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MBA2
Par :
Dr NDJOCK NDANGWA J
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Introduction Générale
Alors que la comptabilité générale ou financière a pour objet l’enregistrement des flux
entre l’entreprise et son environnement (clients, fournisseurs, etc), la comptabilité analytique
se préoccupe des conditions internes d’exploitation de l’entreprise. A cet effet, par rapport à la
comptabilité générale, dont elle emprunte les données au départ et avec laquelle elle s'articule,
la comptabilité analytique se distingue techniquement par le fait qu'au lieu de recenser des
charges classées par nature c'est-à-dire selon la nomenclature des partenaires extérieurs à la
firme : fournisseurs de matière première, banque, prestataires de services, fisc, etc., les charges
seront reclassées et ventilées par destination. L'entreprise n'est plus considérée comme une
entité uniforme, mais comme un assemblage complexe de moyens, de techniques, de
responsabilités. Il ne s'agit plus de savoir si telle charge correspond à une facture payée à tel
tiers, mais de déterminer quelle part de cette charge peut être attribuée à tel produit ou à telle
activité, à tel sous-ensemble de l'entreprise : usine, atelier, machine, poste de travail, à tel
responsable. La figure suivante illustre parfaitement la différence entre la comptabilité générale
et la comptabilité de gestion :
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dirigeants (ou managers) des organisations afin de prendre des décisions de gestion. En
d’autres termes, il s’agit, d’une comptabilité d’exploitation interne aux entreprises qui permet
de localiser les zones de performance et de non-performance au sein d’une société en se
focalisant sur le calcul de la rentabilité par poste, par produit, par atelier ou encore par centre
de décision. Pour cela, elle décompose les produits suivant leur origine et les charges suivant
leur destination. Elle parvient alors à mesurer le coût des opérations élémentaires, le coût de
revient de chaque produit, le résultat de la fabrication et de la vente de chaque produit, le
rendement de chaque sous-ensemble.
En résumé, la comptabilité analytique permet ainsi de calculer divers types de coûts, dont
les usages sont multiples :
Justifier des prix de vente lorsque cette justification est requise (devis, marchés
publics, etc.),
Servir à prendre des décisions (accepter ou refuser une commande, sous-traiter,
supprimer une activité, un produit, etc.),
Contrôler a posteriori par analyse des écarts entre réalisations et prévisions,
Evaluer certains biens fabriqués par l'entreprise pour être utilisés par elle ou être
mis en stock (il y a là un lien très fort avec la comptabilité générale).
On verra que ces divers usages renvoient en fait à des qualités différentes et à des
modèles de comptabilité analytique spécifiques. En se référant au plan comptable général, on
peut dire qu’en fin de compte l’objet de la comptabilité analytique est de :
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1 Chapitre 1 : revue des systèmes de calculs des coûts
traditionnels : coûts, complets, coûts partiels, coût
marginal, imputation rationnelle
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Figure 2 : classification des coûts
Le contenu : pour une période déterminée, un coût peut être calculé soit en y
incorporant toutes les charges enregistrées en comptabilité générale, soit en y
incorporant qu’une partie de ces charges. Le plan comptable distingue ainsi 2 familles
de coûts, les coûts complets et les coûts partiels. Les coûts complets : ils sont
constitués par la totalité des charges relatives à l’objet du calcul. Les coûts partiels
quant à eux sont obtenus en incorporant qu’une partie des charges pertinentes en
fonction du problème à traiter, il en existe 2 grandes catégories: le coût variable et le
coût direct.
- Le coût variable : il est constitué seulement des charges qui varient avec le volume
d’activité de l’entreprise, sont donc exclues les charges dites fixes ou de structure.
- Le coût direct : il est constitué par les charges qui peuvent lui être directement
affectées.
Le moment de calcul des coûts : Dans ce cas les coûts sont déterminés, soit
antérieurement aux faits qui les engendrent et on parle des coûts préétablis, soit
postérieurement à ces faits et on parle des coûts constatés ou réels ou historiques. La
comparaison de ces coûts conduit à déterminer les écarts.
Le champ d’application du coût étudié : Un coût au sens général du terme est un
regroupement de charges qui peut correspondre : - à une fonction de l'entreprise :
production, distribution, administration, ... ou en descendant plus dans le détail, étude,
fabrication, vente, après-vente, ... ; - à un moyen d'exploitation : magasin, usine,
rayon, atelier, bureau, machine ou poste de travail; - à une responsabilité, d'un
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directeur, chef de service, contremaître, ... ; - à une activité d'exploitation : famille de
produits (marchandises, biens fabriqués, services rendus), produit individualisé, ou
stade d'élaboration d'un produit (étude, achat, production, distribution, ...).
Selon la phase d’élaboration du produit, on peut déterminer divers coûts. Le schéma ci-
dessous met en évidence l’existence d’une hiérarchie entre ces coûts divers. Il est aussi
possible de calculer le coût lié à chaque phase du cycle d’exploitation de l’entreprise. A la
fin du cycle de l’exploitation le coût du produit distribué est appelé coût de revient.
- fractions des dotations aux amortissements qui excédent les dotations fiscales ;
- impôts sur les résultats ;
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- charges courantes se rapportant aux exercices antérieurs ;
- dotations aux amortissements des immobilisations en non valeurs (pas de valeur réel,
actif fictif) ;
- charges qui représentent les charges récupérables sur les tiers (Exemple : taxe
avancées sur le compte des autres) ;
- charges qui représentent la couverture d’un risque (provisions pour litige, pour
dépréciation).
D’autre part des charges qui ne figurent pas dans la CG sont prises en considération par la
CAE, sont les charges supplétives, elles comprennent essentiellement : la rémunération du
travail du dirigeant ; la rémunération du capital à un certain taux d’intérêt dans la société ; les
charges d’usage (Exemple : amortissement de durée inférieur à celle fiscalement tolérées).
En règle générale, les charges prisent par la CAE sont de deux types : les charges directes et
les charges indirectes.
