Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Le fait de se fixer des objectifs et de déterminer une stratégie ne garantit pas que l’on obtiendra les résultats
souhaités ; la perception est souvent imparfaite et sa prévision est souvent difficile. Pour obtenir les résultats
escomptés, la stratégie doit être complétée par une fonction de contrôle.
La gestion, qui est définie comme la science, l’art et la technique de la conduite des organisations, inclut les
activités de contrôle. Les contrôles sont donc un sous-système de gestion, ils sont au service de la gestion. Le
contrôle de gestion n’est, en fait, qu’un cas particulier des outils de contrôle mis à la disposition de la gestion.
• De constater les produits et les charges que la firme génère au cours d’un exercice et de déterminer
le résultat qui en découle ;
• De dresser à la fin de chaque exercice, un état de la situation patrimoniale (bilan) et
éventuellement d’en étudier l’évolution (tableau de financement).
Par ces différents aspects, elle forme un outil d’analyse non négligeable pour le contrôle de gestion.
La Comptabilité générale repose sur des règles très précises et formelles pour appréhender le passé récent en
donnant l’image la plus fidèle possible des événements passés, alors que le contrôle de gestion cherche à
mettre des règles analytiques qui lui paraissent les plus pertinentes et adaptées à la structure en place, afin
d’appréhender l’évolution des performances de l’entreprise, dans une perspective prévisionnelle économique.
Les adaptations à apporter à la comptabilité générale pour devenir un outil de contrôle :
→ Fournir des documents de synthèse sur des périodicités plus approchées : attendre un an et même
bien souvent un peu plus avant de savoir où l’on est, est très long pour garder la maîtrise de l’action
et prendre les décisions adéquates.
La production de compte de résultats et de bilans (voir tableau de financement) sur des périodes plus
courtes que l’exercice est quasiment obligatoire.
→ Lorsque l’inflation est élevée, l’utilisation de la comptabilité générale en tant qu’outil de contrôle
exige la prise de conscience des biais que crée la hausse générale des prix dans les comptes et de
procéder si nécessaire à des rectifications, au moyen de méthodes de réévaluation adéquates.
Le tableau de synthèse suivant illustre bien les nuances et les similarités qui apparaissent entre la
comptabilité générale et le contrôle de gestion :
1
Objectifs financiers et fiscaux Objectifs purement économiques
Analyse des charges par nature Analyse des charges par destination
Coûts complets
En effet, la connaissance du coût complet des produits achetés, fabriqués ou vendus est un élément
d’information non négligeable pour conduire une entreprise et en contrôler sa gestion. Cela permet :
Une valorisation des stocks aux différentes étapes du cycle de fabrication et de vente ;
Une comparaison de la structure du coût de revient d’entreprisses ayant des activités semblables
La détermination des points forts et points faibles vis à vis de la concurrence, pour envisager des choix
stratégiques pluriannuels
La maîtrise des coûts suppose que l’entreprise puisse régulièrement et systématiquement comparer les
résultats.
Coûts partiels
La base de plusieurs méthodes conduisant à la détermination des coûts partiels est le refus d’imputer
l’intégralité des charges indirectes aux coûts des produits.
Ces méthodes (méthode des coûts variables, méthode des coûts directs) ont en commun de ne prendre en
compte dans le coût des produits qu’une partie des frais. Le choix entre ces différentes techniques dépendra
des besoins de l’analyse, eux- même fonction de la taille de l’entreprisse, du secteur d‘activité, de la nature des
fabrications...
C/ La comptabilité budgétaire, comme outil du contrôle de gestion
L’analyse budgétaire, l’élaboration de budgets et contrôle budgétaire a été conçue pour aider à la gestion des
différentes fonctions des entreprises en terme financier et humain.
La gestion budgétaire est un mode de gestion à court terme qui englobe tous les aspects de l’activité de
l’entreprise dans un ensemble cohérent de prévisions chiffrées dits budgets.
La gestion budgétaire doit être envisagée comme un système d’aide à la décision et au contrôle de la gestion
composée de deux phases distinctes :
• La budgétisation, c'est-à-dire l’élaboration de budgets ;
• Le contrôle budgétaire constitué par le calcul des écarts et les actions correctives qu’il initie.
Le tout est appelé système budgétaire. Un bon système budgétaire devra être global, coordonné et intégré.
2
2. Contrôle de gestion et contrôles organisationnels
Le contrôle de gestion est une activité de gestion qui ne couvre pas toutes les formes de contrôle d’une
organisation. En effet le contrôle de gestion ne correspond pas au contrôle de la gestion. Il coexiste, et en
interaction, avec d’autres mécanismes de régulation : contrôle interne, audit interne, contrôle d’exécution,
audit opérationnel, contrôle stratégique, etc.
Audit interne
L’audit interne est une activité indépendante et objective.
L’audit interne contrôle le processus de contrôle interne, il s’interroge sur son efficience et sa fiabilité, sur son
attitude à détecter et corriger les dysfonctionnements, à couvrir la totalité des opérations et à assurer leur
cohérence. Il est réalisé pour le compte des dirigeants par un salarié ou, dans les très grandes entreprises, par
un service audit interne spécifique.
L’audit interne analyse les procédures de contrôle en place, leur application, leur adéquation aux objectifs (du
contrôle et de l’organisation). Il observe et écoute les personnels, relève les incohérences et les faiblesses dans
les pratiques. Il s’appuie sur les questionnaires de contrôle interne,
Au terme de Périodicité :
Le CG : un processus permanant au sein de l’entreprise, et une périodicité dépendante du résultat
L’audit : une périodicité définie en fonction du risque
Le contrôle de gestion et l’audit interne sont deux domaines différents, mais ils se complètent dans le sens où
ils permettent à l’entreprise d’évoluer, être réactif et compétitif.
