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Anatomie Clinique de L'appareil Génital Féminin
Anatomie Clinique de L'appareil Génital Féminin
Mots-clés : appareil génital féminin, vaisseaux pelviens, lymphatiques pelviens, ligaments pelviens.
Introduction
Les progrès des techniques d’exploration et tout particulièrement de
l’imagerie médicale ont réactualisé l’importance fondamentale des
connaissances anatomiques. Cette imagerie moderne qui restitue
fidèlement la morphologie et la topographie des viscères ne met en
évidence que 20 à 30 % des structures anatomiques visibles sur une
dissection opératoire. L’abord du champ opératoire exige donc du
chirurgien des connaissances anatomiques plus importantes et
précises.
Ainsi donc, l’interprétation d’une exploration, de même que la
conduite d’une opération ne peuvent être assurées sans un acquis
minimal d’anatomie morphologique, topographique et
fonctionnelle [35].
Par ailleurs, l’importance des problèmes médicolégaux, reposant
souvent sur des compte rendus imagés ou opératoires, nécessite une
terminologie anatomique claire, sans ambiguïté, que seule la
Nomina Anatomica (NA) apporte.
Ces connaissances anatomiques, tout comme l’enseignement des
étudiants, sont exposées dans cette nomenclature anatomique
internationale francisée (NA francisée par le Collège médical français 1 Appareil génital. Coupe sagittale médiane du bassin. a : Rétinaculum caudal ; b :
des professeurs d’anatomie) [32, 45]. fossette coccygienne ; 1. uretère ; 2. ligament suspenseur de l’ovaire ; 3. ovaire ; 4. uté-
rus ; 5. vessie ; 6. uretère ; 7. vagin ; 8. rectum ; 9. cul-de-sac vésico-utérin ; 10. cul-de-
sac recto-utérin.
Environnement des organes génitaux
(fig 1, 2) La paroi périphérique, constituée du pelvis et des muscles
piriformes, obturateurs internes et du diaphragme pelvien, est
Les viscères pelviens sont situés dans une cavité ostéomusculaire, recouverte du fascia pelvien pariétal sur lequel reposent les nerfs et
entourés d’un tissu conjonctif lâche et recouverts du péritoine vaisseaux pariétaux impliqués dans la vascularisation et
pelvien. l’innervation des viscères pelviens.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Kamina P, Demondion X, Richer JP, Scépi M et Faure JP. Anatomie clinique de l’appareil génital féminin. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris,
tous droits réservés), Gynécologie, 10-A-10, 2003, 28 p.
10-A-10 Anatomie clinique de l’appareil génital féminin Gynécologie
vateur de l’anus ; 7. nerf obturateur ; 8. fascia iliaque ; 9. artère honteuse pelvienne ; 10.
fascia pelvien pariétal ; 11. rectum et son fascia ; 12. ligament spinosacral ; 13. bande- Dans la partie médiane du pelvis
lette ischiatique ; 14. vagin et son fascia ; 15. vessie et son fascia.
Le péritoine recouvre les viscères, la face utérine de la vessie, le
bord de la grande incisure ischiatique ; en arrière, le ligament corps utérin, la face postérieure du fornix vaginal et les faces
spinosacral se dirige vers la vertèbre sacrale S5 ; en avant, l’arcade antérolatérales du rectum. Il détermine d’avant en arrière :
tendineuse du fascia pelvien aboutit à la face postérieure du pubis, – le pli vésical transverse, situé sur le corps vésical et apparent
et l’arcade tendineuse du muscle élévateur de l’anus se fixe en avant lorsque la vessie est modérément remplie ;
du canal obturateur. – le cul-de-sac vésico-utérin, peu marqué, interposé entre la vessie
et l’isthme utérin. Son ouverture conduit au septum vésico-utérin ;
PÉRITOINE PELVIEN – le cul-de-sac recto-utérin, limité par le rectum en arrière, l’utérus
Prolongement du péritoine pariétal abdominal, le péritoine pelvien et le vagin en avant, les plis recto-utérins latéralement. Il est profond
recouvre la paroi pelvienne et tous les organes pelviens excepté et se prolonge en arrière par les fosses pararectales. Sa profondeur
l’ovaire et les faces axiales des franges tubaires ; il forme la séreuse est un élément favorisant l’apparition d’un prolapsus ; aussi son
des viscères. La cavité péritonéale pelvienne, qui représente la partie exclusion est-elle souhaitable dans ce cas. Il est libre de toute anse
déclive de la grande cavité péritonéale, communique avec l’extérieur intestinale. Son ouverture mène au septum rectovaginal.
par l’intermédiaire de l’ostium abdominal de la trompe. Cette cavité
est irrégulière avec des fosses, des récessus et des culs-de-sac dont Dans les parties latérales du pelvis (fig 7, 8, 9, 10, 11, 12)
l’importance physiologique et pathologique est grande. Leur Les annexes de l’utérus soulèvent le péritoine en deux reliefs plissés
connaissance est importante pour une exploration endoscopique ou transversaux, les ligaments larges droit et gauche. On observe
chirurgicale plus rigoureuse. d’avant en arrière :
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Gynécologie Anatomie clinique de l’appareil génital féminin 10-A-10
9 Circulation du liquide
périnétonéal. En noir : cir-
culation physiologique ; en
rouge : drainage pathologi-
que.
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¶ Aspect dynamique
La sécrétion et la résorption du péritoine sont importantes, sauf au
niveau du cul-de-sac recto-utérin où elles sont presque nulles.
La circulation normale du liquide péritonéal pelvien s’effectue en
direction de la « pompe phréno-hépatique » comme l’ont montré
toutes les études procédant d’une injection de produit dans le cul-
de-sac de Douglas, d’où l’importance de l’exploration du foie en
chirurgie gynécologique.
La circulation péritonéale pathologique s’effectue essentiellement de
la grande cavité péritonéale en direction du pelvis.
Les liquides de la gouttière paracolique droite et de la région
supramésentérique se collectent d’abord dans la fosse préovarique
droite, donc au contact de la trompe. Puis ils coulent dans le récessus
tubo-ovarique avant d’atteindre la fosse ovarique droite et le cul-de-
sac recto-utérin.
