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LAABIDI Ramzi ISET Radès/L2GM

Chapitre 1 :

DEFINITIONS ET CONVENTIONS
DE LA THERMODYNAMIQUE
I. Introduction
La thermodynamique étudie les lois qui gouvernent les échanges d’énergie et, en
particulier, celles qui concernent les transformations de l’énergie calorifique en toute autre
forme d’énergie.
La thermodynamique classique est basée sur l’étude des propriétés macroscopiques de
la matière telles que la pression, la température, le volume…
L’étude de la thermodynamique classique repose sur trois principes, c’est-à-dire trois
propositions établies d’uns ensemble de données expérimentales. Il faut préciser qu’un
principe ne se démontre pas, il se justifie par la logique de ses conséquences et ce qu’il permet
de prévoir dot être confirmé par l’expérience.

II. Définitions utilisées en thermodynamique


1. Système thermodynamique et milieu extérieur
Il est souvent utile de diviser l’univers en deux parties : le système qui est la partie soumise à
des études théoriques est expérimentales, le milieu extérieur constitué par le reste de
l’univers. La frontière qui délimite ces deux parties peut être réelle ou fictive.

Frontière

Milieu extérieur Système

Figure I-1 : Délimitation du système


On distingue trois types de système :
✓ Système ouvert : lorsqu’ à travers la frontière peut y avoir échange de la
matière et de l’énergie (du travail et de la chaleur) avec le milieu extérieur
✓ Système fermé : lorsqu’il peut échanger de l’énergie (du travail et de la
chaleur) avec le milieu extérieur, mais pas de la matière,
✓ Système isolé : lorsque la frontière du système interdit tout échange de
matière et d’énergie avec le milieu extérieur.

Cours de thermodynamique - Chapitre 1 - 1


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2. Etat d’un système


Afin de pouvoir d’écrire le système thermodynamique étudié on doit spécifier les valeurs
d’un certain nombre de grandeurs mesurables ou repérables du système, Cette description
définit l’état du système.

a. Variables d’état
Les grandeurs qui permettent de définir l’état d’un système sont appelées variables
d’état. Les variables d’état utilisées le plus fréquemment sont : la température (T), la pression
(P), le volume (V), la masse (m), la composition du système (concentrations des constituants,
fractions molaires, pressions partielles...).
Le choix des variables d'état dépend de la nature du problème traité.
On distingue deux types de variables d'état :
❖ Variables extensives : sont des variables proportionnelles à la quantité de matière du
système (masse, volume, nombre de moles)
❖ Variables intensives : sont des variables indépendantes de la quantité de matière
contenue dans le système (température, pression, masse volumique, concentration,
fraction molaire, viscosité …).
- Température : la température est exprimée en Kelvin (K)
T(K) = T(°C) + 273,15
- Pression : la pression est exprimée en Pascal (Pa).
Le bar : 1 bar = 105 Pa
L’atmosphère : 1 atm = 1,013 bar = 1,013 105 Pa
b. Etat d’équilibre
Un système est en équilibre thermodynamique lorsque les valeurs des variables d’état
sont les mêmes en tout point du système et restent constantes au cours du temps.
c. Transformation du système
Sous l'influence d'échange de matière ou transfert d'énergie entre le système et le
milieu extérieur, le système évolue et les variables d'état du système seront modifiés. On dit
que le système se transforme ou change d'état, en passant d'un état d'équilibre (1) à un autre
état d'équilibre (2).

Q P1, V1, T1 P2, V2, T2

Etat 1 Etat 2

Fig. I-2 : Transformation du système par échange d'énergie


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❖ Transformation isotherme : (T = cte)


On appelle transformation isotherme, une transformation au cours de laquelle la
température est constante.

❖ Transformation isobare : (P = cte)


On appelle transformation isobare, une transformation au cours de laquelle la pression
est constante.

❖ Transformation isochore : (V= cte)


On appelle transformation isochore, une transformation au cours de laquelle le volume
est constant : Vinitial = Vfinal

❖ Transformation adaibatique :
On appelle transformation adiabatique une transformation au cours de laquelle le
système n’échange pas de la chaleur avec le milieu extérieur : Q = 0.
❖ Transformation réversible :
C’est une transformation infiniment lente formée d'une succession d'états d'équilibre.
Entre deux états d’équilibres voisins, les valeurs des variables d’état ne changent que
de quantités infinitésimales et il est toujours possible de revenir à l’état d’équilibre
précédent par un changement infiniment petit des variables d’état. D’autre part à
chaque instant, les variables d’état du système ne diffèrent, éventuellement, de celles
du milieu extérieur (par exemple la pression) que de quantités également
infinitésimales.
La transformation réversible est une transformation idéale irréalisable dans la
pratique, puisqu’en particulier la durée d’une telle transformation est infiniment
longue.
Nous considérons comme réversibles les transformations effectuées dans un temps
fini, par une succession d’états d’équilibre très voisins les uns des autres. Ainsi, on
admet qu’une masse de gaz, contenue dans un cylindre fermé par un piston, subit une
transformation réversible lorsque la pression extérieure, qui est égale pour chaque état
d’équilibre à la pression intérieure, varie très lentement. A chaque position du piston
correspond un état d’équilibre.