3
Complémentarité :
CG Audit Interne
Les données fournis par un contrôleur de gestion constitue une base de travail effective pour un auditeur
interne, ce dernier se base sur le tableau de bord constitué par le contrôleur de gestion, le reporting et le
contrôle budgétaire
Audit Interne CG
La cartographie de risque établie par l’auditeur interne permet d’attirer l’attention du contrôleur de gestion
sur les poches de sous efficacité générateurs d’écarts entre les objectifs et les réalisations
Le contrôleur de gestion peut obtenir des informations fiables en se basant sur le travail de l’auditeur interne.
Exemple :
Un contrôleur de gestion est chargé de :
Contrôle d’exécution
4
Le contrôle d’exécution s’applique aux opérations relevant de l’exploitation courante. En ce sens, il
complète le contrôle de gestion car il :
Le contrôle d’exécution s’appuie sur des règles bien définies, des conventions, des méthodes, des
détails, des responsabilités qui garantissent le bon déroulement des opérations quotidiennes dans le
respect des objectifs et des intérêts de l’organisation, en impliquant tous les niveaux hiérarchiques.
Exemple : les procédures vérifiant qu’aucun enregistrement comptable n’est possible sans
pièce justificative réglementaire, qu’aucun commercial ne se fait rembourser deux fois un
même déplacement, qu’aucun fournisseur n’est payé deux fois relèvent du contrôle
d’exécution.
Selon A. Burlaud :
Le contrôle de gestion est l’un des rouages essentiels de la régulation interne et du pilotage. Il a pour
objectif de :
Mettre sous tension les ressources humaines de l’organisation,
Rendre cohérentes les activités des différents acteurs au sein de l’entreprise afin qu’elles concourent à la
réalisation de l’objectif commun.
Selon R. Teller :
Le contrôle de gestion peut se définir comme un processus d’aide à la décision permettant une
intervention avant, pendant et après l’action.
5
Plus de cinquante ans après l’apparition du contrôle de gestion, n’est-il pas paradoxal que la plupart des
auteurs cherchent encore à définir le contrôle de gestion ? Et il ne s’agit pas de querelles de mots entre
universitaires mais bien comme on va le voir d’un vrai malaise, d’interrogations majeures devant plusieurs
façons de concevoir ce que doit être le contrôle de gestion.
Dans les années quatre-vingt, Anthony rectifiait cette définition pour la préciser et l’élargir :
« Le contrôle de gestion est le processus par lequel les managers influencent d’autres membres de
l’organisation pour mettre en œuvre les stratégies de l’organisation »
Retenons la deuxième définition d’Anthony qui est la plus proche de ce qui est devenu le contrôle de gestion
moderne
Le C.G. s’adresse à des managers, c à d des personnes, qui selon l’excellente formule d’Anthony, doivent
atteindre des résultats (des objectifs) par l’intermédiaire de l’action d’autres personnes ».
Donc, le C.G. aide les managers à comprendre l’avenir et en agir en conséquence.
7
1947 : G. B. Dantzit présente l’algorithme du simplexe et ouvre de nouveaux horizons à la
programmation mathématique ;
1954 : A. Maslow présente ses travaux sur la hiérarchie des besoins des individus ;
1957 : la méthode d’ordonnancement des tâches PERT est créée ;
1965 : R. Anthony définit le contrôle de gestion comme un processus global grâce auquel les dirigeants
s’assurent de la qualité de l’ensemble des décisions prises.
Dans ce contexte, le contrôle de gestion apparaît comme un système de régulation des comportements des
individus et des groupes. Il s’appuie sur :
9
Les ressources aux performances en tentant de résoudre les problèmes de productivité, de qualité, etc.
Les performances aux objectifs pour apprécier l’efficacité des actions.
Comprendre comment l’organisation doit se comporter pour satisfaire au mieux les attentes de ses
partenaires et devancer ses concurrents. Il est alors amené à s’exprimer sur la validation ou le rejet des
décisions et des actions ;
Favoriser l’appréhension des performances financières et non financières de l’organisation,
Repérer les activités sur lesquelles doit impérativement s’appliquer la maîtrise des coûts,
Renforcer les synergies entre les différentes unités,
Piloter la relation rentabilité-risque ;
Rendre compte très régulièrement (chaque année, chaque mois, chaque semaine voire chaque jour en
cas de besoin) de ses observations et analyses à la direction générale.
▪ Les indicateurs retenus dans un tableau de bord doivent être connus et maîtrisés par les pilotes.
▪ Les mêmes informations doivent être données à plusieurs niveaux (au moins deux) dans la ligne
hiérarchique pour que celle-ci puisse jouer son rôle de prise de décision.
▪ Le contrôle de gestion doit aider à la prise de décision en provoquant des réunions d’analyse des tableaux
de bord.
CONCLUSION
Le grand nombre d’évolutions et progrès ont permis au contrôle de gestion de s’enrichir et de devenir une
fonction stratégique. Le contrôleur de gestion s’occupe ainsi davantage de systèmes d’information, de création
de valeur et contribue à maîtriser la turbulence de l’environnement de l’entreprise. Il déborde ainsi de plus en
plus de ses missions traditionnelles de nature comptables et quantitatives.
De nouveaux outils viennent enrichir les pratiques du contrôle de gestion à un rythme de plus en plus élevé
(Activity-Based Costing– ABC, Activity- Based Management – ABM, création de valeur, balanced scorecard
ou tableaux de bord stratégiques, gestion transversale…). Ces outils ont souvent tendance à se superposer sans
forcément constituer un ensemble homogène.
Ces nouveautés n’ont pas le même poids et sont souvent interprétées différemment selon les acteurs les
entreprises.
11