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COURS DE THERMODYNAMIQUE

CHAPITRE I :
TEMPERATURE ET CHALEUR

Préparé par:
Mme Omkaltoume EL FATNI

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Introduction
 Si on décompose le mot "thermodynamique" en deux, on
obtient :
thermo= chaleur et énergie
dynamique = mouvement

 La thermodynamique est donc l’étude de la dynamique des


systèmes thermo-mécaniques, c'est l’étude d'un système au cours
de son évolution en fonction des échanges d’énergies
mécaniques (travail) et thermiques (chaleur) avec le milieu
extérieur au système.

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I- Température
• I.1 Notion de la température

 La température est liée à la sensation physiologique du


chaud et du froid.

 Autrement dit, la notion de température a son origine


dans la sensation tactile de chaud ou froid que nous
ressentons lorsque nous touchons un objet.
 Elle dépend de l’état physiologique du sujet , de ses
sensations antérieures : la même eau semble chaude à la
main qui sort de l’eau froide…et froide à la main qui
sort de l’eau chaude !  pas de fidélité,

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2. Introduction d’un phénomène physique

La température n'est pas une grandeur mesurable. en effet:

+
T1 T2>T1 T  T1+T2

Liquide 1 Liquide 2 Liquide 1 + Liquide 2

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3. Repérage d’une température

 La température est une grandeur repérable grâce à des


grandeurs physique , appelées grandeurs thermométriques, qui
sont mesurables et qui varient avec la température dans le
même sens, tels que : la pression d’un gaz, le volume d’un gaz
ou d’un liquide, la résistance électrique,…
3.1 Thermomètres
 Le rôle d’un thermomètre est d’assurer la liaison entre la
grandeur thermométrique et la matière dont on veut repérer la
température.

 Les thermomètres utilisent le principe suivant : lorsque des


corps chauds et des corps froids sont mis en contact, leurs
températures tendent à s’égaliser.
Les thermomètres utilisent le principe suivant:
Principe 0
• Si le corps A est à l’équilibre thermique avec le corps B et le corps
B est à l’équilibre thermique avec le corps C, alors le corps C est à
l’équilibre thermique avec le corps A. (L’équilibre thermique est
transitif)
TB=TC

TA=TC
A B C C
A

TA=TB
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3.2 Différents types de thermomètres
1. Thermomètre médical
• Les thermomètres médicaux sont utilisés pour la mesure de la
température corporelle (rectale, sous l'aisselle, dans l'oreille, ou
buccale (orale).

Thermomètre médical, ancien modèle


à mercure

Ils ont été progressivement retirés de la vente à cause de la toxicité de ce métal.


Ce type contient des oxydes métalliques à résistance variable en fonction de la
température (thermistor).
Le thermomètre médical numérique a remplacé le thermomètre à mercure.

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2. Thermomètre à alcool
 L'alcool a remplacé le mercure dès le 19éme siècle pour des raisons
de prix de revient et de santé publique.
 L'alcool est alors coloré en rouge ou en bleu pour une meilleure
lecture.
 D'autres substituts au mercure ou à l'alcool sont possibles, il est ainsi
possible de trouver commercialement des thermomètres à l'huile de
colza ou bien au gallium.

3.Thermomètre électronique
• Ils sont basés sur la variation de la résistance d’un conducteur (d.d.p)
avec la température. Ils permettent les mesures de température de l’air,
des liquides, des matériaux, etc.
• Ils ont également la possibilité de mémoriser des valeurs avec une
alarme et la lecture est facilitée grâce à un écran. Les données peuvent
également être imprimées pour faire une sauvegarde.
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4. Les pyromètres

 Il existe aussi des thermomètres infrarouge pour des mesures à distance


ou sans contact: Les pyromètres qui sont utilisés pour les mesures de
températures élevées (Ө>1000 °C).

 Ils déterminent la température d’un corps à partir de la couleur du


rayonnement électromagnétique visible, émis par les corps chauffés.

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10

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5. Echelles de température

 Pour fixer une échelle de température sur un thermomètre, on choisit


deux températures que l’on peut obtenir facilement par exemple : les
températures d’ébullition et de congélation de l’eau.

 Ces deux températures constituent les points fixes supérieur et


inférieur. L’intervalle entre ces deux points fixes est divisé en un
nombre de parties égales appelées degrés.

