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Introduction générale
Or la comptabilité générale, de par les finalités et objectifs qui lui sont assignés, ne
permet point de répondre à ces préoccupations. Elle constitue certes un système
d’information quitte à exploiter à bon escient. Et c’est le rôle de la comptabilité
analytique. Les faiblesses, d’ordre informationnel, qui sont accolées à la comptabilité
générale proviennent justement de ses propres caractéristiques. En effet, la
comptabilité générale demeure toujours :
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stricte. Il en est ainsi pour ce qui concerne : la constatation de la dépréciation des actifs
(différence entre amortissement fiscal et amortissement réel ou économique),
l’évaluation aux coûts historiques (la valeur de certains éléments du patrimoine
augmente en fonction du temps, alors qu’elle doit être maintenue inchangée), le
principe de prudence qui n’autorise pas la constatation des profits latents.
- Une comptabilité qui fournit des informations d’ordre global qui concerne l’activité
globalement. De ce fait, elle ne permettra point de savoir comment chaque produit (ou
activité) a-t-il contribué au résultat final (positivement ou négativement).
- Une comptabilité qui ne tient pas compte des informations non monétaires qui jouent
un rôle important en matière de gestion d’entreprise (consommation de matières par
produit, temps de travail employé, consommation des heures machines, etc. Ces unités
de mesure physique permettent d’expliquer et d’analyser le résultat et aident à la prise
de décision.
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D’abord elle est dite comptabilité de gestion parce qu’elle produit des informations
destinées à la gestion de l’entreprise, c’est-à-dire à la prise de décision. Elle est un
processus de traitement des données, composé de trois étapes essentielles :
La deuxième étape consiste à traiter les informations collectées, à travers des méthodes
conventionnelles, et à produire des informations destinées à la gestion : coûts des
prestations des centres d’analyse, coûts des produits, etc.
La troisième étape du processus consiste à exploiter ces données pour des fins de
gestion et à assurer leur diffusion auprès des différents responsables et à recevoir un
feed-back.
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* établir des prévisions de charges et de produits d’exploitation (coûts préétablis et
budgets d’exploitation) ;
* constater leur réalisation et expliquer les écarts qui en résultent (contrôle des
coûts et des budgets).
- La comptabilité analytique doit fournir des informations actuelles en temps réel. Elle
doit également être orientée vers l’avenir et vers l’action. Cette orientation vers le futur
l’érige en un instrument fondamental de planification opérationnelle.
- Elle doit être organisée de sorte à mettre en cause des responsabilités et à mener des
actions de correction. Le contrôle de la gestion des divers responsables est obtenu en
comparant périodiquement et régulièrement les réalisations et les prévisions (ou
objectifs) en vue de dégager, le plutôt possible, les écarts défavorables et de mettre en
œuvre les mesures correctives nécessaires.
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Le tableau suivant établit une comparaison utile entre la comptabilité générale et la
comptabilité de gestion :
Le Contrôle d’un état donné signifie être en mesure de la maîtriser et de la diriger dans
le sens désiré. Tout contrôle se donne pour objectif de mesurer les résultats d’une
action et à comparer ces résultats aux objectifs déterminés a priori pour savoir s’ils
concordent ou s’ils divergent. Le contrôle doit, si nécessaire, donner lieu à un retour
sur l’amont pour corriger les décisions et les actions de l’entreprise.
- Vérifier : le contrôle de gestion doit s’assurer que les résultats des actions menées
sont conformes aux objectifs préétablis ou aux standards budgétaires. L’étape de
vérification consiste à mesurer les résultats actuels, à les comparer aux données
prévisionnelles, à les expliquer et à mener des actions correctives.
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- Maitriser : le contrôle de gestion permet de contrôler les évolutions d’une entreprise
en vue de la sécuriser contre les perturbations et les aléas de l’environnement.
Sur le plan définitionnel, le contrôle de gestion est « le processus par lequel les
dirigeants s’assurent que les ressources ont été obtenues et utilisées avec efficience,
efficacité et économie en vue de réaliser les objectifs de l’organisation. » (R. Anthony,
1965).
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systèmes de contrôle (contrôle de gestion, audit et contrôle interne). ces derniers
constituent le moyen adéquat pour convaincre les propriétaires de la bonne intention
des dirigeants.
- L’efficience est la somme des extrants obtenus (le résultat atteint) par unité d’intrants
(de moyens) employés. Un système, moins il consomme de ressource plus il est
efficient, évidemment sans que la quantité des outputs soit altérée.
- L’économie traduit le fait que les ressources ont été obtenues aux moindres coûts
sans altérer évidemment leur qualité.
