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DGC

UE 121  CONTRÔLE
DE GESTION

Année 2016-2017

Ce fascicule comprend :
La série 4
Le devoir 4 à envoyer à la correction

Le contrôLe de Gestion, outiL de piLotaGe


et d’adaptation

En collaboration avec le
Marc RIQUIN
Olivier VIDAL

Z1211-F4/4
Contrôle de gestion • Série 4

Les auteurs :
Marc RIQUIN : Agrégé d’économie et de gestion.
Olivier VIDAL : Maître de conférences en sciences de gestion.

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UE 121 • Contrôle de gestion

Table des matières

OBJECTIFS DE LA SÉRIE 4 5

Partie 4. LE CONTRÔLE DE GESTION, OUTIL DE PILOTAGE


ET D’ADAPTATION 7

TITRE 1. LE CONTRÔLE BUDGÉTAIRE........................................................... 7


Chapitre 1. Les analyses d’écarts...........................................................................7
Section 1. Généralités sur les écarts......................................................................8
Section 2. Éléments fondamentaux de calcul des écarts......................................9
Chapitre 2. Les écarts et leur décomposition......................................................14
Section 1. Écarts sur chiffre d’affaires..................................................................14
Section 2. Écarts sur coûts...................................................................................15
Section 3. Écarts sur résultat et écarts sur marge...............................................28
Section 4. Écarts de composition.........................................................................36
Chapitre 3. Le contrôle de la masse salariale......................................................43
Section 1. La prévision de la masse salariale.......................................................43
Section 2. Les conséquences de la politique salariale sur la masse salariale.....46
Section 3. Analyser la variation de la masse salariale..........................................50
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TITRE 2. LES TABLEAUX DE BORD.............................................................. 54


Chapitre 1. Les objectifs des tableaux de bord...................................................54
Section 1. Les tableaux de bord : outils de pilotage............................................54
Section 2. Les tableaux de bord : outils de communication................................54
Section 3. Les tableaux de bord : outils d’évaluation des responsables.............54
Chapitre 2. Le contenu du tableau de bord..........................................................55
Section 1. Principes de sélection des indicateurs................................................55
Section 2. Classement selon la nature des indicateurs........................................56
Section 3. Présentation des tableaux de bord.....................................................58
Chapitre 3. Conclusion...........................................................................................59
Section 1. Limites.................................................................................................59
Section 2. Pour dépasser ces limites...................................................................59

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Contrôle de gestion • Série 4

TITRE 3. LES PRIX DE CESSION INTERNES................................................ 60


Chapitre 1. Les relations internes..........................................................................60
Section 1. Les prix de transfert............................................................................60
Section 2. Les prix de cession internes................................................................60
Chapitre 2. Le prix de cession interne et le résultat............................................61

Chapitre 3. La détermination des prix de cession internes................................62


Section 1. L’approche par les coûts.....................................................................62
Section 2. L’approche par les marchés................................................................65

ANNEXE 67

EXERCICES AUTOCORRIGÉS 69

INDEX 101

DEVOIR 4 103

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UE 121 • Contrôle de gestion

Objectifs de la série 4

• Savoir calculer et décomposer les écarts sur coûts, les écarts sur chiffre d’affaires
et/ou sur marge.
• Savoir interpréter les écarts, attribuer un écart à un centre de responsabilité, éva-
luer l’impact d’une analyse d’écarts sur l’incitation et l’évaluation des respon-
sables de centres.
• Savoir calculer une masse salariale prévisionnelle.
• Savoir analyser la variation d’une masse salariale.
• Connaître la définition et la modalité de calcul des effets de niveau, de masse et
de report.
• Être capable de proposer des indicateurs pour un tableau de bord à partir de
l’analyse des facteurs clés de succès et expliquer les modalités de calcul.
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• Être capable d’expliquer les enjeux liés à l’établissement des prix de cession
internes.
• Connaître les principales méthodes d’établissement des prix de cession internes
ainsi que les avantages et limites de chacune.

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PARTIE
contrôle de gestion,Le
outil de pilotage et d’adaptation

Le pilotage d’une organisation peut être succinctement schématisé par un processus en trois
phases :
• une phase de prévision ;
• une phase d’évaluation des performances effectives, notamment grâce à la comptabilité de gestion ;
• une phase de contrôle caractérisée par l’analyse d’écarts permettant de réagir en cas de déra-
pages.

Évaluation
Prévisions Contrôle
des résultats
Rétroaction

Cette dernière série a pour objet de présenter la phase contrôle du pilotage (tableaux de bord et
analyse des écarts) ainsi que le contrôle de la masse salariale.
Le pilotage étant souvent effectué dans le cadre d’une structuration des organisations en centres
de responsabilité, la série abordera également l’étude des prix de cession internes.

Lien avec le référentiel


Titre 1. Le contrôle budgétaire 3.4
Titre 2. Les tableaux de bord 3.4 ; 3.5 ; 4.3
Titre 3. Les prix de cession internes 3.3
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Titre 1. Le contrôle budgétaire

Un budget a été défini (voir série 3) comme un ensemble cohérent de prévisions chiffrées (a priori
en valeur monétaire). On appelle contrôle budgétaire l’utilisation des prévisions pour (1) inciter
les acteurs de l’entreprise à atteindre des objectifs cohérents avec les objectifs généraux définis
par la direction générale, et (2) vérifier que ces objectifs sont atteints.
La dimension (1) « incitation » nécessite la définition d’objectifs réalistes, convergents, contrô-
lables. La dimension (2) « vérification » se fonde techniquement sur les calculs, l’analyse (et donc
la décomposition) des écarts entre réalité et prévisions.
Bien entendu, l’analyse des écarts n’est pas une fin en soi. Elle doit permettre d’identifier les
dérives significatives et être suivie d’actions correctrices (voir les notions de boucle de rétroac-
tion et de cybernétique développées dans la série 1).

Chapitre 1. Les analyses d’écarts


Les analyses d’écarts sont une étape fondamentale dans le processus de contrôle de gestion.
Ils font l’objet d’un grand nombre d’exercices à l’examen, et méritent une attention particulière
de la part des candidats au DGC et/ou au DCG.

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Contrôle de gestion • Série 4

Section 1. Généralités sur les écarts

I. HORIZON
En général, dans les entreprises, le budget est défini sur un horizon annuel. Les écarts peuvent donc
être calculés chaque année en comparant les prévisions faites en N–1 et les réalisations de l’année.
Mais attendre un an avant de réagir en cas de divergence importante avec les prévisions peut
être risqué pour une entreprise. Les prévisions annuelles sont donc généralement déclinées en
objectifs à plus court terme (trimestriels, mensuels…) et les écarts sont calculés sans attendre la
fin de l’année (écarts mensuels, trimestriels…).

II. VALEUR RELATIVE


Un écart est toujours calculé dans un premier temps en valeur absolue, mais il n’est pas toujours
facile de l’interpréter. Un écart de 1 million sur un chiffre d’affaires prévu de 100 millions est rela-
tivement faible, alors qu’un écart de 1 million sur un coût prévu de 5 millions constitue un déra-
page très important.
C’est pourquoi on exprimera aussi les écarts en valeur relative (en % du prévu). Les entreprises
peuvent se fixer alors des seuils de tolérance : par exemple, on peut considérer qu’un écart sur
coût de moins de 5 % est négligeable. Cela permet d’attirer l’attention du dirigeant (par exemple
dans le cadre d’un tableau de bord) sur les données vraiment importantes et significatives.
Le principe de la gestion par exception est appliqué : seuls les écarts qui présentent une ampli-
tude anormale (en valeur absolue ou, plus pertinemment, en valeur relative) par rapport à la
norme sont analysés.

Réalisations Prévisions

Écarts
Actions correctives Ajustement des prévisions

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Sélection des écarts significatifs
Analyse

III. ÉVALUATION DES ACTEURS


Les écarts servent à évaluer les acteurs dans l’entreprise. Les prévisions étant déclinées à tous
les niveaux de l’entreprise, les écarts sont également déclinés.

Définition
Un centre de responsabilité est une subdivision d’une organisation regroupée autour d’un
responsable qui dispose de moyens et d’une autonomie de gestion pour atteindre l’objectif qui
lui a été assigné (production, coût, profit, etc.).
Au niveau des responsables des centres, les objectifs, et donc les écarts doivent être cohérents
avec la nature du centre (cf. la typologie des centres de responsabilité étudiée en série 3) . Par
exemple, un responsable de centre de chiffre d’affaires se verra attribuer des prévisions en
termes de ventes, et sera évalué sur les écarts de CA (ou de marges comme on le verra plus loin).
Le responsable du centre de production à qui l’on attribue des objectifs de coûts sera, quant à
lui, évalué sur des écarts sur coûts.
Selon la manière dont sont décomposés les écarts, la responsabilité d’une dérive peut être
reportée sur l’un ou l’autre des centres de responsabilité. L’exercice de décomposition n’est
donc pas uniquement un exercice technique et mathématique, mais il est porteur d’enjeux de
pouvoir au sein des organisations.

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UE 121 • Contrôle de gestion

EXEMPLE APPLICATIF 1

Décomposition d’un écart et évaluation des responsables


Soit une entreprise comportant deux centres de responsabilité : un centre commercial chargé
des ventes, et un centre de production.
Soit des ventes prévues de 90 unités, un prix de vente prévu de 10 euros, et un coût de produc-
tion prévu de 450 euros. En réalité, les ventes réelles s’établissent à 100 unités, le prix de vente
réel a été de 9 euros, et le coût de production a été de 500 euros.
Le CA prévu était de 90 × 10 = 900 €, et le CA réel est de 100 × 9 = 900 €. Le responsable des
ventes a donc atteint son objectif.
Le coût de production prévu était de 450 euros et le coût de production réel est de 500 euros. Le
responsable de la production n’a pas atteint son objectif.
Mais une telle décomposition est peu pertinente : il est fort probable que l’augmentation du coût
de production découle de l’augmentation du volume de production ! Il faut donc isoler l’effet
volume de production de l’écart sur coût de production avant de juger la performance du direc-
teur de production.

CONCLUSION
• Le contrôle budgétaire est fondé essentiellement sur les analyses d’écarts.
• Les écarts peuvent être décomposés. La manière dont sera réalisée la décomposition et
dont les écarts seront attribués aux responsables de centres constitue un enjeu majeur dans
l’organisation interne de l’entreprise.

Section 2. Éléments fondamentaux de calcul des écarts

I. TERMINOLOGIE
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Pour calculer un écart, il faut calculer la différence entre une valeur réelle et une valeur prévue. Il
existe quelques nuances subtiles entre les différents termes désignant les coûts prévus :
• le coût préétabli (terminologie du PCG) est le « coût évalué a priori, soit pour faciliter certains
traitements analytiques, soit pour permettre le contrôle de gestion pour l’analyse des charges
directes ». Les coûts préétablis permettent :
–– une évaluation rapide des coûts de production : devis,
–– la budgétisation : mise en place de programmes d’action chiffrés,
–– le contrôle des conditions internes d’exploitation par le calcul d’écarts ;
• le coût standard est un coût calculé d’après des normes techniques définies par une analyse
de l’objet et du travail (bureau des méthodes). Une fiche de coût standard est, par défini-
tion, unitaire ;
• le coût prévisionnel est un coût estimé par rapport à des données passées (statistiques) ;
• le coût budgété est un coût défini par rapport à ce qui est prévu dans le budget.
Ces nuances de vocabulaire ne modifient pas les calculs des écarts. En général, on parlera de
« coût prévu » versus « coût réel » (et on écrira Cp et Cr).

REMARQUE
Coût de référence : S’il n’y a pas de prévision chiffrée, les écarts peuvent être calculés en se
référant à une activité antérieure, comme par exemple le coût (ou le chiffre d’affaires) de l’an-
née précédente.

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Contrôle de gestion • Série 4

II. CONVENTIONS

A. FORMULE GÉNÉRALE DE CALCUL D’ÉCART


Un écart peut être calculé, soit en faisant :
Écart = Réel – Prévu
Soit en faisant :
Écart = Prévu – Réel
Bien entendu, les deux formules fournissent le même résultat au signe près. La convention géné-
ralement admise est de toujours calculer un écart en faisant :

Écart = Réel – Prévu

B. SIGNE D’UN ÉCART


Le signe de l’écart n’a pas de signification en soi. Il dépend de la convention décrite précédem-
ment, mais aussi de l’objet étudié. Ainsi, si l’on calcule un écart sur coût, si le coût réel est supé-
rieur au coût prévu, alors l’écart est positif. Pourtant un coût supérieur au coût prévu diminue le
résultat prévu, et un écart sur coût positif est donc défavorable.
À l’inverse, un écart sur chiffre d’affaires positif signifie que les ventes sont supérieures aux pré-
visions, et toutes choses égales par ailleurs, cela améliore le résultat. Un écart positif sur chiffre
d’affaires est donc un écart favorable.
Comme on peut le voir, le fait qu’un écart soit positif ou négatif n’est pas interprétable en soi.
Tout dépend de l’écart calculé, et de la manière dont on l’a calculé. Il est donc très important
de respecter une convention d’écriture : on doit toujours faire suivre un écart de sa signification
(favorable ou défavorable), c’est-à-dire de son effet sur le résultat de l’exercice en cours. Cela
peut se faire très simplement en ajoutant les trois lettres FAV. ou DEF. après le calcul.

REMARQUE
De l’importance de préciser le sens des écarts : Cette convention est si importante que lors

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des examens, les points relatifs au calcul d’un écart sont partagés : une partie porte sur la
valeur absolue, et une autre sur son sens (Fav. ou Déf.) !

III. COHÉRENCE DES DÉCOMPOSITIONS D’ÉCARTS


Le principe de l’analyse d’un écart consiste à le décomposer en autant de sous-écarts qu’il y a
de causes à la formation de l’écart analysé.
Lorsque l’indicateur dont on calcule un écart est issu d’une addition ou d’une soustraction
(comme par exemple un écart calculé sur un résultat qui est issu de la soustraction entre un
chiffre d’affaires et un coût de revient), on peut décomposer l’écart en autant de sous-écarts qu’il
y a de membres de l’addition ou de la soustraction. L’écart d’une somme est égal à la somme
des écarts. Ainsi, l’écart sur résultat est égal à la somme de l’écart sur chiffre d’affaires et de
l’écart sur coût.
Lorsque l’indicateur dont on calcule un écart est issu d’une multiplication, il est possible de
décomposer l’écart en autant de sous-écarts que de membres de la multiplication. L’écart d’un
produit est égal à la somme des écarts de chaque membre de la multiplication. Mais une telle
décomposition pose un problème technique : il est mathématiquement possible de calculer la
décomposition de différentes manières. Il y a deux cas de figure possibles :
• le cas le plus général est celui où il y a deux membres dans la multiplication : un volume mul-
tiplié par un prix ;
• le cas dans lequel la multiplication comporte trois membres ou plus (comme dans le cas d’un
écart sur masse salariale, ou d’un écart sur charge directe).

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UE 121 • Contrôle de gestion

A. EFFET VOLUME ET EFFET PRIX


Lorsque l’on cherche à mettre en évidence un effet volume et un effet prix, on respectera tou-
jours la convention suivante :
• l’écart volume est toujours valorisé au prix prévu ;
• l’écart prix est toujours rapporté aux quantités réelles.
L’exemple suivant illustre cette convention en montrant qu’il y a deux manières possibles de faire
apparaître les deux sous-écarts.

EXEMPLE APPLICATIF 2

Effet volume et effet prix


Soient des ventes prévues de 90 unités et un prix de vente prévu de 10 euros. En réalité, les
ventes réelles s’établissent à 100 unités et le prix de vente réel a été de 11 euros.
Le chiffre d’affaires prévu était de 900 € et le chiffre d’affaires réel est de 1 100 €. L’objectif a
donc été dépassé de 200 €. Il n’est pas utile de faire de grands calculs pour observer que cette
bonne performance découle d’un double effet : on a vendu plus que prévu, et plus cher que
prévu. Ici, l’effet volume et l’effet prix sont tous deux favorables. On peut représenter l’écart sur
chiffre d’affaires graphiquement :
Quantités vendues

Qr = 100
Qp = 90 La surface entre les deux rectangles
est égale à l’écart sur CA
Cette surface est
égale au CA prévu
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Prix de vente
Pp = 10 Pr = 11

L’intérêt de décomposer et de calculer les sous-écarts est de quantifier ces effets combinés.
Cela peut être utile pour analyser la situation réelle de l’entreprise, et prendre des décisions. Il
est donc décidé de mesurer l’effet volume et l’effet prix.
CA = P × Q
Δ/CA = CAr – CAp = (Pr × Qr) – (Pp × Qp)
Or, on peut écrire aussi bien :
(Pr × Qr) – (Pp × Qp) = (Pr × Qr) – (Pp × Qr) + (Pp × Qr) – (Pp × Qp)
• avec (Pr × Qr) – (Pp × Qr) = écart sur prix rapporté aux quantités réelles ;
• et (Pp × Qr) – (Pp × Qp) = écart sur quantités rapporté aux prix prévus.
Que :
(Pr × Qr) – (Pp × Qp) = (Pr × Qr) – (Pr × Qp) + (Pr × Qp) – (Pp × Qp)
• avec (Pr × Qr) – (Pr × Qp) = écart sur quantités rapportées aux prix réels ;
• et (Pr × Qp) – (Pp × Qp) = écart sur prix rapporté aux quantités prévues.

Application numérique
Solution 1 :
(Pr × Qr) – (Pp × Qr) = (11 – 10) × 100 = 100 € écart sur prix rapporté aux quantités réelles ;
(Pp × Qr) – (Pp × Qp) = (100 – 90) × 10 = 100 € écart sur quantités rapporté aux prix prévus.

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Contrôle de gestion • Série 4

Solution 2 :
(Pr × Qr) – (Pr × Qp) = (100 – 90) × 11 = 110 € écart sur quantités rapporté aux prix réels ;
(Pr × Qp) – (Pp × Qp) = (11 – 10) × 90 = 90 € écart sur prix rapporté aux quantités prévues.

Illustration graphique

Solution 1 :
Quantités vendues
Ce rectangle est égal à l’effet
volume rapporté au prix prévu
Qr = 100
Qp = 90

Ce rectangle est égal à l’effet prix


rapporté aux quantités réelles

Prix de vente
Pp = 10 Pr = 11

Solution 2 :
Quantités vendues
Ce rectangle est égal à l’effet
volume rapporté au prix réel

Qr = 100

Qp = 90

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Ce rectangle est égal à l’effet prix
rapporté aux quantités prévues

Prix de vente
Pp = 10 Pr = 11

Dans les deux cas, on a bien écart sur CA = écart sur volume + écart sur prix
200 € = 100 + 100 = 90 + 110
Les deux solutions sont mathématiquement possibles. Il est donc très important de respecter la
convention qui veut que la décomposition se fasse toujours selon la solution 1 et jamais selon la
solution 2.

REMARQUE
Quantité et/ou volume
Le vocabulaire utilisé dans l’analyse des écarts n’est pas totalement normalisé. Le PCG 82 a
proposé des analyses d’écarts sur coûts et notamment sur coûts indirects, et il a contribué à
stabiliser une certaine terminologie. Mais il demeure beaucoup de liberté dans la dénomination
des écarts et surtout des sous-écarts qui peuvent être calculés.

12
UE 121 • Contrôle de gestion

Ainsi, les termes « volume » et « quantité » peuvent être considérés comme des synonymes.
Si l’on parle plus volontiers « d’effet volume » que « d’effet quantité », on peut dire indifférem-
ment « écart sur volume » ou « écart sur quantité ».
Il est donc important de bien préciser de quel volume ou quantité il est question. Il est d’usage
de réserver le terme « volume » lorsque l’on parle des volumes de production ou des volumes
de ventes (donc des volumes de produits – biens ou services – fabriqués ou vendus). Et il est
d’usage de réserver le terme « quantité » lorsque l’on parle des quantités de facteur de pro-
duction consommés (heures de main-d’œuvre, matière première, temps machine, etc.).

B. DÉCOMPOSITION EN TROIS OU PLUS SOUS-ÉCARTS


Lorsqu’il y a trois termes ou plus dans la multiplication, le même type de problème se pose que
lorsque l’on cherche à séparer l’effet prix de l’effet volume : il y a plusieurs décompositions
mathématiquement possibles. Le problème, c’est que l’on ne peut pas illustrer graphiquement
cette situation puisqu’il faudrait une représentation dans un espace à n dimensions. En pratique,
ce problème se rencontre lorsqu’on décompose des charges directes (voir plus loin).
La solution technique est de bien poser la multiplication et de décomposer les écarts pas à pas
de la manière suivante :
Soit un coût C obtenu en multipliant une quantité V de produits fabriqués (V pour « Volume » de
production), une quantité Q de facteurs de production consommés par produit, et un prix P du
facteur de production.
C = V × Q × P
L’écart sur coût est donc égal à Δ/C = Cr – Cp = (Vr × Qr × Pr) – (Vp × Qp × Pp)
Puisque le coût est issu de la multiplication de trois membres, on peut faire apparaître trois sous-
écarts :
• écart sur volume de production = (Vr – Vp) × Qp × Pp
• écart sur quantité de facteurs de production consommés = Vr × (Qr – Qp) × Pp
• écart sur prix = Vr × Qr × (Pr – Pp)
Cette décomposition est la plus conventionnelle. Mathématiquement, si l’on avait posé l’équa-
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tion de la façon suivante C = Q × V × P, ou C = Q × P × V, ou encore C = V × P × Q, et que l’on


avait décomposé pas à pas chacun des membres de la multiplication, on aurait obtenu à chaque
fois trois sous-écarts différents dont la somme serait toujours bien égale à l’écart sur coût.

EXEMPLE APPLICATIF 3

Décomposition d’une multiplication à trois membres


Une entreprise prévoit de produire 90 unités. Selon ses prévisions, chaque unité nécessite
l’achat de 5 kg de matière première (MP) à 1 € le kg.
La production réelle s’établit à 100 unités, le prix du kg de MP est de 0,90 € et 490 kg ont été
consommés (soit 4,9 kg par unité).

L’écart total est égal à Cr – Cp = (Vr × Qr × Pr) – (Vp × Qp × Pp)


= (100 × 4,9 × 0,9) – (90 × 5 × 1) = 441 – 450 = – 9 (Fav.)

201211TDPA0416 13
Contrôle de gestion • Série 4

Solution 1 Solution 2 Solution 3 (…)


C = V × Q × P C = Q × P × V C = P × Q × V (…)
= (Vr – Vp) × Qp × Pp = Qr × Pr × (Vr – Vp) = Pr × Qr × (Vr – Vp)
Écart volume Δ/V = (100 – 90) × 5 × 1 = 4,9 × 0,9 × (100 – 90) = 0,9 × 4,9 × (100 – 90) (…)
= 50 (Déf.) = 44,1 (Déf.) = 44,1 (Déf.)
Écart sur quantité = Vr × (Qr – Qp) × Pp = (Qr – Qp) × Pp × Vp = Pr × (Qr – Qp) × Vp
de facteur consommé = 100 × (4,9 – 5) × 1 = (4,9 – 5) × 1 × 90 = 0,9 × (4,9 – 5) × 90 (…)
Δ/Q = – 10 (Fav.) = – 9 (Fav.) = – 8,1 (Fav.)
= Vr × Qr × (Pr – Pp)
= Qr × (Pr – Pp) × Vp = (Pr – Pp) × Qp × Vp
= 100 × 4,9 × (0,9
Écart prix Δ/P = 4,9 × (0,9 – 1) × 90 = (0,9 – 1) × 5 × 90 (…)
– 1)
= – 44,1 (Fav.) = – 45 (Fav.)
= – 49 (Fav.)
Somme des écarts = – 9 (Fav.) = – 9 (Fav.) = – 9 (Fav.)

On constate que, mathématiquement, les différentes décompositions (il y a 6 combinaisons


possibles dans le cas présent, seules trois sont présentées ci-avant) permettent toujours de
retrouver l’écart total. Chaque solution est mathématiquement juste mais il est important d’en
choisir une et de s’y tenir. En effet, en cas de changement le risque pour l’entreprise est d’obte-
nir des écarts non comparables. Il est donc important de toujours respecter la même convention
(qui est la solution 1 dans l’exemple ci-avant).

En définitive, s’il faut retenir la convention (on mesure les effets volumes en les valorisant aux prix
prévus, et les effets prix aux volumes réels), il faut également retenir l’idée que, quelle que soit la
décomposition retenue, la somme des sous-écarts doit être égale à l’écart total.
En effet, ne pas appliquer la convention généralement admise n’est pas souhaitable, mais n’est
pas une erreur si l’entreprise maintient toujours la même décomposition dans le temps. Elle peut
alors comparer des choses comparables et ses décisions n’en seront pas pénalisées. Par contre,
les décompositions non cohérentes (par exemple calculer un écart prix sur un volume réel et un
écart volume sur un prix réel) sont des erreurs graves qui peuvent conduire à des informations
fausses, et des décisions erronées dans l’entreprise.

Chapitre 2. Les écarts et leur décomposition

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Section 1. Écarts sur chiffre d’affaires

L’écart sur CA est le plus simple à analyser car il ne se décompose qu’en deux sous-écarts.

I. DÉCOMPOSITION DE L’ÉCART SUR CHIFFRE D’AFFAIRES


L’écart sur chiffre d’affaires se décompose en deux sous-écarts. Puisqu’il est le résultat de la
multiplication du volume des ventes par le prix de vente, l’analyse de l’écart (pour un produit
unique) se limite à faire apparaître ces deux composantes (voir l’exemple plus haut « Effet volume
et effet prix »).
Δ/Volume = (Vr – Vp) × Pp
Δ/Prix = (Pr – Pp) × Vr
Il faut cependant distinguer le cas général, celui de l’analyse mono-produit, du cas de l’analyse
multi-produits. Dans ce dernier cas, il peut être pertinent de faire apparaître un écart de com-
position qui sera présenté plus loin dans le cours.

14
UE 121 • Contrôle de gestion

II. PERTINENCE DE L’ANALYSE DE L’ÉCART SUR CHIFFRE D’AFFAIRES


Fondamentalement, les écarts sur chiffre d’affaires servent à évaluer des centres de chiffre
d’affaires, donc des services commerciaux. Cependant, fixer des objectifs en termes de chiffre
d’affaires à des commerciaux peut induire un effet pervers : les vendeurs vont chercher à aug-
menter les ventes sans se soucier de la rentabilité de l’entreprise.
Ainsi par exemple, un vendeur peut augmenter le chiffre d’affaires en accordant des remises ou
des rabais sur le prix. Dans le cas extrême, il peut vendre à perte pour atteindre ou dépasser ses
objectifs, qui ne sont alors manifestement pas cohérents avec les objectifs de l’entreprise.
C’est pour cette raison qu’il est conseillé d’évaluer les services commerciaux sur un objectif de
marge et non de chiffre d’affaires, mais à condition d’isoler dans le calcul de la marge l’écart sur
coûts qui ne doit en aucun cas être attribué à la performance du commercial. Ce point est
détaillé plus bas dans l’analyse de l’écart sur marge.

Section 2. Écarts sur coûts

L’analyse des coûts est un élément clef de la comptabilité de gestion (ou comptabilité « analy-
tique », c’est-à-dire qui « analyse » les coûts). L’analyse des écarts sur coûts occupe donc natu-
rellement une place très importante dans le processus de contrôle budgétaire.
Traditionnellement, on distingue l’analyse des écarts sur coûts directs de l’analyse des écarts sur
coûts indirects. Il faut cependant remarquer que le développement qui suit (et qui s’appuie sur
la méthode du PCG) fait un amalgame entre coût direct et coût variable d’une part, coût indirect
et coût semi-variable d’autre part. En réalité, lorsque l’on parle d’écart sur coûts directs, on
pense essentiellement aux coûts opérationnels (directs variables).

I. ÉCARTS SUR COÛTS DIRECTS


Lorsque les coûts directs sont essentiellement composés de charges variables, il est possible de
décomposer l’écart sur coûts directs en un écart sur volume et un écart sur « prix », ou plus
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exactement sur « coût unitaire de production ».


Cependant, le coût unitaire de production dépend lui-même du prix du facteur de production, et
des quantités de facteur consommées. Il est donc possible de décomposer l’écart sur « coût
unitaire » en un écart sur « quantité de facteurs de production consommés », et un écart sur
« prix du facteur de production ».
Enfin, le coût dépend rarement d’un seul facteur de production. L’écart sur coûts directs peut
donc être décomposé en autant d’écarts qu’il y a de facteurs de production : main-d’œuvre,
matière première, consommables, etc.
Ainsi, si le coût direct de production (CD) = coût direct de MOD (CDMOD) + coût direct de MP
(CDMP), on a Δ/CD = Δ/CDMOD + Δ/CDMP puisque l’écart d’une somme est égal à la somme
des écarts.
Chacune des charges directes (MP et MOD) peut s’exprimer sous forme d’une multiplication de
trois éléments : V × Q × P.
Avec V = volume de production, Q = quantité de facteurs de production consommés par unité
produite, et P = prix unitaire du facteur de production, On a donc :
• Δ/volume de production = (Vr – Vp) × Qp × Pp
• Δ/quantité de facteurs de production consommés = Vr × (Qr – Qp) × Pp
• Δ/prix du facteur de production = Vr × Qr × (Pr – Pp)

201211TDPA0416 15
Contrôle de gestion • Série 4

La terminologie de ces trois sous-écarts n’est pas standardisée. Le PCG 1982 appelle, pour
chaque élément du coût de production, écart total : la différence entre le coût réel et le coût
prévu :

Écart total = Coût réel (de la production réelle) – Coût préétabli de la production prévue
L’écart sur volume de production est appelé « écart sur volume », et l’écart sur « coût unitaire de
production » est appelé « écart relatif à la production constatée » ou « écart global » (par
référence au PCG 1957) ou encore « écart économique ».

Écart global = Coût réel (de la production réelle) – Coût préétabli de la production réelle
Bien entendu :

Écart total = Écart global + Écart sur volume


Et enfin, l’écart global est décomposé en écart sur « quantité » et écart sur « coût unitaire du
facteur de production ».

EXEMPLE APPLICATIF 4

La fiche de coût standard du produit A établie sur la base d’une production normale de 2 000 pro-
duits est la suivante :

Éléments Quantités Coût unitaire Montant


Matières premières 2,0 13 26,00
MOD 0,5 36 18,00

Durant la période considérée, 1 900 produits A ont été réellement fabriqués et les consomma-
tions réelles sont les suivantes :

Éléments Quantités Montant


Matières premières 3 990 51 471
MOD 1 200 43 800

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1. Calcul des écarts totaux pour chaque élément de coût

Coût réel de la production Coût préétabli de la


Écart total
réelle (1 900) production prévue (2 000)
Éléments Quantités CU Montant Quantités CU Montant Sens %
Matières premières 3 990 12,9(1) 51 471 4 000(2) 13 52 000 – 529 (Fav.) 1 %
MOD 1 200 36,5 43 800 1 000 36 36 000 7 800 (Déf.) 22 %
(1) Coût réel unitaire des matières premières = 51 741/3 990 = 12,9
(2) Les quantités prévues pour la production prévue sont obtenues à partir de la fiche de coût standard : 4 000 = 2 × 2 000 ; 1 000 = 0,5
× 2 000

REMARQUE
Attention à ne pas oublier de préciser le sens de l’écart.
Il apparaît, d’après ces premiers calculs, que le coût direct de production (95 271) est supérieur
aux prévisions (88 000). C’est donc un écart défavorable pour l’entreprise qui résulte de la conju-
gaison paradoxale d’un écart favorable sur le coût des matières premières, et d’un écart défavo-
rable sur MOD. Cet exemple montre l’intérêt de calculer les sous-écarts : la quantification permet
de montrer que l’impact de l’écart défavorable (7 800 sur MOD) l’emporte largement sur l’impact
favorable (– 529 sur MP).
Par ailleurs, il est intéressant de souligner l’intérêt de quantifier les écarts en valeur relative : ici,
l’écart sur MP est négligeable (de l’ordre de 1 % du coût prévu) et peut sans doute être consi-
déré comme une marge d’erreur acceptable. L’écart sur MOD est quant à lui beaucoup plus
préoccupant car il représente un dérapage de plus de 20 % du coût prévu.