Les charges directes : Ce sont les charges qu’il est possible d’affecter « immédiatement » :
c'est-à-dire sans calcul intermédiaire, au coût d’un produit déterminé. Ces charges peuvent
concerner le coût d’un produit ou d’une commande. Une charge est dite directe lorsqu’elle
concerne uniquement une seule section.
Les charges indirectes : Ce sont les charges qu’il n’est pas possible d’affecter «
immédiatement » à un coût particulier. Elles nécessitent un calcul intermédiaire pour être
imputées au coût d’un produit ou activité. Autrement dit : Une charge indirecte est une charge
qui concerne plusieurs sections à la fois, la répartition des charges indirectes suppose des
calculs intermédiaires en vue de leur imputation au coût.
NB : l’affectation correspond à une répartition des charges sans calcul intermédiaire tandis
que l’imputation correspond à l’inverse.
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1.1.3 Notion de centre d’analyse
Le traitement des charges indirectes nécessite de procéder à un découpage de l’entreprise en
centres d’analyse qui correspondent le plus souvent à des services ou à des divisions
fonctionnelles. La qualité de découpage conditionne la pertinence du calcul des différents
coûts. Exemple de sections :
- Section administration ;
- Section entretien ;
- Section achat ;
- Section production ;
- Section distribution.
L’activité des centres d’analyses doit être mesurée par une unité de mesure physique (kg,
heure…), or cela n’est pas toujours faisable, d’où la distinction de deux catégories de centres
d’analyse : opérationnels et de structure. Concernant les premiers, leur activité peut être
mesurée par une unité de mesure physique nommée unité d’œuvre tandis que pour les
deuxièmes, l’activité ne peut être mesurée par une unité d’œuvre physique mais plutôt à l’aide
d’un taux de frais calculé à partir d’une assiette de frais (base monétaire).
- Centres principaux : Centres dont les coûts sont imputés directement aux coûts de
produits (par exemple : approvisionnement, production, distribution…) ;
- Centre auxiliaires : Centres dont les coûts sont imputés à d’autres centres (gestion de
personnel par exemple). Ce sont aussi des sections (centres) dont l’activité profite à
d’autres sections (principales et/ ou auxiliaires).
L’unité d’œuvre est une « unité de mesure dans un centre d’analyse servant notamment à
imputer le coût de ce centre aux coûts des produits ». Le choix d’une unité d’œuvre résulte
d’une analyse technico-économique renforcée par la recherche d’une corrélation
significative entre l’unité d’œuvre et le coût du centre en pourcentage (corrélation tendant
vers 100). Le coût de l’unité d’œuvre est déterminé de la façon suivante :
Coût d’une unité d’œuvre= coût du centre d’analyse/ nombre d’unité d’œuvre
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Taux de frais = coût du centre / valeur en franc de l’assiette
Les coûts des centres sont imputés aux produits (familles de produits, activités, etc.) en
fonction du nombre d’unités d’œuvre consommées.
En se basant sur le réseau d’analyse comptable (voir figure ci-après), on peut établir le tableau
d’analyse des charges indirectes.
La répartition primaire consiste à ventiler (répartir) les charges indirectes entre tous les
sections analytiques (principales et auxiliaires). Cette ventilation s’effectue soit par
affectation, soit par répartition. Lorsqu’il existe des moyens de mesure (bons de sortie de
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magasin, compteurs) les charges indirectes sont affectées aux centres, proportionnellement
aux quantités utilisées.
Dans l’hypothèse contraire, les charges sont réparties entre les centres concernés à l’aide de
clés de répartition technique et comptable. (voir exercice 1)
4- La répartition secondaire
Après la première répartition vient la deuxième qui permettra de déterminer le coût de l’unité
d’œuvre. Cette dernière consiste à répartir, suivant des clés de répartition, le total de la
répartition primaire de chaque centre auxiliaire entre les centres auxquels il a fourni des
prestations. Il est important de souligner que les centres receveurs de présentations peuvent
être eux-mêmes des centres opérationnels ou des centres de structure. A noter qu’au terme de
cette répartition on ne dispose des charges que dans des sections principales et de structures.
Alors que les sections auxiliaires sont entièrement réparties (total = 0).
Les cessions de prestations entre les centres d’analyses s’effectuent selon la méthode des
transferts croisés lorsque deux ou plusieurs centres auxiliaires se fournissent simultanément
des prestations. Avant de procéder à la répartition secondaire, il est obligatoire de calculer le
total de chaque centre auxiliaire à l’origine des prestations réciproques. Ce total tient compte
des prestations reçus d’un ou de plusieurs centres d’analyse. A ce niveau, le gestionnaire ce
servira des systèmes d’équations pour déterminer les montants des totaux primaires à répartir.
(voir exercice 2)
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1.2.1 Définition et classification des stocks
Les stocks peuvent être définis comme l’ensemble des articles rassemblés à l’intérieur de
l’entreprise et en attente d’utilisation ou de commercialisation ultérieure. Ils sont
essentiellement composés de marchandises, de matières premières, de fournitures, de produits
intermédiaires, de produits finis et d’emballages commerciaux. Les stocks sont indispensables
à l’entreprise dans la mesure où ils lui évitent les ruptures qui engendrent l’arrêt de la
production et parfois la perte de certains clients. La gestion des stocks consistera donc à
organiser au mieux un sous ensemble composé des flux d’entrées, des articles en attentes, et
des flux de sorties.
On distingue dans le processus de fabrication trois phases de stockage qu’on peut les
schématiser comme suit :
- Les mouvements des entrées et sorties de stocks en amont sont valorisés au coût
d’achat.
- Les mouvements des entrées et sorties de stocks en aval sont valorisés au coût de
production.
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- le coût d’achat pour les approvisionnements : se compose de deux types de charges :
Les charges directes = prix d’achat des matières HT + frais accessoires (transport,
commission, douane…) + main d’œuvre et les charges indirectes : réception, contrôle,
manutention
- le coût de production pour les produits intermédiaires, semi-finis et finis, déterminé
par la comptabilité de gestion.