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CH. 1 La méthode du coût complet
On présentera dans ce chapitre les différentes étapes de calcul du coût complet d’un
produit ou d’un service, etc. Après avoir rappelé les objectifs de cette méthode, on
passera au processus de calcul du coût complet.
- Calcul des coûts inhérents aux différentes étapes du cycle d’exploitation en vue
d’évaluer la performance des divers maillons du processus de Production (mesure des
différents critères de performance : efficience, efficacité et économie).
- Calcul du coût complet d’un bien/service en vue d’une meilleure politique de prix
(prix compétitif).
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** Les charges directes sont des charges qui concernent directement un produit.
Elles peuvent être affectées au coût d’un produit sans passer par des calculs
intermédiaires. En général, ces charges sont inscrites dans ce qu’on appelle les fiches
de produits. Celles-ci sont des documents où l’on impute les frais supportés pour
fabriquer un produit et qui suivent celui-ci durant tout le processus de production.
A titre d’exemple, on peut citer les matières premières consommées, les différents
consommables qui entrent dans la fabrication d’un produit, les heures de main d’œuvre
directes, etc.
** Les charges indirectes sont des charges qui concernent plusieurs produits en
même temps. Elles nécessitent un traitement particulier avant de les répartir sur les
coûts des produits. Il s’agit notamment des amortissements, des salaires des personnels
administratifs, des autres charges d’exploitation (frais d’énergie, frais de publicité…),
des charges financières, etc. Ces charges sont traitées préalablement dans ce qu’on
appelle les sections homogènes avant d’être imputées aux coûts des produits.
Les charges incorporables sont les charges qui entrent dans le calcul des coûts des
produits. Il s’agit de toutes les charges liées au cycle d’exploitation de l’organisation.
Toute charge non liée à l’exploitation doit être exclue du calcul des coûts.
Charges supplétives
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** Les charges non incorporables sont celles qui n’ont aucun rapport avec le cycle
d’exploitation de l’entreprise. Elles n’ont pas une justification économique et c’est
pourquoi elles sont exclues des charges de la comptabilité analytique. Il en est le cas
de toutes les charges exceptionnelles ou non courantes : pénalités et dédits, amendes
payées, valeur comptable nettes des immobilisations cédées, dépenses ostentatoires,
etc.
** Les charges communes sont celles que l’on retrouve à la fois dans la
comptabilité générale et dans la comptabilité analytique. C’est ces charges qui sont
liées directement ou indirectement au cycle d’exploitation et qui sont justifiées
économiquement. C’est le cas des frais d’énergie, des achats non stockés de matières
et fournitures, des autres frais d’exploitation, d’une bonne partie des salaires, des
charges financières, des amortissements, etc.
** Les charges supplétives sont celles qui n’ont pas de statut de charge en
comptabilité générale. On les inclut dans les charges incorporables parce qu’elles ont
une justification économique. On les prend en considération car elles représentent la
rémunération de certains facteurs de production réels comme le capital social, l’effort
de l’exploitation, etc. On peut citer aussi l’excédent de l’amortissement économique
par rapport à l’amortissement comptable.
Charges RP2
indirectes
RP1
Sect. principales
RP2 Imputation
En premier lieu, les charges incorporables sont réparties en charges directes et charges
indirectes. Les charges directes sont imputées au coût complet sans calculs
intermédiaires. Les charges indirectes nécessitent un traitement dans des sections
homogènes avant d’être imputées au coût complet des produits. Elles sont d’abord
ventilées sur des sections auxiliaires et principales à travers des clés de répartition
(c’est ce qu’on appelle la répartition primaire RP1). Ensuite, Les frais des centres
auxiliaires sont versés dans les centres principaux via des clés de répartition (c’est ce
qu’on appelle la répartition secondaire RP2). C’est à ce moment là que l’on peut
imputer les frais indirects au coût complet des produits.
- La répartition primaire consiste à ventiler les frais indirects sur les différents centres
d’analyse auxiliaires et principaux au travers de clés de répartition.
- Les clés de répartition sont des pourcentages qui facilitent la répartition des charges
indirectes sur les sections homogènes. Elles sont déterminées de manière judicieuse en
se basant sur l’observation et les analyses technico-comptables (surface occupée,
énergie installée, valeur des immobilisations, etc.).
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- Sections auxiliaires sont des centres qui s’occupent de la gestion des moyens de
production installés dans les centres principaux (ressources humaines, ressources
matérielles, ressources financières, etc.). Il s’agit des centres :
- La répartition secondaire consiste à répartir les coûts des centres auxiliaires sur les
centres principaux moyennant des clés de répartition (heure de travail pour l’entretien,
budgets des centres, etc.).