16
UE 121 • Contrôle de gestion

Pour compléter l’interprétation de ces écarts, il faut distinguer deux effets :


• un effet volume : la production réalisée est inférieure aux prévisions. Cela aurait dû jouer en
faveur d’une diminution du coût de production (effet favorable sur le coût) ;
• un effet « prix » (ou plus exactement dans le cas présent, un effet « coût unitaire ») : le coût de
production a été supérieur aux prévisions à volume égal de production. Cet effet est cepen-
dant difficile à analyser sans faire des calculs supplémentaires car il n’est pas le même pour
chaque facteur de production, d’une part, et, d’autre part, il peut se décomposer en deux
« sous-écarts » qui sont :
–– un écart « coût unitaire du facteur de production »,
–– un écart « quantité du facteur de production consommée par chaque produit ».

2. Calcul des écarts globaux (ou relatifs à la production constatée)

Coût réel de la production Coût préétabli de la


Écart « global »
réelle (1 900) production réelle (1 900)
Éléments Quantités CU Montant Quantités CU Montant Sens %
Matières premières 3 990 12,9 51 471 (3)3 800 13 49 400 2 071 (Déf.) 4,2 %
MOD 1 200 36,5 43 800 950 36 34 200 9 600 (Déf.) 28 %
(3) La comparaison suppose le calcul des quantités allouées c’est-à-dire des consommations de facteurs prévues pour la production
réelle : 3 800 = 2 × 1 900 ; 950 = 0,5 × 1 900.

Les écarts globaux des deux facteurs de production apparaissent défavorables. Cela signifie
que le coût de production a augmenté indépendamment de l’effet volume de production.
Chacun de ces écarts globaux peut être décomposé en un écart sur coût unitaire du facteur de
production (prix de la MP et/ou prix de l’heure de MOD) et un écart sur quantité du facteur
consommé par unité produite (quantité de MP et/ou nombre d’heures de MOD).

3. Déduction des écarts volume à partir des calculs précédents

Éléments Écart total Écart « global » Écart sur volume


Matières premières – 529 (Fav.) 2 071 (Déf.) – 2 600 (Fav.)
MOD 7 800 (Déf.) 9 600 (Déf.) – 1 800 (Fav.)
Coût de production 7 271 11 671 – 4 400 (Fav.)
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On retrouve ici l’équation : écart total = écart global + écart sur volume.
On constate que les écarts sur volume sont tous favorables. En effet, la production est inférieure
aux prévisions, et toutes choses égales par ailleurs, le coût de production aurait dû diminuer
pour chaque élément de coût.

4. Décomposition des écarts globaux

Analyse de l’écart global sur matières premières


• Écart sur coût unitaire : il s’agit de comparer le coût réel unitaire et le coût unitaire prévu,
cette variation de coût ayant une incidence sur la consommation réelle de matières.
Écart sur coût unitaire = (Cr – Cp) × Qr × Vr
= (12,9 – 13) × 3 990 = – 399 (Fav.)

• Écart sur quantités : il s’agit de comparer les quantités réellement consommées avec les
quantités allouées (ou quantités qui auraient dû être consommées pour la production réelle).
Pour ne pas avoir simultanément un effet quantité et un effet lié au coût des facteurs, cet écart
est valorisé au coût prévu.
Écart sur quantités = [(Vr × Qr) – (Vr × Qp)] × Cp
= (3 990 – 3 800) × 13 = + 2 470 (Déf.)

Vérification : Écart total = – 399 + 2 470 – 2 600 = – 529

201211TDPA0416 17
Contrôle de gestion • Série 4

L’écart sur coût unitaire est favorable. Il découle du fait que le prix de la MP a baissé. En revanche,
l’écart sur quantité est défavorable. Il signifie que la quantité de MP consommée pour produire
chaque unité a augmenté. En termes d’analyse, ce constat est important car il signale un pro-
blème dans la gestion de la production de l’entreprise ou dans celle des approvisionnements.
C’est sans doute le directeur de l’usine qui est responsable de la dérive des quantités de MP
consommées, et donc des coûts.
On constate que la décomposition de l’écart total était indispensable car la dérive du coût de
production n’apparaissait pas au niveau total : elle était masquée par la baisse du prix des MP
et par la baisse du volume de production.

REMARQUE
On retrouve les écarts avec la formule générale C(MP) = V × Q × C
Δ/Volume (MP) = (Vr – Vp) × Qp × Cp = (1 900 – 2 000) × 2 × 13 = – 2 600 (Fav.)
Δ/Quantité (MP) = Vr × (Qr – Qp) × Cp = 1 900 × (2,1 – 2) × 13 = + 2 470 (Déf.)
Δ/Prix (MP) = Vr × Qr × (Cr – Cp) = 1 900 × 2,1 × (12,9 – 13) = – 399 (Fav.)

Analyse de l’écart global sur main-d’œuvre directe


L’analyse est la même :
• Écart sur taux horaire = (36,5 – 36) × 1 200 = 600 (Déf.)
• Écart sur temps = (1 200 – 950) × 36 = 9 000 (Déf.)

Dans le cas de l’analyse de l’écart sur MOD, il est d’usage d’appeler l’écart sur coût unitaire
écart sur « taux horaire » et l’écart sur quantités écart sur « temps ».

CONCLUSION
Ce qu’il faut retenir de l’analyse des écarts sur coûts directs (variables)
Les écarts sur coûts directs se décomposent en trois sous-écarts :

Coût prévu de la production prévue

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Vp × Qp × Cp
Écart sur « volume »
(de production)
(Vr – Vp) × Qp × Cp
Coût prévu de la production réelle
Vr × Qp × Cp
Écart sur « quantité »
(de facteur de production
consommé par unité produite)
Vr × (Qr – Qp) × Cp Écart « global »
Coût prévu de la quantité réelle
(ou écart surcoût
de facteur de production consommée
unitaire de production)
Vr × Qr × Cp Écart sur «prix»
(ou sur coût unitaire
du facteur de production)
Vr × Qr × (Cr – Cp)
Coût réel de la production réelle
Vr × Qr × Cr

Pour vous entraîner, faites le dossier 1 du devoir 6 de 2011-2012 (Imprilux) disponible dans
les Ressources pédagogiques complémentaires de l’UE 121 sur le site Internet de l’Intec :
www.cnamintec.fr.

18
UE 121 • Contrôle de gestion

II. ANALYSE DES ÉCARTS SUR COÛTS INDIRECTS


Comme dans le cas des coûts directs, il est possible de faire décomposer un écart sur coûts
indirects total en un écart sur volume (de coûts indirects) et un écart sur coûts indirects
global. Dans la suite de cette partie, nous ne nous intéresserons qu’à la décomposition de
l’écart sur coûts indirects global.
D’après le PCG, les charges indirectes sont obtenues en multipliant un nombre d’unités d’œuvre
par le coût unitaire de l’unité d’œuvre. Dans la méthode ABC, elles sont obtenues en multipliant
le nombre d’inducteurs de coûts par le coût de l’inducteur. Dans les deux cas, les charges indi-
rectes, pour être réparties sur les produits, sont assimilées à des charges variables. Une première
analyse des écarts sur charges indirectes peut donc suivre le modèle de l’analyse d’écarts sur
coûts directs, en assimilant le coût de l’unité d’œuvre à un coût unitaire du facteur de production.

REMARQUE
Quantité, nombre, et activité
Dans l’analyse des charges indirectes, on ne parle pas de quantité de facteurs de production
consommée, mais de quantité (ou de « nombre ») d’unités d’œuvre (UO).
Par ailleurs, si V est le volume de production, et N le nombre d’UO consommées par produit,
alors V × N est « l’activité » du centre.
Cependant, les charges indirectes comportent généralement une part très importante de charges
fixes. Or, l’analyse des écarts sur coûts directs présentée précédemment assimile les coûts directs
à des charges variables. Le PCG a donc proposé une décomposition des écarts sur coûts indi-
rects en quatre sous-écarts (au lieu de trois pour les écarts sur coûts directs) de manière à faire
apparaître et isoler l’écart sur coûts fixes, qui n’est autre que l’écart de sous (ou sur) activité calculé
lorsque l’on impute rationnellement les coûts fixes (voir l’IRCF présentée dans la série 1 du cours).
Techniquement, un problème se pose lorsque l’on tente de calculer le coût prévu de la produc-
tion réelle (que l’on appelle aussi budget standard ou budget sur imputation rationnelle). Il y
a alors deux moyens de procéder :

A. LE BUDGET SIMPLE
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Si l’on ne fait pas apparaître l’écart sur coûts fixes (CF), le coût prévu de la production réelle
découle, comme pour l’analyse des charges directes, de la formule :

Coût du centre = V × N × C
Avec V = volume de production, N = nombre d’UO, et C = coût de l’UO
On fait alors apparaître :
• Un écart/volume : (Vr – Vp) × Np × Cp
• Un écart/quantité : Vr × (Nr – Np) × Cp (que le PCG appelle écart/rendement)
• Un écart/coût : Vr × Nr × (Cr – Cp)

EXEMPLE APPLICATIF 5

Exemple de budget simple


Le centre usinage prévoit, pour une production de 2 000 unités, de consommer 1 000 UO (soit
0,5 UO par unité produite), et un coût de 60 € par UO.
Dans la réalité, pour produire 1 900 unités, l’activité du centre usinage s’élève à 1 200 UO et le
coût du centre à 72 600 € (soit 60,50 € par UO).
• Écart/volume = (Vr – Vp) × Np × Cp = (1 900 – 2 000) × 0,5 × 60 = – 3 000 € (Fav.)
• Écart/rendement = Vr × (Nr – Np) × Cp = 1 900 × (0,6316 – 0,5) × 60 = 15 000 € (Déf.)
Avec Nr = 1 200/1 900 = 0,63158…
• Écart/coût = Vr × Nr × (Cr – Cp) = 1 900 × 0,6316 × (60,5 – 60) = 600 € (Déf.)

201211TDPA0416 19
Contrôle de gestion • Série 4

L’écart sur volume représente la variation du coût liée à la variation du volume de production.
Comme tout écart sur volume, il est valorisé au coût prévu des UO prévues.
L’écart sur rendement est un écart sur quantité d’unités d’œuvre. Il compare le nombre réel
d’unités d’œuvre (c’est-à-dire l’activité réelle) et l’activité allouée (c’est-à-dire le nombre d’unités
d’œuvre qui aurait dû être consommé pour la production réelle compte tenu des prévisions).
L’écart sur « coût » correspond à la variation entre le coût prévu et le coût réel de l’UO. Il pose
cependant un problème d’interprétation : il assimile toutes les charges indirectes à des charges
variables. Or, les charges indirectes étant souvent en grande majorité fixes, une telle analyse
n’est pas satisfaisante. C’est pourquoi cet écart sur « coût » doit être décomposé pour faire
apparaître un écart sur la partie variable des charges, et un écart sur la partie fixe. Pour opérer
cette distinction, il faut abandonner le budget « simple » et raisonner en budget flexible.

B. LE BUDGET FLEXIBLE
Avant de présenter la décomposition de l’écart sur coût, et de faire apparaître un écart sur acti-
vité et un écart sur budget, il est important de rappeler la notion de budget flexible (déjà présen-
tée dans la série 3).
Le budget flexible d’un centre d’analyse est un budget établi pour plusieurs hypothèses d’acti-
vité, l’activité étant exprimée en unités d’œuvre (UO). Il fait la distinction entre les charges
variables et les charges fixes et se construit par rapport à l’activité normale.
La droite de budget flexible, construite par rapport à l’activité normale, exprime le montant total
(Y) des charges indirectes pour un niveau d’activité (X) : Y = a X + CF ; (a étant le coût variable
de l’unité d’œuvre).

EXEMPLE APPLICATIF 6

Exemple de budget flexible


La fiche de coût standard du produit A établie sur la base d’une production normale de 2 000 pro-
duits est la suivante :

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Éléments Quantités (N) Coût unitaire (C) Montant
Matières premières 2,0 13 26,00
MOD 0,5 36 18,00
Centre usinage 0,5 60 30,00
Coût de production 74,00

Il est précisé que le montant des charges fixes indirectes est égal à 20 000 € et que l’unité
d’œuvre du centre usinage est l’heure de main-d’œuvre directe. Le centre usinage est ici consi-
déré comme le seul centre de charges indirectes.

Exprimer la droite de budget flexible


Il ne faut pas confondre production et activité. La production normale est égale à 2 000 produits
et l’activité normale (ou prévue) Ap = Vp × Np = 2 000 × 0,5 = 1 000 unités d’œuvre. Par ailleurs,
on sait que le coût de l’unité d’œuvre est égal à 60 €.

Activité (V × N) 1 000
Charges variables
Charges fixes
Total du budget
Coût de l’UO (C) 60
dont variable (Cv)

20
UE 121 • Contrôle de gestion

Sachant que le coût de l’unité d’œuvre est égal au rapport total du centre/nombre d’UO, on
détermine le montant total :

Activité (V × N) 1 000
Charges variables
Charges fixes
Total du budget 60 000
Coût de l’UO (C) 60
dont variable (Cv)

L’énoncé précise que les charges fixes sont égales à 20 000 €. Il est donc possible d’en déduire
que le montant total des charges variables est égal à 40 000 € et que le coût variable de l’unité
d’œuvre est : 40 000/1 000 = 40.

Activité (V × N) 1 000
Charges variables 40 000
Charges fixes 20 000
Total du budget 60 000
Coût de l’UO (C) 60
dont variable (Cv) 40

La droite de budget flexible est donc :


Y = 40 X + 20 000
Vérification :
Pour X = 1 000
Y = 40 × 1 000 + 20 000 = 60 000

Calculer le montant des charges indirectes pour une activité de 1 200 UO


Activité 1 000 UO 1 200 UO
Charges variables 40 000 48 000 = 40 × 1 200
Charges fixes 20 000 20 000
Total du budget 60 000 68 000
Coût de l’UO 60
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dont variable 40 40

Si l’on ne tient pas compte de la nature mixte des charges indirectes (donc en budget simple), le
coût indirect s’exprime de la manière suivante : CI = V × N × C
Si l’on tient compte du fait que, dans le coût C, une partie est fixe et une autre variable, on peut
écrire en introduisant le budget flexible : CI = Cf + (V × N × Cv)
Avec Cf la part fixe des charges indirectes, et Cv la part variable unitaire.
Si l’on ne tient pas compte de la nature mixte des charges indirectes, l’écart sur coût s’exprime
de la manière suivante :
Δ/C = Vr × Nr × (Cr – Cp)
= (Vr × Nr × Cr) – (Vr × Nr × Cp)

Pour faire apparaître les parts variable et fixe des coûts, il faut introduire l’équation issue du
budget flexible dans l’équation :
Δ/C = (Vr × Nr × Cr) – [(Vr × Nr × Cvp) + Cfp] + [(Vr × Nr × Cvp) + Cfp] – (Vr × Nr × Cp)
Avec Cvp = coût unitaire variable prévisionnel, et Cfp coût fixe prévisionnel
Ainsi, on fait apparaître deux sous-écarts :
(Vr × Nr × Cr) – [(Vr × Nr × Cvp) + Cfp] est un écart entre le coût réel de l’activité réelle, et le coût
prévisionnel calculé selon le budget flexible de l’activité réelle. Le PCG appelle cet écart « écart
sur budget » ou « écart sur coût » ou « écart sur charges variables ». Mais cette dernière expres-
sion doit être évitée car elle est fausse (voir remarque plus loin).

201211TDPA0416 21
Contrôle de gestion • Série 4

[(Vr × Nr × Cvp) + Cfp] – (Vr × Nr × Cp) est un écart entre le coût prévu selon le budget flexible de
l’activité réelle, et le coût prévu selon le budget simple de l’activité réelle. Or, la différence entre
le budget flexible et le budget simple, c’est le fait d’assimiler les CF à des CV. Cet écart est donc
identique à celui qui apparaît lorsque l’on impute rationnellement les charges fixes (voir l’IRCF
présentée dans la série 2). C’est un écart lié à la sous ou sur activité. Le PCG appelle cet écart
« écart sur activité » ou « écart d’imputation (rationnelle) des charges fixes ».

REMARQUE
Décomposition de l’écart sur budget
L’expression d’« écart sur charges variables » parfois rencontrée est très critiquable dans la
mesure où elle n’est vraie que si les charges fixes ne varient pas.
En réalité, l’écart sur budget est une somme de deux écarts : un écart sur coûts fixes (indi-
rects) et un écart sur coûts variables (indirects). Même si le PCG ne le propose pas, et si
cela n’est jamais demandé dans le cadre de l’examen du DCG ou DGC, il est possible de
décomposer encore l’écart sur budget en deux sous-écarts : un écart sur coûts variables (indi-
rects) et un écart sur coûts fixes (indirects).
Le coût réel (Vr × Nr × Cr) peut être décomposé en faisant apparaître la partie variable et la
partie fixe du coût réel indirect (semi-variable) Cr.
(Vr × Nr × Cr) = (Vr × Nr × Cvr) + Cfr
Dès lors, l’écart sur budget [(Vr × Nr × Cvr) + Cfr] – [(Vr × Nr × Cvp) + Cfp] est la somme de deux
écarts : (Vr × Nr × Cvr) – (Vr × Nr × Cvp) est l’écart sur coûts variables indirects et Cfr – Cfp est
l’écart sur coûts fixes indirects.

EXEMPLE APPLICATIF 7

Le centre usinage prévoit, pour une production de 2 000 unités, de consommer 1 000 UO (soit
0,5 par unité), et un coût de 60 000 € (soit 60 € par UO dont 40 € de charges variables).
Dans la réalité, pour produire 1 900 unités, la consommation s’élève à 1 200 UO et le coût du
centre à 72 600 € (soit 60,50 € par UO) dont 50 600 de charges variables (soit 42,17 par UO) et
22 000 de charges fixes.
Les écarts sur volume et sur rendement ont déjà été calculés plus haut. L’écart sur coût (Vr × Nr

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
× (Cr – Cp) = 600 € (Déf.)) doit être décomposé en écart sur budget et écart sur activité.

Écart sur activité


L’écart sur activité est l’écart entre le budget flexible et le budget simple prévus de l’activité
réelle. Donc :
Δ/activité = [(Vr × Nr × Cvp) + Cfp] – (Vr × Nr × Cp)
= [(1 900 × 0,6316 × 40) + 20 000] – (1 900 × 0,6316 × 60)
= 68 000 – 72 000 = 4 000 (Fav.)

On pouvait aussi écrire :


Budget flexible prévu de l’activité réelle = 68 000 (voir exemple précédent sur le budget flexible).
Budget simple prévu de l’activité réelle = 1 200 UO × 60 € = 72 000 €.
Δ/activité = Budget flexible prévu de l’activité réelle – Budget simple prévu de l’activité réelle
= 68 000 – 72 000 = – 4 000 (Fav.)

Écart sur budget


L’écart sur budget est l’écart entre le coût réel et le budget flexible de l’activité réelle. Donc :
Δ/budget = (Vr × Nr × Cr) – [(Vr × Nr × Cvp) + Cfp]
= (1 900 × 0,6316 × 60,5) – [(1 900 × 0,6316 × 40) + 20 000]
= 72 600 – 68 000 = 4 600 (Déf.)

22
UE 121 • Contrôle de gestion

On pouvait aussi écrire :


Budget flexible prévu de l’activité réelle = 68 000
Coût réel de l’activité réelle = 72 600
Δ/budget = Coût réel de l’activité réelle – budget flexible prévu de l’activité réelle
= 72 600 – 68 000 = 4 600 (Déf.)

Conclusion
Dans tous les cas, nous retrouvons :
Écart/coût = Écart/activité + Écart/budget = – 4 000 + 4 600 = 600 € (Déf.)

Analyse
L’écart sur coût est légèrement défavorable. Le coût de l’unité d’œuvre prévu était de 60 €, alors
qu’il s’établit en réalité à 60,50 €. Cet écart faible masque cependant des divergences impor-
tantes de comportement des CV et des CF dans le centre usinage. C’est ce que la décomposi-
tion montre.
L’écart sur activité est favorable de 4 000 €, soit 4 000/60 000 = 6,7 % du budget prévu. C’est
un écart important. Cet écart est lié à une suractivité puisque l’activité prévue était de 1 000 UO
alors qu’elle s’établit à 1 200 UO. La suractivité est, toutes choses égales par ailleurs, une bonne
nouvelle en terme de coûts puisqu’à structure industrielle constante, l’activité est supérieure à
celle qui est normalement planifiée. Mais cet écart favorable est paradoxal dans le cas présent
puisque l’activité a augmenté alors que le nombre de produits fabriqués a diminué ! C’est ce que
montre l’écart sur budget.
L’écart sur budget est très défavorable. Il s’établit à 4 600 €, soit 4 600/60 000 = 7,6 % du bud-
get prévu. C’est un écart important qui mérite l’attention des responsables. En effet, il signifie
que toutes choses égales par ailleurs, les coûts unitaires de production dans le centre usinage
ont augmenté. Dans le cas présent, on constate d’ailleurs que l’augmentation est double : la part
variable a augmenté (42,17 au lieu de 40) et la part fixe également (22 000 au lieu de 20 000) ce
qui est plus rare dans les exercices.
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Coût réel Budget pour AR Écart


Charges variables 50 600 48 000 2 600 (Déf.)
Charges fixes 22 000 20 000 2 000 (Déf.)
Total 72 600 68 000 4 600 (Déf.)

Autrement dit, il y a un problème de dérapage des coûts dans le centre usinage qui mérite des
explications de la part du responsable de ce centre, et éventuellement la mise en œuvre de
mesures correctrices.

REMARQUE
S’il est demandé d’analyser l’écart relatif à la production constatée, il n’y a pas d’écart sur
volume et la décomposition se fait en trois écarts.
Écart relatif à la production constatée = Coût réel – (Activité allouée × CUO)
Écart relatif à la production constatée = 1 200 × 60,5 – 950 × 60 = 15 600 (Déf.)
Écart sur charges variables (ou sur coût) = 4 600 (Déf.)
Écart sur imputation des charges fixes = – 4 000 (Fav.)
Écart sur rendement = 15 000 (Déf.)
Vérification : Écart relatif à la production constatée = 4 600 – 4 000 + 15 000 = 15 600

201211TDPA0416 23
Contrôle de gestion • Série 4

CONCLUSION
Ce qu’il faut retenir de l’analyse des écarts sur coûts indirects (semi-variables)
Les écarts sur coûts indirects se décomposent en quatre sous-écarts :

Coût prévu de la production prévue


Vp × Np × Cp
Écart sur « volume »
(de production)
(Vr – Vp) × Np × Cp
Coût prévu de la production réelle
(budget simple)
Vr × Np × Cp
Écart sur « rendement »
(ou sur « quantité » d’UO)
Vr × (Nr – Np) × Cp
Coût prévu de l’activité réelle
(budget simple)
Vr × Nr × Cp
Écart sur « activité »
(ou d’IRCF)
Cfp + Vr × Nr × (Cvp – Cp)
Coût prévu de l’activité réelle
(budget flexible) Écart sur « coût »
Cfp + (Vr × Nr × Cvp)
Écart sur « budget »
(ou sur « coût » !)
Vr × Nr × (Cr – Cvp) – Cfp
Coût réel de l’activité réelle
Vr × Nr × Cr

EXEMPLE APPLICATIF 7 (SUITE)

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Exemple (synthèse de l’exercice utilisé en exemple)

Coût prévu de la production prévue


= 60 000
Écart sur « volume »
(de production)
= – 3 000 (Fav.)
Coût prévu de la production réelle
(budget simple)
= 1 900 × 0,5 × 60 = 57 000
Écart sur « rendement »
(ou sur « quantité » d’UO)
= 15 000 (Déf.)
Coût prévu de l’activité réelle
(budget simple)
= 1 200 × 60 = 72 000
Écart sur « activité »
(ou d’IRCF)
= – 4 000 (Fav.)
Coût prévu de l’activité réelle
(budget flexible)
= (1 200 × 40) + 20 000 = 68 000
Écart sur « budget »
= 4 600 (Déf.)
Coût réel de l’activité réelle
= 72 600

24
UE 121 • Contrôle de gestion

Pour vous entraîner, faites le dossier 1 du devoir 6 de 2011-2012 (Imprilux) disponible dans
les Ressources pédagogiques complémentaires de l’UE 121 sur le site Internet de l’Intec :
www.cnamintec.fr.

III. ANALYSE DES ÉCARTS SUR FRAIS GÉNÉRAUX


On appelle frais généraux, les coûts fixes, généralement discrétionnaires, qui pèsent sur les
services administratifs. Il découle de la nature entièrement fixe de ces coûts que leur analyse est
immédiate. Il n’y a pas de décomposition particulière à effectuer.

EXEMPLE APPLICATIF 8

Exemple d’écart sur frais généraux


Une bibliothèque universitaire se voit allouer un budget de 100 000 € pour assurer le renouvelle-
ment de ses ouvrages durant l’année N. Le budget réellement utilisé à la fin de l’année est de
89 730 €.
L’écart sur frais est donc de 100 000 – 89 730 = 10 270 € (Fav.).

REMARQUE
Frais généraux
Selon les cas, on peut retrouver les expressions « frais généraux », « coûts administratifs et
généraux », « coûts hors production », etc.
Dans certains exercices, des frais généraux (ou coûts hors production) apparaissent en plus des
coûts de production. Leur analyse se fait très simplement, séparément de l’analyse du coût de
production qui, elle, doit être décomposée plus finement.

IV. EXISTENCE DE PRODUITS EN-COURS


Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

L’analyse est la même mais le calcul des quantités et activités allouées se fait avec les produc-
tions équivalentes.
Le principe d’une production équivalente est de ramener des produits en-cours à un équivalent
produits terminés. Ce raisonnement doit être effectué pour chaque élément constituant le coût.

EXEMPLE APPLICATIF 9

La fiche de coût standard du produit B établie sur la base d’une production normale de 5 000 pro-
duits est la suivante :

Éléments Quantités Coût unitaire Montant


Matières premières 3,00 5 15,00
Centre usinage 0,25 (1)80 20,00
Coût de production 35,00
(1) Dont 20 € fixes.

Les matières premières sont intégrées dès le début du cycle de production.


Pendant la période, la production achevée de 4 000 produits B et de 200 en-cours dont l’état
d’avancement est de 60 %.

201211TDPA0416 25
Contrôle de gestion • Série 4

Les charges suivantes ont été constatées :

Éléments Quantités Montant


Matières premières 14 500 kg 71 050
Centre usinage 950 UO 95 000

Le stock d’en-cours en début de période est de 300 unités dont l’état d’avancement est de 80 %.
Période P–1 Période P Période P+1

ECI : 300 Production achevée : 4 000 ECF : 200

Dont ECI achevés

Le problème posé est de déterminer pour chaque élément du coût un équivalent pour la produc-
tion de la période P.

1. Production équivalente pour les matières premières


L’information « les matières sont intégrées dès le début du cycle de production » signifie que les
matières sont incorporées à 100 % dans les en-cours de début et de fin de période.
Les en-cours initiaux sont équivalents à 300 × 100 % = 300 ECI.
Les en-cours finaux sont équivalents à 200 × 100 % = 200 ECF.
Parmi les 4 000 produits achevés, il y en a 300 qui concernent la période P–1 et qui sont donc à
enlever.
Pendant la période P, il y a également un équivalent de 200 ECF qui ont été produits.
La production équivalente de la période est donc : 4 000 – 300 + 200 = 3 900.

2. Production équivalente pour le centre usinage


Pour les autres éléments du coût, les en-cours initiaux sont équivalents à 300 × 80 % = 240 ECI.
Les en-cours finaux sont équivalents à 200 × 60 % = 120 ECF.

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Parmi les 4 000 produits achevés, il y en a les 240 qui concernent la période P–1 et qui sont donc
à enlever.
Pendant la période P, il y a également un équivalent de 120 ECF qui ont été produits.
La production équivalente de la période est donc : 4 000 – 240 + 120 = 3 880.
Les calculs peuvent se présenter dans un tableau :

– En-cours + En-cours Production


Éléments Production achevée
de début de période de fin de période équivalente
MP 4 000 300 200 3 900
Autres 4 000 300 × 80 % 200 × 60 % 3 880

3. Calcul de l’écart total pour chaque élément


Aucun ajustement n’est à effectuer pour les consommations (quantités et activité) réelles de
facteurs : les consommations constatées ont permis d’achever les en-cours initiaux, de com-
mencer et d’achever des produits pendant la période et de commencer des produits qui seront
achevés en période suivante.

Coût de la production réelle Coût préétabli pour 5 000 Écart total


Éléments Quantités CU Montant Quantités CU Montant
Matières premières 14 500 4,9 71 050 15 000 5 75 000 – 3 950 (Fav.)
Centre usinage 950 100 95 000 1 250 80 100 000 – 5 000 (Fav.)
Coût de production 166 050 175 000 – 8 950 (Fav.)

26
UE 121 • Contrôle de gestion

4. Analyse de l’écart total sur matières premières


Écart total sur matières premières = 14 500 × 4,9 – 15 000 × 5 = – 3 950 (Fav.)
• Écart sur coût unitaire = (4,9 – 5) × 14 500 = – 1 450 (Fav.)
• Écart sur quantités = (14 500 – 11 700) × 5 = 14 000 (Déf.)
Quantité allouée = 3 900 × 3 = 11 700
• Écart sur volume :
Soit à partir des consommations de facteurs :
Écart sur volume = (11 700 – 15 000) × 5 = – 16 500
Soit à partir des volumes de production :
Écart sur volume = (3 900 – 5 000) × 15 = – 16 500
Vérification : Écart total = – 1 450 + 14 000 – 16 500 = – 3 950

5. Détermination de l’écart relatif à la production constatée


Écart relatif à la production constatée = 14 500 × 4,9 – 11 700 × 5 = 12 550 (Déf.)
• Écart sur coût unitaire = – 1 450 (Fav.)
• Écart sur quantités = 14 000 (Déf.)
Vérification : – 1 450 + 14 000 = 12 550

6. Analyse de l’écart total sur charges indirectes

Activité An = 1 250 UO 950 UO An = 5 000/0,25


Charges variables 75 000 57 000 Coût de l’UO : 80
Charges fixes 25 000 25 000 Coût total = 1 250 × 80
Total du budget 100 000 82 000 Coût fixe total = 1 250 × 20
Coût de l’UO 80 Coût variable total = 1 250 × 60
dont variable 60 Y = 60 × + 25 000

Écart total sur centre usinage = 95 000 – 100 000 = – 5 000 (Fav.)


• Écart sur coût = 95 000 – 82 000 = + 13 000 (Déf.)
• Écart sur imputation des charges fixes = 82 000 – 950 × 80 = 6 000 (Déf.)
950
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Ou écart sur imputation des charges fixes = 25 000 – 25 000 ×  = 6 000


• Écart sur rendement = (950 – 970) × 80 = – 1 600 (Fav.) 1 250
Activité allouée = 3 880 × 0,25
• Écart sur volume = (970 – 1 250) × 80 = – 22 400
Ou écart sur volume = (3 880 – 5 000) × 20 = – 22 400
Vérification : Écart total = 13 000 + 6 000 – 1 600 – 22 400 = – 5 000

7. Détermination de l’écart relatif à la production constatée


Écart relatif à la production constatée = 95 000 – 970 × 80 = 17 400 (Déf.)
• Écart sur coût = + 13 000 (Déf.)
• Écart sur imputation des charges fixes = 6 000 (Déf.)
• Écart sur rendement = – 1 600 (Fav.)
Vérification : 13 000 + 6 000 – 1 600 = 17 400

➠➠Pour vous entraîner, faites les exercices autocorrigés 3, 4 et 5 proposés en fin de série.

201211TDPA0416 27
Contrôle de gestion • Série 4

Section 3. Écarts sur résultat et écarts sur marge

Le résultat s’analyse comme la différence entre un chiffre d’affaires et un coût de revient.

