Vous êtes sur la page 1sur 270

République de Côte d’Ivoire Année Universitaire : 2007-2008

~~~~~~~~~~~
Ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique

Université de Cocody Centre Universitaire de Recherche et UFR des Sciences de la Terre


d’Application en Télédétection et des Ressources Minières
N° d'ordre : ………… Laboratoire Associé Francophone
(LAF N° 401)

THÈSE
Pour obtenir le titre de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE COCODY
Spécialité : Télédétection&SIG
Option : Hydrogéologie
par
YOUAN TA Marc
Maître ès Sciences et Technique de l’Eau

CONTRIBUTION DE LA TÉLÉDÉTECTION ET DES SYSTÈMES


D’INFORMATIONS ME
GÉOGRAPHIQUES À LA PROSPECTION
HYDROGÉOLOGIQUE DU SOCLE PRÉCAMBRIEN D’AFRIQUE DE
L’OUEST : CAS DE LA RÉGION DE BONDOUKOU (NORD-EST DE LA CÔTE
D’IVOIRE)

Soutenue publiquement le 21 Juin 2008. devant le jury composé de :

M. AKA Kouamé Professeur Titulaire, Université de Cocody Président


M. BIEMI Jean Professeur Titulaire, Université de Cocody Rapporteur
M. JOURDA Jean Patrice Maître de conférences, Université de Cocody Directeur de thèse
M. AFFIAN Kouadio M. Maître de conférences, Université de Cocody Rapporteur
M. GOULA Bi Tié Albert Maître de conférences, Université d’Abobo-Adjamé Examinateur
REMERCIEMENTS

Avant tout propos, nous voudrions rendre toute la gloire à notre SEIGNEUR et SAUVEUR
JESUS CHRIST. Car sans LUI ce travail n’aurait pas pu aboutir, voire même pas pu être
entamé. En nous appuyant toujours sur LUI et sur cet ordre qu’IL a donné : « Ne t'ai-je pas
donné cet ordre: Fortifie-toi et prends courage? Ne t'effraie point et ne t'épouvante point, car
l'Éternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras », IL nous a permis de
surmonter toutes les difficultés rencontrées dans la réalisation de ce travail. Que Son NOM
soit béni et que toute la gloire LUI revienne.

C’est avec joie que nous écrivons ces quelques lignes pour remercier toutes les personnes, qui
de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail. Dans cet exercice, il nous faut
affronter deux épreuves : n’oublier personne dans la liste et trouver cent façons différentes de
dire merci sans être redondant.

Pour commencer, nos remerciements s’adressent au Professeur BIEMI Jean, Doyen de l’UFR
des Sciences de la Terre et des Ressources Minières (STRM) pour ses conseils scientifiques et
la pertinence de ses suggestions. Sans oublier qu’en sa qualité du Directeur du CURAT, il
nous avait accueilli au sein de son laboratoire, nous donnant ainsi l'opportunité de poursuivre
nos études du 3ème cycle en Télédétection et S.I.G. Il usa alors de tout son poids et de ses
relations pour que l'Etat de Côte d'Ivoire accepte de prendre en charge les frais de nos études à
l'Ecole Doctorale Africaine de Télédétection (E.D.A.T). Qu'il en soit honoré.

Nos remerciements s’adressent également au Professeur AKA Kouamé, responsable du 3ème


cycle à l’UFR STRM, pour ses remarques et ses conseils avisés.

Nous voulons exprimer ici notre reconnaissance envers le Professeur JOURDA Jean Patrice,
Directeur de cette Thèse, qui a bien voulu nous accepter au sein du Laboratoire des Sciences
et Techniques de l’Eau et de l’Environnement (LSTEE), nous accueillant ainsi dans son
équipe doctorale. Merci pour avoir dirigé ce travail d’une main de maître, me laissant une
grande liberté tout en me secourant chaque fois que cela s’est avéré nécessaire. Merci pour la
qualité de vos corrections, vos conseils et votre souci permanent de réaliser un travail bien
fait.

Nous remercions le Professeur AFFIAN Kouadio, Directeur du Centre Universitaire de


Recherche et d’Application en Télédétection (CURAT) pour ses encouragements et son
soutien.

i
Nos remerciements vont également à l’endroit du Professeur SORO Nagnin pour ses conseils
scientifiques et sa rigueur dans le travail.
La présente Thèse a connu une amélioration avec le concours actif des Docteurs DJAGOUA
Eric, KOUAME Fernand, LASM Théophile, SALEY Mahaman Bachir, OUATTARA
Adama. Qu’ils en soient infiniment remerciés.

Que tout le personnel de la direction de l’hydraulique de Bondoukou, particulièrement


Messieurs COULIBALY Lassiné, N’GUESSAN Raphaël, KOUAHI Anatole, et ETIEN
Ange, trouve ici l’expression de nos sincères reconnaissances pour leur aide, leur accueil et
pour toutes les données qu’ils ont mis à notre disposition. Nous n’oublions pas Monsieur
GODE Jean Baptiste, Chef du service commercial de la SODECI Bondoukou

Sincère remerciement à notre frère ZAMBLE Bi Tié Lucien, Enseignant au Lycée moderne
de Bondoukou et à toute sa famille pour leur accueil et leur soutien lors de notre mission de
terrain dans la région de Bondoukou.

Nous ne pouvons nous permettre d’oublier nos amis avec qui nous avons passé de franches
rigolades et qui ont fortement contribué à la réalisation de ce travail. Merci à ADJA Miéssan
Germain, AHOUSSI Ernest, AKÉ Gabriel, AMANI Michel, DIBI Brou, FOSSOU Kouamé,
KOUAMÉ Adonis, KOUAMÉ Kan, KOUAMÉ Kassy Alexis, MOBIO Abaka Brice, N’DA
Dibi Hyppolite, SAGNE Yao Charles, YAO Koffi Blaise et tous les moniteurs des années
2004 à 2006.

Merci également à ACHY Jean Jacques, KOUASSI Anderson, SOHOUN Bi Ta et Docteur


KOUASSI Dongo qui, travaillent dans l’ombre mais sans qui beaucoup de choses ne se
seraient pas concrétisées.

Sincère remerciement à toute l’Assemblée Locale d'AGBEKOI, particulièrement au Pasteur


LOUKOU Georges et à tous les Anciens de ladite assemblée pour leur soutien moral et
spirituel.

Que soit ici exprimée notre profonde gratitude à toute notre famille, à notre mère TA LOU
TANAN pour avoir invariablement gardé le sourire devant nos demandes ou nos contraintes,
à nos soeurs BOLIZAN Aimée, BOLIZAN Lou Irié Généviève, YOUAN Léontine, à nos
frères YOUAN Gualbert, YOUAN Bolizan Bi Tro Bénoît, YOUAN Bolizan Bi Falé Thomas
d'Aquin, TA Bi TA Alexandre et à nos oncles TA Bi Goré Sylvain, TRABE Bi Etienne pour
leur affection, leurs encouragements, leur soutien sans faille tout au long de mes études.

ii
Cette Thèse est dédiée tout particulièrement à mes deux filles, YOUAN TA Mizancova Esther
Déborah et YOUAN TA Mizancova Anne Séphora pour leur encouragement sans mot. Par
leur enthousiasme et leur bonne humeur, elles ont fortement contribué à me galvaniser dans le
travail. Je n'oublie pas leur mère, ma bien aimée KOUADIO Cho Ida qui a toujours cru en
moi, parfois plus que moi-même et qui n'a jamais cessé de demander la grâce et le soutien de
notre Seigneur JESUS CHRIST pour la réalisation de ce travail.

Nous saluons du fond du cœur la mémoire de nos parents (notre père YOUAN Bi BOLIZAN
Lambert, nos sœurs BOLIZAN Isabelle, BOLIZAN Juliette et notre oncle TA Bi Boli) qui ont
cru en nous et qui malheureusement sont décédés trop tôt. Que leur âme repose en paix.

Mes pensées s’envolent vers ma Grand-mère GONIN LOU NÉNÉNAN qui a guidé mes
premiers pas vers le chemin de l’école et que j’ai beaucoup fatiguée et angoissée par mes
maladies imaginaires parce que fuyant parfois l’atmosphère correctionnelle de la classe (la
chicotte). Malheureusement, emportée par une longue maladie en 2006, elle ne verra pas son
petit fils bien aimé soutenir sa Thèse de Doctorat Unique. S’aurait été si bien, la fin de cette
longue histoire d’école. Aujourd’hui encore, je te pleure Grand-mère Chérie. Que ton âme
repose en paix.

Toutes nos excuses à tous ceux qui ont été oubliés.

Que Dieu bénisse abondamment tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation
de ce travail.

iii
TABLE DES MATIÈRES

Remerciements…………………………………………………………………………. i
Table des matières………………………………………………………………………. iv
Liste des figures………………………………………………………………………… x
Liste des tableaux………………………………………………….……………………. xvi
Liste des planches………………………………………………………………………. xviii
Acronymes……………………………………………………………………………… xix
Résumé………………………………………………………………………………….. xx
Abstract…………………………………………………………………………………. xxi

INTRODUCTION GÉNÉRALE…………………………………………………….….. 1

PREMIÈRE PARTIE : CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL, GEOLOGIQUE ET


HYDROGEOLOGIQUE

CHAPITRE 1 : CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL…………………………………….. 5


I-1 Aperçu géographique de la zone d’étude…………………………………………… 5
I-2 Hydrographie………………………………………………………………………... 7
I-2.1 Vue globale du réseau hydrographique de la zone d’étude……………………….. 7
I-2.2 Différents types de réseaux hydrographiques……………………………………... 9
I-2.3 Hiérarchisation du réseau hydrographique………………………………………... 11
1-2.4 Caractéristiques morphométriques des sous bassins versants.…………………… 11
1.3 Évolution des paramètres climatiques………………………………………………. 12
1.3.1 Caractères généraux du climat……………………………………………………. 12
1.3.2 Pluviométrie………………………………………………………………………. 13
1.3.2.1 Variation de la pluviosité mensuelle……………………………………………. 13
1-3.2.2 Variation de la pluviosité interannuelle………………………………………… 14
1-3.2.3 Variation des pluies moyennes mensuelles…………………………………….. 17
1-3.3 Température………………………………………………………………………. 18
1-3.4 Humidité relative…………………………………………………………………. 18
1-3.5 Insolation…………………………………………………………………………. 19
1-3.6 Vitesse du vent……………………………………………………………………. 20
1-4 Variation comparative des paramètres climatiques………………………………… 20
1-4.1 Humidité relative – insolation……………………………………………………. 20
1-4.2 Diagramme ombro-thermique……………………………………………………. 21
1-5 Bilan hydrologique.………………………………………………………………… 22
1-6 Calcul l’infiltration efficace………………………………………………………… 25
Conclusion partielle…………………………………………………………………….. 25

CHAPITRE 2 : CONTEXTE GÉOLOGIQUE, HYDROGÉOLOGIQUE ET APERÇU


SUR LES RESSOURCES EN EAU DE LA ZONE D’ÉTUDE…………...…. 27
Introduction……………………………………………………………………………... 27
2-1 Rappel des grands ensembles géologiques de la Côte d’Ivoire…………………….. 27
2-2 Contexte géologique de la région de Bondoukou…………………………………... 28
2-2.1 Description des formations géologiques : rappel des travaux antérieurs……….… 28
2-2.1.1 Domaine quaternaire (Holocène)……………………………………………….. 28
2-2.1.2 Domaine paléoprotérozoïque…………..……………………………………….. 29
2-2.1.2.1 Ensemble tarkwaïen…………………..………………………………………. 29
2-2.1.2.2 Ensembles volcaniques et sédimentaires……………………………………... 30
2-2.1.2.3 Ensembles intrusifs…………………………………………………………… 31

iv
a-Granites syntectoniques………………………………………………………………. 31
b-Granites post-tectoniques…………………………………………………………….. 31
2-2.2 Apport des observations de terrain à l’étude des formations géologiques……….. 32
2-2.2.1 Description des ensembles pétrographiques...………………………………….. 32
2-2.2.1.1 Formations magmatiques (ensemble intrusif)………………………………... 32
2-2.2.1.1.1 Formations granitiques……………………………………………………... 32
2-2.2.1.1.2 Granodiorite porphyroïde…………………………………………………... 33
2-2.2.1.1.3 Gabbro……………………………………………………………………… 34
2-2.2.1.2 Formations métamorphiques…………………………………………………. 34
2-2.2.1.2.1 Roches métamorphiques d’origine plutonique : Gneiss……………………. 34
2-2.2.1.2.2 Roches métamorphiques d’origine magmatique ou sédimentaire : 34
Amphibolite……………………………………………………………………………..
2-2.2.1.2.3 Roches métamorphiques d’origine sédimentaire…………………………… 34
2-2.2.1.2.4 Roche métamorphique d’origine volcanique : Cinérite (Formations
Tarkwaïennes)…………………………………………………………………………... 35
2-2.2.1.3 Formations sédimentaires…………………………………………………….. 37
2-2.2.1.3.1 Cuirasses latéritiques de Kanguélé et de Nagabaré Bôkôré………………... 37
2-2.2.1.3.2 Sables……………………………………………………………………….. 37
2-2.2.2 Etude structurale des différentes formations…………………………………… 37
2-2.2.2.1 Analyse de la déformation……………………………………………………. 37
2-2.2.2.1.1 Déformation par aplatissement……………………………………………... 39
2-2.2.2.1.2 Déformation par cisaillement………………………………………………. 40
2-2.2.2.1.2.1 Déformation cassante…………………………………………………….. 40
2-2.2.2.1.2.2 Déformation ductile………………………………………………………. 40
2-2.2.2.2 Chronologie de la déformation……………………………………………….. 42
2-2.2.2.3 Différentes phases de la déformation………………………………………… 42
2-3 Environnement hydrogéologique en zone de socle cristallin et cristallophyllien….. 43
2-3.1 Désagrégation et fragmentation de la roche……………………………………… 44
2-3.1.1 Action du climat………………………………………………………………... 44
2-3.1.2 Action de l’homme……………………………………………………………... 46
2-3.1.3 Action des plantes sarcicoles…………………………………………………… 46
2-3.2 Profil d’altération en zone de socle fracturé……………………………………… 46
2-3.2.1 Profil d’altération en zone métamorphique (cas des schistes)………………….. 48
2-3.2.2 Profil d’altération en zone cristalline (cas de granitoïdes)……………………... 48
2-3.3 Importance des fractures dans la formation de nappes souterraines……………… 49
2-3.4 Modèle d’aquifère de la région de Bondoukou…………………………………... 50
2-3.5 Aperçu sur les ressources en eau de surface de la région de Bondoukou………… 50
2-3.5.1 Ressources en eau en saison pluvieuse…………………………………………. 50
2-3.5.2 Problèmes d’eau dans la région de Bondoukou en saison sèche……………….. 52
2-3.5.3 Approvisionnement en eau potable de la ville de Bondoukou…………………. 54
2-3.5.4 Approvisionnement en eau potable des zones rurales………………………….. 55
2-3.5.5 Points d’eau permanents………………………………………………………... 55
Conclusion partielle…………………………………………………………………….. 57

DEUXIÈME PARTIE : MATÉRIELS ET MÉTHODES UTILISÉS

CHAPITRE 3 : DONNÉES ET MATÉRIELS.................................................................. 58


3-1 Introduction………………………………………………………………………… 58
3-2 Données utilisées…………………………………………………………………… 58

v
3-2.1 Données images et cartographiques de la région d’étude………………………… 58
3-2.2 Outils et données de terrain………………………………………………………. 59
3-2.3 Données de la fracturation issue des images satellitaires………………………… 60
3-2.4 Données de forages………………………………………………………………. 60
3-2.5 Elaboration et organisation de la base de données du SIHRS……………………. 60
3-3 Logiciels et matériels informatiques utilisés.………………………………………. 62
3-3.1 Logiciels utilisés..………………………………………………………………… 62
3-3.2 Matériels informatiques utilisés…………………………………………………... 63
Conclusion partielle…………………………………………………………………….. 64

CHAPITRE 4 : APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE………………………………..… 65


4-1 Introduction………………………………………………………………………… 65
4-2 Méthodologie pour la cartographie lithostructurale à partir de la télédétection……. 65
4-2 1 Techniques de fusion d’images pour la cartographie lithologique……………….. 67
4-2.1.1 Technique de l’analyse en composantes principales sélectives (ACPS)……... 67
4-2.1.1.1 - Première méthode de l’analyse en composantes principales sélectives
(ACPS)………………………………………………………………………………….. 69
4-2.1.1.2 - Deuxième méthode de l’analyse en composantes principales sélectives
(ACPS)………………………………………………………………………………….. 69
4-2.1.2 Technique de la combinaison d’images………………………………………… 70
4-2.1.3 Technique des compositions colorées………………………………………….. 71
4-2.2 Technique de reconnaissance des formes………………………………………… 71
4-2.2.1 Analyse des attributs texturaux à base des matrices de cooccurrence………….. 71
4-2.2.2 Morphologie mathématique et analyse d’image ETM+………………………... 73
4-2.3 Technique de filtrage par fenêtre mobile pour la cartographie lithostructurale….. 73
4-2.3.1 Filtres directionnels de type Sobel……………………………………………… 74
4-2.3.2 Filtres gradients.................................................................................................... 75
4-2.4. Approche méthodologique de l’extraction des linéaments………………………. 76
4-2.5 Validation des résultats de la cartographie en imagerie satellitaire et vérité
terrain…………………………………………………………………………………… 77
4-2.5.1 Contrôle et validation de la cartographie lithologique et vérité terrain………… 77
4-2.5.2 Contrôle et validation des linéaments…………………………………………... 77
4-3 Caractérisation des aquifères discontinus et analyses hydrodynamiques……….… 78
4-3.1 Caractérisation géométrique des aquifères de fissures.………………………….. 79
4-3.1.1 Etude des directions préférentielles…………………………………………….. 79
4-3.1.2 Bases théoriques de l’analyse statistique……………………………………….. 79
4-3.1.3 Bases théoriques de l’analyse géostatistique…………………………………… 81
4-3.1.3.1 Notion de variable régionalisée………………………………………………. 81
4-3.1.3.2 Variogramme γ(h) : outil d’analyse géostatistique…………..………………. 81
4-3.1.3.3 Représentation graphique du variogramme…………………………………... 82
4-3.1.3.4 Comportements particuliers du variogramme………………………………... 84
4-3.1.3.5 Modèles théoriques de variogramme………………………………………… 83
4-3.1.3.6 Méthode d’estimation : le krigeage………………………………………….. 84
4-3.2 Caractérisation hydraulique des aquifères de fissure……………………………... 85
4-3.2.1 Etude de la productivité des ouvrages de captage en milieu fissuré……………. 85
4-3.2.2 Modélisation des paramètres hydrodynamiques………………………………... 86
4-3.2.3 Méthode de calcul de la transmissivité : interprétation des essais de pompage... 86
4-3.2.4 Détermination du débit spécifique des ouvrages……………………………….. 88
4-3.2.5 Perméabilités induites par les fractures………………………………………… 88
4-3.2.5.1 Principe de la méthode de Franciss (1970)…………………………………… 89

vi
4-3.2.5.2 Couloirs de circulation des eaux souterraines…….…………………………... 90
4-4 Apport d’un SIHRS à la recherche des eaux souterraines………………………….. 90
4-4.1 Identification des critères de l’analyse multicritère………………………………. 91
4-4.2 Classification et standardisation des critères……………………………………... 92
4-4.2.3 Indicateur potentialité en eaux souterraines…………………………………….. 93
4-4.2.1 Indicateur accessibilité………………………………………………………….. 93
4-4.2.2 Indicateur exploitabilité………………………………………………………… 93
4-4.2.4 Indicateur vulnérabilité à la pollution…………………………………………... 95
4-4.3 Pondération des critères………………………………………………………….. 98
4-4.4 Agrégation des critères : analyses multicritères………………………………….. 101
4-4.5 Validation des cartes de potentialité et de vulnérabilité………………………….. 103
4-4.6 Etablissement de la carte des sites favorables à gros débits en milieu fissuré……. 105
4-4.7 Appréciation de la qualité des eaux souterraines de la région d’étude…………… 108
4-4.8 Technique de la réalisation de la carte hydrogéologique en milieu fissuré………. 108
Conclusion partielle…………………………………………………………………….. 109

TROISIÈME PARTIE : PRINCIPAUX RÉSULTATS OBTENUS ET DISCUSSIONS

CHAPITRE 5 : CARTOGRAPHIE LITHOSTRUCTURALE DU SOCLE


PRÉCAMBRIEN PAR ANALYSE DE L’IMAGÉRIE LANDSAT 7 110
5-1 Cartographie des contours lithologiques à partir des images traitées………………. 110
5-1.1 Cartographie des grands ensembles lithologiques………………………………... 110
5-1.2 Cartographie des différentes unités au sein des volcano-sédimentaires………….. 115
5-1.2.1 Métavolcanites (MV) et Micaschistes (MSC)………………………………….. 115
5-1.2.2 Amphibolites (A)……………………………………………………………….. 116
5-1.2.3 Schistes volcano-sédimentaires (VS)…………………………………………... 117
5-1.3 Cartographie des différentes unités intrusives……………………………………. 118
5-1.3.1 Granodiorite porphyroïde de Bondoukou (BK)………………………………… 118
5-1.3.2 Granite à biotite de Bilikié (GB)……………………………………………….. 118
5-1.3.3 Métagranite à biotite de Wawé (MGB)………………………………………… 119
5-1.3.4 Granite (G) et Métagranodiorite (GD)………………………………………….. 119
5-1.4 Cartographie des formations Tarkwaïennes (MS)………………………………... 122
5-1.5 Validation et mise à jour de la carte des formations lithologiques……………….. 122
5-2 Cartographie structurale à partir des images traitées……………………………….. 124
5-2.1 Identification des accidents régionaux…………………………………………… 124
5-2.2 Champs des anomalies détectées au niveau du réseau hydrographique………….. 126
5-2.3 Identification des linéaments locaux……………………………………………... 127
5-2.3.1 Mise en évidence des structures linéamentaires à l’aide des filtres spatiaux…... 127
5-2.3.2 Reconnaissance des formes : attributs texturaux………………………………. 128
5-2.3.3 Linéaments et figures géométriques particulières……………………………… 131
5-2.3.3.1 Structures en « Sablier »……………………………………………………… 132
5-2.3.3.2 Structure en étoiles…………………………………………………………… 132
5-2.3.3.3 Structures mixtes ou complexes……………………………………………… 132
5-2.3.3.4 Structures circulaires…………………………………………………………. 134
5-3 Champs de linéaments détaillés de la région de Bondoukou………………………. 135
5-4 Validation de la carte de la fracturation obtenue à partir des images………………. 136
5-5 Esquisse lithostructurale de la région de Bondoukou……………………………… 138
5-6 Discussion…………………………………………………………………………... 139
Conclusion partielle…………………………………………………………………….. 142

vii
CHAPITRE 6 : CARACTÉRISATION GÉOMÉTRIQUE DES AQUIFÈRES DE
FISSURE……………………………………………………………….. 144
6-1 Fracturation relevée sur les affleurements……………………………………..…… 144
6-1.1 Distribution directionnelle………………………………………………………... 144
6-1.2 Echantillonnage des paramètres de la fracturation relevés sur les affleurements… 145
6-2 Caractérisation géométrique de la fracturation relevée sur les images satellitaires... 146
6-2.1 Distribution des Orientations……………………………………………………... 146
6-2.2 Corrélation entre les longueurs cumulées et le nombre de fractures par maille….. 147
6-2.3 Etude de l’intensité de la fracturation……………………………………………. 148
6-2.4 Analyse statistique de la fracturation extraite des images satellitaires…………… 151
6-2.4.1 Distribution des longueurs de fractures………………………………………… 151
6-2.4.2 Distribution des espacements de fractures tout azimut…………………………. 153
6-2.4.3 Discussion sur l’analyse statistique de la fracturation………………………….. 154
6-2.4.3.1 Paramètre de taille : longueur de fractures…………………………………… 154
6-2.4.3.2 Paramètre de proximité : Espacement des fractures…………………………. 156
6-2.5 Analyse géostatistique de la fracturation extraite des images satellitales………... 158
6-2.5.1 Analyse et interprétation des variogrammes……………………………………. 158
6-2.5.2 Discussion sur l’analyse géostatistique de la fracturation……………………… 161
6-3 Etude des nœuds formés par les intersections des fractures………………………... 161
Conclusion partielle…………………………………………………………………….. 163

CHAPITRE 7 : ANALYSE HYDRODYNAMIQUE DE L’AQUIFÈRE DE


FISSURES DE LA RÉGION DE BONDOUKOU…………………….. 165
7-1 Etude de la productivité des ouvrages de captage………………………………….. 165
7-1.1 Relation entre profondeurs totales des forages et les débits……………………… 165
7-1.2 Relation entre couche d’altérites et débits………………………………………... 166
7-1.3 Etude des débits de forages………………………………………………………. 167
7-1.4 Etude des arrivées d’eau (AE)……………………………………………………. 167
7-1.5 Accidents géologiques et positionnement des forages dans le socle……………... 169
7-1.6 Direction de fracturation et productivité des ouvrages de captage………………. 171
7-1.7 Relation entre transmissivité et débit spécifique…………………………………. 173
7-1.8 Productivité et nature pétrographique des roches………………………………… 174
7-2 Etude des paramètres hydrodynamiques (T ; Qsp)………………………………… 176
7-2.1 Etude de la transmissivité………………...………………………………………. 177
7-2.1.1 Détermination des paramètres de régionalisation de la transmissivité…………. 177
7-2.1.2 Estimation de la transmissivité par Krigeage…………………………………... 179
7-2.2 Etude du débit spécifique…………………..……………………………………. 181
7-2.2.1 Détermination des paramètres de régionalisation du débit spécifique…………. 181
7-2.2.2 Estimation du débit spécifique par krigeage……………………………………. 183
7-2.3 Discussion sur l’analyse géostatistique des paramètres hydrodynamiques………. 185
7-3 Etude des caractéristiques hydrauliques de la fracturation…………………………. 186
7-3 1 Perméabilités induites par les fractures…………………………………………... 186
7-3 2 Couloir souterrain de circulation d’eau et axes préférentiels d’alimentation des
nappes…………………………………………………………………………………… 187
7-3 3 Utilité des zones à faibles perméabilités induites………………………………… 190
Conclusion partielle…………………………………………………………………….. 191

viii
CHAPITRE 8 CONTRIBUTION DU SIHRS À L’IDENTIFICATION DE SITES
FAVORABLES À L’IMPLANTATION DE FORAGES À GROS
DÉBITS…………………………………………………………………… 192
8-1 Résultats de la combinaison des critères en indicateurs……………………………. 192
8-1.1 Potentialité en eaux souterraines de la région de Bondoukou……………………. 192
8-1.1.1 Carte de potentialité en eau souterraine………………………………………… 192
8-1.1.2 Validation de la carte de potentialité en eaux souterraines……………………... 194
8-1.2 Accessibilité des ressources en eau souterraine…………………………………... 197
8-1.3 Exploitabilité des ressources en eau de la région de Bondoukou………………… 199
8-2 Sites d’implantation des forages à bon débit...……………………………………... 201
8-2.1 Zones favorables à l’implantation des forages à bon débit……………………….. 201
8-2.2 Détermination des directions productives………………………………………... 203
8-3 Qualité des ressources en eau souterraine de la région de Bondoukou…………….. 204
8-4 Etude de la vulnérabilité de la nappe à la pollution………………………………… 206
8-5 Carte hydrogéologique détaillée de la région de Bondoukou : la carte de synthèse. 209
8-6 Discussion…………………………………………………………………………... 210
8-7 Portée pratique de cette étude dans la région de Bondoukou……………………… 213
Conclusion partielle…………………………………………………………………….. 213

CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES……..…………………………………. 215


REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………..……………………… 219
ANNEXES……………………………………………………………………………………… 237

ix
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Situation géographique et aperçu physiographique du secteur d’étude :


région de Bondoukou (Nord-Est de la Côte d’Ivoire)…………………... 6
Figure 2 : Principaux types de végétations rencontrés dans la zone d’étude a)
Vaste savane arborée dans la région de Sorobango à l’Est ; b) Forêt
galerie à forte biomasse dans la région de Laoudi Bâ au centre………... 8
Figure 3 : Réseau hydrographique détaillé du secteur d’étude…………………….. 9
Figure 4 : Réseau de drainage rectangulaire et parallèle de Bilikié……………….. 10
Figure 5 : Variation de la pluviométrie moyenne mensuelle de la station de
Bondoukou de 1936-2000………………………………………………. 13
Figure 6 : Variations interannuelles de la pluviosité à la station de Bondoukou
(1936-2000)……………………………………………………………... 14
Figure 7 : Indices pluviométriques annuelles de Nicholson à la station de
Bondoukou 1936-2000)………………………………………………… 15
Figure 8 : Variations inter-annuelles des moyennes mobiles pondérées à la station
de Bondoukou (1936 – 2000)…………………………………………… 17
Figure 9 : Moyennes mensuelles des pluies par classe de 10 ans (1940-1999)…… 17
Figure 10 : Variation des températures moyennes mensuelles à la station de
Bondoukou de 1936-2000………………………………………………. 18
Figure 11 : Variation de l’humidité relative moyenne mensuelle à la station de
Bondoukou de 1961-1990………………………………………………. 19
Figure 12 : Insolation moyenne mensuelle à la station de Bondoukou de 1961-1990 19
Figure 13 : Variation moyenne mensuelle de la vitesse du vent à Bondoukou de
1961-1990………………………………………………………………. 20
Figure 14 : Variation comparative de l’humidité relative et de l’insolation moyenne
mensuelle à Bondoukou (1961-1990)…………………………………... 21
Figure 15 : Diagramme ombro-thermique de Bondoukou de 1936 à 2002…………. 21
Figure 16 : Variation de l’ETP et de la pluviométrie à la station de Bondoukou de
1961 à 1990……………………………………………………………... 23
Figure 17 : Carte géologique de la zone d’étude (Delor, 1995 ; Siméon, 1995,
Zeade, 1995)…………………………………………………………….. 28
Figure 18 : Faciès claire et sombre dans le granite de Dagboloyo………………….. 33
Figure 19 : Granite alcalin de Bondo Dioula traversé par des filons pegmatitiques... 33
Figure 20 : Texture grenue porphyroïde des Granodiorites de Bondoukou………... 33
Figure 21 : Enclave de dolérite dans la Granodiorite porphyroïde de Bondoukou
(Allaladougou)………………………………………………………….. 33
Figure 22 : Gneiss affleurant dans les environs de Dinaoudi avec une foliation N80,
70SE…………………………………………………………………….. 36
Figure 23 : Micaschiste fracturé dans les environs de Songori (schistosité N70,
50N)……………………………………………………………………... 36
Figure 24 : Charnière d’un pli anticlinal matérialisé par le micaschiste de Kouassi
N’Dawa…………………………………………………………………. 36
Figure 25 : Quartzite avec microfracture de direction N75° à Kouassi N’Dawa…… 36
Figure 26 : Métaconglomérat dans les environs de Kanassé………………………... 36
Figure 27 : Cinérite déformée à Siago………………………………………………. 36
Figure 28 : Cuirasse latéritique à l’entrée Sud de Sorobango………………………. 38
Figure 29 : Cuirasse latéritique à Nagabaré-Bôkôré………………………………... 38
Figure 30 : Sable à grain grossier issu de l’altération de la granodiorite porphyroïde 38

x
à Allaladougou…………………………………………………………..
Figure 31a : Vaste étendue altéritique traversées par un gros filon de quartz à
Allaladougou……………………………………………………………. 38
Figure 31b Vue d’ensemble des rigoles à Allaladougou……………………………. 38
Figure 32 : Sable rougeâtre à grain fin de Siasso…………………………………… 38
Figure 33 : Fracture cisaillante dextre de direction N80 dans les granites de
Dagboloyo………………………………………………………………. 41
Figure 34 : Fracture cisaillante senestre de direction N100 dans les gneiss de
Djobri…………………………………………………………………… 41
Figure 35 : Fentes de tension en échelon montrant un couloir cisaillant dextre N60
dans les granites de Laoudi-Bâ…………………………………………. 41
Figure 36 : Fentes de tension en échelon montrant un couloir cisaillant senestre
N60 dans les granites de Laoudi-Bâ……………………………………. 41
Figure 37 : Crochon de faille témoin d’un cisaillement ductile dextre N100 dans
les gneiss de Djobri……………………………………………………... 41
Figure 38 : Quartz de forme sigmoïdale dans la foliation N90,70SE témoin d’un
cisaillement ductile dextre (Dinaoudi)………………………………….. 41
Figure 39 : Action des intempéries sur le granite provoquant une fracture courbe,
dans les environs de Doropo……………………………………………. 45
Figure 40 : Fracture courbe d’une portion de la roche après le décollement d’une
écaille à Djobri………………………………………………………….. 45
Figure 41 : Écaillage superficiel de la roche (granite) donnant de minces plaques
fragiles à Duakouamé…………………………………………………... 45
Figure 42 : Écaillage superficiel de la roche (granite) donnant de minces plaques
très fragiles à Doropo…………………………………………………… 45
Figure 43 : Décollement des écailles (dû à la présence de fractures courbes)
exposant les parties inférieures du granite sain de Kamala…………….. 45
Figure 44 : Fragmentation progressive d’un granite à Dagboloyo………………….. 45
Figure 45a : Fracture ouverte sous l’action continuelle des racines d’une plante dans
les environs de Djobri…………………………………………………... 47
Figure 45b : Mégafracture verticale ouverte sous l’influence d’une plante sarcicole
(Laoudi-Bâ)……………………………………………………………... 47
Figure 45c : Décollement de grande écaille sous la poussée racinaire d’une plante
(Laoudi-Bâ)……………………………………………………………... 47
Figure 45d : Détachement de plusieurs grandes écailles du bloc sous l’action des
plantes sarcicoles (Laoudi-Bâ)…………………………………………. 47
Figure 45e : Alignement des plantes sarcicoles dans une fracture de direction N-S
dans la région de Doropo……………………………………………….. 47
Figure 45f : Fragmentation d’un granite alcalin sous l’action d’un arbre à Bondo
Dioula…………………………………………………………………… 47
Figure 46 : Profil d’altération sur schistes (A) et sur granitoïdes (B)………………. 48
Figure 47 : Structure en damier marquée par des réseaux de fractures simples
conjuguées N25 et N115 (Dagboloyo)…………………………………. 49
Figure 48 : Habitat de macrotermes sur l’axe Nanfabeni -Pélégodie : indice
49
biologique de présence d'eau……………………………………………
Figure 49 : Niveau de crue apparent dans le lit du fleuve Zola à Kamala………….. 51
Figure 50 : Pouvoir érosif du Zola entraînant le départ d’une grande mole de terre
arrachée hors du lit (Kamala)…………………………………………… 51
Figure 51 : Puits traditionnel au quartier Hamdalaye (Bondoukou) en saison sèche
(Avril)…………………………………………………………………... 51

xi
Figure 52 : Puits traditionnel au quartier Hamdalaye (Bondoukou) en saison
pluvieuse (octobre)……………………………………………………… 51
Figure 53 : Bassin versant du Zola avec une illustration de son cours au point P en
saison sèche…………………………………………………………….. 52
Figure 54 : Bassin versant du Nenguéré avec une illustration de son cours au point
P en saison sèche……………………………………………………….. 52
Figure 55 : Marigot de Dinguira (a : insalubrité aggravée par la lessive ; b : aspect
dangereux ; c : fréquents éboulements des parois)……………………... 53
Figure 56 : Long fil d’entente au niveau d’un forage à Yézimala………………….. 54
Figure 57 : Forage abandonné à Savagne…………………………………………… 54
Figure 58 : Source d’eau naturelle à Bordem (saison sèche)…………….………….. 56
Figure 59 : Rivière engendrée par la source à Bordem……………………………... 56
Figure 60 : Barrage de Boda (saison sèche)………………………………………… 56
Figure 61 : Cours d’eau Bidio (affluent de la Baya) entretenu par le barrage de Boda.. 56
Figure 62 : Superposition des cours d’eau pérennes engendrés par la source de
Bordem et le Barrage de Boda et de la carte topographique à l’intérieur
d’un SIHRS……………………………………………………………... 56
Figure 63 : Organigramme des techniques de traitement d’images ETM+ de
Landsat7 utilisées dans la région de Bondoukou……………………….. 66
Figure 64 : Distribution de la variable X : ajustement à une loi normale…………... 80
Figure 65 : Représentation graphique du variogramme…………………………….. 82
Figure 66 : Comportement particulier du variogramme : A) périodique ; B)
gigogne ; C) effet de trou……………………………………………….. 83
Figure 67 : Graphe théorique des courbes de tendance des classes de sensibilité
(cas général)…………………………………………………………….. 104
Figure 68 : Synthèse méthodologique de la réalisation de la carte des futurs sites
favorables au sein d’un S.I.G…………………………………………… 107
Figure 69 : Première composante ACP158 rehaussant les contours lithologiques….. 111
Figure 70 : Indice ୉୘୑ା଺ permettant de rehausser les contours lithologiques………
୉୘୑ା଻ 111
Figure 71 : Composition colorée ETM+4 ETM+5 ETM+7………………………… 112
Figure 72 : Composition colorée ACP1ଵଶଷ _ ACP1ହ଺଻ _ ୉୘୑ାହ en couleurs inverses..
୉୘୑ାସ 112
Figure 73 : Première composante ACP158 rehaussant les Métavolcanites………….. 115
Figure 74 : Composition colorée ACP158_ACP1567(inv)_ETM+4 rehaussant le
contour des métavolcanites et des micaschistes………………………… 115
Figure 75 : Différentes compositions colorées A (ACP147_ACP157_ACP127) et B
୉୘୑ାହ
(ACP1ଵଶଷ _ACP1ହ଺଻ _ ) rehaussant les amphibolites………………. 116
୉୘୑ାସ
Figure 76 : Compositions colorées ACP247_ACP257_ACP287 (A),
୉୘୑ାହ
ACP1ଵଶଷ _ ACP1ହ଺଻ _ ୉୘୑ାସ en couleurs inverses(B) rehaussant les
schistes volcano-sédimentaires…………………………………………. 117
Figure 77 : Composition colorée des composantes ACP247_ACP257_ACP227 en
couleur inverse rehaussant les limites de la granodiorite porphyroïde de
Bondoukou……………………………………………………………… 118
Figure 78 : Segmentation réalisé sur la bande ETM+3 montrant le granite à biotite
de Bilikié………………………………………………………………... 119
Figure 79 : Composition colorée ETM+4 ETM+5 ETM+7 (après rehaussement par
égalisation)……………………………………………………………… 120
Figure 80 : Composition colorée ACP112_ACP1567_ETM+4 rehaussant les granites
(au Sud) et granodiorites (au Nord)…………………………………….. 120

xii
Figure 81 : Composition colorée des composantes ACP147_ACP157_ACP127 (A) et
son inverse (B) rehaussant les formations Tarkwaïennes
(métasédiments)………………………………………………………… 121
Figure 82 : Superposition de la carte des formations géologiques recueillies sur le
terrain et de l’esquisse lithologique générée à partir des images sur la
carte géologique de la SODEMI à l’intérieur d’un SIHRS…………….. 123
Figure 83 : Indice ETM+5/ETM+4 permettant de rehausser les principaux couloirs 125
Figure 84 : Image brute ETM+5 (rehaussée par égalisation d’histogramme)
montrant les linéaments locaux et régionaux…………………………… 125
Figure 85 : Carte des linéaments régionaux de la région de Bondoukou…………… 126
Figure 86 : Carte des linéaments liés au réseau hydrographique de la région de
Bondoukou……………………………………………………………… 127
Figure 87 : Filtre Sobel de direction NE-SO rehaussant les accidents NO-SE……... 129
Figure 88 : Filtre Sobel de direction NO-SE rehaussant les accidents NE-SO……... 129
Figure 89 : Filtre de Préwitt rehaussant des accidents régionaux…………………... 130
Figure 90 : Filtre gradient de Yésou et al (1993) rehaussant des accidents
régionaux………………………………………………………………... 130
Figure 91 : Paramètre homogénéité réalisé à partir de la bande ETM+7…………… 131
Figure 92 : Image ETM+5 et schéma illustrant la structure en sablier de la région
de Kotio………………………………………………………………… 133
Figure 93 : Image (ETM+7 filtrée par la matrice 7x7 de Yésou et al., 1993) et
schéma illustrant la structure étoile de la région de Saleye…………….. 133
Figure 94 : Images (ETM+7 filtrée par la matrice 7x7 de Yésou et al., 1993 (A) ;
ETM+7 (B)) et schémas illustrant les structures mixtes et complexes… 133
Figure 95 : Filtre gradient de Yésou et al (1993) rehausse des accidents régionaux
affectant la granodiorite porphyroïde de Bondoukou…………………... 134
Figure 96 : Image (ETM+5) et schéma illustrant la structure circulaire de la localité
de Kouafo………………………………………………………. 135
Figure 97 : Carte détaillée de linéaments de la région de Bondoukou établie à partir
des images ETM+ de Landsat 7………………………………….. 136
Figure 98 : Exemple de comparaison entre la carte de fracturation issue des photos
aériennes (a) et celle issue des images (b)……………………………… 137
Figure 99 : Comparaison des diagrammes de répartition de l’orientation des
fractures issue des images satellitaires (a) et de la carte
photogéologique (b) du secteur ouest de la zone d’étude………………. 138
Figure 100 : Esquisse lithostructurale de la région de Bondoukou réalisée à partir de
l’interprétation des images satellitaires de Landsat 7…………………... 139
Figure101 : Fracturation globale (Fréquence en nombre N= 652)………………….. 144
Figure 102 : Distribution des directions des fractures à l’affleurement……………… 145
Figure 103 : Histogrammes circulaires de la fracturation……………………………. 147
Figure 104 : Graphe de corrélation entre la densité de fracturation en nombre (NF) et
en longueur cumulée (LC)…………………………………………… 148
Figure 105 : Cartes de densité de fracturation exprimée en nombre par mailles de 5
km x 5 km………………………………………………………………. 149
Figure 106 : Carte de densité de fracturation exprimée en longueurs cumulées par
mailles de 5 km  5 km………………………………………………... 149
Figure 107 : Superposition à l’intérieur du SIHRS, de la densité de fracturation
exprimée en nombre de fractures, des cours d’eau principaux et des
grands ensembles géologiques de la région de Bondoukou……………. 150
Figure 108 : Distribution des longueurs des fractures : données issues des images 153

xiii
satellitaires………………………………………………………………
Figure 109 : Distribution des espacements des fractures : données issues des images
satellitaire……………………………………………………………….. 154
Figure 110 : Variogrammes de la fracturation tous azimut…………………………... 159
Figure 111 : Variogrammes des familles de fractures. ajustement à un modèle
exponentiel……………………………………………………………… 159
Figure 112 : Carte de densité de nœuds exprimée en nombre de nœuds par maille de
5km x 5km……………………………………………………………… 162
Figure 113 : Corrélation entre la densité de nœuds exprimée en nombre et la densité
de fracture exprimée en longueur cumulée…………………………….. 163
Figure 114 : Relation entre débits et profondeur totale des forages…………………. 165
Figure 115 : Relation débits et épaisseurs d’altérites………………………………… 166
Figure 116 : Relation entre AE et la profondeur dans le socle………………………. 168
Figure 117 : Relation entre débits moyens des AE et la profondeur dans le socle….. 168
Figure 118 : La superposition des réseaux de fractures NE-SO et de la carte de
localisation des forages………………………………………………… 170
Figure 119 : La superposition des réseaux de fractures NO-SE et de la carte de
localisation des forages………………………………………………… 170
Figure 120 : Courbe de décroissance des pourcentages de forages en fonction des
distances d'éloignement par rapport aux fractures……………………... 171
Figure 121 : Répartition des faibles débits (Q < 2,5 m3/h) en fonction des classes
directionnelles de fracturation………………………………………….. 172
Figure 122 : Répartition des débits moyens (2,5 < Q < 5 m3/h) en fonction des
classes directionnelles de fracturation………………………………….. 172
Figure 123 : Répartition des forts débits (Q > 5 m3/h) en fonction des classes
directionnelles fracturation……………………………………………... 172
Figure 124 : Relation entre la transmissivité et le Débit spécifique…………………. 174
Figure 125 : Variogramme des valeurs logarithmiques de la transmissivité………... 178
Figure 126 : Carte krigée des valeurs de transmissivités : modèle exponentiel……... 180
Figure 127 : Carte des écart-types d’estimation des transmissivités : modèle
exponentiel……………………………………………………………... 180
Figure 128 : Distribution des erreurs d’estimation de T. modèle exponentiel………. 181
Figure 129 : Variogramme des valeurs logarithmiques du débit spécifique………… 182
Figure 130 : Carte krigée des valeurs de débits spécifiques : modèle exponentiel….. 184
Figure 131 : Carte des écart-types d’estimation de débits spécifiques : modèle
exponentiel…………………………………………………………….. 184
Figure 132 : Distribution des erreurs d’estimation de Qsp. modèle exponentiel……. 185
Figure 133 : Echelle comparative des perméabilités induites calculées de l’Afrique
de l’Ouest (source Jourda 2005) actualisée……………………………. 188
Figure 134 : Corrélation entre la densité de fracture exprimée en longueur cumulée
et les perméabilités induites maximum………………………………... 188
Figure 135 : Carte de perméabilité maximale induite par les fractures de Bondoukou
(Kmax)……………………………………………………. 189
Figure 136 : Couloir souterrain de circulation d’eau et axes préférentiels
d’alimentation des nappes……………………………………………... 189
Figure 137 : Barrage et faible perméabilité induite par les fractures………………... 190
Figure 138 : Carte de potentialité en eau souterraine de la région de Bondoukou….. 193
Figure 139 : Diagramme de répartition des classes de potentialité en eau souterraine
la région de Bondoukou………………………………………………... 193
Figure 140 : Graphe des différentes courbes de tendance des classes de sensibilité de 195

xiv
la carte de potentialité en eaux souterraines………………………...
Figure 141 : Evaluation de la carte de potentialités en eaux souterraines par la
superposition des débits classés selon leur index dans la base de
données du SIHRS……………………………………………………... 196
Figure 142 : Carte d’accessibilité des ressources en eau……………………………. 198
Figure 143 : Diagramme de répartition des classes d’accessibilité des ressources en
eaux de la région de Bondoukou………………………………………. 198
Figure 144 : Carte d’exploitabilité des ressources en eau…………………………… 200
Figure 145 : Diagramme de répartition des classes d’exploitabilité des ressources en
eaux de la région de Bondoukou……………………………………. 200
Figure 146 : Carte des zones favorables à l’implantation des forages de la région de
Bondoukou……………………………………………………………... 202
Figure 147 : Diagramme de répartition des proportions des classes thématiques des
zones favorables à l’implantation des forages de la région de
Bondoukou……………………………………………………………... 202
Figure 148 : Carte des directions productives de la région de Bondoukou…………. 203
Figure 149 : Carte des sites favorables à l’implantation de forages à gros débits…... 204
Figure 150 : Forage de Nagabaré Bôkôré (à 720 m d’altitude)……………………... 205
Figure 151 : Eau de couleur rougeâtre fournie par le forage de Nagabaré Bôkôré…. 205
Figure 152 : Forage à bon débit et fournissant une eau très claire à Méré………….. 205
Figure 153 : Forage à bon débit et fournissant une eau très claire à Sépingo………. 205
Figure 154 : Forage à bon débit et fournissant une eau très claire à Gohondo……... 205
Figure 155 : Forage à très bon débit et fournissant une eau très claire à Donvagne... 205
Figure 156 : Carte de Vulnérabilité de la région de Bondoukou selon la méthode
DRASTIC……………………………………………………………… 207
Figure 157 : Diagramme de répartition des proportions des classes thématiques de
vulnérabilité de la région de Bondoukou…………………………….... 208
Figure 158 : Carte hydrogéologique détaillée de la région de Bondoukou………..... 210

xv
LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Tableau récapitulatif des paramètres morphométriques des


bassins versants…………………………………………………... 11
Tableau II : Bilan hydrologique moyen de Bondoukou établi par la méthode
de Turc (1961-1990)……………………………………………... 23
Tableau III : Production moyenne des six (6) forages de la ville de Bondoukou 54
Tableau IV : Couches thématiques générées à partir des données de base……. 61
Tableau V : Tableau de corrélation des bandes ETM+ de Landsat 7………… 68
Tableau VI : Filtres directionnels de type Sobel de taille 7 x 7 : a) N-S ; b) E-
O ; c) NE-SO et d) NO-SE………………………………………. 75
Tableau VII : Filtres gradients de taille 7 x 7 : a) Prewitt et b) Yésou et al.
(1993)…………………………………………………………….. 76
Tableau VIII : Classification et Standardisation des critères de potentialité en
eaux souterraines…………………………………………………. 94

Tableau IX : Classification et Standardisation des critères d’accessibilité…….. 94


Tableau X : Classification et Standardisation des critères d’exploitabilité…… 95
Tableau XI : Classes et notes attribuées à aux sept paramètres de la méthode
DRASTIC (Aller et al. 1987 in Jourda 2005)……………………. 97
Tableau XII : Classes et notes attribuées aux paramètres DRASTIC de la région
de Bondoukou……………………………………………………. 98
Tableau XIII : Expression verbale et numérique de l’importance relative d’une
paire de critères (El Morjani, 2002)……………………………… 99
Tableau XIV : Matrice de comparaison par paire et Coefficient de pondération
du facteur accessibilité…………………………………………… 99
Tableau XV : Matrice de comparaison par paire et Coefficient de pondération
du facteur exploitabilité………………………………………….. 100
Tableau XVI : Matrice de comparaison par paire et Coefficient de pondération
du facteur potentialité en eaux souterraines……………………… 100
Tableau XVII : Poids de chaque paramètre DRASTIC…………………………… 101
Tableau XVIII : Indice DRASTIC et degré de vulnérabilité………………………. 103
Tableau XIX : Indices DRASTIC en pourcentage et vulnérabilité
hydrogéologique…………………………………………………. 103
Tableau XX : Classes et codes des critères (potentialité, exploitabilité et
accessibilité)……………………………………………………… 105
Tableau XXI : Agrégation des critères par codification…………………………. 106
Tableau XXII : Principales directions mesurées sur les affleurements…………… 144
Tableau XXIII : Echantillonnage des paramètres de la fracturation relevés sur les
affleurements…………………………………………………….. 146
Tableau XXIV : Echantillonnage des paramètres géométriques extraits des images 151
Tableau XXV : Test d’ajustement des lois de distribution aux longueurs des 152
fractures…………………………………………………………...
Tableau XXVI : Test d’ajustement des lois de distribution aux espacements des
fractures…………………………………………………………... 153
Tableau XXVII : Ecarts moyens quadratiques des modèles utilisés………………... 158

Tableau XXVIII : Paramètres de régionalisation des familles de fractures


déterminés à partir du modèle exponentiel………………………. 160
Tableau XXIX : Classification des débits d’ouvrages de captage (d’après le

xvi
C.I.E.H, 1978)……………………………………………………. 167
Tableau XXX : Répartition des classes de débits dans les différentes formations
géologiques………………………………………………………. 175
Tableau XXXI : Principales caractéristiques des paramètres (T, Qsp, Prof.AE)….. 176
Tableau XXXII : Paramètres de régionalisation de la transformée logarithmique de
la transmissivité…………………………………………………... 178
Tableau XXXIII : Paramètres de régionalisation de la transformée logarithmique du
débit spécifique…………………………………………………... 182
Tableau XXXIV : Proportions des différentes classes thématiques potentialité en
eau souterraine de la région de Bondoukou……………………… 193
Tableau XXXV : Pourcentage de forages d’une classe de débit se superposant à
une classe thématique donnée……………………………………. 195

Tableau XXXVI : Proportions des différentes classes thématiques accessibilité des


ressources en eaux de la région de Bondoukou………………….. 198
Tableau XXXVII : Proportions des différentes classes thématiques exploitabilité des
ressources en eaux de la région de Bondoukou………………….. 200
Tableau XXXVIII : Classification des débits………………………………………….. 203
Tableau XXXIX : Proportions des différentes classes thématiques et indice de
vulnérabilité………………………………………………………. 208
Tableau XL : Statistique classique sur les valeurs de nitrates (mg/L) mesurées
dans les ouvrages de la région de Bondoukou en 2006………….. 208
Tableau XLI : Teneurs en nitrates de quelques échantillons (teneur > 1mg/L)
d’eau de Bondoukou en 2006…………………………………….. 209

xvii
LISTE DES PLANCHE

PLANCHE I : ROCHES MAGMATIQUES………………………………………… 33


PLANCHE II : ROCHES MÉTAMORPHIQUES……………………………………. 36
PLANCHE III : ROCHES SÉDIMENTAIRES……………………………………….. 38
PLANCHE IV : ÉLEMENTS STRUCTURAUX DE RECONNAISSANCE DES
DÉFORMATIONS CISAILLANTES……………………………….. 41
PLANCHE V : ACTION DU CLIMAT DANS LA DÉSAGRÉGATION DE LA
ROCHE………………………………………………………………. 45
PLANCHE VI : ACTION DES PLANTES SARCICOLES DANS LA
FRAGMENTATION DE LA ROCHE………………………………. 47
PLANCHE VII : ASPECT DES EAUX DE QUELQUES FORAGES DE
BONDOUKOU……………………………………………………… 205

xviii
ACRONYMES

ACPN Analyses en Composantes Principales Normées


ACPS Analyses en Composantes Principales Selectives
BADEA Banque Arabe de Développement Économique en Afrique.
CCT Centre de Cartographie et de Télédétection.
CD Compact Disc
CIEH Comité Inter-Africain d’Etude Hydraulique.
CURAT Centre Universitaire de Recherche et d’Application en Télédétection.
D.I.E.P.A. Décennie Internationale de l’Eau Potable en Afrique (1980-1990).
DVD Digital Video Disc
D.X.F Digital Exchange File.
E.A.S.I./P.A.C.E Engineering Anlysis and Scientific Interface/Picture Analysis, Correction
and Enhancement.
EDAT Ecole Doctorale Africaine de Télédétection
EVC Evaluation de la Variabilité Climatique
ETM+ Enhanced Thematic Mapper plus.
FOREXI Forages d'Exploitation de Côte d'Ivoire)
FNH Fond National à l’Hydraulique
ITS Intensité Teinte Saturation.
LPA Laboratoire Privé d'Analyse.
LSTEE Laboratoire des Sciences et Techniques de l'Eau et l'Environnement.
Ma Millions d’années.
MNA Modèle Numérique d’Altitude.
MSS Multi Spectral Scanner.
MTE Martin Taylor Ehancement.
PAM Programme Alimentaire Mondial.
PC Personnal Computer.
RAM Random Access Memory.
RGB Red Green Bleu.
SGBD Système de Gestion de Base de Données.
SIG Système d’Informations Géographiques.
SIHRS Systèmes d’Informations Hydrogéologiques à Référence Spatiale.
SODEMI Société pour le DÉveloppement MInier de Côte d’Ivoire.
SODEXAM Société de Développement et d’Exploitation Aéroportuaire et Maritime.
UFR-STRM Unité de Formation et de Recherche des Sciences de la Terre et de
Ressources Minières.
UREF Université des Réseaux d’Expression Française.
US.EPA United State Environnemental Protection Agency
UTM Universal Transversal Mercator.
VA Variable Aléatoire

xix
RÉSUMÉ
CONTRIBUTION DE LA TÉLÉDÉTECTION ET DES SYSTÈMES D'INFORMATIONS GÉOGRAPHIQUES
A LA PROSPECTION HYDROGÉOLOGIQUE DU SOCLE PRÉCAMBRIEN D'AFRIQUE DE L'OUEST :
CAS DE LA RÉGION DE BONDOUKOU (NORD-EST DE LA COTE D’IVOIRE)

L’essentiel des ressources en eau de la Côte d’Ivoire est contenu dans les aquifères
discontinus du socle précambrien. La meilleure connaissance de ces aquifères est d’une
importance capitale. En effet, la résolution des nombreux problèmes d’eau potable rencontrés
dans le pays notamment dans sa partie septentrionale et particulièrement dans la région de
Bondoukou en dépend. Le manque d’eau allant jusqu’à la pénurie totale constatée dans la
région de Bondoukou surtout en saison sèche en est une belle illustration. Cette étude se fixe
alors comme objectif d’améliorer les connaissances des aquifères de fissures en vue d’assurer
une mobilisation optimum et une gestion rationnelle des ressources en eau qu’ils recèlent par
l’utilisation des techniques de la télédétection, des analyses statiques et géostatistiques et des
systèmes d’informations géographiques.
Les méthodes de fusion d’image (l’ACPS, de combinaisons d’images et de compositions
colorées) ont permis de cartographier les grandes formations géologiques du socle
۳‫ۻ܂‬ା૟
précambrien de la région de Bondoukou. L’utilisation de l’indice ۳‫ۻ܂‬ାૠ, de l’analyse de
texture et des techniques de filtrages spatiaux a permis d’identifier de nombreux couloirs et
accidents régionaux. La carte détaillée de fractures obtenue comporte après validation plus de
5000 fractures. Les outils de la télédétection ont donc permis de proposer une esquisse
lithostructurale actualisée de la région d’étude.
L’analyse statistique de la fracturation extraite des images satellitaires révèle que la
distribution des longueurs de fractures obéit à une loi puissance alors que celle des
espacements suit une loi gamma. L’analyse géostatistique permet d’affirmer que la
fracturation se comporte comme une variable régionalisée. Toutefois, elle présente une multi
régionalisation (multi structuration) à différentes échelles. L’analyse hydrodynamique révèle
que les fortes productivités se rencontrent entre 30 et 60 m de profondeur alors que les forts et
très forts débits d’exploitation sont fournis sous des épaisseurs d’altérites variant entre 15 et
40 m. Environ 83,41% des AE se situent dans les 30 premiers mètres dans le socle. Les
classes directionnelles jugées responsables de cette productivité sont les directions NE-SO et
NO-SE. La granodiorite porphyroïde de Bondoukou semble être la formation la plus
productive dans la région de Bondoukou. La transmissivité et le débit spécifique se
comportent comme des variables régionalisées avec des distances de régionalisation
importantes de l’ordre de 10,08 km et 7,36 km respectivement, témoignant de la bonne
connectivité des réseaux de fractures. Différents axes potentiels de circulation des eaux
souterraines et des zones de concentration ont été définis par le calcul des perméabilités
induites par les fractures.
L’intégration de toutes les informations utiles à l’intérieur du SIHRS permet d’établir la carte
hydrogéologique et la carte des sites favorables à l’implantation des forages à gros débits
(avec plus 200 sites potentiels). La méthode DRASTIC révèle que 91,86% des nappes ont une
protection hydrogéologique incertaine (vulnérabilité à la pollution faible à moyenne). Les
analyses des paramètres physico-chimiques révèlent que les eaux souterraines de la région de
Bondoukou sont de bonne qualité pour la consommation humaine.

Mots Clés : Côte d’Ivoire, Télédétection, Aquifères discontinus, Analyse Statistique,


Géostatistique, Productivité des forages, SIHRS, DRASTIC.

xx
ABSTRACT

CONTRIBUTION OF REMOTE SENSING AND GEOGRAPHICAL INFORMATION SYSTEMS TO THE


HYDROGEOLOGIC PROSPECTION OF THE PRECAMBRIAN BASE OF WEST AFRICA: CASE OF
BONDOUKOU AREA (NORTH-EAST OF COTE D’IVOIRE)

The main part of water resources in Côte d’Ivoire is found in Precambrian discontinuous
aquifers. The best knowledge of these aquifers is relevant to resolve many problems related to
drinking water in the northern part of Côte d’Ivoire, particularly in the region of Bondoukou.
The deficiency of drinking water is particularly alarming in this region of Bondoukou where
on noted a total absence of water supply services during dry season This study aimed at
improving knowledge in discontinuous aquifers in order to ensure an optimum mobilization
and a rational management of theses resources. This investigation is targeting thought the use
of of remote sensing, statistical and geostatistical analysis combined with and geographical
information systems tools.

Using image fusion methods (ACPS, images combinations and coloured compositions)
allowed mapping the large Precambrian geological structures met in Bondoukou area..The use
۳‫ۻ܂‬ା૟
of index in one hand and texture and spatial filtering techniques in other hand made it
۳‫ۻ܂‬ାૠ
possible to identifying many gullies and regional fractures. After validation, the obtained
detailed fractures map highlights more than 5000 fractures. Remote sensing tools permitted
thus, proposing an up-to-date lithostructural sketch of the study area.

Statistical analysis of fracturing extracted form satellite images shows that the fractures
lengths distribution follows a power law while spacing fractures follow a gamma distribution.
Geostatistic analysis permitted stating that the fracturing behaves like a regionalized variable.
However, this analysis presents many regionalizations at different scales. Hydrodynamic
analysis shows that the high productivities are found between 30 and 60 m of depth when the
high and very high flow are under the thickness of alterites varying between 15 and 40 m.
About 83,41% of the AE are located in the first 30 meters in the bed rock. Directing classes,
judged to be responsible for this productivity are NE-SW and NW-SE. Porphyroid
granodiorite met in Bondoukou seems to be the most productive structure. The transmissivity
and the specific storage behaves like a regionalized variable with important regionalized
distances of about 10,08 km and 7,36 km respectively, showing the good connectivity of
fractures networks. Different potential axes of underground waters circulation and
concentration areas were defined by calculation of permeability caused by fractures.

The integration of all information into a Spatial Reference of Hydrogeological Information


System (SRHIS) allowed elaborating thematic maps witch highlight the hydrogeological
situation and favorable sites to the setting up of high discharge (with more than 200 potential
sites). DRASTIC method shows that 91,86% of layers have an uncertain hydrogeological
protection (low and middle vulnerability). The analyses of physic-chemical parameters show
that the underground waters of Bondoukou region are good and advised for human
consumption.

Key Words: Côte d’Ivoire, Remote sensing, Discontinuous aquifers, Statistic analysis,
Geostatistic, Productivity of drillings, SRHIS, DRASTIC.

xxi
INTRODUCTION GÉNÉRALE
INTRODUCTION GÉNÉRALE

L’eau est un élément essentiel, indispensable à la vie, aux écosystèmes naturels et un bien à
caractère socio-économique incontestable. Elle participe directement à la qualité de
l’environnement.