En ce qui concerne les sorties de stocks, trois méthodes sont préconisées : CMUP, FIFO et
LIFO. Il faut noter que cette valorisation se fera à chaque fois à travers la fiche ci-dessous
- Coût moyen unitaire pondéré (CMUP) calculé en fin de période avec cumul du stock
Initial ;
- Coût moyen unitaire pondéré (CMUP) calculé après chaque entrée.
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- La méthode FIFO / PEPS : premier entré premier sorti C’est une méthode de
comptabilisation des stocks qui valorise les sorties de stock au coût de l'article le plus
ancien dans le stock. En fin de période, le solde en magasin (stock existant) est chiffré
au coût des entrées les plus récents.
- La méthode LIFO / DEPS : dernier entrée premier sorti Cette méthode considère que
ce sont les produits entrées les derniers qui doivent être sortis les premiers. Donc on
évalue les sorties de magasin au coût des entrées les plus récentes. En fin de période le
solde magasin est chiffré au coût des entrées les plus anciennes (voir exercice 3)
Avantages : les sorties de stock et les existants qui leur succèdent sont valorisés au même coût
moyen unitaire. Du point de vue économique, cette méthode, du fait qu’elle conduit à prendre
en considération le stock initial en plus des entrées par le calcul du CMUP, permet un
amortissement des fluctuations des prix, on parle alors d’un lissage des coûts de revient.
Inconvénients : le principal reproche fait à cette méthode provient du fait qu’il faut attendre la
fin de la période de référence pour valoriser les sorties de stock, ce qui est en contradiction
avec le principe de l’inventaire permanent
Inconvénient : cette méthode ne peut être adoptée que si on utilise l’outil informatique, parce
que les calculs sont nombreux.
FIFO : en période des hausses des prix, la méthode conduit à une évaluation plus faible des
sorties, donc : à une minoration du coût de revient, à une majoration de la valeur du stock
final, conduisant l’une et l’autre à une majoration du résultat. En période de baisse de prix,
l’inverse se produit.
LIFO : en période de hausse des prix, la méthode conduit à une évaluation plus élevée des
sorties donc : - à une majoration du coût de revient - à une minoration du stock final -
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conduisant l’une et l’autre à une minoration du résultat En période de baisse des prix,
l’inverse se produit.
Cet inventaire se fera selon l’une des trois méthodes admises par OHADA à savoir :
CMUP, LIFO, FIFO
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Coût d’achat des marchandises vendues + Coût de distribution
Cet inventaire se fera selon l’une des trois méthodes admises par OHADA à savoir :
CMUP, LIFO, FIFO
Cet inventaire se fera selon l’une des trois méthodes admises par OHADA à savoir :
CMUP, LIFO, FIFO
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C’est une méthode qui prend en compte l'ensemble des coûts. L'affectation des charges
indirectes relève toutefois de décisions arbitraires. C'est une limite
Le direct costing ou méthode des coûts variables est intrinsèquement lié au seuil de
rentabilité. L’estimation par les coûts variables est une technique à laquelle on a souvent
recours, parce que cette dernière répond à plusieurs objectifs : 1°) en tout premier lieu, elle
permet de juger la performance des responsables ; 2°) de manière corollaire, elle permet
naturellement d’apprécier la profitabilité globale des produits fabriqués ou vendus, puisque à
partir du moment où la marge globale sur coût variable est supérieure aux frais fixes, cela
signifie que l’entreprise commence à réaliser des bénéfices ; 3°) elle autorise un diagnostic de
la rentabilité des produits, à partir de la marge sur coûts variables qu’ils dégagent. On peut
choisir d’en développer certains, pour ceux qui présentent des taux de marge importants ou
d’en abandonner d’autres. Il faut cependant être prudent avant de porter un diagnostic définitif
sur la bonne rentabilité présumée d’un produit à partir du seul critère de la marge, en raison
des coûts fixes spécifiques que ce dernier peut être amené à supporter ; 4°) en cas de sous-
traitance, elle peut permettre d’apprécier la rentabilité de l’opération, puisque cette dernière
permet de « variabiliser » les charges fixes que constituent les salaires ; 5°) enfin, elle permet
de choisir également s’il faut ou non produire plus de produits dans certains cas, car elle
constitue le prix minimum à appliquer pour des séries marginales.
Le principe de cette méthode est le suivant : on calcule pour chaque produit, un coût
variable (CV) qu’on soustrait au chiffre d’affaire pour avoir la marge sur coût variable
(MV). Les charges fixes quant à elles sont considérées comme une masse
indivisible (CF) que l’on soustrait à la somme des MV pour avoir le résultat.
Chiffre d'affaires (CA)- Coûts variables (CV)= Marge sur Coût Variable (MCV) -
Charges fixes (CF)= Résultat
2- Le seuil de rentabilité
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Définition
Le seuil de rentabilité (ou chiffre d’affaires critique) est le montant du chiffre d’affaires pour
lequel l’entreprise ne réalise ni bénéfice ni perte. Il représente donc le chiffre d’affaires
minimum à atteindre pour un exercice. L’analyse du seuil de rentabilité s’appuie sur la
distinction charges variables et charges fixes.
Par le calcul Soient : SR, le seuil de rentabilité ; CF, les charges fixes ; coef MCV, le
coefficient de marge sur coût variable. Le seuil de rentabilité est calculé à partir de la formule
suivante : SR= CF/ coef MCV ou encore SR en quantités= CF/ MCV Unitaire
charges fixes = 655 200F coefficient de marge sur coût variable = 40 %, prix de vente unitaire
= 200 F déterminons le SR en valeur et en quantités
Changement de structure
À partir d’un certain volume de production, les capacités productives sont insuffisantes, ce qui
nécessite d’investir.
Exemple
Reprenons l’exemple précédent : une étude de marché montre que l’entreprise peut vendre
jusqu’à 12 000 unités. Cependant, pour produire au-delà de 10 000 unités, il est nécessaire de
procéder à des investissements qui ont pour effet d’augmenter les charges fixes de 50 000F.
Cette opération n’a pas d’effet sur les charges variables unitaires. Calculez du nouveau seuil
Intérêt
Limites
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En cas de multi production (ce qui est le plus fréquent), le seuil de rentabilité ne permet pas de
définir le volume de ventes par produit.