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Gaz P = Pex
P

P =Pex
Gaz
P

Gaz P= Pex
P

Nombre infini transformations


infinitésimales

Gaz P= Pex
P

Figure I-2 : Transformation réversible


❖ Transformation irréversible :
C’est une transformation rapide et brutale hors équilibre. La transformation
irréversible est une transformation réelle (pratique).
Pour le cas d’une masse de gaz contenue dans un cylindre fermé par un piston, si on
déplace brutalement le piston, la pression du gaz varie rapidement ; elle n’est pas la
même en tout point du système durant cette transformation et elle est différente de la
pression extérieure : Alors cette transformation est irréversible.

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Gaz Pex
P

Gaz P Pex
P

Figure I-3 : Transformation irréversible


d. Fonction d’état

Une fonction F des variables d’état (P,V, T,…) est une fonction d’état si la valeur prise par
cette fonction, pour un état de système, dépend seulement des variables d’état (elle ne dépend
pas en particulier des transformations précédemment subies par le système). Ainsi la
différence entre la valeur F1 prise par cette fonction d’état pour un état 1 du système et la
valeur F2 prise pour un état 2 du même système dépend seulement des valeurs P1, V1, T1 ….,
P2, V2, T2… des variables d’états définissant le système dans les états 1 et 2, elle ne dépend
pas du processus utilisée pour passer de l’état 1 à l’état 2. (F = F2 – F1 ne dépend pas du
chemin suivi pour passer de l’état 1 à l’état 2).
Par exemple l’énergie potentielle (Ep) est une fonction d’état.

z état 2
z2

Chemin 1
Chemin 2

z1
état 1

Ep1 = m g z1
Ep2 = m g z2
Avec :
m : masse du corps.

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z : altitude par rapport au sol


Ep/chemin1 =Ep/chemin2 = Ep2 – Ep1 = m g (z2 – z1) : la valeur de Ep ne dépend pas de la
façon dont la masse m a été déplacée de la position z1 à la position z2.

Propriétés mathématiques d’une fonction d’état :


Lors d’une transformation infiniment petite (infinitésimale), la variation dF d’une fonction d’état F(x,y) est une
différentielle totale exacte, ce qui se traduit par :

 F   F 
dF =   dx +   dy
 x  y  y  x
 F 
  est la dérivée partielle de F par rapport à x, y étant constant
 x  y
 F 
  est la dérivée partielle de F par rapport à y, x étant constant
 y  x
état 2
état1
dF = F2 – F1

III. Gaz parfait


1- Equation d’état d’un gaz parfait
A l'échelle microscopique, un gaz parfait satisfait aux deux conditions suivantes :
– la taille des molécules de gaz est négligeable devant les distances qui les séparent,
– les forces d'interaction à distance, de nature électrostatique, entre les molécules sont
négligeables (les molécules se comportent donc indépendamment les unes des autres).
En pratique, le modèle du gaz parfait donne des résultats satisfaisants pour beaucoup de
gaz usuels pris à la pression atmosphérique et à la température ambiante (azote, oxygène, air,
vapeur d'eau,...).
L'étude expérimentale des gaz a conduit à définir le modèle du gaz parfait, très utilisé en
thermodynamique.
D’après la loi de Mariotte et Boyle, l’équation d’état des gaz parfait est donnée par
l’expression suivante :
P V = n R T : équation d’état d’un gaz parfait
P : pression du gaz en Pascal (Pa)
V : volume occupé par le gaz (m3)
n : nombre de moles (mol)
T : température en Kelvin (K) ; T (K ) = T(°C) + 273,15
R est la constante des gaz parfaits (elle ne dépend pas de la nature du gaz considéré).

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R = 8,314 J mol-1K-1.
On utilise souvent une version de cette loi faisant intervenir la masse m au lieu du nombre de
moles n. En notant M la masse molaire du gaz considéré, il vient :
PV = n RT
m
Or n =
M
m
PV= RT
M
R
On définit : r =
M
On aura : P V = m r T
La constante r dépend alors de la nature du gaz : c'est la constante massique du gaz
considéré.
Exemple :
Pour l’oxygène (O2) ; la masse molaire est M = 32 g/mol = 32 10-3 kg/mol
R 8,314
r= = = 259,81 J kg-1 K-1
M 0,032

2- Mélange de gaz parfaits


Nous venons de voir que, dans un gaz parfait, chaque molécule se comportait
indépendamment des autres. Cette propriété sera naturellement conservée dans un mélange de
gaz parfaits. C'est pourquoi un mélange de gaz parfaits est lui même un gaz parfait. On peut
alors définir une pression partielle pour chaque gaz :
Dans un mélange de N gaz parfaits, la pression partielle Pi du gaz i est la pression qu'il
exercerait sur les parois du récipient, s'il était seul à occuper la totalité du volume V, à la
même température T.
En notant ni le nombre de moles du gaz i :
ni R T
Pi =
V
La pression totale (P) du mélange est la somme des pressions partielles (loi de Dalton) :
N
P= P
i =1
i

ni
La fraction molaire du gaz i est : yi =
n
ni = nombre de moles du gaz i
n = nombre de moles total des gaz dans le mélange.