Les liquides des régions inframésentériques se drainent soit
directement dans le cul-de-sac recto-utérin, soit indirectement après
un passage par le ligament large droit.
Les liquides de la gouttière paracolique gauche et du récessus
intersigmoïdien se drainent soit directement dans le cul-de-sac recto-
11 Voie de drainage de la cavité abdominale vers les fosses et récessus du petit bassin utérin, soit après un passage par le ligament large gauche. Ainsi, les
(d’après Kamina [30]). 1. Mésocôlon transverse ; 2. sillon paracolique droit ; 3. région annexes se trouvent-elles particulièrement exposées aux différentes
supramésentérique ; 4. annexe droite ; 5. utérus ; 6. sillon paracolique gauche ; 7. ré- sécrétions infectieuses (appendicite, sigmoïdite, diverticulite
gion inframésentérique. sigmoïdienne).
Les sérosités provenant de l’ostium abdominal de la trompe, après
– le mésosalpinx, soulevé par la trompe. Triangulaire lorsqu’on
l’étale, il est limité en haut par la trompe et en dehors par la frange un temps d’arrêt du liquide dans le récessus ovaropariétal,
ovarique et le ligament infundibulo-ovarique. Il se continue atteignent le cul-de-sac recto-utérin
médialement avec le mésomètre ;
– le récessus tubo-ovarique, cerné par le mésosalpinx et le ESPACE EXTRAPÉRITONÉAL PELVIEN
mésovarium ; (fig 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20)
– le mésovarium constitué par le ligament propre de l’ovaire, Il est compris entre le péritoine pelvien et le fascia pelvien pariétal.
l’ovaire et le ligament infundibulo-ovarique ; C’est un espace conjonctif de cohésion topographique variable. Ce
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Gynécologie Anatomie clinique de l’appareil génital féminin 10-A-10
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18 Petit bassin, coupe frontale et chanfreinée (d’après Pernkopf modifié) 20 Coupe en imagerie par résonance magnétique horizontale en pondération T2 d’un
a : Espace paravésical ; b : paramètre ; c : paracervix ; 1. annexe droite ; 2. corps uté- pelvis féminin passant par le col de l’utérus. 1. Ovaires présentant de nombreux folli-
rin ; 3. ligament rond ; 4. vessie ; 5. muscle obturateur interne ; 6. muscle élévateur de cules (ovaires micro-polykystiques) ; 2. utérus ; 3. vagin (cul-de-sac vaginal) ; 4. rec-
l’anus ; 7. urètre ; 8. sphincter de l’urètre ; 9. corp caverneux et muscle ischiocarver- tum ; 5. muscles obturateur internes.
neux ; 10. bulbe vestibulaire et muscle bulbocaverneux ; 11. petite lèvre ; 12. grande lè-
vre ; 13. artère et nerf obturateurs ; 14. uretère et artère utérine ; 15. col utérin ; 16. va-
gin ; 17. artère, veine et nerf honteux interne ; 18. muscle transverse profond ; 19.
plus marquée près du point de traction. Ainsi, les ligaments
glande vestibulaire majeure. viscéraux sont-ils plus apparents sous l’effet des tractions
chirurgicales ou pathologiques.
Ligaments pubovésicaux
Ils sont tendus du col vésical à la face postérieure du pubis, près de
la symphyse. Ils contiennent des myofibres lisses dénommées
muscle pubovésical.
Paramètres et paracervix
En continuité parfaite, ces formations sont organisées autour des
vaisseaux utérins, pour le paramètre, et autour des vaisseaux
vaginaux, pour le paracervix. Le paracervix, particulièrement riche
en plexus veineux, s’étend jusqu’au fascia pelvien dont il ne peut
19 Coupe en imagerie par résonance magnétique horizontale en pondération T2 d’un
pelvis féminin. 1.Vessie, 2. vagin ; 3.canal anal ; 4. muscle obturateur interne ; 5. mus- être dissocié.
cle obturateur externe ; flèches : muscle élévateur de l’anus (partie iliococcygienne). Range et Woodburne [50], puis Bouissou [10] ont constaté que la
condensation de ce tissu conjonctif est plus grande près des bords
latéraux de l’isthme, de la partie supravaginale du col et du vagin.
¶ Ligaments viscéraux (tableau I) Cette zone est riche en trousseaux de faisceaux musculaires lisses.
Ces fibres musculaires lisses apparaissent après la naissance.
Étudiés dès 1881 par Kocks, puis par Farabeuf et Delbet (1891), et
Mackenrodt (1895), ces ligaments ont trouvé en 1917 leur application Latéralement, au croisement de l’artère utérine et de l’uretère, les
chirurgicale par Forthergill dans la technique de Manchester. fibres musculaires lisses sont inexistantes et les fibres élastiques sont
rares. Les coupes de scanner confirment bien la différence entre les
Ces études d’anatomie macroscopique furent complétées par de tissus situés près de l’utérus et du vagin et ceux au contact de la
nombreux travaux de microscopies optique et électronique qui paroi pelvienne, qui sont moins denses.
soulignent tous la nature essentiellement conjonctive et lâche de ces La valeur fonctionnelle du paramètre et du paracervix, pour le
ligaments [19]. Ils se renforcent de myofibres lisses qui apparaissent maintien de l’utérus, est considérable et certaine, comme le prouvent
dès la 20e semaine d’aménorrhée (SA) et sont abondantes après la les expériences de Mengert et celles de Range et Woodburne. Un
naissance [19]. prolapsus se produit lors de la traction du col dès que les paramètres
Les ligaments viscéraux pelviens sont nombreux, mal définis et en et les paracervix sont sectionnés. La section isolée des autres
continuité les uns avec les autres. Ils ne deviennent apparents et ligaments et du diaphragme pelvien, avec la même traction sur le
plus faciles à isoler que lors de la traction des viscères. Cela se col, ne produit pas le même degré de descente du col.
comprend aisément à la lumière de l’expérience du filet. En effet, on Par ailleurs, la dissociation du tissu conjonctif de la paroi, sans la
peut comparer la trame fibrillaire du tissu conjonctif lâche pelvien section des vaisseaux, entraîne un prolapsus sous une traction de
aux larges mailles d’un filet. Sous l’effet de la traction d’un point du 1 kg sur le col, qu’il s’agisse uniquement des paramètres et des
filet, on provoque la réduction des mailles et la densification du filet, paracervix, ou des ligaments utérosacraux.