Au niveau mondial, les réserves d’eau sont considérables (près de 1,4 milliards de km3).
Cependant, la majeure partie de cette eau (97,5%) est présente sous forme d’eau salée dans les
mers et les océans, difficilement valorisable pour les activités humaines. Il ne reste donc que
2,5% propre à la consommation humaine, mais de ce pourcentage d’eau douce, une infime
partie (< 1%) soit près de 8500000 km3 est présentement disponible et constituée
essentiellement d’eaux souterraines (Deschenes, 2000). Aussi, pourrait-on penser que les
réserves en eau souterraine sont importantes. Mais en réalité, seulement une très faible
proportion est mobilisable et potentiellement utilisable par l’homme (Deschenes, 2000).
Par ailleurs, l’inégale répartition à travers le monde entier de ce patrimoine fragile, le
réchauffement climatique de la planète avec son corollaire de désertification et/ou inondation,
les différentes formes de pollution sont autant de facteurs qui concourent à la raréfaction de
cette ressource naturelle dont la demande se fait toujours plus en plus pressante.
Ceci conduit à des situations de difficultés d’approvisionnement en eau potable, voire de
pénuries de plus en plus fréquentes à travers le monde (Lasserre, 1999). Certains analystes,
les services de renseignements américains notamment, prédisent que les tensions associées à
ces pénuries déboucheront sur des conflits armés dans au moins dix endroits différents,
essentiellement au Moyen-Orient, mais aussi en Afrique et en Asie (Starr, 1991 in Lasserre,
1999). Ce souci est désormais celui des Nations Unies et autres importantes organisations
mondiales qui, au cours de ces vingt-cinq dernières années ont initié de grandes conférences
internationales portant sur l’eau. Il s’agit autrement de :
 la conférence de Mar del Plata en 1977 ;
 la conférence internationale sur l’eau et l’environnement de Dublin en 1992 ;
 la conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement
(CNUED) à Rio en 1992 ;
 le forum mondial de l’eau à la Haye en 2000 ;
 le forum mondial de l’eau à Bonn en 2001 ;
 le forum mondial de l’eau à Kyoto en 2003 et
 le forum mondial de l’eau au Mexique en 2006.

1
Malheureusement ces nombreux efforts consentis à travers le monde restent encore
insuffisants et n’enregistrent pas de résultats concrets dans le sens de la résolution du
problème d’eau. Aussi, les projections moyennes pour l’année 2050 sont-elles encore plus
alarmantes : 2,3 milliards de personnes devraient souffrir de stress hydrique et 1,7 milliard se
retrouveront dans un contexte de pénurie hydrique contre respectivement 270 millions et 160
millions en 1995 (Deschenes, 2000).

L’eau, on le voit, constitue en à point douter un important problème humanitaire.

Face à cet avenir incertain en matière d’eau potable, en Afrique et particulièrement dans la
sous région, différents programmes nationaux et sous régionaux de mise en place d’un
observatoire des ressources en eau visant à mieux connaître les ressources en eau et son
partage sont devenus une préoccupation pour tous les acteurs du domaine de l’eau (Jourda,
2005). A l’instar des pays d’Afrique subsahariens, la question de l’eau potable n’est guère
reluisante en Côte d’Ivoire. L’état ivoirien, conscient de ce danger, a décidé de lancer un vaste
Programme National de l’Hydraulique (PNH) qui a abouti en 1985 à la réalisation de plus de
12000 ouvrages de captage dans près de 8000 villages. Malheureusement, sur le territoire
national, occupé essentiellement par les terrains cristallins et cristallophylliens qui
représentent 97,5% de la superficie totale et, notamment dans la zone sub-sahélienne du Nord,
les réserves d’eau souterraine sont généralement de faible quantité. Ces réserves sont
localisées à travers les aquifères isolés de socle granitique fissuré, d’arènes sablo-argileuses et
d’alluvions et de surcroît difficiles à gérer (Biémi, 1992). Ainsi, le taux d’échec lors de
l’implantation des ouvrages et les débits d’exploitation souvent très faibles (< 1 m3/h) de ces
ouvrages contribuent à entretenir le stress hydrique dans cette région du pays.
Ce problème d’eau est aggravée par la baisse presque régulière des précipitations durant les
cinquante dernières années, les irrégularités saisonnières, l’avancée galopante de la
désertification et la dégradation progressive des facteurs environnementaux (Hubert et
Carbonel, 1987 ; Hubert et al., 1989 ; Mahé et Olivry, 1995 ; Paturel et al., 1995; Servat et
al., 1999 ; Ouedraogo, 2001). En effet, ce sont là les principales causes de la baisse
importante des ressources en eaux (eaux de surfaces et eaux souterraines) rendant plus
critique la question de l’eau déjà préoccupante dans cette région. En plus de ces causes, il faut
signaler l’inégale répartition des ressources en eau et leur contamination par les produits
polluants issus des activités humaines (agricoles, industrielles, recherches minières, etc.).
La rareté des points d’eau potables (forages et puits d’exploitation d’eau souterraine) concourt
à l’utilisation par les populations rurales des plans d’eau de surface (marigots, rivières qui

2
d’ailleurs ne sont pas pérennes) souvent situés à plusieurs kilomètres (5 à 6 Km) des lieux
d’habitation et généralement de très mauvaise qualité, ce qui constitue un réel danger pour la
santé des populations.
Au niveau économique, l’action conjointe de l’avancée rapide de la désertification et le
manque critique d’eau potable a suffi à encourager un exode des populations rurales vers les
zones urbaines à la recherche de meilleures conditions de vie. Cet état de fait contribue
fortement à une baisse de la production agricole plongeant ainsi la région entière dans un
environnement de plus en plus propice à l’installation d’une « pauvreté durable ». Ceci
réaffirme donc l’importance des ressources en eau pour le développement durable d’une
région. Cet exode a été amplifié du fait de la crise sociopolitique que vit la Côte d’Ivoire
depuis 2002. En effet, ces populations estiment que les villes sont plus sécurisées que leurs
villages et campagnes. C’est le cas de la région de Bondoukou qui a fait l’objet de cette étude.

En zone de socle cristallin et cristallophyllien, comme c’est le cas pour la région étudiée, la
solution à ces nombreux problèmes se trouve certainement dans la meilleure connaissance des
aquifères de fissures. En effet, différentes études ont montré que ces aquifères peuvent
constituer de véritables magasins d’eau souterraine et présentant souvent l’avantage d’être à
l’abri des fluctuations saisonnières et des éventuelles pollutions accidentelles (Engalenc et al.,
1978, 1979 ; Bernardi et Mouton, 1980 ; Engalenc et al., 1981 ; Savadago, 1984 ; Faillat,
1986 ; Biémi, 1992 ; De Dreuzy, 1999 ; Kouamé, 1999 ; Lasm, 2000 ; Jourda, 2005). Il y a
donc nécessité de mieux connaître ces réservoirs fracturés car leur importance
hydrogéologique est considérable. L’étude de la fracturation constitue alors la phase
préliminaire à la recherche des réservoirs d’eau souterraine. Des études ont montré que le
champ de fracturation issu des images satellitaires fait ressortir beaucoup d’informations
intéressantes, notamment grâce à sa vision synoptique et surtout aux diverses techniques de
traitement des images numériques de haute qualité (Biémi, 1992 ; Savané, 1997 ; Kouamé,
1999 ; Jourda, 2005 ; Galanos et Rokos, 2006). Ainsi, la télédétection peut constituer un outil
privilégié pour l’étude des réseaux de fractures en vue de l’évaluation des ressources en eau.
Les connaissances hydrogéologiques, géologiques et structurales synthétisées et traitées grâce
à un Système d’Informations Géographiques pourront aider à la compréhension du
comportement de ces aquifères de fissures, à la cartographie des réservoirs souterrains et des
sites favorables à l’implantation des ouvrages à gros débits.
Aussi, cette étude qui contribue à la prospection hydrogéologique du socle précambrien de la
région de Bondoukou, s’est-elle fixée comme objectif principal : utiliser les outils de

3
télédétection et des systèmes d’informations géographiques pour aider à l’amélioration des
connaissances des aquifères de fissures en vue d’une bonne gestion des nappes souterraines
qu’ils renferment.
Elle rentre dans le cadre global du projet ATTAO (Application des Techniques de
Télédétection en Afrique de l’Ouest) qui participe à la cartographie des aquifères de fissures
de l’Afrique de l’Ouest grâce à l’outil Télédétection, ce qui a fait l’objet d’une Thèse de
Doctorat d’Etat dans la région de Korhogo (Jourda, 2005).
Les objectifs spécifiques visés par cette activité de recherche peuvent se résumer
essentiellement en quatre points :
-discriminer les différentes unités géologiques et structurales en imagerie satellitaire
sur le socle précambrien en vue de leur étude ;
-caractériser la fracturation à l’aide d’outils statistique et géostatistique ;
-contribuer à une meilleure compréhension du fonctionnement des réservoirs
fracturés ;
-mettre en place un S.I.H.R.S pour la cartographie des sites favorables
d’implantation des futurs forages.
Ce mémoire comprend trois parties structurées autour de huit (8) chapitres :
la première partie traite des généralités concernant la Côte d’Ivoire d’une part et le
secteur d’étude d’autre part. Les différents aspects géographiques, physiographiques,
hydroclimatiques, géologiques et hydrogéologiques y sont abordés. Cette partie
présente également les problèmes d’eau rencontrés dans le secteur d’étude.
la deuxième partie présente les différentes données et les méthodes utilisées pour
la réalisation de cette étude. Il s’agit des méthodes de traitements des images
satellitaires, des techniques d’analyses statiques et géostatistiques et celles de
l’analyse multicritère.
la troisième partie se consacre à l’analyse et l’interprétation des résultats suivies
de la discussion. Enfin, ce mémoire se termine par une conclusion générale qui fait
la synthèse des principaux résultats suivis des perspectives, de la référence
bibliographique, des publications issues de ce travail et des annexes.

4
PREMIÈRE PARTIE

CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL
GÉOLOGIQUE ET
HYDROGÉOLOGIQUE DE
BONDOUKOU

CHAPITRE 1 : CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL……………………….…. 5

CHAPITRE 2 : CONTEXTE GÉOLOGIQUE, HYDROGÉOLOGIQUE ET


APERÇU SUR LES RESSOURCES EN EAU DE LA ZONE
D’ÉTUDE………………………………………………………...…. 27
CHAPITRE 1 : CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL

1-1 Aperçu géographique de la zone d’étude

Situé au Nord-Est de la Côte d’Ivoire, le département de Bondoukou se présente comme le


chef lieu de la région du Zanzan qui compte trois départements à savoir :
-le département de Bondoukou ;
-le département de Bouna ;
-le département de Tanda.
 La zone d’étude se situe entre les latitudes 7°55 et 8°30 N et les longitudes 2°40 et 3°20 O
(Figure 1). Couvrant une superficie d’environ 4735 km² (73,43 km sur 64,49 km), elle est
située à 300 km au Nord-Est de la ville d’Abidjan et presque entièrement incluse dans le
département de Bondoukou avec les extrémités nord-ouest et sud-ouest appartenant
respectivement aux départements de Bouna et Tanda. La zone d’étude est limitée dans sa
partie sud-est par la république du Ghana.

 La topographie de la zone d’étude présente des surfaces aux profils très différents. On
distingue essentiellement deux types de relief :
- un relief très accidenté
Localisé dans la partie centrale de la zone d’étude avec quelques résurgences dans la partie
nord ; notamment au Nord-Est du village de Laoudi-Bâ, ce relief est constitué de buttes
cuirassées développées sur les formations volcano-sédimentaires. Il recouvre près de 10% de
la surface de la zone d’étude et on y rencontre des sommets culminant à 560 m pour le Mont
Zanzan et 700 m pour la montagne de Koun.
- un relief monotone
Situées sur le reste de la zone d’étude ; notamment dans les parties est, nord et ouest, les
surfaces à profil monotone montrent un paysage vallonné où les altitudes varient de 225 à 400
m. Le paysage est constitué de plateaux arénacés sur un substratum granitique (Géomines,
1982 ).

 La population de la région de Bondoukou est estimée à environ 294 000 habitants (INS,
1998) au recensement de 1998 (soit une densité de 29 hbt / km²). Elle est très inégalement
repartie. En effet, plus de 70% de la population (soit environ 205 800 habitants) est
concentrée dans la ville de Bondoukou et quelques grandes localités comme Bondo-Dioula,
Louadi-Bâ, Yézimala. Dans cette région, plusieurs ethnies (Koulango, Lobi, Abron, etc.)
cohabitent, avec l’ethnie Koulango la plus représentée.

5
Figure 1 : Situation géographique et aperçu physiographique du secteur d’étude : région de
Bondoukou (Nord-Est de la Côte d’Ivoire)

6
Les Koulango sont des agriculteurs sédentaires qui pratiquent la culture du riz et d’ignames
sur brûlis. Cette récolte est essentiellement destinée à l’autosuffisance alimentaire. Ces dix
dernières années ont vu l’activité économique dominée par la production de l’anacarde. De
vastes plantations d’anacardier sont cultivées dans la région, notamment dans la partie sud.
Le déplacement des populations, occasionné par la guerre, vers cette région, notamment dans
la ville de Bondoukou, a contribué à lui donner une allure de grande ville économique.

 La forte concentration de la population dans les régions du centre explique la présence de


voies de communications développées dans ces régions. En effet, on y rencontre des routes
principales à utilisation permanente ; notamment la route nationale reliant les villes
d’Agnibilékro, de Bondoukou et de Bouna, ainsi que des routes secondaires à utilisation
permanente reliant certains gros villages. Il existe aussi un réseau dense de pistes reliant les
petits villages. La rareté de ces infrastructures au Nord et au Nord-Est de la région est due au
fait que le Nord est parsemé de quelques rares petits villages.

La végétation du secteur d’étude est essentiellement constituée de savane arborée et


arbustive avec des forêts galeries (Figure 2, a et b). On rencontre des îlots forestiers sur les
plateaux et des forêts galeries liées au réseau hydrographique dans la partie ouest de la zone
d’étude. L’exploitation du bois y est fortement exercée. Dans la partie est, on retrouve
également des forêts galeries qui suivent les cours d’eau, mais surtout de vastes étendues de
savanes arborées. Cette végétation est souvent dégradée par l’activité anthropique et les feux
de brousse, notamment dans les secteurs où la densité de la population est élevée.

1-2 Hydrographie

1-2.1 Vue globale du réseau hydrographique de la zone d’étude

La zone d’étude présente un réseau hydrographique très dense avec une longueur totale des
drains estimée à 5334 km soit une densité de drainage de 1,13 km/km². Une grande variété
dans la configuration du drainage le caractérise. L’influence relative et conjuguée de quatre
principaux facteurs à savoir la pente, la tectonique, la géomorphologie et la nature des roches
ont contribué à la mise en place de l’architecture donnée à ces réseaux hydrographiques
(Figure 3). Le réseau hydrographique étant lui même dessiné par rapport à l'aptitude à
l'infiltration et/ou au ruissellement des cours d'eau.

7
Photo : YOUAN TA (2006)

Photo : YOUAN TA (2006)


Figure 2 : Principaux types de végétations rencontrés dans la zone d’étude a) Vaste savane
arborée dans la région de Sorobango à l’Est ; b) Forêt galerie à forte biomasse
dans la région de Laoudi Bâ au centre

La zone d’étude est à cheval sur deux bassins versants. La ligne de séparation des eaux (ligne
de crête) de ces deux bassins la traverse diagonalement dans la direction NO-SE. Au Nord -
Est, elle recouvre une portion du bassin de la Volta noire (en vert). Les eaux collectées par
plusieurs affluents (Zola, Bini, Zanzan, Koronbo, Kanon) vont rejoindre le grand fleuve de la
Volta noire au Ghana. Au Sud - Ouest, la zone d’étude recouvre une portion du bassin de la
Comoé (en bleu) au niveau duquel se trouve le sous bassin versant alimentant le barrage de
Boda (en rouge). Les eaux collectées par de nombreux affluents (Baya, Nenguéré, Laoua,
Tiribo, Aouya, Tin,) viennent rejoindre la Comoé (Figure 3).

8
Figure 3: Réseau hydrographique détaillé du secteur d’étude

1-2.2 Différents types de réseaux hydrographiques

L’étude des textures et l’analyse des différents réseaux de drainage ont permis de faire
ressortir les principaux types de réseaux hydrographiques de la zone d’étude. Ce sont les
réseaux de type dendritique, parallèle, treillis, angulaire, rectangulaire et radiaire.
Le réseau hydrographique à texture grossière constitué par les affluents de la Volta a une
configuration dendritique et coulent généralement suivant la direction NE. Les couches
sableuses issues de l’altération des ensembles intrusifs (granites et métagranodiorites) et la
très faible pente naturelle des cours d’eau, comprise entre 0,1 et 0,3 %, auraient facilité
l’infiltration des eaux de pluie et ainsi engendré cette texture (grossière) alors que les méga
fractures d’origine tectonique leur auraient imposé la direction NE-SO. En amont, les
affluents Bini et Koronbo prennent leur source dans les montagnes constituées de schistes
volcano-sédimentaires. Les fortes pentes (> 3%) et la typologie de la fracturation de ces
formations schisteuses pourraient expliquer la configuration parallèle et la texture plus fine de
ces affluents avec des cours d’eau généralement d’ordre 1.
Au niveau des affluents de la Comoé, le Nenguéré et l’Aouyé épousent également la direction
NE-SO et coulent globalement vers le Sud-Ouest. Le bassin versant de Nenguéré formé par

9
trois affluents à savoir le Nenguéré, le Laoua et le Tiribo est très complexe et présente sur des
formations granitiques, une configuration radiale en amont, dendritique au niveau des zones à
relief monotone. Au sain de ce bassin, un réseau de type rectangulaire et parallèle a été
identifié. Ce réseau est caractérisé par des angles droits aux confluences des drains principaux
et des tributaires. Ce type de réseau a été identifié par Kouamé (1999) dans la chaîne des
Toura. Le contrôle structural est très bien accentué et les failles sont perpendiculaires. On note
également un parallélisme étonnant entre certains drains (Figure 4). Dans ce cas, les fractures
souterraines dessinent des figures géométriques en forme de damier. L’aquifère de fissures
engendré par cette structure à une importance hydrogéologique indéniable. En effet, ce type
d’aquifère facilite la formation d’un très bon réservoir d’eau souterraine.

Figure 4 : Réseau de drainage rectangulaire et parallèle de Bilikié

Tapis sur la formation intrusive et circonscrite de granodiorite porphyroïde, la Baya et la Tin


forment un réseau hydrographique de type radial autour de la ville de Bondoukou. Les cours
d'eau ruissellent suivant des radiales (fractures) à partir des sommets vers l'extérieur.
Le principal cours d’eau de la Baya coule en direction du Sud et se nourrit d’un réseau
divergent (cours d’eau généralement d’ordre 1), fortement incisé en vallées étroites et
encaissées descendant de toute la région montagneuse (constituée de schiste volcano-
sédimentaire) du centre de la zone d’étude. Cette région montagneuse a favorisé la mise en
place des sources pérennes d’eau naturelle, ce qui donne au Baya d’être le seul cours d’eau
dans la zone d’étude à ne pas s’assécher même en pleine saison sèche. Le barrage de Boda,
érigé sur ce cours, contribue également à cette pérennisation par une libération continue du
trop plein. Les bassins de la Baya et de La Tin s’allongent globalement dans la direction NS.

10
Les cours d’eau du Tokoudi au Nord-Est de la zone d’étude avec une texture moyenne
semblent montrer une configuration de type treillis sur une formation granitique avec des
pentes faibles (< 0,6%). Ils coulent globalement vers l’Ouest.
L’analyse du réseau hydrographique détaillé (figure 3) révèle que tous les cours d’eau
prennent leur source au niveau de la zone d’étude et se dirigent tous vers l’extérieur. Cette
zone ne reçoit donc aucun apport extérieur. Ceci s’explique par le fait qu’elle se situe en
amont au niveau de la ligne de séparation des eaux de deux grands bassins versants (la Volta
et la Comoé).

1-2.3 Hiérarchisation du réseau hydrographique

Plusieurs petits bassins versants jugés importants (surface et périmètre de couverture


importants) ont été identifiés et hiérarchisés selon la méthode proposée par Strahler (1957).
Ainsi, différents ordres ont été déterminés allant de 4 dans le bassin de Tin à 6 dans les
bassins de Tokoudi, Baya et de Nenguéré (Tableau I).

1-2.4 Caractéristiques morphométriques des sous bassins versants

Compte tenu de la difficulté pour décrire entièrement les bassins versants, quelques
paramètres morphométriques ont été relevés (Tableau I). Il s’agit de la longueur totale des
drains (L), la surface (A), le périmètre du bassin (P), la longueur du plus long talweg [ab]
c'est-à-dire la distance la grande, parcourue par une molécule d’eau pour atteindre l’exutoire,
la densité de drainage (L/A) et le cœfficient de compacité exprimé par l’équation (1)
P
KC = . (1)
2 πA

Tableau I : Tableau récapitulatif des paramètres morphométriques des bassins versants

Bassins versants Tokoudi Zola Bini Nenguéré Aouya Baya Tin


Ordre 6 5 5 6 5 6 4
L (km) 494,6 839,9 393,9 1376 316,3 712,7 293
A (km²) 329 779,7 410,3 1238 329,3 474,4 360,7
morphométriques

P (km) 72,63 141,9 113 182,7 90,63 107,3 83,24


[ab] (km) 28,69 63,16 45,37 85,31 43,17 44,13 36,47
Paramètres

L/A 1,5 1,08 0,96 1,11 0,96 1,50 0,81


Kc 1,12 1,42 1,56 1,45 1,40 1,38 1,23

11
Ces paramètres diffèrent d’un bassin à un autre, ce qui souligne la diversité tant dans la forme
que dans le comportement et la configuration des drains de chaque bassin.
Le bassin du Nenguéré avec une aire de collecte d’eau de 1238 km², soit 26% de la superficie
de la zone d’étude, est le bassin le plus vaste possédant le plus long talweg estimé à 85,31 km.
Pendant les périodes de crue, le bassin de Nenguéré pourrait devenir une zone de mobilisation
de grande quantité d’eau. La quasi-totalité de sa superficie couvrant des formations
granitiques avec une topographie à très faibles pentes pourrait favoriser l’infiltration des eaux
contribuant ainsi à la recharge de la nappe souterraine de cette région, si la densité de
fracturation le favorise. Tout comme les bassins du Zola et du Bini, le bassin du Nenguéré a
une forme allongée dans la direction birimienne (NE-SO) comme le relève leur coefficient de
compacité (Kc) respectivement égal à 1,42 ; 1,56 et 1,45. Les cours d’eau de ces différents
bassins pourraient suivre l’ordre dicté souterrainement par les fractures mises en place lors de
ce phénomène tectonique. L’indice de compacité faisant référence à un temps de
concentration des eaux sur le bassin, plus il est élevé et plus long sera ce temps.
Ainsi, ces bassins ont un temps de concentration relativement long favorisant ainsi
l’infiltration, mais aussi les possibles inondations.
Le bassin du Tokoudi a une forme plus ou moins arrondie. Cette forme est confirmée par un
cœfficient de compacité faible (Kc = 1,12). La faible valeur de ce coefficient indique que le
temps de rassemblement des eaux vers l'exutoire sera court. Une grande partie de la quantité
d’eau recueillir dans ce bassin coulera donc rapidement vers l’exutoire. Tapis sur une
formation granitique, le bassin du Tokoudi couvre la plus petite superficie (A = 329 km²).
Avec son plus long talweg estimé seulement à 28,69 km, le Tokoudi (cours d’eau d’ordre 6)
mobilise certainement une faible quantité d’eau comparativement au Zola (cours d’eau
d’ordre 5) couvrant une surface de 779,7 km² avec le plus long talweg estimé à 63,16 km. On
remarque que la seule connaissance de l’ordre d’un cours d’eau n’est pas suffisante pour juger
de sa puissance de mobilisation des masses d’eau. Il faudrait en plus de l’ordre connaître
d’autres paramètres morphométriques du bassin à savoir la longueur du plus long talweg, la
longueur totale des drains et l’aire de collecte des eaux.

1.3 Évolution des paramètres climatiques

1.3.1 Caractères généraux du climat

Le climat à deux saisons est assez contrasté dans les régions septentrionales du pays. C’est le
cas de la région de Bondoukou soumise au climat baouléen (précisément en zone de transition

12
climatique) où l’harmattan se manifeste par un air très sec et des températures souvent très
basses faisant suite à des périodes de grandes chaleurs, dans un air où le degré hygrométrique
est très bas.

1.3.2 Pluviométrie

1.3.2.1 Variation de la pluviosité mensuelle


Les données de la pluviosité recueillies à la station de Bondoukou pour la chronique 1936 –
2000 ont été utilisées pour étudier la variabilité pluviométrique mensuelle dans cette région
(Figure 5).

200
180
160
Précipitation (mm)

140
120
100
80
60
40
20
0
J F M A M J Jt A S O N D
Mois

Figure 5 : Variation de la pluviométrie moyenne mensuelle de la station de Bondoukou de


1936-2000

L’analyse de ce graphe permet d’identifier quatre (4) saisons dans la région de Bondoukou.
Ces différentes saisons observées se répartissent comme suit :
- d’avril à juin, il y a la grande saison des pluies avec le maximum de pluies en mai
(159 mm);
- à partir de juillet, on assiste à une baisse des précipitations pour atteindre le niveau
de 76 mm au mois d’août. Il s’agit de la petite saison sèche ;
- de septembre à octobre, les précipitations remontent avec un pic (177 mm) au mois
de septembre. Cette période correspond à la petite saison des pluies ;
- de novembre à mars, il y a la grande saison sèche caractérisée par une très forte
baisse de la pluviosité. Les mois de décembre et janvier constituent les mois les plus « secs »
avec respectivement 15 mm et 11 mm de pluies.

13
Sur les soixante cinq (65) ans de la chronique étudiée, trente deux (soit près de la moitié)
n’ont pas enregistré de jours de pluies (0 mm de pluies) durant le mois de janvier. Il faut
cependant noter que, certaines années à savoir 1940 ; 1960 et 1980 ont enregistré au cours de
ce mois des pluviosités inhabituelles (pluies exceptionnelles) qui s’élèvent respectivement à
107 mm ; 62 mm et 81 mm (largement supérieures à la moyenne qui est de 11 mm).

1-3.2.2 Variation de la pluviosité interannuelle

Les amplitudes pluviométriques annuelles comme l’indique la figure 6, oscillent entre 800 et
1400 mm avec une valeur moyenne annuelle d’environ 1119 mm. Cependant, de fortes
valeurs ont été enregistrées en 1963 et 1968 et s’élèvent respectivement à 1601 et 1602 mm
de pluie. L’année 1998 constitue l’année la plus déficitaire de la chronique avec seulement
769,8 mm de pluies.

1800

1600

1400
Pluies (mm)

1200
1119
1000
800
600
1935 1940 1945 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000
Années

Figure 6 : Variations interannuelles de la pluviosité à la station de Bondoukou (1936-2000)

La moyenne pluviométrique annuelle de Bondoukou (climat baouléen) est en dessous de


celles des régions d’Abidjan (climat équatorial humide), de Man (climat des montagnes),
d’Odienné et de Korhogo (climat soudanais) et de Yamoussoukro (climat baouléen)
respectivement de l’ordre de 1769 mm, 1600 mm, 1530 mm, 1300 mm et de 1152,4 mm
(Kouadio, 1997 ; Kouamé, 1997, 1999 ; Savané, 1997 ; Adja, 2002 ; Jourda, 2005 ; Kouamé,
2005). En revanche, elle est supérieure à celle de Bouaké (climat baouléen) qui s’élève à
1053,9 mm (Kouamé, 2005).
L’indice hydroclimatique moyen connu sous le nom d’indice de Nicholson (variable centrée
et réduite), calculé à partir des données pluviométriques enregistrées à la station de
Bondoukou durant la période allant de 1936 à 2000, fait ressortir différentes périodes (sèche,

14
humide et normale) (Figure 7). L'indice pluviométrique est obtenu par la formule (2)
(Nicholson, 1983 in Kouamé, 1999) :
Pi − Pm
Ih = (2)
σi
Pm représente le module pluviométrique interannuel pendant la période d'enregistrement
exprimée en millimètre (mm);
Pi, étant la hauteur totale de pluie au cours de l'année i exprimée en millimètre (mm)
σi est l'écart-type de la pluviométrie annuelle.

3 Humide Sèche
2
Indices pluviométriques

-1

-2

-3
1936
1939
1942
1945
1948
1951
1954
1957
1960
1963
1966
1969
1972
1975
1978
1981
1984
1987
1990
1993
1996
1999
Années

Figure 7 : Indices pluviométriques annuelles de Nicholson à la station de Bondoukou 1936-


2000)

L’analyse de la courbe de variation de cet indice met en évidence l’existence de deux grandes
périodes (humide et sèche) :
- la période de 1936 à 1970 (34 ans) correspond à une période humide avec des valeurs
de l’indice de pluviométrique relativement élevées. Cependant, une petite période normale est
identifiable de 1946 à 1951. Elle est caractérisée par une alternance régulière d’années
humides (pluvieuses) et sèches (arides) et dont la tendance générale correspondrait à une
période normale. Elle s’inscrit dans grande période généralement humide.
- la période de 1971 à 2000 (29 ans) caractérisée par une fréquence élevée de périodes
très sèches relativement longues (trois à quatre années consécutives). Cette période est
globalement sèche avec néanmoins des années humides : 1980 ; 1984 et 1991.

15
Il faut toutefois reconnaître que cette subdivision de la chronique (1936-2000) en deux
grandes périodes est subjective vu la forte fluctuation de l’indice pluviométrique de
Nicholson.
La méthode du filtre passe-bas de Hanning d’ordre 2, appelée aussi « moyennes mobiles
pondérées », permettant d’éliminer les variations saisonnières dans une série chronologique a
donc été utilisée. Le calcul de ce filtre a été effectué au moyen des équations (3) de (Tyson et
al.1975) qui permettent d’estimer chaque terme de la série (Tyson et al. 1975 in N’go et al.
2004) :
X (t ) = 0,06 x (t − 2 ) + 0,25 x ( t −1) + 0,38 x (t ) + 0,25 x ( t +1) + 0,06 x (t + 2 ) (3) pour 3 ≤ t ≤ (n-2)

avec X (t ) : le total pluviométrique pondéré du terme t ;

x(t − 2 ) et x(t −1) : les totaux pluviométriques observés des deux termes qui précèdent

immédiatement le terme t
x(t +1) x (t + 2 ) : les totaux pluviométriques observés des deux termes qui suivent

immédiatement le terme t.
Les totaux pluviométriques pondérés des deux premiers X (1) , X ( 2 ) et des deux derniers X ( n −1) ,

X (n ) termes de la série sont calculés au moyen des expressions suivantes (4 ;5 ;6 ;7) (n étant

la taille de la série).
X 1 = 0,54 x1 + 0,46 x 2 (4)
X 2 = 0,25 x1 + 0,5 x 2 + 0,25 x3 (5)
X ( n−1) = 0,25 x( n − 2) + 0,50 x( n−1) + 0,25 x n (6)
X ( n ) = 0,54 x n + 0,46 x( n−1) (7)
La variation des moyennes mobiles, centrées et réduites est représentée à la figure 8. Ce
graphe permet de mieux faire ressortir les différentes périodes humide (1936 - 1970) et sèche
(1970 - 2000) dans la région de Bondoukou par une atténuation de la fluctuation de l’indice
pluviométrique. Ainsi, la petite période normale identifiée par l’analyse de l’indice de
Nicholson n’est en réalité qu’une période à tendance humide. Cette tendance évolutive
globale des moyennes mobiles pondérées est soulignée et confirmée par le graphe de la
variation des pluies moyennes mensuelles par classe de 10 ans (Figure 9).
Le filtre passe-bas de Hanning permet de découper de façon perceptible les séries qu’il traite
et donc, vient pallier l’insuffisance des indices de Nicholson à grouper clairement les années
par tendance. Ce résultat corrobore ceux de N’go et al. (2004) dans la région d’Agboville
située à 280 km au Sud-Ouest de Bondoukou.

16
Humide Sèche
Moyennes mobiles, centrées et

3
2
1
réduites

0
-1
-2
-3
1936
1939
1942
1945
1948
1951
1954
1957
1960
1963
1966
1969
1972
1975
1978
1981
1984
1987
1990
1993
1996
1999
Années

Figure 8: Variations inter-annuelles des moyennes mobiles pondérées à la station de


Bondoukou (1936 – 2000).

1-3.2.3 Variation des pluies moyennes mensuelles

Le graphe de la figure 9 présente la variation des moyennes mensuelles des pluies par classe
de 10 ans sur la période de 1940 à 1999. L’analyse de ce graphe montre très clairement une
rupture dans la pluviosité durant la décennie (1965 – 1975) avec une variation constante de
part et d’autre de cette période. Une baisse d’au moins 100 mm de pluies est alors enregistrée.

1250

1200
Pluies moyennes (mm)

1150

1100

1050

1000

950
40-49 50-59 60-69 70-79 80-89 90-99
Classes

Figure 9 : Moyennes mensuelles des pluies par classe de 10 ans (1940-1999)

Cette rupture bien marquée souligne que cette partie de la Côte d’Ivoire a fortement ressenti la
rupture régionale dans la série des pluies annuelles qui a frappé l’Afrique de l’Ouest au cours
des années 1970.

17
Ces résultats confirment la tendance à la baisse des précipitations constatée en Afrique de
l'Ouest (Hubert et Carbonel, 1987 ; Hubert et al., 1989 ; Mahé et Olivry, 1995 ; Paturel et al.,
1995; Servat et al., 1999 ; Ouedraogo, 2001) et particulièrement en Côte d'Ivoire comme le
soulignent Biémi (1992), Savané (1997), Kouamé (1999) et Jourda (2005).

1-3.3 Température

Les températures moyennes mensuelles pour la chronique 1936 - 2000 varient globalement
entre 24°C °et 29°C, soit une amplitude thermique de 5°C (Figure 10).
Les mois de février, mars et avril sont les plus chauds avec des températures moyennes
supérieures à 27°C. Cette période correspond à la grande saison sèche dans la région de
Bondoukou. Les différentes saisons de pluies entraînent une baisse sensible de la température
mensuelle d’environ 3°C durant les mois de juillet, août et septembre (≈ 24°C). Elle remonte
légèrement après les saisons de pluies pour se stabiliser entre 25°C et 26°C pendant la période
d’octobre à janvier. Le même comportement de la température a été signalé par Kouamé
(2005) dans les régions de Bouaké et de Yamoussoukro.

29
29
28
Température (°c)

28
27
27
26
26
25
25
24
J F M A M J Jt A S O N D
Mois

Figure 10 : Variation des températures moyennes mensuelles à la station de Bondoukou de


1936-2000

1-3.4 Humidité relative

L’humidité relative est marquée par une variation unimodale avec un maximum moyen inter-
annuel stabilisé à 82% durant la période de juin à septembre et un minimum inter-annuel de
50% en janvier (Figure 11). Cette courbe montre que les mois d’avril à novembre restent
globalement humides (saisons des pluies) et que les mois de décembre à mars correspondent

18
aux mois les plus secs (saison sèche). Il faut signaler que l’humidité relative atteint sa valeur
maximum pendant la première saison de pluie et reste constante jusqu’en fin de la deuxième
saison des pluies. La petite saison sèche (juillet – août) trop courte n’a pas eu un effet
perceptible sur le taux d’humidité dans l’atmosphère.

85
80
Humidité relative (%)

75
70
65
60
55
50
45
40
J F M A M J Jt A S O N D
Mois

Figure 11 : Variation de l’humidité relative moyenne mensuelle à la station de Bondoukou de


1961-1990

1-3.5 Insolation

L’insolation évolue globalement dans le même sens que la température. Cette évolution
(Figure 12) montre que pendant les mois de janvier à mai et d’octobre à décembre,
l’insolation est maximale et a une durée légèrement supérieure à 200 heures (8h/Jour) en
moyenne par mois. Les faibles valeurs (≈100 heures en moyenne par mois, soit 4h/Jours) sont
enregistrées en juin, juillet, août et septembre.

260
240
Insolation (h/mois)

220
200
180
160
140
120
100
80
J F M A M J Jt A S O N D
Mois

Figure 12 : Insolation moyenne mensuelle à la station de Bondoukou de 1961-1990

19
La durée totale de l’insolation dans la région de Bondoukou est estimée à 2160 heures en
moyenne par an.

1-3.6 Vitesse du vent

La vitesse du vent dans la région de Bondoukou est relativement monotone et varie entre 1 et
1,4 m/s (Figure 13). Les vitesses les plus fortes sont atteintes en saison sèche (mars – avril)
alors que les faibles valeurs sont enregistrées pendant la période pluvieuse (septembre –
octobre) et en début de la saison sèche (novembre, décembre et janvier).

1,5
1,4
1,3
Vitesse (m/s)

1,2
1,1
1
0,9
0,8
J F M A M J Jt A S O N D
Mois

Figure 13 : Variation moyenne mensuelle de la vitesse du vent à Bondoukou de 1961-1990

1-4 Variation comparative des paramètres climatiques

1-4.1 Humidité relative - insolation

Le graphe de la figure 14 montre la variation comparative de l’humidité relative et de


l’insolation moyenne mensuelle dans la région de Bondoukou pour la chronique 1961-1990.
L’analyse de ce graphe montre que l’humidité relative varie inversement par rapport à
l’insolation au cours de l’année. L’humidité relative de l’air étant fortement liée à la
pluviosité, elle est très importante pendant la saison pluvieuse (mai à octobre), alors que les
conditions relatives à un temps pluvieux atténuent l’insolation. La tendance est inversée
pendant la saison sèche (novembre à avril). Cependant, l’augmentation de l’insolation en
saison sèche (température élevée) favorise l’évapotranspiration quand la biomasse est
importante comme c’est le cas à Bondoukou. L’évapotranspiration constituera ainsi une
source de production de l’humidité, d’où une variation relativement faible de celle-ci durant
toute l’année.

20
250 90
80

Humidité relative (%)


Insolation (h/mois)
200 70
60
150
50 Insolation
40 Humidité
100
30
50 20
10
0 0
J F M A M J Jt A S O N D
Mois

Figure 14 : Variation comparative de l’humidité relative et de l’insolation moyenne mensuelle


à Bondoukou (1961-1990).

1-4.2 Diagramme ombro-thermique

Le graphe de la figure 15 montre la variation comparative de la température et de la


pluviométrie mensuelle sur la chronique de 1961 à 1990 (diagramme ombro-thermique). Son
analyse révèle d’une part une évolution synchronisée (dans le même sens) des deux
paramètres durant les périodes de novembre à mars et de juin à septembre et d’autre part, une
évolution désynchronisée (dans le sens contraire) de mars à juin et de septembre à novembre.
La diminution de la température est en fait une réaction de celle-ci face à l’augmentation de la
pluviométrie (saison pluvieuse).

200 29
180 28
160
27
Précipitation (mm)

140
Température (°c)

120 26
P (mm)
100 25
T (°c)
80 24
60
23
40
20 22
0 21
J F M A M J Jt A S O N D
Mois

Figure 15 : Diagramme ombro-thermique de Bondoukou de 1936 à 2002

21
En effet, la pluie, accompagnée d’un cortège de nuages chargés d’eau, attenue non seulement
les rayonnements solaires, mais la masse d’eau qui tombe, contribue aussi à l’abaissement de
la température. Au cours des mois de novembre ; décembre et janvier (saison sèche), la
fraîcheur apportée par l’harmattan influence également les valeurs de la température.
Les conditions favorables à l’augmentation de la température sont généralement liées à un ciel
bien dégagé sans aucun indice d’un temps pluvieux ou d’harmattan (février à mars).

1-5 Bilan hydrologique

Le bilan hydrologique a été établi à l’aide de la méthode de Turc sur la chronique de 1961 à
1990 (30 ans). Cette méthode permet d’évaluer l’évapotranspiration dans des conditions
proche de la réalité. En effet, en plus de la température, elle intègre des paramètres importants
comme radiation solaire globale (Rg) et l’humidité relative (Hr).
L’estimation des paramètres du bilan hydrologique est une étape très importante dans l’étude
des potentialités hydriques d’une région donnée. Dans la région de Bondoukou, elle a
commencé par l’estimation de l’évapotranspiration potentielle (ETP) selon la formule (8)
proposée par Turc:

0,4ሺRg + 50ሻt 1 + ሺ50 − Hrሻ


ETPሺmmሻ = ቈ ቉×൤ ൨ ሺ8ሻ
t + 15 70

Avec :
- ETP : évapotranspiration exprimée en mm,
- t : température moyenne mensuelle en degré Celsius,
- Rg : radiation solaire globale du mois considéré (Cal/cm²/jour),
- Hr : humidité relative exprimée en pourcentage.
Le coefficient 0,4 est valable pour les mois de 30 et 31 jours alors que pour le mois de février
on le remplacera par 0,37. Cette formule n’est appliquée que si l’humidité relative est
inférieure à 50%. Ainsi, lorsque l’humidité relative est supérieure à 50% comme c’est le cas
dans la région de Bondoukou, la formule devient (équation 9):

0,4ሺRg + 50ሻt
ETP ሺmmሻ = ቈ ቉ ሺ9ሻ
t + 15

22
L’application de cette formule de Turc dans la région de Bondoukou et en considérant que la
Réserve Facilement Utilisable (RFU) fixé à 100 (Biémi 1992) et le mois de septembre
comme point de départ de l’année hydrologique en raison du pic pluviométrique atteint
pendant ce mois, on obtient le bilan hydrologique consigné dans le tableau II.

Tableau II : Bilan hydrologique moyen de Bondoukou établi par la méthode de Turc (1961-
1990)

jan. fév. mar. avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc. Tot.

Précipitations P (mm) 7,97 26,92 92,34 123,7 156,1 160,2 96,53 90,04 175,1 130,5 31,66 11,08 1102,29
5 0 2 6
ETP moyen (mm) 93,94 111,2 119,5 127,6 129,4 111,8 92,85 82,76 87,70 98,32 91,13 82,66 1228,99
5 1 1 5 3
ETR (mm) 7,97 26,92 92,34 123,7 129,4 111,8 92,85 82,76 87,70 98,32 91,13 51,61 996,63
5 5 3
Réserves utiles (Si) 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 73,42 32,24 0,00 0,00 105,66

Réserves du sol Ri (mm) 0,00 0,00 0,00 0,00 26,65 75,04 78,72 86,00 100,0 100,0 40,53 0,00 506,94
0 0
Variation de RFU 0,00 0,00 0,00 0,00 26,65 48,39 3,68 7,28 14,00 0,00 - - 0,00
59,47 40,53
Déficit du bilan ETP - ETR 85,97 84,33 27,17 3,86 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 31,05 232,36

Excédent du bilan P – ETR 0,00 0,00 0,00 0,00 26,65 48,39 3,68 7,28 87,42 32,24 - - 105,66
59,47 40,53

La figure 16 montrant la variation comparative de l’ETP (Evapotranspiration Potentielle) et


de la pluviométrie permet de distinguer trois (3) principaux cas. Ce découpage facilite
l’interprétation du bilan ci-dessus.

200
180
160
Pluie et ETP (mm)

140
120
Pluie (mm)
100
ETP (mm)
80
60
40
20
0
J F M A M J Jt A S O N D

Mois

Figure 16 : Variation de l’ETP et de la pluviométrie à la station de Bondoukou de 1961 à


1990

23
 P << ETP: ce cas caractérise la grande saison sèche (novembre – mars). Les précipitations
sont très inférieures à l’évapotranspiration (31,66 ; 11,08 ; 7,97 ; 26,92 ; 92,34 mm contre
respectivement 91,13 ; 82,66 ; 93,94 ; 111,25 ; 119,51 mm). Les réserves facilement
utilisables du sol sont totalement épuisées (RFU=0). Les besoins en eau pour l’humidification
et l’irrigation qui s’élèvent à 232,36 mm vont se faire sentir dans toute la région.
L’évapotranspiration ne se réalise uniquement que sur la pluie jusqu’au mois d’avril.
L’assèchement ainsi prononcé des sols provoque le flétrissement des végétaux, notamment les
plantes herbacées et ceux jusqu’au début de la saison des pluies.

 P > ETP: Il s’agit ici de la petite saison des pluies (mai - août). Les précipitations (156,10 ;
160,1 ; 96,53 et 90,04 mm) pendant cette période sont supérieures à l’ETP (129,45 ; 111,83 ;
92,85 et 82,76 mm). Cette condition est suffisante pour que l’évapotranspiration se réalise
normalement (ETP = ETR). La réserve du sol se reconstitue et passent de 26,65 à 86 mm sans
atteindre la saturation pendant cette petite saison pluvieuse. Les plantes herbacées reprennent
vie en utilisant cette réserve qui constitue la pluie efficace (P – ETR).

 P >> ETP c’est la grande saison des pluies qui couvre les mois de septembre et d’octobre.
Les pluies (175,12 mm et 130,56 mm) sont nettement supérieures à l’ETP (87,7 mm et 98,32
mm). Pendant cette période, l’évapotranspiration se réalise sans difficulté (ETR = ETP) et la
RFU va évoluer très rapidement pour atteindre la saturation dès le mois de septembre (RFU =
100 mm). Le surplus passe alors à 73,42 mm et continue son évolution rapide pour atteindre
au mois d’octobre 105,66 mm. Ce surplus correspond en réalité à l’excédent qui va constituer
la quantité d’eau disponible pour l’écoulement de surface (E) et l’alimentation des nappes
souterraines par infiltration (I). Les mois de recharge des nappes dans la région de Bondoukou
sont donc les mois de septembre et d’octobre.

Ainsi, dans la région de Bondoukou, les valeurs des différents paramètres du bilan
hydrologique sont les suivants :
-Précipitations P (mm) = 1102,29 mm
-ETP moyen (mm) = 1228,99 mm
-ETR (mm) = 996,63 mm
-Déficit du bilan ETP – ETR = 232 ,36 mm
-Excédent du bilan P – ETR = (E +I) = 105,66 mm

24
Il ressort de ce bilan que seulement 105,66 mm de pluies constituent la recharge et les
écoulements. Ceci est du au fait que la chronique considérée s’inscrit globalement dans la
période sèche qui continue de sévir dans la région. Le potentiel hydraulique de la région de
Bondoukou est très faible et la recharge des nappes profondes n’est effectuée que très
partiellement durant les mois de septembre et d’octobre. Ce qui laisse présager des graves
problèmes d’eau dans cette région du pays.

1-6 Calcul l’infiltration efficace

Ce paramètre est très important et intervient dans l’évaluation de la potentialité en eau


souterraine et la vulnérabilité à la pollution de la nappe d’eau souterraine d’une région
donnée. La détermination du coefficient de ruissellement et de la lame d’eau écoulée est
indispensable à l’évaluation de l’infiltration efficace.
Le coefficient de ruissellement est calculé au niveau du bassin de Bayakokoré qui prend sa
source dans les environs de Bondoukou, où ce cours d’eau est connu sous le mon de la Baya.
Ce coefficient est évalué à environ 6,77%. Ainsi, à partir de la pluviométrie totale P =
1102,29 mm, et en extrapolant ce coefficient à toute la zone d’étude, la lame d’eau ruisselée
(Lr) ou écoulement (E) a été calculée et sa valeur vaut : 74,63 mm.
En définitive, l’infiltration efficace (Ie) est déterminée à partir de l’équation suivante (10) :

Ie = (P- ETR) - Lr (10)

Ie = (1102,29 - 996,63) - 74,63 = 31,03 mm

L’infiltration efficace de la région de Bondoukou vaut 31,03 mm. Il ressort que la


réalimentation des nappes est très timide. D’où la nécessité de rechercher et de cartographier
les éventuelles réserves d’eau souterraine en vue de leur gestion rationnelle pour le
développement harmonieux de la région. Il faut également ériger des infrastructures de
rétention d’eau (micro barrage) pour favoriser l’infiltration et la recharge des nappes
souterraines.

Conclusion partielle

La région de Bondoukou situé à environ 300 km au Nord-Est de la Côte d’Ivoire est une zone
semi aride avec une topographique présentant essentiellement deux types reliefs : un relief
accidenté (10%) et un relief monotone (90%).

25
Le réseau hydrographique y est assez développé et les eaux qu’il draine sont toutes évacuées
vers l’extérieur de la zone d’étude. Une grande variété dans la configuration des drains donne
naissance à des réseaux de type dendritique, parallèle, treillis, angulaire, rectangulaire ou
radiaire avec une texture moyenne à fine.
Au plan hydro climatique, les totaux pluviométriques de la région de Bondoukou varient entre
800 et 1400 mm. La variation inter annuelle des moyennes mobiles pondérées a mis en
évidence deux grandes périodes humide (1936 -1970) et sèche (1970 - 2000). La baisse
générale de la pluviométrie en Afrique de l’Ouest constatée depuis 1970 a été fortement
ressentie dans la région de Bondoukou. Aussi, le bilan hydrologique établi selon la méthode
de Turc sur la chronique 1961 - 1990 a-t-il été fortement perturbé par cette longue période
sèche. Il ressort de l’analyse de ce bilan que la réalimentation du potentiel hydraulique de la
région en ces dernières décennies n’est que partielle. En effet, seulement 105,66 mm de pluies
constituent l’excédent dont 31,03 mm s’infiltre au cours des mois de septembre et octobre
pour la réalimentation de la nappe.
Au regard de cette baisse quantitative de la pluviométrie et par ricochet de l’infiltration
efficace, la prospection et l’exploitation des réservoirs souterrains deviennent indispensables.
A cet effet, l’utilisation coordonnée des technologies nouvelles de télédétection satellitaire et
de Système d'Information Hydrogéologique à Référence Spatiale permettra non seulement de
mieux définir la structure des aquifères ainsi que leurs potentialités, mais également de définir
des voies de planification en vue d’une gestion efficiente des éventuelles ressources d’eau
souterraine de la région.

26
CHAPITRE 2 : CONTEXTE GÉOLOGIQUE, HYDROGÉOLOGIQUE ET APERÇU SUR
LES RESSOURCES EN EAU DE LA ZONE D’ÉTUDE
Introduction

Toute recherche d’eau souterraine dans les régions du socle nécessite la connaissance de la
géologie et de l’hydrogéologie de ce milieu. De nombreux travaux (Furon, 1950 ; Arnould,
1960 et 1961 ; Tempier, 1969 ; Papon et Lemarchand, 1973 ; Yacé, 1976 ; Bessoles, 1977 ;
Camil, 1984 ; Lemoine, 1988 ; Pothin, 1988 et Touré, 2007) ont permis de connaitre la nature
pétrographique des formations géologiques du socle précambrien d’Afrique de l’Ouest et
particulièrement de celui de la Côte d’Ivoire. Les aspects géochronologique et géochimique
de ces formations ont été élucidés par Pothin (1988), Kouamelan (1996) et Touréxc (2007)
alors que Tagini (1960, 1962, 1965 et 1971), Yacé (1976) et Djro (1998), levaient un coin du
voile sur les phénomènes tectoniques responsables de leur mise en place. Les phénomènes
tectoniques et métamorphiques tardifs ayant affecté ce socle cristallin et cristallophyllien, ont
contribué à la formation de plusieurs types d’aquifères (aquifère de fissures, aquifère altérites,
etc.). Plusieurs auteurs (Bolognini et Mouton, 1967 ; Biscaldi, 1968a ; Plote, 1968 ; Bernard
et Mouton, 1980 ; Savadogo 1984 ; Biémi, 1992 ; Savané, 1997 ; Kouamé, 1999 ; Lasm, 2000
et Jourda, 2005) se sont intéressés à l’étude de ces aquifères et ont permis de bien connaitre
l’importance hydrogéologique de la zone décomprimée et fracturée du socle. Désormais, les
travaux de prospection des ressources en eau souterraine en Côte d’Ivoire sont orientés vers la
recherche des fractures ouvertes et plus ou moins profondes.
Cette partie présente le contexte géologique et hydrogéologique puis montre quelques aperçus
sur les ressources en eau de la zone d’étude.

2-1 Rappel des grands ensembles géologiques de la Côte d’Ivoire.

Plusieurs auteurs (Tempier, 1969 ; Tagini, 1971 ; Papon et al 1973 ; Yacé, 1976; Bessoles,
1977 ; Djro, 1998 ; Camil, 1984 ; Lemoine, 1988, Pothin, 1988 ; Touré, 2007) à travers leurs
travaux ont permis de comprendre l’histoire géologique du craton ouest africain dans laquelle
s’intègre celle de la Côte d’Ivoire. Le socle précambrien ivoirien appartient à la dorsale de
Man (autrefois appelé Dorsale de Léo), qui constitue avec la dorsale Reguibat, et les
boutonnières de Kayes et Keniéba le craton ouest africain. Il couvre 97,5% du territoire de la
Côte d’Ivoire et le bassin sédimentaire côtier occupe les 2,5% restant.
Pour plus de détails sur l’histoire géologique de la Côte d’Ivoire, nous renvoyons le lecteur
aux travaux de ces auteurs ci-dessus cités.

27
2-2 Contexte géologique de la région de Bondoukou
Situées dans le domaine paléoprotérozoïque, les formations géologiques de la région de
Bondoukou (Est de la Côte d’Ivoire) ont été structurées lors de l’orogenèse éburnéen.
L’éventail pétrographique très ouvert des formations géologiques de la région de Bondoukou
et la complexité des phénomènes structuraux rendent difficile son étude. Quelques grandes
lignes des études géologiques qui y ont été menées sont présentées ici.

2-2.1 Description des formations géologiques : rappel des travaux antérieurs

Du point de vue lithologique, la zone d’étude est recouverte par un ensemble complexe de
formations géologiques (Figure 17). On y distingue deux grands domaines distincts que sont :
- le domaine quaternaire (Holocène) et
- le domaine paléoprotérozoïque.

Figure 17 : Carte géologique de la zone d’étude (Delor et al., 1995 ; Siméon et al., 1995,
Zeade et al., 1995)

2-2.1.1 Domaine quaternaire (Holocène)


Les formations du domaine quaternaire sont les plus récentes de la région de Bondoukou et se
sont déposées précisément à Holocène (de 10000 à 1000 ans avant notre ère) (Zeade et al.,

28
1995). Elles proviennent de la désagrégation (altération) de la roche mère préexistante. On en
distingue deux types :
- Vases et sables lessivés ;
Il s’agit des sédiments fluviatiles donc observables uniquement le long des cours d’eau. Ces
sédiments présentent une grande variété lithologique. On y rencontre des sables plus ou moins
grossiers, des vases et argiles en passant par des limons fins et très fins (Zeade et al., 1995).
- Cuirasse latéritique ;
Les latérites désignent tous les matériaux meubles ou indurés qui constituent les sols, les
horizons superficiels ainsi que les horizons profonds des profils d’altération (Zeade et al.,
1995). Ces matériaux de couleur souvent rouge ou brune constitués d’hydroxydes
d’aluminium et / ou de fer, proviennent de l’altération de la roche mère sous-jacente sans
transport de minéraux (roches résiduelles).

2-2.1.2 Domaine paléoprotérozoïque

Ces formations occupent pratiquement toute la surface de la zone d’étude et peuvent être
subdivisées en trois ensembles que sont :
- ensembles tarkwaïens.
- ensembles volcaniques et sédimentaires ;
- ensembles intrusifs ;

2-2.1.2.1 Ensemble tarkwaïen

La dénomination Tarkwaïen tire son origine au Ghana, du nom de la localité Ghanéenne


"Tarkwa". Les arguments tirés des travaux réalisés sur le Tarkwaïen (Bonnault et Bougie,
1938 ; Soulé de Lafont, 1955 ; Vinchon, 1989 cité par Touré, 2007) sont le plus souvent
divergents. Selon Touré (2007), la raison principale des désaccords réside essentiellement
dans l’existence de très peu de données radiométrique sur les formations attribuées au
Tarwaïen du Ghana. L’ensemble tarkwaïen de la région de Bondoukou est constitué
essentiellement de conglomérat (rencontré dans la région de Duakouamé et de Zanzan) et de
cinérite (dans la région de Takoutou et de Siago). La présence de grès, de galets de quartz
anguleux, de galets de jaspes et d’andésites est également signalée par Touré (2007).

29
2-2.1.2.2 Ensembles volcaniques et sédimentaires

C’est une association intime de roches volcaniques diverses, de roches pyroclastiques


(brêches, conglomérats fins, tufs, etc.), des roches sédimentaires argileuses et des roches
essentiellement chimiques (quartzite) (Zeade et al., 1995). Il s’agit donc ici d’un ensemble
très complexe formé de plusieurs unités géologiques de nature pétrographique différente. Cet
ensemble affleure dans les régions du Sud et Centre de la zone d’étude avec des
prolongements vers l’Est et le Nord-Est.
Les schistes volcano-sédimentaires indifférenciés les plus rencontrés dans cet ensemble
constituent le grand massif à l’intérieur duquel affleure toute une séquence de lentilles
hectométriques volcaniques et sédimentaires interdigitées.
Ainsi, pour les ensembles volcaniques, les métadolérites et métamicrogabbros qui sont des
roches massives, à aspect isotrope ont une texture grenue et porphyroïde à plagioclase ou
ferromagnésiens. Ils affleurent en plusieurs endroits au sein des formations de schistes
volcano-sédimentaires. Les schistes à amphibole et chlorite au Nord de la granodiorite de
Bondoukou sont des roches de couleur sombre et présentent un aspect conglomératique avec
des éléments brèchiques ou anguleux (Zeade et al., 1995). Sur les flancs nord et ouest de la
granodiorite de Bondoukou affleurent des métaandésites se présentant sous forme de coulées
et à texture microlithique porphyrique. A coté de ces formations qui occupent relativement
des surfaces assez grandes, d'autres formations font leurs apparitions sur de très petites
surfaces au Nord de la granodiorite de Bondoukou. Il s'agit des métagabbros, des
métarhyolites à aspect vitreux pouvant se débiter en esquilles très tranchantes.
L’ensemble sédimentaire est représenté par les calcochloritoschistes qui font leur apparition à
l’Ouest de la granodiorite de Bondoukou. Il présente un aspect conglomératique avec des
éléments plus ou moins arrondis et grossiers. De petites lenticules de schistes quartzeux
affleurent sur le flanc nord de la granodiorite de Bondoukou.
Les complexes volcano-sédimentaires se marquent bien dans la morphologie et sont présents
dans tous les intragéosynclinaux. Ces formations ont été très étudiées partout en Côte d’Ivoire
par suite de leurs liens génétiques avec les gîtes de manganèse (Zanone, 1964).
Soulé de Lafont (1955), l'un des premiers à travailler sur le Birimien apporte des précisions
lithostratigraphiques et individualise au sein d'un complexe volcano sédimentaire des
formations détritiques (quartzites, arkoses, grès) et des termes plutono-volcaniques (andésites,
gabbros, amphibolites).

30
2-2.1.2.3 Ensembles intrusifs

Les ensembles intrusifs rencontrés dans la région de Bondoukou regroupent les granites
syntectoniques (granite concordant dit de type Baoulé) et les granites intrusifs post-
tectoniques (granite discordant dit type Bondoukou) (Tempier, 1969).

a- Granites syntectoniques

Dans cet ensemble, les métatonalites et métagranodiorites indifférenciées sont les plus
répandues et affleurent au Sud-Ouest, à l’Est, au Nord et à l’Ouest de la zone d'étude. Ces
formations présentant une texture granonematoblastique, sont constituées d'oligoclase plus ou
moins séricitisé de quartz, xénomorphe ainsi que de hornblende et de biotite verte (Zeade et
al., 1995). A l’intérieur des premières citées, d’autres formations font leur apparition,
notamment à l’Est et à l’Ouest de la zone d’étude. Il s’agit à l’Est des métagranites à biotite
qui sont des granites à grain fin à moyen, de couleur claire contenant à la fois de la biotite et
de la muscovite formée de grands cristaux. A l’Ouest, affleurent les granites et monzogranites
à biotite. Ce faciès de couleur assez sombre est constitué de plagioclase et de biotite verte plus
ou moins chloritisée (Delor et al., 1995). Un faciès granodioritique dont les roches sont assez
mélanocrates affleure à l’Ouest de la zone d’étude, il s’agit des granodiorites à biotite et / ou
hornblende à texture grenue avec un pourcentage de plagioclase qui domine sur celui du
microcline.

b - Granites post-tectoniques

La formation post-tectonique (granites discordants de type Bondoukou) qui affleure au Sud-


Est de la zone d’étude, circonscrite autour de la ville de Bondoukou est constituée de
granodiorite à biotite et/ou hornblende à texture porphyroïde. Elle provoque un
métamorphisme de contact sur les roches volcaniques encaissantes. Le plus souvent isotrope
dans les zones centrales du massif, sa périphérie présente les ferromagnésiens (biotite et
hornblende) qui moulent les phénocristaux de plagioclase et individualisent avec eux une
linéation minérale et/ou étirement à fort prolongement au NNW (Zeade et al., 1995). Ces
roches à faciès mélanocrate, donnent l’impression de s’être mises en place après tout
plissement et tout métamorphisme. En général, d’après Arnoud (1961), les granites de type
Bondoukou appartiennent au groupe des granites en massifs circonscrits, grenus, homogènes
et de faible extension.

31
Avec les travaux de Touré et al (1987), les traces de l'orogenèse " burkinienne" ont été mises
en évidence dans la région de Bondoukou par l'âge Rb-Sr à 2166 ± 49 MA (sur roche totale)
du faciès granodioritique porphyroïde de Bondoukou. Ce faciès est un type particulier de
formations intrusives discordantes et post-tectoniques. D’où le nom de granite intrusif de type
Bondoukou attribué aux formations similaires rencontrées dans d’autres régions du pays
(Mankono, Dabakala, etc.).