Exemple
Supposons qu’une entreprise fabrique 2 produits P1 et P2 pour lesquels la marge sur coût
variable unitaire est respectivement de 50 et 40 euros. Les charges fixes globales s’élèvent à
250 000 F. Il ne sera pas possible de déterminer un seuil de rentabilité par produit car les
charges fixes ne peuvent pas être réparties entre les produits. Le seuil de rentabilité est atteint
lorsque la marge sur coût variable est égale aux charges fixes, soit : 50X1 + 40X2 =
250 000F (avec X1 = quantité de produit P1 et X2 = quantité de produit P2). Il existe donc
une infinité de solutions. Par exemple :
3- Le risque d’exploitation
Le point mort
Cette date se détermine de façon différente selon les conditions dans lesquelles se réalise
l’activité de l’entreprise :
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Figure 7 : Intérêt et limite du seul de rentabilité
La marge de sécurité et l’indice de sécurité
Le risque d’exploitation est d’autant plus faible que l’indice de sécurité est élevé (voir
exercice 7)
La somme des deux éléments permet de déterminer le « coût spécifique » (CSP) des
produits et leur « marge sur coût spécifique ». Les charges directes quant à elles sont
considérées comme charges communes et ne font pas l’objet d’une répartition. Elles forment
une masse indivisible qui doit être couverte par la somme des marges sur coûts spécifiques.
La marge sur coût spécifique mesure donc la contribution du produit à la couverture des
charges communes. C’est pour cette raison que cette méthode est souvent dénommée «
méthode des marges et apports par produit ».
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Chiffre d'affaires (CA) - Coût variables (CV) = Marge sur Coût Variable (MCV) - Charges
fixes spécifiques (MCS ou charges fixes directes)= Marge sur Coût Spécifique (MCS) - Coût
Fixe Commun (CFC ou charges fixes indirectes)= Résultat.
Ce coût est un indicateur très opérationnel pour juger la rentabilité d'un produit en évaluant la
valeur créé. Il est ainsi possible de décider le maintien ou l'arrêt de sa commercialisation.
NB : Cette approche particulière ne s'attache pas à calculer le coût de revient d'un produit,
mais d'estimer le coût de la dernière unité produite
Supposons :
Coût marginal= total charges fixes et variables (2) – total charges fixes et variables (1)
Cette méthode permet de mesurer l'impact économique des fluctuations d'activités comme la
prise d'une nouvelle commande.
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1.3.5 La méthode de l’imputation rationnelle
Du fait de charges fixes, le coût unitaire d’un produit varie avec le niveau d’activité. La
méthode d’imputation rationnelle des charges fixes a pour effet d’effacer l’impact du niveau
d’activité sur les coûts, en référence à une activité normale.
L’imputation rationnelle des charges fixes consiste à variabiliser les charges fixes incorporées
aux coûts en fonction du niveau de production ou d’activité. En d’autres termes, ce principe
consiste à imputer aux coûts des produits le montant des charges de structure corrigé par un
coefficient appelé coefficient (taux) d’imputation rationnelle. Sa mise en pratique passe par
plusieurs étapes :
Rappelons que dans cette méthode il ne s’agit pas de modifier les coûts ; elle permet de
porter un jugement plus pertinent sur les conditions d’exploitation une fois éliminé
l’incidence des variations d’activité. En d’autres termes, elle permet :
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de mieux évaluer les performances des services de production, dès lors que la
responsabilité des fluctuations d’activité relève plutôt de la fonction commerciale (voir
exercice 5)
En cas de sous activité, il est préconisé de faire une valorisation des stocks selon la méthode
de l’imputation rationnelle c’est-à-dire que le coût unitaire d’entrée en magasin des produits
fabriqués est celui obtenu avec imputation rationnelle. En cas de suractivité, c'est à-dire
lorsque l’activité réelle est supérieure à l’activité normale, les conséquences de l’application
de la méthode d’imputation rationnelle sont inversées ; celle-ci majorerait la valeur de la
production stockée et le résultat de la période. Au nom du principe de prudence (qui voudrait
que seules les moins-values probables soient enregistrées et pas les plus-values latentes), il
convient d’évaluer les stocks dans ce cas au coût réel complet sans application de la méthode
d’imputation rationnelle
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2 Chapitre 2 : Activity-Based-Costing et gestion par activités
2.1 Section I : la méthode ABC bien plus efficace que les méthodes
traditionnelles
Les systèmes traditionnels de calcul des coûts ont été conçus pour répondre aux
exigences fiscales et aux évaluations des stocks, mais ils présentent divers défauts, notamment
lorsqu’ils sont utilisés comme outils de gestion. Cela s’explique par le fait que ces
méthodologies traditionnelles d’établissement des coûts sont axées sur les différents produits
proposés par les entreprises. Les coûts sont répartis de manière égale entre ces produits car il
est supposé que chaque article consomme les diverses ressources de l’organisation
proportionnellement au volume des produits fabriqués.
Ainsi, divers facteurs de « volume » tels que les heures de main-d’œuvre directes, les heures
de machines et les coûts des matières premières sont utilisés comme critères d’attribution des
frais généraux. Cette méthodologie signifie que ces valeurs ne reflètent qu’une moyenne
estimée. Même si une étude complexe est utilisée pour arriver à ce calcul, il s’agit d’un
scénario qui, par définition, ne correspondra jamais exactement aux caractéristiques
spécifiques de chaque entreprise et de ses processus individuels. Ces pilotes basés sur le
volume échouent également en raison de la diversité de la forme, de la taille et de la
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complexité de ces produits. Il n’y a pas non plus de relation directe entre le volume de
production et l’effort ou les coûts consommés par l’organisation.
En conséquence, de nombreux dirigeants de sociétés offrant une variété activité prennent des
décisions très erronées en termes de prix, de combinaisons de produits et de services, ainsi
que de processus. La méthode ABC apparait alors comme le choix idéal dans ce type de
situation. Cette section vise à présenter la démarche générale de cette méthode.
