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Le contrôle de gestion (CDG) est l’une des disciplines des sciences de gestion comme la finance
ou le marketing mais elle est avant tout une fonction qui occupe dans toutes les organisations, une
place croissante et un métier qui exige une qualification précise.
En 1965, R. N. Anthony définissait le CDG comme étant le processus par lequel les dirigeants
s’assurent que les ressources sont obtenues et utilisées de manière efficace et efficiente pour réaliser
les objectifs de l’organisation. Quelques années plus tard, l’auteur le présente comme le processus par
lequel les managers influencent d’autres membres de l’organisation pour appliquer les stratégies.
En mettant en avant la dimension incitative du contrôle et sa relation étroite avec la motivation
des responsables, le CDG ne sert plus à s’assurer que les objectifs sont atteints de manière efficace et
efficiente uniquement mais aussi à motiver les membres de l’organisation à appliquer la stratégie.
Ainsi donc, cette nouvelle perception du CDG, de la part d’Anthony, reflète l’évolution des
structures organisationnelles dans l’entreprise. Le CDG semble s’éloigner davantage de la
comptabilité, bien qu’il soit souvent confondu avec le contrôle budgétaire. Néanmoins, ses principaux
objectifs demeurent la description de la performance et l’essai de son amélioration.
En fait, le CDG, défini comme système de gestion de la performance, doit tendre vers
l’amélioration continue afin de contribuer à l’essor de l’entreprise.
C’est un système incitatif destiné à créer la convergence des buts des acteurs de l’entreprise.
Dans toute entreprise, le processus de contrôle touche toutes les décisions et toutes les actions
→ Il y a un processus de contrôle distinct pour chaque niveau de décision :
Les acteurs du terrain : Gestion au jour le jour → Contrôle Opérationnel (Contrôle d’exécution
des tâches quotidiennes avec des objectifs à très court terme).
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→ C’est ainsi que le CDG joue le rôle d’interface entre le contrôle stratégique et le contrôle
opérationnel.
Le CDG est un processus d’aide à la décision dans une organisation, permettant une
intervention avant, pendant et après l’action. C’est en fait un processus bouclé, cyclique, qui
implique :
une phase de prévision (essentiellement budgétaire), pour exprimer où l’on va, quelles
devraient être les performances ;
une phase d’évaluation des performances effectives, grâce notamment à la
comptabilité analytique.
Et enfin, une phase de contrôle, caractérisée par le calcul et l’analyse des écarts entre
les réalisations et les prévisions, permettant de réagir en cas de divergence.
Prévisions
Evaluation des
résultats
Contrôle
Le contrôleur de gestion étant chargé du bon fonctionnement des procédures permettant cette
rétroaction à travers notamment, l’organisation des procédures de traitement de l’information.
La prévision est toujours risquée mais une prévision peut être meilleure qu’une autre, en
s’approchant plus de la réalité. Toutefois, le plus important est de savoir réagir à cette prévision.
2
La comptabilité analytique (CA), qui est un système d’information s’intéressant principalement
au calcul des coûts, constitue un outil essentiel et incontournable du contrôle de gestion (CDG).
Par ailleurs, la comptabilité financière ou générale (CG) opère dans un cadre législatif et fiscal
qui n’est pas toujours compatible avec la logique de la comptabilité de gestion.
C’est ainsi que différents retraitements seront adoptés pour aboutir aux charges et aux produits
de la comptabilité analytique.
Deux critères peuvent être utilisés pour reclasser les charges incorporables :
Le degré de variabilité : Charges fixes, variables ou semi-variables.
Le degré d’affectation : Charges directes ou indirectes.
Exercice d’application :
Au cours du mois d’Avril, on a enregistré les informations suivantes, extraites du compte de
résultat d’une entreprise :
Résultat comptable : 7 000 DT avec Charges comptabilisées : 43 000 DT.
Reprise sur amortissement : 3 500 DT.
Prix retenu pour les facturations inter-filiales ¿ au prix de marché de 150 DT.
Les charges provoquées par les dernières inondations s’élèvent à 4 350 DT.
