inférieur.
Fig. 3.15 Les muscles de la mastication : muscles ptérygoïdiens latéraux supérieur et inférieur. Le muscle
ptérygoïdien médial n'est pas visible.
Introduction à l’analyse
des sept lignes de l’EEF
Sept lignes horizontales (fig. 3.18) peuvent être appréciées à l'intérieur du schéma
« occlusion en intercuspidation maximale » du modèle biologique, et peuvent être
utilisées comme évaluation esthétique fonctionnelle (EEF), qui sert alors de directive
pour la cire de diagnostic. Les cinq premières lignes établissent des paramètres
esthétiques pour la gencive.
1. La première ligne horizontale est celle des bords incisifs des incisives centrales
maxillaires, ce qui est évidemment le lien entre la fonction et l'esthétique, et
donc le plus important. Le bord incisif, la ligne du milieu et l'inclinaison des
incisives centrales par rapport à la lèvre supérieure au repos permettent
d'évaluer l'exposition des dents, la symétrie des lèvres et du visage, et le
soutien de la lèvre supérieure sous le nez et le point sous-nasal. L'extension de
cette ligne latéralement par rapport aux pointes des canines, et parallèlement
à l'horizontale, permet une évaluation supplémentaire du plan esthétique.
Nous appelons cela la « ligne d'EEF », connue sous le nom d'évaluation
fonctionnelle esthétique, et elle est mieux évaluée quand le patient sourit
largement ou avec des lèvres rétractées et la tête dans une position naturelle.
2. La deuxième ligne, qui aide à l'évaluation du plan maxillaire, passe par les
zéniths gingivaux des incisives centrales et des canines maxillaires.
3. La troisième ligne correspond à la limite gingivale des incisives latérales
maxillaires, et est parallèle et légèrement coronaire à la ligne gingivale des
incisives centrales/canines.
4. La ligne 4 passe par la limite gingivale des incisives mandibulaires et va
permettre une évaluation de l'éruption l'une par rapport à l'autre et aux
canines au niveau de l'angle de l'arcade.
5. La cinquième ligne, encore parallèle à toutes les autres, relie les zéniths
gingivaux des canines mandibulaires. Cette ligne devrait être à environ
1 mm en direction apicale de celle des quatre incisives mandibulaires.
6. La sixième ligne passe par les bords incisifs des quatre incisives
mandibulaires. Cette ligne correspond à la quantité appropriée du
recouvrement de l'incisive par rapport à la ligne 1.
67
Introduction à l'analyse des sept lignes de l'EEF
Fig. 3.16 (A) Ceci montre l'articulation et les relations des dents quand la mandibule est en rotation
jusqu'au premier contact (en maintenant la relation supérieure et antérieure condyle/disque). (B) La
neuromusculature positionne la mandibule pour maximiser les contacts à la fin de chaque cycle de
mastication et de déglutition. Quand cette adaptation de la neuromusculature dépasse les tolérances
structurelles ou fonctionnelles à l'intérieur de l'appareil manducateur, il y a rupture. (C) Les choix
restaurateurs sont présentés et les formes par addition sont représentées en blanc. L'objectif de
l'équilibre et de l'harmonie du système doit être atteint au travers des sommets des dents, du condyle/
disque/éminence, et de la langue et des lèvres.
68
CHAPITRE 3
I n t é g r at i o n d e l a f o n c t i o n e t d e l ' e s t h é t i q u e
Fig. 3.17 Une illustration de l'interaction dynamique entre les dents antérieures. Le procédé pour
obtenir une position optimale des incisives et une orientation des dents en occlusion (plan d'occlusion)
est initié en identifiant le bord incisif de l'incisive centrale maxillaire par rapport au stomion avec les
lèvres jointes sans contrainte, et l'exposition des dents avec des lèvres au repos (en prononçant « Emma »)
et avec un sourire à pleines dents (en prononçant « iiii »).
Le triangle bleu représente le paramètre pour un changement vertical de la masse des dents antérieures,
afin de permettre une quantité optimale de recouvrement et de surplomb, en créant une posture de la
mâchoire confortable et un sourire dynamique. Les positions définitives de la forme des dents peuvent
être obtenues par des moyens de restauration ou d'orthodontie, et dans de rares cas, nécessitent une
intervention chirurgicale orthognatique.
7. La septième ligne passe par les pointes des canines mandibulaires. Cette ligne
doit être parallèle à la ligne des incisives mandibulaires, mais légèrement
coronaire (1 à 1,5 mm). Cette ligne reflète l'augmentation du recouvrement
entre les canines par rapport aux incisives.
Comme nous connectons la ligne d'EEF (encadré 3.1) à partir des bords incisifs des
incisives centrales jusqu'aux pointes des canines, pour que la conception des quatre
dents soit de longueur égale, nous restaurons une esthétique agréable avec un mou-
vement de mastication latéral amélioré. La quantité de dégagement du côté non
mastiquant est directement liée à la relation de la protection canine. En outre, la
différence de longueur des dents permet un plus grand soutien de la lèvre supérieure
ainsi que sa plénitude, le soutien de la lèvre inférieure et son éversion, et une enve-
loppe de mastication plus verticale, en permettant des forces plus axiales. La beauté
est vraiment dans « la dent du spectateur ». Les formes naturelles en fonction
semblent fournir le système le plus « biologique » d'un sourire.
69
« Dispositif d’EEF » pour le diagnostic, la stabilisation et la visualisation
2 3
7
6
4
5
Fig. 3.18 Les sept « lignes d'EEF » utilisées pour évaluer la symétrie, l'équilibre et l'harmonie. En outre,
les concepts de proportions du nombre d'or, de symétrie de la hauteur gingivale, d'inclinaison axiale et
d'effet de gradation peuvent être appréciés dans cette vue frontale de la denture en occlusion.
71
« Dispositif d’EEF » pour le diagnostic, la stabilisation et la visualisation
A B
Fig. 3.19 (A) « Emma ». Bords incisifs inégaux et exposition avec des lèvres au repos. (B) Ligne d'EEF de la
canine maxillaire à la canine au travers des bords incisifs des incisives centrales, établie avec du
composite fluide sur les dents lubrifiées. L'exposition des incisives est réévaluée. Quand la longueur
optimale des dents est obtenue, une empreinte est prise et envoyée au prothésiste dentaire pour guider à
la fabrication de la cire de diagnostic.
des canines doivent alors être sur une ligne parallèle aux incisives centrales
(fig. 3.19). Une fois que les pointes des canines sont d'égale longueur et parallèles
aux incisives centrales, du composite est ajouté aux incisives latérales en suivant les
directives de Rufenacht [4] et Chu [5] sur les embrasures.
Les six dents antérieures maxillaires établissent le plan esthétique, ou « ligne d'EEF »,
et l'information est transférée au laboratoire de prothèse au moyen d'une photogra-
phie, une mesure directe ou une clé du bord incisif (en polyvinyle siloxane). Cela
aide à la visualisation pour le laboratoire de prothèse, afin de réaliser la cire en vue
de l'intégration de la fonction du bord incisif et de l'esthétique.
Une fois que la position de la ligne d'EEF est établie, l'information peut également être
utilisée pour confectionner un dispositif de visualisation esthétique et de stabilisation
amovible (« dispositif d'EEF ») pour l'utiliser quand un traitement plus complexe néces-
site une modification de la dimension verticale ou une stabilisation de l'articulation
temporo-mandibulaire. Une fois que l'exposition et la symétrie optimales des dents anté-
rieures maxillaires ont été obtenues, un modèle est fabriqué et un matériau Essix A+®
de 0,04 pouce1 est thermoformé sur le modèle. L'intrados de la contention est enduit
avec un agent de liaison et un composite fluide est appliqué au niveau des zones addi-
tives, la contention est insérée sur les dents lubrifiées et le composite est polymérisé.
Soit 0,016 mm.
1
72
CHAPITRE 3
I n t é g r at i o n d e l a f o n c t i o n e t d e l ' e s t h é t i q u e
QUESTIONS À SE POSER
Q. Où commencez-vous ?
R. Au niveau de l'exposition des incisives maxillaires par rapport à la lèvre supérieure, avec les lèvres
détendues et les dents légèrement séparées. Avec les lèvres au repos, prononcez le mot « Emma » et vous
devriez voir 2 à 4 mm des dents, selon l'âge et le sexe. Une mesure de 3 à 5 mm est considérée comme un
signe de jeunesse, et une mesure de 1 à 3 mm est normale ou avec un minimum d'adaptation. Un manque
d'exposition est généralement un signe de vieillesse et d'usure, et indique un stress au sein du système.
Q. Quelles sont les directives spécifiques quand on commence avec les incisives centrales
maxillaires ?
R. Avec les lèvres au repos, par rapport à la lèvre supérieure, les bords incisifs devraient avoir une
exposition de 2 à 4 mm, la ligne du milieu centrée sur le philtrum, et avoir tendance à soutenir la
lèvre supérieure et permettre aux lèvres de se joindre sans contrainte lors de la fermeture des lèvres.
Cas clinique 3.1
Fig. C3.1.1 Le patient présente une parafonction qui a causé l'usure des bords Fig. C3.1.2 Les contacts sur les dents 34 et 35 avec pour résultat usure et
incisifs des incisives centrales maxillaires. La conséquence est un manque de récession gingivale.
désocclusion postérieure quand les bords incisifs sont en bout à bout, ce qui
provoque une usure accélérée des dents antérieures et postérieures.
Fig. C3.1.3 Vue occlusale montrant les bords incisifs usés des dents antérieures maxillaires.
A B
Fig. C3.1.4 La cire est ajoutée au modèle pour restaurer la structure dentaire perdue.
74
CHAPITRE 3
I n t é g r at i o n d e l a f o n c t i o n e t d e l ' e s t h é t i q u e
A B
Fig. C3.1.5 Vue occlusale de la cire de diagnostic. L'allongement des bords incisifs va permettre une
guidance antérieure plus rapide et une relation recouvrement/surplomb améliorée.
Fig. C3.1.6 Une clé en matériau à empreinte en polyvinyle siloxane est fabriquée sur la cire de
diagnostic.
A B
Fig. C3.1.7 Les bords incisifs sont mordancés, un agent de liaison est appliqué (A), et une résine
hautement chargée est mise en place (B).
75
Ca s cli nique 3.1
Fig. C3.1.8 Les embrasures sont affinées et l'occlusion est finalisée. Fig. C3.1.9 Collage du composite en technique directe terminé.
A B
Fig. C3.1.10 Les positions travaillantes indiquent maintenant une élévation de la canine plus rapide, ce
qui élimine les interférences sur les pentes internes des dents postérieures.
Fig. C3.2.3 Le dispositif d'EEF, fabriqué sur un modèle de la cire de Fig. C3.2.4 Le dispositif d'EEF en place. Ceci permet un déplacement plus
diagnostic (ou, alternativement, sur un composite en technique directe). vertical qui donne une clearance plus antérieure et plus postérieure.
77
Ca s cli nique 3.2
A B
Fig. C3.2.8 Le sourire postopératoire, exposant une esthétique et une fonction améliorées.
78
CHAPITRE 3
I n t é g r at i o n d e l a f o n c t i o n e t d e l ' e s t h é t i q u e
Fig. C3.3.1 Un patient âgé de 27 ans avec une usure des bords incisifs Fig. C3.3.2 La vue préopératoire, lèvres rétractées, révèle des deuxièmes
maxillaires et mandibulaires. molaires mandibulaires présentant des courbes de Spee et de Wilson
augmentées, en comparaison avec le reste de l'arcade.
Fig. C3.3.3 Quand les arcades sont en occlusion, elles sont coordonnées Fig. C3.3.4 Postopératoire. Un composite collé a été utilisé pour
(historique d'orthodontie), mais les formes ne fonctionnent pas bien, et restaurer les dents 16 à 24 avec des longueurs et des proportions
l'esthétique est en déclin. Le recouvrement antérieur ne suffit pas à naturelles après que le recouvrement postérieur a été ajusté.
assurer la séparation au niveau des deuxièmes molaires dans les positions
de mastication à droite, de mastication à gauche et de bout à bout incisif.
Fig. C3.3.5 Vue postopératoire, lèvres rétractées. Les embrasures incisives Fig. C3.3.6 Recouvrement et surplomb améliorés. Du composite appliqué
des dents antérieures mandibulaires ont été remodelées pour créer une sur les crêtes marginales linguales des incisives maxillaires permet
apparence moins usée (se rappeler que les dents usées perdent leurs d'obtenir des contacts antérieurs sur les incisives mandibulaires.
embrasures incisives arrondies). De plus, une coronoplastie par soustraction
a été réalisée sur les prémolaires et les molaires pour équilibrer l'occlusion. 79
Ca s cli nique 3.4
Fig. C3.4.1 (A) Les modèles de diagnostic sont montés en articulateur et sont recouverts d'Occlude®
avant ajustement occlusal. Les dents postérieures sont ajustées jusqu'à ce que les premières prémolaires
entrent en contact. (B) Modèle d'équilibration montrant le manque de contact des dents antérieures et un
recouvrement et un surplomb minimes. (C) De la cire par addition est appliquée pour la forme des
dents 13 à 23 et 33 à 43, pour les contacts, la proportion esthétique et la fonction. Une clé en polyvinyle
siloxane est utilisée pour traduire ces nouvelles formes dans des restaurations en composite hybride.
Finalement, les restaurations en céramique ont suivi ces mêmes formes.
80
CHAPITRE 3
I n t é g r at i o n d e l a f o n c t i o n e t d e l ' e s t h é t i q u e
Fig. C3.4.2 Détail de la cire de diagnostic exposant un mouvement de mastication de la mâchoire droite
plus vertical.
81
Ca s cli nique 3.4
A B C
Fig. C3.4.3 Vue préopératoire de la position des incisives (A), suivie par les restaurations en composite
pour restaurer une occlusion correcte (B), et les restaurations en céramique définitives avec la même
forme (C).
Fig. C3.4.4 Position préopératoire de mastication à droite montrant de Fig. C3.4.5 Formes restaurées (au stade composite) en position test
multiples interférences, des contacts au niveau des dents antérieures et un de mastication à droite. Noter la séparation en postérieur augmentée
manque de séparation en postérieur. et aucun contact des dents antérieures.
82
CHAPITRE 3
I n t é g r at i o n d e l a f o n c t i o n e t d e l ' e s t h é t i q u e
Fig. C3.4.6 Restaurations en céramique définitives. Noter la couronne implanto-portée sur la première
molaire maxillaire droite avec la céramique gingivale.
Documentation fondatrice
Arnett GW, Bergman RT. Facial keys to orthodontic diagnosis and treatment planning. Part 1.
Am J Orthod Dentofacial Orthop 1993 ; 103(4) : 299–312.
Dix-neuf portraits sont présentés de face et de profil pour améliorer l'évaluation des caractéris-
tiques du visage avant le traitement orthodontique. Les auteurs estiment que le mouvement
dentaire destiné à corriger l'occlusion pourrait altérer la forme du visage. Une analyse du système
dentaire isolé ou une analyse céphalométrique sans tenir compte de l'aspect du visage ne garan-
tit pas un résultat optimal. Des patients sont examinés, la tête en position naturelle, en relation
centrée et les lèvres en position de repos.
Magne P, Gallucci GO, Belser UC. Anatomic crown/length ratios of unworn and worn maxillary
teeth in white subjects. J Prosthet Dent 2003 ; 89(5) : 453–61.
Cette étude propose un éventail de mensurations et de proportions des dents maxillaires utiles
pour dégager des orientations diagnostique, pour planifier un traitement et pour distinguer avec
clarté les incisives centrales et latérales ainsi que les canines intactes ou atteintes d'usure den-
taire. Ces recommandations sont utiles en dentisterie restauratrice et en chirurgie
parodontale.
Les auteurs présentent leur procédure de travail d'équipe interdisciplinaire éprouvée par le temps.
Dans un premier temps, ils débutent, sur un plan esthétique, par l'identification des contours, de
la ligne médiane et de l'inclinaison des incisives maxillaires. Les niveaux gingivaux puis leur arran-
gement, leur contour et leur teinte précède l'évaluation des bords des incisives mandibulaires
relativement à la conformation du visage. Après que la question de l'esthétique ait été abordée, la
fonction, la structure et les aspects biologiques devront être pris en considération.
Arnett G, McLaughlin W, Richard P. Facial and dental planning for orthodontists and oral sur-
geons. New York : CV Mosby ; 2004.
Arnett GW, Bergman RT. Facial keys to orthodontic diagnosis and treatment planning, part 1.
Am J Orthod Dentofacial Orthop 1993 ; 103(4) : 299–312.
83
Ré f é re nces b i b liogr aphiques
Kraus BE, Jordan RE, Abrams L. Dental anatomy and occlusion. Baltimore : Williams and
Wilkins Co. ; 1969.
Références bibliographiques
[1] Lee RL. Esthetics and its relationship to function. In : Rufenacht CR, editor. Fundamentals of
esthetics. Chicago : Quintessence ; 1990. p. 137–209.
[2] Pound E. Lost fine art in the fallacy of ridges. J Prosthet Dent 1954 ; 4 : 6–16.
[3] Dawson PE. Evaluation, diagnosis and treatment of occlusal problems. 2nd ed. St Louis : CV
Mosby ; 1989.
[4] Rufenacht CR. Esthetics and its relationship to function. In : Fundamentals of esthetics. Chicago :
Quintessence ; 1990. p. 140.
[5] Chu SJ. A biometric approach to predictable treatment of clinical crown discrepancies. Pract
Proced Aesthet Dent 2007 ; 19(7) : 401–9.
84
CHAPITRE 4
Photographie clinique en dentisterie esthétique
NICHOLAS A. HODSON
Utilisation de la photographie
dentaire en dentisterie esthétique
Plan de traitement
Un plan de traitement esthétique de la conception du sourire nécessite une compréhen
sion de la relation qui existe entre la ligne du sourire du patient et la position de la lèvre
au repos par rapport à la taille et la position des dents antérieures, aussi bien que sa
relation au visage tout entier [1]. Des photographies dentaires normées permettent de
prendre en compte ces éléments en l'absence du patient lors de la planification du cas,
et de présenter au patient le plan de traitement prévu. Cette planification peut envisager
les contours gingivaux et les proportions des dents, et peut être utilisée pour planifier
une élongation coronaire, avec des images numériques annotées utilisées pour montrer
au patient ce qui est prévu (fig. 4.1) [2, 3], ou pour faciliter la communication entre les
dentistes réalisant la restauration et ceux réalisant la chirurgie [4]. Certains praticiens
ont recommandé l'utilisation de simulations numériques pour augmenter l'acceptation
par le patient d'un plan de traitement tel qu'une élongation coronaire [4] ou la ferme
ture d'un diastème [5]. Cependant, le logiciel de simulation doit être utilisé avec précau
tion ; si trop de promesses étaient faites sans être tenues, on aboutirait à des attentes
non satisfaites et un patient mécontent. Il vaut mieux s'efforcer, à la place, de ne pas
trop promettre et de dépasser les attentes du patient.
Blanchiment
Il est possible de suivre l'évolution d'un blanchiment par l'enregistrement de photo
graphies des échantillons de teinte placés contre les dents, ce qui fournit un docu
ment préopératoire de la teinte de la dent avant le blanchiment. Ou bien, si une
approche plus précise est souhaitée, il est possible d'utiliser une référence neutre
standard et le logiciel de traitement d'image Adobe® Photoshop® (Adobe Systems
Incorporated) pour mesurer plus précisément le changement de teinte [11].
Marketing
Le marketing passe par la communication. Il existe un outil pour mettre en valeur et
représenter visuellement les capacités du praticien et la manière dont il crée de beaux
sourires. Promouvoir de nouvelles pratiques afin d'accroître son activité constitue un
besoin croissant. Une série de cas exposés dans une sorte de « book de présentation »
dans la salle d'attente ou sur les sites internet de cabinets dentaires peut donner aux
patients une idée du type de traitements proposés au cabinet dentaire, et agit comme
un bon outil marketing pour promouvoir les compétences cliniques du praticien [12].
Si l'intention du praticien est d'utiliser des photographies de cette manière, alors il doit
faire attention aux procédures d'obtention du consentement à l'image (encadré 4.1).
Autres utilisations
Les photographies sont aussi utiles pour d'autres domaines de la dentisterie en général,
tels que des conférences et des formations pour les collègues. Une documentation
Consentement du patient
et autres aspects médico-légaux
Comme pour tous les traitements dentaires, la preuve du recueil du consentement
du patient (voir encadré 4.1) est importante et devrait idéalement se faire par écrit.
Le consentement devrait couvrir l'autorisation de prendre des photographies et la
manière dont elles vont être utilisées. La photographie est-elle destinée au dossier
clinique, à la publication dans la littérature dentaire ou dans des articles, à des fins
pédagogiques ou à une tout autre utilisation ? En général, trois niveaux de consen
tement à l'image sont utilisés [13, 14] :
Équipement photographique
L'appareil photo le plus approprié pour une photographie clinique de bonne qualité
est un appareil photo reflex mono-objectif numérique avec un objectif macro de
haute qualité et un flash annulaire (fig. 4.2) ou un flash double [9, 11, 16]. Ceux-ci
permettent un contrôle adéquat et nécessaire de l'ouverture, de la vitesse d'obtura
tion de l'appareil photo et de l'éclairage des dents. Certains appareils photo compacts
ont un contrôle limité de ces éléments ; ils représentent toutefois un compromis, et
la prévisibilité leur fait défaut pour des images de haute qualité [11, 17].
La plupart des appareils photo reflex mono-objectif numériques permettent une
visualisation des dents au travers de l'objectif (TTL), permettant de cadrer la photo
90
CHAPITRE 4
P h o to g r a p h i e c l i n i q u e e n d e n t i s t e r i e e s t h é t i q u e
graphie, bien que les derniers appareils photo reflex mono-objectif numériques
offrent aussi la possibilité de visualiser l'affichage sur un écran à cristaux liquides
(ACL)2. Sur l'appareil photo, vous pouvez choisir entre le réglage manuel et le mode
priorité à l'ouverture (Av) afin d'adapter l'ouverture à la situation clinique.
La plupart des appareils photo reflex mono-objectif numériques ont un capteur qui est
plus petit que le film standard de 35 mm. Ceci est important à savoir, car cela signifie
que l'image capturée va apparaître agrandie par rapport à la même image capturée avec
un appareil photo reflex mono-objectif de 35 mm. Le degré de grossissement dépend de
la taille du capteur. Par exemple, les dimensions du capteur du Nikon D7000 sont
23,6 mm × 15,6 mm, ce qui donne un grossissement × 1,5 ; et les dimensions du cap
teur CMOS du Canon 450D sont 22,2 mm × 14,8 mm, donnant un grossissement de
× 1,6. Ces données doivent être gardées à l'esprit lors de la sélection sur l'objectif du
rapport de reproduction approprié. Les appareils photo reflex mono-objectif numériques
plus récents ont un capteur de la même taille qu'un film de 35 mm, si bien qu'aucune
correction n'est nécessaire, c'est le cas du Canon EOS 5D.
La résolution de l'appareil photo numérique dont le praticien a besoin dépend de la
façon dont il souhaite afficher la photographie. S'il prévoit de montrer des images
de patients sur des photographies ou sur un ordinateur portable ou un iPad, alors
il doit tenir compte du nombre de « pixels par pouce » (ppp)3 et de la taille de l'écran
[18]. Pour les photographies, une résolution de 300 ppp est recommandée, qui
permettra une impression de 6 × 8 pouces (4 mégapixels), 8 × 10 pouces (6 méga
pixels) ou 11 × 14 pouces (12 mégapixels) en fonction de l'appareil photo. Un iPad 2
a une résolution d'écran de 1024 × 768 pixels à 132 ppp, sa résolution d'image ne
dépasse pas 0,8 mégapixel ; et même l'affichage sur un écran Retina d'un iPad 3,
avec une résolution de 2048 × 1536 pixels à 264 ppp, ne dépasse pas une résolution
de 3,1 mégapixels. Sur cette base, pour la plupart des praticiens, 6 mégapixels
seraient plus que suffisants, sauf si l'impression de posters est prévue !
Un objectif macro compris entre 90 et 105 mm est idéal pour la photographie den
taire (fig. 4.3). Cela permettra d'avoir la gamme de rapports de reproduction requis
et de travailler à une distance confortable de la bouche du patient. Cet objectif peut
également être utilisé pour les portraits, sans avoir la distorsion parfois observée
avec une distance focale plus petite.
Principes de base
de la photographie dentaire
La photographie intra-orale est essentiellement de la macrophotographie, technique
photographique permettant de prendre des images agrandies des dents.
Classiquement, avec la macrophotographie, l'image sur le capteur ou sur le film est
2
En anglais, LCD pour liquid crystal display.
3
En anglais, pixel per inch (ppi).
91
P rin c ipe s de ba s e de l a photogr aphi e dentai re
Fig. 4.2 Un appareil photo reflex mono-objectif numérique avec un Fig. 4.3 Un objectif macro Nikon 105 mm.
objectif macro de haute qualité et un flash annulaire.
Rapport de reproduction
Différents rapports de reproduction sont utilisés en photographie dentaire ; cepen
dant, la photographie intra-orale doit avoir un rapport de reproduction compris
entre 1/1 et 1/3 (fig. 4.4). Les objectifs capables d'avoir ces rapports de reproduction
sont connus sous le terme d'objectifs macros. Les différents rapports de reproduction
92
CHAPITRE 4
P h o to g r a p h i e c l i n i q u e e n d e n t i s t e r i e e s t h é t i q u e
destinés aux différentes photographies intra-orales seront discutés plus tard ; cepen
dant, il est important d'être cohérent avec le rapport utilisé pour prendre les diffé
rentes vues. Quand une photographie est prise, il est judicieux de noter le rapport
de reproduction utilisé, car il fait partie de l'information enregistrée au niveau des
photos, et cela permettra d'utiliser les mêmes réglages pour toutes les photographies
suivantes. Cette cohérence permet de comparer des photographies « avant » et
« après », sans qu'il soit nécessaire de redimensionner ou de recouper les images.
Profondeur de champ
La profondeur de champ d'une photographie est la distance en avant et en arrière
d'un objet que l'appareil photo a mis au point (plan de netteté) et qui apparaît net.
En règle générale, environ 50 % de la profondeur de champ est en avant du plan
de netteté, et 50 % est en arrière de ce plan. La profondeur de champ dépend de la
taille de l'ouverture du diaphragme métallique qui est à l'intérieur de l'objectif.
L'ouverture du diaphragme s'exprime en valeur-f exprimée par un nombre (fig. 4.5).
Une bonne profondeur de champ est déterminée par une grande valeur-f (fig. 4.6), ce
qui correspond à une petite ouverture du diaphragme. Cependant, cette petite ouver
ture pose problème en limitant la quantité de lumière atteignant le film ou le capteur
de l'appareil photo, ce qui affecte l'exposition de l'objet.
93
P rin c ipe s de ba s e de l a photogr aphi e dentai re
A B
C D
Q. Que faire si je ne veux plus que les photographies soient utilisées à des fins
pédagogiques ou de publication après avoir donné mon consentement ?
R. Vous devez rassurer le patient en lui disant qu'il peut avoir accès aux images à tout moment et
qu'il peut toujours retirer son consentement. Il est important, cependant, de discuter clairement
avec lui si vous prévoyez d'utiliser les images sur un site internet, car il doit savoir que l'usage qui
est fait des photographies mises en ligne n'est pas maîtrisable.