Charges indirectes
directes
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* Phase d’approvisionnement : où l’entreprise s’approvisionne et stocke les matières et
consommables qui entrent dans la fabrication des différents produits. A cette étape, il y
a lieu de calculer le coût d’achat des dites matières et consommables.
Selon ce schéma, quelque soit le coût, il est composé de charges directes et de charges
indirectes.
Le coût d’achat peut être défini comme le prix qu’a coûté à l’entreprise pour acheter et
stocker les différents matières, fournitures et consommables qui entrent directement
dans la fabrication des produits. Il s’agit de toutes les charges et dépenses supportées
par l’entreprise en vue de disposer des biens nécessaires à assurer l’activité de
production.
Les charges directes d’achat comprennent : prix d’achat hors taxes, taxes non
déductibles, commissions diverses d’achat, frais de port, frais de dédouanement, frais
directs d’achat, frais de stockage. Les charges indirectes d’achat comprennent les frais
imputés du centre « approvisionnement ».
Le coût de production est le prix qu’a coûté à l’entreprise pour fabriquer et stocker les
différents produits qu’elle commercialise. C’est l’ensemble des charges et dépenses
engagées par l’entreprise en vue de fabriquer et mettre en stock les biens produits.
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Les charges directes de production comprennent : coûts d’achat des matières,
fournitures et consommables consommés, heures main-d’œuvre directes consommées,
frais d‘emballage et conditionnement, autres frais directs de production. Les charges
indirectes de production comprennent les frais imputés des centres « production » et
« conditionnement ». Il y a lieu de tenir compte de bien d’autres éléments particuliers
que l’on verra ici-bas
Le coût de revient est le prix qu’a coûté à l’entreprise pour mettre sur le marché les
différents produits qu’elle commercialise. C’est l’ensemble des charges et dépenses
engagées par l’entreprise en vue de distribuer et vendre les biens produits.
Illustration simplifiée,
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- Les centres auxiliaires sont composés des sections « Entretien » et
« Administration ». Les centres principaux sont composés des centres « Achats »,
« Atelier 1 », « Atelier 2 » et « Distribution ».
D’abord, il y a lieu de remarquer que les montants des charges figurent avec des
périodicités différentes. Puisque la périodicité, dans cette illustration, est mensuelle
alors il faut ramener les montants à périodicité non mensuelle au mois.
« La périodicité de calcul des coûts est la période durant laquelle on saisit les
différentes informations comptables en vue de calculer les coûts des produits. Cette
période est en principe inférieure à l’exercice comptable et dépend des caractéristiques
de l’entreprise et des besoins de gestion des managers. Mais, pour des raisons de
gestion, calcul des coûts, détermination des prix, suivi des marges, contrôle des
performances, analyse des écarts, contrôle de gestion, plus la périodicité est courte plus
l’efficacité de gestion est meilleure. »
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Tableau de répartition des charges indirectes :
Dans cette illustration, on appliquera une résolution par système d’équation, soit X le
coût total du centre « Entretien » et Y le coût total du centre « Administration ».
Supposons que :
Répartition secondaire :
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Le système d’équation sera :
112000+0.05Y = X X = 120618
166333+0.05X = Y Y = 172364
Après cette étape, on ne dispose que des coûts des centres principaux, ce qui va
faciliter le calcul des différents coûts : coût d’achat, coût de production et coût de
revient. L’imputation des coûts des centres principaux aux coûts des matières et
produits se fait moyennant des unités d’œuvre et des assiettes de frais.
* L’unité d’œuvre est une unité de mesure physique de l’activité d’un centre
opérationnel. Il peut s’agir des quantités achetées, des quantités de matières
consommées, des heures de travail, etc.
* L’assiette de frais est une unité de mesure monétaire de l’activité d’un centre de
structure. Il peut s’agir des valeurs achetées, des valeurs vendues, du coût de
production des produits vendus, etc.
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Les unités d’œuvre et les taux de frais permettent de mesurer et de suivre l’évolution
de la performance des centres d’activité à travers la mesure de leur efficacité,
efficience et économie.
Etape 3 : Calcul des coûts des unités d’œuvre et des taux de frais
Suite de l’illustration,
Supposons que :
Données de la période :
Achats de la période :
Matière M : 35000 kg. Matière M : 9200 kg au coût unitaire de 27.50 dh
Fourniture F : 24000 kg. Fourniture F : 10000 kg au coût unitaire de 8.50 dh
Consommables : 80000 dh.
Heure travail : Atelier 1, 850 h au taux horaire de 65 dh.
Atelier 2, 1100 h au taux horaire de 80 dh.
Heure machine : Atelier 2, 1500 h.