REMARQUE
Résultat et marge : Le terme « résultat » est réservé pour décrire le solde « final » correspon-
dant à la différence entre l’ensemble des produits et l’ensemble des coûts, alors que le terme
« marge » est un « résultat » intermédiaire, c’est-à-dire une différence entre un prix de vente et
certaines charges. Il n’y a pas de différence de nature entre une marge et un résultat (voir le
cours de la série 1).
Dans un premier temps, la décomposition de l’écart sur résultat sera présentée. Puis la décom-
position des écarts sur marges sera abordée, en mettant l’accent sur leur utilité pour évaluer les
centres commerciaux. Ces exposés seront d’abord menés en considérant l’entreprise comme
étant mono-produit. Le cas des situations multi-produits (et la mise en évidence d’écarts de
composition) sera présenté plus loin.

I. ÉCARTS SUR RÉSULTAT


L’écart sur résultat résulte de la comparaison du résultat réel et du résultat prévu :

Écart de résultat = Résultat réel – Résultat budgété


Puisque le résultat est le solde ultime de tous les produits et charges, l’écart sur résultat est
l’écart ultime, celui qui synthétise l’ensemble des écarts, sur coûts ou sur chiffre d’affaires.

A. DÉCOMPOSITION DE L’ÉCART SUR RÉSULTAT


La décomposition de l’écart sur résultat est donc indispensable pour analyser la situation d’une
entité. En général, on considère que l’écart sur résultat est constitué de trois composantes asso-
ciées chacune à un centre de responsabilité :

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• le chiffre d’affaires (CA) dont la responsabilité relève des commerciaux (fonction distribution).
L’écart sur chiffre d’affaires se décompose en effet prix et effet volume ;
• les coûts de production dont la maîtrise relève des responsables de la production. L’écart sur
coût se décompose en autant d’écarts sur CD que de ressource identifiée, et autant d’écarts
sur CI que de centre d’activité ;
• les frais généraux dont le suivi relève des services fonctionnels et administratifs.
L’analyse de l’écart de résultat doit permettre d’identifier les responsabilités budgétaires de
chaque centre.
Pour la suite de l’exposé, les frais généraux seront ignorés. En effet, on peut considérer que :
R = CA – Coûts de production – Frais généraux
Et Δ/R = Δ/CA – Δ/Coûts de production – Δ/Frais généraux
L’analyse de Δ/F généraux ne posant pas de problème technique, l’exposé se concentre sur les
écarts sur marge sur coût de production.
Un écart sur résultat peut être décomposé de deux manières différentes selon que l’on se place :
• dans une logique « soustractive » : R = CA – C
(avec CA = chiffre d’affaires et C = coût de production) ;
• dans une logique « multiplicative » : R = V × Mu
(avec V = volume des ventes et Mu = marge unitaire sur coût de production).

28
UE 121 • Contrôle de gestion

EXEMPLE APPLICATIF 10

Exemple de décomposition « soustractive » ou « multiplicative »


Les ventes de l’année sont de 100 unités à un prix de vente de 10 €. Le coût de production uni-
taire est de 6 €.
• Logique « soustractive » :
Le résultat de l’année est R = CA – C = (100 × 10) – (6 × 100) = 1 000 – 600 = 400.
• Logique « multiplicative » :
Le résultat de l’année est R = V × Mu = 100 × (10 – 6) = 100 × 4 = 400.

B. LOGIQUE « SOUSTRACTIVE »

Dans la logique soustractive, l’écart sur résultat est décomposé en écart sur chiffre d’affaires et
en écart sur coût de production. L’écart d’une somme est égal à la somme des écarts.
Δ/CA = (Vr × Pr) – (Vp × Pp)
Δ/C = (Vr × Cur) – (Vp × Cup)

Écart sur chiffre


d’affaires
D/CA
Écart
sur résultat
D/R
Écart
sur coût « total »
D/C

Avec V = volume des ventes, P = prix de vente, et Cu = coût unitaire de production.
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Comme il a déjà été décrit, Δ/CA se décompose en un écart sur volume (valorisé au prix de vente
prévu) et un écart sur prix (valorisé au volume réel de ventes).

Écart volume
« de prix »
D/Vp
Écart sur chiffre
d’affaires
D/CA
Écart
sur prix
D/P

Par ailleurs, Δ/C se décompose en un écart sur volume (valorisé au coût de production prévu) et
un écart sur coût « global » (valorisé au volume réel de production). Ce dernier écart est lui-
même décomposé en deux ou trois sous-écarts selon que l’on s’intéresse aux coûts directs ou
indirects.

201211TDPA0416 29
Contrôle de gestion • Série 4

Écart volume
« de coût »
Écart sur coût D/Vc
« total »
D/C
Écart sur coût
« global »
D/Cu

Pour chaque CD Pour chaque centre

D/CD D/CI

D/quantité D/rendement

D/« coût » D/activité

D/coût

C. LOGIQUE « MULTIPLICATIVE »
Dans la logique multiplicative, l’écart sur résultat peut être décomposé de manière différente.
Comme R = V × Mu, l’écart peut être décomposé en :
• un écart sur volume Δ/V, valorisé à la Mu prévue :
Δ/V = (Vr – Vp) × Mup
• un écart sur marge unitaire Δ/Mu, valorisé au volume réel des ventes :
Δ/Mu = (Mur – Mup) × Vr

Écart volume

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« de marge »
D/Vmu
Écart
sur résultat
D/R
Écart sur marge
unitaire
D/Mu

EXEMPLE APPLICATIF 11

Exemple de décomposition dans la logique « multiplicative »


Les ventes de l’année sont de 100 unités à un prix de vente de 10 €. Le coût de production uni-
taire est de 6 €. Les ventes prévues étaient de 80 unités à un prix de vente de 12 €. Le coût de
production prévu était 7 €.
Le résultat (réel) de l’année est Rr = Vr × Mur = 100 × (10 – 6) = 100 × 4 = 400
Le résultat prévu était de Rp = Vp × Mup = 80 × (12 – 7) = 80 × 5 = 400
Δ/V = (Vr – Vp) × Mup = (100 – 80) × 5 = 100 (Fav.)
Δ/Mu = Vr × (Mur – Mup) = 100 × (4 – 5) = – 100 (Déf.)
On constate dans cet exemple que le résultat prévu est égal au résultat réel, mais que cette
apparence de stabilité masque en réalité un double effet : une augmentation des volumes (donc
favorable) et une diminution de la marge unitaire (donc défavorable) dont les effets se

30
UE 121 • Contrôle de gestion

compensent. Ce genre de situation paradoxale illustre parfaitement l’intérêt des analyses


d’écart : l’écart sur résultat étant nul, le dirigeant de l’entreprise pourrait être satisfait. Ce serait
une grave erreur de s’en contenter car il y a manifestement des problèmes au sein de la force de
vente qui ne parvient pas à vendre les produits au prix prévu.

Par ailleurs, l’écart sur volume Δ/V étant valorisé à la marge unitaire (on peut parler d’écart sur
« volume de marge »), et la marge unitaire étant elle-même une soustraction entre un prix de
vente et un coût unitaire, Δ/V peut être décomposé en deux sous-écarts : un écart sur volume
de « coût de production », et un écart sur « volume de prix ».
Δ/V = (Vr – Vp) × Mu
Or, Mu = P – Cu
Donc Δ/V = (Vr – Vp) × (P – Cu) = (Vr – Vp) × P – (Vr – Vp) × Cu
Or, (Vr – Vp) × P n’est rien d’autre que l’écart sur volume mis en évidence lors de la présentation
de la décomposition de l’écart sur chiffre d’affaires.
Et (Vr – Vp) × Cu n’est rien d’autre que l’écart sur volume mis en évidence lors de la présentation
de la décomposition de l’écart sur coût.

Écart volume
« de prix »
D/Vp
Écart volume
« de marge »
D/Vmu
Écart volume
« de coût »
D/Vc

Enfin, l’écart sur marge unitaire Δ/Mu peut lui aussi être décomposé en deux sous-écarts :
Δ/Mu = Vr × (Mur – Mup) = Vr × [(Pr – Cr) – (Pp – Cp)]
= Vr × [Pr – Cr – Pp + Cp]
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= Vr × [(Pr – Pp) – (Cr – Cp)]

Or, Vr × (Pr – Pp) n’est rien d’autre que l’écart sur prix décrit lors de la décomposition de l’écart
sur chiffre d’affaires.
Et Vr × (Cr – Cp) n’est rien d’autre que l’écart sur coût « global » décrit lors de la décomposition
de l’écart sur coût.

Écart
sur prix
D/P
Écart sur marge
unitaire
Écart sur coût D/Mu
« global »
D/Cu

D. SYNTHÈSE
En définitive, on constate (et c’est rassurant !) que quelle que soit la logique de décomposition
retenue (soustractive ou multiplicative), la décomposition de l’écart sur résultat aboutit aux
mêmes sous-écarts.

201211TDPA0416 31
Contrôle de gestion • Série 4

Logique « soustractive » Logique « multiplicative »

Écart volume
« de prix »
D/Vp
Écart sur chiffre Écart volume
d’affaires « de marge »
D/CA D/Vmu
Écart
sur prix
D/P
Écart Écart
sur résultat sur résultat
D/R Écart volume D/R
« de coût »
D/Vc
Écart sur coût Écart sur marge
« total » unitaire
D/C D/Mu
Écart sur coût
« global »
D/Cu

Pour chaque CD Pour chaque centre

D/CD D/CI

D/quantité D/rendement

D/« coût » D/activité

D/coût

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Comme le laisse apparaître le schéma de synthèse, l’analyse de l’écart sur résultat peut prendre
des formes très diverses. La question qui se pose est alors : quel écart calculer et pourquoi ? Car
on ne calcule pas des écarts dans le seul but de calculer des écarts, mais parce qu’ils peuvent
être intéressants pour mieux analyser l’entreprise, et de manière ultime pour permettre de
prendre des décisions pertinentes.
L’intérêt de la décomposition des écarts est de déterminer la responsabilité respective de cha-
cun des centres (et de leurs responsables) dans l’évolution (ou la dérive) du résultat.
En ce qui concerne les centres de production, c’est l’analyse fine des coûts qui est perti-
nente, et plus exactement la décomposition du coût « global » (partie basse du schéma de syn-
thèse). En effet, l’écart volume « de coût » n’est (en général) pas imputable au directeur de la
production ; celui-ci s’adapte à la demande des services commerciaux. S’il faut produire plus, il
s’exécute, s’il faut produire moins, il n’a pas le choix. L’exemple applicatif 1 « décomposition
d’un écart et évaluation des responsables » illustre cette situation.
Parfois, la décomposition du coût de production fait apparaître un écart sur coût unitaire des
matières premières, ou des marchandises, ou des fournitures achetées. Cet écart est alors en
général de la responsabilité d’un directeur des achats qui peut dépendre, selon l’organisation de
l’entreprise de la direction commerciale ou de la direction des achats.

32
UE 121 • Contrôle de gestion

Écart volume
« de prix »
D/Vp
Écart sur chiffre Écart volume
d’affaires « de marge »
D/CA D/Vmu
Écart
sur prix
D/P
Écart Écart
sur résultat sur résultat
D/R D/R
Écart volume
« de coût »
D/Vc Écart sur marge
Écart sur coût
unitaire
« total »
D/Mu
D/C Écart sur coût
« global »
D/Cu

Responsabilité des centres de production

En ce qui concerne les centres commerciaux, une première analyse pourrait laisser croire que
c’est l’analyse des écarts sur chiffre d’affaires qui est pertinente. Pourtant, une telle analyse
conduit à des effets pervers : pour atteindre un objectif de chiffre d’affaires, les commerciaux
peuvent être tentés de casser les prix et de vendre à perte. Les entreprises qui accordent des
rémunérations variables en fonction du chiffre d’affaires à leurs vendeurs ne donnent en général
pas à ces vendeurs la possibilité de modifier le prix de vente (ou à la marge). C’est donc plus un
intéressement au volume qu’au chiffre d’affaires qui est alors mis en place.
Fondamentalement, les décisions d’un directeur commercial influencent les volumes vendus (et
donc ceux produits), et les prix de vente. Autrement dit, l’évaluation d’un directeur commercial
doit porter sur l’ensemble des conséquences de ses décisions, c’est-à-dire sur tous les écarts
sur volume, et sur l’écart sur prix, ou encore, de la somme des trois écarts (1) écart sur prix, (2)
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écart sur volume « de prix » et (3) écart sur volume « de coût ». La somme de ces trois écarts est
parfois appelée écart « sur marge réelle », ou écart « sur marge commerciale ».
Écart sur « marge commerciale »
Responsabilité des centres commerciaux

Écart volume
« de prix »
D/Vp Écart volume
Écart sur chiffre
d’affaires « de marge »
D/CA D/Vmu
Écart
sur prix
D/P
Écart Écart
sur résultat sur résultat
D/R D/R
Écart volume
« de coût »
D/Vc
Écart sur coût Écart sur marge
« total » unitaire
D/C D/Mu
Écart sur coût
« global »
D/Cu

201211TDPA0416 33
Contrôle de gestion • Série 4

II. ÉCARTS SUR MARGE

A. ÉCART SUR MARGE UNITAIRE


L’écart sur marge unitaire Δ/Mu est égal à la différence entre la marge réelle et la marge prévue,
c’est-à-dire (Pr – Cr) – (Pp – Cp). Cet écart n’est pas vraiment exploitable dans la pratique car il
reflète simultanément des variations de prix de vente et des variations de coûts. On s’intéressera
donc à l’écart sur marge commerciale qui gomme l’effet des coûts.

REMARQUE
Attention à la terminologie : le terme « écart sur marge » peut prêter à confusion et les
appellations ne sont pas normalisées. Il faut donc faire attention et comprendre le contexte de
la question lorsqu’un calcul d’écart sur marge est demandé dans un exercice.

B. ÉCART SUR MARGE COMMERCIALE


Lorsque l’on parle d’écart sur marge, on évoque en général l’écart « sur marge commerciale »
appelé encore écart « sur marge réelle » ou écart « sur coût préétabli ». Cet écart se calcule
en comparant la marge prévue à une marge, non pas réelle, mais « réelle sur coût prévu ».
En effet, l’objectif est de mesurer la performance des commerciaux, tout en les responsabilisant
sur la rentabilité de leurs décisions. C’est pour cette raison que l’on cherche à les évaluer non
pas sur un seul objectif de ventes, mais sur un objectif de marge. Cependant, les commerciaux
ne sont pas responsables d’un écart sur coût. Or, un écart de coût entraîne ipso facto un écart
de marge. On ne peut donc pas évaluer les performances des commerciaux sur les marges cal-
culées à partir des coûts réels.
La solution est d’utiliser une marge sur coût standard (ou coût prévu). En effet, si on ne peut pas
rendre un commercial responsable d’une variation du coût, il est cependant responsable d’une
variation de la marge liée au prix de vente. En mesurant une marge calculée sur un coût standard
invariable, c’est bien la seule influence du prix sur la marge qui est mesurée.

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On a donc :
Marge unitaire prévue (Mup) = prix prévu (Pp) – coût unitaire prévu (Cup)
Et marge prévue (Mp) = Volume prévu (Vp) × (Pp – Cup)
Marge réelle unitaire sur coût prévu (Mur/cp) = prix réel (Pr) – coût unitaire prévu (Cup)
Et marge réelle sur coût prévu (Mr/cp) = Volume réel (Vr) × (Pr – Cup)
On appelle alors écart sur marge commerciale Δ/Mc = Mr/cp – Mp
Il est possible de montrer que cet écart sur marge commerciale est égal à la somme des trois
écarts que sont l’écart sur volume de prix, l’écart sur volume de coût, et l’écart sur prix.
Δ/Mc = Mr/cp – Mp = [Vr × (Pr – Cup)] – [Vp × (Pp – Cup)]
= [Vr × (Pr – Cup)] – [Vr × (Pp – Cup)] + [Vr × (Pp – Cup)] – [Vp × (Pp – Cup)]
= [Vr × ((Pr – Cup) – (Pp – Cup))] + [(Vr – Vp) × (Pp – Cup)]
= [Vr × (Pr – Pp)] + [(Vr – Vp) × (Pp – Cup)]

Or, Vr × (Pr – Pp) n’est rien d’autre que l’écart prix (valorisé par les volumes réels de ventes), et
(Vr – Vp) × (Pp – Cup) est égal à l’écart volume valorisé à la marge unitaire. On peut d’ailleurs
décomposer encore ce dernier écart :
(Vr – Vp) × (Pp – Cup) = [(Vr – Vp) × Pp] – [(Vr – Vp) × Cup]
Avec (Vr – Vp) × Pp étant l’écart volume « sur prix » et (Vr – Vp) × Cup l’écart volume « sur coût ».
En définitive, l’écart sur marge commerciale est bien égal à la somme des trois écarts : écart
volume sur coût, écart volume sur prix, et écart prix.

34
UE 121 • Contrôle de gestion

EXEMPLE APPLICATIF 12

Exemple de marge commerciale


Les ventes de l’année sont de 100 unités à un prix de vente de 10 €. Le coût de production uni-
taire est de 6 €. Les ventes prévues étaient de 80 unités à un prix de vente de 12 €. Le coût de
production prévu était 7 €.
Le résultat réel est de 100 × (10 – 6) = 400
Le résultat prévu était de 80 × (12 – 7) = 400
Pour mesurer la responsabilité des commerciaux dans cette performance, il est décidé de cal-
culer l’écart sur marge commerciale.
La marge prévue = Vp × (Pp – Cup) = 80 × (12 – 7) = 400
La marge réelle sur coût prévu = Vr × (Pr – Cup) = 100 × (10 – 7) = 300
L’écart sur marge commerciale est donc de 300 – 400 = – 100 (Def. !)
Autrement dit, l’action des commerciaux a été négative pour l’entreprise. Leur contre-perfor-
mance est masquée par la baisse des coûts réalisée par les centres de production. Mais si le
coût de production avait été celui qui était prévu, le résultat de l’entreprise aurait diminué.
Comme on peut le voir assez simplement, les commerciaux ont diminué les prix de vente pour
augmenter les volumes des ventes. Cela se traduit par un effet volume positif, mais par un effet
prix négatif. La combinaison des deux est pénalisante pour l’entreprise.
Il est bien évidemment possible de décomposer l’écart sur marge commerciale pour quantifier
l’effet volume et l’effet prix :
Effet volume = (Vr – Vp) × Mup = (100 – 80) × 5 = 100 (Fav.)
Effet prix = (Pr – Pp) × Vr = (10 – 12) × 100 = 200 (Déf.)
On confirme bien un effet prix défavorable deux fois plus important que l’effet volume.
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CONCLUSION
L’intérêt de la décomposition des écarts est de déterminer la responsabilité respective de cha-
cun des centres (et de leurs responsables) dans l’évolution (ou la dérive) du résultat.
En ce qui concerne les centres de production, c’est l’analyse fine des coûts qui est perti-
nente, et plus exactement la décomposition du coût « global ». Les écarts sur volume ne
doivent pas être attribués aux responsables de production.
En ce qui concerne les centres commerciaux, il faut retenir que l’analyse des écarts sur
chiffre d’affaires est peu pertinente. En pratique, et dans les exercices, c’est une analyse de
marge qui doit être menée pour évaluer leur performance. Et plus précisément, c’est l’écart sur
« marge commerciale » qui doit être calculé, c’est-à-dire l’écart entre la marge réelle sur coût
prévu, et la marge prévue.
Ces conclusions sont valables lorsque l’on s’intéresse individuellement à chaque produit ou
service fabriqué et vendu par une entreprise. Nous allons voir que lorsque l’entreprise est
multi-produits, l’analyse produit par produit peut être fastidieuse et peu pertinente. Il est alors
utile d’avoir recours au calcul d’un indicateur synthétique dénommé « écart de composition ».

Pour vous entraîner, faites le dossier 1 du devoir 6 de 2009-2010 (Groupe TTP) disponible
sur le site Internet de l’Intec : www.cnamintec.fr dans les Ressources pédagogiques com-
plémentaires de l’UE 121.

201211TDPA0416 35
Contrôle de gestion • Série 4

Section 4. Écarts de composition

I. INTÉRÊT DES ÉCARTS DE COMPOSITION


Lorsqu’il y a multiproduction, c’est-à-dire lorsque l’entreprise propose à la vente une gamme de
produits, il est possible d’analyser des écarts produit par produit. Mais si la gamme de produits
est étendue, une telle décomposition par produit peut être laborieuse et peu pertinente.
Par exemple, une entreprise de cosmétiques, filiale d’un grand groupe de luxe, propose à ses
réseaux de distribution une gamme complète de crèmes de soin pour le visage. La gamme com-
porte une cinquantaine de références. L’analyse de l’évolution hebdomadaire du chiffre d’affaires
conduit le comptable à calculer un écart sur chiffre d’affaires, un écart volume et un écart prix
pour chaque produit, soit près de 150 écarts. Le tableau (de plusieurs pages) est alors envoyé
au directeur commercial, et sert à la direction générale qui doit elle-même rendre compte à la
direction du groupe. Que penser de la pertinence d’un tel tableau ? S’il peut être utile aux com-
merciaux pour analyser finement l’évolution des ventes produit par produit, il n’est pas pertinent
pour la direction générale qui réclame des indicateurs synthétiques.
Pour aboutir à une synthèse rapide, le comptable peut raisonner sur le volume total des ventes,
et sur le prix moyen. Il peut alors établir deux indicateurs ; un écart volume et un écart prix
moyen… mais cette analyse est insuffisante car elle masque un phénomène particulier : il se
peut que les ventes de certains produits se soient substituées à la vente d’autres produits. Ce
phénomène est indépendant de la politique générale des prix, et de l’évolution globale du volume
des ventes. C’est un effet de substitution. C’est pour isoler et quantifier cet effet que l’on va
calculer un écart de composition.
Ce qu’il faut retenir, c’est que pour calculer un écart de composition, il faut réunir les deux
conditions suivantes :

A. IL DOIT Y AVOIR MULTIPRODUCTION : AU MOINS DEUX PRODUITS


En toute logique, les produits doivent être relativement nombreux : si ce n’est pas le cas, l’écart
sur composition ne se justifie pas vraiment (même si mathématiquement il peut être calculé) car

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une analyse produit par produit n’est pas trop compliquée et est plus précise. Dans la pratique,
l’écart sur composition se justifie lorsque le nombre de produits est supérieur à 4 ou 5.
Pourtant, dans les exercices et à l’examen, il est rarement demandé de calculer un écart de
composition au-delà de trois produits ! Ceci s’explique uniquement par la volonté de ne pas
alourdir les calculs.

B. LES PRODUITS DOIVENT ÊTRE INTERDÉPENDANTS ET SUBSTITUABLES


En effet, si les produits n’ont aucun lien entre eux, leurs ventes sont indépendantes et il n’y a
aucun effet de substitution. Si les ventes d’un produit augmentent et que les ventes d’un autre
diminuent, cela ne peut pas être mis sur le compte d’un transfert de la demande d’un produit
vers l’autre. On ne calculera pas d’écart de composition dans ce cas-là (mathématiquement, un
tel calcul peut être fait, mais il n’a pas de sens).

REMARQUE
On parle indifféremment d’écart de composition ou d’écart sur « mix » (en anglais, le « mix »
est le « mélange »).

36
UE 121 • Contrôle de gestion

II. CALCUL DES ÉCARTS DE COMPOSITION


En théorie il est possible de calculer des écarts sur composition sur tous les écarts en cas de
multiproduction. En pratique, les écarts de composition sont essentiellement calculés dans le
cas de l’analyse des services commerciaux, donc dans le cas des écarts sur chiffre d’affaires et
des écarts sur marge.

A. ÉCARTS DE COMPOSITION SUR CHIFFRE D’AFFAIRES

EXEMPLE APPLICATIF 13

Exemple introductif des écarts de composition


Soit une entreprise qui vend deux produits dénommés A et B. Les ventes prévues et les ventes
réelles sont fournies par le tableau suivant :
Prévisions Réel
Vp Pp CAp Vr Pr CAr
A 5 2 10 4 2 8
B 5 4 20 6 4 24
Total 10 30 10 32

Que s’est-il passé ?


Comme il n’y a que deux produits, il est aisé de constater (sans faire de calcul) que globalement,
le volume des ventes est resté inchangé (10 produits vendus, contre 10 produits prévus). Le
volume des ventes global est donc stable (écart nul). Par ailleurs, le prix de chacun des produits
est également resté stable. Alors pourquoi y a-t-il un écart de chiffre d’affaires ?
En réalité, si le volume global (10) de produits est resté stable, on constate que l’on a vendu 4 A
alors qu’il était prévu d’en vendre 5, et qu’à l’inverse on a vendu 6 B au lieu de 5. Il y a donc eu
un transfert de la demande.
Comment mesurer cet écart sur composition ?
Il est intéressant de constater que si on calcule la somme des écarts prix, et la somme des écarts
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volume de chaque produit, on obtient :


∑Δ/P = ∑(Pr – Pp) × Vr = 0 (puisqu’aucun des prix n’a changé)
∑Δ/V = ∑(Vr – Vp) × Pp = [(4 – 5) × 2] + [(6 – 5) × 4] = – 2 + 4 = + 2 (Fav.)
Dans la somme des écarts volume, il y a la combinaison de :
• la variation du volume des ventes en général (ici cet effet est nul) ;
• la variation du volume des ventes de chaque produit liée à des effets de substitution.
Cependant, il est possible de raisonner autrement : plutôt que de faire la somme des écarts
volume et prix de chaque produit, on aurait pu raisonner à partir du total des ventes et du prix
moyen. Soit Pmp = prix moyen prévu = 30/10 = 3, et Pmr = prix moyen réel = 32/10 = 3,2
Δ/V total = (Vr total – Vp total) × Pmp = (10 – 10) × 3 = 0 (Fav.)
Δ/P moyen = (Pmr – Pmp) × Vr total = (3,2 – 3) × 10 = +2 (Fav.)
Cette fois, c’est dans l’écart sur prix moyen que l’on mesure la combinaison de deux effets :
• la variation du prix de vente de chaque produit (ici cet effet est nul) ;
• la variation du prix moyen liée à la variation de composition du panier puisque l’on vend davan-
tage du produit le plus cher au détriment du produit le moins cher !

Cet exemple introductif nous permet de montrer que dans le cas où l’entreprise est multipro-
duits, et lorsque les produits sont plus ou moins substituables les uns des autres, il faut calculer
trois sous-écarts :
• un écart sur volume (total) Δ/V qui est égal à l’écart de volume des ventes totales valorisé au
prix de vente moyen prévu ;

201211TDPA0416 37
Contrôle de gestion • Série 4

• un écart sur prix Δ/P qui est égal à la somme des écarts sur prix.
• un écart de composition Δ/Compo qui peut être calculé de plusieurs manières :
Δ/Compo = Δ/CA – Δ/P – Δ/V
Δ/Compo = (Prix moyen prévu sur composition réelle – Prix moyen prévu) × Qr
Δ/Compo = ∑[(Vr – Vr à composition prévue) × Pp]

EXEMPLE APPLICATIF 14

Les écarts de composition


Soit une entreprise qui vend deux produits dénommés C et D. Les ventes prévues et les ventes
réelles sont fournies par le tableau suivant :

Prévisions Réel
Vp Pp Cap Vr Pr CAr
C 6 2 12 9 2 18
D 4 4 16 3 5 15
Total 10 (a) 28 12 (b) 33
(a) Prix moyen prévu : Pmp = 28/10 = 2,8
(b) Prix moyen réel : Pmr = 33/12 = 2,75

Calcul de l’écart de CA
Δ/CA = 33 – 28 = + 5 (Fav.)
Calcul de l’écart prix (somme des écarts prix de chaque produit)
Δ/P = ∑Δ/Pi = [(2 – 2) × 9] + [(5 – 4) × 3] = + 3 (Fav.)
Calcul de l’écart volume (volume total valorisé au prix moyen prévu)
Δ/V = (12 – 10) × 2,8 = + 5,6 (Fav.)
Commentaire
On constate que le volume global des ventes est supérieur aux prévisions (Δ/V > 0), et que les
prix ont eu tendance (en moyenne) à augmenter (Δ/P > 0). La force de vente a donc été assez
offensive durant la période.

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Ventes réelles, mais composition Composition réelle
Prévisionnel Réel
prévue et prix prévu mais prix prévu
V à composition
Vp Pp CAp Pp CA Vr Pp CA Vr Pr CAr
prévue et ∑Vr
C 6 2 12 (d)7,2 2 14,4 9 2 18 9 2 18
D 4 4 16 (e)4,8 4 19,2 3 4 12 3 5 15
Total 10 (a) 28 12,0 (a) 33,6 12 (c) 30 12 (b) 33
(a) Prix moyen prévu : Pmp = 28/10 = 2,8.
(b) Prix moyen réel : Pmr = 33/12 = 2,75.
(c) Prix moyen prévu sur composition réelle : Pmp(Vr) = 30/12 = 2,5.
(d) Le produit C représente 6/10 = 60 % des ventes prévues. Si la composition prévue était constante dans les ventes réelles, il aurait dû
y avoir 60 % × 12 = 7,2 produits C vendus.
(e) Le produit D représente 4/10 = 40 % des ventes prévues. Si la composition prévue était constante dans les ventes réelles, il aurait dû
y avoir 40 % × 12 = 4,8 produits D vendus.

Calcul de l’écart de composition (3 modes de calcul possibles) :


Δ/Compo = Δ/CA – Δ/V – Δ/P = + 5 – 3 – 5,6 = – 3,6 (Déf.)

Δ/Compo = (Prix moyen prévu sur composition réelle – Prix moyen prévu) × Qr
= (2,5 – 2,8) × 12 = – 0,3 × 12 = – 3,6 (Déf.)

Δ/Compo = ∑[(Vr – Vr à composition prévue) × Pp]


= [(9 – 7,2) × 2] + [(3 – 4,8) × 4] = + 3,6 – 7,2 = – 3,6 (Déf.)

38
UE 121 • Contrôle de gestion

Commentaire
On constate un transfert des ventes défavorable à l’entreprise (Δ/Compo < 0) car l’augmentation
des ventes des produits à bas prix s’accompagne d’une diminution des ventes des produits à
prix élevés. Il ne faudrait pas que la politique commerciale agressive constatée sur les volumes
et les prix se fasse au détriment des produits les plus chers (et sans doute les plus rémunéra-
teurs) de l’entreprise.

Articulation des décompositions

Ventes réelles, compo Composition réelle


Prévisionnel Réel
prévue et prix prévu mais prix prévu
Vp Pp CAp V à compo p Pp CA Vr Pp CA Vr Pr CAr
C 6 2 12 7,2 2 14,4 9 2 18 9 2 18
D 4 4 16 4,8 4 19,2 3 4 12 3 5 15
Total 10 2,8 28 12 2,8 33,6 12 2,5 30 12 2,75 33

Écart sur volume Écart sur composition Écart sur prix


(total) = 5,6 = – 3,6 (SD/P) = 3

SD/Q = 2

D/prix moyen = – 0,6

Illustration graphique

Volume Volume ∆/CA des deux


Vr (C&D) produits C et D
Σ des ∆/V
∆/CA = 12
du produit C Vp (C&D)
Vr(C)
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∆/CA = 10
=9
Vp(C) du produit D Σ des ∆/P
=6

Prix Prix

Pp(C) = Pp(D) Pr(D) P moyen P moyen


Pr(C) = 2 =4 =5 réel = 2,75 prévu = 2,8
Volume Volume Volume
∆/Volume
global ∆/Prix
Vr = 12 Vr = 12 Vr = 12
Vp = 10 Vp = 10

∆/Compo

Prix Prix Prix

P moy p = 2,8 P moy p du Vr P moy r = 2,75


à compo p = 2,5

201211TDPA0416 39
Contrôle de gestion • Série 4

Il est important de souligner que faire apparaître un écart de composition est surtout intéressant
lorsque la gamme de produits étudiés est importante. Lorsqu’il n’y a que deux produits comme
ci-avant, l’écart sur composition n’est pas très pertinent. La seule observation du tableau permet
de tirer les mêmes conclusions. Mais lorsqu’il y a une cinquantaine de produits, les trois écarts
(volume, prix et composition) permettent d’appréhender de manière synthétique les trois sources
d’évolution des ventes que sont les variations du volume global, les variations générales des
prix, et les effets de substitution !