94
CHAPITRE 4
P h o to g r a p h i e c l i n i q u e e n d e n t i s t e r i e e s t h é t i q u e
A B
Fig. 4.6 Plus la valeur-f du diaphragme est grande, plus l'ouverture est petite et plus la profondeur de
champ est grande. Toutes les dents sont donc visibles avec la mise au point (A), contrairement à la mise
au point (B) où seule la deuxième prémolaire est visible.
Exposition
L'exposition vise à déterminer si l'image est trop claire (surexposée, fig. 4.7) ou trop
sombre (sous-exposée, fig. 4.8). Si une dent est surexposée, alors les détails de la
surbrillance sont perdus et les dents vont apparaître « délavées » ou toutes blanches.
D'une manière générale, l'exposition peut être contrôlée par l'ouverture ou par la
vitesse d'obturation de l'appareil photo et le flash. Pour la photographie dentaire,
l'ouverture est déterminée par la profondeur de champ voulue et la vitesse d'obtu
ration doit être synchronisée avec le flash (en général, la vitesse d'obturation est
comprise entre 1/60 et 1/250 secondes). Cela signifie que le praticien doit avoir un
95
P rin c ipe s de ba s e de l a photogr aphi e dentai re
appareil photo qui permet soit la priorité à l'ouverture (contrôle de l'ouverture), soit
un mode manuel (contrôle sur l'ouverture et la vitesse d'obturation).
L'exposition des dents dans la bouche peut être modifiée par différentes méthodes.
Outre le réglage de l'ouverture du diaphragme, tel que décrit ci-dessus, l'exposition
peut être contrôlée par le flash à l'aide de la mesure TTL de l'exposition. La mesure
96
CHAPITRE 4
P h o to g r a p h i e c l i n i q u e e n d e n t i s t e r i e e s t h é t i q u e
4
En anglais, exposure value (EV) ; en français, indice de lumination (IL).
97
P rin c ipe s de ba s e de l a photogr aphi e dentai re
Éclairage
Les photographies intra-orales doivent être réalisées à l'aide d'un flash annulaire
(fig. 4.10) ou d'un flash double qui donne un éclairage homogène des dents.
L'appareil photo doit permettre la modification du flash par la mesure TTL. Le prin
cipal inconvénient signalé avec un flash annulaire est que des réflexions multiples
se produisent à partir de la surface de la dent, suivies d'un effet d'aplatissement,
quand l'ombre est éliminée (fig. 4.11) [17, 19]. Si la lumière peut être dirigée depuis
A B
Fig. 4.11 Comparaison de l'éclairage provenant d'un flash annulaire montrant une surface aplatie (A) par
comparaison avec l'éclairage provenant d'un flash annulaire à deux tubes avec un éclairage provenant
principalement du côté droit (B).
98
CHAPITRE 4
P h o to g r a p h i e c l i n i q u e e n d e n t i s t e r i e e s t h é t i q u e
le côté, alors une légère ombre peut être produite afin de donner de la texture et de
la profondeur aux dents [16, 19]. Certains flashs annulaires contiennent deux tubes
qui permettent à la lumière de venir principalement d'un côté pour produire une
image avec des contours plus visibles (fig. 4.11).
Avant de commencer
• Veiller à ce que les dents soient propres et exemptes de plaque dentaire, de rouge à lèvres et de
tout autre débris, et à aspirer la salive excessive.
• Réchauffer les miroirs occlusaux dans un bain d'eau chaude pour éviter la formation de buée.
• Mouiller les écarteurs à joues avant utilisation.
Un système de double flash est une alternative à un flash annulaire qui fournit des
images moins aplaties, avec une meilleure visualisation de la translucidité et des
lignes de transition. Les flashs doubles peuvent être ajustés, donc la direction de
l'éclairage peut être contrôlée. La figure 4.12 montre les caractéristiques des photo
graphies prises avec un système de double flash en utilisant une lumière frontale
directe, une lumière latérale directe et une lumière latérale indirecte. Comme le
montre la figure 4.13D, les photographies prises en éclairage direct apparaissent
beaucoup plus plates et statiques, par rapport à un volume et une dimensionnalité
visibles en éclairage indirect. Notez qu'un diffuseur, ou « bouncer », peut être fixé à
chaque flash double pour procurer une lumière indirecte plus douce.
Écarteurs de joues
Les écarteurs de joues sont importants pour maintenir les tissus mous à distance
des dents et pour permettre une visualisation facile de la denture avec l'appareil
photo. En règle générale, ils sont en plastique ou en acier inoxydable, bien que des
écarteurs en plastique soient plus confortables pour les patients (fig. 4.14). Il est
important de s'assurer qu'ils sont autoclavables.
99
P rin c ipe s de ba s e de l a photogr aphi e dentai re
A B
C D
100
CHAPITRE 4
P h o to g r a p h i e c l i n i q u e e n d e n t i s t e r i e e s t h é t i q u e
Fig. 4.15 Fond de contraste utilisé pour donner un cadre « noirci » aux dents antérieures.
Contrasteurs
Les contrasteurs sont utilisés pour donner un fond « noirci » aux dents antérieures
et éliminer les interférences de la langue ou d'autres tissus mous (fig. 4.15). La rai
son de leur utilisation est de fournir un contraste avec la luminosité des dents et
d'améliorer l'exposition des dents antérieures. Ils contribuent aussi à améliorer la
visualisation de la translucidité et la teinte des dents antérieures. Il faut vérifier que
toutes ces aides à la photographie peuvent être mises en autoclave.
Miroirs de photographie
Deux principaux types de miroirs sont nécessaires : miroirs occlusaux ou miroirs
latéraux. Ils peuvent être en métal ou en verre, et ont leurs propres avantages et
inconvénients. Il est essentiel que les miroirs soient stérilisables. Les miroirs en
métal sont en général en acier inoxydable très poli et donc pratiquement indestruc
tibles. Les miroirs en verre produisent une réflexion de surface beaucoup plus
importante que les miroirs en métal, ce qui produit des images plus nettes, mais ils
sont plus fragiles et se rayent facilement (fig. 4.16). Lors du choix des miroirs, il faut
veiller à ce qu'ils soient argentés sur le dessus et non pas argentés en dessous. Ceci
est indispensable afin d'éviter d'éventuelles images doubles créées par la réflexion
de la surface sur le verre ainsi que sur la surface réfléchissante.
101
T e c hn iqu e génér ale de photogr aphi e
Il est important de contrôler que la surface du miroir n'est pas rayée et n'a pas de
débris ou de la salive provenant d'un contact avec les tissus buccaux, ce qui pourrait
affecter la qualité de l'image.
La technique générale pour l'utilisation des miroirs est de les réchauffer avant utilisa
tion. Le plus facile est de les immerger dans un bain d'eau tiède, puis de les sécher avant
utilisation. La chaleur résiduelle du miroir évite pendant son utilisation la formation de
buée liée à la respiration du patient. Une approche alternative est de demander au
patient de respirer par le nez pendant la prise de la photographie avec le miroir, et d'uti
liser sur la surface du miroir un jet d'air doux d'une seringue dentaire 3-en-1.
Fig. 4.17 Bras stable et position de la main pour prendre des photographies dentaires.
un miroir tenu à 45° par rapport au plan d'occlusion). Comme les figures 4.18 et
4.19 le montrent, une photographie prise à partir d'un angle aigu donnera une
fausse apparence de sourire inversé, où les canines maxillaires semblent plus lon
gues que les incisives centrales. L'angulation de l'appareil photo, en étant au-dessus
du sujet, va exagérer la courbe du sourire. Noter qu'une photographie prise d'en bas
peut être utile pour l'évaluation de la teinte, car l'angulation va empêcher le flash
de masquer les échantillons de teinte (fig. 4.19).
Le rapport de reproduction devrait être fixé sur l'objectif en fonction de la vue nor
mée que vous avez choisie. L'appareil photo est mieux réglé en mode de mise au
point manuelle plutôt qu'en mode de mise au point automatique, et en le déplaçant
alors vers l'arrière et vers l'avant pour amener l'objet dans le plan de netteté de
l'image. La raison de cette approche est d'assurer la reproductibilité des images
prises à différentes occasions. Des modifications mineures de mise au point seront
peut-être nécessaires pour une transmission idéale de la vue normée.
103
Vu e s photogr aphiques norm ées
La meilleure inclinaison
90°
La pire inclinaison
90°
Fig. 4.19 Cette photographie, en contre-plongée, donne faussement l'apparence d'un sourire inversé. Une photographie prise avec cet
angle ne peut être utilisée que pour évaluer la teinte et jamais pour analyser le visage.
pendant le sourire, entre les dents antérieures maxillaires et les dents antérieures
mandibulaires, des dents postérieures et leur angulation, et des vues plus détaillées
des dents antérieures. La séquence est montrée dans les cas cliniques. Noter que le
système présenté dans ce livre (l'analyse en trois étapes et la fiche d'évaluation
esthétique) repose largement sur deux autres vues qui ne sont pas requises par
l'AACD : la vue de profil du visage en entier au repos (pour évaluer l'angle naso-la
bial et la protrusion de la lèvre) et la vue dento-faciale des lèvres au repos (position
de « Emma » utilisée pour évaluer l'exposition des incisives avec les lèvres au repos).
L'ESSENTIEL À RETENIR
Cas cliniques
Fig. C4.1 Vue du visage en entier. Cette photographie permet Fig. C4.2 Vue du visage en entier. Le patient doit être placé devant un
d'évaluer l'inclinaison du plan incisif par rapport à la ligne bipupillaire. fond neutre avec le praticien se tenant debout droit devant lui. L'appareil
L'objectif macro doit être réglé avec un rapport de reproduction de photo est tenu perpendiculaire au visage pour éviter une distorsion des
1/10 multiplié par la correction pour le capteur numérique, par proportions du visage. La photographie à prendre doit encadrer le visage
exemple 1/15 pour un Nikon D7000. Une vitesse d'obturation de 1/200e à partir du menton, juste au-dessus du bord inférieur, et jusqu'au sommet
de seconde et une ouverture f11 sont sélectionnées. de la tête, juste au-dessous du bord supérieur. Le patient est alors invité à
faire un sourire détendu. Le plan horizontal doit être parallèle à la ligne
bipupillaire, et la ligne médiane verticale doit couper cette ligne.
L'éclairage pour des photographies de visages entiers nécessite une
attention particulière pour éviter d'avoir une ombre derrière le patient.
Ce qui est un problème potentiel quand le flash annulaire est utilisé. Il est
souvent commode d'utiliser ce flash ; cependant, s'il est retiré de
l'extrémité de l'appareil photo et maintenu pour faire diffuser la lumière
sur le plafond, cela peut réduire l'effet d'ombre a minima. Une autre
option est d'utiliser un flash standard avec un diffuseur. Sinon, si cette
vue est utilisée fréquemment, un réglage pour photographie en studio
peut donner un aspect plus professionnel avec l'utilisation de flashs et de
flashs softbox [21].
106
CHAPITRE 4
P h o to g r a p h i e c l i n i q u e e n d e n t i s t e r i e e s t h é t i q u e
107
Ca s cli niques
Angle
naso-labial
Fig. C4.5 Sourire naturel à pleines dents. Cette photographie permet Fig. C4.6 Sourire naturel à pleines dents. L'appareil photo doit être tenu
d'estimer le volume des dents et de la gencive exposée lors d'un sourire à perpendiculaire au visage pour éviter une distorsion du plan incisif. Le plan
pleines dents. Ceci peut être une situation artificielle pour le patient, et il horizontal doit être parallèle à la ligne bipupillaire, de telle sorte que toute
est donc important que ce soit un sourire à pleines dents détendu. inclinaison des incisives soit enregistrée avec précision, sans essayer de la
L'objectif macro doit être réglé avec un rapport de reproduction de 1/2 redresser par inadvertance en inclinant l'appareil photo. La ligne
multiplié par la correction pour le capteur numérique, par exemple 1/3 horizontale devrait coïncider avec les bords incisifs des incisives maxillaires.
pour le Nikon D7000. Choisir une vitesse d'obturation de 1/200e de seconde La ligne médiane verticale devrait coïncider avec la ligne médiane du visage
et une ouverture f29-f32. afin d'enregistrer correctement toute asymétrie associée aux incisives. La
mise au point doit se faire sur les incisives latérales ; la profondeur de
champ doit inclure tout le reste lors de la mise au point.
108
CHAPITRE 4
P h o to g r a p h i e c l i n i q u e e n d e n t i s t e r i e e s t h é t i q u e
Fig. C4.8 Vue dento-faciale : lèvres au repos. Une vue dento-faciale des lèvres au repos est très
importante, parce que le degré d'exposition des incisives au repos doit être déterminé et adéquat. Un
sourire exposant des bords incisifs symétriques non usés au repos apparaît jeune, et les dents antérieures
maxillaires sont donc souvent rallongées pour atteindre ce but. En se rappelant que l'approche initiale
repose sur l'esthétique, en ne gardant à l'esprit que le résultat final, l'intégralité du cas est planifiée
autour de la mise en place correcte des bords incisifs des incisives centrales maxillaires. Pour obtenir cette
vue, le patient est invité à détendre les lèvres et à prononcer le mot « Emma », puis à rester figé.
109
Ca s cli niques
Fig. C4.9 Sourire naturel à pleines dents : vue latérale droite. Les vues Fig. C4.10 Sourire naturel à pleines dents : vue latérale gauche. L'objectif
latérales permettent non seulement d'estimer le volume des dents et de la macro doit être réglé avec un rapport de reproduction de 1/2 multiplié par
gencive exposée pendant un sourire à pleines dents, mais elles donnent la correction pour le capteur numérique, par exemple 1/3 pour le Nikon
aussi des indications sur le profil des dents. Il est important que ce sourire D7000. Choisir une vitesse d'obturation de 1/200e de seconde et une
à pleines dents soit détendu. ouverture f29-f32. Noter que la méthode la plus simple est le « bracketing »
autour de la valeur-f, en prenant le même cliché après avoir programmé
une rafale de trois prises selon trois réglages d'ouverture différents (un
au-dessus et un au-dessous de la valeur-f habituelle) et en évaluant la
profondeur de champ ainsi que la qualité de l'exposition.
Fig. C4.11 Sourire naturel à pleines dents : vue latérale. L'appareil photo
est tenu perpendiculaire au visage pour éviter une distorsion du plan
incisif. Selon la vue de l'AACD, l'incisive latérale doit être au centre de la
ligne médiane verticale, la ligne horizontale coïncidant avec les bords
incisifs des incisives maxillaires [20]. La mise au point doit être faite sur les
incisives latérales ; la profondeur de champ doit inclure tout le reste lors
de la mise au point. Le fond sombre au-delà de la joue est normal en
raison de la profondeur de champ et de l'éclairage du flash annulaire.
110
CHAPITRE 4
P h o to g r a p h i e c l i n i q u e e n d e n t i s t e r i e e s t h é t i q u e
A B
C D
Fig. C4.12 Photographies très rapprochées des lèvres. Ces photographies très rapprochées des lèvres
montrent le positionnement des bords incisifs des dents maxillaires par rapport à la lèvre inférieure.
111
Ca s cli niques
Fig. C4.13 Vue de la denture complète (joues rétractées). Cette Fig. C4.14 Autre vue alternative de la denture complète (joues
photographie doit montrer toute la denture et avoir une bonne rétractées). Cette photographie, qui montre les dents en occlusion, donne
profondeur de champ pour veiller à ce que toutes les dents soient incluses une vue générale de l'engrènement des dents et de la forme et du contour
dans la mise au point. Il existe deux versions de cette vue. L'AACD [20] gingival. Cette photographie ne doit laisser apparaître ni les lèvres, ni les
préconise une vue d'une dent à part afin de voir correctement la forme écarteurs de joues.
des bords incisifs maxillaires et mandibulaires et les embrasures en même L'objectif macro doit être réglé avec un rapport de reproduction de 1/2
temps. multiplié par la correction pour le capteur numérique, par exemple 1/3
pour le Nikon D7000. Une vitesse d'obturation de 1/200e de seconde et
une ouverture f29-f32 sont sélectionnées.
112
CHAPITRE 4
P h o to g r a p h i e c l i n i q u e e n d e n t i s t e r i e e s t h é t i q u e
A B
Fig. C4.16 Vue générale de la denture latérale gauche et droite (joues rétractées).
A B
Fig. C4.17 Vues de la denture latérale droite et gauche (joues rétractées). Il existe plusieurs versions de ces vues. La photographie est une vue latérale
oblique, mais elle est utilisée ici car il est plus facile de prendre une photographie que d'utiliser un miroir dans le vestibule buccal. L'AACD [20] préconise
une vue centrée sur les dents antérieures avec les dents désengrenées, tandis qu'une vue plus générale se concentre sur les dents postérieures. Ces vues
donnent plus d'informations sur le plan des incisives et sur le plan d'occlusion, l'engrènement des dents et le profil des incisives centrales.
L'objectif macro doit être réglé avec un rapport de reproduction de 1/2 multiplié par la correction pour le capteur numérique, par exemple 1/3 pour le
Nikon D7000. Choisir une vitesse d'obturation de 1/200e de seconde et une ouverture f29-f32.
A B
Fig. C4.19 Vues occlusales des dents maxillaires et mandibulaires. Ces photographies montrent
l'ensemble de la denture, des incisives centrales aux deuxièmes molaires, et permettent de visualiser le
contour de la face vestibulaire des incisives et la forme générale de l'arcade dentaire. Les lèvres et les
écarteurs de joues doivent être gardés hors de la photographie autant que possible. Ces photographies
peuvent être basculées numériquement dans le plan horizontal pour les montrer telles qu'elles sont vues
dans la bouche et non pas dans le miroir.
L'objectif macro doit être réglé avec un rapport de reproduction de 1/2 multiplié par la correction pour le
capteur numérique, par exemple 1/3 pour le Nikon D7000. Choisir une vitesse d'obturation de 1/200e de
seconde et une ouverture f22-f29. La compensation de l'exposition doit être augmentée à + 2 EV en
fonction de la luminosité de l'image obtenue.
A B
Fig. C4.20 (A) Vue occlusale au maxillaire et (B) position du miroir pour obtenir la vue occlusale au
maxillaire. Des écarteurs de joues plus petits doivent être placés plus haut et latéralement pour tirer la
lèvre supérieure vers le haut et vers l'extérieur, à distance de la crête alvéolaire. Le miroir est positionné à
45 par rapport au plan d'occlusion (B). L'appareil photo doit être tenu parallèlement au plan occlusal
avec la ligne médiane verticale coupant l'arcade dentaire, et le patient est invité à tourner la tête vers le
praticien pour éviter de diriger l'appareil photo à partir des côtés gauche ou droit. La face vestibulaire des
incisives doit être visible, juste au niveau des sulcus vestibulaires, et la mise au point est faite dans la
région prémolaire. Il faut éviter d'inclure les sommets des dents sur le bord de la vue. L'angulation
appropriée du miroir et la profondeur de champ vont permettre d'avoir toutes les dents dans la mise au
point.
114
CHAPITRE 4
P h o to g r a p h i e c l i n i q u e e n d e n t i s t e r i e e s t h é t i q u e
A B
115
Ca s cli niques
A B
Fig. C4.24 Vue frontale des dents antérieures maxillaires. Des écarteurs Fig. C4.25 Vue latérale pour dents antérieures
de joues plus petits doivent être positionnés en haut et latéralement pour maxillaires. Des écarteurs de joues plus petits sont
tirer la lèvre supérieure vers le haut et à distance de la crête alvéolaire. positionnés de la même manière que pour la vue
Pour la vue de l'AACD, la ligne médiane verticale doit coïncider avec le frontale des dents antérieures maxillaires. Pour la
point de contact des incisives centrales [20]. La ligne horizontale lui est vue de l'AACD, la ligne médiane verticale doit
perpendiculaire et va du point de contact de l'incisive latérale avec couper les incisives latérales [20]. La ligne
l'incisive centrale au point de contact situé entre l'incisive latérale et la horizontale lui est perpendiculaire et passe les
canine. Il est souvent utile de composer l'image avec les dents dans le tiers points de contact des incisives latérales avec les
central de la photographie. L'appareil photo doit faire une mise au point incisives centrales et avec les canines. L'appareil doit
sur les incisives latérales et doit être maintenu afin d'être perpendiculaire faire une mise au point sur les incisives latérales.
116 à la face vestibulaire des dents.
CHAPITRE 4
P h o to g r a p h i e c l i n i q u e e n d e n t i s t e r i e e s t h é t i q u e
Fig. C4.27 Erreurs courantes dans une vue d'une denture complète avec des
joues rétractées. Cette vue montre que le plan horizontal de l'appareil photo
a été basculé vers le bas, sur le côté gauche du patient, avec la position de
l'écarteur gauche échouant à écarter complètement la joue. Le centre de la
photographie est plus ou moins correct avec ce patient, car le point de
contact des incisives centrales mandibulaires est sur la ligne médiane du
visage. Cela montre l'importance de ne pas corriger, par inadvertance, des
lignes passant par le centre des incisives maxillaires lors de l'évaluation de
l'esthétique. En général, la muqueuse alvéolaire à la mandibule est trop
visible par rapport à la muqueuse alvéolaire au maxillaire.
Fig. C4.28 Erreurs courantes dans une vue avec miroir. Ceci s'est produit Fig. C4.29 Erreurs courantes dans la vue des dents antérieures
dans cette vue car le miroir n'a pas été placé assez loin dans la bouche, et maxillaires. Dans la vue antérieure au maxillaire, l'appareil photo doit être
le patient n'a pas ouvert suffisamment grand pour permettre de perpendiculaire à la face frontale des dents. Le problème le plus courant
positionner le miroir à 45° par rapport au plan d'occlusion. L'appareil avec cette vue est d'avoir l'appareil photo angulé soit au-dessus des
photo a été positionné avec un angle par rapport au plan d'occlusion afin incisives, soit en dessous. Par exemple, la photographie a été prise en
d'essayer et d'enregistrer quelques surfaces occlusales des dents. Il en est contre-plongée, raccourcissant la perspective des incisives. Cet angle de
résulté des dents antérieures maxillaires visibles à la fois en vue directe et vue montre également les cuspides palatines des premières prémolaires
dans le miroir. La vue ne doit pas inclure le nez dans la photographie. qui n'étaient pas visibles auparavant. Aucun de ces éléments ne conduit à
Enfin, le miroir n'a pas été suffisamment réchauffé car il commence à faire une photographie d'apparence naturelle ou d'un diagnostic précieux. Ces
de la buée sur le côté droit de la bouche du patient. problèmes peuvent être évités en positionnant la tête du patient
correctement et en tenant l'appareil photo perpendiculaire à la surface
des incisives.
117
Ré f é re nces b i b liogr aphiques
Documentation fondatrice
Ahmad I. Digital dental photography, part 7 : extra-oral set-ups. Br Dent J 2009 ; 207(3) :
103–10.
Cet article fournit des informations utiles sur les différentes constructions des conditions d'éclai
rage et d'environnement professionnel pour prendre des clichés photographiques de haute
qualité du visage des patients.
Moore S, Young S, Jones B, et al. IMI National Guidelines – Consent to Clinical Photography.
London : Institute of Medical Illustrators ; 2006. http://www.imi.org.uk/file/download/2143/
IMINatGuidelinesConsentMarch_2007.pdf Available at, [accessed 12 December 2014].
Ce guide, qui peut être téléchargé sur le site du Institute of Medical Illustrators, donne un aperçu
très clair sur les questions du consentement éclairé et aidera le praticien à développer sa propre
politique de consentement éclairé.
Une discussion très approfondie est offerte sur le choix d'un équipement reflex mono-objectif et
d'un flash, accompagnée d'illustrations numériques.
Références bibliographiques
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75(2) : 169–76.
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acceptance of diastema-closure treatment plan : a pilot study. J Am Dent Assoc 2004 ; 135(7) :
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Compend Contin Educ Dent 2008 ; 29(8) : 432–6 438, 440–2 ; quiz 450, 462.
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118
CHAPITRE 4
P h o to g r a p h i e c l i n i q u e e n d e n t i s t e r i e e s t h é t i q u e
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http://www.imi.org.uk/file/download/2143/IMINatGuidelinesConsentMarch_2007.pdf.
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[21] Ahmad I. Digital dental photography, part 7 : extra-oral set-ups. Br Dent J 2009 ; 207(3) :
103–10.
119
CHAPITRE 5
Facteurs parodontaux
KIA REZAVANDI
Récession gingivale
La récession gingivale peut se définir comme la migration du tissu marginal en
direction apicale à partir de la jonction amélo-cémentaire (JAC) (voir le glossaire des
termes de l'American Academy of Periodontology [AAP]) [1]. Elle peut être généra-
lisée ou localisée, et un certain nombre de facteurs étiologiques ont été proposés,
notamment :
• traumatisme tissulaire causé par un brossage des dents vigoureux et par des
forces tangentielles liées aux parafonctions ;
• position de la dent ;
• lésions inflammatoires provoquées par la plaque dentaire ;
• facteurs iatrogènes liés à des traitements restaurateurs et parodontaux ;
• récessions gingivales associées à des formes généralisées d'une maladie
parodontale destructrice ;
• interventions chirurgicales antérieures.
La morphologie gingivale et le biotype tissulaire ont une influence sur la probabilité
d'apparition d'une récession gingivale. En général, une morphologie gingivale plate
est liée à des dents carrées, et une morphologie gingivale festonnée est associée à
des dents élancées. La gencive très festonnée semble plus mince, avec une limite
gingivale située au niveau de la JAC ou apicale à la JAC. En outre, le contour gingival
suit l'anatomie de l'os sous-jacent, et la probabilité de déhiscences et de fenestrations
osseuses est plus importante chez les personnes qui ont un contour gingival très
festonné [2]. Des récessions gingivales vestibulaires sont couramment retrouvées au
niveau des dents qui présentent un os alvéolaire mince ou absent et où le tissu gin-
gival est fin.
Les études histologiques chez des animaux ont montré qu'une lésion inflammatoire
liée à un traumatisme ou à la plaque dentaire s'étend rarement à plus de 1 à 2 mm
122
CHAPITRE 5
Fa c t e u r s pa r od o n ta u x
123
Récession gi ngi vale
CONSEILS CLINIQUES
Fig. 5.1 Récession gingivale profonde et étroite de classe II de Miller Fig. 5.2 La surface de la racine est débridée et un lit receveur est préparé
affectant en bas et à droite l'incisive centrale mandibulaire droite, et qui en retirant l'épithélium latéralement et en direction apicale. Le tissu
est associée à une insertion haute du frein. mobile est séparé du périoste, de sorte que la greffe soit plus stable au
cours de la cicatrisation.
Fig. 5.3 La greffe gingivale libre est suturée sur la surface radiculaire Fig. 5.4 Photographie postopératoire à 1 semaine montrant l'intégration
dénudée et sur le lit receveur conjonctif. réussie de la greffe et le tissu conjonctif receveur sous-jacent.
125
Récession gi ngi vale
Fig. 5.5 À 3 mois postopératoires, le contour de la greffe est encore clairement visible et ne se fond pas
avec les tissus environnants. Toutefois, cela est d'une importance mineure dans cette région et il est
possible, si nécessaire, de remodeler les tissus par gingivoplastie à une date ultérieure.
Q. Quelles sont les complications postopératoires qui se produisent le plus souvent avec
les procédures de chirurgie plastique parodontale ?