♣ Echelle Celsius

L’échelle est dite centésimale car l’intervalle de température entre la


glace fondante et l’eau bouillante est divisée en cent parties égales.
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♣ échelle absolue ou Kelvin :
Le degré Kelvin " noté K " unité de T dans SI : c’est une échelle
scientifique inventée par Lord Kelvin
La relation de la température absolue avec l’échelle Celsius est
donnée par : T(K) = t (°C) + 273,15

100 °C 373,15 K

37,7 °C 310,15 K
0 °C 273,15 K

-273,15 °C 0K
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♣ échelle fahrenheit (°F)

 La température utilisée au U.S.A est une température en


degré fahrenheit (°F).

 Elle est reliée aux températures Celsius (Tc) et kelvin (Tk)


par la relation:

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Exercice
• Si :
a) La température du corps est 37°c
b) l’eau bout à 100°c
c) La glace fond à 0°c
1) Trouver les valeurs de ces températures en degré fahrenheit (°F) et en
Kelvin (K)

2) A quelle température les lectures sont-elles les mêmes sur un


thermomètre Fahrenheit et sur un thermomètre Celsius ?

3) Quelle température Celsius correspond à 105°F, une température


alarmante chez un malade ?

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II- Pression
• La pression d’un fluide (liquide ou gaz) est liée à la grandeur des forces
qu’une portion du fluide exerce dans toutes les directions sur le reste du fluide
ou sur le récipient le contenant.

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 La pression, P, est une force F divisée par une surface, A, sur
laquelle cette force est appliquée:

F P en Pascals (1Pa=N/m2) dans SI,


P= S (m2)
S F en Newton (N),

 Pour la même force F si S P mC2


mC1

mC1= mC2

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Exercice d’application :
• Un récipient cubique de 0,1 m de coté contient du gaz à une
pression de 10 atm. Sachant que la pression à l’extérieur est
égale à la pression atmosphérique,

• Calculer la résultante des forces pressantes exercées sur une


paroi du récipient.

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Réponse

 La force exercée par le gaz à l’intérieur :

 La force exercée par l’atmosphère sur la surface extérieure :

 La force résultante des forces pressantes (dirigée vers l’extérieur)


est donnée :

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III- Equation d’Etat des gaz Parfaits
a) Gaz parfait
 Le concept de gaz parfait constitut un modèle dans lequel on suppose
que les molécules du gaz sont des particules ponctuelles sans interactions
mutuelles et qui n’entrent jamais en collision.
 Chaque molécule se déplace en ligne droite jusqu’à ce quelle heurte
les parois du récipient sur lesquelles elle rebondit.
 Ces hypothèses et les lois de Newton permettent de prédire la relation
qui lie la pression P, le volume V et la température T du gaz.

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Elle n’est valable que pour de faibles pressions où les interactions
entre les molécules constitutives du gaz sont très faibles.

n= m Masse de l’échantillon utilisé


M Masse molaire

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b) Mélanges de gaz
Dans de nombreuses situations, on a affaire à des mélanges de gaz.
Exemple 1 :
 Une mole d’air sec contient :
– 0,78 mole d’azote (N2)
– 0,21 mole d’oxygène (O2)
– 0,009 mole d’argon (Ar)
– 0,0004 mole de gaz carbonique (CO2), et des traces de plusieurs
autres gaz.
Ces proportions restent constantes jusqu’à une altitude de 80 Km.
Soit un volume V d’air à la température T contenant n (O2) moles
d’oxygène et n (N2) moles d’azote. Calculer les pressions partielles de
O2 et de N2.

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Soit:
 P(O2) : pression partielle de O2
 P N2) : pression partielle de N2
On a : P(O2) .V = n(O2) .RT (1)
P(N2) . V = n(N2) . RT (2)

La pression P totale (si on néglige la présence des autres gaz en petites


quantités) de l’air est : P = P(O2) + P(N2)
(1) + (2) → P .V = n RT avec n = n (O2) +n (N2)
• n: nombre de moles dans l’air

Exemple 2 :

Quelles sont les pressions partielles de l’oxygène au niveau de la


mer et à une altitude de 7000 mètres où la pression de l’air vaut
0,45 atm ?
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Réponse
On a:
P(O2) . V = n (O2) RT
Divisons cette expression par PV = n R T
→ P(O2)/ P = n(O2)/n = 0,21/1 = 0,21

▪ au niveau de la mer P=1atm ; h=0 → P( O2)= 0,21 x P = 0,21 atm


▪ à 7000 m d’altitude P= 0,45 atm → P(O2) = 0,21 x 0,45 = 0,096 atm
≈ 0,21atm / 2

Remarque:
La pression de l’air tombe de 0,078 atm chaque fois que
l’altitude augmente de 1000m,
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Application
P(O2) et P(N2) changent chaque fois que la pression de l’air est modifiée.