Activité
Une activité est un ensemble de tâches complémentaires et coordonnées pour fournir une
prestation identifiée (H. Bouquin).Les activités peuvent être décrites par des verbes.
Exemple : Assurer le suivi des clients, assurer l’ordonnancement de la production, assembler
les composants.
Processus
Un processus est défini comme l’enchaînement d’activités déclenchées par une même cause et
délivrant un produit, un service ou une information ayant de la valeur pour un client interne
ou externe (Pierre Mévellec).
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Charge traçable
Une charge traçable est une charge rattachable à une cause précise (dont on peut suivre la
trace).
Exemple Charges indirectes traçables à un produit : les charges engagées dans l’activité «
assurer la maintenance des machines » sont allouées aux produits en fonction du nombre
d’opérations de maintenance. Dans certaines entreprises, 70 % des coûts sont traçables quand
30 % seulement des charges sont directes. La notion de traçabilité permet donc d’allouer, sans
ambiguïté, une grande partie des charges aux objets de calcul des coûts, qu’elles soient
directes ou indirectes.
Inducteur (d’activité).
Le calcul du coût de l’inducteur permet d’affecter le coût de l’activité aux produits et/ou aux
processus en fonction de leur consommation de la production des activités, exprimée en
nombre d’inducteurs.
le groupe A est composé des références constituant 80% des sorties (représentant
généralement 20% des références)
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le groupe B est composé des références constituant 15% des sorties (représentant
généralement 30% des références)
et le groupe C est composé des références constituant 5% des sorties (représentant
généralement 50% des références)
En effet, les chiffres et la classification permettent de déterminer comment faire des
économies dans le futur. Les matières premières du groupe A représentant la plus grande part
des coûts d'acquisition, elles ne devront être achetées uniquement en cas de besoin, quand les
stocks seront faibles. Les matières premières du groupe C sont nécessaires et leur acquisition
est peu onéreuse. Donc, si l'espace de stockage le permet et si un entreposage sur le long
terme n'occasionne pas de coûts supplémentaires, elles peuvent être achetées à l'avance.
La méthode ABC permet de connaître les références qui méritent une attention particulière.
Cette dernière obéit à une méthodologie de calcul qu’il convient de présenter
L’objectif du recensement des activités est l’identification de l’ensemble des activités, de leur
production (exprimée en inducteurs), de leurs ressources et des liens entre les activités. Cette
analyse est faite à partir de la documentation existant dans l’entreprise et par enquête auprès
des personnels des différents niveaux hiérarchiques.
- La simplification du modèle
Les activités qui ont le même inducteur sont regroupées dans des centres de regroupement,
homogènes vis à vis de leur production.
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La sélection
Les activités de faible importance sont intégrées dans des activités auxquelles elles sont
fortement liées.
Exemple
La société Julien a établi la carte de ses activités et défini les inducteurs pour chacune d’entre
elles. Elle obtient les centres de regroupement suivants :
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NB : Le réseau ci-dessus met en évidence les activités secondaires dont la production est
consommée par d’autres activités.
- Affectation des charges aux activités primaires (ou aux centres de regroupement) et
aux activités secondaires
- Attribution du coût des activités secondaires aux activités primaires (ou centres de
regroupement)
- Calcul du coût de chaque activité primaire et du coût de chaque inducteur
- Calcul du coût du produit ou du processus, à partir de ses consommations réelles
(matières, main-d’œuvre, activités) ou de sa nomenclature.
NB : Les charges directes par rapport à l’objet de calcul des coûts peuvent lui être directement
affectées. De plus, en ce qui concerne le calcul des coûts le principe de la méthode des coûts
complets reste le même puisqu’on ne parle plus de centre d’analyse mais d’activité, on ne
parle plus d’unité d’œuvre mais d’inducteur (voir exercice 6).
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2.2 Section 2 : ABC/ABM au service de la performance
Les tableaux de bord, les méthodes analytiques, les principes de reporting classiques, qui
prennent en compte principalement les éléments de coûts ou les éléments financiers, ne son
plus adaptés aux entreprises d’aujourd’hui. Celles-ci ont de plus en plus besoin : de réactivité
face à la concurrence ; de vision globale et stratégique et d’une aide à la décision efficace. En
effet, le besoin en terme d’analyse et de réactivité, et donc de reporting en temps réel, devient
ainsi stratégique. C’est pourquoi les nouvelles méthodes de gestion, et principalement la
méthode ABC/ABM (Activity Based Costing/ Activity Based Management), sont ainsi
totalement adaptées aux nouvelles approches et permettent ainsi une analyse sur 4 axes :
Processus ; contrôle des coûts ; identification des dysfonctionnements et amélioration de
l’efficacité globale.
- ABC est une méthode qui permet de faire le lien entre les ressources consommées, les
activités utilisées et les services produits par l’entreprise. Elle a pour objectif
de représenter fidèlement la réalité économique d’une organisation et notamment
de permettre une mesure précise des coûts de revient.
- ABM est une discipline centrée sur le management des activités pour améliorer la
performance et optimiser la rentabilité de l’entité étudiée. Il s’agit d’exploiter la
modélisation des coûts issus de la méthode ABC afin de mesurer la performance et
d’appuyer les décisions managériales.
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Pour résumer, ABC a pour objet de comprendre la formation des coûts et les facteurs qui les
impactent tandis qu’ABM cherche à les modifier pour optimiser le fonctionnement des
organisations. Plus simplement, ABC répond à la question : « combien cela coûte ? » tandis
qu’ABM permet de comprendre « pourquoi cela coûte autant ? », questionnement nécessaire à
toute démarche d’amélioration continue.
La grande force du modèle ABC / ABM repose sur sa capacité à observer la DSI étudiée au
travers de ses activités (autrement dit de son organisation et de ses processus) permettant ainsi
de combiner des visions dont les intérêts sont parfois contraires :
- Une vision économique qui vise à optimiser les dépenses et accroître les recettes de
l’entreprise ;
- Une vision opérationnelle qui cherche à améliorer la qualité et réduire le délai des
services produits ;
- Une vision stratégique qui souhaite anticiper les évolutions du marché et de la
concurrence.