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Calcul des unités d’œuvre et des taux de frais :
- Centre « Atelier 1 » : 1 heure de travail main d’œuvre directe implique une dépense
unitaire de 336.35 dh
- Centre « Atelier 2 » : 1 heure de travail machine génère des charges unitaires de
263.02 dh.
Les coûts des unités d’œuvre et les taux de frais, constaté à un moment donné, n’ont de
sens que s’ils sont comparés à la fois à une norme préalablement déterminée (standard
de coût ou coût-objectif) et aux coûts des périodes précédentes. C’est en faisant cette
comparaison, et tenant compte des événements conjoncturels ou exceptionnels, que
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l’on peut juger des questions relatives à l’efficience, l’efficacité et l’économie et donc
de la question de performance des centres d’activité.
Matière M Fourniture F
Eléments Quantité Coût Montant Quantité Coût Montant
unitaire unitaire
Charges directes
Matières et fournitures 30000 24 720000 20000 9 180000
Charges indirectes
Centre « Achats » 720000 0.102 73440 180000 0.102 18360
En ce qui concerne les biens stockables, il y a lieu d’observer une différence de prix
entre le stock initial (stock final de la période précédente) et le coût actuel des produits
stockés. D’où le besoin d’une méthode d’évaluation des sorties de stock. Il existe
quatre méthode de valorisation des sorties de stock.
- Méthode du coût moyen pondéré (CMUP) : consiste à valoriser les sorties à partir
d’un coût unique qui est le CMUP.
CMUP = ΣQP / ΣQ
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prix stables pour préserver leur part de marché. Cette méthode est souvent appliquée
dans un contexte économique marqué par l’instabilité des prix.
- Méthode dite premier entré premier sorti (FIFO) : consiste à évaluer les sorties de
stock à partir du prix du lot le plus ancien. Elle est souvent pratiquée dans un contexte
de baisse de prix (contexte déflationniste).
- Méthode dite dernier entré premier sorti (LIFO) : consiste à évaluer les sorties de
stock à partir du prix du lot le plus récent. Elle est souvent pratiquée dans un contexte
de hausse de prix (contexte inflationniste).
- Méthode dite next in first out (NIFO) : consiste à évaluer les sorties de stock à partir
du prix d’achat futur (probable, estimé). Elle est souvent pratiquée dans un contexte
économique marqué par l’aléa (où il est difficile de savoir avec plus ou moins de
certitude où se situerait le niveau des prix).
Parfois, sinon souvent, le stock théorique (ou calculé à travers les fiches de stock) est
différent du stock réel (c’est-à-dire inventorié). La différence constitue un mali ou un
boni d’inventaire. Il y a mali d’inventaire (boni d’inventaire) lorsque le stock théorique
est supérieur (inférieur) au stock réel. Le mali d’inventaire constitue une charge alors
que le boni d’inventaire constitue un produit. On peut distinguer plusieurs éléments
qui peuvent expliquer le mali d’inventaire : vol, perte naturelle du volume des produits
par effet d’évaporation, détérioration des stocks, boycotte, erreurs de livraison, etc.
Exemple :
Soit un bien fongible dont les mouvements de stock se présentent comme suit :
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Entré 1 : 1000 unités au coût unitaire de 17 dh.
Sorti 1 : 1500 unités.
Méthode du CMUP
Débit Q CU Montant Crédit Q CU Montant
SI 200 15 30000 S1 1500 14.91 22365
0
E1 100 17 17000 S2 2000 14.91 29820
0
E2 250 14 35000 S3 1200 14.91 17892
0
SF 750 14.91 11183
Mali 50 740
Total 550 82000 Total 5500 82000
0
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CMP après E1= 47000/3000 =15.67
Méthode FIFO
Entré Q CU Montant Sorti Q CU Montant Stock Q CU Montant
SI 2000 15 30000
E1 1000 17 17000 SI 2000 15 30000
E1 1000 17 17000
S1 1500 15 22500 SI 500 15 7500
E1 1000 17 17000
E2 2500 14 35000 SI 500 15 7500
E1 1000 17 17000
E2 2500 14 35000
S2 500 15 7500 E2 2000 14 28000
1000 17 17000
500 14 7000
S3 1200 14 16800 E2 750 14 10500
mali 50 14 700
Méthode LIFO
Entré Q CU Montant Sorti Q CU Montant Stock Q CU Montant
SI 2000 15 30000
E1 1000 17 17000 SI 2000 15 30000
E1 1000 17 17000
S1 1000 17 17000 SI 1500 15 22500
500 15 7500
E2 2500 14 35000 SI 1500 15 22500
E2 2500 14 35000
S2 2000 14 28000 SI 1500 15 22500
E2 500 14 7000
S3 500 14 7000 SI 750 15 11250
700 15 10500 mali 50 15 750
N.B.