B. ÉCARTS DE COMPOSITION SUR MARGE


Les écarts de composition sur marge se calculent sur le même modèle que les écarts de compo-
sition sur chiffre d’affaires, en remplaçant le prix (CA = V × P) par la marge unitaire (M = V × Mu).
Bien évidemment, il faut faire attention à la marge étudiée. C’est l’écart sur marge « commer-
ciale » [(Pr – Cp) – (Pp – Cp)] qui est en général décomposé car il sert à évaluer les centres com-
merciaux.

EXEMPLE APPLICATIF 15

Une entreprise vend trois produits X, Y et Z pour lesquels les prévisions suivantes ont été éta-
blies :

Ventes prévues Prix prévu Coût prévu


X 2 000 20 12
Y 1 500 18 6
Z 1 000 30 5
4 500

Les données réelles pour la même période sont les suivantes :

Ventes réelles Prix réel Coût réel


X 4 000 21,0 13

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Y 1 600 17,5 5,90
Z 500 28,0 4
6 100

Les écarts sont donc les suivants :

Réalisations Prévisions Écarts


Chiffre d’affaires 126 000 97 000 29 000 (Fav.)
Coût de revient 63 440 38 000 25 440 (Déf.)
Marge commerciale (1)65 900 59 000 6 900 (Fav.)
(1) ∑Mu = ∑Vr (Pr – Cp) = [4 000 × (21 – 12)] + [1 600 × (17,5 – 6)] + [500 × (28 – 5)] = 36 000 + 18 400 + 11 500

Analyse de l’écart sur chiffre d’affaires


Écart sur chiffre d’affaires = Chiffre d’affaires réel – Chiffre d’affaires prévu = + 29 000 (Fav.)

a. Écart sur prix = S[(pr – pp) Vr]


Prix réel Prix prévu Ventes réelles Écart sur prix
X 21,0 20 4 000 4 000 (Fav.)
Y 17,5 18 1 600 – 800 (Déf.)
Z 28,0 30 500 – 1 000 (Déf.)
Total 2 200 (Fav.)

40
UE 121 • Contrôle de gestion

b. Écart sur quantité = S[(Vr – Vp) pp]


Ventes réelles Ventes prévues Prix prévu Écart sur quantité
X 4 000 2 000 20 40 000 (Fav.)
Y 1 600 1 500 18 1 800 (Fav.)
Z 500 1 000 30 – 15 000 (Déf.)
Total 26 800 (Fav.)

Vérification de la décomposition : 2 200 + 26 800 = 29 000 (Fav.)


L’écart sur quantité se décompose en deux sous-écarts :

Écart sur volume global : ∑(Vr – VP) × prix moyen prévu


Cet écart traduit le fait que l’entreprise a globalement plus ou moins vendu.
Écart sur volume global = (6 100 – 4 500) × 97 000/4 500
= (6 100 – 4 500) × 21,5555 = + 34 488,88 (Fav.)

Écart sur composition des ventes (ou sur mix) : (Vr – Vm) pp
Cet écart traduit l’impact de la modification de la structure des ventes sur le prix de vente moyen
prévu.
Il compare pour chaque produit les quantités réelles vendues et Vm, les quantités réelles qui
auraient dû être vendues si la composition prévue des ventes avait été respectée.
Vpi
Calcul des ventes réelles à composition inchangée pour un produit i : Vm = ∑ Vr ×
∑ Vp
Vm
Ventes réelles Prix prévu Écart sur composition
(Ventes réelles à structure constante)
X 4 000 6 100 × (2 000/4 500) = 2 711,11 20 25 777,78 (Fav.)
Y 1 600 6 100 × (1 500/4 500) = 2 033,33 18 – 7 800,00 (Déf.)
Z 500 6 100 × (1 000/4 500) = 1 355,55 30 – 25 666,67 (Déf.)
6 100 6 100,00 Total – 7 688,89 (Déf.)

Une autre approche est possible, à partir du prix moyen prévu pour les ventes réelles.
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Ventes réelles Prix prévu Montant


X 4 000 20 80 000
Y 1 600 18 28 800
Z 500 30 15 000
6 100 20,295082 123 800

Cette approche permet de mieux comprendre l’impact de la composition des ventes : la struc-
ture des ventes réelles entraîne une baisse du prix moyen de vente prévu. Avec la composition
prévue, le prix moyen est de 21,555 € alors qu’avec les ventes réelles, le prix moyen prévu est
de 20,295 €.
Écart sur composition = (20,295082 – 21,5555) × 6 100 = – 7 688,89 (Déf.)
Vérification de l’écart sur quantité : 34 488,89 (Fav.) – 7 688,89 (Déf.) = 26 800 (Fav.)

Analyse de l’écart sur marge


Calcul de l’écart sur marge : (pr – cp) Vr – (pp – cp) Vp

Marge réelle (sur Cp) Marge prévue Écarts sur marge


pr – cp Vr Total pp – cp Vp Total
X 9 4 000 36 000 8 2 000 16 000 20 000 (Fav.)
Y 11,50 1 600 18 400 12 1 500 18 000 400 (Fav.)
Z 23 500 11 500 25 1 000 25 000 – 13 500 (Déf.)
Total 65 900 59 000 6 900 (Fav.)

201211TDPA0416 41
Contrôle de gestion • Série 4

Par la suite, on parlera de marge réelle par simplification, pour parler de la marge réelle sur coût
prévu.

a. Écart sur marge unitaire = S([(Pr – Cp) – (Pp – Cp)] Vr) = S[(Mur – Mup) Vr]
mur mup Ventes réelles Écart sur marge unitaire
X 9 8 4 000 4 000 (Fav.)
Y 11,50 12 1 600 – 800 (Déf.)
Z 23 25 500 – 1 000 (Déf.)
Total 2 200 (Fav.)

b. Écart sur quantité = S[(Vr – Vp) mup]


Ventes réelles Ventes prévues Marge unitaire prévue (mup) Écart sur quantité
X 4 000 2 000 8 16 000 (Fav.)
Y 1 600 1 500 12 1 200 (Fav.)
Z 500 1 000 25 – 12 500 (Déf.)
Total 4 700 (Fav.)

Vérification de la décomposition de l’écart sur marge : 2 200 + 4 700 = 6 900 (Fav.)


L’écart sur quantité se décompose en deux sous-écarts :

Écart sur volume global : (∑Vr – ∑Vp) × Marge moyenne prévue


Écart sur volume global = (6 100 – 4 500) × 59 000/4 500
= (6 100 – 4 500) × 13,1111 = + 20 977,78 (Fav.)

Écart sur composition des ventes (ou sur mix) : (Vr – Vm) Mup
Ventes réelles Vm Marge unitaire prévue (mup) Écart sur composition
X 4 000 2 711,11 8 10 311,11 (Fav.)
Y 1 600 2 033,33 12 – 5 200,00 (Déf.)
Z 500 1 355,56 25 – 21 388,89 (Déf.)

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Total – 16 277,78 (Déf.)

Autre approche : à partir de la marge moyenne prévue pour les ventes réelles

Ventes réelles Mup


X 4 000 8 32 000
Y 1 600 12 19 200
Z 500 25 12 500
6 100 10,442623 63 700

La structure des ventes réelles entraîne une baisse de la marge moyenne prévue. Avec la com-
position prévue, la marge moyenne prévue est de 13,111 € alors qu’avec les ventes réelles, la
marge moyenne prévue est de 10,442 €.
Écart sur composition = (10,442623 – 13,1111) × 6 100 = – 16 277,78 (Déf.)
Vérification de la décomposition de l’écart sur quantité :
+ 20 977, 78 (Fav.) – 16 277,78 (Déf.) = 4 700 (Fav.)

➠➠Entraînez-vous avec les exercices autocorrigés 5 et 6 proposés en fin de série.

Faites les sujets de la session 2008 du DCG (examen de l’État), de la session 2008 du DGC
(examen de l’Intec), le dossier 1 du devoir 6 de 2009-2010 (Groupe TTP) et le dossier 1
du devoir 6 de 2010-2011 (Athlétic Tennis Club) disponibles sur le site Internet de l’Intec :
www.cnamintec.fr dans les Ressources pédagogiques complémentaires de l’UE 121.

42
UE 121 • Contrôle de gestion

Chapitre 3. Le contrôle de la masse salariale


La maîtrise des coûts salariaux est un enjeu fondamental pour les organisations :
• la rémunération est un des facteurs de motivation. Le système de rémunération doit égale-
ment permettre de stabiliser le personnel et d’attirer de nouveaux salariés ;
• les coûts salariaux représentent, suivant l’activité de l’organisation, 25 à 90 % des charges.
Ils ont une forte incidence sur la trésorerie.
Les coûts relatifs au personnel englobent :
• les rémunérations et avantages divers : primes, heures supplémentaires, intéressement, véhi-
cule de fonction, etc. ;
• les charges sociales, fiscales et parafiscales correspondantes ;
• les charges de personnel intérimaire, la part de sous-traitance correspondant à des frais de
main-d’œuvre ;
• les coûts administratifs de gestion du personnel, les dépenses de formation, les subventions
au comité d’entreprise, etc.
Au sein des coûts du personnel, la masse salariale est un concept plus restreint qui recouvre le
coût réel des salaires versés à une population donnée pour une période donnée, généralement
l’année. La masse salariale « chargée » recouvre l’ensemble des rémunérations brutes (salaires
nets + cotisations salariales) et des cotisations patronales (sociales, fiscales et parafiscales) cor-
respondantes.

Masse salariale « chargée » = rémunérations brutes × (1 + taux de charge)


L’évolution de la masse salariale d’une année par rapport à l’autre résulte de quatre facteurs qui
interagissent les uns sur les autres :
• augmentations générales des salaires : mesures collectives s’appliquant à l’ensemble du per-
sonnel ou à certaines catégories (il y a un effet de cliquet : rigidité à la baisse des salaires, sauf
cas particuliers pour préserver l’emploi) ;
• augmentations individuelles des salaires ;
• variations d’effectif : embauche, départs en retraite, démission, licenciement, décès ;
• variations de structure : qualification, ancienneté.
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La maîtrise de la masse salariale suppose que l’organisation sait anticiper et agir sur ces facteurs.

Section 1. La prévision de la masse salariale

Le calcul d’une masse salariale prévisionnelle consiste à faire évoluer la situation existante à la
fin de l’année qui précède la projection en fonction de la politique sociale (augmentations géné-
rales et individuelles des salaires) et des variations d’effectifs anticipées.

PERSONNEL SORTANT
EFFECTIF STABLE
PERSONNEL EMBAUCHÉ

MS du personnel sortant MS du personnel entrant (y compris


MS = MS effectif stable + (y compris mouvements + mouvements internes) à compter
internes) jusqu’à sortie de l’embauche

Un deuxième mode de calcul est possible :


MS du personnel entrant (y compris
MS effectif présent Salaires non versés
MS = – + mouvements internes) à compter
au 01/01 au personnel sortant
de l’embauche

201211TDPA0416 43
Contrôle de gestion • Série 4

EXEMPLE APPLICATIF 16

Les informations relatives à la masse salariale de l’année N sont les suivantes :

Catégories Effectif Salaire brut annuel moyen Salaire brut moyen de décembre
Cadres 8 43 384 € 3 650 €
Techniciens 16 26 197 € 2 205 €
Employés 26 17 723 € 1 498 €

• Il a été prévu d’accorder en N+1 deux augmentations générales et uniformes des salaires : la
première de 1 % le 1er avril, la seconde de 1,5 % le 1er octobre.
• Il est prévu qu’un employé W dont le salaire brut de décembre est de 1 800 € soit promu tech-
nicien le 1er juin au salaire brut de 2 000 €.

Tableau des départs en retraite prévus


Catégories Date de départ Salaire brut moyen de décembre
Employé X 28 février N+1 2 250 €
Technicien Y 30 juin N+1 3 310 €
Employé Z 31 août N+1 2 170 €

Tableau des embauches prévues


Catégories Date de d’embauche Salaire brut d’embauche
Employé A 1er mars N+1 1 130 €
Employé B er
1  septembre N+1 1 130 €

1. Calcul de la masse salariale prévisionnelle de N+1.


Le calcul retenu sera fait à partir des effectifs stables.

Calcul préparatoire des effectifs prévisionnels pour N+1


Effectif N Sorties N+1 Effectif stable N+1 Entrées N+1 Effectif N+1
Cadres 8 0 8 0 8

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Techniciens 16 1 15 1 16
Employés 26 2 + 1 = 3 23 2 25

Calcul de la masse salariale de l’effectif stable


Pour gagner du temps, il est plus rapide de travailler avec des indices (base 100 décembre N)
plutôt que sur des montants en euros.
Indices des effectifs stables :

J F M A M J J A S O N D
Indices 100 100 100 101 101 101 101 101 101 102,515 102,515 102,515
Cumul 100 200 300 401 502 603 704 805 906 1 008,515 1 111,03 1 213,545

Ce sont des pourcentages. Ainsi : 1 213,545 %

Calcul de la masse salariale de l’effectif stable Montant


Cadres (8 × 3 650) × 1 213,545 % 354 355,14
Techniciens (16 × 2 205 – 3 310) × 1 213,545 % 387 970,34
Employés (26 × 1 498 – 2 250 – 2 170 – 1 800) × 1 213,545 % 397 169,01
1 139 494,49

44
UE 121 • Contrôle de gestion

Masse salariale de l’effectif sortant jusqu’à son départ


Calcul de la masse salariale de l’effectif sortant Montant
Cadres 0
Techniciens 1 × 3 310 × 603 % 19 959, 30
Employés 1 × 2 250 × 200 % + 1 × 2 170 × 805 % + 1 × 1 800 × 502 % 31 004,50
50 963,80

Masse salariale de l’effectif embauché


Indices des effectifs embauchés :

J F M A M J J A S O N D Cumul
A 100 101 101 101 101 101 101 102,515 102,515 102,515 1 013,545
B 100 101,5 101,5 101,5 404,50
W 100 100 100 100 101,5 101,5 101,5 704,50

Calcul de la masse salariale de l’effectif embauché Montant


Employé A 1 130 × 1 013,545 % 11 453,06
Employé B 1 130 × 404,50 % 4 570,85
Technicien W 2 000 × 704,50 % 14 090,00
30 113,91

Masse salariale prévisionnelle de N+1


Montant
Masse salariale de l’effectif stable 1 139 494,49
Masse salariale de l’effectif sortant 50 963,80
Masse salariale de l’effectif embauché 30 113,91
1 220 572,20

Effectif stable N+1 Sorties N+1 Entrées N+1 MS N+1


Cadres 8 354 355,14 0 0 0 0 8 354 355,14
Techniciens 15 387 970,34 1 19 959,30 1 14 090,00 16 422 019,64
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Employés 23 397 169,01 3 31 004,50 2 16 023,91 25 444 197,42


1 139 494,49 50 963,80 30 113,91 49 1 220 572,20

2. Calcul de la variation relative de la masse salariale

Catégories Effectif Salaire brut annuel moyen Masse de N


Cadres 8 43 384 347 072,00
Techniciens 16 26 197 419 152,00
Employés 26 17 723 460 798,00
1 227 022,00

Variation absolue = 1 220 572,20 – 1 227 022,00 = – 6 449,80


Variation relative = (1 220 572,20 – 1 227 022,00)/1 227 022 = – 0,5256 %

3. Raisons de la variation
Malgré les augmentations de salaire de N+1, la masse diminue grâce :
• au départ en retraite de deux employés, remplacés par des employés plus jeunes et moins
bien payés (effet de noria) ;
• au remplacement d’un technicien par promotion interne moins bien payé que celui qui est parti
en retraite (effet de structure professionnelle).

201211TDPA0416 45
Contrôle de gestion • Série 4

Section 2. Les conséquences de la politique salariale


sur la masse salariale

L’intérêt d’une démarche prévisionnelle est d’appréhender les conséquences des augmenta-
tions salariales sur l’évolution de la masse salariale de l’année et des années suivantes.

I. IMPACT DES VARIATIONS COLLECTIVES DES SALAIRES


Afin d’isoler l’impact des rémunérations des autres facteurs d’évolution de la masse salariale,
l’étude se fait à effectifs constants.

A. L’EFFET DE NIVEAU
L’effet de niveau mesure l’évolution de la rémunération d’un salarié ou d’un groupe de salariés
entre deux dates données, en général les dates de clôture des exercices :
MS du mois m de N+1 Salaire du mois m de N+1
Effet de niveau = =
MS du mois m de N Salaire du mois de m N

REMARQUE
Augmentations successives
Il est à noter que si plusieurs augmentations sont appliquées, les effets sont multiplicatifs :
1,02515 = 1,01 × 1,015
Si le calcul avait été effectué avec la masse salariale il aurait fallu raisonner à effectifs constants.
Cet effet est également appelé effet apparent car il est indépendant des dates auxquelles
sont appliquées les hausses au cours de l’année.
Or, un salarié est sensible à la date de l’augmentation : il est préférable d’obtenir une augmen-
tation en janvier plutôt qu’en fin d’année…

B. L’EFFET DE MASSE

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
L’effet de masse traduit l’impact du temps et exprime la hausse réelle de l’évolution de la
rémunération d’un salarié ou d’un groupe de salariés pendant une année :
MS annuelle avec augmentation MS annuelle N
Effet de masse = =
MS annuelle sans augmentation Salaire janvier N × 12

C. L’EFFET DE REPORT
L’effet de report (ou effet report) mesure l’incidence des augmentations survenues au cours
d’une année sur la progression de la masse salariale de l’année suivante :
MS annuelle de N+1 Salaire janvier N+1 × 12
Effet de report d’une année N sur N+1 = =
MS annuelle N MS annuelle N
Cet effet traduit le fait que les augmentations échelonnées sur une année N joueront pleinement
sur l’année N+1.

D. RELATIONS ENTRE LES TROIS EFFETS


EFFET DE NIVEAU EFFET DE REPORT

EFFET DE MASSE

J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
MS ANNEE N MS ANNEE N+1 MS ANNEE N+2

46
UE 121 • Contrôle de gestion

Les effets (report, masse, niveau) mais aussi la variation de la masse salariale d’une année sur
l’autre, peuvent être exprimés sous forme de coefficient multiplicateur. Pour bien comprendre le
lien entre ces quatre effets, il peut être utile d’examiner le graphe suivant :

A B C D E etc.

Sur ce graphe :
• A = masse salariale de l’année N si il n’y a pas d’augmentation de salaire dans l’année ;
• B = masse salariale de l’année N ;
• C = masse salariale de l’année N+1 s’il n’y a pas d’augmentation de salaire en N+1 ;
• D = masse salariale de l’année N+1 ;
• E = masse salariale de l’année N+2 s’il n’y a pas d’augmentation de salaire en N+2 ;
• etc.
Dans ce cas, on a les effets suivants :
• B/A = effet masse des variations de salaire en N ;
• C/B = effet report de N sur N+1 ;
• D/C = effet masse des variations de salaire en N+1 ;
• E/D = effet report de N+1 sur N+2 ;
• etc.
Et on peut calculer également :
• C/A = effet niveau de N ;
• D/B = variation relative de la masse salariale entre N et N+1 ;
• E/C = effet niveau de N+1 ;
• etc.
Au final, on peut représenter toutes ces relations graphiquement de la manière suivante :
Variation relative de la MS
Variation relative de la MS
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Année N Année N+1 Année N+2

Effet Effet Effet Effet Effet


masse report masse report masse

Effet niveau Effet niveau

Il est possible de vérifier les relations suivantes :


• Effet niveau de N = effet de masse de N × effet report de N sur N+1
• Variation relative de la MS de N à N+1 =  effet report de N sur N+1 × effet de masse N+1
• Effet niveau de N+1 = effet de masse de N+1 × effet report de N+1 sur N+2
• Variation relative de la MS de N+1 à N+2 =  effet report de N+1 sur N+2 × effet de masse N+2
• etc.

201211TDPA0416 47
Contrôle de gestion • Série 4

EXEMPLE APPLICATIF 16 (SUITE)

1. Calcul de l’effet de niveau entre décembre N+1 et décembre N


Avec les indices des effectifs stables 102,515/100 = 1,02515, soit + 2,515 %.

2. Calcul de l’effet de masse de la catégorie « cadres » pour l’année N+1


Avec les indices : 1 213,545/(100 × 12) = 1,0112875, soit + 1,12875 %
L’effectif étant stable, le calcul peut se faire également à partir des MS :
354 355,14/(3 650 × 12 × 8) = 354 355,14/350 400 = 1,0112875, soit + 1,12875 %

3. Calcul de l’effet de masse de la catégorie « employés » pour l’année N+1


Il n’est pas possible de retenir la masse salariale puisque l’effectif n’est pas stable.
Il faut donc retenir le calcul avec les indices : 1 213,545/(100 × 12), soit + 1,12875 %

4. Que conclure entre la date d’une augmentation et l’effet de masse ?


L’effet de masse dépend de la date des augmentations. Pour une même augmentation en niveau,
plus l’augmentation est tardive, plus l’effet de masse est faible.

5. Que conclure si l’effet de niveau est égal à l’effet de masse ?


Si l’effet de masse et l’effet de niveau sont égaux c’est qu’il y a eu une seule augmentation le
1er janvier.

6. Calcul de l’effet de report de la catégorie « cadres » sur l’année N+2


Avec les indices : (102,515 × 12)/1 213,545 = 1,013707, soit + 1,37 %
L’effectif étant stable, le calcul peut se faire également à partir des MS :

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Salaire fin N+1 : 3 650 × 102,515 % = 3 741,7975
Effet de report = (3 741,7975 × 12 × 8)/354 355,14 = 1,013707, soit + 1,37 %
Même si aucune augmentation n’est accordée en N+2, la masse salariale de N+2 augmentera
de 1,37 % par rapport à celle de N+1 en raison des mesures décidées en N+1.

7. Vérification de la relation existant entre les trois effets calculés pour la catégorie
« cadres »
1,02515/1,0112875 = 1,013707, soit + 1,37 %

➠➠Pour vous entraîner, faites les exercices autocorrigés 7 et 8 proposés en fin de série.

Entraînez-vous avec le dossier 3 du devoir 6 de 2011-2012 (Imprilux) et le sujet de la ses-


sion 2009 de l’UE 121 disponible sur le site Internet de l’Intec : www.cnamintec.fr dans
l’onglet « Annales ».

II. VARIATIONS INDIVIDUELLES DES SALAIRES


Les variations individuelles conduisent à distinguer l’effet GVT et l’effet de noria.
La décomposition de l’effet GVT n’est possible que si l’ancienneté est donnée.

48
UE 121 • Contrôle de gestion

A. L’EFFET GLISSEMENT, VIEILLISSEMENT, TECHNICITÉ (GVT)


L’effet GVT désigne les facteurs structurels autres que l’effectif.
• Glissement : le glissement représente l’augmentation des salaires due au mérite, c’est-à-dire
aux promotions individuelles non liées à l’ancienneté.
• Vieillissement : le vieillissement est l’augmentation automatique des salaires en fonction
d’une grille d’avancement liée à l’ancienneté.
• Technicité : la technicité est la hausse des salaires due à la progression des qualifications
techniques, c’est-à-dire l’accès à une qualification plus élevée.

REMARQUE
Effet glissement et effet technicité : Il est souvent difficile de dissocier l’effet glissement de
l’effet technicité.

B. L’EFFET DE NORIA
La référence à la noria, machine hydraulique à godets qui remonte de l’eau, est une métaphore
pour illustrer le remplacement des salariés âgés par de plus jeunes de même catégorie
mais généralement moins bien payés en raison de leur manque d’ancienneté et d’expérience.
L’effet de noria se calcule sur l’ensemble des sortants remplacés poste par poste par des
entrants.

EXEMPLE APPLICATIF 17

1.

Salaire moyen annuel Entrants


Sortants fin N Salaire moyen annuel
fin N début N+1
Cadres 4 50 000 3 40 000
Employés 5 30 000 7 22 000

2. Un employé rémunéré 30 000 € par an prend sa retraite le 31 mars N. Il est remplacé le
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

1er avril N par un nouvel embauché à 20 000 € par an.


3. Un employé rémunéré 30 000 € par an prend sa retraite le 31 mars N. Il est remplacé le 1er juil-
let N par un nouvel embauché à 20 000 € par an.

Calcul de l’effet de noria pour les trois cas ci-avant :


1. L’effet de noria se calculant sur l’ensemble des sortants remplacés poste par poste par des
entrants, deux employés entrants et un cadre non remplacé n’affectent pas l’effet de noria. Leur
rémunération apparaîtra dans l’effet effectif.
Effet de noria = 3 × (40 000 – 50 000) + 5 × (22 000 – 30 000) = – 70 000 (Fav.)
2. L’effet de noria représente l’économie qui sera faite sur la masse salariale annuelle : le nouvel
entrant sera payé 9 mois sur la base d’un salaire annuel de 20 000 € contre 30 000 € pour le sortant.

Salaire du sortant
Effet de noria : 9/12 × (20 000 – 30 000) = – 7 500 (Fav.)
3/12 × 30 000
Salaire de l’entrant 9/12 × 20 000 = 15 000

3. L’effet de noria se calcule à compter du remplacement. L’économie de masse salariale entre


le 31 mars et le 30 juin correspond à un effet effectif.

Salaire du sortant Effet effectif Effet de noria = 6/12 × (20 000 – 30 000)


3/12 × 30 000 3/12 × 30 000 = – 7 500 (Fav.) = – 5 500 (Fav.)
Salaire de l’entrant 6/12 × 20 000 = 10 000

201211TDPA0416 49
Contrôle de gestion • Série 4

Section 3. Analyser la variation de la masse salariale

L’analyse de la variation de la masse salariale est une analyse d’écart. Elle fait ressortir la varia-
tion due à l’effet salaire, la variation due à l’effectif global, et la variation due à la structure.
Variation de la masse salariale

Effet salaire Effet effectif Effet structure professionnelle Effet de noria


total

Glissement, vieillissement, technicité

Glissement + technicité Vieillissement

Effet structure Effet de noria


professionnelle

Le contrôle de la masse salariale passe par les deux phases habituelles de la procédure budgé-
taire : prévisions (1) et calcul d’écarts (2).
Les calculs d’écarts sur la masse salariale peuvent être assimilés à des écarts sur charges
directes. Avec Coût = N × H × S où N = nombre d’employés (ou effectif), H = nombre d’heures
travaillées par salarié, et S = salaire horaire.
Comme tout écart sur charge directe (d’après la terminologie du PCG qui, rappelons-le, s’intéresse
en réalité aux écarts sur charges variables), on peut décomposer cet écart en trois sous-écarts :
• un écart sur effectifs (ou écart « volume ») : (Nr – Np) × Hp × Sp
• un écart sur nombre d’heures (ou écart « quantité ») : Nr × (Hr – Hp) × Sp
• un écart sur salaire horaire (ou écart sur « prix ») : Nr × Hr × (Sr – Sp)
Il est également possible d’analyser les écarts sur masse salariale en faisant apparaître un écart
sur composition (qui peut s’appeler dans ce cas « écart sur structure professionnelle »). En effet,

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il y a généralement un grand nombre de salariés et le salaire de chacun peut évoluer différem-
ment des autres. Cette analyse peut être effectuée salarié par salarié, ou groupe de salariés par
groupe de salariés. Par exemple, on peut regrouper les salariés par équipe, ou par catégorie
(cadre, non-cadre etc.). Si pour chaque groupe, on calcule un salaire moyen, il est alors possible
de mesurer :
• l’effet effectif total (qui est valorisé au salaire moyen prévu) qui peut être assimilé à un écart
volumique global ;
• l’effet salaire pour chaque groupe de salariés (valorisé à effectif réel) qui peut être assimilé à
un écart prix ;
• et l’effet structure professionnelle, qui peut être assimilé à un écart sur composition.
On retrouve alors l’équation :
Écart sur masse salariale = écart sur effectif total + somme des écarts sur salaire + écart de
composition

EXEMPLE APPLICATIF 18

Année N Année N+1


Salaire brut Salaire brut
Catégories Effectif MS de N Effectif MS de N+1
annuel moyen annuel moyen
Cadres 8 43 384,00 347 072,00 8 44 294 354 355,14
Techniciens 16 26 197,00 419 152,00 15 25 473,40 382 101,04
Employés 26 17 723,00 460 798,00 22 17 372,20 382 188,42
50 24 540,44 1 227 022,00 45 24 858,77 1 118 644,60

50
UE 121 • Contrôle de gestion

1. Écart sur masse salariale


1 118 644,60 – 1 227 022 = – 108 377,40 € (Fav.)
– 108 377,40/1 227 022 = – 8,83 %
Cet écart est dû à une variation :
• des effectifs ;
• des salaires ;
• de la structure professionnelle.
Il ne sera pas possible de calculer l’effet de noria puisque la structure d’ancienneté n’est pas
communiquée pour les catégories. Seul l’effet GVT pourra être calculé, sans pouvoir le décom-
poser.
Une décomposition de cet effet sera présentée dans un exercice.

2. Écart sur effectif total


Comme son nom l’indique, cet écart consiste à comparer des « effectifs totaux ». Par conven-
tion, un écart sur quantité s’analysera à salaire moyen constant afin de ne pas avoir simultané-
ment un facteur quantité et un facteur prix.
Écart sur effectif total : (45 – 50) × 24 540,44 = – 122 702,20 (Fav.)
45/50 = 0,9 soit – 10 % (Fav.)

La plupart des ouvrages présentent le calcul de cet écart en utilisant un budget intermédiaire.
Cette approche est fondée sur le développement de la formule :
Écart sur effectif total : (En+1 – En) × Sn
En+1 × Sn – En × Sn
MSn+1 à salaire global constant – MSn

MSn+1 à salaire global constant MSn


Effectif Sn Montant Effectif Sn Montant
Total général 45 24 540,44 1 104 319,80 50 24 540,44 1 227 022
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3. Écart de structure professionnelle (ou écart de composition)


Il s’agit de mettre en évidence l’impact de la structure professionnelle, c’est-à-dire de l’impact
de l’effectif des différentes catégories, sur le salaire moyen prévu.
Pour calculer cet écart, trois approches sont possibles.
Première approche : Comparer l’effectif N+1 à l’effectif N+1 à structure professionnelle
constante. Pour ne pas avoir un effet salaire et un effet structure, il faut raisonner avec les
salaires constants des catégories.

Effectif Effectif N+1 structure MS de N+1 MS de N


SCn Écart
N+1 professionnelle constante à structure N à effectif N+1
Cadres 8 45 × (8/50) = 7,2 312 364,80 347 072,00 43 384 34 707,20(1)(2) (Déf.)
Techniciens 15 45 × (16/50) = 14,4 377 236,80 392 955,00 26 197 15 718,20 (Déf.)
Employés 22 45 × (26/50) = 23,4 414 718,20 389 906,00 17 723 – 24 812,20 (Fav.)
45 1 129 933,00 25 109,62 25 613,20 (Déf.)
(1) 34 707,20 = 347 072 – 312 364,80
(2) 34 707,20 = 43 384 × (8 – 7,2)

Il y a un glissement de la catégorie « employés » vers les catégories « cadres » et « techniciens »


mieux rémunérées.
L’écart étant globalement défavorable, le salaire moyen prévu est plus élevé avec la structure
N+1 qu’avec la structure de N, comme le montre l’approche suivante.

