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UE 120  COMPTABILITÉ

APPROFONDIE

Année 2013-2014

Ce fascicule comprend :
La série 2
Le devoir 2 à envoyer à la correction
Le devoir 3 à envoyer à la correction

Les capitaux permanents – introduction


À L’audit LégaL des comptes annueLs

En collaboration avec
le Centre National Ariane CHARGUERAUD
d’Enseignement à Distance Joël HAIMOVICI
Institut de Lyon

W1201-F2/4
Comptabilité approfondie • Série 2

Les auteurs :
Ariane CHARGUERAUD : Agrégée d’économie et gestion, professeur en BTS au Lycée Jean
Lurçat (Paris), chargée de cours de DCG à l’Intec.
Joël HAIMOVICI : Expert-comptable, chargé d’enseignement en DCG et DSCG à l’Intec.
Le domaine de la comptabilité des sociétés concerne les opérations liées à la forme de la société.
Cette série envisage les capitaux permanents des sociétés et leur traduction comptable :
Constitution des sociétés : Joël HAIMOVICI
Variations du capital social : Ariane CHARGUERAUD
Détermination du résultat : Joël HAIMOVICI
Affectation du résultat : Joël HAIMOVICI
Les provisions réglementées : Joël HAIMOVICI
Les dettes financières et les autres fonds propres : Ariane CHARGUERAUD
Les comptes des sociétés sont mis à la disposition du public : ils doivent donc faire l’objet d’une
vérification et d’une certification par des tiers indépendants. Cette série propose une introduc-
tion à l’audit légal des comptes annuels, rédigée par Joël HAIMOVICI et complétée et mise à jour
par Ariane CHARGUERAUD.

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L’ensemble des contenus (textes, images, données, dessins, graphiques,


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de l’art. L. 122-4 du Code de la propriété intellectuelle, la reproduction ou
représentation intégrale ou partielle de ces contenus, sans autorisation ex-
presse et préalable de l’INTEC-CNAM, est illicite. Le Code de la propriété
intellectuelle n’autorise que « les copies ou reproductions strictement réser-
vées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective »
(art. L. 122-5).

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UE 120 • Comptabilité approfondie

••• OBJECTIFS •••

Le premier objectif est de situer les opérations de financement concernant les


capitaux permanents et « leur comptabilisation dans un contexte financier et mana-
gérial ». Il s’agit plus particulièrement :
• d’expliquer le mécanisme et la comptabilisation des apports initiaux lors de la
constitution, de l’augmentation, de la réduction et de l’amortissement de capital ;
• de décrire l’affectation du résultat dans les différentes sociétés après avoir exposé
le calcul et la comptabilisation de l’impôt ;
• de mettre en évidence les différentes provisions réglementées ;
• de présenter le fonctionnement et la comptabilisation des emprunts obligataires
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simples et complexes et de décrire les caractéristiques des autres fonds propres


et des comptes courants d’associés.
Le second objectif est de « souligner que la comptabilité ne peut jouer son rôle
social que si elle est vérifiée et certifiée par des tiers indépendants » grâce à une
introduction à l’audit légal des comptes annuels.

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UE 120 • Comptabilité approfondie

Table des matières

Partie 3. Les capitaux permanents 7

Chapitre 1. Le capital, constitution et variations...................................................7


Section 1. Le contexte juridique...........................................................................7
Section 2. La constitution des sociétés................................................................9
Section 3. Les variations du capital social.........................................................26
Chapitre 2. La détermination du résultat des sociétés.......................................56
Section 1. Le résultat fiscal.................................................................................56
Section 2. L’enregistrement des opérations liées à l’impôt................................62
Chapitre 3. L’affectation du résultat des sociétés...............................................66
Section 1. Participation aux résultats de l’exploitation.......................................66
Section 2. L’affectation du résultat dans la société anonyme............................69
Section 3. L’affectation du résultat dans la société à responsabilité limitée......77
Section 4. L’affectation du résultat dans la société en nom collectif.................79
Section 5. L’affectation du résultat dans la société en commandite simple......80
Chapitre 4. Les provisions réglementées.............................................................81
Section 1. Généralités.........................................................................................81
Section 2. Provision pour investissement réservée à certaines PME.................81
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Section 3. Provision pour investissement liée à la participation des salariés.....82


Section 4. Provision pour hausse des prix (compte 1431).................................84
Section 5. Provision pour risques afférents aux crédits à moyen terme
résultant d’opérations faites à l’étranger...........................................85
Section 6. Provision pour prêts d’installation à d’anciens salariés....................86
Section 7. Les amortissements dérogatoires.....................................................86
Section 8. Provision spéciale de réévaluation (compte 146)..............................87
Section 9. Les écarts et réserves de réévaluation..............................................88
Section 10. Les subventions d’investissement.....................................................89
Chapitre 5. Les dettes financières et les autres fonds propres..........................90
Section 1. Les emprunts obligataires.................................................................90
Section 2. Les autres fonds propres.................................................................123
Section 3. Les comptes courants d’associés...................................................127

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Comptabilité approfondie • Série 2

Partie 4. Introduction à l’audit légal des comptes


annuels 129

Chapitre 1. Les missions du commissaire aux comptes...................................129


Section 1. Généralités.......................................................................................129
Section 2. La mission légale.............................................................................131
Chapitre 2. Démarche d’audit légal.....................................................................139
Section 1. Conduite de la mission....................................................................139
Section 2. Techniques de contrôles et sondages.............................................145

Exercices autocorrigés 149


Index 152
Devoir 2 153
Devoir 3 155

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6
3

partie
Les capitaux permanents

Chapitre 1. Le capital, constitution et variations


Section 1. Le contexte juridique

I. Le contrat de société
L’entreprise individuelle n’a pas de personnalité juridique alors que la société en possède une.
Cette personnalité juridique lui est conférée grâce à l’existence d’un contrat.
Le contrat de société est défini par l’article 1832 du Code civil :
« La société est instituée par 2 ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat
d’affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie, en vue de partager le
bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter. Elle peut être instituée, dans
les cas prévus par la Loi, par l’acte de volonté d’une seule personne. Les associés s’en-
gagent à contribuer aux pertes. »

A. Traits caractéristiques du contrat de société


En règle générale, il faut au moins deux personnes pour contracter. Toutefois, le législateur sur
les sociétés permet à une personne de constituer un contrat (EURL ou SASU).
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Des apports sont affectés à une entreprise (en nature, en numéraire ou en industrie [savoir-faire]).
Les apports en industrie ne concourent pas à la constitution du capital. En effet, seuls les apports
en numéraire et en nature forment le capital.
Partager les résultats, c’est contribuer aux pertes ou partager les bénéfices.
La volonté de participer à la vie sociale (affectio societatis).

B. Le pacte social
Il est contenu dans un écrit signé par les associés, cet écrit est dénommé « statuts ». Il doit
contenir :
• les apports : il s’agit de la nature des apports (en nature ou en numéraire) et de leur montant ;
• l’identification de la société : il s’agit de la dénomination sociale (nom, adresse et son objet) ;
• la durée de vie de la société : la loi mentionne une durée au plus égale à 99 ans pour les socié-
tés commerciales ;
• le capital : il s’agit du montant et de la répartition entre les associés ;
• les modalités de fonctionnement : il s’agit du rapport entre les associés.

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Comptabilité approfondie • Série 2

II. La personnalité morale des sociétés


Dès l’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés, la société est juridiquement
née et devient un être juridique autonome. De ce fait, la société dispose d’un patrimoine, d’un
nom, d’un domicile, d’une nationalité.

III. Les sociétés commerciales

A. Les sociétés commerciales


La loi du 24 juillet 1966 définit comme sociétés commerciales :
• la société anonyme (SA) ;
• la société par actions simplifiée (SAS) ;
• la société en commandite par actions (SCA) ;
• la société à responsabilité limitée (SARL) ;
• la société en nom collectif (SNC) ;
• la société en commandite simple (SCS).
Quel que soit leur objet, ces sociétés sont nécessairement commerciales par leur forme.

B. Tableau comparatif des différentes sociétés

Éléments SNC SA SARL


minimum : deux minimum : 7 minimum : 1 = EURL
Associés commerçants ou 2 = SARL
maximum : 100
Capital pas de minimum Minimum : 37 000 € minimum : 1 €
Responsabilité infinie et solidaire limitée aux apports limitée aux apports
des associés
Régime fiscal IR catégorie BIC IS IS sauf option
du résultat

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Direction un ou plusieurs gérants C A ⇒ PDG un ou plusieurs gérants
Membre du Directoire Conseil
de surveillance ⇒ président
du conseil de surveillance

Éléments SCS SCA SAS


Commandité : 1 Commandité : 1 minimum : 1
Associés
Commanditaire : 1 Commanditaires : 3
pas de minimum Minimum : 37 000 € minimum : 37 000 €
Capital
au 01/01/09 : 1 €
Responsabilité Commandité : cf. SNC Commandité : cf. SNC limitée aux apports
des associés Commanditaire : limitée aux Commanditaires : limitée
apports aux apports
Régime fiscal Commandité : IR catégorie BIC. IS IS
du résultat Commanditaire : quote-part
soumise à IS
Direction 1 ou plusieurs gérants. 1 ou plusieurs gérants. 1 dirigeant ou organe
Les commanditaires ne peuvent Les commanditaires ne collégial. Le dirigeant
être gérants peuvent être gérants. peut être ou non
Les gérants sont associé
contrôlés par un conseil
de surveillance composé
de 3 actionnaires

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UE 120 • Comptabilité approfondie

C. Distinction entre sociétés de personnes et sociétés de capitaux


• Les sociétés de personnes :
Elles se caractérisent essentiellement par l’intuitu personae (par la qualité de la personne) : la
SNC, la SCS.
Le trait commun correspond à deux caractéristiques : les associés sont toujours commerçants
et responsables.
• Les sociétés de capitaux :
Elles se caractérisent par l’accumulation de capitaux. Sont concernées : la SA, la SAS, la SCA.
• Les sociétés hybrides :
Ce sont des sociétés mixtes : la SARL.

IV. Aperçu du régime fiscal des sociétés commerciales


• Pour les sociétés de personnes : l’impôt est supporté par chaque associé.
Les associés qui font des apports à la société sont considérés comme propriétaires des biens
qu’ils ont apportés, il n’y a pas de mutation.
Lors de la constitution d’une société de personnes, seul un droit fixe est exigé.
• Pour les sociétés de capitaux : la société réalise un bénéfice et supporte le poids de l’impôt et
quand elle distribue des bénéfices, ceux-ci sont imposés de nouveau chez le bénéficiaire.

Section 2. La constitution des sociétés

I. Procédure juridique

Formalités juridiques
Le législateur sur les sociétés a prévu une série d’étapes permettant d’aboutir à l’existence
d’une société.
• La rédaction des statuts : c’est un acte écrit et signé par les associés qui contient leur enga-
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gement du fait d’une promesse d’apports. La société est constituée dès la signature des
­statuts.
• La réalisation des apports : c’est le dépôt en numéraire chez un notaire ou à la banque, c’est
le transfert de propriété d’un immeuble. En contrepartie, les associés reçoivent des titres.
• L’acte constitutif : une fois les apports réalisés, l’acte constitutif doit être enregistré dans le
délai d’un mois. Les tiers en ont connaissance.
• Publicité : les formalités de publicité consistent à rédiger un avis d’insertion dans un journal
d’annonces légales, à déposer au centre de formalités des entreprises le dossier d’immatricu-
lation de la société, et à procéder à une insertion dans le bulletin officiel des annonces civiles
et commerciales. La société existe juridiquement et tous les tiers sont informés.
• L’assemblée générale constitutive : il y a tenue d’une assemblée générale constitutive au cours
de laquelle les dirigeants seront désignés.
• Immatriculation : la société acquiert la personnalité morale lors de son immatriculation au
Registre de commerce des sociétés (extrait K bis).

II. Traduction comptable


La société immatriculée dispose d’un patrimoine dont il convient d’apprécier la valeur et la
nature. Dès les premiers mouvements, des modifications seront apportées à la consistance du
patrimoine.
Les apports font l’objet d’une étude pour chaque type de sociétés. Toutefois, la société ano-
nyme constitue le modèle qui recense l’ensemble des écritures. Cette société servira de trame
pour l’application des règles et du jeu des comptes.

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Comptabilité approfondie • Série 2

A. Principes
La rédaction des statuts consigne la promesse d’apports à la société. De ce fait la société
détient des créances sur les associés.
Après avoir promis de s’engager, les associés doivent libérer le capital, c’est-à-dire réaliser les
apports qu’ils ont promis. Les créances sur les associés font place aux biens apportés.
Le bilan établi au moment de la constitution de la société montre clairement les éléments suivants :
• à l’actif : les créances ou les biens apportés ;
• au passif : le montant du capital social.

Exemple applicatif

Plusieurs associés constituent une société en effectuant des apports en numéraire à concur-
rence de 15 000 000 €.
Bilan établi lors de la souscription :

Actif Passif
Créances/associés 15 000 000 Capital social 15 000 000

Les apports sont libérés et le capital est entièrement libéré.


Bilan après libération :

Actif Passif
Banque 15 000 000 Capital social 15 000 000

remarque

Si le capital est libéré partiellement :


• Apport construction 6 000 000 €
• Libéré par la banque 4 500 000 €
• Reste à libérer 4 500 000 €

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Bilan après libération partielle :

Actif Passif
Construction 6 000 000 Capital social 15 000 000
Créances/associés 4 500 000
Banque 4 500 000
15 000 000 15 000 000

B. Comptes du Plan comptable général


Le PCG prévoit l’utilisation des comptes suivants :
• au passif, le compte 101 ;
• à l’actif, le compte 456 ;
• à l’actif, le compte 109.

1. État du capital
L’utilisation du compte 101, permet de préciser l’état du capital :
• 1011 « Capital souscrit – non appelé »
• 1012 « Capital souscrit – appelé non versé »
• 1013 « Capital souscrit – appelé, versé »

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UE 120 • Comptabilité approfondie

2. Objet des promesses d’apport des associés


L’utilisation du compte 456 précise l’objet des promesses d’apports :
• 45611 « Associés – compte d’apport en nature »
• 45615 « Associés – compte d’apport en numéraire »

3. Exigibilité des créances sur les associés


Le compte 109 est également utilisé par le PCG. Il traduit l’exigibilité des créances sur les asso-
ciés : 109 « Actionnaires : capital souscrit – non appelé ». (À verser dans les 5 ans.)
L’existence du compte 109 n’est admise que pour les actions de numéraire.
Dès qu’une fraction du capital est appelée, la créance est inscrite au débit du compte 4562
« Apporteurs – Capital appelé non versé ».

C. Schéma comptable
Le PCG prévoit une variété de comptes pour enregistrer les opérations de souscription, d’apport
et de libération. Plusieurs schémas comptables, plus ou moins complexes, peuvent donc être
mobilisés. Le schéma retenu correspond à un schéma proposé dans le bulletin n° 54 du Conseil
national de la comptabilité et permet de distinguer les promesses d’apport selon leur objet et
selon les conditions de leur libération.

1. Première hypothèse retenue


Le capital est libéré normalement. Les actions d’apport en nature sont libérées dès leur émission.

Exemple applicatif

Les associés constituent une SA au capital de 15 000 000 € (150 000 actions de 100 €) réparti
en : 100 000 actions de numéraire intégralement libérées, 50 000 actions émises pour rémunérer
l’apport du siège social.
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45611 Associés – Apports en nature 5 000 000


45615 Associés – Apports en numéraire 10 000 000
1012 Capital souscrit – appelé, non versé 15 000 000
Promesse d’apports

467 Me TABEL 10 000 000


45615 Associés – Apports en numéraire 10 000 000
Réalisation des apports en numéraire

213 Siège social 5 000 000


45611 Associés – Apports en nature 5 000 000
Réalisation des apports en nature

1012 Capital souscrit – appelé, non versé 15 000 000


1013 Capital souscrit – appelé, versé 15 000 000
Libération du capital

512 Banque 10 000 000


467 Me TABEL 10 000 000
Versement des fonds en banque

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Comptabilité approfondie • Série 2

2. Deuxième hypothèse retenue


Le capital n’est pas entièrement libéré. Les actions de numéraire doivent être libérées de la moi-
tié de leur valeur nominale ; les organes dirigeants disposent d’un délai de 5 ans suivant l’imma-
triculation au Registre du Commerce et des Sociétés pour appeler la libération du surplus.

Exemple applicatif

Le capital est composé de 100 000 actions de 100 €.

109 Actionnaires : capital souscrit – non appelé 5 000 000


45621 Actionnaires – Capital souscrit et appelé, non versé 5 000 000
1011 Capital souscrit – non appelé 5 000 000
1012 Capital souscrit – appelé, non versé 5 000 000
Promesse d’apports

5125 Banque compte bloqué 5 000 000


45621 Actionnaires – Capital souscrit et appelé, 5 000 000
non versé
Libération des apports appelés

1012 Capital souscrit – appelé, non versé 5 000 000


1013 Capital souscrit – appelé, versé 5 000 000
Libération des apports en numéraire

5121 Banque compte courant 5 000 000


5125 Banque compte bloqué 5 000 000
(écriture passée après immatriculation)

45621 Actionnaires – Capital souscrit et appelé, non versé 2 500 000


109 Actionnaires : capital souscrit – non appelé 2 500 000

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Appel du 3e quart

1011 Capital souscrit – non appelé 2 500 000


1012 Capital souscrit – appelé, non versé 2 500 000
Régularisation du capital

5121 Banque compte courant 2 500 000


45621 Actionnaires – Capital souscrit et appelé, 2 500 000
non versé
Versement du 3e quart

1012 Capital souscrit – appelé, non versé 2 500 000


1013 Capital souscrit – appelé, versé 2 500 000

3. Hypothèses particulières liées aux libérations

a. Versements anticipés
L’appel du capital entraîne le versement des fonds. Les associés peuvent ne pas attendre et
verser de façon anticipée leur quote-part. Le PCG a prévu le compte 4564 « Associés verse-
ments anticipés ».

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UE 120 • Comptabilité approfondie

Exemple applicatif

Au moment de sa constitution, le capital d’une SA composé de 80 000 actions de 100 € est


libéré du minimum légal. Lors de l’appel du 3e quart, M. Sitôt qui possède 400 titres se libère de
la totalité.

1011 Capital souscrit – non appelé 2 000 000


1012 Capital souscrit – appelé, non versé 2 000 000
Appel du 3e quart 80 000 × 100 × 1/4

45621 Actionnaires – Capital souscrit et appelé, non versé 2 000 000


109 Actionnaires : capital souscrit – non appelé 2 000 000

512 Banque 2 010 000


45621 Actionnaires – Capital souscrit et appelé, non 2 000 000
versé
4564 Associés versements anticipés (400 × 100 × 1/4) 10 000

1012 Capital souscrit – appelé, non versé 2 000 000


1013 Capital souscrit – appelé, versé 2 000 000

1011 Capital souscrit – non appelé 2 000 000


1012 Capital souscrit – appelé, non versé 2 000 000
appel dernier quart

45621 Actionnaires – Capital souscrit et appelé, non versé 2 000 000


109 Actionnaires : capital souscrit – non appelé 2 000 000

512 Banque 1 990 000


4564 Associés versements anticipés 10 000
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45621 Actionnaires – Capital souscrit et appelé, non versé 2 000 000

1012 Capital souscrit – appelé, non versé 2 000 000


1013 Capital souscrit – appelé, versé 2 000 000

b. Les actionnaires défaillants


Quand l’actionnaire ne répond pas à l’appel du capital, la société lui adresse une mise en
demeure. L’actionnaire dispose d’un mois pour envoyer son versement. Le délai expiré, la société
peut procéder à la vente des actions de l’actionnaire défaillant. Cette vente peut être réalisée
selon deux possibilités :
• Société cotée en Bourse (exécution en Bourse).
• Société non cotée (vente aux enchères publiques par notaire ou agent de change).
Le compte concerné pour les actionnaires défaillants est le compte 4566 « Actionnaires
défaillants ».

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Comptabilité approfondie • Série 2

Exemple applicatif

M. Retard a souscrit 200 actions de numéraire sur un capital de 20 000 actions. Les actions ont
toutes une valeur nominale de 100 €. Le capital a été libéré du minimum légal. M. Retard ne
répond pas à l’appel du 3e quart. Ses titres sont vendus aux enchères publiques à M. Gentil et
cette vente est réalisée pour une somme de 17 000 €. Des intérêts de retard sont réclamés au
taux de 12 % l’an pour une période de 2 mois. Des remboursements de frais sont demandés
pour un montant de 200 €.

512 Banque 495 000


45621 Actionnaires – Capital souscrit et appelé, non versé 495 000
(20 000 – 200) × 100 × 1/4

Cette écriture signifie que M. Retard doit 200 × 25 € = 5 000 € et cette somme représente le
3e quart.
La dette du défaillant peut s’analyser de deux façons :

Elle comprend la partie non appelée du capital

Le défaillant doit le 3e quart = 5 000 Vente des titres libérés des 3/4 = 17 000
Le défaillant doit le 4e quart = 5 000 4e quart = 5 000
Les intérêts de retard 5 000 × 12 % × 2/12 = 100 22 000
Les frais = 200
10 300
22 000 – 10 300 = 11 700

La société doit au défaillant 11 700 €.

4566 Actionnaires défaillants 10 300


109 Actionnaires : capital souscrit – non appelé 5 000
45621 Actionnaires – Capital souscrit et appelé, non versé 5 000

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7638 Revenus des créances diverses 100
791 Transferts de charges d’exploitation 200
actionnaire défaillant

512 Banque 17 000


109 Actionnaires : capital souscrit – non appelé 5 000
4566 Actionnaires défaillants 22 000
vente des titres du défaillant

4566 Actionnaires défaillants 11 700


512 Banque 11 700
solde compte actionnaire défaillant

Elle ne comprend pas la partie non appelée du capital

Le défaillant doit le 3e quart = 5 000 Vente des titres libérés des 3/4 = 17 000
Les intérêts de retard 5 000 × 12 % × 2/12 = 100 17 000
Les frais = 200
5 300
17 000 – 5 300 = 11 700

La société doit au défaillant 11 700 €.

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UE 120 • Comptabilité approfondie

4566 Actionnaires défaillants 5 300


45621 Actionnaires – Capital souscrit et appelé, non versé 5 000
7638 Revenus des créances diverses 100
791 Transferts de charges d’exploitation 200
actionnaire défaillant

512 Banque 17 000


4566 Actionnaires défaillants 17 000
vente des titres du défaillant

4566 Actionnaires défaillants 11 700


512 Banque 11 700
solde compte actionnaire défaillant

Le défaillant encaisse 11 700 €


Il a décaissé 10 000 €
Écart 1 700 €

Le défaillant réalise un gain, analysé de la manière suivante :

Charges Produits
Frais 200 Vente des titres 17 000 (3/4)
Intérêts 100 Valeur théorique – 15 000
300 2 000

2 000 – 300 = 1 700 €

4. Apports particuliers
Il convient d’envisager trois hypothèses :
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a. Apports en industrie
L’article 1843-2 du Code civil précise que :
« Les apports en industrie ne concourent pas à la formation du capital social mais donnent
lieu à l’attribution de parts ouvrant droit au partage des bénéfices et de l’actif net, à charge
de contribuer aux pertes. »
La conséquence est sans ambiguïté : aucune écriture comptable ne doit être enregistrée.

b. Prise en charge d’un passif


Les associés peuvent apporter des dettes à la société.

Exemple applicatif

Sept associés créent une SA. Paul apporte un immeuble évalué à 5 000 000 € sur lequel un
emprunt de 1 000 000 € reste dû. La SA reprend cet emprunt à sa charge, les 6 autres associés
apportent en numéraire 6 000 000 €.
Le capital est donc de 10 000 000 €.
Sur le plan fiscal, les droits d’enregistrement sont calculés sur 11 000 000 €.

201201TDPA0213 15
Comptabilité approfondie • Série 2

45611 Associés – Apports en nature 4 000 000


45615 Associés – Apports en numéraire 6 000 000
1012 Capital souscrit – appelé, non versé 10 000 000
promesse d’apport

213 Immeuble 5 000 000


512 Banque 6 000 000
164 Emprunt 1 000 000
45611 Associés – Apports en nature 4 000 000
45615 Associés – Apports en numéraire 6 000 000
réalisation

1012 Capital souscrit – appelé, non versé 10 000 000


1013 Capital souscrit – appelé, versé 10 000 000

c. Apports de créances
Lors d’un apport de créances, il existe un risque pour la société bénéficiaire de ne pas recouvrer
la valeur nominale de la créance. La prévention contre ce risque est assurée selon les deux pos-
sibilités suivantes :

➠➠Apport de créances à concurrence de leur valeur nominale

Hypothèse 1. Créance garantie à concurrence de la valeur nominale

Exemple applicatif

Un associé apporte une créance client pour une somme de 239 200 €.

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45611 Associés – Apports en nature 239 200
1012 Capital souscrit – appelé, non versé 239 200
promesse

412 Clients – Créances de l’associé 239 200


45611 Associés – Apports en nature 239 200
réalisation

1012 Capital souscrit – appelé, non versé 239 200


1013 Capital souscrit – appelé, versé 239 200

Le client ne règle que 190 000 €. Il appartient à l’associé de compléter ce montant.

512 Banque 190 000


412 Clients – Créances de l’associé 190 000
paiement de la créance

45511 Associés – Compte courant 49 200


412 Clients – Créances de l’associé 49 200
réalisation

16
UE 120 • Comptabilité approfondie

Hypothèse 2. Créance garantie pour une valeur inférieure à la valeur nominale

Exemple applicatif

Une créance client est apportée pour 239 200 €. Cette créance est garantie à hauteur
de 200 000 €. Le client ne règle que 190 000 €. L’associé demeure débiteur envers la société de
10 000 €.

45611 Associés – Apports en nature 239 200


1012 Capital souscrit – appelé, non versé 239 200
promesse

412 Clients – Créances de l’associé 239 200


45611 Associés – Apports en nature 239 200
réalisation

1012 Capital souscrit – appelé, non versé 239 200


1013 Capital souscrit – appelé, versé 239 200

512 Banque 190 000


412 Clients – Créances de l’associé 190 000
paiement des créances

45511 Associés – Compte courant 10 000


412 Clients – Créances de l’associé 10 000
réalisation

La partie non couverte par la garantie génère une perte pour la société.

6714 Créances devenues irrécouvrables dans l’exercice 39 200


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412 Clients – Créances de l’associé 39 200

➠➠Apport de créances à concurrence d’une valeur inférieure à leur valeur nominale

Hypothèse 1. Recouvrement non garanti

Exemple applicatif

Une créance client présente une valeur nominale de 239 200 €. Cette créance est apportée
pour 200 000 €. Dans ces conditions, il existe deux modes de comptabilisation :
• la valeur d’apport ;
• la valeur nominale.

Envisageons le mode de comptabilisation à la valeur d’apport

45611 Associés – Apports en nature 200 000


1012 Capital souscrit – appelé, non versé 200 000

412 Clients – Créances de l’associé 200 000


45611 Associés – Apports en nature 200 000

201201TDPA0213 17
Comptabilité approfondie • Série 2

1012 Capital souscrit – appelé, non versé 200 000


1013 Capital souscrit – appelé, versé 200 000

Si le client opère un règlement inférieur à 200 000 €, la société constatera une perte au compte
6714 « Créances devenues irrécouvrables dans l’exercice ». Si un règlement supérieur
à 200 000 € est effectué, la société constatera un gain.
Nous supposerons un règlement de la créance à la valeur nominale.

512 Banque 239 200


412 Clients – Créances de l’associé 200 000
77 Produits exceptionnels 39 200

Envisageons le mode de comptabilisation à la valeur nominale


La comptabilisation de créances à leur valeur nominale permet un suivi approprié de leur recou-
vrement car les tiers sont débiteurs de cette valeur nominale quelle que soit la valeur d’apport
retenue. La différence entre valeur nominale et valeur d’apport s’inscrit dans un compte de pro-
vision ou dans un compte correcteur créé à cet effet.

Envisageons l’utilisation d’un compte de provision

45611 Associés – Apports en nature 200 000


1012 Capital souscrit – appelé, non versé 200 000

412 Clients – Créances de l’associé 239 200


45611 Associés – Apports en nature 200 000
491 Dépréciation des comptes de clients 39 200

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Si le client règle 239 200 €

512 Banque 239 200


412 Clients – Créances de l’associé 239 200

491 Dépréciation des comptes de clients 39 200


787 Reprises sur provisions et dépréciations 39 200

Si le client règle 210 000 €

512 Banque 210 000


412 Clients – Créances de l’associé 210 000

6714 Créances devenues irrécouvrables dans l’exercice 29 200


412 Clients – Créances de l’associé 29 200

491 Dépréciation des comptes de clients 39 200


787 Reprises sur provisions et dépréciations 39 200

18
UE 120 • Comptabilité approfondie

Si le client règle 190 000 €

512 Banque 190 000


412 Clients – Créances de l’associé 190 000

6714 Créances devenues irrécouvrables dans l’exercice 49 200


412 Clients – Créances de l’associé 49 200

491 Dépréciation des comptes de clients 39 200


787 Reprises sur provisions et dépréciations 39 200

Envisageons l’utilisation d’un compte correcteur


À la place d’un compte de « Provision », il est permis d’utiliser un compte 419 « Clients – compte
correcteur », notamment le compte 4192.
La reprise des données ci-avant donne :

45611 Associés – Apports en nature 200 000


1012 Capital souscrit – appelé, non versé 200 000

412 Clients – Créances de l’associé 239 200


45611 Associés – Apports en nature 200 000
4192 Clients – Compte correcteur 39 200

Si le client règle 239 200 €

512 Banque 239 200


412 Clients – Créances de l’associé 239 200
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

4192 Clients – Compte correcteur 39 200


77 Produits exceptionnels 39 200

Si le client règle 210 000 €

512 Banque 210 000


412 Clients – Créances de l’associé 210 000

4192 Clients – Compte correcteur 39 200


412 Clients – Créances de l’associé 29 200
77 Produits exceptionnels 10 000

Si le client règle 190 000 €

512 Banque 190 000


412 Clients – Créances de l’associé 190 000

4192 Clients – Compte correcteur 39 200


6714 Créances devenues irrécouvrables dans l’exercice 10 000 49 200
412 Clients – Créances de l’associé

201201TDPA0213 19
Comptabilité approfondie • Série 2

Hypothèse 2. Recouvrement garanti


Le recouvrement peut faire l’objet d’une garantie pour la valeur d’apport ou pour une valeur inférieure.

Exemple applicatif

Une créance présente une valeur nominale de 239 200 €. Elle est apportée pour 200 000 €. La
garantie porte sur un montant limité à 190 000 €. Le paiement atteint 185 000 €.
Par hypothèse, le compte 412 « Clients – Créances de l’associé » est débité pour la valeur nomi-
nale et le compte « Provision » a été utilisé pour 39 200 €. Le règlement de la créance génère les
écritures suivantes :

512 Banque 185 000


412 Clients – Créances de l’associé 185 000

45511 Associés – Compte courant 5 000


412 Clients – Créances de l’associé 5 000
garantie mise en œuvre

6714 Créances devenues irrécouvrables dans l’exercice 49 200


412 Clients – Créances de l’associé 49 200

491 Dépréciation des comptes de clients 39 200


787 Reprises sur provisions et dépréciations 39 200

Si le compte correcteur a été utilisé, les écritures sont :

512 Banque 185 000


412 Clients – Créances de l’associé 185 000

45511 Associés – Compte courant 5 000

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
412 Clients – Créances de l’associé 5 000
garantie mise en œuvre

4192 Clients – Compte correcteur 39 200


6714 Créances devenues irrécouvrables dans l’exercice 10 000
412 Clients – Créances de l’associé 49 200

III. Apports dans la société à responsabilité limitée

Particularités juridiques
Pendant de nombreuses années, le montant du capital pour les SARL a été fixé à 7 622,45 € et
devait faire l’objet d’une libération immédiate.
Depuis la loi sur l’initiative économique du 21 juillet 2003, aucun seuil minimum n’est exigé. Le
capital d’une SARL peut donc être fixé à 1 €.
L’article L. 223-7 dispose :
« Les parts représentant des apports en numéraire doivent être libérées d’au moins un
cinquième de leur montant. La libération du surplus intervient en une ou plusieurs fois sur
décision du gérant, dans un délai qui ne peut excéder cinq ans à compter de l’immatricu-
lation de la société au registre du commerce et des sociétés. »

20
UE 120 • Comptabilité approfondie

Les apports en nature doivent être immédiatement libérés. Leur évaluation est vérifiée par un
commissaire aux apports désigné à l’unanimité par les associés ou, en justice, à la demande de
l’un d’eux. Le commissaire aux apports établit un rapport. Toutefois, l’intervention d’un commis-
saire aux apports est facultative lorsqu’aucun apport ne dépasse 30 000 € et si, en outre, la
valeur totale de l’ensemble des apports en nature n’excède pas la moitié du capital social.
L’apport en industrie est autorisé mais ne participe pas à la constitution du capital social.
Néanmoins, les associés apporteurs en industrie reçoivent des « parts sociales » en contrepartie
de leur apport (art. L. 223-7, al. 2), c’est-à-dire des parts qui leur donnent le droit non seulement
de partager les bénéfices, mais aussi de participer aux décisions collectives.
Les apports en numéraire doivent demeurer bloqués chez un notaire, à la Caisse des dépôts et
consignations ou dans une banque jusqu’à immatriculation au registre du commerce et des
sociétés.

Exemple applicatif

Deux associés constituent une SARL au capital de 8 000 € divisé en 800 parts sociales de 10 €.
Albert apporte de l’argent à concurrence de 4 000 € et Bernard apporte un fonds de commerce
évalué à 4 000 €.
Albert dépose le minimum légal. L’apport de Bernard se décompose comme suit :
Matériel et outillage : 2 000 €
Marchandises : 2 000 €

45611 Associé Bernard : apports en nature 4 000


45615 Associé Albert : apports en numéraire 4 000
1011 Capital souscrit – non appelé 8 000
souscription du capital

1091 Associé Albert : capital souscrit – non appelé 3 200


4 000 × 80 %
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4562 Apporteurs – Capital souscrit appelé, non versé 4 800


4 000 × 20 % + 4 000
45611 Associé Bernard : apports en nature 4 000
45615 Associé Albert : apports en numéraire 4 000
conditions de libération

1011 Capital souscrit – non appelé 4 800


1012 Capital souscrit – appelé, non versé 4 800
régularisation du capital

5125 Banque compte bloqué 800


4562 Apporteurs – Capital souscrit appelé, non versé 800
libération des 20 % des parts de numéraire

2154 Matériel industriel 2 000


37 Stocks de marchandises 2 000
4562 Apporteurs – Capital souscrit appelé, non versé 4 000
libération des apports de Bernard

1012 Capital souscrit – appelé, non versé 4 800


1013 Capital souscrit – appelé, versé 4 800

201201TDPA0213 21
Comptabilité approfondie • Série 2

5121 Banque compte ordinaire 800


5125 Banque compte bloqué 800
après immatriculation au RCS

Lors des appels ultérieurs, les écritures suivantes sont enregistrées :

4562 Apporteurs – Capital souscrit appelé, non versé 800


4 000 × 20 %
1091 Associé Albert : capital souscrit – non appelé 800

1011 Capital souscrit – non appelé 800


1012 Capital souscrit – appelé, non versé 800
régularisation du capital

5121 Banque compte ordinaire 800


4562 Apporteurs – Capital souscrit appelé, non versé 800
libération des 20 % des parts de numéraire

1012 Capital souscrit – appelé, non versé 800


1013 Capital souscrit – appelé, versé 800

IV. Apports dans la société en nom collectif

Particularités juridiques
Les textes légaux sont silencieux.
Aucun capital minimum n’est exigé.

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La libération des apports en numéraire est laissée à la libre appréciation des statuts ou des
­dirigeants.
Les apports en industrie sont autorisés mais ne forment pas le capital social. Ces parts sociales
ne concourent pas à la formation du capital social mais ouvrent droit au partage des bénéfices
et de l’actif net, à charge de contribuer aux pertes.

Exemple applicatif

Deux associés conviennent de constituer une SNC dotée d’un capital de 1 000 000 € qui se
décompose en 100 000 parts de 10 € représentatives d’apports en numéraire et d’apports en
nature. Claude souscrit à 500 000 € qu’il libère à concurrence de 250 000 €. Dominique apporte
le complément constitué d’un fonds de commerce dont les éléments sont :
Éléments incorporels (clientèle, droit au bail) 250 000 €
Matériel et outillage 100 000 €
Marchandises 50 000 €
Créances clients 120 000 €
Dettes contractées auprès des fournisseurs – 20 000 €

Souscription des associés au capital :

45611 Associé Dominique : apports en nature 500 000


45615 Associé Claude : apports en numéraire 500 000
1011 Capital souscrit – non appelé 1 000 000

22
UE 120 • Comptabilité approfondie

Libération du capital :

1091 Associé Claude : capital souscrit – non appelé 250 000


500 000 × 50 %
45625 Apporteurs – Capital appelé, non versé 750 000
500 000 × 50 % + 500 000
45611 Associé Dominique : apports en nature 500 000
45615 Associé Claude : apports en numéraire 500 000

Régularisation du capital :

1011 Capital souscrit – non appelé 750 000


1012 Capital souscrit – appelé, non versé 750 000

Libération des apports :

207 Fonds commercial 250 000


2154 Matériel industriel 100 000
37 Stocks de marchandises 50 000
412 Clients – Créances de Dominique 120 000
402 Fournisseurs – Dettes de Dominique 20 000
45625 Apporteurs – Capital appelé, non versé 500 000

512 Banque 250 000


45625 Apporteurs – Capital appelé, non versé 250 000

Régularisation du capital :

1012 Capital souscrit – appelé, non versé 750 000


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1013 Capital souscrit – appelé, versé 750 000

V. Apports dans la société en commandite par actions

Particularités juridiques
Le capital est composé d’actions.
Les commandités peuvent effectuer des apports en nature ou en numéraire. Dans cette hypo-
thèse, ils reçoivent des actions et cumulent la qualité de commandité et de commanditaire. Si les
commandités effectuent des apports en industrie, ces apports ne concourent pas à la formation
du capital.
Un capital minimum est exigé à concurrence de 37 000 €.
Les règles évoquées pour la société anonyme sont transposables pour ce type de société.

201201TDPA0213 23
Comptabilité approfondie • Série 2

VI. Apports dans la société en commandite simple

Particularités juridiques
Les commandités et les commanditaires souscrivent au capital. Ils sont donc associés.
Les règles évoquées pour la constitution de la société en nom collectif sont transposables à la
société en commandite simple.
La distinction entre commanditaires (responsables à concurrence de leurs apports) et comman-
dités (responsables indéfiniment et solidairement) peut s’avérer pertinente dans la précision des
comptes utilisés.

VII. Apports dans la société par actions simplifiée

Particularités juridiques
Un associé unique peut constituer une société : elle est alors dénommée société par actions
simplifiée unipersonnelle.
Le capital minimum requis s’élève à 37 000 € jusqu’au 31 décembre 2008. À compter du 1er jan-
vier 2009, le capital est librement déterminé dans les statuts. Son montant peut être fixé à 1 €.
La SAS peut émettre des actions inaliénables résultant d’apports en industrie. Cette possibilité
est réservée à une SAS pluripersonnelle. Ces actions ne concourent pas à la formation du capi-
tal social mais ouvrent droit au partage des bénéfices et de l’actif net, à charge de contribuer aux
pertes.
Les règles évoquées pour la société anonyme sont transposables pour ce type de société.

VIII. Frais de constitution

A. Nature des frais

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Une fois le patrimoine constitué, celui-ci est affecté par les frais liés à sa constitution. Il s’agit :
• des droits d’enregistrement ;
• des honoraires relatifs à des conseils de nature comptable, juridique, fiscale, en stratégie et
études de marché, en environnement, en ressources humaines ;
• des frais de publicité (dépôt au greffe des statuts, insertion dans un journal d’annonces légales).

B. Enregistrement comptable
Les frais de constitution ne procurent aucun avantage économique futur. Ce sont donc des
charges de l’exercice au cours duquel ils ont pris naissance. Mais, compte tenu de la lourdeur
de ces frais, le décret du 29 novembre 1983 a permis leur étalement dans le temps afin de ne
pas altérer la présentation du compte de résultat du premier exercice.

1. Inscription au bilan
Un choix parmi deux méthodes est envisageable :
• inscription directe des frais au bilan ;
• frais comptabilisés dans un premier temps en charges puis transfert au compte de bilan.

a. Inscription directe
Le compte utilisé est le compte 2011 « Frais de constitution ».

24
UE 120 • Comptabilité approfondie

Exemple applicatif

Les frais supportés à l’occasion de la constitution d’une SA s’élèvent à 4 000 €. Ils comprennent
les droits d’enregistrement et divers honoraires.

2011 Frais de constitution 4 000


512 Banque 4 000

b. Inscription indirecte

Exemple applicatif (suite)

6226 Honoraires 2 500


6354 Droits d’enregistrement et de timbre 1 500
512 Banque 4 000

À la clôture de l’exercice, les frais constatés sont transférés à l’actif en créditant le compte 72.

2011 Frais de constitution 4 000


72 Production immobilisée 4 000

2. Amortissements des frais de constitution


Selon les termes de l’article L. 232-9 :
« Les frais de constitution de la société sont amortis avant toute distribution de bénéfices
et, au plus tard, dans un délai de cinq ans. »
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Selon les termes de l’article D. 19, les frais d’établissement sont amortis selon un plan et dans
un délai maximal de cinq ans.
Le mode linéaire paraît le plus approprié. Le respect de la règle du prorata temporis n’est pas
obligatoire.

Exemple applicatif

Les frais de constitution sont amortis sur 4 ans.

68111 Dotation aux amortissements des immobilisations 1 000


incorporelles
28011 Amortissements des frais de constitution 1 000

À la clôture de l’exercice au cours duquel, les frais sont totalement amortis, il convient de solder
les comptes concernés et d’en porter mention à l’annexe.

28011 Amortissements des frais de constitution 4 000


2011 Frais de constitution 4 000

201201TDPA0213 25
Comptabilité approfondie • Série 2

Section 3. Les variations du capital social

I. L’augmentation de capital

A. Cas général
1. Généralités

a. Les différentes catégories d’augmentation de capital et leurs objectifs

Catégories Objectif
Augmentation de capital : Simple aménagement des capitaux propres
• par incorporation de réserves
Augmentation de capital : Augmentation des capitaux propres avec apport
• par apport en numéraire de nouvelles ressources financières durables
• ou par apport en nature
Augmentation de capital : Augmentation des capitaux propres par
• par conversion de créances détenues sur la transformation de dettes en capitaux propres
société par des tiers

L’augmentation de capital par incorporation de réserves correspond à un virement des


comptes de réserves au compte de capital. Il s’agit d’un simple aménagement des capitaux
propres.
L’augmentation de capital par apports en numéraire ou par apports en nature correspond
à l’apport de nouvelles ressources financières durables, se traduisant par une augmentation des
capitaux propres.
Les sociétés ont besoin de ressources financières à long terme pour permettre leur croissance :
• à cet effet, elles peuvent utiliser l’autofinancement, c’est-à-dire les bénéfices non distribués,
mais celui-ci est souvent insuffisant ;
• elles peuvent également emprunter dans le cadre d’emprunts bancaires ou obligataires, mais
ceux-ci ne doivent pas conduire à un ratio d’autonomie financière (dettes financières/capitaux

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
propres) trop élevé.
L’augmentation de capital par conversion de créances, détenues sur la société par des tiers,
permet l’augmentation des capitaux propres par transformation de dettes en capitaux propres.

b. Modalités juridiques
L’augmentation de capital est décidée :
• dans les SA, par l’Assemblée générale extraordinaire (AGE), qui peut, toutefois, déléguer sa
compétence au conseil d’administration ou au directoire ;
• dans les SARL, par l’assemblée des associés statuant dans les conditions exigées pour la
modification des statuts.
L’augmentation de capital doit respecter différentes formalités de publicité : dépôt au greffe du
tribunal de commerce et publication.

c. Exemples basés sur la SA


Les explications et les exemples seront donnés pour les augmentations de capital en actions
des SA, mais les développements s’appliquent de la même façon pour les parts sociales des
SARL, sauf indication contraire.