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Gynécologie Anatomie clinique de l’appareil génital féminin 10-A-10
Ligamentum uterosacrale (m. recto-uterinus)* Ligament utérosacral (m. recto-utérin)* Lame sacro-recto-génito-pubienne (partie postérieure) (Farabeuf)
Ligament de Petit (Poirier-Charpy)
Piliers antérieur et postérieur du rectum (Peham-Amreich)
Ligaments utérins postérieurs
Paramètre postérieur (Novak)
Uterosacral cellular process (Savage)
Ligamentum vesico-uterinum (m. vesico-uterus)* Ligament vésico-utérin (m. vésico-utérin)* Lame sacro-recto-génito-pubienne (partie moyenne) (Farabeuf)
Segment pelvi-vésico-génital (Petit)
Vesicovaginal cellular process (Savage)
Ligament vésicocervical (Shaws)
Pilier de la vessie
Paramètre antérieur (Novak)
Ligamentum pubo-vesicale (m. pubo-vesicale)* Ligament pubovésical (m. pubovésical)* Lame sacro-recto-génito-pubienne (partie antérieure) (Farabeuf)
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10-A-10 Anatomie clinique de l’appareil génital féminin Gynécologie
Espaces pelviens
Ce sont des espaces virtuels viscéropariétaux, facilement décollables,
comblés de tissu conjonctif lâche plus ou moins imprégné de graisse.
• Espace rétropubien
Il unit le pubis au fascia prévésical qui s’organise autour des
reliquats fibreux des artères ombilicales et des veines vésicales
antérieures.
• Espace rétrorectal [1]
Il unit le rectum au fascia présacral. Le fascia présacral est une lame
dense qui se fixe sur la face antérieure de S1 et sur le ligament
anococcygien.
L’espace rétrorectal contient le ligament rectal supérieur formé des
vaisseaux rectaux supérieurs. Ce ligament subdivise l’espace
rétrorectal en deux espaces, supérieur et inférieur.
– L’espace rétrorectal supérieur, facilement clivé par le chirurgien
par voie abdominale. La partie supérieure de l’espace rétrorectal est
en continuité avec l’espace pararectal, ce qui donne
radiologiquement une image périrectale dénommée « capsule
adipeuse » rectale. La partie inférieure de cet espace est limitée en
avant par les ligaments latéraux du rectum ;
– L’espace rétrorectal inférieur, abordé après section du ligament
rectal supérieur. Il est aussi facilement clivé par voie périnéale.
• Espace présacral
Entre le fascia présacral et le sacrum existe un espace présacral, qui 21 Veines principales du petit bassin (d’après Kamina [35]). 1. Anastomose iliolom-
contient les vaisseaux sacraux médiaux. baire et circonflexe iliaque profonde ; 2. veine pariétale latérale ; 3. veine iliaque in-
terne ; 4. veine obturatrice ; 5. plexus rétropubien ; 6. veines utérines ; 7. veine vagi-
• Espace paravésical nale ; 8. veine rectale moyenne ; 9. veine honteuse interne ; 10. veine glutéale
inférieure ; 11. veine sacrale latérale ; 12. veine glutéale supérieure ; 13. veine sacrale
Il est compris entre la face inférolatérale et le ligament latéral de la médiane.
vessie d’une part, et le fascia pelvien pariétal d’autre part. Il se
poursuit avec l’espace rétropubien, au-dessus des ligaments
pubovésicaux.
• Espace pararectal
Il est situé entre, en avant, le paracervix, médialement, le rectum
distal et le ligament latéral du rectum, et latéralement, le muscle
élévateur de l’anus. Ils se poursuivent au-dessus du ligament latéral
du rectum avec l’espace rétrorectal.
Valeur mécanique des surfaces d’accolement
Tous les plans d’accolement sont du point de vue mécanique des
liaisons par collage d’une grande qualité mécanique.
Cette liaison conjonctive est résistante, d’où l’efficacité de
solidarisation des septums interviscéraux, des espaces rétropubien
et rétrorectal :
– une colpocèle s’accompagne toujours d’une cystocèle ou d’une
rectocèle ;
– l’ascension du fornix vaginal au cours de la grossesse
s’accompagne de l’étirement du trigone vésical ;
– de même, comme le prouvent les colpocystogrammes, les parois
vésicales inférolatérales et rectale postérieure ne présentent que des
déplacements très réduits.
Cette liaison conjonctive permet une meilleure répartition des
contraintes, qui s’épuisent dans les interphases constituées par les
septums et les différentes couches des parois viscérales (cf fig 63).
Cette liaison conjonctive est élastique et permet d’amortir les chocs 22 Principales anastomoses des veines interpelviennes entre elles. Vue opératoire
et d’assurer une diffusion harmonieuse des contraintes. Elle réduit (d’après Kamina [35]). 1. Veine ovarique ; 2. veine vésicale ; 3. veines utérines ; 4. veine
les vibrations provoquées au cours des mouvements de la vie vaginale ; 5. veine rectale moyenne ; 6. veine iliaque interne ; 7. uretère ; 8. veine rec-
tale supérieure ; a1 : plexus infratubaire ; a2 : plexus pampiniforme ; a3 : anastomose
courante (course, sauts, trépidations). utérovésicale ; a4 : anastomose vésicovaginale ; a5 : anastomose utérovaginale ; a6 :
anastomose rectovaginale ; a7 : anastomose interrectale.