Selon Touré (2007), les granitoïdes discordants de Bondoukou ne peuvent pas être
considérées comme étant plus jeune que granitoïdes de type Baoulé. Les granitoïdes
discordants ne peuvent donc être considérés comme tardifs.

2-2.2 Apport des observations de terrain à l’étude des formations géologiques

2-2.2.1 Description des ensembles pétrographiques

Lors de notre mission de terrain, trois grands ensembles pétrographiques ont été décrits dans
lesquels on retrouve parfois un cortège de filons et des enclaves de roches. Ce sont :
- les formations magmatiques ;
- les formations métamorphiques et
- les formations sédimentaires.

2-2.2.1.1 Formations magmatiques (ensemble intrusif)

2-2.2.1.1.1 Formations granitiques

Les formations granitiques observées se présentent sous forme de dalle, de dôme ou de boule.
Selon leurs couleurs et leurs compositions minéralogiques, deux types de granites ont été
identifiés :
- granite : il constitue une série magmatique qui part du faciès clair au faciès sombre
(Planche I, Figure 18). Leurs textures varient également du type microgrenu au type grenu
porphyroïde. A l’œil nu, les minéraux constitutifs sont de manière générale, le quartz, le
feldspath et la biotite à des proportions plus ou moins variables. On les rencontre
pratiquement dans toute la zone d’étude ;
- granite alcalin de Bondo-Dioula : ce granite présente une couleur plus ou moins
rosâtre due à l’abondance de feldspath alcalin (orthose). Les autres minéraux visibles sont le
quartz et la biotite en quantité relativement faible. Un affleurement de granite alcalin traversé
par un réseau de filons de nature pegmatitique a été observé dans la localité de Bondo-Dioula
(Planche I, Figure 19).

32
2-2.2.1.1.2 Granodiorite porphyroïde

Situées principalement dans la partie sud-est de la zone d’étude, aux alentours de la ville de
Bondoukou, ces granodiorites présentent des porphyroblastes de quartz, de feldspath, associés
à de petites paillettes de biotite et d’amphibole (hornblende verte). Elles ont une texture
grenue porphyroïde (Planche I, Figure 20). Des petites intrusions de roches (enclaves), de
nature basique ou ultrabasique sont généralement observées dans les faciès granitiques et
granodioritiques. Une enclave de dolérite a été observée dans la granodiorite porphyroïde à
Allaladougou (Planche I, Figure 21).

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)


Figure 18 : Faciès claire et sombre dans le Figure 19 : Granite alcalin de Bondo Dioula
granite de Dagboloyo traversé par un réseau des filons
pegmatitiques

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)


Figure 20 : Texture grenue porphyroïde des Figure 21: Enclave de dolérite dans la
Granodiorites de Bondoukou Granodiorite porphyroïde de Bondoukou
(Allaladougou)

PLANCHES I : ROCHES MAGMATIQUES

33
2-2.2.1.1.3 Gabbro

Situées sur l’axe Abéma-Kiendi, ces roches à l’œil nu sont généralement de couleur verte
teintée de blanc. La texture est grenue avec une abondance de gros cristaux de
ferromagnésiens qui donnent la coloration verte à la roche. Ceux-ci sont associés aux quartz
et aux feldspaths.

2-2.2.1.2 Formations métamorphiques

2-2.2.1.2.1 Roches métamorphiques d’origine plutonique : Gneiss

En général, ce sont des gneiss gris. Sa foliation montre une succession de feuillets organisés
en bandes claires et en bandes sombres, représentant respectivement les lits quartzo-
feldspathitiques et des lits ferromagnésiens (biotite, amphibole ou pyroxène) (Planche II,
Figure 22). Cette foliation a une direction moyenne N60°et un pendage subvertical, et est
sensiblement identique celle définie par Tagini (1971) dans les migmatites de la Côte
d’Ivoire. Ces roches affleurent généralement sous forme de dalle à Djobri, Dinaoudi et
Kamala. Elles sont traversées par de nombreux filons de quartz de directions différentes,
souvent parallèles à la foliation.

2-2.2.1.2.2 Roches métamorphiques d’origine magmatique ou sédimentaire :


Amphibolite

Elles sont de couleur verdâtre et se présentent sur le terrain sous forme de grands dômes
formant parfois des montagnes, ou sous forme de boules, de tailles différentes semblables à
des galets. A l’œil nu, la roche présente une texture équante et est constituée en grande partie
d’amphibole et de petits minéraux scintillant donnant un certain éclat qui lui confèrent la
couleur verdâtre. On note parfois une présence de minéralisations de pyrite et de calcopyrite
qui sont des indices de présence d’Or. Ces affleurements se rencontrent dans la région de
Sapli-Sépingo, Kouassi N’dawa, Séraoudé.

2-2.2.1.2.3 Roches métamorphiques d’origine sédimentaire

Ces roches comprennent des micaschistes, des quartzites et des métaconglomérats.

34
- Micaschiste

Les micaschistes présentent une structure feuilletée plus ou moins altérée contenant par
endroits des nodules ou des galets de roches amphibolitiques. Les mesures des plans de
schistosité donnent une direction moyenne N70° avec des pendages différents. On les observe
généralement dans les lits ou près des cours d’eau asséchés de la région de Songori,
Sorobango et Assouanyé (Planche II, Figure 23). On les rencontre également près de Kouassi
N’Dawa. Dans cette dernière localité, la variation des sens de plongement des plans de
schistosité laisse entrevoir l’existence d’une succession de plis synclinaux et plis anticlinaux
avec des charnières plus ou moins décapées (Planche II, Figure 24). Les micaschistes sont
riches en lamelles de mica visible à l’œil nu. Les autres minéraux constitutifs sont le quartz et
les feldspaths en quantité relativement faible.

- Quartzite de Kouassi N’Dawa

Cette roche est de couleur noire et est constituée uniquement de quartz. Sur un affleurement
de quartzite rencontré à Kouassi N’Dawa, on note plusieurs réseaux de microfractures
conjuguées de directions variables (Planche II, Figure 25).

- Métaconglomérats (formations tarkwaïennes)

De part leur couleur, ces roches apparaissent à première vue comme des roches vertes. Elles
sont formées d’éléments de tailles et de formes variables (arrondies ou anguleuses). Ces
éléments sont généralement constitués de quartz, d’amphibole et de grès. Ces derniers sont
contenus dans une matrice de couleur verte constituant le ciment de consolidation (Planche II,
Figure 26). Les métaconglomérats se rencontrent principalement sur l’axe Duakouamé-
Kanassé où ils se présentent particulièrement sous forme de boules. La présence de ces
formations a été signalée dans la localité de Zanzan par Touré (2007)

2-2.2.1.2.4 Roche métamorphique d’origine volcanique : Cinérite (formations


tarkwaïennes)

C’est une roche de couleur verte très sombre tendant vers le noir. Elle apparaît comme des
cendres volcaniques à caractère rhyolitique. La structure est massive aphanitique, stratifiée et
montre des séquences lithologiques intercalées de silts. Cet ensemble est affecté par une
déformation par plissement. Elle s’observe à Siago de part et d’autre des flancs verticaux
d’une colline (Planche II, Figure 27). Touré (2007) mentionne également la présence des
cinérites à Takoutou, Kanassé.

35
Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 22 : Gneiss affleurant dans les Figure 23 : Micaschiste fracturé dans les
environs de Dinaoudi avec une foliation N80, environs de Songori (schistosité N70, 50N)
70SE

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 24: Charnière d’un pli anticlinal Figure 25: Quartzite avec microfracture de
matérialisé par le micaschiste de Kouassi direction N75° à Kouassi N’Dawa
N’Dawa

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 26: Métaconglomérat dans les Figure 27: Cinérite déformée à Siago
environs de Kanassé

PLANCHE II : ROCHES MÉTAMORPHIQUES

36
2-2.2.1.3 Formations sédimentaires

2-2.2.1.3.1 Cuirasses latéritiques de Kanguélé et de Nagabaré Bôkôré

Elles se présentent sous forme de dalles, de couleur plus ou moins rougeâtre. Elles occupent
de très grande étendue sur laquelle pousse une fine végétation herbeuse. La cuirasse
latéritique est le résultat du processus d’altération des roches sur place par hydrolyse
conduisant à un départ presque total de la silice et une accumulation sur place d’hydrate
d’alumine ou de fer suivie d’un durcissement (Planche III, Figure 28 et 29).

2-2.2.1.3.2 Sables

Il constitue le produit final de l’altération d’une roche. Une grande étendue de sables à grains
arrondis et de tailles variables (fins à grossiers)) a été observée dans la localité
d’Allaladougou où affleurent des granodiorites porphyroïdes (Planche III, Figure 30). Sur
cette étendue de sable, on note la présence de gros filons de quartz et des rigoles parallèles
non seulement aux filons, mais aussi les uns aux autres. Ces rigoles sont le lieu de circulation
des eaux de ruissellement (Planche III, Figure 31a et 31b).
Dans certains cas, par manque d’affleurement, le sable peut être un signe indicatif au cours
d’une prospection géologique quant à la détermination de la nature de la roche sous jacente.
C’est le cas notamment des sables blanchâtres des plaines du Nord Est (Yérékaye, Nanfabeni
etc.) témoins d’un faciès acide, granitique au sens large et des sables rougeâtres des plaines du
Sud Ouest (Siasso) témoins de la présence d’un faciès basique (Planche III, Figure 32).

2-2.2.2 Etude structurale des différentes formations


Cette étude consiste à mettre en évidence les différentes phases de déformations ayant
affectées l’ensemble des formations géologiques de la zone d’étude. L’identification de ces
phases, se fera à partir de l’analyse des diverses plissements et des fracturations d’origine
tectonique observés dans la région.

2-2.2.2.1 Analyse de la déformation

A partir des observations macroscopiques des divers éléments structuraux, sur les différentes
formations, deux mécanismes de déformations ont été identifiés. Il s’agit d’un mécanisme de
déformation par aplatissement et d’un mécanisme de déformation par cisaillement

37
Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 28 : Cuirasse latéritique à l’entrée Sud Figure 29 : Cuirasse latéritique à Nagabaré-


de Sorobango Bôkôré

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)


Figure 30: Sable à grain grossier issu de Figure 31a: Vaste étendue altéritique
l’altération de la granodiorite porphyroïde à traversées par un gros filon de quartz à
Allaladougou Allaladougou

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 31b: Vue d’ensemble des rigoles à Figure 32: Sable rougeâtre à grain fin de
Allaladougou Siasso

PLANCHE III : ROCHES SÉDIMENTAIRES

38
2-2.2.2.1.1 Déformation par aplatissement

La déformation par aplatissement est marquée par la genèse d’une foliation sans figures de
déformation rotationnelle telles que les structures sigmoïdes et par des plis semblables ou
isoclinaux à axes subverticaux ou subhorizontaux (Djro 1998).
La foliation rencontrée sur le terrain apparaît essentiellement dans les formations gneissiques.
Elle est caractérisée par une alternance de lits quartzo-feldspathitiques (bande claire) et de lits
férromagnésiens (bande sombre) (Planche II, figure 22).
La comparaison des mesures des plans de foliation ainsi que l’analyse des éléments
structuraux qu’ils contiennent nous permettent de mettre en évidence deux types de foliation :
-une foliation F1 obtenue à Djobri et sur l’axe Sangabilé-Kamala de direction moyenne N80°
et à pendage subvertical. L’étude structurale de ces bandes claires et sombres montre une
absence totale de figures rotationnelles du point de vue de leur constitution ; ce qui témoigne
donc d’une déformation par aplatissement ;
-une foliation F2 de direction N90° sensiblement égale à la première, mais de pendage
différent (65° vers le Sud) s’obtient uniquement que dans les gneiss de Dinaoudi.
Contrairement à la foliation F1, la foliation F2 révèle la présence de structures sigmoïdes en
« Z », indicatrices d’un mouvement cisaillant dextre. Par conséquent, cette foliation F2
représenterait un grand couloir de cisaillement (Planche IV, Figure 38).
Ces foliations sont différentes des foliations Est-Ouest et Nord-Sud rencontrées dans d’autres
régions et telles que décrites par Tempier (1972), Djro (1998) et Jourda (2005). Contrairement
à ces auteurs, l’analyse des foliations dans la zone d’étude s’est basée uniquement sur les
déformations qu’auraient subi certains éléments structuraux préexistants ou non, contenus
dans ces foliations et non sur leurs orientations ; car, dans toute la zone d’étude, elles
présentent sensiblement toutes la même direction.
Pour certains auteurs tels que Bard (1974), Lémoine (1988) et Vidal et al. (1996), ces deux
foliations seraient contemporaines. Mais cette diversité serait l’effet de grands couloirs
décrochants liés à la déformation régionale compressive NO-SE qui aurait affectée les
formations du Paléoprotérozoïque et qui réorienterait la foliation F1 vers la direction Est-
Ouest, avec formation de certaines structures de formes sigmoïdes. Par conséquent la foliation
F2 serait issue de la foliation F1 ; ce qui expliquerait la présence de certaines formes de
structures seulement dans la foliation F2. Les diverses observations faites sur le terrain, nous
ont permis d’être en accord avec ces auteurs et d’affirmer que la foliation F1 sans figures de
déformation est une foliation primaire et la foliation F2 avec figures de déformation est une

39
foliation secondaire qui est issue de la foliation F1. La foliation F1 dépourvue provient donc
d’un mécanisme d’aplatissement, tandis que la F2 qui représente en elle-même un couloir est
issue d’un mécanisme de cisaillement. L’aplatissement se manifeste également par une
succession de plis isoclinaux à axes subhorizontaux observés à Kouassi N’Dawa et dont la
contrainte maximale de déformation est NO-SE.

2-2.2.2.1.2 Déformation par cisaillement

Cette déformation est la plus exprimée et la plus complexe de la zone d’étude. Elle se
manifeste par des cisaillements cassants ou ductiles. Ces fracturations sont de largeurs, de
directions et de pendages variables.

2-2.2.2.1.2.1 Déformation cassante

Cette déformation est la plus répandue dans la zone d’étude. Elle est caractérisée par des
fractures provoquant un déplacement des compartiments et sans courbures brusques des
couches en présence. Parfois ces fractures ayant joué en compression ou en distension (cas
des failles) provoquent la formation de linéations d’étirement permettant de déterminer la
direction du mouvement de ces failles. Ces types de cisaillement peuvent être marqués par
certains éléments structuraux particuliers que sont les fentes de tension en échelon dont
l’orientation permet de définir le sens du mouvement. Ainsi, ces cisaillements cassants
peuvent être dextres ou senestres (Planche IV, Figure 33 ; 34 ; 35 et 36).

2-2.2.2.1.2.2 Déformation ductile

Générée par le phénomène de compression, cette déformation affecte généralement la


foliation. Elle est marquée par un cisaillement qui engendre une courbure brusque soit des
couches, soit des éléments quelles contiennent pour former respectivement des crochons de
failles (Planche IV, figure 37) et des figures de déformation rotationnelle (figures sigmoïdes
(Planche IV, figure 38) et structures oeillées). L’orientation et la forme de ces structures
obéissent à des lois qui régissent le déplacement des compartiments affectés par le
cisaillement. L’analyse de ces marqueurs de cisaillement permet entre autre d’identifier non
seulement la zone de cisaillement (matérialisée par des filons) mais aussi de déterminer la
direction et le sens du mouvement. C’est le cas des crochons de failles et des figures
sigmoïdes observés dans les gneiss de Djobri et de Dinaoudi qui montrent respectivement des
couloirs cisaillants dextres N100 et N90, 70N (Planche IV, Figure 37 et 38).

40
Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)
Figure 33 : Fracture cisaillante dextre de direction Figure 34 : Fracture cisaillante senestre de
N80 dans les granites de Dagboloyo direction N100 dans les gneiss de Djobri

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 35 : Fentes de tension en échelon montrant Figure 36 : Fentes de tension en échelon montrant
un couloir cisaillant dextre N60 dans les granites un couloir cisaillant senestre N60 dans les granites
de Laoudi-Bâ de Laoudi-Bâ

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)


Figure 37 : Crochon de faille témoin d’un Figure 38 : Quartz de forme sigmoïdale dans la
cisaillement ductile dextre N100 dans les gneiss foliation N90,70SE témoin d’un cisaillement
de Djobri ductile dextre (Dinaoudi).
PLANCHE IV : ÉLEMENTS STRUCTURAUX DE RECONNAISSANCE DES
DÉFORMATIONS CISAILLANTES

41
2-2.2.2.2 Chronologie de la déformation

Compte tenu de la rareté dans la région de plis issus de la déformation par aplatissement et de
l’inexistence de leur rapport avec la déformation cisaillante, il n’a pas été possible d’observer
sur le terrain une quelconque relation véritable et significative entre un cisaillement et un pli
d’aplatissement. Mais sur la base de l’observation selon laquelle certains filons représentant
des couloirs cisaillants, recoupent de manière ductile la foliation primaire F1 (issue de
l’aplatissement) en formant des crochons de faille (Planche IV, Figure 37), nous pouvons
affirmer que les cisaillements sont postérieurs à l’aplatissement.
Par ailleurs, des observations de terrain ont aussi montré du point de vue chronologique, des
rapports entre les différents grands couloirs préalablement définis. De ce fait, il apparaît que
les couloirs de directions N110 - N180 recoupent par endroits ceux des directions N20 - N80.
Par conséquent, ils sont postérieurs à ces derniers.

2-2.2.2.3 Différentes phases de la déformation

La détermination des différentes phases de déformation s’est faite principalement après


analyse de tous les éléments structuraux en relation avec les différents mécanismes de
déformations et de leur rapport chronologique. L’exploitation de tous ces résultats, nous a
permis de définir donc, sur toute la zone d’étude, trois grandes phases de déformation qui
tiennent compte de leur évolution et qui sont différentes des phases définies préalablement par
Feybesse et al. (1989).
- la déformation D1
Cette déformation issue du mécanisme d’aplatissement se manifeste d’une part par la genèse
d’une foliation sans figures rotationnelles dans les gneiss de Djobri et à Kamala et d’autre part
par une succession de plis isoclinaux à axes subhorizontaux observés à Kouassi N’Dawa et
dont la contrainte maximale de déformation est NW-SE (Planche II, Figure 24).
- la déformation D2
Cette phase de déformation se superpose à la déformation D1 en affectant la foliation F1 créée
par l’aplatissement. Elle est la plus marquée et est liée essentiellement à une déformation
cisaillante responsable de la formation de couloirs de cisaillement ductiles (foliation F2) et de
couloirs de cisaillement cassants. Ces couloirs ont une direction moyenne N20 - N80 et un
pendage généralement subvertical. Ils sont soit dextres ou soit senestres.
- la déformation D3
Elle s’apparente aussi à une déformation cisaillante mais essentiellement caractérisée par des

42
couloirs de cisaillement cassant de direction N110 à N180 généralement senestre.
Ces différents couloirs cisaillants forment avec les fractures simples ouvertes, un réseau de
fractures susceptible d’engendrer des réservoirs d’eau souterraine. La fracturation ayant
affectée les formations cristallines et cristallophylliennes pourrait jouer ainsi un rôle très
important dans la circulation des eaux souterraines et conditionne la qualité de
l’environnement hydrogéologique de la zone d’étude.

2-3 Environnement hydrogéologique en zone de socle cristallin et cristallophyllien

La recherche des ressources en eau souterraine en zone de socle en Afrique de l’Ouest a


longtemps été effectuée au niveau de la couche d’altérites ; car, le socle c'est-à-dire la masse
rocheuse avait été considérée comme ne pouvant pas contenir d’eau à cause de sa
perméabilité quasiment nulle.
Cependant les travaux de Plote (1968), Bernardi et Mouton (1980), Engalenc et al. (1978,
1979, 1981) Savadago (1984), Faillat (1986), Biémi (1992), De Dreuzy (1999), Kouamé
(1999), Lasm (2000), Kouadio (2005) Jourda (2005) ont permis de montrer l’importance des
réservoirs fracturés.
Dans la région de la Marahoué (Biémi, 1992), Man (Kouamé 1999) et Korhogo (Jourda,
2005), l’analyse des images satellitaires a permis la cartographie d’innombrables fractures
ayant affecté le socle cristallin et cristallophyllien. Celles-ci peuvent constituer de véritables
couloirs de circulation d’eau souterraine. Lors des prospections hydrogéologiques, Bernardi et
Mouton (1980) utilisent des méthodes électriques et sismiques pour la détermination de
l’épaisseur des aquifères de fissures et de l’identification des zones fracturées
hydrauliquement favorables. Les travaux de Savadogo (1984) et Biémi (1992) ont montré que
les possibilités de formation des nappes en milieu fissuré dépendent de l’importance et de la
fracturation. La caractérisation de la géométrie de cette fracturation et la compréhension du
comportement hydrodynamique de l’aquifère résultant ont été possible aux travaux de Razack
(1980 et 1986), De Dreuzy (1999), Lasm (2000) et Jourda (2005). Engalenc (1978 et 1979) et
Faillat (1986) ont par ailleurs étudié deux (2) paramètres hydrodynamiques importants qui
conditionnent la formation d’un réservoir souterrain à savoir la transmissivité et le coéfficient
d’emmagasinement. Il ressort de ces études que les schistes sont les formations les plus
transmissives à cause de l’existence au sein de ces roches de structures feuilletées qui sont des
zones de moindre résistance (Engalenc, 1978). Le coefficient d'emmagasinement selon ces
auteurs, varie de 10-4 à 10-3 dans les aquifères de fissures.

43
En somme, lorsque la forte fracturation de la masse rocheuse d’une zone donnée est
accompagnée de certaines conditions (zone topographiquement bas, en aval d’un bassin
versant le plus large possible, une forte interconnexion de fractures ouvertes), elle peut
constituer un aquifère pouvant fournir d’excellents débits de façon pérenne. Les fractures
pénétratives ouvertes constituent de véritables embrasures pour l’infiltration des eaux de
pluies et contribuent à l’augmentation de la transmissivité et du coefficient
d’emmagasinement des aquifères de fissures. Les fractures occupent dès lors une place de
choix pendant de la prospection des ressources en eau dans les régions de socle (Lasm, 2000).
Elles participent à la désagrégation et la fragmentation de la roche.

2-3.1 Désagrégation et fragmentation de la roche

La désagrégation et la fragmentation de la roche sont le produit de l’action des fractures


d’origine tectonique et surtout des fractures d’origine mécanique. Ces dernières sont
généralement des fractures locales, le plus souvent ouvertes et qui affectent par endroits
certains affleurements. Elles sont provoquées par l’effet de la décompression et de la
compression des roches (exclusivement liée à l’action du climat), l’action de l’homme et la
croissance des plantes.

2-3.1.1 Action du climat

Généralement, dans les pays tropicaux caractérisés par deux saisons au moins, la variation du
climat peut entraîner la fragmentation de certaines roches. C’est le cas de la Côte d’Ivoire,
précisément à Bondoukou où l’harmattan se manifeste par un air très sec et des températures
souvent très basses (24°C) faisant suite à des périodes de grandes chaleurs (29°C), ceci dans
un air où le degré hygrométrique est très bas (50%). Cette variation périodique du climat
entraîne la compression (contraction) et la décompression (dilatation) des roches, provoquant
l’apparition de microfissures sur une faible épaisseur de roches (2 à10 mm). Ces microfissures
peuvent générer de fractures (cassures) courbes ou non favorisant les escarpements de roches
observés sur certains affleurements de la région. Des plaques de desquamation ou écailles se
décollent alors au bout d’une période plus ou moins longue (Planche V, Figure 39 ; 40 ; 41 ;
42 et 43). Les microfissures en s’épaississant, facilitent l’infiltration des eaux de pluie qui
contribuent sans équivoque à la fragmentation et la dislocation des roches (Planche V, Figure
44). Cette aptitude qu’ont les roches de se fracturer sous l’effet du climat dépend de leurs
diverses propriétés physiques : dureté, résistance, structure etc.

44
Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 39: Action des intempéries sur le granite Figure 40: Fracture courbe d’une portion de la
provoquant une fracture courbe, dans les environs roche après le décollement d’une écaille à Djobri
de Doropo

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 41: Écaillage superficiel de la roche Figure 42 : Écaillage superficiel de la roche


(granite) donnant de minces plaques fragiles à (granite) donnant de minces plaques très fragiles
Duakouamé à Doropo

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 43: Décollement des écailles (dû à la Figure 44 : Fragmentation progressive d’un
présence de fractures courbes) exposant les granite à Dagboloyo
parties inférieures du granite sain de Kamala
PLANCHE V: ACTION DU CLIMAT DANS LA DÉSAGRÉGATION DE LA ROCHE

45
2-3.1.2 Action de l’homme

L’homme, dans l’exercice de ces activités nécessaires à sa survie et au développement des


infrastructures, contribue à la dégradation de la roche affleurante.
En effet, les feux de brousse constituent l’un des agents de la dégradation des roches. Lors de
leur éventuel passage, les feux de brousse dénaturent la roche exposée, par modification de
toutes ses propriétés physiques, facilitant au cours des années, la désagrégation de la roche en
blocs ou en écailles.
Par ailleurs, l’exploitation des carrières de granites, des filons de quartz et de pegmatite, par la
population pour la construction des infrastructures urbaines (barrage, ponts, routes, bâtiments
etc.), constitue aussi dans une moindre mesure, une cause de la dégradation de la roche.

2-3.1.3 Action des plantes sarcicoles

Les plantes sarcicoles jouent un rôle très important dans la déstabilisation progressive de la
roche. En effet, la végétation en général colonise les diaclases et les fissures, formées sous
l’effet du climat ou sous l’action de l’homme. Au cours de leur croissance, les racines vont
alors jouer un rôle mécanique par écartement des parois fracturées, et un rôle biochimique par
pompage, sécrétion de sève ou rétention d’humidité en détruisant la roche (Planche VI). Plus
tard, la fracture extériorisée et élargie dans divers sens, peut être à l’origine d’un départ de
matériaux suivi de la mise en place de roches en formes de boules ou de plaques de
desquamation. Souvent, des fractures peuvent être occupées sur plusieurs dizaines voire des
centaines de kilomètres par des plantes. Leur alignement épouse alors la direction des
fractures (Planche VI, Figure 45e). Leurs racines puisent l’eau (dans la nappe) contenue dans
ces fractures.

Tout le réseau de fractures formé par les fractures d’origine tectonique et mécanique
prédispose les roches à une altération plus rapide.

2-3.2 Profil d’altération en zone de socle fracturé

L’altération de la roche est un phénomène très lent et continuel qui est à l’origine de la mise
en place des épaisses couches d’altérites qui couvrent la roche mère sous-jacente. Ces altérites
se présentent suivant un profil dont la composition dépend de la nature et du stade d’évolution
de la roche (Lasm 2000). Ainsi, le profil d’altération sur les schistes est très différent de celui
développé sur les granitoïdes.

46
Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 45a : Fracture ouverte sous l’action Figure 45b : Mégafracture verticale ouverte sous
continuelle des racines d’une plante dans les l’influence d’une plante sarcicole (Laoudi-Bâ)
environs de Djobri

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 45c : Décollement de grande écaille sous Figure 45d : Détachement de plusieurs grandes
la poussée racinaire d’une plante (Laoudi-Bâ). écailles du bloc sous l’action des plantes
sarcicoles (Laoudi-Bâ).

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)


Figure 45e : Alignement des plantes sarcicoles Figure 45f : Fragmentation d’un granite alcalin
dans une fracture de direction N-S dans la région sous l’action d’un arbre à Bondo Dioula
de Doropo.
PLANCHES VI : ACTION DES PLANTES SARCICOLES DANS LA FRAGMENTATION DE
LA ROCHE

47
2-3.2.1 Profil d’altération en zone métamorphique (cas des schistes)

Lorsque la roche mère, constituée de schistes, a des plans de schistosité suivant l’horizontal,
elle est totalement imperméable à l’eau (Biémi, 1992). Ainsi, cette roche va présenter une
faible altération. Par contre, lorsque les plans de schistosité sont à la verticale, comme c’est le
cas des sillons intracratoniques birimiens en Côte d’Ivoire, la roche présente une forte
altération puisqu’elle est devenue très perméable à l’eau (Biémi, 1992). Son analyse permet
de dégager généralement cinq différents niveaux (figure 46A). L’épaisseur des altérites sur les
schistes en Afrique de l’Ouest est de 30 à 50 m en moyenne, mais elle peut atteindre 90 m
voire même plus. Les altérites sur les schistes fournissent une importante réserve d’eau
souterraine exploitable.

2-3.2.2 Profil d’altération en zone cristalline (cas de granitoïdes)

Le profil d’altération sur les granitoïdes (figure 46B) est généralement moins développé que
celui sur les schistes (Biémi, 1992 ; Lasm, 2000). Mais en revanche, il comporte plus de
niveaux (environ sept niveaux). Il faut noter que ces différents niveaux ne possèdent pas les
mêmes intérêts hydrogéologiques. En effet, les niveaux 1, 2, 3 et 4 ne présentent pas un grand
intérêt ; car, ils sont stériles sur le plan hydrogéologique à cause de leur imperméabilité. Par
contre, les niveaux 5 et surtout 6 sont d’un grand intérêt parce que pouvant constituer
d’important réservoir d’eau souterraine exploitable.

Figure 46 : Profil d’altération sur schistes (A) et sur granitoïdes (B) (Biémi,1992)

48
2-3.3 Importance des fractures dans la formation de nappes souterraines

Dans le socle cristallin ou cristallophyllien, la fracture reste et demeure la seule voie


empruntée par les eaux pour constituer les nappes d’eau souterraine. La mission de terrain a
permis de constater que le socle de Bondoukou est intensément fracturé. La dalle granitique
de Dagboloyo découpée en petits dés (structure en damier) par des fractures simples,
ouvertes, de directions différentes, témoigne de la forte intensité de la fracturation (Figure
47). Ces fractures, à pendage subvertical et oblique sont parfois recoupées par celles à
pendage subhorizontal. Cette combinaison favorise la mise en place de nappes souterraines.
Le redressement des schistes plus ou moins à la verticale (Planche II, Figure 23) les rend
vulnérables. Les plans de schistosité sont suivis par d’innombrables diaclases facilitant ainsi
l’infiltration des eaux et par conséquent la formation de réservoir d’eau souterraine.
En surface, certains indices (indices biologiques) permettent de pressentir la présence d’eaux
souterraines. Selon Savadogo (1984), Biémi (1992) et Kouamé (1999), ces indices peuvent
êtres considérés comme l’expression des fractures en surface. Un indice biologique constitué
par le logis les termites (macrotermes) qui colonisent généralement les zones de fractures. Les
fractures leur fournissent de l’eau nécessaire pour bâtir leur logis. Ces macrotermes puisent
généralement l’eau en très grande profondeur (probablement dans la fracture) en saison sèche
pour la construction de leur habitat (Figure 48).

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 47 : Structure en damier marquée par des Figure 48 : Habitat de macrotermes


réseaux de fractures simples conjuguées N25 et sur l’axe Nanfabeni -Pélégodie :
N115 (Dagboloyo). indice biologique de présence d'eau

49
2-3.4 Modèle d’aquifère de la région de Bondoukou

Le terme aquifère désigne en hydrogéologie une couche dont la porosité lui permet de
contenir de l’eau facilement exploitable. Dans la région de Bondoukou, comme dans la
plupart des zones de socle, on distingue en général deux grands types d’aquifères en fonction
de la nature de la couche aquifère. Il s’agit donc pour la région de Bondoukou d’un système
bicouche formé par un aquifère d’altérites surmontant l’aquifère de fissures.
Les aquifères d’altérites sont des aquifères continus, capacitifs et fortement influencés par les
variations saisonnières. Dans la région de Bondoukou, ils sont pour la plupart totalement
dénoyés et asséchés. La superposition de ces aquifères sur celles de fissures favorise un
phénomène de drainance qui entraîne un écoulement des eaux des premiers vers les derniers.
Les aquifères de fractures (de fissures) ou aquifères discontinus se développent sur le socle
cristallin et cristallophylien ayant préalablement été affecté par la fracturation. Il n’existe pas
dans ce cas une couche poreuse susceptible de contenir de l’eau, mais toute la quantité d’eau
de ce type d’aquifère est contenue dans les fractures qui le constituent. Ces aquifères,
contrairement aux premiers ne sont généralement pas soumis à l’influence saisonnière. Ils
sont d’une importance capitale et ne manqueraient pas d’intérêt sur le plan hydrogéologique,
s’ils sont constitués d’un très grand nombre de fractures ouvertes, de différentes directions et
interconnectées. Dans ces conditions, ils pourraient constituer de véritables réservoirs d’eau
souterraine.
Les zones à relief accidenté pourraient abriter un type particulier d’aquifère appelé aquifère de
versants perchés sur les flancs des montagnes (Biémi, 1992). Les versants fracturés des
montagnes favorisent la mise en place des sources de débordement (intermittentes et
précaires) et de déversement pérenne qui restituent assez facilement les eaux d'infiltration
d’une part et alimentent les cours d'eau d’autre part (Kouamé, 1999). Ce type d’aquifère a été
observé à Bordem (Figure 58) sur le flanc de la montagne sur laquelle est construit ce village.

2-3.5 Aperçu sur les ressources en eau de surface de la région de Bondoukou

2-3.5.1 Ressources en eau en saison pluvieuse

Le réseau hydrographique de la figure 3 ne draine de l’eau qu’en saison des pluies et


généralement après de grosses pluies (plus de 100 mm) pour les drains d’ordre 1. Il est donc
possible pendant cette période d’avoir de l’eau au niveau des différents points d’eau à savoir
les sources, les marigots, les barrages, les rivières et les fleuves.

50
La figure 49 permet d’apprécier la quantité d’eau drainée en période de crue (septembre et
octobre) dans le lit du fleuve Zola suite à l’analyse du niveau de crue apparent (plus de 1,85
m) observable sur un pilier du pont permettant sa traversée à Kamala. Le pouvoir érosif et la
turbulence de ce cours d’eau sont démontrés sur la figure 50 par le départ d’une grande mole
de terre arrachée à plus d’une trentaine de mètres hors du lit. Cependant, pendant la saison
sèche (novembre à avril) on assiste à un assèchement total du cours d’eau.

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 49 : Niveau de crue apparent dans le lit du Figure 50 : Pouvoir érosif du Zola entraînant le
fleuve Zola à Kamala départ d’une grande mole de terre arrachée hors
du lit (Kamala)

Il est donc clair qu’en saison des pluies, le volume impressionnant d’eau qui s’écoule dans la
région peut favoriser la recharge des nappes, ce qui aura pour effet l’élévation des niveaux
piézométriques. Ces figures 51 et 52 présentent le même puits traditionnel en saison sèche
(Figure 52) et en saison pluvieuse (Figure 52).

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 51 : Puits traditionnel au quartier Figure 52 : Puits traditionnel au quartier


Hamdalaye (Bondoukou) en saison sèche (Avril) Hamdalaye (Bondoukou) en saison pluvieuse
(octobre)

51
On constate une montée du niveau piézométrique estimée à 20 cm (la hauteur d’une brique).
Il faut signaler que du fait de sa position dans un bas fond et proche d’un cours d’eau (le Tin),
le comportement du niveau piézométrique de ce puits est plus ou moins stable toute l’année.

2-3.5.2 Problèmes d’eau dans la région de Bondoukou en saison sèche

Située en amont de deux grands bassins hydrographiques (Comoé et Volta) et traversée


transversalement par la ligne de partage des eaux, la zone d’étude est confrontée à un
problème d’eau pendant la saison sèche. En effet, la quasi-totalité des cours d’eau de la région
sont asséchés (Figure 53 et 54). Les eaux s’écoulent vers l’aval avec une fraction qui s’infiltre
pour rejoindre la nappe. Par ailleurs, aucun cours d’eau ne coule en direction de la zone mais
tous coulent vers l’extérieur pour irriguer les régions plus aval.
Ainsi, pendant cette saison, les ressources en eaux de surface sont quasiment inexistantes. La
situation devient rapidement dramatique pour les localités dépourvues d’ouvrages de captage
(forage et/ou puits moderne).

Photo : YOUAN TA (2006)


Figure 53 : Bassin versant du Zola avec une illustration de son cours au point P en saison
sèche

Photo : YOUAN TA (2006)

Figure 54 : Bassin versant du Nenguéré avec une illustration de son cours au point P en saison
sèche

52
C’est le cas de la localité de Dinguira où six (6) tentatives d’implantation de forages par la
FOREXI se sont soldées par un échec. Ici, les populations ont recours aux eaux du marigot
creusé dans une couche argileuse piégeant les eaux de pluies (Figure 55). Avec de fréquents
éboulements des parois (Figure 55a), ce dangereux marigot (Figure 55b), fournit une eau très
impropre qui malheureusement est utilisée pour la consommation humaine. Son insalubrité est
aggravée par la lessive pratiquée par les femmes juste en amont occasionnant le retour dans le
marigot des eaux sales (Figure 55c).
Dans certaines localités, malgré l’existence d’ouvrages de captage, la forte baisse du niveau
piézométrique provoque une baisse considérable du débit à la pompe allant jusqu’au manque
total d’eau. Cette situation entraîne de longues files d’attente comme c’est le cas à Yézimala
(Figure 56). Le dénoyement fréquent, parfois permanent de la pompe provoque des pannes et
l’abandon total de certains ouvrages. C’est le cas d’une pompe abandonnée à Savagne (Figure
57).
Comme on le constate, l’alimentation en eau potable reste un problème crucial dans la région
de Bondoukou. Les populations rurales souffrent terriblement de manque d’eau
principalement pendant la saison sèche (novembre à avril).

a Photo : YOUAN TA (2006)

b c
Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)
Figure 55 : Marigot de Dinguira (a : fréquents éboulements des parois; b : aspect dangereux ;
c : insalubrité aggravée par la lessive).

53
Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)
Figure 56 : Longue file d’entente au niveau d’un Figure 57 : Forage abandonné à Savagne
forage à Yézimala

Pour les localités où un forage encore fonctionnel fournit de l’eau potable, le problème d’eau
survient du fait des pannes fréquentes enregistrées sur l’ouvrage.
Il est donc clair que toutes tentatives de résolution des problèmes d’eau dans la région de
Bondoukou passent indubitablement par la recherche des ressources souterraines suivie d’une
réhabilitation des ouvrages existants.

2-3.5.3 Approvisionnement en eau potable de la ville de Bondoukou

L’approvisionnement en eau potable de la ville de Bondoukou est assuré par six (6) forages
captant la nappe du socle fracturé développée dans la granodiorite porphyroïde intrusive sur
laquelle est bâtie cette localité. Les productions moyennes de ces forages sont données dans le
tableau III. Il s’agit de forages très productifs avec des débits moyens allant de 13 m3/h à plus
de 20 m3/h. La production journalière de l’ensemble de ces ouvrages s’élève à 2552,16 m3
soit une quantité d’eau estimée à 12,4 litres par habitant.

Tableau III : Production moyenne des six (6) forages de la ville de Bondoukou.

Forages Zanzan Wamo1 Wamo2 Est1 Est Route Total


de
Bouna
Production moyenne 20,67 20,19 16,77 15,71 19,78 13,22 106,34
3
par heure (m /h)

La croissance de la population de Bondoukou dû au déplacement massif des populations de


Bouna (au Nord) et ses environs contribue à augmenter la demande quotidienne en eau et à
rendre difficile la gestion rationnelle de cette ressource vitale.

54
2-3.5.4 Approvisionnement en eau potable des zones rurales

L’approvisionnement en eau des zones rurales est parfois assuré dans le meilleur des cas par
des forages à productivité généralement moyenne. Certaines populations ont recourt à des
puits modernes alors que d’autres se tournent vers les puits traditionnels voir même les
marigots s’exposant ainsi aux différentes maladies hydriques. Sur les 321 localités que
compte la zone d’étude seulement 118 (soit 36,76%) sont dotées d’au moins un forage. Ainsi,
plus de 63% des localités manquent de point d’approvisionnement en eau et se retrouvent
dans des conditions dramatiques de pénurie d’eau potable quasiment toute l’année.

2-3.5.5 Points d’eau permanents

Pendant la longue période de saison sèche, certaines localités comme celle de Bordem sont
suffisamment alimentées en eau potable. En effet, une source de déversement permanent est
logée sur un flanc de la montagne sur laquelle est perchée cette localité (Figure 58). Elle
correspond à l’exutoire d’une nappe souterraine et donne naissance (à environ une centaine de
mètres en aval) à une véritable rivière pérenne dont l’eau très claire, limpide et fraîche est très
agréable à boire (Figure 59).
Comme point d’eau permanent, nous pouvons citer le barrage de Boda situé à une dizaine de
kilomètres au Nord Est de la ville de Bondoukou (Figure 60). Réalisé en 2001 par le projet
PBF (Projet d’Aménagement des Bas Fonds à participation communautaire) du Programme
Alimentaire Mondial (PAM), la masse d’eau retenue par ce barrage couvre une superficie de
71,11 hectares avec une digue de 700 m. Les eaux sont collectées à l’intérieur d’un petit
bassin de 45,66 km² avec une longueur totale de drains estimée 57,97 km. En aval, le barrage
favorise le maintien du niveau d’un cours d’eau même en pleine saison sèche contribuant
ainsi à la recharge permanente des nappes souterraines le long de celui-ci. Il s’agit de la
rivière Bidio qui est un affluent du Baya (Figure 61).
D’où la nécessité d’ériger des barrages de rétention d’eau disséminés dans la région en vue de
pérenniser les cours d’eau et de favoriser ainsi à la recharge permanente des nappes d’eau
souterraine.
Le cours d’eau Baya (Figure 62) est le seul pérenne sur toute l’étendue de la zone d’étude. Il
doit sa pérennité à la présence de la source de Bordem et du Barrage de Boda.
Ainsi, l’unique voie à explorer est donc celle de la construction de tels édifices de rétention
d’eau qui contribueront à augmenter la recharge des nappes de façon permanente.

55
Aval

Amont

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)


Figure 58 : Source d’eau naturelle à Bordem Figure 59 : Rivière engendrée par la source à
(saison sèche) Bordem

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)


Figure 60 : Barrage de Boda (saison sèche) Figure 61 : Cours d’eau Bidio (affluent de la
Baya) entretenu par le barrage de Boda

Figure 62 : Superposition des cours d’eau pérennes engendrés par la source de Bordem et le Barrage
de Boda et de la carte topographique à l’intérieur d’un SIHRS.

56
Conclusion partielle

D’après les études géologiques antérieures, les complexes entités lithologiques de la zone
d’étude appartiennent au domaine paléoprotérozoïque. Ces formations géologiques sont
subdivisées en trois ensembles que sont les ensembles volcano-sédimentaires, les ensembles
intrusifs et les formations post-tectoniques connues sous le nom de formations tarkwaïennes.
Elles ont subi des modifications postérieures à leur mise en place, leur conférant ainsi des
fonctions drainantes. Ces modifications d’origine tectonique engendrent trois grandes phases
de déformations. Il s’agit selon l’ordre chronologique d’un mécanisme d’aplatissement
(Déformation D1), d’une déformation cisaillante (ductile ou cassante) soit dextre ou senestre
épousant la direction moyenne NE-SO (Déformation D2) et d’une déformation cisaillante
cassante généralement senestre suivant la direction moyenne NO-SE (Déformation D3). La
fracturation (d’origine tectonique et mécanique) ayant affectée ce milieu cristallin et
cristallophyllien joue un rôle très important sur le plan hydrogéologique. La fracture étant
considérée comme le berceau de l’altération, elle a donc été une pièce maîtresse dans la mise
en place non seulement des profils d’altération donc, des aquifères d’altération, mais aussi des
aquifères de fissures et des aquifères de versants.
Situé en amont de deux grands bassins versants (la Comoé et la Volta), le problème
d’alimentation en eau potable de la région surtout en saison sèche est très préoccupant du fait
de l’assèchement total de la quasi-totalité des points d’eau de surface. L’exploitation des
nappes souterraines devient incontournable dans la région de Bondoukou.
La cartographie des réseaux de fractures à l’aide de la télédétection et l’analyse des
caractéristiques géométriques et hydrodynamiques des systèmes fissurés s’avèrent alors
indispensables. En effet, elles contribuent à une meilleure connaissance hydrogéologique de
ces milieux en vue de la cartographie des sites favorables à l’implantation de forages à gros
débits à l’intérieur d’un système d’informations hydrogéologiques à référence spatiale. Tels
sont les grandes étapes développées par ce travail.

57
DEUXIÈME PARTIE

MATÉRIELS ET MÉTHODES
UTILISÉS

CHAPITRE 3 : DONNÉES ET MATÉRIELS.......................................................... 60

CHAPITRE 4 : APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE…...……………………..… 67


CHAPITRE 3 : DONNÉES ET MATÉRIELS

3-1 Introduction

La collecte des données est une étape très importante et doit être menée avec la plus grande
rigueur. La pertinence et la qualité des données pour la description judicieuse du ou des
phénomènes étudiés doivent être une préoccupation permanente. Celle-ci a guidé le choix de
nos données. Ainsi, pour une bonne étude des ressources en eaux en zone de socle, Sarah et
al. (2007) ; Hoffmann et Sander (2007) ; Brunner et al. (2007) ; Leblanc et al. (2007) ; Drury
et Deller (2007) ; Sander (2007) ; Galanos et Rokos (2006) préconisent l’utilisation de
l’imagerie satellitaire particulièrement celle de Landsat 7. Razack (1980 et 1986), De Dreuzy
(1999), Lasm (2000) et Jourda (2005) utilisent les paramètres quantitatifs de la fracturation
pour la caractérisation de la géométrie des aquifères de fissures alors que l’étude de leurs
comportements hydrodynamiques est menée à l’aide des données de forages (Engalenc, 1978
et 1979 ; Faillat, 1986 ; Biémi, 1992 ; Savané, 1997 ; Kouamé, 1999 ; Lasm, 2000 ; Jourda,
2005, etc.). L’ensemble de ces données constitue à l’intérieur d’un SIRHS, la base de données
dont la fiabilité et la flexibilité conditionnent la qualité des résultats attendus.

3-2 Données utilisées

3-2.1 Données images et cartographiques de la région d’étude

L’étude de la région de Bondoukou a nécessité deux scènes ETM+ (Enhanced Thematic


Mapper plus) du Satellite Landsat 7. Ces images acquises le mercredi 02 février 2000
apparaissent en général très claires. En effet, cette période de l’année correspond à la grande
saison sèche d’où la quasi absence de nuages et d’humidité dans l’air. Un quadrant a été
utilisé sur chacune des scènes ETM+. Il s’agit :
- du quadrant 3 de la scène (path 195, row 055) et
- du quadrant 1 de la scène (path 195, row 054).
Il faut toute fois noter que les scènes de Landsat 7 sont composées de 8 bandes (1 ; 2 ; 3 ; 4 ;
5 ; 6 ; 7 ; 8). Les bandes (1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 ; 7) sont constituées de 6967 colonnes sur 5985 lignes
avec des pixels carrés de 30 m de côté. La bande thermique 6 est constituée de 3483 colonnes
sur 2982 lignes avec des pixels carrés de 60 m de côté. Et enfin la bande panchromatique 8
qui possède des pixels carrés de 15 m de côté, compte 13933 colonnes et 11922 lignes.
Pour l’étude des unités géologiques et de la tectonique cassante du socle précambrien de la
région de Bondoukou, ces huit (8) bandes : les bandes 1 (bleu), 2 (vert) 3 (rouge), 4 (proche

58
infrarouge), 5 (infrarouge moyen), 6 (infrarouge thermique), 7 (infrarouge lointain) et 8
(panchromatique) ont été utilisées. En effet, ces images diversifiées possèdent des
caractéristiques spatiales et spectrales très riches qui conviennent parfaitement à la
cartographie lithostructurale.
Diverses cartes géologiques et photogéologiques ont été exploitées pour la validation des
résultats obtenus à partir du traitement des images satellitaires. Il s’agit des cartes Géomines
(1982) au 1/200 000, des cartes géologiques établies au 1/200 000 pour les localités
d’Agnibilékrou (Siméon et al., 1995), de Bondoukou (Zeade et al., 1995) et de Nassian (Delor
et al., 1995). Les cartes photogéologiques établies au 1/200 000 pour ces localités (Caldini et
al., 1978) ont également été utilisées.
Les cartes topographiques (1/200 000) d’Agnibilékrou (publiées par le Centre de cartographie
et de Télédétection en 1994), de Nassian (éditées par Service Géographique de l’A.O.F en
1954) et de Bondoukou établies par l’Institut Géographique National – Paris en 1965, ont été
utilisées. La carte des localités, le réseau hydrographique (et la densité de drainage), le réseau
routier et la carte des pentes ont été générés à partir de l’exploitation de ces cartes
topographiques.

3-2.2 Outils et données de terrain

Plusieurs outils sont nécessaires à la réalisation d’une bonne mission (géologique et


hydrogéologique). Dans le cadre de cette étude, ont été utilisés trois masses ; deux marteaux
piqueurs ; un burin ; quatre boussoles ; deux GPS ; un décamètre ; une corde à mesurer de 50
m ; des carnets de prise de note ; un appareil photo numérique haute résolution et un car (le
car de l’Université de Cocody-Abidjan immatriculé D 45 110). Les missions de vérité terrain
ont permis de collecter diverses informations relatives à la nature et à la localisation des
affleurements, des échantillons de roches recueillis et aux mesures structurales. Ces mesures
structurales sont nombreuses et diversifiées. Il s’agit des longueurs, des ouvertures, des
espacements et des directions des fractures, mais également certaines mesures (direction
pendage et sens de déplacement) effectuées sur les fractures cisaillantes (cassantes ou
ductiles), les couloirs foliés et les plans de schistosités. De nombreuses photos ont été prises.
L’analyse de l’ensemble de ces informations contribue à valider les résultats d’interprétation
des images traitées.

59
3-2.3 Données de la fracturation issue des images satellitaires
Après la validation, la carte détaillée des fractures a fait l’objet de prétraitement pour générer
des paramètres quantifiables et faciles à étudier d’un point de vue statistique et géostatistique.
Ces paramètres quantitatifs sont des longueurs, des espacements, des orientations, le nombre
de fractures par mailles et les longueurs cumulées de fractures par maille. Le nombre de
nœuds formés par l’intersection des fractures est également issu de l’exploitation de la carte
de fracturation. Cette carte permet en outre de déterminer les perméabilités induites par les
fractures, paramètre nécessaire à la compréhension du comportement hydrodynamique des
aquifères de fissures.
La longueur et l’orientation des fractures issues de la carte photogéologique sont également
mesurées

3-2.4 Données de forages

L’exécution du programme d’hydraulique villageoise dans la région de Bondoukou a fourni


une importante base de données relative aux forages réalisés. Ces ouvrages réalisés de 1975 à
1982 seulement après une étude géomorphologique lors des programmes nationaux
d’équipements hydrauliques financés par le Fond National à l’Hydraulique (F.N.H). Au
niveau de la zone d’étude, 171 forages ont été retenus. Les fiches techniques de ces forages et
celles des essais de pompage comportent beaucoup de données qui ont été utilisées lors de
l’étude du comportement hydrodynamique de l’aquifère discontinu de la zone d’étude. Ce
sont notamment la profondeur totale (P) des ouvrages, la profondeur des arrivées d’eau AE, le
niveau statique de la nappe (NS), les débits d’exploitations (Q) et les niveaux dynamiques
(ND) en fonction du temps (t) pour différents débits retenus lors des essais de pompages. Les
données produites par les essais de pompages ont permis de déterminer les transmissivités (T)
et les débits spécifiques (Qsp).
Ces fiches techniques de forage fournissent également des informations relatives à l’épaisseur
d’altération et à la nature de la formation géologique exploitée.

3-2.5 Elaboration et organisation de la base de données du SIHRS

Les données sont pour le SIG ce qu’est le carburant pour le moteur. Il est nécessaire avant
toute collecte de données de bien définir les objectifs assignés au SIG qui sera mis en place. Il
faudra alors savoir les différents types de données à utiliser et l’usage à en faire. Toutes les
informations utiles (en relation avec les objectifs fixés) sur la zone d’étude doivent être
collectées. Selon Jourda (2005), ces données peuvent être regroupées en trois types à savoir :

60
- les données satellitaires,
- les données exogènes et
- les données générées.
Les données satellitaires se résument essentiellement aux images ETM+ de Landsat 7. Les
données exogènes désignent la quasi-totalité des autres données brutes entrant dans la
réalisation de ce travail. Ce sont entre autres, de la carte topographique (1/200 000), de la
carte géologique (1/200 000), des données hydroclimatiques (pluviométrie, température,
humidité relative, insolation et débits des cours d’eau) et des données de forages. Les données
générées proviennent de la manipulation de celles issues des données satellitaires et exogènes.
Cette manipulation désignée sous le terme de prétraitement (digitalisation, saisie, traitement
statistique) permettra de générer des cartes thématiques, c'est-à-dire des couches de données
exprimant mieux les facteurs participant à la réalisation du ou des phénomènes étudiés
(Tableau IV).

Tableau IV : Couches thématiques générées à partir des données de base

Données de base Couches thématiques générées (critères)


Carte de la fracturation - Densité de fracturation (km/km²)
- Perméabilité induite (m/s)
- Densité de nœuds (nombre/maille)
Carte géologique - Lithologie de l’aquifère
BASE DE DONNÉES DU SIHRS

- Nature de la zone non saturée


- Type de sol
Carte topographique - MNA (Modèles Numériques d’Altitude) (m)
- Pente (%)
- Localités
- Réseau routier
- Réseau hydrographique
- Densité de drainage (km/km²)
Données hydroclimatiques - Infiltration efficace (mm)
Données de forages - Épaisseur d’altérite (m)
- Débits d’exploitation (m3/h)
- Niveau piézométrique (m)
- Profondeur totale des ouvrages (m)

61
Toutes ces données géocodées, de différentes sources, entrant dans la conception du SIG sont
soigneusement ramenées dans un référentiel unique, afin d’en faciliter la manipulation et la
parfaite superposition des couches nécessaires à la réalisation d’une bonne analyse
multicritère.
Toutes les couches de données (critères en format raster) entrant dans les différentes
combinaisons ont été interpolées à l’aide de la fonction "Interpolate grid" de Arc view et des
reclassifications ont été effectuées par le biais de la fonction "Reclassify", afin d’obtenir les
classes souhaitées. C’est après la standardisation de ces classes que peuvent être réalisées les
différentes combinaisons (analyses multicritères).

3-3 Logiciels et matériels informatiques utilisés

L’essentiel de notre travail a été exécuté à partir d’outils informatiques performants et de


logiciels dont dispose le Centre Universitaire de Recherche et d’Application en Télédétection
(CURAT) de l’Université de Cocody.

3-3.1 Logiciels utilisés

Considéré comme une boîte à outils informatiques spécialisée, le logiciel est en réalité un
ensemble de programmes parfaitement bien conçus et compilant correctement pour effectuer
diverses tâches à l’aide de commandes appropriées. Dans le cadre de ce travail, de nombreux
logiciels ont été utilisés en vue d’atteindre les objectifs fixés conformément à l’approche
méthodologique adoptée. Ils sont ici succinctement présentés.
Tous les travaux de prétraitements et de traitements de l’image ETM+ ayant abouti à
l’établissement de la carte lithostructurale et de celle des linéaments détaillés ont été exécutés
à partir des logiciels EASI.PACE TM de PCI et ENVI 4.1
La caractérisation de la géométrie de l’aquifère de fissures et la compréhension de son
fonctionnement hydrodynamique nécessite l’utilisation de plusieurs logiciels. Ce sont : Map-
InfosTM 5.0, Arcview 3.2, Linwin 2.0, RAFESP, RU3, Statistica 6.0, Variowin, Geo-EAS 1.2.1,
NCSS 6, ExcelTM 2002, SURFERTM 8.0.
La carte de fracturation générée sous ENVI 4.1 dans les formats EVF ou BMP est inutilisable
par les logiciels (Linwin 2.0 et RAFESP). Ceux-ci interviennent pour le prétraitement de la
carte de fracturation en vue de générer les paramètres (les longueurs cumulées par maille et
les espacements) nécessaires à la réalisation des analyses statistique et géostatistique. Ainsi,
sous ENVI, la carte de fracturation de format EVF est convertie en format DXF, lequel est

62
ensuite converti en fichier image (format BMP) sous Map-Infos. Linwin utilise ce fichier
image pour déterminer la densité de fracturation exprimée en longueur cumulée par maille ;
alors que le logiciel RAFESPTM conçu par Razack (1978) l’utilise pour calculer les
espacements entre les fractures tous azimuts. Arcview 3.2 importe la carte de fracturation sous
le format BIL à partir d’ENVI et génère automatiquement sa table attributaire contenant la
longueur et les coordonnées des extrémités des différentes fractures. Cette table attributaire
permet de calculer l’orientation de chaque fracture.
En utilisant ces orientations, le module Rose de RU3 permet de dresser les diagrammes
directionnels. Les analyses statistiques (loi de distribution) sont réalisées, grâce au logiciel
StatisticaTM 5.0 à partir des longueurs et des espacements obtenus ci-dessus. Les analyses
géostatistiques sont menées à l’aide du logiciel VariowinTM en utilisant comme paramètres la
densité de la fracturation. Ce logiciel possède trois modules à savoir :
-Prevar2D qui calcule le nombre de paires possibles et produit un fichier d’extension PCF ;
-Vario2D utilise ce fichier pour calculer le variogramme en tenant compte du pas fixé par
l’utilisateur et produit un fichier d’extension VAR et
-Model lit le fichier d’extension VAR et permet de déterminer les paramètres de
régionalisation de la variable aléatoire (VA) après l’ajustement à un modèle théorique.
Le module Krige de GeoeasTM 1.2.1 sert à la réalisation des opérations du krigeage
(estimation). Ce krigeage sera validé grâce à un autre module de Geoeas appelé X-valid.
Un programme EVC (Evaluation de la Variabilité Climatique) écrit en langage QUICK BASIC
(Coulibaly, 1997) permet de calculer les perméabilités induites par les fractures.
SURFERTM 8.0 a permis d’élaborer les cartes d’isovaleurs. ExcelTM 2003 est un logiciel de
calcul qui permet d’effectuer d’innombrables calculs et de produire divers diagrammes.
Tous ces logiciels apportent chacuns une contribution non négligeable dans la conception du
SIHRS. Mais le logiciel Arcview reste et demeure le principal outil possédant des
fonctionnalités plus ou moins complètes permettant le bon fonctionnement du SIHRS. Le
SIHRS est en réalité un SIG spécialisé dans le domaine de l’hydrogéologie. Toute la base de
données nécessaire au SIHRS est stockée, analysée, manipulée et gérée commodément sous
ce logiciel pour la production d’informations utiles à la décision.

3-3.2 Matériels informatiques utilisés

Un ordinateur (Pentium IV ; 60 Go, 1,80 Ghz) supporte tous les logiciels précités pour leur
exécution parfaite. De plus, il constitue l’outil de base du SIHRS. Plusieurs périphériques

63
servant de portes d’entrée et de sortie du système, mais également de mémoire de stockage
des données sont nécessaires. Il s’agit :
- d’un scanner (Scanjet 5370 C) pour la numérisation des documents cartographiques ;
- d’une imprimante HP (Deskjet 3744) nécessaire à la production cartographique et
pour l’impression des résultats ;
- des CD (700 MB) et DVD (4,7 GB) servent de mémoire de stockage d’importantes
bases de données.

Conclusion partielle

La base de données nécessaire pour atteindre les objectifs spécifiques de cette étude, est
composée de données satellitaires, cartographiques, hydroclimatiques et des données issues
des fiches techniques des forages. À défaut d’être exhaustives, elles sont compatibles et
reposent sur un référentiel unique (WGS 84).
Cette base de données sera manipulée et traitée grâce à l’utilisation de matériel et logiciels
appropriés conformément à l’approche méthodologique adoptée. Le prochain chapitre se
chargera de présenter les plus amples détails de cette approche méthodologique.

64
CHAPITRE 4 : APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

4-1 Introduction

La méthodologie adoptée dans le cadre de ce travail s’articule autour de trois (3) points. Elle
débute par l’application des méthodes de télédétection pour la cartographie lithologique et
structurale (Biémi, 1992 ; Savané, 1997 ; Kouamé, 1999 ; Raharitsizafy et al., 2000 ; Youan
Ta, 2002 ; Jourda, 2005 ; Galanos et al., 2006 ; Jourda et al., 2006).
Les méthodes de la caractérisation de la géométrie et l’analyse hydrodynamique des
réservoirs fissurés (Plote, 1968 ; Bernardi et Mouton, 1980 ; Faillat, 1986 ; Biémi, 1992 ;
Nakolendousse et al., 1993 ; De Dreuzy, 1999 ; Kouamé, 1999 ; Lasm, 2000 ; Jourda, 2005 ;
Jourda et al., 2006) sont ensuite utilisées.
Enfin, les méthodes d’analyses multicritères (Joerin, 1995 ; Savané, 1997 ; El Morjani, 2002 ;
Saley, 2003 ; Jourda, 2005 ; Jourda et al., 2006 ; Kouamé, 2007) sont appliquées pour la
cartographie des zones favorables à l’implantation des forages à gros débits.

4-2 Méthodologie pour la cartographie lithostructurale à partir de la télédétection

Le secteur d’étude étant à cheval sur trois régions différentes à savoir les régions de Nassian,
Bondoukou et Agnibilékro, une mosaïque des cartes topographiques de ces régions a été
réalisée.
Pour réunir en une seule image les quadrants des différentes scènes utilisées, nous avons
procédé à leur correction géométrique à partir de la carte obtenue après mosaïque. Ainsi,
après avoir repéré des points de calage aussi bien sur la carte que sur les quadrants, le logiciel
EASI PACE de PCI a permis de juxtaposer ces derniers de façon automatique en une seule
base de données contenant les huit (8) bandes de ETM+. Un réechantillonnage des pixels des
bandes ETM+6 et Panchromatique (ETM+8) a en outre été nécessaire.
Les différentes techniques de prétraitements qui consistent à la réalisation de la mosaïque, les
corrections géométrique et radiométriques ont été réalisées par Youan Ta (2002).