201211TDPA0416 51
Contrôle de gestion • Série 4

Une deuxième approche est possible pour mettre en évidence l’influence du changement de
structure professionnelle sur le salaire moyen prévu :
Avec la structure de N, le salaire moyen prévu est de 24 540,44 € alors qu’avec la nouvelle com-
position des effectifs, le salaire moyen prévu est de 25 109,62 €.
Écart de structure professionnelle = 45 (25 109,6222 – 24 540,44) = 25 613,20 (Déf.)
La troisième approche, avec un budget intermédiaire, est fondée sur le développement des
calculs de la première approche :
⎡8 × 43 384 − 4 × 8 × 43 384 ⎤ + ⎡15 × 26 197 − 45 × 16 × 26 197 ⎤ + ⎡ 22 × 17 723 − 45 × 26 × 17 723 ⎤
⎢⎣ 50 ⎥⎦ ⎢⎣ 50 ⎥⎦ ⎢⎣ 50 ⎥⎦
8 × 43 384 + 16 × 26 197 + 26 × 17 723 ⎤
[8 × 43 384 + 15 × 26 197 + 22 × 17 723] − ⎡⎣⎢ 45 × 50 ⎥⎦
MSn
[8 × 43 384 + 15 × 26 197 + 22 × 17 723] – 45 ×
∑(EC × SC ) – E × S En
n+1 n n+1 n
∑(ECn+1 × SCn) – MSn+1 à salaire global constant
MSn à structure N+1 – MSn+1 à salaire global constant
[8 × 43 384 + 15 × 26 197 + 22 × 17 723] – 1 104 319,80
1 129 933 – 1 104 319,80 = 25 613,20

4. Écart sur taux nominal


Il s’agit de comparer le salaire de N+1 au salaire de N pour chaque type d’effectif de N+1. Par
convention, cet écart sur prix sera calculé avec l’effectif N+1 :

Effectif N+1 Salaire N+1 Salaire N Écart


Cadres 8 44 294,00 43 384 7 283,14 (Déf.)
Techniciens 15 25 473,40 26 197 – 10 853,96 (Fav.)
Employés 22 17 372,20 17 723 – 7 717,58 (Fav.)
– 11 288,40 (Fav.)

Le développement des calculs donne : ∑(ECn+1 × SCn+1) – (ECn+1 × SCn)


MSn+1 – MSn à structure N+1

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5. Vérification : la somme des écarts doit permettre de retrouver l’écart total

Écart sur effectif total – 122 702,20 (Fav.)


Écart de structure professionnelle 25 613,20 (Déf.)
Écart sur taux nominal – 11 288,40 (Fav.)
Total – 108 377,40 (Fav.)

6. Les calculs peuvent être faits avec des masses fictives intermédiaires, comme
exposé précédemment
• La masse salariale a diminué de – 108 377,40 soit – 8,8325 % ;
soit multipliée par 0,91167.
• Les salaires nominaux ont diminué de 1 129 933/1 118 644
soit : – 0,9965 % ; soit multipliés par 0,99003.
• Les effectifs ont diminué de 5, soit : – 10 % ; soit multipliés par 0,9.

7. Effet GVT = facteurs structurels autres que l’effectif


Les variations en pourcentage étant multiplicatives :
0,91167 = 0,99003 × 0,9 × effet GVT
Effet GVT = 1,02316 soit + 2,316
Il n’est pas possible de calculer l’effet de noria.

52
UE 121 • Contrôle de gestion

➠➠Pour vous entraîner, faites l’exercice autocorrigé 9 proposé en fin de série.


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201211TDPA0416 53
Contrôle de gestion • Série 4

Titre 2. Les tableaux de bord

La comptabilité financière et la comptabilité de gestion sont des systèmes d’information qui ne sont
pas nécessairement adaptés au pilotage en temps réel. En effet, ils ne sont pas conçus pour dis-
tinguer immédiatement l’essentiel et l’accessoire. De plus, ils sont essentiellement construits pour
fournir des informations quantitatives exprimées en unité monétaire. Les tableaux de bord sont une
réponse au besoin de rapidité, de concision et de pluralité d’indicateurs qu’implique le pilotage.

Définition
Un tableau de bord est un document constitué d’un ensemble d’indicateurs synthétiques qui
permettent de suivre la performance d’une entité.
Le rôle d’un tableau de bord étant d’alerter les responsables pour le pilotage, la rapidité de trans-
mission des informations est essentielle. Un renseignement approximatif (mais suffisamment
approché) et rapide est souvent plus utile qu’un renseignement exact, mais connu trop tard !
La fréquence de publication conduit souvent à présenter des « flashs », selon la dénomination
anglo-saxonne (par exemple toutes les semaines) en attente du tableau de bord définitif (souvent
mensuel).

Chapitre 1. Les objectifs des tableaux de bord


Section 1. Les tableaux de bord : outils de pilotage

Le terme contrôle a deux dimensions : (1) « vérification » (« contrôle » au sens restrictif) et


(2) « maîtrise » (« avoir le contrôle de… »). Les tableaux de bord s’inscrivent dans cette seconde
perspective et constituent un système de pilotage de l’entreprise ou d’un service en permettant :
• d’avoir une connaissance des informations essentielles au pilotage ;
• d’obtenir ces données le plus rapidement possible et en permanence afin de s’assurer que les
objectifs définis sont atteints.

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Un tableau de bord est un document de synthèse « sur mesure » qui doit permettre d’analyser
les situations, d’anticiper les évolutions, de réagir dans des délais brefs, en attirant l’attention du
responsable sur les points clés de sa gestion afin de l’améliorer.
Un tableau de bord intègre non seulement des données déterminées a posteriori issues des diffé-
rents centres de responsabilité et représentant leur activité, mais également les informations de toute
nature (prévisionnelles, qualitatives, environnementales, etc.) qui concourent à la prise de décision.

Section 2. Les tableaux de bord : outils de communication

Un tableau de bord est un outil de communication qui permet le dialogue entre les acteurs qui
ont reçu les délégations accordées et les responsables qui les ont accordées. Cette communi-
cation s’instaure au moment de la conception du tableau de bord et pendant le pilotage : com-
mentaire des résultats, mise en œuvre de corrections…

Section 3. Les tableaux de bord :


outils d’évaluation des responsables

Dans les entités organisées en centres de responsabilité ou en filiales, les tableaux de bord sont
un système d’évaluation qui permet de s’assurer que la stratégie est bien mise en œuvre et que
les efforts correspondants sont déployés. Il s’agit de l’acception restrictive du terme contrôle
(vérification, inspection, respect d’une norme).

54
UE 121 • Contrôle de gestion

Chapitre 2. Le contenu du tableau de bord


Les tableaux de bord sont « contingents » : leur contenu (les indicateurs) est variable et doit être
adapté à l’activité et à l’organisation de l’entité.

Section 1. Principes de sélection des indicateurs

La méthode OVAR (acronyme d’Objectifs – Variables d’Actions – Responsables) est une


démarche de conception des tableaux de bord et donc de sélection des indicateurs.
Succinctement, la sélection des indicateurs suit la méthodologie suivante :
1. Répertorier toutes les composantes de l’activité et (ou centres de responsabilité) et préciser
pour chacune ses objectifs.
2. Identifier les variables d’action essentielles (ou facteurs clés de succès – FCS) de l’entre-
prise et les décliner pour chaque centre de responsabilité.

Définition
La notion de facteurs clés de succès est issue du champ de la stratégie d’entreprise. Cette
notion repose sur l’idée que le succès d’une organisation s’appuie généralement sur les résul-
tats obtenus dans un nombre restreint de domaines. Les facteurs clés de succès sont donc les
variables d’action essentielles pour atteindre les objectifs fixés par l’organisation.
La qualité d’un indicateur s’apprécie par :
• la signification, l’objectivité et la fiabilité : c’est-à-dire la capacité à évaluer ou diagnostiquer
une situation et à révéler durablement l’essentiel ;
• la rapidité d’obtention ;
• l’utilité (ou pertinence) : les indicateurs ont pour but l’action.
Par exemple, la publicité peut être un FCS pour le lancement d’un film, la rapidité de livraison
pour une entreprise de vente par correspondance, le nombre de références pour un magasin
spécialisé dans du matériel de sport de haut niveau, le budget recherche et développement pour
un laboratoire pharmaceutique… Mais le budget recherche et développement n’est pas un FCS
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pour l’entreprise de vente par correspondance, et le délai de livraison n’est pas un FCS pour le
magasin de matériel de sport, etc.
3. Préciser pour chaque variable : le niveau à atteindre (ou un moyen de comparaison) et/ou le
seuil de risques, la modalité de calcul, les sources d’information et les moyens de collecte, la
fréquence des mesures.
4. Rattacher clairement chaque indicateur à un responsable.

REMARQUE
Importance des étapes de sélection des indicateurs : Comme les tableaux de bord ne sont
pas standardisés, il est très important dans la résolution des exercices de respecter ces diffé-
rentes étapes. Ce sont moins les indicateurs retenus, que la démarche mise en œuvre pour les
déterminer et les justifier, qui est évaluée.

EXEMPLE APPLICATIF 19

Les dirigeants d’un club de tennis situé en région parisienne cherchent à améliorer leurs outils
de gestion. Le club a un double objet : celui de former des jeunes et celui d’offrir des loisirs. En
engageant ses équipes dans des compétitions, le club contribue en outre à renforcer la bonne
image de la commune.

201211TDPA0416 55
Contrôle de gestion • Série 4

L’école de tennis s’adresse à des jeunes en formation. Elle fonctionne pendant 35 semaines
durant l’année. À ces jeunes, s’ajoutent des « adhérents loisirs » qui sont essentiellement des
adultes, et parmi lesquels se trouvent beaucoup des parents des enfants de l’école de tennis.
Les cotisations sont versées essentiellement à la rentrée de septembre (avec souvent quelques
semaines de retard). La cotisation loisirs finance pour une grande partie les charges liées aux
cours de l’école de tennis, même si elle est beaucoup moins élevée que dans les clubs privés
des environs. En effet, certains adhérents ne viennent qu’en semaine et règlent donc une cotisa-
tion moins élevée. Certaines recettes proviennent des sponsors et ne sont jamais garanties
d’une année sur l’autre.
Cette dernière année, le club a renforcé l’encadrement des jeunes. Un moniteur anime un groupe
de 6 jeunes au lieu de 8. Un groupe occupe un court. Le personnel est composé d’une secré-
taire, un agent d’entretien, un professeur, un directeur sportif et cinq moniteurs.
L’objectif est d’établir un tableau de bord pour le club de tennis en identifiant ses destina-
taires, sa périodicité, et en choisissant les bons indicateurs.
Destinataire : Il n’y a pas une seule et unique solution possible. Il est important de justifier ses
propositions. Ainsi, on peut dire que ce tableau de bord est utile aux responsables du club mais
auxquels précisément ? S’il est destiné aux seuls président et vice-président, les autres membres
du bureau ne seront pas sensibilisés aux problèmes du club. Mieux vaut donc l’établir pour tous
les membres du bureau.
Faut-il le diffuser également auprès des enseignants ? S’il comprend des éléments financiers, il
vaut mieux une diffusion restreinte ; le directeur sportif doit toutefois en être destinataire afin de
mieux mobiliser son équipe.
Périodicité : On constate que les recettes sont enregistrées essentiellement en septembre-
octobre-novembre alors que les dépenses sont plutôt régulières dans l’année. Ces recettes ne
s’effectuent pas à une date précise. Par ailleurs, les compétitions, bien souvent, s’étalent sur une
période supérieure à un mois. Il ne paraît donc pas nécessaire d’établir un tableau toutes les
semaines ou tous les mois mais plutôt tous les trois mois. Par exemple, fin novembre, on fait le
point des recettes et des encaissements.
Choix des indicateurs : les indicateurs qui apparaissent sur le tableau de bord dépendent des

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
facteurs clés qu’il faut identifier. On peut proposer les trois FCS suivants :
• le rôle social joué par le club dans la commune : le nombre de jeunes formés, etc. ;
• le niveau de performance : on cherche non seulement à avoir un vivier de jeunes important
mais aussi un niveau élevé de performances, donc des joueurs classés, mais aussi le nombre
de compétitions où les membres du club ou les équipes arrivent au moins en demi-finale ou en
finale, etc. ;
• enfin, l’équilibre financier est un facteur qui ne peut être ignoré.
Pour chacun de ces facteurs clefs, il faut déterminer au moins un, idéalement deux ou trois indi-
cateurs.

Section 2. Classement selon la nature des indicateurs

Il est impossible de dresser une liste exhaustive des indicateurs potentiels. Les critères de clas-
sification sont nombreux et, en retenant la nature des indicateurs, ils peuvent être classés en
trois catégories.

I. LES INDICATEURS FINANCIERS


Ce sont des indicateurs exprimés en valeur monétaire. Ils permettent d’apprécier un coût, un
chiffre d’affaires, un résultat, une marge, la valeur d’une action, une trésorerie, des créances
clients, des dettes fournisseurs, etc.

56
UE 121 • Contrôle de gestion

II. LES INDICATEURS QUANTITATIFS


Ces indicateurs (quantitatifs autres que financiers) diffèrent selon les centres contrôlés.

Centre Exemple d’indicateurs


• Volume de production • Taux de panne
• Niveau des stocks • Taux de rebut
• Consommations • Effectif
de production
• Retards de livraison • Absentéisme
• Rendement • Accidents
• Délai de production • Etc.
• Volume des ventes
• Carnet de commandes
• Part de marché
• Taux de renouvellement de la clientèle
de distribution
• Nombre de réclamations
• Effectif
• Absentéisme
• Etc.
• Nombre de dossiers traités
• Délai moyen de réponse
• Délai de règlement des clients
administratif • Délai de règlement des fournisseurs
• Effectif, niveau de formation
• Absentéisme
• Etc.
Etc.

III. LES INDICATEURS QUALITATIFS


Plus les indicateurs deviennent qualitatifs, plus ils sont subjectifs : motivation, capacité à diriger
une équipe, capacité à rester performant en période de tension, professionnalisme…
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EXEMPLE APPLICATIF 19 (SUITE)

En poursuivant l’exemple précédent, chaque FCS doit être décliné en indicateurs qui doivent
être justifiés.

FCS Indicateur Justification


Rôle social Nombre de jeunes inscrits
Potentiel de talents
par catégorie d’âge (poussins…)
Nombre de réclamations
Satisfaction des adhérents
ou de mécontentements
Performance Nombre de membres classés Il faut inciter ces membres à poursuivre
par catégorie d’âge les compétitions
Nombre de compétitions par La renommée du club et de la commune repose
équipe gagnées, ou finalistes, et/ sur ces performances. Par ailleurs, on peut
ou Nombre de compétitions ajuster le niveau des entraînements à celui
individuelles gagnées ou finalistes des joueurs
Équilibre financier Ces adhérents permettent de financer
Nombre d’adhérents loisirs
la formation des jeunes
Il faut augmenter les recettes pour assurer
Recettes par catégorie (loisirs…)
l’équilibre financier
Des décalages importants entre les inscriptions
et les encaissements doivent être évités
Recettes non encaissées
pour que des recettes ne se transforment pas
en non-recettes (membres qui ne paient pas)

201211TDPA0416 57
Contrôle de gestion • Série 4

Si la réponse n’est pas unique, il est important de sélectionner des indicateurs simples, dont on
peut trouver l’information. Il faut chercher à diversifier les indicateurs : quantitatifs (nombre d’ad-
hérents, d’animation…) ou qualitatifs (satisfaction…), financiers (recettes…) ou non financiers…

Section 3. Présentation des tableaux de bord

La clarté d’un tableau de bord est la condition de son succès. Le tableau de bord doit être facile
à lire et à interpréter : graphiques, tableaux de comparaison des objectifs à atteindre et des
réalisations pour dégager des écarts (en valeur absolue et/ou relative), seuils limites, montants
cumulés pour apprécier le caractère systématique ou non d’une dérive, ratios…
C’est un document synoptique limité à une page et à une dizaine d’indicateurs significatifs. Il
reprend les seules informations utiles au décideur.
Les tableaux de comparaison comportent deux parties :
• les indicateurs ;
• les valeurs prises par les indicateurs, cette partie se décomposant en objectif, réalisation,
écart.
La comparaison peut se faire par rapport à une prévision, par rapport à une période précédente
(par exemple dans la grande distribution, les ventes d’un jour j sont fréquemment comparées au
même jour de l’année antérieure), par rapport à une moyenne sectorielle, par rapport à un bench-
mark (étalon)…
Les parties objectif, réalisation, écart peuvent elles-mêmes être subdivisées pour être présen-
tées par période, par cumul…

Objectif Réalisation Écart Commentaire

Indicateur 1

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Indicateur 10

Il est à noter qu’en général le contrôle de gestion n’établit pas un tableau de bord mais des
tableaux de bord organisés selon le principe de l’emboîtement gigogne parallèlement à la ligne
hiérarchique. Il y a ainsi un tableau de bord pour piloter chaque centre de responsabilité et
seules les informations essentielles au niveau hiérarchique supérieur sont remontées.
Le schéma suivant illustre ce principe :

Intégration verticale
parallèle à la ligne
hiérarchique

58
UE 121 • Contrôle de gestion

EXEMPLE APPLICATIF 19 (SUITE)

En poursuivant l’exemple précédent, tracer le tableau de bord.


Pour ce faire, on pensera surtout à faire apparaître les moyens de comparaison de chaque indi-
cateur et le moyen de juger de leur importance relative. Dans la pratique, il faut que les utilisa-
teurs du tableau de bord voient immédiatement l’information utile, celle qui révèle un problème
auquel une réponse immédiate doit être apportée.

Date :
Cumul depuis
Trimestre année Trimestre année Cumul année
Indicateur Écart début année Écart Commentaires
en cours précédente précédente
en cours

Pour vous entraîner, faites le dossier 3 du devoir 6 de 2010-2011 (Athlétic Tennis Club) dis-
ponible sur le site Internet de l’Intec : www.cnamintec.fr dans les Ressources pédagogiques
complémentaires de l’UE 121.

Chapitre 3. Conclusion
Section 1. Limites
Les tableaux de bord s’inscrivent souvent dans une vision cloisonnée des centres de responsa-
bilité contraire à la notion transversale des processus de la chaîne de valeur : la satisfaction de
la clientèle dépend de la force de vente, de la qualité du produit, du service de facturation, de la
réception, etc.
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De même, la mesure de la performance se heurte souvent à une rationalité individuelle qui peut
avoir des effets pervers au niveau global de l’entreprise.
Les tableaux de bord sont souvent figés pendant des années : le recours aux tableaux de bord
suppose une certaine permanence des mesures, mais doit pouvoir s’adapter aux nouveaux besoins.
L’objectif des tableaux de bord reste souvent celui du contrôle sans aide au changement ou à
l’amélioration.
Les tableaux de bord sont souvent conçus de manière interne sans souci de comparaison avec
des organisations concurrentes meilleures (benchmarking).

Section 2. Pour dépasser ces limites

Pour un pilotage de la performance, un tableau de bord « idéal » doit donc :


• être évolutif : avec des indicateurs qui s’enrichissent ou disparaissent en fonction des besoins ;
• être lié aux activités et/ou aux processus en tenant compte des interdépendances ;
• être tourné vers l’amélioration permanente des performances présentes et futures ;
• permettre la prise d’initiatives et faciliter le dialogue.

➠➠Pour vous entraîner, faites l’exercice autocorrigé 1 proposé en fin de série.

Faites le sujet de la session 2008 du DCG (examen d’État) disponible sur le site Internet de
l’Intec : www.cnamintec.fr dans l’onglet « Annales » de l’UE 121.

201211TDPA0416 59
Contrôle de gestion • Série 4

Titre 3. Les prix de cession internes

L’organisation en centres de responsabilité tente de généraliser des relations de marché entre


filiales d’un groupe ou entre unités autonomes d’une entreprise et pose la question de la valori-
sation des transactions entre centre acheteur et centre vendeur.

Chapitre 1. Les relations internes


La notion de « prix de cession internes » (on peut écrire, selon le contexte : « prix de cession
interne », « prix de cessions internes » ou « prix de cession internes ») nécessite de distinguer les
relations au sein d’un groupe et les relations au sein d’une entreprise.

Section 1. Les prix de transfert

Les prix de transfert régissent les transactions internes à un groupe entre entités juridiquement
distinctes.
Ils ont pour but de répartir les résultats entre filiales et d’optimiser le résultat de l’ensemble en
jouant sur les différences fiscales (implantation à l’étranger, zones franches sur le territoire natio-
nal, compensation d’un déficit…).
Ils peuvent également permettre de privilégier les actionnaires d’une filiale au sein d’un groupe
en transférant, via les prix de transfert, les bénéfices vers la filiale souhaitée.
Ils sont étroitement surveillés par l’administration fiscale (en raison des incidences sur les
assiettes d’imposition de chaque société : TVA, droits de douane, résultat) et relèvent plus du
fiscaliste que du contrôleur de gestion.

Section 2. Les prix de cession internes

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Les prix de cession internes permettent de valoriser les échanges internes entre centres de pro-
fit d’une entreprise.

ENTREPRISE
Cessions
internes
Centre vendeur Centre acheteur
PCI

Achats Ventes Achats Ventes


externes externes externes externes

Ils ont pour but d’organiser l’autonomie de gestion liée à la décentralisation et doivent donc
permettre :
• le respect de l’intérêt général de l’ensemble ;
• tout en garantissant l’autonomie déléguée à chaque centre et la mesure de son efficacité.

60
UE 121 • Contrôle de gestion

PRIX DE TRANSFERT ET PRIX DE CESSION INTERNE


En fait, « prix de cession interne » et « prix de transfert » sont deux expressions qui peuvent être
considérées comme synonymes, la première étant la francisation du terme anglais transfer pricing.
En pratique, on peut utiliser l’un ou l’autre, mais on utilise souvent l’expression prix de transfert
pour les opérations entre filiales au sein d’un groupe, notamment si celui-ci est international. Le prix
de transfert est dans cette optique un prix de cession interne au groupe. Notons qu’une multitude
d’autres expressions sont utilisés en pratique : « prix internes », « prix de cession groupe », etc.

Chapitre 2. Le prix de cession interne et le résultat


EXEMPLE APPLICATIF 20

Une entreprise organisée en centres de profit a fabriqué et vendu 2 000 produits intermédiaires
ainsi que 1 000 produits finis. Les comptes de résultat des centres sont présentés en fonction de
trois hypothèses d’activité :

Centre vendeur Hypothèse 1 Hypothèse 2 Hypothèse 3


Achats externes
Autres charges
Total charges

Ventes externes(2)
Ventes internes(1)
Total produits

Résultat
(1)
(2)

Centre acheteur Hypothèse 1 Hypothèse 2 Hypothèse 3


Achats externes
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

Achats internes
Autres charges
Total charges

Ventes externes(3)
Total produits

Résultat
(3)

Entreprise Hypothèse 1 Hypothèse 2 Hypothèse 3


Résultat(4)
(4) Le résultat d’ensemble peut se calculer directement en additionnant les résultats locaux ou en retenant l’ensemble
des charges et des produits à l’exclusion des transactions internes.

Constat : la performance d’un centre est influencée par l’existence des cessions internes
puisque le prix de cession est un produit pour le centre vendeur et une charge pour le centre acheteur.
En revanche, le prix de cession interne est neutre au niveau du résultat global de l’entreprise.

Quand le prix de cession interne intègre une marge pour rémunérer le service offert par le centre
vendeur, un retraitement des stocks sera à effectuer lors de la consolidation des résultats si les
approvisionnements ne sont pas consommés et/ou vendus par le centre acheteur.
En effet, les stocks intégreraient une part de résultat fictif puisqu’il ne peut y avoir de résultats
réels au sein de l’entreprise que lorsque la vente se dénoue par le marché externe.

201211TDPA0416 61
Contrôle de gestion • Série 4

EXEMPLE APPLICATIF 20 (SUITE)

Le coût de revient du produit cédé par le centre vendeur est égal : 50 000/2 000 = 25 €.
Le centre vendeur a cédé 1 000 produits au centre acheteur au prix unitaire de 30 €.
Le centre acheteur a transformé 800 produits, et parmi les 800 produits finis, 700 ont été vendus
en dégageant un résultat unitaire de 20 €.
Le stock final d’approvisionnements (200 produits intermédiaires) intègre : 5 × 200 = 1 000 € de
résultat fictif, ce qui majore le résultat du centre acheteur à travers les variations de stocks (stock
initial – stock final) et de l’ensemble de l’entreprise.
Le stock final de produits finis (100 produits) intègre : 5 × 100 = 500 € de résultat fictif, ce qui
majore le résultat du centre acheteur à travers la production stockée (stock final – stock initial) et
de l’ensemble de l’entreprise.
Il convient donc de retraiter les stocks lors de la consolidation des résultats.

Chapitre 3. La détermination des prix


de cession internes
Les modalités de fixation de prix de cession interne font référence aux coûts ou au marché.

Section 1. L’approche par les coûts

La référence aux coûts est essentiellement applicable :


• quand le centre vendeur est un centre de coût ;
• quand le marché du produit ou du service n’existe pas en raison de son caractère spécifique.

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I. LA RÉFÉRENCE AU COÛT COMPLET RÉEL
Le coût complet réel est rarement retenu comme prix de cession interne. En effet, il est :
• connu a posteriori : il faut laisser le temps au centre vendeur de le calculer et contraint donc le
centre acheteur à commander sans connaître le prix à l’avance ;
• en contradiction avec la volonté de rendre autonomes et responsables les acteurs de l’entre-
prise : il transfère l’efficience (ou inefficience) du centre vendeur vers le centre acheteur, sans
que ce dernier soit responsable.

EXEMPLE APPLICATIF 21

Un centre vendeur vend l’ensemble de sa production en interne au coût réel.

Centre vendeur Hypothèse 1 Hypothèse 2 Hypothèse 3


Achats externes 30 000 30 000 30 000
Autres charges 20 000 40 000 10 000
Total charges 50 000 70 000 40 000

Ventes internes 50 000 70 000 40 000


Résultat 0 0 0

62
UE 121 • Contrôle de gestion

Centre acheteur Hypothèse 1 Hypothèse 2 Hypothèse 3


Achats externes 25 000 25 000 25 000
Achats internes 50 000 70 000 40 000
Autres charges 75 000 75 000 75 000
Totales charges 150 000 170 000 140 000

Ventes externes 250 000 250 000 250 000

Résultat 100 000 80 000 110 000

II. LE COÛT STANDARD COMPLET POUR L’ACTIVITÉ NORMALE


Le coût standard complet est connu à l’avance et permet une localisation des performances
puisque le calcul, par rapport à l’activité normale, lui confère sa stabilité.
Le centre vendeur est jugé par des écarts entre les données réelles et les données standards, en
quantité et en valeur.
Le centre acheteur n’est jugé que sur les volumes achetés.
Cependant, cette méthode présente des inconvénients si un marché existe et que le centre
acheteur a la liberté de s’approvisionner ailleurs.
Elle présente un autre inconvénient : le PCI est fixé et devient un coût variable pour le centre
acheteur (centre commercial). Or, les variations de volume d’activité (liés aux performances du
centre commercial) peuvent induire des variations de coûts supportés par le seul centre vendeur
(centre de production). Cela peut donc conduire à des choix erronés au niveau de l’intérêt général.
Cette méthode est donc peu pertinente lorsque le marché est volatile et que les centres sont très
autonomes. Elle est plus adaptée à un marché mature et peu concurrentiel.

EXEMPLE APPLICATIF 22
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Inconvénient pour le centre vendeur


Un centre vendeur vend l’ensemble de sa production en interne au coût standard de 50 €.

Hypothèse 1 Hypothèse 2 Hypothèse 3


Centre vendeur
1 000 2 000 500
Charges fixes 30 000 30 000 30 000
Charges variables 20 000 40 000 10 000
Total charges 50 000 70 000 40 000

Ventes internes 50 000 100 000 25 000


Résultat 0 30 000 – 15 000
unitaire 0 15 – 30

La performance du centre vendeur est influencée par le volume acheté par le centre client sans
qu’il n’en soit responsable : une réduction des approvisionnements génère pour le centre ven-
deur un mali de sous-activité sur l’imputation de ses charges de structure, et inversement dans
le cas d’une augmentation.

Inconvénient pour l’entreprise dans son ensemble


Le centre vendeur a une capacité résiduelle de 500 unités. Il est informé que le centre acheteur
pourrait vendre 500 unités supplémentaires au prix de 45 €, mais que ce dernier refuse.

201211TDPA0416 63
Contrôle de gestion • Série 4

Centre vendeur 2 000 2 500


Charges fixes 30 000 30 000
Charges variables 40 000 50 000
Total charges 70 000 80 000

Ventes internes 100 000 125 000


Résultat 30 000 45 000

Centre acheteur 2 000 2 500


Charges fixes 75 000 75 000
Achats internes 100 000 125 000
Charges variables 25 000 31 250
Total charges 200 000 231 250

Ventes externes 250 000 272 500


Résultat 50 000 41 250

Entreprise 2 000 2 500


Résultat 80 000 86 250

Le centre acheteur considère le prix de cession interne comme un coût d’achat variable d’équa-
tion : PCI × Q. Cette perception peut conduire à des choix économiques erronés au niveau de
l’intérêt général car le centre acheteur n’a plus conscience de l’impact de ses décisions sur le
niveau d’activité du centre vendeur.
Par ailleurs, le coût standard peut rendre la transaction non attractive pour le centre acheteur
alors qu’elle le serait en coût complet dans le cas de suractivité du centre vendeur.

III. LE COÛT STANDARD MAJORÉ D’UN FORFAIT


Pour éviter les inconvénients des méthodes précédentes, il est possible de retenir le coût stan-
dard majoré d’un forfait.

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En principe, ce forfait représente la couverture des charges fixes budgétées et impose au centre
acheteur d’acquérir au moins les quantités budgétées.
Si le centre acheteur commande moins que prévu, le centre vendeur ne supportera pas le coût
de la sous-activité grâce à la perception de la contribution préétablie d’absorption des charges
fixes.
S’il commande plus que prévu, les quantités supérieures à celles budgétées sont facturées au
coût variable et le centre vendeur bénéficie d’une meilleure imputation de ses charges fixes.
Une marge bénéficiaire correspondant à la moyenne du secteur peut également être intégrée.

IV. LE COÛT MARGINAL


Selon la théorie microéconomique, le coût marginal permet la maximisation du résultat de l’en-
treprise.
Cependant, s’il permet de tendre vers l’intérêt général, il sera souvent en contradiction avec
l’intérêt du centre vendeur. En effet, si ce dernier est un centre de profit, il préférera un prix de
marché ou un coût variable majoré d’une redevance.
Par ailleurs, des difficultés pratiques de calcul peuvent exister.

64
UE 121 • Contrôle de gestion

Section 2. L’approche par les marchés

La référence au marché est adaptée aux transactions entre centres de profits.


Cette pratique vise à instaurer un système de concurrence interne autorisant les responsables à
choisir entre transaction interne ou transaction externe.
Les responsables ont alors un rôle « d’entrepreneur » en maintenant l’adéquation de leur offre
avec le marché.
Cette approche suppose toutefois qu’un marché existe et qu’il soit suffisamment concurrentiel.

I. LE PRIX RÉEL DU MARCHÉ


Le prix de cession interne peut être égal au prix réel observé sur le marché. Cette solution incite
le centre vendeur à faire au moins aussi bien que le marché.
Cependant, le prix du marché n’est pas forcément la traduction d’une concurrence vive (mar-
chés oligopolistiques). Inversement, un marché en surcapacité peut conduire à un prix proche
du coût marginal.
De plus, ce système peut compromettre la cohérence de l’ensemble si le centre acheteur la
liberté de s’approvisionner librement à l’extérieur et qu’il préfère s’adresser au marché externe.
C’est pourquoi, afin d’assurer la pérennité du centre vendeur, le centre vendeur et le centre ache-
teur sont généralement contraints d’utiliser un prix de marché de moyen terme assorti d’un
engagement de livraison.

II. LE PRIX AMÉNAGÉ


La cession interne est valorisée au prix du marché final diminué d’une décote qui correspond
aux coûts de distribution engagés par le centre qui vend à l’extérieur.
Cette pratique se rencontre dans le cas de cessions entre un centre de fabrication et un centre
commercial, et la minoration représente les frais de distribution qui auraient été engagés par le
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centre de fabrication pour avoir des débouchés externes.

➠➠Pour vous entraîner, faites l’exercice autocorrigé 2 proposé en fin de série.

Faites également le dossier 2 du devoir 6 de 2011-2012 (Imprilux) et le dossier 2 du devoir 6


(Groupe TTP), disponibles sur le site Internet de l’Intec : www.cnamintec.fr dans les
Ressources pédagogiques complémentaires de l’UE 121.