Le chef d’entreprise estime étaler la dotation aux provisions de 15 000 DT à 18 000 DT, pour
ce mois d’Avril.
Le chef d’entreprise pourrait être rémunéré 12 000 DT/semestre pour un travail similaire.
1) Calculer le RCA à partir du RCG.
2) Retrouver le RCA à partir du calcul des produits et des charges de la comptabilité
analytique.
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
3
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………...
L’imputation des charges indirectes aux produits est beaucoup plus délicate que l’affectation
des charges directes et peut se faire selon différentes méthodes.
Les différentes méthodes de calcul des coûts se distinguent par la manière dont nous traitons ces
différentes catégories de charges. Nous verrons d’une part, celles qui incorporent la totalité des
charges dans le calcul des coûts (la méthode des centres d’analyse et la méthode ABC) et d’autre part,
celles qui traitent les coûts de façon partielle (principalement la méthode d’imputation rationnelle des
charges fixes, la méthode des coûts variables, la méthode des coûts directs et la méthode des coûts
spécifiques).
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Tableau de répartition des charges indirectes
Charges Montant Centres Centres
à répartir Entretien Energie Achat Production Vente
Services Extérieurs 3 300 10 180 10 100 …
Charges Personnelles 2 350 10 … 20 140 1 800
Services financiers 2 000 - - - - 2 000
TARP … 20 … 30 240 …
… … … … … … ...
… … … … … … …
TARS … … … … … …
UO … … … … … …
Nombre d’UO … … … … … …
Coût de l’UO … … … … … …
La méthode ABC est fondée sur un certain nombre de concepts qu’il convient de définir :
Une tâche : C’est le premier niveau dans la description des travaux. Elle ne donne pas lieu à
un calcul de coûts (exemple: décharger un camion, expédier des produits, rédiger un courrier, …).
Une activité : C’est un enchainement de tâches élémentaires ordonnées et liées entre elles
dans un but donné (découpage, perçage, pliage et soudage sont les 4 tâches de l’activité d’usinage).
Un processus : C’est une succession d’activités liées entre elles autour d’un but commun
(gestion des approvisionnements auprès des fournisseurs, lancement de fabrication, contrôle qualité et
livraison forment le processus d’exécution d’une commande)
Un inducteur de coût : Il mesure la consommation de ressources par l’activité. Il permet
donc d’expliquer la variation du coût de l’activité (ils ne sont pas uniquement volumiques comme pour
la méthode des centres d’analyse mais peuvent être le nombre de commandes ou de fournisseurs, une
superficie,…).
Un centre de regroupement : C’est l’ensemble des activités ayant le même inducteur (les
activités de facturation, de livraison et de mise en service peuvent constituer un centre de
regroupement et avoir comme inducteur commun : le nombre de commandes clients).
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L’imputation des CI aux coûts des produits à partir des coûts des inducteurs.
Le calcul du coût de revient complet.
Même si le choix des inducteurs d’activités peut paraître arbitraire, comme le sont les choix des
UO dans la méthode traditionnelle, la méthode ABC permet d’améliorer l’analyse de certaines
charges. En fait, la méthode permet d’évaluer l’efficacité de chaque activité en repérant les ressources
qu’elle consomme.
Exercice d’application :
Une entreprise fabriquant 2 produits, X et Y, vous fournit les renseignements suivants :
Centres de Activités Montant Nature des Volume des
travail des Charges indirectes inducteurs inducteurs
Achat Gestion Fournisseurs 40 000 Nombre de Fournisseurs 10
Magasinage 75 000 Nombre de réceptions 15
Production Fabrication 300 000 Nombre de produits fabriqués 2 000
Contrôle machines 35 000 Nombre de produits fabriqués 2 000
Vente Livraison 85 000 Nombre de lots expédiés 500
Facturation 55 000 Nombre de lots expédiés 500
Administration Administration 150 000 Chiffre d’affaires 250 000
Coût de l’inducteur
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Toutefois, le niveau d’activité a un impact très important sur les coûts unitaires, et pour que
ceux-ci aient un sens et soient utiles pour le contrôleur de gestion, il est nécessaire de traiter
différemment les CF et les CV. Il existe, en fait, plusieurs méthodes de coûts partiels qui n’intègrent
aux coûts que la partie jugée pertinente des charges de l’entreprise.