Afin de parvenir à la discrimination des ensembles lithologiques et la perception des
linéaments aussi bien régionaux que locaux, différentes opérations de traitement numérique
des images satellitaires ont été effectuées sur les images brutes ETM+ débarrassées de tous
« bruits » et redressées géométriquement. L’organigramme de la figure 63 résume les grandes
lignes de toutes ces opérations.

65
Données Cartographiques Données Images : ETM+ de Landsat7
Cartes topographiques (1965) et (02 février 2000)
géologiques (1995) de Nassian, Scènes : 195 – 055 (quadrant 3)
d’Agnibilékro et de Bondoukou : 195 – 054 (quadrant 1)
(1/200 000)

Carte de la zone Correction


Mosaïque d’étude géométrique

Correction
radiométrique

Images Brutes corrigées

Combinaison ACPS Analyse


d’images texturale

Images Transformées

Composition Segmentation Filtres


colorée spatiaux

Images traitées

Extraction manuelle après


interprétation

Esquisse lithologique Carte linéamentaire détaillée

Validation réalisée à partir Validation réalisée à


de la carte géologique et des partir de la carte
données de terrain photogéologique (1978)
1/200 000

Esquisse lithologique Carte linéamentaire


actualisée et validée détaillée validée

Figure 63 : Organigramme des techniques de traitement d’images ETM+ de Landsat7 utilisées


dans la région de Bondoukou

66
Les différentes méthodes utilisées dans le cadre de ce travail pour le traitement des images
peuvent êtres regroupées en trois grands ensembles. Il s’agit :
- des techniques de fusion des images,
- des techniques de reconnaissance des formes et
- des techniques de filtrage spatio-directionnel des images.
Il faut par ailleurs noter que, l’identification de certaines caractéristiques d’ordre spectral,
morphologique et textural contenues dans l’image constitue à n’en point douter l’une des
meilleures voies d’interprétation des données satellitaires en vue d’une extraction
d’informations lithostructurales. Ainsi, toutes les images traitées seront minutieusement
analysées afin de déceler tous indices pouvant conduire à la cartographie d’une thématique
donnée.

4-2 1 Techniques de fusion d’images pour la cartographie lithologique

Ces opérations sont utilisées pour augmenter la perception de l’image en l’améliorant et en la


rendant plus expressive et plus nette. Elles sont d’application relativement facile et font
ressortir les discontinuités lithologiques. Les informations obtenues à partir de ces techniques
sont complémentaires, ce qui facilite la mise en évidence de certains ensembles lithologiques
diffus. Les techniques de fusion d’images utilisées dans le cadre de cette étude, sont l’ACPS,
les combinaisons d’images et les compositions colorées.

4-2.1.1 Technique de l’analyse en composantes principales sélectives (ACPS)

Analyse en Composantes Principales (ACP) consiste à développer le signal-image sur la base


de fonctions orthogonales entre elles (Joly, 1986 in Robin, 1998 ; Bonn et Rochon, 1992 ;
Gonzalez et Woods, 1993). C’est une technique de rehaussement qui s’emploie à rechercher
dans l’espace des radiométries d’une image les axes de plus grandes variances. En d’autres
termes, l’Analyse en Composantes Principales (ACP) est une opération effectuée sur plusieurs
canaux, dans le but d’améliorer la qualité des images, de supprimer les redondances
d’informations et de compiler les données. Cette opération repose sur l’algorithme de la
transformée de Karhumen-Loëve, adaptée pour les images satellitaires par la transformée de
Hotelling. Le résultat prend la forme de plusieurs nouveaux canaux présentant un intérêt
explicatif décroissant.

67
Deux raisons essentielles qui constituent des limites de la méthode de l’ACP classique,
militent en faveur de l’application de la méthode en composantes principales sélectives. En
effet, selon Williams (1983), Chavez et al., (1984) in Jourda (2005) :
- les informations qui n’ont pas été cartographiées dans les trois premières
composantes peuvent avoir un intérêt significatif dépendant du degré de
corrélation et le contraste spectral existants entre les bandes Landsat TM ;
- une composition colorée à partir des trois des six composantes peut être difficile à
interpréter visuellement.
Ces raisons nous ont conduit à appliquer la technique de l’analyse en composantes principales
sélectives dans la région de Bondoukou. Cette approche a été inspirée de celle utilisée par
Jourda (2005) dans la région de Korhogo. L’analyse des caractéristiques spectrales des bandes
ETM+ et du tableau de leur corrélation (Tableau V) permet d’identifier trois zones spectrales
distinctes.

Tableau V : Tableau de corrélation des bandes ETM+ de Landsat 7

ETM+1 ETM+2 ETM+3 ETM+4 ETM+5 ETM+6 ETM+7


ETM+1 1 0,79 0,68 -0,25 0,50 0,39 0,55
ETM+2 1 0,87 -0,17 0,74 0,54 0,74
ETM+3 1 -0,40 0,86 0,74 0,92
ETM+4 1 -0,23 -0,59 -0,47
ETM+5 1 0,59 0,90
ETM+6 1 0,81
ETM+7 1

Il s’agit de la zone du visible (bandes ETM+ 1, 2, 3), la zone du proche infrarouge (bande
ETM+4) et la zone du moyen infrarouge et infrarouge lointain (bandes ETM+ 5, 7)
auxquelles on peut ajouter la bande infrarouge thermique (ETM+6) et la bande
panchromatique.
Le choix des bandes entrant dans la réalisation de l’ACPS tient compte de ces différentes
zones spectrales.

68
4-2.1.1.1 - Première méthode de l’analyse en composantes principales sélectives (ACPS)

Cette technique consistera à la réalisation d’une première ACP (ACP1) avec les bandes
visibles ETM+ 1, 2,3. On obtiendra 3 composantes à savoir ACP1123, ACP2123, ACP3123. Une
deuxième ACP (ACP2) sera réalisée avec les bandes infrarouges ETM+ 5, 6, 7. On obtiendra
également 3 composantes à savoir ACP1567, ACP2567, ACP3567. Une composition colorée sera
réalisée avec la première composante des deux ACP et la bande ETM+5/ETM+4. Une série
de composition sera réalisée en utilisant les différentes composantes des deux ACP
accompagnées parfois des rapports de bandes ou de l’image brute (ETM+4).

4-2.1.1.2 - Deuxième méthode de l’analyse en composantes principales sélectives (ACPS)

Cette technique consistera à la réalisation des analyses en composantes principales avec


seulement deux bandes. Selon Jourda (2005), l’objectif visé est de cartographier le contraste
entre les différentes parties du spectre électromagnétique de sorte à avoir les informations
différentes plutôt que celles qui sont communes à chaque bande. D’après Chavez et al. 1989
in Jourda 2005, en utilisant seulement deux images en entrée, les informations communes aux
bandes seront cartographiées dans la première composante et les informations spécifiques à
chaque bande seront regroupées dans la deuxième composante. Six (6) analyses en
composantes principales ont été effectuées :
 ETM+1 et ETM+2 (visible, bleu et vert) ;
 ETM+2 et ETM+7 (visible et infrarouge lointain) ;
 ETM+4 et ETM+7 (proche infrarouge et moyen infrarouge) ;
 ETM+5 et ETM+7 (moyen infrarouge et infrarouge lointain).
 ETM+5 et ETM+8 (moyen infrarouge et Panchromatique)
 ETM+8 et ETM+7 (Panchromatique et infrarouge lointain)
Chaque composante obtenue a fait l’objet d’une interprétation visuelle dans un canal (noir et
blanc) mais aussi en composition colorée.
Des compositions colorées seront réalisées à partir des composantes issues des deux méthodes
de l’ACP sélectives et de l’image brute ETM+4 ou des rapports de bandes. Toutes ces
compositions colorées seront analysées et interprétées. Mais, dans le souci d’être succinct,
seulement quelques unes seront présentées dans le chapitre des résultats.

69
4-2.1.2 Technique de la combinaison d’images

Les combinaisons d’images ou indices sont des analyses multivariées, c'est-à-dire des
traitements élaborés à partir de plusieurs canaux. La technique de la combinaison d’images est
basée sur des opérations mathématiques plus ou moins simples (rapports, sommes,
différences, multiplications) visant soit à réduire la somme d’informations ou bien la mise en
évidence de thèmes particuliers (végétations, sols). En effet, la nature numérique des données
de télédétection se prête particulièrement bien à des opérations arithmétiques entre canaux. Le
principe de cette technique est d'effectuer, pour chaque pixel, des opérations arithmétiques
faisant intervenir les valeurs numériques observées pour ce pixel dans les différentes bandes
spectrales. Un très grand nombre d'indices ont été développés spécifiquement pour l'analyse
des données de télédétection. Le choix d’un indice est guidé par la nature et le comportement
spectral de l’objet à identifier ou tout simplement par l’objectif visé dans les images
satellitaires.
Ainsi, des rapports de bandes classiques (ETM+4/ETM+5 ; ETM+4/ETM+6 ;
ETM+7/ETM+6 ; ETM+5/ETM+4) ont été effectués afin d’atténuer les effets d’ombrage liés
au relief et à la lumière incidente.
Des indices normalisés ont été calculés en utilisant des bandes ETM+ de Landsat 7. L’un des
indices les plus connus est l'indice de végétation normalisé. Dans sa forme la plus utilisée, il

IR − R
se calcule comme suit (équation :11)

NDVI = (11)
IR + R
Avec IR : valeur du pixel dans le canal proche infrarouge et R : valeur du pixel dans le canal
rouge. Cet indice est très efficace pour déterminer la présence de végétation, mais il peut
également servir à évaluer l’importance de la biomasse végétale ainsi que l’intensité de
l’activité photosynthétique. L’identification d’une importante biomasse végétale allongée
suivant une direction donnée en saison sèche pourrait indiquer la présence souterraine de
fractures ouvertes et humides. Par ailleurs, des études ont montré que la végétation est
souvent influencée par la minéralisation, la lithologie et la fracturation de la masse rocheuse
(Chikishev, 1965; Cannon, 1960, 1971 et Brooks, 1972 cités par Ustin et al., 1997).
Bien d’autres indices normalisés ont permis d’identifier les objets ou structures géologiques et
quelques accidents géologiques majeurs dans la région d’étude.

70
4-2.1.3 Technique des compositions colorées

Toutes les couleurs sont formées par l'addition de la lumière des trois couleurs primaires
additives : rouge, vert et bleu. En partant du noir, c'est-à-dire l'absence de lumière, on va
ajouter des quantités variables de lumières rouge, verte et bleue pour afficher une couleur
précise. Chaque couleur est donc une combinaison singulière des trois couleurs primaires, la
couleur blanche étant l'addition des trois couleurs primaires à intensité maximale. Ce procédé
est appelé synthèse trichromique additive.
La technique des compositions colorées augmente le contraste dans l’image en produisant de
nouvelles images multichromes à partir de trois images monochromes.
La transformation R.G.B et les techniques de transformation ITS (Intensité, Teinte et
Saturation) ont été utilisées dans le cadre de ce travail. La première a permis de générer une
image couleur à partir du mécanisme de la combinaison des trois couleurs. La seconde
effectue une composition colorée à partir de l’intensité, de la teinte et de la saturation des
images d’entrée.
Plusieurs compositions colorées seront réalisées avec les bandes ETM+ brutes, mais aussi en
utilisant leurs associations avec les bandes issues des différentes techniques d’analyses en
composantes principales selectives et des rapports de bandes dans le but de mettre en
évidence certains détails peu contrastés contenus dans l’image.

4-2.2 Technique de reconnaissance des formes

On désigne sous le terme technique de reconnaissance des formes toutes les méthodes dont le
principe fondamental est basé sur l’évaluation de certains paramètres (homogénéité,
dissimilarité, etc.) estimés à partir de la forme et la configuration d’un groupe de pixels de
niveau de gris différents.
Dans cette étude seulement les techniques d’analyse de texture et de la morphologie
mathématique (segmentation) sont utilisées.

4-2.2.1 Analyse des attributs texturaux à base des matrices de cooccurrence

L’analyse de texture est l’objet de nombreuses recherches dans le domaine de l’imagerie


mono et multi spectrale (Haralick, 1979 ; Gagalowicz, 1980 ; Irons et Peterson, 1981 ;
Franklin et Peddle, 1987 ; He et Wang, 1990 ; Kourgli et Belhadj-Aissa, 1999 ; Tonye et al.,
1999 ; Arzandeh et Wang, 2002 ;. Akono et al., 2003 ; Akono et al., 2004).

71
Haralick (1979) définit la texture comme un phénomène à deux dimensions : la première
concernant la description d’éléments de base ou primitifs (le motif) à partir desquels est
formée la texture ; la deuxième dimension est relative à la description de l’organisation
spatiale de ces primitives. La texture dans le cadre naturel reste un concept extrêmement
difficile à définir correctement. L’interprétation des informations dans un environnement
naturel n’est pas un problème simple. En effet, les textures naturelles sont très irrégulières et
ne peuvent pas être modélisées précisément par les techniques mathématiques actuelles.
Toutefois, la méthode d’analyse de texture développée par Haralick (1979) permet
l’extraction d’attributs texturaux dans les images à niveau de gris en se basant sur le calcul
des matrices de cooccurrence. Une matrice de cooccurrence est une matrice de taille N x N,
où N est le nombre de niveaux de gris de l’image. Pour un déplacement d (translation), un
élément (i, j) de la matrice est défini par le nombre de pixels de l’image de niveau de gris « j »
situés à d d’un pixel de niveau de gris « i ». Elle est définie par l’expression suivante (12) :

P (i, j) = (r, s), (t, v): I(r, s) = i, I(t, v) = j (12)

où : - (r,s), (t,v) sont des coordonnées de l’image (I) avec (t,v) = (r+dx, s+dy)
- d est un vecteur de déplacement (dx, dy)
- Pd désigne le cardinal de l’ensemble.
Les matrices de cooccurrence permettent d’estimer des propriétés des images relatives à des
statistiques de second ordre. L’analyse de l’image consiste donc ici à extraire un certain
nombre de propriétés caractéristiques et à les exprimer sous forme paramétrique. En voici
quelque unes:
- le contraste (C) est d’autant plus élevé qu’il y a des passages d’un pixel très clair à un
pixel très foncé dans l’image. Il est exprimé par l’équation (13)
 

C =  ((i − j)²P ( i, j) (13)


!

- l’entropie (E) mesure le degré de désordre dans l’image (Equation 14). Elle atteint de
fortes valeurs pour une texture aléatoire.
* *

" = −  (log&' ((, )) &' ((, )))


, +
(14)

- la corrélation mesure la dépendance linéaire des niveaux de gris dans l’image


(Equation 15). Elle est définie tout comme les autres attributs pour une valeur du vecteur de
translation d.

72
(i − m0 )j − m1 P (i, j)
 

COR =   . 3
σ0 σ1
(15)
!

où : mx et σ0 représentent respectivement la moyenne et l’écart-type des lignes de la matrice


de cooccurrence. my et σ1 représentent respectivement la moyenne et l’écart-type des
colonnes de la matrice de cooccurrence.
La méthode de l’analyse des attributs texturaux sur la base du calcul des matrices de
cooccurrence a été appliquée dans la région de Bondoukou sur les résultats de l’ACPS, les
indices normalisés et quelques images brutes (ETM+5 et ETM+7). Le logiciel ENVI 4.1
génère automatiquement huit paramètres texturaux à savoir : la moyenne, la variance,
l’homogénéité, la contraste, la dissemblance, l’entropie, le second moment et la corrélation.
Bien que cette technique soit essentiellement utilisée pour des tâches de classification de
texture et non de segmentation d’image, elle a été adoptée afin de sélectionner les paramètres
qui définissent le mieux les linéaments locaux et régionaux d’une part et les limites
géologiques d’autre part en vue de procéder à leur cartographie.

4-2.2.2 Morphologie mathématique et analyse d’image ETM+

La morphologie mathématique, technique de reconnaissance des formes, conçue dès les


années 60 apporte un concept de transformation géométrique (Cocquerez et al., 1995). C’est
une technique d’analyse d’image basée sur la notion des ensembles.
Dans la région de Bondoukou, la morphologie mathématique via la technique de
segmentation dont le principe est basé sur le seuillage par région, a été utilisée pour la
cartographie de certaines structures géologiques, notamment les contours lithologiques.

4-2.3 Technique de filtrage par fenêtre mobile pour la cartographie lithostructurale

Les filtres spatiaux représentent une autre méthode de traitement numérique utilisée pour le
rehaussement d'une image. Ils constituent des analyses univariées, c'est-à-dire des traitements
ne portant que sur un seul canal. La méthode de filtrage consiste à déplacer une matrice d'une
dimension de quelques pixels (exemple : 3 sur 3, 5 sur 5, 7 sur 7 etc.) au-dessus de chaque
pixel de l'image. On applique alors un traitement mathématique utilisant les valeurs des pixels
sous la fenêtre et on remplace la valeur du pixel central par le résultat obtenu. La fenêtre est
déplacée le long des lignes de l'image en répétant le calcul, pour chaque pixel devenu le pixel
central, jusqu'à ce que l'image entière ait été filtrée. Ce procédé est alors appelé ‘’ filtrage par
fenêtre mobile’’.
73
Dans le cadre de cette étude, la technique du filtrage par fenêtre mobile a été utilisée afin
d’accentuer les discontinuités structurales au moyen des filtres spatiaux conçus à cet effet.
Différents types de filtres (Sobel, Gradient) ont donc été appliqués sur les images corrigées et
améliorées fournies par les indices normalisés, les analyses en composantes principales
(ACP1), les analyses de textures et également sur quelques images brutes.

4-2.3.1 Filtres directionnels de type Sobel

Le filtre de Sobel est un filtre asymétrique et directionnel. La direction se manifeste par


l’opposition des signes selon un axe de la matrice de convolution. Le filtrage directionnel
consiste à mesurer la première dérivée des niveaux de gris d’une image dans des directions
précises (Kouamé, 1997). Ainsi, la dérivée Est-Ouest permet de mettre en évidence les
linéaments N-S et l’image filtrée présente un effet d’ombrage avec la partie Est éclairée,
indiquant la provenance de la source de rayonnement.
Les filtres directionnels sont conçus de façon à faire ressortir ou masquer des caractéristiques
spécifiques d’une image en se basant sur leur fréquence liée à la texture (Himyari et al.,
2002). Cette dernière fait référence à la fréquence de variation des différents tons qui
apparaissent dans une image. En sciences de la terre, ces filtres directionnels sont utilisés pour
la détection de fractures ayant de grandes fréquences spatiales (Bonn et Rochon, 1992). Ils ont
donné de très bons résultats lors de l’étude structurale du bassin versant de la Marahoué avec
Biémi (1992), des chaines des Toura avec Kouamé (1999) et de la région de Korhogo avec
Jourda (2005). La valeur du poids de la matrice a une importance au niveau du filtre pour
mieux discrétiser les discontinuités-images (Deslandes et Gwyn, 1991 in Jourda, 2005).
Aussi, Jourda (2005) a-t-il utilisé quatre nouveaux filtres de Sobel calculés par affectation de
poids plus élevés (6) au niveau de la matrice de convolution. Dans la pratique, les filtres de
Sobel 7×7 (affectés du poids 6) dans les directions N-S ; E-O, NE-SO et NO-SE ont été
utilisés dans le cadre de cette étude (Tableau VI).

74
Tableau VI : Filtres directionnels de type Sobel de taille 7 x 7 affectée du poids 6 : a) N-S ; b)
E-O ; c) NE-SO et d) NO-SE
1 2 3 4 3 2 1 1 2 3 0 -3 -2 -1
2 3 4 5 4 3 2 2 3 4 0 -4 -3 -2
3 4 5 6 5 4 3 3 4 5 0 -5 -4 -3
0 0 0 0 0 0 0 4 5 6 0 -6 -5 -4
-6 -4 -5 -6 -5 -4 -3 3 4 5 0 -5 -4 -3
-2 -3 -4 -5 -4 -3 -2 2 3 4 0 -4 -3 -2
-1 -2 -3 -4 -3 -2 -1 1 2 3 0 -3 -2 -1
a) Filtre Sobel de direction N-S b) Filtre Sobel de direction E-O

0 1 2 2 3 3 4 4 3 3 2 2 1 0
-1 0 3 4 4 5 3 3 5 4 4 3 0 -1
-2 -3 0 5 6 4 3 3 4 6 5 0 -3 -2
-2 -4 -5 0 5 4 2 2 4 5 0 -5 -4 -2
-3 -4 -6 -5 0 3 2 2 3 0 -5 -6 -4 -3
-3 -5 -4 -4 -3 0 1 1 0 -3 -4 -4 -5 -3
-4 -3 -3 -2 -2 -1 0 0 -1 -2 -2 -3 -3 -4
c) Filtre Sobel de direction NE-SO d) Filtre Sobel de direction NO-SE

4-2.3.2 Filtres gradients

Les filtres gradients utilisés sont tous aussi asymétriques. Il s’agit des filtres de Prewitt et de
Yésou et al. (1993) présentés dans le tableau VII. Ces filtres, notamment celui de Yésou et al.
(1993) ont donné de bons résultats dans la discrimination des unités structurales dans la
région semi montagneuse de l’Ouest de la Côte d’Ivoire avec les travaux de Kouamé (1999).
Selon cet auteur, ce filtre présente une dissymétrie moins marquée ; car, le poids (-1) rajouté à
l’extrémité de la ligne des zéros est très faible au regard de l’ensemble des valeurs. Dans la
pratique, il a été constaté que plus ce poids s’éloigne de la valeur zéro dans le sens positif ou
négatif, l’effet de transformation du filtre se trouve être fortement atténué.
Ces filtres, tout comme ceux de type Sobel utilisés sont de taille 7 x 7. Cette taille de fenêtre
permet de mieux faire ressortir les structures géologiques régionales. Ces filtres sont donc
d’excellents outils de discrimination d’objets rectilignes et plus ou moins curvilignes de
grande taille et facilitent l’extraction des linéaments sur les images qu’ils traitent.

75
Tableau VII : Filtres gradients de taille 7 x 7 : a) Prewitt et b) Yésou et al. (1993)

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
-1 -2 -3 -7 1 1 1 0 0 0 0 0 0 -1
-1 -2 -3 -3 1 1 1 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -1
-1 -2 -2 -2 1 1 1 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -1
-1 -1 -1 -1 1 1 1 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -1
a) Filtre de Prewitt b) Filtre de Yésou et al. (1993)

4-2.4. Approche méthodologique de l’extraction des linéaments

En utilisant d’une part, les images issues des différents traitements effectués, notamment des
techniques d’amélioration du contraste, de filtrage et d’autre part les critères définissant les
discontinuités-images, la cartographie de toutes les structures linéaires visibles a été effectuée
manuellement. Observée sur l’image traitée, la structure linéaire n’est cartographiée comme
étant un linéament que si elle s’étend sur au moins huit pixels connectés soit une longueur
minimum de 240 m. Cette distance a été jugée suffisamment longue pour désigner la plus
petite fracture susceptible d’être cartographier sur l’image satellitaire.
Le levé linéamentaire a consisté à représenter par un segment de droite les discontinuités
images et les changements brusques de tonalité observés sur les images traitées tout en
prenant soin d’ignorer les fils de transport d’énergie, les bordures rectilignes des grandes
plantations industrielles ou toutes autres œuvres humaines (piste, voie bitumée, piste
d’atterrissage).
Après avoir tracé les linéaments régionaux visibles sur une vue globale de la zone d’étude, de
petites fenêtres de 1024×1024 (pixels, lignes) ont été ouvertes et déplacées sur toute la surface
de l’image, afin de repérer et cartographier les linéaments de petite taille. La taille de ces
fenêtres est appropriée pour une parfaite identification des petits linéaments contenus dans
l’image. Le même fichier vecteur contenant les premiers linéaments cartographiés, est
superposé à toutes les images traitées rehaussant au mieux les structures linéamentaires en
vue de leur cartographie. Cette procédure présente l’avantage de répertorier tous les
linéaments identifiés sur des sources différentes dans une seule couche de données
géoréférencées facilement intégrable dans un système d’informations géographiques.
Toutes ces opérations d’extraction (qui bien entendu restent tributaires non seulement de
l’expérience et de la subjectivité du photo-interprète, mais aussi de l’effet de l’échelle des

76
images satellitaires) doivent aboutir à l’établissement d’une carte linéamentaire détaillée de la
zone d’étude.
Il est très important de signaler que, cette carte doit être établie et validée avec la plus grande
rigueur possible. En effet, l’exactitude et la fiabilité de la caractérisation de la fracturation à
l’aide d’outils statistiques et géostatistiques, mais aussi la contribution à une meilleure
compréhension du fonctionnement des réservoirs fracturés en dépendent fortement. La carte
linéamentaire obtenue constituera un support numérique très important en hydrogéologie des
milieux fissurés.

4-2.5 Validation des résultats de la cartographie en imagerie satellitaire et vérité terrain

Les traitements d’images satellitaires se heurtent régulièrement au problème de la fiabilité des


résultats qu’ils proposent et à leur validation (Fontès et al. 1998). Ceci souligne la nécessité
de procéder au contrôle et à la validation de tous les résultats de l’interprétation des images
dérivées.

4-2.5.1 Contrôle et validation de la cartographie lithologique et vérité terrain

Le principe est basé sur la superposition des données-images à la réalité de terrain. Il consiste
à sillonner toute la zone d’étude et de récolter toutes les informations utiles pour la validation
de la cartographie lithologique. Un itinéraire est tracé d’avance de sorte à avoir une large
couverture des différentes formations géologiques de la région. Pendant cette mission, une
étude pétrographique des échantillons de roches collectés a été effectuée. Le résultat des
différentes analyses et description sera superposé à la carte géologique existante, en vue de
faire ressortir quelques similitudes et différences du point de vue de la nature et la position
des affleurements rencontrés sur le terrain.

4-2.5.2 Contrôle et validation des linéaments

La phase d’évaluation et de validation des linéaments extraits du traitement numérique


d’images satellitaires est indispensable pour juger de la pertinence de la méthode utilisée
(Moore et Waltz, 1983 ; Karnieli et al., 1996 ; Wladis, 1999 ).
Les linéaments identifiés à partir des images ETM+ de Landsat 7 ont fait l'objet d'une analyse
fréquentielle permettant de faire ressortir les directions principales. Pour la validation de ces
linéaments, les directions obtenues sont ensuite comparées à celles des travaux antérieurs
réalisés dans la région de Bondoukou à une échelle régionale (Caldini et al., 1978 ; Zeade et

77
al., 1995 ; Delor et al., 1995 ; Siémon et al., 1995). Le schéma structural obtenu, apporte
également un complément à l’inventaire des failles dans cette région. Les linéaments
cartographiés par imagerie satellitaire et retenus dans le cadre de cette étude auront une valeur
de fracturation et pourraient être assimilés à des fractures ou des discontinuités tectoniques.
En effet, au cours de la phase de validation, les linéaments ayant une origine autre que
tectonique ont été supprimés.
La carte de fracturation obtenue, est représentative des structures géologiques de la région de
Bondoukou et peut constituer un support utile pour une meilleure connaissance des propriétés
géométriques du réseau de fractures.

4-3 Caractérisation des aquifères discontinus et analyses hydrodynamiques

La fracture est l’élément principal responsable de la formation d’aquifères discontinus en


zone de socle. Selon Franciss (1970), la fracturation conditionne la répartition spatiale des
zones de fortes potentialités hydrauliques et donne ainsi une structuration à l’aquifère. Une
roche saine dépourvue de fractures est totalement imperméable à l’eau et donc n’a aucun
intérêt du point de vue hydrogéologique, car sa capacité hydraulique est très faible voire nulle
(Bernard et Mouton, 1980 ; Bernardi et al., 1988).
La caractérisation de la géométrie et l’analyse hydrodynamique des aquifères fracturés (Plote,
1968 ; Bernardi et Mouton, 1980 ; Faillat, 1986 ; Biémi, 1992 ; Nakolendousse et al., 1993 ;
De Dreuzy, 1999 ; Kouamé, 1999 ; Lasm, 2000 ; Jourda, 2005 ; Jourda et al., 2006)
nécessitent l’acquisition de toutes les informations relatives aux fractures ayant affecté les
formations géologiques de la zone d’étude. Dans la pratique, il faut noter que l’information
complète et réelle sur la nature et les caractéristiques d’une fracture est très difficile à obtenir.
Le chercheur est donc généralement contraint de se limiter à certains paramètres observables
sur les images et/ou à l’affleurement. Il s’agit de la trace (longueur visible), ouverture,
orientation, nature du remplissage, nature du rejet, l’espacement mesuré entre fractures, etc.
Dans cette étude, les outils mathématiques (analyses statistique et géostatistique) seront
utilisés pour la caractérisation géométrique des aquifères discontinus et la compréhension du
fonctionnement des réservoirs fracturés. Il faut par ailleurs noter que cette étude portera
uniquement sur l’approche quantitative du réseau de fractures. Selon cette approche les
fractures sont différenciées en fonction de leur direction, sans tenir compte de la notion de
cinématique qui fait appel à la notion de tectonique (Lasm, 2000).

78
4-3.1 Caractérisation géométrique des aquifères de fissures

4-3.1.1 Etude des directions préférentielles

La distribution des orientations des fractures s’apprécie mieux sur une rosace directionnelle.
La rosace est un diagramme circulaire qui présente les fréquences en nombre ou en longueur
cumulée en fonction des classes directionnelles avec un pas de 10 degré.
L’étude des directions préférentielles des fractures d’une région est très importante, car elle
révèle les classes directionnelles majeures (directions primaires) et celles dites secondaires.
Cette étude permettra de comprendre l’histoire géologique de la région et principalement les
grands phénomènes tectoniques qui ont affecté le secteur d’étude. En outre, l’orientation des
fractures constitue l’un des paramètres essentiels intervenant dans l’écoulement des eaux
souterraines en milieu de socle. Selon leur orientation les fractures peuvent favoriser et
faciliter le drainage des eaux souterraines.

4-3.1.2 Bases théoriques de l’analyse statistique

La statistique, outil mathématique basé sur une théorie robuste a depuis longtemps été
énormément utilisée pour l’étude des phénomènes naturels bien souvent complexes. Pendant
ces dernières décades, elle a fait son apparition dans les sciences de la terre, notamment dans
l’étude de la fracturation et de l’hydrodynamisme des réservoirs de fissures (Rats et
Chernyashov, 1965 ; Franciss ; 1970 ; Priest et Husdon, 1976 ; Baecher et Lanney, 1978 ;
Carlsson et Olsson, 1981 ; Ladéira et Price, 1981 ; Baecher, 1983 ; Segall et Pollard, 1983 ;
Rouleau et Gale, 1985 ; Rossier, 1986 ; Dershowitz et Einstein, 1988 ; Huang et Angelier,
1989 ; Narr et Suppe, 1991 ; Rives et al, 1992 ; Delay et al, 1992 ; Gillespie et al, 1993 ;
Kouamé, 1999 ; Bodin et Razack, 1999 ; Lasm, 2000 ; Jourda, 2005).
Divers lois de probabilité (normale, lognormale, exponentielle, gamma, hyperbolique,
puissance etc.) permettent en effet d’aborder le délicat problème de la caractérisation de la
fracturation et du fonctionnement des réservoirs fracturés. L’analyse des réseaux de fractures
et des propriétés hydrodynamiques des réservoirs fissurés dévient possible. Les études
statistiques des paramètres géométriques (orientation, longueur, espacement, ouverture,
densité de fracturation) et hydrodynamiques (transmissivité, débits spécifiques, perméabilité)
ont été abordées par de nombreux auteurs, sans jamais malheureusement dégager de
consensus.
Dans la pratique, la distribution statistique un paramètre (variable X) est analysée à partir
d’histogramme et de courbe de fréquence (Figure 64).

79
La forme générale de la distribution est comparée à des modèles théoriques connus et à l’aide

du test de conformité du khi deux ( χ ) (pour les lois exponentielle, lognormale, gamma,
2

normale) ou de l’analyse de cœfficient de corrélation (loi puissance), on détermine le modèle


qui s’ajuste le mieux à la distribution observée.
Selon le test du khi deux lorsque,
χ cal
2
f χ théo
2
⇒ la loi est rejetée ;
χ cal
2
p χ théo
2
⇒ la loi est retenue.
Le khi deux théorique (χ théo
2
) est soigneusement déterminé sur la table des valeurs des centiles
(χ ) pour la distribution du khi deux en fonction du nombre v de degrés de liberté à un seuil
2
p

de signification raisonnablement fixé. Le khi deux calculé χ cal


2
( ) est défini par l’expression

(F:;< − F=>é: )²
suivante (16) :

χ8567 = 
F=>é:
(16)

avec F:;< et F=>é: désignant respectivement les fréquences observées et théoriques.

Variable X ; distribution: Normale

24
22
20
Fréquence Relative (%)

18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
-3,4 -2,8 -2,2 -1,6 -1,0 -0,4 0,2 0,8 1,4 2,0 Théoriq.

Caractéristique du Paramètre X

Figure 64 : Distribution de la variable X : ajustement à une loi normale.

L’ajustement à la loi puissance consiste à reporter dans un diagramme bi logarithmique la


distribution de fréquences des longueurs. Si les points s’alignent suivant une droite, la
distribution suit alors une loi puissance d’expression (équation 17):
−α
N (l i ) = a × l i (17)
avec : li : centres des classes de longueur de fractures ;
N : fréquence de classes ;

80
a : coefficient de proportionnalité ;
α : exposant caractéristique de la loi puissance de valeur comprise
généralement entre 1 et 3.

4-3.1.3 Bases théoriques de l’analyse géostatistique

La géostatistique a fait son apparition avec Matheron en 1962 (Matheron, 1962). Elle permet
d’étudier les phénomènes régionalisés (Matheron, 1962 ; 1965 ; 1970). Matheron (1965)
développe cette technique dans le but d’estimer les caractéristiques des gisements miniers et
d’en connaître la variance d’estimation. Plus tard, elle a été utilisée dans bien d’autres
domaines dont les sciences de la terre. Nous présentons ici quelques études géostatistiques
dans différentes disciplines ; la pédologie avec Gascuel-Odoux (1994) ; la géochimie avec
Wackernagel et Butenuth (1989) et Sandjivy (1983) ; l’épidémiologie avec Lecoustre et Reffy
(1986) ; la foresterie avec Marbeau (1976) ; l’hydrogéologie avec Lasm (2000), Youan Ta
(2002), Jourda (2005) et l’environnement avec Fouquet (1993).

4-3.1.3.1 Notion de variable régionalisée

Un phénomène régionalisé est un phénomène naturel qui se déploie dans l’espace et / ou dans
le temps de manière structurée et qui est bien définie sur un domaine borné S (domaine de
validité). Matheron (1965) définit la variable régionalisée (VR) comme étant une fonction Z
définie sur S, par le biais de laquelle ce phénomène se laisse décrire de manière satisfaisante.
Autrement dit, une variable est dite régionalisée lorsque les valeurs qu’elle prend, dépendent
de sa position dans l’espace (Narboni, 1979). L’étude de la variable aléatoire permet de
dégager, lorsqu’elle existe, la structuration spatiale du phénomène étudié (Razack, 1984 ;
Lasm, 2000). Dans le cadre de ces travaux, le phénomène étudié est la fracturation exprimée
en longueur cumulée par maille (de taille 5 km x 5 km). L’analyse du variogramme portera
alors sur la fracturation globale et sur les familles de fractures majoritaires, susceptibles de jouer
un rôle hydrogéologique important.

4-3.1.3.2 Variogramme γ(h) : outil d’analyse géostatistique

L’outil d’analyse géostatistique est appelé variogramme ou « fonction aléatoire intrinsèque ».


Son étude permet de définir les caractéristiques de la structuration spatiale du phénomène
étudié. Le variogramme est définie par la relation (18) :

81
γ (h) = VAR [Z (x + h) − Z (x )]
1
(18)
2
Avec :
VAR [Z(x)] : variance de la variable régionalisée au point x ;
h : vecteur de module (x-x’) ;
γ (h) est le demi-variogramme.
Pour toute distance h séparant deux points d’appui (couple de points) le variogramme exprime
le demi-accroissement quadratique moyen.

4-3.1.3.3 Représentation graphique du variogramme

Pour la représentation du graphe de la fonction intrinsèque (Figure 65), les valeurs des
interdistances (h) se trouvent en abscisses et les variogrammes γ(h) en ordonnées.
L’analyse de ce graphe permet de mieux comprendre la relation établie entre le variogramme
et la covariance (équation 19) à savoir :
γ(hi) = C(0) – C(hi) ou C(0) = γ(hi) + C(hi) (19).

Figure 65: Représentation graphique du variogramme

4-3.1.3.4 Comportements particuliers du variogramme

Parfois, le variogramme présente un comportement très particulier (Figure 66). C’est le cas du
variogramme calculé à partir de l’étude d’un phénomène présentant des périodicités dans
l’espace ou dans le temps, ou bien à partir de l’étude d’un phénomène présentant des
structures emboîtées (ou structures gigognes). Il existe un autre comportement particulier de
variogramme appelé « effet de trou » qui est dû à la présence dans le domaine de validité de
zones « riches » entourées de zones pauvres.

82
Figure 66 : Comportement particulier du variogramme : A) périodique ; B) gigogne ; C) effet
de trou

4-3.1.3.5 Modèles théoriques de variogramme

En sciences de la terre, les modèles théoriques exponentiel, sphérique sont les plus utilisés
pour la détermination des paramètres de régionalisation (Razack, 1984 ; Lasm, 2000). Ces
modèles théoriques seront ajustés aux variogrammes expérimentaux (équations 20 ; 21 ; 22).
HI
-le modèle exponentiel A(ℎ) = CD + C E1 − F G J K (20)

ℎ 1 ℎ H
A(ℎ) = CD + C L3 − E K P
2O 2 O
-le modèle sphérique pour h ≤ a (21)

γ(h) = cT + c pour h > a (22)


Avec : a : la portée ;
h : la distance entre deux supports (interdistance) ;
c : la variance ;
c0 : l’effet de pépite.
Le variogramme présente les caractéristiques suivantes :
- un palier (plateau) « P » valeur autour de laquelle se stabilise le variogramme, ce qui vérifie
l’hypothèse de stationnarité d’ordre 2 ;
- une portée « a » qui désigne la distance h à partir de laquelle le palier est atteint. Les couples
de points distants de h inférieure à « a » sont corrélés spatialement, ce qui n’est pas le cas
quand h est supérieur à « a ».
- un effet de pépite qui est la valeur de γ(h) quand h est égal à zéro, dénote le degré
d’irrégularité de la variable étudiée.
Pour le choix du modèle adéquat, nous avons eu recours à l’analyse des valeurs des écarts
moyens quadratiques entre les valeurs expérimentales et théoriques du variogramme. Le
modèle fournissant les écarts moyens quadratiques les plus faibles est retenu.

83
4-3.1.3.6 Méthode d’estimation : le krigeage

La théorie des variables régionalisées (VR) permet, grâce à la technique du krigeage, de


résoudre divers problèmes d’estimation. Le krigeage est une méthode d’estimation locale des
valeurs d’une variable en tenant compte du variogramme et de la variabilité spatiale de la VR.
Cette technique permet de minimiser l’erreur d’estimation, et l’estimation qu’elle fournit peut
être appréciée à l’aide de l’écart type d’estimation qui l’accompagne (Lasm, 2000).
Nous ne présentons pas ici les bases conceptuelles du krigeage. Pour plus de détails le lecteur
pourra consulter les travaux de Delhomme (1976), Chauvet (1984), Razack (1984), Lecoustre
et al. (1986) Issaaks et Srivastava (1989). L’estimation de la valeur Z*(x0) notée encore (Zo*)
en un point x0 quelconque, entouré de n points, est obtenue par l’équation (23) :
Y

ZT∗ =  λ! Z(x! ) (23)


!Z[

où Z (xi) désigne la valeur de la variable au point xi


λi est le coefficient de pondération xi (poids).
Il faut pouvoir trouver tous les λi qui permettent d’avoir une bonne estimation de Zo*.
La technique du krigeage permet de trouver cette valeur en respectant deux conditions
essentielles que sont :
*espérance mathématique des erreurs d’estimation nulle (équation 24).
E (Zo* - Zo) = 0 (24)
*Variance des erreurs d’estimation minimum (équation 25)
Var (Zo* - Zo) minimum ou
E[(Zo* - Zo)²] minimum (25)
Le développement de l’équation (26) donne {Voir la démonstration dans Lasm (2000)}.
Y Y

 λ! m = m d’ou  λ! = 1 (26)
!Z[ !Z[

L’équation (26) permet après introduction dans les expressions, du multiplicateur de Lagrange
le passage du problème de minimisation sous contrainte à un problème non contraint.
L’expression suivante (27) est donc à minimiser :
 N 
E  ( Z 0* − Z 0 )  − 2 µ  ∑ λ i − 1  = 0 (27)
 i =1 
avec µ multiplicateur de Lagrange.
La résolution de cette équation (28), conduit à la forme matricielle suivante

84
(28)

avec γ(x! − x ) la valeur du variogramme entre deux points xi et xj ; γ(x! − xT ) la valeur du


soit K×Λ = B

variogramme entre le point xi et le point à estimer par le krigeage x0.


L’inconnu dans cette équation est le vecteur des poids Λ, la matrice de krigeage K et le
vecteur B étant connus. L’inversion de la matrice K permet de calculer le vecteur poids Λ et
donc les différentes valeurs sont λi pour le point i considéré.
Ainsi l’estimation de la valeur ZT∗ peut aisément se mesurer à partir de l’expression suivante

Z0* =λ1 Z(x1 )+λ2 Z(x2 )+λ3 Z(x3 )+…+λn Z(xn )


(équation 29) (Razack, 1984).
(29)

avec une variance des erreurs (équation) égale à :


Y

σ = Var(Z − ZT ) =  λ! γ(x[ − xT ) + μT
8̀ ∗
(30)
!Z[

On remarque donc que le krigeage comme on l’a dit prend bien en compte :
-la disposition géométrique du point à estimer et des points connus ;
-la structuration spatiale du phénomène par l’intermédiaire du variogramme.

4-3.2 Caractérisation hydraulique des aquifères de fissures

4-3.2.1 Etude de la productivité des ouvrages de captage en milieu fissuré

L’analyse des relations qui lient les paramètres caractérisant les ouvrages de captage (forages)
peut fournir des informations très intéressantes sur leur productivité et leur rentabilité.
L’étude de ces relations s’avère donc importante pour toutes les études hydrostructurales, afin
d’améliorer la connaissance des aquifères captés. Ces paramètres renseignent sur la nature et
l’aptitude de ces aquifères à former de bons réservoirs d’eaux souterraines. Il s’agit de la
profondeur totale forée (Pt), l’épaisseur d’altération (EA), les arrivées d’eau (AE), les niveaux
statiques (NS), les niveaux dynamiques (ND), les débits de foration (Q), le débit spécifique
(Qsp), la nature du socle, la transmissivité (T), la perméabilité (K) etc.

85
Les relations seront établies premièrement entre les paramètres en considérant l’ensemble de
la zone d’étude. Il s’agira ici d’analyser et interpréter les relations entre :
* profondeurs totales des forages et les débits d’exploitation ;
* couche d’altérites et débits d’exploitation ;
* accidents géologiques et positionnement des forages dans le socle ;
* direction de fracturation et productivité des ouvrages ;
* transmissivité et débit spécifique ;
* productivité et nature pétrographique des roches.

La distribution et le comportement des arrivées d’eau (AE) seront également étudiés.

4-3.2.2 Modélisation des paramètres hydrodynamiques

Les paramètres arrivée d’eau (AE), transmissivité (T) et débit spécifique (Qs) seront
modélisés à l’aide d’outils statistiques en vue de comprendre leur distribution en zone de
socle. Une étude géostatistique de la transmissivité et du débit spécifique sera effectuée pour
identifier les paramètres de régionalisation les caractérisant et suivre leur déploiement dans
l’espace

4-3.2.3 Méthode de calcul de la transmissivité : interprétation des essais de pompage

Sur l’ensemble de forages réalisés dans la région de Bondoukou seulement 78 ont fait l’objet
d’un essai de pompage. Il s’agit d’essai de pompage de courte durée effectué pour chaque
forage avec un maximum de trois (3) paliers. Nous avons utilisé ces données pour la
détermination de la transmissivité dans le cadre de cette étude. En effet, divers travaux ont
montré qu’il était possible de calculer ce paramètre à l’aide des données fournies par les
pompages par paliers à condition d’atteindre un palier au cours de chaque cycle (Jacob, 1947 ;
Birsoy et Summers, 1980 ; Bangoy,1992 ; Helweg, 1994 ; Bangoy et Drogue,1994).
Faillat (1984) ; Soro (1987) ; Biémi, (1992) ; Savané (1997) ; Lasm (2000) et Jourda (2005)
ont d’ailleurs utilisé avec succès les pompages de courtes durées pour l’évaluation de la
transmissivité dans diverses régions de la Côte d’ Ivoire.
L’une des méthodes se prêtant le mieux à l’utilisation des données de pompages par paliers
est la méthode de Cooper-Jacob. Elle a été appliquée dans le Nord-Est de la Côte d’Ivoire,
notamment dans la région de Bondoukou.
La méthode de Cooper-Jacob est utilisée lorsqu’en nappe discontinue, l’essai de pompage en
régime transitoire a été effectué avec plusieurs débits constants. Cette méthode convient donc

86
lorsqu’on dispose de données fournies par les essais par paliers en nappe discontinue
(aquifère de fissures). En s’appuyant sur la formule de Theis, Jacob propose une équation
simplifiée permettant de déterminer la transmissivité. Cette équation (31) a pour expression :

Q 2,25Tt
s(t) = ln( 8 )
4πT r S
(31)

avec s : le rabattement mesuré en un temps t, exprimé en mètre (m) ;


r : distance entre le piézomètre d’observation et le forage de pompage en mètre (m) ;
T : la transmissivité exprimée en m²/s ;
S : le coefficient d’emmagasinement, sans dimension ;
t : le temps écoulé depuis le début du pompage, exprimé en mn;
Q : le débit de pompage en m3/s.
La résolution de cette équation à deux (2) inconnues (S et T) est mathématiquement
complexe, voire impossible si l’on ne choisit pas de donner une valeur à l’une des inconnues.
Cet obstacle a permis de développer la procédure de détermination graphique des inconnues.
Il s’agit de la détermination de la transmissivité à l’aide des données de la descente ou de la
remontée.
Dans le cadre de cette étude, afin de réduire l’influence des pertes de charges au voisinage de
l’ouvrage sur le rabattement, les transmissivités ont été calculées à partir des données de la

Q tY
remontée. L’expression du rabattement est alors donnée par l’équation (32) :

S(t ′ ) = 0,183 log ( j )


T t
(32)

avec t’ : le temps écoulé depuis l’arrêt du pompage


tn : le temps à la fin du pompage.
D’après Kruseman et De Ridder (1974), le temps t est remplacé par la moyenne logarithmique
pondérée du temps (tm) du fait de la courte durée des essais. Également appelé temps corrigé,
tm représente le temps auquel serait produit le rabattement dans un certain piézomètre si le
débit de pompage était resté constant depuis le début et égale au débit réel au temps tn.
L’expression de rabattement (équation 33) devient donc :

Q tk
S(t ′ ) = 0,183 log ( ′ )
T t
(33)

Ces auteurs proposent une méthode de calcul de tm qui suit les étapes suivantes :
-multiplier chaque accroissement de débit avant t (∆Q0, ∆Q1,……. ∆Qn-1) par le logarithmique

-faire la somme algébrique de ces produits, ∑mΔQ! × log (t Y − t ! )p,


du temps écoulé depuis le début de chaque palier, soit log (tn-t0), log (tn-t1) …… log (tn-tn-1),

87
-diviser cette somme par la somme algébrique des accroissements de débits, c'est-à-dire par le
débit réel de pompage au temps tn, soit l’expression (34)

∑mΔq, × log (rs − r, )p


∑ Δq,
(34),

-extraire l’antilogarithme de ce quotient, ce qui donne la valeur cherchée de tm.


On représente sur un papier semi logarithmique le rabattement résiduel en fonction du tm/t’.
La pente de la droite permet d’évaluer la valeur de la transmissivité.

4-3.2.4 Détermination du débit spécifique des ouvrages

Selon Castany (1982), le débit spécifique (Qsp) d’un puits est le débit pompé (Q) rapporté au
rabattement (s) dans le puits dans des conditions d’essais de puits définies. Ce paramètre qui
fait intervenir à la fois le rabattement et le débit de pompage (deux paramètres très intimement
liés), donne des indications tant sur les caractéristiques des forages que sur l’état de
connexion entre les réseaux de fractures (Biemi 1992). Cette grandeur est souvent utilisée
pour évaluer l’efficacité des forages. Elle est selon Faillat (1986) variable d’une région à une
autre ou d’un programme à un autre, ceci en fonction de la stratégie d’implantation et de
foration des ouvrages de captage. Pour l’hydrogéologue, il est primordial de connaître
l’épaisseur de la zone décomprimée, car l’expérience révèle que les débits spécifiques dans le
socle diminuent très vite avec la profondeur (Dawis1967 in Sawadogo S. 1982).
Tout comme dans la région de Man avec Lasm (2000), seuls les débits spécifiques calculés
sur le troisième palier au niveau de tous les forages ont été considérés.

4-3.2.5 Perméabilités induites par les fractures

La fracture se présente comme la mère génitrice des aquifères de fissures, même si elle peut
parfois s’avérer stérile. La fracture confère donc à la roche une certaine perméabilité. Aussi
les propriétés hydrodynamiques des aquifères en milieu de fissure, notamment la
perméabilité, reste-elle étroitement liée à l’organisation fissurale du réservoir. La quasi
ubiquité du développement de la fracturation et surtout la forte densité de fracture au sein de
la roche permettent d’assimiler les aquifères de fissures à des milieux poreux équivalents.
C’est le cas dans notre région d’étude, d’où la possibilité d’utiliser la méthode de Franciss
(1970) pour la détermination de la perméabilité induite.

88
4-3.2.5.1 Principe de la méthode de Franciss (1970)

Une méthodologie propre aux milieux fissurés pour la détermination des perméabilités
induites par les fractures a été proposée par Franciss (1970). Cette approche basée sur des
théories mathématiques permet de faciliter la modélisation de l’écoulement en milieu
cristallin et cristallophyllien fissuré. Les hypothèses simplificatrices de base pour
l’applicabilité de cette approche sont les suivantes :
-les fractures sont supposées verticales ou sub-verticales pour permettre la réduction
des calculs et le traitement du problème à deux dimensions. Nous supposerons que toutes les
fractures cartographiées dans la région de Bondoukou à l’aide la télédétection sont
subverticales ;
-l’épaisseur de la zone broyée (e) c’est-à-dire la distance moyenne entre les deux
lèvres d’une fracture, est proportionnelle à la longueur (L) de la fracture exprimée en mètre.
Deux variables sont indispensables au calcul des perméabilités induites. Ce sont de la
conductivité hydraulique (Kf) de la région et le cœfficient empirique de proportionnalité (C)
entre l’ouverture et la longueur des fractures.
La deuxième hypothèse permet de calculer ce cœfficient grâce aux mesures des longueurs et
des ouvertures des fractures effectuées sur les affleurements au cours des missions de terrain.
« C »est défini par l’équation suivante (35) :

e!
C! =
L!
(35)

Avec :
c : Coefficient de proportionnalité empirique ;
ei : épaisseur de la zone broyée (m) ;
Li : longueur de la fracture (m).
La conductivité hydraulique est assimilable à la perméabilité moyenne caractérisant toute la
surface étudiée (Savané, 1997). Elle est déterminée par l’expression suivante (36):

Ti = K i e i (36)
Avec Ti : la transmissivité de la zone broyée (m²/s) obtenue par méthode Cooper-Jacob.
ei : épaisseur de la zone broyée (m)
Ki: Conductivité de la zone étudiée (m/s)
Kf correspond à la valeur moyenne des Ki. L’épaisseur de la zone fracturée est assimilée à la
longueur de la crépine dans le cas où le forage à une seule arrivée d’eau. Si le forage possède
89
plusieurs arrivés d’eau, l’épaisseur de la zone fracturée est déterminée en faisant la différence
entre la première arrivée d’eau et la dernière.
Pour les principes mathématiques de la méthode de Francis, le lecteur pourra consulter les
travaux de Francis (1970), Biémi (1992), Kouamé (1999) et Jourda (2005).
L’application de cette méthode a nécessité un maillage de la zone d’étude d’une superficie de
4735,50 km², en 195 cercles de 5000 mètres de diamètres (D = 5000), inscrit chaque à
l’intérieur d’un carré dont le côté est égal au diamètre du cercle correspondant. A l’intérieur
de chaque cercle, il a été calculé le nombre total des fractures, la longueur de chaque fracture
et son orientation.
Après la détermination des valeurs de la conductivité hydraulique (Kf = 1,61 10-4 m/s) et du
coefficient de proportionnalité empirique entre l’ouverture et la longueur des fractures (C =
0,00559), les valeurs de perméabilités (Kmax, Kmin et Kmoy) induites par les fractures sont
calculées. Le programme (EVC) écrit sous le langage Quick BASIC (Coulibaly 1997) calcule
automatiquement ces valeurs à partir des formules de Franciss (1970).

4-3.2.5.2 Couloirs de circulation des eaux souterraines

Les valeurs de perméabilités déterminées à l’aide de cette méthode (Kmin, Kmax et Kmoy) seront
représentées sur support cartographie à deux dimensions. Ainsi, les cartes isovaleurs qui
expriment la variabilité spatiale de ces paramètres ont été établies. Le traitement numérique et
l’interprétation de ces cartes à l’intérieur d’un système d’informations hydrogéologiques à
référence spatiale permettront l’identification des axes d’écoulement souterrain ou couloirs de
circulation des eaux souterraines. En réalité, la détermination des perméabilités induites par la
méthode de Franciss (1970) conduit à l’identification des couloirs de circulation des eaux
souterraines.
Certaines données générées par l’emploie des techniques de la télédétection et celles de la
caractérisation de la géométrie et de l’analyse hydrodynamique, sont utilisées à l’intérieur
d’un SIHRS pour la recherche d’eau souterraine. Les prochains paragraphes vont présenter le
principe de l’analyse multicritère qui a permis l’utilisation adéquate de ces données.

4-4 Apport d’un SIHRS à la recherche des eaux souterraines

Il sera mis en place un SIHRS (Système d’Informations Hydrogéologiques à Référence


Spatiale) dont l’objectif sera d’aider à la recherche d’eau souterraine en milieu fissuré. Dans
cette optique, seront étudiées les conditions d’accès et d’exploitation des ressources d’eaux

90
souterraines. Les zones favorables à l’implantation des ouvrages de captage à gros débits
seront également identifiées de même que leur vulnérabilité à la pollution. En plus de l’aspect
hydrogéologique des aquifères de fissures, les aspects géologiques, physiographiques et
hydro-climatologiques de la région doivent être intégrés pour aider à une meilleure gestion
des ressources en eaux souterraines. Les techniques d’analyse multicritère sont donc
appropriées pour une telle étude et seront utilisées pour tenter de modéliser les indicateurs
(potentialité, accessibilité, exploitabilité, vulnérabilité etc.) relatifs à la ressource en eau
souterraine de la région de Bondoukou.
Les méthodes d’analyse multicritère ou plus exactement les méthodes d’aide multicritères à la
décision (Sami, 2000) ont été utilisées par de nombreux auteurs. Elles ont permis la sélection
de meilleurs sites de stockage de déchets (Roy, 1985 ; Schärlig, 1985 ; Joerin, 1995 ; El
Morjani, 2002 ; Kouamé et al., 2006 ; Kouamé, 2007) et la cartographie des zones
vulnérables à la pollution (Roy, 1985 ; Schärlig, 1985 ; Joerin, 1995 ; Savané, 1997 ; El
Morjani, 2002 ; Saley, 2003 ; Hentati et al., 2005 ; Jourda, 2005 ; Jourda et al., 2005 ; Jourda
et al., 2006 ; Kouamé, 2007). Ces méthodes ont également permis la cartographie des zones
favorables à l’implantation des forages à gros débits (Savané, 1997 ; Saley, 2003 ; Jourda,
2005 ; Jourda et al., 2006).
La démarche méthodologique adoptée dans le cadre de ce travail suivra les étapes suivantes :
l’identification des critères de décisions, la classification et la standardisation de ces critères
en vue de l’élaboration des indicateurs conformément aux objectifs à atteindre et enfin la
pondération des critères et leur agrégation suivant la démarche multicritère.

4-4.1 Identification des critères de l’analyse multicritère

L’identification des critères est une phase décisive et très délicate qui conditionne la qualité
des informations générées en vue de la prise de décision. En référence aux travaux de El
Morjani (2002), Hentati et al. (2005), Jourda (2005), Jourda et al. (2006) et Kouamé (2007),
un certain nombre de critères a été identifié, sélectionné et évalué pour l’établissement des
différentes cartes thématiques conformément aux objectifs fixés ; à savoir l’établissement des
cartes thématiques concernant les indicateurs de potentialité en eaux souterraines,
d’accessibilité, d’exploitabilité. La combinaison de ces différents indicateurs conduira à
l’élaboration de la carte des sites favorables d’implantation des futurs forages. La
vulnérabilité de ces sites à la pollution sera ensuite étudiée. Pour cette étude, les critères jugés
très importants sont :

91
- coûts de foration (F CFA) ;
- probabilité de réussite (%) ;
- débit d’exploitation (m3/h) ;
- niveau piézométrique de la nappe (m) ;
- infiltration efficace (mm) ;
- pente (%) ;
- densité de drainage (km/km²) ;
- densité de fracture (km/km²) ;
- perméabilité induite (m/s) ;
- épaisseur d’altération (m) ;
- lithologie de l’aquifère ;
- type de sol et
- nature de la zone non saturée.

4-4.2 Classification et standardisation des critères

La classification des critères est une phase tout aussi délicate et doit être judicieusement bien
menée. Le choix de ces classes doit tenir compte de la variance des données et s’inspirer de la
classification adoptée lors des travaux antérieurs (Jourda, 2005 ; Jourda et al., 2006) réalisés
en région de socle et de la classification proposée par le C.I.E.H (Comité Inter-Africain
d’Études Hydrauliques) pour les débits. Aussi pour une meilleure interprétation, le nombre de
classe a-t-il été réduit à 5 comme l’ont défini Savané (1997), Saley (2003) et Jourda (2005) :
très faible ; faible ; moyen ; forte ; très forte.
Les critères étant mesurés sur des échelles différentes, avec des unités différentes, une
standardisation de ceux-ci s’impose pour une bonne analyse multicritère. Un intervalle
commun de 0 à 10 a été retenu pour cette opération tout en tenant compte des études
antérieures réalisées par Jourda (2005), Jourda et al. (2006) dans la région de Korhogo et
Kouamé (2007) dans la région d’Abidjan. La note 10 est attribuée aux classes « très faible »
ou « très forte » selon quelles contribuent à l’excellente réalisation de l’indicateur considéré.
Dans le cas inverse, la note 1 est attribuée à ces classes. En suivant la même logique, les
valeurs intermédiaires sont attribuées aux classes intermédiaires selon une distribution
linéaire.

92
4-4.2.1 Indicateur potentialité en eaux souterraines

L’indicateur potentialité en eaux souterraines requiert l’utilisation de six critères aussi


importants les uns que les autres. Il s’agit de l’infiltration efficace, la pente, la densité de
drainage, la densité de fracture, la perméabilité induite et l’épaisseur d’altération (m). Le
résultat de la classification et la standardisation de ces six critères est consigné dans le tableau
VIII. La combinaison de tous ces critères donne les informations témoignant de la présence
ou non de l’eau dans les aquifères. Si cette ressource existe, il convient de savoir si elle est
accessible en vue d’une exploitation future, d’où la nécessité d’étudier son accessibilité.

4-4.2.2 Indicateur accessibilité

La ressource en eau d’un aquifère n’est accessible que si le coût de foration "l’autorise". En
effet l’accessibilité dépend plus du coût de foration que de la probabilité de succès. Le mode
de calcul de ces deux critères est inspiré des travaux de Jourda (2005) et Jourda et al., (2006).
Le résultat de la classification et la standardisation des deux critères entrant dans l’élaboration
de cet indicateur est consigné dans le tableau IX. Une fois accessible, il devient nécessaire de
s’assurer que la ressource est exploitable en vue de l’approvisionnement des populations.

4-4.2.3 Indicateur exploitabilité

La ressource en eau n’est exploitable que si le débit d’exploitation le permet. Le débit


d’exploitation en lui-même étant conditionné par la quantité d’eau dans la réserve souterraine
et la rapidité de renouvellement de cette réserve en cas de forte demande. L’exploitabilité
d’une ressource dépend en grande partie du débit d’exploitation et moins du niveau
piézométrique. Le résultat de la classification et la standardisation des deux critères entrant
dans l’élaboration de cet indicateur est consigné dans le tableau X.
Une étude de la vulnérabilité de la nappe d’eau souterraine à la pollution est obligatoire en
vue de prendre des dispositions nécessaires pour éviter d’éventuelle pollution.