Vaisseaux pelviens
¶ Veines pariétales
VEINES PÉRIPHÉRIQUES (fig 21, 22, 23)
Elles sont musculaires, glutéales et obturatrices :
Elles comprennent les veines pariétales et les plexus rétropubien et
sacral qui se drainent essentiellement par les veines iliaques – les veines musculaires, constantes, mais variables en nombre et
internes [27, 53]. calibre, se drainent dans les veines iliaques externes et internes ;
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Gynécologie Anatomie clinique de l’appareil génital féminin 10-A-10
¶ Plexus veineux
– Le plexus rétropubien est constitué d’anastomoses provenant des
veines obturatrices, iliaques externes, épigastriques superficielles et 24 Principale anastomoses entre les veines pelviennes et les veines de la paroi abdo-
dorsale profonde du clitoris. Il échange des anastomoses avec le minale (d’après Kamina [35]). 1. Veine cave supérieure ; 2. veine azygos ; 3. veine cave
plexus vésical. inférieure ; 4. veine porte ; 5. veine iliaque externe ; 6. veine thoracique supérieure ; 7.
veine épigastrique supérieure ; 8. veine lombaire ascendante ; 9. veine épigastrique in-
– Le plexus sacral est formé d’anastomoses en échelle provenant férieure.
des veines sacrales médiane et latérales ; il a une grande importance
physiologique.
– La veine iliaque interne est avalvulée et habituellement unique 25 Drainage pelvien ha-
bituel (d’après Kamina [35]).
(50 %).Elle rejoint la veine iliaque externe au niveau du promontoire 1. Veine ovarique ; 2. veine
et présente une longueur de 4 à 5 cm, et un calibre de 12 à 15 mm. iliaque interne ; 3. veine
Elle est constituée de deux troncs ; l’un, postérieur ou glutéal rectale supérieure ; 4. veine
supérieur, et l’autre, antérieur ou viscéropérinéal. lombaire ascendante ; 5.
Variations : la veine iliaque interne peut être double, unilatérale ou plexus sacral.
bilatérale (36 %). L’artère iliaque interne antérieure est souvent
moins volumineuse et draine les veines obturatrice, viscérale,
pariétale, honteuse interne et glutéale inférieure. L’artère iliaque
interne postérieure draine les veines glutéale supérieure et sacrale
latérale.
Elle peut être plexiforme (14 %) et se drainer par trois ou six
collecteurs terminaux.
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Gynécologie Anatomie clinique de l’appareil génital féminin 10-A-10
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Voies de suppléance
La valeur des voies de suppléance se révèle lorsque l’artère iliaque
interne est exclue. Nous distinguerons avec Hassen-Khodja [6, 28]
quatre types :
– le type 1, avec obstruction en amont de l’artère iliaque interne.
L’artère iliaque interne joue le relais d’apport grâce à ses
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Gynécologie Anatomie clinique de l’appareil génital féminin 10-A-10
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10-A-10 Anatomie clinique de l’appareil génital féminin Gynécologie
35 Systématisation de
l’innervation pelvienne. En
rouge : parasympathique ;
en noir : sympathique. a :
plexus coeliaque ; b : plexus
mésentérique supérieur ; c :
plexus ovarique ; d : plexus
mésentérique inférieur ; e :
plexus hypogastrique supé-
rieur et nerfs hypogastri-
ques ; f : vers l’appareil gé-
nital ; g : vers la vessie et
l’urètre ; h : vers le rectum ;
1 : plexus hypogastrique in-
férieur ; 2 : nerf honteux.
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Gynécologie Anatomie clinique de l’appareil génital féminin 10-A-10
Centres cérébraux
Ils siègent au niveau de la formation réticulaire, du diencéphale et
du cortex cérébral (partie postérieure du lobule paracentral, aires 4
et 6 de Brodmann).
Le noyau dorsal du nerf vague donne des neurofibres destinées à
l’ovaire. Cette origine parasympathique expliquerait les réactions
vagales digestives des affections et torsions des annexes.
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10-A-10 Anatomie clinique de l’appareil génital féminin Gynécologie
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Gynécologie Anatomie clinique de l’appareil génital féminin 10-A-10
PÉRINÉE ANAL
Sous le plan cutané siègent autour du canal anal le sphincter externe
de l’anus et, de chaque côté de celui-ci, les fosses ischiorectales.
¶ Fosses ischiorectales
Ce sont des espaces prismatiques à sommet supérieur, avec une
paroi externe constituée de l’os iliaque et de l’obturateur interne, et
une paroi interne formée du muscle élévateur de l’anus et du
sphincter externe de l’anus. Chaque fosse se prolonge en avant au-
dessus du diaphragme urogénital sous les muscles élévateurs de
l’anus, latéralement vers la petite incisure ischiatique et médialement
entre elles en arrière du canal anal [57]. Elles contiennent le corps
adipeux de la fosse ischiorectale et le pédicule pudendal interne.
Celui-ci aborde la fosse par la petite incisure ischiatique et se
distribue au périnée. 41 Coupe échographique sagittale médiane d’un pelvis féminin, réalisée par voie sus-
pubienne. 1. Utérus: ; 2. col utérin. ; 3. vagin ; 4. vessie.
¶ Mesures
Son poids est d’environ 50 g chez la nullipare et 70 g chez la
multipare.
Sa capacité est d’environ 4 cm3 chez la nullipare et de 5 cm3 chez la
multipare.
Les dimensions de la cavité utérine sont : chez la nullipare, de
55 mm en moyenne, dont 25 pour le corps 25 pour le col et 5 pour
l’isthme ; chez la multipare, l’augmentation de la cavité est nette au
niveau du corps qui atteint 35 mm. 42 Coupe échographique sagittale médiane d’un utérus réalisée par voie endo-
vaginale.
¶ Configuration extérieure
L’utérus présente dans sa partie moyenne un léger étranglement, Le corps utérin est de forme conoïde et aplati d’avant en arrière ; le
l’isthme utérin, qui sépare le corps et le col. fundus de l’utérus est fortement convexe dans le sens
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10-A-10 Anatomie clinique de l’appareil génital féminin Gynécologie
43 Reconstruction scano-
graphique sagittale (après
injection de produit de
contraste). 1. Utérus ; 2.
vessie ; 3. vagin ; 4. rectum.
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Gynécologie Anatomie clinique de l’appareil génital féminin 10-A-10
48 Coupe échographique d’un ovaire selon son grand axe réalisée par voie endo-
vaginale. L’ovaire est contourné pour pouvoir calculer son volume.