R. La douleur postopératoire n'est pas différente de toute autre intervention chirurgicale en bouche.
Cependant, il existe une probabilité accrue de tuméfaction avec le lambeau déplacé en direction
coronaire.
126
CHAPITRE 5
Fa c t e u r s pa r od o n ta u x
Esthétique implantaire
Des restaurations implanto-portées agréables esthétiquement imitent l'apparence
des dents naturelles. Le niveau, la couleur et la texture des tissus mous péri-
implantaires doivent être en harmonie avec le profil des tissus mous des dents
adjacentes. Bien qu'une variété de techniques aient été proposées pour augmenter
la gencive kératinisée et améliorer l'esthétique des tissus mous autour des implants
dentaires, elles sont, dans l'ensemble, exposées dans des rapports de cas ou des avis
d'experts. Cependant, l'augmentation des tissus mous péri-implantaires peut être
considérée comme un ajout important à l'arsenal du praticien, afin de gérer les
complications esthétiques en dentisterie implantaire.
Fig. 5.6 Une planification minutieuse de la position de l'implant est un Fig. 5.7 Le biotype gingival épais qui est visible dans ce cas procure une
facteur clé du succès. Dans ce cas, le contour de l'incisive centrale naturelle meilleure opportunité pour recréer une bonne esthétique des tissus mous.
adjacente à l'implant détermine la position de ce dernier qui est La position de l'implant devient critique chez un patient qui a un biotype
légèrement distal par rapport à la ligne du milieu, au lieu d'être au milieu gingival fin et festonné.
de l'espace édenté.
127
E st hétique i m pl antai r e
Fig. 5.8 La couronne implanto-portée définitive montre que les caractéristiques individuelles des dents
individuelles, y compris la morphologie, la forme, la teinte et les caractéristiques de surface de la denture
naturelle, ont été bien reproduites.
une ligne du sourire haute. Quand un implant est placé trop en vestibulaire et que
les tissus mous sont à aménager, l'obtention d'un contour gingival régulier est très
limitée.
Les implants doivent être posés dans le même axe que la couronne. Cependant, des
angles compris entre 20° en avant et 10° en arrière de cet axe sont acceptables. Une
orientation vestibulaire provoquerait une pression du pilier prothétique sur les tis-
sus mous vestibulaires, ce qui se traduit par une migration apicale de la muqueuse
péri-implantaire. Il est possible de corriger des erreurs mineures liées à l'inclinaison
axiale en utilisant des piliers prothétiques angulés et en changeant les piliers de
cicatrisation pour réduire la pression sur les tissus mous vestibulaires.
La position verticale de la tête de l'implant est importante pour avoir un profil de
transition en douceur. Le profil d'émergence dépend de la taille de la couronne, du
diamètre de l'implant et de la distance entre la tête de l'implant et la limite gingivale
de la couronne. Par exemple, dans le cas d'une incisive centrale (largeur mésio-dis-
tale de 7 à 8 mm et mesure vestibulo-palatine de 6 mm) remplacée par un implant
de 4 mm de diamètre, la limite de l'implant doit être placée 3 à 4 mm en direction
apicale aux tissus mous des dents adjacentes. En règle générale, un minimum de
3 mm doit être prévu entre la tête de l'implant et la JAC des dents adjacentes.
128
CHAPITRE 5
Fa c t e u r s pa r od o n ta u x
Toutefois, quand le biotype gingival est fin, il peut être approprié de placer l'implant
dans une position plus apicale.
Une absence d'os dans les directions verticale ou horizontale, qui interfère avec un
positionnement approprié de l'implant, éclaire sur l'utilisation de techniques d'aug-
mentation des tissus durs. Ces techniques impliquent des greffes sous forme de blocs
osseux pour les lésions sévères ou une régénération osseuse guidée pour les lésions
osseuses légères à modérées.
Les greffes de tissus mous ont été largement utilisées dans le passé pour la correction
des anomalies de la crête alvéolaire dans les zones des pontiques. Elles ont inclus des
greffes gingivales libres d'apposition en onlay pour augmenter la hauteur de la crête, et
des greffes de TC sous-épithéliales pour en augmenter la largeur. Cependant, l'utilisation
de ces techniques est limitée en dentisterie implantaire à des lésions horizontales légères.
Le remodelage osseux qui se produit suite à la perte d'une dent entraîne en général la
perte de la surface coronaire de l'os vestibulaire. Cela peut alors conduire à un défaut
horizontal léger qui, même s'il n'a pas d'effet sur le positionnement correct de l'implant,
aura une influence sur le profil d'émergence de la restauration avec pour résultat une
échancrure au niveau de la limite gingivale. De telles lésions peuvent être traitées en
utilisant des greffes de TC sous-épithéliales en dentisterie implantaire. Le défaut est par
conséquent corrigé, et l'épaisseur des tissus mous est augmentée. Il a été rapporté que
cela rendrait ainsi à terme le site plus résistant à une récession gingivale, en raison de
la modification du biotype gingival.
Muqueuse péri-implantaire
La muqueuse péri-implantaire présente des similitudes avec les dents naturelles, et
comprend des composants histologiques et des dimensions similaires. Elle a un épithé-
lium buccal bien kératinisé et un épithélium de jonction de 2 mm. Elle est séparée de
l'os par du TC qui a une hauteur d'environ 1 mm. Il y a donc une interaction entre la
surface de l'implant et le TC supra-alvéolaire qui se maintient suite à la connexion du
pilier prothétique. En outre, la muqueuse péri-implantaire comprend l'épithélium et le
TC qui forment une barrière entre l'environnement buccal et l'os [13, 14].
Il y a, cependant, des différences quant à l'aspect histologique des tissus parodon-
taux et des tissus péri-implantaires. Dans la denture naturelle, les fibres de collagène
supra-alvéolaires vont du cément sur la surface de la dent dans des directions laté-
rales, coronaires et apicales. Ces fibres semblent être toutefois parallèles à la surface
de l'implant en venant du périoste, ou sont présentes sous forme de gros faisceaux
parallèles à la surface de l'os sous-jacent. L'observation de la composition du TC
supra-alvéolaire autour des implants révèle également un tissu riche en collagène
avec peu de fibroblastes ; par conséquent, il ressemble plus à du tissu cicatriciel qu'à
un TC gingival. En outre, l'approvisionnement en sang au niveau de la gencive se
fait à partir des vaisseaux sanguins supra-périostés et du plexus vasculaire du liga-
ment parodontal. L'approvisionnement en sang pour la muqueuse péri-implantaire
129
E st hétique i m pl antai r e
Papille interdentaire
Dans la zone esthétique, la perte de la hauteur de la papille interdentaire peut être
inesthétique. Bien que le contour gingival vestibulaire et le biotype gingival puissent
être modifiés avec succès par une intervention chirurgicale, une technique chirur-
gicale qui peut traiter de manière prévisible la présence de triangles noirs est diffi-
cile. Cela est dû au fait qu'il est extrêmement ardu de protéger l'approvisionnement
en sang des papilles interdentaires pendant la chirurgie.
Un certain nombre de techniques ont été proposées. Elles impliquent en général
l'augmentation des tissus mous à travers une incision semi-lunaire en épaisseur
partielle à la base de la papille, puis un renforcement de la papille avec une greffe
qui peut être alimentée à partir du périoste sous-jacent ainsi que la muqueuse sus-
jacente. Ces procédures ont été limitées à des zones où il existe une embrasure large,
ce qui permet ainsi une mobilisation coronaire de la papille interdentaire sans l'en-
dommager. Plus récemment, des particules cutanées ont été utilisées ; ce concept
prometteur est, à l'heure actuelle, en grande partie expérimental.
Les deux facteurs les plus fréquemment cités qui influent sur la hauteur de la papille
sont le biotype gingival et la position du point de contact. Il n'est pas surprenant,
quand un certain nombre de dents sont remplacées soit par des implants soit par
un bridge, qu'il soit plus facile de créer l'illusion d'une papille interdentaire chez les
patients dont la muqueuse est épaisse et la gencive peu festonnée. Quand ces condi-
tions sont remplies, il peut également être possible d'utiliser des restaurations pro-
visoires et des pontiques qui appliquent une pression sur la muqueuse sous-jacente,
en aménageant en conséquence les tissus mous.
La formation d'une papille inter-implantaire est également extrêmement difficile.
Néanmoins, un certain nombre de procédures chirurgicales ont été proposées pour
reconstruire la papille inter-implantaire au moment de l'exposition de l'implant.
Palacci [17] (fig. 5.9) a proposé, après réalisation d'une incision semi-lunaire biseau-
tée, de faire une rotation d'un lambeau pédiculé posé sur le côté mésial du pilier de
cicatrisation. Plus récemment, Shahidi et coll. [18] ont décrit une technique ne
nécessitant pas de suture. Elle implique une incision en forme de U dans les tissus
mous recouvrant l'implant, puis l'élévation d'un lambeau et la connexion d'un pilier
de cicatrisation, ce lambeau étant déplacé dans la région inter-implantaire.
Il a été démontré dans plusieurs études que la position du point de contact par rapport
à la crête alvéolaire détermine la hauteur de la papille interdentaire. Des techniques de
131
Pa pi lle i nterdentai re
A B
restauration peuvent donc être utilisées pour modifier les points de contact et éliminer
ainsi les triangles noirs. Une distance allant jusqu'à 5 mm entre le point de contact et
la crête osseuse interproximale est souvent rapportée et requise pour obtenir une hau-
teur de papille interdentaire complète. Quand la distance est plus grande, le comblement
des triangles noirs par des tissus mous est réduit, selon une étude réalisée par Tarnow
et coll. [19] Choquet a également rapporté des distances similaires en rapport avec la
hauteur de papille adjacente des restaurations unitaires implanto-portées [20].
Dans une étude plus récente, Palmer et coll. [21] ont rapporté que, pour une papille
complète, la distance critique est de 6 mm à partir de la crête osseuse de la dent, et
de 8,5 mm à partir de la crête osseuse de l'implant jusqu'au point de contact. Fait
intéressant, un certain nombre de personnes n'ont pas de point de contact ; toute-
fois, dans la majorité des cas, une hauteur de papille normale a été observée. Palmer
et coll. ont expliqué que ces différences rapportées dans leur étude par rapport aux
études précédentes pourraient être dues à des mesures plus précises et à un plus
grand nombre de personnes ayant un bon support parodontal sur les dents
132
CHAPITRE 5
Fa c t e u r s pa r od o n ta u x
Fig. 5.10 Couronnes implanto-portées remplaçant les incisives latérales Fig. 5.11 Un an après la pose des couronnes, il y a eu une amélioration
immédiatement après la pose des restaurations définitives. Bien que le évidente de la hauteur de la papille, avec pour résultat une apparence
profil d'émergence et le contour gingival vestibulaire soient satisfaisants, harmonieuse des tissus mous. Ceci était attendu étant donné que les dents
la hauteur de la papille ne correspond pas à celle de la papille adjacente adjacentes présentaient de bons niveaux d'attache et que les couronnes
aux dents naturelles. avaient été fabriquées avec soin pour assurer un positionnement correct
des points de contacts.
gencive épaisse et, inversement, ceux qui ont un biotype gingival fin sont plus sus-
ceptibles d'avoir des récessions gingivales. Cependant, il est prouvé que le résultat
esthétique pour des dents unitaires implanto-portées peut s'améliorer de manière
significative au cours de la première année d'usage [21]. Bien sûr, cela dépend de la
restauration définitive, fabriquée de manière à favoriser un contrôle de plaque du
patient, et de l'émergence de la couronne qui a une morphologie adéquate pour
soutenir une esthétique idéale des tissus mous.
• Il est prouvé que le résultat esthétique au niveau des tissus mous pour des restaurations unitaires
implanto-portées peut s'améliorer de manière significative au cours de la première année d'usage.
• Cela inclut également la papille interdentaire.
L'ESSENTIEL À RETENIR
• Un recouvrement complet de la racine avec succès est possible avec les techniques de chirurgie
plastique parodontale pour les défauts de classes I et II de Miller.
• Bien que ces procédures puissent beaucoup dépendre de l'opérateur, il est possible d'obtenir un
recouvrement important des surfaces radiculaires dénudées en utilisant des lambeaux pédiculés
avec des greffes de TC.
• La stabilité de la greffe lors de la cicatrisation initiale, le degré de recouvrement de la greffe et la
possibilité d'obtenir un approvisionnement en sang adéquat influencent le succès des
recouvrements.
• La position de l'implant est d'une importance primordiale pour obtenir une architecture des tissus
mous agréable esthétiquement.
• Un résultat satisfaisant dépend des niveaux d'attache des dents adjacentes et du biotype
gingival.
• Des greffes de TC sous-épithéliales peuvent être utilisées pour améliorer le profil des tissus mous
péri-implantaires.
• Une amélioration de l'esthétique peut être attendue après la pose de la restauration définitive,
et le maintien des tissus mous dépend de l'architecture osseuse sous-jacente.
Un certain nombre de facteurs doivent être pris en considération avant la chirurgie. Ils
comprennent :
• la profondeur et la largeur de la récession gingivale ;
• la disponibilité du tissu du donneur adjacent au défaut ;
• l'anatomie et l'épaisseur du tissu palatin ;
• la présence d'attaches musculaires ;
• la présence de frein ;
• la surface radiculaire, la présence d'une proéminence radiculaire et de restaurations.
Fig. C5.1.1 La restauration est déposée et remodelée en direction Fig. C5.1.2 Des incisions horizontales sont faites légèrement en direction
coronaire à un niveau qui correspond à la JAC. L'épithélium de poche est coronaire au niveau correspondant à la limite gingivale future souhaitée
également excisé et la surface de la racine est débridée avant élévation sur la face vestibulaire de la dent traitée. Puis deux incisions verticales
du lambeau. L'instrumentation de la surface radiculaire doit être effectuée de décharge sont réalisées, allant au-delà de la jonction muco-gingivale et
avant toute incision, afin d'éviter d'endommager accidentellement des permettant l'élévation de lambeaux d'épaisseur partielle. Par conséquent,
tissus parodontaux sains, ce qui peut se produire si la dent est surfacée l'élévation du lambeau peut être d'épaisseur partielle en étant adjacent
après élévation du lambeau. Quand la racine semble proéminente, dans aux incisions verticales, mais doit être de pleine épaisseur dans certaines
certains cas, il peut être nécessaire d'aplatir la convexité de la surface parties du lambeau qui seront utilisées pour recouvrir le défaut.
radiculaire avec des fraises.
135
Ca s cli nique 5.1
Fig. C5.1.3 Les deux parties du lambeau sont suturées en utilisant Fig. C5.1.4 La greffe peut être prélevée en utilisant différentes méthodes.
un matériau de suture fin et en prenant soin d'éviter d'endommager Dans le cas présent, une approche en trappe est utilisée pour obtenir
les tissus. Pendant la cicatrisation, le lambeau doit être stable et exempt une greffe d'épaisseur de 1,5 à 2 mm. Le site donneur généralement choisi
de toute tension qui peut provoquer une migration apicale. est la région de la voûte palatine au niveau des prémolaires et des
premières molaires, à mi-chemin entre la limite gingivale et le raphé
médian. Avant de réaliser les incisions, il est important de déterminer
les dimensions requises de la greffe, ce qui est fait en mesurant la largeur
et la profondeur du lit receveur au moyen d'une sonde parodontale.
La greffe doit être légèrement plus large que les dimensions requises
au niveau du site receveur. Une incision horizontale est effectuée
perpendiculairement à l'os sous-jacent et à environ 3 mm de la limite
gingivale palatine des prémolaires et des premières molaires. La longueur
de cette incision est déterminée par la taille de la greffe requise.
Des incisions verticales de décharge peuvent être réalisées pour faciliter
le retrait de la greffe. Cependant, il faut veiller à ce que ces incisions ne
s'étendent pas jusqu'à l'os, en particulier du côté distal, et qu'elles ne
blessent pas par inadvertance les vaisseaux palatins. Dans le cas présent,
l'accès est difficile en raison de l'ouverture limitée de la bouche du patient,
et des incisions de décharge sont nécessaires. Une incision est alors
réalisée à partir de la première incision et en direction apicale pour
effectuer une incision partielle de la muqueuse palatine, ce qui élève
essentiellement un lambeau d'épaisseur partielle.
136
CHAPITRE 5
Fa c t e u r s pa r od o n ta u x
Fig. C5.1.5 Le TC sous-jacent est alors libéré du périoste en utilisant Fig. C5.1.6 La greffe est placée immédiatement sur le lit receveur, au niveau
un élévateur à périoste, puis disséqué avec soin avec un bistouri. de la JAC. Elle doit s'étendre 3 à 5 mm au-delà de la zone, en étant recouverte
Pour éviter l'artère palatine, la partie la plus épaisse de la greffe doit être en direction apicale, mésiale et distale. Plus de 50% de la greffe doit être
prélevée dans la région prémolaire. recouverte par le lambeau de recouvrement. La survie de la greffe est
déterminée par sa capacité à établir une nouvelle vascularisation sanguine,
ce qui est influencé par l'épaisseur de la greffe, ainsi que par le degré de son
recouvrement par le lambeau. La greffe et le lambeau de recouvrement sont
suturés latéralement le long des incisions verticales, au travers du périoste
et de la gencive attachée, ainsi que dans la région des papilles interdentaires.
Des sutures suspendues sont réalisées autour de la dent pour immobiliser
le lambeau, et une pression est appliquée pendant plusieurs minutes pour
éliminer le sang et les exsudats. Ceci est important afin d'éviter la formation
de caillots de sang qui compromettent l'apport de nutriments à la greffe.
Le site donneur est également suturé en utilisant des sutures à points
interrompus pour obtenir l'hémostase. En plus des instructions
postopératoires de routine, il est conseillé au patient d'éviter de tirer sur
les lèvres et d'examiner le site, car cela peut perturber la stabilité de la plaie
chirurgicale.
• La greffe doit être immédiatement placée dans le lit receveur pour éviter une perte de vitalité.
• La suture de tissus fins peut être difficile sans grossissement et sans fil de suture fin. Cependant,
l'utilisation de techniques de microchirurgie a amélioré le taux de réussite de telles procédures.
• Lors de la réalisation des sutures, une attention particulière doit être portée afin d'éviter de
déchirer ou d'endommager le lambeau, car cela peut avoir des conséquences désastreuses.
• L'application d'une pression pendant 5 minutes en utilisant une compresse humide est d'une
importance primordiale.
137
Ca s cli nique 5.1
Fig. C5.1.7 La vue postopératoire à 1 semaine montre une excellente Fig. C5.1.8 À un mois après chirurgie, la zone traitée montre
cicatrisation avec la formation visible des vaisseaux sanguins. Dans une intégration réussie de la greffe et des tissus marginaux sains. Pendant
la phase initiale de la cicatrisation (0 à 3 jours), la greffe survit avec cette phase, la maturation des tissus se produit, avec une réduction
une vascularisation plasmatique en phase non vascularisée. Pendant les du nombre de vaisseaux et une maturation de l'épithélium. Bien que
2 à 11 jours suivants, une revascularisation se produit. Des anastomoses la greffe apparaisse encore volumineuse et que le contour ne soit pas idéal
sont établies entre les vaisseaux du lit receveur et ceux de la greffe, à ce stade, la couleur de la gencive au niveau du site greffé correspond
et un réseau dense de vaisseaux se forme dans la greffe. Une union étroitement aux tissus adjacents.
fibreuse entre la greffe et le TC sous-jacent peut être visible, ainsi que
la réépithélialisation de la greffe dans les parties qui ne sont pas
recouvertes après la chirurgie par la muqueuse du site receveur.
Fig. C5.2.1 Plusieurs récessions gingivales de classe I de Miller sont Fig. C5.2.2 Les récessions gingivales sont soigneusement évaluées avant
visibles et affectent la première prémolaire, la canine et les incisives. La d'élever un lambeau. Dans les régions interproximales, des incisions
gencive attachée du côté apical à la récession est d'une largeur adéquate. marginales obliques d'épaisseur partielle sont faites à partir de la JAC des
Les papilles interdentaires sont intactes, et la gencive est d'une épaisseur dents atteintes et se prolongent jusqu'au point le plus apical de la limite
raisonnable et semble ferme et mature. La présence de multiples gingivale des dents adjacentes. Ces incisions sont convergentes sur
récessions gingivales dicte le choix d'une intervention chirurgicale qui l'incisive latérale, qui est la dent centrale dans le champ chirurgical. Des
permet de corriger tous les défauts gingivaux simultanément. Le lambeau incisions au niveau des papilles sont faites en positionnant le bistouri
déplacé en direction coronaire modifié a été conçu spécialement à cet parallèle à l'axe de la dent, afin de créer une surface conjonctive qui peut
effet. L'absence de toute incision verticale de décharge qui peut entraîner soutenir le déplacement coronaire du lambeau, et sont en continuité avec
des cicatrices et un mauvais résultat esthétique final est d'un intérêt les incisions intra-sulculaires qui permettent l'élévation de pleine
particulier. Cette technique est simple à réaliser et conduit à d'excellents épaisseur des tissus apicaux à la récession gingivale. L'absence de toute
résultats esthétiques. Il a été montré que cette technique est efficace pour incision verticale de décharge dicte la nécessité d'étendre les incisions
obtenir un recouvrement complet des racines avec une stabilité à long intra-sulculaires pour inclure au moins une dent adjacente aux récessions
terme [30]. gingivales dans les directions mésiale et distale. Les tissus apicaux qui ont
des incisions obliques forment les futures papilles interdentaires.
139
Ca s cli nique 5.2
Fig. C5.2.3 Des incisions d'épaisseur partielle dans un lambeau de pleine Fig. C5.2.4 Quand le lambeau est déplacé du côté coronaire, les papilles
épaisseur sont effectuées dans une direction corono-apicale. Le tissu chirurgicales subissent une rotation et sont placées sur les lits de TC de la
gingival adjacent à la récession est élevé en pleine épaisseur, tandis que la papille anatomique. La papille chirurgicale située du côté mésial de
partie la plus apicale du lambeau est en épaisseur partielle pour permettre l'incisive latérale subit une rotation dans une direction mésiale et
un repositionnement coronaire du lambeau sans tension. Le lambeau est coronaire, tandis que la papille distale par rapport à la dent est déplacée
déplacé en direction coronaire par une dissection précise de la muqueuse dans une direction corono-distale. La limite gingivale sur la partie apicale
vestibulaire, avec une première incision sur le périoste et l'élimination des des récessions est donc déplacée du côté coronaire vers la JAC. Des
insertions musculaires avec des incisions plus superficielles. Le lambeau sutures suspendues et des sutures de matelassier verticales sont réalisées
doit être exempt de tensions qui sont créées par le mouvement des lèvres pour une adaptation précise du lambeau autour des dents et pour
et des muscles péribuccaux. La mobilisation du lambeau est considérée stabiliser chaque papille chirurgicale unitaire sur la surface de conjonctif
comme adéquate quand la partie marginale du lambeau est capable interdentaire. Les premières sutures qui doivent être réalisées sont celles
d'atteindre passivement un niveau coronaire à la JAC des dents et quand qui stabilisent la zone périphérique du lambeau ; la zone centrale est
les papilles chirurgicales recouvrent passivement les papilles suturée en dernier. En outre, des sutures de matelassier sont réalisées au
anatomiques. Le lambeau doit être stable dans sa position finale sans niveau de la jonction muco-gingivale. Ceci garantit en plus que le lambeau
suture. Le tissu épithélial de papille interdentaire anatomique a besoin reste stable au cours de la cicatrisation et qu'il est exempt de tensions
d'être soigneusement dégagé pour améliorer les lits de TC et éliminer produites par les mouvements des lèvres et des muscles associés. Le
l'épithélium qui peut interférer avec la cicatrisation des deux surfaces patient est informé d'éviter un brossage mécanique ou d'examiner le site
conjonctives de la nouvelle papille. chirurgical. Pour s'assurer d'un contrôle de la plaque, des bains de bouche
à la chlorhexidine sont prescrits trois fois par jour.
• Il est possible d'associer le lambeau déplacé en direction coronaire modifié avec une greffe de
TC sous-épithéliale quand il est nécessaire d'augmenter l'épaisseur de la gencive [31]. En fait, cette
conception du lambeau peut également être utilisée en association avec des techniques de
régénération [32].
• L'absence de toute tension du lambeau dans sa nouvelle position coronaire est un facteur clé
pour le succès de cette procédure.
• Des sutures suspendues sont réalisées pour réunir à la fois les tissus vestibulaires et palatins
interproximaux, dans un but de stabilité.
140
CHAPITRE 5
Fa c t e u r s pa r od o n ta u x
Fig. C5.2.5 Les sutures sont enlevées 10 jours après la chirurgie. Fig. C5.2.6 Un an après l'intervention chirurgicale, les tissus marginaux
La cicatrisation a été sans incident et un recouvrement complet apparaissent roses et matures. La position des limites gingivales est restée
de toutes les récessions impliquées a été obtenu. Il est conseillé au patient stable, sans récession ultérieure.
de continuer les bains de bouche à la chlorhexidine pendant encore
2 semaines, et des instructions sont données pour un contrôle de la plaque
en utilisant une brosse à dents chirurgicale souple et la technique
du rouleau.
• Les patients doivent être avertis de la possibilité d'une tuméfaction qui peut être assez pronon-
cée. Cela se produit après avoir réalisé une fenêtre dans le périoste et disséqué les insertions
musculaires.
• Le degré de stabilité du lambeau pendant la cicatrisation initiale des plaies affecte de manière
significative le succès de cette procédure. Les patients doivent donc éviter d'examiner la plaie,
car en mobilisant les lèvres, ils peuvent exercer une tension indirecte.
• Il est important d'enseigner au patient une technique de brossage dentaire non traumatisante qui
assure une stabilité à long terme, pour éviter à terme des traumatismes aux tissus marginaux.
Fig. C5.3.1 L'incisive latérale supérieure droite a été perdue en raison Fig. C5.3.2 Le traumatisme a clairement entraîné la perte de la crête
d'un traumatisme, et le patient porte une prothèse partielle amovible. alvéolaire sur la face vestibulaire de la dent, en créant une légère
anomalie au niveau de la crête. Cela pourrait avoir un impact sur le profil
d'émergence de la restauration implanto-portée prévue pour le
remplacement définitif de la dent. Ce type d'anomalie est courant dans la
zone esthétique et peut être résolu par l'utilisation d'une greffe de TC
sous-épithéliale.
141
Ca s cli nique 5.3
Fig. C5.3.3 Un lambeau simple est élevé avec des incisions de décharge Fig. C5.3.4 Bien qu'il y ait eu une perte importante de l'os alvéolaire, cela
le long de l'angle distal de l'incisive centrale et de l'angle mésial de la a peu d'impact sur la pose d'un implant stable, car un volume osseux
canine. Trois mois après la perte de la dent, une lésion osseuse est visible adéquat était disponible en palatin. Les lésions intra-osseuses à 2 et
avec une grande perte osseuse vestibulaire. 3 murs résultantes peuvent être bien réparées, car il y a suffisamment
d'espace disponible pour tout matériau de greffe qui resterait stable à
l'intérieur du défaut et bien protégé par les tissus sus-jacents.