C’est ainsi que nous présenterons, lors de cette section, successivement, la méthode
d’imputation rationnelle des CF, la méthode des coûts variables, la méthode des coûts directs et la
méthode des coûts spécifiques.
Malgré que l’IR soit une méthode qui neutralise les effets des variations de l’activité sur les
coûts unitaires de production et qui peut servir par conséquent dans la fixation des prix de vente, elle
suppose toutefois résolu le problème délicat de la détermination de l’activité normale et elle est surtout
assez lourde à mettre en œuvre.
Exercice d’application :
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L’entreprise «Alpha» vous communique les renseignements suivants :
Charges Centres auxiliaires Centres principaux
Entretien Energie AtA AtB
fixe variable Fixe variable fixe variable fixe Variable
TARP 300 900 500 800 2.100 3.200 1.700 2.400
La répartition secondaire sera effectuée à partir des totaux primaires après imputation rationnelle (IR) :
Charge par Centres Auxiliaires Centres principaux Différence
nature d’imputation
Entretien Energie AtA AtB - +
Fixe Variable F V F V F V
TARP
CIR
Ch.F imputées
Diff.d’imputation
Total après IR
Entretien
Energie
TARS
CF
Et SR en quantit é =
MCVunitaire
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Le calcul et l’analyse du SR permettent d’apprécier le risque d’exploitation et d’effectuer des
simulations sur l’évolution de l’activité de l’entreprise.
Le point mort :
Il représente la date à laquelle le SR est atteint, c’est-à-dire le moment à partir duquel
l’entreprise commence à réaliser des bénéfices.
SR en valeur
Il est donné par : Point Mort = (dans le cas d’une activité régulière).
CA annuel/360
Si l’activité est irrégulière, le point mort sera déterminé par interpolation linéaire à l’aide de la
série cumulée du CA (voir l’exercice d’application suivant).
La marge et l’indice de sécurité :
La marge de sécurité(MS )=CA−SR . Elle indique de combien le CA peut baisser sans
dépasser le SR.
L’indice de sécurité (IS) mesure la marge de sécurité en pourcentage du CA c’est-à-dire qu’il
correspond au pourcentage de perte du CA que l’entreprise peut supporter avant d’être déficitaire →
MS
IS=
CA
Exercice d’application :
Une entreprise fabrique et vend 3 produits : P1, P2 et P3.
A la clôture de l’exercice N, les données suivantes sont fournies par le service de la comptabilité
analytique :
P1 P2 P3
Prix de vente unitaire 40 50 125
Quantité produite et vendue 500 600 400
Coût variable unitaire de production 20 30 50
Coût variable unitaire de distribution 10 15 20
1) Sachant que les coûts fixes s’élèvent, pour le même exercice, à 15 000 DT, calculer les marges sur
coûts variables, par produit et globale, ainsi que le résultat de l’entreprise.
2) Déterminer le seuil de rentabilité ainsi que la date de sa réalisation.
3) Calculer et interpréter la marge de sécurité et l’indice de rentabilité.
4) Déterminer la nouvelle date du seuil de rentabilité, dans le cadre d’une activité irrégulière. Les
différents chiffres d’affaires étant :
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3) La méthode des coûts directs :
Cette méthode n’intègre dans le calcul des coûts que les charges affectables directement aux
produits, qu’elles soient fixes ou variables : Coûts directs = coûts variables directs + coûts fixes
directs.
Les étapes de la méthode :
CA
-
CVD
= MCVD
-
CFD
= MCD
-
CV et CF communes
= Résultat d’exploitation
Les CI sont ainsi imputées globalement sur la somme des marges sur CD pour chaque produit.
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-
CFI
= Résultat courant
Budget de production
Budget des
approvisionnements
Budget de trésorerie
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n n n n
∑ ( x i – x ) ( y i− y ) ∑ xi y i−n ( x y ) ∑ x i y i−x ∑ yi
i=1 i=1
Avec a= n
¿ n
= i=1n i =1
n et b= y−a x ; x étant
∑ (xi −x) 2
∑ x i −n x
2 2
∑ x i −x ∑ x i
2
1) Déterminer la tendance générale des ces ventes en quantités par la méthode des moindres
carrés.