26
UE 120 • Comptabilité approfondie

2. Augmentation par incorporation de réserves

a. Généralités

➠➠Définition
L’augmentation de capital par incorporation de réserves correspond à un virement au compte
de capital social :
• d’un compte de réserves (compte 106, y compris la réserve légale) ;
• ou de primes liées au capital social (compte 104) ;
• ou de report à nouveau créditeur (compte 110) ;
• ou d’écarts de réévaluation (compte 105).
Il s’agit donc d’un simple aménagement des capitaux propres, sans apport de ressources finan-
cières nouvelles.

➠➠Conditions et modalités
L’augmentation de capital peut avoir lieu même si le capital de la société n’est pas entièrement
libéré. L’augmentation peut être effectuée selon deux modalités :

Première modalité – L’attribution d’actions gratuites proportionnellement au


nombre d’actions anciennes détenues :
• cette pratique peut poser des problèmes de rompus, si un associé doit recevoir un nombre
entier d’actions gratuites (voir paragraphe c suivant) ;
• mais elle est la plus utilisée en pratique, car elle a un impact psychologique positif sur l’action-
naire.

Augmentation du capital social


= Nombre d’actions nouvelles × Valeur nominale (VN) de l’action
= Valeur des comptes de capitaux propres transférés

Exemple applicatif (suite)


Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

SA Incorporo
La SA Incorporo, non cotée en Bourse, a un capital social ayant les caractéristiques suivantes :
• 60 000 actions ;
• VN de l’action égale à 100 €.
Elle décide lors de l’AGE du 1er juin N d’augmenter son capital par l’attribution d’actions gra-
tuites en incorporant :
• des primes liées au capital social pour un montant de 600 000 € ;
• un écart de réévaluation libre pour un montant de 300 000 € ;
• des réserves facultatives pour un montant de 3 000 000 € ;
• un report à nouveau créditeur pour un montant de 100 000 €.
La valeur économique de l’action avant l’augmentation de capital est de 200 €.
Augmentation de capital = valeur des comptes de capitaux propres transférés
= 600 000 + 300 000 + 3 000 000 + 100 000
= 4 000 000 €

Augmentation du capital social = nombre d’actions nouvelles × VN de l’action


Nombre d’actions nouvelles = Augmentation du capital social/VN de l’action
= 4 000 000/100
= 40 000 actions

201201TDPA0213 27
Comptabilité approfondie • Série 2

Un actionnaire qui possède 2 500 actions doit recevoir en théorie 1 666,66 actions gratuites
(2 500 × 40 000/60 000), or il ne peut en recevoir qu’un nombre entier soit 1 666, c’est le ­problème
des rompus.

Seconde modalité – L’augmentation de la valeur nominale des actions :


• cette modalité évite les rompus ;
• mais est rarement utilisée, car elle requiert l’unanimité des associés, puisque ceux-ci augmen-
tent leurs engagements.

Augmentation du capital social


= Nombre d’actions × (nouvelle VN – ancienne VN)
= Valeur des comptes de capitaux propres transférés

Exemple applicatif (suite)

SA Incoporo
La SA Incorporo décide d’augmenter son capital par augmentation de la valeur nominale des
actions au lieu de l’attribution d’actions gratuites.
Augmentation de capital = valeur des comptes de capitaux propres transférés
= 4 000 000 €

Augmentation du capital social = nombre d’actions × (nouvelle VN – ancienne VN)


Nouvelle VN – ancienne VN = Augmentation du capital social/nombre d’actions
= 4 000 000/60 000
= 66,66 € (arrondi vers le bas)

Nouvelle VN = 100 + 66,66 = 166,66 €


Suite au problème d’arrondi, l’augmentation de capital sera limitée à 3 999 600 € (soit 60 000 ×
66,66).

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➠➠Intérêts
Les avantages sont :
• une récompense pour les actionnaires qui ont préalablement constitué des réserves au lieu de
distribuer des dividendes : ils vont recevoir des actions gratuites ;
• l’accroissement de la garantie offerte aux créanciers, car les réserves ne peuvent plus être
distribuées ;
• une valorisation de l’image financière dans les sociétés cotées, car l’attribution d’actions gra-
tuites est un signal positif par rapport aux performances de la société ;
• la perception de premiers dividendes futurs plus élevés, car ils seront calculés sur la base d’un
capital social plus important.

b. Comptabilisation de l’augmentation de capital chez l’émetteur


La date de comptabilisation est la date de la décision de l’AGE.

28
UE 120 • Comptabilité approfondie

Exemple applicatif (suite)

SA Incorporo
Comptabilisation de l’augmentation de capital au 01.06.N :

104 Primes liées au capital social 600 000


1052 Écart de réévaluation libre 300 000
1068 Autres réserves 3 000 000
110 Report à nouveau (solde créditeur) 100 000
1013 Capital souscrit – appelé, versé 4 000 000
(nombre d’actions nouvelles × VN)
40 000 × 100

c. Droits d’attribution dans le cas de la distribution d’actions gratuites dans les SA

➠➠Justification du droit d’attribution


Un actionnaire ne possède pas forcément un nombre d’actions anciennes permettant d’obtenir
un nombre entier d’actions nouvelles. Pour résoudre ce problème de rompus, chaque titulaire
d’une action ancienne reçoit un droit d’attribution (DA) :
• les actions nouvelles sont attribuées proportionnellement au nombre de DA créés ;
• les DA sont négociables et peuvent donc être achetés ou vendus.

➠➠Évaluation du droit d’attribution


Si l’action est cotée, le DA est coté pendant la période de souscription.
Si l’action n’est pas cotée, il faut calculer la valeur théorique du DA au moyen de 4 étapes.
(I) Il convient tout d’abord d’estimer la valeur économique d’une action ancienne avant l’aug-
mentation en se basant sur des méthodes d’évaluation de l’entreprise.
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(II) Il faut ensuite calculer la valeur d’une action nouvelle après augmentation de capital à partir
d’un tableau.

Exemple applicatif (suite)

SA Incorporo
Tableau de calcul économique de la valeur de l’action nouvelle après augmentation de capital
par incorporation de réserves avec attribution d’actions gratuites :

Valeur économique Valeur économique totale


Évolution Nombre d’actions
d’une action en € des actions en €
Avant Nombre d’actions Valeur économique d’une Nombre d’actions anciennes
augmentation anciennes = 60 000 action ancienne × Valeur économique d’une
du capital = 200 action ancienne =
= 60 000 × 200
= 12 000 000
Augmentation Nombre d’actions
0 0
de capital nouvelles = 40 000
Après Nombre total d’actions Valeur économique totale/ Valeur économique totale
augmentation = 60 000 + 40 000 Nombre total d’actions = = 12 000 000
de capital = 100 000 Valeur de l’action nouvelle
= 12 000 000/100 000
= 120

201201TDPA0213 29
Comptabilité approfondie • Série 2

La valeur de l’action a baissé de 80 € :


• valeur de l’action ancienne 200 € ;
• valeur de l’action nouvelle 120 €.

(III) Pour un nouvel actionnaire, il faut calculer le coût d’acquisition du nombre entier de DA
nécessaire pour obtenir un nombre entier d’actions nouvelles :

Nombre de DA nécessaires × valeur du DA = Nombre d’actions nouvelles obtenues


× Valeur de l’action nouvelle après augmentation
On peut alors obtenir la valeur du DA.

Exemple applicatif (suite)

SA Incorporo
• il y a 60 000 actions anciennes, donc 60 000 DA, permettant d’obtenir 40 000 actions nou-
velles ;
• le nouvel actionnaire devra donc acquérir 3 DA pour obtenir deux actions nouvelles gratuites.
3 × (valeur du DA) = 2 × 120
2 ¥ 120
valeur du DA =  = 80 €
3

(IV) Pour un ancien actionnaire, on vérifie la neutralité de l’augmentation de capital :

Valeur d’une action ancienne avant augmentation = Valeur d’une action nouvelle
après augmentation + Valeur du DA

Exemple applicatif (suite)

SA Incorporo
200 = 120 + 80

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➠➠Comptabilisation chez l’actionnaire recevant des actions gratuites
ou cédant des DA
L’actionnaire possédant des actions va, lors de l’augmentation de capital, recevoir des DA, qu’il
va pouvoir exercer pour obtenir des actions nouvelles ou bien céder.
L’attribution d’actions gratuites ne donne lieu à aucune comptabilisation car il n’y a pas de
sortie de trésorerie. Cependant, le nombre d’actions a augmenté et le coût unitaire moyen d’ac-
quisition d’une action a donc baissé.
En cas de cession des DA, il convient de calculer la valeur comptable des DA cédés qui repré-
sente une part du coût unitaire moyen d’acquisition d’une action. Cette part est le rapport entre
le prix de cession du droit et la valeur totale de l’action avant l’augmentation de capital (prix de
cession du droit + valeur de l’action nouvelle).

Valeur comptable du droit au jour de la cession =


Coût unitaire moyen d’acquisition de l’action ×
Prix cession du droit
Prix cession du droit + Valleur de l'action nouvelle
Pour les sociétés cotées, la valeur de l’action nouvelle et la valeur du DA sont les valeurs cotées
au jour de la cession. Pour les sociétés non cotées, il semble possible de prendre les valeurs
théoriques calculées.

30
UE 120 • Comptabilité approfondie

Remarque
La méthode de calcul exposée ci-dessus correspond à la méthode fiscale : la valeur comp-
table est déterminée en appliquant au prix d’achat de l’action le rapport existant au jour de la
négociation de ce droit entre, d’une part, le prix de cession de ce droit et, d’autre part, le total
formé par ce prix et la valeur de l’action ancienne ex droit. Il faut comprendre cette formulation
« la valeur de l’action ancienne ex droit » comme la valeur de l’action après augmentation de
capital, droit détaché, ce qui correspond à ce que l’on a appelé dans ce cours la « valeur de
l’action nouvelle ».

Exemple applicatif

SA Sousda
La SA Sousda avait acquis en janvier N–2, 12 000 actions de la SA Incorporo (voir exemple pré-
cédent) au prix de 110 €. Elle décide de vendre les DA obtenus suite à l’augmentation de capital
de la SA Incorporo au prix de 80 €.
La SA Sousda détenait 12 000 actions de la SA Incorporo : elle reçoit donc 12 000 DA lors de
l’augmentation de capital. Après augmentation de capital, la SA Incorporo comporte 100 000
actions d’une valeur économique calculée de 120 €.
80
Valeur comptable du DA au jour de la cession = 110 ×  = 44 €
80  120
La SA Sousda avait (12 000/60 000 = 20 %) et garde (12 000/100 000 = 12 %) plus de 10 % des
actions de la SA Incorporo, donc il s’agit de titres de participation.
Comptabilisation de la vente des DA obtenus par la SA Sousda :

675 Valeur comptable des actifs cédés 528 000


(nombre de DA cédés × valeur comptable des DA
cédés)
12 000 × 44
261 Titres de participation 528 000
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512 Banque 960 000


775 Produit des cessions d’Actifs 960 000
(nombre de DA cédés × prix de cession)
12 000 × 80

3. Augmentation par apports en numéraire

a. Généralités

➠➠Définition
L’augmentation de capital par apports en numéraire est effectuée au moyen de l’émission d’ac-
tions nouvelles pour lesquelles le souscripteur devra payer un prix d’émission.

➠➠Avantages et limites
L’augmentation de capital par apports en numéraire correspond à une véritable augmentation
des capitaux propres.
Les avantages sont :
• d’apporter des ressources financières nouvelles provenant des associés d’origine ou de nou-
veaux associés, qui vont verser un prix d’émission pour chaque action nouvelle ;

201201TDPA0213 31
Comptabilité approfondie • Série 2

• de représenter des capitaux propres et donc de faire baisser le ratio d’autonomie financière
(dettes financières/capitaux propres) ;
• d’offrir la possibilité d’introduire de nouveaux actionnaires et, notamment, la possibilité pour
les salariés de devenir actionnaires ;
• d’accroître la garantie offerte aux créanciers.
Les ressources financières nouvelles vont permettre :
• soit de financer la croissance de l’entreprise, notamment la croissance par acquisitions ;
• soit de maintenir des ressources financières ou de désendetter l’entreprise en période de crise,
lorsque le crédit se raréfie ;
• soit de recapitaliser l’entreprise après des pertes importantes, notamment en période de crise
(voir II. La réduction et l’amortissement du capital).
Mais cette opération va augmenter le nombre d’actionnaires et changer les rapports de pouvoir
au sein de l’entreprise. Par ailleurs, cette opération est risquée pour les nouveaux actionnaires,
puisque la valeur de leur action va fluctuer en fonction des performances de l’entreprise et des
marchés financiers.

➠➠Conditions et modalités
Dans les SA et les SARL, le capital de la société doit avoir été préalablement entièrement libéré.
Le prix d’émission payé par les souscripteurs :
• doit être au minimum égal à la valeur nominale ;
• mais il est en général supérieur pour tenir compte des droits acquis par les souscripteurs de
nouvelles actions sur les réserves et les plus-values latentes de la société.
Cette augmentation se traduit par une augmentation du capital social et une prime d’émission :

Augmentation du capital social = nombre d’actions nouvelles × VN de l’action


Prime d’émission = nombre d’actions nouvelles × (prix d’émission – VN de l’action)

Exemple applicatif

SA Numerex

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La SA Numerex a un capital social entièrement libéré de 60 000 actions de VN 100 €. La valeur
économique de l’action est estimée en février N à 144 €.
L’AGE décide le 1er mars N d’augmenter son capital :
• émission de 40 000 actions nouvelles au prix d’émission de 120 €, libérées du minimum légal ;
• souscription au cours du mois de mai N ;
• date d’établissement du certificat de dépôt de la banque, le 1er juin N.
Augmentation du capital social = 40 000 × 100 = 4 000 000 €
Prime d’émission = 40 000 × (120 – 100) =  800 000 €

Les conditions communes aux SA et aux SARL sont les suivantes :


• le capital de départ doit être entièrement libéré, c’est-à-dire appelé et versé ;
• les fonds souscrits doivent être déposés chez un dépositaire, par exemple une banque.
La libération des fonds peut être échelonnée dans le temps.
Pour les SA :
• au minimum 1/4 du montant de la valeur nominale des actions et toute la prime d’émission
doivent être libérés immédiatement lors de la souscription ;
• le solde doit être libéré dans les 5 ans suivant la date où l’augmentation de capital est devenue
définitive.
Pour les SARL :
• la valeur nominale doit être libérée en totalité immédiatement lors de la souscription ;
• mais la libération immédiate de la prime d’émission n’est pas obligatoire.

32
UE 120 • Comptabilité approfondie

b. Comptabilisation de l’augmentation de capital

➠➠Comptabilisation des versements pendant la période de souscription


Le versement des fonds est comptabilisé au crédit du compte 4563 « Associés – Versements
reçus sur augmentation de capital », classé au passif du bilan sous la rubrique « Emprunts et
dettes financières divers ».

Exemple applicatif (suite)

SA Numerex
Comptabilisation des versements en mai N :

512 Banque 1 800 000


4563 Associés – Versements reçus sur augmentation 1 800 000
de capital
(nombre d’actions nouvelles × VN × % libéré)
+ (prime d’émission)
(40 000 × 100 × 1/4) + (40 000 × (120 – 100))

➠➠Comptabilisation de l’augmentation de capital


Dans la SA, la date de comptabilisation est celle d’établissement du certificat de dépôt du dépo-
sitaire. Dans la SARL, c’est, à défaut de texte légal, la date de l’AGE constatant l’augmentation.
Pour les sociétés faisant appel public à l’épargne, les banques peuvent donner une garantie de
bonne fin : la date d’augmentation de capital est alors celle de la signature du contrat de garantie.
L’appel du capital non libéré et le cas de l’actionnaire défaillant sont traités de la même façon
que lors des opérations de constitution.
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Exemple applicatif (suite)

SA Numerex
Comptabilisation de l’augmentation de capital, le 1er juin N :
Capital libéré

4563 Associés – Versements reçus sur augmentation 1 800 000


de capital
1013 Capital souscrit – appelé, versé 1 000 000
(nombre d’actions nouvelles × VN × % libéré)
40 000 × 100 × 1/4
1041 Primes d’émission 800 000
(nombre d’actions nouvelles × (valeur émission – VN))
40 000 × (120 – 100)

201201TDPA0213 33
Comptabilité approfondie • Série 2

Capital non libéré

109 Actionnaire : capital souscrit – non appelé 3 000 000


1011 Capital souscrit – non appelé 3 000 000
(nombre d’actions nouvelles × VN × % non libéré)
40 000 × 100 × 3/4

Le capital total figurant au passif est donc de 10 000 000 € (6 000 000 + 1 000 000 + 3 000 000),
dont 7 000 000 € versés (6 000 000 + 1 000 000).

c. Droits préférentiels de souscription (DPS) dans le cas des SA

➠➠Justification du droit préférentiel de souscription


Au moment de la constitution de la société, la valeur économique d’une action est identique à sa
valeur nominale. Ensuite la valeur économique réelle de l’action devient différente de la valeur
nominale, car il existe :
• des réserves résultant de bénéfices non distribués ;
• des plus-values éventuelles non comptabilisées sur les actifs ;
• ou des actifs fictifs, comme les frais d’établissement.
Le prix d’émission des nouvelles actions est supérieur ou égal à la VN, mais est en général infé-
rieur à la valeur réelle de l’action ancienne, afin de faciliter les souscriptions. L’émission d’actions
nouvelles entraîne alors une baisse de la valeur réelle de l’action ancienne, malgré une aug-
mentation de la valeur réelle du patrimoine. C’est ce qu’on appelle un effet de dilution.
En contrepartie dans les SA, chaque titulaire d’une action ancienne reçoit un droit préférentiel
de souscription (DPS) :
• les actions nouvelles sont souscrites proportionnellement au nombre de DPS ;
• les DPS peuvent être achetés ou vendus.
Le DPS va donc permettre :
• de respecter l’équilibre des droits pécuniaires entre les actionnaires anciens et les actionnaires

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nouveaux ;
• de respecter l’équilibre des pouvoirs en permettant aux anciens actionnaires de garder, s’ils le
souhaitent, leur pourcentage de capital de la société.
La suppression du DPS est possible et permet notamment de faire entrer dans la société un
nouvel actionnaire, apportant des ressources financières nouvelles pour faciliter la croissance :
• l’AGE d’une SA peut décider de supprimer partiellement ou totalement le DPS sur la base d’un
rapport obligatoire du commissaire aux comptes ;
• les actionnaires peuvent également renoncer individuellement à leur DPS.
Aucun DPS n’est prévu légalement pour les sociétés autres que les SA, mais le procédé peut
être utilisé, l’autre solution étant de fixer le prix d’émission à la valeur économique de l’action
pour rendre l’opération équitable pour les anciens actionnaires.

➠➠Évaluation du DPS
Si l’action est cotée, le DPS est coté pendant la période de souscription.
Si l’action n’est pas cotée, il faut calculer la valeur théorique du DPS au moyen des 4 étapes
suivantes :
(I) Il convient tout d’abord d’estimer la valeur économique d’une action ancienne avant l’aug-
mentation en se basant sur des méthodes d’évaluation de l’entreprise.
(II) Il faut ensuite calculer la valeur d’une action nouvelle après augmentation de capital à partir
d’un tableau.

34
UE 120 • Comptabilité approfondie

Exemple applicatif (suite)

SA Numerex
Tableau de calcul économique de la valeur de l’action nouvelle après augmentation de capital
par apport en numéraire :

Valeur économique Valeur économique totale


Évolution Nombre d’actions
d’une action en € des actions en €
Avant augmentation Nombre d’actions Valeur économique d’une Nombre d’actions
du capital anciennes action ancienne  anciennes × Valeur
= 60 000 = 144 économique d’une action
ancienne 
= 60 000 × 144
= 8 640 000
Augmentation Nombre d’actions Prix d’émission de l’action Nombre d’actions
de capital nouvelles nouvelle nouvelles × Prix d’émission
= 40 000 = 120 de l’action nouvelle
= 40 000 × 120
= 4 800 000
Après augmentation Nombre total d’actions Valeur économique totale/ Valeur économique totale
de capital = 60 000 + 40 000 Nombre total d’actions = 8 640 000 + 4 800 000
= 100 000 = Valeur de l’action = 13 440 000
nouvelle
= 13 440 000/100 000
= 134,4

La valeur de l’action a baissé de 144 € à 134,40 €.


(III) Pour un nouvel actionnaire, il faut calculer le coût d’acquisition du nombre entier de DPS
nécessaires et le prix total d’émission à verser pour obtenir un nombre entier d’actions nouvelles.

(Nombre de DPS nécessaires × Valeur du DPS) + (Nombre entier d’actions nouvelles


× Prix d’émission) = Nombre entier d’actions nouvelles × Valeur action nouvelle
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Exemple applicatif (suite)

SA Numerex
• il y a 60 000 actions anciennes, donc 60 000 DPS, permettant d’obtenir 40 000 actions nou-
velles ;
• le nouvel actionnaire devra donc acheter 3 DPS et payer 2 fois le prix d’émission pour obtenir
2 actions nouvelles.
(3 × valeur du DPS) + (2 × 120) = 2 × 134,4
( 2 ¥ 134, 4 ) - ( 2 ¥ 120 )
Valeur du DPS =  9,6 €
3

(IV) Pour un ancien actionnaire, on vérifie enfin la neutralité de l’opération

Valeur d’une ancienne action avant augmentation =


Valeur d’une nouvelle action après augmentation + Valeur du DPS

Exemple applicatif (suite)

SA Numerex
144 = 134,4 + 9,6

201201TDPA0213 35
Comptabilité approfondie • Série 2

➠➠Souscription à titre réductible et à titre irréductible


Les souscriptions sont tout d’abord effectuées à titre irréductible : les nouvelles actions sont
attribuées en fonction du nombre total de DPS exercés et du nombre de DPS nécessaires pour
obtenir une action nouvelle.
Cependant, comme certains actionnaires risquent ne pas exercer leur DPS, l’augmentation de
capital peut prévoir en plus une souscription à titre réductible : les actions nouvelles non sous-
crites à titre irréductible sont alors attribuées aux actionnaires ayant fait une demande de sous-
cription à titre réductible, proportionnellement à leur nombre de DPS et dans la limite de leur
demande.

Exemple applicatif

SA Reductex
La SA Reductex comprend 30 000 actions, dont 4 000 appartiennent à l’actionnaire Jean, 4 000
à l’actionnaire Marie, 12 000 à l’actionnaire Iris et 10 000 à l’actionnaire Jules. Elle effectue une
augmentation de capital par apports en numéraire en émettant 15 000 actions nouvelles :
• Jean souscrit toutes les actions auxquelles il a droit à titre irréductible et 500 actions à titre
réductible ;
• Marie souscrit toutes les actions auxquelles elle a droit à titre irréductible et 2 000 actions à
titre réductible ;
• Iris souscrit toutes les actions auxquelles elle a droit à titre irréductible et 4 000 actions à titre
réductible ;
• Jules ne souscrit à aucune action.
Nombre d’actions revenant à Jean à titre irréductible = 4 000 × 15 000/30 000 = 2 000
Nombre d’actions revenant à Marie à titre irréductible = 4 000 × 15 000/30 000 = 2 000
Nombre d’actions revenant à Iris à titre irréductible = 12 000 × 15 000/30 000 = 6 000
Nombre d’actions non souscrites à titre irréductible par Jules = 10 000 × 15 000/30 000
= 5 000
Nombre d’actions souscrites
Actionnaire Nombre de DPS Détail du calcul

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à titre réductible
Jean 4 000 500 5 000 × 4 000/20 000 =
1 000, mais maximum 500
Marie 4 000 1 000 5 000 × 4 000/20 000 =
1 000, maximum 2 000
Iris 12 000 3 000 5 000 × 12 000/20 000 =
3 000, maximum 4 000
Total 20 000 4 500

Nombre d’actions restant à répartir = 5 000 – 4 500 = 500

Nombre d’actions
Actionnaire Nombre de DPS supplémentaires souscrites Détail du calcul
à titre réductible
Marie 4 000 125 500 × 4 000/16 000 = 125
Iris 12 000 375 500 × 12 000/16 000 = 375
total 16 000 500

➠➠Neutralité de l’opération et comptabilisation chez l’actionnaire


La neutralité de l’augmentation de capital par apports en numéraire avec DPS se vérifie égale-
ment au niveau de l’actionnaire.

36
UE 120 • Comptabilité approfondie

Exemple applicatif (suite)

SA Numerex
Marc est actionnaire de la SA Numerex, il possède 10 actions et décide :
• hypothèse A, de vendre tous ses DPS ;
• hypothèse B, de vendre 1 DPS et de souscrire des actions nouvelles ;
• hypothèse C, d’acheter 2 DPS et de souscrire à des actions nouvelles.
Hypothèse A
Marc vend ses 10 DPS et reçoit : 10 × 9,6 = 96 €
Vérification de la neutralité de l’opération : 10 × 144 = (10 × 134,4) + 96 = 1 440 €
Hypothèse B
2
Marc vend 1 DPS pour 9,60 € et souscrit 6 actions nouvelles (9 ¥ ) au prix de : 6 × 120 = 720 €
3
Vérification de la neutralité de l’opération :
(10 × 144) + 720 = (16 × 134,4) + 9,6 = 2 160 €
Hypothèse C
Marc achète 2 DPS pour le prix de : 2 × 9,6 = 19,20 €
2
Il souscrit 8 actions nouvelles (12 ¥ ) au prix de : 8 × 120 = 960 €
3
Vérification de neutralité de l’opération :
(10 × 144) + 19,2 + 960 = (18 × 134,4) = 2 419,20 €

➠➠Comptabilisation chez le souscripteur d’actions nouvelles


Lors de la souscription des actions nouvelles, par souci de simplification, la valeur du DPS
n’est pas détachée, donc :
• les actions anciennes sont maintenues à leur coût d’origine ;
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• les nouvelles actions sont comptabilisées au prix d’émission.


En cas de cession des DPS, la valeur comptable des droits cédés est calculée selon la méthode
fiscale comme pour les DA.

Valeur comptable du droit au jour de la cession =


Coût unitaire moyen d’acquisition de l’action ×
Prix cession du droit
Prix cession du droit + Valleur de l'action nouvelle

Exemple applicatif

SA Sousdep
La SA Sousdep a acquis des actions de la SA Dupont cotée en bourse dont elle détient moins
de 10 % du capital :
• le 01.01.N–2, 500 actions au prix unitaire de 70 € ;
• le 01.01.N–1, 500 actions au prix unitaire de 130 €.
Le 01.01.N, elle obtient 1 DPS par action suite à l’augmentation de capital en numéraires de la
SA Dupont.
Le 01.02.N, elle décide de vendre les DPS obtenus :
• prix de cession des DPS égal à 30 € ;
• cours de l’action de la SA Dupont cotée à 90 €.

201201TDPA0213 37
Comptabilité approfondie • Série 2

Ê 70  130 ˆ Ê 30 ˆ
Valeur comptable du DPS au jour de la cession = Á ˜¯ x Á  25 €
Ë 2 Ë 30  90 ˜¯
Comptabilisation de la cession des DPS le 01.02.N, comme une cession de VMP puisque la SA
Sousdep détient moins de 10 % du capital de la SA Dupont :

512 Banque 30 000


(nombre de DPS cédés × prix de cession du DPS)
1 000 × 30
767 Produits nets sur cession de VMP 5 000
(par différence)
503 Valeurs mobilières de placement 25 000
(nombre de DPS cédés × valeur comptable du
DPS)
1 000 × 25

4. Augmentation par apports en nature


a. Généralités

➠➠Définition
L’augmentation de capital par apports en nature correspond à l’émission d’actions nou-
velles en échange d’un apport en nature.

➠➠Intérêts et limites
Elle correspond à une véritable augmentation des capitaux propres et donc à l’apport de res-
sources durables. En pratique, elle est réservée aux petites entreprises. L’opération va changer
les rapports de pouvoir au sein de l’entreprise.

➠➠Conditions et modalités

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Les conditions sont les suivantes :
• l’augmentation peut avoir lieu, même si le capital n’est pas entièrement libéré ;
• l’assemblée doit se prononcer sur l’évaluation de l’apport en nature, qui doit avoir fait l’objet
d’une appréciation par un commissaire aux apports ;
• les actions nouvelles doivent être entièrement libérées ;
• il n’y a pas de DPS dans les SA.
L’augmentation de capital par apports en nature entraîne une augmentation du capital social et
une prime d’apport (compte 1043).

Augmentation du capital social = Nombre d’actions nouvelles × VN de l’action


Prime d’apport = Nombre d’actions nouvelles × (Valeur économique estimée
– VN de l’action)
Le nombre d’actions nouvelles se calcule ainsi :
Evaluation économique de l'apport en nature
Nombre d’actions nouvelles =
Valeuur économique estimée de l'action

Exemple applicatif

SA Apportnaturex
La SA Apportnaturex est constituée de 3 000 actions de VN 1 000 €, dont la valeur économique
est estimée à 1 500 €.

38
UE 120 • Comptabilité approfondie

L’AGE décide, le 1er septembre N, d’une augmentation de capital par apport en nature et


approuve l’évaluation d’un terrain évalué à 301 000 €.
301000
Nombre d’actions nouvelles =  200, 67
1500
La SA doit donc émettre 200 actions nouvelles et verser une soulte.
Montant de la soulte = 301 000 – (200 × 1 500) = 1 000 €
Augmentation du capital social = 200 × 1 000 = 200 000 €
Prime d’apport = 200 × (1 500 – 1 000) = 100 000 €

b. Comptabilisation de l’augmentation de capital


La date de comptabilisation est la date de l’AGE approuvant l’évaluation des apports.

Exemple applicatif (suite)

SA Apportnaturex
Comptabilisation de l’augmentation de capital par apport en nature, le 01.09.N :

211 Terrain 301 000


1013 Capital souscrit – appelé versé 200 000
(nombre d’actions nouvelles × VN) = 200 × 1 000
1043 Primes d’apport 100 000
(nombre d’actions nouvelles × (valeur économique
estimée – VN)) = 200 × (1 500 – 1 000)
512 Banque 1 000
(soulte par différence)
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5. Augmentation par compensation de créances

a. Généralités

➠➠Définition
L’augmentation de capital par compensation de créances correspond :
• à la remise d’actions nouvelles à un tiers qui peut être un prêteur, un fournisseur ou des
associés au titre d’avances en compte courant (voir chapitre 4, section 3) ;
• en échange de la créance détenue par le tiers sur la société, qui doit être liquide et exigible,
autrement dit en échange de la dette due par la société à ce tiers.

➠➠Intérêts et limites
Elle correspond à une transformation de dettes en capital et en primes (capitaux propres), ce qui
va faire fortement baisser le ratio d’autonomie financière.
Elle est souvent utilisée en cas de difficultés financières de l’entreprise : le créancier préfère
obtenir des actions de la société dont il est créancier, plutôt que de risquer le paiement partiel
ou le non-paiement de sa créance, le redressement ou la liquidation judiciaire de l’entreprise.
Les principaux tiers concernés sont :
• les fournisseurs ;
• les associés comptes courants ;
• les établissements financiers.
Cette opération va changer les rapports de pouvoir au sein de l’entreprise.

201201TDPA0213 39
Comptabilité approfondie • Série 2

➠➠Conditions et modalités
Les conditions sont les suivantes :
• Dans les SA et les SARL, le capital de la société doit avoir été préalablement entièrement
libéré.
• La dette de la société doit être liquide (certaine avec un montant déterminé) et exigible (le
créancier peut contraindre le débiteur au règlement).
• Dans les SA, les actionnaires renoncent en général à leur DPS, pour faciliter l’opération.
• Le commissaire aux comptes fait un rapport sur la suppression du DPS. Il vérifie l’arrêté de
comptes, s’assure que la dette est certaine, liquide et exigible ; il peut établir un certificat de
libération des actions.
L’augmentation de capital par compensation de créances se traduit par l’émission d’actions
nouvelles et entraîne une augmentation du capital social et une prime d’émission.
Valeur de la dette
Nombre d’actions nouvelles =
Valeur économique estimée de l'action
Augmentation du capital social = Nombre d’actions nouvelles × VN de l’action
Prime d’émission = Nombre d’actions nouvelles ×
(Valeur économique estimée – VN de l’action)

Exemple applicatif

SA Dettecreantex
Le capital de la SA Dettecreantex est composé 5 000 actions de VN 100 €, qui ont une valeur
économique estimée à 150 €. Un fournisseur accepte la conversion de sa créance d’un montant
de 120 000 € en actions. Le certificat de libération des actions du commissaire aux comptes est
établi le 10 juin N.
120 000
Nombre d’actions nouvelles = = 800 actions
150
Augmentation du capital social = 800 × 100 = 80 000 €
Prime d’émission = 800 × (150 – 100) = 40 000 €

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b. Comptabilisation de l’augmentation de capital
La date de comptabilisation est celle la date d’établissement du certificat du commissaire aux
comptes.

Exemple applicatif (suite)

SA Dettecreantex
Comptabilisation de l’augmentation de capital par apport en nature, le 10.06.N :

401 Fournisseurs et comptes rattachés 120 000


1013 Capital souscrit – appelé versé 80 000
(nombre d’actions nouvelles × VN)
800 × 100
1041 Primes d’émission 40 000
(nombre d’actions nouvelles × (valeur économique
estimée – VN de l’action))
800 × (150 – 100)

40
UE 120 • Comptabilité approfondie

remarques
Le compte 401 « Fournisseurs » sera remplacé suivant les cas en fonction du tiers concerné
par :
• le compte 455 « Associés–Comptes courants » ;
• le compte 168 « Autres emprunts et dettes assimilées ».
Par ailleurs, une soulte peut être versée par la société à cause des problèmes d’arrondis.

6. Frais d’augmentation de capital

a. Généralités
Sur le plan comptable, les frais d’augmentation de capital comprennent uniquement les coûts
externes directement liés à l’opération, comme par exemple :
• les frais de conseil ;
• les honoraires et commissions bancaires ;
• les formalités légales ;
• certaines dépenses de communication et de publicité engagées exclusivement pour l’opération.

b. Comptabilisation des frais externes d’augmentation du capital

➠➠Imputation sur la prime d’émission


Les frais d’augmentation du capital peuvent s’imputer sur la prime d’émission : c’est la méthode
préférentielle.

Exemple applicatif

SA Tournex
Les frais de conseil de la SA Tournex suite à une augmentation de capital en numéraire s’élèvent
à 90 000 € au 1er septembre N. La fiscalité n’est pas prise en compte. L’entreprise clôture ses
comptes au 31 décembre.
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Comptabilisation des frais d’émission au 01.09.N par imputation sur la prime d’émission :

1041 Primes d’émission 90 000


401 Fournisseurs 90 000

➠➠Imputation en charges
Les coûts externes peuvent être comptabilisés en charges selon leur nature.

➠➠Comptabilisation à l’actif en frais d’établissement


Les frais d’augmentation de capital peuvent être comptabilisés directement en frais d’établisse-
ment au compte 2013 « Frais d’augmentation de capital ». Ils sont alors amortis par parts
égales, au maximum sur 5 ans, sans prorata temporis.
Dans le cas où les frais avaient préalablement été comptabilisés en charges, la comptabilisation
se fait au débit du compte frais d’augmentation de capital et au crédit du compte 721
« Production immobilisée, immobilisations incorporelles ».

201201TDPA0213 41
Comptabilité approfondie • Série 2

Exemple applicatif (suite)

SA Tournex
Comptabilisation des frais d’émission au 01.09.N directement en frais d’établissement :

2013 Frais d’augmentation de capital 90 000


401 Fournisseurs 90 000

Comptabilisation en frais d’établissement à la clôture au 31.12.N, si les frais d’émission avaient


été préalablement enregistrés en charges :

2013 Frais d’augmentation de capital 90 000


721 Production immobilisée incorporelle 90 000

Amortissement des frais à la clôture au 31.12.N sur 5 ans :

681 Dotations aux amortissements d’exploitation 18 000


(frais d’augmentation/5) 90 000/5
28013 Amortissement des frais d’augmentation du capital 18 000

Récapitulatif des trois méthodes de comptabilisation des frais externes


d’augmentation de capital :

Frais imputés sur la prime Frais comptabilisés en Activation en frais d’établissement


d’émission : charges de l’exercice (2013 frais d’augmentation de
Méthode préférentielle capital), puis amortissement

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B. Cas particuliers
1. Cas d’augmentation de capital spécifiques
L’augmentation de capital peut résulter :
• de l’émission d’actions de préférence (étudiée dans le chapitre 3, section 2) : le compte
1018 « Capital souscrit soumis à des réglementations particulières » sera alors crédité ;
• du paiement des dividendes en actions, qui sera étudié dans le chapitre 3, section 2, concer-
nant l’affectation des résultats ;
• de la conversion d’obligations en actions dans le cadre des emprunts obligataires conver-
tibles, qui sera étudiée dans le chapitre 4, section 1, concernant les emprunts obligataires ;
• du remboursement d’obligations en actions, qui sera étudié dans le chapitre 4, section 2,
concernant les autres fonds propres.

2. Augmentation par apports en numéraire et incorporation de réserves

a. Augmentations simultanées
L’AGE peut décider de réaliser simultanément :
• une augmentation par apports en numéraire, les actions étant intégralement libérées ;
• et une augmentation de capital par incorporation de réserves.
Il convient alors d’établir un seul tableau intégrant directement les 2 opérations. Cette technique
est rarement utilisée.

42
UE 120 • Comptabilité approfondie

Exemple applicatif

SA Simultex
La SA Simultex au capital de 60 000 actions de VN 100 € avec une valeur économique de l’ac-
tion avant augmentation de 180 € décide :
• d’incorporer 1 000 000 € de réserves facultatives en émettant 10 000 actions nouvelles ;
• d’émettre simultanément 30 000 actions nouvelles au prix d’émission de 120 €.
(I) Valeur économique de l’action avant augmentation = 180 €
(II) Construction du tableau pour calculer la valeur de l’action nouvelle

Valeur économique Valeur économique


Évolution Nombre d’actions
d’une action en € totale des actions en €
Avant augmentation Nombre d’actions Valeur économique Nombre d’actions
du capital anciennes = 60 000 d’une action ancienne anciennes × Valeur
= 180 économique d’une action
ancienne
= 60 000 × 180
= 10 800 000
Augmentation de Nombre d’actions Prix d’émission de Nombre d’actions
capital par apport en nouvelles = 30 000 l’action nouvelle nouvelles × Prix
numéraire = 120 d’émission de l’action
nouvelle
= 30 000 × 120
= 3 600 000
Augmentation de Nombre d’actions 0 0
capital par nouvelles = 10 000
incorporation de
réserves
Après augmentation Nombre total d’actions Valeur économique Valeur économique totale
de capital = 60 000 + 10 000 + totale/Nombre total = 10 800 000 + 3 600 000
30 000 d’actions = 14 400 000
= 100 000 = Valeur de l’action
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nouvelle
= 14 400 000/100 000
= 144

(III) Pour un nouvel actionnaire, il faut alors calculer le coût d’acquisition du nombre entier de
DA nécessaire pour obtenir un nombre entier d’actions nouvelles :
• il y a 60 000 actions anciennes, donc 60 000 DA, permettant d’obtenir 10 000 actions nou-
velles ;
• le nouvel actionnaire devra donc acquérir 6 DA pour obtenir 1 action nouvelle.
6 × (valeur du DA) = 144
144
valeur du DA =  24 €
6
(IV) Pour un nouvel actionnaire, il faut calculer le coût d’acquisition du nombre entier de DPS
nécessaires et le prix total d’émission à verser pour obtenir un nombre entier d’actions nou-
velles :
• il y a 60 000 actions anciennes, donc 60 000 DPS, permettant d’obtenir 30 000 actions nou-
velles.
• le nouvel actionnaire devra donc acheter 2 DPS et payer 1 fois le prix d’émission pour obtenir
1 action nouvelle.
2 × (valeur du DPS) + 120 = 144
144 - 120
valeur du DPS =  12 €
2

201201TDPA0213 43
Comptabilité approfondie • Série 2

(V) Pour un ancien actionnaire, on vérifie enfin la neutralité de l’opération :

Valeur d’une ancienne action avant augmentation =


Valeur d’une nouvelle action après augmentation + Valeur du DA + Valeur du DPS
180 = 144 + 24 + 12

b. Augmentations successives
L’AGE peut décider de réaliser successivement :
• une augmentation par apports en numéraire, les actions étant intégralement libérées ;
• puis ensuite, une augmentation de capital par incorporation de réserves.
Il convient de traiter indépendamment les deux opérations à l’aide de deux tableaux successifs.

Exemple applicatif

SA Successiveness
La SA Successiveness au capital de 60 000 actions de VN 100 € avec une valeur économique
de l’action avant augmentation de 180 € décide :
• d’émettre 30 000 actions nouvelles au prix d’émission de 120 € ;
• puis d’incorporer 1 000 000 € de réserves facultatives en émettant 10 000 actions nouvelles.
(I) Valeur économique de l’action avant augmentation = 180 €
(II) Construction du premier tableau pour calculer la valeur de l’action nouvelle après apports en
numéraire

Valeur économique Valeur économique


Évolution Nombre d’actions
d’une action en € totale des actions en €
Avant augmentation Nombre d’actions Valeur économique d’une Nombre d’actions
du capital anciennes = 60 000 action ancienne = 180 anciennes × Valeur
économique d’une action
ancienne
= 60 000 × 180

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
= 10 800 000
Augmentation de Nombre d’actions 120 Nombre d’actions
capital par apports nouvelles = 30 000 nouvelles × Prix
en numéraire d’émission de l’action
nouvelle
= 30 000 × 120
= 3 600 000
Après augmentation Nombre total Valeur économique totale/ Valeur économique totale
de capital d’actions Nombre total d’actions = = 10 800 000
= 60 000 + 30 000 Valeur de l’action nouvelle + 3 600 000
= 90 000 = 14 400 000/90 000 = 160 = 14 400 000

(III) Pour un nouvel actionnaire, il faut calculer le coût d’acquisition du nombre entier de DPS
nécessaires et le prix total d’émission à verser pour obtenir un nombre entier d’actions nou-
velles :
• Il y a 60 000 actions anciennes, donc 60 000 DPS, permettant d’obtenir 30 000 actions nou-
velles.
• Le nouvel actionnaire devra donc acheter 2 DPS et payer une fois le prix d’émission pour obte-
nir une action nouvelle.
2 × (valeur du DPS) + 120 = 160
valeur du DPS = (160 – 120)/2 = 20 €

44
UE 120 • Comptabilité approfondie

(IV) Construction du second tableau pour calculer la valeur de l’action nouvelle après incorpora-
tion de réserves

Valeur économique Valeur économique


Évolution Nombre d’actions
d’une action en € totale des actions en €
Avant augmentation Nombre d’actions Valeur économique Nombre d’actions
du capital anciennes = 90 000 d’une action ancienne anciennes × Valeur
= 160 économique d’une action
ancienne = 90 000 × 160
= 14 400 000
Augmentation de capital Nombre d’actions 0 0
par incorporation nouvelles
de réserves = 10 000
Après augmentation Nombre total d’actions Valeur économique Valeur économique totale
de capital = 90 000 + 10 000 totale/Nombre total = 14 400 000
= 100 000 d’actions = Valeur de
l’action nouvelle
= 14 400 000/100 000
= 144

(V) Pour un nouvel actionnaire, il faut alors calculer le coût d’acquisition du nombre entier de
DA nécessaire pour obtenir un nombre entier d’actions nouvelles :
• Il y a 90 000 actions anciennes, donc 90 000 DA, permettant d’obtenir 10 000 actions nouvelles.
• Le nouvel actionnaire devra donc acquérir 9 DA pour obtenir 1 action nouvelle.
9 × (valeur du DA) = 144
valeur du DA = 144/9 = 16 €
(VI) Pour un ancien actionnaire, on vérifie enfin la neutralité de l’opération :

Valeur d’une ancienne action avant augmentation = Valeur d’une nouvelle action
après augmentation + Valeur du DA + Valeur du DPS
180 = 144 + 20 + 16
On constate donc que l’augmentation successive donne des valeurs de DA et DPS différentes
de l’augmentation simultanée, mais que la valeur de l’action nouvelle est identique.
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3. Bons de souscription d’actions

a. Bons de souscription d’actions (BSA) autonomes

➠➠Principes et intérêts
Les BSA sont des valeurs mobilières émises par une entreprise, qui vont donner la possi-
bilité (et non l’obligation) à leurs souscripteurs de participer à une augmentation de capital
ultérieure de cette entreprise :
• à un prix d’émission connu d’avance, appelé prix d’exercice ;
• pendant une période déterminée.
La décision d’émettre des BSA relève de l’AGE, qui statue sur la base d’un rapport obligatoire
du commissaire aux comptes.
À court terme, l’opération va permettre à l’émetteur de renforcer ses fonds propres et d’augmen-
ter sa trésorerie.
Pour l’investisseur souscripteur, les BSA permettent de spéculer à la hausse du cours des
actions tout en limitant la perte en cas de baisse :
• si le cours de bourse est supérieur au prix d’exercice, l’investisseur va exercer son BSA et faire
du profit si le cours de bourse est supérieur au prix d’exercice augmenté de la valeur du BSA ;
• si le cours de bourse est inférieur au prix d’exercice, l’investisseur ne va pas exercer son BSA
et aura perdu uniquement la valeur du BSA.