Vu que la valeur du stock final varie selon la méthode utilisée, l’entreprise n’a pas
droit de changer de méthode de valorisation des stocks pendant un délai de trois
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exercices (et ce d’après le CGNC) sauf si des événements extérieurs ne l’exige (dans
ce cas elle doit le mentionner dans l’ETIC).
* Cas particuliers :
** Cas des déchets : les déchets sont des matières premières non incorporées dans
le produit fini. On distingue deux catégories de déchets : déchets vendables et déchets
invendables. Dans le cas des déchets vendables, il y a lieu de déduire leur prix, après
avoir déduit les frais de distribution, du coût de production du produit fini. Dans le des
déchets non vendables, ceux-ci génèrent souvent des frais d’évacuation et/ou de
destruction ; ces frais doivent être ajoutés au coût de production du produit principal.
Lorsque le sous-produit est vendu en vrac, le prix de vente, après déduction des frais
de distribution, est déduit du coût de production du produit principal. Si le sous produit
est vendu mais après des traitements complémentaires, dans ce cas il y a lieu de
déduire du prix de vente la marge bénéficiaire, les frais de distribution, les frais
inhérents aux traitements complémentaires ; le montant net sera déduit du coût de
production du produit principal.
** Cas des produits liés ou produits joint : c’est des produits que l’on obtient
conjointement durant le même processus de production. Le coût de production total
pourra être réparti entre ces produits en fonction de leur valeur marchande ou en
fonction des quantités produites.
25
des coûts, au sein des ateliers. Et de ce fait ils ne peuvent être stockés. Les en-cours
apparaissent du fait du découpage de l’exercice comptable en plusieurs périodicités
pour le calcul des coûts et le contrôle de gestion. Ainsi, pour chaque période on se
retrouve avec des en-cours initiaux et des en-cours finaux. Les encours de production
sont valorisés à travers les fiches de suivi des produits où sont indiquées de manière
systématiques les charges directes (consommations de matières, de fournitures et des
consommables) ainsi que les imputations de charges indirectes.
Le traitement comptable des en-cours de production est comme suit : l’en-cours initial
augmente le coût de production (l’en-cours initial est achevé de production durant la
période concernée) alors que l’en-cours final est déduit du coût de production de la
dite période (il sera achevé durant la période qui suit).
Suite de l’illustration,
Production :
26
Matière M CMUP= 26.69 dh
Débit Q CU Montant Crédit Q CU Montant
SI 9200 27. 253000 Cons. 3500 26.69 934150
5 0
Acha 30000 793440 SF 4200 112290
t
Total 39200 1046440 Total 3920 1046440
0
Coût de production du PF
Eléments Quantité Coût Montant
unitaire
Charges directes
Matières consommées 35000 934150
Fournitures 24000 226680
Consommables 88160
Heures MOD Atelier 1 850 65 55250
1100 80 88000
Charges indirectes
Frais Atelier 1 850 336.35 285895
Frais Atelier 2 1500 263.02 394526
Coût de revient :
Eléments Quantité Coût unitaire Montant
Charge directe
CP des articles vendus 45000 48 2160000
Charge indirecte
Frais « Distribution » 2160000 0.13178 284646
28
Coût de revient total 2444646
Coût de revient 54.325
unitaire
On traitera dans ce chapitre des différentes étapes de calcul du coût partiel d’un
produit ou d’un service, etc. Après avoir rappelé les objectifs de cette méthode, on
passera au processus de calcul du coût partiel.
- Calculer les coûts partiels par produits en vue d’une meilleure politique de prix.
- Calculer les coûts et les prix pour une meilleure gestion du portefeuille-produits de
l’entreprise.
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- Elaborer le tableau différentiel de résultat.
La méthode des coûts partiels est organisée autour de la distinction de deux catégories
de charges : les charges variables et les charges fixes.
- Les charges variables sont des charges qui varient de manière proportionnelle au
niveau d’activité. Ces charges sont dites charges opérationnelles. Il s’agit des matières,
fournitures, consommables, énergie, etc.
- Les charges fixes sont des charges qui dépendent de l’existence d’une structure
productive déterminée. Elles sont indépendantes du niveau d’activité. Il s’agit des frais
d’amortissement, des salaires du personnel administratif, etc.
N.B. : Le niveau d’activité peut être mesuré par les quantités produites, le chiffre-
d’affaires, heures travail, etc.
