Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Les Essentiels du
CONTRÔLE
DE GESTION
Olivier Vidal
Emmanuelle Plot-Vicard
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3
PARTIE IV • Contrôle et pilotage de l’entreprise
Fiche 16. Les prix de cession interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
Fiche 17. Les tableaux de bord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198
Fiche 18. Le contrôle de gestion et les mathématiques de gestion . . . . . . . . . . . . . 211
Fiche 19. Le contrôle de gestion et le management . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227
Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251
4 Contrôle de gestion
Introduction
Les ouvrages de la collection « Les Essentiels du Sup’ » sont composés de fiches
comportant systématiquement des rappels des notions clés, des questions à choix
multiples commentées et des exercices corrigés. Ces ouvrages sont conçus pour favo-
riser la remise à niveau, la mémorisation et la préparation des épreuves.
5
Enfin, le budget de trésorerie et les états de synthèse prévisionnels (fiche 10)
découlent de tous les autres budgets. Ils permettent de mesurer la faisabilité et la
rentabilité du modèle économique de l’entreprise.
V. Synthèse
Afin d’appliquer les notions développées dans les quatre parties, il est proposé un
cas de synthèse. Son objectif est de mettre en place des outils de contrôle afin d’étu-
dier la performance des différents responsables (partie 1 : calcul et décomposition
d’écarts), de déterminer les prévisions des ventes (partie 2), des approvisionnements
(partie 4) et de construire un budget de trésorerie (partie 3).
6 Contrôle de gestion
FICHE
6 Le budget des ventes
NOTIONS CLÉS
ATTENTION
Il ne faut pas oublier de tenir compte des stocks éventuels de
produits finis (ou de marchandises) qui pourraient exister en début de période. À
niveau de ventes inchangé, ces stocks viennent diminuer le montant à produire
(ou à acheter).
La réflexion sur les ventes permet, au-delà du niveau des ventes, de déterminer
le positionnement de l’entreprise sur le marché, la qualité des biens et services
proposés, ainsi que les canaux de distribution.
60
COURS
Le budget des ventes permet également l’établissement du budget des frais de dis-
tribution : il s’agit des charges relatives à l’élaboration des études de marché, à la
publicité, à l’expédition des biens vendus, au service après-vente et à l’administration
du service commercial.
ATTENTION
Il est délicat de vouloir comparer directement l’impact des frais
publicitaires sur le niveau des ventes. Il est fréquent que cet impact soit décalé dans
le temps : les frais publicitaires de l’année N peuvent augmenter non pas les ventes
de N mais les ventes de N+1.
Stagnation
Augmentation Diminution
forte forte
MATURITÉ
Augmentation
faible DÉCLIN
CROISSANCE
LANCEMENT
Temps
La durée des différentes phases ne peut pas être déterminée de manière générale :
elle dépend de la nature des produits.
EXEMPLE
L’entreprise Tout’Budget détermine son budget des ventes pour les trois premiers
mois de l’année N+1. Compte tenu des études de marché, voici les prévisions de
vente.
Janvier Février Mars
Quantités vendues prévues 5 516 5 468 5 632
Le prix de vente de 10 € reste constant sur la période. Les clients règlent 40 % au
comptant et 60 % le mois suivant. L’ensemble des ventes est soumis au taux de
TVA normal. Au 31 décembre N, les créances clients s’élèvent à 5 000 € : toutes
sont réglées en janvier N+1.
Janvier Février Mars
CA 55 160 (a) 54 680 56 320
CA TTC 66 192 (b) 65 616 67 584
Encaissement 31 476,80 (c) 65 961,60 (d) 66 403,20
(a) 5 516 × 10
(b) 55 160 × 1,2
(c) 66 192 × 0,4 + 5 000
(d) 66 192 × 0,6 + 65 616 × 0,4
Au 31 mars N+1, les créances s’élèvent à 67 584 × 0,6 = 40 550,40 €.
Les études de marché permettent de connaître les attentes des clients. Grâce à des
sondages, des entretiens ou des panels, l’objectif est de déterminer les quantités à
vendre, le prix à fixer, ainsi que les qualités attendues des produits.
EXEMPLE
Les ventes d’un produit A s’élèvent à 80 000 unités. Une étude commerciale
indique que la demande, en phase de croissance, va augmenter de 25 % au cours
de l’année suivante.
Une entreprise détient 10 % de part de marché et espère une part de marché de
15 % pour l’année à venir, du fait d’une amélioration de la qualité de ces produits.
Elle peut donc estimer vendre 80 000 × 1,25 × 0,15 = 15 000 produits.
Les outils mathématiques de prévision des ventes s’appuient sur une démarche para-
doxale : c’est en étudiant les ventes passées que l’on peut tenter de déterminer
les tendances, qui, si elles se poursuivent, permettent de déterminer les ventes
futures.