93
Tableau VIII : Classification et Standardisation des critères de potentialité en eaux
souterraines

Indicateur Critères Qualificatifs des critères Classes Notes


Très faible < 0,6 10
Faible 0,6 - 1,7 8
Pente (%) Moyen 1,7 - 3,4 5
Forte 3,4 - 5,1 3
Très forte > 5,1 1
Très faible < 25 1
Faible 25 - 50 3
Infiltration
Moyen 50 -75 6
efficace (mm)
Forte 75 - 100 9
Très forte > 100 10
Très faible < 0,54 10
Densité de Faible 0,54 - 0,71 8
Potentialité drainage Moyen 0,71 - 0,93 5
(km/km²) Forte 0,93 - 1,23 3
Très forte > 1,23 1
en eaux
Très faible < 1,3 1
Densité de Faible 1,3 - 1,9 3
souterraines fracturation Moyen 1,9 - 2,7 5
(km/km²) Forte 2,7- 3.3 8
Très forte > 3,3 10
Très faible < 2,7 1
Faible 2,7 - 3,3 3
Perméabilité
Moyen 3,3 - 5,3 5
induite (x10-7m/s)
Forte 5,3 - 6,7 8
Très forte > 6,7 10
Très faible < 10 1
Faible 10 - 15 3
Epaisseur
Moyen 15 - 25 5
d’altération (m)
Forte 25 - 40 8
Très forte > 40 10

Tableau IX : Classification et Standardisation des critères d’accessibilité


Indicateur critères Qualificatifs des critères Classes Note
Très faible < 25% 1
Faible 25 - 50% 3
Probabilité de
Moyen 50 - 60% 5
succès
Fort 60 - 80% 8
Très fort > 80% 10
Accessibilité
Très faible < 600 000 10
Faible 600 000 - 911 000 8
Coût de
Moyen 911 000 - 1 120 000 5
foration
Elevé 1 120 000 - 1 400 000 3
Très élevé > 1 400 000 1

94
Tableau X : Classification et Standardisation des critères d’exploitabilité
Indicateur critères Qualificatifs des critères Classes Note
Très faible < 1 m3/h 1
Faible 1 - 2,5 m3/h 3
Débit
Moyen 2,5 - 4,1 m3/h 5
d’exploitation
Fort 4,1 - 9,5 m3/h 8
Très fort > 9,5 m3/h 10
Exploitabilité
Très faible 0-5m 10
Faible 5 - 10 m 8
Niveau
Moyen 10 - 15 m 5
piézométrique
Fort 15 - 25 m 3
Très fort > 25 m 1

4-4.2.4 Indicateur vulnérabilité à la pollution

La protection des ressources d’eau souterraine contre d’éventuelle pollution nécessite la


connaissance des zones spécialement vulnérables. La carte de vulnérabilité à la pollution est
donc utile pour assurer un aménagement, une intervention rapide en somme, une gestion
préventive du territoire et permettre la préservation de la qualité de la ressource d’eau.
Selon Murat et al. (2000), il n’existe aucune définition standardisée de la vulnérabilité des
aquifères. Il faut toutefois noter que la vulnérabilité à la pollution d’une nappe d’eau
souterraine matérialise la facilité avec laquelle elle peut être atteinte par une pollution (Sinan
et al., 2003). Lorsque le polluant atteindra plus vite la nappe, on dira qu’elle est très exposée
et donc très vulnérable à la pollution.
La vulnérabilité est difficilement quantifiable de manière absolue, mais elle est plutôt une
notion relative, non mesurable et sans dimension. Par conséquent, il n’existe pas de méthode
absolue d’évaluation de la vulnérabilité des nappes d’eau souterraine. Dans la littérature, il a
été recensé plus d’une vingtaine de méthodes d’estimation de la sensibilité des aquifères à la
pollution. Nous pouvons citer entre autres méthodes : EVARISK (Murat et al., 2000),
MINNESOTA (Murat et al., 2000), ECPSI (Kouamé, 2007), GOD (Murat et al., 2003) et
DRASTIC (Murat et al., 2003 ; Sinan et al., 2003 ; Jourda, 2005 ; Jourda et al., 2006 ;
Kouamé, 2007).
Universellement utilisée, la méthode DRASTIC est une méthode à cotation numérique
empirique, développée par "The United State Environnemental Protection Agency (US EPA)"
(Aller et al., 1987 in Jourda, 2005). Elle a produit d’excellents résultats lors de l’étude de la
vulnérabilité des eaux souterraines de plusieurs régions à contextes géologiques,
hydrogéologiques et hydroclimatiques différents (Fritch et al., 2000 ; Al-Adamat et al,. 2003 ;

95
Murat et al., 2003 ; Sinan et al., 2003 ; Alemayehu, 2004 ; Hentati et al., 2005 ; Jourda,
2005 ; Jourda et al., 2005 ; Kouamé, 2007). La flexibilité de cette méthode et la qualité des
résultats qu’elle génère, nous a conduit à l’utiliser dans le cadre de cette étude. Son
application nécessite l’estimation de sept (7) paramètres (critères) jugés importants dans le
processus du phénomène de la vulnérabilité. Il s’agit de la profondeur (D), la recharge nette
(R), la lithologie de l’aquifère (A), la type de sol (S), la topographie (T), la nature de la zone
non saturé (I) et la perméabilité (C). La classification et la standardisation de ces sept (7)
paramètres qui tiennent compte de la particularité du milieu sont proposées par Aller et al.
(1987) cités par Jourda (2005) (Tableau XI). L’évaluation des paramètres DRASTIC relatifs à
la région de Bondoukou tient compte de cette la classification et donne les notations
consignées dans le tableau XII.
Ces paramètres sont issus de la manipulation de la base de données.
La profondeur de la nappe qui correspond à l’épaisseur de la zone non saturée est donnée par
les fiches techniques (169 forages) provenant de la direction de l’hydraulique de Bondoukou.
La recharge nette ou infiltration efficace a été déterminée à partir du bilan hydrique établi à
l’aide de la technique de Turc sur la période allant de 1961 à 1990 (voir Chapitre 1).
La lithologie de l’aquifère et la nature de la zone non saturé sont déterminées à partir de la
carte géologique.
Le type de sol désigne la formation superficielle résultant de l’altération sur place de la
formation rocheuse grâce à l’action conjuguée de l’eau, l’air et les êtres vivants et de son
mélange à une proportion variable de matière organique. Les observations de terrain et
l’analyse des coupes de forages réalisés dans la région d’étude ont aboutie à la conclusion
selon laquelle, dans la région de Bondoukou, cette formation a une épaisseur très faible (0,2
m) et souvent quasiment inexistante.
Le paramètre topographie est évalué dans cette étude par la pente. Elle (la pente) est générée à
partir des courbes de niveau numérisées sur la carte topographique.
Le paramètre perméabilité est désigné par la perméabilité induite par les fractures qui ont
affectées le socle cristallin et cristallophyllien. Ce paramètre est déterminé à partir du
traitement de la carte détaillée de fractures par la méthode de Francis (1970) (établie grâce
aux traitements des images satellitaires).

96
Tableau XI : Classes et notes attribuées à aux sept paramètres de la méthode DRASTIC (Aller
et al. 1987 in Jourda 2005).

Paramètres classe note Note typique


0 - 1,5 m 10
1,5 - 4,5 9
4,5 - 9 7
D : Profondeur de 9 - 15 5
la nappe
15 - 23 3
23 - 30 2
> 30 1
0 – 50 mm 1
50 – 100 3
R : Recharge 100 - 175 6
nette
175 - 225 8
> 225 9
Schistes massifs 1à3 2
Métamorphique 2à5 3
Métamorphique (altéré – grès) 3à5 6
A : lithologie de Calcaire massif 4à9 8
l’Aquifère Grès massif 4à9 6
Sable et gravier 4à9 8
Basalte 2 à 10 9
Calcaire Karstique 9 à 10 10
Mince ou absent 10
Graviers 10
Sables 9
S : Sol Limons sableux 4
Limons 4
Limons silteux 3
Argiles 1
0–2% 10
2–6% 9
T : Topographie 6 – 12 % 5
12 – 18% 3
>18% 1
Silt et argile 2à6 3
Schistes 2à6 3
Calcaire 2à5 3
I: Grès 2à7 6
Zone non saturée Sable et gravier avec passage silt et argile 4à8 6
Sable et gravier 4à8 8
Basalte 2 à 10 9
Calcaire karstique 8 à 10 10
<5.10-5 1
5.10-5 à 15.10-5 2
15.10-5 à 33 10-5 4
C : Perméabilité
33.10-5 à 5.10-4 6
5.10-4 à 9,5.10-4 8
> 9,5 .10-4 10

97
Tableau XII : Classes et notes attribuées aux paramètres DRASTIC de la région de
Bondoukou

Indicateur Critères Classes Notes


0 – 1,5 10
1,5 – 4,5 9
4,5 – 9 7
D : Profondeur de la
9 – 15 5
nappe (m)
15 – 23 3
23 – 30 2
>30 1
Vulnérabilité R : Recharge nette (mm) 31,03 1
A : Lithologie de Roches métamorphiques et ignées 4
à la l’Aquifère Schistes et métasédiments 6
S : Type de sol Sol très mince et souvent absent 10
pollution 0–2 10
2–6 9
T : Topographie (%) 6 – 12 5
12 – 18 3
> 18 1
I : Nature de la zone non Roches métamorphiques, sable et gravier 4
saturée Schistes et argiles 6
C : Perméabilité (m/s) 2,32 10-6 – 8,18 10-6 1

4-4.3 Pondération des critères

La méthode des comparaisons par paire par le Processus d’Analyse Hiérarchique (Analytical
Hierarchy Process, AHP) développée par Saaty (1977) a été utilisée pour la pondération des
critères. Contrairement à la technique de pondération basée sur le choix arbitraire des poids,
celle proposée par Saaty (1977) est une méthode simple dont l’ossature est consolidée par des
calculs mathématiques qui génère des coefficients de pondération standardisés dont la somme
est égale à 1. Cette méthode a donc été choisie dans le cadre de cette étude.
En utilisant la matrice générée par la comparaison par paire sur l’échelle proposée par Saaty
(tableau XIII), le calcul des vecteurs propres et des coefficients dévient alors aisé.
Les valeurs des vecteurs propres νp sont obtenues en calculant leur moyenne géométrique par
ligne selon la formule (37) :

νp = xy gi
z
(37)
!

98

νp : Vecteur propre
n : nombre de critère
gi : note du critère i

Tableau XIII : Expression verbale et numérique de l’importance relative d’une paire de


critères (El Morjani, 2002)

Expression d’un critère par rapport à un autre Note


Même importance 1
Modérément important 3
Fortement important 5
Très important 7
Extrêmement important 9
Modérément moins important 1/3
Moins important 1/5
Fortement moins important 1/7
Extrêmement moins important 1/9

Le coefficient de pondération pour chaque critère est obtenu en divisant chaque vecteur
propre par leur somme. Des exemples de calculs sont insérés dans les tableaux XIV et XV.
Les matrices de comparaison par paire et les coefficients de pondération des critères retenus
ci-dessus sont présentés par les tableaux XIV, XV et XVI.

Tableau XIV : Matrice de comparaison par paire et Coefficient de pondération du facteur


accessibilité

Probabilité Coût de foration Vecteur propre Coefficient de


de succès pondération
Probabilité de
1 0, 58
succès 1 1/3 1× = 0,58 = 0, 25
3 0,58 + 1, 73
Coût de
1, 73
foration 3 1 3×1 = 1,73 = 0, 75
0,58 + 1, 73

99
Tableau XV : Matrice de comparaison par paire et Coefficient de pondération du facteur
exploitabilité

Débit Niveau Vecteur propre Coefficient de


d’exploitation piézométrique pondération
Débit
1, 73
d’exploitation 1 3 3×1 = 1,73 = 0, 75
1, 73 + 0,58
Niveau
1 0, 58
piézométrique 1/3 1 1× = 0,58 = 0, 25
3 1, 73 + 0,58

Tableau XVI : Matrice de comparaison par paire et Coefficient de pondération du facteur


potentialité en eaux souterraines

Pente Infilt. Densité Densité Perm. EA Vecteur Cœff.


de de induite propre de
drainage fracture pond.
Pente 1 1/3 5 3 5 5 2,236 0,259

Infiltra- 3 1 7 5 5 5 3,714 0,431


tion
Densité 1/5 1/7 1 1/3 1/5 3 0,423 0,049
de
Drainage
Densité 1/3 1/5 3 1 1/3 5 0,831 0,096
de
fracture
Perméa- 1/5 1/5 5 3 1 3 1,103 0,128
bilité
induite
EA 1/5 1/5 1/3 1/5 1/3 1 0,310 0,036

Des poids particuliers (1 à 5) ont été fixés et attribués à chacun des paramètres DRASTIC par
Aller et al. (1987) cités par Jourda (2005) (Tableau XVII). Cette pondération est basée sur
l’importance relative de chaque paramètre dans le phénomène de la vulnérabilité de l’aquifère
à la pollution. La profondeur de la nappe et la nature de la zone non saturée jouent un rôle très
important dans la contamination des eaux souterraines. Le poids « 5 » leur est donc attribué.
En effet, une nappe très profonde est naturellement plus protégée qu’une nappe qui affleure.
De même une nappe dont le toit est constitué d’une couche imperméable (argile) possède une
protection naturelle contre d’éventuelle pollution.

100
Tableau XVII : Poids de chaque paramètre DRASTIC

Symbole Paramètres Poids


D Profondeur de la nappe 5
R Recharge nette 4
A Lithologie de l’Aquifère (Zone saturée) 3
S Type de Sol 2
T Topographie 1
I Nature de la zone non saturée 5
C Perméabilité (Conductivité hydraulique) 3

4-4.4 Agrégation des critères : analyses multicritères

La diversité des méthodes multicritères réside dans la façon d’effectuer la synthèse ou


l’agrégation de l’information contenue dans chaque critère. Une classification selon trois
grandes approches est alors proposée :
- agrégation complète ;
- agrégation partielle ;
- agrégation locale.
Les bases théoriques détaillées de ces approches et de l’analyse multicritère en général sont
présentées dans les travaux de Roy, (1985) ; Bouyssou, (1993) ; Roy et Bouyssou, (1993) ;
Joerin, (1995) ; Martel, (1999) et Sami, (2000).
Selon la méthode d’agrégation complète, la formulation d’une certaine fonction objective
permet d’intégrer à la fois tous les critères considérés. En procédant ainsi, cette méthode
suppose implicitement que tous les critères considérés sont parfaitement comparables. Elle
convient bien lors de l’utilisation des SIG pour aider à la prise de décision.
Deux "variantes" de cette méthode sont bien connues et utilisées dans la littérature. Il s’agit de
la méthode de réalisation par codification (Kouamé, 2003 ; Jourda, 2005 ; Jourda et al., 2006)
et la méthode de réalisation par pondération (Joerin, 1995 ; Savané, 1996 ; Saley, 2003 ;
Martin et al., 2004 ; Jourda, 2005). Cette dernière approche a été adoptée dans cette étude.
Elle consiste à la sommation des valeurs standardisées et pondérées de chaque critère
intervenant dans l’élaboration d’un indicateur donné. On peut résumer cette approche par la
formule suivante (38) :

101
Y

S =  W! X! (38)
!Z8

Avec :

S : le résultat;

Wi: le poids du critère i;

Xi: la valeur standardisée du critère de facteur i;

Cette démarche produira un indice d’aptitude situé sur une échelle de 0 à 10, car la somme
des coefficients de pondération générée par la méthode développée par Saaty (1977) vaut 1.
L’établissement de la carte d’un indicateur donné consistera à reporter dans l’espace, les
différentes valeurs issues de la sommation des valeurs standardisées et pondérées de chaque
critère intervenant dans l’élaboration du dit indicateur. Une reclassification des facteurs
conduira à des cartes thématiques à quatre classes que sont la classe mauvaise ; la classe
médiocre ; la classe bon et la classe excellente. Le nombre de classe est fixé à quatre pour une
meilleure lisibilité et une bonne interprétation de la carte résultante.
L’élaboration de la carte de vulnérabilité d’une nappe à la pollution consistera à reporter dans
l’espace les valeurs de l’indice DRASTIC. Une fois les différentes classes définies et leurs
notes attribuées la méthode DRASTIC détermine un indice de vulnérabilité en additionnant la
contribution des sept (7) paramètres. L’indice DRASTIC a pour expression (équation 39):

Id = DrDw + RrRw + ArAw + SrSw + TrTw + IrIw + CrCw (39)

où r et w désignent respectivement la valeur de la côte et le poids attribués à chaque


paramètre. L’Indice DRASTIC (Id) permet de caractériser ou d’évaluer le degré de
vulnérabilité de l’unité hydrogéologique à laquelle il se rattache. La vulnérabilité est d’autant
plus importante que l’indice Id calculé est élevé.
L’équation (40) permet d’effectuer la conversion des indices DRASTIC en pourcentage afin
de mieux procéder à la détermination des classes de degré de vulnérabilité (Tableau XVIII).

I − 23
Indice en % = × 100
203
(40)

Une nouvelle approche développée en 1995 par le Ministère de l’Agriculture, des pêcheries et
de l’Alimentation du Québec consiste à diviser en trois grandes classes (catégorie), l’échelle
de vulnérabilité hydrogéologique (Tableau XIX).
102
Tableau XVIII : Indice DRASTIC et degré de vulnérabilité

Indice DRASTIC (ID) Degré de vulnérabilité


23 à 84 (0 à 30%) Très faible
85 à 114 (31 à 45%) Faible
115 à 145 (46 à 60%) Moyenne
146 à 175 (60 à75%) Elevée
176 à 226 (76 à 100%) Très élevée

Tableau XIX. Indices DRASTIC en pourcentage et vulnérabilité hydrogéologique

Indices de vulnérabilité en % Conclusion

Catégorie 1 0 à 35% Assurément bien protégé

Catégorie 2 Compris entre 35 et 75% Protection hydrogéologique incertaine

Catégorie 3 75 à 100% Assurément vulnérable

L’élaboration des requêtes est la dernière phase aboutissant à la réalisation des cartes
thématiques des indicateurs recherchés. Cette phase a été précédée de la mise en place de la
base de données, de la classification, de la standardisation et de la pondération des critères.
Au sein du SIHRS qui a été mis en place, toutes les combinaisons ont été effectuées en mode
Raster en utilisant l’outil "Map calculator" du module "Spatial Analyst" de Arc view. Cet
outil "Map calculator" permet d’élaborer toutes les requêtes possibles par le biais des
combinaisons qu’elle permet de réaliser.

4-4.5 Validation des cartes de potentialité et de vulnérabilité

La validation des différents résultats obtenus apporte une crédibilité au travail effectué et
montre que les cartes thématiques produites reflètent mieux la sensibilité du terrain. Le critère
d’évaluation choisi pour valider un indicateur donné doit être indépendant (n’ayant pas servi à
la réalisation de cet indicateur) et provenir exclusivement de la zone d’étude. Par ailleurs,
pour respecter le principe de conformité du critère, des classes ayant les mêmes bornes que
celles des cartes à évaluer sont définies. Les débits des forages réalisés en 2006 dans le cadre
du projet BADEA (Banque Arabe de Développement Economique en Afrique) ont été retenus
et superposés à la carte de potentialité en eau souterraine pour sa validation. Les teneurs en

103
nitrate obtenues après analyse des échantillons d’eau par le Laboratoire Privé d’Analyse
(L.P.A) en 2006 ont été utilisées pour valider la carte de vulnérabilité à la pollution. Le choix
s’est porté sur la nitrate parce qu’il s’agit d’un polluant d’origine superficielle.
Le mode de validation utilisant les courbes de tendance de sensibilité proposé par Jourda
(2005) et Jourda et al. (2006) a été adopté dans le cadre de cette étude. Cette approche est
succinctement présentée ici. À chaque classe est affecté un index et un tri est fait suivant cet
index, de telle sorte qu’à la carte thématique, il est seulement superposé la classe du critère
d’évaluation voulue. Il est relevé pour classe de sensibilité de la carte thématique évaluée, le
nombre d’ouvrages (suivant la classe du critère d’évaluation) qui s’y trouve. Ainsi, pour
chaque classe du critère d’évaluation, on obtient un nombre d’ouvrages qui appartient à
chaque classe de sensibilité de la carte thématique étudiée. Ensuite, on calcule pour chaque
classe du critère d’évaluation, le pourcentage par rapport au total. On établit pour chaque
classe de sensibilité une courbe de tendance de sensibilité par rapport à chaque classe du
critère d’évaluation. Les formes théoriques des courbes de tendance de sensibilité en zone de
socle sont présentées à la figure 67. La validation des cartes thématiques se fait par
comparaison de la forme des couches de tendance des classes de sensibilité des cartes
thématiques évaluées à la forme des courbes théoriques (Jourda, 2005 ; Jourda et al., 2006).

Figure 67 : Graphe théorique des courbes de tendance des classes de sensibilité (cas général)

104
4-4.6 Etablissement de la carte des sites favorables à gros débits en milieu fissuré

La détermination des sites favorables à gros débits en milieu discontinu obéit à certains
principes hydrogéologiques. En effet, en milieu de socle, l’obtention d’un gros débit est
fortement liée au positionnement des forages par rapport aux mégafractures pénétratives
ouvertes les plus longues possibles ayant des interconnexions avec d’autres mégafractures.
Les directions les plus productives sont également recherchées lors de l’implantation des
ouvrages de captage. En plus de ce critère prééminent, le site pour être très productif, doit se
superposer comme le soulignent Nakolendousse et al. (1993), Saley (2003), Jourda (2005) et
Jourda et al. (2006) à :
-une zone à fort potentiel hydraulique ;
-une zone à forte densité de nœuds ;
-une zone à forte densité de linéaments ;
-une zone à forte épaisseur d’altération et
-une zone à forte perméabilité induite.
Le site doit également être en un point topographiquement bas, en aval d’un bassin versant, le
plus large possible, à proximité d’un cours d’eau (recharge éventuelle de l’aquifère) et des
localités.
La ressource en eau souterraine recherchée doit être suffisante, accessible et exploitable.
Aussi, une combinaison des cartes de potentialité en eau souterraine, d’accessibilité et d’
exploitabilité a-elle été effectuée suivant une approche d’agrégation complète à savoir la
méthode de réalisation par codification. Le tableau XX présente les codes attribués aux
différentes classes déterminées pour chaque indicateur pris ici comme critère.

Tableau XX : Classes et codes des critères (potentialité, exploitabilité et accessibilité)

Indicateur critères Classes Codes


Excellente 400
Bonne 300
Potentialité en eau
Médiocre 200
Mauvaise 100
Excellente 40
Bonne 30
Futurs sites Exploitabilité
Médiocre 20
Mauvaise 10
Excellente 4
Bonne 3
Accessibilité
Médiocre 2
Mauvaise 1

105
Cette méthode a été choisie parce qu’elle crée des nouvelles classes qui sont représentées par
des nombres dans lesquels, la participation de chaque critère peut être facilement déterminée.
En effet, on sait que la classe « 432 » provient de la combinaison des critères suivants :
- « excellente » potentialité en eau,
- « bonne » exploitabilité et
- « médiocre » accessibilité.
La combinaison de ces critères par la technique de la codification donne différentes classes
thématiques au nombre de soixante quatre (64) classes (tableau XXI).

Tableau XXI : Agrégation des critères par codification

Critère 2 : Exploitabilité
Mauvaise Médiocre Bonne Excellente
Excellente Excellente
414 ; 413 ; 424 ; 423 ; 434 ; 433 ; 444 ; 443 ; Bonne
412 ; 411 422 ; 421 432 ; 431 442 ; 441 Médiocre
Critère 1 : Potentialité en eau

Mauvaise

Critère 3 : Accessibilité
Bonne Excellente
314 ; 313 ; 324 ; 323 ; 334 ; 333 ; 344 ; 343 ; Bonne
souterraine

312 ; 311 322 ; 321 332 ; 331 342 ; 341 Médiocre


Mauvaise
Médiocre Excellente
214 ; 213 ; 224 ; 223 ; 234 ; 233 ; 244 ; 243 ; Bonne
212 ; 211 222 ; 221 232 ; 231 242 ; 241 Médiocre
Mauvaise
Mauvaise Excellente
114 ; 113 ; 124 ; 123 ; 134 ; 133 ; 144 ; 143 ; Bonne
112 ; 111 122 ; 121 132 ; 131 142 ; 141 Médiocre
Mauvaise

Quatre (4) grandes classes seront définies (après analyse des soixante quatre nouvelle classes)
pour l’établissement de la carte des zones favorables à l’implantation des ouvrages de
captages en vue de l’exploitation des ressources d’eau souterraine de la région de Bondoukou:
- Classe non convenable (en rouge) ;
- Classe acceptable pour l’hydraulique villageoise (en vert);
- Classe acceptable pour l’hydraulique villageoise améliorée (en noir)
-Classe convenable (en Bleu).
Dans la figure 68, on résume la démarche méthodologique de la réalisation de la carte des
futurs sites favorables à l’implantation des forages à gros débits.

106
Figure 68 : Synthèse méthodologique de la réalisation de la carte des futurs sites favorables au sein d’un S.I.G

107
Certains sites sont inappropriés pour l’implantation d’ouvrage de captage en vue
l’approvisionnement en eau potable d’une population. Il s’agit des plans d’eau (barrage, lac
etc.), le lit des cours d’eau et les sommets des montagnes. La cartographie des sites favorables
à l’implantation des futurs forages doit tenir compte de ces critères (critères d’exclusion).
La vulnérabilité à la pollution des différents sites identifiés sera étudiée grâce à la carte de
vulnérabilité déjà établie. Des recommandations seront faites pour une protection efficace des
ouvrages dont la vulnérabilité à la pollution sera jugée forte.

4-4.7 Appréciation de la qualité des eaux souterraines de la région d’étude

La qualité de l’eau demeure le critère primordial à satisfaire avant un approvisionnement des


ménages. Ainsi, une analyse physico-chimique des échantillons d’eau souterraine prélevés au
niveau des forages exécutés dans le cadre du projet BADEA a été effectuée par le Laboratoire
Privé d’Analyse (L.P.A) d’Abengourou en 2006. Une eau sera considérée comme de bonne
qualité et parfaitement utilisable par les populations sans aucun risque sur leur santé, quand
elle présentera des valeurs ou des teneurs (paramètres physio-chimiques) conformes aux
normes établies par l’O.M.S. Des informations recueillies sur le terrain auprès de la
population consommatrice de ces eaux seront également prises en compte. En effet, cette
population peut accueillir favorablement ou non les eaux d’un forage mis à leur disposition en
fonction de son goût, de son odeur et de sa réaction avec les produits détergents servant à
laver ou à se laver. La satisfaction de la population est en effet un facteur très important à
considérer dans la gestion efficiente des ressources en eau.

4-4.8 Technique de la réalisation de la carte hydrogéologique en milieu fissuré

La réalisation de la carte hydrogéologique en milieu fissuré est guidée par le souci de


synthétiser le maximum d’informations du domaine hydrogéologique sur un support unique.
En procédant ainsi, on a l’avantage de pouvoir mieux apprécier les liens relationnels qui
existerait entre les différentes couches d’informations rentrant dans la réalisation de cette
carte et de prendre des décisions judicieuses pour une bonne gestion des ressources en eau. Le
SIHRS est par excellence l’outil indiqué pour cette tâche. Ainsi, la superposition et les
requêtes des différents critères et indicateurs sélectionnés ont été possibles. La sélection des
critères retenus pour la réalisation de la carte hydrogéologique de la région de Bondoukou a
été inspirée des travaux de Saley (2003) à Man et ceux de Jourda (2005) à Korhogo. Ces
critères sont :

108
 les champs captants et leurs débits ;
 la fracturation ;
 le niveau piézométrique ;
 la carte des futurs sites d’implantation des forages.

Conclusion partielle
Toutes les méthodes utilisées dans ce travail sont complémentaires et concourent à une
meilleure connaissance des aquifères fissurés de la région de Bondoukou.
Utilisées pour le traitement des images ETM+ de Landsat 7, les méthodes de fusion des
images (ACPS, combinaison d’images, composition colorée), de reconnaissance des formes
(analyse de texture, segmentation) et de filtrage des images (Sobel, Préwitt, filtre de Yésou et
al., 1993) ont permis d’effectuer la cartographie lithologique des grands ensembles
géologiques et d’établir la carte détaillée des linéaments de la région. Après validation, la
carte détaillée des linéaments a fait l’objet de plusieurs traitements en vue de la caractérisation
de la géométrie de réservoirs. Les analyses statistiques et géostatistiques ont alors été
effectuées. La longueur, l’espacement et l’ouverture des fractures sont modélisés et le test de
khi a permis de choisir les lois de distribution qui offrent un meilleur ajustement. La densité
de fracture a été étudiée à l’aide de la géostatistique pour comprendre la variation spatiale de
ce paramètre.
Les paramètres hydrodynamiques ont également été modélisés grâce l’utilisation des
techniques de l’analyse statistique et géostatistique. Ces analyses ont permis de mieux
comprendre le comportement hydrodynamique des réservoirs de fissures.
L’ensemble des résultats du traitement d’image, de la caractérisation de la fracturation et de
l’analyse hydrodynamique des réservoirs sera analysé simultanément à l’intérieur d’un
SIHRS. Ainsi, l’approche multicritère basée sur la technique de pondération proposée par
Saaty a permis l’élaboration d’un modèle conceptuel des données pour la réalisation des
plusieurs cartes thématiques grâce à la possibilité de requêtes. Il s’agit des cartes
d’accessibilité, d’exploitabilité, de potentialité en eaux souterraines dont la combinaison a
conduit à l’élaboration de la carte des zones favorables à l’implantation des forages à bons
débits. L’élaboration de la carte hydrogéologique détaillée et des sites favorables à
l’implantation des forages à gros débits dans la région de Bondoukou a alors été possible. La
vulnérabilité de ces sites a été étudiée à l’aide de la méthode DRASTIC.
Toute cette démarche méthodologique a permis d’obtenir les résultats qui sont exposés dans la
troisième partie de ce travail.

109
TROISIÈME PARTIE

RÉSULTATS ET DISCUSSIONS

CHAPITRE 5 : CARTOGRAPHIE LITHOSTRUCTURALE DU SOCLE


PRÉCAMBRIEN PAR ANALYSE DE L’IMAGERIE
LANDSAT 7……………………………………………………….. 115

CHAPITRE 6 : CARACTÉRISATION GÉOMÉTRIQUE DES AQUIFERES


DE FISSURE…………………………...………………………….. 149

CHAPITRE 7 : ANALYSE HYDRODYNAMIQUE DE L’AQUIFÈRE DE


FISSURE DE LA RÉGION DE BONDOUKOU……………….. 174

CHAPITRE 8 CONTRIBUTION DU SIHRS À L’IDENTIFICATION DE


SITES FAVORABLES À L’IMPLANTATION DE FORAGES
À GROS DÉBITS………………………………………………… 209
CHAPITRE 5 : CARTOGRAPHIE LITHOSTRUCTURALE DU SOCLE PRÉCAMBRIEN
PAR ANALYSE DE L’IMAGÉRIE LANDSAT 7

L’extraction de l’information spatiale des images ETM+ de landsat7 pour la cartographie


géologique et structurale a nécessité l’utilisation de plusieurs techniques de traitement. Cette
partie présente le résultat des différents traitements ayant abouti à la vectorisation des limites
géologiques et des linéaments de la région de Bondoukou. Vu le nombre très élevé d’images
dérivées analysées et interprétées, nous présenterons ici quelques unes dans le souci d’être
succinct.

5-1 Cartographie des contours lithologiques à partir des images traitées

5-1.1 Cartographie des grands ensembles lithologiques

La cartographie des grandes unités lithologiques de la région de Bondoukou a été effectuée


après une analyse et une interprétation des images traitées. Ainsi, l’observation des tons, des
textures du mode d’agencement des divers objets thématiques contenues dans l’image et de la
configuration du réseau hydrographique a permis d’identifier les contours des formations
géologiques par comparaison aux données géologiques de la zone d’étude et celles recueillies
sur le terrain.
Le traitement des images réalisé à l’aide des techniques de fusion d’image à savoir les APCS
(Figure 69), les combinaisons d’images (Figure 70) et les compositions colorées (Figures 71
et 72) fournissent des images plus expressives et plus rehaussées. Trois grands domaines de
teintes se dégagent de l’analyse de la première composante ACP158 (Figure 69). L’indice
୉୘୑ା଺
(Figure 70) confirme l’existence de ces domaines et les rehaussent davantage :
୉୘୑ା଻

- un domaine localisé au Nord apparaît au niveau de ces images dans un ton noir à
texture rugueuse et grossière, caractérisé à l’Est par un réseau de type dendritique et à l’Ouest
par un réseau de type treillis. Il laisse entrevoir le réseau hydrographique et par conséquent la
fracturation qui y est rattachée. Ce domaine s’identifie à un vaste ensemble granitique
(GD :métatonalite et métagranodiorite) ;
- dans la partie centrale de la zone d’étude se dessine très clairement un domaine dans
୉୘୑ା଺
un ton gris à texture fine aussi bien au niveau de l’ACP158 que l’indice ୉୘୑ା଻
. Les contours

nord, est et sud-est d’une structure en forme de croissant avec les pointes tournées vers le
Nord-Est sont bien visibles.

110
Figure 69 : Première composante ACP158 rehaussant les contours lithologiques

୉୘୑ା଺
Figure 70 : Indice ୉୘୑ା଻ permettant de rehausser les contours lithologiques

111
Figure 71 : Composition colorée ETM+4 ETM+5 ETM+7

୉୘୑ାହ
Figure 72 : Composition colorée ACP1ଵଶଷ _ ACP1ହ଺଻ _ en couleurs inverses
୉୘୑ାସ

112
Une analyse plus poussée de ce domaine met en évidence un sous domaine. Il s’agit d’une
structure située au Sud-Est du grand domaine, de forme lenticulaire recourbée selon un axe
général N-S qui évoque une allure plissée. Le réseau hydrographique, avec des cours d’eau
généralement d’ordre 1 y est assez dense. Ce sous domaine s’identifie aux métavolcanites
(MV), alors que le reste du domaine correspondrait à l’ensemble des formations volcano-
sédimentaires (VS).
- un domaine dont la teinte est rendue claire par l’influence de la végétation active
occupant toute la partie sud et ouest de la zone d’étude, est bien visible au niveau de ces
images. Ce domaine laisse transparaître clairement trois sous domaines. À l’extrême ouest
une structure de forme ovoïdale traversée par deux linéaments de direction NE-SO apparaît
dans un ton légèrement gris au niveau ACP158 et plus sombre au niveau de l’indice. Cette
structure correspond au granite à biotite de Bilikié (GB). Au Sud, une structure arrondie,
caractérisée par un réseau hydrographique de type radial apparaît également dans un ton gris
plus ou moins foncé. Cette structure est limitée au Sud par une structure lenticulaire recourbée
selon un axe N-S évoquant également une allure plissée. La structure de forme arrondie
s’identifie à la formation granodiorite porphyroïde de Bondoukou (BK), celle de forme
lenticulaire correspond aux métasédiments du Tarkwaïen (MS). Le grand domaine à teinte
claire correspondrait donc à un grand ensemble intrusif à l’exception des métasédiments.
୉୘୑ାହ
Les compositions colorées ETM+4 ETM+5 ETM+7 et ACP1ଵଶଷ _ ACP1ହ଺଻ _ ୉୘୑ାସ
présentées

par les figures 71 et 72 reprécisent et confirment les différentes limites géologiques identifiées
plus haut.
L’analyse de la composition colorée ETM+4 ETM+5 ETM+7 (Figure 71) indique deux
grands domaines de reflectance. Le premier domaine (domaine 1) dans les tons du bleu-vert
se situe principalement dans les régions nord et nord-est. Le second domaine (domaine2) est
marqué par la coexistence des tons vert et rouge.
Le domaine 1 : une analyse plus détaillée de cette composition colorée a permis de
reconnaître dans ce domaine trois sous domaines à savoir :
- un sous domaine (BK) dans le ton vert, de forme arrondie se situe au Sud-Est de la
zone d’étude et caractérisé par un réseau de type radial. Il s’agit de la granodiorite
porphyroïde de Bondoukou ;
- un sous domaine (MGB) avec un ton à dominance bleu pure et de forme lenticulaire,
se localise dans les régions de l’Est et est irrigué par un réseau hydrographique de type

113
parallèle avec de grands cours d’eau adoptant la direction NE-SO. Ce sous domaine MGB
s’identifie au métagranite à biotite ;
- un sous domaine (GD) apparaissant dans le ton vert se situe au Nord et au
Nord-Ouest de la zone d’étude. Les cours y ont une disposition dendritique au Nord et treillis
au Nord-Ouest. Ce sous domaine correspond au vaste ensemble granitique (GD : métatonalite
et métagranodiorite).
Le domaine 2 (G) recouvrant le reste de la zone d’étude, se situe dans les régions de l’Ouest et
du Sud-Ouest. Il présente un ton rouge et laisse transparaître par endroits des tons verts,
dessinant parfois des formes bien caractéristiques. C’est le cas de la structure ovoïde (GB) de
la Bilikié et la structure en forme de croissant avec les pointes tournées vers le Nord-Est.
୉୘୑ାହ
La composition colorée ACP1ଵଶଷ _ ACP1ହ଺଻ _ en tonalité inverse présente des tons et
୉୘୑ାସ

des textures dont l’analyse fait ressortir les grandes unités géologiques décrites plus haut.
Cette image laisse entrevoir le long du flanc ouest du domaine BK, une structure lenticulaire
(A) de direction nord-sud avec un ton violet pâle. Cette structure correspond à une formation
d’amphibolite associée aux formations volcano-sédimentaires. Une structure (MSC) est
visible au Sud des métagranites à biotite et au Nord la granodiorite porphyroïde de
Bondoukou ayant la forme d’un croissant avec les pointes tournées vers l’Est. Elle apparaît
dans un ton plus ou moins sombre et est caractérisée par un réseau hydrographique de type
dendritique. Les cours d’eau tapis sur cette formation épousent la direction nord-est. Cette
structure MSC s’identifie aux micaschistes. La composition colorée
୉୘୑ାହ
ACP1ଵଶଷ _ ACP1ହ଺଻ _ ୉୘୑ାସ
en tonalité inverse à la particularité de rehausser les différents

types de réseaux hydrographiques et par conséquent les différentes formations géologiques


rattachées à chaque type de réseau.
Le résultat de ces traitements concorde avec ceux de Biémi (1992), Savané (1996), Kouamé
(1999), Raharitsizafy et al. (2000), Youan Ta (2002), Jourda (2005) et Jourda et al. (2006) qui
ont utilisé les techniques de fusion d’images (APC, combinaisons d’images et compositions
colorées) pour la cartographie des formations géologiques de leurs zones d’études respectives.
Pour une plus grande discrimination des différentes formations de la zone d’étude, des
traitements spécifiques ont été effectués en vue de procéder à la cartographie précise de
chacune d’elle.

114
5-1.2 Cartographie des différentes unités au sein des volcano-sédimentaires

5-1.2.1 Métavolcanites (MV) et Micaschistes (MSC)

Les métavolcanites sont rehaussés par la première composante ACP158 (Figure 73) la
composition colorée ACP158_ACP1567(inv)_ETM+4 (Figure 74). Ces formations apparaissent
dans un ton clair sur la première composante et dans une couleur jaune associée au bleu sur la
composition colorée. Elles sont caractérisées par un réseau hydrographique assez dense avec
des cours d’eau généralement d’ordre 1. Sur la carte géologique, cette structure de forme
lenticulaire recourbée selon un axe général N-S correspond à un ensemble complexe constitué
de métaandésites, métarhyolites, métadolérites et de métamicrogabbro (Zeade et al., 1995).

Figure 73 : Première composante ACP158 rehaussant les Métavolcanites

Figure 74 : Composition colorée ACP158_ACP1567(inv)_ETM+4 rehaussant le contour


des métavolcanites et des micaschistes

115
L’extension très faible de chacune de ces formations (métaandésites, métarhyolites,
métadolérites et de métamicrogabbro) et leur enchevêtrement très complexe rendent difficiles
leur cartographique.
Les micaschistes apparaissent dans une couleur bleu sur la composition colorée
ACP158_ACP1567(inverse)_ETM+4. La cartographie de sa limite avec l’ensemble granitique
(GD) est approximative, car elle n’apparaît pas très clairement sur les différentes images
୉୘୑ାହ
traitées. Toutefois, la composition colorée ACP1ଵଶଷ _ ACP1ହ଺଻ _ ୉୘୑ାସ
de la figure 72 permet

une cartographie plus ou moins complète de cette formation.

5-1.2.2 Amphibolites (A)


୉୘୑ାହ
Les compositions colorées ACP147_ACP157_ACP127 et ACP1ଵଶଷ _ACP1ହ଺଻ _ (Figure 75
୉୘୑ାସ

A et B) permettent de mieux isoler la structure lenticulaire de direction nord-sud, située le


long du flanc ouest du domaine (BK). Sur la première composition, elle a une coloration
verte, alors que la seconde composition la présente dans une coloration violette pâle. La carte
géologique et surtout les données de terrain permettent de conclure qu’il s’agit de formations
amphibolitiques associées aux volcano-sédimentaires.

Figure 75 : Différentes compositions colorées A (ACP147_ACP157_ACP127) et B


୉୘୑ାହ
(ACP1ଵଶଷ _ACP1ହ଺଻ _ ୉୘୑ାସ) rehaussant les amphibolites

116
5-1.2.3 Schistes volcano-sédimentaires (VS)

La partie nord des schistes volcano-sédimentaires forme avec les métavolcanites, la structure
en forme de croissant dont les pointes sont tournées vers le Nord-Est. Les compositions
୉୘୑ାହ
colorées ACP247_ACP257_ACP287 et ACP1ଵଶଷ _ ACP1ହ଺଻ _ en couleurs inverses (Figure
୉୘୑ାସ

76 A et B) permettent de cartographier tous les contours des schistes volcano-sédimentaires.


Elles sont limitées au Nord par le domaine (GD), à l’Oouest et au Sud par le domaine (G) et
enfin à l’Est par les métavolcanites (MV) et les amphibolites (A). La figure 76A, rehausse
mieux la partie sud des schistes volcano-sédimentaires qui apparaissent dans une coloration
bleu très différente de la coloration violette et légèrement orangée du domaine granitique (G).
Ces schistes volcano-sédimentaires sont caractérisés par un réseau hydrographique assez
dense dominé par les cours d’eau d’ordre 1. Sur la carte géologique, ils correspondent au
grand ensemble de schistes volcano-sédimentaire indifférenciés à l’intérieur duquel
apparaissent majoritairement les calcochloritoschistes et les schistes à amphibole (Delor et al.,
1995c ; Zeade et al., 1995).

୉୘୑ାହ
Figure 76 : Compositions colorées ACP247_ACP257_ACP287 (A), ACP1ଵଶଷ _ ACP1ହ଺଻ _
୉୘୑ାସ

en couleurs inverses(B) rehaussant les schistes volcano-sédimentaires

117
5-1.3 Cartographie des différentes unités intrusives

5-1.3.1 Granodiorite porphyroïde de Bondoukou (BK)

Bien visible en imagerie satellitaire, la granodiorite porphyroïde de Bondoukou présente une


forme bien plus ou moins circulaire autour de la ville de Bondoukou et légèrement étirée
selon l’axe EO (Figure 77). La composition colorée des composantes
ACP247_ACP257_ACP227 en couleur inverse rehausse les limites de la granodiorite
porphyroïde de Bondoukou. Cette formation apparait dans une coloration violette associée au
vert. Cette intrusion granodioritique (Zeade et al., 1995 ; Touré, 2007) sur laquelle est tapis
un réseau hydrographique de type radial est caractéristique des formations annulaires réputées
post-tectoniques. Il s’agit donc d’une formation intrusive donc la mise en place a provoquée
un métamorphisme de contact sur les roches encaissantes en occurrence les roches
volcaniques (Schiste volcano-sédimentaires, amphibolites, métavolcanites).

Figure 77 : Composition colorée des composantes ACP247_ACP257_ACP227 en couleur


inverse rehaussant les limites de la granodiorite porphyroïde de Bondoukou

5-1.3.2 Granite à biotite de Bilikié (GB)

La technique de la segmentation de l’image a généré une image binaire sur laquelle est visible
dans un ton noir, la structure de forme ovoïdale (GB) (Figure 78). Sur la carte géologique,

118
cette structure correspond à la formation de granite à biotite de Bilikié (Delor et al., 1995).
Elle est traversée par deux cours d’eau plus ou moins parallèles et épousant la direction NE-
SO. Ceci évoque le caractère structural de ces cours d’eau que nous appellerons les failles
parallèles de Bilikié. Cette formation est caractérisée par un réseau de drainage de type
rectangulaire et parallèle témoin d’une activité tectonique particulière ayant affecté les
formations géologiques de cette partie de la zone d’étude.

Figure 78 : Segmentation réalisée sur la bande ETM+3 montrant le granite à biotite de Bilikié

5-1.3.3 Métagranite à biotite de Wawé (MGB)

La structure de forme lenticulaire est mise en évidence par la composition colorée ETM+4
ETM+5 ETM+7 après rehaussement par égalisation (Figure 79). Cette structure s’identifie
aux métagranites à biotite de Wawé (MGB) sur la carte géologique (Zeade et al., 1995). Elle
est localisée à l’Est de la zone et apparaît dans une coloration bleue pure. Par ailleurs, cette
image rehausse très bien les limites des schistes volcano-sédimentaires. Entre ces deux entités
se loge la partie est de la structure (GD) qui apparaît dans une couleur à dominance bleu clair.

5-1.3.4 Granite (G) et Métagranodiorite (GD)

L’image résultant de la composition colorée ACP112_ACP1567_ETM+4 rehausse les granites


(G) dans une coloration à dominance violette au Sud et métagranodiorites dans une coloration
à dominance verte et vert claire au Nord (Figure 80). L’influence de la végétation active est
marquée par une intense coloration bleue dans la partie nord de la formation granitique.

119
Figure 79: Composition colorée ETM+4 ETM+5 ETM+7 (après rehaussement par
égalisation)

Figure 80 : Composition colorée ACP112_ACP1567_ETM+4 rehaussant les granites (au


Sud) et granodiorites (au Nord)

120
Les granites (G) et métagranodiorites (GD) sont les formations les plus représentatives de la
zone d’étude. Sur la carte géologique, ces formations correspondent à un ensemble
indifférencié de métatonalites et métagranodiorites (Delor et al., 1995).

5-1.4 Cartographie des formations Tarkwaïennes (MS)

La composition colorée des composantes ACP147_ACP157_ACP127 et son inverse (Figure 81


A et B) rehaussent la structure lenticulaire (MS) recourbée selon un axe N-S au Sud de la
granodiorite porphyroïde de Bondoukou. Cette courbure évoque une allure plissée. Cette
structure apparaît dans une couleur rougeâtre sur la figure 81A et dans une couleur plus ou
moins orangée sur la figure 81B. Elle s’identifie aux métasédiments du Tarkwaïen sur la carte
géologique (Siméon et al., 1995 ; Zeade et al., 1995).

Figure 81 : Composition colorée des composantes ACP147_ACP157_ACP127 (A) et son


inverse (B) rehaussant les formations Tarkwaïennes (métasédiments)

121
5-1.5 Validation et mise à jour de la carte des formations lithologiques

Toutes les informations fournies par l’étude pétrographique des grands ensembles
géologiques rencontrés sur le terrain et la carte géologique établie par la SODEMI (Delor et
al., 1995 ; Siméon et al., 1995 ; Zeade et al., 1995) sont utilisées pour valider les unités
lithologiques cartographiées sur les images traitées. Pour ce faire, ces informations
pétrographiques de terrain et l’esquisse lithologique générée à partir des images sont
superposées à la carte géologique (Figure 82). L’analyse de cette carte révèle une similitude
plus ou moins forte entre ces différentes couches d’informations et particulièrement entre
celles issues du terrain et des images traitées. D’une manière générale, les trois grands
ensembles formant le domaine Paléoprotérozoïque (ensembles volcaniques et sédimentaires,
ensembles intrusifs et ensembles tarkwaïens) ont été parfaitement identifiés à partir de
l’interprétation des images ETM+ traitées. Toutefois, les limites exactes de ces ensembles ont
été redéfinies et actualisées (Figure 82). Les limites nord, nord-ouest et sud-est des formations
volcano-sédimentaires (VS et MV) coïncident plus ou moins avec celles définies sur la carte
géologique, ce qui n’est pas le cas des limites est (région Sokola) et sud-ouest (région de
Hérébo). L’actualisation des contours des volcano-sédimentaires a été effectuée
principalement au niveau de ces deux régions. Les contours des granites à biotite de Bilikié
(GB) et ceux des métagranites à biotite de Wawé (MGB) ont également été redéfinis et
actualisés. La limite séparant les métagranodiorites (GD) du Nord et les formations
granitiques (G) du Sud n’avait jamais été cartographiée. Les limites de la granodiorite
porphyroïde de Bondoukou et des métasédiments définies par télédétection coïncident plus ou
moins avec celles de la carte géologique.
L’identification et la cartographie par la télédétection des nombreuses formations
décamétriques et hectométriques qui constituent le complexe volcano-sédimentaire reste
difficile. De même certaines formations rencontrées sur le terrain, n’ont pu être identifiées sur
les images traitées. Leur extension très modeste et leur réponse spectrale ne contrastant pas
avec les autres formations environnant pourrait expliquer cela. Il s’agit entre autres des gneiss
rencontrés dans les régions de Kamala, Donvagne et Djobri, des amphibolites aperçus à
Lamoli et au Nord de Bilikié et les micaschistes observés dans les régions de Kamala. Ces
formations n’ont jamais été signalées dans les régions indiquées sur les cartes existantes.
Au regard de tout ce qui précède, il ressort que, pour la cartographie des grandes formations
géologiques de la région de Bondoukou, l’apport des images ETM+ de Landsat 7 est
indéniable. Qu’en est-il de la cartographie structurale du socle précambrien de Bondoukou ?

122
Figure 82 : Superposition de la carte des formations géologiques recueillies sur le terrain et de l’esquisse lithologique générée à partir des images
sur la carte géologique de la SODEMI.

123
5-2 Cartographie structurale à partir des images traitées

5-2.1 Identification des accidents régionaux

L’identification des principaux couloirs a été possible grâce à l’analyse de certaines images
୉୘୑ାହ
traitées. La figure 83 présente le rapport de bandes . L’analyse de cette image a mis en
୉୘୑ାସ

évidence de nombreux accidents géologiques régionaux dont les principaux sont :


- l’accident allant de Donvagne à Brougoudon (DB) de direction N30° ;
- l’accident allant de Yérékayé à Niangomami (YN) de direction N60° ;
- l’accident allant de Niambraga à Kamala (NK) de direction N50° ;
- l’accident allant de Lamoli à Pétéyé (LP) de direction N20° ;
- le couloir allant de Koboko à Assouanyé (KA) de direction N20° et
- un faisceau d’accident formant un couloir allant de Bilaodi à Koboko (BK) avec
des directions N110° et N140° que nous appellerons la faille de Biloadi.
Cette image permet, en outre, la vectorisation du réseau hydrographique et éventuellement les
accidents géologiques qui y sont rattachés. Bien d’autres accidents régionaux additionnels ont
été rehaussés et identifiés à partir de l’analyse de certaines compositions colorées
୉୘୑ାହ
(ETM+3_ETM+7_ETM+6 ; ETM+5_ETM+6_ ).
୉୘୑ାସ

De nombreuses structures linéamentaires régionales non représentées sur les cartes


géologiques existantes ont ainsi été identifiées sur les images traitées, mais aussi sur des
images brutes simplement rehaussées. C’est le cas de l’image ETM+5 qui laisse voir de
grosses entailles dans les formations volcano-sédimenatires du centre montagneux de la zone
d’étude et le faisceau linéamentaire majeur constituant la bordure ouest de la granodiorite de
Bondoukou (Figure 84).
La figure 85 présente la carte de synthèse des accidents majeurs de Bondoukou, établie à
partir des images ETM+ de Landsat7. L’analyse de cette carte révèle que la quasi-totalité des
linéaments de taille hectométrique épouse soit la direction NO-SE (libérienne), ou la direction
NE-SO (éburnéenne). Ces fractures sont très recherchées lors des prospections
hydrogéologiques pour la recherche d’eau souterraine, car leur grande taille favorise leur
interconnexion avec d’autres fractures facilitant ainsi la formation d’un bon aquifère.
Les travaux de Biémi (1992), Savané (1997), Kouamé (1999), Savané et Biémi (1999), Jourda
(2005) et Jourda et al. (2006) ont montré que ces directions sont majoritaires et les plus
productrices.

124
Figure 83 : Indice ETM+5/ETM+4 permettant de rehausser les principaux couloirs

Figure 84 : Image brute ETM+5 (rehaussée par égalisation d’histogramme) montrant les
linéaments locaux et régionaux
125
Figure 85 : Carte des linéaments régionaux de la région de Bondoukou

5-2.2 Champs des anomalies détectées au niveau du réseau hydrographique


୉୘୑ାହ ୉୘୑ା଺
L’analyse des images traitées (୉୘୑ାସ, ୉୘୑ା଻
, ACP158, ETM+3_ETM+7_ETM+6 et
୉୘୑ାହ
ETM+5_ETM+6_୉୘୑ାସ) a permis une parfaite cartographie du réseau hydrographique et

notamment la mise en évidence des fractures gouvernant certains bras de cours d’eau (Figure
86). Les particularités et anomalies détectées au niveau du réseau hydrographique permettent
de renforcer la fiabilité et la validité des données linéamentaires en tant que marqueurs
tectoniques parfois masqués par le couvert végétal et les altérites (Savadogo, 1984 ; Biémi,
1992 ; Savané, 1997 ; Kouamé, 1999 ; Jourda, 2005).
Ces fractures jouent un rôle important dans la réalimentation des nappes souterraines. En
effet, elles sont le lieu privilégié d’infiltration et circulation des eaux souterraines.

126
Figure 86 : Carte des linéaments liés au réseau hydrographique de la région de Bondoukou

5-2.3 Identification des linéaments locaux

5-2.3.1 Mise en évidence des structures linéamentaires à l’aide des filtres spatiaux

Les techniques de filtrage spatial ont été appliquées sur les images corrigées et améliorées
fournies par les indices, les ACPS et sur quelques bandes brutes pour le rehaussement des
linéaments.
Les figures 87 et 88 présentent les images filtrées produites par les filtres directionnels de
type Sobel appliqués sur le rapport ETM+5/ETM+4. Ces filtres directionnels rehaussent les
linéaments ou les contours perpendiculaires à leur direction de convolution. Ces filtres ont
permis de mettre en évidence un grand nombre de linéaments régionaux et locaux. Nous
pouvons citer les linéaments F1, F2 et F3 absents ou parfois mal présentés sur les cartes
existantes tout comme la plus part des linéaments cartographiés dans le cadre de cette étude.
Ces filtres de type Sobel ont permis à Biémi (1992), Kouamé (1999) et Jourda (2005) de faire
une étude de la fracturation respectivement du bassin versant de la Marahoué, de la région des
montagnes et de la région de Korhogo.
Les filtres gradients asymétriques que sont les filtres de Préwitt (Figure 89) et de Yésou et al.
(1993) in Kouamé (1999) (Figure 90), ont confirmé l’existence de certaines discontinuités

127
images et apporté des informations complémentaires utiles à la réalisation de la carte
linéamentaire détaillée de la région de Bondoukou.
Les grandes structures linéaires identifiées sont : la portion NO du linéament de Bilaodi (F1)
(Figure 87), les linéaments parallèles de Bilikié (F2 et F3) (Figure 88) et le faisceau
linéamentaire majeur constituant la bordure ouest de la granodiorite de Bondoukou (F4).
Le linéament de Bilaodi (F1) de direction NO-SE (constitué en fait de faisceaux) correspond à
la faille qui sur la carte géologique, passe par le village du même nom. Nous avons pu suivre
son prolongement jusque dans les formations de métasédiments au Sud-ouest de la
granodiorite de Bondoukou. Le linéament de Bilaodi de direction NO-SE a donc été amélioré
dans son tracé par rapport à sa représentation sur la carte géologique. Elle aurait joué un rôle
très important dans la délimitation de la partie sud des schistes volcano-sédimentaires. En
effet, elle constituerait la frontière de séparation des schistes volcano-sédimentaires d’avec les
formations granitiques du Sud-Ouest de la zone d’étude.
Les linéaments parallèles (F2 et F3) de direction NE-SO gouvernant la direction de différents
cours d’eau de la région de Bilikié correspondent à des failles parallèles ayant probablement
la même histoire géologique.
Le faisceau linéamentaire (F4) à l’Ouest de la granodiorite de Bondoukou a une forte
tendance structurale. Nous pouvons l’assimiler à une importante zone de cisaillement au
contact entre la granodiorite et les formations amphibolitiques. Ce faisceau correspond en
réalité au couloir allant de Koboko à Assouanyé (KA) de direction N20 identifié sur l’image
୉୘୑ାହ
୉୘୑ାସ
(Figure 83 et Figure 95).

Les filtres spatiaux utilisés dans le cadre de ce travail, ont été d’un apport considérable dans la
vectorisation des discontinuités images même les plus subtiles.

5-2.3.2 Reconnaissance des formes : attributs texturaux

Le paramètre « moyenne » fournie une image plus « belle », plus nette et plus expressive
avec une atténuation de l’influence radiométrique des pixels isolés. L’application de ce
paramètre sur les différents rapports de bandes et les compositions colorées réalisés dans le
cadre de cette étude a permis d’affiner la cartographie lithostructurale du socle précambrien
de la région de Bondoukou. Le paramètre « homogénéité » réalisé avec la bande ETM+7
(Figure 91) a permis la cartographie de nombreux linéaments aussi bien locaux que régionaux
(Youan Ta et al., 2008) (soumis).

128
Figure 87 : Filtre Sobel de direction NE-SO rehaussant les accidents NO-SE

Figure 88 : Filtre Sobel de direction NO-SE rehaussant les accidents NE-SO

129
Figure 89 : Filtre de Préwitt rehaussant des accidents régionaux

Figure 90 : Filtre gradient de Yésou et al (1993) rehaussant des accidents régionaux

130
Certains contours de structures circulaires ont notamment été reprécisés. Les paramètres
« contraste » et « second moment » réalisés avec la bande ACP1(123) ont permis
respectivement de mettre en évidence le couloir de Yérékayé-Niangomami de direction
N70° et les linéaments régionaux ayant un ton noir dans une image à teinte globale plus ou
moins grise. Conçu avec la bande ETM+6, le paramètre « dissimilarité » rehausse les
linéaments locaux de différentes directions qui apparaissent sous forme de bâtonnets très
effilés à teinte noire.

Figure 91 : Paramètre homogénéité réalisé à partir de la bande ETM+7

5-2.3.3 Linéaments et figures géométriques particulières.

Les différents linéaments mis en évidence grâce aux opérations de traitement numérique des
images ETM+ de Landsat 7 décrivent parfois des figures géométriques particulières bien
définies (Youan Ta, 2002). Ces figures résultent de l’intersection d’accidents géologiques
d’orientations diverses qui ont affecté la roche en place (Biémi, 1992). Au niveau de la zone
d’étude, des structures particulières non linéaires dont les structures en « sablier », les
structures en étoiles, les structures mixtes et les structures circulaires ont été rencontrées. Ces
différentes structures seraient hautement productives d’un point de vue hydrogéologique en
milieu de socle fissuré (Biémi, 1992 ; Biémi et al, 1996).

131
5-2.3.3.1 Structures en « Sablier »

Ce sont des figures géométriques décrites par un réseau constitué de linéaments, dont les
directions d’orientations différentes donnent lieu à des cassures trigonales juxtaposées au
niveau de leur angle. Dans la localité de Kotio, la structure en sablier identifiée est formée par
la conjugaison des accidents E-O ; NO-SE et NE-SO. (Figure 92).

5-2.3.3.2 Structure en étoiles

Il s’agit de figures géométriques produites par le croisement en un même point de plusieurs


accidents de directions différentes. Ainsi, les structures en étoiles peuvent avoir quatre (4)
branches voire plus. Les nœuds de ces différentes fractures sont les points les plus visés dans
les prospections hydrogéologiques ; car, ils constituent des zones potentielles à forte
productivité hydraulique. En effet, un forage implanté à l’intersection de plusieurs fractures
est susceptible de mobiliser les ressources en eaux contenues dans ces différentes fractures.
La figure 93 illustre un cas typique de cette structure dans la région de Saleye.

5-2.3.3.3 Structures mixtes ou complexes

Les structures précitées peuvent parfois s’imbriquer, pour donner naissance à de nouvelles
structures dites mixtes. Il peut parfois s’agir de figures très complexes. Nous avons rencontré
une structure complexe à l’Ouest de la localité de Bilikié, constituée par quatre accidents
parallèles de directions NO-SE, un accident de direction EO et deux accidents de direction
NE-SO (Figure 94). Vu la densité de fracturation et le réseau occasionné par ces différents
accidents, cette structure pourrait contribuer à l’amélioration du potentiel hydraulique de cette
région. Une autre structure particulière a été repérée entre les localités de Sogui et de
Diassempa où les accidents de directions NO-SE sont recoupés par ceux de directions NE-SO.
Cet ensemble gouverne la direction des cours d’eaux du fleuve Aouyé qui arrosent ces
différentes localités.
L’analyse de ces deux structures complexes permet de faire ressortir la chronologie de la mise
en place des fractures qui les constituent. En effet, l’observation montre que les fractures de
direction NE-SO plus tardives recoupent toujours celles de direction NO-SE déjà en place.
Cela montre que le phénomène tectonique du Birimien responsable de la mise en place des
fractures de direction NE-SO est plus jeune que celui du Libérien responsable de la mise en
place des fractures de direction NO-SE. Ceci est en conformité avec les données structurales
établies après l’étude du socle précambrien d’Afrique de l’Ouest.

132
Figure 92 : Image ETM+5 et schéma illustrant la structure en sablier de la région de Kotio

Figure 93: Image (ETM+7 filtrée par la matrice 7x7 de Yésou et al., 1993) et schéma illustrant
la structure étoile de la région de Saleye

Figure 94 : Images (ETM+7 filtrée par la matrice 7x7 de Yésou et al., 1993 (A) ; ETM+7 (B))
et schémas illustrant les structures complexes.

133
5-2.3.3.4 Structures circulaires
Les structures circulaires sont des structures géologiques arrondies (circulaires ou ovoïdes).
Ces structures correspondent à des masses rocheuses localement nues, fracturées ou non et
entourées d’une ceinture de discontinuité en creux engendrée par une auréole thermique
(métamorphisme de contact) (Biémi 1992 in Kouamé 1999).