201201TDPA0213 45
Comptabilité approfondie • Série 2

➠➠Comptabilisation chez l’émetteur


L’émission de BSA est considérée comme une avance sur la prime d’émission et est donc
comptabilisée en prime d’émission au compte 1045 « Bons de souscription d’actions ».
L’augmentation ultérieure de capital correspondant à l’utilisation de BSA se fait sans tenir compte
des BSA, comme une augmentation de capital ordinaire.
En cas de péremption des BSA non utilisés à la fin de la période de souscription, la société n’a
rien à comptabiliser, la prime enregistrée au compte 1045 reste acquise.
Les BSA doivent faire l’objet d’une information en annexe.

Remarque
Fiscalement, les sommes reçues sont considérées comme des produits imposables, lors de
l’exercice des BSA autonomes ou lors de la constatation de leur péremption : elles doivent
donc être réintégrées de façon extracomptable.

Exemple applicatif

SA Bsatex
La SA Bsatex est constituée de 50 000 actions. Elle émet 20 000 BSA, le 1er février N :
• prix d’émission du BSA égal à 10 € ;
• parité d’un BSA pour une action ;
• prix d’exercice de l’action égal à 30 € ;
• dates de souscription des actions du 1er février N au 1er février N+5.
Le cours de l’action de la SA Bsatex est de 40 €, le 1er mars N+1, et 15 000 BSA sont exercés.
Le cours de l’action de la SA Bsatex est de 27 €, le 1er février N+5, et les 5 000 BSA restant ne
sont donc pas exercés.
Comptabilisation de l’émission des BSA, le 01.02.N :

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
512 Banque 200 000
1045 Bons de souscription d’actions 200 000
(nombre de BSA × prix d’émission du BSA)
20 000 × 10

Le cours de l’action de la SA Bsatex est de 40 € le 1er mars N+1 : 15 000 BSA sont exercés
générant une augmentation de capital de 15 000 actions nouvelles au prix d’émission de 30 €, à
comptabiliser normalement. Il conviendra de réintégrer de façon extracomptable 150 000 €
(15 000 × 10) dans le résultat fiscal.
Le cours de l’action de la SA Bsatex est de 27 € le 1er février N+5 et les 5 000 BSA restant ne
sont donc pas exercés et sont donc périmés. Aucune écriture n’est à comptabiliser. Il conviendra
de réintégrer de façon extracomptable 50 000 € (5 000 × 10) dans le résultat fiscal.
L’exercice des bons n’est intéressant que si le cours de l’action sous-jacente est supérieur au
prix d’exercice, donc dans le cas de la SA Bsatex si le cours de l’action est supérieur à 30 €.
Mais le souscripteur ne gagne de l’argent que si le cours de l’action sous-jacente est égal aux
prix d’acquisition du bon augmenté du prix d’exercice, donc dans le cas de la SA Bsatex, supé-
rieur à 40 € (10 € + 30 €).

46
UE 120 • Comptabilité approfondie

Remarque
Cas particulier des bons de souscription d’actions remboursables (BSAR) : La société
peut prendre l’initiative de rembourser les bons à un prix fixé à l’avance, si la moyenne des
cours de bourse de l’action atteint un montant fixé à l’avance. Cependant les détenteurs de
bons sont alors prévenus et peuvent exercer leurs bons.
Ceci permet à l’émetteur de limiter le profit potentiel en cas d’exercice des bons.
Les BSAR sont à comptabiliser en dettes (et non en prime d’émission comme le BSA), car ils
peuvent faire l’objet d’une sortie de trésorerie.

➠➠Comptabilisation chez le souscripteur


L’acquisition des BSA est une acquisition de VMP, comptabilisé au compte 5082 « Bons de
souscription ».
Lors de l’exercice des bons, le coût d’acquisition des actions est égal au prix d’émission
des actions augmenté du coût d’acquisition des BSA exercés.

Coût d’acquisition des actions =


Prix d’émission des actions + Coût d’acquisition des BSA exercés
Les actions obtenues ainsi que les actions antérieurement détenues doivent être comptabilisées
dans le compte de titres approprié, en tenant notamment compte du pourcentage de capital
détenu pour déterminer s’il s’agit de VMP ou de TP.
La péremption des BSA se traduit par des charges comptabilisées au compte 668 « Autres
charges financières ».

Remarque
Il n’y a pas de divergence entre les règles comptables et les règles fiscales.

Exemple applicatif
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

SA Achabsa
La SA Achabsa, qui ne détenait aucune action de la SA Bsatex (voir exemple ci-avant) :
• souscrit 1 000 BSA de la SA Bsatex, le 1er février N au prix de 10 € ;
• exerce 700 BSA, le 01.03.N+1 ;
• et n’exerce pas les BSA restants.
Comptabilisation de l’acquisition des BSA, le 01.02.N :

5082 Bons de souscriptions 10 000


(nombre de BSA × prix d’acquisition)
(1 000 × 10)
512 Banque 10 000

201201TDPA0213 47
Comptabilité approfondie • Série 2

Comptabilisation des actions obtenues à la suite de l’exercice des bons, le 01.03.N+1, en VMP,
car la SA Achabsa possède moins de 10 % des actions de la SA Bsatex :
(700 < 50 000 + 15 000) :

503 Actions 28 000


(prix d’émission des actions + coût d’acquisition des
BSA exercés) (700 × 30) + (700 × 10)
512 Banque 21 000
(nombre d’actions acquises
× prix d’exercice de l’action)
700 × 30
5082 Bons de souscription 7 000
(nombre de BSA × prix d’acquisition)
700 × 10

Comptabilisation de la péremption des BSA restant, le 01.02.N+5 :

668 Autres charges financières 3 000


(nombre de BSA périmés × prix d’acquisition)
300 × 10
5082 Bons de souscription 3 000

b. Les actions à bons de souscription d’actions (ABSA)

➠➠Principes
En émettant des ABSA, la société procède à la fois :
• à l’émission d’actions dans le cadre d’une 1re augmentation de capital ;
• et à l’émission de BSA offrant la possibilité de participer à une 2e augmentation de capital
ultérieure, ces BSA pouvant être cédés séparément.

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1 ABSA = 1 action + 1 ou plusieurs BSA
L’émission d’ABSA peut être utilisée comme une technique d’incitation. Les BSA adossés aux
actions peuvent être, par exemple, consentis aux investisseurs ou aux dirigeants de la société.

➠➠Comptabilisation chez l’émetteur


Le BSA émis dans le cadre d’ABSA est considéré comme ayant une valeur nulle :
• lors de la 1re augmentation de capital, la contrepartie des BSA n’est pas constatée ;
• la 2e augmentation de capital est comptabilisée sans tenir compte des BSA ;
• en cas de péremption des BSA non utilisés, la société n’a rien à comptabiliser.

Remarque
Il n’y a pas de divergence entre les règles comptables et les règles fiscales.

➠➠Comptabilisation chez le souscripteur


La valeur de l’action et la valeur du BSA sont comptabilisées séparément.

Remarque
Il n’y a pas de divergence entre les règles comptables et les règles fiscales.

48
UE 120 • Comptabilité approfondie

II. La réduction et l’amortissement du capital

A. Réduction de capital
1. Généralités
La réduction du capital peut être motivée par l’existence d’un capital social trop élevé pour les
besoins d’une société dans un contexte de résultat bénéficiaire. Il s’agit d’une réduction de capi-
tal non motivée par des pertes.
Mais, le plus souvent, la réduction du capital résulte de l’accumulation de pertes importantes et
constitue alors une mesure d’assainissement financier. Il s’agit alors d’une réduction de capital
motivée par des pertes.
La société qui souhaite réduire ses capitaux doit respecter les conditions suivantes :
• la réduction de capital ne peut conduire à abaisser définitivement le capital à un montant infé-
rieur au minimum légal qui est de 37 000 € dans les SA ;
• la décision est prise dans les SA par l’AGE (sauf délégation au CA ou au directoire) et dans les
SARL, par l’assemblée des associés statuant dans les conditions exigées pour la modification
des statuts, sur la base d’un rapport spécial établi par le commissaire aux comptes, s’il existe ;
• des formalités de publicité doivent être respectées.

2. Réduction de capital non motivée par des pertes

a. Principes
La société souhaite réduire ses capitaux devenus trop importants par rapport à son activité
actuelle et prévisionnelle, lorsqu’elle n’a pas d’opportunité de réemploi de sa trésorerie.
La réduction de capital permet d’améliorer la rentabilité financière (résultat/capitaux propres).
Elle permet également de réduire le premier dividende, calculé à partir d’un taux d’intérêt statu-
taire sur le capital social.
Les créanciers peuvent former opposition à la réduction de capital, car le capital social est le
gage des créanciers de la société.
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b. 1re solution : remboursement des actions


Le remboursement des actions consiste :
• soit rembourser une partie de la VN des actions ;
• soit rembourser une fraction du nombre d’actions.

Remarque
Fiscalement, l’opération n’a pas d’incidence pour la société rachetant les titres, au niveau IR
ou IS. Les sommes versées aux associés sont considérées comme des revenus distribués
(imposés comme des dividendes) dans la limite des résultats et des réserves existantes. Pour
l’actionnaire personne physique cédant ses titres, ces revenus distribués sont imposés à l’im-
pôt sur le revenu, en tant que revenu de capitaux mobiliers. Pour l’associé en société, ils sont
imposés, en tant que produits financiers.

Exemple applicatif (suite)

SA Achabsa
La SA Benefix au capital de 30 000 actions de VN 90 € décide de réduire son capital en rembour-
sant une action sur 3.

201201TDPA0213 49
Comptabilité approfondie • Série 2

Réduction du capital à la date de l’AGE :

101 Capital 900 000


(nombre d’actions remboursées × VN remboursée)
10 000 × 90
4567 Associés – Capital à rembourser 900 000

Remboursement des associés :

4567 Associés – Capital à rembourser 900 000


512 Banque 900 000

Exemple applicatif

SA Benedict
La SA Benedict au capital de 30 000 actions de VN 90 € décide de réduire son capital en rem-
boursant 30 € de VN.
Réduction du capital = nombre d’actions remboursées × VN remboursée
30 000 × 30 = 900 000 €
Les écritures sont les mêmes que pour la SA Benefix.

c. 2e solution : rachat par la société de ses propres actions

➠➠Principes
Une société peut racheter ses propres actions dans le cadre d’une réduction de capital non
motivée par des pertes :

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• pour améliorer ses indicateurs financiers : bénéfice ou dividende par action, cours de l’action ;
• pour permettre aux actionnaires non-vendeurs d’augmenter leur taux de détention ;
• pour permettre à un associé de se séparer de ses titres, sans obtenir l’agrément obligatoire
des autres associés prévu notamment dans les SARL.
Une société peut également racheter ses propres actions :
• en vue de leur attribution aux salariés ;
• pour couvrir des obligations futures suite à l’existence de BSA ou d’obligations convertibles ou
remboursables en actions.
Elle ne peut cependant posséder plus de 10 % de ses propres actions. Les actions propres n’ont
ni droit aux dividendes, ni droit de vote. Le rachat par une société de ses propres actions en vue
de régulariser les cours de bourse est interdit.

➠➠Comptabilisation
L’opération de réduction du capital va se dérouler en deux temps sur le plan comptable :
• rachat de ses propres actions et comptabilisation au débit du compte 2772 Actions propres
ou parts propres en voie d’annulation ;
• puis annulation immédiate, ce qui se traduit par une réduction de capital.
Lors de l’annulation :
• si le prix de rachat est supérieur à la VN, la différence est imputée au débit d’un compte de
réserve distribuable ;
• si le prix de rachat est inférieur à la VN, la différence est imputée au crédit du compte prime
d’émission.

50
UE 120 • Comptabilité approfondie

Remarque
Fiscalement, l’opération n’a pas d’incidence fiscale pour la société rachetant les titres. Pour
les associés, l’excédent du prix de rachat sur le prix d’acquisition est considéré comme des
revenus distribués (imposés comme des dividendes), dans la limite des résultats et des
réserves existantes. Le solde de la plus-value de cession est imposé en tant que plus-value de
cession de valeurs mobilières.

Exemple applicatif

SA Rachatex
La SA Rachatex au capital de 50 000 actions de VN 100 décide :
• de réduire son capital en rachetant en Bourse 1 000 actions au prix de 120 €, le 1er février N ;
• d’imputer la différence au débit du compte de réserves facultatives.
Comptabilisation du rachat, le 01.02.N :

2772 Actions propres ou parts propres en voie d’annulation 120 000


512 Banque 120 000
(nombre d’actions rachetées × prix de rachat)
1 000 × 120

Annulation immédiate des actions et réduction de capital, le 01.02.N :

101 Capital social 100 000


(nombre d’actions rachetées × VN)
1 000 × 100
1068 Autres réserves
(nombre d’actions rachetées × (prix de rachat – VN)) 20 000
1 000 × (120 – 100)
2772 Actions propres ou parts propres en voie 120 000
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d’annulation
(nombre d’actions rachetées × prix de rachat)
1 000 × 120

Si les réserves sont insuffisantes, le solde est enregistré au débit du compte 119 Report à nou-
veau (solde débiteur).

Exemple applicatif

SA Rachatinfex
La SA Rachatinfex au capital de 50 000 actions de VN 100, décide de réduire son capital en
rachetant en Bourse 1 000 actions au prix de 80 €, le 1er mars N.
Comptabilisation du rachat, le 01.03.N :

2772 Actions propres ou parts propres en voie d’annulation 80 000


512 Banque 80 000
(nombre d’actions rachetées × prix de rachat)
1 000 × 80

201201TDPA0213 51
Comptabilité approfondie • Série 2

Annulation immédiate des actions et réduction de capital, le 01.03.N :

101 Capital social 100 000


(nombre d’actions rachetées × VN)
1 000 × 100
1041 Primes d’émission
(nombre d’actions rachetées × (VN – prix de rachat) 20 000
1 000 × (100 – 80)
2772 Actions propres ou parts propres en voie 80 000
d’annulation
(nombre d’actions rachetées × prix de rachat)
1 000 × 80

d. 3e solution : réduction par renonciation à l’appel du capital non appelé


Une société peut réduire son capital en renonçant à appeler la fraction de son capital non libéré :

1011 Capital souscrit non appelé ×


109 Actionnaires : capital souscrit non appelé ×

3. Réduction de capital motivée par des pertes

a. Cas général
Une société peut être conduite à réduire son capital afin d’absorber des pertes importantes.
La réduction peut se faire :
• soit par une réduction de la VN des actions ;
• soit par une réduction du nombre d’actions, au moyen d’un échange d’un certain nombre
d’actions anciennes contre un nombre inférieur d’actions nouvelles.
Les créanciers ne peuvent former opposition à la réduction de capital, car l’opération ne modifie

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pas le montant des capitaux propres.

Remarque
Fiscalement, les associés en société ne peuvent pas déduire leur perte si le pourcentage de
détention demeure inchangé : la perte de valeur va donc être constatée par une dépréciation
des titres.

Exemple applicatif

SA Pertex
L’AGE du 5 mai N de la SA Pertex au capital de 20 000 actions de VN 100 € a un report à nou-
veau débiteur de 598 000 € et décide de l’apurer en réduisant de 30 € la VN de ses actions.
Comptabilisation de la réduction de capital à la date de l’AGE, le 05.05.N

101 Capital 600 000


(nombre d’actions × réduction de VN)
20 000 × 30
119 Report à nouveau (solde débiteur) 598 000
1041 Prime d’émission 2 000
(pour le solde suite aux problèmes d’arrondis)

52
UE 120 • Comptabilité approfondie

b. Cas particulier du « coup d’accordéon »

➠➠Réduction suivie d’une augmentation


La réduction du capital peut être utilisée pour réaliser un « coup d’accordéon ». En effet, lorsque
les capitaux propres deviennent inférieurs au capital social suite aux pertes, la valeur réelle de
l’action peut devenir inférieure à sa valeur nominale. La société ne peut plus alors émettre d’ac-
tions nouvelles, puisque leur prix d’émission doit être au minimum égal à la VN. Le « coup d’ac-
cordéon » va comporter 2 étapes :
• une réduction de capital, le capital pouvant être réduit en dessous du minimum légal sous
condition suspensive de l’augmenter après ;
• puis une augmentation de capital avec ou sans prise de contrôle par un tiers.
C’est le coup d’accordéon le plus utilisé, car il permet de faire rentrer de nouveaux actionnaires.

Exemple applicatif

SA Accordeonex
Les capitaux propres de SA Accordeonex au capital de 5 000 actions de VN 10 € sont les sui-
vants :

Capital 50 000 €
Report à nouveau (solde débiteur) (20 000) €
Capitaux propres 30 000 €

Les capitaux propres étant inférieurs au capital social, la SA Accordeonex décide en AGE :
• et de réduire son capital par une réduction de 4 € de la VN des actions ;
• sous condition suspensive, d’augmenter son capital par apports en numéraire en émettant
3 000 actions nouvelles au prix d’émission de 6 €.
Comptabilisation de la réduction de capital :

101 Capital 20 000


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(nombre d’actions × montant de la réduction de la VN)


5 000 × 4
119 Report à nouveau (solde débiteur) 20 000

Le capital social de 30 000 € (50 000 – 20 000) est inférieur au minimum légal de 37 000 €.
Lors de l’augmentation de capital :
• la nouvelle VN de 6 € (10 – 4) est compatible avec le prix d’émission de 6 € de l’action nouvelle
de l’augmentation de capital en numéraire ;
• l’augmentation de capital entraîne une hausse du capital social de 18 000 € (3 000 × 6 €) por-
tant le capital à 48 000 € (30 000 + 18 000), capital supérieur au minimum légal.

➠➠Augmentation suivie d’une réduction de capital


Le coup d’accordéon peut également s’effectuer dans le sens inverse, dans le cas où les c­ apitaux
propres sont positifs et au moins égaux à la moitié du capital social (sinon voir paragraphe c.) :
• une augmentation de capital par incorporation de réserves ou par compensation de créances ;
• suivie d’une réduction de capital afin d’apurer les pertes.
L’augmentation de capital préalable permet alors de réduire le capital tout en respectant le capi-
tal minimum.

201201TDPA0213 53
Comptabilité approfondie • Série 2

c. Procédure spéciale dans les SA, SAS, SARL


Dans les SA, SAS et SARL, lorsque les capitaux propres deviennent inférieurs à la moitié du
capital social, suite aux pertes, une procédure spéciale doit être mise en place, entraînant soit
la dissolution, soit la régularisation de la situation :
• en reconstituant les capitaux propres au moyen de bénéfices ou d’une augmentation de capi-
tal ou d’une réévaluation libre ;
• ou en réduisant le capital du montant des pertes qui n’ont pas pu être imputées sur les primes,
la réserve légale ou les autres réserves.

Exemple applicatif

SA Moitiex
Les capitaux propres de SA Moitiex au capital de 20 000 actions de VN 100 sont les suivants :

Capital 2 000 000 €
Primes 100 000 €
Réserve légale 200 000 €
Réserve facultative 300 000 €
Report à nouveau (solde débiteur) (1 800 000) €
Capitaux propres 800 000 €
2 000 000
Les capitaux propres étant inférieurs à la moitié du capital social (800 000 < ), la SA
Moitiex décide en AGE : 2
• d’imputer le report à nouveau débiteur sur les primes, sur les autres réserves et sur la réserve
légale ;
• et de réduire son capital par une réduction de 60 € de la VN des actions.
Comptabilisation de la réduction de capital à la date de l’AGE :

101 Capital 1 200 000


(nombre d’actions × montant de la réduction de la VN)

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20 000 × 60
104 Primes 100 000
1061 Réserve légale 200 000
1068 Autres réserves 300 000
119 Report à nouveau (solde débiteur) 1 800 000

Le nouveau capital social est de 800 000 € (2 000 000 – 1 200 000) et est le seul élément restant
des capitaux propres.

4. Tableau récapitulatif
Réduction de capital non motivée par des pertes Motivée par des pertes
Remboursement des Rachat par la Réduction par • réduction de la VN ;
actions : société de ses renonciation à • ou réduction du nombre d’actions.
• réduction de la VN ; propres actions l’appel du capital Cas particuliers :
• ou remboursement non appelé • procédure spéciale SA, SAS,
d’une fraction des SARL ;
actions. • coup d’accordéon.

54
UE 120 • Comptabilité approfondie

B. Amortissement du capital
1. Intérêt
Dans une SA, les statuts ou une AGE extraordinaire peuvent prévoir un remboursement partiel
ou total anticipé du montant nominal des actions.
En pratique, cette opération est utilisée essentiellement pour les sociétés concessionnaires de ser-
vice public, pour lesquelles les actifs reviennent à la collectivité à la fin de la concession, qui peuvent
constituer des réserves statutaires (compte 1063) permettant le remboursement des actions et qui
bénéficient d’un régime fiscal spécial attractif. Pour les autres sociétés, l’opération n’est pas fiscale-
ment intéressante, les sommes versées étant considérées comme des distributions de réserves.

2. Principes et comptabilisation
Les sommes à rembourser aux actionnaires sont prélevées sur les réserves.
Le montant du capital n’est donc pas modifié, mais juste classé en :
• 10131 « Capital non amorti » (actions de capital) ;
• et en 10132 « Capital amorti » pour la partie remboursée (actions de jouissance), qui ne don-
nera plus lieu ni au versement du 1er dividende lors de l’affectation des résultats, ni au rem-
boursement de la valeur nominale, mais qui sera traitée comme une réserve appartenant à
tous les actionnaires en cas de liquidation.

Exemple applicatif

SA Concessionex
La SA Concessionex au capital de 50 000 actions de VN 100 € décide d’amortir ses actions au
moyen d’un remboursement de 30 € de la VN de chaque action par prélèvement sur la réserve
statutaire.
Comptabilisation du prélèvement sur les réserves :

1063 Réserves statutaires 1 500 000


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4567 Associé – Capital à rembourser 1 500 000


(nombre d’actions × montant remboursé par action)
50 000 × 30

Remboursement des actionnaires

4567 Associé – Capital à rembourser 1 500 000


512 Banque 1 500 000

Reclassement du capital :

101 Capital 5 000 000


(montant au bilan : nombre total d’actions × VN)
50 000 × 100
10131 Capital non amorti 3 500 000
(par différence)
10132 Capital amorti 1 500 000
(nombre d’actions × montant remboursé par action)
50 000 × 30

L’intérêt statutaire ne sera versé que sur la base d’une valeur nominale de 70 €. En cas de liqui-
dation, les actionnaires seront remboursés sur la base d’une valeur nominale de 70 €.

201201TDPA0213 55
Comptabilité approfondie • Série 2

Chapitre 2. La détermination du résultat


des sociétés

Section 1. Le résultat fiscal

I. Principes généraux
Sur le plan juridique, il existe deux types de sociétés : les sociétés à risque illimité et les sociétés
à risque limité. Une société à risque illimité signifie que les associés ont une responsabilité non
limitée. Dans une société à responsabilité limitée, les associés sont responsables à concurrence
du montant de leurs apports.
Le droit fiscal retient à sa façon cette distinction. Le bénéfice réalisé par une société de per-
sonnes (société à risque illimité) est imposable au nom des associés dans le cadre de l’impôt sur
le revenu. Le bénéfice réalisé par une société de capitaux (à risque limité) est taxé au nom de la
société qui en subit la charge.
Compte tenu des distorsions qui existent entre les règles comptables et les règles fiscales, peu
importe le régime fiscal des sociétés (société de personnes ou société de capitaux), le bénéfice
soumis à l’impôt ne s’identifie pas au bénéfice déterminé selon les règles de la comptabilité.
Déterminer le bénéfice soumis à l’impôt est un préalable au calcul et à la comptabilisation de
l’impôt sur les bénéfices.

II. Calcul du bénéfice imposable


Le résultat comptable s’obtient par la différence entre les produits comptabilisés et les charges
comptabilisées. Pour passer du résultat comptable au résultat fiscal, des retraitements s’avèrent
nécessaires et ils concernent les déductions et les réintégrations fiscales.

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A. Les sociétés de personnes
Il convient de déterminer le bénéfice fiscal au niveau de la société. Dans un second temps,
chaque associé est soumis à l’impôt sur la quote-part du bénéfice fiscal qui lui revient.

1. Détermination du bénéfice fiscal de la société


Il ne s’agit pas ici d’exposer en détail les règles du droit fiscal mais de proposer quelques règles
pertinentes concernant les charges, les produits et les plus-values de cessions.

a. Les charges
Les corrections concernent les sommes que les associés perçoivent.

b. Rémunérations versées à un associé gérant


La rémunération allouée à un associé gérant ne constitue pas une charge déductible.

56
UE 120 • Comptabilité approfondie

Exemple applicatif

SNC Intec
La SNC INTEC constate à la clôture de son exercice un bénéfice comptable de 80 000 €. Ce
bénéfice prend en compte la rémunération de l’associé gérant pour 24 000 €. Les versements
ont été comptabilisés parmi les charges de l’exercice.
Comptabilisation mensuelle du versement :

64 Charges de personnel 2 000


455 Associé – Compte courant ou Banque 2 000
Rémunération de l’associé gérant

La charge annuelle de 24 000 € doit faire l’objet d’une réintégration. Le bénéfice fiscal devient :
80 000 + 24 000 = 104 000 €.
Un autre mode de comptabilisation est possible en adoptant l’hypothèse que le versement n’in-
tervient pas dans la détermination du résultat. De ce fait, il n’y a aucun retraitement extracomp-
table à opérer.

459 Associé-Gérant compte de prélèvement 2 000


455 Associé – Compte courant 2 000
ou 512 ou
Banque
Prélèvement de l’associé gérant

Cette hypothèse rend identique le bénéfice comptable et le bénéfice fiscal, soit 104 000 €. Le
compte 459 sera finalement soldé après répartition du bénéfice.

c. Les produits des comptes courants d’associés


Les intérêts versés à raison des sommes d’argent laissées à la disposition de la société, sont
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déductibles sous certaines conditions :


• Le capital doit avoir été libéré.
• Le taux est limité à compter du 1er janvier 1999, à la moyenne annuelle des taux effectifs
moyens pratiqués par les établissements de crédit pour des prêts à taux variable aux entre-
prises, d’une durée initiale supérieure à deux ans. Cette moyenne annuelle est elle-même
déterminée à partir de moyennes trimestrielles publiées au Journal officiel.

Exemple applicatif

SNC PB
La SNC PB se compose de deux associées, Paola et Brigitte. Chaque associée a mis à la dispo-
sition de la société des fonds crédités au compte courant de chacune d’elles. Paola a déposé
150 000 € pour toute l’année. Brigitte a déposé 100 000 € pour toute l’année et a procédé à un
versement complémentaire de 80 000 € le 1er juillet. Le taux d’intérêt servi est de 8 % alors que
le taux déductible ne s’élève qu’à 6,20 %. Au 31 décembre, l’écriture suivante est enregistrée :

661 Charges d’intérêts 23 200


455P Associé – Compte courant Paola 12 000
455B Associé – Compte courant Brigitte 11 200
Paola : 150 000 × 8 % = 12 000 €
Brigitte : 100 000 × 8 % = 8 000 €
80 000 × 8 % × 6/12 = 3 200 €

201201TDPA0213 57
Comptabilité approfondie • Série 2

Toutefois, l’ensemble des intérêts versés n’est pas déductible. Une fraction doit faire l’objet
d’une réintégration.

Associées Intérêts enregistrés Intérêts déductibles Excédent


PAOLA 12 000 150 000 × 6,20 % = 9 300 2 700
BRIGITTE 11 200 100 000 × 6,20 % = 6 200
80 000 × 6,20 % × 6/12 = 2 480
11 200 8 680 2 520
Montant à réintégrer 5 220

2. Détermination des plus-values de cession


Le régime des entreprises individuelles s’applique aux sociétés de personnes ; dans ce cadre le
régime des plus ou moins-values sur les cessions de biens s’analyse de la façon suivante :
• Les plus-values nettes à long terme (PVNLT) sont déduites du résultat fiscal, pour être impo-
sées au taux de 16 % (le taux effectif sera de 31,5 % compte tenu des prélèvements sociaux).
• Les plus-values nettes à court terme (PVNCT) peuvent faire l’objet d’un échelonnement sur
3 ans (pour éviter une surimposition).
L’ensemble de ces corrections figure sur le tableau 2058-A (détermination du résultat fiscal).

Exemple applicatif

SNC VP
La SNC VP se compose de deux associés, Victor et Paul. Victor est associé gérant, détenteur de
60 % des parts et Paul n’est qu’associé, détenteur des 40 % restantes. Victor a perçu une rému-
nération de 150 000 €. Les comptes courants d’associés sont rémunérés au taux de 12 %. Tout
au long de l’année Victor a laissé en compte courant 200 000 € et Paul a laissé en compte cou-
rant 100 000 €. Ce dernier a versé 100 000 € le 1er juillet. Des plus-values ont été constatées. En
N–1, la SNC a dégagé une PVNCT de 450 000 €. En N, la SNC a dégagé une PVNCT de
360 000 €. En N, la SNC a constaté une PVNLT de 200 000 €. Depuis N–4, la SNC dispose d’une

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MVNLT de 90 000 €. Au 31 décembre N, le bénéfice comptable atteint 500 000 €.
Les intérêts de compte courant se décomptent comme suit :

Victor : 200 000 × 12 % = 24 000 €


Paul : 100 000 × 12 % = 12 000 €
100 000 × 12 % × 6/12 = 6 000 €
Intérêts versés 42 000 €
Intérêts déductibles au taux de 8 % soit 42 000 × 8/12 = 28 000 €
Montant à réintégrer 14 000 €

Quant aux plus-values, l’analyse est la suivante :

La PVNCT constatée en N–1 est étalée sur 3 ans soit à réintégrer en N :
450 000 × 1/3 = 150 000 €
La PVNCT constatée en N fait l’objet d’un étalement sur 3 ans :
soit à déduire : 360 000 × 2/3 = 240 000 €

La PVNLT constatée en N fait l’objet d’une taxation à un taux réduit. Elle sera déduite du béné-
fice fiscal pour être imputée dans la catégorie des plus-values à long terme. Peut venir s’imputer
sur ce montant la MVNLT disponible depuis N–4. Dès lors, le montant net taxable au taux réduit
devient : 200 000 – 90 000 = 110 000 €.

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UE 120 • Comptabilité approfondie

Il convient de déterminer le bénéfice fiscal de l’année N.

Bénéfice comptable + 500 000


Rémunération de Victor + 150 000
Intérêts sur comptes courants à réintégrer + 14 000
PVNCT N–1 + 150 000
PVNCT N – 240 000
PVNLT N – 200 000
Bénéfice fiscal = + 814 000 – 440 000 = 374 000

Le bénéfice fiscal, une fois déterminé, doit être réparti parmi les associés.

VICTOR PAUL
Bénéfice fiscal : 374 000
Rémunération Victor : – 150 000 150 000
Intérêts C/C : – 14 000 8 000 6 000
Solde bénéfice : 210 000 126 000 84 000
284 000 90 000
Solde intérêts C/C : 28 000 16 000 12 000
Base soumise à l’IR 300 000 102 000

Il convient de calculer le montant relevant du régime des plus-values à long


terme à affecter à chacun des associés
PVNLT N 200 000 66 000 44 000
MVNLT N–4 – 90 000
110 000
Taux effectif 31,5 % 31,5 %

B. Les sociétés de capitaux


Le bénéfice constaté à la clôture de l’exercice subit l’impôt sur les sociétés, lequel fait l’objet
d’un enregistrement comptable.
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Dans un souci d’homogénéité, le plan adopté sera identique au plan réservé à l’étude des socié-
tés de personnes.

1. Rémunérations versées à un associé dirigeant


Le principe posé est simple : la charge est déductible.

a. L’associé dirigeant d’une société anonyme


Il convient de dissocier deux fonctions : les organes de direction et les organes d’administration.
Sont considérées comme des organes de direction les personnes suivantes : le président-
directeur général, le directeur général, les directeurs généraux délégués, les membres du direc-
toire. Les rémunérations versées sont traitées comme des salaires. Elles sont comptabilisées au
compte 64 – Charges de personnel.
Sont considérés comme des organes d’administration : le président du conseil d’administra-
tion, les membres du conseil d’administration. L’administration fiscale refuse de considérer la
fonction d’administration comme un travail. La rémunération versée s’apparente à une rétribu-
tion du capital : il s’agit de jetons de présence. À ce titre, la déductibilité de la charge est limitée.
• Si l’effectif est inférieur à 200 salariés, le plafonnement est égal à la moyenne des rémunéra-
tions versées aux 5 personnes les mieux rémunérées multipliée par 5 % multipliée par le
nombre de membres.

201201TDPA0213 59
Comptabilité approfondie • Série 2

• Si l’effectif est supérieur à 200 salariés, le plafonnement est égal à la moyenne des rémunéra-
tions versées aux 10 personnes les mieux rémunérées multipliée par 5 % multipliée par le
nombre de membres.
• Si l’effectif est inférieur à 5 salariés, le plafonnement est limité à 457 € par administrateur ou
membre du conseil de surveillance.

Exemple applicatif

SA TEC
La SA TEC alloue 19 000 € à titre de jetons de présence, l’effectif comprend 150 salariés. Le
conseil d’administration se compose de 6 membres. Les 5 personnes les mieux rémunérées ont
perçu 275 000 €.
Jetons de présence versés : 19 000
Plafonnement : 275 000/5 × 5 % × 6 = – 16 500
Montant à réintégrer dans le tableau 2058 – A : 2 500

653 Jetons de présence 19 000


455 Associé – Compte courant 19 000
ou
512 Banque

Si un administrateur ou un membre du conseil de surveillance exerce une autre fonction, la


rémunération versée est qualifiée comme suit :
• Dans l’hypothèse d’un cumul avec un contrat de travail, la rémunération versée est traitée comme
un salaire. L’enregistrement comptable s’effectue au compte 64 – Charges de personnel.
• Dans l’hypothèse d’une mission particulière (négociation d’un marché, etc.) la rémunération
versée s’apparente à des honoraires. L’enregistrement comptable s’effectue au compte 622 –
Rémunérations d’intermédiaires et honoraires.
• La rémunération spécifique allouée au président du conseil de surveillance est considérée
comme un jeton de présence.

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b. L’associé dirigeant d’une société par actions simplifiée
Le statut des dirigeants est aligné sur celui des sociétés anonymes. Il convient de distinguer les
organes de direction et les organes d’administration pour qualifier les rémunérations et les tra-
duire en comptabilité.

c. L’associé dirigeant d’une société en commandite par actions


Le gérant commandité perçoit un revenu qui n’est pas assimilé à un travail au regard du droit du
travail. Sur le plan fiscal, la rémunération est fiscalement admise et enregistrée au compte 64 –
Charges de personnel.
Lorsque le gérant n’est pas associé, sa rémunération relève, en principe, de la catégorie des
traitements et salaires. Elle est donc comptabilisée au compte 64 – Charges de personnel.
Les rémunérations versées aux membres du conseil de surveillance sont déductibles et sont
soumises – pour le bénéficiaire – à l’impôt sur le revenu au titre des BNC à condition qu’elles
correspondent à un travail effectif. De ce fait, elles font l’objet d’un enregistrement au compte
622 – Rémunérations d’intermédiaires et honoraires.

d. L’associé dirigeant d’une société à responsabilité limitée


Il convient de distinguer selon que le gérant est minoritaire ou majoritaire.

60
UE 120 • Comptabilité approfondie

Sur le plan social comme sur le plan fiscal, le gérant minoritaire est assimilé à un salarié. Sa
rémunération est enregistrée au compte 64 – Charges de personnel.
Dès que le gérant possède la moitié des parts sociales plus une, il est qualifié de gérant majori-
taire. Sur le plan social, il relève du régime des non-salariés. Sur le plan fiscal, il bénéficie du
régime des salariés. Sa rémunération est enregistrée au compte 64 – Charges de personnel.

e. L’associé dirigeant d’une société de personnes ayant opté pour l’impôt


sur les sociétés
La rémunération versée au dirigeant est déductible et enregistrée au compte 64 – Charges de
personnel. Cette rémunération relève, sur le plan fiscal, du régime des salariés.

2. Les produits des comptes courants d’associés


Les intérêts versés, à raison des sommes d’argent laissées à la disposition de la société, sont
déductibles sous certaines conditions :
• Le capital doit avoir été libéré.
• Le taux est limité à compter du 1er janvier 1999, à la moyenne annuelle des taux effectifs
moyens pratiqués par les établissements de crédit pour des prêts à taux variable aux entre-
prises, d’une durée initiale supérieure à deux ans. Cette moyenne annuelle est elle-même
déterminée à partir de moyennes trimestrielles publiées au Journal officiel.
Depuis le 1er janvier 2007, l’article 212 du CGI a modifié la réglementation en distinguant deux
situations selon que les sociétés sont affiliées ou non à un groupe.

a. Sociétés non affiliées à un groupe


Les intérêts versés aux associés sont déductibles dans la limite mentionnée ci-avant. Pour un
exercice clos le 31 décembre 2008, le taux admis en déduction est de 6,21 %.

b. Sociétés affiliées à un groupe


Il s’agit d’avances consenties au sein d’un groupe par des sociétés apparentées lorsqu’il existe
un lien de dépendance entre la société qui accorde l’avance et celle qui en bénéficie. Cet aspect
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relève de la technique fiscale et ne sera pas abordé dans ce cours.

3. Autres corrections

a. Les plus-values de cession


Nous distinguerons les plus-values à court terme et les plus-values à long terme.
Les plus-values à court terme ne peuvent faire l’objet d’un étalement. Elles sont imposées au
taux de droit commun au titre de l’exercice au cours duquel elles apparaissent. Cependant, les
indemnités perçues en cas d’expropriation d’une immobilisation ou en cas de sinistre lorsque le
bien est assuré sont imposées de la façon suivante : l’imposition de la plus-value à court terme
fait l’objet d’un étalement dont la durée correspond à la durée moyenne des amortissements
déjà pratiqués (avec un maximum de 15 ans).
Les plus-values à long terme sont soumises à un taux d’imposition de 15 %. Relèvent de ce
régime : les plus-values sur cession de brevets et les redevances de concession de licences de
brevets.

b. corrections diverses

➠➠Taxe sur les véhicules des sociétés


Un véhicule de tourisme financé sur fonds propres, grâce à un emprunt ou au moyen d’un crédit-
bail, donne lieu au versement d’une taxe que la société ne peut déduire fiscalement.

201201TDPA0213 61
Comptabilité approfondie • Série 2

➠➠Dividendes reçus
Quand une société, du fait de sa qualité d’associé, perçoit des dividendes, ces derniers sont
enregistrés au compte 76 – Produits financiers. Si la société bénéficiaire détient au moins 5 %
des droits financiers de la société distributrice, elle peut bénéficier du régime des sociétés mères.
Sur la déclaration 2058 – A, elle déduit le montant des dividendes perçus. Comme la société a
engagé des charges pour acquérir ou gérer les titres, il est admis de réintégrer une quote-part de
ces charges à concurrence de 5 % du montant des dividendes bruts.

Exemple applicatif (suite)

SA TEC
Au cours de l’année N, La SA TEC a perçu 20 000 € à titre de dividendes donnant droit au régime
des sociétés mères.

512 Banque 20 000


761 Produits de participations 20 000

Le calcul du bénéfice fiscal implique les retraitements suivants :

Détermination du résultat fiscal 2058 – A


Réintégrations Déductions
Réintégration quote-part frais et charges 20 000 × Dividendes perçus : 20 000
5 % = 1 000

Section 2. L’enregistrement des opérations liées à l’impôt

I. Calcul et enregistrement

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Le taux actuel de l’impôt sur les bénéfices est de 33,1/3 %. Le taux de 15 % est applicable à
certaines plus-values à long terme (voir ci-avant).
Les entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires annuel inférieur à 7 630 000 € peuvent bénéfi-
cier du taux réduit de 15 % pour un bénéfice ne dépassant pas 38 120 €. Le surplus de bénéfice
est imposé au taux de droit commun. Cette mesure de clémence n’est possible que si le capital
est totalement libéré et contrôlé par au moins 75 % de personnes physiques.

Exemple applicatif (suite)

SA TEC
La SA TEC a réalisé au cours de l’année N un bénéfice fiscal de 50 000 €. Elle peut bénéficier du
régime de faveur pour les PME.
Impôt à 15 % : 38 120 × 15 % = 5 718 €
Impôt à 33,1/3 % : 50 000 – 38 120 = 11 880 × 33,1/3 % = 3 960 €

6951 Impôts dus en France 9 678


444 État – Impôts sur les bénéfices 9 678

62
UE 120 • Comptabilité approfondie

A. Crédits d’impôts
Une société peut bénéficier d’un crédit d’impôt notamment en matière de recherche. Ce crédit
d’impôt s’enregistre comme un produit au crédit du compte 699.

Exemple applicatif (suite)

SA TEC
La SA TEC bénéficie d’un crédit d’impôt recherche au titre de l’année N soit 5 000 €.

444 État – Impôts sur les bénéfices 5 000


699 Produits – Crédit d’impôt recherche 5 000

B. Provisions pour impôts


Une société peut être amenée à constituer des provisions relatives à des charges futures d’impôt
sur les bénéfices. Lors de la constitution, la dotation fait l’objet d’une réintégration extracomp-
table. En cas de reprise, il y aura une déduction extracomptable.
À la suite d’un contrôle fiscal, la société subit un redressement d’impôt qu’il faut enregistrer.
À la suite d’une perception d’une indemnité d’assurance ou d’expropriation, la plus-value à court
terme donne lieu à constatation d’une provision pour impôt.

Exemple applicatif (suite)

SA TEC
La SA TEC subit un incendie en juin N qui détruit une partie de son usine. L’indemnité d’assu-
rance de 100 000 € octroyée par la compagnie AZUR en septembre N donne lieu à constatation
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d’une plus-value à court terme pour ce montant. Pour déterminer le résultat fiscal au titre de
l’exercice N, il convient de retrancher de manière extracomptable le montant de l’indemnité
d’assurance de 100 000 € qui sera imposée à partir de l’année suivante. En revanche, il faut tenir
compte, en comptabilité, de l’impôt futur au taux de droit commun soit 100 000 × 33,1/3 % =
33 333.
Par hypothèse la durée moyenne d’amortissement pratiqué au moment de l’incendie était de
5 ans. Dès lors, l’échelonnement de la plus-value s’effectuera sur 5 ans dès N+1.