Exemple,
30
* Comportement des charges variables :
D’après ces données, on remarque aisément que les charges variables totales varient
proportionnellement au niveau d’activité, alors que les charges variables unitaires
restent inchangées quel que soit le niveau d’activité.
Les charges variables totales sont représentées par une droite qui passe par le point 0.
Alors que les charges variables unitaires sont représentées par une droite parallèle à
l’axe des abscisses (c’est une constante).
180000 y= aX
12000
90000
NA (niveau d’activité)
6000 8000 12000
Les charges variables totales sont représentées par une fonction croissante de la
forme :
31
- Charges variables unitaires :
15
Niveau d’activité
Y = a.
D’après ces données, on remarque que les charges fixes totales restent inchangées quel
que soit le niveau d’activité, alors que les charges fixes unitaires diminuent lorsque le
niveau d’activité augment. L’entreprise réalise une économie d’échelle en accroissant
son activité mais à condition de ne pas dépasser un optimum économique.
Les charges variables totales sont représentées par une droite parallèle à l’axe des
abscisses. Alors que les charges variables unitaires sont représentées par une droite
décroissante.
32
- Charges variables totales :
75000
Niveau d’activité
6000 8000 12000
Y=b
Niveau d’activité
Les charges fixes unitaires sont représentées par une courbe décroissante :
Représentation graphique :
33
Ch. semi-variables
Y= aX+b
Soit donc,
12000 = 2000 a
a=6
63000 = (8000x6) + b
b = 15000
Y = 6X+15000
Donc le coût total est représenté par une fonction de la forme (aX + b). D’après les
résultats des différentes modélisations ci-dessus, on aure :
= (15+6)X + (75000+15000)
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= 21X + 90000
Représentation graphique,
Coût total
Y = 21X+90000
75000
Niveau d’activité
= (21X+90000) / X
= (90000/X) + 21
Représentation graphique,
Coût moyen
21 Niveau d’activité
35
dépasser son optimum économique, sinon le coût unitaire augmenterait. Soit le
graphique suivant :
Coût moyen
Niveau d’activité
Optimum économique
Cet optimum économique peut être déterminé en faisant recours aux méthodes
mathématiques (méthodes de maximisation).
Exemple :
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Soient les données comptables suivantes :
- La notion de stockage signifie une augmentation du stock initial. Autrement dit, les
ventes sont inférieures à la production ; le surplus de production est mis en stock.
- La notion de déstockage signifie une diminution du stock initial. Autrement dit, les
ventes sont supérieures à la production ; le surplus des ventes sur la production est
prélevé du stock initial.
- Soient :
37
- Charges fixes communes - 680000
Résultat 595000
t est le rapport de la somme des ventes sur la somme des marges sur coûts variables.
La marge de sécurité peut être également mesurée par l’indice de sécurité. C’est un
indicateur qui permet d’évaluer la vulnérabilité de l’entreprise à toute détérioration
subite de la conjoncture économique. Il est calculé comme suit,
L’indice de sécurité se situe dans l’intervalle [0, 1]. Lorsqu’il est proche de 0 on dit
que le risque couru par l’entreprise est élevé ; lorsqu’il est proche de 1 on dit que
l’affaire n’est pas vulnérable à une détérioration subite de la conjoncture économique
(risque faible).
38
Le seuil de rentabilité peut être exprimé aussi sous forme de quantités de produits à
vendre. C’est l’ensemble des combinaisons de produits qui permettent d’atteindre le
seuil de rentabilité. L’entreprise peut faire varier les quantités de produits en fonction
des caractéristiques des produits (âges des produits, taux de marge des produits, la
demande, etc.).
t = 1275000/4280000 = 0.29789
SR = 680000 /0.29789 = 2282722 dh
Le chiffre-d’affaires qui permet à cette entreprise de couvrir la totalité des ses charges
s’élève à 2282722 dh. C’est à partir de ce montant des ventes que les bénéfices
commenceront à apparaitre.
X est le chiffre-d’affaires.
M/CV
CF Y=0.29789 X
Gains
680000 Y = 680000
Pertes
SR=2282722 dh
- Calcul du point-mort,
39
IS = (4280000 - 2282722) / 4280000 = 0.47
L’indice de sécurité est quasiment au milieu de l’intervalle [0, 1]. Le degré du risque
est faible.
Pour déterminer l’ensemble des combinaisons (P1, P2) qui permettent de réaliser le
seuil de rentabilité, on établit la formule suivante du seuil de rentabilité :
QP1
45333
68000 Q P2
Cette droite détermine l’ensemble des combinaisons [P1, P2] qui permettent
d’atteindre le seuil de rentabilité. Il suffit de fixer une variable pour déterminer l’autre
variable.