La granodiorite porphyroïde de Bondoukou est un cas de structure circulaire. Bien visible en
imagerie satellitaire, la granodiorite porphyroïde de Bondoukou présente une forme bien
circonscrite autour de la ville de Bondoukou et légèrement étirée selon l’axe EW. Il s’agit
d’une formation intrusive de 324 km2 de superficie et de 150 km de circonférence dont la
mise en place a provoqué un métamorphisme de contact sur les roches encaissantes en
occurrence les roches volcaniques. La figure 95 présente le résultat du filtre gradient de Yésou
et al (1993) rehaussant des accidents régionaux affectant la granodiorite porphyroïde de
Bondoukou. Majoritairement de direction NO-SE, ces méga fractures jouent un rôle très
important dans l’alimentation en eau souterraine des aquifères formés au sein de la
granodiorite. Le Barrage de Boda (BB) et les cours d’eau pérennes qu’il engendre, constituent
les sites permanents d’infiltration des eaux souterraines.

Figure 95 : Filtre gradient de Yésou et al (1993) rehausse des accidents régionaux affectant la
granodiorite porphyroïde de Bondoukou

134
Ainsi, le barrage de Boda alimenterait directement les réverses d’eau souterraine de la ville de
Bondoukou et ses environs. Ceci pourrait expliquer les débits exceptionnels (Q>15 m3/h)
obtenus dans les localités de Bondoukou et de Sama.
Une structure circulaire a été identifiée entre les localités de Kouafo et de Zéré (Figure 96)
avec un diamètre de 7 km. Cette structure est en communication avec d’autres structures
dessinant un ensemble à géométrie très complexe. L’inter-connectivité des fractures joue un
rôle fondamental dans la circulation des eaux souterraines.

Figure 96 : Image (ETM+5) et schéma illustrant la structure circulaire de la localité de


Kouafo

5-3 Champs de linéaments détaillés de la région de Bondoukou

La carte de la figure 97 présente le résultat final obtenu après l’opération d’extraction des
linéaments effectuée sur les images ETM+ traitées de Landsat 7. Ces linéaments ont des
tailles et des directions différentes. Leurs interconnexions forment un réseau très dense. Au vu
de la densité élevée de la fracturation, on pourrait dire que, la région de Bondoukou aurait
subi l’influence de plusieurs phénomènes tectoniques qui ont conduit à la fragmentation
prononcée des formations géologiques. Cette carte compte environ 5000 linéaments extraits
manuellement à partir de l’interprétation des images dérivées. Sa superposition sur la carte
géologique révèle que les formations intrusives du Birimien, notamment les métatonalites, les
métagranodiorites, les granites de toute la région ouest (du Sud au Nord) ainsi que les
formations volcano-sédimentaire au centre de la zone d’étude sont particulièrement affectées
d’un grand nombre de linéaments. Cette carte du réseau de fractures n’est pas exhaustive,
mais elle est très représentative de la région étudiée. Elle comporte plusieurs milliers de
linéaments ayant une valeur de fracturation, car au cours de la phase de validation, les
linéaments ayants des origines autres que tectoniques ont été supprimés.
Cette carte constitue un document essentiel pour la prospection et la recherche d’eau
souterraine. Elle intervient dans l’élaboration d’un système d’information hydrogéologique à
référence spatiale (SIHRS). En effet, l’exploitation de la carte du relevé détaillé des fractures

135
permet d'élaborer de nombreux fichiers thématiques à partir desquels est définie et
caractérisée la géométrie des aquifères souterrains : densité de fracturation, distribution des
longueurs et des orientations des linéaments, perméabilités minimales, moyennes et
maximales induites par les fractures, etc. Au sein d’un SIHRS, ces couches thématiques sont
intégrées et associées à d'autres informations de nature diverse dans la perspective d'une
modélisation hydrogéologique (Biémi, 1992 ; Savané, 1997 ; Kouamé 1999 ; Jourda, 2005 ;
Jourda et al., 2006).

Figure 97 : Carte détaillée de linéaments de la région de Bondoukou établie à partir


des images ETM+ de Landsat 7

5-4 Validation de la carte de la fracturation obtenue à partir des images

La validation de la carte détaillée des linéaments est une étape très importante qui conditionne
l’utilisation de la dite carte pour les prospections hydrogéologiques futurs. Elle permet
d’attribuer à l’ensemble des linéaments retenus, la valeur de fracture. Cette importante phase a
été effectuée à partir des données de fractures obtenues après l’exploitation de la carte
photogéologique de la région d’étude, établie par la SODEMI (Caldini et al., 1978).

136
Sur la même portion de la zone d’étude, une comparaison a été faite entre la carte de fractures
issue des photos aériennes (Figure 98 a) et celle issue des images (Figure 98 b). En procédant
ainsi, on a la facilité de reconnaître les linéaments identifiés et vectorisés à la fois sur les deux
supports. Ils sont représentés en rouge sur la figure 98. Observés sur différents supports, à
différentes échelles et par différents photo-interprètes, ces linéaments peuvent être considérés
comme des fractures effectives sur le terrain (Galanos et al. 2006). Ainsi sur l’ensemble de la
zone d’étude, plus de 70% des linéaments issus des photo-aériennes ont été reconnus sur les
images dérivées. Malheureusement, ceci ne correspond qu’à 16% des linéaments (soit environ
790 linéaments) cartographiés à l’aide de l’imagerie satellitaire.
Cette opération aurait donc permis la validation de seulement 16% des linéaments de la carte
détaillée établie à partir des images de la région de Bondoukou.

Figure 98 : Exemple de comparaison entre la carte de fracturation issue des photos aériennes
(a) et celle issue des images (b).

L’étude statistique des linéaments générés sur ces supports (photographie et image) permet
une validation plus globale de la carte de la fracturation obtenue à partir des images.
Les réseaux de fractures issus de ces deux supports sont analysés et les rosaces directionnelles
correspondantes sont comparées (Figure 99 a et b). Il ressort de cette analyse que les deux
rosaces directionnelles sont similaires. En effet, les orientations des linéaments en général et
les principales classes d’orientation en particulier sont concordantes au niveau des deux
rosaces. Cette concordance observée au niveau de ces rosaces confirme donc la validation à la
carte détaillée des linéaments de la région de Bondoukou établie à partir des images ETM+ de
Landsat 7 (Youan Ta et al., 2008).
La différence de densité de fracturation enregistrée au niveau des deux cartes peut être
imputée d’une part à la qualité et à la résolution qui n’ont pas permis de cartographier

137
convenablement les fractures et d’autre part à l’absence de techniques d’amélioration
d’images au niveau de la photographie acquise uniquement dans le visible.

a: Rosace des fractures issues b: Rosace des fractures issues


de la carte photogéologique des images satellitaires
Figure 99 : Comparaison des diagrammes de répartition de l’orientation des fractures issue
de la carte photogéologique (a) et des images satellitaires (b) du secteur ouest de la
zone d’étude

5-5 Esquisse lithostructurale de la région de Bondoukou

L’analyse et l’interprétation des images brutes et dérivées (images issues des différentes
techniques de traitements) ont abouti à la délimitation des contours géologiques et à la
cartographie des accidents locaux et régionaux de la région de Bondoukou. Ainsi, la
télédétection satellitaire a permis d’établir une carte d’esquisse lithostructurale (Figure 100)
par comparaison aux données géologiques existantes de la région de Bondoukou. Cette carte
fait la synthèse des mises à jour des contours lithologiques, des fractures régionales et
couloirs de la région de Bondoukou. Certaines de ces fractures régionales et ces couloirs
n’avaient jamais été cartographiés lors des travaux antérieurs, alors que d’autres ont tout
simplement été améliorés dans leur tracé (longueur). Cette carte contribue donc à améliorer la
connaissance lithostructurale de la région de Bondoukou.

138
Figure 100 : Esquisse lithostructurale de la région de Bondoukou réalisée à partir de
l’interprétation des images satellitaires de Landsat 7.

5-6 Discussion

Les images satellitaires ETM+ de Landsat 7 ont été prises le 02 février 2000. Cette période
correspond à la saison sèche dans la région de Bondoukou. Le ciel étant bien dégagé, les
images satellitaires prises sont propres et sans bruits. Elles se prêtent donc très bien à la
cartographie des objets géologiques de cette région.
L’application des techniques de fusion d’images (ACPS, combinaisons d’images et
compositions colorées) accompagnée de celles de la segmentation et de l’amélioration du
contraste dans l’image (étalement linéaire, égalisation d’histogramme) ont abouti au
rehaussement radiométrique des images, les rendant plus expressives et plus nettes.
L’ACPS, en fusionnant les images des différentes parties du spectre électromagnétique, a
permis de rehausser les différences entre les propriétés spectrales des diverses formations
lithologiques facilitant ainsi leur cartographie. Les compositions colorées des composantes
issues de l’ACPS et des indices ont également augmenté le contraste entre les propriétés
spectrales des différentes entités géologiques de la zone d’étude.
L’analyse et l’interprétation de toutes ces images dérivées ont abouti à l’actualisation de la
carte des formations géologiques de la région de Bondoukou. Cette actualisation a concerné
les limites est (région Sokola) et sud-ouest (région de Hérébo) des schistes volcano-

139
sédimentaires. La limite sud-ouest de ces formations serait imposée par la faille de Bilaodi
(BK ou F1) de direction NO-SE. De même certaines limites nord-ouest seraient définies par
l’accident régional allant de Niambraga à Kamala (NK). L’actualisation des limites
géologiques a également concerné les contours des granites à biotite de Bilikié (GB) à l’Ouest
et ceux des métagranites à biotite de Wawé (MGB) à l’Est, par rapport à leurs limites sur les
cartes géologiques existantes. De plus, la limite séparant les métagranodiorites (GD) du Nord,
des formations granitiques (G) du Sud inexistante sur les cartes géologiques déjà réalisées, a
été rehaussée et cartographiée. Les limites de la granodiorite porphyroïde de Bondoukou et
celles des formations Tarkwaïennes (métasédiments) ont été plus ou moins reprécisées ou
confirmées par endroits.
Le traitement des images par les techniques d’ACPS, de combinaison d’images et la
composition colorée ont donc permis la réalisation de la carte géologique actualisée de la
région de Bondoukou. Des résultats similaires ont été obtenus par Biémi (1992), Savané
(1997), Kouamé (1999), Raharitsizafy et al. (2000), Jourda (2005), Jourda et al., (2006).
Youan Ta et al. (2007) (soumis). Ces auteurs ont utilisé ces techniques de traitements des
images satellitaires pour la cartographie des formations géologiques de leur zone d’étude
respectivement.
L’utilisation des huit (8) bandes de Landsat 7 a fortement contribué à améliorer la qualité de
la discrimination des éléments géologiques. En effet, la fusion des bandes à hautes résolutions
spectrales (bandes 1 à 7) et de la bande panchromatique à haute résolution spatiale, génère des
images riches dont l’analyse et l’interprétation ont abouti à l’actualisation de la carte
géologiques de la région de Bondoukou. Malgré cette richesse des images dérivées, les limites
entre certaines surfaces homogènes sont parfois difficiles voire impossibles à cartographier.
En effet, il apparaît entre ces surfaces homogènes, des zones de transition au niveau
desquelles, la variation des tons des couleurs ou des niveaux de gris est très faible. Le
contraste demeure très faible malgré les rehaussements effectués. La cartographie des limites
séparant les micaschistes des métagranodiorites au Nord et de la granodiorite porphyroïde au
Sud a rencontré cette difficulté. La faible extension des nombreuses formations de complexe
volcano-sédimentaires rend impossible leur parfaite cartographie. C’est également le cas de
certaines formations gneissiques. Ces obstacles (limites) rencontrés par la télédétection sont
surmontés par les études (pétrologie, géochimie, géochronologie, etc.) effectuées à partir des
échantillons récoltés sur le terrain (Delor et al., 1995 ; Siémon et al., 1995 ; Zéade et al.,
1995) Ces auteurs ont proposé une cartographie de plusieurs unités géologiques au sein de
l’ensemble volcano-sédimentaires. Certaines unités (métaandésite) ont une superfice de

140
seulement 0,36 km². Des études de pétrologie et de géochronologie ont été réalisées par Touré
(2007) dans la région de Bondoukou, notamment sur la granodiorite porphyroïde et les
formations attribuées au Tarkwaïen du Ghana. La cartographie résultant de ces études fixe les
contours lithologiques qui restent globalement similaires à ceux définis par la télédétection.
୉୘୑ାହ
Le traitement des images satellitaires ETM+ grâce aux combinaisons d’images ( ) et à
୉୘୑ାସ

l’application des filtres directionnels (Sobel, Préwitt et gradient de Yésou et al., 1993) ont
permis la mise en évidence dans la région de Bondoukou des accidents d’extensions régionale
et locale. C’est le cas par exemple des failles de Bilaodi (F1), de Bilikié (F2 et F3), et du
couloir (F4) a forte tendance structurale bordant le flanc ouest de la granodiorite porphyroïde
de Bondoukou. Ces accidents sont dans bien des cas jusque là mal connus, car ils n’ont jamais
été répertoriés ou signalés antérieurement. La mise en œuvre des techniques de télédétection
au cours de cette étude a facilité la détection et la cartographie de ces fractures non connues
jusqu’à ce jour. L’accident de Bilaodi, orienté NO-SE bien visible sur les images satellitaires
est constitué en réalité de plusieurs faisceaux. Il correspond à la faille passant par le village
portant le même nom. Cette faille a été cartographiée par la SODEMI (Delor et al., 1995),
avec une longueur bien inférieure à celle déterminée sur les images traitées. En réalité,
l’accident de Bilaodi se prolonge jusque dans les formations de métasédiments au Sud de la
granodiorite de Bondoukou et constituerait la limite sud ouest des Schistes volcano-
sédimentaires. Dans la région de Bondoukou, plusieurs grandes structures linéaires d’origine
୉୘୑ାହ
tectoniques ont été cartographiées à l’aide du rapport de bandes ୉୘୑ାସ. Cet indice a d’ailleurs

fournit de très bons résultats dans la région de Korhogo avec Jourda (2005). En effet, selon
cet auteur, ce rapport a permis la cartographie des éléments structuraux et les paléochenaux
imprimés dans le bed rock. Des résultats similaires ont été obtenus par Kouamé (1999) dans
les chaînes des Dan et des Toura et par Galanos et al. (2006) sur le terrain montagneux de
l’Ile de Naxos en Grèce. La cartographie des discontinuités images a davantage été parfaite,
grâce à l’application de la technique de l’analyse des textures et des filtres directionnels
(Sobel, Préwitt et gradient de Yésou et al., 1993). Ces méthodes ont été utilisées avec succès
dans la région de Man (Kouamé 1999) et à Korhogo (Jourda, 2005).
En télédétection, la vision synoptique présente l’avantage de montrer l’entité structurale ou
lithologique à des échelles locales à régionales. De plus, elle met en évidence les relations
existantes entre les différents éléments structuraux, ce qui permet de donner une orientation
plus réaliste à l’interprétation des phénomènes géologiques et hydrogéologiques en place dans
la région. Toutefois, la densité de la végétation accompagnée parfois d’une épaisse couche

141
d’altération introduit dans les images des valeurs radiométriques qui rendent difficiles et très
souvent impossibles la cartographie complète et correcte de certaines limites géologiques ou
des linéaments régionaux mais surtout locaux.
La qualité de l’interprétation restent toujours tributaire non seulement de l’expérience et de la
subjectivité du photo-interprète, mais aussi de l’effet de l’échelle des images satellitaires.
La représentation cartographique sur support analogique de certaines informations souvent
subtiles rencontre certaines difficultés. En effet, certaines structures visibles sur l’écran
(moniteur à tube cathodique) sont perdues à l’impression. Ceci pose le problème de la
restitution sur un support (papier) et celui de l’échelle de représentation.
Malgré ces insuffisances, les méthodes de télédétection restent, les méthodes les plus adaptées
à la cartographie régionale (sur de vastes zones d’étude) des réseaux de fractures pour la
prospection hydrogéologique et la recherche d’eau souterraine. En témoignent les travaux de
Lointier (1995) ; Savané et al. (1995); Aouni (1995) ; Puech (1995) ; Traoré (1995) ; Biémi et
al. (1995) ; Drury et al. (2002) ; Jourda (2005) ; Galanos et al. (2006) ; Jourda et al. (2006) ;
Sarah et al. (2007) ; Hoffmann et al. (2007) ; Brunner et al. (2007) ; Leblanc et al. (2007) ;
Sander (2007) ; qui utilisent les techniques de télédétection pour l’étude des ressources en
eaux.

Conclusion partielle
L’approche méthodologique adoptée dans le cadre de ce travail, montre que les méthodes de
fusion d’images permettent la cartographie lithologie des grandes formations géologiques de
la région de Bondoukou. Il s’agit des méthodes de l’ACPS, de combinaisons d’images et de
compositions colorées. Ces méthodes ont permis non seulement la mise en évidence des
contours des différentes formations intrusives (granodiorite porphyroïde, granite à biotite,
métagranite à biotite et métagranodiorite) et Tarkwaïennes mais aussi des formations volcano-
sédimentaires (schistes volcano-sédimentaires, micaschistes, métavolcanites et amphibolites).
Cette cartographie a contribué à l’actualisation de la carte des grandes formations géologiques
de la région de Bondoukou.
୉୘୑ା଺
L’indice , l’analyse de texture et les techniques de mise en évidence des structures
୉୘୑ା଻

linéamentaires (filtres spatiaux de type Sobel 7×7, Préwitt et Yésou et al., (1993)) effectuées
aussi bien sur les images brutes que sur les nouvelles images issues des traitements
précédents, nous ont permis d’extraire manuellement les linéaments. Cette extraction a abouti
à la cartographie des nombreux accidents et couloirs régionaux et la réalisation d’une carte

142
détaillée de linéaments de la région de Bondoukou comportant après validation plus de 5000
fractures. Ainsi, de nombreuses fractures régionales non matérialisées sur les cartes existantes
ont été repérées, cartographiées et le tracé de certaines ont été améliorées.
Cette carte détaillée de fractures sera utilisée pour mener l’étude des caractéristiques
géométriques du système de fractures. Cette étude basée sur les analyses statistique et
géostatistique des paramètres géométriques de la fracturation fera l’objet du prochain
chapitre.

143
CHAPITRE 6 : CARACTÉRISATION GÉOMÉTRIQUE DES AQUIFÈRES DE
FISSURE
La caractérisation de la géométrie des aquifères de fissures a consisté à l’analyse des données
de la fracturation issues du terrain (longueur, espacement et ouverture) et des images
satellitaires (longueur et espacement) à l’aide d’outil statistique. La densité de fractures issues
des images a été analysée à l’aide d’outil géostatistique en vue de comprendre le déploiement
de la fracturation dans l’espace. Le réseau des nœuds sera également étudié.

6-1 Fracturation relevée sur les affleurements

6-1.1 Distribution directionnelle

Nous avons relevé tout un éventail d’orientations de traces de fractures dont les plus
représentatives mesurées dans les localités de Duakouamé ; Djobri ; Doropo ; Gorongui ;
Kouassi N’Dawa ; Laoudi Bâ ; Sékouayé-Sokola et Bondo-Donvagne sont consignées dans le
tableau XXII. La direction NS apparaît comme majeure avec plus de 20% de fréquence en
nombre (Figure 101). Les directions N80-90 et N110-120 apparaissent secondairement parce
que présentant des fréquences en nombre supérieures à 10%.
Il se dégage clairement de l’analyse des histogrammes de la figure 102 une variabilité spatiale
de la fracturation dans la région de Bondoukou. La fracturation adopte une orientation
préférentielle NS au niveau les localités de Doropo, Laoudi-Bâ et Sékouayé-Sokola (Figure
102 c f g). Au niveau des localités de Djobri et de Gorongui, les traces des fractures épousent
exclusivement de la direction e (NO-SE) comme l’indique les figures 102 b d.

Tableau XXII: Principales directions mesurées sur les


affleurements

Localités Orientations majeures


Duakouamé N20-30
Djobri N20-30 ; N110-120 ; N150-160
Doropo N0-10 ; N80-90
Gorongui N0-10 ; N120-130
Kouassi N’Dawa N70-80 ; N80-90 ; N170-180
Laoudi Bâ N70-80 ; N110-120 ; N160-170
Sékouayé- N0-10 ; N10-20
Sokola
Figure 101- Fracturation globale
Bondo- N30-40 ; N80-90 ; N110-120
(Fréquence en nombre N= 652)
Donvagne

144
a- Affleurement b- Affleurement (Gneiss c- Affleurement (granite) d- Affleurement (granite)
(Granodiorite) de rubané) de Djobri N= 53 de Doropo N= 122 de Gorongui N= 85
Duakouamé N= 29

e- Affleurement f- Affleurement (granite) g- Affleurement (granite) h- Affleurement (granite)


(quartzite) de Kouassi de Laoudi Bâ N= 48 de Sékouayé-Sokola N= de Bondo-Donvagne N=
N’Dawa N= 56 41 128

Figure 102 : Distribution des directions des fractures à l’affleurement

Alors les directions (NE-SO) et EO sont signalées près des localités de Duakouamé et Bondo-
Donvagne (Figures 102 e h). Il faut toutefois noter que les données de terrain restent
parcellaires et sont le reflet de la configuration structurale des localités concernées (Kouamé,
1999). La distribution des directions des fractures à l’affleurement pour les différentes
localités apporte ainsi une information capitale pour les éventuelles prospections
hydrogéologiques dans ces régions. En effet, elle informe sur les différentes directions
majeures présentes dans ces localités.

6-1.2 Echantillonnage des paramètres de la fracturation relevés sur les affleurements

L’échantillonnage des paramètres de la fracturation relevés sur les affleurements a concerné


les paramètres de taille (longueur des traces de fractures), de proximité (distances

145
interfracturales) et les ouvertures. Les minima, maxima, la moyenne et l’écart-type de chacun
des paramètres sont consignés dans le tableau XXIII.

Tableau XXIII : Echantillonnage des paramètres de la fracturation relevés sur les


affleurements
Effectifs Minimum Maximum Moyenne Ecart type
(cm) (cm) (cm) (cm)
Longueurs 652 90 5000 1522 1101
Espacements 220 1,50 263,30 31,38 35,16
Ouvertures 270 0,20 120,00 8,51 14,56

Il n’a pas été juge nécessaire de procéder à la caractérisation de la géométrie des réservoirs à
partir des paramètres de la fracturation recueillis sur les affleurements. En effet, ces
paramètres sont fortement influencés et biaisés par la nature, la forme des affleurements et les
conditions difficiles d’affleurement constatées dans cette région du pays. La caractérisation de
la géométrie des réservoirs de la région de Bondoukou s’est donc effectuée essentiellement à
partir de la fracturation relevée sur les images satellitaires.

6-2 Caractérisation géométrique de la fracturation relevée sur les images satellitaires

À l’aide des techniques de la télédétection, la fracturation de la région de Bondoukou a été


mesurée de façon significative. La carte de fracturation bien que n’étant pas exhaustive reste
cependant très représentative des structures géologiques, témoins des déformations
tectoniques de la région de Bondoukou. Elle peut donc être utilisée pour conduire l’analyse
des paramètres géométriques de la fracturation qui gouvernent les écoulements souterrains.
La fracturation a donc été étudiée suivant les techniques de la statistique et de la
géostatistique.

6-2.1 Distribution des orientations

Tout comme dans le cas des mesures de terrain, il se dégage de l’observation des
histogrammes directionnels de la densité de fracturation en nombre et en longueur cumulées
illustrées à la figure 103, une variabilité spatiale de la fracturation relevée sur les images
satellitaires. Les rosaces directionnelles (% de fractures par classe de 10°) présentent une
répartition hétérogène. Autrement dit, ces rosaces directionnelles présentent une répartition

146
très inégale des classes directionnelles. Dans la région de Bondoukou, ces rosaces
directionnelles montrent que globalement l’évolution des fréquences en nombre des familles
de fractures est similaire à celle des fréquences en longueur cumulée.
Les familles directionnelles NO-SE et NE-SO sont les plus représentées sur ces rosaces. Elles
présentent des fréquences en nombre et en longueur cumulée voisin de 10%. Une légère
prédominance de la famille NE-SO est perceptible avec 10% de fréquence en nombre. Ceci
pourrait signifier que dans la région de Bondoukou les familles de fractures épousant ces deux
directions (NO-SE et NE-SO) sont les plus nombreuses et généralement constituées de méga
fractures. Les autres classes directionnelles (NS et EO) sont minoritaires, parce que ayant des
fréquences parfois inférieures à 5%.
Il ressort donc que dans la région de Bondoukou, les familles directionnelles NE-SO et NO-
SE sont les directions majeures.

Figure 103 : Histogrammes circulaires de la fracturation

6-2.2 Corrélation entre les longueurs cumulées et le nombre de fractures par maille

Deux paramètres très importants permettent d’exprimer l’intensité de la fracturation. Il s’agit


du nombre de fractures et des longueurs cumulées de fractures par maille. Ces deux
paramètres révèlent-t-ils la même information (densité de fracturation) contenue dans la carte
détaillée de linéaments ? Pour répondre à cette interrogation, la méthode de régression des
moindres carrés a été utilisée (Figure 104). Celle-ci a permis d’établir une relation
mathématique entre les longueurs cumulées (LC) et le nombre de fractures (NF) obtenus
chacuns à l’intérieur des différentes mailles de 55 km. La relation est de type linéaire positif
(équation 41) dont les caractéristiques sont les suivantes :

147
- équation des moindres carrés : LC (Km) = 24,301 + 0,9439 NF (41) avec
- le coefficient de corrélation linéaire : R 2 = 0,6102

Ces résultats montrent que ces paramètres sont faiblement corrélés ; ce qui signifie que ces
paramètres n’apportent pas des informations similaires aux mêmes points de mesure, du
moins pour certains points de la zone d’étude. Dans ces conditions, pour mieux analyser les
systèmes de fractures de la région de Bondoukou, il faut donc utiliser ces deux paramètres.
Ainsi pour la détermination des zones à fortes potentialités hydrauliques, il convient de bien
observer la répartition spatiale non seulement des longueurs cumulées, mais de la densité de
fracturation exprimées en nombre de fractures.

100
y = 0,9439x + 24,301
90 2
R = 0,6102
80
70
60
LC (Km)

50
40
30
20
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
NF

Figure 104 : Graphe de corrélation entre la densité de fracturation en nombre (NF) et


en longueur cumulée (LC)

6-2.3 Etude de l’intensité de la fracturation

Afin de mieux observer la distribution spatiale de la densité de fracturation suivant les deux
modes à savoir le nombre de fractures et les longueurs cumulées, nous avons construit des
cartes d’isovaleurs de distribution de ces paramètres (Figures 105 ; 106). La densité est
variable d’une maille à une autre au niveau des deux cartes. Les fractures sont donc
distribuées différemment sur l’ensemble de la zone d’étude. Cette variabilité spatiale confirme
les résultats obtenus par les rosaces directionnelles au niveau de la fracturation globale.
Une analyse globale des deux cartes permet de dire que la région de Bondoukou est très
fracturée. Les zones de forte densité occupent plus de la moitié de la surface de la zone
d’étude. En effet, au niveau de la carte de densité de fracturation exprimée en nombre de

148
Figure 105 Cartes de densité de fracturation exprimée en nombre par mailles de 5 km x 5 km

Figure 106 : Carte de densité de fracturation exprimée en longueurs cumulées par mailles de 5
km  5 km

149
fractures et celle exprimée en longueurs cumulées de fractures, les fortes densités occupent
respectivement 2611 km² (soit 55,14%) et 3114 km² (soit 65,75%) des 4735,50 km² que
couvre la zone d’étude. Ces zones à forte densité forment deux grands blocs situés au Sud et
au Nord tout en occupant toujours la charnière centrale de la zone d’étude avec des
prolongements suivant la direction EO.
Une zone de faible densité en nombre de fractures apparaît clairement suivant l’axe régional
Bilikié-Sokola alors qu’elle semble disparaître sur la carte de la densité exprimée en
longueurs cumulées de fractures. En général, les zones à faible densité encadrent celles de
fortes densités et se localisent au niveau des limites du secteur d’étude.
D’un point de vue géologique, les fortes intensités de fracturation correspondent
majoritairement aux domaines des schistes volcano-sédimentaires. Il s’agit des zones à relief
accidenté. La zone à forte tendance structurale identifiée par la télédétection est parfaitement
illustrée au niveau de la carte de densité de fracturation exprimée en nombre de fracture
(entourée en pointillé rouge) (Figure 107). Cette zone correspond certainement à un couloir
souterrain qui s’exprime par des petites fractures, mais en nombre important.

Figure : 107 Superposition à l’intérieur du SIHRS, de la densité de fracturation exprimée en


nombre de fractures, des cours d’eau principaux et des grands ensembles
géologiques de la région de Bondoukou

150
La granodiorite porphyroïde de Bondoukou qui est une formation intrusive post-tectonique est
parfaitement mise en évidence au niveau des deux cartes. La partie centrale de cette formation
est moins fracturée par rapport à ces contours. Ces contours constituent en réalité les zones de
contact avec les formations intrudées, siège d’intenses activités métamorphiques
(métamorphisme de contact) et cinétiques (mouvement d’un bloc rapport à l’autre). Ces
activités sont responsables de la mise en place de nombreuses fractures au niveau de ces zones
de contact. Ceci est en accord avec les conclusions géo-structurales et apporte un élément de
validation à la carte détaillée de linéaments établie par la télédétection.
Les fortes intensités en nombre de fractures localisées au Nord et Nord-Est dans le domaine
granitique seraient le résultat d’une activité tectonique qui donna naissance à un réseau
hydrographique de type treillis. Ce réseau, on le sait se développe généralement lorsque la
fracturation est constituée des nombreuses petites fractures sans directions préférentielles.

6-2.4 Analyse statistique de la fracturation extraite des images satellitaires

La carte de fracturation obtenue après divers traitements compte environ 4 992 fractures de
tailles variables, comprises dans l’intervalle [0,233 km ; 88,980 km]. Les tailles des fractures
s’échelonnent donc sur plusieurs ordres de grandeurs indiquant ainsi l’hétérogénéité
géologique. Le traitement du champ de fracturation a également donné environ 921 mesures
d’espacements. Ces mesures oscillent entre 5,34 m et 7 583,83 m, soit sur 3 ordres de
grandeurs. Les minima, maxima, la moyenne et l’écart-type de chacun des paramètres sont
consignés dans le tableau XXIV.
Tableau XXIV : Echantillonnage des paramètres géométriques extraits des images
Effectifs Minimum Maximum Moyenne Ecart type
(km) (km) (km) (km)
Longueurs 4992 0,233 88,980 2,444 2,554
Espacements 921 0,005 7,583 1,005 0,820

6-2.4.1 Distribution des longueurs de fractures

Les longueurs de fractures ont été ajustées aux modèles théoriques les plus couramment
rencontrés dans la littérature : exponentiel, lognormal, gamma et puissance. Les principaux
résultats sont illustrés sur les figures 108 A, B, C et D. Le test de conformité du Khi-2 est
négatif pour les trois premiers modèles (exponentiel, lognormal et gamma). Ces lois sont donc
rejetées au seuil de signification de 10 % (Tableau XXV).

151
Tableau XXV: Test d’ajustement des lois de distribution aux longueurs de fractures

Loi de distribution χ 2 calculé χ 2 théorique Degré de liberté


(α = 10%)
Log-normale 53,82 18,5 12
Exponentielle 712,62 21,1 14
Gamma 659,37 14,7 9

Elles apparaissent mal adaptées pour décrire la distribution des longueurs de fractures dans le
socle précambrien au Nord-Est de la Côte d’Ivoire. Des résultats similaires ont été obtenus
par Bodin et Razack (1999) et Lasm (2000). Ces auteurs suggèrent d’ajuster la loi puissance
aux longueurs de fractures. Le résultat de l’ajustement de cette loi est présenté sur le graphe
de la figure 108D. Son analyse permet de distinguer une portion linéaire ( l ≥ 2,23 km) sur
laquelle il est possible d’ajuster une loi de puissance. Le coefficient de détermination (R2) de
l’ajustement est égal à 0,96. Cette valeur peut être considérée comme significative. Cet
ajustement est donc satisfaisant pour les longueurs de fractures ( l ) supérieures à 2,23 km.

Cette loi de puissance est définie par l’expression (42) :

–2,9865
N ( l ) = 17 022× l (42)

avec : R² = 0,96 (R² étant calculé pour les l ≥ 2,23 km).

L’exposant caractéristique de la loi de puissance vaut ici 2,99 (α = 2,99). Cette valeur de α est
très proche de 3. Ce résultat montre que le réseau de fractures caractérisé ( l ≥ 2,23 km)
s’identifie à un réseau percolant ayant un grand intérêt en hydrogéologie structurale. En effet,
la bonne interconnexion des fractures favorise la parfaite circulation des eaux souterraines.
Pour les valeurs inférieures à 2,23 km, l’on s’éloigne très significativement de la droite
linéaire théorique mettant en évidence les limites de résolution avec une certaine rupture de
pente.

152
40 40
35 35
Fréquence relative (%)

Fréquence relative (%)


30 30
25 25
20 20
15 15
10 10
5 5
0 0
0 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 0 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40
Longueurs des fractures (km) Longueurs des fractures (km)

A :Ajustement à une loi log-normale B : Ajustement à une loi exponentielle

40 y = 17022x-2,98
10000
R² = 0,960
35
Fréquence relative (%)

30 1000
Nombre de fractures

25 100
20
10
15
10 1
5
0,1
0
0 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 0,1 1 10 100
Longueurs des fractures (km) Longueur des Fractures (km)

C : Ajustement à une loi Gamma D : Ajustement à une loi de puissance

Figure 108 : Distribution des longueurs des fractures : données issues des images satellitaires

6-2.4.2 Distribution des espacements de fractures tous azimuts

Les valeurs d’espacements ont été également ajustées aux principales lois de distribution :
(lognormale, gamma et exponentielle) (Figures 109 A, B, C). Le test de conformité du Khi-2,
réalisé au seuil de signification de 10 % a permis de rejeter les lois lognormale et
exponentielle (Tableau XXVI).

Tableau XXVI : Test d’ajustement des lois de distribution aux espacements des fractures.

Loi de distribution χ 2 calculé χ 2 théorique (α = Degré de liberté


10%)

Log-normale 94,74 29,6 22


Exponentielle 125,62 27,2 19
Gamma 17,50 22,3 15

153
20 20
Fréquence relative (%)

16

Fréquence relative (%)


16

12 12

8 8

4 4

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Espacements des fractures (km)
Espacements des fractures (km)
A : Ajustement à une loi log-normale. B : Ajustement à une loi exponentielle.

20
Fréquence relative (%)

16

12

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Espacements des fractures (km)
C : Ajustement à une loi gamma.
Figure 109 : Distribution des espacements des fractures : données issues des images satellitaires

L’ajustement est par contre satisfaisant pour la loi gamma (Figure. 109C). En effet, le test de
conformité du khi-deux est positif. Cela signifie qu’il y a conformité entre les fréquences
théoriques et expérimentales des données d’espacements. La loi théorique gamma procure le
meilleur ajustement aux mesures d’espacements des fractures dans les roches précambriennes
de la région de Bondoukou. Selon cette modélisation, les blocs fracturés ayant une taille
inférieure à 1 km occupent une proportion de 62,8% (62,8% des distances séparant les
fractures sont inférieures à 1 km). Ainsi, en suivant toutes les directions, on a plus de 62% de
chance de rencontrer une fracture à moins d’un kilomètre de distance.

6-2.4.3 Discussion sur l’analyse statistique de la fracturation

6-2.4.3.1 Paramètre de taille : longueur de fractures

L’analyse des paramètres géométriques de la fracturation indique que les longueurs de


fractures sont distribuées suivant une loi de puissance. L’exposant caractéristique de la loi de

154
puissance (α ) est égal à 2,99 et est en accord avec les données de littératures comprises
généralement entre 1 et 3 (Bodin et Razack, 1999 ; Lasm, 2000 ; Akaffou, 2004 ; Kouamé et
al., 2005 ; Jourda, 2005). Cet exposant peut varier d’un champ à un autre comme l’attestent
les travaux de (Bodin et Razack, 1999 ; Lasm, 2000 ; de Dreuzy, 2000 ; Bilé, 2002 , Darcel,
2002 ; Jourda 2005). Cet exposant α fixe la proportion de grandes fractures par rapport aux
petites. Les variations de l’exposant caractéristique (α ) de la loi de puissance sont le signe
que les réseaux observés dans la nature sont à différents stades de maturité, c’est-à-dire de
développement (Lasm, 2000 ; de Dreuzy, 2000, Darcel, 2002 ; Jourda, 2005). Déterminer la
nature de la distribution des longueurs de fractures pose avant tout un problème
d’échantillonnage et de mesure, ce qui s’explique par la variabilité de la loi de distribution :
lognormale, exponentielle, gamma, puissance, etc. (Bodin et Razack, 1999 ; Lasm, 2000 ; de
Dreuzy, 2000 ; Jourda, 2005). La caractérisation d’une loi de puissance, de part sa nature,
requiert des données relevées sur un minimum de deux ou trois ordres de grandeur ainsi qu’un
nombre d’éléments de l’ordre de quelques centaines (Darcel, 2002). C’est le cas des réseaux
étudiés avec 4992 fractures et dont les tailles s’échelonnent sur 3 ordres de grandeur.
Les biais affectant la fracturation, s’ils ne sont pas pris en compte peuvent dégrader les
distributions des paramètres géométriques de la fracturation. Ces biais sont pour la plupart dus
aux effets de taille des fractures, de troncature et aux effets de bords. Une discussion complète
des biais et autres sources d’erreur affectant la fracturation a été présentée par Terzaghi
(1965), Baecher et Lanney (1978) et Rouleau et Gale (1985).
Les résultats des travaux de simulations numériques et de données expérimentales sur la
fracturation montrent que la distribution des longueurs peut évoluer au cours de la croissance
du réseau, et correspondre à une distribution exponentielle, lognormale ou en loi de puissance
(Darcel, 2002). Ceci pourrait donc expliquer la variabilité de la loi de distribution des
longueurs de fractures signalée dans la littérature.
Plusieurs expériences montrent que la distribution des longueurs de fractures tend vers une loi
de puissance lorsque les fractures interagissent et que la distribution en loi de puissance est
limitée par la taille du domaine d'expérimentation (Cladouhos and Marrett, 1996 ; Cowie et
al., 1995). Pour les réseaux naturels, diverses études (Lasm, 2000 ; de Dreuzy, 2000 ; Darcel,
2002 ; Jourda, 2005) tendent vers une distribution en loi de puissance, bien que certaines
soient plus en faveur de la distribution exponentielle ou lognormale. Odling et al. (1999)
signalent que pour les réseaux de joints, la distribution des longueurs dépend de la
stratification. Selon ces auteurs, pour un milieu stratifié une distribution lognormale des

155
fractures est plus appropriée alors qu’en milieux cristallin et cristallophyllien, une distribution
en loi de puissance est mieux adaptée.
La loi de puissance apparaît comme un bon modèle pour représenter les distributions de
longueurs d’un grand nombre de réseaux de fractures. Elle présente l'avantage de n’avoir pas
de longueurs caractéristiques en dehors des limites physiques du système.
Les propriétés de l’auto similarité se manifestant par une loi de puissance, il est donc possible
d’affirmer, à la lumière de ces résultats que les réseaux de fractures de la région de
Bondoukou possèdent des propriétés d’auto-similarité. Ceci a été montré dans l’Ouest de la
Cote d’Ivoire (région de Man-Danané) par les travaux de Lasm (2000) et Lasm et Razack
(2001) et dans la rgion de Korhogo (Jourda, 2005).
La distribution des longueurs de fractures suivant la loi puissance indique que les réseaux de
fractures de la région de Bondoukou auraient atteint un stade de développement très avancé
comme le soutiennent (de Dreuzy, 2000 ; Lasm, 2000 ; Lasm et Razack, 2001 ; Darcel, 2002).
Pour ces auteurs, tous les réseaux de fractures naturels au terme de leur développement
doivent avoir leurs longueurs de fractures distribuées suivant une loi de puissance. C’est le
cas de la fracturation dans les roches dures cristallines. Des résultats analogues ont été
obtenus par différents auteurs (Bodin et Razack, 1999 ; Lasm, 2000, de Dreuzy, 2000 ; Lasm
et Razack, 2001 ; Darcel, 2002 ; Bilé, 2002 ; Youan Ta, 2002 ; Jourda, 2005 ; Lasm et
al.(sous presse)).
La loi de distribution constitue donc un indicateur de stade de développement des réseaux de
fractures dont le stade final correspond à une loi de puissance. Un réseau de fracture se
développe par la mise en place de nouvelles fractures sous l’action de nouvelle contrainte.
Pour un réseau ayant atteint la maturité (stade de développement très avance), même en cas de
nouvelle contrainte, il ne peut y avoir de mise en place de nouvelles fractures, mais seulement
les anciennes fractures seront remobilisées.
La loi de puissance dans la région de Bondoukou, caractérise les longueurs de fractures
supérieures à 2,23 km. Pour les fractures de tailles inférieures, il y a un problème de sous
échantillonnage qui ne permet pas de rendre compte des petites fractures (Bodin et Razack,
1999 ; Lasm, 2000). Les résultats de certains travaux (Castaing et al., 1996; Odling, 1997;
Lasm, 2000) suggèrent pour une meilleure caractérisation, un échantillonnage à différentes
échelles et de recaler les données pour obtenir une seule distribution.

156
6-2.4.3.2 Paramètre de proximité : Espacement des fractures

L’espacement des fractures, un paramètre géométrique important qui conditionne la taille des
blocs fracturés et est susceptible de renseigner sur le comportement et/ou la perméabilité du
système de fractures. Il contrôle aussi la mise en place des nouvelles fractures. Les études des
espacements menées sur des roches de nature et de compétence différentes ont permis de
souligner l’intérêt de ce paramètre dans la fracturation (Huang et Angelier, 1989 ; Rives et al.,
1992, Bodin et Razack, 1999 ; Lasm, 2000).
En dépit des nombreuses études menées jusqu’ici sur l’espacement des fractures, la loi de
distribution de ce paramètre reste très controversée dans la littérature : loi exponentielle
négative (Baecher et al., 1977), loi lognormale (Rouleau et Gale, 1985), lois normale et
Gamma (Huang et Angelier, 1989), loi de Weibull (Bardsley et al., 1990), loi de puissance
(Gillespie et al., 1993 ; Bodin et Razack, 1999 ; Jourda, 2005).
Le paramètre de proximité dans les roches dures du Paléo-protérozoïque de Bondoukou est
distribué suivant une loi gamma. Des résultats similaires ont été obtenus par divers auteurs
(Krumbein et Graybill, 1965 ; Huang et Angelier, 1989 ; Lasm, 2000). Tout comme les
paramètres de taille, les espacements peuvent être affectés par des biais liés aux effets de
bords et au positionnement exact des fractures (Baecher et Lanney, 1978 ; Pineau, 1985 ;
Huang et Angelier, 1989 ; Rives et al., 1992).
Les travaux sur les modèles analogiques et les simulations numériques de champ de fractures
conduits par Rives et al. (1992) ont montré que la distribution des espacements évolue
également avec le développement des familles de fractures et avec la déformation. Le stade
initial de développement correspond à la distribution exponentielle des espacements et le
stade final de maturité correspond à la distribution normale.
Rives et al. (1992) suggèrent d’utiliser la distribution des espacements comme un indicateur
de stade de développement des familles de fractures. Huang et Angelier (1989) et Narr et
Suppe (1991) indiquent que la connaissance de la loi de distribution des espacements est
susceptible de fournir des informations sur la genèse et l’évolution des systèmes de fractures.
D’autres paramètres peuvent affecter la distribution des espacements des fractures dans les
roches, notamment l’intensité de la déformation, la nature de la roche, la température et la
profondeur d’enfouissement de la roche etc. L’approche développée par Rives et al. (1992)
n’est utilisable que pour des familles de fractures génétiquement liées. Elle paraît peu
applicable dans un contexte de socle ancien tel que celui de la région de Bondoukou,
présentant plusieurs phases de déformations (Zeade et al. 1995; Delor et al. 1995).

157
6-2.5 Analyse géostatistique de la fracturation extraite des images satellitales

6-2.5.1 Analyse et interprétation des variogrammes

Plusieurs variogrammes expérimentaux ont été calculés à l’aide du logiciel Variowin. Il s’agit
des variogrammes de la fracturation tous azimuts et des familles de fractures précédemment
définies NE-SO et NO-SE. Notons que les modèles exponentiel et sphérique ont été ajustés
aux variogrammes expérimentaux comme le préconisait Razack (1984). Mais, au regard des
écarts moyens quadratiques obtenus (Tableau XXVII), le modèle exponentiel serait le mieux
indiqué pour l’ajustement de la variable régionalisée étudiée (Figure 110 et 111A et B).

Tableau XXVII : Ecarts moyens quadratiques des modèles utilisés.

Variogramme Fracturation tous Famille NE-SO Famille NO-SE


expérimental Azimuts (1er palier)
Exponentiel

Exponentiel

Exponentiel
Modèle Ajusté
Sphérique

Sphérique

Sphérique
Ecart moyen
quadratique 10,1 9,61 4,86 4,28 1,44 1,32

L’ajustement des variogrammes expérimentaux aux modèles théoriques est une étape
importante dans la détermination et l’interprétation des paramètres de régionalisation.
Le variogramme expérimental de la fracturation globale (tous azimuts) présente un
comportement tout particulier caractérisé par plusieurs paliers (5 paliers bien définis) et donc
par plusieurs portées pratiques (Figure 110). Ceci peut être l’indication d’un emboîtement
(structure gigogne) de plusieurs structures à plusieurs échelles différentes, c'est-à-dire que la
fracturation globale est caractérisée par une multi-régionalisation ou multi-structuration.
Dans ce cas, le variogramme est modélisé comme la somme des variogrammes élémentaires
dont l’équation générale est donnée par l’expression (43).
γ ( h ) = γ 1 ( h ) + γ 2 ( h ) + γ 3 ( h ) + γ 4 ( h ) + γ 5 ( h ) + ... + γ n ( h ) (43)

158
Les paramètres de régionalisations sont déterminés d’après le modèle exponentiel et
l’expression générale du premier variogramme élémentaire est représentée par l’équation ci-
dessous (44).
  −3h  
γ 1 ( h ) = 9, 75 + 2,85 × 1 − exp   (44)
  8, 64  

Figure 110 : Variogrammes de la fracturation tous azimut

12 7
10 6

8 5
4
y (h)

6
y (h)

3
4
A. Famille de fractures NE-SO. 2 B. Famille de fractures NO-SE.
2 1
0 0
0 10 20 30 40 0 10 20 30 40 50
h (km) h (km)

Figure 111 :. Variogrammes des familles de fractures. ajustement à un modèle exponentiel.

Les équations de modélisation des variogrammes des familles de fractures sont données par
les équations suivantes (45 et 46).

159
- Famille NO-SE
  − 3h  
γ ( h ) = 4,12 + 2,11 × 1 − exp   (45)
  14, 92  

- Famille NE-SO
  − 3h  
γ ( h ) = 6,84 + 2, 91 × 1 − exp   (46)
  11,1  

Le variogramme de la fracturation globale est multi-structuré avec cinq (5) paliers bien
distincts avec un sixième incomplet. Cinq portées pratiques ont donc été déterminées et sont
respectivement de 8,52 ; 16 ; 35,4 ; 48,3 et 56 km. La portée maximale du variogramme est
donc de 56 km. La structuration des réseaux de fractures est donc importante. En effet, dans
un rayon de 56 km, la fracturation tous azimuts se déploie de manière structurée. Une parfaite
corrélation existe donc entre les valeurs de la densité de fracturation situées à une distance
inférieure ou égale à 56 km l’une de l’autre. La surface délimitée par ce rayon pourrait définir
la zone de validité des modèles d’écoulement souterrain intégrant la densité de fracturation
tout azimuts comme paramètre d’entrée.
La distance de structuration des familles de fractures NO-SE et NE-SO est respectivement
14,92 et 11,1 km (Tableau XXVIII). Ces valeurs sont différentes d’un point de vue statistique
indiquant que le comportement de la fracturation n’est pas identique dans les différentes
directions de l’espace. Au-delà de cette distance, il y a une indépendance entre les différents
points.
Ce résultat met en évidence la complexité des réseaux de fractures de la région de Bondoukou
et renseigne sur l’intensité des déformations ayant affecté la région.

Tableau XXVIII : Paramètres de régionalisation de la fracturation tous azimuts (1er palier) et


des familles de fractures déterminés à partir du modèle exponentiel.
Portée Effet de pépite Plateau – Pépite Plateau
Fractures issues
a C0 C1 = C-C0 C = C0 + C1
des images
(km) (km2) (km²) (km²)
Fracturation tous
8,64 9,75 2,85 12,60
azimuts (1er palier)
NO-SE 14,92 4,12 2,11 6,23

NE-SO 11,1 6,84 2,91 9,75

160
6-2.5.2 Discussion sur l’analyse géostatistique de la fracturation

L’analyse géostatistique des réseaux de fractures, souligne que la fracturation étudiée se


comporte comme une variable régionalisée. L’existence d’un palier au niveau du
variogramme traduit un phénomène stationnaire d’ordre 2 (Razack, 1984). L’hypothèse de
stationnarité admise est vérifiée et l’usage de la théorie des fonctions intrinsèques est justifié
(Razack, 1984 ; Lasm, 2000 ; Lasm et al., 2004 ; Jourda 2005). L’effet de pépite sur les
variogrammes indique que la variable étudiée est très irrégulière. C’est un phénomène
couramment rencontré dans l’analyse géostatistique des milieux fracturés (Massoud, 1988,
Lasm et al., 2004 ; Jourda,2005). L’effet de pépite est interprété comme l’action combinée
des hétérogénéités spatiales à plus petite échelle et des incertitudes de mesures. Il est difficile
sur un variogramme expérimental de séparer l’effet de pépite en microstructure de l’erreur de
mesure (Massoud, 1988).
La multi-régionalisation de la fracturation globale caractérisée par l’emboitement de plusieurs
structures témoigne de la complexité des systèmes de fractures de la région de Bondoukou.
Jourda (2005) a abouti à la même conclusion dans la région de Korhogo. Cette multi-
régionalisation de la fracturation traduit le fait que ces domaines (Bondoukou et Korhogo)
sont très hétérogènes. En effet, ces régions appartenant au domaine protérozoïque, ont été
affectées par deux importantes orogenèses dont la plus importante est l’orogenèse éburnéenne
marquée par la direction structurale NE-SO (Jourda, 2005).
Le variogramme de la famille de fractures NO-SE est mieux structuré que celui de la famille
NE-SO. Ce résultat implique que le comportement de la fracturation n’est pas identique dans
les différentes directions de l’espace mettant en évidence les hétérogénéités dans les
formations géologiques. Il peut être interprété en termes de contraintes géologiques
(phénomènes tectoniques différents) au cours de la déformation. Plusieurs travaux menés dans
différentes régions de la Côte d’Ivoire : Man-Danané (Lasm, 2000), Korhogo (Jourda, 2005)
ont abouti à des résultats similaires.

6-3 Etude des nœuds formés par les intersections des fractures.

La densité de nœuds exprimée en nombre donne une idée du degré d’interconnexion des
fractures. Le nœud étant le point d’intersection de deux ou plusieurs fractures de direction
différente, il est le plus recherché lors de l’implantation des forages, car l’une des directions
peut être très productive. En effet, la connectivité spatiale (2D et 3D) des accidents constitue

161
une condition indispensable à la bonne circulation des eaux souterraines (Kouamé 1999). Les
nœuds favorisent la percolation de l’eau dans toutes les directions à travers la roche fracturée
La densité de nœuds exprimée en nombre de nœuds par maille de 5km x 5km (Figure 112) est
un paramètre important dans la cartographique des réservoirs d’eau souterraine. Sur cette
carte, il est possible d’identifier de grands axes autour desquels, il peut se former des
véritables zones favorables à la recharge des nappes d’eau souterraine.
Ce paramètre est fortement lié à la densité de la fracturation exprimée en longueur cumulée
comme le montre le graphe de la figure 113. Cette forte corrélation est le fait de la variabilité
directionnelle des fractures constatée lors de l’étude des rosaces directionnelles. En réalité, la
forte variabilité directionnelle des fractures favorise leurs interconnexions.
Lorsque toutes les fractures épousent la même direction (réseau mise en place par un seul
phénomène tectonique) il est quasiment impossible d’obtenir une interconnexion des
fractures. Il en résulte une difficulté dans la formation des réservoirs souterrains.
Les nœuds constituent des points potentiels d’implantation des ouvrages de captage,
notamment les forages. Cette carte constitue donc une donnée importante dans la
connaissance de la fracturation de la région de Bondoukou et serait très utile pour
l’hydrogéologue lors d’une étude pour la recherche des eaux souterraines.

Figure 112 : Carte de densité de nœuds exprimée en nombre de nœuds par maille de 5km x
5km
162
140

y = 0,0015x - 38,443
120 2
R = 0,8284

Nombre de Noeuds
100

80

60

40

20

0
0 20000 40000 60000 80000 100000
LC (km)

Figure 113 : Corrélation entre la densité de nœuds exprimée en nombre et la densité de


fracture exprimée en longueur cumulée

Conclusion partielle

Cette étude avait pour objectif une meilleure connaissance des paramètres géométriques de la
fracturation dans les roches dures cristallines de la région de Bondoukou.
L’analyse des données de terrain révèle que la famille de fractures de direction NS est
majeure avec plus de 20% de fréquence en nombre. Les directions N80-90 et N110-120
apparaissent secondairement parce qu’elles présentent des fréquences en nombre atteignant
les 10%. Il est observé une variabilité spatiale de la fracturation dans la région de Bondoukou.
Au niveau des données de la fracturation relevée sur les images satellitaires, l’analyse fait
ressortir que les familles directionnelles NE-SO et NO-SE sont les directions majeures et sont
constituées de méga fractures. La distribution des longueurs de fractures obéit à une loi de
puissance mettant en évidence le caractère auto-similaire de ces réseaux. La valeur de la pente
est égale à α = 2,99. Ceci n’est vrai que pour les longueurs de fractures l supérieures à 2,23
km. Pour les valeurs de l < 2,23 km, l’on est confronté à un problème de sous
échantillonnage. La loi de puissance indique que les réseaux de fractures de la région de
Bondoukou auraient atteint un stade de développement très avancé. La distribution des
espacements de fractures tous azimuts se fait suivant une loi gamma. Selon cette
modélisation, les blocs fracturés ayant une taille inférieure à 1 km occupent une proportion de
62,8%. En d’autres termes, en suivant toutes les directions, on a plus de 62% de chance de
rencontrer une fracture à moins d’un kilomètre de distance.

163
L’analyse géostatistique révèle que la fracturation globale présente un comportement tout
particulier caractérisé par plusieurs paliers (5 paliers bien définis) indiquant un emboîtement
(structure gigogne) de plusieurs structures à plusieurs échelles différentes. La fracturation
globale est donc caractérisée par une multi-régionalisation ou multi-structuration avec une
portée maximale de 56 km. La structuration spatiale des différentes familles (NE-SO et NO-
SE) est très variable. La distance de structuration de ces familles (NE-SO et NO-SE) est
respectivement 11,1 et 14,92 km. Il ressort donc que le comportement des familles de
fractures n’est pas identique dans les différentes directions de l’espace. La fracturation de la
région de Bondoukou s’identifie à une variable régionalisée ce qui signifie qu’elle se déploie
dans l’espace de façon structurée (pour des distances inférieures ou égales à la portée).
La carte de densité de nœuds de la région de Bondoukou a été dressée. Cette carte souligne
l’existence des zones prédisposées à la formation des réservoirs souterrains.
D’une manière générale, l’ensemble des connaissances acquises sur la fracturation de
Bondoukou œuvre à une meilleure connaissance de la géométrie du système fracturé. Vue la
complexité des aquifères de fissures, d’autres investigations sont nécessaires pour expliquer la
productivité des ouvrages et analyser les propriétés hydrodynamique des réservoirs fracturés.

164
CHAPITRE 7 : ANALYSE HYDRODYNAMIQUE DE L’AQUIFÈRE DE FISSURE DE LA
RÉGION DE BONDOUKOU

Cette étude vise d’une part, à mieux expliquer la productivité des ouvrages de captage et
d’autre part, à comprendre le fonctionnement hydrodynamique des réservoirs fracturés en vue
de leur exploitation rationnelle.

7-1 Etude de la productivité des ouvrages de captage.

7-1.1 Relation entre profondeurs totales des forages et les débits.

Les profondeurs totales des forages exécutés dans la région de Bondoukou sont très variables
autour d’une valeur moyenne de 55 m (à Bokoré). La plus faible est rencontrée à Kouassi
Nawa avec un forage de 18,8 m. Quant à la plus grande qui atteint 102 m, elle a été rencontrée
dans les localités de Boyi, Wolobidi et Zanzan.
L’analyse de la figure 114 révèle la présence possible des faibles débits (< 2,5 m3/h) à toutes
les profondeurs (Kouassi Nawa : 0,7 m3/h ; Bokoré : 0,7 m3/h ; Boyi : 0,5 m3/h). Les débits
moyens (de 2,5 m3/h à 5 m3/h) se rencontrent généralement entre 20 et 80 m. Les profondeurs
comprises entre 30 et 60 m sont marquées par des débits les plus importants et pouvant
atteindre 18 m3/h rencontré à Chiagni Sogo. Bien que celles supérieures à 80 m soient
caractérisées par les faibles débits, la rencontre inopinée de gros débits (à Laoudi Ba 8,10
m3/h à 81,5 m) indique la présence de quelques rares fractures productives à de grandes
profondeurs.

Figure 114 : Relation entre débits et profondeur totale des forages

165
S’il est vrai que l’étude du diagramme ne révèle l’existence d’aucune relation mathématique
définie entre la profondeur atteinte et le débit optimum des forages, elle permet néanmoins de
dire que les fractures les plus productives de la région de Bondoukou se rencontrent entre 30et
60m de profondeur. Ces résultats sont en accord avec les études fixant la limite inférieure
d’existence de fissures ouvertes à 50-70m de profondeur (Faillat, 1986 ; Biémi, 1992, Jourda,
2005).

7-1.2 Relation entre couche d’altérites et débits

L’analyse de la figure 115 montre une nette influence des épaisseurs d’altérites sur les débits.
En effet, ce diagramme révèle très clairement que dans la région de Bondoukou les forts et
très forts débits sont fournis par des épaisseurs d’altérites variant de 15 à 45 m. Les épaisseurs
d’altérites inférieures à 15m offrent généralement des débits faibles à moyens (< 2,5m3/h) et
jamais de débits forts. Cet état de fait est également constaté avec les épaisseurs d’altérites
supérieures à 45 m.
Le comportement des systèmes hydrogéologiques (milieux poreux altéritique à bonne
fonction capacitive) favorise une accumulation des eaux souterraines en provenance des
altérites subjacentes dans les aquifères de fissures, grâce au phénomène de drainance
(Kouamé 1999). Ce comportement semble expliquer les résultats obtenus dans la région de
Bondoukou.

Figure 115 : Relation débits et épaisseurs d’altérites

166
Toutefois, il faut signaler qu’au niveau des faibles et très faibles épaisseurs d’altérites, la
fonction capacitive est biaisée de même qu’avec les fortes épaisseurs le phénomène de
drainance est obstrué. En effet, les faibles épaisseurs d’altérites ne peuvent emmagasiner
qu’une très faible quantité d’eau et exposent la nappe aux fluctuations saisonnières. Les
épaisses couches d’altérites, engendrent parfois de forte charge lithostatique tendant à
comprimer les fissures lorsque la profondeur augmente (Faillat, 1986).

7-1.3 Etude des débits de forages

Sur un total de 184 forages recensés au niveau de la zone d’étude, nous avons pu obtenir que
171 débits. Ces débits qui varient entre 0.20 m3/h à Kouamékara et 18 m3/h à Chiagni Sogo
ont été subdivisés selon la classification proposée par le Comité Inter-Africain d’études
hydrauliques (CIEH, 1978) (Tableau XXIX).
D’après ce tableau, 63,74 % des débits recueillis sont des débits très faibles à faibles (< 2,5
m3/h). Seulement 36,26% des débits appartiennent aux classes de débits dits moyens et forts.
Ces taux très élevés des forages à débits faibles est certainement dû au fait que ceux-ci sont
implantés très souvent par rapport à l’humeur des chefs locaux, non loin de leurs habitations,
sans que le choix du site n’ait fait l’objet d’une prospection hydrogéologique combinant les
méthodes de la géophysique, de la photo-interprétation et celle de la télédétection. En effet, la
photo-interprétation et surtout la télédétection sont des outils modernes adaptés à la recherche
de fractures souterraines en zone de socle fissuré. La géophysique vient en appuie pour
révéler la position exacte au sol du forage susceptible de fournir un gros débit, ceci
contribuerait à diminuer le taux élevé d’échec dans l’exécution des ouvrages de captage.

Tableau XXIX : Classification des débits d’ouvrages de captage (d’après le C.I.E.H, 1978)

Classe de Débits Nombre % des Classes de Débits


[0 - 1] Très faibles 39 22,81
[1 – 2,5] Faibles 70 40,94
[2,5 - 5] Moyens 40 23,39
>5 Forts 22 12,87
Total 171 100

7-1.4 Etude des arrivées d’eau (AE)


Dans cette étude, seules les arrivées d’eau (AE) enregistrées dans le socle ont été prises en
compte. Sur un total de 85 forages où la profondeur des AE a été déterminée, 77 possèdent au

167
plus une seule AE. Seulement 6 forages ont enregistré une deuxième AE et 2 forages, une
troisième AE.