Les résultats obtenus via le modèle ABC / ABM permettent de fédérer les différentes parties
prenantes de la DSI en fournissant une vision transverse pour chaque activité. Cette dernière
accélère le décloisonnement des fonctions de la DSI en offrant la possibilité de fixer des
objectifs communs et en fournissant les moyens de les suivre.
L’axe ABM s’illustre par différents usages des informations fournies par le modèle ABC,
comme par exemple :
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l’ « après » (comme par exemple suite à l’externalisation d’une activité ou encore à la
baisse d’un niveau de service).
- Benchmarking : comparer les organisations informatiques (internes ou externes) entre
elles pour tirer le meilleur des pratiques sur un sujet donné, tout en restant lucide sur
les limites de ces sources d’inspiration, chaque organisation présentant des
caractéristiques qui lui sont propres.
- Analyse de la productivité : identifier les délais nécessaires pour compléter une
même tâche ou fournir un même service. L’objet de ce type d’analyse est de détecter
les zones de non performance afin de mettre en œuvre des actions d’optimisation.
- Les informations sont plus précises : Dès que le modèle de coût est créé, avec des
critères d’attribution bien pensés et des implémentations futures définies, vous
disposez d’informations de meilleure qualité et plus précises pour votre prise de
décision. Cela rend la planification et la prise de décision de l’entreprise plus précises.
Les gestionnaires ont une meilleure idée des bénéfices et des dépenses futurs, ainsi
que des données qui leur permettront de prendre des décisions efficaces en termes de
tarification des produits et services, des gammes de produits, de la sous-traitance ou du
développement interne, des investissements dans la recherche et le développement, de
l’automatisation, du marketing, des campagnes et bien plus encore.
- Une meilleure vue de votre flux de processus : Nous pouvons mentionner ici non
seulement des données de coûts plus transparentes pour chaque service, mais
également un examen des contrôles internes et une plus grande visibilité de chaque
processus. Au fur et à mesure que l’entreprise collectera de plus en plus
d’informations sur ses processus et leur influence sur ses produits, ses services, ses
clients et ses canaux, elle sera en mesure de prendre des décisions plus affirmées. Cela
fournit à chaque responsable davantage d’outils pour gérer les coûts de l’équipe, ainsi
que des informations permettant de vérifier et d’analyser ces coûts. Comprenant les
coûts de chaque activité, ces responsables peuvent prendre des décisions en fonction
des processus et des activités de l’entreprise. En plus de cela, une fois que ces activités
ont été cartographiées, des étiquettes avec des attributs peuvent être associées à
chacune permettant d’étudier si elles apportent une valeur ajoutée ou non.
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- Réduction des coûts : La description des spécificités de chaque processus et de ses
coûts permet une analyse multidimensionnelle avec une focalisation panoramique
(globale) sur les coûts de chaque activité. De cette manière, des coûts plus élevés que
prévu peuvent être identifiés et le budget peut même être révisé pour éliminer les
dépenses qui s’avèrent être plus importantes que nécessaire. Ainsi, réduire les coûts
devient simplement une question de temps, car chaque responsable a accès à des
informations plus précises pour analyser ces processus. Il convient de rappeler qu’un
contrôle plus efficace des coûts rend cette méthodologie efficace pour les petites et les
grandes entreprises, quel que soit leur domaine d’activité.
En conclusion, la mise en œuvre d’un système ABC offre une plus grande maîtrise des coûts
de votre organisation. Cette méthodologie développe des modèles de traçage et d’allocation
qui identifient avec précision les coûts liés à chaque activité, ainsi que leur incidence sur la
rentabilité de l’entreprise. De cette manière, il est possible de construire un système de gestion
efficace basé sur les activités, permettant de réaffecter des ressources et de réaliser une
réduction structurelle des coûts, favorisant ainsi une plus grande rentabilité, même dans des
scénarios de plus en plus concurrentiels. De plus, ce système permet de prendre des décisions
assertives avec une assurance en termes de prix, d’analyse et de contrôle des produits, des
marchés, des canaux, des clients, etc. Ainsi, sa mise en œuvre se traduira par une plus grande
rentabilité à moyen et long terme grâce à une vision détaillée des processus organisationnels
et se traduira également par une augmentation de la compétitivité de l’entreprise.
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3 Chapitre 3 : Analyse de la performance à l’aide des coûts
1- définition
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- il est nécessaire de le comparer à un référentiel (objectifs, réalisations passées,
concurrents) ;
- les indicateurs doivent être tels qu’ils soient compréhensibles et qu’ils relèvent du
champ d’action des acteurs.
Exemple
Dans les services de production, la performance est analysée non en termes financiers, mais
en termes de qualité, de temps, de délais, ces indicateurs physiques étant directement
perceptibles.
Le pilotage de la performance interne peut être approché sous des angles différents :
- la performance à l’intérieur d’un groupe : les prix de cession internes (voir ci-
dessous), la remontée des comptes;
Définition
Le prix de cession interne est le prix auquel est échangé un bien ou un service entre centres de
profit d’une même entreprise ou d’un même groupe, dans le cadre d’une relation client –
fournisseur. C’est un outil de pilotage de la performance.
Objectifs
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- motiver les acteurs, rendus plus autonomes, dans la recherche d’une meilleure
performance.
Modalités
Le prix de cession interne peut être défini par la direction ou par le centre de responsabilité,
en fonction du degré de décentralisation des décisions. Il peut être fixé en référence au marché
ou en référence aux coûts.
Exemples : le prix de cession interne est défini par rapport au prix du marché. Le centre
fournisseur de l’entreprise est alors mis en concurrence avec des fournisseurs extérieurs.
Le prix de cession interne est égal au coût standard plus une marge. Le centre fournisseur
est mobilisé dans la recherche d’une minimisation du coût réel.
Limites
Selon les cas, des effets pervers qui compromettent la performance globale de l’entreprise
peuvent apparaître.
Prix de cession interne en référence au coût : la non performance d’un centre de profit se
répercute sur les centres clients.