6875 Dotation aux provisions exceptionnelles 33 333


155 Provision pour impôts 33 333
Prise en compte de l’impôt futur sur la PVCT
au 31/12/N

À partir de N+1, une réintégration extracomptable de la plus-value sera effectuée soit 100 000/5


= 20 000. Il conviendra de reprendre en comptabilité la provision pour impôt soit 33 333/5 =
6 667. Cette reprise fera l’objet d’une déduction extracomptable.

201201TDPA0213 63
Comptabilité approfondie • Série 2

II. Paiement de l’impôt


L’impôt supporté par une société au titre d’un exercice donne lieu au paiement de quatre
acomptes et d’un solde de liquidation payable le quinzième jour du quatrième mois qui suit la
clôture de l’exercice.

Acomptes
Le paiement des acomptes suit un mécanisme d’horlogerie suisse. Les acomptes sont exigibles
les 20 février, 20 mai, 20 août et 20 novembre. Ils doivent être payés les 15 mars, 15 juin, 15 sep-
tembre et 15 décembre.
Le calcul des acomptes est fonction du bénéfice imposable au taux normal de l’exercice précé-
dent. Ce bénéfice est dénommé le bénéfice de référence. Ce bénéfice ne tient pas compte des
plus-values à long terme.
Sachant que le taux de l’impôt est de 33,1/3 %, chaque acompte à verser s’élève à 8,1/3 % du
bénéfice de référence.
Pour les PME qui bénéficient du taux réduit de 15 % applicable à un bénéfice ne dépassant pas
38 120 €, chaque acompte est égal à 3,75 %.

Exemple applicatif

SA Jeuneur
La SA Jeuneur clôt son exercice le 31 décembre. Le bénéfice de référence de l’exercice 2008 est
de 170 000 € et celui de 2009 est de 190 000 €. Il s’agit de déterminer les acomptes à payer au
cours de l’exercice 2010 ainsi que le solde à verser le 15 avril 2011. Par hypothèse le bénéfice
fiscal au taux normal de l’exercice 2010 s’élève à 240 000 € (par hypothèse, le taux de 33,1/3 %
est reconduit).
a. 1er acompte : 20 février/15 mars
Le 15 mars 2010, le résultat fiscal au titre de l’exercice 2009 n’est pas connu. La base de calcul

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de cet acompte correspond au bénéfice de référence de l’année 2008.
170 000 × 8,1/3 % = 14 161 €.
b. 2e acompte : 20 mai/15 juin
À cette date, le bénéfice de l’exercice 2009 est connu.
190 000 × 8,1/3 % = 15 827 €
Il importe de corriger le versement lié au premier acompte :

Acompte exigible le 15 mars : 190 000 × 8,1/3 % = 15 827


Acompte versé le 15 mars : 14 161
Complément à verser le 15 juin 1 666

c. 3e acompte : 20 août/15 septembre
Le montant du versement s’obtient comme suit : 190 000 × 8,1/3 % = 15 827 €
d. 4e acompte : 20 novembre/15 décembre
Le dernier acompte à verser est égal à : 190 000 × 8,1/3 % = 15 827 €
e. Le solde de liquidation
Dès la connaissance du bénéfice de l’exercice 2010, le solde de l’impôt sur les sociétés sera
acquitté le 15 avril 2011.
Montant de l’IS calculé sur le bénéfice 2010 : 240 000 × 33,1/3 % = 80 000 €

64
UE 120 • Comptabilité approfondie

Acomptes versés en 2010 : 15 mars : 14 161


15 juin : 15 827
1 666
17 493
15 septembre : 15 827
15 décembre : 15 827
Total des acomptes versés 63 308 €
Montant du solde 16 692 €

Schéma d’écriture lié au versement d’un acompte ou du solde

444 État – Impôts sur les bénéfices 14 161


512 Banque 14 161
Versement du premier acompte au 15 mars 2010

III. L’imposition forfaitaire annuelle


Les sociétés qui relèvent de l’impôt sur les sociétés sont tenues d’acquitter l’impôt forfaitaire
annuel. Le montant de l’imposition varie en fonction du chiffre d’affaires hors taxe réalisé par la
société au cours du dernier exercice clos. Le tableau suivant indique le montant à payer en 2013.

Montant du chiffre d’affaires hors taxe Impôt forfaitaire annuel


Compris entre 15 000 000 € et 75 000 000 € 20 500 €
Compris entre 75 000 000 € et 500 000 000 € 32 750 €
Égal ou supérieur à 500 000 000 € 110 000 €

L’impôt forfaitaire annuel doit être versé au plus tard le 15 mars de chaque année. Cet impôt
constitue une charge déductible du bénéfice imposable qu’il convient d’enregistrer dans un
sous-compte du compte 635 – Autres impôts, taxes et versements assimilés.
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IV. Le traitement des déficits


Une société peut éprouver des difficultés passagères et constater un déficit. Ce dernier peut
faire l’objet d’un report en avant. La société peut opter pour le report en arrière.

A. Le report en avant des déficits


Le déficit constaté au titre d’un exercice vient en diminution des capitaux propres. Il est enregis-
tré au débit du compte Report à nouveau. Sur le plan fiscal, il s’impute de façon extracomptable
sur le prochain bénéfice fiscal sans limitation de durée ou de montant jusqu’en 2011. Pour les
exercices ouverts à compter du 31 décembre 2012, le déficit susceptible d’être reporté sur
l’exercice suivant est plafonné à 1 000 000 € majoré de 50 % de la fraction du bénéfice de l’exer-
cice excédant 1 000 000 €..

B. Le report en arrière des déficits


Quand une société constate un déficit fiscal, elle peut imputer ce déficit sur les bénéfices fiscaux
des trois exercices précédents et elle constate une créance sur l’État. L’imputation ne peut s’ef-
fectuer que sur les bénéfices fiscaux non distribués.

201201TDPA0213 65
Comptabilité approfondie • Série 2

Exemple applicatif

SA Bichat
La SA Bichat clôt son exercice le 31 décembre. Les résultats fiscaux sont les suivants :
N–2 : bénéfice fiscal 600 000
N–1 : bénéfice fiscal 900 000
N : déficit fiscal : – 1 200 000

Afin de récompenser ses actionnaires, l’assemblée générale ordinaire décide en juin N–1 de


distribuer un dividende de 200 000 €. En juin N, décision est prise de distribuer un dividende
de 300 000 €. Les dirigeants optent pour le report en arrière des déficits de l’exercice N.
a. Imputation du déficit sur le bénéfice fiscal de N–2
Bénéfice fiscal N–2 imposable au taux normal : 600 000 €
Dividende distribué en N–1 : – 200 000 €
Bénéfice disponible imputable sur le déficit N : 400 000 €

b. Imputation du déficit sur le bénéfice fiscal de N–1


Bénéfice fiscal N–1 imposable au taux normal : 900 000 €
Dividende distribué en N : – 300 000 €
Bénéfice disponible imputable sur le déficit N : 600 000 €

c. Détermination de la créance fiscale


Bénéfice N–2 disponible imputable : 400 000 €
Bénéfice N–1 disponible imputable : 600 000 €
Montant des bénéfices imputés : 1 000 000 €

Montant de la créance fiscale : 1 000 000 × 33,1/3 % = 333 333 €.


La créance fait l’objet de l’enregistrement suivant :

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444 État – Impôts sur les bénéfices 333 333
699 Produits – Reports en arrière des déficits 333 333

Le solde du déficit de 200 000 € non imputé peut faire l’objet d’un report sur les bénéfices des
exercices futurs.

Chapitre 3. L’affectation du résultat des sociétés


Section 1. Participation aux résultats de l’exploitation

I. Principes généraux
L’article 1832 du Code civil précise que le fait de constituer une société a pour objectif de « par-
tager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter » et de « contribuer aux
pertes ».
Il est clair que le résultat a vocation à faire l’objet d’un partage mais peut continuer à être exposé
aux risques sociaux (maintien du bénéfice dans les réserves). Quant aux pertes, elles sont impu-
tées sur les bénéfices antérieurs accumulés ou seront imputées sur les bénéfices futurs.

66
UE 120 • Comptabilité approfondie

II. Décision d’affectation


Après la détermination du résultat à la clôture de l’exercice, les dirigeants sociaux doivent réunir
les associés en une assemblée générale ordinaire dans les six mois de la clôture dudit exercice
qui statuera sur les comptes et sur l’affectation du résultat.

A. Substance du résultat
Il convient de distinguer les sociétés de capitaux et les sociétés de personnes.
Une société de capitaux est soumise à l’impôt sur les sociétés. Le résultat à affecter est un résul-
tat net d’impôt.
Une société de personnes est soumise à l’impôt sur le revenu. De ce fait, le poids de l’impôt est
supporté par les associés. Le résultat à affecter ne prend pas en considération le montant de
l’impôt.

B. Règles d’affectation
1. Résultat en instance d’affectation
Le résultat de l’exercice précédent est maintenu au compte 12 jusqu’à la décision de son affec-
tation. Toutefois, faculté est proposée de le virer au compte 88 « Résultat en instance d’affecta-
tion » à la réouverture des comptes.

Exemple applicatif

Le résultat déterminé à la clôture de l’exercice N est de 50 000 €. À la réouverture des comptes


au cours de l’exercice N+1, il est possible de passer l’écriture suivante :
Hypothèse de bénéfice :

120 Résultat de l’exercice 50 000


88 Résultat en instance d’affectation 50 000
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Hypothèse de perte :

88 Résultat en instance d’affectation 50 000


129 Résultat de l’exercice 50 000

2. Résultat bénéficiaire
Le bénéfice peut être mis soit en réserve, soit distribué, soit en report à nouveau.

a. Réserve
Quand le bénéfice est mis en réserve, il évite à la société une ponction de trésorerie.

b. Distribution
L’article L. 232-11 stipule que :
« Le bénéfice distribuable est constitué par le bénéfice de l’exercice, diminué des pertes
antérieures, ainsi que des sommes à porter en réserve en application de la loi ou des sta-
tuts et augmenté du report bénéficiaire. »
L’assemblée générale peut décider la mise en distribution de sommes prélevées sur les réserves
dont elle a la disposition.

201201TDPA0213 67
Comptabilité approfondie • Série 2

Le résultat distribué prend le nom de dividende. Le délai de distribution prévu par la loi est au
plus égal à 9 mois après la clôture de l’exercice.

c. Report à nouveau
L’assemblée générale peut décider de différer tout ou partie de la distribution du bénéfice et
inscrire temporairement le montant ainsi différé au crédit du compte 110 « Report à nouveau
(solde créditeur) » par le débit du compte 120 « Résultat de l’exercice (bénéfice) ».

Exemple applicatif

Au 31 décembre N, le résultat est de 50 000 €. Les associés décident le 28 juin N+1 de procéder
à la répartition suivante :
• mise en réserves : 10 000 €
• distribution aux associés : 35 000 €
• report à nouveau : 5 000 €

28.06.N+1
120 Résultat de l’exercice (bénéfice) 50 000
106 Réserves 10 000
110 Report à nouveau (solde créditeur) 5 000
457 Associés – Dividendes à payer 35 000

3. Résultat déficitaire
La perte de l’exercice peut faire l’objet d’un report à nouveau lequel diminuera le montant des
capitaux propres ou être imputée sur les réserves lesquelles seront amputées à due concur-
rence.

Exemple applicatif

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1. Au 31 décembre N, le résultat déficitaire est de 50 000 €. Les associés décident le 28 juin N+1
de procéder à la répartition suivante : report à nouveau 50 000 €

119 Report à nouveau (solde débiteur) 50 000


120 Résultat de l’exercice (bénéfice) 50 000

Exemple applicatif

2. Au 31 décembre N, le résultat déficitaire est de 50 000 €. Les associés décident le 28 juin N+1
de procéder à la répartition suivante : prélèvement sur réserves 50 000 €

106 Réserves 50 000


120 Résultat de l’exercice (bénéfice) 50 000

remarque
Le montant des pertes peut atteindre un niveau tel qu’il devient indispensable de les apurer en
réduisant le capital. Cette solution est du ressort d’une assemblée générale extraordinaire ;
elle a été développée lors de l’étude sur la réduction du capital.

68
UE 120 • Comptabilité approfondie

C. Acomptes sur dividendes


L’article L. 232-12 indique :
« Lorsqu’un bilan établi au cours ou à la fin de l’exercice et certifié par un commissaire aux
comptes fait apparaître que la société, depuis la clôture de l’exercice précédent, après
constitution des amortissements et provisions nécessaires, déduction faite s’il y a lieu des
pertes antérieures ainsi que des sommes à porter en réserve en application de la loi ou
des statuts et compte tenu du report bénéficiaire, a réalisé un bénéfice, il peut être distri-
bué des acomptes sur dividendes avant l’approbation des comptes de l’exercice. Le mon-
tant de ces acomptes ne peut excéder le montant du bénéfice défini au présent alinéa… »
Au titre d’un exercice, il est possible de distribuer un acompte soit au cours de cet exercice, soit
après sa clôture.

Exemple applicatif

La SARL INTEC dispose d’un capital composé de 1 000 parts sociales. Les statuts disposent
d’une clôture d’exercice le 31 décembre. Au cours de l’exercice N, les associés décident de
distribuer un acompte sur dividendes de 20 € attribué à chaque part.
Le PCG ne prévoit aucun compte pour caractériser la fraction du résultat ainsi répartie. Par ana-
logie avec un avis du CNC du 13 mars 1973, il est possible de préconiser le sous-compte du
compte 1291, qui pourrait s’intituler « Acomptes sur dividendes répartis – en instance d’affecta-
tion ».

1291 Acompte sur dividendes répartis 20 000


457 Associés Dividendes à payer 20 000

Section 2. L’affectation du résultat dans la société anonyme

Les règles proviennent du législateur et des statuts.


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I. Réserves
En principe, il faut entendre par « réserve » toute somme prélevée sur les bénéfices et affectée à
une destination déterminée ou, tout simplement, conservée à la disposition de la société.

A. Réserve légale (compte 1061)


L’article L. 232-10 précise que :
« À peine de nullité de toute délibération contraire, dans les sociétés par actions, il est fait
sur le bénéfice de l’exercice, diminué, le cas échéant, des pertes antérieures, un prélève-
ment d’un vingtième au moins affecté à la formation d’un fonds de réserve dit “réserve
légale”. Ce prélèvement cesse d’être obligatoire lorsque la réserve atteint le dixième du
capital social. Elle constitue une garantie donnée aux tiers. Elle n’est pas distribuable. »
La dotation s’effectue annuellement, elle est obligatoire à concurrence de 5 % du bénéfice,
jusqu’à ce qu’elle atteigne 10 % du capital social. Si les bénéfices sont suffisants, l’assemblée
générale ordinaire peut doter au-delà des 5 % du bénéfice.
En cas d’augmentation de capital, entre la clôture de l’exercice N et la date de répartition des
bénéfices en N+1, il faut considérer le capital avant augmentation.

201201TDPA0213 69
Comptabilité approfondie • Série 2

Exemple applicatif

Le résultat de l’exercice N est de 50 000 €. Le capital est de 5 000 000 €. Par hypothèse, il


n’existe pas de pertes antérieures reportables. La dotation à la réserve légale est égale à
50 000 × 5 % = 2 500 €.

120 Résultat de l’exercice 50 000


1061 Réserve légale 2 500
autres comptes… …

Exemple applicatif

Le résultat de l’exercice N est de 50 000 €. Le capital est de 5 000 000 €. Par hypothèse, au


cours de N–1, la société a accusé une perte de 10 000 €. La dotation à la réserve légale est égale
à (50 000 – 10 000) × 5 % = 2 000 €.

120 Résultat de l’exercice 50 000


1061 Réserve légale 2 000
119 Report à nouveau (solde débiteur) 10 000
autres comptes… …

Exemple applicatif

Le résultat de l’exercice N est de 50 000 €. Par hypothèse, il n’existe pas de pertes antérieures
reportables. Le capital de la société s’élève à 40 000 €. Les associés décident de doter la réserve
légale à son maximum. Le montant est égal à : 40 000 × 10 % = 4 000 €. Le bénéfice est suffi-
sant pour doter un tel montant.

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Exemple applicatif

Le bilan avant répartition du résultat de l’exercice N se présente comme suit :

Actif Passif
Capital social 15 000 000
Réserve légale 1 485 000
Résultat de l’exercice 500 000

L’application théorique de la dotation à la réserve légale donne : 500 000 × 5 % = 25 000. La


réserve légale atteindrait : 1 485 000 + 25 000 = 1 510 000 € soit un montant supérieur à
15 000 000 × 10 % = 1 500 000. En conséquence, il est possible de ne doter que 15 000 € pour
satisfaire aux contraintes légales.

remarque
La réserve légale constitue, comme le capital dont elle est le prolongement, une garantie pour
les tiers qui traitent avec la société. À ce titre, elle ne peut pas être distribuée aux actionnaires,
ni utilisée au rachat ou au remboursement d’actions de la société. Son utilité apparaît en cas
de pertes : elle sert à combler les déficits constatés par les bilans annuels lorsque ces déficits
ne peuvent pas être imputés sur d’autres réserves. La réserve légale peut être incorporée au

70
UE 120 • Comptabilité approfondie

capital. Lorsque la réserve légale a été régulièrement entamée (à la suite d’une compensation
de pertes ou d’une incorporation au capital), elle doit être reconstituée par prélèvement annuel
d’un vingtième des bénéfices jusqu’à ce qu’elle atteigne à nouveau le dixième du capital.

B. Réserves statutaires ou contractuelles (compte 1063)


Il s’agit de réserves dont la dotation est prescrite par les statuts et s’impose à l’assemblée géné-
rale ordinaire annuelle appelée à répartir les bénéfices sociaux de l’exercice écoulé. Compte
tenu de leur caractère contraignant, les clauses statutaires sont extrêmement rares en pratique.
Les réserves statutaires ne peuvent être utilisées, ni pour une distribution aux actionnaires, ni
pour un achat ou un remboursement d’actions de la société. En revanche, sauf disposition
contraire des statuts, elles peuvent être affectées à l’apurement des pertes ou à une augmenta-
tion du capital social. Contrairement à la réserve légale, l’obligation de doter les comptes de
réserves statutaires et l’interdiction de distribuer les sommes figurant à ces comptes n’ont pas
un caractère définitif. En effet, comme toutes autres dispositions statutaires, elles peuvent être
supprimées sur décision des actionnaires prise dans les conditions prévues pour les modifica-
tions des statuts, cette suppression n’étant toutefois opposable aux tiers qu’après accomplisse-
ment des formalités de publicité (insertion dans un journal d’annonces légales et dépôt au greffe).
Les anciennes réserves statutaires devenues ainsi disponibles peuvent recevoir toute autre
affectation et, notamment, être distribuées aux associés ou actionnaires.

C. Réserves facultatives (compte 1068)


Les statuts prévoient fréquemment la possibilité pour l’assemblée générale ordinaire de prélever
sur le bénéfice toutes sommes qu’elle juge convenable de fixer en vue de leur affectation à un
ou plusieurs comptes de réserves (appelés, par exemple, « réserve extraordinaire » ou « réserve
de prévoyance »). Les statuts peuvent aussi prévoir que les affectations à des comptes de
réserves (autres que la réserve légale, bien entendu) ne peuvent intervenir qu’après attribution
aux actionnaires du « premier dividende ». Dans ce cas, l’assemblée générale ordinaire est tenue
de respecter cette disposition et de distribuer le premier dividende, si les bénéfices le permet-
tent, après dotation de la réserve légale et, le cas échéant, des réserves statutaires. Seule l’as-
semblée générale extraordinaire pourrait, par modification implicite des statuts, écarter cette
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distribution et porter la totalité des bénéfices en réserves, dans la mesure où sa décision ne


serait pas entachée d’abus de droit. Les réserves facultatives peuvent être affectées :
• à l’apurement des pertes ;
• à une distribution aux actionnaires sur décision de l’assemblée générale ordinaire ;
• à une augmentation du capital social ;
• à un rachat d’actions.

D. Autres réserves
1. Réserves de caractère fiscal : réserve pour acquisition d’œuvres d’art
La loi du 23 juillet 1987 sur le mécénat d’entreprise offre la possibilité aux entreprises de déduire
de leur bénéfice imposable le coût d’acquisition d’œuvres originales d’artistes vivants à condition
de les exposer au public. Cette déduction s’opère de façon extracomptable sur le tableau 2058 A
et fait l’objet d’un étalement dans le temps par fractions égales. Pour les œuvres acquises avant le
1er janvier 1994, l’étalement durait 20 ans. Les œuvres acquises depuis le 1er janvier 1994 jusqu’au
31 décembre 2001 ont fait l’objet d’un étalement sur 10 ans. Quant aux œuvres acquises depuis
le 1er janvier 2002, l’étalement s’est rétréci à 5 ans. Au titre d’un exercice, la déduction ne peut
dépasser 5 ‰ du chiffre d’affaires hors taxes diminué du total des dons et autres dépenses de
mécénat admis pour le même exercice en déduction de bénéfice imposable.
Deux obligations d’ordre comptable doivent être satisfaites :
• inscription de l’acquisition de ces œuvres d’art à l’actif immobilisé ;
• constitution d’une réserve spéciale lors de la déduction pratiquée (compte 10648).

201201TDPA0213 71
Comptabilité approfondie • Série 2

Exemple applicatif

Une société achète une œuvre d’art pour 600 000 € en date du 1er septembre.

01.09.N
2188 Œuvres d’art 600 000
512 Banque 600 000

Par hypothèse, le seuil de 5 ‰ du chiffre d’affaires hors taxes n’est pas atteint. La déduction
fiscale est : 600 000/5 = 120 000 € (pas de prorata temporis).
Lors de la réunion de l’assemblée générale ordinaire, une résolution devra prévoir l’affectation à
un poste de réserve de 120 000 €. Hypothèses envisagées :
• bénéfice net comptable : 200 000 € ;
• report à nouveau créditeur : 5 000 € ;
• dotation à la réserve légale et distribution maximale de dividendes.

30.06.N+1
120 Résultat de l’exercice (bénéfice) 200 000
110 Report à nouveau (solde créditeur) 5 000
1061 Réserve légale 10 000
10648 Réserve liée à acquisition œuvre d’art 120 000
457 Associés – Dividende à payer 75 000
Affectation du bénéfice de l’année N

Si le bénéfice est insuffisant pour doter la réserve pour acquisition d’œuvres d’art, un prélève-
ment pourra être opéré sur des réserves facultatives.
Le bénéfice net comptable est de 100 000 €.

30.06.N+1
120 Résultat de l’exercice (bénéfice) 100 000
110 Report à nouveau (solde créditeur) 5 000

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10688 Réserve facultative 20 000
1061 Réserve légale 5 000
10648 Réserve liée à acquisition œuvre d’art 120 000
Affectation du bénéfice de l’année N

remarque
Réserve spéciale de participation : Les dispositions légales relatives à la participation des
salariés aux résultats de l’entreprise prescrivent l’affectation des sommes revenant au person-
nel de l’entreprise à un compte particulier, intitulé « réserve spéciale de participation ». En
réalité, il ne s’agit pas d’une réserve mais d’une dette de la société à l’égard de ses salariés ;
elle ne saurait donc être traitée comme les réserves statutaires ou facultatives. La somme cor-
respondante figure d’ailleurs au passif du bilan dans un compte de tiers et non pas dans les
capitaux propres.

2. Réserves de caractère fiscal : réserve spéciale de plus-values


à long terme
Les entreprises qui disposaient à la clôture du premier exercice arrêté à compter du 31 décembre
2004 d’une réserve spéciale des plus-values à long terme d’un montant supérieur à  200  000  000  €
peuvent décider jusqu’au 31 décembre 2006 du maintien à la réserve des sommes excédant ce

72
UE 120 • Comptabilité approfondie

seuil. Mais tout prélèvement ultérieur à cette réserve supportera une taxation destinée à porter
le taux d’imposition de la plus-value en cause à 33,1/3 %.
Il convient de rappeler que toutes les entreprises qui ont procédé à un virement des sommes
figurant au compte de réserve spéciale des plus-values à long terme à un compte de réserve
ordinaire doivent acquitter une « exit taxe » au taux de 2,5 %. La moitié de cette taxe a dû être
payée le 15 mars 2006. Le solde sera dû le 15 mars 2007. Les entreprises qui optent après le
15 mars 2006 pour le virement de tout ou partie de la réserve excédant 200 000 000 € doivent
acquitter la totalité du prélèvement correspondant le 15 mars 2007.

II. Distributions

A. Montant distribuable
L’article L. 232-11 définit le bénéfice distribuable :
« comme le bénéfice de l’exercice, diminué des pertes antérieures ainsi que des sommes
à porter en réserve en application de la loi, ou des statuts, et augmenté du report bénéfi-
ciaire. »
Le bénéfice ainsi défini peut être augmenté de prélèvements possibles sur les réserves dont les
associés ont la libre disposition.
En priorité, les dividendes doivent être prélevés sur le bénéfice distribuable de l’exercice.
S’il existe au bilan des frais d’établissement, autres que des frais de constitution, et des frais de
développement non encore amortis, la possibilité de distribution est conditionnée à l’existence
au passif de réserves libres d’un montant au moins égal à ces frais.
Au cas où il existe des frais de constitution non encore amortis, il est indispensable de procéder
à l’amortissement de ces frais, avant de pouvoir distribuer, quand bien même il existerait des
réserves libres.
La loi interdit toute distribution quand les capitaux propres sont ou deviendraient inférieurs au
montant du capital additionné des réserves obligatoires (réserve légale et statutaire).
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Exemple applicatif

Capital 750 000 €
Réserve légale 37 500 €
Réserve statutaire 30 000 €
Réserve facultative 90 000 €
Report à nouveau Débiteur – 26 250 €
Perte de l’exercice – 7 500 €
Capitaux propres 873 750 €

Si une distribution de dividendes de 73 750 € est décidée par prélèvement sur le poste de
réserve facultative, cette décision sera impossible à mettre en œuvre. En effet, les capitaux
propres deviendront inférieurs à 817 500 € (750 000 + 37 500 + 30 000). Le montant maximum
des dividendes distribuables s’élève à 873 750 – 817 500 = 56 250 €.

B. Distribution aux actionnaires


Il convient de distinguer les éléments suivants :
• les actions ordinaires ;
• les actions de préférence ;
• les actions à dividende prioritaire sans droit de vote ;
• les actions à dividende majoré.

201201TDPA0213 73
Comptabilité approfondie • Série 2

1. Actions ordinaires totalement libérées


L’assemblée générale ordinaire détermine le montant des dividendes. Selon les termes de l’ar-
ticle L. 232-16 :
« Sauf disposition contraire des statuts, les réserves ne sont pas prises en compte pour le
calcul du premier dividende. »
Un dividende peut être formé de deux éléments :
• un premier dividende appelé « intérêt statutaire », parce qu’il est déterminé conformément aux
clauses statutaires et varie selon le montant du capital libéré ;
• un complément de dividende appelé « superdividende » qui dépend de l’assemblée générale.

Exemple applicatif (suite)

Le capital d’une société est constitué de 5 000 titres de 100 €, soit 500 000 € tous entièrement
libérés et non remboursés. Le bénéfice s’élève à 120 000 €. Cette société avait constaté l’exer-
cice précédent une perte mise en report à nouveau pour 10 000 €. Avant l’affectation du résultat
de l’année, la réserve légale est dotée à concurrence de 20 000 €. Les statuts prévoient un inté-
rêt statutaire de 6 %. L’assemblée générale décide de distribuer un dividende unitaire de 8 €. Le
solde sera porté en réserve facultative.

Bénéfice 120 000
Report à nouveau débiteur – 10 000
110 000
Réserve légale : 5 % × 110 000 – 5 500
Bénéfice distribuable 104 500
Intérêt statutaire : 6 € × 5 000 – 30 000
74 500
Superdividende : (8 – 6) × 5 000 – 10 000
Réserve facultative 64 500

L’enregistrement comptable est le suivant :

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120 Résultat de l’exercice 120 000
1061 Réserve légale 5 500
10688 Réserve facultative 64 500
119 Report à nouveau (solde débiteur) 10 000
457 Associés – Dividendes à payer 40 000

2. Actions ordinaires partiellement libérées


L’intérêt statutaire se calcule sur le capital libéré, il rémunère donc le capital investi.

Exemple applicatif (suite)

Nous reprenons l’exemple ci-avant.


3
H1 : Le capital n’a fait l’objet d’une libération qu’aux dans le courant de l’année N–1. L’intérêt
4
statutaire s’obtient comme suit au titre de l’année N :
3
100 × × 5 000 × 6 % = 22 500 €
4

74
UE 120 • Comptabilité approfondie

H2 : Dans l’hypothèse où le 3e quart a été libéré au cours de l’année N le 31/3.


1
100 × × 5 000 × 6 % = 15 000 €
2
1 9
100 × × × 5 000 × 6 % = 5 625 €
4 12
Le montant distribuable au titre de l’année devient selon l’hypothèse H2 : 20 625 €

3. Actions de préférence
Les actions de préférence ont été instituées par l’ordonnance du 24 juin 2004 complétée par un
décret du 10 février 2005. Elles peuvent être émises dans les sociétés anonymes. Une clause
statutaire précise les droits attachés à ces actions. Ces actions sont amenées à remplacer pro-
gressivement d’autres actions, notamment les actions à dividende prioritaire sans droit de vote
et les actions à dividende majoré.

4. Actions à dividende prioritaire sans droit de vote


Les actions à dividende prioritaire sans droit de vote ont été créées par la loi du 13 juillet 1978 et
ont vocation à disparaître. Depuis le 27 juin 2004, il n’est plus possible d’émettre de telles
actions. Les actions à dividende prioritaire existantes restent soumises aux dispositions anté-
rieures reprises dans les articles L 228-35-3 à L 228-35-11.
La création de telles actions n’est possible que pour les sociétés ayant réalisé des bénéfices
distribuables au cours des deux derniers exercices. Selon l’article L 228-12, ces actions ne peu-
vent pas représenter plus du quart du montant du capital social.
Ne peuvent bénéficier de ce type d’actions, le président du conseil d’administration, les membres
du conseil d’administration, les directeurs généraux, les membres du directoire et du conseil de
surveillance.
Les règles de calcul du dividende alloué à ces actions sont les suivantes :
• Il convient de déterminer le bénéfice distribuable. Ce dernier étant déterminé, les actions à
dividende prioritaire sont rémunérées en priorité.
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• Le dividende prioritaire ne peut être inférieur au premier dividende des actions ordinaires ni à
7,5 % du capital libéré de l’action.
• L’action à dividende prioritaire a droit au superdividende.
• Toutefois, si les statuts n’ont pas prévu de premier dividende pour les actions ordinaires, le
superdividende se calculera après rémunération à 5 % des actions ordinaires.
• Le dividende prioritaire est partiellement cumulatif, il peut être payé sur les trois exercices sui-
vants. Au cas où les statuts l’indiquent, le dividende prioritaire peut être cumulatif sans limita-
tion de durée.

5. Actions à dividende majoré


Certaines sociétés, soucieuses d’avantager leurs actionnaires fidèles, ont inséré dans leurs sta-
tuts une clause prévoyant que toute action inscrite sous la forme nominative au nom d’un même
titulaire pendant une durée déterminée donnerait droit à un dividende majoré par rapport à celui
versé aux autres actions. Afin d’éviter les abus, le versement de ce dividende majoré est soumis
aux conditions suivantes (article L 232-14) :
1. Seuls peuvent bénéficier de cette mesure les actionnaires détenant leurs actions sous la forme
nominative depuis deux ans au moins à la clôture de l’exercice et les ayant encore sous cette
forme à la date de mise en paiement du dividende. Si des actions sont transférées ou converties
au porteur avant la date de mise en paiement, le supplément de dividende leur revenant pourra
être versé au compte « report à nouveau », par analogie avec ce qui est le plus souvent pratiqué
en ce qui concerne les dividendes revenant aux actions « propres ».
2. Le taux de majoration du dividende, qui doit être fixé dans les statuts par l’assemblée géné-
rale extraordinaire, ne peut pas excéder 10 %.

201201TDPA0213 75
Comptabilité approfondie • Série 2

3. Dans les sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé, le
nombre de titres donnant vocation au dividende majoré ne peut pas excéder, pour un même
actionnaire, 0,5 % du capital de la société.
4. Enfin, aucune majoration du dividende ne peut être attribuée avant la clôture du deuxième
exercice suivant la modification des statuts.

C. Opération particulière : Paiement du dividende en actions

1. Principes
Seules les sociétés par actions dont le capital est intégralement libéré sont concernées.
L’assemblée générale ordinaire qui statue sur les comptes décide de l’affectation des résultats
et, en guise de distribution de dividendes, choisit le paiement en actions. Le nombre d’actions à
remettre aux actionnaires dépend de la valeur d’émission du titre.

Exemple applicatif

Le dividende vaut 26 €. Un actionnaire possède 160 actions. La valeur d’émission d’une
action = 320 €. L’actionnaire bénéficiaire du dividende soit, 160 × 26 = 4 160 € recevra 4 160/320
= 13 actions.

Lorsque le montant des dividendes dont bénéficie un actionnaire ne correspond pas à un nombre
entier d’actions, l’actionnaire reçoit :
• soit, un nombre entier d’actions immédiatement inférieur complété d’une soulte en espèces ;
• soit, un nombre entier d’actions immédiatement supérieur et il reverse à la société la différence
en numéraire.

Exemple applicatif

Les hypothèses évoquées ci-dessus sont reprises avec une valeur d’émission fixée à 290 € ; le
nombre théorique d’actions à émettre est de 4 160/290 = 14,34. L’actionnaire reçoit :

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• soit 14 actions pour un montant de 4 060 € et une soulte de 100 € ;
• soit 15 actions pour un montant de 4 350 € et il verse à la société 190 €.

La valeur d’émission des titres s’apprécie différemment selon que les titres sont cotés ou non.
En principe, cette valeur ne peut être inférieure à la valeur nominale.
Si les titres sont cotés, cette valeur ne peut être inférieure à 90 % de la moyenne des cotations
des 20 séances boursières précédant la date de distribution diminuée du montant du dividende.

Exemple applicatif

Pour une moyenne = 300 € et un dividende de 18 €, on obtient comme valeur d’émission :


300 × 0,9 = 270 – 18 = 252 €.

Si les titres ne sont pas cotés, le prix d’émission est fixé :


actif net
• soit :  ;
nombre de titres
• soit, à dire d’expert.
Le commissaire aux comptes vérifie les règles de détermination du prix d’émission dans un rap-
port spécial présenté à l’assemblée générale.

76
UE 120 • Comptabilité approfondie

2. Comptabilisation
L’émission d’actions conduit à une augmentation de capital sous forme d’émission d’actions en
numéraire sans droit préférentiel de souscription.

Exemple applicatif

Une société anonyme dispose d’un capital de 100 000 actions de valeur nominale de 100 €. Le
dividende unitaire est de 15 €. La valeur d’émission des titres est de 260 €. Les actionnaires
disposant de 40 000 titres ont accepté le paiement de dividendes en actions.
Les détenteurs de 25 000 titres ont reversé à la société 60 000 €.
Les détenteurs de 15 000 titres ont reçu des versements de 10 000 €.
Dividendes à recevoir Soultes
25 000 × 15 = 375 000 + 60 000
15 000 × 15 = 225 000 – 10 000
600 000 + 50 000

650 000
Nombre d’actions : 650 000 / 260 = 2 500

Les bénéfices sont répartis au crédit du compte 457 pour un montant de 50 000 × 15 = 750 000 €.

512 Banque 60 000


456 Associés – Opérations sur capital 60 000
Réception des versements complémentaires

456 Associés – Opérations sur capital 60 000


457 Associés – Dividendes à payer (40 000 × 15) 600 000
101 Capital (2 500 × 100) 250 000
1041 Prime d’émission (2 500 × 160) 400 000
512 Banque 10 000
Paiement dividendes en actions et versements
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complémentaires

Section 3. L’affectation du résultat dans la société


à responsabilité limitée

I. Contraintes légales
Les règles définies pour la société anonyme en matière de constitution de la réserve légale et de
sommes distribuables s’appliquent à la société à responsabilité limitée.

II. Contraintes statutaires ou contractuelles


Les règles définies pour la société anonyme en matière de réserves statutaires ou contractuelles
s’appliquent à la société à responsabilité limitée.

III. Aspects fiscaux


La société à responsabilité limitée est soumise de plein droit à l’impôt sur les sociétés. Les dis-
positions en matière de plus-values à long terme et en matière d’œuvres d’art d’artistes contem-
porains vivants sont reconduites comme dans la société anonyme.

201201TDPA0213 77
Comptabilité approfondie • Série 2

Dans les statuts de certaines SARL, l’assemblée générale des associés devra composer avec
des dispositions statutaires relatives à une participation aux bénéfices prévue pour les gérants.
Un gérant peut percevoir une rémunération inscrite dans un compte de charges et venant en
déduction du bénéfice comptable. Si le montant du bénéfice le permet, un complément de pour-
centage de bénéfice peut être alloué au gérant. Ce complément n’est pas comptabilisé mais est
admis fiscalement en déduction. Il convient de poser une équation ayant comme inconnue le
montant de la participation au bénéfice.

Exemple applicatif

Une SARL dotée d’un capital de 200 000 € divisé en parts sociales de valeur nominale 100 €
achève son exercice en constatant un bénéfice comptable avant impôt et rémunération du
gérant pour 140 000 €. Il existe des charges non déductibles pour 40 000 € et des produits non
imposables pour 30 000 €. Le taux d’impôt sur les sociétés est de 33,1/3 %.
Au passif du bilan, apparaissent les deux postes suivants :
• réserve légale pour 5 500 € ;
• réserve libre pour 50 000 €.
Les statuts prévoient la dotation à la réserve légale. Le bénéfice distribuable, après rémunération
des parts par le versement d’un intérêt statutaire au taux de 6 %, servira à compléter la rémuné-
ration du gérant à hauteur de 20 % arrondie à l’euro le plus proche. S’il subsiste un reliquat, ce
dernier sera affecté à la dotation d’une réserve libre et au versement d’un superdividende arrondi
à l’euro inférieur.
L’assemblée générale décide de doter le poste de réserve libre à hauteur de 30 000 €.

Bénéfice comptable avant impôt et rémunération du gérant : 140 0000


Charges non déductibles 40 000
Produits non imposables – 30 000
Rémunération complémentaire du gérant –R
Bénéfice fiscal : 150 000 – R
Impôt sur les sociétés : 1/3 (150 000 – R)
1 1

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Bénéfice net comptable : 140 000 – 50 000 + R 90 000 + R
3 3
1
Dotation à la réserve légale : (90 000 + R) × 5 % – 4 500 + 0,016666 R
3
Bénéfice distribuable : 85 500 + 0,3166666 R
6
Intérêt statutaire : 2 000 × 100 ×  = – 12 000
100
Solde : 85 500 + 0,316666 R
Rémunération complémentaire : R = 20 % (85 500 + 0,31666 R), soit R = 15 694 €
Le bénéfice fiscal provisoire s’élève à : 150 000
La rémunération complémentaire est déductible – 15 694
L’impôt sur les sociétés : (150 000 – 15 694) × 1/3 = – 44 769
Une fois l’impôt constaté en comptabilité, le bénéfice net comptable à répartir
devient : 140 000 – 44 769 = 95 231,00
Dotation à la réserve légale : 95 231 × 5 % – 4 761,55
Intérêt statutaire : – 12 000,00
Solde 78 469,45
Participation du gérant : 78 469,45 × 20 % = 15 694 (arrondi) – 15 694,00
Solde 62 775,45
Dotation à la réserve libre – 30 000,00
Superdividende : (62 775,45 – 30 000)/2 000 = 16 × 2 000 = – 32 000,00
Report à nouveau 775,45

78
UE 120 • Comptabilité approfondie

Enregistrement impôt
695 Impôt sur les bénéfices 44 769
444 État – Impôt sur les bénéfices 44 769

Répartition des bénéfices


120 Résultat de l’exercice (bénéfice) 95 231,00
1061 Réserve légale 4 761,55
10688 Réserve libre 30 000,00
110 Report à nouveau (solde créditeur) 775,45
455 Gérant compte courant 15 694,00
457 Associés – Dividendes à payer 44 000,00

Section 4. L’affectation du résultat dans la société


en nom collectif

La société n’a pas opté à l’impôt sur les sociétés. C’est la règle de droit commun.
L’obligation de constituer une réserve légale n’existe pas. Le bénéfice distribuable est constitué
par le bénéfice de l’exercice diminué des pertes antérieures et diminué par les sommes à porter à
un poste de réserve prévue par les statuts. Ce bénéfice est augmenté du report bénéficiaire. Il peut
être augmenté des sommes prélevées sur des réserves dont les associés ont la libre disposition.

Exemple applicatif

SNC au capital de 1 000 parts de 1 000 € réparties :


A, gérant associé : 400 parts
B, associé : 300 parts
C, associé : 300 parts
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Le gérant A perçoit chaque exercice :


• une rémunération mensuelle de 5 000 € comptabilisée parmi les charges de la SNC ;
• des tantièmes conformément aux statuts.
La répartition des bénéfices prévue par les statuts se présente comme suit :
• intérêts aux parts sociales (après déduction de la rémunération fixe du gérant) : 6 % ;
• sur le solde, 15 % sont alloués au gérant en guise de complément de rémunération ;
• le reste, décidé en assemblée générale ordinaire, est porté en réserve facultative pour 80 000 €
ou distribué aux associés.
Le bénéfice de l’exercice N s’élève à 400 000 €. Les associés décident de porter en réserve
facultative 80 000 €.

Bénéfice comptable : 400 000


Intérêts aux parts : 1 000 × 1 000 × 6 % = – 60 000
340 000
Tantième gérant : 340 000 × 15 % = – 51 000
Dotation à la réserve facultative : – 80 000
Superdividende 209 000
Le dividende alloué à chaque part s’élève à : 269 000/1 000 = 269 €
Chaque associé reçoit : A : 51 000 + (400 × 269) = 158 600
B : 300 × 269 = 80 700
C : 300 × 269 = 80 700

201201TDPA0213 79
Comptabilité approfondie • Série 2

Date AGO
120 Résultat de l’exercice (bénéfice) 400 000
45511 Gérant A 158 600
45512 Associé B 80 700
45513 Associé C 80 700
10688 Réserve facultative 80 000
Affectation du bénéfice de l’année N

Détermination du bénéfice fiscal : 400 000


Rémunération mensuelle du gérant : 5 000 × 12 = 60 000
Total 460 000

Chaque associé devra déclarer à l’impôt sur le revenu :


A : 60 000 + 158 600 + (80 000 × 40 %) 250 600
B : 80 700 + (80 000 × 30 %) 104 700
C : 80 700 + (80 000 × 30 %) 104 700
460 000

Section 5. L’affectation du résultat dans la société


en commandite simple

I. Contraintes légales
Il n’existe pas d’obligation légale de constituer une réserve légale.
Le bénéfice distribuable est constitué par le bénéfice de l’exercice diminué des pertes anté-
rieures et diminué par les sommes à porter à un poste de réserve prévue par les statuts. Ce
bénéfice est augmenté du report bénéficiaire. Il peut être augmenté des sommes prélevées sur
des réserves dont les associés ont la libre disposition.

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Les règles relatives à la rémunération du gérant associé correspondent aux règles développées
dans la société en nom collectif.

II. Contraintes statutaires ou contractuelles


Du fait de la dualité des associés, l’article L. 222-4 dispose que les statuts de la société doivent
indiquer :
« …3° La part globale des associés commandités et la part de chaque associé comman-
ditaire dans la répartition des bénéfices… ».