Si les ventes sont en croissance régulière, l’outil mathématique pour exprimer les
ventes par rapport au temps est une fonction linéaire de forme Y = (a × X) + b,
avec
Y : le volume des ventes ;
a : la pente de la droite (positive dès lors que les ventes sont en croissance) ;
X : l’année (généralement numérotée à partir de 1 pour la première observation) ;
b : l’ordonnée à l’origine.
Dès lors que les paramètres de la droite, appelée droite de régression, sont détermi-
nés (grâce à un tableur ou une calculatrice programmable), il est possible de détermi-
ner le volume de vente pour l’année X suivante.
EXEMPLE
Le directeur commercial d’une entreprise a représenté sur un graphique l’évolu-
tion du volume des ventes sur les dix dernières années. L’ajustement du nuage de
points par une droite donne l’équation suivante : Y = 647 × X + 9 462.
Volume de ventes
18 000
16 000 ?
14 000
12 000
10 000 Quel volume de vente
pour l’année 12 ?
8 000
6 000
Droite de régression linéaire
4 000
2 000
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
Année
ATTENTION
Sur un marché concurrentiel, le prix de vente est une donnée extérieure.
Tous les produits de même prix doivent correspondre à un même niveau de qualité :
si le client a le choix entre deux produits de même prix mais de qualité différente, il
achètera celui dont la qualité est supérieure.
Lorsqu’une entreprise souhaite modifier son prix de vente, elle doit anticiper l’effet
de cette variation sur le volume de vente. Dans la plupart des cas, plus le prix dimi-
nue, plus les quantités vendues augmentent, et inversement.
EXEMPLE
Une entreprise produit et vend 1 000 unités d’un bien au prix de vente de 50 €.
L’entreprise souhaite augmenter son volume d’activité et décide donc de diminuer
son prix à 45 €.
La diminution relative du prix est de (45 – 50) / 50 × 100 = −10 %.
Au prix de 45 €, les études de marché estiment que le niveau des ventes est de
1 050 unités.
L’augmentation relative du volume vendu est de (1 050 – 1 000) / 1 0000 × 100
= +5 %.
L’élasticité-prix est de 0,05 / –0,1 = −0,5.
Les quantités sont assez peu sensibles au prix : une petite augmentation du prix
n’entraîne qu’une petite diminution des quantités vendues.
EXEMPLE
Une élasticité-prix de −5 signifie qu’une augmentation du prix de vente de 10 %
engendre une diminution du volume de vente de 50 % (−5 × 10 %). La demande
est très sensible au prix.
Une élasticité-prix de −0,2 signifie qu’une augmentation du prix de vente de 10 %
engendre une diminution du volume de vente de 2 % (−0,2 × 10 %). La demande
est peu sensible au prix.
L’effet d’une variation du prix sur le résultat est difficile à appréhender car deux
effets s’opposent :
— l’effet prix : à volume de vente inchangé, une variation du prix de vente génère
une variation du chiffre d’affaires ;
— l’effet volume : le changement de prix génère une variation des quantités ven-
dues, qui elle-même modifie le chiffre d’affaires, mais également les charges
variables totales.
Comme une variation du prix entraîne généralement une variation des quantités ven-
dues de sens opposé, l’effet prix se combine à un effet volume de sens opposé. Par
exemple, une baisse de prix (qui diminue le chiffre d’affaires) génère une augmenta-
tion des ventes (qui génère une hausse du chiffre d’affaires). Il est donc important de
savoir quel effet l’emporte sur l’autre.
EXEMPLE (SUITE)
Les charges variables unitaires de l’entreprise s’élèvent à 25 € et les charges fixes
totales à 10 000 €. Dans la situation initiale, son chiffre d’affaires s’élève à 1 000 ×
50 = 50 000 € et son résultat est de CA − CV − CF = 50 000 − 1 000 × 25 − 10 000
= 15 000 €.
Rappelons qu’une diminution du prix de vente de 10 % a pour conséquence une
augmentation des quantités vendues de 5 %.
Dans cette nouvelle situation, le prix s’établit à 50 × (1 − 0,1) = 50 × 0,9 = 45 € et
les quantités à 1 000 × 1,05 = 1 050 €. Le chiffre d’affaires de l’entreprise s’élève à
1 000 × 1,05 × 50 × 0,9 = 47 250 €.
L’effet volume (hausse du chiffre d’affaires via la hausse des quantités) ne com-
pense pas l’effet prix (baisse du chiffre d’affaires du fait de la baisse du prix) : le
chiffre d’affaires diminue.
Le résultat devient CA − CV − CF = 47 250 – 1 000 × 1,05 × 25 − 10 000 = 11 000 €.
L’effet prix l’emporte, donc le résultat diminue également.