Rapports
46 Hystérosalpingographie. L’ovaire n’est pas recouvert de péritoine et présente deux faces,
médiale et latérale, deux bords, libre et mésovarique, et deux
extrémités, tubaire et utérine :
– la face latérale répond le plus souvent à la fosse ovarique (cf supra
« Péritoine pelvien »), la face médiale est souvent recouverte par le
mésosalpinx, qui se rabat en arrière avec les organes qu’il contient ;
– le bord mésovarique, limité par la ligne d’attache du mésovarium,
présente le hile de l’ovaire ; le bord libre est longé souvent par la
frange ovarique ;
– le pôle tubaire de l’ovaire droit est proche de l’appendice
vermiforme ; le pôle utérin est accessible au toucher vaginal ou
rectal.
¶ Trompe utérine
Ce conduit musculomembraneux pair et symétrique prolonge
latéralement les cornes utérines.
Située dans les mésosalpinx, la trompe présente tout d’abord une
direction transversale jusqu’au pôle utérin de l’ovaire, puis elle suit
le bord mésovarique de l’ovaire pour retomber le long du bord libre
47 Coupe en imagerie par résonance magnétique frontale en pondération T2 d’un de l’ovaire.
pelvis féminin passant par le col cervical. 1. Utérus ; 2. rectum ; 3. ovaires présentant
de nombreux follicules (ovaires micropolykystiques) ; 4. muscle obturateur interne ; 5. La trompe mesure environ 10 à 12 cm de long et présente quatre
muscle obturateur externe ; 6. muscle élévateur de l’anus (partie iliococcygienne) ; Flè- parties.
ches épaisses : muscles transverses profonds du périnée ; Flèches fines : muscles bulbo-
caverneux. – La partie utérine, située dans l’épaisseur même du muscle utérin,
a un trajet oblique en haut et latéralement, souvent linéaire ; sa
longueur est d’environ 1 cm, son diamètre est de 0,2 à 0,4 mm. Elle
d’épaisseur. À la cœlioscopie, sa teinte tranche nettement par débouche dans l’angle supérieur de l’utérus par un orifice de 1 mm
sa blancheur avec la teinte rosée des formations anatomiques de diamètre, l’ostium utérin.
voisines.
– L’isthme tubaire, qui fait suite à la portion utérine entre les
ligaments rond de l’utérus et propre de l’ovaire, se porte
Ligaments
transversalement en dehors. Sa longueur est de 3 à 4 cm, son
L’ovaire est maintenu par trois ligaments : diamètre de 2 à 4 mm. Il est cylindrique, à paroi épaisse, presque
inextensible.
– le ligament suspenseur de l’ovaire, constitué de fibres conjonctives
et musculaires lisses qui entourent les vaisseaux ovariques ; – L’ampoule tubaire fait suite à l’isthme au niveau du pôle utérin
de l’ovaire. Elle mesure 7 à 8 cm de long et 8 à 9 mm de diamètre.
– le ligament tubo-ovarique, solidaire de la frange ovarique ;
Flexueuse, elle présente une paroi mince, une consistance molle et
– le ligament propre de l’ovaire tendu du pôle utérin de l’ovaire à une grande compliance. Elle est en rapport étroit avec l’ovaire et
la corne utérine. représente la « chambre de fécondation ».
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10-A-10 Anatomie clinique de l’appareil génital féminin Gynécologie
Configuration interne
Sa surface interne présente des plis transversaux ou rides vaginales
et une colonne longitudinale médiane, sur chaque paroi. La colonne
longitudinale antérieure, plus développée, commence au niveau de
la carina urétrale du vagin, et finit en haut en se bifurquant pour
délimiter le triangle vaginal.
Les rides et colonnes s’émoussent à la ménopause, en absence
d’imprégnation œstrogénique.
Moyens de fixité
Le fornix vaginal, fixé sur le col utérin, est maintenu par les
ligaments utérosacraux et les paracervix.
La portion moyenne du vagin est croisée par les muscles élévateurs
de l’anus, qui brident ses faces latérales à 2 ou 3 cm de l’orifice
vaginal. Le faisceau pubovaginal constitue une sangle musculaire
dont la tonicité maintient les parois vaginales l’une contre l’autre.
La continuité des fascias vaginal et pelvien pariétal assure la fixité
du vagin.
Son extrémité inférieure est très adhérente aux fascias périnéaux.
Rapports
C’est un organe pelvipérinéal qui présente deux faces, antérieure et
postérieure, deux bords latéraux et deux extrémités, le fornix vaginal
49 Coupe sagittale théorique du petit bassin et du périnée chez la femme et chez et l’orifice vaginal.
l’homme pendant la copulation (d’après Dickinson [21]). 1 : Vésicule séminale ; 2 : am-
poule et conduit déférent ; 3 : prostate ; 4 : glande bulbo-urétrale ; 5 : corps spongieux ;
6 : urètre ; 7 : testicule. • Paroi antérieure
La partie supérieure est en rapport avec le trigone vésical qui est
solidement fixé au vagin par le septum vésicovaginal. Dans sa partie
50 Vulve et paroi vaginale antérieure.
supérieure est située la partie terminale de l’uretère. Le trigone
Ouverture de l’introït par une valve
(d’après Kamina [32]). 1 : Prépuce du clito- vésical répond directement au triangle vaginal.
ris ; 2 : gland du clitoris ; 3 : ostium ex- La partie inférieure est intimement liée à l’urètre par le septum
terne de l’urètre ; 4 : ostium des glandes urétrovaginal.
urétrales ; 5 : carina urétrale du vagin ; 6 :
L’anatomie de surface de cette paroi est importante pour son abord
colonne antérieure ; 7 : rides du vagin ; 8 :
trigone vaginal ; 9 : col utérin. chirurgical. Elle est marquée par trois sillons transversaux apparents,
lorsqu’il existe une traction cervicale caudale, surtout en cas
d’hystéroptose [56].
Le sillon vésical, situé près du col, correspond à la limite supérieure
du fundus vésical en rapport avec le fornix vaginal antérieur.
Le sillon vaginal transverse, situé à 4 cm environ du méat urinaire,
correspond au col vésical et au ligament pubovésical.
Le sillon subméatique siège juste au-dessus du méat urinaire.
• Paroi postérieure
Le quart supérieur, recouvert de péritoine, est séparé du rectum par
le cul-de-sac recto-utérin de Douglas.