2) Calculer les quantités prévues pour le premier mois de l’été de (N + 1).
3) Etablir le budget de vente de l’année (N), sachant que le prix de vente unitaire, hors taxe,
prévu est de 10 DT avec une majoration de 3% à partir de juin (N).
1)
xi yi xi - x yi - y ( x i– x )( y i – y ) ( x i – x)
2
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b) Les coefficients saisonniers :
Les ventes des entreprises ne sont pas toujours régulières, tout au long de l’année, mais
subissent des fluctuations selon les mois ou les trimestres ou même les saisons.
Le calcul des coefficients saisonniers déterminera la tendance de l’évolution des ventes et
permettra ainsi à l’entreprise, de prévoir des actions pour désaisonnaliser ces ventes.
Ainsi, le calcul des coefficients saisonniers et la prévision des ventes selon la méthode des
rapports au Trend consistent à :
Exprimer la tendance générale des ventes par la droite des moindres carrés.
Déterminer les valeurs ajustées des ventes grâce à l’équation précédente.
Faire les rapports entre les valeurs réellement observées et les valeurs ajustées, pour chaque
observation.
Calculer la moyenne des rapports précédents, pour chaque période : Ce sont les coefficients
saisonniers.
Intégrer les variations saisonnières de la période en multipliant les ventes prévues (par la
droite de tendance) par les coefficients saisonniers correspondants et obtenir ainsi les valeurs des
ventes futures.
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Le signe de l’écart dépend de l’objet étudié. Un écart se définit par un signe (+ ou -), une
valeur et un sens (fav ou déf). En effet, un écart de même valeur n’a pas le même sens selon qu’il
s’agit d’une charge ou d’un produit.
Lorsque l’on cherche à mettre en évidence un effet prix et un effet quantité, on respectera
toujours la convention suivante :
* L’écart prix est toujours rapporté aux quantités réelles.
* L’écart quantité est toujours valorisé au prix prévu.
Le principe de l’analyse d’un écart consiste à le décomposer en autant de sous-écarts qu’il y
a de causes à la formation de l’écart analysé.
Notons enfin que dans la pratique, les écarts ne sont analysés que lorsqu’ils sont significatifs
par rapport à des normes préalablement définies.
a) Les écarts sur chiffre d’affaires :
L’écart sur chiffre d’affaires (E/CA) est la différence entre les ventes réalisées au cours d’une
période et les prévisions relatives à cette même période. Il est le plus simple à analyser car il ne se
décompose qu’en 2 sous-écarts.
Ainsi, on aura : Ecart global/CA = CA réel – CA prévu
Puisque le CA est le résultat de la multiplication du volume des ventes par le prix de vente,
l’analyse de l’E/CA se limite à faire apparaître ces 2 composantes :
Ecart sur prix (Pr – Pp).Qr
E/CA
(CAr - CAp)
Ecart sur quantités (Qr – Qp).Pp
Avec :
CAr : Chiffre d’affaires réel et CAp : Chiffre d’affaires prévu.
Pr : Prix de vente unitaire réel et Pp : Prix de vente unitaire prévu.
Qr : Quantité réelle vendue et Qp : Quantité prévue de vente.
Les écarts/CA servent à évaluer les services commerciaux, quant au CA réalisé. Cependant fixer
des objectifs en termes de CA à des commerciaux peut entrainer un effet contraire : les vendeurs vont
chercher à augmenter les ventes sans se soucier de la rentabilité de l’entreprise.
C’est pour cela qu’il est conseillé d’évaluer les services commerciaux sur un objectif de marge
et non de CA.
b) Les écarts de marge sur chiffre d’affaires :
Le contrôle budgétaire des ventes peut être également mené à partir d’une analyse des écarts sur
marges commerciales. L’objectif étant de mesurer la performance des commerciaux et ce en
comparant la marge prévue à une marge réelle sur coûts prévus :
Ecart de marge sur coûts préétablis = Mr/Cp - Mp = Ecart de marge commercial
Avec :
Mr/Cp : Marge réelle sur coûts prévus = (Pr – Cp) Qr =
Mp : Marge prévue (sur coûts prévus) = (Pp – Cp) Qp =
P étant le prix de vente unitaire et C le coût unitaire de production.