Cas du plongeur :
• la pression de l’eau augmente rapidement au fur et à mesure que le
plongeur descend. Or les pressions à l’intérieur et à l’extérieur du corps
humain doivent être égales.
• La pression de l’air absorbé par le plongeur augmente aussi. Donc les
pressions partielles de O2 et de N2 dans les poumons du plongeur
augmentent aussi.
• L’augmentation de la pression de N2 peut créer des problèmes car sa
solubilité dans le sang et dans les tissus est beaucoup plus grande que
celle de O2.

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cas étudié :
 A 10,3 m de fond, la pression P= 2atm → P(O2) et P(N2) sont deux fois
plus grands:

 respirer de l’air à P=2 atm → quantité de N2 dans les tissus et dans le


sang augmentera et atteindra un niveau 2 fois plus grand que la normale.

 Si le plongeur remonte trop rapidement à la surface, P(N2) extérieure


diminue et l’excès de N2 dans le corps a tendance à se libérer mais ne
pouvant être évacué rapidement, il forme des bulles dans les tissus et dans
le flux sanguin.

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 Le plongeur est atteint d’un malaise grave appelé malaise des
caissons.
 Pour éviter ce problème la remontée doit être lente et la
décompression progressive.
 Un plongeur commence à souffrir de la toxicité de l’oxygène à
partir du moment où la pression partielle de l’oxygène atteint
environ 0,8 atm.

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Remarques: 1-Un gaz parfait occupe dans les:
conditions P (Pa) T Vol. molaire V pour une mole

Normales 1,013 105 0°=273,15K 0.0224m3=22,4l

Ambiantes 1,013 105 25°=298,15K 0,0245 m3 =24,5l

2- Quantité Volume en L le nombre de particule


v N dans l’échantillon
de matière en mol 
n = =
(Nombre de mole)
Vm NA
Volume molaire 6.0231023 mol-1,
en L.mol-1 nombre d'Avogadro

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V. Température et énergies moléculaires
 Théoriquement, le modèle des gaz qui fournit l’équation d’état des
gaz parfaits : "PV = n R T" considère les molécules comme des
particules qui n’entrent jamais en collision entre elles mais qui, par
contre, rebondissent et sautent sur les parois du récipient.

 ⇒ les molécules ne perdent pas d’énergie lorsqu’elles changent de


direction.

 La modification de la direction ⇒ quantité de mouvement des


molécules varie.

 ⇒ Existence d’une force de réaction exercée par les molécules sur


les parois.
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Energie cinétique moyenne des molécules
 On montre que le produit (PV) est relié à l’énergie cinétique moyenne
(K)moy des molécules par la relation :

• n = nombre de moles du gaz


• NA = le nombre d’Avogadro = 6.02 1023 molécules mol-1
• l’énergie cinétique moyenne des molécules est:

• m = masse de la molécule
• v = vitesse de la molécule

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• On a: et

• Donc l’énergie cinétique moyenne des molécules est


reliée à la température en Kelvin par :

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la vitesse typique d’une molécule

 La racine carrée de la moyenne du carré de la vitesse est appelée vitesse


quadratique moyenne.

 On peut considérer vqm comme la vitesse typique d’une molécule de gaz.

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Exemple :
 Calculer l’énergie cinétique moyenne d’une molécule d’hydrogène à
27°C.

 Que vaut sa vitesse quadratique moyenne ?


 On donne : masse atomique de H = 1.008 uma (1 atomic mass unit )

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VI. Chaleur
1. Notion de chaleur

1èr cas : Prenons un nageur (température interne T ≈ 37°C) qui nage


dans la mer (20°C) : il a une sensation de froid ⇒ il perd donc de la
chaleur que l'on notera par exemple Q.

Pourtant : sa température est restée à 37° C ⇒ il a donc cédé de la


chaleur Q sans se refroidir : chaleur et température sont donc deux
"concepts" différents : Q ≠ T

2ème cas : promenons-nous dans la forêt, la température extérieure est de


20°C, on s'y sent bien…alors que dans l'eau de mer précédente
(même température) on avait froid…étrange non ?

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Interprétation
 Notre sensation de froid ne dépend pas uniquement de la
température de notre corps ou de notre environnement, mais
également de la chaleur que l'on perd.

 Dans le 1er cas l'eau évacuait beaucoup de chaleur de notre corps


(l'eau est conductrice de chaleur) : on perdait donc beaucoup de
chaleur alors que notre température interne restait sensiblement
constante…mais on avait froid.