La partie moyenne est intimement unie au rectum sur 4 cm environ
– L’infundibulum de la trompe est évasé, en entonnoir. Son sommet par le septum rectovaginal.
fait communiquer la cavité tubaire avec celle du péritoine par un Le quart inférieur est séparé du canal anal par le triangle anovaginal
orifice extensible de 2 à 3 mm, l’ostium abdominal. Sa base, contenant le centre tendineux du périnée.
semblable à une corolle de fleur d’œillet, est plus ou moins festonnée
en une série de franges. Parmi les 10 à 15 franges, il en est une plus • Bords latéraux
longue qui est insérée au ligament tubo-ovarique : c’est la frange Au-dessus des muscles élévateurs de l’anus, le vagin répond au
ovarique. paracervix. On y rencontre les artères vésicovaginales, vaginales, des
plexus veineux vaginaux et des ganglions paravaginaux. La paroi
¶ Vagin (fig 49, 50) vaginale contient parfois à ce niveau le conduit déférent vestigial
qui peut être à l’origine de kystes vaginaux.
Le vagin, organe de la copulation, est un conduit
musculomembraneux situé entre vessie et urètre en avant, et rectum Au-dessous des muscles élévateurs de l’anus, le vagin est en rapport
en arrière. avec les bulbes vestibulaires et les glandes vestibulaires majeures.
20
Gynécologie Anatomie clinique de l’appareil génital féminin 10-A-10
• Terminaison
Au niveau de la corne de l’utérus, elle se divise en deux branches
qui s’anastomosent avec les branches homologues de l’artère
ovarique.
21
10-A-10 Anatomie clinique de l’appareil génital féminin Gynécologie
Plexus ovarique
Il est constitué de neurofibres provenant du ganglion aorticorénal et
du plexus intermésentérique. Il accompagne l’artère ovarique et se
distribue à l’ovaire et à la trompe utérine.
MORPHOLOGIE
La direction de la vulve, variable avec l’inclinaison du bassin, fait
habituellement, debout, un angle de 30° avec l’horizontale [21].
¶ Mont du pubis
Il est couvert de poils de la couleur des cheveux du sujet, se
compose essentiellement d’une couche celluloadipeuse de 35 mm
d’épaisseur, en continuité avec celle de l’abdomen et des grandes
lèvres.
Utérus
Il se draine dans des plexus lymphatiques para-utérins situés dans
les mésomètres. Ils contiennent des nœuds para-utérins inconstants. 53 Vulve (position gynécologique). A : vestibule ; a : vestibule urinaire ; b : vestibule
Chaque plexus se draine par deux voies : du vagin ; 1 : prépuce du clitoris ; 2 : gland du clitoris ; 3 : ostium externe de l’urètre ;
4 : grande lèvre ; 5 : petite lèvre ; 6 : introït vaginal ; 7 : frein des lèvres ; 8 : commis-
– la voie principale, paracervicale, riche de vaisseaux lymphatiques, sure postérieure des lèvres ; 9 : anus.
parcourt le paracervix et aboutit dans les nœuds obturateurs,
iliaques externes, médiaux et interiliaques ;
54 Corps adipeux labial
– la voie accessoire paramétriale parcourt le paramètre et rejoint les et ses expansions (d’après
nœuds interiliaques, glutéaux et sacraux. Delmas et Lassau [20]).
La voie acessoire inguinale traverse le canal inguinal et rejoint les 1 : Expansion puboclitori-
nœuds inguinaux médiaux. dienne ; 2 : expansion in-
guinale ; 3 : corps adipeux ;
Vagin 4 : expansion fessière ;
5 : expansion périnéale.
Il se draine dans des plexus paravaginaux contenant des nœuds
paravaginaux. Ces plexus sont drainés par des vaisseaux qui
parcourent le paracervix pour aboutir aux nœuds obturateurs,
iliaques externes médiaux, interiliaques, glutéaux et sacraux.
22
Gynécologie Anatomie clinique de l’appareil génital féminin 10-A-10
¶ Vestibule [62]
¶ Clitoris
Seul le gland du clitoris est plus ou moins apparent. Le corps, caché
¶ Grandes lèvres par le prépuce, est palpable (cf « Corps érectiles ») [11].
Elles limitent la fente vulvaire et présentent une épaisseur de 2 cm ¶ Glandes vulvaires
environ qui s’accuse avec l’obésité.
Leur face externe, de couleur plus foncée, est couverte de poils. Leur Elles sont nombreuses, et s’atrophient rapidement à la ménopause :
face interne, rosée, lisse et humide, est glabre dans sa partie – les glandes vestibulaires mineures sont des glandes sébacées et
profonde et parsemée de quelques poils follets dans la partie sudoripares disséminées à la surface des grandes lèvres
marginale. essentiellement et occasionnellement sur la face externe des petites
Leurs extrémités se réunissent pour former en avant la commissure lèvres. Leur sécrétion participe à la formation du smegma ;
antérieure, et en arrière, la commissure postérieure. Celle-ci présente – les glandes para-urétrales (de Skene) sont les deux plus
la fossette vestibulaire, distante de l’anus de 2,5 cm environ. volumineuses glandes urétrales dont les canaux excréteurs s’ouvrent
Les grandes lèvres sont formées d’un revêtement cutané pourvu de au voisinage de l’ostium externe de l’urètre ;
fibres musculaires lisses ou dartos labial, et du corps adipeux labial. – les glandes vestibulaires majeures (cf « Périnée ») sont facilement
Le corps adipeux labial est une formation autonome fibrograisseuse palpables.
riche en vaisseaux, qui ne régresse pas en amaigrissant comme la
graisse sous-cutanée qui l’entoure. C’est un organe semi-érectile
renforcé par les fibres terminales du ligament rond. Ses fibres VASCULARISATION (fig 57, 58, 59)
élastiques se perdent sur le fascia criblé, le prépuce du clitoris et le
centre tendineux du périnée [20]. Ainsi s’expliquent : ¶ Artères
– la solidarité des grandes lèvres aux mouvements des cuisses et, Une ligne transversale, passant par le gland du clitoris, divise la
en particulier, l’ascension de la commissure postérieure en position vulve en deux territoires artériels antérieur et postérieur :
gynécologique. L’ouverture du vestibule nécessite donc une – le territoire antérieur est vascularisé par les artères pudendales
manœuvre de traction inverse ; externes supérieure et inférieure, branches de la fémorale, et
– la transmission au clitoris des mouvements de la cuisse et de accessoirement par une branche terminale de l’obturatrice et par
dépression de la commissure postérieure, qui engendrent une l’artère funiculaire ;
excitation mécanique. – le territoire postérieur est sous la dépendance de l’artère
pudendale interne qui donne en particulier les artères dorsale et
¶ Petites lèvres profonde du clitoris, urétrale, bulbaire et des rameaux pour les
Elles limitent le vestibule et sont épaisses de 3 mm environ. glandes vestibulaires majeures.