On aura donc : Ecart Global sur marge commerciale = (Pr – Cp)Qr – (Pp – Cp)Qp
L’objectif étant de mesurer la performance des commerciaux non pas sur un seul objectif de
vente, mais sur un objectif de marge. Or le commercial n’est pas responsable d’un écart sur coûts de
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production (Cp) mais il est responsable d’une variation de la marge liée au prix de vente. En mesurant
une marge calculée sur un coût prévu (standard ou invariable), c’est bien la seule influence du prix sur
la marge qui est mesurée → C’est pour cela qu’elle est appelée marge commerciale.
Il est possible, également, de décomposer l’écart sur marge en un écart sur quantité (volume) et
un écart sur marge unitaire (prix) :
E/Q = (Qr – Qp)Mup = écart sur volume
E/Mu = (Mur – Mup) Qr = Mur.Qr – Mup.Qr = (Pr – Cp)Qr – (Pp – Cp)Qr = PrQr – CpQr – PpQr + CpQr
= (Pr – Pp) Qr = écart sur Prix
1) La programmation de la production :
La prévision de la production future doit optimiser l’utilisation des moyens de production en
vue d’une production à moindre coût.
a) La programmation linéaire :
C’est une technique permettant d’estimer le programme de production optimal, c’est-à-dire la
quantité à produire permettant d’utiliser au mieux les ressources limitées de l’entreprise.
Il s’agit d’exprimer, sous une forme mathématique, un problème énoncé de façon littéraire :
exprimer les contraintes sous forme d’inéquations linéaires où les inconnus sont les volumes de
production sur chaque période.
L’objectif s’exprime sous forme d’une équation économique à optimiser, de premier degré,
(maximiser les marges bénéficiaires ou minimiser les coûts de production).
→ Résoudre le programme linéaire consiste à déterminer les valeurs de variables qui optimisent
la fonction de l’objectif en respectant les contraintes :
F=Max ( A . x) Sous les contraintes : 𝑥 ⩾ 0 et C . x ⩽ B
Notons que dans une logique de coûts partiels, on ignore les coûts fixes sur lesquels on
considère que l’on ne peut agir. Seuls les coûts variables sont pris en compte et maximiser le résultat
se réduit à maximiser la marge sur coûts variables (MCV).
b) L’ordonnancement des tâches de production : PERT :
L’ordonnancement a pour but d’organiser dans le temps, de manière optimale, un ensemble de
tâches soumises à des contraintes, qui concourent à la réalisation d’un programme de production
donné. Il permet en fait, de déterminer le meilleur temps de réalisation de l’objectif et d’indiquer les
tâches qui ne peuvent souffrir de retard sans remettre en cause la durée totale du projet.
C’est ainsi que la méthode PERT consiste à répartir graphiquement l’ensemble des tâches d’un
projet avec leur durée et leurs liens. Les étapes représentées par des cercles, se placent au début et à la
fin de chaque tâche. La partie supérieure du cercle sera divisée en 2 : à gauche, on inscrira la durée au
plus tôt et à droite, la durée au plus tard.
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La date au plus tôt est la date de début d’une tâche. Une tâche ne peut commencer tant que
celles antérieures ne sont pas toutes terminées. Quand il y a convergence vers une tâche, on retient le
chemin le plus long.
La date au plus tard est la date limite à laquelle une tâche peut commencer sans retarder le
projet. La date limite de commencement d’une tâche ne doit pas remettre en cause la durée limite du
projet. Quand il y a convergence vers une tâche, on retiendra le chemin le plus court. Ces dates se
calculent en partant de la fin du projet, après avoir reporté la date de fin au plus tard, calculée
précédemment.
La partie inférieure du cercle comportera la marge de liberté qui représente le retard que peut
prendre une tâche sans retarder la date au plus tôt des tâches suivantes. C’est la différence entre les
dates au plus tard et les dates au plus tôt pour chaque tâche.