La méthode du coût direct est une extension de la méthode du coût partiel. Dans cette
méthode, les charges fixes font l’objet d’une analyse fine pour dégager les charges
fixes spécifiques et les charges fixes communes. Les charges fixes spécifiques sont des
charges fixes liées à un produit unique. C’est le cas de l’amortissement d’une machine
spécialisée dans la fabrication d’un seul produit, l’amortissement des locaux qui
40
abritent la fabrication d’un produit unique, etc. Les charges fixes communes sont des
charges fixes qui concernent plusieurs produits à la fois. Selon cette approche, le coût
direct est composé des charges variables et des charges fixes spécifiques.
Dans la méthode du coût partiel, le prix est déterminé à partir du coût variable mais à
condition que : ΣM/CV > CF.
Alors que dans la méthode du coût directe, le prix est fixé à partir du coût direct à
condition que : ΣM/CFS > CFC. Sachant que : CFS est le coût fixe spécifique et CFC
est le coût fixe commun.
Exemple :
41
Le coût fixe commun s’élève à 213000 dh. Le prix de vente est déterminé en
appliquant au coût direct de chaque produit le taux de 1.35 pour P1 et 1.4 pour P2.
42
CH.3 L’imputation rationnelle des charges fixes
En principe, le coût variable unitaire est fixe. Toutefois, on constate que la courbe de
coût variable unitaire en fonction de la quantité produite prend la forme suivante :
CVU
43
Q
Optimum économique
- Baisse du coût d’achat des entrants (matières, consommables, etc) : achats à des
quantités importantes, obtention de réductions commerciales, réduction des coûts de
stockage, etc.
- Le travail en séries plus longues qui fait diminuer les temps morts dus au lancement
de production,
- Etc.
Le coût fixe unitaire (CF / Q) est variable ; il suit une fonction de la forme (a / X) qui
correspond à une branche d’hyperbole.
44
Coût fixe unitaire
Pour mettre sous-contrôle l’activité de production, il faut suivre ses coûts mais cela
suppose que l’entreprise puisse isoler les écarts de coût dus à l’activité dont le niveau
ne relève pas de la responsabilité des services de production. La méthode de
l’imputation des charges fixes permet de calculer des coûts corrigés des variations
d’activité et d’évaluer l’incidence de ces variations d’activité sur le résultat de
l’entreprise.
L’imputation rationnelle consiste à valoriser les coûts fixes incorporés aux coûts en
fonction du niveau d’activité. Elle s’organise comme suit :
CF incorporables = CF réelles x k
- Calculer la différence entre les coûts fixes réels et les coûts fixes incorporés :
CF incorporés – CF réels
45
Cette différence représente :
Illustration,
Soit un atelier de production, qui permet de servir une activité normale de 1000
h/ouvrier de travail par mois (l’heure ouvrier constitue son unité d’œuvre), dont les
coûts fixes mensuels remontent à 10000 dh. Les charges variables sont de 30 dh par
heure ouvrier. Au cours du mois de mars, cet atelier a réalisé une activité effective de
1000 h mais ses activités relatives aux mois d’avril et mai s’élèvent successivement à
800 h et 1100 h.
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En tenant compte de l’imputation rationnelle des charges fixes, on aura :
En supposant que l’entreprise ne dispose que de cette activité et vende ses heures à 41
dh. Il serait possible de déterminer le résultat de deux manières :
* Première solution :
Cette solution s’avère meilleure que la première dans la mesure où elle permet non
seulement de déterminer le résultat réel mais d’appréhender à la fois le résultat
analytique et l’incidence des variations du niveau d’activité sur ledit résultat.
La méthode des standards et des écarts est largement utilisée comme un instrument de
gestion qui facilite le contrôle de l’emploi des ressources, les entrants, à travers le
calcul et l’évaluation des écarts entre données réelles et données préétablies.
- Contrôle des coûts de production par l’analyse des écarts entes les coûts normaux
(standardisés) et les coûts réels (constatés).
** La méthode permet une gestion par exception car en dessous d’un certain seuil
les écarts peuvent être négligés et au-delà, ils constituent des « clignotants » qui
mènent vers des actions correctives.
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** Les standards fixent des objectifs et des références, ils devraient inciter à la
productivité.
- Elaboration des budgets : les standards jouent un rôle déterminant, notamment pour,
** Eviter les longs calculs inhérents aux prestations réciproques, on peut chiffrer
celles-ci à des coûts préétablis.