D’apparence muqueuse, elles tendent à s’atrophier après la
¶ Veines
ménopause. Chez l’adulte, elles font souvent saillie en dehors de la
fente vulvaire (50 %) : elles prennent alors une coloration brune, plus Le réseau d’origine est dense, surtout dans les lèvres, où il donne
foncée pendant la grossesse. Dans 30 % des cas, elles affleurent les l’apparence d’un tissu caverneux.
23
10-A-10 Anatomie clinique de l’appareil génital féminin Gynécologie
¶ Lymphatiques
La vulve est recouverte d’un riche réseau lymphatique dont le
drainage principal est inguinal ; le drainage iliaque interne est
accessoire et rarement concerné dans les envahissements
néoplasiques. Ce drainage a été bien étudié par Sappey, Bruhns,
Rouvière et plus récemment par Parry-Jones [47], en utilisant des
colorants vitaux lymphophiles [23]. La frontière entre les territoires
lymphatiques vulvaires et fémoraux correspond aux plis
génitofémoraux [49].
24
Gynécologie Anatomie clinique de l’appareil génital féminin 10-A-10
Dans la couche superficielle de l’épiderme siègent les terminaisons ¶ Topographie intrinsèque des viscères
nerveuses libres impliquées dans la douleur et les corpuscules non
En station érigée, les viscères pelviens, situés dans l’axe sagittal du
capsulés ou ménisques du tact, sensibles au toucher léger.
pelvis, sont disposés en marches d’escalier :
Dans la couche papillaire de l’épiderme se situent les corpuscules
capsulés du tact, mécanorécepteurs sensibles au toucher plus – le rectum repose sur le ligament anococcygien et le coccyx
appuyé, et des corpuscules génitaux dont la stimulation provoque maintenus par la partie externe du muscle élévateur de l’anus ;
l’érection et l’orgasme. – le col utérin et le vagin s’appuient sur le rectum, le col étant
Dans le derme siègent des corpuscules capsulés qui sont des perpendiculaire à la paroi postérieure du vagin ;
thermorécepteurs et des mécanorécepteurs, les corpuscules capsulés – le corps, qui forme habituellement avec le col un angle de flexion
aplatis sensibles à la chaleur, les corpuscules bulboïdes, sensibles au d’environ 100°, repose sur la vessie qui est soutenue par le vagin,
froid, et les corpuscules lamelleux sensibles aux pressions et lui-même soutenu par le périnée anal [39, 40].
vibrations.
Le vagin et son environnement conjonctif constituent la structure
Les terminaisons nerveuses des follicules pileux sont sensibles au fondamentale centrale de la statique des viscères pelviens. La partie
tact léger. interne des muscles élévateurs de l’anus constitue la partie
Dans les corps érectiles se localisent aussi des corpuscules génitaux. dynamique de soutènement des viscères.
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10-A-10 Anatomie clinique de l’appareil génital féminin Gynécologie
63 Répartition des pressions abdominales (P) au cours de l’effort dans les interpha-
ses des viscères pelviens (petites flèches) (d’après Kamina [35]).
¶ Pression intra-abdominale
62 Retentissement de la paroi abdominale sur les viscères pelviens (d’après Ka-
mina [35]). a : contrainte de la région prévertébrale ; b : contrainte de la région infraver- Cette pression, qui est d’environ 8 mmHg en dehors de l’effort,
tébrale ; G : ligne de gravité du corps. s’accroît, évidemment, lors du port d’une charge mais surtout
pendant la toux spontanée où elle est multipliée par 10 ou 20. Par
ailleurs, elle augmente à chaque pas et s’intensifie pendant la course
Le relâchement du vagin ou de ses attaches et sa verticalisation sont et le saut.
des facteurs essentiels de l’amorce des prolapsus. Il n’est donc pas
étonnant de constater que de nombreuses techniques chirurgicales Les travaux de Grillner [25] ont montré en effet qu’il y a augmentation
s’appuient sur le vagin : de la colpectomie à l’intervention de de la pression intra-abdominale juste avant le contact du pied au
Bologna, en passant par les fixations pariétales du vagin sol. À chaque contact avec le sol, la partie supérieure du corps exerce
(promontofixation, fixation sacroépineuse d’Amreich [48] et des contraintes vers le bas sur la cavité abdominopelvienne,
Richter [51], fixation ilioépineuse de Kapandji). comparée à un « ballon amortisseur » de pression en balance avec la
colonne vertébrale.
¶ Topographie extrinsèque des viscères (fig 62) Si les parois du « ballon abdominopelvien » sont de bonne qualité, il
y a augmentation plus importante de la pression intra-abdomino-
La phylogenèse et l’ontogenèse soulignent l’importance de la pelvienne d’origine pariétale qui s’oppose aux contraintes verticales.
présence de la lordose lombaire chez l’homme [35]. Celle-ci joue un Si les parois du « ballon abdominopelvien » sont faibles, il n’y aura
rôle capital sur l’impact des contraintes gravitaires sur les viscères pas d’augmentation de la pression intra-abdominopelvienne
pelviens. d’origine pariétale. Les contraintes verticales seront supportées
L’orientation habituelle du pelvis et du rachis montre que le plan passivement par les parois abdominopelviennes qui se détendent ;
tangent à la lordose lombaire passe par le périnée rétropubien, et le diaphragme pelvien et le périnée, en particulier, se distendent et
divise le pelvis en deux régions, infravertébrale et prévertébrale. s’affaissent.