Température et chaleur sont donc 2 choses différentes.

 Dans le 2ème cas on perdait moins de chaleur que dans l'eau (l'air
immobile est un bon isolant thermique) on se sentait donc bien alors
que la température était identique à celle de la mer.
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 Lorsqu’on place un corps porté à une certaine température au contact d’un
autre corps à température plus élevée, un transfert d’énergie Q se produit
du corps le plus chaud vers le corps le plus froid jusqu’à égalisation des
températures des 2 corps.

2. Capacité calorifique

 C’est la chaleur nécessaire pour élever ou diminuer de 1°C (1K) la


température du corps considéré. Le rapport de la quantité de chaleur Q à la
variation de la température ΔT est appelé capacité calorifique C:

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2. Capacité thermique massique = chaleur spécifique

 C’est la chaleur nécessaire pour élever de 1°C (1K) la température de 1Kg


du corps considéré. Elle est notée: c

 Unité : J Kg-1 K-1

 Relation entre C, c et Q:

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Signe de la chaleur Q

 La chaleur reçue par un système (corps ou ensemble de corps isolés)


sera comptée positivement, une chaleur cédée sera comptée
négativement

 Ainsi si le corps reçoit Q = 3kJ, alors sa température pourra s'élever


de ΔT = Q/(MC) > 0, c'est-à-dire Tfinale > Tinitiale.

 Si le corps considéré est 1 L d'eau, il se sera échauffé de ΔT =

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Exemple 1 :
• Un réservoir d’eau chaude contient 160 Kg d’eau à 20°C.

• a) Calculer la quantité d’énergie nécessaire pour élever la


température de l’eau jusqu’à 60°C.

• b) Calculer le temps que cela prendra si le réservoir est


alimenté par un système de puissance 5 KW. La chaleur
spécifique de l’eau est :

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Réponse

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Exemple 2 :
 une bouilloire électrique de puissance 2,5 KW contient 1,6
Kg d’eau à 20°C.

 La bouilloire met 2 minutes pour chauffer l’eau de 20°C à


60°C.

 Calculer la capacité calorifique et la chaleur spécifique de


la bouilloire pleine d’eau.

42
Réponse

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VII- CHANGEMENTS D’ETAT OU DE PHASE
Changement de phase ou d’état est le passage de solide à liquide, de
liquide à gazeux ou de solide à gazeux et vice-versa.

Phase
gazeuse

solidification Phase
Phase
liquide
solide Fusion

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1. La chaleur latente

 Si on place un métal chaud dans un bain d'eau-glace, ce bain va


recevoir une quantité de chaleur Q qui sert à faire fondre la glace et non à
faire augmenter la température : Q ≠ 0 or ΔT = 0 :
 En fait, la chaleur reçue par la glace a servi à créer un changement de
phase solide (glace) → liquide (eau) et non à augmenter la température de
la glace : cette chaleur est appelée chaleur latente.
 Cette chaleur est une chaleur que doit perdre ou gagner le corps pour
changer de phase et non pas pour augmenter sa température.
 Un changement de phase s'effectue toujours à température constante (et
pression constante aussi d'ailleurs).

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Chaleur latente

 La chaleur latente L d’un corps est l’énergie thermique nécessaire pour


le faire changer d’état sans aucun changement de température .
 Un iceberg peut survivre plusieurs semaines dans la mer avant de fondre
complètement.
 Le temps mis pour que l’eau bouillante se transforme en vapeur est
beaucoup plus long que celui mis pour que l’eau froide bout dans une
bouilloire.
 Ces exemples montrent qu’il faut beaucoup de chaleur pour transformer
la glace en eau et l’eau en vapeur.
 Chaleur latente = énergie thermique
• L = Q en Joules

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2. Chaleur latente spécifique

 La chaleur latente spécifique L d’un corps est l’énergie nécessaire pour


faire changer d’état 1 Kg du corps sans aucun changement de
température.

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Expérience réalisée à Patmophère = 1 atm = 105 pascal: (Voir TD).
Élévation de la température d’1kg d’eau de -20°C (glace) à plus de 100°C :
Température
°C
Chaleur
sensible
Point d’ébullition Vaporisation
100 Chaleur
liquéfaction Latente
80 335 kJ
60 2257 kJ
40
20 Quantité de
Fusion
Glace 0 chaleur:Q(kJkg-1)
congélation
-20
41,8 kJ 419 kJ
Eau
États Glace Glace+ Eau Vapeur
Eau +
de l’eau
vapeur
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