Le diagramme ci-dessous (Figure 116) qui présente la fréquence des AE en fonction des
classes de profondeur (pas de 10 m) permet de mieux apprécier la distribution des AE dans le
socle. Environ 83,41% des AE se situent au niveau des 30 premiers mètres dans le socle, avec
une prédominance entre 0 et 10 m de profondeur dans le socle (40,74% des AE) suivie d’une
baisse régulière de la fréquence qui atteint 10% au environ de 30 mètres. Au-delà de cette
profondeur les venues d’eau deviennent très rares. Pour appréhender le comportement de ces
arrivées d’eau avec la profondeur, le graphe présentant les débits moyens des AE en fonction
des classes de profondeur a été construit (Figure 117). On constate sur ce graphe, que le débit
moyen des AE augmente avec la profondeur et atteint son maximum (3,7 m3/h) à environ 30
m dans le socle. Au-delà de cette profondeur, le débit moyen des AE décroît rapidement pour
atteindre son plus bas niveau (1,2 m3/h) à environ 50 m dans le socle. Ces observations
corroborent les travaux antérieurs effectués par différents auteurs (Carlsson et Olsson, 1981 ;
Engalenc, 1981 ; Lasm, 2000 ; Jourda, 2005). A des profondeurs élevées (> 50 m dans le
socle), les AE sont rares, mais souvent productives.
On constate donc que les meilleurs débits dans la région de Bondoukou se situent au niveau
des 30 premiers dans le socle. Cette zone correspond à la zone de nombreuses fractures
ouvertes et productives. Aux plus grandes profondeurs, les fractures ont tendance à se
refermer vers le bas. Toutefois, de rares méga fractures beaucoup plus profondes peuvent être
rencontrées et fournir de gros débits.

%AE Débits moyen (m3/h)


0 20 40 60 0 1 2 3 4
0 0
Profondeur dans le socle (m)

10
10
20
Profondeur (m)

20
30
40 30
50 40
60 50
70 60

Figure 116 : Relation entre AE et la Figure 117 : Relation entre débits moyens des
profondeur dans le socle AE et la profondeur dans le socle

168
7-1.5 Accidents géologiques et positionnement des forages dans le socle

L’étude de l’influence des accidents sur le positionnement des forages dans le socle permet de
se faire une idée de l’importance des directions préférentielles dans la productivité des
ouvrages. Pour ce faire, nous avons procédé à la superposition dans un même plan, des cartes
des classes directionnelles de fractures et la carte de la répartition des forages exécutés dans la
région. Les figures 118 et 119 montrent respectivement la superposition des réseaux de
fractures de direction NE-SO et NO-SE sur la carte de localisation des forages. Il a donc été
possible de mesurer la distance qui sépare chaque forage de la fracture la plus proche. Le
calcul des pourcentages des ouvrages liés à chaque direction tectonique au moment de
l’implantation des ouvrages donne les résultats suivants :
-la direction EO, 24 forages soit 14,12% ;
-la direction NS, 15 forages soit 8,82% ;
-la direction NE-SO, 56 forages soit 32,94%,
-la direction NO-SE, 75 forages soit 44,12%.

Le pourcentage des forages captant directement les fractures dans chaque classe directionnelle
de fracturation a également été calculé et nous avons obtenu les résultats suivants :
-la direction EO, 3 forages soit 1,76% ;
-La direction NS, 3 forages soit 1,76%
-la direction NE-SO, 5 forages soit 2,94% et
-la direction NO-SE, 8 forages soit 4,74%.

On s’aperçoit que seulement 19 forages sur 170 sont exécutés au droit d’au plus une fracture,
soit 11,18%. Ces résultats nous confortent à l’idée que les études sérieuses préalables à toute
implantation de forages n’ont pas été entreprises dans la région de Bondoukou.
L’analyse des différents pourcentages calculés permettent de classer les accidents en fonction
de leur influence dans le positionnement des forages :
NO-SE > NE-SO > EO > NS.
Des résultats similaires ont été obtenus par Biémi (1992) dans la Marahoué, par Savané
(1996) dans le Denguélé et par Jourda (2005) dans la région de Korhogo.

169
Figure 118 : La superposition des réseaux de fractures NE-SO et de la carte de localisation des forages

Figure 119 : La superposition des réseaux de fractures NO-SE et de la carte de localisation des forages

170
Les distances d’éloignement des forages par rapport aux fractures (Figure 120) confirment
l’assertion selon laquelle les ouvrages de Bondoukou auraient été exécutés suivant une
implantation hasardeuse et par tâtonnement. 54,24 % (pic) des forages se situent à une
distance des fractures comprise entre 0 et 200 m. Les ouvrages les plus éloignés des fractures
(distance d’éloignement supérieure à 200) occupent une proportion de 45,76%.

60
Pourcentage des forages (%)

50

40

30

20
10

0
0 200 400 600 800 1 000 1 200 1 400
Distance d'éloignement (m)
Figure 120 : Courbe de décroissance des pourcentages de forages en fonction des distances
d'éloignement par rapport aux fractures

7-1.6 Direction de fracturation et productivité des ouvrages de captage

Tout forage de captage implanté dans le socle pour être productif doit nécessairement
rencontrer au moins une fracture. Cette dernière influencera le débit des forages si sa
connexion dans le réseau global et surtout sa direction le favorisent. Il est donc important
d’effectuer une étude de la productivité des forages en relation avec les directions de
fracturation, afin de mieux diriger les éventuels prospections hydrogéologiques dans la
région. Pour ce faire, une des fonctionnalités du SIG qui est la superposition de deux ou
plusieurs cartes a été utilisée. La carte de la fracturation tous azimuts et la carte de
positionnement des forages ont été superposées. Tous les forages situés directement sur une
fracture détiennent leur débit de la productivité de celle-ci. Pour les forages n’étant pas situés
sur une fracture, la fracture la plus proche leur est attribuée. Les figures 121, 122, 123
illustrent la répartition des différentes classes de débits dans les classes directionnelles de
fracturation.

171
8
7
Pourcentage (%)
6
5
4
3
2
1
0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180
Classes directionnelles de fracturation (degré)

Figure 121 : Répartition des faibles débits (Q < 2,5 m3/h) en fonction des classes
directionnelles de fracturation

8
7
Pourcentage (%)

6
5
4
3
2
1
0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180
Classes directionnelles de fracturation (degré)

Figure 122 : Répartition des débits moyens (2,5 < Q < 5 m3/h) en fonction des classes
directionnelles de fracturation

8
7
Pourcentage (%)

6
5
4
3
2
1
0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180
Classes directionnelles de fracturation (degré)
Figure 123 : Répartition des forts débits (Q > 5 m3/h) en fonction des classes directionnelles
fracturation

172
L’analyse de la figure 121 montre qu’en général, toutes les directions de la fracturation sont
susceptibles de fournir des faibles débits. Pour l’alimentation d’une petite communauté
(ouvrage à faible débit), la recherche des directions de fracturation les plus productives n’est
donc pas nécessaire. La difficulté survient lorsque pour l’approvisionnement d’une
agglomération ou d’une activité agro-pastorale, on a besoin d’un ouvrage à gros débit (débit
moyen et fort débit). L’observation de la figure 122 permet de dire que les classes
directionnelles N30, N70-80, N120-130 et N140-150 sont capables d’offrir des débits pouvant
parfois atteindre 5 m3/h. Une classe directionnelle de fracturation est dite productive
lorsqu’elle permet d’avoir des forages avec des débits supérieure à 5 m3/h. La figure 123
permet de mettre en évidence les classes jugées les plus productives dans la région de
Bondoukou. Il s’agit des classes N40 (NE-SO), N80 (EO), N140-150 (NO-SE). Ces classes
directionnelles de fracturation concordent bien avec les principales directions de fracturation
mises en évidence par l’étude des champs de fractures. Les classes NO-SE et NE-SO sont les
plus représentatives. Ces accidents, qui s’associent respectivement aux directions libériennes
et éburnéennes fournissent les meilleurs débits dans la région de Bondoukou. Les localités de
Guimini et de Bidio dont les forages fournissent des débits respectifs de 8 m3/h et 9 m3/h,
captent des fractures de direction NE-SO. Au niveau des localités de Laoudi-Ba, Bondoukou
et Sama, les forages fournissent des débits de 8,1 m3/h, 12 m3/h et 14 m3/h respectivement.
Ces forages interceptent tous des fractures de direction NO-SE. Des résultats similaires ont
été rencontrés dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire particulièrement à Glongouin où un débit
exceptionnel de 90 m3/h a été relevé sur une fracture de direction libérienne (NO-SE) (Lasm,
2000).
Tous ces résultats montrent que les gros débits sont en relation avec les principales directions
de fracturation de la région.

7-1.7 Relation entre transmissivité et débit spécifique

Cette relation a fait l’objet de plusieurs études en Côte d’ivoire (Faillat, 1986; Soro, 1987 ;
Kouamé, 1999 et Lasm, 2000). D’après ces travaux, ces deux paramètres entretiennent
souvent des relations plus ou moins corrélées. Cette corrélation parfois très bonne a poussé
certains auteurs comme Razack et Huntley (1991) a utilisé la relation qui lie ces paramètres
pour déterminer au niveau de quelques forages, la transmissivité lorsqu’il existe seulement le
débit spécifique.

173
Nous préconisons l’utilisation de cette méthode (moindres carrées) pour la détermination de
l’un de ces paramètres (lorsque l’autre existe) seulement quand leur mauvaise structuration
spatiale ne permet pas l’utilisation de la géostatistique.
La méthode de Cooper-Jacob a permis de calculer la transmissivité. Le débit spécifique noté
Qsp est le débit pompé (Q), rapporté au rebattement (s) pour un temps de pompage donné,
dans les conditions d’essai de puits. Dans la région de Bondoukou, l’étude de la relation entre
la transmissivité et le débit spécifique a révélé l’existence d’une bonne corrélation à l’intérieur
d’un graphique bi logarithmique (Figure 124). Un nuage de points tend à s’allonger autour
d’une droite, dont l’équation et le coefficient de détermination (R² = 0,856) ont été déterminés
par la méthode de la régression linéaire. Les deux paramètres hydrodynamiques sont liés par
la relation linéaire positive (47) dont l’expression est la suivante :
Ln (Qsp) = 0,809 Ln (T) + 0,1985 (47) R²=0,856
La transmissivité étant un paramètre hydrodynamique lié à la géométrie des fractures
recoupées par le forage et à la nature de leur connexion avec le reste de l’aquifère fissuré,
l’analyse de ce diagramme permet de dire que le Qsp est également l’expression de la
géométrie des fractures et de leur connectivité avec le forage. Ces résultats corroborent ceux
obtenues par Faillat (1986), Kouamé (1999) et Lasm (2000).

0,5
y = 0,809x + 0,198
0,0 R² = 0,856
-0,5
Ln Qsp

-1,0

-1,5

-2,0

-2,5
-3,0 -2,5 -2,0 -1,5 -1,0 -0,5 0,0 0,5
Ln T

Figure 124 : Relation entre la transmissivité et le Débit spécifique

7-1.8 Productivité et nature pétrographique des roches

Une étude permettant d’apprécier la relation qui pourrait lier la productivité des forages à la
nature pétrographique des roches de la région de Bondoukou a été effectuée. Pour mener cette

174
étude, les formations géologiques les plus représentées ont été considérées. Il s’agit des
formations granitiques, schisteuses et granodioritiques.
Le tableau XXX présente la répartition des différentes classes de débits considérées en
fonction de la nature pétrographique des roches.

Tableau XXX : Répartition des classes de débits dans les différentes formations
géologiques
Formations géologiques Effectif 2,5 <Q ≤ 5 m3/h Q>5 m3/h
total Effectif Taux % Effectif Taux %
Granite 86 15 17 7 8
Schiste 50 12 24 3 6
Granodiorite 26 12 46 9 35

Ce tableau montre que dans la région de Bondoukou, la formation granodioritique semble être
la productrice pour l’ensemble des débits supérieurs à 2,5 m3/h. En effet, dans le terrain
granodioritique, sur une population de 26 forages, 21 (soit 81%) ont un débit supérieur à 2,5
m3/h. La répartition de ces dernières entre les différentes classes de débit donne 12 forages
(soit 46%) pour la classe moyenne (2,5 <Q ≤ 5 m3/h) et 9 forages (soit 35%) qui ont un débit
supérieur à 5 m3/h. Tous les six (6) forages qui approvisionnent la ville de Bondoukou en eau
potable, ont des débits supérieurs à 13 m3/h et atteignent parfois 20 m3/h. Des débits de 8
m3/h, 9 m3/h et 14 m3/h ont également été signalés au niveau de la granodiorite de Bondoukou
respectivement dans les localités rurales de Guimini, Bidio et Sama. Au niveau de la classe
des débits moyens, après la granodiorite porphyroïde, les schistes semblent être plus
productifs avec 24% de forages contre 17% dans les formations granitiques. Cette tendance
s’inverse quand il s’agit de la classe des forts débits où 8% des forages implantés dans les
formations granitiques fournissent des débits supérieurs à 5 m3/h contre seulement 6% dans
les formations schisteuses.
Les formations schisteuses de la région de Bondoukou, bien que redressées à la verticale, se
trouvent en zone à relief élevé (topographiquement haut). Une forte densité de réseau
hydrographique tapis sur ces formations est le signe d’une faible infiltration des eaux pour
l’alimentation des nappes souterraines. En plus de ces raisons, l’absence des intercalations
calcodolomitiques et des filons de quartz au sein de ces formations pourrait expliquer les
faibles débits enregistrés.

175
L’épaisseur d’altération sur les formations granitiques est généralement plus faible que celle
des terrains schisteux, ce qui exposerait les niveaux d’eau dans ses aquifères aux fluctuations
saisonnières et par conséquent réduirait ainsi la productivité des ouvrages captant ces
formations.
En somme dans la région de Bondoukou, la granodiorite porphyroïde semble être la plus
productive. Des résultats similaires ont été obtenus par Jourda (2005) dans la région de
Korhogo pour les forts débits (Q>5 m3/h). Force est de reconnaître que sous certaines
conditions (redressées, fracturées, avec des plis ouverts et occupant les zones
topographiquement bas) les formations schisteuses deviennent très productrices. Soro (1987),
Biémi (1992), Lasm (2000), Dibi (2002) et Dibi et al. (2004) sont tous unanimes que les
schistes sont les formations géologiques les plus productrices en Côte d’Ivoire. On constate
donc au vu de ces résultats que, la productivité des ouvrages varie selon la nature
pétrographique de la roche avec un effet non moins négligeable du critère géomorphologique.
Dans le cas des granodiorites porphyroïdes de Bondoukou, le barrage de Boda aurait
certainement contribué à la réalimentation permanente (voir Chapitre 2 ; Figure 62 et Chapitre
5 ; Figure 95) des nappes souterraines de cette région rendant ces formations très productives.
En effet, le barrage de Boda est localisé sur cette formation et engendre une rivière pérenne
(par la libération du trop d’eau même en saison sèche) qui coule au niveau de la zone à forte
tendance structurale. Cette zone serait probablement le lieu de réalimentation permanente de
la nappe qui se trouve au sein de cette formation.

7-2 Etude des paramètres hydrodynamiques (T, Qsp)

L’étude des paramètres hydrodynamiques a été faite par Faillat, (1986), Lasm, (2000) et
Jourda, (2005) dans divers régions de la Côte d’Ivoire. Ces auteurs ont montré l’importance
de la connaissance de ces paramètres dans la compréhension du fonctionnement
hydrodynamique de la nappe souterraine. Le tableau XXXI présente les statistiques classiques
caractérisant chaque paramètre retenu.

Tableau XXXI : Principales caractéristiques des paramètres (T, Qsp)

Nombre Minimum Maximum Moyenne Ecart-type


T (m²/s) 71 6,567E-07 1,265E-04 1,313E-05 1,737E-05
Qsp (m3/h/m) 57 7,198E-03 4,955E-01 1,347E-01 1,105E-01

176
7-2.1 Etude de la transmissivité

Le calcul de la transmissivité a été effectué sur 71 forages et les valeurs oscillent entre
6,57.10-7 m²/s et 1,27.10-4 m²/s. Ces valeurs s’échelonnent donc sur plusieurs ordres de
grandeur. La moyenne des valeurs de transmissivités de la région de Bondoukou est d’environ
1,313E-05 m²/s avec un écart-type évalué à 1.737E-05 m²/h. Cette dernière montre l’état de
dispersion des valeurs de transmissivité autour de la valeur moyenne. Notons la présence de
valeurs de transmissivités isolées par rapport à l’ensemble. Il s’agit principalement de trois
forages : Koumekara (6,57.10-7 m²/s), Nafenbéni (7,17.10-7 m²/s) et Néguéré (1,27.10-4
m²/s). En dehors de ces trois forages, l’essentiel des forages (soit 96 %) ont des
transmissivités qui oscillent entre 1,08.10-6 m²/s et 5,37.10-5 m²/s de sorte que celles-ci
s’échelonnent sur deux ordres de grandeur. Ces valeurs sont compatibles avec celles
rencontrées dans les milieux fissurés d’Afrique de l’Ouest et notamment en Côte d’Ivoire
(Degallier, 1977 ; N’Guessan, 1985 ; Faillat, 1986 ; Soro, 1987 ; Biemi, 1992 ; Savané, 1987 ;
Kouamé, 1999 ; Lasm, 2000 et Jourda, 2005).
Pour la suite de cette étude, les valeurs de transmissivités isolées par rapport à l’ensemble ont
été supprimées pour conserver une certaine continuité des données.

7-2.1.1 Détermination des paramètres de régionalisation de la transmissivité.

Pour cette étude, nous disposons d’un nombre relativement petit de valeur de transmissivité.
Soit une soixantaine de valeurs très inégalement repartie sur l’ensemble de la surface de la
zone d’étude. Conformément aux recommandations des travaux antérieurs (Delhomme
1976,1978 ; Ahmed et De Marsily, 1987, 1993 ; Bracq et Delay, 1997 ; Roth et Chiles 1997 et
Lasm 2000 ; Jourda, 2005), nous avons utilisé les valeurs de la transformée logarithmique
pour l’analyse géostatistique. En effet, comme nous l’avons constaté dans le cadre de ces
travaux, l’usage de la transformée logarithmique permet de minimiser les fluctuations des
variogrammes expérimentaux et d’obtenir un variogramme beaucoup plus structuré que la
valeur brute. Il faut cependant noter que la structuration des valeurs logarithmiques n’est pas
un fait immuable, il peut arriver dans de rares cas que les valeurs brutes soient mieux
structurées (Lasm, 2000 ; Jourda, 2005).
Le variogramme a été calculé et ajusté aux modèles exponentiel et sphérique (Figure 125A et
B). Le variogramme présente une structuration spatiale avec un effet de pépite plus ou moins
marqué. La transmissivité de la région de Bondoukou (transformée logarithmique)
s’apparente donc à une variable régionalisée c’est-à-dire qu’elle se déploie dans l’espace de

177
façon bien structurée et qu’il devient possible d’en estimer la valeur sur l’ensemble de la zone
d’étude. Les paramètres de régionalisation (effet de pépite, portée et palier) générés par le
modèle exponentiel ont été retenus, parce qu’il présente le plus faible écart quadratique
(Tableau XXXII).

0,3 0,3
0,25 0,25
0,2 0,2
γ (h)

γ (h)
0,15 0,15
0,1 0,1
0,05 0,05
0 0
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
h (km) h (km)

A : Ajustement à un modèle exponentiel B : Ajustement à un modèle sphérique


Figure 125: Variogramme des valeurs logarithmiques de la transmissivité

Tableau XXXII : Paramètres de régionalisation de la transformée logarithmique de la


transmissivité

Modèle ajusté Portée a Plateau C Plateau- Effet de Ecart


(km) (km²) pépite pépite moyen
C-C0 (km²) C0 (m2/h )2
Exponentiel 10,08 0,213 0,063 0,150 3,36 E-3
Sphérique 8,96 0,213 0,057 0,156 3,58 E-3

La connaissance des paramètres régionalisés permet d’établir l’équation de modélisation (48)


définie par l’expression suivante :
ି૜‫ܐ‬
઻ሺ‫ܐ‬ሻ = ૙, ૚૞ + ૙, ૙૟૜ × ൬૚ − ‫܍‬૚૙,૙ૡ ൰ (48)

Le variogramme présente un effet de pépite témoignant de l’irrégularité locale du paramètre.


L’effet de pépite est en général dû à l’effet combiné de deux raisons principales : à l’existence
d’une micro-régionalisation et aux incertitudes de mesures. C’est probablement le cas ici. La
distance de régionalisation est de l’ordre de 10,08 km. La structuration spatiale du
variogramme de la transformée de la transmissivité permet d’envisager son estimation par
krigeage sur l’ensemble du domaine étudié.

178
7-2.1.2 Estimation de la transmissivité par Krigeage

A l’aide du module krige du logiciel Geo-EASTM, le champ de transmissivité a été krigé. Les
figures 126 et 127 représentent respectivement les cartes des valeurs de T estimées à l’aide du
modèle exponentiel et des écart-types d’estimation.
On constate que la carte krigée des valeurs de transmissivités reconstitue aussi bien les fortes
que les faibles valeurs des transmissivités. Mais, il faut cependant noter que l’estimation
introduit un certain lissage de la réalité. Ce problème de lissage est très fréquemment
rencontré dans l’estimation des variables régionalisées.
La carte des écart-type d’estimation présente aussi bien des zones de faibles et de fortes
valeurs. Elle renseigne sur la qualité de l’estimation. Vers les limites de secteur d’étude, on
enregistre les plus fortes valeurs des écart-types d’estimation. Ces fortes valeurs peuvent être
expliquées par l’effet de bord. La présence de zones pauvres en données entraîne également
au niveau de la carte des écart-type de fortes valeurs.
D’une manière générale, les valeurs de transmissivités brutes sont compatibles aux valeurs
estimées par krigeage. En dehors des zones sous-mentionnées, les estimations sont partout
meilleures sur le secteur d’étude : il s’agit notamment des secteurs centre (Laoudigan), Est
(Sekouayé), Ouest (Bilaodi) et nord (région de Brougoudoum).
La fiabilité de l’estimation est prouvée suite à la validation du krigeage à l’aide du module
Xvalid de Geo-EASTM. La distribution des erreurs d’estimation (T* - T) permet de faire une
analyse sur la qualité des estimations. Le graphe de distribution des erreurs d’estimation a été
construit à partir des résultats de la validation du champ krigé. Le graphe de la figure 128
présente un histogramme unimodale avec le mode qui se localise autour de la valeur 0.
Dans le cadre de cette étude, la moyenne des erreurs d’estimation (Me) vaut 0,03 et la
variance réduite des erreurs (σଶୖ୉ ) est égale à 0,92. Notons que Me et σଶୖ୉ sont respectivement
proche de 0 et de 1 et sont donc en conformité avec les valeurs théoriques. Nous pouvons
donc conclure que le modèle du variogramme et les estimations sont valides. L’estimation de
la transmissivité par les techniques de krigeage est satisfaisante et les valeurs estimées
peuvent être retenues en vue d’un développement de modèle d’écoulement souterrain.
L’analyse de cette carte krigée des valeurs de transmissivité permet d’identifier deux grandes
zones à fortes valeurs de transmissivité bien visibles qui s’allongent suivant les directions NE-
SO et NS. Ces zones pourraient constituer de bons réservoirs d’eau souterraine et sont les plus
recherchées lors des prospections hydrogéologiques pour la recherche d’un bon aquifère.

179
Zones à fortes
valeurs de
transmissivité

Figure 126 : Carte krigée des valeurs de transmissivité : modèle exponentiel

Figure 127 : Carte des écart-types d’estimation des transmissivités : modèle exponentiel

180
Figure 128 : Distribution des erreurs d’estimation de T. modèle exponentiel

7-2.2 Etude du débit spécifique

En admettant que les forages avec un débit spécifique (Qsp) supérieur ou égal à 1 m3/h/m sont
de bonnes productivités (Lasm 2000), on en déduit qu’aucun forage considéré pour le calcul
des débits spécifiques dans la région de Bondoukou n’est productif. En effet, tous les forages
considérés dans le cadre de cette étude ont tous un débit spécifique inférieur à 1 m3/h/m
comme le témoigne le tableau XXXI. Ces résultats s’apparentent à ceux trouvés par Bernard
et Mouton (1981) au Nord de la Côte d’Ivoire, Faillat (1986) dans la région de Man, Biémi
(1992) dans la région du Haut Marahoué, Savané et al., (1993, 1997) dans la région
d’Odienné et Lasm (2000) dans la région de Man. Selon Faillat (1986), ces résultats
pourraient s’expliquer par le fait que les forages ont été exécutés sans aucune étude sérieuse,
car en effet l’obtention de gros débits en zones rurales principalement n’était pas une priorité
absolue.

7-2.2.1 Détermination des paramètres de régionalisation du débit spécifique.

Le débit spécifique a été calculé au niveau d’une soixantaine de forages où les données étaient
disponibles. La représentation spatiale des données de débit spécifique est quasiment
identique à celle des données de transmissivité. Le variogramme a été calculé à partir des
valeurs logarithmiques. Le variogramme des valeurs logarithmiques (Figure 129A et B) est
structuré et présente tout comme celui des valeurs de transmissivité une discontinuité à
l’origine. Cette discontinuité serait due aux erreurs de mesures et à l’existence d’une micro-
régionalisation.

181
0,3 0,3

0,25 0,25

0,2 0,2
y (h)

y(h)
0,15 0,15

0,1 0,1

0,05 0,05

0 0
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
h (km) h(km)

A : Ajustement à un modèle exponentiel B : Ajustement à un modèle sphérique


Figure 129 : Variogramme des valeurs logarithmiques du débit spécifique

Le modèle exponentiel a été retenu du fait d’un écart moyen quadratique plus faible. Il fournit
les paramètres de régionalisation du débit spécifique (Tableau XXXIII).

Tableau XXXIII : Paramètres de régionalisation de la transformée logarithmique du débit


spécifique.

Modèle ajusté Portée a Plateau C Plateau- Effet de Ecart


(km) (km²) pépite pépite moyen
C-C0 (km²) C0 (m2/h )2
Exponentiel 7,36 0,25 0,08 0,14 3,15 E-3
Sphérique 8,28 0,22 0,06 0,17 3,73 E-3

Le débit spécifique se comporte donc comme une variable régionalisée. La distance de


régionalisation des débits spécifiques dans la région de Bondoukou est de l’ordre de 7,36 km.
Ce modèle fournit l’équation de modélisation suivante (49):
ି૜‫ܐ‬
઻ሺ‫ܐ‬ሻ = ૙, ૚૝ + ૙, ૙ૡ ൬૚ − ‫܍‬ૠ,૜૟ ൰ (49)

Le variogramme présente un effet de pépite témoignant de l’irrégularité locale du paramètre.


La structuration spatiale du variogramme du débit spécifique permet d’envisager son
estimation par krigeage sur l’ensemble du domaine étudié.

182
7-2.2.2 Estimation du débit spécifique par krigeage

Les valeurs du débit spécifique dans la région de Bondoukou présentent de fortes valeurs au
niveau des localités du Centre (Laoudi-Ba, Laoudigan et Bakié) du Centre Ouest (Bilaodi et
Dinaoudi) et du Nord Ouest (Nord-Ouest de Brougoudoum). La carte krigée (Figure 130)
(carte d’estimation) des débits spécifiques de la région de Bondoukou, construite à partir du
variogramme théorique, fournit par le modèle exponentiel restitue parfaitement aussi bien les
fortes que les faibles valeurs du débit spécifiques. D’une manière générale, les valeurs brutes
du débit spécifique sont compatibles aux valeurs estimées par krigeage.
La carte d’écart type d’estimation présentée à la figure 131 montre les régions de très bonne
estimation (avec les faibles valeurs de l’écart-type). Il s’agit ici des zones suivant l’axe EO
passant par le centre et également les régions de Nord Ouest. Les estimations ont été de
mauvaise qualité au niveau des régions situées aux abords des limites de la zone d’étude
notamment du fait de l’influence du phénomène de l’effet de bord. Lorsque les valeurs de
l’écart-type d’estimation est forte, cela signifie que l’estimation est de mauvaise qualité. Les
résultats de validation fournis par le module X-Valid a permis de construire le graphe des
erreurs d’estimation (Figure 132).
Ce graphe présente une distribution de forme symétrique avec un mode voisin de 0. La valeur
moyenne des erreurs d’estimation du débit spécifique (Me) vaut 0,028 et la variance réduite
des erreurs (σଶୖ୉ ) est égale à 0,88. Notons que Me et σଶୖ୉ sont respectivement proche de 0 et
de 1 et sont donc en conformité avec les valeurs théoriques. Nous pouvons donc conclure que
le modèle du variogramme et les estimations sont valides. L’estimation du débit spécifique
par la technique de krigeage est satisfaisante et les valeurs estimées peuvent être retenues pour
la connaissance de l’efficacité des futurs forages dans les zones où ils n’ont pas encore été
implantés.
La zone à fortes valeurs de transmissivité s’allongeant dans la direction NE-SO apparaît plus
ou moins sur cette carte krigée des valeurs de débits spécifiques (fortes valeurs de débits
spécifiques) indiquant ainsi un caractère hautement hydraulique aux aquifères de cette partie
de la zone d’étude.

183
Figure 130 : Carte krigée des valeurs de débits spécifiques : modèle exponentiel

Figure 131 : Carte des écart-types d’estimation de débits spécifiques : modèle exponentiel

184
Figure 132 : Distribution des erreurs d’estimation de Qsp. modèle exponentiel

7-2.3 Discussion sur l’analyse géostatistique des paramètres hydrodynamiques

La structuration spatiale du variogramme (existence d’un palier, d’une portée et d’un effet de
pépite) implique que la transmissivité et le débit spécifique se comporte comme une variable
régionalisée. Cette bonne structuration de ces paramètres dans l’espace permet d’envisager
leur estimation régulière sur l’ensemble de la zone d’étude. La discontinuité à l’origine
signalée, est un phénomène couramment rencontré dans la littérature (Ahmed et De Marsily
1987 ; Bracq et Delay 1997 ; Fabbri 1997 ; Lasm 2000 ; Soro et al 2001 ; Jourda, 2005).
La distance de structuration de l’ordre de 10,08 km (transmissivité) indique que la
structuration dans cette région de la Côte d’Ivoire est importante sans doute du fait de la
bonne inter-connectivité des fractures. Des études analogues menées dans différentes régions
de la Côte d’Ivoire Lasm (2000), Soro et al (2001), Jourda (2005) et Lasm et al. (2008) ont
donné respectivement des valeurs de 6,6 km (à l’Ouest), 8,4 km (au Sud), 4,5 km (au Nord) et
10,08 km (à l’Est). Au Sud Est de la Côte d’ivoire, Soro et al. (Sous presse) déterminent une
portée de 0,858 km à partir un variogramme très mal structuré du fait sans doute du faible
nombre de données disponibles (38 points de mesures au total). Le nombre de point de
mesure expliquerait la valeur de la portée et jouerait un rôle important dans la forme du
variogramme et partant influencera sur la qualité de l’estimateur. En effet, plus les données
disponibles sont nombreuses meilleur sera le variogramme.
La distance de structuration du débit spécifique est de 7,36 km. Des résultats similaires ont été
obtenus par Lasm (2000) qui ont donné 6,16 km dans la région de Man
L’analyse conjointe des cartes krigées (estimation) et des écart-types d’estimation permet de
distinguer la qualité de l’estimation. Sur la carte estimée, on peut noter un certain lissage de
l’information. La carte krigée demeure malgré tout une estimation, qui bien qu’étant optimale,
ne respecte pas strictement l’intégralité de la variabilité spatiale réelle du phénomène analysé.

185
On conçoit aisément qu’une telle différence puisse exister entre le phénomène dans sa réalité
et son estimation krigée (Razack, 1984).
Dans les parties de la zone d’étude où les données disponibles sont suffisantes, les écart-types
d’estimation sont les plus faibles. Plus on s’éloigne de cette zone, c’est-à-dire vers les limites
du domaine, les écart-types d’estimation augmentent progressivement et les estimations
deviennent de moins en moins bonnes. Les fortes valeurs des écart-types d’estimation
s’expliquent par l’insuffisance et/ou le manque de données disponibles, notamment dans les
parties sud-est et nord-est. Les estimations dans ces secteurs sont moins bonnes que celles de
la zone centrale. Les zones de bonnes et de moins bonnes estimations se distinguent bien au
niveau de la carte des écart-types d’estimation. On retiendra que d’une manière générale, les
cartes des écart-types d’estimation montrent que les estimations de la transmissivité et du
débit spécifique sont cohérentes. Il y a donc compatibilité entre valeurs estimées et valeurs
brutes. Les valeurs des écart-types ne sont pas statistiquement très différentes. Partant de ce
constat, on peut affirmer que les estimations de la transmissivité et du débit spécifique sur la
totalité du champ d’étude sont cohérentes et peuvent être acceptées.

7-3 Etude des caractéristiques hydrauliques de la fracturation

7-3 1 Perméabilités induites par les fractures

La perméabilité induite par les fractures dans la région de Bondoukou varie de 1,164 à
9,566.10-6m/s (soit 4,190 à 34,438 mm/h). La moyenne régionale de la perméabilité induite
dans cette région du pays est de l’ordre de 10-6. L’étude comparative régionale des valeurs de
perméabilités induites calculées faite par Jourda (2005) a été élargie aux résultats obtenus
dans la région de Bondoukou. L’échelle comparative actualisée est présentée à la figure 133.
Cette étude révèle que les valeurs de perméabilité induites calculées dans la région d
Bondoukou sont similaires à celles de Biémi (1992) sur le bassin de la Marahoué, Koussoubé
(1996) dans la région du Yatenga, Kouamé (1999) à Man et Jourda (2005) dans la région de
Korhogo.
L’analyse de l’échelle comparative des perméabilités induites calculées de l’Afrique de
l’Ouest a fait dire à Jourda (2005) que la taille de la maille n’agit pas beaucoup sur les valeurs
de perméabilités induites calculées. Elles sont plutôt fortement liées à la valeur de la
conductivité hydraulique Kf et au paramètre de la densité de linéaments (exprimée en
longueur cumulée). Dans la région de Bondoukou, l’analyse de la relation qui lie les
longueurs cumulées de fractures aux perméabilités induites maximales (Figure 134) permet de

186
confirmer l’analyse faite par Jourda (2005). En effet, une forte corrélation lie ces deux
paramètres.
Les différentes valeurs de perméabilité induites calculées ont été utilisées pour générer les
cartes de perméabilités (Kmax) de la région de Bondoukou (Figure 135). Cette carte montre
une variabilité spatiale de la perméabilité. On constate très clairement que les zones à fortes
perméabilités induites coïncident avec celles de fortes densités de fracturation.
La perméabilité induite par les fractures mise en place dans la roche lors des phénomènes
tectoniques joue un rôle éminemment important dans la formation des réservoirs d’eau
souterraine. La formation de ces réservoirs est plus favorisée quand il existe une étroite
relation entre les écoulements superficiels et souterrains ; en particulier, le long des
principaux axes de drainage que constituent les mégafractures (Biémi, 1992).

7-3 2 Couloir souterrain de circulation et axes préférentiels d’alimentation des nappes

La superposition dans un même plan, à l’intérieur d’un SIRHS de la carte des variations
spatiales des perméabilités induites (Kmoy) et la carte des principaux cours d’eaux permet
d’étudier les couloirs de circulation des eaux souterraines (Figure 136). L’identification des
couloirs de circulation des eaux souterraines est l’aboutissement de la détermination des
perméabilités induites par la méthode de Franciss (Jourda 2005). Ces couloirs sont définis par
l’allongement suivant une direction des courbes (concentriques) d’isovaleurs à perméabilité
élevée.
Sur cette carte de synthèse apparaissent deux principaux axes à perméabilité élevée coïncidant
plus ou moins avec ceux identifiés lors l’étude de la transmissivité. Ces axes sont assimilés à
des axes préférentiels d’écoulement souterrain ou couloirs de circulations des eaux
souterraines.
Le premier axe à forte valeur de perméabilité de direction NE-SO traverse toute la zone
d’étude en partant de Lamoli (au SO) jusqu’à Kamala (NE) en se superposant à l’accident
régionale (NK) allant de Niambraga à Kamala détecté sur les images satellitaires. Les
principaux cours d’eau du réseau hydrographique de type dendritique épouse exactement cette
direction et se superposent parfaitement sur ce couloir de circulation des eaux souterraines.
Le deuxième axe est de direction NS et passe par la localité de Laoudi-Bâ. La partie sud de ce
couloir correspond à la zone identifiée à l’aide de la télédétection comme étant à haute
tendance structurale (couloir KA ; Koboko - Assouanyé).

187
Figure 133 : Echelle comparative des perméabilités induites calculées de l’Afrique de l’Ouest
(source Jourda 2005) actualisée.

100,00

90,00
y = 9E+06x + 4,0916
2
R = 0,8597
80,00

70,00
LC_fractures (km)

60,00

50,00

40,00

30,00

20,00

10,00

-
2,0E-06 4,0E-06 6,0E-06 8,0E-06 1,0E-05
K max

Figure 134 : Corrélation entre la densité de fracture exprimée en longueur cumulée et les
perméabilités induites maximum

188
Figure 135 : Carte de perméabilité maximale induite par les fractures de Bondoukou (Kmax)

Figure 136 : Couloir souterrain de circulation d’eau et axes préférentiels d’alimentation


des nappes

189
Le fleuve Baya suit parfaitement ce couloir. Ces axes qui s’entrecroisent dans la partie
centrale de la zone d’étude sont reliés au Sud par la grande faille de Bilaodi de direction NO-
SE. Ils seraient probablement les axes préférentiels d’alimentation de la nappe souterraine.
Il s’est développé également des axes secondaires avec des perméabilités relativement faibles.
Les axes secondaires, comme Kouamé (1999) l’a constaté, sont d’extension modeste. L’un est
très bien visible à l’Est de la ville de Bondoukou ceinturant pratiquement cette agglomération.
Un cour d’eau (le Tin) se loge parfaitement dans ce couloir occasionnant une recharge lente
des nappes souterraines par le biais de perméabilité relativement faible. Un autre couloir de
direction NE-SO est situé à l’Ouest de la localité de Bilaodi.
Au Nord-Ouest de la zone d’étude, on note localement la présence des réservoirs de
concentration des eaux souterraines au niveau du réseau hydrographique de type treillis.

7-3 3 Utilité des zones à faibles perméabilités induites

Si les zones à fortes perméabilités induites sont nécessaires à la formation des réservoirs d’eau
souterraine, celles à faibles perméabilités sont recherchées pour l’implantation des
infrastructures d’importance vitale tel un barrage. En effet, ces zones limitent les infiltrations
et donc empêchent le barrage de se vider. L’implantation du barrage de Boda situé au Nord-
Est de la ville de Bondoukou a obéit à cette logique (Figure 137). Cette figure montre bien
que ce barrage est implanté dans une zone dont la perméabilité induite par les fractures ne
dépasse guerre 3.10-6 m/s (zone à très faible perméabilité induite). Ceci confirme la validation
de la carte de fracturation issue des traitements des images satellitaires.

Figure 137 : Barrage et faible perméabilité induite par les fractures.

190
Fort de cette observation et en considérant uniquement le paramètre Kmoy, il est possible
d’identifier d’autres sites potentiels d’implantation de barrages d’aménagement des vallées. Il
faut tout de même agir avec circonspection, car beaucoup de facteurs ou paramètres doivent
être minutieusement étudiés avant l’implantation du barrage surtout pour le cas des
infrastructures de grande envergure comme les barrages hydroélectriques.

Conclusion partielle

L’analyse de la productivité des aquifères de la région de Bondoukou révèle que les fractures
les plus productives se rencontrent entre 30 et 60 m de profondeur, alors que les forts et très
forts débits sont fournis par des épaisseurs d’altérites variant entre 15 et 45 m. Environ
83,41% des AE se situent dans les 30 premiers mètres dans le socle. Les classes
directionnelles jugées responsables de cette productivité (donc les plus productives) sont les
directions NE-SO, NO-SE et EO. L’analyse de la productivité des principales formations du
socle a permis de constater que les granodiorites porphyroïdes seraient les plus productives
avec plus de 46% des forages ayant un débit supérieur à 2,5 m3/h contre environs 24% pour
les schistes. L’analyse géostatistique indique que la transmissivité et du débit spécifique (la
transformée logarithmique), s’identifie à une variable régionalisée. Les distances de
régionalisation de l’ordre de 10,08 km (Transmissivité) et 7,36 km (Débit spécifique) sont
importantes et témoigneraient de la bonne connectivité des réseaux de fractures de la région
de Bondoukou. Le krigeage a permis l’estimation de la transmissivité et le débit spécifique
sur l’ensemble du champ d’étude grâce à la connaissance des données en quelques points. Le
test de validation indique que l’estimation par krigeage est satisfaisante et les valeurs estimées
peuvent être retenues. La géostatistique a permis une meilleure connaissance de ces
paramètres hydrauliques importants sur l’ensemble du domaine étudié.
Deux axes préférentiels d’écoulement souterrain ont été identifiés suite à l’analyse de la carte
d’isovaleurs générée à partir des données de la perméabilité moyenne. Il s’agit des axes à
forte valeur de perméabilité de direction NE-SO (Axe Lamoli – Kamala) et celle de direction
N-S en passant par la localité de Laoudi-Bâ. Des axes secondaires et des zones de
concentration des eaux souterraines ont également été identifiés.
L’analyse de la géométrie des réservoirs et de son comportement hydrodynamique génère de
nombreuses informations. La combinaison de celles-ci grâce à l’analyse multicritères conduit
à l’identification des sites favorables à implantation des forages à gros débits, objet du
prochain chapitre.

191
CHAPITRE 8 : CONTRIBUTION DU SIHRS À L’IDENTIFICATION DE SITES
FAVORABLES À L’IMPLANTATION DE FORAGES À GROS DÉBITS

L’analyse multicritères a abouti à la réalisation de nombreuses cartes apportant une aide


considération à la décision en matière de prospection hydrogéologique. Ainsi, cette partie
analyse et interprète les cartes de potentialité en eaux souterraines, d’accessibilité et
d’exploitabilité ainsi que celle des meilleurs sites pour l’implantation des points d’eau. La
vulnérabilité de ces sites sera ensuite étudiée. L’utilisation du SIHRS aboutira à l’élaboration
de la carte hydrogéologique détaillée du milieu fissuré précambrien et permettra de faire
quelques propositions concrètes aux autorités de la Bondoukou en matière d’implantation des
futurs forages et de leur protection contre d’éventuelles pollutions.

8-1 Résultats de la combinaison des critères en indicateurs

8-1.1 Potentialité en eaux souterraines de la région de Bondoukou

8-1.1.1 Carte de potentialité en eau souterraine

Une parfaite combinaison des paramètres géomorphologiques et hydrodynamiques avec


l’infiltration efficace a permis de générer la carte de potentialité en eaux souterraines (Figure
138) dont l’intérêt est de guider l’hydrogéologue dans la réalisation des ouvrages avec
beaucoup de succès. La superficie couverte par les différentes classes thématiques de
potentialité a été calculée au niveau du SIHRS (Tableau XXXIV). Pour une meilleure
visualisation de l’importance de chaque classe, les pourcentages sont représentés dans un
diagramme circulaire (Figure 139). L’analyse et l’interprétation de ces différentes classes
indiquent que :
 la classe à potentialité mauvaise est quasiment inexistante dans la région de
Bondoukou. Avec seulement 0,13% de proportion d’occupation, cette classe apparaît
au Sud-Ouest de la zone d’étude dans les environs de la localité de Lamoli ;
 la classe à potentialité médiocre est caractérisée par de faibles densités de fracturation,
une perméabilité induite et une épaisseur d’altération également faible. Cette classe qui
se retrouve aux extrémités est et ouest recouvre 17,18% de la zone d’étude. Ces zones
ne favorisent pas la formation d’importants réservoirs souterrains. Néanmoins, un
forage implanté aux droits ou à l’intersection de méga fractures ouvertes peut fournir
des débits exceptionnels, bien qu’il soit en zone à potentialité médiocre ;

192
Figure 138 : Carte de potentialité en eau souterraine de la région de Bondoukou

Tableau XXXIV : Proportions des différentes classes thématiques potentialité en eau


souterraine de la région de Bondoukou
Classe thématique Superficie en km² Proportion en %
Mauvaise 6,03116601 0,13
Médiocre 818,068157 17,18
Bonne 2534,99009 53,22
Excellente 1403,75139 29,47

Figure 139 : Diagramme de répartition des classes de potentialité en eau souterraine la région
de Bondoukou

193
 la classe à bonne potentialité en eau souterraine est de loin la plus représentée dans la
région de Bondoukou. Elle occupe 53,22% de la zone d’étude et apparaît
essentiellement au niveau des formations granitiques. Ces zones à bonne potentialité en
eau sont caractérisées par des pentes relativement faibles, une forte densité de
fracturation et une densité hydrographique modérément faible. Elles réunissent les
conditions favorables à l’accumulation des eaux souterraines et par conséquent à la
formation d’importantes réserves. Au niveau de ces zones, les méga fractures ouvertes
interconnectées ont une forte probabilité d’être productives ;
 la classe à excellente potentialité occupe 29,47% du secteur d’étude et apparaît en
grande partie au niveau des formations volcano-sédimentaires et granitiques du centre
de la zone d’étude. Quelques zones à excellente potentialité sont visibles dans la partie
nord du secteur d’étude. Ces zones sont les plus recherchées, car elles contiennent
d’énormes réserves d’eau souterraine. Les sources naturelles de Yézimala, Nagabaré et
celle de Bordem (laquelle est pérenne) sont toutes situées au niveau des zones à
excellente potentialité. La présence de ces sources témoigne de la validité de la carte à
potentialité en eau souterraine établie par les techniques de SIHRS.
Dans la région de Bondoukou, les zones à potentialité bonne à excellente occupent plus de
80% du territoire. On peut donc dire que cette région du pays est potentiellement riche en eau
souterraine, bien que celle-ci soit par endroit difficilement accessible. Il suffit seulement de
bien capter les fractures régionales ouvertes ou mieux, les nœuds formés par plusieurs
fractures régionales. La carte de potentialité désigne les secteurs présentant potentiellement
les meilleures caractéristiques hydrogéologiques. Cette carte est un outil précieux d’aide à la
décision en matière de prospection, outil utilisable par l’hydrogéologue chaque fois qu’il lui
faut rechercher de nouvelles ressources en eau (Langevin et al., 1991). Selon cet auteur,
l’étude multicritère est une véritable préprospection qui évite la phase de recherches
stratégiques lourde, lente et coûteuse.

8-1.1.2 Validation de la carte de potentialité en eaux souterraines

Les débits des forages réalisés dans le cadre du projet BADEA (Banque Arabe de
Développement Economique en Afrique) ont été utilisés pour la validation de la carte
thématique de potentialité en eaux souterraines. Ce projet démarré en février 2006 et
actuellement en cours d’exécution, a l’avantage de fournir des débits très récents. De plus,
avec ces débits, le problème d’indépendance ne se pose pas, parce que ce paramètre n’a pas

194
été intégré comme critère dans la modélisation spatiale des potentialités en eaux souterraines
(Jourda 2005). Pour l’implantation des forages lors de l’exécution de ce projet, les cartes
photogéologiques, les informations géomorphologiques ont été utilisées.
Après la superposition des débits de 47 forages à la carte de potentialité en eaux souterraines,
le pourcentage de forages d’une classe de débit se superposant à une classe thématique
donnée a été calculé et consigné dans le tableau XXXV. Le graphe des pourcentages du
nombre de forages en fonction des classes de débits est ensuite construit (Figure 140).
L’analyse de ce graphe révèle que la carte de potentialité en eau reflète mieux la sensibilité du
terrain. Les différentes classes de sensibilité sont recouvertes en grande partie par les
ouvrages à débits correspondants (Figure 141).

Tableau XXXV : Pourcentage de forages d’une classe de débit se superposant à une classe
thématique donnée.
Classes de débits Médiocre Bonne Excellente Nombre de
(%) (%) (%) forage par
classe de débit
Très faible (1) Q < 1 m3/h 50,00 37,50 12,50 8
Faible (2) 1 ≤ Q < 2,5 m3/h 38,46 38,46 23,08 13
Moyen (3) 2,5 ≤ Q < 4 m3/h 28,57 57,14 14,29 7
Fort (4) 4 ≤ Q < 9,5 m3/h 25,00 41,67 33,33 12
Très fort (5) Q ≥ 9,5 m3/h 14,29 28,57 57,14 7

60
Fréquence par classe (%)

50

40

30 Médiocre

20 Bonne
Excellente
10

0
0 1 2 3 4 5

Classe des débits

Figure 140 : Graphe des différentes courbes de tendance des classes de sensibilité de la carte
de potentialité en eaux souterraines

195
En effet, 41,67 % des ouvrages à débit fort se superposent à la classe de sensibilité bonne et
57,14 % des ouvrages à débit très fort se superposent à la classe de sensibilité excellente.
Toutefois, 57,14 % des ouvrages à débit moyen se superposent à la classe de sensibilité bonne
et 50 % des ouvrages à débit très faible se superposent à la classe de sensibilité médiocre. Ces
résultats témoignent de la complexité et de l’irrégularité de l’aquifère de fissures.

Figure 141 : Evaluation de la carte de potentialités en eaux souterraines par la superposition


des débits classés selon leur index dans la base de données du SIHRS

L’analyse de la figure (141) révèle que les classes de potentialité « excellente » et « bonne »
ont une productivité forte à très forte surtout au niveau des méga-fractures. Au niveau des
localités de Donvagne, Poukoubé, Troubiko et Sanguehi situées au sein des classes de
potentialité « médiocre », les forages captent tous des méga fractures ayant des connexions
avec d’autres fractures régionales (Figure 141). Ces fractures auraient conféré une forte et très
forte productivité à ces ouvrages.
En somme, la carte des potentialités en ressources en eau réalisée dans le cadre de ce travail
reflète globalement la productivité du terrain. Toutefois, les nœuds formés par plusieurs
méga-fractures de différentes directions demeurent les endroits susceptibles de fournir de
forte à très forte productivité.

196
8-1.2 Accessibilité des ressources en eaux souterraines

Les réserves d’eau souterraine ne sont véritablement utiles que lorsque certains facteurs réunis
rendent possible leurs accès. Les plus importants restent la profondeur des ouvrages et la
probabilité de succès. L’étude de ces paramètres, a permis de générer la carte d’accessibilité
des ressources en eau souterraine dans la région de Bondoukou (Figure 142). Celle-ci est
caractérisée par quatre classes d’inégale répartition. Au niveau du SIHRS, les superficies
couvertes par les différentes classes thématiques d’accessibilité ont été calculées. Les résultats
sont résumés dans le tableau XXXVI. Pour une meilleure visualisation de l’importance de
chaque classe, les pourcentages sont représentés dans un diagramme circulaire (Figure 143).
L’analyse et interprétation de ces différentes classes indiquent que:
 la classe à mauvaise accessibilité aux ressources en eau couvre 8,85% de la zone
d’étude. Cette classe se présente sous forme de plages de différentes tailles et de
formes plus ou moins arrondies. Elle occupe les secteurs centre et nord de la zone
d’étude. La difficulté d’accessibilité de ces zones s’explique par les coûts très élevés de
la foration (> 1400000 F CFA) du fait de la grande profondeur de la nappe et de très
faibles probabilités de succès (< 20%) ;
 la classe à accessibilité médiocre aux ressources en eau recouvre plus de la moitié de la
zone d’étude, soit environ 58,68%. Elle s’étend sur toute la partie nord-est et ouest en
passant par le centre de la zone d’étude. La zone d’étude étant située en amont et
précisément au niveau de la ligne de séparation des eaux de deux grands bassins
(Bassin la Comoé et de la Volta) pourrait expliquer le fait que la plupart des fractures
humides soient très en profondeur.
 la classe à bonne accessibilité représente seulement 21,05% du territoire. Elle concerne
les zones sud-est, sud-ouest et nord-ouest et est caractérisée par de faibles coûts de
foration (< 911000 F CFA) accompagnés d’une probabilité de succès relativement forte
(>60%) ;
 la classe à excellente accessibilité ne couvre que 11,42% de la zone d’étude. Cette
classe se localise essentiellement au niveau de la granodiorite de Bondoukou (Sud –
Est) avec des petites plages disséminées au Nord. Elle est caractérisée par des coûts
très faibles de foration (< 600000 F CFA) et des probabilités très élevées de succès (>
80%).

197
Figure 142 : Carte d’accessibilité des ressources en eau

Tableau XXXVI : Proportions des différentes classes thématiques accessibilité des ressources
en eaux de la région de Bondoukou
Classes thématiques Superficie en km² Proportion en%
Mauvaise 421,70 8,85
Médiocre 2794,70 58,68
Bonne 1002,67 21,05
Excellente 543,77 11,42

Figure 143 : Diagramme de répartition des classes d’accessibilité des ressources en eaux de la
région de Bondoukou

198
Il ressort que la région de Bondoukou présente une accessibilité médiocre dans l’ensemble
(58,68%). Ceci pourrait s’expliquer par la situation géomorphologique de la zone d’étude.
Cette carte est très importante lors de la prospection hydrogéologique, car elle conditionne
grandement l’existence même d’un ouvrage de captage. En effet, une zone à accessibilité
mauvaise (coût de forage très élevé avec une très faible probabilité de succès) décourage
rapidement les décideurs qui jugent le risque de perte (dépense infructueuse) trop élevé.

8-1.3 Exploitabilité des ressources en eau de la région de Bondoukou

Une fois l’accès à une ressource est avéré, la possibilité de son exploitation doit être étudiée
en vue de son utilisation pour l’approvisionnement des populations. D’où la nécessité
d’étudier l’exploitabilité des ressources en eau souterraine. L’exploitabilité dans ce cas est
gouvernée par les débits de production des ouvrages et dans une moindre mesure des niveaux
piézométriques des nappes. Une agrégation appropriée de ces facteurs, donne la carte
d’exploitabilité de la région de Bondoukou (Figure 144). La superficie couverte par les
différentes classes thématiques d’exploitabilité a été calculée au niveau du SIHRS (tableau
XXXVII). Pour une meilleure visualisation de l’importance de chaque classe, les
pourcentages sont représentés dans un diagramme circulaire (Figure 145). L’analyse et
interprétation de ces différentes classes révèle que :
 la classe à mauvaise exploitabilité localisée dans les formations granitiques du Sud-
Ouest de la zone d’étude recouvre seulement 5,96% de celle-ci. Quelques petites plages
apparaissent en plusieurs endroits au Centre du secteur d’étude. Selon Savané (1997),
ces zones constituent le seuil de survie des ouvrages de captage. En effet, elles sont
caractérisées par des débits d’exploitation très faible (< 1 m3/h) et un niveau statique
très fort (> 25 m) ;
 la classe à exploitabilité médiocre est la plus représentative du secteur d’étude avec une
proportion d’occupation estimée à 71,37%. Elle exprime une relative difficulté dans
l’exploitation des ressources souterraines et se retrouve dans tous les secteurs de la
zone d’étude. Cette classe peut être convenable à l’hydraulique villageoise où même
les débits faibles (1 - 2,5 m3/h) suffisent pour l’approvisionnement des populations ;
 la classe à bonne exploitabilité est caractérisée par des débits moyens et forts
accompagnés de niveaux piézométriques relativement favorables (10 - 15 m). Elle
occupe 14,82% de la zone d’étude et apparaît essentiellement dans les secteurs sud, est

199
Figure 144 : Carte d’exploitabilité des ressources en eau

Tableau XXXVII : Proportions des différentes classes thématiques exploitabilité des


ressources en eaux de la région de Bondoukou
Classes thématiques Superficie en km² Proportion en%
Mauvaise 283,96 5,96
Médiocre 3399,10 71,37
Bonne 705,64 14,82
Excellente 374,14 7,86

Figure 145 : Diagramme de répartition des classes d’exploitabilité des ressources en eaux de
la région de Bondoukou

200
et nord-ouest. Ces zones sont appropriées pour exercer la petite irrigation et pour
approvisionner les centres secondaires (gros villages ou ville) en eau potable;
 la classe à excellente exploitabilité recouvre seulement 7,86% de la zone d’étude et est
caractérisée par les débits très forts (> 9,5 m3/h) avec des niveaux piézométriques très
faibles à faibles (< 10 m). Elle se retrouve essentiellement au niveau de la granodiorite
de Bondoukou. Ces zones sont les plus recherchées pour l’approvisionnement en eau
potable des grands centres urbains comme c’est les cas de la ville de Bondoukou.
Il ressort que l’ensemble de la région de Bondoukou présente une exploitabilité médiocre
(71,37%). L’absence d’études sérieuses devant précéder l’implantation des forages serait la
première responsable de cet état de fait.

8-2 Sites d’implantation des forages à bons débits

8-2.1 Zones favorables à l’implantation des forages à bons débits

Peuvent être considérées comme zones favorables à l’implantation des forages à bons débits
en général, les régions possédant une bonne réserves d’eau souterraine (potentialité bonne à
excellente), facilement accessible et exploitable pour l’approvisionnement en eau potable. La
carte des zones favorables à l’implantation des forages de la région de Bondoukou a été
réalisée à partir de la combinaison (méthode codification) de trois critères (potentialité,
accessibilité et exploitabilité). Le résultat de cette combinaison est présenté à la figure 146.
L’analyse de cette carte indique que la région de Bondoukou est dominée par la classe des
zones à implantation médiocre avec une couverture totale de 2341,88 km² (49,17 %). Ces
zones sont cependant appropriées pour l’implantation des forages dont les débits sont
acceptables dans le cadre de l’hydraulique villageoise (Figure 147). Cette zone est
caractérisée par une potentialité médiocre à bonne, une accessibilité bonne à excellente mais
surtout une exploitabilité médiocre. Elle couvre les régions du Nord-Est et de l’Ouest
constituées essentiellement de granitoïdes. Les zones à excellente implantation (zones des
forages à bons débits) couvrent la quasi-totalité de la superficie de la granodiorite porphyroïde
de Bondoukou et quelques formations granitiques du Nord-Ouest, du Sud et de l’Est de la
zone d’étude (726,33 km² soit 15,25 %). Cette classe est caractérisée par une potentialité et
une exploitabilité bonne à excellente. Elle est donc la plus recherchée lors des campagnes
d’implantation des forages à gros débits.
Environ 28,90 % du territoire (soit 1376,46 km²) est acceptable pour l’implantation de forages
dans le cadre d’Hydraulique Villageoise Amélioré (HVA) (classe bonne). Cette classe couvre

201
la quasi-totalité des formations volcano-sédimentaires et quelques formations granitiques
notamment au Sud et au Nord-Ouest. Seulement 6,68% (318,15 km²) du territoire est
considéré comme zone à mauvaise implantation. L’implantation de forages est fortement
déconseillée dans cette zone (non convenable) car elle est caractérisée surtout par une
exploitabilité et une accessibilité mauvaise.

Figure 146 : Carte des zones favorables à l’implantation des forages de la région de
Bondoukou

Figure 147 : Diagramme de répartition des proportions des classes thématiques des zones
favorables à l’implantation des forages de la région de Bondoukou

202
8-2.2 Détermination des directions productives

La classification arbitrairement adoptée pour cette étude est présentée dans le tableau
XXXVIII.

Tableau XXXVIII : Classification des débits


Q moyens (m3/h) Q Forts (m3/h) Q Très forts (m3/h)
Débits des forages 2-4 4 - 10 >10

Le report de ces différents débits sur la carte de méga fractures de la région de Bondoukou est
présenté à la figure 148. L’analyse de cette dernière permet la mise en évidence des directions
productives de cette région du pays. Ces directions sont déjà connues à partir des analyses
statistique et géostatistique. Il s’agit de :
- la direction NE-SW avec des débits allant de 6 à 20 m3/h ;
- la direction NW-SE avec des débits supérieurs à 4 m3/h et
- les directions NS et EW avec des débits variant de 4 à 12 m3/h.

Figure 148 : Carte des directions productives de la région de Bondoukou

203
L’analyse de cette carte indique par ailleurs que la quasi-totalité des forages à forts et très
forts débits captent les méga fractures ou les nœuds formés par celles-ci. Cette observation
apporte donc des éléments de validation à la carte de fracturation détaillée établie à partir de
l’imagerie satellitaire.
Pour l’identification des sites favorables, les intersections des méga fractures à proximité des
sites habités à l’intérieure des zones favorables préalablement définies, ont été considérés
comme critères d’identification. Ainsi, plus de deux cent (200) sites favorables ont été
cartographiés et seraient susceptibles de fournir de gros débits (Figure 149).

Figure 149 : Carte des sites favorables à l’implantation de forages à gros débits

8-3 Qualité des ressources en eau souterraine de la région de Bondoukou

La qualité de l’eau fournie pour la consommation humaine est un critère très important entrant
dans l’élaboration d’un système de gestion rigoureuse des ressources en eaux souterraines
d’une région donnée. Aussi, toutes les eaux souterraines captées par les forages de la région
de Bondoukou ont-elles été analysées en vue d’apprécier leur qualité. Ces analyses physico-
chimiques réalisées au L.P.A d’Abengourou (2006) révèlent que la quasi-totalité des eaux
respectent les normes fixées par l’O.M.S. Les figures 150 ; 151 ; 152 ; 153 ; 154 et 155
(Planche XXII) présentent l’aspect des eaux de quelques forages de la région de Bondoukou.

204
Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)
Figure 150 : Forage de Nagabaré Bôkôré (à 720 Figure 151 : Eau de couleur rougeâtre fournie
m d’altitude) par le forage de Nagabaré Bôkôré

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)


Figure 152 : Forage à bon débit et fournissant Figure 153 : Forage à bon débit et fournissant
une eau très claire à Méré une eau très claire à Sépingo

Photo : YOUAN TA (2006) Photo : YOUAN TA (2006)


Figure 154 : Forage à bon débit et fournissant une Figure 155 : Forage à très bon débit et
eau très claire à Gohondo fournissant une eau très claire à Donvagne

PLANCHE VII : ASPECT DES EAUX DE QUELQUES FORAGES DE BONDOUKOU

205
Bien que des cas exceptionnels où les aspects blanchâtres (Bilikié) ou rougeâtres (Kiendi-Bâ
et Nagbaré Bôkôré (Figure 150 et 151 ; Planche XXII)) aient été rencontrés, la qualité de ces
eaux n’a pas été ternie et elles restent très appréciées par les populations rurales. En général,
les eaux souterraines de la région de Bondoukou sont inodores avec un aspect clair à très clair
(Figure 152 à 155 ; Planche XXII). Plus de 50% de ces eaux ont un PH inférieur aux normes
de l’OMS qui varient entre 6,5 et 8,5. Une très faible proportion (soit 4,16%) présente une
forte minéralisation due aux bicarbonates (Kalson (396,5 mg/L ; Kouassi N’dawa (402,6
mg/L)), et au calcium (Malaga (147 mg/L) ; Motiamo (165mg/L)). L’ensemble des données
physico-chimiques est consigné dans le tableau I de l’annexe.