Fig. C5.3.5 La lésion osseuse est réparée en utilisant des copeaux d'os et Fig. C5.3.6 Pour augmenter l'épaisseur du tissu kératinisé, une greffe de
un coagulum osseux recueillis au cours de la préparation du site. TC sous-épithéliale est prélevée à partir du palais en utilisant une
technique de Hürzeler et coll. [33] Ceci implique une seule incision
horizontale avec une lame à 90° par rapport à l'os, à 2 mm de la limite
gingivale et jusqu'au niveau de l'os. La longueur de cette incision dépend
de la taille de la greffe requise. Une seconde incision est pratiquée le long
de la ligne de l'incision initiale avec la lame de bistouri angulée à 135° et
dirigée vers l'avant. Le TC est maintenant soigneusement disséqué à partir
de l'os.
142
CHAPITRE 5
Fa c t e u r s pa r od o n ta u x
• La technique de prélèvement décrite est la méthode de choix pour obtenir une greffe, car avec
une seule incision, la cicatrisation sera beaucoup plus facile et moins désagréable pour le patient.
• Bien qu'il soit possible de corriger ces défauts légers lors de l'exposition de l'implant, un temps
de cicatrisation plus long est requis avant la pose de la couronne implanto-portée, car une matu-
ration des tissus est nécessaire.
• La survie de la greffe dans ces conditions est plus prévisible que lors d'une procédure de recouvre-
ment de la racine. Cela est dû à un meilleur approvisionnement en sang de la greffe qui est
entièrement enfouie, contrairement à une greffe qui repose partiellement sur une surface radi-
culaire dure et non vascularisée.
Fig. C5.3.7 La greffe est fixée au lambeau vestibulaire en utilisant Fig. C5.3.8 La plaie est fermée à l'aide de sutures à points interrompus
une seule suture. simples. Il est important d'obtenir une fermeture primaire de la plaie afin
d'éviter l'exposition de l'implant.
• Si le patient a une prothèse partielle en tant que prothèse provisoire, il vaut mieux essayer d'avoir
un site donneur dans une région recouverte par la prothèse. La prothèse protège la plaie au
niveau du palais, ce qui rend la cicatrisation plus confortable pour le patient.
• L'incision de décharge doit être suturée avec soin. L'utilisation de matériel de suture fin (ex. :
6.0/7.0) est conseillée, car cela évitera d'avoir des cicatrices.
• La mise en charge de l'implant et des tissus mous doit être évitée autant que possible pendant
la phase de cicatrisation initiale.
143
Ca s cli nique 5.3
Fig. C5.3.9 L'apparence des tissus mous avant exposition de l'implant Fig. C5.3.10 La vue de la restauration finale montrant la muqueuse
montre que le défaut vestibulaire a été corrigé avec succès. péri-implantaire saine qui correspond aux tissus adjacents en termes
La restauration provisoire a été utilisée pour aménager les tissus mous. de couleur et de consistance, sans plaque dentaire induite par inflammation.
Le profil d'émergence de la couronne implanto-portée est satisfaisant,
et la couronne imite les caractéristiques esthétiques des dents naturelles.
• Les restaurations provisoires peuvent être utilisées efficacement pour aménager les tissus mous
sur la crête édentée. De la résine composite ou acrylique peut être ajoutée aux restaurations
provisoires après la cicatrisation initiale.
• Si la conception du lambeau, comme dans ce cas, est telle qu'elle implique la papille interdentaire,
une certaine rétraction des tissus peut être observée au cours de la phase de cicatrisation initiale.
Toutefois, si l'attache parodontale est intacte, les papilles vont revenir à leur position précédente.
• Dans le cas d'une dent unitaire, les niveaux d'attache sur les dents adjacentes déterminent la
hauteur de la papille.
Documentation fondatrice
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CHAPITRE 5
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146
CHAPITRE 6
Aménagement de l’espace intra-arcade
du système dentaire
ANABELLA OQUENDO, STEVEN DAVID
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
Considérations cliniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
Paramètres esthétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
Rôle de l’orthodontie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
Encombrement dentaire – Plan de traitement . . . . . 161
Diastème – Plan de traitement . . . . . . . . . . . . . . . 163
Cas clinique 6.1 : encombrement dentaire . . . . . . . . 169
Cas clinique 6.2 : procédures cliniques
pour la fermeture d’un diastème . . . . . . . . . . . . . . 174
Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
Introduction
Les patients qui présentent un espace intra-arcade excessif, des diastèmes (fig. 6.1),
ou un espace intra-arcade insuffisant, un encombrement dentaire (fig. 6.2) peuvent,
dans presque tous les cas, tirer un bénéfice d'un traitement orthodontique. Un trai-
tement orthodontique est un moyen conventionnel prévisible d'obtenir un déplace-
ment dentaire, afin de résoudre les problèmes esthétiques et fonctionnels liés à un
espace intra-arcade excessif ou insuffisant [1].
Toutefois, l'impossibilité pour l'orthodontie d'obtenir des résultats esthétiques suffi-
samment rapides pour satisfaire les souhaits du patient et la nécessité de conserver
les résultats obtenus ont conduit à utiliser la préparation des dents et la dentisterie
restauratrice pour aménager des cas spatialement compromis.
L'aménagement de l'espace à restaurer (AER) est défini comme l'utilisation de tech-
niques de préparation dentaire et de dentisterie restauratrice pour aménager des cas
spatialement compromis (encadré 6.1). Il nécessite une élimination sélective et stra-
tégique de la structure dentaire et son remplacement par des matériaux esthétiques
de restauration en technique directe ou indirecte. Dans le même temps, l'AER néces-
150
CHAPITRE 6
A m é n a g e m e n t d e l’ e s pa c e i n t r a - a r c a d e d u s y s t è m e d e n ta i r e
Considérations cliniques
L'AER, en tant que traitement autonome, a été accusé, à tort ou à raison, de sur-
traitement. L'établissement des objectifs d'un traitement complet (en termes d'esthé-
tique, de santé parodontale, d'occlusion et de stabilité à long terme) doit guider la
prise de décision quant à savoir si l'orthodontie conventionnelle est le traitement le
plus approprié, et quelles sont les limites possibles en termes de résultats du traite-
ment si l'orthodontie n'est pas utilisée.
Architecture parodontale
L'apparence des dents et des gencives doit agir de concert pour offrir un sourire
équilibré et harmonieux. Un défaut dans les tissus environnants de couleur rose ne
peut pas être compensé par la qualité de la restauration dentaire et vice versa [8].
Au cours de la dernière décennie, une remarquable reprise de la coopération inter-
disciplinaire entre le dentiste, l'orthodontiste et le parodontiste a eu lieu en vue
d'améliorer le sourire [9]. Le chapitre 5 traite de l'esthétique rose plus en détail.
En règle générale, les variations de hauteur de la limite gingivale sont dues à des
différences de niveau de l'os ou de profondeur du sulcus entre les dents d'un même
patient [4] ; cependant, il est possible que les niveaux osseux varient non pas en
raison de la récession osseuse, mais en raison des différences liées à l'éruption des
dents. Un exemple serait deux incisives centrales qui se chevauchent, l'une en étant
linguale et l'autre en étant vestibulée. La dent qui est linguale va toujours présenter
plus d'usure que celle qui est vestibulée. Tout en s'usant, elle va faire son éruption
et va amener l'os dans une direction coronaire, ce qui a pour résultat une limite
gingivale en position coronaire (fig. 6.3) [4].
Fig. 6.3 La dent 21 en version palatine présente une limite gingivale plus coronaire par rapport à la
dent 11 qui est en version vestibulaire.
153
Con sidér ations cli niques
Une autre cause possible des aberrations en termes de hauteur de la limite gingivale
est la variation de la profondeur de sulcus entre les incisives centrales, en dépit de
niveaux osseux corrects. La dent avec le sulcus le moins profond présentera une
limite gingivale plus apicale que celle avec un sulcus plus profond. Cette variation
de profondeur du sulcus est courante dans les cas de malpositions de dents anté-
rieures. Les dents inclinées plus en vestibulaire présentent une gencive plus fine et
un sulcus peu profond. Les dents positionnées plus en lingual présentent une gen-
cive plus épaisse et un sulcus plus profond (fig. 6.3) [4].
La chirurgie parodontale peut modifier les limites gingivales, et il est beaucoup plus
facile d'enlever des tissus mous ou de l'os que d'en créer. Si la limite de la gencive libre
la plus apicale était jugée appropriée, il serait possible de pratiquer soit une gingivecto-
mie soit une chirurgie osseuse pour positionner en direction apicale la limite gingivale
des autres dents jusqu'à cette position. Cependant, si cette procédure provoquait une
apparence de dents trop longues et fines, alors un nouveau problème aurait été créé.
Bien que la greffe de tissu conjonctif soit prévisible et efficace pour recouvrir les surfaces
radiculaires exposées, elle est beaucoup moins prévisible pour déplacer les tissus en
direction coronaire pour recouvrir l'émail ou la céramique de dents en version vestibu-
laire. Par conséquent, dans les cas où la ligne du sourire est haute et pour lesquels la
limite gingivale la plus apicale est inacceptable, l'orthodontie est la solution la plus
prévisible pour repositionner les dents et les tissus [4]. Des limites gingivales coronaires
et des sulcus profonds, qui sont le résultat de dents en version linguale, peuvent être
corrigés par un repositionnement dentaire. La gencive mince présentera une épaisseur
normale, et la profondeur du sulcus va passer à un niveau normal. De même, une dent
qui présente une version vestibulaire avec un tissu fin légèrement apical et un sulcus
peu profond peut être positionnée correctement, avec pour résultat un épaississement
de la gencive et une profondeur normale du sulcus.
Le laser ou l'électrochirurgie peuvent être utilisés au cours des procédures de res-
tauration cosmétiques pour sculpter les limites gingivales à des niveaux idéaux. Les
modifications peuvent se traduire par un effet esthétique beaucoup plus agréable.
Cependant, le praticien doit identifier la cause de l'aberration gingivale avant de
sélectionner le mode de traitement des niveaux gingivaux. Si le problème est au
niveau osseux, alors une chirurgie osseuse avec lambeau ou un remodelage trans-
muqueux au laser est nécessaire pour assurer la santé biologique et la stabilité des
tissus. Il est biologiquement acceptable de corriger par la sculpture une profondeur
de sulcus excessive existante en raison d'une dent positionnée en lingual.
Malheureusement, étant donné que la dent est en version linguale, une augmenta-
tion des tissus en quantité importante peut apparaître. Un repositionnement ortho-
dontique de la dent peut également atténuer ce problème [4].
Les niveaux des papilles interdentaires sont au moins aussi critiques que l'esthétique
globale des dents antérieures et que les niveaux des limites gingivales. La position trop
apicale des papilles interdentaires entraîne soit une embrasure gingivale ouverte
(triangle noir), soit un contact trop long et des dents d'apparence rectangulaire. Ce
risque est associé au stripping ou remodelage de l'émail qui est courant dans les traite-
154
CHAPITRE 6
A m é n a g e m e n t d e l’ e s pa c e i n t r a - a r c a d e d u s y s t è m e d e n ta i r e
Dans de nombreux pays, un fraisage dans la dentine et une dévitalisation de la pulpe pour des
raisons esthétiques sont désapprouvés.
Une correction purement esthétique par un AER doit donc prendre en compte le
risque de nuire à la biologie du parodonte. Quand on corrige une dent en rotation
ou en version linguale, ce risque existe et expose à des modifications importantes
du profil d'émergence. Dans ces cas, l'impact sur la santé gingivale doit être pris en
compte. Un alignement des dents qui présentent un chevauchement sévère peut
donc avoir un impact négatif sur le parodonte, car les points de contact et l'os de
soutien se sont déplacés en direction apicale au fur et à mesure du chevauchement.
Le risque d'une inflammation parodontale chronique augmente en raison de la
violation de l'espace biologique en tant que conséquence d'une préparation dentaire
agressive requise et d'une restauration ultérieure. En fait, quand les dents se che-
vauchent, l'acte réel de séparer les points de contact avec une fraise crée une forte
probabilité que la limite de la préparation soit placée dans l'attache [4].
Paramètres esthétiques
L'utilisation de l'AER pour traiter des cas spatialement compromis demande de
prendre en compte plusieurs facteurs esthétiques [10]. Les éléments qui composent
le visage doivent être évalués. Un examen frontal et latéral du sujet, y compris l'ana-
lyse de la position des yeux, du nez, du menton et des lèvres, est nécessaire pour
identifier les points et lignes de référence qui sont indispensables à la réalisation de
l'AER. L'analyse de ces caractéristiques est réalisée en utilisant les lignes de réfé-
rence horizontales et verticales qui permettent une corrélation du visage du patient
avec la denture [11, 12].
156
CHAPITRE 6
A m é n a g e m e n t d e l’ e s pa c e i n t r a - a r c a d e d u s y s t è m e d e n ta i r e
L'analyse dento-labiale est essentielle pour évaluer le rapport correct entre les dents
et les lèvres au cours des différentes phases de la phonation et du sourire. Une expo-
sition des incisives maxillaires, avec les lèvres au repos, est un paramètre important
pour justifier le rallongement d'un bord incisif [13, 14]. Une position verticale
appropriée de la dent, la position du bord incisif et le contrôle de la limite gingivale
sont aussi importants que la correction des décalages horizontaux et vestibulo-
linguaux pour obtenir un résultat idéal lors du traitement de cas spatialement com-
promis [3]. Les nombreux choix de procédures à disposition du praticien sont
fortement influencés par la position correcte du bord incisif [13]. Ceci est traité en
détail dans les chapitres 2 et 3. Le paramètre clé est la détermination de l'exposition
des dents maxillaires avec les lèvres au repos [14].
L'analyse de la ligne du sourire évalue l'exposition des dents antérieures et des limites
gingivales pendant le sourire [15]. Chez les patients avec une ligne du sourire haute, les
considérations esthétiques pour la chirurgie parodontale sont aussi importantes que
celles pour les dents. Dans les cas où des défauts au niveau des tissus mous interfèrent
avec les proportions des dents proposées, les tissus gingivaux peuvent être modifiés par
la chirurgie parodontale pour obtenir une architecture idéale [3].
Les dimensions des dents, grâce à l'analyse dentaire micro-esthétique, sont la pierre
angulaire du sourire. Une fois que le cas est terminé, l'exposition des dents antérieures
doit être cohérente avec les principes des proportions, pour être considérée comme un
succès [16]. Quand les proportions des dents ne sont pas respectées, comme cela peut
arriver dans un traitement par AER, les dents restaurées vont apparaître « fausses » [10].
La largeur idéale de l'incisive centrale maxillaire doit être d'environ 80% de sa longueur
(fig. 6.4). Une largeur supérieure par rapport à la hauteur indique une dent carrée, et
un rapport plus faible révèle que la dent a une apparence plus longue, plus rectangulaire
[9]. Pour de plus amples détails, se reporter au chapitre 1, concernant l'utilisation
appropriée de la fiche d'évaluation esthétique.
75 à 85 %
Fig. 6.4 Une proportion agréable de la largeur par rapport à la longueur pour une incisive centrale
maxillaire est de 75 à 85 %.
157
Pa r a m ètres esthétiques
Chez les patients qui présentent des diastèmes, de petites dents antérieures naturelles
ou des dents normales avec une forme d'arcade trop grande sont les principales causes
de cette situation. Pour chacune de ces causes, le traitement est très différent. Le patient
qui présente des diastèmes et de petites dents est généralement traité au mieux avec la
dentisterie restauratrice, indépendamment de l'orthodontie qui peut aussi être réalisée
[4]. À l'autre extrémité du spectre, il existe des patients qui présentent des dents qui se
chevauchent et un encombrement dentaire sévère. Comme on pouvait s'y attendre,
cette situation se produit soit à cause de dents antérieures d'une largeur inappropriée,
soit parce que les dents sont de taille normale dans une arcade trop petite. Dans les cas
de diastème et d'encombrement dentaire, si les dents sont restaurées ainsi dans leur
position, leur apparence esthétique est concernée.
Il existe plusieurs articles traitant de l'utilisation du « nombre d'or » [17] lors d'un plan
de traitement chez des patients ayant des dents mal alignées. Bien qu'une cire de diag
nostic ou un montage puissent être des outils utiles, créer une esthétique idéale chez
des patients avec des diastèmes ou un encombrement dentaire peut ne pas être possible.
Seule la relation entre les largeurs des dents est envisagée dans le nombre d'or. Aussi
logique que cela puisse paraître, il existe des preuves solides que certaines dents anté-
rieures, en particulier les incisives centrales maxillaires, pèsent plus que d'autres dans
l'évaluation du résultat esthétique [4]. Les incisives latérales maxillaires, cependant,
peuvent présenter de grandes variations dans leur largeur et être jugées encore plai-
santes esthétiquement tant qu'elles sont symétriques. Des résultats esthétiques plus
plaisants peuvent être obtenus en concevant des incisives centrales avec des proportions
idéales et en ayant des incisives latérales plus larges ou plus étroites que le nombre d'or
le nécessiterait. Des incisives centrales proportionnées créent l'illusion d'un sourire
agréable, tandis que des incisives latérales de taille incorrecte sont rarement remarquées
tant qu'elles sont symétriques l'une avec l'autre [4].
Chu [18] décrit encore une autre façon de relier la largeur des dents au sein de la
zone esthétique et propose que la largeur de l'incisive latérale maxillaire soit d'envi-
ron 2 mm de moins que l'incisive centrale, et que celle de la canine soit de 1 mm de
moins que l'incisive centrale (fig. 6.5).
Les méthodes existantes pour compenser esthétiquement des couronnes anato-
miques qui sont excessivement larges comprennent : un allongement de la couronne
au niveau du bord incisif, une augmentation de la longueur de la couronne clinique
du côté apical avec la chirurgie parodontale, l'utilisation d'illusions d'optique au
moyen de dentisterie restauratrice qui font apparaître une dent large étroite, ou
toute association de ces méthodes (encadré 6.2) [10]. Pour obtenir une compensa-
tion esthétique de dents qui ont des couronnes cliniques trop longues, la largeur
peut être augmentée, le bord incisif peut être raccourci si la ligne de la lèvre et la
phonation le permettent ou si la localisation des limites gingivales peut être modifiée
dans une position plus coronaire par une extrusion orthodontique ou une chirurgie
parodontale additive. Encore une fois, des illusions d'optique au moyen de restaura-
tions ou d'une combinaison des techniques précitées peuvent être utilisées pour faire
apparaître une dent longue plus large (encadré 6.3).
158
CHAPITRE 6
A m é n a g e m e n t d e l’ e s pa c e i n t r a - a r c a d e d u s y s t è m e d e n ta i r e
X X-2 X-1
Fig. 6.5 La largeur de l'incisive latérale maxillaire est d'environ 2 mm de moins que l'incisive centrale, et
la largeur de la canine est d'environ 1 mm de moins que l'incisive centrale.
Rôle de l’orthodontie
La plupart des patients peuvent bénéficier fonctionnellement et esthétiquement d'un
traitement orthodontique. Cela est particulièrement vrai chez les patients qui ont un
sourire affecté par un encombrement dentaire. Les avantages cosmétiques et parodon-
taux liés au traitement orthodontique sont bien documentés. De plus, l'intérêt des
adultes pour un traitement orthodontique a été stimulé par des techniques développées
159
Rô l e de l’orthodonti e
meilleur plan d'action pourrait être de positionner les dents en vue de poser des
facettes qui ferment les espaces. L'approche est décidée au mieux par le dentiste qui
réalise la dentisterie restauratrice au moyen d'une cire de diagnostic [2]. L'orthodontie
est en général envisagée en premier lieu quand le patient présente un encombre-
ment dentaire. Si un patient ne peut accepter des procédures orthodontiques dans
leur globalité, le dentiste doit déterminer si le patient peut être traité avec un dépla-
cement mineur des dents, une restauration, une extraction ou une combinaison de
ces procédures [5].
Dans certaines situations, des procédures associant orthodontie-parodontie-
dentisterie restauratrice peuvent être requises [20]. L'objectif idéal est de concevoir
un plan de traitement conservateur et biologiquement sain pour chaque situation
clinique. Afin d'atteindre cet objectif, la participation de plusieurs disciplines den-
taires est souvent nécessaire [2], et une compréhension claire des différents rôles
dans l'élaboration et l'exécution du plan de traitement est essentielle [21].
Encombrement dentaire –
Plan de traitement
L'encombrement dentaire peut représenter un défi intellectuel et technique, car les
décalages dans les sens mésio-distal et vestibulo-lingual doivent être traités [1].
Une évaluation approfondie du patient va servir de base pour les options de traite-
ment possibles. Des corrections mineures en termes d'encombrement dentaire
peuvent être obtenues avec les traitements conservateurs tels que le remodelage
esthétique, le meulage amélaire des faces proximales associé à un déplacement
dentaire mineur, et le collage. Quand des corrections plus substantielles sont
requises, alors les facettes et les couronnes en céramique deviennent le traitement
de choix [5].
La restauration de proportions dentaires appropriées et l'établissement d'une occlu-
sion physiologique stable sont les objectifs d'un traitement par AER en cas d'espace
insuffisant. Dans ces cas, le praticien doit évaluer où il est possible d'avoir un gain
d'espace qui est nécessaire pour atteindre les objectifs de traitement, et ce grâce à
la réduction de la substance dentaire existante plutôt que par le déplacement des
dents par orthodontie [1]. Un gain d'espace est souvent obtenu en préparant les
dents d'une manière qui nécessite une élimination au niveau de la face mésiale et
une addition sur la face distale (fig. 6.6). Un encombrement dentaire modéré peut
souvent être traité avec succès en utilisant cette technique.
Une réduction totale en moyenne de 1 à 1,5 mm par dent peut être confortablement
obtenue en raison des contours interproximaux des dents et de l'anatomie de l'émail
disponible [22]. Quand on multiplie par le nombre de dents impliquées, le résultat
est souvent un espace suffisant pour réaligner les dents qui ont un encombrement
[1]. La quantité requise de dent à réduire peut être déterminée en utilisant un logi-
ciel numérique, par exemple SpaceWise® sur une photographie occlusale importée
et en utilisant un outil de calibrage.
161
E n combre me n t dentai r e – Pl an de tr ai tem ent
Les changements vestibulo-linguaux de la position des dents peuvent être associés à des
défauts dans l'architecture gingivale en termes de hauteur des tissus en vestibulaire, de
hauteur de papille interdentaire ou de forme de papille. Ces problèmes nécessiteront un
traitement parodontal supplémentaire ou une correction orthodontique en fonction de
la gravité du défaut. Un traitement endodontique sélectif peut être nécessaire dans les
cas extrêmes pour corriger les défauts fonctionnels et esthétiques.
Les dents bloquées en position linguale sont à restaurer avec des facettes en céramique
et offrent l'avantage de nécessiter peu ou pas de préparation dentaire sur la surface
vestibulaire. Le volume de la dent éliminé sera comblé par une restauration en céra-
mique. La zone critique est le bord incisif qui, s'il n'est pas correctement préparé, va
avoir pour résultat une surface épaisse avec une occlusion inappropriée, une esthétique
défectueuse souvent due à une saturation accrue et à une translucidité réduite, et une
fonction masticatoire compromise. Pour s'assurer d'une anatomie finale correcte, le
bord incisif de la dent préparée doit être meulé jusqu'à une nouvelle ligne de préparation
qui facilite l'application d'une facette bien proportionnée avec un véritable bord incisif
[2]. Les dents positionnées très en vestibulaire nécessitent un plan de traitement parti-
culièrement soigné, car de grandes quantités de structure dentaire sont éliminées.
Comme la face vestibulaire est réduite, le bord incisif va disparaître [2].
La cire de diagnostic est la clé, et elle permettra d'identifier dans quelle mesure les
contours sont à corriger pour améliorer un encombrement dentaire. Une cire par addi-
tion pour les zones déficitaires de la denture et une élimination de plâtre seront néces-
saires pour atteindre les résultats esthétiques souhaités [5]. À travers ce processus, les
décalages au niveau des arcades dentaires peuvent être calculés, et les modifications
nécessaires à apporter spécifiquement pour chaque dent peuvent être identifiées [5].
Une matrice en silicone effectuée à partir de la cire de diagnostic doit être utilisée
de manière adéquate, mais pas excessive, de telle sorte qu'une réduction dentaire
puisse être obtenue. La longueur des incisives en cire et la position de la face vesti-
bulaire peuvent alors être reproduites dans le cas définitif. Une matrice pour la
temporisation peut donc être fabriquée en utilisant les mêmes matériaux et les
mêmes techniques, et va précisément reproduire les subtilités de la cire de diagnos-
tic. Quand la forme des embrasures est appropriée et les contours gingivaux dupli-
qués avec précision au niveau des restaurations provisoires, un ajustement au
fauteuil sera significativement réduit [5].
0,5 mm chacune
1 mm
Fig. 6.7 Les patients présentant des espaces égaux ou inférieurs à 1 mm, et avec des dents aux
proportions proches de l'idéal, peuvent être gérés par addition d'environ 0,5 mm à chaque dent.
dent. Pour obtenir des proportions appropriées, les dents qui n'ont pas de diastème
peuvent nécessiter d'être incluses dans le traitement restaurateur [10].
Un composite en technique directe peut représenter une excellente alternative [10].
En raison de sa capacité à économiser du temps, de l'argent et de la structure den-
taire, le composite est un choix populaire pour de nombreux patients [10]. En outre,
un composite en technique directe permet de modifier les restaurations au cours du
traitement orthodontique.
La fermeture de diastème est l'une des indications les plus fréquentes des facettes en
céramique [23]. En raison de la bidimensionnalité des cas de diastème, les surfaces
proximales sont souvent impliquées, tandis que les surfaces vestibulaires et lin-
guales ont rarement besoin de beaucoup de préparation, voire pas du tout. Une
grande attention doit être portée à la vue vestibulaire dans la fermeture de diastème,
tout en maintenant des proportions dentaires naturelles [2].
Dans le cas d'un diastème au niveau de la ligne inter-incisive, la restauration doit
être égale pour chacune des dents. Si le cas présente un écart de moins de 1 mm,
alors la quantité maximale à ajouter à chaque dent sera de 0,5 mm (fig. 6.7). Par
conséquent, si les dents montrent des proportions acceptables, alors l'esthétique de
la dent ne sera pas affectée négativement par l'ajout de 0,5 mm à la largeur. Si l'ajout
entraîne un problème visuel, des techniques de caractérisation anatomique peuvent
être utilisées sur la surface vestibulaire pour masquer le problème. Les dents peuvent
être faites pour apparaître plus fines au travers du contrôle de la réflexion de la
lumière, par exemple en jouant avec la distance entre les lignes de transition
mésio-vestibulaire et disto-vestibulaire. Arrondir les angles disto-incisifs des dents
et augmenter l'embrasure incisive vont avoir des effets illusoires similaires. Ces tech-
niques contribueront à faire apparaître les proportions des dents nouvellement
remodelées conformes aux proportions couramment retrouvées dans les sourires et
qui sont considérées comme esthétiquement plaisantes [2].
164
CHAPITRE 6
A m é n a g e m e n t d e l’ e s pa c e i n t r a - a r c a d e d u s y s t è m e d e n ta i r e
Fig. 6.8 Des couronnes cliniques courtes peuvent être allongées en direction apicale au moyen d'une
intervention parodontale, et au niveau incisif avec des restaurations, ou par une combinaison des deux
techniques.