201211TDPA0416 65
UE 121 • Contrôle de gestion

Annexe

Annexe Les formules que l’on peut apprendre par cœur

Décomposition d’un écart sur coût direct


(Le PCG parle de coût direct, mais c’est en fait de coûts variables dont il s’agit).
Coût = V × Q × P
Avec :
• V = volume de production
• Q = quantité de facteur de production consommé pour réaliser chaque produit
• P = prix (ou coût) du facteur de production
Coût réel = Cr = Vr × Qr × Pr
Coût prévisionnel = Cp = Vp × Qp × Pp
• Écart sur volume = (Vr – Vp) × Qp × Pp
• Écart sur quantité = Vr × (Qr – Qp) × Pp
• Écart sur prix = Vr × Qr × (Pr – Pp)

Décomposition d’un écart sur coût indirect


(Le PCG parle de coût indirect, mais c’est en fait de coûts semi-variables dont il s’agit).
Coût = V × N × C
Avec :
• V = volume de production
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• N = nombre d’unités d’œuvres consommées par produit


• C = coût de l’unité d’œuvre
Cv = coût variable de l’unité d’œuvre et Cf = coût fixe.
Coût réel Cr = Vr × Nr × Cr en budget simple ;
Cr = (Vr × Nr × Cvr) + Cfr en budget flexible

Coût prévu Cp = Vp × Np × Cp en budget simple ;


Cp = (Vp × Np × Cvp) + Cfp en budget flexible

• Écart sur volume = (Vr – Vp) × Np x Cp


• Écart sur rendement = Vr × (Nr – Np) × Cp
• Écart sur activité = [Vr × Nr × (Cvp – Cp)] + Cfp
• Écart sur budget = [Vr × Nr × (Cr – Cvp)] – Cfp

201211TDPA0416 67
UE 121 • Contrôle de gestion

Exercices autocorrigés

Ne pas envoyer à la correction

Exercice 1 : Tableau de bord

Énoncé
Dans une logique de maîtrise des coûts, de suivi des critères de performance et de responsabi-
lisation des personnels, la société A décide de se structurer en centres de responsabilités. Leur
mise en place va être progressive. Le projet ne sera sans doute totalement opérationnel qu’au
début de l’exercice N+1.
Les premières études se concentrent sur le processus « production ». Deux centres de responsabi-
lité essentiels peuvent y être identifiés : le centre « approvisionnement » et le centre « fabrication ».
Le directeur de la société A souhaite avoir à sa disposition un outil lui permettant de contrôler de
façon permanente l’efficacité de ce processus et de mettre en place, si nécessaire, des déci-
sions correctrices à court terme qui seront arrêtées en comité de direction.
Il vous est demandé de poser les premières bases d’un tableau de bord opérationnel concernant
le centre « approvisionnement » dont l’objectif essentiel est d’assurer la disponibilité des matières
nécessaires à la réalisation de chacune des commandes dans des délais très courts sous
contrainte de maîtrise des coûts d’approvisionnement et de stockage.

TRAVAIL À FAIRE
1. Définissez la notion de facteurs clés de succès. Indiquez, à l’aide de l’annexe, les princi-
paux facteurs clés du centre « approvisionnement ».
2. Proposez, au minimum, deux indicateurs de performance par facteur clé de succès. Pour
chaque indicateur, spécifiez l’origine des informations, les modalités de calcul et la valeur-cible.
3. Indiquez quelle pourrait être la périodicité de ce tableau de bord ? Justifiez votre réponse.
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4. Rappelez les conditions matérielles, organisationnelles et humaines qui garantissent l’effi-


cacité des tableaux de bord en tant qu’outil d’aide à la décision.

Annexe Éléments de performance du processus production

La société A ne lance les ordres de fabrication qu’à réception de la commande client. Chaque com-
mande comporte des spécificités en termes de volume et de caractéristiques techniques, ce qui
sous-entend une lecture pertinente des ordres de fabrication par le personnel de l’approvisionnement,
car un assortiment inadapté de matières oblige à une reprogrammation des ordres de fabrication.
Le délai de livraison est un critère de plus en plus décisif dans l’obtention d’une commande client.
Dans ce contexte, la société a tout à fait conscience du rôle stratégique du centre « approvision-
nement ». La société s’est donnée pour objectif de livrer ses clients dans un délai maximum de
10 jours ouvrables. Cette contrainte nécessite la mise à disposition des matières dans un délai
maximum de 72 heures.
La société A travaille avec plusieurs fournisseurs pour chaque matière utilisée, ce qui évite des
tensions en cas de rupture chez l’un d’entre eux. Le nombre total de matières à gérer est relative-
ment faible.
Les délais de livraison des matières premières sont en moyenne de 5 jours pour l’ensemble des
fournisseurs. Une procédure de livraison accélérée (48 heures) peut être déclenchée auprès de
certains fournisseurs, mais un surcoût est alors facturé. •••/•••

201211TDPA0416 69
Contrôle de gestion • Série 4

•••/••• Les stocks de produits chimiques nécessaires à l’activité sont coûteux et réduits au minimum afin
de :
• minimiser les frais financiers. Ils représentent en moyenne 10 jours de consommation au cours
de N–1 ;
• risquer par ailleurs de devoir les détruire compte tenu de délais de péremption dépassés (3 lots
de produits périmés ont dû être détruits à l’inventaire).
Par ailleurs, deux ordres de fabrication au cours du dernier trimestre N–1 ont été retardés pour
défauts d’approvisionnement de produits chimiques.
Les autres approvisionnements sont actuellement gérés avec beaucoup moins d’attention que les
stocks de produits chimiques. On observe des délais de rotation de plus en plus longs (30 jours en
N–2, 40 jours en N–1), la moyenne dans le secteur d’activité étant de 22 jours.
Le centre d’approvisionnement emploie deux caristes qui assurent la manipulation et le contrôle
qualité des approvisionnements, un magasinier responsable du suivi et de l’approvisionnement de
la production et un acheteur. Le personnel a été formé à la manipulation des produits toxiques.

Corrigé

Question 1
Un facteur clé de succès (FCS) est une variable déterminante, une compétence distinctive, pour
expliquer le succès ou l’échec du centre, compte tenu des objectifs fixés.
Les principaux facteurs clés de succès du centre approvisionnement sont :
• le respect des délais de livraison au centre fabrication ;
• le contrôle et la gestion des stocks : capacité à minimiser les stocks, particulièrement pour les
produits chimiques qui sont à la fois coûteux et périssables, mais aussi pour les autres appro-
visionnements dont la rotation est très supérieure à celle constatée dans le secteur d’activité,
tout en évitant les ruptures de stocks ;
• le niveau de qualité des approvisionnements ;
• la maîtrise des coûts d’approvisionnement.

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Question 2
Facteurs clés Modalités de calcul
Indicateur de performance
de succès et valeur cible
Respect des délais • Délai moyen d’approvisionnement Cible : 72 heures
du centre fabrication
• Taux de dépassement de délai Nombre de dépassements/nombre total d’ordres
pendant la période
Contrôle et gestion • Délai moyen de stockage 360 (stock moyen/coût d’achat des consommations)
des stocks Cible : 10 à 22 jours selon la nature des approvisionnements
• Nombre de lots détruits Cible : 0
• Taux de rupture pendant la période Nombre de ruptures/nombre total de demandes du centre
fabrication
Cible : 0
• Taux de satisfaction du centre % de livraisons non conformes
fabrication Cible : 0 %
Niveau de qualité
% d’ordre de fabrication avec lecture erronée
Cible : 0 %
Maîtrise des coûts • Nombre de commandes d’urgence Nombre de commandes en urgence/nombre total
d’approvisionnement pendant la période de commandes
• Surcoûts supportés en fonction Montant des surfacturation/total des achats
des fournisseurs pendant la
période
Etc.
Remarque : D’autres indicateurs peuvent être proposés car ce genre de cas admet plusieurs réponses.

70
UE 121 • Contrôle de gestion

Question 3
Pour développer la réactivité, une périodicité mensuelle est souhaitable.
Une périodicité plus rapprochée ne se justifie pas et correspondrait à une dépense exagérée par
rapport à l’amélioration de l’information obtenue.
Il serait également possible de présenter deux tableaux de bord. Un tableau de suivi du niveau
des stocks a périodicité hebdomadaire et un tableau mensuel pour le suivi des coûts et des
fournisseurs.

Question 4
Les conditions d’efficacité du tableau de bord sont les suivantes :
• conditions matérielles :
–– disponibilité rapide des informations ;
–– indicateurs pertinents et en nombre réduit ;
–– clarté…
• conditions organisationnelles : un tableau par centre : adéquation avec la structure organisa-
tionnelle de la société car le tableau de bord doit être renseigné par le responsable du centre.
• conditions humaines :
–– participation du personnel à la conception ;
–– négociation des objectifs avec la direction ;
–– formation du personnel pour leur utilisation et compréhension (aide au pilotage et non outil
de sanction)…

Exercice 2 : Prix de cession interne

Énoncé
Dans le cadre d’une restructuration interne en vue d’instaurer un système de mesure des perfor-
mances, la société Z, dont l’organisation actuelle tourne autour de la notion de centre de respon-
sabilité, a décidé de les transformer en centres de profits.
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C’est dans cette hypothèse que vous étudierez les stratégies possibles de deux centres particu-
liers, A et B, compte tenu des informations communiquées en annexe.

TRAVAIL À FAIRE
1. À partir des informations 1, 2 et 3 de l’annexe et en supposant que le centre A atteigne sa
capacité maximale en vendant le complément au centre B :
a. La société Z a-t-elle intérêt à fabriquer le produit X ?
b. Le prix de cession interne retenu permet-il d’optimiser le résultat global de la société ?
2. Déterminez les limites du prix de cession interne qui feront qu’il sera acceptable à la fois
par le centre A et par le centre B, en présentant les marges de manœuvre possibles.
3. En considérant l’information 4, quel résultat le centre A et la société peuvent-ils espérer en
ne s’intéressant qu’au marché extérieur ? Commentez.
4. Dans l’hypothèse d’une vente de 300 unités au centre B, déterminez le prix de cession
interne optimal.

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Contrôle de gestion • Série 4

Annexe

Information 1
Le centre A fabrique des pièces détachées. Il en vend actuellement 900 unités par semaine sur le
marché au prix unitaire de 600 €.
La capacité de production maximum actuelle est de 1 200 unités par semaine.
Les charges de structure sont de 144 000 € par semaine et le coût variable unitaire d’une pièce est
égal à 260 €.

Information 2
Le centre B envisage la fabrication d’un nouveau produit qui consommerait des pièces détachées
du centre A.
Le centre B prévoit de vendre 300 unités par semaine à 1 000 € l’unité.
Le contrôleur de gestion du centre B a estimé les coûts additionnels unitaires de fabrication à
300 € de charges variables. Les charges de structure de cette nouvelle production sont de 60 000 €
par semaine, pour une capacité maximale de 300 unités par semaine.

Information 3
Le prix de cession interne se ferait au prix du marché.

Information 4
Une étude de marché faite sur les pièces détachées montre que si le prix de vente passait à 595 €,
le centre A pourrait espérer en vendre 1 060 sur le marché extérieur.

Corrigé

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Question 1
a. Pour répondre à cette question, il faut comparer la situation actuelle et la situation avec les
300 produits nouveaux.

Stratégie actuelle : le centre A fabrique et vend 900 produits sur le marché extérieur
Centre A Détail Montant
Ventes externes 900 × 600 540 000
Charges variables 900 × 260 – 234 000
Charges fixes – 144 000
Résultat du centre A 162 000
Résultat du centre B Inconnu, noté RB RB
Résultat de la société 162 000 + RB

72
UE 121 • Contrôle de gestion

Stratégie envisagée : 300 produits nouveaux


Centre A Détail Montant
Ventes externes 900 × 600 540 000
Ventes internes 300 × 600 180 000
Charges variables (300 + 900) × 260 – 312 000
Charges fixes – 144 000
Résultat du centre A 264 000
Ancien résultat du centre B RB
Ventes externes 300 × 1 000 300 000
Achats internes – 180 000
Charges variables 300 × 300 – 90 000
Charges fixes – 60 000
Résultat du centre B – 30 000 + RB
Résultat de la société 234 000 + RB

Le résultat de la société augmente de 72 000 €. La stratégie est donc opportune.


Il était possible d’obtenir plus rapidement la variation du résultat avec un raisonnement marginal :

Détail Montant
Augmentation du chiffre d’affaires du centre B 300 × 1 000 300 000
Augmentation des charges du centre A 300 × 260 – 78 000
Augmentation des charges du centre B 90 000 + 60 000 – 150 000
+ 72 000

b. Cependant, le prix de cession interne ne permettra pas d’optimiser le résultat même s’il est
bénéfique au centre A et à la société dans son ensemble.
En effet, dans la mesure où le centre B dispose d’une autonomie de gestion et de décision, il
refusera cette stratégie qui entraîne une baisse de son résultat de 30 000 €.
Il y a donc un conflit entre les deux centres en raison du prix de cession interne retenu et le résul-
tat de la société restera à RB + 162 000.
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Question 2
Pour le centre A, le prix de cession interne sera acceptable s’il lui procure un supplément de
résultat, donc s’il couvre au moins le coût marginal (soit le coût variable puisqu’il n’y a pas de
changement de structure pour A) de 260 €.
Cependant, si on considère que le centre B aide à l’absorption des charges fixes, un centre A
peut faire valoir que ses charges fixes font partie de la stratégie de négociation et qu’il faut rete-
nir un coût complet.
Dans ce cas, deux niveaux sont envisageables :
• soit sur la base de 1 200 produits : PCI = 260 + 144 000/1 200 = 380 ;
• soit sur la base de 900 produits : PCI = 260 + 144 000/900 = 420.
Pour le centre B, le prix de cession interne ne doit pas réduire son résultat. Sur la base de
300 produits, son résultat unitaire est : 1 000 – (150 000/300) = 500.
Le prix de cession interne doit donc être inférieur à 500 € pour le centre B.
Le prix de cession interne doit donc être compris entre 380 € et 500 € pour être acceptable par
les deux centres.
Le prix de 420 € pourrait être une solution de compromis.

201211TDPA0416 73
Contrôle de gestion • Série 4

Question 3
Résultat si le centre A n’a que des ventes externes de 1 060 :

Centre A Détail Montant


Ventes externes 1 060 × 595 630 700
Charges variables 1 060 × 260 – 275 600
Charges fixes – 144 000
Résultat du centre A 211 100
Résultat du centre B Inconnu RB
Résultat de la société 211 100 + RB

Le résultat est moins pour le centre A et la société dans son ensemble. Par rapport à la stratégie
avec 300 produits nouveaux, il y a un manque à gagner de :
(234 000 + RB) – (211 100 + RB) = 22 900.
Cette stratégie doit être abandonnée.

Question 4
L’obtention d’un résultat supplémentaire n’est possible que si les centres A et B coopèrent.
La stratégie étudiée en question précédente donne un argument au centre B car ce calcul montre
que le centre A ne peut espérer un résultat supérieur à 211 100.
Ce résultat sera donc la base de la négociation.
Dans ces conditions, il semble normal que le centre B puisse bénéficier du supplément de résul-
tat de : 234 000 – 211 100 = 22 900.
Une telle négociation ne peut être refusée ni par le centre A ni par le centre B qui augmentent
leur résultat et qui est conforme à l’intérêt de l’ensemble.
Soit x, le prix de cession interne optimal :

Centre A Détail Montant


Ventes externes 900 × 600 540 000
Ventes internes 300 × x 300 x
Charges variables (300 + 900) × 260 – 312 000

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Charges fixes – 144 000
Résultat du centre A 300 x + 84 000
Ancien résultat du centre B RB
Ventes externes 300 × 1 000 300 000
Achats internes – 300 x
Charges variables 300 × 300 – 90 000
Charges fixes – 60 000
Résultat du centre B – 300 x + 150 000 + RB
Résultat de la société 234 000 + RB

Il peut être déterminé soit par rapport au centre A, soit par rapport au centre B.
• Par rapport au centre A : 300 x + 84 000 = 211 100 x = 423,67.
• Par rapport au centre B : 300 x + 150 000 = 22 900 x = 423,67.
Le prix de cession interne optimal est donc 423,67 €.

74
UE 121 • Contrôle de gestion

Exercice 3 : Écarts sur charges avec en-cours

Énoncé
Il vous est demandé de contrôler les conditions de production du produit P.
La fiche de coût unitaire préétabli correspondant à une production normale de 6 000 produits P
est la suivante :
Éléments Quantité Coût unitaire
Matières 5 kg 50 € le kg
Main–d’œuvre directe 12 minutes 20 € l’heure
Centre production 15 minutes 40 € l’heure

Les charges prévisionnelles du centre production dont l’unité d’œuvre est l’heure machine sont
fixes à concurrence de 45 000 € par période.
Au cours de la période 5 000 produits P ont été achevés et les charges suivantes ont été enre-
gistrées :
• matières : 26 250 kg pour 1 325 625 € ;
• main-d’œuvre directe : 1 000 heures pour 21 000 € ;
• centre production : 1 300 heures représentant 65 600 € dont 50 000 fixes.
En-cours de début de période : 200 produits.
En-cours de fin de période : 400 produits.
Les matières sont entièrement intégrées dès le début du cycle de production.
Les en-cours initiaux ont reçu 80 % de la main-d’œuvre et 75 % du centre de production.
Les en-cours finaux ont reçu 60 % de la main-d’œuvre et 50 % du centre de production.

TRAVAIL À FAIRE
1. En tenant compte du degré d’achèvement des produits en-cours, évaluez les équivalents
produits terminés correspondant à la production réelle de la période.
2. Présentez, sous forme de tableau, le calcul des écarts relatifs à la production constatée.
3. Analysez les écarts.
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Corrigé

Question 1
– En-cours
Production + En-cours Production
Éléments de début de
achevée de fin de période équivalente
période
Matières 5 000 200 400 5 200
MOD 5 000 200 × 80 % 400 × 60 % 5 080
Centre production 5 000 200 × 75 % 400 × 50 % 5 050

Question 2
Coût de la production réelle Coût préétabli pour PRE Écart « global »
Éléments Quantités CU Montant Quantités CU Montant
Mat. premières 26 250 50,50 1 325 625 26 000,0 50 1 300 000 25 625 (Déf.)
MOD 1 000 21,00 21 000 1 016,0 20 20 320 680 (Déf.)
Centre usinage 1 300 50,46 65 600 1 262,5 40 50 500 15 100 (Déf.)
Coût de prod. 1 412 225 1 370 820 41 405 (Déf.)
26 000 = 5 200 × 5
1 016 = 5 080 × 12/60
1 262,5 = 5 050 × 15/60

201211TDPA0416 75
Contrôle de gestion • Série 4

Question 3. Analyse des écarts


Écart « global » sur matières premières = 26 250 × 50,5 – 26 000 × 50 = 25 625 (Déf.)
Écart sur coût unitaire = (50,5 – 50) × 26 250 = 13 125 (Déf.)
Écart sur quantités = (26 250 – 26 000) × 50 = 12 500 (Déf.)
Vérification : 13 125 + 12 500 = 25 625

Écart « global » sur main-d’œuvre = 1 000 × 21 – 1 016 × 20 = 680 (Déf.)


Écart sur taux horaire = (21 – 20) × 1 000 = 1 000 (Déf.)
Écart sur temps = (1 000 – 1 016) × 20 = – 320 (Fav.)
Vérification : 1 000 – 320 = 680

Écart sur charges indirectes


Budget flexible
Activité An = 1 500 UO AR = 1 300 UO An = 6 000 × 15/60
Charges variables 15 000 13 000 Coût de l’UO : 40
Charges fixes 45 000 45 000 Coût total = 1 500 × 40
Total du budget 60 000 58 000 Coût fixe total = 45 000
Coût de l’UO 40 Coût variable total = 15 000
dont variable 10 Y = 10 × + 45 000

Écart « global » sur centre usinage = 65 600 – (1 262,50 × 40) = 15 100 (Déf.)
Écart sur coût = 65 600 – 58 000 = + 7 600 (Déf.)
Écart sur imputation des charges fixes = 58 000 – 1 300 × 40 = + 6 000 (Déf.)
1300
Ou écart sur imputation des charges fixes = 45 000 – 45 000 ×  = + 6 000
Écart sur rendement = (1 300 – 1 262,5) × 40 = 1 500 (Déf.) 1500

Vérification : 7 600 + 6 000 + 1 500 = 15 100

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Exercice 4 : Écarts sur charges avec production achevée à déterminer

Énoncé
Une unité de production de l’entreprise X fabrique deux produits A et B à partir de deux matières
premières M et N. Le cycle de fabrication est le même pour la réalisation des deux types de
produits :
• passage dans l’atelier 1 : fusion-usinage ;
• passage dans l’atelier 2 : assemblage ;
• passage dans l’atelier 3 : finition.
Les produits semi-ouvrés ne sont pas stockés, tout produit sortant des ateliers 1 et 2 entrant
immédiatement dans le suivant.
Les coûts de production de A et B comprennent :
• les matières premières M et N consommées dans l’atelier 1 ;
• les charges de main-d’œuvre directe de l’atelier 2 ;
• les charges des centres d’analyse.
Les charges de main-d’œuvre font partie, pour l’essentiel, des charges indirectes. Seul l’atelier 2
comporte des charges de main-d’œuvre directe, avec qualification différente selon le produit
assemblé.
Pour le premier semestre N, un budget mensuel des charges de production est donné en
annexe 1.
Les données réelles du mois de février N ont été regroupées en annexe 2.

76
UE 121 • Contrôle de gestion

TRAVAIL À FAIRE
1. Présentez les fiches de coût de standard de A et de B.
2. Déterminez le nombre de produits A et B achevés dans chaque atelier en février N.
3. Calculez l’équivalence de production terminée en février N.
4. Terminez le tableau de répartition des charges indirectes (annexe 2C).
5. Présentez un tableau permettant de dégager l’écart total pour chaque élément de coût des
produits A, puis pour les produits B.
6. Présentez un tableau permettant de dégager l’écart relatif à la production constatée pour
chaque élément de coût des produits A, puis pour les produits B.
7. Analysez sans faire la distinction entre les produits A et B, l’écart sur charges indirectes de
l’atelier 1.
8. Analysez sans faire la distinction entre les produits A et B, l’écart sur charges indirectes de
l’atelier 3. L’un des écarts obtenu est nul. Ne pouvait-on pas prévoir cette réponse avant
même de procéder à l’analyse ? Pourquoi ?

Annexe 1 Prévisions mensuelles pour le premier semestre N

A. Production mensuelle normale


500 produits A et 900 produits B.

B. Standards unitaires, charges directes


A B
Matières M 4 kg à déterminer
Matières N 6 kg 4 kg
Main-d’œuvre (atelier 2) 15 minutes 10 minutes
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C. Budget mensuel des charges directes


A B
Matières M 90 000 € 81 000 €
Matières N 225 000 € 270 000 €
Main-d’œuvre (atelier 2) 6 500 € 8 700 €

D. Budget mensuel des charges indirectes


Atelier 1 Atelier 2 Atelier 3
Total 31 200 € 9 075 € 7 000 €
Dont charges fixes 12 480 € 2 200 € 2 380 €
Unité d’œuvre Kg matière Heure mod Unité fictive

Chaque produit A ou B (terminé ou évalué par équivalence) vaut une unité fictive.

201211TDPA0416 77
Contrôle de gestion • Série 4

Annexe 2 Données constatées en février N

A. Production du mois
Production achevée (renseignements partiels) : 520 produits A à la sortie de l’atelier 1, 1 050 pro-
duits B à la sortie de l’atelier 3.
En-cours uniquement pour les produits A dans les ateliers 2 et 3 :
Atelier 2 Atelier 3
Nombre Degré d’achèvement Nombre Degré d’achèvement
En-cours initial 80 50 % 60 40 %
En-cours final 170 60 % 30 30 %

B. Charges directes
A B
Coût unitaire Consommations Coût unitaire Consommations
Matières M 47,50 € 2 200 kg 47,50 € 2 000 kg
Matières N 78 € 3 100 kg 78 € 4 050 kg
Main-d’œuvre (atelier 2) 55 € 135 heures 60 € 180 heures

C. Charges indirectes
Atelier 1 Atelier 2 Atelier 3
Total 36 887,50 € 10 048,50 € 7 176 €
Unité d’œuvre Kg matière Heure mod Unité fictive

Corrigé

Question 1. Fiches de coût de standard

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A B
Éléments Q CU Montant Q CU Montant
Matières M 4 45 180,00 2 45 90,00
Matières N 6 75 450,00 4 75 300,00
MOD (atelier 2) 0,25 52 13,00 10/60 58 9,67
Atelier 1 10 3 30,00 6 3 18,00
Atelier 2 0,25 33 8,25 10/60 33 5,50
Atelier 3 1 5 5,00 1 5 5,00
Coût unitaire 686,25 428,17
45 = 90 000/(500 × 4)
2 = 81 000/(45 × 900)
75 = 225 000/(500 × 6)
52 = 6 500/(500 × 15/60)
58 = 8 700/(900 × 10/60)
10 = 4 + 6
6=2+4
3 = 31 200/[(500 × 4) + (500 × 6) + (900 × 2) + (900 × 4)]
33 = 9 075/[(500 × 15/60) + (900 × 10/60)]
5 = 7 000/(500 + 900)

Question 2. Calcul de la production achevée


Cette question doit permettre de calculer la production achevée de produits A et de produits B
nécessaire pour la question suivante.

78
UE 121 • Contrôle de gestion

Sachant que tout produit sortant des ateliers 1 et 2 entre immédiatement dans le suivant (et que
le total du débit est égal au total du crédit), il est possible de faire le schéma suivant :
Pour les produits A :
Atelier 1 Atelier 2 Atelier 3
ECI 0 Sorties 520 ECI 80 Sorties ECI 60 Sorties

ECF 0 Entrée 520 ECF 170 Entrée ECF 30


600
Atelier 1 Atelier 2 Atelier 3
ECI 0 Sorties 520 ECI 80 Sorties 430 ECI 60 Sorties 460

ECF 0 Entrée 520 ECF 170 Entrée 430 ECF 30


600 600 490 490

Les produits A achevés sont donc 520 en atelier 1, 430 en atelier 2 et 460 en atelier 3.
Pour les produits B, aucun problème puisqu’il n’y a pas d’en-cours : 1 050 produits achevés à la
sortie des ateliers 1, 2 et 3.

Question 3. Calculs des productions équivalentes


Le calcul des productions équivalentes n’est nécessaire que pour les produits A puisqu’il n’y a
pas d’en-cours B.

Production – En-cours de début de + En-cours Production


Éléments
achevée période de fin de période équivalente A
MP M 520 0 0 520
MP N 520 0 0 520
MOD atelier 2 430 80 × 50 % 170 × 60 % 492
Atelier 1 520 0 0 520
Atelier 2 430 80 × 50 % 170 × 60 % 492
Atelier 3 460 60 × 40 % 30 × 30 % 445
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Question 4. Tableau de répartition
Atelier 1 Atelier 2 Atelier 3
Total 36 887,50 € 10 048,50 € 7 176 €
Unité d’œuvre Kg matière Heure mod Unité fictive
Nombre d’unités d’œuvre 11 350 315 1 495
Coût d’unité d’œuvre 3,25 31,9 4,8
11 350 = 2 200 + 3 100 + 2 000 + 4 050
315 = 135 + 180
1 495 = 445 + 1 050

Question 5. Calcul des écarts totaux


Produits A Coût de la production réelle Coût préétabli pour 500 Écart total
Éléments Quantités C U Montant Quantités CU Montant
MP M 2 200 47,5 104 500,00 2 000 45 90 000,00 14 500,00 (Déf.)
MP N 3 100 78 241 800,00 3 000 75 225 000,00 16 800,00 (Déf.)
MOD 135 55 7 425,00 125 52 6 500,00 925,00 (Déf.)
Atelier 1 5 300 3,25 17 225,00 5 000 3 15 000,00 2 225,00 (Déf.)
Atelier 2 135 31,9 4 306,50 125 33 4 125,00 181,50 (Déf.)
Atelier 3 445 4,8 2 136,00 500 5 2 500,00 – 364,00 (Fav.)
Coût 377 392,50 343 125,00 34 267,50 (Déf.)

201211TDPA0416 79
Contrôle de gestion • Série 4

Produits B Coût de la production réelle Coût préétabli pour 900 Écart total
Éléments Quantités CU Montant Quantités CU Montant
MP M 2 000 47,5 95 000,00 1 800 45 81 000,00 14 000,00 (Déf.)
MP N 4 050 78 315 900,00 3 600 75 270 000,00 45 900,00 (Déf.)
MOD 180 60 10 800,00 150 58 8 700,00 2 100,00 (Déf.)
Atelier 1 6 050 3,25 19 662,50 5 400 3 16 200,00 3 462,50 (Déf.)
Atelier 2 180 31,9 5 742,00 150 33 4 950,00 792,00 (Déf.)
Atelier 3 1 050 4,8 5 040,00 900 5 4 500,00 540,00 (Déf.)
Coût 452 144,50 385 350,00 66 794,50 (Déf.)

Question 6. Calcul des écarts relatifs à la production constatée


Produits A Coût de la production réelle Coût préétabli pour PRE Écart « global »
Éléments Quantités CU Montant Quantités CU Montant
MP M 2 200 47,5 104 500,00 2 080 45 93 600,00 10 900,00 (Déf.)
MP N 3 100 78 241 800,00 3 120 75 234 000,00 7 800,00 (Déf.)
MOD 135 55 7 425,00 123 52 6 396,00 1 029,00 (Déf.)
Atelier 1 5 300 3,25 17 225,00 5 200 3 15 600,00 1 625,00 (Déf.)
Atelier 2 135 31,9 4 306,50 123 33 4 059,00 247,50 (Déf.)
Atelier 3 445 4,8 2 136,00 445 5 2 225,00 – 89,00 (Fav.)
Coût 377 392,50 355 880,00 21 512,50 (Déf.)

Produits B Coût de la production réelle Coût préétabli pour 1 050 Écart « global »
Éléments Quantités CU Montant Quantités CU Montant
MP M 2 000 47,5 95 000,00 2 100 45 94 500,00 500,00 (Déf.)
MP N 4 050 78 315 900,00 4 200 75 315 000,00 900,00 (Déf.)
MOD 180 60 10 800,00 175 58 10 150,00 650,00 (Déf.)
Atelier 1 6 050 3,25 19 662,50 6 300 3 18 900,00 762,50 (Déf.)
Atelier 2 180 31,9 5 742,00 175 33 5 775,00 – 33,00 (Fav.)
Atelier 3 1 050 4,8 5 040,00 1 050 5 5 250,00 – 210,00 (Fav.)
Coût 452 144,50 449 575,00 2 569,50 (Déf.)

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Question 7. Budget flexible atelier 1
Activité An = 10 400 kg AR = 11 350 kg
Charges variables 18 720 20 430 Y = 1,8 × + 12 480
Charges fixes 12 480 12 480
Total du budget 31 200 32 910
Coût de l’UO 3
dont variable 1,8

Écart total sur atelier 1 = (17 225 + 19 662,5) – 31 200 = 5 687,50 (Déf.)
• Écart sur coût = 36 887,5 – 32 910 = + 3 977,5 (Déf.)
• Écart sur imputation des charges fixes = 32 910 – 11 350 × 3 = – 1 140  (Fav.)
11 350
Ou écart sur imputation des charges fixes = 12 480 – 12 480 ×  = – 1 140
• Écart sur rendement = (11 350 – 11 500) × 3 = – 450 (Fav.) 10 400
Activité allouée = 10 × 520 + 6 × 1 050 = 11 500
• Écart sur volume = (11 500 – 10 400) × 3 = 3 300
Ou écart sur volume = (520 – 500) × 30 + (1 050 – 900) × 18
Vérification : Écart total = 3 977,5 – 1 140 – 450 + 3 300 = 5 687,50

80
UE 121 • Contrôle de gestion

Question 8. Budget flexible atelier 3


Activité An = 1 400 AR = 1 495
Charges variables 4 620 4 933,5 Y = 3,3 × + 2 380
Charges fixes 2 380 2 380
Total du budget 7 000 7 313,5
Coût de l’UO 5
dont variable 3,3

Écart total sur atelier 3 = (2 136 + 5 040) – 7 000 = 176 (Déf.)
• Écart sur coût = 7 176 – 7 313,5 = – 137,5 (Fav.)
• Écart sur imputation des charges fixes = 7 313,5 – 1 495 × 5 = – 161,50 (Fav.)
1 495
Ou écart sur imputation des charges fixes = 2 380 – 2 380 ×  = – 161,5
• Écart sur rendement = (1 495 – 1 495) × 5 = 0 1 400
Activité allouée = 445 + 1 050
• Écart sur volume = (1 495 – 1 400) × 5 = 475
Ou écart sur volume = (445 – 500) × 5 + (1 050 – 900) × 5
Vérification : Écart total = – 137,5 – 161,5 + 475 = 176
L’écart sur rendement est obligatoirement nul quand la mesure de l’activité est exprimée en pro-
duits (l’unité d’œuvre retenue est dans ce cas particulier la production) car l’activité allouée est
nécessairement égale à l’activité réelle.