2) La budgétisation de la production :
Après avoir déterminé la capacité d’écoulement des produits sur le marché (BV), prévu les
quantités, les matières et les moyens nécessaires pour leur fabrication, il s’agit à présent de chiffrer le
programme de production. Ce chiffrage prend en compte les charges variables et les charges fixes,
qu’elles soient directes ou indirectes, qui seront éclatées dans le temps et dans l’espace, en fonction de
la répartition géographique de la production et des responsabilités.
Le BP est ainsi construit dans un tableau récapitulant les prévisions chiffrées de production de
l’entreprise, selon ses besoins.
Exercice d’application :
Une entreprise spécialisée dans la fabrication de deux types de produits, A et B, vous fournit la
fiche de coût prévisionnelle suivante :
A B
Matières premières 0,550 1,040
Main d’œuvre directe 0,470 0,680
Charges variables :
- Atelier 1 0,330 0,660
- Atelier 2 0,360 0,540
- Atelier 3 0,330 0,330
Charges fixes :
- Atelier 1 0,120 0,240
- Atelier 2 0,240 0,360
- Atelier 3 0,280 0,280
Charges de distribution (varia) 0,164 0,260
Total 2,844 DT 4,390 DT
Selon les services commerciaux, il serait possible de vendre 9 000 unités de A au prix de 3,340
DT l’unité et 5 000 unités de B au prix de 5,200 DT l’unité.
Le temps de passage des produis (en heures) sur les machines est :
At1 At2 At3
A 0,2 0,2 0,3
B 0,4 0,3 0,3
Capacité maximale 2 400 h 2 400 h 3 000 h
1) Déterminer la marge sur coûts variables pour une unité de A et pour une unité de B. Evaluer
cette marge par rapport au prix de vente unitaire (en pourcentage).
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2) Déterminer, graphiquement, le programme de production qui maximise cette marge. Quel
sera alors le résultat global ?
1) MCVU = ……………………………………………………………………………………………..
MCVU de A = …………………………………………………………………………………..
MCVU de B = ……………………………………………………………………………………
2) ………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………….
….......................
…………………
………………….
………………….
………………………………………
……………………………………...
Résultat Global = ………………………………………
………………………………………………………….
………………………………………………………….
………………………………………………………….
………………………………………………………….
………………………………………………………….
……………………...................................................
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Ecart sur MOD
E/taux (E/Coût des heures de travail)
Ainsi :
Ecart sur MP = E/Q + E/C
= (Qr – Qp).Cs + (Cr – Cs).Qr
= (Qr.Cr) – (Qp.Cs)
Ecart sur MOD = E/temps + E/taux horaire
= (Tr – Tp).ts + (tr – ts).Tr
= (Tr.tr) – (Tp.ts)
On aura donc:
Ecart global/Charges directes = Ecart sur MP + Ecart sur MOD
= [(QrCr) – (QpCs)] + [(Trtr) – (Tpts)]
Notons que lorsque le coût réel ˃ Coût préétabli → L’écart est défavorable.
Et lorsque le coût réel < Coût préétabli → L’écart est favorable.
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Exercice d’application :
Une entreprise fabrique un produit P dans un seul atelier. Les données suivantes sont fournies :
Données réelles Données standards
Q Cu Q Cu
Charges Directes/U. Produite :
MP 1,45 Kg 11 DT 1,5 Kg 10 DT
MOD 0,5 h ? 0,6 h 20 DT
Charges Indirectes/Mois :
Variables 12 375 15 000
Fixes 8 625 ?
Niveau d’activité mensuel 1 200 h 1 500 h
L’activité de l’atelier est mesurée par l’heure de MOD, le taux de salaire horaire réel a
augmenté de 10% et la production réelle du mois est de 2 400 unités avec une production standard de
2 500 unités.
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III. Le budget des approvisionnements :
L’élaboration du budget des approvisionnements (BA) débute, comme pour les budgets
précédents, par une phase de prévision qui se traduit par la réponse aux 2 questions : Quand doit-on
s’approvisionner ? et pour combien d’articles ?