Dans le cas d'un traitement de diastème impliquant des espaces plus grands, à savoir
1 à 3 mm, l'obtention de proportions dentaires esthétiques est problématique. Bien que
ces cas puissent être traités par des restaurations, un plan de traitement approfondi est
nécessaire et des mesures de précaution doivent être envisagées. Une augmentation de
la longueur des dents sera certainement nécessaire afin de maintenir les proportions
souhaitées [2]. La longueur peut être modifiée soit en direction apicale par une approche
parodontale, soit au niveau incisif avec des restaurations. La position du bord incisif,
qui est le paramètre esthétique primordial, sera affectée par cette dernière approche. Il
est possible que des considérations occlusales et d'autres considérations esthétiques ne
permettent pas un allongement du bord incisif suffisant pour maintenir le ratio souhaité
largeur/longueur. Une combinaison allongement apical/allongement du bord incisif
peut être appropriée pour ces situations (fig. 6.8) [2]. Les trois positions de base des
lèvres – repos, demi-sourire et sourire à pleines dents – doivent donc être respectées. Sur
la base de l'option de traitement choisie, le laboratoire de prothèse peut réaliser les
changements souhaités en cire sur les modèles de diagnostic. Une simulation obtenue
à partir de la cire de diagnostic et mise sur les dents non préparées est la méthode à
privilégier pour visualiser le résultat final, et la localisation appropriée des points de
contact peut être finalisée en utilisant cette technique [23].
Laisser la longueur de la dent intacte, au niveau incisif et au niveau gingival, implique que
le ratio largeur/longueur est favorable. La « distalisation du problème » est l'autre tech-
nique utilisée pour fermer le diastème dans ces conditions. Quand on utilise cette tech-
nique, la partie distale de chaque dent est réduite de moitié au niveau du diastème le
plus mésial. La quantité éliminée est ajoutée à la face mésiale de la même dent au moyen
d'une restauration (fig. 6.9). Lors du traitement des incisives centrales, cette technique
suppose que la ligne inter-incisive se trouve dans la position appropriée et qu'elle ne
doive pas être modifiée. Afin de fermer tous les espaces, ce procédé se poursuit avec les
incisives latérales, les canines et les prémolaires si nécessaire. Comme la partie distale
de la canine n'est pas visible en vue vestibulaire en raison de sa position, son élargisse-
ment ne peut généralement pas être visuellement remarqué. Cette illusion, telle qu'ap-
pliquée dans la gestion des proportions, est très utile dans le plan de traitement et la
165
Dia st è me – Pl an de tr ai tem ent
Fig. 6.9 Quand la position du bord incisif, la localisation de la limite gingivale et les proportions
dentaires existantes sont conservées lors d'une fermeture de diastème, au moins quatre dents doivent
être traitées pour « distaliser le problème ». Des restaurations sont ajoutées au bord mésial, tandis que les
surfaces distales sont réduites.
gestion de cas [23]. Bien que la dentisterie conservatrice soit un objectif louable en soi,
tenter de fermer un diastème en traitant seulement deux dents dans ce type de cas a
presque toujours pour résultat un échec esthétique [10].
La préparation des dents est un autre problème dans le traitement de la fermeture de
diastème. Du côté du diastème, la papille interdentaire a une forme émoussée qui n'est
pas souhaitable. Afin d'avoir une papille interdentaire bien triangulaire et nette, le tissu
doit être doucement poussé de chaque côté et remodelé au niveau incisif. Localiser la
préparation interproximale en sous-gingival permet d'avoir un léger surcontour du
profil d'émergence dans la zone, et permet une légère pression de remodelage sur la
papille interdentaire (fig. 6.10) [2]. Un surcontour peut être obtenu en plaçant la pré-
paration en sous-gingival à partir du tiers vestibulaire le plus proche du diastème. Le
166
CHAPITRE 6
A m é n a g e m e n t d e l’ e s pa c e i n t r a - a r c a d e d u s y s t è m e d e n ta i r e
Fig. 6.10 Pour produire une papille interdentaire de forme triangulaire sur le côté du diastème, la
préparation gingivale est placée en sous-gingival pour permettre un surcontour du profil d'émergence de
la restauration et une légère pression de la papille.
prothésiste dentaire peut alors établir un profil d'émergence progressif pour étendre la
restauration au niveau des zones de contact [23]. Afin de produire une forme de dent
idéale pour fermer l'embrasure gingivale et maintenir une santé gingivale optimale, et
de s'assurer que le fil dentaire puisse facilement passer dans cette zone, la préparation
sous-gingivale s'étend vers le palais pour inclure la zone du col. Il faut veiller à ne pas
créer des contre-dépouilles en créant cette forme [23].
La position la plus apicale de la limite gingivale vestibulaire de chaque dent est désignée
par le zénith gingival, qui est un facteur esthétique majeur. Si les zéniths gingivaux
restent inchangés, ils vont être situés trop loin du côté distal après la fermeture de dias-
tème. Le résultat qui n'est pas souhaité sera que les dents apparaîtront inclinées du côté
mésial. Une intervention de chirurgie parodontale est nécessaire pour déplacer les
zéniths gingivaux en mésial et venir à bout de ce résultat (fig. 6.11) [2].
167
Dia st è me – Pl an de tr ai tem ent
A B
Fig. 6.11 Après la fermeture du diastème, des zéniths gingivaux non modifiés vont être situés trop loin
en distal. Le résultat sera que les dents vont apparaître inclinées du côté mésial. Ce problème peut être
évité en déplaçant les zéniths gingivaux par une procédure parodontale ou en remodelant la gencive au
moyen des restaurations provisoires.
Les couronnes ne sont indiquées que lorsque les dents incluses dans le plan de trai-
tement sont très atteintes et nécessitent un soutien. De même, même si la force de
liaison du composite à la dentine a augmenté dans le temps, l'émail reste la struc-
ture dentaire optimale pour retenir les restaurations collées. Les dents qui n'ont pas
une quantité suffisante d'émail pour les procédures de collage doivent être restau-
rées avec des restaurations à recouvrement total [10].
Aujourd'hui, de nombreux praticiens croient qu'il n'y a pas ou peu d'indications pour couronner les
dents en raison de la quantité de destructions supplémentaires nécessaires. La dentisterie adhésive
a permis aux dents atteintes d'être restaurées sans éliminer encore plus de tissus. Des restaurations
à recouvrement partiel qui préservent les tissus dentaires sont à privilégier.
168
CHAPITRE 6
A m é n a g e m e n t d e l’ e s pa c e i n t r a - a r c a d e d u s y s t è m e d e n ta i r e
Cas clinique 6.1 :
encombrement dentaire
Fig. C6.1.3 Les chevauchements mésio-distaux ont été marqués avec des
lignes verticales bleues pour assurer une réduction appropriée et
permettre une expansion ultérieure de l'arcade dentaire restaurée. La
hauteur des tissus gingivaux a aussi été marquée pour élaborer une
architecture gingivale correcte. La création d'une architecture gingivale
d'apparence naturelle est l'un des problèmes les plus importants dans le
traitement d'un cas d'encombrement dentaire. Les dents positionnées en
vestibulaire présentent une crête alvéolaire mince avec un tissu gingival
relativement mince qui est positionné en général en direction apicale. Fig. C6.1.4 Un chevauchement vestibulo-lingual d'environ 2 mm est
Dans ce cas, il était plus facile et plus prévisible de déplacer les tissus visible au niveau des bords incisifs, ainsi qu'un chevauchement mésio-
mous en direction apicale plutôt que de tenter d'amener les dents en distal de moins de 2 mm. Pour créer un espace suffisant afin de déplacer
direction coronaire. À l'inverse, si les dents étaient versées côté lingual, il côté vestibulaire les dents versées côté lingual, les zones mésiales et
aurait été courant de trouver en direction coronaire une augmentation des distales des dents versées côté vestibulaire ont été éliminées [1, 7].
tissus gingivaux et un manque de symétrie gingivale. Une simple
gingivectomie va suffire pour obtenir une forme gingivale correcte dans la
majorité de ces cas [1].
169
C a s c l in iqu e 6.1 : encom b r em ent dentai r e
Fig. C6.1.5 La décision de savoir où positionner la face vestibulaire a été Fig. C6.1.6 Des clés en silicone incisive et vestibulaire ont été fabriquées
cruciale pour élaborer une forme d'arcade agréable et fonctionnelle. Une à partir de la cire de diagnostic en utilisant un matériau d'empreinte en
cire de diagnostic fonctionnelle a été fabriquée pour assurer un maximum silicone réticulant par condensation de type putty. Les clés en silicone ont
de satisfaction pour le patient et permettre de réaliser le résultat souhaité été essayées sur les dents, et les zones interférant avec la pleine assise des
[4]. La cire de diagnostic a aussi été utilisée pour fabriquer les matrices en matrices ont été identifiées comme ayant besoin d'une réduction.
silicone [1]. Bien que cela n'ait pas été fait pour ce patient, la visualisation
de la forme dentaire prévue et le résultat final peuvent être obtenus en
utilisant des matrices en silicone pour fabriquer une simulation intra-orale
préopératoire.
Des clés de préparation en silicone doivent être utilisées pendant les réductions dentaires pour :
• éviter la réduction excessive des dents ;
• veiller à ce que la localisation et la quantité de la réduction soient appropriées ;
• indiquer les positions finales correctes des dents ;
• aider à visualiser les dimensions finales de chaque dent.
La cire de diagnostic :
• sert de modèle pour le traitement interdisciplinaire ultérieur ;
• aide le patient, le dentiste et le prothésiste dentaire à visualiser les résultats finaux du
traitement ;
• aide à indiquer les améliorations souhaitées en termes de proportion, forme et position des dents ;
• est utilisée pour fabriquer les matrices en silicone.
170
CHAPITRE 6
A m é n a g e m e n t d e l’ e s pa c e i n t r a - a r c a d e d u s y s t è m e d e n ta i r e
Fig. C6.1.7 Un remodelage esthétique, utilisé dans ce cas pour Fig. C6.1.8 La même procédure est suivie pour la clé vestibulaire. Une
l'élimination des zones dentaires interférant avec l'assise passive des clés bonne assise de la clé en silicone est obtenue par la suppression des zones
en silicone, a été effectué. Une bonne assise de la clé en silicone est une saillantes. La clé vestibulaire a été utilisée comme référence lors de la
étape critique pour recueillir une information correcte pour les réduction dentaire et la préparation. Cette clé a également été utilisée
préparations ultérieures. pour indiquer les positions finales correctes et aider à visualiser les
dimensions finales de chaque dent.
Fig. C6.1.9 Dans les cas où les dents se chevauchent, les zones de contact doivent être ouvertes lors de
la préparation dentaire pour permettre au prothésiste dentaire de rétablir la nouvelle forme, la position,
les proportions et les points de contact. Dans le cas présenté ici, le point de contact entre les incisives
centrales, ainsi qu'entre les incisives latérales et les canines, était correct, et il n'a pas été nécessaire de
supprimer les points de contact. Idéalement, les points de contact doivent être préservés autant que
possible.
Fig. C6.1.10 En raison des chevauchements mésio-distaux et vestibulo-linguaux entre les incisives
centrales et latérales, les points de contact ont été ouverts pour créer suffisamment d'espace pour
accueillir les restaurations.
171
C a s c l in iqu e 6.1 : encom b r em ent dentai r e
Fig. C6.1.11 En utilisant une fraise diamantée très fine, les zones de Fig. C6.1.12 La relation entre la forme de l'arcade dentaire finale et une
contact ont été ouvertes à partir de leur base jusqu'au bord incisif. Des épaisseur appropriée des bords incisifs est l'une des clés du succès lors de
traits de crayon ont été dessinés sur la clé pour indiquer la relation la préparation des cas d'encombrement dentaire. Laisser un bord incisif
spatiale correcte, ainsi que la largeur des dents sur le bord incisif. trop épais pour des dents versées côté lingual est une erreur courante
dans le traitement de l'AER pour des cas d'encombrement dentaire. Ne pas
préparer de manière adéquate la face linguale de dents versées côté
lingual est la cause habituelle de ce problème. La ligne rouge représente
dans ce cas la forme de l'arcade dentaire corrigée au moyen de
restaurations. La ligne bleue représente l'épaisseur excessive et
inappropriée de dents versées côté lingual si une réduction linguale
appropriée n'est pas effectuée.
Fig. C6.1.13 Afin d'aligner les cas d'encombrement dentaire avec des Fig. C6.1.14 Vue clinique de la réduction offrant suffisamment d'espace
restaurations telles que des facettes, les dents sélectionnées doivent être pour le prothésiste dentaire pour monter la céramique et atteindre les
davantage réduites que dans les cas sans encombrement. Dans le cas objectifs esthétiques. Remarquer la réduction linguale des dents 31, 41 et 43.
présent, les dents 31, 41 et 43 ont nécessité une préparation minimale des
faces vestibulaires pour veiller à ce que le volume vestibulaire perdu soit
rempli par la facette en céramique. Les bords incisifs ont été fraisés côté
lingual pour éviter un excès d'épaisseur. Les dents 32 et 42, en raison de
leur positionnement vestibulaire, ont nécessité plus de réduction
vestibulaire pour les amener dans la position de l'arcade idéale. La dent 33
non modifiée a été alignée dans la forme de l'arcade dentaire proposée, et
est bien indiquée pour une préparation classique pour facette. Les zones
noires indiquent la réduction nécessaire pour atteindre les objectifs.
172
CHAPITRE 6
A m é n a g e m e n t d e l’ e s pa c e i n t r a - a r c a d e d u s y s t è m e d e n ta i r e
Fig. C6.1.15 Les préparations finales ont été vérifiées avec les matrices Fig. C6.1.16 Une empreinte des préparations terminées a été prise et
en silicone, de telle sorte que la localisation et le degré de réduction soient envoyée au laboratoire de prothèse pour la fabrication du cas final. La clé
appropriés. incisive a été utilisée au laboratoire de prothèse pour permettre au
prothésiste dentaire de réaliser un montage optimal de la céramique. Les
restaurations ont été cuites et caractérisées comme nécessaires, et une
fois terminées ont été renvoyées pour être scellées.
Fig. C6.1.17 Les restaurations définitives ont été scellées en utilisant un système adhésif et un ciment
résine [1]. Voici le cas final immédiatement après la pose.
Les dents peuvent être faites de manière à apparaître plus fines en contrôlant la réflexion de la
lumière :
• en rapprochant les lignes de transition mésio-vestibulaires et disto-vestibulaires ;
• en arrondissant les angles distaux des incisives et en augmentant les embrasures incisives.
173
Cas clinique 6.2 : procédures cliniques pour la fermeture d’un diastème
Fig. C6.2.1 La patiente s'est présentée au cabinet en se plaignant Fig. C6.2.2 La cire de diagnostic fabriquée pour cette patiente a servi de
principalement d'espaces entre ses dents. Une évaluation esthétique a été modèle pour le traitement interdisciplinaire ultérieur et a aidé la patiente,
réalisée, conduisant au diagnostic de diastèmes associés à des incisives le dentiste et le prothésiste dentaire à visualiser le résultat final du
latérales en grain de riz et à des proportions dentaires insuffisantes. Des traitement. La cire de diagnostic matérialise les améliorations souhaitées
corrections étaient appropriées pour restaurer l'esthétique et établir une en termes de proportions, forme et position des dents [18]. Des matrices
occlusion stable. Un AER a été déterminé comme étant la meilleure en silicone ont été fabriquées à partir de la cire de diagnostic, et ont dicté
approche pour fermer les espaces et répondre aux demandes de la la quantité et la localisation de la réduction dentaire nécessaire lors de la
patiente. préparation pour atteindre les objectifs souhaités.
Fig. C6.2.3 En essayant les matrices en silicone en bouche, le cas sera Fig. C6.2.4 Une simulation en résine acrylique a été fabriquée en bouche
déterminé comme additif, soustractif, ou les deux. Ce cas a surtout été à l'aide d'une empreinte en silicone transparent faite à partir de la cire de
additif, ce qui signifie que la réduction dentaire était minime. Les matrices diagnostic. Les proportions du visage et des dents, la position du bord
en silicone dictent la quantité et la localisation de toute réduction dentaire incisif, les paramètres occlusaux, la phonation et le sourire ont été
nécessaire. évalués. La simulation est une procédure efficace et précieuse qui est
utilisée pour produire une réplique très proche de la restauration
définitive. Cette procédure fournit un outil de communication confortable
entre le dentiste et le patient, et permet la création artistique d'un sourire
qui s'inscrit dans une approche par tâtonnement. L'objectif est de
visualiser un résultat qui conduit à une acceptation du cas par le patient,
et qui convainc le dentiste que le potentiel maximal peut être obtenu avec
les restaurations prévues [23].
174
CHAPITRE 6
A m é n a g e m e n t d e l’ e s pa c e i n t r a - a r c a d e d u s y s t è m e d e n ta i r e
Fig. C6.2.5 Les préparations ont débuté avec des fraises à jauge de Fig. C6.2.6 Les surfaces des dents ont été réduites à l'aide d'une fraise
profondeur et la simulation en place. Les fraises à jauge de profondeur diamantée à bout arrondi qui suit la convexité de la dent. La simulation a
sont de grande valeur pour contrôler la quantité de structure dentaire à été réduite jusqu'à ce que les lignes de démarcation soient éliminées, ce
enlever. Les préparations ont été terminées pour que le prothésiste qui indique que la profondeur nécessaire a été atteinte. Une réduction
dentaire ait une épaisseur constante de céramique. Cette approche permet suffisante des préparations a été vérifiée en plaçant la clé de silicone sur
une conservation maximale de l'émail et de la résistance dans les facettes les dents. Les empreintes finales du cas préparé ont été prises et envoyées
en céramique. au laboratoire de prothèse avec la cire de diagnostic, les matrices en
silicone et des photographies cliniques de la simulation.
Fig. C6.2.7 Les restaurations en céramique ont été commencées dans le Fig. C6.2.8 Les restaurations terminées ont été posées en utilisant un
laboratoire de prothèse en utilisant les matrices en silicone fabriquées à système adhésif en deux étapes (mordançage total) et un ciment résine
partir de la cire de diagnostic. photopolymérisable [3].
175
Cas clinique 6.2 : procédures cliniques pour la fermeture d’un diastème
A B
Fig. C6.2.10 Vues maxillaires (A) avant et (B) après le cas terminé.
L'ESSENTIEL À RETENIR
L'AER peut être un traitement prévisible pour de nombreux problèmes dentaires esthétiques et
fonctionnels [1].
Le patient idéal pour un AER doit répondre aux exigences suivantes :
• il nécessite des restaurations dentaires, indépendamment de la réalisation d'un traitement
orthodontique ;
• il a une occlusion idéale sans aucun traitement orthodontique ;
• les niveaux de ses limites gingivales et de ses papilles interdentaires sont gérables sans traitement
orthodontique ;
• il requiert des préparations dentaires qui ne vont pas compromettre structurellement ou biolo-
giquement les dents.
Même après une sélection soigneuse des cas, de nombreux patients vont répondre à ces exigences
et sont de bons candidats pour des corrections esthétiques sans orthodontie [4].
Une compréhension de la théorie de l'AER et des techniques permet au praticien et au prothésiste
dentaire d'adopter une approche biologique et fonctionnelle saine pour produire l'amélioration
esthétique chez les patients ayant des dents mal positionnées. Utilisé, si nécessaire, en association
avec un traitement orthodontique et en employant des matériaux de restauration actuels, des
résultats esthétiques prévisibles, précis et d'apparence naturelle peuvent être obtenus [2].
176
CHAPITRE 6
A m é n a g e m e n t d e l’ e s pa c e i n t r a - a r c a d e d u s y s t è m e d e n ta i r e
Remerciements
Les auteurs remercient le Dr Stephen Chu pour ses cas cliniques de diastème pré-
sentés dans ce chapitre.
Documentation fondatrice
Brea L, Oquendo A, David S. Dental crowding : the restorative approach. Dent Clin North Am
2011 ; 55(2) : 301–10.
L'encombrement dentaire est couramment observé dans la zone esthétique. Une thérapeutique
multiforme peut être mobilisée pour résoudre ce problème dû à un espace insuffisant au sein de
l'arcade dentaire. Une analyse minutieuse des patients présentant un encombrement dentaire
est nécessaire pour déterminer le traitement le plus approprié pour chacun des individus concer-
nés par l'encombrement dentaire. Les considérations cliniques, les avantages, les désavantages
et les modalités de traitement alternatif de l'encombrement dentaire sont discutés dans cet
article illustré par un cas clinique montrant l'application de ces techniques.
Gurel G, Chu S, Kim J. Restorative space management. In : Tarnow D, Chu S, Kim J, editors. Aesthetic
restorative dentistry principles and practice. Mahwah, NJ : Quintessence ; 2008. p. 405–25.
En tentant d'offrir une solution restauratrice pour des cas compromis par des considérations
spatiales, les cliniciens ont traditionnellement opté pour la solution orthodontique dont les
résultats esthétiques ne sont pas parfaits à cause des variations morphologiques de la dent, et
plus spécifiquement en raison de sa taille et de sa forme en tant que résultat de la détérioration
des structures dentaires. Cet article présente des situations cliniques qui doivent être abordées
quand un traitement prothétique est prescrit pour résoudre les cas spatialement compromis.
Oquendo A, Brea L, David S. Diastema : correction of excessive spaces in the esthetic zone. Dent
Clin North Am 2011 ; 55(2) : 265–81.
La présence de diastèmes est une caractéristique courante observée sur la denture antérieure.
Une thérapeutique multiforme peut permettre la fermeture des diastèmes et un plan de traite-
ment approfondi permet de déterminer le traitement le plus approprié pour chacun des cas pris
individuellement. Les considérations cliniques, les avantages, les désavantages et les modalités
de traitement alternatif des diastèmes sont discutés dans cet article illustré par un cas clinique
montrant l'application de ces techniques.
Références bibliographiques
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178
CHAPITRE 7
Traitement par gouttière d’alignement transparente
FRANK CELENZA
Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
Comparaison entre les appareils fixes
et les appareils amovibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
Mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
Caractère unique des gouttières
d’alignement transparentes . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
Autres avantages des gouttières d’alignement
transparentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
Évolution des gouttières d’alignement
transparentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Application clinique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
Cas cliniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201
Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211
Généralités
Il est primordial de comprendre que le traitement par gouttière d'alignement trans
parente est une technique par appareil amovible, et bien que largement supérieur à
tout appareil amovible précédent (nous y reviendrons très prochainement), ce n'est
qu'un appareil. D'autres appareils existent et peuvent être remplacés dans une
myriade de situations orthodontiques ; cette technique représente simplement un
nouveau choix d'appareil. Par conséquent, l'auteur est convaincu qu'une compré
hension fondamentale de l'orthodontie, en particulier le diagnostic et le plan de
traitement, reste indispensable à une mise en œuvre réussie de ce traitement. Envoyer
les enregistrements nécessaires et permettre au fabricant, ou à un ordinateur, de
planifier et de séquencer le cas en se contentant d'approuver leur interprétation va
sûrement conduire à moins de résultats optimaux, à de possibles complications et à
se poser la question de savoir qui est responsable du traitement orthodontique. Est-ce
le dentiste qui a pratiqué l'orthodontie ? Est-ce un orthodontiste convenablement
formé et impliqué à chaque étape ? Bien que cela soit théoriquement acceptable dans
les cas simples, un œil entraîné et expérimenté est souvent essentiel en orthodontie
pour distinguer les situations difficiles.
Le traitement orthodontique, par sa nature même, exige une compréhension
approfondie et une évaluation de la physiologie du déplacement dentaire et des
objectifs du traitement dentaire ainsi que des compromis. En outre, l'évaluation
d'une stratégie appropriée en termes de contention et de conception est d'une
182
CHAPITRE 7
T r a i t e m e n t pa r g o u t t i è r e d ' a l i g n e m e n t t r a n s pa r e n t e
• Invisalign® ;
• Clear Correct™ ;
• Essix® ;
• Tru-Tain.
Mise en œuvre
Le traitement orthodontique des patients avec cette technique implique d'avoir les
enregistrements du patient, qui comprennent des empreintes (qu'elles soient clas
siques ou numériques), des photographies cliniques et des radiographies. À partir
de ces enregistrements, des simulations informatiques du traitement sont trans
mises par ordinateur au praticien pour modification, séquence et approbation. Une
fois l'approbation acquise, le processus de fabrication séquentielle effective des gout
tières d'alignement transparentes commence. Quelques aspects intéressants de ce
processus méritent d'être examinés.
Il est utile d'examiner un aspect unique du défi de fabrication que demande le traite
ment par gouttière d'alignement transparente. Dans le domaine de la fabrication,
normalement, l'objectif est de systématiser la production pour permettre la répéti
tion constante et l'élimination de toute variation dans le processus, ce qui maximise
l'efficience. Le but est de produire autant d'éléments identiques que possible.
Cependant, dans le cas de la fabrication d'une gouttière d'alignement transparente
orthodontique, non seulement chaque individu est unique, mais chaque gouttière
d'alignement transparente individuelle est également unique pour ce patient. Par
conséquent, la fabrication d'une gouttière d'alignement transparente nécessite
exactement le contraire de la fabrication conventionnelle, c'est-à-dire que deux
articles fabriqués ne sont jamais les mêmes !
Par définition, un traitement par gouttière d'alignement transparente implique l'uti
lisation d'un appareil amovible. Cependant, il y a des caractéristiques importantes
pour ce type d'appareil amovible qui conduisent à la réalisation des gouttières d'ali
gnement transparentes avec une forme nettement supérieure à celle de l'appareil
amovible ; en conséquence, les nombreuses limites des appareils amovibles clas
siques ne s'appliquent pas nécessairement. Par exemple, il a longtemps été jugé que
la principale différence entre les appareils fixes et les appareils amovibles résidait
dans ce qu'ils pouvaient accomplir. Plus précisément, les appareils amovibles ne
peuvent effectuer que des déplacements dentaires de type basculement. Des déplace
ments physiques, tels que de grandes fermetures d'espace ou des translations, ont
toujours exigé l'utilisation d'un appareil fixe pour obtenir un parallélisme correct
des racines dentaires. Ceci est dû à la nature de la construction des appareils amo
vibles traditionnels, qui sont le plus souvent en acrylique et avec des fils. Ils
appliquent une force à une dent (ou des dents) par un point de contact minime ou
184
CHAPITRE 7
T r a i t e m e n t pa r g o u t t i è r e d ' a l i g n e m e n t t r a n s pa r e n t e
unitaire. Le déplacement dentaire qui en résulte est fonction de la relation entre ces
points de contact et le centre de rotation de la dent. Étant donné que la force est
appliquée à la partie coronaire de la dent, ou à une certaine distance du centre de
rotation, il en résulte un moment de basculement sur la dent. Les appareils fixes
fonctionnent de manière similaire en appliquant une force au niveau coronaire.
Mais ils disposent également d'un arc qui s'ajuste précisément à la gorge du bracket
qui est collé à la dent et qui agit comme une piste ou un guide pour le déplacement,
contrôlant ainsi le moment de la force (qui est défini comme une application d'une
force à une certaine distance du centre de rotation ou du centre de résistance).
D'autres subtilités liées à l'application de la force et à l'ajustement de l'arc, ainsi que
les diverses courbures et compensations qui permettront à la dent de se déplacer
physiquement, sont également utilisées, mais dépassent le cadre de ce chapitre. Il
va sans dire qu'historiquement, la capacité d'effectuer un déplacement physique a
été la principale différence entre les appareils fixes et les appareils amovibles, eu
égard aux résultats réalisables.