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ni R T ni n R T nRT
Pi = = = yi = yi P
V n V V
Donc : Pi = yi P

Enfin, si l'on utilise l'expression faisant intervenir la masse de gaz au lieu du nombre de
moles, la masse molaire moyenne du mélange des gaz parfaits a pour expression :
N

n
N

m i i Mi N
ni N

=  y
m i =1 i =1
M= = = Mi = i Mi
n n n i =1 n i =1

Donc la masse molaire moyenne du mélange des gaz parfaits est : M = y


i =1
i Mi

Remarque : l'air peut être assimilé à un mélange de 79% de moles d'azote (N2) et de 21%
de moles d'oxygène (O2). Dans les conditions de température et de pression ambiante, il
peut être considéré comme un gaz parfait, de masse molaire moyenne :
Mair = 0,79 × MN2 + 0,21 × MO2 = 0,79 × 28 + 0,21 × 32 = 29 g/mol.

Application 1:
Considérant un récipient de volume invariable qui renferme 20 kg d'air
comprimé à une température 0 °C. On fait sortir du récipient 5 kg d'air.
À quelle température faut-il chauffer pour rétablir la pression initiale ?

IV. Conventions de signe lors des échanges d’énergie entre un système


et le milieu extérieur
L’énergie échangée entre un système et le milieu extérieur peut se manifester sous
différentes formes : énergie mécanique, énergie calorifique (chaleur), énergie électrique,…
qui ont la faculté (la possibilité, la capacité) de se transformer directement ou indirectement
les une dans les autres.
Dans notre cours on va étudier les transformations de l’énergie calorifique (chaleur : Q)
et de l’énergie mécanique (travail : W) : ces transformations sont dites thermomécaniques.
Dans le système international l’unité de l’énergie est le Joule (J). Une unité particulière
pour mesurer l’énergie calorifique est la calorie (cal) ; 1 cal = 4,18 J.

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Les conventions de signe, lors des échanges d’énergie entre un système et milieu
extérieur sont :
❖ Les quantités d’énergie reçues par le système sont Comptés positives (affectées de
signe +)
❖ Les quantités d’énergies cédées par le système vers le milieu extérieur sont comptés
négatives (affectées d’un signe -)
 W > 0 , Q > 0 : énergies reçues par le système
 W < 0 , Q < 0 : énergies cédées par le système

V. Travail des forces de pression


Considérons un gaz placé dans un cylindre fermé par un piston mobile.

Pex Gaz
Etat 1
P1

Pex
Etat 2 Gaz
P2

dx
x
La position du piston dans l’état 1 est repérée par son abscisse x.
Dans l’état 2, le piston a subi un déplacement infiniment petit (infinitésimal) dx et son
abscisse est x + dx.
Le travail élémentaire (W) échangé lors de la transformation infinitésimale de l’état 1 à
l’état 2 est égal au produit scalaire de la force due à la pression extérieure qui s’exerce sur le
piston par le déplacement dx.
W = F dx
Pendant ce déplacement très petit nous supposons que la pression extérieure reste constante.
Or F = Pex S ; S : surface du piston
 W = Pex S dx
Or dV = S dx : variation de volume du système
 W = Pex dV
Si l’on respecte les conventions de signe adoptées, W est positif si le système a reçu du
travail et négatif s’il a fourni du travail.

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Dans notre cas le système a subit une compression : une diminution de volume (dV < 0).
Lors de cette compression il a reçu de travail du milieu extérieur, donc W doit être positif
 W = - Pex dV
Dans le cas où le système subit une dilatation : une augmentation de volume (dV > 0), il
fournit du travail au milieu extérieur, donc W doit être négatif.
 W = - Pex dV

Donc pour toute transformation infinitésimale on aura : W = - Pex dV

Pour une transformation finie, le travail fourni ou reçu par le système W est donné par
l’expression suivante :
Vfin al
W= Vin itial
− Pex dV

Imaginons à présent que l'évolution du système se fasse entre deux états d'équilibre
mécanique infiniment proches, la pression P du fluide est alors définie pendant la totalité de la
transformation, et l'égalité P=Pex demeure toujours vraie. Dans ce cas, le travail fourni au
fluide peut alors s'exprimer en fonction de la variable d'état P (pression à l’intérieur du
système) :
W = ˗ P dV
Vfin al
Et pour une transformation finie on peut aussi écrire : W = 
Vin itial
− P dV

Application 2 :
L’état initial d’une mole de gaz parfait est caractérisé par P0 = 2 bars, V0=14 litres.
On la fait subir une détente isobare qui double son volume ;
1. Calculer la température initiale T0 ?
2. Calculer le travail W1 échangé par le système.

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