Dans la région infravertébrale se situent les viscères pelviens et les Toutes ces considérations doivent amener les femmes à renforcer
orifices herniaires périnéaux. Les contraintes gravitaires de cette d’abord leur diaphragme pelvien, puis leur paroi abdominale pour
région sont transmises au membre inférieur par les articulations équilibrer les contraintes habituelles (port de charges) ou sportives
sacro-iliaques. Les viscères pelviens ne subissent donc que de faibles (course, saut, poids et haltères...).
pressions.
La région prévertébrale du pelvis subit toutes les contraintes de type DYNAMIQUE DES VISCÈRES PELVIENS
hydrostatique des viscères abdominaux. Les résistances pelviennes
Les déplacements des viscères sont objectivés par le
sont assurées par la symphyse pubienne et les régions supra- et
colpocystogramme mis au point par Bethoux en 1961 [9].
rétropubienne.
Chez la femme gravide à terme, la lordose s’accuse et les ¶ Au cours de l’effort de pousser (fig 63) [41, 52]
importantes contraintes de l’utérus gravide sont déplacées plus
avant sur la paroi abdominale. Chez la femme jeune, la résultante des forces de pression
abdominale se dirige vers le périnée postérieur. Ces contraintes
s’épuisent dans les interphases du système polyphasique constitué
CONTRAINTES PELVIENNES par les septums interviscéraux et les différentes couches des parois
En dehors des contraintes balistiques provoquées au cours des viscérales.
rapports sexuels, les viscères pelviens subissent d’importantes et Les contraintes résiduelles qui atteignent le diaphragme pelvien
permanentes contraintes de pression qui relèvent du poids des stimulent les neurorécepteurs musculaires et fasciaux, et déclenchent
viscères et de la pression intra-abdominale [22]. un réflexe musculaire.
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Gynécologie Anatomie clinique de l’appareil génital féminin 10-A-10
– un déplacement général des viscères d’avant en arrière et de haut Ces modifications sont à la fois histologiques, morphologiques et
en bas, avec atténuation ou disparition des angles viscéraux ; fonctionnelles.
– une ampliation de la paroi vésicale postérieure qui perd sa ¶ Involution des fascias et ligaments
convexité inférieure. Le col vésical, qui ne s’éloigne pas de la
symphyse pubienne, reste au-dessus de son bord inférieur ; En vieillissant, les fibroblastes pelviens présentent les mêmes
– le col utérin et le col vésical restent sensiblement à la même transformations ultramicroscopiques que celles du derme. On note
distance et à la même hauteur, c’est-à-dire au-dessus du plan du une diminution des mitoses qui conduit à la réduction et à
diaphragme pelvien, donc dans l’enceinte manométrique l’amincissement des ligaments viscéraux et des fascias. Puis les
abdominopelvienne ; fibroblastes perdent leurs activités sécrétoires et leurs cytoplasmes
s’appauvrissent en organites.
– l’occlusion du segment pelvien de l’urètre et du vagin est Les lames élastiques sont progressivement remplacées par des fibres
renforcée par l’augmentation des pressions latérales qu’ils subissent. collagènes non élastiques. Le conjonctif est envahi par du tissu
graisseux. Les fascias et ligaments se détendent et se rompent
¶ Au cours de l’effort de retenir facilement. Les fibres musculaires lisses des ligaments régressent en
Au cours de la contraction du diaphragme pelvien, on observe la raison de l’hypoestrogénie en particulier.
formation ou l’accentuation des trois angles viscéraux à sommet
antérieur : les angles urétrovésical, vaginal et anorectal [57]. ¶ Involution des muscles striés pelviens
L’opacification radiologique des muscles élévateurs de l’anus par La sclérose de certaines artères réduit la valeur fonctionnelle des
Berglas et Rubin a montré que leurs contractions entraînent éléments musculaires. Les fibres musculaires sont séparées par des
l’ascension du périnée postérieur et du coccyx avec réduction de la fibres collagènes denses qui réduisent leur contractilité et leur
fente urogénitale de 0,5 cm [7, 8]. tonicité.
Depuis les travaux histoenzymologiques de Engel et Burke [24], on
MODIFICATIONS GRAVIDOPUERPÉRALES sait que les fibres musculaires du muscle élévateur de l’anus sont
plus riches en fibres de type l (55 %), c’est-à-dire pauvres en acide
Au cours de l’accouchement, on observe de nombreuses triphosphate (ATP)ase et en glycérophosphate déshydrogénase, mais
modifications des structures de maintien des viscères pelviens. riches en enzymes oxydatives ; ces fibres musculaires sont toniques,
Certaines restent discrètes et inapparentes pour ne se manifester résistantes à la fatigue, avec une contraction lente adaptée à une
qu’à la périménopause. Les ligaments génitaux subissent une activité soutenue.
élongation due à la traction du col et du fornix vaginal [30].
Après 50 ans, on note la chute progressive de l’activité tonique et
Les septums peuvent glisser au cours de la descente de la rapide de l’activité phasique des muscles abdominopelviens. Dans
présentation ou des manœuvres obstétricales et entraîner la ces conditions, il n’est pas étonnant de voir se manifester d’abord
désolidarisation viscérale partielle. l’incontinence urinaire d’effort (IUE) avant le prolapsus ; le muscle
La continuité du fascia vaginal et celle du diaphragme pelvien élévateur de l’anus perdant d’abord sa faculté de s’adapter aux
peuvent se réduire sous l’effet d’un phénomène de piston au cours contraintes brèves (toux...).
de la descente de la tête [43, 44]. De même, chez le sujet obèse, les performances musculaires
Le diaphragme pelvien et le périnée peuvent se détendre avec des s’effondrent plus rapidement encore, en particulier l’activité
déchirures interstitielles, ou des désinsertions terminales des fibres phasique et posturale. Au total, le diaphragme musculaire pelvien
musculaires au niveau du centre tendineux du périnée. Ce qui perd très vite sa valeur fonctionnelle, surtout son activité phasique,
favorise la déscente du périnée et l’élongation du nerf pudendal. après 50 ans, d’autant plus que la femme est obèse.
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