Application clinique
Visite initiale
La figure 7.1 est un diagramme schématique de la séquence d'un traitement par
gouttière d'alignement transparente. La première visite, ou consultation, est desti
née à la fois à l'examen et à l'établissement du diagnostic du cas, ainsi qu'à informer
le patient des options possibles. Des enregistrements appropriés sont recueillis pour
faciliter ce processus. Il est également préférable de commencer le cas en soumettant
les enregistrements et la prescription peu après. Les praticiens devraient être expé
rimentés et disposer de connaissances suffisantes pour éviter d'avoir à analyser les
enregistrements et de demander au patient de revenir pour une deuxième séance de
consultation. Une exception à cette stratégie réside dans la participation de spécia
listes auxiliaires devant se succéder pour traiter le cas, notamment s'il s'avérait
nécessaire d'extraire la troisième molaire ou d'autres dents, ou d'envisager une
intervention préparatoire de dentisterie restauratrice et de parodontie.
188
CHAPITRE 7
T r a i t e m e n t pa r g o u t t i è r e d ' a l i g n e m e n t t r a n s pa r e n t e
Empreintes et
enregistrements
Évaluation Modifications
ClinCheck ClinCheck
Acceptation Réévaluation
de ClinCheck ClinCheck
Fabrication et réception
des gouttières d’alignement
transparentes
Instructions au
patient et remise des
gouttières d’alignement
transparentes
Corrections
à mi-parcours
Suite des
soins et suivi
Retouche
Achèvement
Contention
Fig. 7.1 Un organigramme pour un traitement par gouttière d'alignement transparente et son processus
de prise de décision.
Préparation du patient
En ce qui concerne la préparation en bouche, les mêmes lignes directrices appli
cables à l'orthodontie classique devraient également être mises en œuvre avec un
traitement par gouttière d'alignement transparente. Encore une fois, cette philo
sophie insiste sur le fait qu'un traitement par gouttière d'alignement transparente
est simplement le choix d'un appareil différent, et que derrière un déplacement
189
A p plication cli nique
Enregistrements orthodontiques
Des enregistrements orthodontiques pertinents sont impératifs ; les modèles d'étude
traditionnels en plâtre ne sont cependant pas obsolètes en eux-mêmes, mais peuvent
le devenir en raison de l'avènement du stockage numérique des modèles ainsi que
l'application du stockage des enregistrements obtenus avec Invisalign®, connus sous
le nom de « ClinCheck® ». De même, les images numériques sont désormais presque
impératives, tant pour les photographies cliniques que pour les images radiogra
phiques. Des radiographies panoramiques ou des bilans long cône sont préférables
(ou au moins des bite-wings), même si Invisalign® ne les nécessite plus. Les
190
CHAPITRE 7
T r a i t e m e n t pa r g o u t t i è r e d ' a l i g n e m e n t t r a n s pa r e n t e
Traitement virtuel
Une fois qu'un cas est diagnostiqué, le traitement est proposé et soumis avec une
animation virtuelle, ou avec ClinCheck®, pour évaluation. La figure 7.5 est un
191
A p plication cli nique
192
CHAPITRE 7
T r a i t e m e n t pa r g o u t t i è r e d ' a l i g n e m e n t t r a n s pa r e n t e
Fig. 7.3 Un exemple d'iRecord®, ou scan numérique d'une denture, tel que produit par un iTero™ et prêt
à être envoyé pour un plan de traitement. Cette image numérique remplace complètement une
empreinte physique classique.
Fig. 7.4 Un iRecord®, ou exemple d'un modèle numérique fait à partir d'un scanner iTero™, utilisé à la
place d'une étude classique des modèles, pour analyse et stockage de l'enregistrement.
193
A p plication cli nique
Fig. 7.5 Une interface ClinCheck® typique. Sur un écran d'ordinateur, le praticien dispose d'une fonction pour
manipuler et modifier l'image et le plan de traitement à ce stade, en utilisant les différentes touches et les
différents contrôles prévus. Un espace est aussi prévu pour écrire des explications et des demandes, permettant
au praticien de communiquer verbalement avec le prothésiste dentaire. De multiples successions de détails sont
possibles, ce qui peut produire un plan de traitement beaucoup plus détaillé, jusqu'à ce que le praticien clique
pour approbation et envoie le cas pour la fabrication des gouttières d'alignement transparentes.
ClinCheck® typique que le praticien peut utiliser pour manipuler et modifier le plan
de traitement et la conception de la gouttière d'alignement transparente. Dans la
représentation statique présentée ici, la fonctionnalité de ClinCheck® n'apparaît pas,
mais quand elle est affichée sur un ordinateur, c'est une interface très interactive. Il
y a de nombreuses touches et boutons pour analyser le traitement proposé et com
muniquer toute modification au laboratoire de prothèse. Le ClinCheck® affiche éga
lement le nombre de gouttières d'alignement transparentes qui doivent être produites
et qui peuvent être traduites ensuite en temps de traitement. Le ClinCheck® est une
image du déplacement dentaire au cours du traitement, qui peut et doit également
être utilisée comme un outil d'éducation lors de sa présentation au patient. À ce
stade, la contribution du praticien est cruciale pour le résultat, car le plan de traite
ment peut être modifié avant la fabrication des gouttières d'alignement transpa
rentes. La sélection des attaches (fig. 7.6), ainsi que leur orientation et leur
configuration, est une science en soi. Elle doit être soigneusement évaluée et conçue
par le praticien qui doit être compétent dans la compréhension de leur conception et
de leur objectif. Les dispositifs auxiliaires doivent être correctement sélectionnés et
inclus à ce moment-là. Les éléments tels que des « découpes de précision » pour l'uti
lisation des élastiques et des « découpes de boutons » pour l'utilisation d'attaches
194
CHAPITRE 7
T r a i t e m e n t pa r g o u t t i è r e d ' a l i g n e m e n t t r a n s pa r e n t e
Fig. 7.6 Un exemple typique de la façon dont les « attaches » apparaissent sur ClinCheck®. Indiquées en
rouge, les attaches sont effectivement collées aux dents à l'aide de composites de la couleur des dents,
et appliquées en utilisant des gouttières précises qui sont fournies avec les gouttières d'alignement
transparentes. La forme, la localisation, la taille et l'orientation de ces attaches sont cruciales pour le
résultat, et une compréhension approfondie de leur conception et de leur utilisation est importante
pour le succès d'un traitement par gouttière d'alignement transparente.
collées aux dents sont également inclus à ce stade. La figure C7.8 (voir cas cliniques)
illustre l'utilisation des dispositifs auxiliaires collés en association avec des gouttières
d'alignement transparentes convenablement aménagées. En outre, le praticien doit
évaluer la faisabilité du cas, des déplacements dentaires et du calendrier, pour éviter
un résultat trop ambitieux ou cliniquement inatteignable de par sa conception.
Encore une fois, seul un praticien convenablement expérimenté peut évaluer au
mieux ces paramètres. Se reposer sur le jugement du prothésiste dentaire pour conce
voir le cas est risqué, et certainement irresponsable. Quand le praticien est satisfait
du traitement proposé, le ClinCheck® est accepté et le cas va être fabriqué.
Livraison de l'appareil
Après réception de la série de gouttières d'alignement transparentes livrées au cabi
net du praticien, l'étape suivante est de donner un rendez-vous au patient pour les
lui remettre. Au cours de ce rendez-vous, les instructions d'utilisation et la démons
tration de l'insertion et du retrait sont importantes. Certains praticiens préfèrent
retarder la pose des attaches collées pour une gouttière d'alignement transparente
ou deux, pour permettre au patient de s'habituer à celles-ci. La réduction interproxi
male est effectuée, tel que précisé par le praticien, et selon les préférences cliniques.
À partir de ce moment, les gouttières d'alignement transparentes sont changées
toutes les deux semaines, et les intervalles de rendez-vous sont fixés par le praticien
comme il est d'usage, en général toutes les 6 ou 8 semaines (correspondant à 3 ou
4 séries de gouttières d'alignement transparentes, respectivement).
195
A p plication cli nique
Suivi du cas
Lors des visites suivantes, l'ajustement de la gouttière d'alignement transparente doit être
évalué. La principale indication d'un système qui fonctionne efficacement est l'ajustement
des gouttières d'alignement transparentes. Les dents qui ne sont pas dans la bonne « piste »
ou montrent des signes de non-ajustement dans la gouttière d'alignement transparente
doivent être traitées. La figure 7.7 illustre un cas où la canine maxillaire droite n'est pas
Fig. 7.7 Voici un exemple de gouttière d'alignement transparente mal ajustée. La canine maxillaire droite
ne s'ajuste plus précisément dans la gouttière d'alignement transparente, et son attache n'est plus engagée.
Une partie non occupée de la gouttière d'alignement transparente est visible et n'est plus adaptée
correctement. Une fois que la gouttière d'alignement transparente n'est plus ajustée parfaitement,
elle ne peut pas guider la dent avec précision et le résultat sera mauvais. Des mesures correctives,
telles qu'une nouvelle prise d'empreinte ou l'utilisation de moyens auxiliaires, sont recommandées.
196
CHAPITRE 7
T r a i t e m e n t pa r g o u t t i è r e d ' a l i g n e m e n t t r a n s pa r e n t e
Fig. 7.8 Dans ce cas, l'utilisation de moyens auxiliaires pour réobtenir un ajustement de la gouttière
d'alignement transparente est décrite. Des boutons vestibulaires et linguaux sont collés sur la dent, et le
patient est éduqué pour porter un élastique reliant les boutons au-dessus de la gouttière d'alignement
transparente, avec pour effet une éruption de la dent dans celle-ci. Un dégagement au niveau des gouttières
d'alignement transparentes pour éviter une gêne avec les boutons doit être effectué. Quand la dent est de
nouveau ajustée dans la gouttière d'alignement transparente, les moyens auxiliaires peuvent être enlevés.
bien ajustée dans la gouttière d'alignement transparente, ce qui est un exemple de piste
incorrecte. La dent ne suit pas le déplacement dentaire prescrit, et l'ajustement de la gout
tière d'alignement transparente est compromis. En cas de mauvaise observance ou de
raisons autres qu'un ajustement non idéal, il est possible d'avoir besoin de prendre de nou
velles empreintes et une « correction à mi-parcours » est décidée pour fabriquer de nouvelles
gouttières d'alignement transparentes afin d'obtenir un ajustement approprié. Cela entraîne
également une autre évaluation ClinCheck® et une approbation. Un autre choix de correc
tion de cette dent unique est représenté sur la figure 7.8. Les boutons sont collés sur la face
vestibulaire et sur la face palatine de la dent, et les gouttières d'alignement transparentes
sont aménagées pour permettre un dégagement. Des instructions sont données au patient
pour poser les élastiques, les porter au-dessus de la gouttière d'alignement transparente et
les fixer sur les boutons collés, afin d'avoir une éruption de la dent et par conséquent une
insertion et un engagement dans la gouttière d'alignement transparente (fig. 7.9).
Fig. 7.9 Une autre utilisation des dispositifs auxiliaires est illustrée ici, en relation avec le traitement par
gouttière d'alignement transparente. Dans ce cas, une incisive latérale subissant une rotation doit être
alignée par un élastique en palatin qui s'étend d'un bouton collé en palatin de l'incisive latérale jusqu'au
bouton collé sur la face palatine d'une prémolaire. La contre-rotation de la prémolaire est obtenue par la
gouttière d'alignement transparente et par une attache collée de manière optimale sur sa face
vestibulaire. Le mouvement de rotation de l'incisive latérale est également programmé dans la
conception de la gouttière, et des découpes au niveau des boutons sont également prévues, ce qui évite
la nécessité de modifier chaque gouttière d'alignement transparente au fauteuil.
• Les retouches et/ou la correction à mi-parcours doivent être considérées et traitées comme un
évènement fréquent et systématique, non pas comme un échec du traitement ou comme une
solution rapide pour des résultats optimaux moindres.
• Tout comme avec les appareils fixes plus traditionnels, la retouche est à considérer comme une
étape finale minutieuse, un moyen de réaliser quelques derniers petits détails.
• Service est rendu aux patients s'ils ont été mis au courant depuis le début que des gouttières
d'alignement transparentes supplémentaires sont souvent fabriquées à cet effet ; ils ne devraient
pas se focaliser sur le nombre de gouttières d'alignement transparentes initialement prévu, car
des gouttières d'alignement transparentes supplémentaires peuvent être fabriquées à la fin ou
vers la fin du traitement.
• Les patients doivent savoir que des séries supplémentaires de gouttières d'alignement transpa-
rentes sont incluses dans leur traitement en tant que partie intégrante du traitement.
• Les patients apprécient cette étape additionnelle et l'attention au détail, et la voient comme un
bénéfice supplémentaire.
198
CHAPITRE 7
T r a i t e m e n t pa r g o u t t i è r e d ' a l i g n e m e n t t r a n s pa r e n t e
Stratégies de contention
La contention (encadré 7.1) sera réalisée soit par des moyens fixes, soit par des
moyens amovibles, ou une association de ceux-ci. Cette évaluation est à nouveau
fonction de l'expérience et de la philosophie du praticien. Invisalign® dispose de
plusieurs stratégies pour une utilisation de la version amovible. Fondamentalement,
un duplicata plus durable que la dernière gouttière d'alignement transparente ou
que toute autre gouttière d'alignement transparente spécifique est fabriqué, et une
nouvelle empreinte n'est pas vraiment nécessaire. Des duplicatas sont tout aussi
faciles à commander, comme le sont des gouttières d'alignement transparentes. Les
contentions, souvent collées en lingual, sont préférables. Des exemples sont présen
tés dans les cas cliniques qui suivent (voir p. 201).
Considérations postopératoires :
L'ESSENTIEL À RETENIR
Cas cliniques
A B
C D
Fig. C7.1 Photographies pré- et postopératoires d'un encombrement dentaire antérieur minime au
niveau de l'arcade mandibulaire. Dans ce cas, 2 mm de longueur d'arcade étaient nécessaires pour aligner
les incisives, et cela a été obtenu par une réduction interproximale et un alignement avec le système
Invisalign®. En postopératoire, une contention extracoronaire a été collée sur le versant lingual en tant
que contention fixe (C). Le traitement actif a duré 5 mois.
201
Ca s cli niques
A B
C D
E F
Fig. C7.2 (A-C) Vues préopératoires d'une classe I bimaxillaire avec un encombrement dentaire modéré.
L'alignement a été obtenu par l'association d'une réduction interproximale avec une expansion latérale
utilisant Invisalign®. (D-F) Résultat postopératoire. Une attelle extracoronaire antérieure posée sur le
versant lingual a servi de contention fixe (E, F). Le traitement actif a duré 7 mois.
202
CHAPITRE 7
T r a i t e m e n t pa r g o u t t i è r e d ' a l i g n e m e n t t r a n s pa r e n t e
A B
C D
Fig. C7.3 Arcade maxillaire avec un encombrement dentaire de modéré à sévère caractérisé par un
recouvrement incisif. L'alignement a été obtenu par l'association d'une expansion latérale et d'une
vestibulo-version. Une attelle extracoronaire posée sur le versant lingual a servi de contention fixe (D).
Le traitement actif a duré 9 mois.
203
Ca s cli niques
A B
C D
204
CHAPITRE 7
T r a i t e m e n t pa r g o u t t i è r e d ' a l i g n e m e n t t r a n s pa r e n t e
A B
C D
Fig. C7.5 Ce cas montre un encombrement mandibulaire antérieur sévère caractérisé par un
déplacement en lingual des incisives latérales. L'alignement a été obtenu après plus de 9 mois de
traitement Invisalign®, en incluant une réduction interproximale et une vestibulo-version antérieure.
Une attelle linguale fixe a servi de contention (D).
205
c a s c l i n i q u e s
A B
C D
E F
Fig. C7.6 (A–C) Un cas de classe I avec des espaces modérés. Les espaces ont été fermés sur une période
de 9 mois, en utilisant un appareil Invisalign® bimaxillaire programmé pour la fermeture des espaces.
Dans des cas comme celui-ci, s'il y a un surplomb dentaire minimal, un déplacement des dents à la
mandibule doit précéder celui au maxillaire pour gagner de l'espace. (D-F) Résultat postopératoire.
La contention a été réalisée dans ce cas par l'association d'une contention Invisalign® au maxillaire
(amovible) et d'une contention linguale fixe pour l'arcade mandibulaire.
206
CHAPITRE 7
T r a i t e m e n t pa r g o u t t i è r e d ' a l i g n e m e n t t r a n s pa r e n t e
A B
Fig. C7.7 Ce cas est une classe I avec un encombrement dentaire sévère, caractérisé par un déficit
transversal bimaxillaire. La photographie préopératoire montre une inclinaison axiale extrême dans la
région prémolaire. Une correction nécessiterait une expansion latérale, et nécessite un traitement des
deux arcades dentaires. Photographie postopératoire un an plus tard. Beaucoup plus de dents sont
visibles et un sourire plus large en est le résultat. Dans un cas impliquant une expansion latérale
postérieure, comme celui-ci, la contention doit s'étendre aux régions postérieures pour prévenir la
récidive transversale ; elle est dans ce cas amovible.
207
c a s c l i n i q u e s
A B
Fig. C7.9 Un cas illustrant les gouttières d'alignement transparentes Invisalign® fabriquées pour des
élastiques de classe II. La gouttière d'alignement transparente maxillaire dispose de « découpes de
précision » sur les canines dans lesquelles des élastiques intermaxillaires de classe II ont été accrochés
directement. Il y a aussi des « découpes de boutons » à la mandibule pour fournir un dégagement pour
des boutons auxiliaires collés sur les molaires mandibulaires et auxquelles les élastiques ont également
été accrochés.
A B
Fig. C7.10 Ce cas illustre l'utilisation d'Invisalign® pour corriger une situation de classe III. Ici, les
gouttières d'alignement transparentes ont été préprogrammées avec des « découpes de précision »
au niveau des molaires maxillaires et des canines mandibulaires pour faciliter l'utilisation des élastiques
de classe III.
208
CHAPITRE 7
T r a i t e m e n t pa r g o u t t i è r e d ' a l i g n e m e n t t r a n s pa r e n t e
A B
Fig. C7.11 L'utilisation de mini-vis orthodontiques ou d'un dispositif d'ancrage temporaire, dans le but
de sécuriser des élastiques de classe I en association avec un traitement par Invisalign®, est exposée ici.
Une réduction de toute la longueur d'arcade peut être réalisée de cette manière. Les gouttières
d'alignement transparentes ont été programmées avec des « découpes de précision » sur les canines
maxillaires pour permettre au patient de fixer les élastiques chaque fois que la gouttière d'alignement
transparente est placée. De cette manière, les élastiques fournissent la force nécessaire, et les gouttières
d'alignement transparentes guident le déplacement dentaire.
A B
C D
Fig. C7.12 Images montrant l'utilisation de dispositifs bilatéraux d'ancrage maxillaire temporaire ou de
mini-vis bilatérales pour une réduction bimaxillaire antérieure. (A, B) Radiographies représentant le
placement inter-radiculaire de mini-vis. (C, D) Élastiques de classe I et de classe III placés sur les mini-vis
jusqu'aux « découpes de précision » fabriquées dans les gouttières d'alignement transparentes en vue de
la fixation. L'association des mini-vis et des élastiques fournit la force nécessaire, et les gouttières
d'alignement transparentes guident le déplacement dentaire. Une fois que leur fonction est terminée,
les dispositifs temporaires d'ancrage sont facilement enlevés.
209
c a s c l i n i q u e s
A B
C D
E F
Fig. C7.13 Ce cas montre une façon très simple et élégante d'utiliser un traitement par gouttière d'alignement transparente pour obtenir un déplacement
distal unilatéral. Un cas de classe II unilatérale, division 2 (ou subdivision) est exposé, et se caractérise par une occlusion de classe II côté gauche et une
incisive latérale maxillaire gauche bloquée en vestibulaire (A, B). (C) Illustration du système de forces, qui comprend un dispositif d'ancrage radiculaire
temporaire posé au niveau du palais et un bras collé à la prémolaire. Un ressort hélicoïdal en nickel titane relie les deux. Le bras motorisé permet
l'application d'une force vers le bas de la surface radiculaire, au niveau du centre de rotation de la dent ou même apicale par rapport au centre de rotation
de la dent. De cette façon, les déplacements physiques peuvent être réalisés de manière très efficace. (D, E) Vues intra-orales cliniques illustrant la façon
dont la force est développée avec ce système. La gouttière d'alignement transparente est aussi visible sur ces photographies, et elle a été programmée pour
permettre de guider le déplacement dentaire. (F) Vue après 10 mois de traitement, l'alignement de l'arcade dentaire ayant été obtenu. Le bras a été décollé
et la mini-vis a ensuite été retirée.
210
CHAPITRE 7
T r a i t e m e n t pa r g o u t t i è r e d ' a l i g n e m e n t t r a n s pa r e n t e
Remerciements
L'auteur tient à remercier M. Robert Maughan d'Align Technology pour son aide
dans la préparation de ce manuscrit et pour quelques images non cliniques.
Boyd R, Miller R, Vlastic V. The Invisalign system in adult orthodontics : mild crowding and space
closure cases. J Clin Orthod 2000 ; 34(4) : 203–12.
Chisari J, McGorray S, Nair M, et al. Variables affecting orthodontic tooth movement with clear
aligners. Am J Orthod Dentofacial Orthop 2014 ; 146(Suppl. 4) : S82–91.
Kuncio D, Maganzini A, Shelton C, et al. Invisalign and traditional orthodontic treatment pos
tretention outcomes compared using the American Board of Orthodontics Objective Grading
System. Angle Orthod 2007 ; 77(5) : 864–9.
Miller R, Duong T, Derackhsharn M. Lower incisor extraction treatment with the Invisalign
system. J Clin Orthod 2002 ; 36(2) : 95–102.
Phan X, Ling P. Clinical limitations of Invisalign. J Can Dent Assoc 2007 ; 73(3) : 263–6.
Vlaskalic V, Boyd R. Orthodontic treatment of a mildly crowded malocclusion using the Invisa
lign system. Aust Orthod J 2001 ; 17(1) : 41–6.
211
CHAPITRE 8
Restaurations antérieures collées
JONATHAN B. LEVINE, SIVAN FINKEL, ADRIAN JURIM
Introduction/historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214
Équipement et méthode pour la préparation
de facettes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
Lignes directrices pour la préparation de facettes . . . 218
Préparation de facettes : pas-à-pas . . . . . . . . . . . . 219
Considérations sur la sélection de la teinte . . . . . . . 230
Technique de préparation APT . . . . . . . . . . . . . . . 233
Rétraction gingivale et empreinte . . . . . . . . . . . . . 234
Temporisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
Considérations pour les facettes antérieures
à la mandibule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241
Considérations pour les facettes postérieures . . . . . 241
Restauration des dents fracturées et cariées
avec des facettes en céramique . . . . . . . . . . . . . . . 243
Sélection du matériau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244
Insertion et finition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
Maintenance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253
Cas clinique 8.1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
Cas clinique 8.2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259
Cas clinique 8.3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262
Introduction/Historique
L'objectif étant d'obtenir à chaque fois une esthétique prévisible, pour y arriver, une
approche méthodique a été choisie pour résoudre les problèmes esthétiques : iden-
tifier le problème, visualiser la solution puis choisir la technique appropriée. La
« technique appropriée » est celle qui est la plus conservatrice pour y parvenir ; les
facettes en céramique, peu mutilantes, sont donc une solution parfaite pour résoudre
de nombreux problèmes esthétiques [1].
Les facettes en céramique ont été développées en 1980 par Adrian Jurim, un jeune
prothésiste dentaire travaillant la céramique avec Harold Horn à la New York University
(NYU), John Gwinett à Stony Brook, et John Calamia travaillant aussi à la NYU [2–4].
L'équipe Stony Brook, avec John Gwinett, a cherché à déterminer si la force de liaison
à la céramique dentaire mordancée était suffisamment résistante pour être un maté-
riau de restauration viable. Les résultats ont été très encourageants, car l'équipe a
constaté que la force de liaison à la céramique mordancée dépassait la force de liaison
à l'émail mordancé. L'étape suivante a consisté à déterminer les exigences cliniques et
de laboratoire pour les restaurations de cette nature, y compris l'épaisseur minimum
de la facette en céramique. La fabrication d'une facette, par la technique sur feuille de
platine, s'est avérée être précise, prévisible et efficace. La facette en céramique était
ainsi devenue une découverte capitale incroyable qui allait changer profondément la
dentisterie [2].
Le collage des composites, un concept très noble et révolutionnaire à la fin des
années 1970 et au début des années 1980, a initié les premières étapes du dévelop-
pement de la dentisterie esthétique (et adhésive). Cependant, au niveau clinique, un
pourcentage élevé de dentistes n'appréciaient pas ou ne se sentaient pas rassurés de
prendre la responsabilité de restaurer des dents par stratification – une responsabi-
lité qui était jusqu'à présent uniquement du ressort du prothésiste dentaire.
L'inconfort lié à ce nouveau défi a été une raison pour laquelle le collage des com-
posites n'a pas été complètement adopté comme étant la solution idéale pour l'es-
thétique antérieure. En outre, bien que les composites fussent et soient toujours
idéaux pour les petites réparations antérieures, leur potentiel d'usure relativement
très élevé et la possibilité de décolorations les rendaient moins indiqués pour de
grandes modifications antérieures.
Les facettes en céramique ont permis une solution plus durable, plus esthétique que
le collage de composites, et leur introduction a donc été le catalyseur d'une révolution
dans la dentisterie esthétique. La technique a été très largement saluée et adoptée
par la profession, devenant la norme idéale du traitement esthétique. Les facettes en
céramique se sont avérées l'une des options les plus conservatrices et réussies à dis-
position des patients ; elles continuent à se développer en fonction de nouvelles
connaissances, de matériaux et de techniques.
214
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
Équipement et méthode
pour la préparation de facettes
1. Les clés de réduction. L'utilisation de clés de réduction lors de la préparation
des dents pour facettes permet au praticien d'être aussi peu invasif que
possible, et révèle souvent qu'une dent nécessite très peu de préparation.
Les clés de réduction peuvent être fabriquées à partir d'un certain nombre de
matériaux, y compris par la méthode classique d'un gabarit thermoformé
sous vide en résine transparente (fig. 8.1), mais les auteurs préfèrent
l'utilisation d'une clé de réduction en polyvinyle siloxane, un matériau
d'empreinte en silicone, de haute viscosité. Typiquement, deux clés sont
fabriquées à partir de la cire de diagnostic ; l'une est préparée pour exposer la
longueur de l'incisive et la position du bord incisif proposées (fig. 8.2), l'autre
est ébarbée pour montrer la profondeur de la préparation vestibulaire
(fig. 8.3). La clé de réduction doit s'étendre sur plusieurs dents distales à
celles qui sont préparées, et la clé en silicone doit donc s'étendre au palais
pour plus de stabilité [5].
En travaillant de manière « rétrograde » à partir de cette clé provenant de la cire de
diagnostic, cette clé va permettre le remodelage des dents avant la préparation finale
si nécessaire. Ce besoin d'une pré-préparation par améloplastie est courant dans les
scénarios de réduction (par exemple, quand les dents se chevauchent ou sont en
rotation) et dans les cas où la ligne du milieu doit être décalée ou les dimensions
mésio-distales des dents modifiées [5].