QCM
EXERCICES
Coût de production
Positionnement Quantités vendues Prix de vente
variable unitaire
A 75 000 550 350
B 100 000 500 400 (1)
C 120 000 550 350
D 120 000 400 350
(1) Plus le coût de production variable unitaire est élevé, plus la qualité du produit fini est
élevée.
Par ailleurs, une étude de marché indique que le marché n’a pas atteint sa capacité
maximale d’absorption des produits, que la qualité actuelle des produits correspond
aux attentes des clients et que l’élasticité-prix du produit est de −2.
Les capacités de production de l’entreprise sont de 130 000 unités.
a. Les différents positionnements en matière de prix de vente, de volume de vente
et de qualité proposés par le responsable commercial sont-ils cohérents avec les
données de l’étude de marché ?
b. Quels conseils donner au responsable du service commercial pour sélectionner
un positionnement ?
Vous êtes stagiaire dans une entreprise commerciale et votre mission est de détermi-
ner le volume de vente pour l’année N+1 pour trois marchandises : A, B et C. Le direc-
teur commercial vous donne les ventes observées au cours des sept dernières années.
Positionnement B : le prix de vente, ainsi que les quantités vendues, sont inchangés.
En revanche, la qualité est meilleure. Ce choix n’est pas cohérent : la vente n’exige
pas cette augmentation de qualité, et donc l’augmentation du coût unitaire variable
de production diminue la marge. Il aurait fallu maintenir la qualité constante.
Positionnement C : le prix de vente fixé est en augmentation de 10 % et dans le
même temps, le volume de vente augmente. Ce n’est pas cohérent pour ce produit
dont l’élasticité-prix est négative et la qualité constante.
Positionnement D : la qualité demeure inchangée, et le prix de vente diminue de
(400 – 500) / 500 × 100 = −20 %. Ainsi, compte tenu de l’élasticité-prix, le volume
de vente doit augmenter de 2 × 0,2 = 40 %. Cela détermine le volume vendu, de
100 000 × 1,4 = 140 000 unités, soit 20 000 de plus que ce qui est prévu dans ce
positionnement, mais aussi 10 000 de plus que la capacité de production maximale.
b. Conseils au responsable du service commercial
Deux positionnements sont cohérents : le positionnement A et le positionnement D.
Le positionnement A entraîne une diminution des quantités à vendre. À charges fixes
totales constantes, celles-ci seront alors moins bien absorbées : cela aura un effet
défavorable sur le résultat. Pour que le positionnement A soit pertinent, il faut que
l’effet prix l’emporte sur l’effet volume. Le positionnement D semble le plus adapté.
En revanche, compte tenu de la baisse de prix, il faut augmenter le volume de pro-
duction à 130 000 unités, afin de bénéficier des économies d’échelle. Ensuite, il faut
comparer l’effet volume et l’effet prix : pour que le positionnement soit pertinent, il
faut que l’effet volume l’emporte sur l’effet prix.
b. Commentaires
On suppose que les attentes des clients, ainsi que la qualité des marchandises,
restent inchangées.
Pour la marchandise A :
Le nuage de points est « étalé » dans le temps : les ventes paraissent relative-
ment stables. Le calcul de la moyenne est alors approprié. En moyenne, les ventes
annuelles sur les sept dernières années sont de (10 000 + 9 800 + 10 000 + 10 100
+ 10 000 + 9 900 + 10 100) / 7 = 9 985,71 unités.
Dès lors, les ventes à prévoir pour les marchandises A en N+1 sont de 9 986 unités.
Pour la marchandise B :
Le nuage de points montre une augmentation régulière des ventes dans le temps.
Sur la période, les ventes ont, en moyenne, progressé de (400 + 370 + 380 + 400
+ 400 + 410) / 6 = 393 unités.
Dès lors, sous l’hypothèse que cette augmentation régulière est encore vérifiée, les
ventes à prévoir pour les marchandises B en N+1 sont de 12 360 + 393 = 12 753
unités.
Il aurait été possible de retrouver cette valeur en utilisant une régression linéaire.
Pour la marchandise C :
Le nuage de points montre que les ventes augmentent, mais pas à un rythme régulier.
Les ventes augmentent de plus en plus vite ! Il s’avère que les ventes sont multi-
pliées tous les ans par un coefficient compris entre 1,13 et 1,17, soit en moyenne
par un coefficient de (1,15 + 1,17 + 1,13 + 1,14 + 1,16 + 1,15) / 6 = 1,15, ou encore
une augmentation moyenne de 15 % par an.
Si cette augmentation de 15 % se poursuit, on ne peut pas utiliser une régression
linéaire. Les ventes à prévoir pour les marchandises C en N+1 sont de 23 100 × 1,15
= 26 565 unités.
Public
✔ Étudiants des universités (licence, IAE…)
✔ Élèves des écoles de management
✔ Stagiaires de la formation continue
ISBN : 978-2-311-40259-9