- Conception d’un standard : Un standard peut être conçu comme un objectif ou bien
comme une norme. Dans le premier cas, le standard est perçu comme parfait. Les
écarts résultant d’une telle conception sont toujours défavorables. Mais ils constituent
un facteur de motivation en poussant à fournir suffisamment d’effort pour réaliser
l’objectif. Dans le deuxième cas, c’est-à-dire lorsque le standard est une norme, on
utilise l’expression de standard normatif ou accessible. Mais la norme est dans la
plupart de cas une moyenne.
- La méthode : la détermination des standards doit être faite sur la base d’une analyse
détaillée et approfondie des conditions de production. Elle résulte souvent d’une
collaboration étroite des services techniques et des services de gestion. Chaque coût
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standard de charge directe est le produit de deux standards : un standard de quantité et
un standard de prix.
C’est généralement les services techniques qui établissent les standards de quantités :
- L’analyse des écarts : l’analyse des écarts permet de d’appréhender l’ensemble des
facteurs de succès (écart favorable) et d’échec (écart défavorable). Autrement dit, il
s’agit de savoir les éléments qui ont fait écarter le coût réel du coût standard. Sur le pla
de démarche, la méthode consiste à constater, en premier lieu, l’écart de coût, ensuite
de le décomposer en sous-écarts correspondant aux différents éléments composant le
coût. Cette analyse est de nature à permettre, d’une part, de comprendre les facteurs
ayant causé l’écart constaté, d’autre part, de déclencher les actions correctives
nécessaires.
En ce qui concerne la constatation des écarts de coût, elle se fait par la différence entre
le préétabli et le coût réel. Soit :
Si le coût préétabli est supérieur (inférieur) au coût réel, on dit que l’écart est
favorable (défavorable). Chaque coût représente une somme de coûts plus
élémentaires, chacun d’eux peut à son tour donner lieu à des écarts (écart de prix et
écart de quantité).
50
Donc,
Prix ……………………………….
- Sous-écarts
51
Quantité …………………………………
La constatation des écarts et des sous-écarts ne constitue pas une fin en soi mais
encore faut-il en chercher les causes et les éléments explicatifs desdits écarts, en vue
de mettre en œuvre des actions correctives et de redresser la situation. Plusieurs causes
peuvent être à l’origine des écarts. On peut distinguer entre autres :
Illustration 1 :
Soit un produit p conçu par une société X dont la structure du coût standard est comme
suit :
1 unité du produit p Q CU
Matière première 1.25 kg 15 dh/kg
Consommables 0.35 kg 8 dh/kg
Emballage 1 unité 4 dh/u
Main d’œuvre directe 0.15 85 dh/h
heure
Coût de l’unité d’œuvre 0.15 3.75 dh
heure
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Au cours du mois Mars, on a réalisé une production de 26500 unités p. Le coût réel se
présente comme suit :
Solution :
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Matière première 26500x1.25= 33125 15 496875
Consommables 26500x0.35= 9275 8 74200
Emballage 26500x1= 26500 4 106000
Main d’œuvre directe 26500x0.15= 3975 85 337875
Coût de l’unité d’œuvre 26500x0.15= 3975 3.75 14906.25
Coût total 1029856.25
Coût unitaire 38.86
= 1029856.25 – 1097981.25
26500 unités du produit p Coût Coût réel Ecart défavorable Ecart favorable
préétabli
Matière première 496875 528807.5 - 31932.5
Consommables 74200 69827.5 4372.5
Emballage 106000 101250 4750
Main d’œuvre directe 337875 381600 - 43725
Coût de l’unité d’œuvre 14906.25 16496.25 - 1590
Total écarts - 77247.5 9122.5
Ecart net - 68125
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Total écarts
Ecart net - 68125
Les écarts sur frais des centres d’analyse sont répartis en trois écarts :
- Ecart sur coût = coût réel – budget alloué pour l’activité réelle
- Ecart sur activité = budget alloué pour l’activité réelle – valeur de la production à
rendement normal
Exemple :
Soit un atelier de production, dont l’unité d’œuvre est l’heure machine, qui fabrique
deux produits P1 et P2. Son budget pour le mois d’avril est composé de :
- Production :
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- Production réelle : 250 P1 et 120 P2.
Solution :
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Bibliographie :
57
- Cossu C, 1987, « Comptabilité analytique et gestion budgétaire », ISTRA.
- Dupuy Y et Rolland G, 1991, « Manuel de contrôle de gestion », Dunod.
- Alazard C. et Sépari S., 2010, « Contrôle de gestion », Dunod.
- Anthony R., 1965, « Planing and control systems: a fram e work for analysis”,
Havard University.
- Augé B. et Naro G., 2011, « Contrôle de gestion », Donod.
- Bouquin H., 2006, « Comptabilité de gestion », Economica.
- Bouquin H., 2008, « le Contrôle de gestion », PUF.
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