Si la phase de prévision concerne l’élaboration du programme d’approvisionnement, la
deuxième phase de valorisation concernera, quant à elle, l’élaboration du BA et dépendra du marché et
de la capacité de négociation avec les fournisseurs.
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Les modèles de gestion des stocks sont essentiellement fondés sur le modèle de «Wilson».
L’objet de ce modèle étant la détermination du programme optimal d’approvisionnement
(quantité optimale à commander et nombre optimal de commandes) qui permet de minimiser le coût
d’approvisionnement. Ce modèle suppose que la demande annuelle, en quantités (D), est régulière et
est connue avec certitude c’est-à-dire que la D (ou le stock annuel) ainsi que les délais
d’approvisionnent sont considérés comme certains. Les prix et les coûts sont connus et constants.
Q¿ =
√ 2 . D. C L
P .t
C’est la quantité, optimale, qui minimise le coût d’approvisionnement.
N ¿=
√ D . CS
2. C L
C’est le nombre optimal de commandes.
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Dans ce cas, la quantité à commander est constante (calculé par la formule de Wilson) alors que
l’intervalle de commandes est variable. C’est-à-dire Q fixe et périodicité variable.
V. Le budget de trésorerie :
Le BT est la traduction en termes d’encaissements et de décaissements, des charges et des
produits, générés par les différents budgets étudiés.
Etabli généralement mois par mois, pour une période de 6 à 12 mois, le BT est composé de 2
budgets partiels : un budget des encaissements et un budget des décaissements (y compris le budget de
la TVA).
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Les encaissements peuvent être relatifs à des opérations de la période budgétée ou encore de la
période antérieure, mais qui se déroulent durant la période budgétée.
Exemple de Budget des encaissements (N)
Mois Janvier Février … Décembre
Ventes
Créances clients
Cession d’immobilis.
Intérêts perçus
Emprunts reçus
.
.
.
Total
2) Le budget de la TVA :
Ce budget permet de calculer la TVA à décaisser, pour un mois donné. TVA qui ne sera payée
qu’au cours du mois suivant.
TVA à décaisser = TVA collectée – TVA déductible – crédit de TV
Exemple de Budget de TVA (N)
Mois Janvier Février … Décembre
TVA collectée
TVA déductible :
Sur achats
Sur Immobilisations
Sur charges
Crédit de TVA antérieure
TVA à décaisser
Crédit de TVA à reporter
Pour les 2 budgets, des encaissements et des décaissements, il est possible de distinguer les
opérations d’exploitation (ventes, achats,…) et celles hors exploitation (investissements, emprunts,…).
En plus des dépenses du mois budgété, on y trouve le montant de la TVA à payer, obtenu du
budget de la TVA.
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Une fois les budgets des encaissements, de la TVA et des décaissements établis, il s’agit à
présent de déterminer le budget général de trésorerie. Celui-ci reprend l’ensemble des encaissements et
des décaissements et dégage le solde, excédent ou déficit de trésorerie selon la formule suivante :
Solde de trésorerie = Solde de trésorerie de début de période + encaissements sur la période –
décaissements sur la période :
Exemple de budget de trésorerie (N)
Mois Janvier Février … Décembre
Trésorerie initiale
Encaissements
Décaissements
Trésorerie finale
Le bilan prévisionnel :
A l’aide de l’état de résultat prévisionnel et des différentes simulations de budgets effectuées,
nous pouvons à présent clore cette démarche budgétaire par l’établissement du bilan prévisionnel.
Bilan prévisionnel (N)
Actifs Capitaux propres et Passifs
ANC : Capitaux propres :
Immobilisations brutes+Acquis – Cessions Capital social
Amrt + Dotations – Amt des imm. Cédées Réserves
AC : Résultat de l’exercice
Stocks PNC :
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Créances clients Emprunts
AAC PC :
Liquidité = Excédent de trésorerie Fournisseurs
APC (TVA)
Découvert = Déficit de trésorerie
Exercice d’application :
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Budget de TVA
Mois Octobre Novembre Décembre
Budget de trésorerie
Mois Octobre Novembre Décembre
Trésorerie Initiale
Encaissements
Décaissements
Trésorerie Finale
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