CONSEIL CLINIQUE
Les clés de réduction permettent de visualiser la position du bord incisif final et d'appréhender la forme
finale de la dent. En préparant des cas par soustraction, à savoir la correction d'une rotation, avant
d'aménager tout espace pour la céramique, la clé de réduction doit s'ajuster passivement sur les dents.
Fig. 8.1 Un gabarit thermoformé sous vide classique (fabriqué sur un modèle qui a été fait à partir de la
cire de diagnostic et non sur la cire de diagnostic elle-même). Un compas numérique est utilisé pour
mesurer la profondeur de la réduction, ou une sonde parodontale peut être placée au travers de trous
faits dans le gabarit en plastique.
215
É q u i pe m e n t e t m é t hod e p o u r l a p r é pa r at io n d e fa c e t t e s
216
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
Lignes directrices
pour la préparation de facettes
Pour aborder la préparation de facettes « idéales » (fig. 8.5), des lignes directrices
essentielles doivent d'abord être instaurées :
0,3−0,5 mm
1−2 mm
• la céramique doit avoir une épaisseur de 1 à 1,5 mm dans les zones de charge à
contraintes très élevées (à savoir au niveau du bord incisif). Une réduction du
bord incisif appropriée permet également une bonne assise de la facette en
céramique lors de l'insertion et du scellement, et vise à dissimuler les limites
incisives ;
• des angles émoussés, où qu'ils soient dans la préparation, vont créer des points
de contrainte et peuvent éventuellement conduire à la fracture de la facette en
céramique ;
• une réduction appropriée du tiers cervical de la dent est essentielle pour éviter
un surcontour de la céramique. Une réduction suffisante dans cette zone va
donner à la facette en céramique un profil d'émergence naturel, ce qui est
crucial à la fois pour l'esthétique et la santé parodontale ;
• une préparation du côté proximal permet une dissimulation de la ligne de
finition proximale et un plus grand recouvrement pour une plus grande force
de liaison (à savoir plus d'émail en contact avec la céramique). En outre,
l'augmentation de l'épaisseur des bords de céramique rend la restauration
moins susceptible à des éclats lors de la pose de la facette.
CONSEIL CLINIQUE
Bien que la hauteur des tissus mous d'une incisive centrale puisse être plus apicale que celle de
l'autre incisive centrale, en nivelant les lignes de finition, l'œil va aller sur cette préparation nivelée
(fig. 8.7).
Si l'objectif est que la restauration finale soit de la même teinte que la dent préparée,
la ligne de finition cervicale peut toujours être conservée supra-gingivale. Dans une
situation où la différence de teinte entre la dent préparée et la restauration n'est pas si
drastique, un placement de la ligne de finition en juxta-gingival est acceptable. Enfin,
dans une situation où la différence de teinte entre la teinte du moignon et la restaura-
tion terminée est grande, une ligne de finition sous-gingivale ou même intra-sulculaire
est essentielle pour éviter un halo sombre autour de la restauration. Une préparation
intra-sulculaire est déterminée au moyen d'un sondage parodontal effectué par le pra-
ticien, et le placement de cette limite de finition ne dépasse pas 50 % d'un sulcus sain
en direction apicale. Une fois que le sondage du sulcus a été effectué, le placement de
la limite de finition peut être fait avec précaution, sans endommager les tissus mous ;
et il est encore possible d'obtenir une esthétique des tissus mous prévisible.
CONSEIL CLINIQUE
Une bonne règle de base pour une préparation sous-gingivale est : plus le contraste entre la teinte
de départ et la teinte souhaitée est grand, plus la ligne de finition est placée dans le sulcus pour
une facette en céramique maxillaire (fig. 8.8).
220
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
Fig. 8.7 Chez un patient ayant une ligne du sourire haute, la symétrie absolue des limites cervicales des
incisives centrales est essentielle au succès esthétique.
Fig. 8.8 Trois scénarios différents de changement de teinte et placement approprié de la limite cervicale.
221
P ré pa r at ion de facet tes : pa s-à-pa s
Avec tous les points ci-dessus pris en compte, le « parfait ouragan » d'un défi esthétique est
l'association d'une ligne haute du sourire avec une racine décolorée et/ou sombre, un biotype
parodontal fin et une asymétrie au niveau des limites cervicales des incisives centrales.
Fig. 8.9 La ligne de finition est amenée aussi loin que possible en direction linguale sans sectionner le
point de contact.
lingual de la dent. Cependant, l'angle aigu créé par la préparation du congé sur la
face mésiale de la dent no 21 empêche le prothésiste dentaire d'être en mesure de
monter la céramique en continuité avec le contour lingual de la dent, tout en
essayant de fermer le diastème. Le rebord de céramique qui en résulte devient à la
fois un irritant pour la langue et un piège pour la plaque dentaire, ce qui souligne
l'importance d'effectuer une ligne de finition proximale droite en cas de diastème.
Dans d'autres cas où les proportions dentaires (à savoir les largeurs mésiales et dis-
tales) doivent être modifiées pour obtenir un sourire esthétique équilibré (propor-
tion dent à dent), les points de contact doivent être sectionnés lors de la préparation
dentaire de telle sorte que les faces mésiales et distales des dents puissent être modi-
fiées. Dans de tels cas, les lignes de finition proximales sont encore une fois une paroi
droite, « une préparation en tranche », de sorte que les facettes en céramique défini-
tives rencontrent en douceur le contour lingual des dents.
Une attention particulière doit également être accordée à la réduction au niveau de
la jonction cervico-proximale. Quand la réduction de cette surface est inférieure aux
0,5 mm nécessaires, le cas terminé va apparaître en surcontour, et l'empiètement
sur la papille interdentaire est fort possible.
223
P ré pa r at ion de facet tes : pa s-à-pa s
Fig. 8.10 Lors de la fermeture d'un diastème, une préparation « en tranche » est effectuée.
Fig. 8.11 Une préparation incorrecte versus une préparation correcte pour la fermeture de diastème.
Fig. 8.13 Un compas numérique est utilisé pour vérifier la réduction appropriée du bord incisif.
lorsqu'une force est appliquée au niveau du bord incisif, la force soit de nature
compressive et non pas une force de détachement. Si une apparence naturelle
est souhaitée (à savoir une translucidité du bord incisif ou un contour du bord
incisif), la réduction du bord incisif doit se rapprocher de 2 mm ;
• si la position du bord incisif de la dent existante est à modifier, alors le bord
incisif doit être préparé, tel que défini par la cire de diagnostic, pour permettre
au prothésiste dentaire de le placer dans la position finale souhaitée. Un
compas numérique, pour mesurer précisément l'endroit où l'on veut arriver,
associé à un guide de réduction pour le bord incisif, est utilisé pour obtenir une
réduction précise. Les auteurs utilisent le compas numérique pour le diagnostic
esthétique et tout au long du traitement, et « ne rentreront pas chez eux sans
lui » (fig. 8.13) ;
• l'occlusion doit être prise en compte quand la réduction du bord incisif est
effectuée. Idéalement, les contacts en relation centrée des dents en cours de
préparation doivent être marqués avant la préparation et laissés intacts.
Cependant, si une dent doit être réduite dans la zone d'un point de contact
occlusal, il faut faire en sorte que le point de contact qui en résulte soit
complètement sur la céramique. Cela peut nécessiter un peu plus de réduction
que celle dictée par la clé de réduction. Autrement dit, le point de contact sur
l'émail est à préférer, suivi par le point de contact sur la céramique ; mais le
point de contact ne doit jamais être à la jonction émail-céramique.
226
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
Préparation vestibulaire
Après avoir déterminé les limites cervicale, proximales et incisive de la préparation,
les rainures de profondeur vestibulaires sont effectuées avec une fraise à réduction
de 0,3 ou 0,5 mm (en fonction du degré de changement de la teinte et du choix du
matériau), en tenant la fraise parallèle au tiers cervical de la dent, au tiers moyen,
puis au tiers incisif (fig. 8.14). Les trois plans sont représentés sur la figure 8.15. À
ce stade, la clé de réduction vestibulaire doit être in situ pour vérifier la zone où une
réduction vestibulaire est éventuellement nécessaire [5].
Fig. 8.16 Une fraise à deux grains relie les rainures de profondeur et affine la ligne de finition.
228
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
Fig. 8.19 Délimitation de l'angle vestibulaire de l'incisive non arrondi, entre les teintes « incisales » et les
teintes « body » de la restauration.
Fig. 8.19 Suite.
• en général, les dents ne doivent jamais être plus blanches que le blanc des yeux.
Cet écart est très visible pour l'observateur et va diminuer la crédibilité des
restaurations ;
• aucune dent de la zone esthétique ne devrait jamais être plus lumineuse que les
incisives centrales maxillaires ;
231
Con sidé r at ion s sur l a sélection de l a tei nte
• les patients qui ont une peau à tonalité plutôt foncée doivent en être informés
afin de sélectionner une teinte dentaire d'apparence naturelle plutôt que des
teintes « blanchâtres », car le contraste accru entre la peau et les dents va même
faire apparaître une teinte naturelle très blanche. Il en résulte que les patients
qui ont des tonalités de peau plus blanches peuvent « s'en sortir » avec des
teintes « blanchâtres » très légères ;
• si un patient n'opte pas pour des restaurations extrêmement blanches,
l'inclusion d'une translucidité au niveau du bord incisif et de caractéristiques
de surface marquées permet de minimiser un aspect artificiel.
Le jour de la préparation dentaire, la teinte des dents qui doit correspondre est à
prendre au début du rendez-vous, avant que la déshydratation se produise et que la
luminosité augmente à tort. Deux barrettes échantillon du nuancier, une de la
teinte souhaitée et une juste au-dessus ou au-dessous de la luminosité, sont main-
tenues directement au-dessous des dents pour correspondance et sont photogra-
phiées. Cela permet au prothésiste dentaire d'avoir une référence par rapport à
laquelle l'ordinateur peut être calibré. En outre, la photographie de la teinte du
moignon (fig. 8.20) est d'une importance cruciale pour toute restauration tout-
céramique, en particulier une facette mince. Elle sert à communiquer la teinte sous-
jacente de la dent, qui sera prise en compte par le prothésiste dentaire pour obtenir
la teinte finale souhaitée. Une teinte très sombre ou saturée du moignon indique
souvent qu'il est nécessaire de la masquer [6].
232
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
La période au cours de laquelle le patient porte des restaurations provisoires est l'ul-
time occasion d'évaluer l'esthétique et d'avoir une véritable « répétition générale »
avant la fabrication de la céramique. Une fois que le patient a porté les restaurations
provisoires pendant quelques jours et que la position des lèvres et des tissus mous
s'est adaptée à tout nouveau changement, l'esthétique globale est analysée par
l'équipe dentaire. Des questions sont posées et des réponses sont apportées au patient
lors de ce rendez-vous d'évaluation critique, qui est destiné à voir ce qui fonctionne
bien et ce qui doit être peaufiné pour répondre aux souhaits des patients. En fonction
de la vision du patient de la perfection versus naturel, les éléments de l'esthétique sont
à nouveau examinés au cours de ce rendez-vous de répétition générale.
La texture, le contour du bord incisif et sa position, les embrasures, les effets spéciaux
au niveau du bord incisif et des angles, la teinte de base et la teinte de transition sont
discutés avec le patient, et une photographie numérique et une communication
abondante vont conduire à une prévisibilité de l'esthétique. L'utilisation de Skype™
avec le céramiste dentaire, le partage de vidéos ou la présence du céramiste au cabi-
net dentaire, tout cela augmente les chances d'un succès esthétique.
Fig. 8.21 La simulation en résine bis-acryl pour la technique des « prothèses provisoires pour
pré-évaluation esthétique » (APT).
233
Ré t r a ct ion gi ngi vale et em prei nte
Fig. 8.23 Une fois que les rainures de profondeur vestibulaires et du bord incisif sont réunies (après le
retrait de la simulation), les limites cervicales et proximales sont déterminées.
Fig. 8.24 Les préparations terminées (présentées avec les fils de rétraction gingivale insérés) sont
minimes et entièrement dans l'émail.
235
Tem pori sation
Fig. 8.25 Le fil de rétraction gingivale est inséré en douceur pour exposer les limites.
que vous obtenez. » S'il est possible de voir la limite, un fil de rétraction gingivale n'est
pas nécessaire ; si la limite n'est pas visible, un espace doit être créé. Tant qu'un porte-em-
preinte individualisé est utilisé, les scénarios supra-gingivaux et juxta-gingivaux ne
nécessitent pas de fil de rétraction gingivale. Une limite sous-gingivale ou intra-sulcu-
laire nécessite un fil de rétraction gingivale et l'objectif est son placement de manière
non traumatisante ; pour cette raison, commencer par un fil de rétraction 000 ou 00
permettant de voir la limite une fois qu'il est inséré. La technique de rétraction gingivale
consiste à appliquer une légère pression pour faire tourner la pointe de l'instrument
utilisé pour l'insertion, en permettant au fil de rétraction gingivale d'être sous le sulcus
sans saignement (fig. 8.25) [7]. La direction de la force doit être « là où le fil de rétraction
sort », en d'autres termes, sur le fil lui-même. Cela permet de visualiser l'étendue la plus
éloignée de la préparation, et d'avoir une rétraction gingivale non traumatisante.
CONSEIL CLINIQUE
Un porte-empreinte individualisé est toujours fabriqué de façon à obtenir une empreinte précise
dans toutes les situations, car il soutient le matériau d'empreinte et crée un effet hydraulique quand
il est in situ (fig. 8.26).
Temporisation
Les facettes provisoires servent de « répétition générale » pour tester dans le temps la
fonction et l'esthétique en vue des restaurations définitives. À l'exception de la carto-
graphie complexe de la teinte et de la texture, la facette provisoire imite presque
exactement la restauration définitive et établit ce qui est le plus important : la nouvelle
position du bord incisif et son contour. Encourager les patients à vivre avec les facettes
provisoires et à approuver leur nouveau sourire avant de passer aux restaurations
définitives alimente un dialogue collaboratif et énergique assurant le succès.
Temporiser avec des facettes nécessite que les restaurations provisoires doivent tenir,
mais pas si fortement au point d'être déposées de manière vigoureuse lors de la
séance de pose des facettes définitives. Cela pourrait altérer la surface sous-jacente
de la préparation et provoquer un ajustage imprécis de la céramique. La technique
236
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
Fig. 8.26 Une empreinte finale est obtenue avec un porte-empreinte individualisé. Le porte-empreinte
individualisé doit toujours être utilisé pour soutenir le matériau d'empreinte et créer un effet
hydraulique.
Fig. 8.27 Une clé provisoire en silicone transparent, qui peut être utilisée avec un matériau provisoire
photo-polymérisable.
Fig. 8.28 Une clé en silicone à haute viscosité pour des facettes provisoires, avec en couche interne un
matériau à empreinte à basse viscosité pour un maximum de détails. Des encoches en forme de V à
chaque papille permettent la fuite du matériau en excès, et la clé se prolonge jusqu'au palais pour une
assise précise.
238
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
d'être enlevées une fois que la résine bis-acryl a pris, puis d'être ébarbées et terminées
hors de la cavité buccale. Dans ce scénario indirect, le lubrifiant est ensuite nettoyé des
préparations, le mordançage punctiforme est effectué, et les restaurations provisoires
terminées sont collées avec un composite fluide photo-polymérisable. Selon les auteurs,
les techniques de temporisation indirectes et directes fonctionnent aussi bien, malgré
le fait que la méthode directe soit en général plus rapide.
Une fois que les restaurations provisoires sont collées sur les préparations et finies
(fig. 8.29), il est temps de « revenir en arrière » et d'engager la conversation avec le
patient. L'esthétique a été évaluée (bien qu'il doive y avoir peu de surprises à ce
stade, étant donné que les restaurations provisoires sont une réplique exacte de la
simulation et de la cire de diagnostic), de même que la phonétique et la fonction.
Les contacts en relation centrée sont équilibrés, et tous les mouvements en latéralité
sont ajustés pour obtenir un déplacement de la mandibule idéal et le moins de forces
possible sur les bords incisifs. Les autres modifications sont faites jusqu'à ce que le
patient et le praticien soient entièrement satisfaits, au point de prendre une
empreinte à l'alginate. Après obtention de l'empreinte à l'alginate, les restaurations
provisoires peuvent être vernies pour un effet supplémentaire [7].
L'empreinte à l'alginate des restaurations provisoires est coulée en plâtre, et ce
modèle va servir de nouveau gabarit à suivre pour le prothésiste dentaire ; le modèle
doit être inclus avec les autres enregistrements du cas (photographies des restaura-
tions provisoires, empreinte finale et enregistrement de l'occlusion). Le prothésiste
dentaire va utiliser ce modèle pour fabriquer la clé incisive, ce qui permet la dupli-
cation de la position tridimensionnelle exacte des bords incisifs (fig. 8.30). Avant
d'envoyer ce modèle au laboratoire de prothèse, un duplicata est créé pour fabriquer
une gouttière occlusale provisoire thermoformée sous vide à porter la nuit, ce qui
va permettre aux restaurations provisoires de résister à toute force d'extraction
pendant la nuit [1].
A B
A B
C D
Fig. 8.30 Une clé du bord incisif, fabriquée sur le modèle des restaurations provisoires, est montée en
articulateur avec son antagoniste. Le prothésiste dentaire insère le maître modèle dans cette clé et peut
reproduire les surfaces vestibulaires, palatines et le bord incisif des dents exactement comme souhaité. Cette
clé contient toutes les informations nécessaires pour une esthétique prévisible, la phonétique et l'occlusion.
L'évaluation finale des restaurations provisoires se fait une semaine plus tard, une
fois que le patient a vécu avec son nouveau sourire pendant une semaine ; à ce stade,
le patient doit être en mesure de donner des informations précieuses sur la teinte et
le contour. En outre, comme le patient n'est plus anesthésié, le praticien peut obser-
ver la phonétique et le sourire dynamique plus précisément qu'au cours du rendez-
vous de préparation. Comme l'objectif est d'harmoniser l'esthétique dentaire avec
les lèvres et le visage, attendre une semaine permet également aux muscles oro-
faciaux et aux lèvres de s'adapter à la nouvelle position du bord incisif – ou non.
Si besoin, toute modification esthétique ou fonctionnelle peut être apportée aux
restaurations provisoires (par addition de composite fluide ou par soustraction avec
240
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
des disques 3 M). À ce stade, bien sûr, une nouvelle empreinte à l'alginate serait
prise et envoyée au prothésiste dentaire.
Si une semaine plus tard l'évaluation des restaurations provisoires est omise et la
fabrication de la céramique se produit trop tôt, une précieuse occasion de tester la
solution visualisée est perdue. Permettre aux restaurations provisoires d'être « tes-
tées dans le temps » est un moyen de plus d'assurer prévisibilité et succès.
1−2 mm
0,3−0,5 mm
243
Sé l ection du m atér i au
A B
Sélection du matériau
En ce qui concerne la sélection d'un matériau de restauration pour facette (ou toute
restauration), le matériau doit être choisi avant la préparation de la dent. La discus-
sion entre le prothésiste dentaire et le dentiste en termes de matériaux doit com-
244
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
mencer au cours de la phase de diagnostic, et les éléments suivants doivent être pris
en considération :
Insertion et finition
Lors de la séance de pose, l'anesthésie est administrée et les étapes suivantes sont
effectuées :
1. Retirer les restaurations provisoires à partir des dents du patient, soit en les
effleurant avec un instrument (fig. 8.36), soit en taillant d'abord des rainures
avec une fraise fine (au niveau du bord incisif ou au milieu de la face
vestibulaire, mais jamais du côté proximal). Faire attention à la gencive pour
éviter les saignements.
2. Polir toute trace de collage punctiforme avec un disque noir de polissage 3 M
(fig. 8.37) ou une fraise en carbure de tungstène cannelée. Un ruban de
finition peut être utilisé pour enlever les résidus interproximaux (fig. 8.38).
3. Essayer chaque facette avec de l'eau ou de la pâte d'essayage « Try-in-paste »
(si l'on souhaite ajuster la luminosité), d'abord individuellement et ensuite
toutes ensemble (fig. 8.39). Poser un paquet de compresses pendant
l'essayage des facettes. Un miroir à main est donné au patient qui donne son
approbation.
4. Isoler les dents avec des rouleaux de coton salivaires ou une digue en
caoutchouc (par exemple, OptraGate d'Ivoclar), poncer les dents et insérer un
fil de rétraction gingivale no 000 imbibé d'Hemodent™ pour chaque
préparation (à moins que la ligne de finition ne soit supra-gingivale et ne
nécessite pas de fil de rétraction gingivale) (fig. 8.40).
5. Préparer chaque facette en :
a. mordançant l'intrados avec de l'acide phosphorique pendant 30 secondes
(en supposant que le laboratoire de prothèse a déjà mordancé les facettes
avec de l'acide fluorhydrique), en rinçant et en séchant ;
A B
Fig. 8.37 Polissage pour éliminer tout résidu de collage punctiforme avec Fig. 8.38 Un ruban de finition peut être utilisé pour éliminer tout résidu
un disque de polissage 3 M noir. dans les espaces interproximaux.
A B
Fig. 8.40 (A) Fil de rétraction gingivale. (B) Fil de rétraction gingivale imprégné d'Hemodent™.
6. Un ruban en téflon peut être placé pour isoler chaque côté de la première
dent à être préparée (généralement no 11 et no 21).
7. Appliquer Tubulicid (fig. 8.42A) sur les dents avec une boulette de coton
pour désinfecter la surface de l'émail (fig. 8.42B) [8].
8. Mordancer les dents avec de l'acide phosphorique à 37 % (fig. 8.43). Rincer
et sécher (fig. 8.44).
9. Appliquer l'agent de liaison (par exemple, Optibond™ de Kerr et Excite
d'Ivoclar) sur la dent et sur l'intrados de la facette, mais ne pas photo-
polymériser (fig. 8.45).
248
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
10. Injecter du ciment de scellement pour facette dans la zone du bord incisif, sur
les limites et le corps de la facette, toujours avec la pointe pour éviter les bulles
(fig. 8.46). Les auteurs préfèrent seulement utiliser le composant de base du
ciment de scellement pour facette Variolink® (Ivoclar) sans le catalyseur, car la
base est uniquement photo-polymérisable et ne va pas durcir prématurément.
11. Insérer la facette et confirmer sa position (fig. 8.47). Selon le niveau de
confort et d'expérience de chaque praticien, les facettes peuvent être collées
une par une, ou toutes à la fois.
12. Photo-polymériser en mode « tack » pendant 2 secondes seulement, tout en
appuyant doucement sur la facette, à la fois au niveau du bord incisif et du côté
vestibulaire. Ce bref durcissement verrouille la facette in situ, mais maintient le
ciment de scellement dans un état de gel. Cela rend le nettoyage beaucoup plus
facile que d'essayer d'enlever l'excès de ciment complètement polymérisé.
13. Retirer l'excès de ciment de scellement avec un instrument à pointe en
caoutchouc (fig. 8.48). Il est également possible d'utiliser un ruban de Mylar
en interproximal et de le tirer jusqu'au palais à ce stade.
249
In sertion et fi ni tion
A B
Fig. 8.43 Mordançage des dents avec de l'acide phosphorique. Fig. 8.44 Rinçage et séchage.
250
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
251
In sertion et fi ni tion
Fig. 8.48 Un instrument à pointe en caoutchouc est utilisé pour nettoyer les excès du ciment de
scellement après une photo-polymérisation en mode « tack ».
252
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
Maintenance
Les forces et la plaque dentaire endommagent les dents naturelles et la surface des
dents artificielles. Leur contrôle permet aux patients de conserver leurs restaura-
tions pendant des décennies.
253
M ai ntenance
A B
C
Fig. 8.51 Polissage final et ajustages occlusaux.
254
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
Fig. 8.52 Facettes collées, le jour de la pose. Le patient reviendra pour un rendez-vous de contrôle et des
photographies finales dans 2 semaines, après une cicatrisation totale de la gencive.
L'ESSENTIEL À RETENIR
• Les clés de réduction permettent une visualisation de la position finale du bord incisif et une
compréhension de la forme finale de la dent. Lors de la préparation de cas par soustraction, par
exemple la correction d'une rotation, avant de pouvoir aménager tout espace pour la céramique,
la clé de réduction doit s'ajuster passivement sur les dents. Cela permet au praticien de travailler
de manière « rétrograde » à partir de la conception tridimensionnelle visualisée sur la cire de
diagnostic.
• La préparation de facette nécessite des clés de réduction, une fraise boule diamantée de 1 mm,
une fraise à réduction limitée de la profondeur et une fraise à deux types de grains spécialement
conçue pour une réduction limitée. Des disques en caoutchouc, des disques 3 M et des rubans
de finition sont utilisés pour arrondir les bords et toute zone de transition restante.
• Le positionnement de la limite cervicale doit être examiné avec soin. Il est préférable de garder
la ligne de finition juxta-gingivale ou supra-gingivale, mais si un grand changement de teinte est
souhaité, la ligne de finition est placée dans le sulcus. Du côté proximal, un « coude » est préparé
juste en position apicale par rapport au point de contact, pour cacher la ligne de finition en vue
latérale.
255
M ai ntenance
Q. Le jour de la préparation, est-ce que je quitte le cabinet dentaire avec quelque chose
sur mes dents ?
R. Oui ! Vous quitterez le cabinet dentaire après ce rendez-vous de préparation avec des facettes
provisoires en bouche, qui sont une version en plastique presque identique à l'apparence que vont
avoir les facettes définitives. Ceci est votre « répétition générale », et nous voulons vraiment que
vous regardiez de très près vos facettes provisoires. Toute modification que vous souhaiteriez faire
(ex. : la teinte, la longueur et la forme des dents) peut être discutée avec notre laboratoire de
prothèse et traitée avant de faire la céramique définitive.
Q. Y a-t-il des aliments que je devrais éviter quand je porte mes facettes ?
R. Tout ce qui ébrèche vos dents peut également ébrécher vos facettes. Nous vous déconseillons de
mordre quelque chose d'extrêmement dur, à savoir des os de poulet ou une croûte de pain très
dure. Vous ne devriez pas sentir que vous êtes en train de « marcher sur des œufs », mais toujours
vous rappeler que, bien que les matériaux dont nous disposons aujourd'hui soient extrêmement
résistants, la céramique est intrinsèquement plus fragile qu'une dent naturelle.
256
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
Fig. C8.1.1 Denture préopératoire, vue dento-faciale. Fig. C8.1.2 Vue vestibulaire de la denture préopératoire.
Fig. C8.1.3 Vue occlusale de la denture préopératoire. Fig. C8.1.4 La cire de diagnostic.
Fig. C8.1.7 Clé de réduction en polyvinyle siloxane montrant la nécessité d'une pré-préparation
par améloplastie.
A B
C D
Fig. C8.1.9 Facettes provisoires vernies. Fig. C8.1.10 Facettes définitives (photographie prise 2 semaines après
insertion), montrant la cicatrisation du tissu gingival. Noter comment les
restaurations définitives imitent de très près la forme des restaurations
provisoires.
Fig. C8.1.11 Vue occlusale des facettes insérées. Fig. C8.1.12 Vue dento-faciale des facettes insérées.
Fig. C8.2.1 Un patient âgé de 20 ans se présente Fig. C8.2.2 Une facette usée sur la dent no 12, des
au cabinet dentaire avec des dents décolorées et bords incisifs usés sur les dents no 11 et no 21, et
une usure antérieure sévère, qui doivent être une restauration composite défectueuse sur le
restaurées avant que l'usure postérieure ne bord incisif de la dent no 22.
commence.