2- Le coût cible
Définition
Le coût cible (ou coût objectif) est défini à partir du prix du marché et d’une marge
recherchée :
Objectifs
La démarche de définition du coût cible a pour objectif de rechercher, en même temps que la
satisfaction des clients, la réduction des coûts dès la conception du produit. C’est en effet à ce
stade que sont définis les facteurs et les procédés de production et donc l’essentiel des
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éléments qui structurent les coûts. Elle nécessite la constitution d’équipes pluridisciplinaires :
techniciens, commerciaux et gestionnaires. Elle est transversale et mobilisatrice.
Modalités
- comparaison du coût estimé au coût cible. Si le coût estimé est supérieur au coût cible,
les équipes pluridisciplinaires réétudient le projet afin de le faire baisser. Si cela
s’avère impossible, le projet est abandonné.
Nous avons :
On peut représenter graphiquement la situation dans un repère orthonormé, avec les quantités
en abscisses et les prix en ordonnées. Le budget initialement prévu, ou « coût préétabli de la
consommation prévue » peut être représenté par l’aire rectangulaire Qp* Pp et le coût effectif,
ou « coût constaté », par l’aire Qr*Pr (confère annexe 5). La différence entre les deux aires du
graphe retrouvé sur l’annexe représente l’écart total qu’il faut analyser.
2. Calcul de l’écart total
Il faut d’abord isoler au sein de l’écart total un écart sur volume d’activité, en partant de l’idée
qu’on ne peut comparer que ce qui est comparable. Or, on avait prévu de consommer 100
kilos pour fabriquer 1000 produits. A partir du moment où la production est de 1200 produits
au lieu de 1000, il est tout à fait normal de consommer plus de matière.
En faisant l’hypothèse d’une proportionnalité de la consommation en fonction de la
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production, on aurait dû consommer une quantité Q’p, quantité prévue ajustée à la production
réelle égale à :
= Q’p*Pp – Qp*Pp
Cet écart n’est ni favorable, ni défavorable, il ne fait que refléter l’effet mécanique de la
variation de production sur la consommation. Les écarts véritablement significatifs doivent
donc maintenant être calculés par référence à la consommation ajustée Q’p. il s’agit d’un écart
sur prix et d’un écart sur quantité dont la somme algébrique représente l’écart relatif à la
matière consommée, qui vaut :
= Qr*Pp – Q’p*Pp
C’est ici un écart défavorable qui mesure l’impact du non respect du standard technique de
0,1kg de matière prévue par produit. Pour une production de 1200 produits, on aurait dû
consommer 120kg et ne dépenser que 1200F.
Or, on a consommé 130kg. D’où un « dérapage » de 10kg qui représente un dépassement de
100 par rapport au budget, et qui mesure le gaspillage de matière dans l’atelier.
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Il peut être défini ainsi :
= Qr*Pr – Qr*Pp
Cet écart est défavorable et mesure l’impact de la hausse du prix de la matière par rapport à ce
qui était prévu dans le budget.
7. Récapitulation
On vérifie que :
560= +200+100+260
NB : on peut représenter ici graphiquement les écarts par des aires parce que ces écarts sont
tous positifs ou défavorables. Dans le cas général, l’application algébrique des différentes
formules peut donner des écarts négatifs ou favorables, représentant une « économie » par
rapport au budget ; mais il devient très difficile de représenter graphiquement des aires
négatives.
Conceptuellement, on peut définir un quatrième écart appelé « écart résiduel », ou « écart sur
écart », dû à la conjonction de l’écart sur prix et de l’écart sur quantité, et égal à :
Ecart résiduel= Q * P = (Qr – Q’p) * (Pr – Pp)
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Mais, en pratique, on néglige cet écart qui reste inclus dans l’écart sur prix, pour les raisons
suivantes :
- Cet écart résiduel a souvent une importance relative faible, et il est inutile de compliquer
l’analyse ;
- Les calculs des deux écarts sur prix et sur quantité sont en général dissociés dans le temps :
l’écart sur prix est saisi généralement au moment de l’achat et de l’entrée en stock, qui est
tenu en coût standard, alors que l’écart sur quantité est saisi au moment de la consommation,
avec des sorties valorisées au coût standard ;
- Il y a en fait souvent pendant la période plusieurs prix réels, les achats pouvant s’effectuer en
plusieurs fois à des prix différents (cas d’un cours mondial spéculatif qui fluctue dans le
temps). On peut par exemple avoir le schéma suivant (la matière étant achetée
successivement à 11, 9, 13 et 11F). ( voir annexe 9)
Le produit Q* P n’a plus dans ce cas beaucoup de signification, sauf si on calcule après- coup
un prix moyen.
L’analyse menée dans tous les chapitres précédents doit être adaptée aux différentes
catégories de charges directes. Dans ce cas de charges de main d’œuvre directes, l’écart sur
quantité peut s’appeler « écart sur temps » ou « écart de productivité », et l’écart sur prix peut
s’appeler « écart sur taux horaire » ou « écart sur salaire horaire ».
L’analyse de l’écart sur imputation de charges indirectes peut sembler plus complexe pour
deux raisons
Nous allons supposer que dans l’atelier X il était prévu pendant la période n d’usiner 1000
produits P en 40 heures d’activité :
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- Production prévue = Np= 1000 produits
- Activité prévue = Ap = 40 heures
- Pour réaliser le travail, le budget est de 6000F
- Frais fixes prévus = FFp= 2000F
- Frais variables prévus =FVp= 4000F
En fonction de ces données, il nous appartient de calculer l’écart total, puis de l’analyser.
= coût constaté (charges réelles) – coût préétabli de la production prévue (budget initial)
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= CC – CPPP
NB : le fait de trouver un écart total négatif ne signifie pas que cet écart soit favorable ; en
effet, dans la mesure où l’activité réelle est inférieure à l’activité prévue, il est tout à fait
normal que les frais réels soient inférieurs au budget. Tout comme dans le cas de l’écart sur
charges directes. Il est nécessaire de tenir compte d’un écart sur volume.