III. Aspects fiscaux


Si l’on excepte le cas pour l’application de l’impôt sur les sociétés à l’ensemble des bénéfices,
il est nécessaire de distinguer la part revenant aux associés commanditaires pour laquelle s’ap-
plique l’impôt sur les sociétés au nom de la société et la part revenant aux associés commandi-
tés pour laquelle s’applique l’impôt sur le revenu au nom de chaque commandité.
Nous envisagerons le cas où la société en commandite simple n’a pas opté pour l’impôt sur les
sociétés (c’est le régime de droit commun).
La part des résultats revenant aux associés commanditaires supporte l’impôt sur les sociétés.
Toutefois, les statuts peuvent convenir que l’impôt sur les sociétés sera supporté par les seuls
associés commanditaires ou sera supporté par l’ensemble des associés.

80
UE 120 • Comptabilité approfondie

Chapitre 4. Les provisions réglementées


Selon le plan comptable (articles 130-2 et 434-1), les fonds propres comprennent les capitaux
propres et les autres fonds propres. Les éléments constitutifs des capitaux propres sont essen-
tiellement les apports et les bénéfices non distribués. L’étude de ces éléments a été développée
dans les parties précédentes. D’autres éléments relèvent des capitaux propres : les écarts de
réévaluation, les écarts d’équivalence (ces éléments ne font plus partie du programme), les sub-
ventions d’investissement et les provisions réglementées.

Section 1. Généralités
Ces provisions traduisent l’application de dispositions légales (PCG, articles 322-2 et 441/14).
Leur création est analogue au mécanisme des provisions proprement dites (PCG, article 441/14).
Le bénéfice d’avantages fiscaux est subordonné à une telle comptabilisation. Parmi les provi-
sions réglementées figurent les provisions suivantes :
• provision pour investissement réservée à certaines PME ;
• provision pour investissement lié à la participation des salariés ;
• provision pour hausse des prix ;
• provision pour risques afférents aux crédits à moyen terme résultant d’opérations faites à
l’étranger ;
• provision pour prêts d’installation à d’anciens salariés ;
• les amortissements dérogatoires (complément fiscal ne correspondant pas à une dépréciation) ;
• provision spéciale de réévaluation (réévaluation 1976).

Section 2. Provision pour investissement réservée


à certaines PME

I. Champ d’application
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

Peuvent constituer au titre des exercices clos avant le 1er janvier 2010 cette provision spéciale
les entreprises individuelles soumises à un régime réel d’imposition et les EURL relevant de l’im-
pôt sur le revenu. Cette possibilité est réservée aux PME créées ou reprises depuis moins de
trois ans qui exercent une activité industrielle, commerciale ou artisanale. Sont concernées les
entreprises qui, d’une part, emploient moins de vingt salariés et, d’autre part, réalisent un chiffre
d’affaires qui n’excède pas 50 000 000 € ou disposent d’un total du bilan qui n’est pas supérieur
à 43 000 000 €. Certains secteurs d’activité sont exclus du bénéfice de cette mesure : transport,
production ou transformation de produits agricoles, pêche et aquaculture.

II. Mécanisme comptable


Le montant de la dotation annuelle ne peut excéder 5 000 €.
Le schéma d’écriture est le suivant :

Clôture exercice
6872 Dotation aux provisions réglementées Débit
142 Provision réglementée relative aux immobilisations Crédit

Le niveau de la provision inscrite au bilan à la clôture d’un exercice ne peut excéder 15 000 €. La
provision doit être utilisée, au plus tard à la clôture du cinquième exercice suivant la première dotation
annuelle, pour financer l’acquisition ou la création d’immobilisations amortissables à l’exclusion des

201201TDPA0213 81
Comptabilité approfondie • Série 2

immeubles et des véhicules de tourisme. Elle est rapportée au résultat pour sa fraction utilisée par
parts égales sur l’exercice d’acquisition de l’immobilisation et les quatre exercices suivants.

Section 3. Provision pour investissement liée à la participation


des salariés

I. Principes généraux de la participation

Champ d’application
La participation des salariés aux résultats de l’entreprise s’applique à toutes les entreprises
quelles que soient la nature de leurs activités et leur forme juridique, qui, au cours de l’exercice
considéré, ont employé au moins cinquante salariés pendant au moins six mois consécutifs ou
non. Les entreprises nouvelles ne résultant pas d’une fusion d’entreprises préexistantes n’y sont
soumises qu’à compter du 3e exercice clos après leur création. Depuis la loi du 4 mai 2004 rela-
tive à la formation professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social, les conditions
d’application de la participation ont été modifiées. Désormais :
• les entreprises ayant conclu un accord d’intéressement et venant à employer au moins 50 sala-
riés, ne sont soumises à la participation qu’à l’expiration de cet accord ;
• pour les entreprises dépourvues de délégué syndical mais dotées de délégués du personnel,
lorsqu’aucun accord de participation ou d’intéressement n’est en vigueur, le chef d’entreprise
a l’obligation d’examiner les conditions dans lesquelles pourrait être mis en place un dispositif
d’intéressement, de participation ou d’épargne salariale.

II. Calcul de la réserve de participation et enregistrement


Nous renvoyons le lecteur à la série 3 où le calcul de la participation ainsi que l’enregistrement
sont présentés en détail.

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III. Provision pour investissement

remarque
Depuis le 17 août 2012, il n’est plus possible de constituer une telle provision. En effet, la dota-
tion à cette provision n’est plus fiscalement déductible.

A. Constitution de la provision
L’ordonnance du 17 août 1967 proposait aux entreprises qui appliquaient la participation de
constituer une provision pour investissement. La dotation au titre de chaque exercice pouvait
atteindre 100 % des sommes inscrites au cours du même exercice à la réserve spéciale de par-
ticipation. Avec le temps, le taux de la provision a été réduit. Depuis les exercices clos le
1er octobre 1984, la possibilité de constituer une provision a été supprimée, sauf exceptions.
Sont concernées par les exceptions :
• les entreprises ayant conclu des accords dérogatoires : la provision est égale à 50 % de la part sup-
plémentaire de la réserve spéciale de participation provenant de l’application d’accords dérogatoires ;
• les entreprises de moins de 50 salariés qui appliquent volontairement la participation peuvent
par ailleurs constituer une provision pour investissement égale à 50 % des sommes portées au
cours de l’exercice à la réserve spéciale de participation et qui correspondent à la participation
de droit commun pour les accords conclus jusqu’au 20 février 2003. Le taux de 50 % est
réduit de moitié pour les accords de participation conclus avant le 20 février 2001 qui ont fixé
à trois ans au lieu de cinq ans le délai d’indisponibilité.

82
UE 120 • Comptabilité approfondie

Depuis l’adoption de la loi pour le développement de la participation et de l’actionnariat salarié,


le taux de la provision pour investissement est rétabli à 50 % en faveur des entreprises de moins
de 50 salariés concluant un accord volontaire dans les trois ans suivant la publication de la loi.
Le taux de la provision est fixé à 50 % pendant toute la durée de validité de l’accord.
Pour les entreprises de moins de 50 salariés, le taux de la provision pour investissement a fluc-
tué. Un résumé est proposé ci-après :

Entreprises de moins de 50 salariés appliquant volontairement la participation


Date de conclusion de l’accord de participation Taux de la provision pour investissement(1)
Jusqu’au 20 février 2003 50 %(2)
Du 20 février 2003 au 31 décembre 2006 25 %
Du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2009 50 %(2)
À compter du 1er janvier 2010 25 %
(1) Appliqué aux sommes portées au cours de l’exercice à la réserve spéciale de participation correspondant à la participation de droit
commun.
(2) Pendant la durée de validité de l’accord.

B. Schéma comptable

Clôture exercice
6872 Dotation aux provisions réglementées Débit
1424 Provision pour investissement Crédit

Selon le plan comptable, la provision fait l’objet d’une reprise au compte de résultat (crédit du
compte 7872 « Reprises sur provisions réglementées ») :
a. si au terme du délai de deux ans, l’entreprise n’a pas acquis ou créé des immobilisations ;
b. si le délai d’indisponibilité n’a pas été respecté.
Les éléments acquis en emploi de la provision pour investissement sont portés à l’actif pour leur
coût de revient et amortis dans les conditions de droit commun.

Exemple applicatif
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Une entreprise a signé un accord dérogatoire en adoptant la formule suivante :


3/4 (B – 0,05 C) S/VA. Nous supposons que pour l’exercice N l’application de la formule déroga-
toire induit une participation de 250 000 € inscrite à la réserve spéciale en N+1. Si la formule
légale avait été adoptée, son calcul donnerait 150 000 €.
Le montant inscrit en provision pour investissement à la clôture de l’exercice N+1 est :
(250 000 – 150 000) × 50 % = 50 000 €.

Clôture exercice N+1


6872 Dotation aux provisions réglementées 50 000
1424 Provision pour investissement 50 000

Si à la clôture de l’exercice N+3, l’entreprise n’a investi que 35 000 € au lieu de 50 000 €, elle doit
reprendre 15 000 €.

Clôture exercice N+3


1424 Provision pour investissement 15 000
7872 Reprise sur provisions réglementées 15 000

Si l’entreprise débloque irrégulièrement la participation de 250 000 € avant le terme du délai


d’indisponibilité, elle est tenue de reprendre le montant de 50 000 €.

201201TDPA0213 83
Comptabilité approfondie • Série 2

Section 4. Provision pour hausse des prix (compte 1431)


Cette provision concerne le renouvellement des stocks. En période de hausse des prix, la valeur
des stocks subit les conséquences de l’inflation. De ce fait, le bénéfice taxable est gonflé. Afin
de corriger les effets pervers de l’inflation, les pouvoirs publics ont imaginé un mécanisme cor-
recteur. Cette provision est d’origine fiscale ; elle n’est pas soumise à la règle de permanence
des méthodes comptables. Elle peut être dotée et reprise au gré de l’entreprise (dans les limites
fiscales). Les changements constituent des modifications d’opportunité à indiquer dans l’an-
nexe. Lorsque, pour une matière ou un produit donné, il est constaté au cours d’une période ne
pouvant excéder deux exercices successifs, une hausse des prix supérieure à 10 %, l’entreprise
est fondée à pratiquer une provision correspondant à la fraction de cette hausse supérieure à
10 %.
Une provision pour hausse de prix peut être constituée dans les deux cas suivants :
a. Si Vn – 2 < Vn – 1 et Vn > 110 % × Vn – 2, alors la dotation de l’exercice n est au plus égale
à : Quantités en stock à fin n × (Vn – 110 % × Vn – 2) – dotation (N–1).
Vn = Valeur d’inventaire à la fin de l’exercice n.
b. Si Vn – 1 < Vn – 2 et Vn > 110 % × Vn – 1, alors la dotation de l’exercice n est au plus égale
à : Quantités en stock à fin n × (Vn – 110 % × Vn – 1).
Le montant de la dotation annuelle de la provision est plafonné à 15 millions d’euros, majoré, le
cas échéant, d’une fraction égale à 10 % de la provision avant plafonnement.
Pour les entreprises dont la durée moyenne de rotation des stocks, pondérée par matières et
produits, est supérieure à un an, le plafond majoré dans les conditions décrites ci-après est mul-
tiplié par cette durée moyenne exprimée en mois divisée par douze.
La réintégration comptable et fiscale de la provision doit intervenir à l’expiration de la sixième
année suivant la clôture de l’exercice au cours duquel elle a été constituée sauf dans les sec-
teurs professionnels où la durée normale de rotation des stocks est supérieure à trois ans qui
sont autorisés à réintégrer leurs provisions pour hausse de prix après la sixième année, dans un
délai double de celui de la rotation normale des stocks.

Exemple applicatif

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Élément Prix unitaire au Quantité Dotation Dotation
du stock 31.12.N–2 31.12.N–1 31.12.N au 31.12.N au 31.12.N–1 au 31.12.N
A 90 € 98 € 109 € 900 4 000 € 5 000 €(1)
B 50 € 52 € 60 € 1 900 10 000 € 0 €(2)
C 95 € 90 € 102 € 400 300 € 1 200 €(3)
D 80 € 70 € 77 € 1 100 0 €(4)
Dotation de l’exercice 6 200 €
(1) 90 € < 98 € alors : (109 € – 1,10 × 90 €) 900 – 4 000 = 5 000 €
(2) 50 € < 52 € alors : (60 € – 1,10 × 50 €) 1 900 – 10 000 = –500 € < 0
(3) 90 € < 95 € alors : (102 € – 1,10 × 90 €) 400 = 1 200 €
(4) 70 € < 80 € alors : (77 € – 1,10 × 70 €) 1 100 = 0 €

Clôture exercice N
6873 Dotation aux provisions réglementées 6 200
1431 Provision pour hausse des prix 6 200

Clôture exercice N+6


1431 Provision pour hausse des prix 6 200
7873 Reprise sur provisions réglementées 6 200

84
UE 120 • Comptabilité approfondie

Section 5. Provision pour risques afférents aux crédits


à moyen terme résultant d’opérations faites
à l’étranger

I. Constitution de la provision
Les entreprises industrielles ou commerciales qui consentent des crédits dont la durée est com-
prise entre deux et cinq ans, pour le paiement des ventes ou des travaux qu’elles effectuent à
l’étranger, peuvent constituer une provision destinée à faire face, globalement, au risque de non-
recouvrement de ces crédits à hauteur de 10 % des crédits figurant au bilan.
Deux situations peuvent se présenter :

A. Il n’existe aucune créance douteuse afférente à ces crédits


Dans ce cas la provision pour risques à moyen terme constituée jusqu’à hauteur de 10 % des
crédits figurant au bilan est une provision de nature purement fiscale à enregistrer en provision
réglementée.

B. Il existe des créances douteuses afférentes à ces crédits


La société doit constater le risque économiquement justifié en dépréciation et peut, le cas
échéant, si cette dépréciation est inférieure à 10 % des crédits, comptabiliser le complément en
provision réglementée.

Exemple applicatif

Le montant de la dotation possible à la provision réglementée pour crédit à moyen terme s’élève
à 1 500 € dont 600 € correspondent à des risques de non-paiement.

Clôture exercice
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6874 Dotation aux autres provisions réglementées 900


144 Provisions réglementées 900

Clôture exercice
6817 Dotation aux provisions des Actifs circulants 600
491 Dépréciation des comptes clients 600

II. Sort de la provision


Du fait que la détermination de cette provision varie en fonction des possibilités fiscales offertes,
il convient de distinguer la variation :
• d’une part, de la fraction correspondant à une dépréciation des créances à débiter à 6817 ou
à créditer à 7817 selon qu’elle a augmenté ou diminué ;
• d’autre part, le complément (provision réglementée) à débiter à 6874 ou à créditer à 7874 selon
qu’il a augmenté ou diminué.

201201TDPA0213 85
Comptabilité approfondie • Série 2

Section 6. Provision pour prêts d’installation


à d’anciens salariés

I. Constitution de la provision
Le Code général des impôts autorise les entreprises qui, soit consentent des prêts à taux privi-
légié à des entreprises nouvelles fondées par des membres de leur personnel, soit souscrivent
au capital initial de ces entreprises, à constituer en franchise d’impôt une provision spéciale
(également appelée provision pour essaimage) sous certaines conditions et dans certaines
limites.
Le schéma d’écriture est :

Clôture exercice
6874 Dotation aux autres provisions réglementées débit
144 Provisions réglementées relatives aux autres crédit
éléments de l’Actif

II. Sort de la provision


Selon la règle générale, elle est rapportée par tiers aux résultats, par le crédit du compte 7874,
des exercices clos au cours des 5e, 6e et 7e années suivant celle de sa constitution.
Toutefois, la provision doit être réintégrée aux résultats imposables à hauteur de la fraction de
son montant qui excède :
• la moitié du principal du prêt restant dû, pour les aides sous forme de prêts ;
• 75 % du capital qui n’a pas été remboursé ou cédé (c’est-à-dire en pratique 75 % de la valeur
des titres conservés par l’entreprise) pour les aides consenties sous forme de souscription au
capital ;
• le total formé par la moitié du prêt restant dû et 75 % du capital non remboursé ou cédé, pour
les aides mixtes.

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Section 7. Les amortissements dérogatoires

Définition
Le plan comptable définit les amortissements dérogatoires comme les amortissements ou la
fraction d’amortissements ne correspondant pas à l’objet normal d’un amortissement pour
dépréciation et comptabilisés en application des textes fiscaux.
Le PCG a résolu la difficulté – du moins dans son principe – de la manière suivante : lorsque
l’octroi d’un avantage fiscal est subordonné à sa comptabilisation sous la forme d’un « amortis-
sement » ne correspondant pas à une dépréciation, l’« amortissement dérogatoire » qui en
résulte (c’est-à-dire le complément fiscal par rapport à la dépréciation) est porté au passif dans
le compte dérogatoire 145 « Amortissements dérogatoires », poste inclus dans les capitaux
propres (Code de commerce, article D. 13-1°). Ni la loi du 30 avril 1983, ni le décret du
29 novembre 1983 ne font mention d’amortissements dérogatoires.
Ainsi apparaissent clairement au bilan les amortissements comptables (pour dépréciation) en
moins de l’actif et le supplément d’amortissements pratiqués pour bénéficier d’avantages fis-
caux (amortissements dérogatoires) au passif.
Les amortissements dérogatoires peuvent résulter :
• de la durée d’amortissement ;
• de la base amortissable ;
• du mode d’amortissement.

86
UE 120 • Comptabilité approfondie

Section 8. Provision spéciale de réévaluation (compte 146)


La réévaluation légale des immobilisations amortissables pendant la période 1976-1979 a
conduit les entreprises qui ont pratiqué cette opération à retenir une valeur d’utilité appréciée au
31 décembre 1976. La valeur nette comptable de ces biens au 31 décembre 1976 devait être
égale à la plus petite des deux valeurs suivantes :
• valeur d’utilité au 31 décembre 1976 ;
• valeur résultant de l’application à la valeur nette comptable au 31 décembre 1976 d’un coeffi-
cient légal.

Exemple applicatif

Un hangar a été acquis le 1er janvier 1962 pour 500 000 €. Il a fait l’objet d’un plan d’amortisse-
ment pour dépréciation sur une durée de vie économique de 50 ans. Ce bien a fait l’objet d’une
réévaluation au 31 décembre 1979.
Au 31 décembre 1976, la valeur nette comptable s’établit comme suit :
Coût d’acquisition de l’ensemble : 500 000
Amortissements pratiqués de 1962 à 1976 : 500 000 × 2 % × 15 = – 150 000
Valeur nette comptable au 31 décembre 1976 : 350 000
La valeur plafond résultant de l’application du coefficient légal apparaît pour :
350 000 × 2,55 = 892 500 €
H1 : La valeur d’utilité au 31 décembre 1976 est estimée à 900 000 €.
La valeur nette comptable réévaluée est plafonnée à 892 500 € et on constate une plus-value de
892 500 – 350 000 = 542 500 €.
H2 : La valeur d’utilité au 31 décembre 1976 est estimée à 805 000 €.
La valeur nette comptable réévaluée est inscrite pour 805 000 € et on constate une plus-value
de 805 000 – 350 000 = 455 000 €.
Si l’on reprend les données de la première hypothèse, on obtient :
• la valeur brute : 500 000 × 2,55 = 1 275 000 € soit une augmentation de valeur de 775 000 € ;
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• le montant des amortissements : 150 000 × 2,55 = 412 500 € soit une majoration de 262 500 €.
Clôture exercice
213 Hangar 775 000
2813 Amortissements du hangar 262 500
146 Provision spéciale de réévaluation 512 500

Il convient d’admettre que cette écriture a été enregistrée le 31 décembre 1979. Ont été réévalués
les amortissements comptabilisés jusqu’au 31 décembre 1976. Or, le compte 2813 a enregistré les
amortissements au titre des exercices 1977, 1978 et 1979. Une correction s’impose pour porter les
amortissements à : 10 000 × 3 × 2,55 = 76 500 € soit une augmentation de 46 500 €.
Clôture exercice
146 Provision spéciale de réévaluation 46 500
2813 Amortissements du hangar 46 500

Cette écriture permet de rétablir la situation des comptes 146 et 2813 si la réévaluation avait eu
lieu en 1976.
Si l’on reprend les données de la seconde hypothèse, on obtient une valeur nette comptable
portée à 805 000 €. Les calculs et l’écriture correspondante sont identiques mais le coefficient
effectif est de : 805 000/350 000 = 2,30.

La provision spéciale de réévaluation est rapportée aux résultats au fur et à mesure des amortis-
sements.

201201TDPA0213 87
Comptabilité approfondie • Série 2

Section 9. Les écarts et réserves de réévaluation

Indépendamment des apports réalisés par les associés, il existe d’autres éléments qui assurent
l’autofinancement des sociétés.
À l’actif du bilan de l’entreprise, certaines immobilisations inscrites à leur coût d’entrée dans le
patrimoine peuvent au bout de quelques années recéler des plus-values. Les terrains, les
constructions, les titres de participation sont concernés. La réévaluation consiste à réajuster le
coût historique des immobilisations à leur niveau actuel. Toutefois, cette opération est fiscale-
ment onéreuse. Tel est le cas de la réévaluation libre. La loi a prévu à certaines époques une
réévaluation dans un esprit de neutralité tant pour l’État que pour les entreprises. Il s’agit d’opé-
rations de réévaluation légale.

I. Réévaluation libre

A. Principes
Parmi les immobilisations devant faire l’objet d’une réévaluation, sont exclues les immobilisa-
tions incorporelles. La réévaluation porte sur l’ensemble formé par les immobilisations corpo-
relles et financières.

B. Enregistrement comptable
La plus-value constatée est enregistrée au débit du compte d’immobilisation concernée et au
crédit du compte 1052 « Écarts de réévaluation libre ». Elle ne peut pas être portée au crédit du
compte de résultat : elle doit être inscrite (Code de commerce, article D. 13 et PCG, article 350-1
et 441-10) dans un poste spécifique des capitaux propres. Elle n’est donc pas un élément du
résultat.

C. Sort des écarts de réévaluation libre

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Sort comptable
Tant que l’immobilisation est à l’actif, l’écart peut être incorporé :
• au capital ou progressivement transféré dans un compte de réserves distribuables, au fur et à
mesure de la constatation du supplément d’amortissement relatif à la partie réévaluée de l’im-
mobilisation ;
• si l’immobilisation est cédée, l’écart peut être viré dans un compte de réserves à hauteur du
produit hors frais de cession qui excède la valeur nette comptable de l’immobilisation avant
réévaluation. Une mention de ce transfert doit être consignée dans l’annexe.
La partie réalisée de l’écart de réévaluation peut ainsi être transférée à un compte de réserves
distribuables à condition que l’exercice soit bénéficiaire.

88
UE 120 • Comptabilité approfondie

II. Réévaluation légale


Ce type d’opération est rare. La dernière opération date de 1976. La précédente remonte à 1959.
La réévaluation 1976 s’est caractérisée par sa neutralité fiscale.

Réévaluation des immobilisations non amortissables


La valeur d’utilité appréciée au 31 décembre 1976 figure à l’actif du bilan. L’écart de réévaluation
est inscrit au compte 1053 « Réserve de réévaluation ».

Exemple applicatif

Une entreprise a acquis en 1971 des titres de participation pour 300 000 €. Ces titres ont fait
l’objet d’une réévaluation au 31 décembre 1978. Leur valeur d’utilité au 31 décembre 1976 est
estimée à 600 000 €.

31.12.1978
261 Titres de participation 300 000
1053 Réserve de réévaluation 300 000

La réserve de réévaluation peut être :


• incorporée au capital ;
• utilisée pour constituer la provision nécessaire en cas de dépréciation du bien réévalué.
Elle ne peut faire l’objet de distribution ni de compensation avec des pertes.

Section 10. Les subventions d’investissement

Le plan comptable définit cette catégorie comme une :


« Subvention dont bénéficie l’entreprise en vue d’acquérir ou de créer des valeurs immo-
bilisées (subvention d’équipement) ou de financer des activités à long terme (autres sub-
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ventions d’investissement). »
Les subventions d’équipement ou d’investissement peuvent être, au choix de l’entreprise, soit
prises en compte immédiatement en produit au compte 77, soit étalées par le biais du compte 13.
Pour les biens amortissables, si l’entreprise choisit d’échelonner sur plusieurs exercices une
subvention finançant une immobilisation amortissable, la reprise de la subvention d’investisse-
ment s’effectue sur la même durée et au même rythme que l’amortissement de la valeur de
l’immobilisation acquise ou créée au moyen de la subvention (Plan comptable, article 362-1).
Pour les biens non amortissables, si l’entreprise choisit d’échelonner une subvention finançant
une immobilisation non amortissable sur plusieurs exercices, cette subvention est rapportée au
résultat par fractions égales :
• en cas de clause d’inaliénabilité dans le contrat, en fonction du nombre d’années pendant
lesquelles les immobilisations non amortissables acquises ou créées au moyen de la subven-
tion sont inaliénables aux termes du contrat ;
• à défaut de clause d’inaliénabilité dans le contrat, pour une somme égale au dixième du mon-
tant de la subvention.

201201TDPA0213 89
Comptabilité approfondie • Série 2

Chapitre 5. Les dettes financières


et les autres fonds propres

Section 1. Les emprunts obligataires

I. Caractéristiques générales des emprunts obligataires

A. Aspects juridiques
1. Les emprunts obligataires sans conditions particulières

a. Définition

Définition
Un emprunt obligataire est un emprunt émis par une société :
• divisé en fractions égales correspondant à des titres de créances négociables, appelées obli-
gations ;
• qui sont souscrites par un grand nombre de prêteurs appelés obligataires ;
• pour une durée variant en général entre 4 et 30 ans.
Lors de l’émission de l’emprunt obligataire, les souscripteurs vont acheter des obligations à un
prix d’émission. Chaque année, ils vont recevoir (sauf exceptions) une rémunération, sous forme
d’intérêts calculés sur le montant nominal de l’obligation. À une certaine date, la société leur
remboursera leur obligation au prix de remboursement.

remarque
Pour des raisons de simplicité pédagogique, les exemples d’emprunt seront basés sur une
durée de 4 ans, bien que la très grande majorité des emprunts obligataires aient une durée de
vie plus longue.

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b. Sociétés concernées et organes de décision

➠➠Sociétés par actions


Pour pouvoir émettre des obligations, les sociétés par actions doivent avoir :
• un capital entièrement libéré, c’est-à-dire appelé et versé ;
• 2 bilans approuvés par les actionnaires ou à défaut une vérification de la situation financière
de la société.
Le capital peut ne pas être libéré si les actions non libérées ont été réservées aux salariés adhé-
rents à un plan d’épargne d’entreprise et si l’émission est faite en vue de l’attribution aux salariés
d’obligations émises au titre de leur participation aux résultats de l’entreprise.
La décision d’émettre des obligations est prise :
• par le conseil d’administration ou le directoire ;
• sauf si les statuts réservent ce pouvoir à l’assemblée générale ordinaire ou si celle-ci décide
de l’exercer.
L’émission nécessite des formalités de publicité, uniquement si la société fait publiquement
appel à l’épargne.

➠➠SARL
Certaines SARL de taille importante peuvent émettre des obligations nominatives sans faire
appel à l’épargne publique. La décision est prise par l’assemblée générale des associés à la
majorité ordinaire.

90
UE 120 • Comptabilité approfondie

c. Intérêts

➠➠Les limites des augmentations de capital et des emprunts bancaires


Les sociétés ont besoin de ressources financières à long terme pour se développer.
L’augmentation de capital par apports en numéraire est une solution pour obtenir des fonds,
puisque les nouveaux actionnaires vont verser un prix d’émission pour chaque action nouvelle.
Mais, cette opération va augmenter le nombre d’actionnaires et changer les rapports de pouvoir
au sein de l’entreprise. Par ailleurs, cette opération est risquée pour les nouveaux actionnaires,
puisque la valeur de leur action va fluctuer en fonction des performances de l’entreprise et des
marchés financiers.
Les emprunts bancaires peuvent avoir un coût financier élevé et en période de crise les banques
peuvent être « frileuses ».

➠➠Les avantages de l’emprunt obligataire


Certains investisseurs vont préférer prêter de l’argent à l’entreprise sous forme d’obligations :
• c’est une opération moins risquée que l’acquisition d’actions, mais aussi potentiellement
moins rémunératrice ;
• elle permet à l’investisseur de choisir le montant investi, en fonction du nombre d’obligations
achetées et surtout de pouvoir revendre des titres en cas de besoin sur le marché, ce qui n’est
pas possible avec un prêt classique.
Pour l’entreprise émettrice :
• le financement par emprunt obligataire permet d’accéder directement au marché financier, en
se passant d’intermédiation bancaire, ce qui permet d’obtenir des taux d’intérêt plus faibles,
et en période de crise, de contourner l’offre de crédit insuffisante des banques ;
• les emprunts obligataires sont des dettes remboursables à long terme : ce sont donc des capi-
taux permanents qui concourent avec les capitaux propres et les autres dettes à moyen et long
terme à la couverture des emplois stables de l’entreprise ;
• les obligations peuvent être cotées sur un marché réglementé.

2. Les emprunts obligataires et les bons pouvant donner accès au capital


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ou droit à l’attribution de titres de créances


Les sociétés par action peuvent émettre des obligations ou des bons de type particulier
qui sont des valeurs mobilières pouvant donner accès au capital ou donner droit à l’attribution
de titres de créances.

Exemples
1. L’obligation à bons de souscription d’actions (OBSA) est une obligation assortie d’un ou
plusieurs BSA (bons de souscription d’actions analysés dans le Chapitre 1, section 3), qui
peuvent être cédés indépendamment. C’est donc une valeur mobilière pouvant donner accès
au capital.
2. L’obligation à bons de souscription d’obligations (OBSO) est une obligation assortie d’un ou
plusieurs BSO (bons de souscription d’obligations analysés dans le chapitre 5, section 1), qui
peuvent être cédés indépendamment. C’est donc une valeur mobilière pouvant donner droit à
l’attribution de titres de créances.
La décision d’émission de valeurs mobilières donnant accès au capital est alors prise, comme
pour une augmentation de capital, par l’AGE, (avec délégation possible au conseil d’administra-
tion), mais elle nécessite en plus un rapport spécial du commissaire aux comptes. Des informa-
tions spécifiques doivent être données en annexe.

201201TDPA0213 91
Comptabilité approfondie • Série 2

B. Rappel de notions de mathématiques financières de base


Les mathématiques financières de base concernant les taux d’intérêts, la capitalisation et l’ac-
tualisation ainsi que les emprunts font partie du programme de l’UE 116 du niveau L : finance
d’entreprise.

1. Intérêts composés, valeur acquise et valeur actuelle d’un capital


Dans le cas d’un capital placé à intérêts composés, les intérêts sont capitalisés à la fin de
chaque période (annuelle, semestrielle, trimestrielle…), c’est-à-dire qu’ils s’ajoutent au capital
obtenu à la fin de la période précédente, pour produire eux-mêmes des intérêts.
Soit Co le capital initial, i le taux d’intérêt correspondant à la période :
Intérêts de la période 1 = Co × i
Capital acquis à la fin de la période 1 = C1 = Co + (Co × i) = Co × (1 + i)
Intérêts de la période 2 = C1 × i
Capital acquis à la fin de la période 2 = C2 = C1 + (C1 × i) = Co × (1 + i)2
et ainsi de suite…
La valeur acquise à la fin de la nième période, d’un capital Co placé à intérêts composés en début
de période, au taux d’intérêt i correspondant à la période, pendant le nombre de périodes n, est
calculée de la manière suivante :

Valeur acquise à la fin de la nième période = Cn = Co × (1 + i)n

Exemple applicatif

Calculez la valeur acquise au 1er janvier N+8 d’un capital de 10 000 € versé le 1er janvier N et
placé au taux d’intérêt annuel de 3 %, les intérêts étant capitalisés annuellement.
Valeur acquise = 10 000 × (1 + 0,03)8 = 12 667,70 €

À l’inverse, la valeur actuelle à un taux d’actualisation txactua est la valeur qu’il faut placer au
début de la 1re période pour obtenir un capital Cn à la fin de la ne période :

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Valeur actuelle au début de la 1re période = Co = Cn × (1 + txactua)–n

Exemple applicatif

Calculez la valeur actuelle au 1er janvier N d’un capital de 12 667,70 €, versé le 1er janvier N+8,
au taux d’actualisation de 3 %.
Valeur actuelle = 12 667,70 € × (1 + 0,03)-8 = 10 000 €

2. Valeur actuelle d’une suite d’annuités constantes


La valeur actuelle en début de période d’une suite d’annuités constantes « a » placées en
fin de période au taux d’actualisation « txactua », se calcule selon la formule suivante :

1– 1+ txactua n
Vo = a ×
txactua

Exemple applicatif

Un emprunt prévoit le versement par l’emprunteur de 5 000 € par an, du 1er janvier N+1 au 1er jan-
vier N+8. Calculez la valeur actuelle de cet emprunt au 1er janvier N au taux d’actualisation de 5 %.
1- (1 0,05) - 8
Valeur actuelle = Vo = 5 000 × = 32 316,06 €
0,05

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UE 120 • Comptabilité approfondie

3. Annuité d’emprunt composée des intérêts et de l’amortissement


du capital
À la fin de chaque période annuelle, l’émetteur de l’emprunt rembourse une annuité, correspon-
dant au service de l’emprunt, composée :
• des intérêts ;
• et du remboursement par voie d’amortissement du capital.

Annuité = Intérêts + Amortissement du capital

C. Les caractéristiques des emprunts obligataires


1. Valeur nominale, prix d’émission, prix de remboursement
et prime de remboursement
La valeur nominale (VN) de l’obligation est la valeur sur laquelle sera calculé l’intérêt, elle est
appelée aussi « le pair ». Elle est librement fixée.
Le prix d’émission est celui versé à la société, lors d’émission, par le souscripteur d’une obliga-
tion :
• le prix d’émission peut être égal à la VN dans le cas des obligations émises « au pair » ;
• mais il peut également être inférieur à la VN.
Le prix de remboursement est celui versé par la société, lors du remboursement d’une obliga-
tion :
• le prix d’émission peut être égal à la VN dans le cas des obligations émises « au pair » ;
• il doit être égal au minimum à la VN, mais il peut être supérieur à la VN.
La prime de remboursement d’une obligation est égale à la différence entre le prix de rembour-
sement et le prix d’émission :

Prime de remboursement d’une obligation = Prix de remboursement – Prix émission

Prime de remboursement totale = PR = (Prix de remboursement – Prix émission)


× Nombre d’obligations
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Exemple applicatif

La SA Finex, qui clôture au 31 décembre, encaisse les fonds d’un emprunt obligataire in fine
(amortissement à la fin de l’emprunt), le 10 septembre N :
• 30 000 obligations de VN 200 € ;
• taux d’intérêt nominal annuel de 4 % ;
• prix d’émission de 195 € ;
• prix de remboursement de 202 € ;
• date de jouissance, 1er septembre N ;
• durée 4 ans ;
• frais bancaires directement liés à l’emprunt s’élevant à 22 000 € (TVA non prise en compte par
simplification).

Prime de remboursement d’une obligation = (202 – 195) = 7 €


PR totale = (202 – 195) × 30 000 = 210 000 €

201201TDPA0213 93
Comptabilité approfondie • Série 2

2. Intérêts
Le coupon, qui est l’intérêt correspondant à une obligation, est calculé :
• à partir de la date de jouissance de l’emprunt ;
• à partir de la VN de l’obligation ;
• et du taux d’intérêt nominal qui peut être fixe ou variable.

Coupon = VN × Taux d’intérêt nominal de la période


Les intérêts dus pour la période sont alors calculés de la manière suivante :

Intérêts dus pour la période


= Nombre d’obligations vivantes en début de période × Coupon
= Nombre d’obligations vivantes en début de période × VN
× Taux d’intérêt nominal de la période

Exemple applicatif (suite)

SA Finex
Coupon dû pour la période du 01.09.N au 31.08.N+1
= 200 × 4 % = 8 €
Intérêts annuels dus pour la période du 01.09.N au 31.08.N+1
= 30 000 × 200 × 4 % = 240 000 €

3. Modalités de remboursement

a. Emprunts obligataires à remboursement unique

➠➠Emprunt à remboursement in fine


Cette modalité est retenue dans la quasi-totalité des emprunts obligataires :

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• les intérêts sont dus à la fin de chaque période, en général, l’année ;
• le remboursement par voie d’amortissement a lieu en une seule fois à la fin de l’emprunt.

Amortissement du capital à la fin de l’emprunt = Nombre d’obligations


× Prix de remboursement
Schéma de l’emprunt avec remboursement in fine :

Année 1 Année 2 Avant dernière Dernière


année année

Intérêts Intérêts Intérêts Intérêts

Émission à un Amortissement
prix d’émission du capitalau
prix de remboursement
PR

94
UE 120 • Comptabilité approfondie

Exemple applicatif (suite)

SA Finex
Tableau de l’emprunt obligataire in fine :

Nombre
Nombre d’obligations Intérêts Amortissement
d’obligations
Période vivantes en début en fin du capital en Annuité
à amortir en
de période de période fin de période
fin de période
01.09.N+1 30 000 240 000(1) 0 240 000
01.09.N+2 30 000 240 000 0 240 000
01.09.N+3 30 000 240 000 0 240 000
01.09.N+4 30 000 240 000 30 000 6 060 000(2) 6 300 000
Total 960 000 30 000 6 060 000 7 020 000
(1) 30 000 × 200 × 4 %
(2) 30 000 × 202

Les obligations à remboursement in fine à fenêtres comprennent des périodes déterminées


lors de la souscription pendant lesquelles l’émetteur ou le souscripteur peuvent exiger le rem-
boursement anticipé des obligations moyennant le paiement de pénalités.
Les obligations assimilables du trésor (OAT) sont des emprunts obligataires remboursables
in fine, émis par l’État français, et cotés en Bourse.

➠➠Emprunt à coupon zéro


L’emprunt à coupon zéro :
• est émis à un prix d’émission très inférieur à la VN ;
• ne comporte pas d’intérêt ;
• est remboursé à l’échéance à la valeur nominale, donc avec une forte prime de rembourse-
ment.
Schéma de l’emprunt à coupon zéro :
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Année 1 Année 2 Dernière année

Émission à un Amortissement
prix inférieur du capital
à la VN à la VN

PR

Exemple applicatif

SA Zeroplus
La SA Zeroplus émet, le 1er janvier N, 3 000 obligations à coupon zéro :
• prix d’émission de 50 € ;
• prix de remboursement et VN de 68,02 € ;
• durée de 4 ans.
Aucun intérêt ne sera versé annuellement. Le remboursement de 68,02 € se fera le 1er janvier
N+4.

201201TDPA0213 95
Comptabilité approfondie • Série 2

➠➠Emprunt à coupon unique


L’emprunt comprend un coupon unique versé à l’échéance qui comprend à la fois les intérêts
capitalisés et l’amortissement du capital.

b. Emprunts obligataires à remboursement échelonné

➠➠Méthode des amortissements constants


La société rembourse un nombre égal d’obligations à chaque échéance au moyen du tirage au
sort d’une tranche d’obligations comprenant un nombre égal d’obligations.
Nombre total d'obligations
Nombre d’obligations à amortir à chaque échéance =
Nombre de périodes

Amortissement constant = Nombre d’obligations à amortir à chaque échéance


× Prix de remboursement
Schéma de l’emprunt à amortissements constants :

Année 1 Année 2 Dernière année

Intérêts Intérêts Intérêts Intérêts


Amortissement Amortissement Amortissement Amortissement
constant constant constant constant

Émission à un
prix d’émission

PR

Exemple applicatif

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SA Amortconstantix
La SA Amortconstantix, qui clôture au 31 décembre, encaisse, le 01.09.N, les fonds d’un emprunt
obligataire remboursé annuellement par la méthode des amortissements constants :
• de 10 000 obligations de VN 200 € ;
• taux d’intérêt nominal annuel de 6 % ;
• prix d’émission de 195 € ;
• prix de remboursement de 202 € ;
• date de jouissance, 1er septembre N ;
• durée 4 ans ;
• frais bancaires directement liés à l’emprunt s’élevant à 10 000 € (TVA non prise en compte par
simplification).
Nombre total d'obligations 10  000
Nombre d’obligations à amortir =   2 500
Nombre de périodes 4
Amortissement constant
= Nombre d’obligations à amortir à chaque échéance × Prix de remboursement
= 2 500 × 202 = 505 000 €

96
UE 120 • Comptabilité approfondie

Nombre
Nombre d’obligations Intérêts Amortissement
d’obligations
Période vivantes en début en fin de du capital en Annuité
à amortir en
de période période fin de période
fin de période
01.09.N+1 10 000 120 000(1) 2 500 505 000 625 000(2)
01.09.N+2 7 500(3) 90 000   2 500 505 000 595 000
01.09.N+3 5 000    60 000    2 500 505 000 565 000
01.09.N+4 2 500    30 000    2 500 505 000 535 000
Total 300 000 10 000 2 020 000 2 320 000
(1) Intérêts = Nombre d’obligations vivantes en début de période × VN × Taux d’intérêt nominal de la période :
120 000 = 10 000 × 200 × 6 %
(2) Annuité = Intérêts + Amortissement du capital :
625 000 = 120 000 + 505 000
(3) Nombre d’obligations vivantes en début de période :
= Nombre d’obligations vivantes en début de période précédente – Nombre d’obligations amorties à la fin de la période précédente
7 500 = 10 000 – 2 500

➠➠Méthode des annuités constantes (rarement utilisée)


La société verse une annuité constante à chaque échéance annuelle, c’est-à-dire que le montant
versé correspondant à la somme des intérêts et de l’amortissement du capital est identique
chaque année.

Annuité constante = Intérêts + Amortissement du capital

Schéma de l’emprunt à annuités constantes :

Année 1 Année 2 Dernière année

Annuité Annuité Annuité Annuité


constante constante constante constante
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Émission à un
prix d’émission

PR

Calculs et tableau de l’emprunt à annuités constantes :


Il convient de respecter les différentes étapes :
(I) Il faut d’abord calculer le taux d’intérêt effectif de l’emprunt « t » qui est différent du taux
d’intérêt nominal dans le cas où il existe une prime de remboursement :
VN x taux d'intérêt nominal de l'emprunt
t = taux d’intérêt effectif =
prix dee remboursement

Exemple applicatif

SA Annuiconstant
La SA Annuiconstant émet un emprunt obligataire remboursé annuellement par la méthode des
amortissements constants :
• de 10 000 obligations de VN 200 € ;
• taux d’intérêt nominal annuel de 6 % ;
• prix d’émission de 195 € ;

201201TDPA0213 97
Comptabilité approfondie • Série 2

• prix de remboursement de 202 € ;


• date de jouissance, le 1er septembre N ;
• durée de 4 ans.
200 ¥ 0,06
t = taux d’intérêt effectif =  = 5,94 %
202

(II) Il faut ensuite calculer la valeur théorique de l’annuité « a », n étant le nombre de périodes
annuelles à partir de la formule suivante :

Valeur totale de remboursement =


1– (1+ t)– n
Nombre d’obligations à rembourser × Prix de remboursement = a ×
t

Exemple applicatif (suite)

SA Annuiconstant
1- (1 0,0594)-4
Valeur totale de remboursement = 10 000 × 202 = a ×
0,0594
d’où : a = 582 154,10 €

(III) Puis, il faut construire le tableau de l’emprunt :

Exemple applicatif (suite)

SA Annuiconstant
Nombre Nombre Amortissement
d’obligations Intérêts Amortissement d’obligations effectif
Annuité
Période vivantes en en fin de théorique en fin à amortir en du capital
effective
début de période de période fin de en fin
période période de période

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
01/09/N+1 10 000 120 000(1) 462 154,10(2) 2 288(3) 462 176(4) 582 176(5)
01/09/N+2 7 712(6) 92 544 489 610,10 2 424 489 648 582 192
01/09/N+3 5 288 63 456 518 698,10 2 568 518 736 582 192
01/09/N+4 2 720 32 640 549 514,10 2 720 549 440 582 080
Total 308 640 10 000 2 020 000 2 328 640
(1) Intérêts = Nombre d’obligations vivantes en début de période × VN × taux d’intérêt nominal de la période
120 000 = 10 000 × 200 × 6 %
(2) Amortissement théorique en fin de période = Annuité théorique – Intérêts en fin de période
462 154,10 = 582 154,10 – 120 000
(3) Nombre d’obligations à amortir en fin de période = Amortissement théorique/prix de remboursement de l’obligation, arrondi à l’entier
le plus proche.
2 288 = 462 154,10/202 = 2 287,89 arrondis à 2 288
(4) Amortissement effectif en fin de période = Nombre d’obligations à amortir × prix de remboursement de l’obligation
462 176 =2 288 × 202
(5) Annuité effective = Intérêts + amortissement effectif du capital en fin de période
582 176 = 120 000 + 462 176
(6) Nombre d’obligations vivantes en début de période = Nombre d’obligations vivantes en début de période précédente – Nombre d’obli-
gations à amortir à la fin de la période précédente
7 712 = 10 000 – 2 288

4. Valeur théorique d’une obligation et taux de rendement actuariel brut


d’un emprunt obligataire
La valeur théorique d’une obligation est égale à la valeur actuelle, au taux du marché des
emprunts de même type, des versements restant à percevoir divisés par le nombre d’obligations
vivantes.