259
Ca s cli nique 8.2
A B
Fig. C8.2.3 L'absence de protection canine en latéralité explique l'usure des bords incisifs des dents
antérieures. Les canines ne doivent pas avoir de contacts avec les dents antérieures quand la mandibule
se déplace en latéralité. De plus, les dents postérieures ne se désengrènent pas quand le patient est en
protrusion, en bout à bout incisif, ce qui accélère l'usure des dents antérieures et postérieures, et cela doit
être corrigé.
Fig. C8.2.4 Les facettes provisoires en résine (dents nos 15 à 25) corrigent les problèmes occlusaux, en
permettant un désengrènement des dents postérieures quand les dents sont en bout à bout incisif
(visibles ici), ainsi qu'une protection canine bilatérale.
260
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
A B
A B
Fig. C8.2.6 Les latéralités gauche et droite (portées sur les canines et les prémolaires) vont maintenant
protéger les bords incisifs des restaurations antérieures.
261
Ca s cli nique 8.3
Fig. C8.2.7 Tout comme cela avait été fait avec les restaurations Fig. C8.2.8 Le résultat final est une amélioration esthétique majeure,
provisoires, les incisives centrales maxillaires se désengrènent des dents déjà d'apparence complètement naturelle et en harmonie avec le reste de
postérieures dans la position de bout à bout incisif. la denture du patient. Le schéma occlusal qui a été perfectionné permettra
d'assurer la longévité de ces restaurations.
Fig. C8.3.1 Une patiente âgée de 17 ans se présente au cabinet dentaire Fig. C8.3.2 Le modèle initial en plâtre montre l'absence de soutien de la
avec pour principale plainte : « Je n'aime pas mes petites dents qui sont lèvre supérieure dans la zone antérieure maxillaire, due à une
espacées. » Cette patiente avait des diastèmes multiples malgré un compensation orthodontique ; et un volume de tissus manquant au niveau
précédent traitement orthodontique. Elle n'aimait pas son apparence des dents antérieures, qui sera compensé par la construction, dans la cire
« naïve » et souhaitait quelque chose de plus sensuel et de plus adulte. de diagnostic, d'une zone cervicale au niveau des dents.
262
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
Fig. C8.3.3 Après un positionnement idéal des zéniths dans la cire de diagnostic, une gingivoplastie
mineure est effectuée avec une électrochirurgie. La cire de diagnostic montre ici une épaisseur de
matériau au niveau du bord cervical des dents, pour compenser le manque de soutien de l'os au niveau
des dents antérieures.
263
Ca s cli nique 8.3
A B
Fig. C8.3.5 Identique au processus de fabrication des facettes, la cire de diagnostic est enregistrée dans
une clé en silicone à haute viscosité et transférée aux dents en tant que maquette en résine bis-acryl.
C'est l'occasion de « visualiser la solution », car des informations sont recueillies en termes d'esthétique,
de fonction, de phonétique et pour savoir si la conception est appréciée par le patient. Encore une fois,
cela sert à assurer la prévisibilité et une communication maximale entre le patient, le praticien et le
prothésiste dentaire.
265
Ca s cli nique 8.3
Fig. C8.3.6 La plupart du temps, la maquette intrabuccale peut être enlevée sans être endommagée.
L'épaisseur de la maquette peut être observée, ce qui donne des informations précieuses pour savoir
exactement quelle quantité de composite est à ajouter sur chaque dent. Connaître l'épaisseur du
composite sur chaque dent est important, car l'épaisseur doit être répartie entre une teinte pour la
dentine, une teinte pour l'émail et peut-être une caractérisation et une texture. Très souvent, les
praticiens ne sont pas assez conscients du manque d'espace et ajoutent toutes sortes d'effets, mamelons,
maquillants, opaques et translucidité –, seulement, ils enlèvent tout quand ils remodèlent la restauration
à la forme finale idéale. La conservation de l'espace disponible est essentielle pour ce type de
restauration. Ne pas oublier que deux corps ne peuvent occuper la même place dans l'espace.
266
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
Une fois la maquette polie en bouche, une empreinte est prise, un nouveau modèle
est coulé et une clé en polyvinyle siloxane est fabriquée.
Fig. C8.3.7 Un fil de rétraction gingivale 000 est placé pour empêcher l'exsudat gingival de contaminer
la liaison ; une digue en caoutchouc modifiée est placée, et les dents sont mordancées.
A B
Fig. C8.3.8 Un agent de liaison est appliqué sur toutes les surfaces mordancées, et photo-polymérisé.
267
Ca s cli nique 8.3
Fig. C8.3.9 La clé est alors mise en place et utilisée pour commencer le montage des faces palatines des
dents.
268
CHAPITRE 8
R e s ta u r at i o n s a n t é r i e u r e s c ol l é e s
A B
Fig. C8.3.10 Une teinte émail translucide est utilisée pour monter la face palatine et l'étendue du bord incisif des dents, en faisant couler le matériau
directement dans le guide en polyvinyle siloxane.
A B
Fig. C8.3.11 Après polymérisation, la clé est retirée doucement, et la couche de dentine peut être montée dans la « coquille » d'émail translucide. Des
mamelons peuvent être intégrés dans cette couche, avec un espace entre eux pour ajouter un effet de translucidité. Le défi ici est de moduler la quantité
de lumière transmise ou réfléchie en visant à reproduire ce qui se trouve normalement dans une dent naturelle. Une fois que la couche de dentine a été
créée de manière satisfaisante, une autre couche de matériau translucide « émail » est ajoutée à la surface vestibulaire d'après la clé en polyvinyle
siloxane et en donnant aux restaurations tout le contour.
Fig. C8.3.12 Toute texture peut être ajoutée avec une fraise diamantée Fig. C8.3.13 Le résultat final, créé suivant un protocole très conservateur,
flamme, et les angles sont déterminés avec un crayon rouge et des est fonctionnel, durable et très esthétique par rapport à la denture
disques abrasifs. Après utilisation d'un disque à la granulométrie la plus préopératoire (fig. C8.3.1). Plus important encore, la « réparation » relative
fine, un polissage final est effectué avec de la pâte de polissage des facettes composite et leur nature pratiquement non mutilante font
diamantée. que ce matériau est un excellent choix pour un patient plus jeune
nécessitant une amélioration esthétique.
269
Ré f é re nces b i b liogr aphiques
Documentation fondatrice
Chiche GJ, Pinault A. Esthetics of anterior fixed prosthodontics. Chicago : Quintessence ; 1994.
Dawson P. Functional occlusion : from TMJ to smile design. St Louis, MO : Mosby Elsevier ; 2007.
Gurel G. The science and art of porcelain laminate veneers. Chicago : Quintessence ; 2003.
Muia PJ. The four dimensional tooth color system. Chicago : Quintessence ; 1985.
Scharer P, Rinn LA, Kopp FR. Esthetic guidelines for restorative dentistry. Chicago : Quintessence ;
1982.
Tarnow DP, Chu SJ, Kim J. Aesthetic restorative dentistry, principles and practice. Mahwah, NJ :
Montage Media Corporation ; 2008.
Références bibliographiques
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p. 248. 249, 257, 260, 261, 485.
[6] Muia PJ. The four dimensional tooth color system. Chicago : Quintessence ; 1985. p. 11–30.
[7] Rufenacht CR. In : Fundamentals of esthetics. Chicago. Quintessence ; 1990. p. 289–318. 348.
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12(10) : 475–81.
[9] Dietschi D. Clinical application of the ‘natural layering concept'. 2006. Dentsply.
270
CHAPITRE 9
Planification conceptuelle numérique
de haute performance
NEWTON CARDOSO, PAULO BATTISTELLA
Fig. 9.1 Vue du
visage.
274
CHAPITRE 9
P l a n i f i c at i o n c o n c e p t u e l l e n u m é r i q u e d e h a u t e p e r f or m a n c e
Fig. 9.2 La vue dento-faciale est utilisée pour évaluer les composantes Fig. 9.3 La vue dentaire (noter l'inclinaison de la ligne inter-incisive,
horizontales et verticales du sourire, y compris le vestibule, la symétrie orientée selon la vue du visage) permet d'analyser les éléments
des lèvres et le degré d'exposition gingivale lors du sourire. micro-esthétiques.
Fig. 9.4 Vue du visage avec la tête tournée de telle sorte que la ligne bipupillaire soit parallèle à
l'horizon. Les lignes médianes, la ligne inter-incisive et les zéniths gingivaux sont également tracés.
sourire. Le processus suivant utilise le logiciel Keynote® d'Apple. Pour obtenir une
photographie de l'intégralité du visage d'un patient souriant à pleines dents, la tête
est d'abord orientée de sorte à être parfaitement droite dans le plan horizontal et
dans le plan vertical, sans pencher ni à droite ni à gauche (fig. 9.4). Cela permet
d'orienter précisément la ligne bipupillaire de manière à ce qu'elle soit parallèle à
l'horizon. Si cela n'est pas effectué correctement, la relation du plan incisif par
rapport à l'horizon sera incorrecte, ce qui pourrait dissimuler une inclinaison du
maxillaire.
Ensuite, dans la même position, il est procédé à un agrandissement de la région
intrabuccale par effet de zoom, de sorte à superposer un calque des dents maxillaires
sur cet agrandissement photographique (fig. 9.5 et 9.6). Il est maintenant possible
de mesurer la taille de la dent sur un modèle physique et de calibrer une image d'une
règle contre la dent dans la photographie afin d'avoir une corrélation de même
275
Con c e p t ion num ér ique du sour i re
Fig. 9.5 La vue du visage est agrandie, jusqu'à voir uniquement la région Fig. 9.6 Le calque dentaire représentant les dents maxillaires est
dento-faciale. superposé sur la vue de la région dento-faciale.
A B
hauteur. Par exemple, si la dent naturelle mesure 10 mm de hauteur, la règle est
calibrée pour avoir une hauteur de 10 mm dans l'image. Ensuite, le contour des
nouvelles formes des dents est tracé avec soin, en faisant attention aux zéniths gin-
givaux, aux embrasures, aux lignes du bord incisif et aux lignes proximales. Les
dimensions de ces nouvelles formes de dents, les nouvelles extensions des zones
« blanches » et des zones « roses », sont mesurées au moyen de la règle numérique,
et les informations sont utilisées pour confectionner la cire de diagnostic (fig. 9.7).
La figure 9.8 illustre comment la même règle numérique est utilisée pour mesurer
les changements de hauteur gingivale.
Avant la confection de la cire de diagnostic, la conception numérique du sourire
peut être testée de manière virtuelle en sectionnant simplement et en collant les
nouvelles dents dans la cavité buccale du patient (fig. 9.9). Le positionnement des
lèvres, des zéniths gingivaux, et les formes et les tailles des dents sont examinés. Si
le praticien et le patient sont satisfaits, la cire de diagnostic peut être confectionnée,
ainsi qu'une maquette intra-orale (fig. 9.9A-B, 9.10 et 9.11).
276
CHAPITRE 9
P l a n i f i c at i o n c o n c e p t u e l l e n u m é r i q u e d e h a u t e p e r f or m a n c e
A B
Fig. 9.8 La règle numérique calibrée est utilisée pour mesurer la quantité de longueur ajoutée aux
incisives et l'aspect gingival des dents.
277
Con c e p t ion num ér ique du sour i re
C D
Fig. 9.9 Suite.
278
CHAPITRE 9
P l a n i f i c at i o n c o n c e p t u e l l e n u m é r i q u e d e h a u t e p e r f or m a n c e
A B
Les niveaux gingivaux sont corrigés par une intervention chirurgicale, par le paro-
dontiste qui utilise les mesures numériques comme une indication. La figure 9.12
montre les positions initiales (en turquoise) et finales (en orange) des zéniths gingi-
vaux, et la figure 9.13 montre à quel point la chirurgie gingivale a suivi la concep-
tion numérique.
Immédiatement après la chirurgie gingivale, une nouvelle empreinte est prise, une
maquette des bords incisifs modifiés est appliquée sur le modèle lui-même, et un
profil d'émergence approprié pour chaque dent est confectionné en cire dans la zone
cervicale (fig. 9.14).
279
Con c e p t ion num ér ique du sour i re
A B
Fig. 9.14 Profil d'émergence avec application de cire au niveau de chaque dent dans la région cervicale.
Après 4 à 6 semaines de cicatrisation, une seconde maquette – avec les zéniths gin-
givaux ainsi corrigés – est appliquée en bouche (fig. 9.15). La technique de prépa-
ration de facettes appelée « prothèses provisoires pour pré-évaluation esthétique »
(APT, Aesthetic Pre-Evaluative Temporary) (traitée dans le chapitre 8) est maintenant
utilisée en préparant les facettes directement au travers de la maquette. La t echnique
280
CHAPITRE 9
P l a n i f i c at i o n c o n c e p t u e l l e n u m é r i q u e d e h a u t e p e r f or m a n c e
Fig. 9.18 Les préparations terminées (présentées avec le fil de rétraction gingivale inséré) sont minimes
et entièrement dans l'émail. Noter la teinte de départ acceptable, avec une luminosité élevée. Ceci est une
excellente indication pour les facettes « lentilles de contact », suffisamment minces pour transmettre la
teinte sous-jacente et donner de la profondeur aux restaurations.
APT permet d'être aussi conservateur que possible, et les préparations résultantes
sont entièrement dans l'émail (fig. 9.16 à 9.18). Une empreinte est prise et envoyée
au laboratoire de prothèse (fig. 9.19).
Technique de laboratoire
Le modèle de travail est coulé et mis en revêtement. Sous forme de lingotin, de la
céramique IPS e.max® HT Impulse O2, qui a un effet d'opalescence, est pressée. Dans
ce cas, les facettes sont envisagées comme des « lentilles de contact », dans lesquelles
281
T e c hnique de l ab or atoi re
la teinte sous-jacente n'a pas besoin d'être masquée et est transmise à travers la
céramique très fine (déjà caractérisée). Si une dent a une teinte de départ A3 ou plus
sombre, une préparation de type « lentilles de contact » n'est pas indiquée. Au lieu
de cela, une préparation dentaire plus importante permet de bloquer la teinte du
moignon qui n'est pas souhaitée.
Dans ce cas, la teinte de la dent sous-jacente est acceptable et d'une grande lumi-
nosité ; par conséquent, les facettes seront des « lentilles de contact » et d'une épais-
seur minimale (0,3 mm) dans la plupart des zones.
Après avoir injecté le disilicate de lithium en lingotin et confectionné les restaura-
tions pressées (fig. 9.20), les lentilles sont ajustées sur le modèle (fig. 9.21). La
réduction commence, en creusant la zone où une quantité minimale de céramique
va être appliquée. Après avoir réduit le disilicate de lithium (fig. 9.22), le montage
artistique commence, et les mamelons, les fissures et les substances de maquillage
internes sont ajoutés (fig. 9.23). De minces couches de céramique sont utilisées pour
créer des stratifications, des effets d'opalescence, de la transparence, des effets de
luminosité et des zones asymétriques d'ombre et de lumière (fig. 9.24).
Tous les éléments micro- et macro-esthétiques sont pris en compte, y compris la
texture, la ligne du bord incisif, la taille, la forme, l'anatomie, et en particulier le
profil d'émergence qui est la zone la plus importante pour le maintien de la santé
gingivale.
282
CHAPITRE 9
P l a n i f i c at i o n c o n c e p t u e l l e n u m é r i q u e d e h a u t e p e r f or m a n c e
A B
C D
Fig. 9.23 Des substances de maquillage internes sont appliquées sur les zones de réduction.
283
T e c hnique de l ab or atoi re
Ensuite, une liste de contrôles optiques pour analyser la teinte, la brillance, la lumi-
nosité, la transparence, l'opalescence et la fluorescence est examinée. À ce stade,
nous commençons à jouer avec la lumière et l'ombre au travers des photographies,
en observant chaque détail optique décrit ci-dessus (fig. 9.25 et 9.26). Lors de la
séance de scellement, les facettes définitives (fig. 9.27) sont posées avec 100 % de
prévisibilité et procurent un sourire naturel en harmonie avec le visage du patient
(fig. 9.28).
284
CHAPITRE 9
P l a n i f i c at i o n c o n c e p t u e l l e n u m é r i q u e d e h a u t e p e r f or m a n c e
A B
Fig. 9.28 (A) Vue dento-faciale des restaurations scellées. (B) Vue vestibulaire des restaurations scellées.
285
Ca s cli nique 9.1
Fig. C9.1.1 La vue du visage avec la tête tournée de telle sorte que la
ligne bipupillaire soit parallèle à l'horizon, et les oreilles visibles dans
l'image. La ligne médiane et la ligne inter-incisive sont également tracées.
Fig. C9.1.2 Zoom sur la vue du visage qui va devenir la vue dento-faciale ;
Fig. C9.1.3 La vue en rétrusion est superposée sur la vue dento-faciale, et
il est possible de voir que la ligne médiane « se sauve » et que le plan
la ligne de la lèvre inférieure est tracée.
incisif est incliné.
286
CHAPITRE 9
P l a n i f i c at i o n c o n c e p t u e l l e n u m é r i q u e d e h a u t e p e r f or m a n c e
Fig. C9.1.4 La vue dento-faciale est enlevée, laissant une vue en rétrusion Fig. C9.1.5 La correction axiale des canines et des incisives centrales, et
parfaitement orientée et le tracé de la lèvre inférieure. Les formes des de la ligne médiane est dessinée en orange.
dents sont tracées, de même que la ligne médiane (noter l'inclinaison) et
les inclinaisons axiales de chaque dent.
Fig. C9.1.6 Les nouvelles formes de dents étant tracées en blanc, les Fig. C9.1.7 La photographie peut être enlevée pour visualiser clairement
bords incisifs suivent la courbe de la lèvre inférieure. Dans ce cas les nouvelles formes des dents.
particulier, les niveaux gingivaux existants seront maintenus.
Fig. C9.1.8 Des règles numériques calibrées sont utilisées pour mesurer Fig. C9.1.9 La conception du sourire terminée.
les nouvelles formes des dents. Ces mesures guideront la cire de
diagnostic.
287
Ca s cli nique 9.1
A B
Fig. C9.1.11 Une maquette numérique est montrée au patient pour avoir son approbation avant de
confectionner de la cire de diagnostic. Avant de confectionner la cire de diagnostic, la conception
numérique du sourire peut être testée virtuellement en coupant simplement et en collant les nouvelles
dents dans la cavité buccale du patient. Le positionnement des lèvres, des zéniths gingivaux et les formes et
les tailles des dents sont examinés. Une fois que le praticien et le patient sont satisfaits, la cire de diagnostic
peut être confectionnée selon cette conception, et une maquette intrabuccale peut être effectuée.
A B
Fig. C9.1.13 Modèle des préparations montrant une réduction proximale Fig. C9.1.14 Cire de diagnostic pour les restaurations définitives en IPS
et une réduction vestibulaire minimales (0,3 mm). e.max®.
288
CHAPITRE 9
P l a n i f i c at i o n c o n c e p t u e l l e n u m é r i q u e d e h a u t e p e r f or m a n c e
Fig. C9.1.15 Céramique IPS e.max® pressée sur le modèle. Fig. C9.1.16 Restauration IPS e.max® stratifiée avec IPS e.max® Ceram
(céramique de recouvrement fluorapatite) d'Ivoclar Vivadent.
Fig. C9.2.1 La vue du visage est tournée de telle sorte que la ligne bipupillaire soit parallèle à l'horizon.
290
CHAPITRE 9
P l a n i f i c at i o n c o n c e p t u e l l e n u m é r i q u e d e h a u t e p e r f or m a n c e
Fig. C9.2.2 La vue dento-faciale est agrandie, et le décalage de la ligne Fig. C9.2.3 La vue en rétrusion est superposée sur la vue dento-faciale,
médiane est noté. exactement dans la même position et à la même échelle.
Fig. C9.2.4 La vue dento-faciale est retirée, et les nouvelles formes de dents Fig. C9.2.5 Le contour des changements proposés.
sont tracées. Noter que seuls de petits « fragments » sont ajoutés aux canines.
Fig. C9.2.6 Une version numérique des changements proposés. Fig. C9.2.7 Le contour des changements proposés avec une teinte
dentaire.
291
Ca s cli nique 9.2
A B
C D
Fig. C9.2.10 Une fois que la maquette numérique a été approuvée, un modèle en plâtre est préparé pour
la cire de diagnostic. Du plâtre sera supprimé dans les zones où de la cire doit être appliquée.
Fig. C9.2.12 La cire de diagnostic finale montrant une ligne médiane améliorée et plus de symétrie.
Noter l'incorporation de la texture, ce qui était un élément micro-esthétique souhaité par ce patient
particulier.
293
Conclusion
A B
Conclusion
Une planification de haute performance est une réalité à prendre en compte, quel
que soit l'éloignement géographique des prothésistes dentaires. Nous débutons le
traitement en pensant déjà au résultat final, le travail se fait au travers d'une solu-
tion visualisée, en utilisant la fiche d'évaluation esthétique comme liste de contrôle.
Avec cette information recueillie au fauteuil, la conception numérique permet à
l'équipe dentaire (dentiste faisant une dentisterie esthétique, prothésiste dentaire,
patient et autres spécialistes) d'examiner les problèmes esthétiques et offre une solu-
tion numérique matérialisée par une cire de diagnostic tridimensionnelle. L'objectif
clinique est la prévisibilité esthétique, sans aucune reprise, et un patient très satis-
fait. Une planification de haute performance recueille l'information à partir de la
fiche d'évaluation esthétique et offre une garantie visuelle. Moins de reprises, des
patients satisfaits et une équipe dentaire enthousiaste sont la définition d'une pla-
nification de haute performance.
294
CHAPITRE 9
P l a n i f i c at i o n c o n c e p t u e l l e n u m é r i q u e d e h a u t e p e r f or m a n c e
L'ESSENTIEL À RETENIR
• La conception numérique du sourire est une méthode utilisée pour améliorer la communication
avec le laboratoire de prothèse, le patient, et la communication interdisciplinaire. La prévisibilité
ainsi que la motivation du patient sont grandement améliorées.
• La conception numérique du sourire offre un net avantage par rapport aux systèmes d'imagerie
numérique classiques, la principale différence étant l'utilisation d'une règle numérique calibrée.
La conception numérique du sourire, ou « maquette numérique », est fondée sur des mesures
réelles, donc seul ce qu'il est raisonnablement possible d'obtenir est montré au patient.
• Comme cela a été décrit dans le chapitre 1, l'approche de la conception numérique du sourire
commence par l'analyse des vues suivantes : visage, puis dento-faciale, et enfin dentaire. Les
éléments macro- et micro-esthétiques de la fiche d'évaluation esthétique peuvent être évalués
précisément sur un ordinateur en utilisant des lignes et des mesures.
• Il est important de se rappeler que, bien que la conception numérique du sourire soit un outil
incroyablement puissant, elle est seulement un complément aux diagnostics classiques. La
conception numérique doit être traduite en dentisterie du monde réel et doit donc toujours être
envisagée en termes de biologie et d'exigences fonctionnelles du système masticatoire.
Q. Est-ce que vous allez détruire mes propres dents pour y parvenir ?
R. Non ! Grâce aux techniques de pointe de planification numérique et aux matériaux que nous avons
aujourd'hui, nous sommes en mesure d'être extrêmement conservateurs dans nos conceptions, ce qui
signifie beaucoup moins de structure dentaire à éliminer pour atteindre notre objectif.
Remerciements
Les auteurs tiennent à remercier le Dr Jonathan B. Levine pour les cas cliniques
fournis dans ce chapitre.
295
P OUR ALLER PLUS LOI N
Kina S, Bruguera A. Invisivel : restaurações estéticas cerâmicas. Maringa : Dental Press ; 2008.
296
INDE X
Greffe P
de tissu conjonctif, 124, 134 Papille(s), 20
gingivale libre, 124 interdentaire(s), 131
niveaux des, 154
H Parafonctions, 60
Hauteur de contour, 23 Parallélisme, 102
Hygiène bucco-dentaire, 255 des courbes, 24
Pâte d'essayage « Try-in-paste », 247
I Patient, 44
Illusions d'optique, 158 âge du, 155
Imagerie numérique, 37 consentement du, 90
Implant (position de l'), 127 dossier clinique du, 90
Incision semi-lunaire biseautée, 131 espace biologique du, 155
Incisives latérales maxillaires, 158 opinion du, 3
Inclinaison, 102 préférences du, 230
axiale, 18 Phonétique, 14
Interférence, 15 Photographie
Invisalign®, 183 au repos, 26
iTero™, 191 clinique, 86–119
sourire à pleines dents, 26
J sourire normal, 26
JPEG, 105 utilisation médico-légale d'une, 90
Plan
K d'occlusion de Ricketts, 11
Keynote®, 275 de Ricketts, 62
de traitement, 52
Pogonion, 62
L
Point de contact (position du), 131
Lambeau double papille, 134
Préparation
Laser, 154
en tranche, 223
Lèvres
intra-sulculaire, 220
anatomie des, 10
Problèmes psychologiques, 44
au repos, 10
Profondeur de champ, 93
positionnement des, 276
Propre, sain et naturel, 8
proéminence des, 10
Protection canine, 60
rétraction des, 10
Prothèses provisoires pour pré-évaluation esthétique, 233,
Ligne
280
bipupillaire, 9, 275
Prothésiste dentaire, 89
de finition, 220
Protrusion, 15
proximale, 222
de transition, 20
R
inter-incisive, 164
Rainures de profondeur, 224
maxillaire, 14
Rapports de reproduction, 92
médiane du visage, 10
RAW, 105
Limites cervicales, 219
Récession gingivale, 122
Relation maxillo-mandibulaire, 31
M Restauration provisoire « directe », 237
Macro-esthétique, 4 Résultats biologiques et structurels, 156
Macrophotographie, 91 Rétraction gingivale, 234
Malposition, 155 Ruban à dents-de-scie, 253
Maquette, 279
esthétique, 35 S
intra-orale, 35 Silanisation, 247
soustractive, 36 Simulation, 165
Mastication droite et gauche (positions de), 57 numérique, 88
Matrice en silicone, 163 SpaceWise®, 161
Micro-esthétique, 4, 16 Stabilité occlusale, 152
Miroirs de photographie Suture de tissus fins, 137
en métal, 101
en verre, 101 T
latéraux, 101 Temporisation, 236
occlusaux, 101 Texture, 23
stérilisables, 101 Tissus mous, 17
Modèle maintien à long terme de l'esthétique des, 133
biologique, 53 profil des, 61
d'étude, 30 Traitement
Module d'élasticité, 243 des récessions gingivales, 123
Mordançage punctiforme, 237 orthodontique, 150, 159
Muqueuse péri-implantaire, 129 visualisation du, 70
Troubles
N du comportement alimentaire, 45
Nombre d'or, 158 dysmorphiques du corps, 44–45
psychologiques, 44
O
Occlusion V
d'intercuspidation maximale, 15, 54 Venlay, 244
Os sous-jacent (niveau de), 155 Vidéo, 26
300
I nde x
Vue Z
de profil, 24 Zéniths gingivaux (positionnement des), 276
dentaire, 15 Zone
dento-faciale, 12 de contact, 22, 155
du visage neutre, 60
macro-éléments, 9
normée, 104
301