Il faut noter que la notion de volume « d’activité » utilisée ici est ambiguë, car il ne s’agit pas
de l’activité mesurée en nombre d’unités d’œuvre mais plutôt de la production.
En effet, l’imputation des charges indirectes s’effectue sur la base du coût préétabli unitaire
Cp et de la production réelle : il faut donc calculer le coût préétabli de la production constatée,
que l’on pourrait aussi appeler « coût standard de la production réelle », qui vaut dans notre
exemple :
Coût préétabli de la production constatée = CPPC
= Nr*Cp= 525*6= 3150F
C’est cet écart de 1850 qu’il faut maintenant analyser en trois écarts : sur coût variable, sur
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coût fixe et sur rendement.
5. L’écart sur coût variable, noté E/CV
Il est défini par :
E/CV= coût constaté (frais réels) – coût préétabli des heures consacrées à la production
constatée (noté CPH).
Ce CPH est en fait le budget flexible correspondant à l’activité réelle, c'est-à-dire le budget
qui devrait permettre de faire fonctionner le centre d’analyse compte tenu du nombre réel
d’unités d’œuvre, en général des « heures », comme dans notre exemple. Ici, nous avons :
= 2000 + (4000*25/40)
E/CV= CC – CPH
Cet écart est appelé quelques fois « écart sur budget ». il s’agit bien d’un écart sur coût
variable, car normalement les frais fixes réels FF, sont égaux aux frais fixes prévus (ou alors il
ne s’agit pas de frais fixes), et on a :
E/CV = CC – CPH
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E/ICF = coût préétabli des heures consacrées à la production constatée (CPH) – coût
préétabli de la production attendue des heures consacrées à la fabrication (CPA)
La production attendue des heures consacrées à la fabrication est la production que l’on
devrait normalement obtenir avec l’activité réelle, en respectant le rendement prévu, c’est-à-
dire :
Avec : Np*Ar /Ap ou Np/Ap*Ar Np/Ap =rendement prévu Rp
Le coût préétabli de cette production est obtenu en multipliant par le coût préétabli unitaire Cp
:
CPA = Np/Ap* Ar * Cp
= Rr * Ar *Up * Sp
Pour comprendre la signification de cet écart, il faut l’exprimer sous la forme d’une quote-part
des frais fixes, car en fait il s’agit d’un écart d’imputation rationnelle.
Mais il aurait été « normal » de respecter l’activité prévue ! on vérifie ici numériquement que
:
Ici, notre écart sur imputation du coût fixe est un coût de la sous-activité.
En effet, dans le calcul du coût préétabli unitaire, qui sert de base à l’imputation, on s’est
fondé sur un niveau d’activité prévisionnel (reposant lui-même sur un rendement
prévisionnel). Comme l’activité réelle constatée est inférieur, une partie des charges fixes ne
se retrouve pas dans les coûts standards des produits fabriqués.
6. l’écart de rendement, note e/r
Il est égal à :
Ici numériquement :
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Rp =1000/40= 25
Nous pouvons également faire le raisonnement arithmétique suivant pour retrouver l’écart de
rendement :
Or, du fait d’une baisse de rendement, on n’en a fabriqué que 525. Il y a donc 100 produits
qui ne sont pas fabriqués, alors que les frais de l’activité correspondante sont bel et bien
engagés. Pour chacun de ces 100 produits on « perd » les 6F de coût préétabli unitaire
budgétés. Soit en tout
6*100= 600F
7. Récapitulatif
Nous avons :
On peut donner une représentation graphique des écarts en portant, dans un repère
orthonormé, la droite de budget flexible B= 2000 +100A et la droite d’imputation aux coûts
standard I=150A (A étant l’activité en heures). Nous pouvons faire apparaitre les différents
écarts entre les « bornes » utilisées plus haut (CC, CPPP, etc.)
Par exemple, on avait prévu de vendre 50 produits A à 10 et 50 produits B à 15, alors qu’en
réalité on a vendu 54 produits A à 11 et 66 produits B à 18.
Tous les écarts peuvent apparaitre en projection sur la droite (D) perpendiculairement à l’axe
des abscisses au point correspondant à l’activité réelle de 25 heures, noté Ar.
Pour une abscisse de 21heures (correspondant à l’activité que l’on aurait dû avoir pour une
production de 525 unités)
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La droite d’imputation donne le CPPC, d’où le point I. le point C correspond aux frais réels
(coûts constatés). Le point B correspond au budget flexible correspondant à l’activité réelle.
Le point P correspond au budget initial prévu. Le point R correspond au coût préétabli attendu
si le rendement prévu avait été respecté.
3. écart de rendement
5. écart total
Les analyses précédentes concernent les écarts sur charges. Mais, on peut évidemment
transporter les calculs pour mettre en évidence des écarts sur chiffre d’affaires, sur résultat ou
sur marge (en inversant la convention de signe...) deux points méritent d’être soulignés ici.
Nous avons :
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1. Ecart sur volume de marge
Quand le volume des ventes augmente, la marge augmente, mais les coûts de production
également. Les services techniques ne sont pas responsables des écarts de volume sur les
charges ; ces écarts doivent en revanche être pris en compte dans le calcul de l’écart sur
volume de marge mesurant les performances des commerciaux.
Par exemple, on avait prévu de vendre 100 produits au prix de 10 avec une marge de 2, alors
qu’en réalité on a vendu 120 produits au prix de 12 avec une marge de 3.
La marge augmente de :
Mais pour mesurer la performance des commerciaux, il faut affiner l’analyse, notamment en
tenant compte de ce qui se passe par ailleurs au niveau de la production (le coût est passé de 8
à 9).
L’écart sur marge peut s’analyser en un écart sur coût :
E/ chiffre d’affaires= (120* 12) – (100*10) = 440 E/coût = (120*9) – (100*8) = 280
Les services techniques ne sont responsables que de cet écart défavorable de 120. En
revanche, la performance des services commerciaux peut être appréciée par un écart sur
volume de marge obtenu en retranchant l’écart de volume de l’écart de quantité du CA :
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Bibliographie
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