98
UE 120 • Comptabilité approfondie

La valeur théorique d’une obligation varie dans le sens inverse de la variation du taux du marché :
• quand le taux du marché augmente, la valeur théorique de l’obligation diminue ;
• quand le taux du marché diminue, la valeur théorique de l’obligation augmente.

Exemple applicatif

Pour 10 000 obligations, il reste, au 1er janvier N, 3 versements de 500 000 € à percevoir du


1er janvier N+1 au 1er janvier N+3. Calculez la valeur théorique d’une obligation au 1er janvier N,
sachant que le taux du marché est de 4 %. Puis, effectuez le même calcul en supposant que le
taux du marché n’est que de 3 %.
Taux du marché à 4 % :
1- (1 0,04)-3
Valeur théorique d’une obligation × 10 000 = 500 000 ×
0,04
= 1 387 545,52 €
Valeur théorique d’une obligation = 1 387 545,52/10 000 = 138,75 €
Taux du marché à 3 % :
1- (1 0,03)-3
Valeur théorique d’une obligation × 10 000 = 500 000 ×
0,03
= 1 414 305,68 €
Valeur théorique d’une obligation = 1 414 305,68/10 000 = 141,43 €
Le taux du marché a baissé de 4 % à 3 %, la valeur de l’obligation a augmenté de 138,75 à
141,43 €.
Le taux de rendement actuariel brut est le taux pour lequel la valeur des obligations à une date
donnée est égale à la valeur actuelle au taux actuariel des versements qu’il reste à recevoir.

Exemple applicatif

Une obligation vaut 103,30 € au 1er janvier N, il reste 3 versements de 5 € à recevoir du 1er janvier
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

N+1 au 1er janvier N+8 et un versement de 100 € au 1er janvier N+8. Vérifiez que le taux actuariel
ta de l’emprunt obligataire est bien égal à 4,5 %.
1- (1 ta)-8
Valeur actuelle = 103,3 = 5 × + 100 × (1 + ta)-8
ta
L’équation est bien vérifiée pour un taux actuariel ta de 4,5 %.

II. La comptabilisation des emprunts obligataires


sans conditions particulières

A. Comptabilisation de l’émission de l’emprunt


1. Comptabilisation des emprunts obligataires à la date
de leur encaissement
L’emprunt peut être comptabilisé uniquement lors de l’encaissement des fonds.
L’emprunt est comptabilisé :
• au crédit du compte 163 « Autres emprunts obligataires », au prix de remboursement ;
• classé sous la rubrique « dettes » au passif du bilan.

201201TDPA0213 99
Comptabilité approfondie • Série 2

Les fonds encaissés sont comptabilisés :


• au débit du compte 512 « Banque » en fonction du prix d’émission.
La différence correspond à la prime de remboursement (PR), qui est enregistrée :
• au débit du compte 169 « Prime de remboursement » ;
• classé en bas de l’actif du bilan, après les charges à répartir.

Exemple applicatif (suite)

SA Finex
La SA Finex, qui clôture au 31 décembre, encaisse les fonds d’un emprunt obligataire in fine
(amortissement à la fin de l’emprunt), le 10 septembre N :
• 30 000 obligations de VN 200 € ;
• taux d’intérêt nominal annuel de 4 % ;
• prix d’émission de 195 € ;
• prix de remboursement de 202 € ;
• date de jouissance, 1er septembre N ;
• durée 4 ans ;
• frais bancaires directement liés à l’emprunt s’élevant à 22 000 € (TVA non prise en compte par
simplification).
Comptabilisation de l’emprunt, le 10.09.N :

512 Banque 5 850 000


(nombre d’obligations × prix d’émission)
30 000 × 195
169 Prime de remboursement 210 000
(nombre d’obligations × (prix émission – prix de
remboursement))
30 000 × (202 – 195)
163 Autres emprunts obligataires 6 060 000
(nombre d’obligations × prix de remboursement)

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
30 000 × 202

2. Enregistrement possible de l’emprunt obligataire au fur et à mesure


des souscriptions
L’emprunt obligataire peut également être comptabilisé dès l’ouverture de la souscription.
À l’ouverture de la souscription de l’emprunt, la dette correspondante est comptabilisée :
• et au débit d’un compte d’attente 473 « Obligations à placer » ;
• au crédit du compte 163 « Autres emprunts obligataires », au prix de remboursement.
Lors de la souscription des obligations :
• l’engagement des souscripteurs est comptabilisé au débit du compte 4671 « Obligataires,
comptes de souscription », pour la valeur d’émission ;
• le compte d’attente 473 « Obligations à placer » (au prix de remboursement) est crédité ;
• la différence apparaît au débit du compte 169 « Prime de remboursement ».
Lors de la libération des souscriptions :
• les règlements des obligataires sont constatés au débit du compte 512 « Banque » ;
• les comptes 4671 « Obligataires, comptes de souscription » sont soldés.

100
UE 120 • Comptabilité approfondie

Exemple applicatif

SA Souscriptex
La SA Souscriptex, qui clôture au 31 décembre, émet un emprunt obligataire in fine :
• 30 000 obligations de VN 200 € ;
• taux d’intérêt nominal annuel de 4 % ;
• prix d’émission de 195 € ;
• prix de remboursement de 202 € ;
• période de souscription du 10 juillet N au 10 septembre N ;
• date de règlement et de jouissance, le 10 septembre N ;
• durée de l’emprunt de 4 ans.
Toutes les obligations ont été souscrites et libérées.
Comptabilisation de l’emprunt obligataire à l’ouverture de la souscription :

10/07/N
473 Obligations à placer 6 060 000
163 Autres emprunts obligataires 6 060 000
(nombre d’obligations × prix de remboursement)
30 000 × 202

Comptabilisation de la souscription des obligations :

10/07 à 10/09/N
4671 Obligataires, comptes de souscription 5 850 000
(nombre d’obligations × prix de souscription
30 000 × 195
169 Prime de remboursement 210 000
(par différence)
473 Obligations à placer 6 060 000
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Comptabilisation de la libération des obligations :

10/09/N
512 Banque 5 850 000
4671 Obligataires, comptes de souscription 5 850 000

B. Comptabilisation des intérêts


1. Comptabilisation des intérêts courus à la clôture
En application du principe d’indépendance des exercices, les intérêts courus sont calculés
depuis le dernier paiement des intérêts jusqu’à la date de clôture.
Ils figurent au bilan sous la rubrique « Autres emprunts obligataires ».

201201TDPA0213 101
Comptabilité approfondie • Série 2

Exemple applicatif (suite)

SA Finex
Comptabilisation au 31.12.N des intérêts courus du 01.09.N au 31.12.N :

661 Charges d’intérêts 80 000


240 000 × 4/12 (voir tableau p. 91)
1688 Intérêts courus 80 000

2. Contre-passation éventuelle à l’ouverture de l’exercice suivant


L’écriture sera ou non contre-passée à la réouverture des comptes.

Exemple applicatif (suite)

SA Finex
Écriture en cas de contre-passation au 01.01.N+1 :

1688 Intérêts courus 80 000


661 Charges d’intérêts 80 000

3. Paiement des intérêts à l’échéance

Exemple applicatif (suite)

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SA Finex
Comptabilisation au 01.09.N+1, si les intérêts courus n’ont pas été extournés à la clôture :

661 Charges d’intérêts 160 000


1688 Intérêts courus 80 000
467 Autres comptes créditeurs, obligataires, intérêts à 240 000
payer

467 Autres comptes créditeurs, obligataires, intérêts à 240 000


payer
512 Banque 240 000

Comptabilisation au 01.09.N+1, si les intérêts courus ont été extournés à la clôture :

661 Charges d’intérêts 240 000


467 Autres comptes créditeurs, obligataires, intérêts à 240 000
payer

467 Autres comptes créditeurs, obligataires, intérêts à 240 000


payer
512 Banque 240 000

102
UE 120 • Comptabilité approfondie

C. Amortissement de la prime de remboursement (PR)


1. Principes
La prime de remboursement ne doit pas peser uniquement sur l’exercice d’émission de l’em-
prunt. Elle doit donc être amortie en générant une charge financière supplémentaire.
La PR est directement créditée, en contrepartie du débit du compte 6861 « Dotations aux
amortissements des primes de remboursement des obligations » (charges financières).
Au bilan, la rubrique « Prime de remboursement » figure donc pour sa valeur nette.

6861 Dotations aux amortissements des PR des obligations ×


169 Prime de remboursement des obligations ×

Pour des raisons fiscales, on calcule différemment les dotations aux amortissements des PR dans
les cas où les PR sont inférieures ou supérieures à 10 % de la valeur d’émission de l’emprunt.

2. Emprunt à PR inférieure à 10 % de la valeur d’émission

a. 1re méthode : amortissement linéaire sur la durée de l’emprunt,


le prorata temporis étant possible

Exemple applicatif (suite)

SA Finex
Comptabilisation de l’amortissement de la PR au 31.12.N et aux trois clôtures suivantes, en
choisissant de ne pas faire de prorata temporis :

6861 Dotations aux amortissements des PR des obligations 52 500


210 000/4
169 Prime de remboursement des obligations 52 500
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

b. 2e méthode : amortissement au prorata des intérêts courus


Cette méthode préconisée par le PCG est la mieux appropriée, car elle traite la prime comme s’il
s’agissait d’intérêts supplémentaires versés, dans le cadre d’un raisonnement financier.
Il convient :
(I) d’abord d’établir un tableau donnant pour chaque période de l’emprunt le montant de la
prime à amortir au prorata des intérêts courus sur cette période,
(II) puis de calculer la dotation aux amortissements de la PR en calculant les prorata temporis
correspondant à l’exercice comptable.

Exemple applicatif (suite)

SA Amortconstantix
Rappel : clôture de l’exercice au 31 décembre.
PR = 10 000 × (202 – 195) = 70 000 €

201201TDPA0213 103
Comptabilité approfondie • Série 2

(I) Tableau de calcul du montant de la prime à amortir pour chaque période de l’emprunt

Périodes Intérêts Prime


01.09.N+1 120 000 28 000(1)
01.09.N+2 90 000 21 000(2)
01.09.N+3 60 000 14 000  
01.09.N+4 30 000 7 000  
Total 300 000 70 000
120 000 90 000
(1) 70 000 ¥  (2) 70 000 ¥
300 000 300 000

(II) Calcul de la dotation aux amortissements de la PR en calculant les prorata temporis corres-
pondant à l’exercice comptable
Comptabilisation au 31.12.N :

6861 Dotations aux amortissements des PR des obligations 9 333


28 000 × 4/12
169 Prime de remboursement des obligations 9 333

Comptabilisation au 31.12.N+1 :

6861 Dotations aux amortissements des PR des obligations 25 667


(28 000 × 8/12) + (21 000 × 4/12)
169 Prime de remboursement des obligations 25 667

c. Règle de non-maintien à l’actif des primes remboursées


Si les montants de PR effectivement remboursés sont supérieurs à l’amortissement de la PR,
une dotation complémentaire aux amortissements de la PR doit être comptabilisée.

Dotation complémentaire aux amortissements de la PR = Montant des PR correspondant

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
aux obligations remboursées – Amortissement de la PR

3. Emprunt à PR supérieure à 10 % de la valeur d’émission

a. Règles
Les règles comptables sont les mêmes que ci-dessus, mais il est préférable d’aligner la règle
comptable sur la règle fiscale. Fiscalement, pour les emprunts émis après le 1er janvier 1993 et
dont les primes de remboursement excèdent 10 % des sommes perçues par l’émetteur, la règle
fiscale impose :
• d’amortir la PR selon les intérêts courus calculés selon la méthode des intérêts composés ;
• c’est-à-dire en appliquant le taux actuariel calculé à la date de l’émission à la valeur de l’émis-
sion.

b. Calcul dans le cas de l’emprunt à coupon zéro


Il faut calculer le taux actuariel à partir de l’équation suivante :

Prix d’émission = Prix de remboursement × (1 + Taux actuariel)–n


Il faut ensuite calculer la dotation aux amortissements de la PR (DAP PR) pour chaque exercice :

DAP PR ex. N = (Valeur d’émission de l’emprunt) × Taux actuariel


DAP PR ex. N+1 = (Valeur d’émission + DAP PR ex. N) × Taux actuariel
et ainsi de suite…

104
UE 120 • Comptabilité approfondie

Exemple applicatif

SA Zeroplus
La SA Zeroplus émet, le 1er janvier N, 3 000 obligations à coupon zéro :
• prix d’émission de 50 € ;
• prix de remboursement et VN de 68,02 € ;
• durée de 4 ans.
Valeur d’émission au 1er janvier N = 3 000 × 50 = 150 000 €
Remboursement du capital au 1er janvier N+4 = 3 000 × 68,02 = 204 060 €
PR = (68,02 – 50) × 3 000 54 060 €

La PR est supérieure à 10 % de la valeur d’émission.


Le taux actuariel brut est le taux qui satisfait l’équation suivante :
50 = 68,02 × (1 + taux actuariel)–4
on trouve : taux actuariel = 8 %
DAP PR ex. N = 150 000 × 8 % = 12 000 €
DAP PR ex. N+1 = (150 000 + 12 000) × 8 % = 162 000 × 8 % = 12 960 €
DAP PR ex. N+2 = (162 000 + 12 960) × 8 % = 174 960 × 8 % = 13 997 €

et ainsi de suite…

D. Comptabilisation des frais d’émission


1. Comptabilisation en charges
Les frais d’émission de l’emprunt comprennent tous les frais facturés par des prestataires
extérieurs à l’entreprise conditionnant la réussite de l’opération.
Ils peuvent être comptabilisés en charges au débit du compte 6272 « Commissions et frais sur
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

émission d’emprunts ».

Remarque
Fiscalement, ces charges sont déductibles.

Exemple applicatif (suite)

SA Finex
Frais bancaires directement liés à l’emprunt s’élevant à 22 000 € (TVA non prise en compte par
simplification).
Comptabilisation des frais liés à l’emprunt au 10.09.N :

6272 Commissions et frais sur émission d’emprunts 22 000


512 Banque 22 000

201201TDPA0213 105
Comptabilité approfondie • Série 2

2. Comptabilisation possible à l’actif et amortissement à la clôture

a. Comptabilisation possible à l’actif en frais d’émission des emprunts


Les frais d’émission de l’emprunt qui ont été comptabilisés en charges peuvent être inscrits à l’actif :
• en débitant le compte 4816 « Frais d’émission des emprunts » (dernier compte existant en
481 Charges à répartir) ;
• en créditant le compte 791 « Transferts de charges d’exploitation » ;
• et en donnant les informations nécessaires en annexe.

Exemple applicatif (suite)

SA Finex
Comptabilisation à l’actif des frais d’émission au 31.12.N :

4816 Frais d’émission des emprunts 22 000


791 Transferts de charges d’exploitation 22 000

b. Amortissement des frais d’émission sur la durée de l’emprunt

➠➠1re méthode : amortissement linéaire sans prorata temporis

Frais d’émission
Dotation aux amortissements des frais d’émission =
Durée de l’emprunt

Le compte 4816 est crédité directement. Au bilan, il figure donc en bas de l’actif pour sa valeur nette.

Exemple applicatif (suite)

SA Finex

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Dotation aux amortissements des frais d’émission au 31.12.N et aux trois clôtures suivantes :

681 Dotations aux amortissements d’exploitation 5 500


22 000/4
4816 Frais d’émission des emprunts 5 500

➠➠2e méthode : amortissement au prorata de la rémunération courue


La rémunération courue correspond aux intérêts et à la prime de l’exercice.
Il convient :
(I) D’abord d’établir un tableau donnant pour chaque période de l’emprunt le montant des frais
d’émission à amortir au prorata des intérêts et de la prime de remboursement courus sur cette
période.
(II) Puis de calculer la dotation aux amortissements des frais d’émission en calculant les prorata
temporis correspondant à l’exercice comptable.

Remarque
Fiscalement, en comptabilisant les frais d’émission à l’actif, l’entreprise choisit une option
valable 2 ans s’appliquant à tous les emprunts émis et conduisant à étaler la déduction des
frais d’émission selon les 2 méthodes présentées ci-avant.

106
UE 120 • Comptabilité approfondie

Exemple applicatif (suite)

SA Amortconstantix
Rappel : frais d’émission de 10 000 € et clôture de l’exercice au 31 décembre.
(I) Tableau de calcul des frais d’émission de chaque période de l’emprunt :

Rémunération = Frais
Échéances Intérêts Prime %
Intérêts + Prime émission
01.09.N+1 120 000 28 000 148 000 40 %(1) 4 000(2)
01.09.N+2 90 000 21 000 111 000 30 %   3 000  
01.09.N+3 60 000 14 000 74 000 20 %    2 000   
01.09.N+4 30 000 7 000 37 000 10 %    1 000   
Total 300 000 70 000 370 000 100 % 10 000
148 000
(1)   (2) 10 000 × 40 %
370 000

(II) Calcul de la dotation aux amortissements des frais d’émission en calculant les prorata tem-
poris correspondant à l’exercice comptable.
Dotation aux amortissements des frais d’émission au 31.12.N :

681 Dotations aux amortissements d’exploitation 1 333


4 000 × 4/12
4816 Frais d’émission des emprunts 1 333

Dotation aux amortissements des frais d’émission au 31.12.N+1 :

681 Dotations aux amortissements d’exploitation 3 667


(4 000 × 8/12) + (3 000 × 4/12)
4816 Frais d’émission des emprunts 3 667
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

E. Remboursement des obligations


Le remboursement des obligations s’effectue au prix de remboursement.

Exemple applicatif (suite)

SA Finex
Comptabilisation du remboursement des 30 000 obligations au prix de remboursement de 202 €
au 01.09.N+4 :

163 Autres emprunts obligataires 6 060 000


467 Autres comptes créditeurs, obligations à 6 060 000
rembourser
(nombre d’obligations × prix de remboursement)
30 000 × 202

467 Autres comptes créditeurs, obligations à rembourser 6 060 000


512 Banque 6 060 000

201201TDPA0213 107
Comptabilité approfondie • Série 2

Lors de l’affectation du bénéfice, l’émetteur peut doter une réserve de remboursement des obli-
gations (compte 106 réserves), qui permet de financer les remboursements des obligations.

F. Rachat par la société de ses propres obligations


1. Principes
Le rachat par la société de ses propres obligations avant l’échéance n’est possible que si l’opé-
ration est prévue dans le contrat d’émission.
La société a intérêt à racheter ses propres obligations dans 2 cas :
• cas A : le cours de bourse des obligations est inférieur au prix de remboursement ;
• cas B : le cours de bourse des obligations est supérieur au prix de remboursement, car le taux
d’intérêt sur le marché financier est inférieur au taux d’intérêt de l’emprunt. Le rachat par la
société de ses propres obligations correspond alors à un remboursement par anticipation et
va être suivi de l’émission d’un nouvel emprunt à un taux plus faible.
Le rachat est immédiatement suivi d’une annulation des obligations rachetées, qui dégage
soit un boni, soit un mali. Une dotation complémentaire aux amortissements de la PR est dans
certains cas nécessaire.

2. Comptabilisation
a. Généralités
Les obligations rachetées sont comptabilisées au débit du compte 505 « Obligations et bons
émis par la société et rachetés par elle ».
Les obligations sont annulées à la même date que le rachat et dégagent :
• soit un boni comptabilisé au crédit du compte 7783 « Bonis provenant du rachat par l’entre-
prise d’actions et d’obligations émises par elle-même » ;
• soit un mali comptabilisé au débit du compte 6783 « Malis provenant du rachat par l’entreprise
d’actions et d’obligations émises par elle-même ».

b. Cas A : le cours de bourse des obligations est inférieur au prix de remboursement

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Exemple applicatif

SA Rachaboni
La SA Rachaboni a émis le 01.01.N, 10 000 obligations de VN 200 €, émises au pair et rembour-
sables au pair in fine :
• taux d’intérêt nominal annuel de 4 % ;
• durée de 4 ans.
Le 1er juillet N+2, elle décide de racheter 7 000 obligations au prix de 180 €.
Les frais de rachat sont de 2 000 € (TVA non prise en compte par souci de simplification).
Comptabilisation du rachat au 01.07.N+2 :

505 Obligations et bons émis par l’entreprise et rachetés 1 258 000


par elle
(par différence, y compris les intérêts courus, car
annulation immédiate du 505)
6271 Frais sur titres 2 000
512 Banque 1 260 000
(nombre d’obligations rachetées × prix de rachat)
7 000 × 180

108
UE 120 • Comptabilité approfondie

Comptabilisation de l’annulation des obligations rachetées et du boni en résultant au 01.07.N+2 :

163 Autres emprunts obligataires 1 400 000


(nombre d’obligations rachetées × prix de
remboursement)
7 000 × 200
7783 Bonis provenant du rachat par l’entreprise 142 000
d’actions et d’obligations émises par elle-même
(calcul par différence)
505 Obligations et bons émis par la société et rachetés 1 258 000
par elle
(solde du compte débité lors du rachat)

c. Cas B : le cours de bourse des obligations est supérieur


au prix de remboursement

Exemple applicatif (suite)

SA Rachamali
Mêmes données que la SA Rachaboni, mais le prix de rachat de l’obligation est de 210 €.
Comptabilisation du rachat au 01.07.N+2 :

505 Obligations et bons émis par l’entreprise et rachetés 1 468 000


par elle
(par différence, y compris les intérêts courus car
annulation immédiate du 505)
6271 Frais sur titres 2 000
512 Banque 1 470 000
(nombre d’obligations rachetées × prix de rachat)
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7 000 × 210

Comptabilisation de l’annulation des obligations rachetées et mali en résultant au 01.07.N+2 :

163 Autres emprunts obligataires 1 400 000


(nombre d’obligations rachetées × prix de
remboursement)
7 000 × 200
6783 Malis provenant du rachat par l’entreprise d’actions et 68 000
d’obligations émises par elle-même
(calcul par différence)
505 Obligations et bons émis par la société et rachetés 1 468 000
par elle-même
(solde du compte débité lors du rachat)

G. Cas particulier de l’emprunt obligataire à coupon zéro


La comptabilisation se fait normalement à l’émission et lors du remboursement.
Chaque année, les intérêts capitalisés sont enregistrés en charges financières et en complément
de dette (compte 163) au passif.

201201TDPA0213 109
Comptabilité approfondie • Série 2

H. Comptabilisation chez le souscripteur de l’obligation


1. Principes
L’obligation est comptabilisée comme un titre. Les comptes utilisés dépendent de l’intention de
l’entreprise.

Catégorie Objectif N° compte Revenus Intérêts courus


Autres titres Titres que l’entreprise a 2721 7621 Revenus des 27682 Intérêts
immobilisés l’intention de conserver Obligations titres immobilisés courus sur titres
durablement immobilisés
VMP Titres acquis en vue de 506 764 Revenus des 5088 Intérêts courus
réaliser un gain à brève Obligations VMP sur obligations
échéance

Dans le cas des obligations cotées en bourse :


• le cours coté est donné au pied du coupon, c’est-à-dire hors intérêts courus, en % de la VN ;
• et la fraction des intérêts courus est également cotée en pourcentage de la VN ;
• la cote peut, en outre, donner la valeur du jour de l’obligation, coupon couru : valeur du jour de
l’obligation = (cours coté au pied du coupon × VN) + (fraction des intérêts courus × VN).

Exemple applicatif

SA Obligatex
La SA Obligatex a acquis, le 1er octobre N, une obligation cotée en Bourse, afin de réaliser un
gain à brève échéance :
• VN 100 € ;
• taux d’intérêt nominal annuel de 4 % ;
• date d’échéance 1er avril.
Lors de l’acquisition :
• l’obligation au pied du coupon est cotée 105 % de la VN ;
• le coupon couru est coté 2 % de la VN.

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En ce qui concerne la valeur moyenne des cotations du mois de décembre :
• l’obligation au pied du coupon est de 99 % de la VN ;
• le coupon couru est de 3 % de la VN.
Lors de la cession de l’obligation, le 1er octobre N+1 :
• l’obligation au pied du coupon est cotée 104,5 % de la VN ;
• le coupon couru est coté 2 % de la VN.
Valeur de l’obligation coupon couru lors de l’acquisition = (105 % × 100) + (2 % × 100) = 107 €
Valeur de l’obligation coupon couru lors de la clôture = (99 % × 100) + (3 % × 100) = 102 €
Valeur de l’obligation coupon couru lors de la cession = (104,5 % × 100) + (2 % × 100) = 106,5 €

2. Comptabilisation
À la date d’acquisition :
• l’obligation est comptabilisée en valeur de capital, hors intérêts courus ;
• les intérêts courus entre la date d’échéance de l’obligation et la date d’acquisition sont comp-
tabilisés au débit du compte de revenu des titres.

Remarque
L’obligation souscrite lors de l’émission est comptabilisée au prix d’émission.

110
UE 120 • Comptabilité approfondie

À la clôture :
• les intérêts courus de la date d’échéance à la date de clôture sont comptabilisés normale-
ment ;
• ceci permet d’imputer à l’exercice uniquement les intérêts courus de la date d’acquisition à la
date de clôture.

Exemple applicatif (suite)

SA Obligatex
Comptabilisation de l’acquisition de l’obligation, le 01/10/N :

506 Obligations 105


1 × 100 × 105 %
764 Revenus des VMP 2
Du 01/04/N au 01/10/N
1 × 100 × 2 % = 1 × 100 × 4 % × 6/12
512 Banque 107
1 × 107

Clôture du 31/12/N

5088 Intérêts courus sur obligations 3


764 Revenus des VMP 3
du 01/04/N au 31/12/N
1 × 100 × 3 % = 1 × 100 × 4 % × 9/12

Le revenu annuel de l’obligation est de 1 € (3 – 2) et correspond aux intérêts du 01/10/N au


31/12/N (100 × 4 % × 3/12).
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Les éventuelles dépréciations sont calculées en fonction des valeurs en capital, hors intérêts
courus.

Exemple applicatif (suite)

SA Obligatex
Comptabilisation de la dépréciation de l’obligation, le 31/12/N :

686 Dotations aux dépréciations – charges financières 6


Valeur en capital d’acquisition – valeur en capital du
mois de clôture
100 × 105 % – 100 × 99 %
5906 Dépréciations des obligations 6

201201TDPA0213 111
Comptabilité approfondie • Série 2

À l’ouverture de l’exercice suivant, les intérêts courus sont extournés.

Exemple applicatif (suite)

SA Obligatex
Comptabilisation de l’extourne des intérêts courus, le 01/01/N+1 :

764 Revenus des VMP 3


5088 Intérêts courus sur obligations 3

À la date d’échéance de l’obligation, le coupon versé est comptabilisé en revenus des titres.

Exemple applicatif (suite)

SA Obligatex
Comptabilisation du versement du coupon, le 01/04/N+1 :

512 Banque 4
1 × 100 × 4 %
764 Revenus des VMP 4

Lors du remboursement de l’obligation, l’éventuelle prime de remboursement est comptabili-


sée en revenus des titres.
En cas de cession de l’obligation, les intérêts courus sont comptabilisés en revenu des titres.
La comptabilisation de la cession, au niveau de la valeur en capital de l’obligation, est effectuée
comme une cession habituelle de titres.

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Exemple applicatif (suite)

SA Obligatex
Comptabilisation de la cession de l’obligation, le 01/10/N+1 :

512 Banque 106,5


667 Charges nettes sur cessions de VMP 0,5
100 × (105 % – 104,5 %)
764 Revenus des VMP 2,0
100 × 102 %
506 Obligations 105,0
1 × 105

Reprise de la dépréciation, le 31/12/N+1 :

5906 Dépréciations des obligations 6


786 Reprises sur dépréciations (produits financiers) 6

112
UE 120 • Comptabilité approfondie

III. La comptabilisation des emprunts obligataires et bons


pouvant donner accès au capital ou droit à l’attribution
de titres de créances

A. Obligations convertibles en actions (OCA)


1. Principes et intérêts
L’OCA est une obligation émise par une entreprise, pour laquelle le souscripteur a la pos-
sibilité (et non l’obligation) de demander la conversion des obligations en actions selon les
conditions du contrat d’émission :
• la parité d’échange est fixée, c’est-à-dire, le rapport entre le nombre d’obligations converties
et le nombre d’actions obtenues en échange ;
• la période de conversion est également déterminée : soit à tout moment, soit à dates fixées à
l’avance par l’émetteur.
Le titulaire de l’OCA accepte un taux actuariel d’intérêt inférieur à celui des obligations ordi-
naires, car en contrepartie, il espère réaliser une plus-value en cas d’une hausse du cours de
l’action rendant l’opération de conversion intéressante.
La société émettrice bénéficie :
• d’un financement avec taux actuariel plus faible et sans effet de dilution au départ ;
• en cas de conversion, d’une augmentation de capital et d’une diminution de ses dettes.
L’émission d’OCA est tout particulièrement utilisée en période de crise financière car les inves-
tisseurs sont méfiants par rapport aux simples augmentations de capital, dans un contexte de
forte volatilité des marchés boursiers. Par ailleurs, les OCA sont plus attractives que les obliga-
tions ordinaires.

2. Comptabilisation

a. 1re solution : enregistrement de l’OCA au prix de remboursement

➠➠Émission de l’OCA
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Le principe est le même que pour un emprunt non convertible :


• l’emprunt est comptabilisé au crédit du compte 161 « Emprunt obligataires convertibles », au
prix de remboursement ;
• les fonds encaissés sont comptabilisés au débit du compte 512 « Banque » en prix d’émis-
sion ;
• et la différence éventuelle est comptabilisée au débit du compte 169 « Prime de rembourse-
ment ».

Exemple applicatif

SA Ocaplus 1
La SA OCAPLUS1 émet au pair, le 1er janvier N, 2 000 OCA de VN 200 € :
• rémunérées au taux d’intérêt annuel de 4 % ;
• convertibles à partir du 1er janvier N+1 à raison d’une obligation pour 4 actions de VN 30 € ;
• sinon remboursables le 1er janvier N+5 au prix de 205 €.
En juillet N+1, 1 500 obligations ont été converties.
Le 1er janvier N+5, les 500 obligations restantes sont remboursées.
La clôture est au 31 décembre et la fiscalité n’est pas prise en compte.
Le risque de non-conversion reste probable tout au long de la durée de l’emprunt.
La PR est amortie de façon linéaire, sans prorata temporis.

201201TDPA0213 113
Comptabilité approfondie • Série 2

Comptabilisation de l’émission des OCA au 01.01.N :

512 Banque 400 000


(nombre d’obligations × prix d’émission)
2 000 × 200
169 Prime de remboursement 10 000
(nombre d’obligations × (prix émission – prix de
remboursement))
2 000 × (205 – 200)
161 Emprunts obligataires convertibles 410 000
(nombre d’obligations × prix de remboursement)
2 000 × 205

➠➠Amortissement de la PR à chaque clôture


La PR est amortie, comme dans le cas d’un emprunt obligataire ordinaire.
En cas de conversion des OCA, il faut recalculer le nombre d’obligations restant éventuellement
à rembourser et donc la PR correspondante.

Remarque
Fiscalement, l’amortissement de la prime de remboursement des OCA n’est pas déductible.
Seul le versement effectif de la prime est déductible.

Exemple applicatif (suite)

SA Ocaplus 1
Amortissement linéaire de la PR au 31.12.N :

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6861 Dotations aux amortissements des PR des obligations 2 000
(nombre d’obligations restant éventuellement à
rembourser × (prix de remboursement – prix
d’émission)/durée emprunt)
2 000 × (205 – 200) × 1/5
169 Prime de remboursement des obligations 2 000

En juillet N+1, 1 500 obligations sont converties, il ne reste donc plus que 500 obligations à rem-
bourser éventuellement.
Amortissement linéaire de la PR au 31.12.N+1, 31.12.N+2, 31.12.N+3 et 31.12.N+4 :

6861 Dotations aux amortissements des PR des obligations 500


(nombre d’obligations restant éventuellement à
rembourser × (prix de remboursement – prix
d’émission)/durée emprunt)
(500) × (205 – 200) × 1/5
169 Prime de remboursement des obligations 500

➠➠En cas de conversion


La PR non amortie des obligations converties vient en déduction de la prime de conver-
sion d’obligations en actions.

114
UE 120 • Comptabilité approfondie

Exemple applicatif (suite)

SA Ocaplus 1
Nombre d’actions nouvelles = 1 500 × 4 = 6 000
Comptabilisation de la conversion des 1 500 obligations en juillet N+1 :

161 Emprunts obligataires convertibles 307 500


(nombre d’obligations converties × prix de
remboursement)
1 500 × 205
101 Capital 180 000
(nombre d’actions nouvelles × VN de l’action)
6 000 × 30
169 Prime de remboursement 6 000
(nombre d’obligations converties × PR unitaire
restante)
1 500 × (205 – 200) × 4/5
1044 Prime de conversion d’obligations en actions 121 500
(par différence)

➠➠En cas de remboursement des obligations


Le remboursement se comptabilise comme celui d’un emprunt non convertible.

Exemple applicatif (suite)

SA Ocaplus 1
Comptabilisation du remboursement des 500 obligations au 01.01.N+5 :
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161 Emprunts obligataires convertibles 102 500


(nombre d’obligations remboursées × prix de
remboursement)
500 × 205
467 Autres comptes créditeurs, obligations à 102 500
rembourser
(compte non prévu par le PCG)

467 Autres comptes créditeurs, obligations à rembourser 102 500


512 Banque 102 500

b. 2e solution : enregistrement de l’OCA au prix d’émission

➠➠Émission de l’OCA
Il est fait hypothèse d’une conversion probable des obligations :
• l’emprunt est comptabilisé au crédit du compte 161 « Emprunts obligataires convertibles », au
prix d’émission ;
• les fonds encaissés sont comptabilisés au débit du compte 512 « Banque » au prix d’émis-
sion ;
• il n’y a donc pas de PR.

201201TDPA0213 115
Comptabilité approfondie • Série 2

Exemple applicatif

SA Ocaplus 2
Les données sont les mêmes que dans l’exemple Ocaplus1, mais l’OCA est enregistrée au prix
d’émission. Le risque de non-conversion reste probable tout au long de la durée de l’emprunt.
Comptabilisation à la date de l’émission, le 01.01.N :

512 Banque 400 000


161 Emprunts obligataires convertibles 400 000
(nombre d’obligations × prix d’émission)
2 000 × 200

➠➠Comptabilisation d’une provision à chaque clôture


Une provision comptabilisée au crédit du compte 158 « Autres provisions pour charges »
permet de prendre en compte la charge financière correspondant au remboursement probable
des obligations non converties.
Cette provision est reprise au fur et à mesure de la conversion ou du remboursement des OCA.
L’information correspondante doit être donnée en annexe.

Remarque
Fiscalement, la dotation de la provision n’est pas déductible. Le versement effectif de la prime
de remboursement sera en revanche déductible.

Exemple applicatif (suite)

SA Ocaplus 2
Comptabilisation de la provision à la clôture au 31.12.N :

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6865 Dotation aux provisions financières 10 000
158 Autres provisions pour charges 10 000
2 000 × (205 – 200)

Reprise de la provision correspondant aux 1 500 obligations converties, à la clôture du 31.12.N+1 :

158 Autres provisions pour charges 7 500


1 500 × (205 – 200)
7865 Reprises sur provisions financières 7 500

Reprise de la provision pour charges de PR correspondant aux obligations remboursées, à la


clôture du 31.12.N+5 :

158 Autres provisions pour charges 2 500


500 × (205 – 200)
7865 Reprises sur provisions financières 2 500

➠➠En cas de conversion


L’augmentation de capital génère une prime enregistrée au crédit du compte 1044 « Prime de
conversion d’obligations en actions ».

116
UE 120 • Comptabilité approfondie

Exemple applicatif (suite)

SA Ocaplus 2
Nombre d’actions nouvelles = 1 500 × 4 = 6 000
Comptabilisation de la conversion des obligations en juillet N+1 :

161 Emprunts obligataires convertibles 300 000


(nombre d’obligations converties × prix d’émission)
1 500 × 200
101 Capital 180 000
(nombre d’actions nouvelles × VN de l’action)
6 000 × 30
1044 Prime de conversion d’obligations en actions 120 000
(par différence)

➠➠En cas de remboursement des obligations


La PR due est comptabilisée au débit du compte 668 « Autres charges financières ».

Exemple applicatif (suite)

SA Ocaplus 2
Comptabilisation du remboursement des 500 obligations au 01.01.N+5 :

161 Emprunts obligataires convertibles 100 000


(nombre d’obligations remboursées × prix
d’émission) = 500 × 200
668 Autres charges financières 2 500
(nombre d’obligations remboursées × prime de
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

remboursement unitaire) = 500 × (205 – 200)


512 Banque 102 500
(nombre d’obligations remboursées × prix de
remboursement) = 500 × 205

c. Tableau récapitulatif
Le tableau ci-après récapitule les 2 solutions de comptabilisation possibles.

1re SOLUTION : deux opérations distinctes 2e SOLUTION : opération unique


OCA comptabilisées au prix de remboursement OCA comptabilisées au prix d’émission (hypothèse :
comme un emprunt non convertible conversion probable des OCA)
Comptabilisation de l’OCA en 161 emprunts obligataires convertibles
Comptabilisation d’une PR éventuelle Pas de PR, mais une provision liée au remboursement
probable de la PR
Calcul des intérêts comme un emprunt non convertible
En cas de conversion : 1044 prime de conversion d’obligations en actions
En cas de conversion : En cas de conversion :
• PR non amortie des obligations converties venant en • réajustement de la provision liée à la PR
déduction de la prime de conversion
• calcul des dotations aux amortissements de la PR
en fonction des obligations restantes
Remboursement : Remboursement :
• comme un emprunt non convertible • comptabilisation de la PR due en charges financières
• réajustement de la provision liée à la PR

201201TDPA0213 117
Comptabilité approfondie • Série 2

En pratique, les entreprises utilisent souvent la 1re solution, car la 2e solution entraîne une provi-
sion difficile à estimer compte tenu des fluctuations du marché boursier et peut conduire à des
variations importantes du résultat comptable.

d. Le cas particulier des OCEANE


Les OCEANE sont des obligations à option de conversion ou d’échange en actions nouvelles ou
existantes. Les OCEANE se sont développées dans le cadre des programmes de rachat d’ac-
tions et présentent l’avantage de ne pas entraîner nécessairement un effet dilutif sur le bénéfice
par action. En effet, l’émetteur a le choix lors de la demande du détenteur de l’obligation entre la
conversion de l’obligation en action nouvelle comme avec une OCA, ou l’attribution d’actions
rachetées sur le marché ou bien détenues en tant qu’actions propres.
Les OCEANE seront comptabilisées en 163 « Autres emprunts obligataires » et non en 161,
puisqu’elles peuvent être échangées contre des actions et non converties en actions nouvelles.

B. Obligations remboursables en actions (ORA)


Les ORA sont obligatoirement remboursées par l’attribution d’actions, en fonction des
modalités prévues lors de l’émission. Elles font partie des autres fonds propres et seront donc
étudiées dans la section 2.

C. Les bons de souscription d’obligations ou d’actions


1. Bons de souscription d’obligations (BSO)

a. Principes et intérêts
Le BSO est une valeur mobilière qui donne la possibilité (et non l’obligation) à son titulaire de
participer à un futur emprunt obligataire à une date convenue et à un taux actuariel de rende-
ment garanti.
Le titulaire espère qu’au moment de l’exercice des BSO, le taux du marché sera inférieur au taux
garanti.

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b. Comptabilisation chez l’émetteur
L’émission du BSO est comptabilisée comme un produit constaté d’avance sur le futur
emprunt obligataire. Ce produit permettra d’alléger la future charge financière de l’emprunt qui,
sauf en cas d’évolutions non prévisibles, a un taux d’intérêt garanti supérieur à celui du marché.

Exemple applicatif

SA Besso
La SA Besso émet 3 000 BSO au prix de 40 €, le 1er juillet N, chaque BSO donnant le droit de
souscrire entre le 1er mai et le 1er juillet N+1, une obligation :
• de VN 900 €, avec un taux d’intérêt nominal annuel de 6 % ;
• émise au pair, le versement étant effectué le 1er juillet N+1 ;
• remboursable au pair, in fine, le 1er juillet N+5.
La SA Besso clôture au 31 décembre. Le 1er juillet N+1, seuls 2 000 BSO ont été exercés.
Comptabilisation de l’émission des BSO le 01.07.N :

512 Banque 120 000


487 Produits constatés d’avance 120 000
(nombre de BSO × prix émission du BSO)
3 000 × 40

118
UE 120 • Comptabilité approfondie

L’emprunt obligataire correspondant est comptabilisé sans tenir compte des BSO exercés.
Comptabilisation de l’émission de l’emprunt obligataire, le 01.07.N+1 :

512 Banque 1 800 000


163 Autres emprunts obligataires 1 800 000
2 000 × 900

À chaque clôture, les produits constatés d’avance correspondant aux BSO exercés sont
rapportés en autres produits financiers (compte 768) linéairement sur toute la durée de
l’emprunt obligataire.
Comptabilisation des produits financiers au 31.12.N+1 :

487 Produits constatés d’avance 10 000


(nombre de BSO exercés × prix émission du BSO ×
prorata durée de l’emprunt)
2 000 × 40 × 1/4 × 6/12
768 Autres produits financiers 10 000

En cas de péremption des BSO, les produits constatés d’avance correspondant aux BSO
périmés sont rapportés en produits financiers : compte 768 « Autres produits financiers ».
Nombre de BSO périmés le 01.07.N+1 = 3 000 – 2 000 = 1 000
Comptabilisation des BSO périmés le 01.07.N+1 :

487 Produits constatés d’avance 40 000


(Nombre de BSO périmés × prix émission du BSO)
1 000 × 40
768 Autres produits financiers 40 000
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Remarque
Il n’y a pas de divergence entre les règles comptables et les règles fiscales.

c. Comptabilisation chez le souscripteur


Le traitement est similaire à celui des bons de souscription d’actions (BSA), traité dans les cas
particuliers d’augmentation de capital (chapitre I, section 3) :
• l’acquisition des BSO est une acquisition de VMP à comptabiliser au débit du compte 5082
« Bons de souscription » ;
• lors de l’exercice des bons, le coût d’acquisition des obligations inclut le coût du BSO ;
• la péremption des BSO est comptabilisée au débit du compte 668 « Autres charges finan-
cières ».

Remarque
Il n’y a pas de divergence entre les règles comptables et les règles fiscales.

201201TDPA0213 119
Comptabilité approfondie • Série 2

2. Obligations à bons de souscription d’obligations (OBSO)

a. Principes
L’OBSO est une obligation assortie d’un ou plusieurs BSO qui peuvent être cédés indépen-
damment.
L’émetteur émet un 1er emprunt obligataire à un taux intérêt inférieur au marché, car :
• le titulaire de l’OBSO, au moyen des BSO, pourra participer à un 2e emprunt obligataire à une
date convenue dans le futur, à un taux garanti ;
• et que le titulaire de l’OBSO espère qu’au moment de l’exercice des BSO, le taux du marché
sera inférieur au taux actuariel de rendement garanti du 2e emprunt.
La valeur de l’OBSO est égale à la valeur de l’obligation augmentée de la valeur des BSO qui y
sont attachés.