Exercice 5 : Écarts sur charges, écarts sur marge

Énoncé
La société Y fabrique deux produits P1 et P2. Elle vous demande d’analyser le résultat de son
deuxième trimestre.

TRAVAIL À FAIRE
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En fournissant toutes justifications utiles :


1. Vérifiez, à l’aide des annexes 1 et 2, le montant de l’écart sur résultat fourni en annexe 3,
et pour cela :
a. présentez un tableau de calcul des résultats prévisionnels, par ligne de produits et pour la société ;
b. présentez un tableau de calcul des résultats constatés ;
c. calculez l’écart sur résultat pour chaque ligne de produits et pour la société.
2. Vérifiez également les montants de chacune des trois composantes de l’écart sur résultat,
pour cela, calculez pour chaque ligne de produits et pour la société :
a. l’écart sur marge ;
b. l’écart sur coût hors production ;
c. l’écart sur coût de production.
3. Indiquez quels sont vos premiers constats.
4. Décomposez l’écart sur marge en :
a. un écart sur marge unitaire ;
b. un écart sur volume global ;
c. un écart de composition des ventes (ou écart de mix).
5. Calculez et décomposez en écarts élémentaires :
a. l’écart sur sous-ensembles Y ;
b. l’écart sur frais de main-d’œuvre directe « Contrôles » pour P1 ;
c. l’écart sur frais du centre d’analyse « Contrôles ».

201211TDPA0416 81
Contrôle de gestion • Série 4

Annexe 1 Données prévisionnelles


Les données prévisionnelles pour le deuxième trimestre N sont les suivantes :

1. Objectifs de production et de vente


Volume Prix de vente unitaire
P1 15 000 160 €
P2 25 000 120 €

2. Nomenclature par unité produite


P1 P2
Sous-ensembles :
X 2 unités 3 unités
Y / 1 unité
Z 2 unités /
Main-d’œuvre directe :
Montage 5 minutes 3 minutes
Câblage 9 minutes 6 minutes
Contrôles 6 minutes 6 minutes
Charges indirectes des centres :
Montage 0,05 unité d’œuvre 0,01 unité d’œuvre
Câblage 0,15 unité d’œuvre 0,10 unité d’œuvre
Contrôles 0,12 unité d’œuvre 0,08 unité d’œuvre

L’activité des centres « Montage » et « Contrôles » est mesurée en heures-machine ; celle du


centre « Câblage » est mesurée en heures de main-d’œuvre directe (MOD).

3. Coûts unitaires prévisionnels des éléments directs de la nomenclature


P1
Sous-ensemble X 14 €

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Sous-ensemble Y 20 €
Sous-ensemble Z 24 €
MOD Montage 18 € l’heure
MOD Câblage 20 € l’heure
MOD Contrôles 21 € l’heure

4. Budget des frais des centres de production


Centre montage Centre câblage Centre contrôles
Coût variable par unité d’œuvre 12 € 9 € 16 €
Coût fixe annuel 192 000 € 817 000 € 972 800 €

5. Coûts prévisionnels hors production


Ces coûts sont imputés aux différentes lignes de produits sur la base d’une assiette de frais
définie comme étant les « 100 € de coût de production des produits vendus ».
Ils comprennent :

a. Des frais de distribution :


• montant variable : 9 % du coût de production des produits vendus ;
• montant trimestriel fixe : 405 375 €.

b. D’autres frais hors production :


• frais de recherche-développement : montant trimestriel : 511 125 € ;
• frais généraux : montant trimestriel de 352 500 €.

82
UE 121 • Contrôle de gestion

Annexe 2 Données constatées


Les données constatées pour le deuxième trimestre N sont les suivantes :

1. Quantités produites et vendues


Volume Chiffre d’affaires HT
P1 15 900 2 524 920 €
P2 23 100 2 748 900 €

2. Consommation de sous-ensembles
Coût d’achat Quantité consommée Quantité consommée
unitaire pour P1 pour P2
Sous–ensemble X 14,40 € 32 000 71 000
Sous–ensemble Y 20,60 € / 24 000
Sous–ensemble Z 23,90 € 32 400 /

3. Frais de main-d’œuvre directe


Montant Temps utilisé pour P1 Temps utilisé pour P2
MOD Montage 45 100 € 1 360 heures 1 140 heures
MOD Câblage 102 090 € 2 500 heures 2 480 heures
MOD Contrôles 83 600 € 1 600 heures 2 400 heures

4. Frais des centres de production


Montant Activité trimestrielle
Centre montage 65 190 € 1 060 unités d’œuvre
Centre câblage 266 430 € 4 980 unités d’œuvre
Centre contrôles 315 150 € 3 820 unités d’œuvre

La ligne ER2 a consommé 250 unités d’œuvre du centre montage et 1 900 unités d’œuvre du


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centre contrôles.

5. Coûts hors production


Montant
Frais de distribution 750 000 €
Frais de recherche et développement 550 000 €
Frais généraux facturés 380 000 €
Total 1 680 000 €

201211TDPA0416 83
Contrôle de gestion • Série 4

Annexe 3 Extrait du tableau de bord du deuxième trimestre

Résultat constaté : – 35 700 Résultat prévu : 288 750

Écart sur résultat : – 324 450 (défavorable)

Écart relevant des services commerciaux Écart relevant des services de production
162 150 (défavorable) 162 300 (défavorable)

Écart sur marge Écart sur coût hors production


68 400 (défavorable) 93 750 (défavorable)

Précisions sur les modalités de calcul

L’écart sur résultat, calculé chaque trimestre, est décomposé dans un premier temps en
trois éléments :
1. Un « écart sur marge » (sur coût de production) obtenu en comparant :
• la marge « réelle » sur coût de production préétabli ;
• et la marge budgétée.
Ce premier élément est de la responsabilité des services commerciaux.

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2. Un « écart sur coût hors production » qui relève de la même responsabilité et est obtenu
par comparaison :
• du coût hors production constaté ;
• et du coût hors production budgété.
3. Un « écart sur coût de production » obtenu en comparant :
• le coût de production constaté ;
• et le coût de production préétabli de la production constatée.
Ce dernier élément est de la responsabilité des services de production.

Corrigé

Question 1
Les tableaux doivent être conçus pour mettre en évidence les coûts unitaires de production et
hors production ce qui facilitera les justifications dans les calculs d’écarts.

84
UE 121 • Contrôle de gestion

a. Résultat prévisionnel
RÉSULTAT P1 P2
Q CU Montant Q CU Montant
Sous-ensembles X 30 000 14 420 000 75 000 14 1 050 000
Sous-ensembles Y 0 20 0 25 000 20 500 000
Sous-ensembles Z 30 000 24 720 000 0 24 0
MOD Montage 1 250 18 22 500 1 250 18 22 500
MOD Câblage 2 250 20 45 000 2 500 20 50 000
MOD Contrôles 1 500 21 31 500 2 500 21 52 500
Centre Montage(1) 750 60 45 000 250 60 15 000
Centre Câblage 2 250 52 117 000 2 500 52 130 000
Centre Contrôles 1 800 80 144 000 2 000 80 160 000
Coût de production 15 000 103 1 545 000 25 000 79,2 1 980 000
Coût hors production(2) 1 545 000 0,45 695 250 1 980 000 0,45 891 000
Coût de revient 15 000 149,35 2 240 250 25 000 114,84 2 871 000
Chiffre d’affaires : 15 000 160 2 400 000 25 000 120 3 000 000
Résultat 15 000 10,65 159 750 25 000 5,16 129 000
(1) Explication du coût de l’unité d’œuvre du centre montage :
– Prendre les charges fixes trimestrielles : 192 000/4 = 48 000
– Activité trimestrielle de ce centre : 15 000 × 0,05 + 25 000 × 0,01 = 1 000 unités d’œuvre
– Coût variable : 12
– Coût de l’unité d’œuvre = 12 + 48 000/1 000 = 60
– La distinction fixe variable n’est pas nécessaire pour ce tableau
(2) Il est inutile de distinguer les différents éléments hors production.
La partie fixe = (405 375 + 511 125 + 352 500)/(1 545 000 + 1 980 000) = 36 % du coût de production
La partie variable = 9 % du coût de production.
Le taux de frais est donc : 9 + 36 = 45 % = 0,45

Résultat de la société : 159 750 + 129 000 = 288 750

b. Résultat constaté
RÉSULTAT P1 P2
Q CU Montant Q CU Montant
Sous-ensembles X 32 000 14,40 460 800 71 000 14,40 1 022 400
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Sous-ensembles Y 0 20,60 0 24 000 20,60 494 400


Sous-ensembles Z 32 400 23,90 774 360 0 23,90 0
MOD Montage 1 360 18,04 24 534,40 1 140 18,04 20 565,60
MOD Câblage 2 500 20,50 51 250 2 480 20,50 50 840
MOD Contrôles 1 600 20,90 33 440 2 400 20,90 50 160
Centre Montage 810 61,50 49 815 250 61,50 15 375
Centre Câblage 2 500 53,50 133 750 2 480 53,50 132 680
Centre Contrôles 1 920 82,50 158 400 1 900 82,50 156 750
Coût de production 15 900 106,06 1 686 349,40 23 100 84,12 1 943 170,60
Coût hors production 16 863,494 46,287 780 562,44 19 431,706 46,287 899 437,56
Coût de revient 15 900 155,152 2 466 911,84 23 100 123,057 2 842 608,16
Chiffre d’affaires 15 900 158,8 2 524 920 23 100 119 2 748 900
Résultat 15 900 3,648 58 008,16 23 100 – 4,057 – 93 708,16

Résultat de la société : 58 008,16 – 93 708,16 = – 35 700

c. Écart sur résultat


Écart sur résultat Réel Prévu Écart Sens
P1 58 008,16 159 750 – 101 741,84 (Déf.)
P2 – 93 708,16 129 000 – 222 708,16 (Déf.)
Société – 35 700,00 288 750 – 324 450,00 (Déf.)

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Contrôle de gestion • Série 4

Question 2. Composantes du résultat

a. Écart sur marge


La marge unitaire est une marge sur coût de production :
• marge unitaire « réelle » de P1 = 158,8 – 103 = 55,8
• marge unitaire « réelle » de P2 = 119 – 79,2 = 39,8
• marge prévue de P1 = 160 – 103 = 57
• marge prévue de P2 = 120 – 79,2 = 40,8

Écart sur marge Réel Prévu Écart Sens


P1 15 900 × 55,8 15 000 × 57 32 220 Favorable
P2 23 100 × 39,8 25 000 × 40,8 – 100 620 (Déf.)
Société – 68 400 (Déf.)

b. Écart sur coûts hors production


Il s’agit d’un écart total.

Écart sur coûts


Réel Prévu Écart Sens
hors production
P1 780 562,44 695 250 85 312,44 (Déf.)
P2 899 437,56 891 000 8 437,56 (Déf.)
Société 93 750,00 (Déf.)

c. Écart sur coûts production


Il s’agit d’un écart relatif à la production constatée. Il faut donc prendre le coût prévu pour la
production réelle.

Écart sur coûts


Réel Prévu Écart Sens
de production
P1 1 686 349,40 15 900 × 103 48 649,40 (Déf.)
P2 1 943 170,60 23 100 × 79,2 113 650,60 (Déf.)
Société 162 300,00 (Déf.)

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Question 3. Premiers constats
L’écart défavorable sur résultat provient à raison de 68 % de la ligne de produits P2.
L’écart sur marge fortement défavorable est dû à la ligne de produits P2 qui n’a pas atteint
l’objectif de vente en volume malgré un prix de vente inférieur à la prévision.
Compte tenu de son mode de calcul, l’écart sur coût hors production est logiquement défavo-
rable pour les produits P1 (incidence de l’écart sur volume : coût supplémentaire des ventes
supérieures aux prévisions). Cet écart est inquiétant pour P2, le coût réel étant très largement
supérieur au coût prévu (alors que l’écart sur volume traduit l’économie des produits qui auraient
dû être fabriqués mais ne l’ont pas été).
Il est étonnant que l’écart sur coût hors production soit de la responsabilité exclusive des ser-
vices commerciaux alors qu’une part importante n’a pas de lien direct avec l’activité commer-
ciale (frais de recherche et développement, quote-part de frais généraux).
L’écart sur coûts de production témoigne pour les deux lignes de produits (mais surtout pour P2)
de légers dérapages des coûts unitaires et des volumes consommés.

86
UE 121 • Contrôle de gestion

Question 4. Analyse de l’écart sur marge

a. Écart sur marge unitaire (ou sur prix)


Écart sur marge
mur mup Vr Écarts Sens
unitaire
P1 55,8 57,0 15 900 – 19 080 (Déf.)
P2 39,8 40,8 23 100 – 23 100 (Déf.)
Globalement – 42 180 (Déf.)

b. Écart sur volume global


15 000 × 57 + 25 000 × 40,8
Marge moyenne prévisionnelle des ventes prévues :  = 46,875
15 000 + 25 000
Écart sur volume global : (39 000 – 40 000) × 46,875 = – 46 875  (Déf.)

c. Écart de composition des ventes (ou écart de « mix »)


15 900 × 57 + 23 100 × 40,8
Marge moyenne prévisionnelle des ventes réelles :  = 47,404615
15 900 + 23 100
Écart de composition des ventes : (47,404615 – 46,875) × 39 000 = 20 655 (Fav.)
Il est également possible de calculer cet écart avec les ventes à structures constantes :

Ventes réelles Vm mup Écart sur composition


P1 15 900 39 000 × (15 000/40 000) 57,0 72 675 (Fav.)
P2 23 100 39 000 × (25 000/40 000) 40,8 – 52 020 (Déf.)
39 000 Total 20 655 (Fav.)

Vérification : Écart sur marge = – 42 180 – 46 875 + 20 655 = – 68 400

Question 5. Les écarts à calculer et analyser sont des écarts relatifs à la production
constatée.

a. L’écart sur sous-ensemble Y


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Écart « global » = 24 000 × 20,6 – 23 100 × 20 = + 32 400  (Déf.)


Écart sur coût unitaire : (20,6 – 20) × 24 000 = 14 400  (Déf.)
Écart sur quantité : (24 000 – 23 100) × 20 = 18 000  (Déf.)
Quantités allouées = 23 100 × 1 = 23 100
Vérification : 14 400 + 18 000 = 32 400

b. L’écart sur frais de main-d’œuvre directe « Contrôles » pour P1


Écart « global » = 1 600 × 20,9 – 1 590 × 21 = 50  (Déf.)
Écart sur taux horaire : (20,9 – 21) × 1 600 = – 160  (Fav.)
Écart sur temps : (1 600 – 1 590) × 21 = 210  (Déf.)
Quantités allouées = 15 900 × 0,1 = 1 590
Vérification : – 160 + 210 = 50

c. L’écart sur frais du centre d’analyse « Contrôles »


Budget flexible

Activité An = 3 800 UO AR = 3 820 UO


Charges variables 60 800 61 120 An = 15 000 × 0,12 + 25 000 × 0,08
Charges fixes 243 200 243 200 Charges fixes du trimestre = 972 800/4
Total du budget 304 000 304 320 Coût unité d’œuvre = 80 (question 1)
Coût de l’UO 80 Y = 16 × + 243 200
dont variable 16

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Contrôle de gestion • Série 4

Activité allouée = 15 900 × 0,12 + 23 100 × 0,08 = 3 756


Écart « global » sur centre = 315 150 – (3 756 × 80) = 14 670  (Déf.)
Écart sur coût = 315 150 – 304 320 = 10 830  Déf.)
Écart sur imputation des charges fixes = 304 320 – 3 820 × 80 = – 1 280  (Fav.)
3 820
Ou écart sur imputation des charges fixes = 243 200 – 243 200 ×  = – 1 280
Écart sur rendement = (3 820 – 3 756) × 80 = 5 120  (Déf.) 3 800

Vérification : 10 830 – 1 280 + 5 120 = 14 670

Exercice 6 : Écarts avec adaptation de l’analyse

Énoncé
Les relevés de ventes des diverses catégories d’ouvrages d’un éditeur en N et en N+1 vous sont
communiqués en annexe pour effectuer le travail suivant :

TRAVAIL À FAIRE
1. Analyse du chiffre d’affaires et de la marge
a. Calculez, pour chaque catégorie d’ouvrages et au total :
– le chiffre d’affaires hors taxes ;
– la marge brute dégagée.
b. Calculez la variation du chiffre d’affaires total et la variation de la marge brute totale entre
N+1 et N.
2. Analyse de l’évolution de la marge totale
a. Calculez le taux de marge brut moyen de chaque exercice.
b. Décomposez l’écart sur marge en un écart sur chiffre d’affaires et un écart sur taux de
marge moyen.
3. Analyse de l’évolution du chiffre d’affaires total

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En exprimant, pour chacun des exercices N et N+1, le chiffre d’affaires comme le produit :
nombre de titres × nombre moyen d’exemplaires vendus × prix moyen de cession (arrondir le
prix moyen à la troisième décimale), décomposer l’écart sur chiffre d’affaires en :
– un écart sur nombre de titres ;
– un écart sur nombre moyen d’exemplaires par titre ;
– un écart sur prix moyen de cession.
Les écarts sur quantités seront valorisés au prix prévu.
4. Faite un commentaire de l’ensemble des résultats précédents.

Annexe Ventes et taux de marge dégagés sur les ventes


Toutes les ventes sont réalisées par l’intermédiaire des libraires, les commandes des éta-
blissements scolaires étant elles-mêmes adressées à un libraire.
Les relevés de vente indiquent, d’une part, le prix de vente public (prix pratiqué par le
libraire) et d’autre part, le prix de cession qui est le prix de vente de l’éditeur aux libraires,
autrement dit le prix de cession est le prix public diminué de la remise au libraire.

88
UE 121 • Contrôle de gestion

Nombre Ventes Prix de Taux


Prix public
Ventes exercice N de titres moyennes cession de marge
moyen HT (€)
(ouvrages) par titre moyen HT (€) brute
Manuels scolaires 140 8 130 20,70 13,41 35 %
Manuels universitaires 82 5 740 27,08 17,60 33 %
Parascolaire 60 7 090 7,80 5,44 35 %
Annales 64 4 980 10,50 7,35 18 %

Nombre Ventes Prix Taux


Prix public
Ventes exercice N+1 de titres moyennes de cession de marge
moyen HT (€)
(ouvrages) par titre moyen HT (€) brute
Manuels scolaires 138 10 120 21,35 13,87 41 %
Manuels universitaires 88 6 090 29,48 19,16 38 %
Parascolaire 82 8 310 7,00 4,90 34 %
Annales 38 7 530 11,75 8,22 34 %

Corrigé

Question 1. Évolution du CA et de la marge

a. Calcul du CA et de la marge en N et N+1


Nombre Ventes Prix Taux
Marge
Exercice N de titres moyennes de cession CA HT de marge
brute
(ouvrages) par titre moyen HT brute
Manuels scolaires 140 8 130,00 13,41 15 263 262 35,00 % 5 342 142
Manuels universitaires 82 5 740,00 17,60 8 283 968 33,00 % 2 733 709
Parascolaire 60 7 090,00 5,44 2 314 176 35,00 % 809 962
Annales 64 4 980,00 7,35 2 342 592 18,00 % 421 667
Total 28 203 998 9 307 480

Nombre Ventes Prix Taux


Marge
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Exercice N+1 de titres moyennes de cession CA HT de marge


brute
(ouvrages) par titre moyen HT brute
Manuels scolaires 138 10 120 13,87 19 370 287 41,00 % 7 941 818
Manuels universitaires 88 6 090 19,16 10 268 227 38,00 % 3 901 926
Parascolaire 82 8 310 4,90 3 338 958 34,00 % 1 135 246
Annales 38 7 530 8,22 2 352 071 34,00 % 799 704
Total 35 329 543 13 778 694

b. Calcul de la variation de la marge et du chiffre d’affaires


Variation de la marge brute = 13 778 694 – 9 307 480 = + 4 471 214 € (Fav.) [+ 48,04 %]
Variation du CA HT = 35 329 543 – 28 203 998 = + 7 125 545 € (Fav.) [+ 25,26 %]

Question 2. Analyse de l’évolution de la marge

a. Calcul du taux de marge brute moyen


Taux moyen N = 9 307 480/28 203 998 = 33 %
Taux moyen N+1 =13 778 694/35 329 543 = 39 %

201211TDPA0416 89
Contrôle de gestion • Série 4

b. Décomposition en écart sur CA et écart sur taux de marge


Écart sur marge brute = 4 471 214 € (Fav.)
Cet écart s’analyse en :
• écart sur CA = (CA N+1 – CA N) × Taux de marge N
= (35 329 543 – 28 203 998) × 33 % = + 2 351 430 € (Fav.)
• écart sur taux de marge = (Taux de marge N+1 – Taux de marge N) × CA N+1
= (0,3 9 – 0,33) × 35 329 543 = + 2 119 773 € (Fav.)
Vérification : 2 351 430 + 2 119 773 = 4 471 203 ≈ 4 471 214 (la différence est due aux arrondis
des taux de marge).

Question 3. Analyse de l’évolution du chiffre d’affaires

a. Expression du chiffre d’affaires en fonction du nombre d’ouvrages, des ventes moyennes


par ouvrage et du prix de cession moyen
Nombre Ventes Prix
Exemplaires
N de titres moyennes de cession CA
vendus
(ouvrages) par titre moyen
Manuels scolaires 140 8 130,00 1 138 200 13,41 15 263 262
Manuels universitaires 82 5 740,00 470 680 17,60 8 283 968
Parascolaire 60 7 090,00 425 400 5,44 2 314 176
Annales 64 4 980,00 318 720 7,35 2 342 592
Total 346 6 800,57803 2 353 000 11,9863995 28 203 998

D’où : CA N = NT × VMT × P = 346 × 6 800,57 × 11,986 = 28 203 998

Nombre Ventes Prix


Exemplaires
N+1 de titres moyennes de cession CA
vendus
(ouvrages) par titre moyen
Manuels scolaires 138 10 120,00 1 396 560 13,87 19 370 287
Manuels universitaires 88 6 090,00 535 920 19,16 10 268 227
Parascolaire 82 8 310,00 681 420 4,90 3 338 958
Annales 38 7 530,00 286 140 8,22 2 352 071

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Total 346 8 381,6185 2 900 040 12,182433 35 329 543

D’où : CA N+1 = 346 × 8 381,6185 × 12,182433 = 35 329 543

b. Décomposition de l’écart sur CA


Le chiffre d’affaires est le produit des quantités vendues par le prix moyen par exemplaire vendu.
Le nombre d’exemplaires vendus étant lui-même le produit du nombre de titres (NT) et des
ventes moyennes par titre (VMT).
L’écart sur chiffre d’affaires est : CA N+1 – CA N
CA N+1 – CA N = [NTN+1 × VMTN+1 × PN+1] – [NTN × VMTN × PN]
Cet écart se décompose en un écart sur prix et un écart sur quantités :
• écart sur prix = (PN+1 – PN) × QN+1 = (PN+1 – PN) × [NTN+1 × VMTN+1]
écart sur prix = (12,182433 – 11,9863995) × 2 900 040 = + 568 505 (Fav.)
• écart sur quantités = (QN+1 – QN) × PN = [(NTN+1 × VMTN+1) – (NTN × VMTN)] × PN
écart sur quantités = (2 900 040 – 2 353 000) × 11,9863995 = 6 557 040 (Fav.)
L’écart sur quantités se décompose lui-même en un écart sur nombre de titres et un écart sur
ventes moyennes par titre :
–– écart sur nombre de titres = [(NTN+1 – NTN) × (VMTN)] × PN
écart sur nombre de titres = [(346 – 346) × 6 800,57803] × 11,9863995 = 0
–– écart sur ventes moyennes par titre = [NTN+1 × (VMTN+1 – VMTN)] × PN
écart sur ventes moyennes par titre = [346 × (8 381,6185 – 6 800,57803)] × 11,9863995
= 6 557 040 (Fav.)

90
UE 121 • Contrôle de gestion

Une autre présentation des calculs est possible en faisant varier une borne à la fois et en calcu-
lant les écarts par (2) – (1), (3) – (2) et (4) – (3) :

NT VMT P Montant Écarts


(1) CA N 346 6 800,57803 11,9863995 28 203 998 /
(2) CA N avec NT N+1 346 6 800,57803 11,9863995 28 203 998 0
(3) CA N avec NT N+1 & VMT N+1 346 8 381,61850 11,9863995 34 761 038 + 6 557 040
(4) CA N+1 346 8 381,61850 12,1824330 35 329 543 + 568 505

Écart sur chiffre d’affaires


7 125 545 (favorable)

Écart sur prix Écart sur quantités (non demandé)


568 505 (favorable) 6 557 040 (favorable)

Écart sur nombre de titres Écart sur ventes moyennes par titre
0 6 557 040 (favorable)

Question 4. Commentaire
Le chiffre d’affaires s’est accru de 25,3 % du fait d’une très légère augmentation du prix moyen
de cession (1,6 %) et d’une forte augmentation du nombre d’exemplaires vendus (23,2 %). Le
développement du parascolaire et des ouvrages d’enseignement supérieur compense, en
nombre de titres au catalogue, la suppression d’ouvrages à trop faibles ventes (en particulier
certaines annales). Les ventes moyennes par titre ont toutes augmenté notamment pour les
manuels scolaires (24,5 %) et les annales (51,2 %).
La légère augmentation du prix moyen de cession a deux causes : l’ajustement à la hausse pour
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la plupart des ouvrages et la variation de la composition des ventes (étude non demandée).
La marge brute a augmenté de 48 % du fait de l’accroissement du chiffre d’affaires et du taux de
marge brute moyen (32,5 %).
Tous les types d’ouvrages ont vu leur marge brute globale augmenter (de 40,2 % pour le paras-
colaire à 89,7 % pour les annales).
L’augmentation du nombre d’exemplaires vendus par titre explique la hausse du taux de marge
brute : la rentabilité d’un ouvrage est liée au tirage du fait d’une meilleure absorption de ses
coûts fixes de fabrication et d’impression.
Tous les taux de marge ont été améliorés, à l’exception du parascolaire, où la pression concur-
rentielle a imposé une légère baisse des prix.

Exercice 7 : Masse salariale

Énoncé
Fin décembre N–1, le directeur des ressources humaines communique aux représentants du
personnel la base de négociation suivante :
• deux hausses cumulées des rémunérations mensuelles :

Hausse du 1er juillet N Hausse du 1er novembre N


Cadres 1 % 0,75 %
Non-cadres 1,25 % 1 %

201211TDPA0416 91
Contrôle de gestion • Série 4

• un maintien des effectifs pour les années N et N+1 ;


• une hausse salariale réglementée (non cumulative c’est-à-dire additive) de 1,5 % applicable
aux non-cadres le 1er juillet des exercices N et N+1 ;
• les objectifs de limitation des masses salariales catégorielles sont les suivants :
Objectif de variation pour N+1
Cadres 2 %
Non-cadres 4 %

• les salaires prévisionnels en milliers d’euros du premier semestre sont les suivants :
Premier semestre N
Cadres 4 782 k€
Non-cadres 13 692 k€

TRAVAIL À FAIRE
1. Calculez les masses salariales prévisionnelles des exercices N et N+1.
2. Calculez pour chaque catégorie l’effet de niveau, l’effet de masse et l’effet de report de N
sur N+1.
3. Vérifiez la relation entre les trois effets calculés.
4. Vérifiez la variation de la masse salariale de N+1.
5. Proposez au directeur des ressources humaines une seule hausse salariale négociée par
catégorie applicable au 1er juillet N+1, permettant de satisfaire les objectifs de variation de la
masse salariale. Pour les non-cadres, vous préciserez la part hors augmentation réglementée.
6. Sans faire de calcul, indiquez quelles seraient les conséquences d’une modification de la
date des modifications de N+1 sur les effets.

Corrigé
Question 1
Soit M, la masse mensuelle de janvier.

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Pour les cadres, on sait que 6 m = 4 782
J F M A M J J A S O N D
Indices 100 100 100 100 100 100 101 101 101 101 101,7575 101,7575
Cumul 100 200 300 400 500 600 701 802 903 1 004 1 105,7575 1 207,515

MS exercice N = (4 782/6) × 1 207,515 % ≈ 9 624 k€.


En N+1, comme aucune augmentation n’est prévue, l’indice restera égal à 101,7575 pour les
douze mois, soit un total annuel de 1 221,09 %.
MS exercice N+1 = (4 782/6) × 101,7575 % × 12 = (4 782/6) × 1 221,09 % ≈ 9 732 k€.
Pour les non-cadres, la hausse réglementée de juillet n’est pas multiplicative mais additive.
J F M A M J J A S O N D
Indices 100 100 100 100 100 100 102,75 102,75 102,75 102,75 103,7775 103,7775
Cumul 100 200 300 400 500 600 702,75 805,5 908,25 1 011,00 1 114,7775 1 218,5550

MS exercice N = (13 692/6) × 1 218,555 % ≈ 27 807 k€.


En N+1, la hausse réglementée de juillet n’est pas multiplicative mais additive.
J F M A M J J A S O N D
103,7775 103,7775 103,7775 103,7775 103,7775 103,7775 105,2775 105,2775 105,2775 105,2775 105,2775 105,2775
103,7775 207,5550 311,3325 415,1100 518,8875 622,6650 727,9425 833,2200 938,4975 1 043,7750 1 149,0525 1 254,3300

MS exercice N+1 = (13 692/6) × 1 254,33 % ≈ 28 623,81 k€.

92
UE 121 • Contrôle de gestion

Question 2
Effet de niveau Effet de masse Effet de report N sur N+1
101,7575/100 1 207,515/(100 × 12) (101,7575 × 12)/1 207,515
Cadres = 1,017575 = 1,00626 = 1,01124
= + 1,7575 % = + 0,626 % = + 1,124 %
103,7775/100 1 218,555/(100 × 12) (103,7775 × 12)/1 218,555
Non-cadres = 1,037775 = 1,01546 = 1,02197
= + 3,7775 % = + 1,546 % = + 2,197 %

Question 3
Vérification : effet de niveau N = effet de masse N × Effet de report N sur N+1
1,01757 = 1,00626 × 1,01124
1,037775 = 1,01546 × 1,02197

Question 4
Pour vérifier la variation de la masse salariale de N+1, il est nécessaire de calculer l’effet de
masse de N+1.