Prix d’émission de l’OBSO = Valeur d’émission de l’obligation + valeur des BSO

b. Comptabilisation chez l’émetteur

➠➠Titres cotés
Pour les titres cotés, la valeur retenue en pratique pour le BSO est la cotation du BSO le lende-
main de l’émission de l’OBSO. La valeur d’émission de l’obligation est obtenue par différence :

Valeur d’émission de l’obligation = Prix d’émission de l’OBSO – Cours du BSO coté


Lors de l’émission de l’OBSO, les BSO sont comptabilisés comme des produits constatés
d’avance (compte 487) sur le 2e emprunt obligataire, ce qui va permettre une meilleure répar-
tition des charges entre les 2 emprunts :
• en augmentant les charges du 1er emprunt, grâce à une PR plus élevée et donc à des dotations
aux amortissements de la PR supérieures ;
• et ultérieurement en diminuant les charges globales du 2e emprunt au moyen des produits
constatés d’avance qui sont rapportés.

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Remarque
Il n’y a pas de divergence entre les règles comptables et les règles fiscales.

Exemple applicatif

SA Obessocote
La SA Obessocote, qui clôture au 31 décembre, émet le 1er juillet N, 2 000 OBSO au prix d’émis-
sion de 198 € comprenant une obligation et un BSO.
Les caractéristiques de l’obligation sont les suivantes :
• VN 200 €, taux d’intérêt nominal annuel de 6 % ;
• obligation remboursable au prix de 202 €, in fine, le 1er juillet N+10 ;
• taux actuariel des obligations ordinaires présentant le même risque et émises à la même
époque égal à 8 %.
Chaque BSO donne le droit de souscrire une obligation entre le 1er mai et le 1er juillet N+1 :
• obligation émise au pair, le versement étant effectué le 1er juillet N+1 ;
• VN 900 €, taux d’intérêt nominal annuel de 7 % ;
• obligation remboursable au pair, in fine, le 1er juillet N+5.
La cotation du BSO, le lendemain de l’émission de l’OBSO, est de 25 €.
Valeur d’émission de l’obligation = Prix d’émission de l’OBSO – Cours du BSO
= 198 – 25 = 173 €

120
UE 120 • Comptabilité approfondie

Comptabilisation de l’émission au 01.07.N :

512 Banque 396 000


(nombre d’OBSO × prix d’émission de l’OBSO) =
2 000 × 198
169 Prime de remboursement 58 000
(nombre d’obligations × (prix de remboursement –
valeur d’émission de l’obligation) = 2 000 × (202 – 173)
163 Autres emprunts obligataires 404 000
(nombre d’obligations × prix de remboursement)
2 000 × 202
487 Produits constatés d’avance 50 000
(nombre de BSO × valeur du BSO) = 2 000 × 25

Le 2e emprunt obligataire correspondant est comptabilisé sans tenir compte des BSO exercés.
À chaque clôture, les produits constatés d’avance correspondant aux BSO exercés sont rap-
portés en produits financiers linéairement sur toute la durée du 2e emprunt (voir l’exemple de la
SA Besso).
En cas de péremption des BSO, les produits constatés d’avance correspondant aux BSO péri-
més sont rapportés en produits financiers (voir l’exemple de la SA Besso).

➠➠Titres non cotés


Pour les titres non cotés, la valeur théorique d’émission de l’obligation est la valeur actuelle
des intérêts et du capital, en utilisant comme taux d’actualisation, le taux de rendement actua-
riel des obligations ordinaires présentant le même risque et émises à la même époque.
Dans le cas d’un emprunt in fine, en appelant le taux d’actualisation « txactua », il faut calculer
la valeur actuelle (voir rappel de mathématiques financières au début du chapitre) :
• des intérêts, représentant une suite d’annuités constantes ;
• du remboursement du capital.
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Valeur théorique d’émission d’une obligation = Valeur actuelle


1– 1+ txactua –n
= (Intérêts annuels ×  ) + (Prix de remboursement × (1 + txactua)–n)
txactua
La valeur théorique du BSO est obtenue par différence :

Valeur théorique du BSO = Prix émission de l’OBSO – Valeur actuelle de l’obligation

Exemple applicatif

SA Obesso
La SA Obesso émet les mêmes OBSO que la SA Obessocote, mais elle n’est pas cotée en Bourse.
Le taux de rendement actuariel des obligations ordinaires présentant le même risque et émises
à la même époque est égal à 8 %.
Intérêt annuel pour une obligation = coupon = 200 × 6 % = 12 €
Valeur théorique d’émission d’une obligation = Valeur actuelle =
Ê 1- 1 0, 08 -10 ˆ
Á 12 ¥
Ë 0, 08 ˜
¯
 
 202 ¥ 1 0, 08 -10  174 €

Valeur théorique du BSO = 198 – 174 = 24 €


Le schéma de comptabilisation est identique à celui de l’OBSO du titre coté.

201201TDPA0213 121
Comptabilité approfondie • Série 2

c. Comptabilisation chez le souscripteur


Les obligations du 1er emprunt et les BSO sont comptabilisés séparément, en se basant :
• sur le même calcul théorique actuariel que celui effectué pour l’émetteur de l’OBSO ;
• ou en pratique sur les cotations, si la société est cotée.

Exemple applicatif

SA Achaobesso
La SA Achaobesso souscrit à 300 OBSO de la SA Obesso, le 1er juillet N.
Comptabilisation de la souscription des obligations du 1er emprunt, le 01.07.N :

506 Obligations 52 200


(nombre d’obligations × valeur de l’obligation) 
= 300 × 174
5082 Bons de souscription 7 200
(nombre de BSO × valeur du BSO) = 300 × 24
512 Banque 59 400
(nombre d’OBSO × prix d’émission de l’OBSO) 
= 300 × 198

Lors de l’exercice des bons, le coût d’acquisition des obligations du 2e emprunt inclut le coût du
BSO (voir traitement du BSO). La péremption des BSO est comptabilisée en 668 « Autres charges
financières » (voir traitement du BSO).

Remarque
Il n’y a pas de divergence entre les règles comptables et les règles fiscales.

3. Obligations à bons de souscription d’obligations (OBSA)

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a. Principes
L’OBSA est une obligation assortie d’un ou plusieurs BSA qui peuvent être cédés indépen-
damment.
L’émetteur émet un emprunt obligataire à un taux intérêt inférieur au marché, car il donne la possibi-
lité au titulaire de l’OBSA de profiter au moyen des BSA d’une hausse éventuelle du cours de l’action.
Les OBSA sont souvent utilisées dans des opérations de LBO (leverage buy out) dans lesquelles
le rachat des actions d’une société se fait au moyen d’un endettement. L’endettement est réalisé
sous forme d’emprunt obligataire, mais les prêteurs exigent des BSA pour pouvoir participer à la
création de valeur de l’entreprise et rémunérer le risque encouru relatif à la réussite du montage.

b. Comptabilisation chez l’émetteur


La contrepartie des BSA n’est pas constatée, car juridiquement la société émettrice n’a pas
de dettes. En conséquence :
• l’émission de l’OBSA est comptabilisée comme l’émission d’un emprunt obligataire normal ;
• l’augmentation de capital est donc comptabilisée comme une augmentation ordinaire sans
prendre en compte les BSA ;
• en cas de péremption des BSA, aucune écriture n’est à enregistrer.

Remarque
Il n’y a pas de divergence entre les règles comptables et les règles fiscales.

122
UE 120 • Comptabilité approfondie

c. Comptabilisation chez le souscripteur


La souscription de l’OBSA est traitée de la même façon que celle de l’OBSO.
Les obligations et les BSA sont comptabilisés séparément, en se basant :
• sur la même méthode de calcul théorique actuariel que celle effectué pour l’émetteur de
l’OBSO ;
• ou en pratique sur les cotations pour les sociétés cotées (même méthode de calcul que
l’OBSO).
La comptabilisation du BSA est traitée dans les cas particuliers d’augmentation de capital (cha-
pitre I, section 3, II) :
• lors de la souscription, au débit du compte 5082 « Bons de souscription » ;
• le coût des actions souscrites inclut le coût d’acquisition des BSA ;
• la péremption des BSA est constatée en 668 « Autres charges financières ».

Remarque
Il n’y a pas de divergence entre les règles comptables et les règles fiscales.

Section 2. Les autres fonds propres

I. Généralités

A. Définition
Les « autres fonds propres » comprennent des éléments combinant à la fois :
• des caractéristiques de capitaux propres, car ils ne sont pas remboursables à une échéance
définie ou sont remboursables en capitaux propres ;
• et des caractéristiques de dettes, car ils peuvent bénéficier d’un taux d’intérêt, même en
l’absence de bénéfice.
Par exemple, les obligations remboursables en actions bénéficient d’un taux d’intérêt, même en
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l’absence de bénéfice, et sont remboursables en actions, donc en capitaux propres.


Les « autres fonds propres » sont regroupés sous une rubrique facultative, qui se situe au passif
du bilan après les capitaux propres, mais avant les provisions pour risques et charges :

Passif
Capitaux propres
Autres fonds propres
Provisions pour risques et charges
Dettes

B. Comptabilisation
1. Comptabilisation de l’émission
Les « autres fonds propres » sont comptabilisés au compte 167 « Emprunts et dettes assorties
de conditions particulières ».
Dans le cas de l’émission de titres, l’emprunt est comptabilisé en prix d’émission, et non en prix
de remboursement, car il n’y a pas de dette certaine.

512 Banque ×
167 Emprunts et dettes assortis de conditions ×
particulières

201201TDPA0213 123
Comptabilité approfondie • Série 2

2. Comptabilisation des intérêts éventuels


Les intérêts éventuels liés à la rémunération des « autres fonds propres » sont comptabilisés
en charges financières.
À chaque clôture, il convient alors de comptabiliser les intérêts courus, qui sont classés :
• au bilan en « emprunts et charges financières diverses », s’ils vont être versés ;
• en « autres fonds propres », s’ils sont bloqués.

66116 Intérêts des emprunts et dettes assimilées ×


16887 Intérêts courus sur emprunts et dettes assortis de ×
conditions particulières

II. Titres participatifs


L’émission des titres participatifs est réservée aux sociétés par actions du secteur public,
aux sociétés coopératives et à certaines mutuelles d’assurance. Ces titres ne donnent pas
droit de vote, ce qui permet d’augmenter les fonds propres sans modifier les rapports de pou-
voir.
L’émission est comptabilisée au prix d’émission au débit du compte 1671 « Émissions de
titres participatifs ».
Les intérêts comprennent une partie fixe et une partie variable, qui est fonction des résultats
ou de l’activité de la société, d’où le nom de titres participatifs. Ils sont comptabilisés selon la
règle générale des autres fonds propres.
Le remboursement des titres au prix de remboursement a lieu :
• soit en cas de liquidation ;
• soit si le contrat l’a prévu au bout de 7 ans minimum au gré de la société émettrice.

III. Titres subordonnés à durée indéterminée (TSDI)

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Les TSDI, appelés également obligations perpétuelles, sont des obligations dont le rembourse-
ment n’est pas prévu à une date déterminée et n’intervient qu’au cas où la société émettrice le
décide. L’émission est comptabilisée au prix d’émission au débit du compte 167 sans tenir
compte de l’éventuelle prime de remboursement.
Les intérêts sont comptabilisés selon la règle générale des « autres fonds propres ». Lors du
remboursement, la prime de remboursement éventuelle sera comptabilisée en « Autres charges
financières ».
En cas de liquidation, le remboursement des titres au prix de remboursement a lieu, mais seu-
lement après remboursement préalable de tous les autres créanciers, ce qui rend nécessaire la
rémunération du TSDI par un taux de rendement actuariel légèrement supérieur à celui des obli-
gations ordinaires.

IV. Avances conditionnées


Les avances conditionnées sont des avances de l’État remboursables uniquement en cas de
succès, qu’une entreprise peut recevoir pour financer :
• soit des projets de recherche ;
• soit de projets d’études de développement et de fabrication de certains matériels.
Le versement de l’avance est comptabilisé au crédit du compte 1674 « Avances condition-
nées de l’État ».

124
UE 120 • Comptabilité approfondie

En cas de succès du projet, l’entreprise doit rembourser l’État, avec en plus, dans certains cas
une prime à payer, à comptabiliser au compte 678 « Autres charges exceptionnelles ».
En cas d’échec du projet, l’avance est comptabilisée au compte 778 « Autres produits excep-
tionnels » ou au compte 74 « Subvention d’exploitation ».

Exemple applicatif

SA Projex
L’État verse à la SA Projex une avance sans intérêts de 200 000 € au 01.01.N pour financer la
recherche de nouvelles technologies. Cette avance est remboursable au 31.12.N+3, uniquement
en cas de succès avec une prime de 40 000 €.
Comptabilisation lors de l’encaissement de l’avance le 01.01.N :

512 Banque 200 000


1674 Avances conditionnées de l’État 200 000

Comptabilisation en cas de succès au 31.12.N+3 :

1674 Avances conditionnées de l’État 200 000


678 Autres charges exceptionnelles 40 000
(montant de la prime)
512 Banque 240 000

Comptabilisation en cas d’échec au 31.12.N+3 :

1674 Avances conditionnées de l’État 200 000


778 Autres produits exceptionnels 200 000
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V. Obligations remboursables en actions (ORA)


Les ORA font partie des valeurs mobilières donnant accès au capital et sont des obligations qui
sont obligatoirement remboursées par l’attribution d’actions :
• en fonction de la parité d’échange prévue lors de l’émission ;
• aux échéances prévues par le contrat.
Pour les investisseurs, les ORA permettent de parier sur le développement d’une jeune entre-
prise ou sur le redressement futur d’une entreprise en difficulté tout en percevant un intérêt.
L’émission de l’ORA est comptabilisée en prix d’émission, puisqu’il n’y a pas de prime de
remboursement, tous les remboursements étant faits en actions.
Le remboursement de l’ORA se traduit par une augmentation de capital.
La partie des frais d’émission d’emprunts, qui n’aurait pas été amortie au moment du rembour-
sement de l’ORA, peut être considérée comme des frais d’augmentation de capital.

Exemple applicatif

SA Oraplus
La SA Oraplus émet 20 000 ORA, le 01.01.N, au prix d’émission de 40 €, remboursables à raison
de 2 actions de valeur nominale (VN) 15 € pour une obligation, le 01.01.N+3.

201201TDPA0213 125
Comptabilité approfondie • Série 2

Comptabilisation de l’émission au 01.01.N :

512 Banque 800 000


167 Emprunts et dettes assortis de conditions 800 000
particulières
(nombre d’ORA × prix d’émission)
20 000 × 40

Comptabilisation du remboursement au 01.01.N+3 :

167 Emprunts et dettes assortis de conditions particulières 800 000


(nombre d’ORA remboursées × prix émission) =
20 000 × 40
101 Capital 600 000
(nombre d’actions nouvelles émises × VN) = 20 000
× 2 × 15
1041 Prime d’émission 200 000
(par différence)

VI. Comptes bloqués d’associés devant être incorporés


au capital
Les « comptes bloqués d’associés devant être incorporés au capital » correspondent à un
régime fiscal spécial :
• les sommes bloquées sont indisponibles et doivent être incorporées au capital dans un délai
de 5 ans maximum pour des raisons fiscales ;
• les sommes doivent être versées par des associés personnes physiques sur des comptes
courants ouverts à leur nom et comptabilisés au compte 167 « Emprunts et dettes assortis de
conditions particulières » ;

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• les sommes versées sont rémunérées par des intérêts répondant à un certain nombre de cri-
tères fiscaux à comptabiliser au compte 6615 « Intérêts des comptes courants et des dépôts
créditeurs ».

Exemple applicatif

SARL Bloquex
L’associé Vincent de la SARL Bloquex verse, le 01.10.N, 200 000 €, qui seront :
• bloqués et incorporés au capital dans les 5 ans ;
• rémunérés au taux annuel de 4 %, les intérêts étant bloqués.
La SARL Bloquex clôture au 31 décembre.
Comptabilisation du versement, au 01.10.N :

512 Banque 200 000


167v Associé Vincent, emprunts et dettes assortis de 200 000
clauses particulières

126
UE 120 • Comptabilité approfondie

Comptabilisation des intérêts courus au 31.12.N :

6615 Intérêts des comptes courants et des dépôts 2 000


créditeurs
16887v Associé Vincent, intérêts courus sur emprunts et 2 000
dettes assortis de conditions particulières
200 000 × 4 % × 3/12

Les intérêts étant bloqués, ils seront classés en autres fonds propres.

Remarque
Fiscalement, le régime de déductibilité des intérêts est identique à celui des comptes courants
d’associés étudié ci-après. Mais la limite des 46 000 € ne s’applique pas.

Section 3. Les comptes courants d’associés

I. Généralités
Les comptes courants d’associés sont des fonds mis à disposition par les associés à la
société pour l’aider à faire face à ses besoins de trésorerie, correspondant :
• soit à des sommes déposées volontairement par l’associé ;
• soit à des sommes dues par la société à l’associé qui renonce temporairement à les percevoir,
comme par exemple des dividendes ou des intérêts.
Ce système présente des avantages :
• pour la société, car elle bénéficie de nouvelles ressources sans avoir de formalités à accomplir,
et peut sous certaines conditions déduire les intérêts ;
• pour l’associé personne physique, car le compte courant peut être rémunéré par des intérêts
bénéficiant sous certaines conditions d’une fiscalité avantageuse, la rémunération peut avoir
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lieu même si le résultat est déficitaire, ce qui n’est pas possible pour des dividendes.

Remarques
1. Fiscalement, les intérêts servis aux associés et aux entreprises liées ne sont déductibles que
sous certaines conditions :
• Le capital doit être entièrement libéré.
• Les intérêts ne sont déductibles que dans la limite d’un taux général fixé réglementairement.
Pour les sociétés soumises à l’IS, la déductibilité des intérêts des avances consenties à des
entreprises liées fait l’objet de réglementations particulières.
Les associés personnes physiques percevant des intérêts déductibles pour l’entreprise, peu-
vent opter pour le prélèvement libératoire au taux de 18 %, auquel d’ajoute 12,1 % au titre des
prélèvements sociaux, pour l’IR dû au titre de 2008. Toutefois cette option n’est autorisée pour
les associés dirigeant une personne morale que dans la mesure où le total des avances n’ex-
cède pas 46 000 €.
2. Il ne faut pas confondre :
• les « comptes bloqués d’associés devant être incorporés au capital », qui sont comptabilisés
au compte 167 « Emprunts et dettes assortis de conditions particulières » et classés en
« Autres fonds propres » ;
• avec les « comptes courants d’associés » non bloqués ou bloqués par convention, qui sont
comptabilisés en 455 « Associés – Comptes courants », classés en dettes sous la rubrique
« Emprunts et dettes financières divers », et étudié ci-après.

201201TDPA0213 127
Comptabilité approfondie • Série 2

II. Comptes courants d’associés non bloqués


Les comptes courants d’associés créditeurs sont des avances laissées temporairement à
la disposition de la société :
• dont l’associé peut demander à tout moment le remboursement ;
• comptabilisées en 455 « Associés – Comptes courants » ou si l’associé est une société fai-
sant partie du même groupe en 451 « Groupe » ;
• classées au bilan en dettes en « Emprunts et dettes financières divers » ;
• rémunérées par des intérêts à comptabiliser au compte 6615 « Intérêts des comptes courants
et des dépôts créditeurs ».

Remarque
Pour certains associés seulement, par exemple les associés des SNC, les comptes courants
(455) peuvent être débiteurs, classés à l’actif du bilan en « Autres créances ». Les intérêts per-
çus par la société sont alors des produits comptabilisés au compte 768 « Autres produits
financiers ».

Exemple applicatif

SARL Courantex
L’associé Xavier et l’associé Yann ont versé chacun une avance de 10 000 €, le 01.10.N, rému-
nérée au taux d’intérêt annuel de 6 %. La SARL Courantex clôture ses comptes au 31 décembre.
Comptabilisation des versements le 01.10.N :

512 Banque 20 000


455x Associé Xavier, compte courant 10 000
455y Associé Yann, compte courant 10 000

Comptabilisation des intérêts courus au 31.12.N :

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6615 Intérêts des comptes courants et des dépôts 300
créditeurs
455x Associé Xavier, compte courant 150
10 000 × 6 % × 3/12
455y Associé Yann, compte courant 150
10 000 × 6 % × 3/12

III. Comptes courants d’associés bloqués par convention


ou par les statuts
Les comptes courants d’associés bloqués par une convention ou par les statuts doivent être
obligatoirement laissés par les associés à la société pendant une durée déterminée. Ils
sont alors :
• comptabilisés au compte 455 « Associés – comptes courants » ;
• avec la possibilité, lorsque la durée de blocage est supérieure à 1 an, d’être comptabilisés au
compte 1681 « Autres emprunts ».

128
4

partie
Introduction à l’audit légal
des comptes annuels

Chapitre 1. Les missions du commissaire


aux comptes

Section 1. Généralités

I. Introduction

A. Objectif
La principale mission du commissaire aux comptes est la mission d’audit légal.
Une mission d’audit des comptes a pour objectif de permettre au commissaire aux
comptes de formuler une opinion exprimant si ces comptes sont établis conformément au
référentiel comptable qui leur est applicable.
La mission d’audit légal concourt à la sécurité et la transparence des informations financières.
Elle ne peut être confiée qu’à un commissaire aux comptes.

B. Une mission légale


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La mission du commissaire aux comptes est une mission légale : elle est imposée et définie par
la loi.

C. Un contrôle externe
Le commissaire aux comptes exerce un contrôle externe, car il est indépendant de l’entité
contrôlée.

II. Le contexte et les enjeux

A. La pression accrue sur les dirigeants


Les dirigeants qui ont une maîtrise complète des systèmes comptables sont soumis à une forte
pression des actionnaires qui attendent une forte rentabilité financière :
• la concentration et la concurrence mondiale conduisent les entreprises à manier des fonds de plus
en plus importants, à prendre de plus en plus de risques en cherchant à cacher les difficultés ;
• les situations sont de plus en plus complexes et les dirigeants n’ont pas forcement le recul
nécessaire à l’appréciation objective d’un certain nombre de problèmes ;
• le problème est amplifié par le fait que les dirigeants sont personnellement intéressés aux
résultats au moyen de primes variables et de détentions d’actions ou de stocks options, la
pression peut alors donc conduire les dirigeants jusqu’à la délinquance financière.

201201TDPA0213 129
Comptabilité approfondie • Série 2

B. La remise en cause de qualité du travail des auditeurs


Les cabinets d’audit ont été vivement critiqués et le public a perdu confiance dans l’objectivité
des informations financières publiées suite à de nombreux scandales financiers, tels que ceux :
• du groupe Enron en 2001 aux États-Unis : cet important groupe qui avait monté un système
de courtage par lequel il achetait et revendait de l’électricité, fit faillite en raison des pertes
occasionnées par ses opérations spéculatives sur le marché de l’électricité, pertes qui avaient
été masquées en bénéfices via des manipulations comptables, cette faillite entraînant dans
son sillage celle d’Arthur Andersen, un des cinq plus grands groupes d’audit internatio-
naux, qui auditait les comptes d’Enron ;
• du groupe WorldCom en 2002 : cette entreprise de télécommunication américaine, qui avait
déclaré plusieurs milliards de dollars de revenus totalement fictifs, fit l’objet d’un scandale se
traduisant par une très forte chute de l’action ;
• du groupe Parmalat en Europe en 2003 : suite à une perte de 14 milliards d’euros, les res-
ponsables financiers de cette affaire financière italienne sont accusés de « banqueroute frau-
duleuse, faux bilans, associations de malfaiteurs et fausses communications » et le cabinet
d’audit a également mis en cause.
Les scandales ont mis en évidence les conflits d’intérêts entre les missions de contrôle et les
missions de conseil à forte valeur ajoutée et ont conduit à une réflexion sur le renforcement de
l’audit légal.

C. Une véritable refondation de l’audit légal


La refondation de l’audit légal qui a démarré aux États-Unis, puis a été mise en place en Europe
et notamment en France, met en avant l’utilité de la mission du CAC qui doit être rigoureusement
contrôlée.
Le commissaire aux comptes renforce la crédibilité de l’information indispensable au bon
fonctionnement de l’économie de marché pour que l’ensemble des acteurs puissent prendre des
décisions en fonction d’informations fiables :
• non seulement les dirigeants et les associés ou actionnaires et les marchés financiers ;
• mais également les salariés ;
• ceux qui ont des relations économiques : les clients, fournisseurs, banquiers ;

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• le fisc, les autorités de régulations, les agences de notation.
Le commissaire aux comptes contribue aussi à la moralisation de la vie des affaires : c’est
un garant de l’ordre public en s’assurant de la conformité à la loi des comportements et en favo-
risant la transparence financière : le législateur lui donne l’obligation de révéler les faits délic-
tueux.
Le contrôle public de la profession d’auditeur est essentiel à l’instauration de la confiance.

III. Les évolutions des législations

A. Au niveau des États-Unis


La loi Sarbanes-Oxley a amené la plus importante réforme que les marchés financiers améri-
cains ont vue depuis 1934. L’objectif de cette loi est de réduire les fraudes et les conflits d’inté-
rêts d’une part et d’augmenter la transparence financière et la confiance du public dans les
marchés d’autre part. En effet, la loi Sarbanes-Oxley vise directement les facteurs de fraude en
essayant de renforcer la supervision des comités d’administration et d’audit, d’augmenter la
vigilance et l’indépendance des auditeurs, de renforcer le contrôle interne et la gestion des
risques et de créer des pénalités de fraudes comptables suffisamment dissuasives. La loi
Sarbanes-Oxley est célèbre pour les paragraphes qui énoncent que le président-directeur géné-
ral et le directeur financier d’une organisation sont responsables à titre personnel de la certifica-
tion des résultats financiers.

130
UE 120 • Comptabilité approfondie

B. Au niveau mondial
Au niveau mondial, l’IFAC (International Federation of Accountants), organisme international
regroupant les organisations professionnelles de comptables et d’auditeurs, normalise la profes-
sion d’audit au moyen des normes ISA (International Standards of Auditing).

C. Au niveau européen
Au niveau européen, la 8e directive relative au contrôle légal des comptes prévoit l’adoption
des normes ISA par tous les États membres de l’Union européenne. Elle a récemment été trans-
posée en France par une ordonnance. Elle prévoit, notamment la mise en place d’un comité
d’audit dans les sociétés cotées, chargé notamment de la surveillance de la fiabilité de l’infor-
mation financière et du contrôle légal des comptes.

D. Au niveau français
1. La création du H3C
La loi sur la sécurité financière a créé le Haut Conseil du Commissariat aux comptes (H3C),
qui a notamment pour missions :
• de veiller au respect de la déontologie et de l’indépendance des commissaires aux comptes ;
• d’émettre un avis sur les NEP (voir ci-après).
La série 3 présentera, en détail, l’organisation de la profession comptable.

2. Le cadre légal
Le Code de commerce traite du contrôle des comptes. Il comprend, annexé à la partie réglemen-
taire, le Code de déontologie constituant l’ensemble des devoirs des commissaires aux comptes.
Des normes d’exercice professionnel (NEP) ont été créées :
• elles sont élaborées par la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes
• (CNCC) ;
• elles font, ensuite, l’objet d’un avis du Haut conseil du Commissariat aux comptes (H3C) ;
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• enfin, elles sont homologuées par un arrêté ministériel.


Les NEP s’inspirent déjà largement des normes internationales ISA. Elles seront applicables
jusqu’à l’entrée en vigueur du règlement européen, qui homologuera les normes ISA.
Les modalités d’application des NEP peuvent être adaptées aux caractéristiques des petites
entreprises, SNC, SARL, SAS, ne dépassant pas certains seuils ( NEP 910).

Section 2. La mission légale

I. Objectif
La mission légale se décompose en deux parties :
• une mission générale qui comporte, d’une part, une certification des comptes annuels (audit)
et, d’autre part, des vérifications spécifiques ;
• d’autres interventions.

A. La mission générale
1. Certification des comptes (audit légal)
Le commissaire aux comptes certifie que les comptes annuels sont réguliers et sincères et don-
nent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la situation
financière et du patrimoine de la personne ou de l’entité à la fin de cet exercice.

201201TDPA0213 131
Comptabilité approfondie • Série 2

Cette mission permet à l’auditeur de formuler une opinion qui exprime si ces comptes sont éta-
blis conformément au référentiel auxquels ils obéissent.

2. Vérifications spécifiques
Dans le cadre de la mission générale du commissaire aux comptes, le législateur a émis le vœu
que certaines vérifications soient accomplies sur certains points particuliers :
• le contrôle des documents remis aux associés : rapport de gestion, rapport du conseil de sur-
veillance sur le contrôle interne… ;
• le contrôle des documents relatifs à la prévention des difficultés des entreprises ;
• le contrôle des conventions réglementées ;
• des contrôles divers : égalité entre les actionnaires, prise de participation et de contrôle…

B. Autres interventions
Elles correspondent aux opérations suivantes :
• interventions déclenchées à la suite de décisions prises par la société : augmentation ou
réduction de capital, transformation, distribution d’acomptes sur dividendes… ;
• interventions déclenchées à la suite de faits constatés dans l’entité : déclenchement de la
procédure d’alerte, révélation de faits délictueux… ;
• interventions concernant certaines entités : attestation des comptes publiés au BALO, infor-
mations des autorités de contrôle de certaines entités…

II. Champ d’application

A. Entités obligées de désigner un commissaire aux comptes


1. Entités concernées

a. Les SA, les SCA ainsi que les entités d’une certaine taille
La désignation d’un Commissaire aux comptes est obligatoire dans les SA et les SCA

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(sociétés en commandite par actions).
Elle est obligatoire dans les SAS dépassant à la clôture, au moins 2 sur 3 des seuils suivants :
• total du bilan supérieur à 1 million d’euros ;
• chiffre d’affaires HT supérieur à 2 millions d’euros ;
• nombre moyen de salariés supérieur à 20.
Elle est obligatoire dans les SARL, SNC et SCS et les autres personnes morales de droit privé
non commerçantes ayant une activité économique, dépassant à la clôture, au moins 2 sur 3 des
seuils suivants :
• total du bilan supérieur à 1, 55 millions d’euros ;
• chiffre d’affaires HT supérieur à 3,1 millions d’euros ;
• nombre moyen de salariés supérieur à 50.

b. Certains GIE particuliers


La désignation d’un Commissaire aux comptes est notamment obligatoire dans les GIE :
• émettant des obligations ;
• ou ayant 100 salariés ou plus à la clôture de l’exercice.

c. Certaines associations particulières


La désignation d’un Commissaire aux comptes est notamment obligatoire dans les associations :
• recevant des subventions publiques supérieures à 153 000 € ;
• ou reconnues d’utilité publique.

132
UE 120 • Comptabilité approfondie

2. Contrôle légal des comptes consolidés


La nomination de deux commissaires aux comptes qui exerceront en co-commissariat, est obli-
gatoire pour les entités astreintes à publier des comptes consolidés.

3. Suppléants
Un ou plusieurs suppléants doivent être désignés : ils peuvent être appelés à remplacer les titu-
laires en cas de refus, d’empêchement, de démission ou de décès.

B. Entités désignant volontairement un commissaire aux comptes


1. À titre facultatif
Les associés des SARL, SNC, SCS peuvent nommer un commissaire aux comptes, à titre facultatif.

2. À la demande de certains associés


La désignation d’un commissaire aux comptes peut être demandée en justice par certains associés :
• dans les SAS et les SARL, à la demande d’associés représentant au moins 1/10e du capital ;
• dans les SNC et les SCS à la demande d’un associé.

III. Moyens mis en œuvre


Le commissaire aux comptes dispose d’une obligation de moyens. Il doit intervenir personnelle-
ment et sa mission présente un caractère permanent.

A. Obligation de moyens
L’auditeur a une obligation de moyens (et non de résultat). En effet, il n’a pas la possibilité de tout
contrôler.
Le commissaire aux comptes doit exécuter toutes les diligences nécessaires à l’accomplisse-
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ment de sa mission avec toute la compétence et le soin que l’on est en droit d’attendre d’un
professionnel raisonnablement diligent.
Il exerce son jugement professionnel et fait preuve d’esprit critique pour prendre des décisions.

B. Intervention personnelle
L’auditeur est responsable personnellement de sa mission. Il peut se faire assister de collabora-
teurs ou d’experts pour exercer pleinement sa mission. Il doit conserver la maîtrise de l’exécu-
tion de sa mission et en assumer les décisions significatives.

C. Caractère permanent
L’article 823-10 du Code de commerce dispose que :
« Les commissaires aux comptes ont pour mission permanente, à l’exclusion de toute
immixtion dans la gestion, de vérifier les valeurs et les documents comptables de la per-
sonne ou de l’entité dont ils sont chargés de certifier les comptes et de contrôler la confor-
mité de sa comptabilité aux règles en vigueur. »
Cet article pose le pouvoir permanent de contrôle dont dispose le commissaire aux comptes. Il
décide du moment de son intervention, de la nature et des moyens à mettre en œuvre pour res-
pecter son obligation de moyens.

201201TDPA0213 133
Comptabilité approfondie • Série 2

Le législateur a mis en place deux dispositifs pour permettre à l’auditeur d’accéder à l’informa-
tion : le pouvoir d’investigation et le droit à l’information.

D. Pouvoir d’investigation
Vis-à-vis de l’entité contrôlée, l’article 823-13 du Code de commerce précise que :
« À toute époque de l’année, les commissaires aux comptes, ensemble ou séparément,
opèrent toutes vérifications et tous contrôles qu’ils jugent opportuns et peuvent se faire
communiquer sur place toutes les pièces qu’ils estiment utiles à l’exercice de leur mission
et notamment tous contrats, livres, documents comptables et registres des procès-ver-
baux. »

E. Droit à l’information
Il est indispensable que le commissaire aux comptes soit éclairé des événements importants de
la société. En conséquence, le droit à l’information repose sur :
• la communication obligatoire de certains documents ;
• la convocation au conseil d’administration, au directoire, au conseil de surveillance et aux
assemblées.
Lorsque les associés vont se réunir pour statuer sur les comptes sociaux de l’exercice écoulé, le
commissaire aux comptes doit recevoir 45 jours avant la tenue de l’assemblée générale ordi-
naire les documents suivants :
• les comptes annuels, l’inventaire, un état des cautionnements, un état des sûretés ;
• le rapport de gestion.

IV. Rapport du commissaire aux comptes


À l’issue de ses travaux, l’auditeur doit exprimer une opinion dans un rapport. Avant la loi de
sécurité financière, la Compagnie nationale des commissaires aux comptes avait défini une
typologie des interventions confiées aux auditeurs légaux, avec trois types d’intervention du
commissaire aux comptes dont les caractéristiques sont résumées ici :

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Nature de
Audit Examen limite Autres interventions définies(1)
l’intervention
Nature de Assurance raisonnable Assurance modérée Assurance définie dans le rapport pour
l’assurance chaque intervention
Expression Expression Expression Expression d’assurance sous une
de l’assurance d’assurance sous une d’assurance sous forme adaptée aux objectifs de
forme positive une forme négative l’intervention
Formulation Formulation de Formulation de la Formulation selon les interventions(2) :
l’opinion : conclusion : • « Nous n’avons pas d’observation à
• « Nous certifions… » • « Nous n’avons formuler sur » ou « appelle(nt) de
• « à notre avis… pas relevé notre part les observations
présente d’éléments de suivantes… »
sincèrement dans nature à remettre • « Nous portons à votre
tous ses aspects en cause… » connaissance… »
significatifs… »(3) • Communication d’un constat
(1) Autres interventions du commissaire aux comptes définies par la loi ou par convention.
(2) Sauf si les textes légaux ou réglementaires prévoient une autre formulation.
(3) D’autres cas que ceux prévus par l’article L. 823-9 du Code de commerce.

A. L’audit et les vérifications spécifiques


La mission d’audit des comptes annuels donne lieu à la formulation d’une opinion qui peut se
décliner sous trois formes principales : la certification pure et simple, la certification avec
réserve(s), le refus de certification.

134
UE 120 • Comptabilité approfondie

Comme l’a montré le tableau ci-dessus, l’audit permet d’obtenir une assurance raisonnable, qui
s’exprime en cas de certification sous une forme positive : « Nous certifions… ».
La formulation de l’opinion du commissaire aux comptes fait partie intégrante de son rapport.
Le rapport du commissaire aux comptes doit être déposé au siège social. Dans les sociétés
commerciales, il doit être déposé au moins 15 jours avant la date de l’Assemblée générale.
Dans les sociétés par actions et les SARL, le rapport sera ensuite déposé au greffe du tribunal
de commerce en même temps que les comptes annuels, au maximum 1 mois après la date
d’approbation des comptes.

1. La certification pure et simple


Le commissaire aux comptes formule une certification sans réserve lorsqu’il a obtenu une assu-
rance raisonnable que les comptes pris dans leur ensemble ne comportent pas d’anomalies
significatives.
La formulation se présente comme suit :
« Nous certifions que les comptes annuels sont, au regard des règles et principes comp-
tables français, réguliers et sincères, et donnent une image fidèle du résultat des opéra-
tions de l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société
à la fin de cet exercice. »

Exemple de rapport complet avec certification sans réserve


Modèle de texte
« En exécution de la mission qui nous a été confiée par… (mention de l’organe compétent), nous
vous présentons notre rapport relatif à l’exercice clos le…, sur :
• le contrôle des comptes annuels de la société X…, tels qu’ils sont joints au présent rapport,
• les vérifications spécifiques et les informations prévues par la loi. »
« Les comptes annuels ont été arrêtés par… Il nous appartient, sur la base de notre audit, d’expri-
mer une opinion sur ces comptes. »

I. Opinion sur les comptes annuels


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« Nous avons effectué notre audit selon les normes professionnelles applicables en France ; ces
normes requièrent la mise en œuvre de diligences…
Un audit consiste à examiner…
Nous estimons que nos contrôles fournissent une base raisonnable à l’opinion exprimée ci-après. »
« Nous certifions que les comptes annuels sont, au regard des règles et principes comptables
français, réguliers et sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice
écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice. »

II. Justification des appréciations (avis technique précité, annexes)


« En application des dispositions de l’article L. 823-9, 1er alinéa, du Code de commerce relatives à
la justification de nos appréciations, nous portons à votre connaissance les éléments suivants :… »
« Les appréciations ainsi portées s’inscrivent dans le cadre de notre démarche d’audit des comptes
annuels, pris dans leur ensemble, et ont donc contribué à la formation de notre opinion sans
réserve, exprimée dans la première partie de ce rapport. »

III. Vérifications et informations spécifiques


« Nous avons également procédé, conformément aux normes professionnelles applicables en
France, aux vérifications… »
« Nous n’avons pas d’observation à formuler sur la sincérité… »
« La sincérité… appelle de notre part les observations suivantes :… »
« En application de la loi, nous vous signalons que… »
« En application de la loi, nous nous sommes assurés que les diverses informations relatives aux
prises de participation… »

201201TDPA0213 135
Comptabilité approfondie • Série 2

2. La certification avec réserve


Cette hypothèse répond aux deux préoccupations suivantes :
• il y a désaccord, car le commissaire aux comptes a identifié des anomalies significatives qui
n’ont pas été corrigées ;
• l’auditeur ne peut mettre en œuvre toutes ses diligences à cause de limitations.
Cependant les incidences sur les comptes sont clairement circonscrites et les réserves
sont suffisantes pour permettre à l’utilisateur de fonder son jugement en connaissance de
cause.
La réserve pour désaccord donne lieu à la description des désaccords et conduit à l’opinion :
« Sous cette réserve, nous certifions que les comptes annuels sont, au regard des règles
et principes comptables français, réguliers et sincères, et donnent une image fidèle du
résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patri-
moine de la société à la fin de cet exercice. »
La réserve pour limitations donne lieu à la description des limitations et conduit à la même for-
mulation que celle ci-dessus.

Exemples

Exemple de rapport avec certification avec réserve (cas de désaccords)


I. Opinion sur les comptes annuels
« Nous avons effectué notre audit selon les normes professionnelles applicables en France ; ces
normes requièrent la mise en œuvre de diligences…
Un audit consiste à examiner…
Nous estimons que nos contrôles fournissent une base raisonnable à l’opinion exprimée ci-après. »
(Description motivée et chiffrée des désaccords sur les règles et méthodes comptables faisant
l’objet de la réserve)
« Sous cette réserve, nous certifions que les comptes annuels… »

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Exemple de rapport avec certification avec réserve (cas de limitations)
I. Opinion sur les comptes annuels
« Nous avons effectué notre audit selon les normes professionnelles applicables en France ; ces
normes requièrent la mise en œuvre de diligences…
Un audit consiste à examiner…
Nous estimons que nos contrôles fournissent une base raisonnable à l’opinion exprimée ci-après. »
(Indication et description des limitations faisant l’objet de la réserve)
« Sous cette réserve, nous certifions que les comptes annuels… »

3. Le refus de certification
Cette hypothèse existe :
• en cas de désaccord ;
• en cas de limitations ;
• en cas d’incertitudes ;
• lorsque les incidences sur les comptes ne peuvent être clairement circonscrites.

136
UE 120 • Comptabilité approfondie

La formulation du refus de certification reprend les trois caractéristiques ci-avant.


Le refus pour désaccord est précédé de la description motivée des désaccords et conduit à la
formulation :
« En raison des faits exposés ci-dessus, nous sommes d’avis que les comptes annuels ne
sont pas, au regard des règles et principes comptables français, réguliers et sincères, et
ne donnent pas une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que
de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice. »
Le refus de certification pour limitation est précédé de l’indication et de la description des limi-
tations qui conduisent au refus :
« En raison des faits exposés ci-dessus, nous ne sommes pas en mesure de certifier que
les comptes annuels sont, au regard des règles et principes comptables français, réguliers
et sincères, et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé
ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice. »
Le refus de certification pour incertitudes est précédé de la description et l’estimation des incer-
titudes qui conduisent au refus :
« En raison des faits exposés ci-dessus, nous ne sommes pas en mesure de certifier si les
comptes annuels sont, au regard des règles et principes comptables français, réguliers et
sincères, et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi
que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice. »

Exemple
Le commissaire aux comptes peut refuser de certifier les comptes, s’il estime que la continuité
de l’exploitation est définitivement compromise et que les comptes ne sont pas établis en
valeur liquidative.

B. L’examen limité
La mission d’examen limité des comptes annuels conduit l’auditeur à exprimer une opinion sous
une forme négative avec une assurance modérée (voir le tableau ci-avant).
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En effet, le commissaire aux comptes n’applique pas toutes les procédures requises par un
audit. Il conclut son rapport en indiquant qu’il n’a pas relevé d’éléments le conduisant à consi-
dérer que les comptes ne sont pas établis conformément au référentiel comptable qui leur est
applicable.
La mission d’examen limité concerne notamment les contrôles des comptes semestriels des
sociétés cotées (NEP 2410).
Il peut émettre soit une conclusion sans réserve, soit une conclusion défavorable pour désac-
cord ou limitation, soit une impossibilité de conclure.

1. Conclusion sans réserve


« Sur la base de notre examen limité, nous n’avons pas relevé d’anomalies significatives de
nature à remettre en cause, au regard des règles et principes comptables français, la régu-
larité et la sincérité des comptes (annuels, consolidés ou intermédiaires) et l’image fidèle
qu’ils donnent du résultat des opérations de… (préciser la période écoulée) ainsi que de la
situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet… (préciser la période). »

2. Conclusion défavorable
S’il s’agit d’un désaccord, il faut décrire et chiffrer les désaccords sur les règles et méthodes
comptables faisant l’objet de la réserve et émettre la conclusion suivante :
« Sur la base de notre examen limité, et sous cette réserve, nous n’avons pas relevé
d’anomalies significatives de nature à remettre en cause, au regard des règles et principes

201201TDPA0213 137
Comptabilité approfondie • Série 2

comptables français, la régularité et la sincérité des comptes (annuels, consolidés ou


intermédiaires) et l’image fidèle qu’ils donnent du résultat des opérations de … (préciser
la période écoulée) ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la
fin de cet… (préciser la période). »
S’il s’agit d’une réserve liée à une ou des limitations, il faut indiquer et décrire les limitations fai-
sant l’objet de la réserve puis émettre la conclusion suivante :
« Sur la base de notre examen limité, et sous cette réserve, nous n’avons pas relevé
d’anomalies significatives de nature à remettre en cause, au regard des règles et principes
comptables français, la régularité et la sincérité des comptes (annuels, consolidés ou
intermédiaires) et l’image fidèle qu’ils donnent du résultat des opérations de… (préciser la
période écoulée) ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin
de cet… (préciser la période). »

3. Impossibilité de conclure
Cette situation est possible soit en cas de désaccord sur les règles et les méthodes comptables
de sorte que l’auditeur estime que la régularité et la sincérité des comptes examinés sont enta-
chées, soit en cas de limitations affectant les diligences de l’auditeur telles que ce dernier est
dans l’incapacité de discerner si les comptes recèlent ou non des anomalies significatives, soit
en cas d’incertitudes graves et multiples qui conduisent l’auditeur à douter de la fiabilité des
comptes examinés. Selon l’hypothèse envisagée, la formulation sera exprimée comme suit :
• L’auditeur doit présenter la description et l’estimation des désaccords portant sur les règles et
méthodes comptables puis émet l’opinion :
« Sur la base de notre examen limité et en raison des faits exposés ci-dessus, nous
sommes d’avis que les comptes (annuels, consolidés ou intermédiaires) ne sont pas, au
regard des règles et principes comptables français, réguliers et sincères et ne donnent
pas une image fidèle du résultat des opérations de… (préciser la période écoulée) ainsi
que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice. »
• L’auditeur doit présenter la description des limitations puis émet l’opinion :
« Sur la base de notre examen limité, nous ne sommes pas en mesure, en raison des faits
exposés ci-dessus, de déterminer s’il existe des anomalies significatives de nature à
remettre en cause, au regard des règles et principes comptables français, la régularité et

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la sincérité des comptes (annuels, consolidés ou intermédiaires) et l’image fidèle qu’ils
donnent du résultat des opérations de… (préciser la période écoulée) ainsi que de la situa-
tion financière et du patrimoine de la société à la fin de (préciser la période). »
• L’auditeur présente la description et l’estimation des incertitudes puis émet l’opinion :
« Sur la base de notre examen limité, nous ne sommes pas en mesure, en raison des faits
exposés ci-dessus, de déterminer s’il existe des anomalies significatives de nature à
remettre en cause, au regard des règles et principes comptables français, la régularité et
la sincérité des comptes (annuels, consolidés ou intermédiaires) et l’image fidèle qu’ils
donnent du résultat des opérations de… (préciser la période écoulée) ainsi que de la situa-
tion financière et du patrimoine de la société à la fin de cet… (préciser la période). »

C. Autres interventions
L’auditeur légal peut intervenir conformément à la loi ou bien agir de manière conventionnelle
avec l’entité contrôlée sans que cette intervention ne corresponde à un audit ou examen limité.
Le cadre conceptuel de la CNCC distingue 6 cas d’assurances différentes qui couvrent l’en-
semble des interventions prévues par la loi ou par la convention. Ces six natures d’assurances
expriment :
• Un constat de conformité lorsqu’il y a conformité avec le texte des statuts, avec la décision
de l’instance dirigeante… (ex. : réduction du capital social, contrôle de l’égalité des action-
naires).

138
UE 120 • Comptabilité approfondie

• Un constat de concordance lorsqu’il y a concordance d’un chiffre avec le chiffre figurant


dans un autre document dont il est extrait (ex. : intervention dans le cadre d’une libération du
capital par compensation de créances).
• Un constat de cohérence, de vraisemblance, de pertinence lorsque l’appréciation de la
sincérité et du degré de fiabilité de l’information s’appuie sur une cohérence d’ensemble, sur
une vraisemblance en prenant en considération un contexte donné, sur une pertinence qui
s’appuie sur des travaux définis (ex. : dans le cadre de la prévention des difficultés de l’entre-
prise, un contrôle des documents d’informations prévisionnels est prévu).
• Un exposé de faits ou de situations lorsqu’il y a analyse d’un fait ou d’une situation. Par
exemple, l’auditeur intervient dans le cadre de l’émission d’une lettre de confort. Il s’agit d’une :
« Attestation du commissaire aux comptes dans laquelle il exprime une assurance de
nature ou de niveau approprié sur des informations préparées par les dirigeants de l’en-
tité, portant sur la situation financière ou les comptes et destinée, dans le cadre d’une
opération financière, à un tiers désigné, généralement le banquier finançant ou garantis-
sant la bonne fin de l’opération. »
• La formulation de l’appréciation portée lorsqu’il y a appréciation d’une valeur, d’une procédure
par rapport à des critères identifiés et au regard d’objectifs définis (ex. : intervention du commis-
saire aux comptes lors d’une émission d’obligations donnant droit à des titres du capital).
• Une communication appropriée lorsqu’il s’agit de porter à la connaissance, des situations,
des informations… (ex. : révélation de faits délictueux au procureur de la république).

Chapitre 2. Démarche d’audit légal


Section 1. Conduite de la mission

Préalablement à la mise en œuvre de ses travaux d’investigation, l’auditeur doit posséder la


connaissance générale de l’entreprise afin d’évaluer les risques et de fixer les seuils de significa-
tion. Cette étape étant réalisée, il planifie sa mission et établit sa lettre de mission.
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I. Prise de connaissance générale de l’entreprise


La connaissance de l’entité permet à l’auditeur d’apprécier le contrôle interne mis en place dans
le but d’identifier et d’évaluer le risque d’anomalies significatives dans les comptes et de conce-
voir et mettre en œuvre les procédures d’audit qui lui permettront de formuler une opinion moti-
vée sur les comptes. Cette prise de connaissance de l’entité constitue un cadre de référence
dans lequel il planifie sa mission et exerce son jugement professionnel pour évaluer le risque
d’anomalies significatives dans les comptes.

A. L’entité et son environnement


Les points concernés sont :
• le secteur d’activité de l’entité, son environnement réglementaire, les conditions économiques
générales ;
• la nature de ses activités, la composition de son capital et de son gouvernement d’entreprise,
sa politique d’investissement, son organisation, son financement ;
• les objectifs de l’entreprise et les moyens mis en œuvre pour les atteindre ;
• la mesure et l’analyse des indicateurs de performance financière de l’entité.

B. Prise de connaissance du contrôle interne


L’auditeur doit prendre connaissance :
• du comportement des personnes constituant le gouvernement d’entreprise et la direction ;

201201TDPA0213 139
Comptabilité approfondie • Série 2

• des moyens mis en place pour identifier les risques et répondre à ceux-ci ;
• du système d’information relatif à l’information financière.

C. Techniques utilisées
Pour collecter les informations afin de connaître l’entité et d’évaluer le risque d’anomalies signi-
ficatives dans les comptes, l’auditeur procède à :
• des demandes d’information auprès des personnes qualifiées de l’entité ;
• des procédures analytiques correspondant à l’analyse des informations financières à partir de
leurs corrélations avec d’autres informations ou avec des données antérieures et prévision-
nelles de l’entité ;
• des observations physiques et des inspections.

II. Approche par les risques

A. Nécessité d’une approche par les risques


Dans les grandes entreprises réparties sur plusieurs sites et traitant des milliers d’informations,
le contrôle des comptes des balances et leur reprise dans les états de synthèse s’avère insuffi-
sant. Une méthodologie s’avère nécessaire pour que l’auditeur puisse :
• motiver son opinion, c’est-à-dire obtenir les informations probantes afin de porter un jugement
pertinent sur les états financiers ;
• obtenir un maximum d’efficacité, c’est-à-dire optimiser le rapport entre le coût de son contrôle,
l’identification des risques et le niveau de confiance obtenu.
Ce résultat peut être obtenu en réalisant une approche par les risques. Il s’agit de discerner les
points qui doivent faire l’objet d’un contrôle approfondi et ceux pour lesquels des vérifications
allégées sont suffisantes.
L’auditeur doit éviter d’émettre une opinion incorrecte sur les documents qu’il contrôle du fait
d’erreurs significatives qui entachent ces documents.

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B. Le risque d’audit et ses différentes composantes
1. Le risque d’audit
Le risque d’audit est le risque que le commissaire aux comptes exprime une opinion différente
de celle qu’il aurait émise s’il avait identifié toutes les anomalies significatives dans les comptes.
Une anomalie significative est une information comptable ou financière inexacte, insuffisante
ou omise, en raison d’erreurs qui peut influencer le jugement de l’utilisateur de cette information.
Le risque d’audit comprend le risque d’anomalies significatives et le risque de non-détection.

2. Le risque d’anomalies significatives


Le risque d’anomalies significatives inclut le risque inhérent et le risque lié au contrôle :
• le risque inhérent correspond à « la possibilité que, sans tenir compte du contrôle interne qui
pourrait exister dans l’unité, une anomalie significative se produise dans les comptes » ;
• le risque lié au contrôle correspond au risque qu’une anomalie significative ne soit ni préve-
nue, ni détectée par le contrôle interne de l’entité.
Ces deux types de risques sont propres à l’entité.

Remarque
Les risques d’anomalies significatives résultant de fraudes, du non-respect de textes légaux et
réglementaires et d’estimations comptables font l’objet de NEP spécifiques.

140
UE 120 • Comptabilité approfondie

3. Risque de non-détection
Le risque de non-détection correspond au risque que le commissaire aux comptes ne parvienne
pas à détecter une anomalie significative. Il est propre à la mission d’audit. Plus les travaux de
contrôle seront amples, plus le risque de non-détection sera faible.

4. Regroupement possible des risques


Ces risques peuvent être regroupés en trois catégories :
• une catégorie concerne les flux d’opérations et les événements survenus au cours de la
période ;
• une catégorie concerne les soldes des comptes en fin de période ;
• une catégorie concerne la présentation des comptes et les informations figurant dans l’annexe.

Exemples
• Risque lié à l’existence des opérations dans les comptes : Tous les enregistrements ont-ils fait
l’objet d’un enregistrement ? Les enregistrements ne sont-ils pas comptabilisés deux fois ? Un
enregistrement appartenant à l’exercice N est-il enregistré dans cet exercice ? Toutes ces
questions ne posent pas de problème si le contrôle interne dans l’entité existe et est appliqué.
• Risque lié à l’imputation : l’enregistrement comptable existe mais l’imputation comptable est
erronée et génère des conséquences non négligeables sur le résultat. Une dépense est enre-
gistrée en charges alors que sa véritable nature est de figurer parmi les immobilisations
corporelles. Un contrôle interne adéquat ne laisserait pas échapper ce genre d’incident.
• Risque lié à l’évaluation : dans le cadre des travaux d’inventaire, il convient d’évaluer les
immobilisations, les éléments de stocks, les créances et les risques.
• Risque lié à la présentation des comptes annuels : parmi les principes comptables, existe le
principe de non-compensation de solde entre les comptes.
• Risque lié à la pertinence de l’information financière : l’annexe contient-elle toutes les infor-
mations nécessaires à la bonne compréhension des documents financiers ?

C. Collecte d’éléments probants


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Le CAC va collecter des éléments probants, c’est-à-dire des éléments de preuve ou de pré-
somptions, suffisants et appropriés, qui lui permettent de justifier son opinion.

D. Seuil de signification
Au moyen de son jugement professionnel, le CAC va déterminer et faire évoluer le (ou les) seuil(s)
de signification, seuil au-delà duquel les anomalies deviennent significatives, c’est-à-dire le
montant au-delà duquel les décisions économiques ou le jugement fondé sur les comptes sont
susceptibles d’être influencés :
• un seuil de signification au niveau des comptes pris dans leur ensemble ;
• le cas échéant, des seuils de signification de montants inférieurs pour certaines catégories
d’opérations, certains soldes de comptes ou certaines informations fournies dans l’annexe.
La détermination d’un seuil de signification relève du jugement professionnel et engage la res-
ponsabilité de l’auditeur.
Quatre étapes permettent de caractériser la détermination du seuil :
1. Déterminer les grandeurs significatives :
• résultat courant avant impôt ;
• résultat net comptable ;
• montant du chiffre d’affaires ;
• montant des capitaux propres ;
• endettement net.

201201TDPA0213 141
Comptabilité approfondie • Série 2

2. Appliquer aux grandeurs significatives des taux afin d’obtenir des propositions de seuils.

Exemple
• 5 % à 10 % du résultat courant avant impôt ;
• 0,5 % à 1 % des ventes ;
• 1 % à 2 % de la marge brute ;
• 0,5 % à 2 % du total du bilan ;
• 1 % à 5 % des capitaux propres (hors provisions réglementées et subvention d’investisse-
ment).
3. Arbitrer entre les propositions de seuils obtenues.
4. Valider ou aménager le seuil déterminé en introduisant dans la réflexion des éléments qualita-
tifs et les caractéristiques éventuelles de l’entreprise.

III. Contrôle interne


La connaissance du contrôle interne de l’entité indique le risque que prend l’auditeur dans ses
travaux.

A. Définitions et objectifs
Selon l’IFAC, le contrôle interne est « l’ensemble des politiques et procédures mises en
œuvre par la direction d’une entité en vue d’assurer, dans la mesure du possible, la gestion
rigoureuse et efficace de ses activités ».
Selon l’AMF, il vise à assurer :
• la conformité aux lois et aux règlements ;
• le respect des instructions et des orientations fixées par la direction ;
• le bon fonctionnement des processus internes et notamment de ceux concourant à la sauve-
garde des actifs ;
• la fiabilité des informations financières.

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B. Éléments constitutifs du contrôle interne
1. Principes fondamentaux
Une organisation claire et reconnue doit exister. Cette condition implique une répartition des
tâches entre les différents acteurs de l’entreprise, l’existence de procédures et de règles de cir-
culation de l’information. Il importe que les membres de l’entreprise connaissent cette organisa-
tion. Cette organisation doit être formalisée à l’aide d’un organigramme détaillé et de procédures
administratives et comptables écrites.
Un personnel compétent constitue une condition de bonne application du contrôle interne.
Le personnel doit être intègre et les dirigeants doivent être loyaux.

2. Outils et techniques

a. Séparation des fonctions


Une règle essentielle est la règle de séparation des fonctions qui permet d’atténuer les risques de
fraudes, d’erreurs ou de négligences. Les fonctions suivantes supposent une absence de cumul :
• fonction de décision (le décideur autorise ou approuve) ;
• fonction de détention de valeurs ou de biens (caissier, magasinier) ;
• fonction d’enregistrement comptable ;
• fonction de contrôle (auditeur interne).

142
UE 120 • Comptabilité approfondie

b. Contrôles ciblés d’opérations


Il s’agit :
• de contrôles séquentiels (ex. : numérotation continue des factures émises) ;
• de totalisation d’états (ex. : total d’un bordereau de remise de chèques) ;
• de l’examen de pièces justificatives.

c. Existence de délégations formalisées


Quand une entreprise atteint une taille certaine, les dirigeants doivent déléguer une partie de
leurs pouvoirs à d’autres personnes. Le système de délégation s’apprécie en fonction des points
suivants :
• formalisation des délégations ;
• approbation des subdélégations par le niveau supérieur ;
• respect du principe de séparation des fonctions.

d. Description des traitements informatiques et logiciels


Le rôle déterminant de l’informatique avec le concours de logiciels intégrés tel « SAP » induit un
rôle essentiel. La description des traitements informatiques et des logiciels conditionne la trans-
parence des processus.

e. Restriction des accès


La restriction des accès du personnel à certains documents, à certains fichiers informatiques
(mots de passe), à certains lieux géographiques (mise ne place de badges d’accès) permet de
limiter les risques de fraude ou de divulgation d’informations.

f. Protection physique
Les chéquiers, la caisse, les processus de fabrication, les informations financières, les équipe-
ments informatiques doivent êtres protégés par une mise en lieu sûr, par une surveillance des
locaux, par un dépôt dans des coffres.

C. Rapports éventuels de l’entité et du commissaire aux comptes


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sur le contrôle interne


1. Rapport émanant de l’entité
Un rapport sur le contrôle interne est exigé pour toutes les personnes morales faisant
appel public à l’épargne.
Dans le cas particulier des SA et des SCA cotées, le président du conseil d’administration
ou le président du conseil de surveillance doit rendre compte chaque année dans un rapport
joint au rapport de gestion à l’assemblée générale :
• des conditions de préparation et d’organisation des travaux du conseil d’administration ou de
surveillance ;
• des procédures de contrôle interne mises en place par la société ;
• des limitations apportées au pouvoir du directeur général.
Le président fixe lui-même la liste des données retenues, arrête le plan du rapport et décide de
la manière de procéder.
Le rapport traite des thèmes suivants :
• rappel des objectifs du contrôle interne ;
• présentation générale de l’organisation des procédures de contrôle interne, sur les thèmes de
l’environnement de contrôle, des délégations, des modalités d’identification des risques ;
• description synthétique des principales procédures de contrôle interne mises en place ;
• expression d’une évaluation du dispositif de contrôle interne pour les sociétés en disposant
avec les pistes d’amélioration envisagées ;
• indication des diligences qui ont sous-tendu l’analyse présentée par le président.

201201TDPA0213 143
Comptabilité approfondie • Série 2

2. Rapport du commissaire aux comptes


Dans les SA et les SCA cotées, le commissaire aux comptes doit établir un rapport joint à son
rapport général dans lequel :
• il fait part de ses observations sur le rapport du président en matière de procédures de contrôle
interne et de gestion des risques, relatives à l’information comptable et financière ;
• il atteste l’établissement des autres informations requises dans le rapport du président.
Il doit notamment se prononcer sur la sincérité des informations contenues dans le rapport du
président.
Il doit apprécier l’adéquation et l’efficacité des procédures.
Il doit signaler le non-respect des obligations légales et établit un rapport de carence lorsque le
président n’a pas établi le rapport.

IV. Planification de la mission, lettre de mission,


dossier de travail

A. Planification de la mission
Le plan de mission décrit l’approche générale des travaux, qui comprend notamment :
• l’étendue, le calendrier et l’orientation des travaux ;
• le ou les seuils de signification retenus ;
• les lignes directrices nécessaires à la préparation du programme de travail.
Le programme de travail définit :
• la nature et l’étendue des diligences estimées nécessaires, au cours de l’exercice, à la mise en
œuvre du plan de mission, compte tenu des prescriptions légales et des normes d’exercice
professionnel ;
• et indique le nombre d’heures de travail affectées à l’accomplissement de ces diligences.

B. Lettre de mission

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La lettre de mission est un document qui énonce les termes et conditions de la mission du com-
missaire aux comptes. Il précise l’objectif et l’étendue de l’audit des comptes et doit énumérer
les éléments suivants :
• nature et étendue des interventions à mener dans le respect des normes d’exercice profes-
sionnel ;
• nécessité de l’accès sans restriction à tous les documents comptables, pièces justificatives ;
• mise à disposition de l’auditeur du rapport de gestion, des documents remis aux associés, des
conventions réglementées… ;
• souhait de recevoir une confirmation par écrit de la direction sur des informations orales en
liaison avec la mission du commissaire aux comptes ;
• souhait d’obtenir la plaquette avant diffusion ;
• budget d’honoraires et conditions de facturation.
Le commissaire aux comptes doit demander à l’entité de confirmer son accord sur les termes et
les conditions exposés dans la lettre de mission.

C. Organisation du dossier
Le commissaire aux comptes doit consigner les contrôles effectués dans son dossier de travail,
mais sans formalisme particulier. En pratique, celui-ci sera composé :
• d’un dossier permanent ;
• d’un dossier de l’exercice.

144
UE 120 • Comptabilité approfondie

Section 2. Techniques de contrôles et sondages

I. Techniques de contrôle

A. Procédures analytiques
Parmi les techniques utilisées pour collecter les informations figurent les procédures analytiques.
Celles-ci consistent à apprécier les informations financières à partir :
• de leurs corrélations avec d’autres informations, issues ou non des comptes, ou avec des
données antérieures, postérieures ou prévisionnelles de l’entité, et
• de l’analyse des variations significatives ou des tendances inattendues.

Exemples
• De façon pratique, il est permis d’établir un tableau comparant les données de l’exercice
précédent, les données comptables et le budget de l’exercice en cours. Ce tableau permet
d’identifier et d’analyser les variations et les écarts significatifs (en valeur absolue et en
valeur relative) entre les données prévisionnelles et les données constatées en comptabilité.
• La comparaison avec les données sectorielles donne des résultats intéressants.

B. Observation physique
C’est l’examen de la mise en œuvre d’une procédure (ex. : observation par l’auditeur de la prise
d’inventaire par le personnel de l’entité).
Il convient de distinguer l’observation physique de l’inspection des actifs corporels. Cette der-
nière technique correspond au contrôle physique des actifs corporels (ex. : contrôle des espèces
en caisse, contrôle des effets en portefeuille…).

C. Demande de confirmation des tiers


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Il s’agit d’obtenir de la part d’un tiers une déclaration directement adressée à l’auditeur légal
concernant une ou plusieurs informations. Le terme de circularisation est également employé.
Les réponses sont rapprochées avec les comptes. Sont concernés :
• les clients ;
• les fournisseurs ;
• les banques ;
• les avocats.

D. Inspection des actifs corporels


L’inspection des actifs corporels, correspond à un contrôle physique des actifs corporels.
Lorsque le commissaire aux comptes estime que les stocks sont significatifs, il assiste à la prise
d’inventaire physique, afin de collecter des éléments suffisants et appropriés sur l’existence et
sur l’état physique de ceux-ci.

II. Notion de sondage


L’article L. 823-16 du Code de commerce précise que :
« Les commissaires aux comptes portent à la connaissance, selon le cas, de l’organe
collégial chargé de l’administration ou de l’organe chargé de la direction et de l’organe de

201201TDPA0213 145
Comptabilité approfondie • Série 2

surveillance, ainsi que, le cas échéant, du comité spécialisé agissant sous la responsabi-
lité exclusive et collective de ces organes :
1° Leur programme général de travail mis en œuvre ainsi que les différents sondages aux-
quels ils ont procédé ; … »
Il n’est pas possible pour un auditeur de tout examiner compte tenu du volume d’informations à
traiter. L’auditeur est conduit à sélectionner des éléments spécifiques pour effectuer les vérifica-
tions appropriées.
Cette sélection peut se faire dans le cadre de sondages. Le sondage en audit désigne :
« L’application de procédures d’audit à une partie seulement des éléments d’un solde de
compte ou d’une catégorie d’opérations, de telle sorte que toutes les unités d’échantillon-
nage aient une chance d’être sélectionnées. Le commissaire aux comptes peut ainsi obte-
nir et évaluer des éléments probants sur certaines caractéristiques des éléments
sélectionnés en vue d’aboutir à une conclusion, ou de l’aider à tirer une conclusion, sur la
population de laquelle ces éléments sont issus. Les sondages en audit se fondent aussi
bien sur une approche statistique que non statistique. »
Cette définition du sondage met en évidence les éléments suivants :
• un sondage donne à tous les éléments d’une population une chance d’être sélectionnés ;
• le commissaire aux comptes tire du contrôle des éléments sélectionnés une conclusion sur
toute la population.

A. Méthodes
Il existe deux familles de sondages :
• le sondage statistique ;
• le sondage non statistique.

1. Le sondage statistique
Cette méthode comprend deux éléments : la sélection aléatoire de l’échantillon à analyser
(contrôle des soldes des comptes clients ou contrôle des factures émises) et l’emploi de la théo-
rie des probabilités pour évaluer les résultats du sondage.

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2. Le sondage non statistique
La sélection s’opère sur des éléments non déterminés au hasard (analyse des comptes à partir
des mouvements supérieurs à un montant donné). L’auditeur détermine a priori les risques en
fonction de la connaissance qu’il possède du dossier ou de son jugement professionnel.

B. Emploi des sondages


Les sondages peuvent être utilisés pour l’appréciation du contrôle interne comme pour la révi-
sion des comptes.

1. Appréciation du contrôle interne


L’auditeur choisit un échantillon d’opérations et s’assure que les contrôles internes ont effecti-
vement fonctionné. L’objet du contrôle est de vérifier l’existence d’une trace matérielle (ex. :
apposition d’un bon à payer sur une facture d’achats). Ce sondage est qualifié de sondage sur
attribut. L’auditeur programme un test de procédures sur l’existence de la mention du bon à
payer sur une facture d’achats et cherche à estimer le pourcentage d’erreurs dans l’ensemble de
factures d’achats.

146
UE 120 • Comptabilité approfondie

2. Révision des comptes


Les sondages peuvent être utiles pour sélectionner les tiers auprès desquels la procédure de
confirmation directe sera mise en œuvre.
L’auditeur peut sélectionner les références à contrôler lors de l’assistance à un inventaire
­physique.
L’auditeur peut procéder au contrôle des immobilisations : contrôle des existants, évaluation des
immobilisations, contrôle du budget d’investissements.
L’auditeur souhaite vérifier la validité d’un solde. Il cherche alors à estimer une valeur, c’est-à-
dire qu’il cherche à évaluer le montant des erreurs détectées lesquelles constituent des sous-
évaluations ou des surévaluations des comptes.

3. Conclusion du sondage
Le contrôle par sondage ayant été réalisé, trois possibilités se présentent à l’auditeur : il accepte,
il poursuit son action ou il refuse.
Il accepte parce que le sondage est satisfaisant. Le nombre d’anomalies relevé ou le montant
des erreurs observé est, au niveau de confiance et à l’intervalle de confiance choisis, inférieur au
taux d’anomalies ou au montant des erreurs attendu.
Il accepte parce que les erreurs ne sont pas systématiques et ne sont pas intentionnelles.
Il poursuit son action si le nombre d’erreurs est relativement important mais insuffisant pour
refuser.
Il refuse quand les conditions d’acceptation ne sont pas remplies.
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201201TDPA0213 147
UE 120 • Comptabilité approfondie

Exercices autocorrigés

Ne pas envoyer à la correction


Retrouvez d’autres exercices et tests pour l’UE 120 sur le site Internet de l’Intec
www.cnamintec.fr, rubrique « Ressources ».

QCM 1 : Les capitaux permanents


Choisissez la ou les propositions qui vous semblent justes.

Questions
1. Un capital minimum :
a. est obligatoire dans les sociétés commerciales.
b. de 37 000 € est requis pour les sociétés de personnes.
c. de 1 € est nécessaire pour les SARL.
2. L’utilisation du compte 109 :
a. n’est réservée qu’aux sociétés par actions.
b. est nécessaire dans une société en commandite simple.
c. est prévue pour une SARL.
3. Les apports en industrie :
a. concourent à la formation du capital.
b. sont autorisés dans les sociétés de personnes.
c. permettent de participer aux décisions collectives dans les SARL.
4. Les frais de constitution sont :
a. sont obligatoirement inscrits en charges.
b. peuvent être inscrits à l’actif du compte de résultat.
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c. sont obligatoirement amortis pour permettre une distribution de dividendes.


5. L’augmentation de capital par incorporation de réserves :
a. n’est possible que si le capital est préalablement libéré.
b. permet une amélioration des ressources financières.
c. consiste en l’attribution gratuite d’actions nouvelles.
6. L’augmentation de capital par apports en numéraire :
a. permet d’introduire de nouveaux actionnaires et donc de modifier les rapports de pouvoir.
b. est possible même si le capital n’a pas été préalablement libéré.
c. est réalisé au moyen d’un prix d’émission qui peut être inférieur à la valeur nominale.
7. La valeur économique d’une action :
a. est toujours identique à sa valeur nominale.
b. tient compte des plus-values non comptabilisées sur les actifs.
c. ne s’encombre de l’existence d’actifs fictifs.
8. Le droit préférentiel de souscription :
a. permet de favoriser les anciens actionnaires par rapport aux nouveaux actionnaires.
b. contribue au respect de l’équilibre des droits pécuniaires entre les anciens actionnaires et
les nouveaux actionnaires.
c. ne peut être supprimé.
9. Un bon de souscription d’action :
a. oblige le souscripteur à participer à une augmentation de capital.
b. est émis sur décision d’une assemblée générale ordinaire.
c. permet au souscripteur de spéculer sur les cours des actions.

201201TDPA0213 149
Comptabilité approfondie • Série 2

10. La réduction de capital :


a. peut correspondre à la compression d’un capital trop élevé.
b. ne nécessite pas de formalités de publicité.
c. à moins de 37 000 € dans une SA est possible.

Réponses
1. c ; 2. c ; 3. b c ; 4. c ; 5. c ; 6. a ; 7. b ; 8. b ; 9. c ; 1. a.

QCM 2 : Les capitaux permanents

Questions
1. Le contrôle légal du commissaire aux comptes est :
a. un contrôle externe, dans le cadre d’une mission légale.
b. un contrôle externe, dans le cadre d’une mission contractuelle.
c. un contrôle interne, dans le cadre d’une mission légale.
2. La 8e directive relative au contrôle légal des comptes prévoit :
a. l’adoption des normes IFRS par tous les États membres de l’Union européenne.
b. l’adoption des normes ISA par tous les États membres de l’Union européenne.
c. l’adoption des normes IAS par tous les États membres de l’Union européenne.
3. Les NEP sont :
a. des normes d’exercice professionnel homologuées par arrêté ministériel, après avis du H3C.
b. des normes d’exercice professionnel homologuées par le H3C.
c. des normes d’exercice professionnel homologuées par la CNCC.
4. Un commissaire aux comptes est obligatoirement nommé :
a. dans les SAS.
b. dans les SARL.
c. dans les SA.
5. Un commissaire aux comptes est obligatoirement nommé :

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a. dans le cas des personnes morales de droit privé non commerçantes ayant une activité
économique et dépassant certains seuils.
b. dans les GIE.
c. dans les associations.
6. La mission d’audit légal permet d’obtenir :
a. une assurance sous une forme adaptée aux objectifs de l’intervention.
b. une assurance modérée.
c. une assurance raisonnable.
7. Les vérifications et informations spécifiques font partie :
a. de la 2e partie du rapport du commissaire aux comptes.
b. de la 3e partie du rapport du commissaire aux comptes
c. du rapport du commissaire aux comptes sur le rapport du Président concernant le contrôle
interne.
8. Un commissaire aux comptes doit refuser de certifier les comptes :
a. en cas de désaccord.
b. en cas de limitations.
c. en cas de désaccord, de limitations ou d’incertitudes lorsque les incidences sur les comptes
des anomalies significatives ne peuvent être circonscrites.
9. Le risque d’audit :
a. comprend le risque d’anomalies significatives et le risque lié au contrôle.
b. comprend le risque d’anomalies significatives et le risque de non-détection.
c. comprend le risque d’anomalies significatives et le risque inhérent.

150
UE 120 • Comptabilité approfondie

10. Un élément probant est :


a. une information comptable ou financière exacte, qui peut influencer le jugement de l’utilisa-
teur.
b. un élément résultant des observations physiques et des inspections.
c. un élément de preuve ou de présomptions, permettant de justifier l’opinion du commissaire
aux comptes.

Réponses
Questions Réponses Référence au cours
1. a Partie 4 Chapitre 1 Section 1 I
2. b Partie 4 Chapitre 1 Section 1 III
3. a Partie 4 Chapitre 1 Section 1 III
4. c Partie 4 Chapitre 1 Section 2 II
5. a Partie 4 Chapitre 1 Section 2 II
6. c Partie 4 Chapitre 1 Section 2 IV
7. b Partie 4 Chapitre 1 Section 2 IV
8. c Partie 4 Chapitre 1 Section 2 IV
9. b Partie 4 Chapitre 2 Section 1 II
10. c Partie 4 Chapitre 2 Section 1 II
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201201TDPA0213 151
Comptabilité approfondie • Série 2

Index
Acomptes 64 Inspection des actifs corporels 145
Acomptes sur dividendes 69 ISA 131
Actionnaires défaillants 13 Lettre de mission 144
Actions à bons de souscription d’actions Mission d’audit 129
(ABSA) 48 Mission légale du commissaire aux comptes
Amortissement du capital 55 131
Amortissements dérogatoires 86 Normes d’exercice professionnel (NEP) 131
Anomalie significative 140 Obligations à bons de souscription
Apports en industrie 15 d’obligations (OBSA) 122
Audit légal 129 Obligations à bons de souscription
Augmentation de capital 26 d’obligations (OBSO) 120
Augmentation de capital par apports en Obligations convertibles en actions (OCA)
nature 38 113
Augmentation de capital par apports en Obligations remboursables en actions (ORA)
numéraire 31 118, 125
Augmentation de capital par compensation Observation physique 145
de créances 39 OCEANE 118
Augmentation de capital par incorporation Participation des salariés aux résultats de
de réserves 27 l’entreprise 82
Autres fonds propres 123 Prime de remboursement 93
Avances conditionnées 124 Procédures analytiques 145
Bons de souscription d’actions (BSA) 45 Provision pour hausse de prix 84
Bons de souscription d’obligations (BSO) Provision pour investissement 82
118 Provisions réglementées 81
Certification des comptes 131 Rachat par la société de ses propres
Commissaire aux comptes 129, 132 actions 50
Comptes bloqués d’associés 126 Rachat par la société de ses propres

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Comptes courants d’associés 127 obligations 108
Contrat de société 7 Rapport du commissaire aux comptes 134
Contrôle externe 129 Réduction de capital 49
Contrôle interne 142 Réévaluation légale 87
Coup d’accordéon 53 Réévaluation libre 88
Demande de confirmation des tiers 145 Réserve légale 69
Droits d’attribution (DA) 29 Risque d’audit 140
Droits préférentiels de souscription (DPS) Séparation des fonctions 142
34 Seuil de signification 141
Éléments probants 141 Sondage 145
Emprunt à coupon zéro 104 Taux de rendement actuariel brut 99
Emprunts obligataires 90 Titres subordonnés à durée indéterminée
Frais d’augmentation de capital 41 (TSDI) 124
Frais d’émission de l’emprunt 105 Valeur acquise 92
Haut Conseil du Commissariat aux comptes Valeur actuelle 92
(H3C) 131 Valeur nominale 93
IFAC 131 Valeur théorique d’une obligation 98
Impôt forfaitaire annuel 65 Vérifications spécifiques 132

152
UE 120

Devoir 2
Comptabilité approfondie
Année 2013-2014

À envoyer à la correction
Auteur : Joël HAIMOVICI

Exercice 1 : Constitution de société (6 points)

M. Intec et M. Jeuneur décident de créer une SARL en date du 1er mars N dotée d’un capital de 50 000 €.
Les apports se décomposent comme suit :
• M. Intec apporte 25 000 € par chèque déposé sur le compte LCL.
• M. Jeuneur apporte un fonds de commerce qui se décline de la façon suivante :

Eléments Valeur bilan Jeuneur Valeur d’apport


Fonds commercial 17 000
Stock de marchandises 15 000 6 000
Créances clients 10 000 6 000
Dettes fournisseurs 4 000 4 000
Total 21 000 25 000

TRAVAIL À FAIRE
1. Enregistrer les écritures de constitution de la SARL. (2 points)
2. L’apport de M. Jeuneur génère-t-il des conséquences vis-à-vis de l’intervention du commissaire
aux apports ? (4 points)
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Exercice 2 : Augmentation de capital (7 points)

La SA GMP est en quête de nouvelles ressources pour financer son pôle de recherche et développement.
Les partenaires ont adopté l’idée d’une augmentation de capital par émission d’actions de numéraire.
Le 2 janvier 2013, l’assemblée générale réunie de façon extraordinaire décide d’émettre 4 000 actions de
valeur nominale 100 € au prix de 120 €. Ces actions sont libérées de la moitié de leur valeur nominale.
Les souscriptions se déroulent au cours du mois de février 2013. Les fonds sont versés le 28 février
2013. L’opération génère des frais d’émission à hauteur de 3 € par action nouvellement émise. La
méthode préférentielle est adoptée par les dirigeants. Le taux de l’impôt sur les sociétés est de 33 1/3 %.

TRAVAIL À FAIRE
1. Proposer les éléments qui caractérisent la détermination du prix d’émission. (1 point)
2. Décrire brièvement l’utilité de la prime d’émission et évoquer son mode de calcul. (1 point)
3. Enregistrer les écritures relatives à l’augmentation de capital. (2 points)
4. Les anciens actionnaires de la SA GMP disposent-ils d’un moyen juridique pour préserver leur
pourcentage de contrôle ? (1 point)

Le 2 septembre 2013, les dirigeants de la SA GMP décident d’appeler la moitié du solde restant dû de
façon à mobiliser la trésorerie pour le 30 septembre au plus tard. Un actionnaire, M. Joël, verse par anti-
cipation le solde de son apport le 20 septembre 2013. Il est souscripteur de 300 actions.
5. Procéder à l’enregistrement de l’appel et au versement qui en résulte. (2 points)

201201TDPA0213 153

Comptabilité approfondie • Devoir 2

Exercice 3 : Répartition des bénéfices (7 points)

La société Cnam réfléchit à l’affectation du bénéfice réalisé au cours de l’année 2013. Au cours du mois
de janvier 2014, un acompte sur dividendes est distribué. L’annexe 1 présente le projet de répartition.

TRAVAIL À FAIRE
À l’aide de l’annexe 1 :
1. Rappeler la nécessité de constituer une réserve légale. (1 point)
2. Définir le bénéfice distribuable. (1 point)
3. Indiquer brièvement ce qu’est un acompte sur dividendes et quelles sont les conditions néces-
saires pour distribuer un acompte sur dividendes. (2 points)
4. Enregistrer sur le mois de janvier 2014 l’opération de versement d’acompte sur dividendes. (1 point)
5. Déterminer la répartition de bénéfice de l’année 2013 soumise à l’assemblée générale ordinaire.
(1 point)
6. Enregistrer l’affectation du résultat de l’année 2013 et le paiement des dividendes. (1 point)

Annexe 1

Capitaux propres au 31 décembre 2013


Capital : 300 000 € (dont versé : 225 000 €)
Réserve légale : 28 000 €
Réserve facultative : 84 000 €
Report à nouveau (solde créditeur) : 3 000 €
Résultat de l’exercice : 60 000 €

Composition du capital

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Le capital comprend 15 000 actions de valeur nominale 20 €. Il est réparti selon les catégories
suivantes :
• 5 000 actions de préférence dépourvues de droit de vote intégralement libérées ;
• 5 000 actions ordinaires intégralement libérées ;
• 5 000 actions ordinaires, émises lors d’une augmentation de capital survenue au cours de l’année
2013.
Le premier quart de la valeur nominale est libéré le 1er juillet 2013.

Répartition du bénéfice 2013


Le paiement d’un acompte sur dividendes a été décidé le 2 janvier 2014. Il se répartit comme suit :
• 1,50 € pour une action de préférence ;
• 0,75 € pour une action ordinaire ancienne ;
• 0,50 € pour une action ordinaire nouvelle.
Le versement de l’acompte a lieu le 15 janvier 2014.
L’assemblée générale ordinaire décide la répartition suivante en date du 18 juin 2014.
• un premier dividende de 8 % est attribué aux actions de préférence sans droit de vote ;
• un premier dividende de 5 % est attribué aux actions ordinaires ;
• une réserve facultative sera dotée à hauteur de 17 000 €.
Le solde fait l’objet d’une distribution sous forme de superdividende arrondi à l’euro inférieur.
Le reliquat est reporté à nouveau.
Le paiement est réalisé le 2 juillet 2014.

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UE 120

Devoir 3
Comptabilité approfondie
Année 2013-2014

À envoyer à la correction
Auteur : Joël HAIMOVICI

Exercice 1 : Emprunt (11 points)

La société anonyme CNC spécialisée dans la production de films publicitaires connaît un accroissement
de son marché. Pour y faire face, elle doit développer ses investissements lesquels induisent un finance-
ment adapté. À cette fin, elle a recours à l’émission d’un emprunt obligataire dont les caractéristiques
figurent ci-après. La société CNC a eu recours à des prestataires de services : les frais de publicité lui ont
été facturés pour 150 000 € HT. Une banque a été chargée de placer les obligations. Cette dernière a
facturé des commissions pour 1 000 000 € HT. La clôture de l’exercice se situe au 30 septembre.

TRAVAIL À FAIRE
1. Présentez le tableau de remboursement de l’emprunt. (1 point)
2. Indiquez les conditions d’émission d’un emprunt obligataire et l’organe compétent pour décider
d’une telle opération. (1 point)
3. Rappelez succinctement les règles comptables concernant les primes de remboursement et les
frais d’émission. (1 point)
4. Les dirigeants de la société CNC souhaitent étaler dans le temps les frais d’émission au prorata de
la rémunération courue, et en utilisant une technique actuarielle.
a. Vérifiez que cette position est pertinente au plan fiscal. (1 point)
b. Posez l’équation permettant de calculer le taux actuariel applicable au calcul des fractions de prime
de remboursement fiscalement déductibles. (1 point)
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c. Calculez l’amortissement de la prime et des frais d’émission au titre de l’exercice N/N+1. (1 point)
5. Passez les écritures relatives à l’emprunt au titre de l’exercice N/N+1. (4 points)
6. Y a-t-il un intérêt pour la société CNC de constituer une réserve pour obligations amorties ? (1 point)

Informations complémentaires : Caractéristiques de l’emprunt obligataire


Émission le 1er avril N de 10 000 obligations
Valeur nominale d’une obligation : 5 000 €
Prix d’émission : 4 800 €
Valeur de remboursement : 5 500 €
Durée de vie de l’emprunt : 5 ans
Taux d’intérêt : 10 %
Remboursement par annuités constantes
Le taux utilisé pour le calcul de l’annuité constante, exprimé en pourcentage est arrondi au centième le
plus proche (un taux de 10,153… %, par exemple, serait arrondi à 10,15 %).
Le nombre d’obligations à amortir chaque année est arrondi par excès.

201201TDPA0213 155

Comptabilité approfondie • Devoir 3

Exercice 
2 : Missions de l’expert-comptable et du commissaire aux
comptes (9 points)

M. Carpentier cultive quelques hectares de vigne près de Beaune. Sa clientèle est diversifiée. Compte
tenu du développement de son activité, M. Carpentier a constitué une SARL avec son épouse. Il assume
les fonctions de gérant. Il cultive et produit seul mais il cède sa production à la SARL. Le capital de la
SARL s’élève à 50 000 €. Il détient 75 % des parts et sa femme 25 %. Le chiffre d’affaires HT de l’an-
née N s’élève à 400 000 €. Le résultat net comptable de l’année N atteint 20 000 €. La SARL emploie
5 personnes dont le couple. Mme Carpentier s’occupe des services administratifs et comptables de la
SARL. Le développement de la société incite M. Carpentier à rencontrer son banquier le 6 janvier N+1
afin de lui exposer son projet et ses besoins de financement. L’enveloppe financière s’élève à 400 000 €.
Son banquier incite M. Carpentier à nouer un contact avec M. Jean expert-comptable afin de lui confier
la supervision de la comptabilité de la SARL.

TRAVAIL À FAIRE
1. Indiquer les raisons qui incitent le banquier à faire intervenir un expert-comptable. (2 points)
2. L’intervention de l’expert-comptable est-elle obligatoire ? Le recours à un commissaire aux comptes
serait-il avisé ? (1 point)
3. M. Carpentier contacte l’expert-comptable Quelle mission ce dernier va-t-il proposer à la société ?
(2 points)
4. Lors de l’entretien avec l’expert-comptable, M. Carpentier a évoqué les bienfaits d’une comptabi-
lité de trésorerie. M. Jean ne peut se satisfaire de cette situation. Pourquoi ? (2 points)
5. Indiquer les étapes de la mission d’expert-comptable. (2 points)

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