Effet de masse N+1


Cadres 1 221,09/(101,7575 × 12) = 1 = 0 %
Non-cadres 1 254,33/(103,7775 × 12) = 1,007227 = + 0,7227 %

Variation de la masse salariale N+1 Masse N+1 × Report N sur N+1


Cadres 1 221,09/1 207,515 = 1 × 1,01124 1,01124 = 1 × 1,01124
Non-cadres 1 254,33/1 218,555 = 1,02935854 1,02935854 = 1,007227 × 1,02197

Question 5

Pour les cadres


∑ des indices de N+1 avec l’augmentation de x % = ∑ des indices N × 1,02
101,7575 × 6 + 101,7575 × 6 × (1 + x) = 1 207,515 × 1,02
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x = 1,732 %
Il est également possible d’utiliser la relation :
Variation de la masse salariale N+1 = effet de masse N+1 × effet report N sur N+1
Soit x, la hausse négociée le 1er juillet :
⎛ x⎞
1,02 = 1,01124 × ⎜ 1+ ⎟
⎝ 2⎠
x = 1,732 %

Pour les non-cadres


∑ des indices de N+1 avec l’augmentation de x % = ∑ des indices N × 1,04.
103,7775 × 6 + 103,7775 × 6 × (1 + x) = 1 218,555 × 1,04
x = 3,527 % (y compris l’augmentation réglementée de 1,5 %)
La part hors augmentation réglementée est donc 3,527 – 1,5 = 2,027 %. Il était possible de
poser (1 + (x + 1,5)) dans l’équation à résoudre pour obtenir directement ce pourcentage.
Il est également possible d’utiliser la relation :
Variation de la masse salariale N+1 = effet de masse N+1 × effet report N sur N+1
Soit x, la hausse négociée le 1er juillet :
⎛ x + 0,015 ⎞
1,04 = 1,02197 × ⎜ 1+ ⎟⎠
⎝ 2
x = 2,027 %
Cette augmentation s’ajoute à la hausse réglementée de 1,5 %, ce qui permet de retrouver la
hausse totale de 3,528 %.

201211TDPA0416 93
Contrôle de gestion • Série 4

Question 6
Si la date de l’augmentation de N+1 est avancée, l’effet de masse de N+1 augmente et l’effet de
report de N+1 sur N+2 est moins important.
Inversement, si la date de l’augmentation de N+1 est retardée, l’effet de masse de N+1 est plus
faible et l’effet de report de N+1 sur N+2 est plus important.

Exercice 8 : Masse salariale

Énoncé
Fin décembre N, le directeur des ressources humaines vous communique les informations sui-
vantes :
• Masse salariale :
Salaires bruts moyens Salaire brut
Effectif
de décembre N annuel N
Personnel de direction 6 000 5 355 000
Ingénieurs 5 000 16 960 000
Techniciens 4 000 222 10 500 000
Ouvriers 2 400 50 1 410 000
Employés 3 000 45 1 580 000
TOTAL 338 14 805 000

• L’accord salarial de N+1 prévoit une augmentation uniforme et applicable à tous sous la forme
de deux hausses cumulées des rémunérations mensuelles :

Hausse du 1er février N+1 Hausse du 1er septembre N+1


1 % 1,6 %

• Une hausse salariale individuelle réglementée (non cumulative) de 0,95 % applicable le 1er juil-
let N+1.
• Ni les salariés devant partir en cours d’année, ni ceux embauchés en cours d’année ne béné-

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
ficieront des augmentations individuelles.
• Aucune promotion interne n’est prévue pour l’année N+1.
• En revanche, des mouvements externes sont envisagés. Seuls des départs en retraite libére-
ront des postes. Tous les postes ne seront pas pourvus.

Tableau des départs et embauches prévus


Date de départ Salaire brut mensuel Date d’arrivée Salaire brut mensuel
Ouvrier 31/03/N+1 2 500 01/04/N+1 1 900
Ouvrier 30/11/N+1 3 000 / /
Employé 31/07/N+1 3 000 / /
Employé 30/11/N+1 3 200 / /
Technicien 31/08/N+1 3 500 01/06/N+1 2 500
Technicien / / 01/11/N+1 2 500
Technicien / / 01/11/N+1 2 500

TRAVAIL À FAIRE
1. Calculez la masse salariale prévisionnelle de N+1.
2. Calculez pour la catégorie « personnel de direction » l’effet de niveau de N+1, l’effet de
masse de N+1 et l’effet de report de N+1 sur N+2. Interprétez l’effet de report.
3. Vérifiez la relation entre les trois effets calculés pour la catégorie « personnel de direction ».
4. Calculez pour la catégorie « personnel de direction » l’effet de report de N sur N+1. Vérifiez la
variation de la masse salariale prévisionnelle de N+1 pour cette catégorie à partir de cet effet.

94
UE 121 • Contrôle de gestion

Corrigé

Question 1
Indices des effectifs stables
J F M A M J J A S O N D
Indices 100 101 101 101 101 101 101,95 101,95 103,5812 103,5812 103,5812 103,5812
Cumul 100 201 302 403 504 605 706,95 808,9 912,4812 1 016,0624 1 119,6436 1 223,2248
La hausse réglementée de juillet n’est pas multiplicative mais additive : 101,95 = 101 + 0,95
La hausse générale de septembre est multiplicative : 103,5812 = 101,95 × 1,016

Masse salariale de l’effectif stable


Calcul Montant
Personnel de direction 5 × 1 223,2248 % × 6 000 366 967,44
Ingénieurs 16 × 1 223,2248 % × 5 000 978 579,84
Techniciens (222 × 4 000 – 3 500)1 223,2248 % 10 819 423,36
Ouvriers (50 × 2 400 – 2 500 – 3 000)1 223,2248 % 1 400 592,40
Employés (45 × 3 000 – 3 000 – 3 200)1 223,2248 % 1 575 513,54
TOTAL 15 141 076,57

Masse salariale de l’effectif sortant jusqu’au départ


Indices (sans augmentation individuelle)
J F M A M J J A S O N D
Indices 100 101 101 101 101 101 101 101 102,616 102,616 102,616 102,616
Cumul 100 201 302 403 504 605 706 807 909,616 1 012,232 1 114,848 1 217,464

Indices (sans augmentation individuelle)


Calcul Montant
Ouvrier 302 % × 2 500 7 550,00
Ouvrier 1 114,848 % × 3 000 33 445,44
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Employé 706 % × 3 000 21 180,00


Employé 1 114,848 % × 3 200 35 675,14
Technicien 807 % × 3 500 28 245,00
TOTAL 126 095,58

Masse salariale de l’effectif entrant


Indices (sans augmentation individuelle)
J F M A M J J A S O N D Total
Ouvrier 100 100 100 100 100 101,6 101,6 101,6 101,6 906,4
Technicien 100 100 100 101,6 101,6 101,6 101,6 706,4
Technicien 100 100 200

Indices (sans augmentation individuelle)


Calcul Montant
Ouvrier 1 900 × 906,4 % 17 221,60
Technicien 2 500 × 706,4 % 17 660,00
2 Techniciens 2 500 × 2 × 200 % 10 000,00
TOTAL 44 881,60

Masse prévisionnelle N+1


15 141 076,57 + 126 095,58 + 44 881,60 =15 312 053,75

201211TDPA0416 95
Contrôle de gestion • Série 4

Question 2
Effet de niveau = 103,5812/100 = 1,035812, soit + 3,5812 %
Effet de masse = 1 233,2248/100 × 12 = 1,019354, soit + 1,9354 %
Effet de report N+1 sur N+2 = 103,5812 × 12/1 233,2248 = 1,016145, soit + 1,6145 %
Même si aucune augmentation n’a lieu en N+2, la masse salariale de N+2 augmentera de
1,6145 % en raison des mesures prises en N+1.

Question 3
Vérification : effet de niveau N+1 = effet de masse N+1 × Effet de report N+1 sur N+2
1,035812 = 1,019354 × 1,016145

Question 4
Variation de la masse salariale N+1 = 366 967,44/355 000 = 1,03371, soit + 3,371 %
Variation de la masse salariale N+1 = effet de masse N+1 × effet de report N sur N+1
Effet de report N sur N+1 = 6 000 × 5 × 12/355 000 = 1,014084, soit + 1,4084 %
Variation de la masse salariale N+1 = 1,019354 × 1,014084 = 1,03371, soit + 3,371 %

Exercice 9 : Écarts sur masse salariale

Énoncé
Les informations suivantes sont communiquées :
Année N Année N+1
Effectif Salaire moyen annuel MS N Effectif Salaire moyen annuel MS N+1
Cadres
< 5 ans 2 55 000 110 000 5 54 000 270 000
[5-10] 5 65 000 325 000 3 65 500 196 500
> 10 3 75 000 225 000 2 76 000 152 000

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Total 10 66 000 660 000 10 61 850 618 500
Techniciens
< 5 ans 5 20 000 100 000 10 19 000 190 000
[5-10] 30 22 000 660 000 35 22 500 787 500
> 10 5 25 000 125 000 5 25 500 127 500
Total 40 22 125 885 000 50 22 100 1 105 000
Total général 50 30 900 1 545 000 60 28 725 1 723 500

TRAVAIL À FAIRE
1. Calculez l’écart sur masse salariale (variation absolue et relative). Quels sont les facteurs
qui expliquent cette variation ?
2. Analysez cet écart (l’écart sur ancienneté sera calculé à partir de la structure d’ancienneté
à composition constante pour la catégorie « cadre » puis la catégorie « techniciens »).
3. Calculez l’effet GVT, puis décomposer cet effet.

Corrigé

Question 1. Écart sur masse salariale


1 723 500 – 1 545 000 = + 178 500 € (Déf.)
178 500/1 545 000 = + 11,5534 %

96
UE 121 • Contrôle de gestion

Cet écart est dû à une variation :


• des effectifs ;
• des salaires ;
• de la structure professionnelle ;
• de la structure d’ancienneté.

Question 2

Écart sur effectif total


(En+1 – En) × Sn
(60 – 50) × 30 900 = + 309 000 (Déf.)
60/50 = 1,2 + 20 %

MSn+1 à salaire global constant MSn


Effectif Salaire moyen annuel Montant Effectif Sn Montant
Total général 60 30 900 1 854 000 50 30 900 1 545 000

Écart de structure professionnelle


Effectif N+1 structure
Effectif N+1 SCn Écart
professionnelle constante
Cadres 10 60 × (10/50) = 12 66 000 – 132 000 (Fav.)
Techniciens 50 60 × (40/50) = 48 22 125 + 44 250 (Déf.)
Total – 87 750 (Fav.)

Il y a un glissement de la catégorie cadres vers la catégorie « techniciens », moins bien rémuné-


rée comme le montre la deuxième approche possible :

Effectif N+1 SCn Salaire N à effectif N+1


Cadres 10 66 000,0 660 000,00
Techniciens 50 22 125,0 1 106 250,00
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60 29 437,5 1 766 250,00

Écart de structure professionnelle = 60 (29 437,5 – 30 900) = – 87 750 (Fav.)


Le développement des calculs donne :
[10 × 66 000 + 50 × 22 125] – 1 854 000
1 766 250 – 1 854 000 = – 87 750
1 766 250/1 854 000 = 0,95266 soit – 4,733 %

Écart de structure d’ancienneté ou effet de noria


Il s’agit de mettre en évidence l’impact de l’ancienneté pour chaque catégorie.

Effectif N+1 Effectif N+1 à ancienneté constante SAn Écart


Cadres
< 5 ans 05 10 × (2/10) = 2 55 000 165 000 (Déf.)
[5-10] 3 10 × (5/10) = 5 65 000 – 130 000 (Fav.)
> 10 2 10 × (3/10) = 3 75 000 – 75 000 (Fav.)
Total cadre – 40 000 (Fav.)
Techniciens
< 5 ans 10 50 × (5/40) = 6,25 20 000 75 000 (Déf.)
[5-10] 35 50 × (30/40) = 37,5 22 000 – 55 000 (Fav.)
> 10 5 50 × (5/40) = 6,25 25 000 – 31 250 (Fav.)
Total techniciens – 11 250 (Fav.)
Total général – 51 250 (Fav.)

201211TDPA0416 97
Contrôle de gestion • Série 4

Effet de rajeunissement des catégories [5-10] et de plus de 10 ans d’ancienneté chez les cadres
et chez les techniciens, ce qui se traduit par une baisse du salaire moyen de chacune de ces
deux catégories.
Deuxième approche appliquée aux cadres :

Effectif N+1 SAn Salaire N à effectif N+1


< 5 ans 5 55 000 275 000,00
[5-10] 3 65 000 195 000,00
> 10 2 75 000 150 000,00
10 62 000 620 000,00

Écart de structure d’ancienneté des cadres


= 10 (62 000 – 66 000) = – 40 000 (Fav.)
Deuxième approche appliquée aux techniciens :

Effectif N+1 SAn Salaire N à effectif N+1


< 5 ans 10 20 000 200 000
[5-10] 35 22 000 770 000
> 10 5 25 000 125 000
50 21 900 1 095 000

Écart de structure d’ancienneté des techniciens


= 50 (21 900 – 22 125) = – 11 250 (Fav.)
Le développement des calculs donne pour les cadres :
2 5 3
[5 × 55 000 + 3 × 65 000 + 2 × 75 000] – ⎡⎢10 × × 55 000 + 10 × × 65 000 + 10 × × 75 000 ⎤⎥
⎣ 10 10 10 ⎦
2 × 55 000 + 5 × 65 000 + 3 × 75 000
[5 × 55 000 + 3 × 65 000 + 2 × 75 000] – ⎡⎢10 × ⎤
⎥⎦
⎣ 10
∑(EA n+1 × SAn) – EC n+1 × SCn
[5 × 55 000 + 3 × 65 000 + 2 × 75 000] – 10 × 66 000
620 000 – 660 000 = – 40 000

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Le développement des calculs donne pour les techniciens :
5 30 5
[10 × 20 000 + 35 × 22 000 + 5 × 25  000] – ⎡⎢50 × × 20 000 + 50 × × 22 000 + 50 × × 25 000 ⎤⎥
⎣ 40 40 40 ⎦
5 × 20 000 + 30 × 22 000 + 5 × 25 000 ⎤
[10 × 20 000 + 35 × 22 000 + 5 × 25 000] – ⎢⎡50 × ⎥⎦
⎣ 40
[10 × 20 000 + 35 × 22 000 + 5 × 25 000] – 50 × 22 125
1 095 000 – 1 106 250 = – 11 250

Au total : 1 715 000 – 1 766 250 = – 51 250 0,97098, soit – 2,9016 %

Écart sur taux nominal


Il s’agit de comparer le salaire de N+1 au salaire de N pour chaque type d’effectif de N+1

Effectif N+1 Salaire N+1 Salaire N Écart


Cadres
< 5 ans 05 54 000 55 000 – 5 000
[5–10] 3 65 500 65 000 1 500
> 10 2 76 000 75 000 2 000
Techniciens
< 5 ans 10 19 000 20 000 – 10 000
[5–10] 35 22 500 22 000 17 500
> 10 5 25 500 25 000 2 500
1 723 500 1 715 000 8 500 (Déf.)

98
UE 121 • Contrôle de gestion

Vérification
Écart sur effectif total + 309 000
Écart de structure professionnelle – 87 750
Écart de structure d’ancienneté – 51 250
Écart sur taux nominal 8 500
Total 178 500

Question 3. Calcul de l’effet GVT


L’effet GVT désigne les facteurs structurels autres que l’effectif. Ici, il peut être décomposé en
effet de structure professionnelle et effet de noria.
La masse salariale a augmenté de 178 500 € soit + 11,5534 %, soit multipliée par 1,1155.
Les salaires nominaux ont augmenté de 1 723 500/1 715 000 = 0,4956 %, soit multipliés par
1,00495.
Les effectifs ont augmenté de : 10, soit + 20 %, soit multipliés par 1,2.
D’où :
1,1155 = 1,00495 × 1,2 × effet GVT
Effet GVT = 0,925, soit – 7,5 %
Ce calcul de l’effet GVT peut aussi être obtenu par :
Effet de noria × Effet de structure professionnelle = 0,97098 × 0,9526 = 0,925
Soit – 7,5 %
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201211TDPA0416 99
UE 121 • Contrôle de gestion

Index
Activité  19, 20 – sur activité  22, 24
Activités allouées  17 – sur budget  21, 22, 24
Augmentation – sur charge variable  21, 22
– générale  43 – sur chiffre d’affaires (CA)  14
– individuelle  43 – sur compositions  14
Avantage en nature  43 – sur coût  15, 21
Budget  7 – sur coût direct  15
– flexible  20 – sur coût fixe indirect  22
– standard  19 – sur coût indirect  19
– sur imputation rationnelle  19 – sur coût indirect global  19
Centre – sur coût indirect total  19
– commercial  33 – sur coût préétabli  34
– de chiffre d’affaires  8, 15 – sur coûts hors production  25
– de production  8, 32 – sur coût unitaire  17
– de responsabilité  8, 32 – sur coût variable indirect  22
– typologie  8 – sur effectif  50
Charge – sur effectif total  51
– sociale  43 – sur frais généraux  25
Comptabilité – sur marge  15, 34
– analytique  15 – sur marge commerciale  33, 34
Contingent  55 – sur marge réelle  33, 34
Contrôle  54 – sur marge unitaire  34
– budgétaire  9 – sur masse salariale  51
Coût – sur mix  36
– administratif  43 – sur nombre d’heures  50
– budgété  9 – sur prix  11, 14
– complet réel  62 – sur quantité  13
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– complet standard  63 – sur quantités  17


– de référence  9 – sur rendement  20, 24
– hors production  25 – sur résultat  28
– marginal  64 – sur salaire horaire  50
– préétabli  9 – sur taux horaire  18
– prévisionnel  9 – sur taux nominal  52
– prévu  9 – sur temps  18
– réel  9 – sur volume  11, 13, 14, 20
– salarial  43 – sur volume (de CI)  19
– standard  9 – sur volume de coût  31
– standard majoré  64 – sur volume de marge  31
Coûts administratifs et généraux  25 – sur volume de prix  31
Cybernétique  7 – total  16
Décomposition  9, 10 Effectif  43
Écart Effet
– de composition  36 – de masse  46
– de composition sur chiffre d’affaires  37 – de niveau  46
– de composition sur marge  40 – de noria  49
– de structure professionnelle  51 – de report  46
– d’imputation des charges fixes  22, 24 – effectif total  50
– économique  16 – glissement, vieillissement, technicité
– global  16 (GVT)  49
– relatif à la production constatée  16 – prix  11

201211TDPA0416 101
Contrôle de gestion • Série 4

– salaire  50 Production équivalente  25


– structure professionnelle  50 Quantité  12, 19
– volume  11, 13 Quantités allouées  17
FCS (Facteur clé de succès)  55 Rémunération  43
Fiche de coût standard  9 Responsabilité  28
Frais généraux  25 Responsable  32
Glissement  49 Résultat  28
Intérim  43 Sens  10
Logique Service commercial  15
– multiplicative  30 Signe  10
– soustrative  29 Structure  43
Marge  28 Tableau de bord  54
Masse salariale  43 – contenu  55
– chargée  43 – indicateur  55
– prévisionnelle  43 – indicateur financier  56
Motivation  43 – indicateur qualitatif  57
Nombre  19 – indicateur quantitatif  57
OVAR  55 – présentation  58
Pilotage  54 Technicité  49
Prix Trésorerie  43
– aménagé  65 Vieillissement  49
– de cession interne  60 Volume  12
– détermination du PCI  62
– de transfert  60
– réel du marché  65

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102
UE 121

Devoir 4
Contrôle de gestion
Année 2016-2017

À envoyer à la correction
Auteur : Armelle MATHÉ

BARÈME
Le devoir est noté sur 100 points. Diviser ensuite par 5 pour obtenir la note finale.

Questions 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Note/100
Points 1 1 10 4 9 5 8 13 9 1 4 3 11 2 3 3 2 2 2 4 3 100

EXERCICE : MONA MOUR (100 POINTS)

Mona MOUR est la directrice et fondatrice d’un magasin MONA MOUR ET QUATRE PATTES situé dans
la région parisienne qui propose tout ce qui peut contribuer au confort et au bien-être des chats, des
chiens, et à la satisfaction de leurs maîtres.
En effet, ayant pu profiter d’un agrandissement de ses locaux, outre le toilettage (shampoing, coupe,
bains de boue, massages…), la vente des nombreux produits « testés et approuvés » pour l’alimentation,
l’hygiène ou le plaisir des animaux, Mona MOUR propose aux maîtres soucieux de la santé de leurs ani-
maux, l’achat de plats cuisinés « comme à la maison » sous forme de barquettes congelées.
Elle organise également, dans le cadre de l’adhésion à un club, diverses activités ou performances
(­randonnées, défilés de mode, activités sportives régulières chiens et maîtres, éducation canine, conseil,
etc.) de façon à développer les échanges d’expériences entre les maîtres.
Avec l’expansion de son activité, et soucieuse d’un taux de profitabilité qu’elle estime trop bas, Mona
MOUR a mis en place une nouvelle organisation pour mieux piloter la performance de son entreprise.
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Quatre centres de responsabilité ont ainsi été créés : Vente de produits alimentaires, d’hygiène et de
loisirs (HAL), Prestations de service (toilettage, etc.), Club, Vente de plats cuisinés.
Un système de prix de cession internes a également été mis en place pour valoriser les cessions entre
les différents centres, lesquels, selon les règles actuellement fixées par Mona MOUR, ne peuvent s’appro­
visionner qu’en interne lorsque le produit est effectivement fabriqué dans l’entreprise.
Les quatre centres ont à leur tête un responsable. Ils sont dotés d’objectifs trimestriels négociés et d’un
budget.

Première partie : Écarts, prix de cession (68 points)


Mona MOUR s’intéresse dans cette partie au résultat trimestriel du centre Vente de plats cuisinés, lequel
atteint rarement les objectifs souhaités.
Ce centre propose des plats cuisinés « faits maison » congelés sous forme de barquettes de 200 g.
Les plats sont composés pour 40 % de poisson, de poulet ou de bœuf et, pour 60 % de pâtes et de
légumes, ou de riz et de légumes. Les légumes sont issus de l’agriculture biologique. La composition
prévue des repas est donnée en annexe 2.
M. COQ, cuisinier, est responsable du centre. En fonction des commandes, il décide des plats qui doivent
être cuisinés et achète en conséquence les matières premières, il se charge ensuite de la préparation,
puis du conditionnement sous forme de barquettes de 200 g. Toutes les barquettes contiennent une
portion de légumes verts, lesquels peuvent changer selon la saison. Les plats préparés chaque jour sont
alors congelés.
[On négligera dans tout le devoir les variations de stocks.]

201211TDPA0416 103

Contrôle de gestion • Devoir 4

La capacité de production de ce centre est estimée à 6 200 barquettes par trimestre.


Les plats peuvent être achetés aussi bien par les clients particuliers que par d’autres magasins (instituts pour
animaux), en plus grosses quantités, mais dans ce cas à la commande. La livraison n’est pas comprise dans
la vente et les commandes doivent être retirées sur place. Les plats sont également achetés par le club, les
repas des animaux participant aux activités ou performances étant toujours compris dans la prestation.
Les commandes du club sont servies en priorité, puis celles des magasins et enfin celles des clients
particuliers.
Les ventes au club sont valorisées au prix de cession interne.
Les ventes aux particuliers sont faites par les salariés du centre Vente de produits HAL. Le chiffre d­ ’affaires
est attribué au centre Vente de plats cuisinés.
Il n’y a donc, quel que soit le segment de vente, aucune charge de distribution identifiée.
M. COQ se charge également des relations avec les instituts pour animaux qui commercialisent ses
plats. Il est libre de consentir des remises sur les prix de vente de ces barquettes.
Il est assisté dans ses tâches d’un salarié, à mi-temps. Selon les volumes de barquettes à préparer, il
peut embaucher un commis cuisinier, lequel est alors payé à l’heure faite.

TRAVAIL À FAIRE
1. Quelle est la nature du centre de responsabilité Vente de plats cuisinés ? (1 point)
À partir des informations regroupées dans l’annexe 1 :
2. Calculez l’écart sur résultat du centre. (1 point)
3. Proposez une décomposition de l’écart sur résultat à partir de l’écart de marge sur coût de revient
préétabli, pour chaque segment de vente, et de l’écart relatif à la production constatée, pour chaque
élément de charge. (10 points)
4. Quelle autre décomposition du résultat peut être proposée ? Quel est l’avantage de la décomposi-
tion effectuée en question 3 ? (4 points)
5. Décomposez l’écart de marge sur coût de revient préétabli en trois sous-écarts : un écart de marge
unitaire sur coût de revient préétabli, un écart sur volume global des ventes et un écart sur composi-
tion des ventes. (9 points)

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6. Commentez les écarts obtenus. (5 points)
À partir des informations regroupées dans les annexes 1 et 2 :
7. Construisez la fiche de coût unitaire de revient préétabli d’une barquette puis calculez l’écart sur
volume de production pour chacune des ressources (y compris pour chaque élément de matière pre-
mière). (8 points)
8. Une certaine tolérance est autorisée quant à la composition des barquettes de 200 g. Décomposez
l’écart sur charges de matières premières relatif à la production constatée en trois sous-écarts : un
écart sur coût unitaire de la matière première, un écart sur composition des barquettes et un écart sur
volume global. Commentez. (13 points)
9. Les charges de cuisine sont en partie variables et en partie fixes. Déduisez-en une décomposition
de l’écart sur charges de cuisine en trois sous-écarts. Commentez. (9 points)
La valorisation des cessions de barquettes de plats cuisinés entre les deux centres Club et Vente de plats
cuisinés est faite à un prix de cession PCI, avec obligation pour le centre vendeur d’assurer la sécurité
des approvisionnements du centre acheteur, et pour le centre acheteur, de s’approvisionner auprès du
centre vendeur.
10. Quel est le prix de cession choisi ? (1 point)
11. Précisez quels sont les avantages et les inconvénients d’un tel choix. (4 points)
Lors de son entretien de reporting auprès de Mona MOUR, M. COQ explique qu’une grande partie de ses
mauvaises performances vient du prix de cession choisi. En effet, le fait d’avoir l’obligation de servir en
priorité le club lui fait perdre des ventes auprès des clients particuliers, lesquelles rapportent du chiffre
d’affaires à l’entreprise.

104

UE 121 • Contrôle de gestion

Mona MOUR, suite à son argumentation, propose un prix de cession égal au prix de vente aux particu-
liers. Par ailleurs, le responsable du club peut choisir de s’approvisionner auprès d’autres prestataires,
sous condition que ceux-ci signent une charte qualité.
12. Le résultat global prévisionnel trimestriel de l’entreprise aurait-il été différent avec le nouveau prix
de cession fixé ? Quel aurait été le résultat prévisionnel trimestriel du centre Vente de plats cuisinés ?
(3 points)

Deuxième partie : Étude de la masse salariale (32 points)


Mona MOUR s’inquiète de l’augmentation du montant de la masse salariale de son entreprise, le nombre
de vacations pour les événements du club ou pour la cuisine ayant considérablement augmenté, avec le
développement des activités de ces centres.
À partir des informations qui figurent dans l’annexe 3 :
13. Décomposez l’écart mesurant l’évolution de la masse salariale de l’année N–1 à l’année N en trois
sous-écarts : un écart sur effectif, un écart sur composition et un écart sur taux nominal. Commentez.
(11 points)
Mona MOUR s’intéresse maintenant à la masse salariale des permanents de l’entreprise. Elle a, en effet,
constaté un turn-over très important les dernières années, qui désorganisait considérablement la société.
Les clients, par ailleurs, qui n’aiment pas que leurs interlocuteurs changent trop souvent, ont souvent fait
des remarques à ce sujet lors des enquêtes de satisfaction effectuées. Considérant que cela nuit à
l’image de marque qu’elle souhaite donner à son entreprise, Mona MOUR a ainsi accordé une augmen-
tation très élevée l’année N aux personnels permanents afin de stabiliser ses salariés et de rattraper le
niveau des rémunérations proposées dans les entreprises concurrentes.
À partir des informations données dans l’annexe 4 :
14. Construisez le tableau des indices mensuels de masse salariale des années N et N+1. (2 points)
15. Calculez les effets masse N–1, N et N+1. (3 points)
16. Calculez l’effet report de N–1 sur N, de N sur N+1 puis l’effet report de N+1 sur N+2. (3 points)
17. Calculez la masse salariale de l’année N, à partir de celle de l’année N–1, et des différents effets
calculés dans les questions précédentes. (2 points)
18. Calculez la masse salariale de l’année N+1 à partir de celle de l’année N et des différents effets.
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(2 points)
19. Déduisez-en la masse salariale de N+2 si aucune nouvelle augmentation n’était consentie en N+2.
(2 points)
Le centre Club est un centre phare de l’entreprise et Mona MOUR souhaite développer cette prestation
laquelle lui apporte une marge importante. Elle prévoit pour ce faire l’embauche d’un salarié, le nombre
d’événements organisés étant en grande augmentation. Celui-ci prendrait ses fonctions le 1er mars N+1,
au salaire mensuel de 3 800 €, cotisations patronales inclues.
Par ailleurs, il est prévu le 31 mars N+1 le départ en retraite d’un salarié du centre Vente de produits HAL.
Le salaire mensuel de celui-ci s’élevait à 3 000 €, cotisations patronales inclues en décembre N–1. Le
1er avril N+1, le salarié le remplaçant prendrait ses fonctions au salaire mensuel de 3 100 €.
20. Calculez l’économie faite lors du remplacement du salarié partant en retraite par un nouvel embau-
ché. Comment appelle-t-on cet effet ? (4 points)
21. Calculez la masse salariale de l’année N+1 avec la prise en compte de ces mouvements du per-
sonnel. (3 points)

201211TDPA0416 105

Contrôle de gestion • Devoir 4

Annexe 1
Chiffre d’affaires et volumes des ventes par segment

Données réelles Données prévisionnelles


Quantités Prix de vente Montant Quantités Prix de vente Montant
Ventes aux particuliers 2 600 4,5 11 700 3 000 4,5 13 500
Ventes aux magasins 2 500 4,25 10 625 2 500 4,4 11 000
Ventes en interne 1 100 3,8 4 180 500 3,8 1 900
Total 6 200 4,275 26 505 6 000 4,4 26 400

Charges de production

Données réelles Données prévisionnelles


Quantités Quantités
Coût Coût
(nombre Montant (nombre de Montant
unitaire unitaire
de barquettes) barquettes)
Charges variables (achats MP) 6 200 5 583,2 6 000 0,8 4 800
Charges variables de MOD 82 12,5 1 025 0 12,5 0
Charges de cuisine 6 200 17 850 6 000 2,5 15 000
Charges fixes de structure imputées au centre 3 000 6 000 0,5 3 000
Coût de revient 6 200 4,4287 27 458,2 6 000 3,8 22 800
Résultat 6 200 – 0,1537 – 953,2 6 000 0,6 3 600

Annexe 2
Composition prévisionnelle d’une barquette de 200 g

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Protéines (bœuf, poisson ou poulet) 40 %
Légumes 35 %
Féculents 25 %

Charges de matières premières

Données réelles Données prévisionnelles


Quantités Coût Quantités
Montant Coût unitaire Montant
(en kg) unitaire (en kg)
Achats de viande, poisson et dinde 460 9,5 4 370 480 7,8 3 744
Achats de légumes 420 1,8 756 420 1,8 756
Achats de riz et pâtes 360 1,27 457,2 300 1 300
Total MP 6 200 barquettes 0,90 5 583,2 6 000 barquettes 0,8 4 800

Les charges prévisionnelles de cuisine recouvrent aussi bien les salaires du cuisinier et de son assistant
que les charges de cuisson, de congélation, d’achats de barquettes, etc. Elles s’élèvent à 15 000 €, dont
9 900 € de charges fixes. La partie variable de ces charges est proportionnelle au nombre d’heures de
cuisson. Il est prévu 1 200 heures de cuisson pour la fabrication des 6 000 barquettes. Le nombre total
d’heures de cuisson réalisé s’est élevé à 1 400 heures.

106

UE 121 • Contrôle de gestion

Annexe 3
N N–1
  Salaire moyen Salaire total Salaire moyen Salaire total
Effectifs Effectifs Écarts
mensuel annuel mensuel annuel
Permanents 10 3 900 468 000 10 3 750 450 000 18 000
Vacataires 25 525 157 500 15 525 94 500 63
Total 35 1 489 625 500 25 1 815 544 500 81 000

Annexe 4
Pour tous les permanents :
• masse salariale de l’année N–1 : 450 000 € ;
• aucune augmentation n’a été consentie l’année N–1 ;
• année N : augmentation de 8 % le 1er juillet N ;
• année N+1 : augmentation de 1 % le 1er mars N+1, et de 0,5 % le 1er novembre N+1.
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