Il ressort de l’examen global des valeurs des paramètres physiques et les teneurs des
paramètres chimiques obtenues à partir de l’analyse des eaux souterraines de la région de
Bondoukou qu’elles sont de bonne qualité et parfaitement utilisable pour la consommation
humaine.

8-4 Etude de la vulnérabilité de la nappe à la pollution

La vulnérabilité à la pollution de la nappe d’une région donnée est une information


déterminante dans le schéma directeur de l’exécution de son plan de développement. La
vulnérabilité à la pollution de la nappe de la région de Bondoukou a été estimée par la
méthode DRASTIC. La carte montrant son évolution spatiale est présentée à la figure 156.
Les valeurs de l’indice DRASTIC de la région de Bondoukou varient entre 81 et 136. Ces
indices ont des valeurs voisines de celles obtenues par Jourda (2005) au niveau de l’aquifère
discontinu de Korhogo où ils varient entre 77 et 158. Ces valeurs, nous ont permis de
distinguer trois classes différentes de vulnérabilité. La superficie couverte par les différentes
classes thématiques de vulnérabilité a été calculée au niveau du SIHRS (tableau XXXIX).
Pour une meilleure visualisation de l’importance de chaque classe, les pourcentages sont
représentés dans un diagramme circulaire (Figure 157). Nous présentons ici ces différentes
classes :
 la classe à vulnérabilité très faible se retrouve en grande partie dans les secteurs Sud-
Ouest et Centre-Est. Cette classe occupe seulement 8,15% du territoire et est
caractérisée par une densité hydrographique élevée, une densité de fracturation
relativement faible et de très fortes profondeurs de la nappe. Ces zones à vulnérabilité
très faible sont assurément bien protégées (Catégorie 1) ;
 la classe à vulnérabilité faible est la plus représentée dans la région de Bondoukou

206
(72,79%). Elle se localise principalement dans les secteurs nord-ouest, est et sud-est.
Elle apparaît essentiellement au niveau de la quasi-totalité des formations granitiques ;
 la classe à vulnérabilité moyenne est essentiellement située dans les secteurs sud,
centre et est de la zone d’étude. De faible étendue (19,07%), cette classe est
caractérisée par de fortes densités de fracturation, fortes perméabilités induites et la
nature de la zone non saturé. Les zones à vulnérabilité moyenne apparaît
principalement au niveau des formations volcano-sédimentaires. La vigilance et la
surveillance doivent être intensifiées en ces endroits.
Il apparaît donc que la région de Bondoukou est faiblement à moyennement vulnérable
(91,86%). Aussi, peut-on dire que les aquifères de fissures du socle précambrien de
Bondoukou ont une protection hydrogéologique incertaine (Catégorie 2). Considérant
l’infiltration des eaux comme facteur et agent favorisant la contamination des nappes par les
pollutions déposés à la surface, il ressort que la vigilance doit redoubler dans toute la région
notamment pendant les mois où la recharge est effectuée (septembre et octobre). Concernant
les régions où les cours sont pérennes, cette vigilance doit être maintenue toute année du fait
l’infiltration permanente en ces endroits.

Figure 156 : Carte de Vulnérabilité de la région de Bondoukou selon la méthode DRASTIC

207
Tableau XXXIX : Proportions des différentes classes thématiques et indice de vulnérabilité

Classes thématiques Indice DRASTIC et Indice de vulné- Conclusion


Proportion en % rabilité en %

Vulnérabilité très faible 81-84 (8,15%) 0-30 (catégorie1) Assurément bien protégé

Vulnérabilité faible 85-114 (72,79%) 31-45 (catégorie2) Protection incertaine

Vulnérabilité moyenne 115-138 (19,07%) 46-56 (catégorie2) Protection incertaine

Figure 157 : Diagramme de répartition des proportions des classes thématiques de


vulnérabilité de la région de Bondoukou

Validation de la carte de vulnérabilité à la pollution

Les analyses des valeurs de nitrates ont été effectuées en vue de la validation de la carte de
vulnérabilité. Ces analyses, réalisées en 2006 au Laboratoire Privé d’Analyse (L.P.A)
d’Abengourou ont porté sur un effectif de 33 échantillons dont le résumé statistique est
consigné dans le tableau XL.

Tableau XL : Statistique classique sur les valeurs de nitrates (mg/L) mesurées dans les
ouvrages de la région de Bondoukou en 2006

Nombre d'échantillons Minimum Maximum Moyenne Ecart type

33 0 29,1 2,78 6,6

Environ 76% des échantillons (soit 25) ne possèdent pas de traces de nitrates (0 mg/L). Cinq
(5) de ces échantillons proviennent des forages implantés en zones à très faible vulnérabilité
et dix-sept (17) en zones à faible vulnérabilité. Les 14 % (soit 8) restant possèdent des teneurs
en nitrates variant de 1 à 29 mg/L (tableau XLI). Cinq (5) de ces échantillons sont issus des

208
forages localisés en zones vulnérabilité moyenne. Il s’agit des forages de Kpédi, Amoitini,
Kouafo Ahinifie, Malaga et Motiamo. Les trois (3) échantillons restant (Ouakiala, Biraoudi et
Poukoubé) proviennent des forages implantés en zones à faible vulnérabilité.
En général, on constate que la teneur en nitrates de la totalité des points d’eau de la région de
Bondoukou reste largement en deçà de la norme fixée par l’O.M.S (50 mg/L). Ce constat
confirme les conclusions de l’étude de la vulnérabilité de la nappe à la pollution effectuée
dans la région de Bondoukou. Selon ces conclusions, les nappes apparaissent globalement
faiblement à moyennement vulnérable à la pollution. Ces différents résultats apportent donc
des éléments de confirmation et de validation de la carte de vulnérabilité établie dans le cadre
de ce travail.

Tableau XLI : Teneurs en nitrates de quelques échantillons (teneur > 1mg/L) d’eau de
Bondoukou en 2006.

Localité X (m) Y (m) Nitrates (mg/L)


Kpédi 522 626,89 933 438,37 1,2
Ouakiala 485 310,42 895 508,98 3,5
Kouafo Ahinifie 497 918,88 893 510,55 5
Malaga 502 785,55 885 004,24 10
Amoitini 490 788,05 893 726,40 10,9
Motiamo 529 533,64 893 428,09 12
Poukoubé 534 219,09 929 085,24 20
Biraoudi 484 302,53 901 282,63 29,1

8-5 Carte hydrogéologique détaillée de la région de Bondoukou : la carte de synthèse

D’une importance capitale, la carte hydrogéologique détaillée (Figure 158) de la région de


Bondoukou intègre des données multi sources dont la combinaison s’est faite à l’intérieur du
SIHRS.
Il s’agit de tous les critères entrant dans la réalisation des cartes de potentialité en eau,
d’accessibilité, d’exploitabilité auxquels ont été associées les couches d’informations se
rapportant à la productivité (Débits), au niveau piézométrique et aux densités de drainage et
celle de la fracturation. Il ressort que, la carte hydrogéologique est basée sur un grand nombre
de données géologiques et hydrogéologiques. Toutefois, l’échelle de la représentation
cartographique étant trop grande, certains détails ne sont pas perceptibles.

209
Les apports de cette carte sont nombreux dans la mesure où elle traduit et synthétise les
connaissances hydrogéologiques. Elle permet la gestion des ressources d’eaux souterraines de
la région de Bondoukou.

Figure 158 : Carte hydrogéologique détaillée de la région de Bondoukou.

8-6 Discussion

Le SIHRS (Système d’Information Hydrogéologique à Référence Spatiale) est un outil de


cartographie qui a permis la réalisation de la carte thématique des ressources en eaux de la
région de Bondoukou. Il apporte une contribution incontestable dans la gestion des ressources
en eau souterraine et les prises de décision en vue d’un développement harmonieux de la
région étudiée. L’analyse multicritères permet une étude relativement complète du
phénomène étudié. Dans le cadre de cette étude visant à cartographier les ressources en eau
souterraine, elle a assuré la parfaite synthèse de plusieurs paramètres géologique et
hydrogéologique. Cette synthèse a conduit à la production d’informations utiles pour une
bonne gestion des dites ressources.
L’utilisation des SIHRS dans la région de Bondoukou a abouti à la production des cartes de
potentialité, d’accessibilité, d’exploitabilité et de vulnérabilité à la pollution des ressources
d’eau souterraine.

210
La région de Bondoukou, à l’instar de toutes les régions précitées possède une bonne
potentialité en eau souterraine qui en général est faiblement vulnérable. La carte
hydrogéologique détaillée et celle des sites favorables à l’implantation de forages à gros
débits sont le produit de la synthèse des critères accessibilité, exploitabilité et potentialité à
l’intérieur du SIHRS. L’apport indéniable du SIHRS empreint d’un bon réalisme dans le
contexte décisionnel est alors confirmé.
Tant d’éloges pour le SIHRS ne doit pas nous faire perdre de vue les multiples problèmes liés
à la qualité, au nombre souvent insuffisant des données, à leur interpolation et la notion de
variabilité spatio-temporelle de ces données pour l’exécution d’une bonne étude.
La fiabilité (qualité des données souvent douteuse) et le nombre très limité des données ne
permettent pas une bonne évaluation spatiale des critères. Des interpolations sont souvent
faites à partir des quelques données parfois estimées avec une marge d’erreur plus ou moins
importante. Fort de tout ce qui précède, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’une
bonne qualité et un nombre suffisamment élevé de données pourraient grandement améliorer
la qualité des différentes cartes thématiques et les rapprocher de la réalité parfois lointaine.
L’estimation des paramètres manque souvent de précision du fait de l’insuffisance ou de
l’absence totale de données en certains endroits de la zone d’étude. La géostatistique apporte
un complément de solution à la qualité des données en proposant une estimation plus ou
moins bonne du paramètre étudié. La taille de la maille créée pour l’interpolation des données
joue un rôle important dans la précision des informations dérivées fournies. En effet, plus les
mailles sont petites, plus la résolution est fine et plus l’information fournie est plus exacte à
condition que chacune d’elle (maille) contienne au moins une donnée. Cette condition est très
souvent difficile à remplir.
L’infiltration efficace, paramètre très important dans la détermination de la potentialité et de
la vulnérabilité à la pollution n’est effective dans la région de Bondoukou que pendant deux
mois de l’année (septembre et octobre) (Voir Chapitre 1). Par ailleurs, son calcul est basé sur
des mesures souvent entachées d’erreurs. De plus, le manque de station de mesure conduit à
une extrapolation à toute la zone d’étude, de l’infiltration efficace déterminée à partir d’une
seule station (celle de Bondoukou).
Le comportement du système hydrodynamique est très différent selon les saisons (sèche et
humide). Les mouvements des masses d’eau à travers les réseaux de fractures dans l’aquifère,
les apports extérieurs (recharges) et les sorties à l’exutoire souterrain ou par
évapotranspiration entrainent une variation plus ou moins importante de certains paramètres
importants dans la réalisation du SIHRS. Il s’agit du niveau piézométrique, des débits et les

211
infiltrations efficaces. Ces paramètres évoluent donc en fonction des saisons. D’où
l’importance de l’introduction de la notion de temps dans l’établissement des cartes
thématiques pour une gestion rationnelle. La vulnérabilité à la pollution est plus accrue
pendant la saison humide lorsque l’infiltration est véritablement efficace et effective. Pendant
la saison sèche, le principal agent favorisant l’infiltration (eaux de pluies) est absent, la
vulnérabilité à la pollution de la nappe souterraine est alors très faible.
Les valeurs de l’indice de vulnérabilité (Iv) ou indice DRASTIC de la nappe en aquifères
discontinus de la région de Bondoukou varie entre 81 et 138. La vulnérabilité de cette nappe à
la pollution est globalement faible. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par Sinan et
al. (2003) au niveau de la nappe de Haouz de Marrakech (36 à 146) et Jourda (2005) au
niveau du socle précambrien de Korhogo (77 à 158). La difficulté dans la réalisation d’une
carte de vulnérabilité selon la méthode DRASTIC réside dans le nombre des facteurs
hydrogéologiques (7) à prendre en compte (Jourda, 2005). Ces facteurs sont le produit d’une
extrapolation parfois grossière, ce qui entraine inévitablement des erreurs dans la
détermination de l’indice DRASTIC.
L’une des difficultés dans cette étude est la définition des limites des classes et des cotes qui
sont assignées aux différents paramètres entrant dans la réalisation du SIHRS. Le choix des
limites de classe s’opère en fonction, d’une part, de la faculté de discernement de l’opérateur
et de son sens de jugement et, d’autre part, des valeurs affichées par les histogrammes des
critères (Jourda et al., 2006). Ce même jugement est fait lors de l’assignation des cotes aux
différentes classes définies.
La méthode multicritère fait des simplifications inacceptables selon la logique mathématique.
En effet, elle fait implicitement l’hypothèse que tous les critères considérés dans la réalisation
d’une carte thématique, sont parfaitement comparables (Joerin, 1995). En d’autres termes,
cette méthode admet qu’on additionne les débits aux densités de fractures, etc. Toutefois, la
standardisation des critères facilite et rend possible leurs combinaisons.
En dépit de toutes les faiblesses évoquées lors de la réalisation du SIHRS, il n’en demeure pas
moins que les cartes qu’il fournit, sont d’une importance capitale dans l’aménagement de la
région étudiée. Ces cartes interviennent en amont dans toutes les recherches d’eau souterraine
et constituent des outils d’aide à la prospection en milieux fissurés (Langevin et al., 1991 ;
Jourda, 2005 ; Jourda et al., 2006)

212
8-7 Portée pratique de cette étude dans la région de Bondoukou

Les résultats obtenus dans le cadre de ces travaux peuvent être utilisés par les autorités du
conseil général de Bondoukou pour aborder plus sereinement le problème récurent
d’approvisionnement en eau potable des populations. En effet, ces études ont montré que la
région de Bondoukou possède de bons réservoirs d’eau souterraine. L’implantation effective
de forages au niveau des sites indiqués (sites des futurs forages), leur équipement en pompes
et la réparation de celles déjà existantes pourraient grandement contribuer à éradiquer le
problème d’eau et permet un développement harmonieux et durable de toute la région.
Il faut toutefois noter que, les précipitations demeurant les seules sources de réalimentation de
la nappe souterraine, il est conseillé d’implanter de petites structures de rétention d’eau
disséminées à travers toute la zone d’étude pour favoriser l’infiltration et améliorer la
recharge.
Pour préserver ces eaux contre d’éventuelles pollutions, cette étude a établi la carte de
vulnérabilité à la pollution des eaux souterraines de la région de Bondoukou. Les autorités
pourront se servir de cette carte pour agir efficacement et surtout promptement dans la
surveillance et la protection des zones de captage des différents forages.
Le SIHRS mis en place, repose en réalité sur une véritable base de données, que ces autorités
peuvent mettre à jour, compléter (avec d’autres données socio-économiques) et interroger. Ce
système d’informations leur fournira ainsi les nombreuses informations utiles pour la prise de
décisions judicieuses pour toute la région de Bondoukou.

Conclusion partielle

Il ressort en définitive que, la contribution du SIHRS à l’étude du socle précambrien de la


région du Zanzan est avérée. En effet, grâce à l’apport incontestable des techniques
multicritères, les aquifères discontinues de la région de Bondoukou ont été mieux étudiés.
Bien que parfois inaccessible et mal exploités, ces aquifères forment d’importantes ressources
d’eau souterraine. Près de 82,69% du territoire a une potentialité en eau souterraine bonne à
excellente. Les différentes zones convenables à l’implantation d’ouvrage à gros débits ont été
cartographiées et plus de 200 sites favorables aux futures implantations ont été sélectionnés.
Différentes directions productrices ont été identifiées. Il s’agit des quatre directions NE-SO,
NO-SE, NS et EO.
L’examen des paramètres physico-chimiques révèle que les eaux souterraines de la région de
Bondoukou sont de bonne qualité et parfaitement utilisable pour la consommation humaine.

213
L’étude de la vulnérabilité relative a permis d’avoir une idée des zones sensibles à surveiller
et à protéger. Les nappes d’eau souterraine de la région de Bondoukou ont globalement une
vulnérabilité à la pollution faible à moyenne (91,86%) et ont donc une protection
hydrogéologique incertaine. Seulement 8,15% de surface de la zone d’étude sont assurément
bien protégées. Les risques très élevés de la contamination polluante ne sont pas à craindre
dans la région de Bondoukou, toutefois la surveillance et la protection des zones de captage
doivent rester de mise.
La carte hydrogéologique détaillée établie est une carte de synthèse d’une grande importance
et serait utilisée pour guider les futures investigations hydrogéologiques et les campagnes
d’implantation de forages à gros débits en vue d’un approvisionnement des populations.

214
CONCLUSION GÉNÉRALE ET
PERSPECTIVES
CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES

Au terme de cette étude, sans affirmer avoir réalisé un travail exhaustif, nous avons cependant
obtenu satisfaction sur les différents points abordés.

L’étude pétrographique des formations rencontrées sur le terrain a permis de retrouver les
trois grands ensembles lithologiques que sont les formations intrusives (granites et
granodiorite), les ensembles volcano-sédimentaires (schistes, amphibolites) et les formations
Tarkwaïennes (métaconglomérats, cinérites). L’analyse structurale des déformations
identifiées a permis de définir, sur toute la zone d’étude, trois grandes phases de déformation.
Une déformation D1 issue du mécanisme d’aplatissement qui se manifeste d’une part, par la
genèse d’une foliation sans figures rotationnelles dans les gneiss de Djobri et d’autre part par
une succession de plis isoclinaux à axes subhorizontaux observés à Kouassi N’Dawa et dont
la contrainte maximale de déformation est NW-SE. Une déformation D2 qui se superpose à la
déformation D1 en affectant la foliation F1 créée par l’aplatissement. Elle est la plus marquée
et est liée essentiellement à une déformation cisaillante responsable de la formation de
couloirs de cisaillement ductiles (foliation F2) et de couloirs de cisaillement cassants. Ces
couloirs épousent une direction moyenne NE - SO et un pendage généralement subvertical. Ils
sont soit dextres ou soit senestres. Enfin, une déformation D3 qui s’apparente aussi à une
déformation cisaillante mais essentiellement caractérisée par des couloirs de cisaillement
cassant qui suivent une direction moyenne NO - SE généralement senestre.

Les méthodes de fusion d’image que sont l’ACPS (ACP158), de combinaisons d’images
୉୘୑ା଺ ୉୘୑ାହ
(୉୘୑ା଻) et de compositions colorées (ETM+4 ETM+5 ETM+7, ACP1ଵଶଷ _ ACP1ହ଺଻ _
୉୘୑ାସ

(en tonalité inverse), ACP158_ACP1567(inv)_ETM+4, ACP147_ACP157_ACP127 etc.) ont


permis la cartographie lithologique des grandes formations géologiques de la région de
Bondoukou. Ainsi, les contours des différentes formations intrusives (granodiorite
porphyroïde, granite à biotite, métagranite à biotite et métagranodiorite) et Tarkwaïennes mais
aussi ceux des formations volcano-sédimentaires (schistes volcano-sédimentaires,
micaschistes, métavolcanites, amphibolites) ont été cartographiés. Cette cartographie réalisée
grâce à la télédétection a contribué à l’actualisation de la carte des grandes formations
géologiques de la région de Bondoukou.
La cartographie des structures linéaires (linéaments) a été possible grâce à l’utilisation de
୉୘୑ା଺
l’indice ୉୘୑ା଻, de l’analyse de texture et des techniques de filtrages spatiaux (filtres spatiaux

de type Sobel 7×7, Préwitt et Yésou et al., (1993)). Effectuées aussi bien sur les images brutes

215
que sur les nouvelles images issues des traitements précédents, ces techniques ont permis
d’extraire manuellement les linéaments. Cette extraction a abouti à la cartographie des
nombreux accidents et couloirs régionaux et la réalisation d’une carte détaillée de linéaments
de la région de Bondoukou comportant après validation environ 5000 fractures. Ainsi, de
nombreuses fractures régionales non matérialisées sur les cartes existantes ont été repérées,
cartographiées et le tracé de certaines ont été améliorées.

Cette carte de fracturation est utilisée pour mener l’étude des caractéristiques géométriques du
système de fracture.
L’analyse des classes directionnelles révèle que les classes NE-SO et NO-SE apparaîssent
comme majeure et sont généralement constituées de méga fractures. L’analyse statistique des
réseaux de fractures relève que la distribution des longueurs de fractures obéit à une loi de
puissance avec la pente égale à α = 2,99. En réalité, cette loi n’est applicable que pour les
longueurs de fractures l supérieures à 2,23 km. Pour les valeurs de l < 2,23 km, l’on est
confronté à un problème de sous échantillonnage.
La distribution des espacements de fractures se fait suivant une loi gamma. Selon cette
modélisation, on a plus de 62% de chance de rencontrer une fracture à moins d’un kilomètre
de distance en suivant toutes les directions.
L’analyse géostatistique révèle que la fracturation globale présente un comportement tout
particulier caractérisé par plusieurs paliers (5 paliers bien définis). Cette structuration appelée
structure gigogne est un emboîtement de plusieurs structures à échelles différentes. La
fracturation globale est donc caractérisée par une multi-régionalisation avec une portée
maximale de 56 km. Les différentes familles (NE-SO et NO-SE) sont structurées avec une
distance de structuration respective de 11,1 km et 14,92 km. Il ressort donc que le
comportement des familles de fractures n’est pas identique dans les différentes directions de
l’espace. La fracturation de la région de Bondoukou s’identifie à une variable régionalisée.

L’analyse hydrodynamique des réservoirs discontinus a fournis de nombreuses informations


dont les plus importantes sont présentées ici.
Dans la région de Bondoukou, les fractures ayant une forte productivité se rencontre entre 30
et 60 m de profondeur alors que les forts et très forts débits optimums sont fournis par des
épaisseurs d’altérites variant entre 15 et 40 m. Environ 83,41% des AE se situent dans les 30
premiers mètres dans le socle. Les classes directionnelles jugées responsables de la
productivité des ouvrages de captage sont les directions NE-SO, NO-SE et EO.

216
En considérant les forages à débits supérieurs à 2,5 m3/h, l’analyse de la productivité a montré
que les granodiorites porphyroïdes sont les plus productives avec plus de 46%.
L’analyse géostatistique indique que la transmissivité et du débit spécifique s’identifie à une
variable régionalisée c’est-à-dire qu’ils se déploient dans l’espace de manière structurée. Les
distances de régionalisation de l’ordre de 10,08 km (Transmissivité) et 7,36 km (Débit
spécifique) sont importantes et témoigneraient de la bonne connectivité des réseaux de
fractures de la région de Bondoukou. Le krigeage effectué à partir des paramètres de
régionalisation obtenus, a permis l’estimation de la transmissivité et le débit spécifique sur
l’ensemble du champ d’étude. Le test de validation indique que l’estimation par krigeage est
satisfaisante et que les valeurs estimées peuvent être retenues.
L’étude des caractéristiques hydrauliques de la fracturation a permis de calculer la
perméabilité induite. Celle-ci varie de 1,164 à 9,566.10-6m/s (soit 4,190 à 34,438 mm/h).
L’analyse de ce paramètre a fait ressortir deux axes préférentiels d’écoulement souterrain ou
couloirs de circulations des eaux souterraines. Il s’agit des axes à forte valeur de perméabilité
de direction NE-SO (Axe Lamoli – Kamala) et celle de direction N-S passant par la localité
de Laoudi-Bâ. Des axes secondaires et des zones de concentration des eaux souterraines ont
également été identifiés.

L’utilisation des S.I.H.R.S a montré que les aquifères de la région de Bondoukou sont parfois
inaccessible (67%) et mal exploités (77%). Toutefois, l’étude des caractéristiques de ces
aquifères à l’intérieur d’un S.I.H.R.S a permis d’identifier les zones à potentialité en eau
souterraine bonne à excellente (82,69%). A l’intérieur des zones convenables à l’implantation
d’ouvrage à gros débits plus de 200 sites favorables ont été sélectionnés. Quatre directions
productrices (NE-SO, NO-SE, NS et EO) ont par ailleurs été identifiées. L’analyse des
paramètres physico-chimiques des eaux souterraines de la région de Bondoukou indique
qu’elles sont de bonne qualité et parfaitement utilisable pour la consommation humaine.
L’étude de la vulnérabilité relative indique que 91,86% du territoire possèdent une
vulnérabilité à la pollution faible à moyenne. Elles ont donc une protection hydrogéologique
incertaine. Seulement 8,15% de surface de la zone d’étude sont assurément bien protégées.
Les risques très élevés de la contamination polluante ne sont pas à craindre dans la région de
Bondoukou, toutefois la surveillance et la protection des zones de captage doivent être
maintenues.

217
Cette étude qui constitue une première dans la région de Bondoukou, permet d’ouvrir des
perspectives d’avenir.

Développer l’approche de fusion par transformée en ondelettes intégrant les images radars et
optiques, dans l’optique d’une optimisation de la cartographie lithostructurale et minière de la
région de Bondoukou. Les images satellitaires (ETM+) de Landsat 7, utilisées dans ce travail,
possèdent une limite de résolution spatiale, à l’origine du sous échantillonnage des petites
fractures et engendrant des biais dans la cartographie du réseau. Afin de réaliser une
description plus fine du réseau de fractures, Kouamé et al., (2007) (soumis) suggère d’utiliser
des images à très haute résolution spatiale (IKONOS, QUICKBIRD). Ces images devront être
fusionnées aux images à haute résolution spectrale de Landsat 7 et ASTER. Les images issues
de cette fusion devront être couplées aux investigations de terrain pour une meilleure
caractérisation des systèmes géométriques.

Pour confirmer la propriété de la loi d’échelle, il serait souhaitable de procéder à une étude
fractale du réseau de fracture. Une étude fractale du réseau hydrographique associé pourrait
révéler l’existence possible d’un lien génétique entre ces deux paramètres. Comme l’on déjà
montrer plusieurs auteurs dont Lasm et Razack (2001) dans la région de Man.

Appliquer les méthodes d’analyses hydrochimiques et isotopiques pour estimer le taux de la


recharge réelle et identifier l’âge des eaux souterraines.

Utiliser la géophysique pour un positionnement exact au sol des méga fractures et celles
susceptibles de contenir de l’eau en vue de leur exploitation.

Développer un modèle d’écoulement souterrain par l’intégration des équations mathématiques


de modélisation des différents paramètres géométriques et hydrodynamiques établies lors de
cette étude.

Intégrer toutes ces données à l’intérieur d’un S.I.H.R.S pour améliorer les résultats fournis en
vue de la prise de décisions judicieuses.

218
RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ADJA M. (2002). Etude des caractéristiques hydrodynamiques des aquifères de fissures dans
la région de Korhogo. Mém. de DEA des sciences de la terre, Univ. de Cocody, 82p.

AHMED S, DE MARSILY G. (1987). Comparison of geostatistical methods for estimating


transmissivity using data on transmissivity and specific capacty. Water Resour Res,
1987 ; Vol. 23 n° 9 pp 1717-1737.

AKAFFOU A., (2005). Contribution à l’étude des caractéristiques géométriques et


hydrauliques de la fracturation dans la region de Touba (Ouest de la Côte d’Ivoire).
Mém DEA, Univ. de Cocody (Côte d’Ivoire), 82p.

AKONO A., TONYE E. et TALLA T. N(2004). Nouvel algorithme d’évaluation des


paramètres de texture d’ordre n sur la classification de l’occupation des sols de la
région volcanique du Mont Cameroun Xèmes Journées Scientifiques du Réseau
Télédétection de l'AUF Géorisques et télédétection. Ottawa, Canada. 24 au 29 mai
2004 pp 211-212

AKONO A., TONYE E., NDI NYOUNGUI A. et RUDANT J.-P. 2003. Nouvelle
méthodologie d’évaluation des paramètres de texture d’ordre trois. International
Journal of Remote Sensing, vol. 24, n° 9, pp 1957-1967.

AL-ADAMAT R., FOSTER I., BABAN S. (2003) Groundwater vulnerability and risk
mapping for the basaltic aquifer of the Azraq basin of Jordan using GIS, remote
sensing and DRASTIC. Appl Geogr n° 23 pp.303–324

ALEMAYEHU T. (2004). DRASTIC modelling for mapping the degree of groundwater


vulnerability to pollution: with case study in Addis Ababa. Ministry of Water
Resources UN Conference Center. National water Forum, Oct 25-26, 2004

ANDERSON C., BENABDERAHMANE A., BYSTOM J., OBERG M. (1992). Remote


sensing as a tool in groundwater assessment. Example of Tamarrasset region, Hoggar,
Algeria. Hydrogéol., n°.1-2, pp. 93-99.

AOUNI L. (1995). Apport de la télédétection dans la mobilisation des ressources en eaux de


surface et la gestion du secteur irrigué. Télédétection et Gestion des ressources en
Eau, Colloque FAO, Montpellier, 29 Nov. au 01 Dec. 1995.

ARNOULD M., (1960) : Monographies des massifs de migmatites et de granite précambrien


du N-E de la Côte d’Ivoire et de la Haute-Volta méridionale, Mém. BRGM, 3, 174 p.

ARNOULD M., (1961). Etude géologique des migmatites et des granites précambriens du
Nord-Est de la Côte d’Ivoire et de la Haute-Volta méridionale. Dir. Géol. Et Prosp.
Min., Bull. n°1, Abidjan.

ARZANDEH S. et WANG J. (2002). Texture evaluation of RADARSAT imagery for


wetland mapping. Can. Journ. of Rem. Sens., Vol.28, No.5, 653-666.

219
BAECHER G. B. (1983). Statistical analysis of rock mass fracturing. Math. Géol., Vol. 15,
pp. 329-348.

BAECHER G. B., LANNEY N. A. (1978). Trace length biases in joint surveys. Proc.19th
U.S. Symp. on Rock Mech., AIME, pp. 56-65.

BAECHER G. B., LANNEY N. A. & EINSTEIN, H. H., (1977). Statistical description of


th
rock properties and sampling. Proc. 18 U. S. Symp. on Rock Mech., AIME, 5CI-I à
5CI-B.

BANGOYL L. M. (1992). Hydrodynamique d’un site expérimental en aquifère de socle


fissuré, nouvelle méthode des interprétations hydrauliques. Thèse, Univ. Montpellier
II, 138p.

BANGOYL L. M., DROGUE C. (1994). Analysis of intermittent pumping test in fissured


fractal aquifers: theory and applications. Journal Hydrogeological, n° 158, pp. 47-59.

BARD J-P. (1974). Remarques à propos de l’évolution géotectonique du craton ouest-Afrique


en Côte d’Ivoire. C.R. Acad. Sc. Paris, t. 278, Série D, pp. 2405-2408.

BARDSLEY W. E., MAJOR T. J., SELBY M. J. (1990). Note on a Weibull proprerty for
joint spacing analysis. Int. J. Rock Mech. Sci. & Geomech. Abstr., vol.27 n°.2, pp 133-
134.

BERNARDI A., DETAY M., MACHARD de GRAMONT H. (1988). Recherche d'eau dans
le socle africain. Corrélation entre les paramètres géo-électriques et les caractéristiques
hydrodynamiques des forages en zone de socle. Hydrogéology journal, n°.4, pp. 245-
253.

BERNARDI A., MOUTON J. (1980). Les recherches d'eau dans le socle africain. Approche
de la géophysique. Bull. B.R.G.M., Sér. II, Sect. III, n° 4, pp. 293-309.

BESSOLES B. (1977). Géologie de l'Afrique: Le craton Ouest-africain. Mém. B.R.G.M.,


France, n°. 88, 403 p.

BIEMI J. (1992). Contribution à l'étude géologique, hydrogéologique et par télédétection des


bassins versants sub-sahéliens du socle précambrien d'Afrique de l'Ouest:
Hydrostructurale, hydrodynamique, hydrochimie et isotopie des aquifères discontinus
de sillons et aires granitiques de la Haute Marahoué (Côte d' Ivoire). Thèse de
Doctorat. ès Sc. Nat., Univ. Abidjan, 493 p.

BIEMI J., AFFIAN K., JOURDA J. P., KOUAME F. (1996). Etude par télédétection et
système d'information géographique des structures circulaires et profils d'altération en
milieu cristallin de Côte d'Ivoire. IX èmes Jour. Géog. de Côte d'Ivoire, Bouaké,
octobre 1996, pp. 243-255.

BIÉMI J. ; JOURDA J. P. ; DESLANDES S. et GWYN H. (1995). Positionnement,


productivité et gestion des forages en milieu fissuré de Côte d’Ivoire par télédétection
et système d’information géographique. Télédétection et Gestion des ressources en
Eau, Colloque FAO, Montpellier, 29 Nov. au 01 Dec. 1995.

220
BILE G. R. (2002). Caractérisation géométrique des réservoirs fracturés : analyse statistique
et géostatistique de la fracturation. Application à la région de Korhogo (nord de la
Côte d’Ivoire). Mém DEA, Univ. de Cocody (Côte d’Ivoire), 64p.

BIRSOY Y. K., SUMMERS W. K. (1980). Determination of aquifer parameters form step


tests and intermittent pumping data. Ground Water, Vol. 18, n° 2, pp. 125- 143.

BISCALDI R. (1968) Problème hydrogéologiques des régions d’affleurement de roches


éruptives et métamorphiques sous climat tropical. Bulletin BRGM, 2è Série, Section III,
n°2, pp. 7-22.

BODIN J. (1996). Contribution à la modélisation géométrique des réservoirs fissurés: analyse


automatique d'images, recherche de surfaces élémentaires représentatives et analyse
fractale. Mém. DEA, Univ. Paris VI, 42 p.

BODIN J., RAZACK M. (1999). L'analyse d'images appliquée au traitement automatique de


champs de fractures. Propriétés géométriques et lois d'échelle. Bull. Soc. Géol. Fr., t.
170, n°.4, pp. 579-593.

BOHER M. (1991). Croissance crustale en Afrique de l’ouest à 2,1 Ga. Apport de la


géochimie isotopique. Thèse, Univ. Nancy I.

BOHER M., ABOUACHAMI W., MICHARD A., LBAREDE F., ARNDT N. (1992). Crustal
growth in west-Africa at 2, 1 Ga. J. Geophys. Res., n°.97, pp. 345-369.

BOLOGNINI M. ET MOUTON J. (1967) Méthodologie de la recherche d’eau souterraine en


terrains cristallins. Réunion A.I.H., Istamboul.

BONN F., ROCHON G. (1992). Précis de télédétection: Principe et méthodes. Press. Univ.
Quedec. AUPELF-UREF. Vol.1,485 p.

BONNAULT D., SAGATTZKY J. (1950). Carte géologique de reconnaissance de l’AOF à


l’échelle 1/500000. Feuille de Bondoukou-Ouest. Levés effectués de 1925 à 1937.
Gouv. Gen. Afr. Occid. Fr. Dakar. 25 P.

BOUYSSOU D. (1993). Décision multicritère ou aide multicritère ? Newsletters of the


European working Group “Multicriteria Aid for Decision", series 2, 2, spring, 1-2; pp.
40-51.

BRACQ P. (1994). L’effet d’échelle sur le comportement hydrodynamique et hydrodispersif


de l’aquifère crayeux, apports de l’analyse morphostructurale. Soc., géol, du nord.
Publication n°21, 239 p.

BRACQ P., DELAY F. (1997). Transmissity and morphological features in chalk aquifer: a
géostatistical approach of thier relationship. J. Hydrol., Vol. 191, pp. 139-160.

BRUNNER P., HENDRICKS F. H.-J., KGOTLHANG L., BAUER-GOTTWEIN P.,


KINZELBACH W. (2007). How can remote sensing contribute in groundwater
modelling? Hydrogeology journal vol.15 pp 5-18

221
CAILLEZ et PAGES J.P. (1976). Introduction à l’Analyse des données. SMASH, Paris, 616p.

CALDINI F. G., POSAVEC M., AZUELOS M. J. (1978). Carte photogéologique de la Côte


d’Ivoire à 1/200 000, Feuille de Nassian, Commission du Canada, Société pour de
Développement Minier de la Côte d’Ivoire (SODEMI).

CAMIL J. (1984). Pétrographie, chronologie des ensembles granulitiques archéens et


formations associées de la région de man (Côte d’Ivoire). Implication pour l'histoire
géologique du craton Ouest- africain. Thèse de doctorat ès Sc. Nat., Univ. Abidjan 306
p.

CARLSSON A., OLSSON T. (1981). Caractéristiques de fracture et propriétés hydrauliques


d'une région au sous-sol cristallin en Suède. Bull. B.R.G.M., Sect. III, n°.3, pp. 215-
233.

CASTAING C., DUTARTRE P., LOISEAU P., MARTIN P., POINTET T. (1989). Etude
pluridisciplinaire d'un réseau de discontinuités-image SPOT en milieu granitique
couvert. Implication en hydrogéologie des milieux fissurés. Hydrogéol., n°.1, pp 12-
25.

CASTANY G. (1982). Principes et méthodes de l’hydrogéologie. Dunod Université, 236p.

CHAUVET P. (1994). Aide- mémoire de géostatistique linéaire. Cahiers de Géostatistique


Ecole des Mines de Paris, Fontainebleau, fasc.2, 210 p.

CIEH (1978). Méthode d’étude et de recherche de l’eau souterraine des roches cristallines de
l’Afrique de l’Ouest. Vol.3

CLADOUHOS T. T., MARRETT, R., (1996). Are fault growth and linkage models consistent
with power-law distributions of fault lengths? Journal of Structural Geology Vol.18
n°2, pp 281-293.

COCQUEREZ J. P., PHILIPP S. (1995). Analyse d’Images : Filtrage et segmentation.


Masson, Paris (France), 457p.

COLLIN J. J. (1988). Eau souterraine, Santé publique et developpement en Afrique sub-


saharienne. Géol., n°.5, pp. 44-48.

COSTER M., CHERMANT J. L. (1989). Précis d'analyse d'images. Presses du C.N.R.S ed.,
560 p.

COULIBALY K. (1997). Evaluation du bilan hydrologique, de la variabilité climatique et du


tarissement des cours d’eau par l’application des méthodes mathématiques dans le
bassin versant du fleuve Sassandra (Région de Buyo). Mém. DEA. Univ. Abobo-
Adjamé, 81p.

COWIE P.A., SORNETTE D., VANNESTE C. (1995). Multifractal scaling properties of a


growing fault population. Geophysical International Journal 122, pp 457-469.

222
de DREUZY, J. R. 1999. Analyse des propriétés hydrauliques des réseaux de fractures.
Discussion des modèles compatibles avec les principales propriétés géométriques.
PhD Thesis ; Université de Rennes 1.110p.

DEBAINE F., MERING C., PONCET Y. (1988) La morphologie mathématique en teintes de


gris appliquée à la mise en évidence de réseaux. Revue Photo-interprétation N°5,
pp.17-26.

DELAY F., BRACQ P., COLBEAUX J. P. (1992). Cartographie numérique de linéaments


morphostructuraux, exemple d'application à l'hydrogéologie de la craie du nord de la
France. Bull. Soc. Géol. Fr., n°. 163( 3), pp.3345-352.
DELHOMME J. P. (1976). Application de la théorie des variables régionalisées dans les
sciences de l'eau. Thèse de Docteur-Ingénieur, Ecole des Mines de Paris,
Fontainebleau, Univ. Pierre et Marie-Curie, 160 p.

DELHOMME J. P. (1978). Kriging in hydrosciences. Adv Water Resour ; vol. 1 n° 5, pp 251-


266.

DELOR C., DIABY I., YAO B., SIMEON Y., TASTET J-P., VIDAL M., CHIRON J-C.
DOMMANGET A., (1992). Notice explicative de la carte géologique de la Côte
d’Ivoire à 1/200 000, feuille Grand-Bassam, Mémoire de la Direction de la Géologie
de Côte d’Ivoire, n°4, Abidjan Côte d’Ivoire.

DELOR C., SIMEON Y., VIDAL M., ZEADE Z., KONE Y., ADOU M., DIBOUAHI J.,
IRIE D.B., YA B. D., N’DA D., POUCLET A., KONAN G., DIABY I., CHIRON J-
C., DOMMANGET A., KOUAMELAN A., PEUCAT J.J., COCHERIE A. et
CAUTRU J.P., (1995). Carte géologique de la Côte d’Ivoire à 1/200 000, feuille
Nassian, Mémoire n°9 de la Direction des Mine et de la Géologie, Abidjan.

DERSHOWITZ W. S., EINSTEIN H. H. (1988). Characteririzing rock joint geometry with


joint system models. Rock Mech. & Rock Eng., 21, pp. 21-51.

DESCHENES D. (2000). L’eau : Pénurie, conflit ou coopération ? Bulletin : le maintien de la


paix ; Oct. 2000 ; n°48, 4p.

DESTIVAL I. (1988) Détection des réseaux linéaires sur les images Spot. Revue Photo-
interprétation N°5, pp27-32.

DIBI B. (2002). Evaluation quantitative et qualitative des ressources en eau souterraine de la


région de Dabou. Mém. DEA. Univ. Cocody, 70p.

DIBI B., INZA D., GOULA B. T. A., SAVANE I., BIEMI J. (2004). Analyse statistique des
paramètres influençant la productivité des forages d’eau en milieu cristallin et
cristallophyllien dans la région d’Aboisso (Sud-Est de la Côte d’Ivoire). Sud sciences
& technologies n°13 pp22-31.

DJRO S. C. (1998). Evolution tectono-métamorphiques des gneiss granulitiques archéens du


secteur de Biankouma. Thèse d’Etat, Univ. Abidjan 171p.

223
DRURY S.A., DELLER A. M. E (2002). Remote sensing and locating new water sources.
ttp://www.unoosa.org/pdf/sap/2002/Ethiopia/presentations/12speaker01_1.pdf.
Consulter en novembre 2006

EL MORJANI Z. (2002). Conception d’un système d’information à référence spatiale pour la


gestion environnementale ; application à la sélection de sites potentiels de stockage de
déchets ménagers et industriels en région semi-aride (Souss, Maroc). Thèse de
doctorat, Univ.Genève. Terre et Environnement Vol. 42, 300 p.

ENGALENC M. (1980-1981).Elément de quantification des ressources hydrauliques dans les


roches cristallines. Bull. B.R.G.M., Sér. II, Sect. III, n°.4, pp. 325-326.

ENGALENC M., GRILLOT J. C., LACHAUD J.C., (1978). Méthode d’étude et de recherche
de l’eau souterraine des roches cristallines de l’Afrique de l’Ouest. Volume 1, Édition,
Géohydraulique, 190 p.
ENGALENC M., GRILLOT J. C., LACHAUD J.C., (1979). Méthode d’étude et de recherche
de l’eau souterraine des roches cristallines de l’Afrique de l’Ouest. Volume 2, Édition,
Géohydraulique, 193 p.

ENGALENC M., GRILLOT J. C., LACHAUD J.C., (1981). Méthode d’étude et de recherche
de l’eau souterraine des roches cristallines de l’Afrique de l’Ouest. Volume 3, Atlas de
photo-interprétation ; Édition, Géohydraulique, 193 p.

FABBRI P., (1997). Transmissivity in the geothermal Euganean Basin : A geostatistical


analysis. Ground Water Vol.35 n° 5. pp 881-887.

FAILLAT J.P. (1986). Aquifères fissurés en zone tropicale humide : structure,


hydrodynamique et hydrochimie (Afrique de l’Ouest). Thèse Univ. Languedoc
(Montpellier), 534 p.

FEYBESSE J. L., MILESI J. P., VERHAEGHE P., JOHAN V., DOMMANGET A.,
CALVEZ J. Y., BOHER M., ABOUACHAMI W. (1989). La limite
Archéen/Protérozoïque inférieur d’Afrique de l’Ouest : une zone de chevauchement
majeure antérieure à l’accident de Sassandra ; l’exemple des régions d’Odienné et de
Touba (Côte d’Ivoire). C. R. Acad. Paris, t. 309, Série II, pp 1847-1853.

FILIPPI J. B. (2000). Analyse, Conception et Programmation d’un logiciel de simulation de


bassins versants. Rapport de stage. Univ. de Corse. 62 p.

FRANCISS F. O. (1970). Contribution à l'étude du mouvement d'eau à travers les milieux


fissurés. Géomorphologie et Géologie du Brésil. Thèse Doct. Ing., Univ. Grenoble I,
108 p.

FRANKLIN S. E. and PEDDLE D. R., (1987). Texture analysis of digital image data using
spatial cooccurrence. Computers and Geosciences, Vol. 13, No. 3, pp. 293-311.

FONTÈS J., ESTÈVE P., GASTELLU-ETCHEGORRY J-P. (1998). Validation des résultats
de traitements d’images spatiales appliqués à l’étude de la dégradation des
écosystèmes ligneux secs du Burkina Faso. La réalité de terrain en télédétection :
pratiques et méthodes. Edition AUPELF-UREF. pp. 135-143.

224
FRITCH T. G., MCKNIGHT C. L., YELDERMAN J. C., ARNOLD J.G. (2000)
Environmental auditing: an aquifer vulnerability assessment of the Paluxy Aquifer,
central Texas, USA, using GIS and a modified DRASTIC approach. Environ Manage
n°25 vol. 3 pp 337–371

FOUQUET C. (1993). Géostatistique orientée vers le traitement des données territoriales:


Notions clés et exemples. Centre de Geostatistique, Ecole des Mines de Paris.

FURON R. (1950). Géologie de l’Afrique. Payot édition. Paris, 350p.

GAGALOWICZ A. (1980). Visual discrimination of stochastic texture fields based upon theis
second order statistics. In ICPR 80, pp 786-788.

GALANOS I., ROKOS D. (2006). A statistical approach in investigating the hydrogeological


significance of remotely sensed lineaments in the crystalline mountainous terrain of
the island of Naxos, Greece. Hydrogeology journal vol.14 pp 1569-1581

GASCUEL-ODOUX C., BOVIN P., WALTER C. (1994). Elements de géostatistiques. In:


Des processus pédologiques. Ed. Actes, pp. 217-247.

GEOMINES Ltée (1982). Inventaire hydrogéologique appliqué à l'hydraulique villageoise.


Ministére des Travaux Publics et des Transports, Direction Centrale de l'Hydraulique,
République de Côte d' Ivoire, carte de Bondoukou, Cahier n°14.

GILLESPIE P. A., HOWARD C. B., WALSH J. J., WATTERSON J. (1993). Measurement


and characterization of spatial distributions of fractures. Tectophys., Vol.226, pp. 113-
1141.

GILLIOT J.M. (2000). Introduction aux SIG: Introduction & information spatiale. DAA
AGER Département AGER, Agronomie-Environnement 139p.

GONZALEZ R., WOODS R. (1993). Digital Image Processing. ed. Addison - Wesley
Publishing Company, 716 p.

GOYAL S., BHARADWAJ R. S JURGRAN D. K. (2004). Multi criteria analysis using GIS
for ground water resource evaluation in Rawasen and Pili watershed. U.P.; Naturel
Resource Management, 5p.

GRAILLOT D., LONDICHE T.H., DECHOMETS R., BATTON HUBERT M. (2002).


Analyse multicritère spatiale pour l’identification de la vulnérabilité aux inondations.
12p.

HARALICK R. M. (1979). Statistical and structural approaches to texture. Proc. IEEE, vol.
67, n°5, may 79, pp. 786-804.

HE, D.C. and WANG, L. (1990). Texture Unit, Texture Spectrum, and Texture Analysis.
IEEE Transactions on Geoscience and Remote Sensing, Vol. 28 n°4, pp.509-512.

225
HENTATI I., ZAIRI M., DHIA H. B. (2005).Utilisation des SIG pour l’évaluation de la
vulnérabilité environnementale des aquifères phréatiques : Cas de la nappe de Sfax-
Agareb (Sud-Est tunisien). Communication SIG 2005. Environnement/Eau.
Conférence Francophone ESRI - 5 et 6 octobre – Issy-les-Moulineaux.

HELWEG O. J. (1994). A general solution to the Stepp-draw-down test. Ground Water, Vol.
32, n°3, pp. 363-365.

HIMYARI S. M. HOEPFFNER C. BENZAKOUR M., HADANI D. E. (2002) Etude


structurale du haut atlas oriental (Maroc) à l’aide de l’analyse linéamentaire des
images HRV (XS) de Spot. Télédétection, Vol. 02, n°4, p. 243-253.

HOBBS W. H. (1904). Lineaments of the Atlantic border regions. Géol. Soc. Amer. Bull.,15,
pp. 483-506.

HOFFMANN J. AND SANDER P. (2007) Remote sensing and GIS in hydrogeology.


Hydrogeology journal vol.15 pp 1-3.

HUANG Q., ANGELIER J. (1989). Fracture spacing and its relation to bed thickness. Géol.
Mag., n°. 126, Vol. 4., pp. 355-362.

HUBERT P., CARBONEL J.P. (1987). Approche statistique de l’aridification de l’Afrique de


l’Ouest. Journal of Hydrology: n°.95, pp 165-183.

HUBERT P., CARBONEL J.P., CHAOUCHE A. (1989). Segmentation des séries


hydrométéorologiques. Application à des séries de précipitations et de débits de
l’Afrique de l’ouest. Journal of Hydrology : n°. 110, pp 349-367.

IRONS, J.R. and PETERSON, G.W. (1981). Texture transforms of remote sensing data.
Remote Sensing of Environment, Vol. 11, pp.359-370.

ISAAKS E. H., SRIVASTAVA M. R. (1989). An introduction to applied geostatics. Oxford


University Press, New York, 561p.

JACOB C. E. (1947). Draw-down test to determine effective radius of artesian well. Trans.
Amer. Soc. of Civil Engineers, 112 (2321), pp 1047-1070.

JALLUDIN M. (1993). Propriétés géométriques et hydrodynamiques des aquifères en milieux


volcaniques fissurés sous climat aride. République de Djibouti. PhD. Université de
Poitiers, Poitiers, France, 216 p.

JALLUDIN M., RAZACK M., (2004). Assessment of hydraulic properties of sedimentary


and volcanic aquifer systems under arid conditions in the Republic of Djibouti (Horn
of Africa). Hydrogeology Journal, vol. 12, pp 159-170

JOERIN F. (1995).Méthode multicritère d’aide à la décision et SIG pour la recherche d’un


site. Rev. Inter. de Géomatique, N°1, vol.5, pp 37-51.

JOURDA J. P. (2005). Méthodologie d’application des techniques de Télédétection et des


systèmes d’information géographique à l’étude des aquifères fissurés d’Afrique de

226
l’Ouest. Concept de l’hydrotechniquespatiale : cas des zones tests de la Côte d’Ivoire.
Thèse de Doctorat d’Etat, Université de Cocody, 430 p.

JOURDA J. P., SALEY M. B., DJAGOUA E. V., KOUAMÉ K., J., BIÉMI J., et RAZACK
M. (2006). Utilisation des données ETM+ de Landsat et d’un SIG pour l’évaluation du
potentiel en eau souterraine dans le milieu fissuré précambrien de la région de de
Korhogo (nord de la Côté d’Ivoire) : approche par analyse multicritère et test de
validation. Révue de Télédétection, vol. 5, n° 4, pp. 339-357.

JOURDA J.P., SALEY M.B., KOUAME K. J., KOUADIO B. H., BIEMI J. RAZACK M.
(2005). Gestion et protection des ressources en eaux souterraines : contribution d'un
SIG à la réalisation de la carte de vulnérabilité à la pollution des aquifères fissures de
Korhogo (Nord de la Côte d'Ivoire) selon la méthode DRASTIC. Communication SIG
2005. Environnement/Eau. Conférence Francophone ESRI - 5 et 6 octobre – Issy-les-
Moulineaux.

JUNNER N. R. (1940). Geology of the Gold Coast and Western Togoland. Bull. Gold Coast
Geol. Surv., n° 11, 40p.

KARNIELI, A., MEISELS, A., FISHER, L., ARKIN, Y. (1996) Automatic extraction and
evaluation of geological linear features from digital remote sensing data using Hough
transform. Photogrammetric Engineering and Remote Sensing, Vol. 62, n° 5, p. 525-
531

KOUADIO K. E. (2005). Stratégie de prospection des nappes de fissures par analyse spatiale
du potentiel de productivité et optimisation de la profondeur des forages. Cas du
Denguélé (Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire). Thèse unique de doctorat, Université de
Cocody, 181 p.

KOUADIO K. S. (1997). Hydraulicité des fractures et productivité des forages par


télédétection et SIRS dans la région de Man (Ouest de la Côte d’Ivoire). Mém. DEA
Sci. Terre. Univ. Cocody, 77 p.

KOUAME K. A (2005). Contribution à l’étude hydrologique et hydrogéologique de la zone


de confluence des deux Bandama (Bandama blanc et Marahoué) dans la région de
Kossou-Bouaflé. Mém. DEA Sci. Terre. Univ. Cocody, 78 p.

KOUAME K. F. (1997). Contribution à l'étude géologique et hydrogéologique des aquifères


discontinus de montagne à l'Ouest de la Côte d'Ivoire (secteur Biankouma-Man).
Apport de la télédétection et d'un S.I.G. D.E.A, Univ. Cocody Abidjan (Côte d’Ivoire),
88 p.

KOUAME K. F. (1999). Hydrogéologie des aquifères discontinus de la région semi-


montagneuse de Man-Danané (Ouest de la Côte d’Ivoire). Apport des données des
images satellitales et des méthodes statistique et fractale à l'élaboration d'un système
d'information hydrogéologique à référence spatiale. Thèse 3ème cycle, Univ. Cocody-
Abidjan, (Côte d’Ivoire), 194 p.

227
KOUAME K. F. ; GIOAN P. ; BIEMI J.et AFFIAN K. (1999). Méthode de cartographie des
discontinuités images satellitales : Exemple de la région semi montagneuse à l’ouest
de la Côte d’Ivoire. Télédétection, Vol. 00, pp.1-18

KOUAME K. J (2007). Contribution à la gestion intégrée des ressources en eaux (GIRE) du


district d’Abidjan (Sud de la Côte d’Ivoire) : Outils d’aide à la décision pour la
prévention et la protection des eaux souterraines contre la pollution. Thèse unique de
doctorat, Université de Cocody, 225 p.

KOUAME K. J., JOURDA J. P., SALEY M. B. et BIEMI J. (2006). Contribution d’un SIG à
la sélection des sites potentiels de stockage de déchets dans le district d’Abidjan (Sud
de la Côte d’Ivoire). Dans : Revue Internationale de Géomatique (Soumis)

KOUAMELAN A. N. (1996). Géochronologie et Géochimie des formations archéennes et


protérozoïque de la dorsale de Man en Côte d’Ivoire. Implications pour la transition
Archéen-protérozoïque. Thèse Univ. Rennes 1, 284 p.

KOUDOU, A. (2005) Contribution des images Aster de terra à la caractérisation géométrique


des aquifères fracturés : cas de la région de Duékoué à l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Mémoire DEA Université Cocody-Abidjan, (Côte d’Ivoire); 67 p.

KOURGLI A. et BELHADJ-AISSA A. (1999). Nouvel algorithme de calcul des paramètres


de texture appliqué à la classification d’images satellitaires. Actes des 8èmes Journées
Scientifiques du Réseau Télédétection de l’Agence Universitaire de la Francophonie
(AUF), Lausanne, du 22 au 25 novembre 1999.

KRUCK W. (1992). Interpretation of satellite data with special regard to hydrogeology.


Hydrogéol., n°.1-2, pp .113-117.

KRUMBEIN W. C. & GRAYBILL F. A., (1965). An introduction to statistical models in


geology. New York : McGraw-Hill Book Company, 475 p.

KRUSEMAN G. P., DE RIDDER N. A. (1974). Interprétation et discussion des pompages


d’essai. Bulletin 11f. International Institute for Land Reclmamation and Improvement,
214p.

LADEIRA F.L., PRICE N. J. (1981). Relationship between spacing and bed thickness. J.
struct. Géol., Vol. 3, n°. 2, pp. 179-183.

LANGEVIN C., PERNEL F., POINTET T. (1991). Aide à la décision en matière de


prospection hydrogéologique. L’analyse multicritère au service de l’évaluation du
potentiel aquifère, en milieu fissuré (granite de Huelgoat, Finistère, France).
Hydrogéologie, n°1. pp. 51-64.

LASSERRE F, (1999): Le prochain siècle sera-t-il celui des guerres de l’eau ? Revue
internationale et stratégique (IRIS, Paris), n°33.

LASM T. (2000). Hydrogéologie des réservoirs fracturés de socle: Analyses statistiques et


géostatistique de la fracturation et des propriétés hydrauliques. Application à la région

228
des montagnes de Côte d'Ivoire (Domaine Archéen). Thèse unique de doctorat
Université de Poitier,272 p.

LASM, T. et RAZACK, M. (2001) Lois d’échelle dans la fracturation des roches dures
cristallines et dans le réseau hydrographique associé. Compte Rendu Académie des
Sciences Paris, Science de la Terre et des planètes, n° 333, p. 225-232.

LASM T., RAZACK M., YOUAN TA M. (2008). Geostatistical assessment of the


transmissivity of crystalline fissured aquifer in the Bondoukou region, north-eastern
Côte d’Ivoire. Applied groundwater Studies in Africa; chapiter 28. pp 473-485

LASM T., YOUAN TA M., JOURDA J. P., KOUAME K. F.(2008). Analyse des réseaux de
fractures en zone de socle : cas de la région de Bondoukou (nord-est de la Côte
d’Ivoire) (Sous presse). Revue European Journal.
LEBLANC M., FAVREAU G. SARAH T., LEDUC C., RAZACK M., AND MOFOR L.
(2007). Remote sensing for groundwater modelling in large semiarid areas: Lake Chad
Basin, Africa. Hydrogeology journal vol.15 pp 97-100

LECOUSTRE R., REFFY P. (1986). La théorie des variables régionalisées, ses applications
possibles dans le domaine épidémiologique aux recherches agronomiques en
particulier sur le palmier à huile et le cocotier. Oléagineux, Vol. 41, n° , 12, pp. 541-
548.

LEMOINE S. (1988). Evolution géologique de la Dabakala (Nord-Est de la Côte d’Ivoire) au


Protérozoïque inférieur. Possibilité d’extension au reste de la Côte d’Ivoire et du
Burkina Faso : Similitudes et différences ; les linéaments de Greenville-
Ferkessedougou et Grand Cess-Niakaramandougou. Thèse de Doctorat d’Etat, Univ.
Blaise Pascal, 334p.

LILLESAND T., KIEFER R. (1993). Remote sensing and image interpretation. 3ème édition,
750 p.

LOINTIER M. (1995). Gestion intégrée des zones humides en milieu tropical. Apport de la
télédétection à la connaissance hydrodynamique. Télédétection et Gestion des
ressources en Eau, Colloque FAO, Montpellier, 29 Nov. au 01 Dec. 1995.

MAHE G., OLIVRY J.C. (1995). Variations des précipitations et des écoulements en Afrique
de l’ouest et centrale de 1951 à 1989. Sécheresse : vol. 6, n°.1, pp 109-17.

MARBEAU J. P. (1976). Géostatistique forestière, état actuel et développement nouveaux


pour l'aménagement de la forêt tropicale. Thèse de doctorat "géostatistique forestière",
Ecole des Mines de Paris.

MARTEL J.M. (1999). L’aide multicritère à la décision : méthodes et applications. CORS-


SCRO Annual Conférence Windsor, Ontario 6p.

MARTIN J. L., HENRY E., BOULEMIA C., MASSON F. X., (2004). Proposition d’outils de
gestion et d’aide à la décision dans une moyenne collectivité locale : application à
l’exploitation de la ressource en eau souterraine. : Actes de la journée d’études « Les
territoires de l’eau », Université d’Artois, Arras, 26 mars 2004 pp.74-82

229
MASSOUD H., (1988). Modélisation de la petite fracturation par les techniques de la
géostatistique. Document B.R.G.M. 155, 197 pp.

MATHERON G. (1962). Traité de géostatistique appliquée. Mém. B.R.G.M, n°. 14.

MATHERON G. (1965). Les variables régionalisées et leur estimation. Masson, Paris, 305 p.

MATHERON G. (1970). La théorie des variables régionalisées et ses applications. Cah. C. M.


M. Fontainebleau, Fasc. n° 5, 212 p.

MILESI J.P., FEYBESSE J.L., LEDRU P., DOMMANGET A., OUEDRAOGO M.F.,
MARCOUX E., PROST A., VINCHON C., SYLVAIN J. P., JOHAN V., TEGYEY
M., CALVEY J.Y. et LAGNY Ph., (1989). Les minéralisations aurifères de l’Afrique
de l’Ouest. Leur évolution lithostructurale au Protérozoïque inférieur. Chron. Rech.
Min. Fr. n°497.

MOORE, G., K., WALTZ, F., A. (1983) Objective procedure for lineament enhancement and
extraction. Photogrammetric Engineering and Remote Sensing, Vol. 49, n°5, pp. 641-
647.
MURAT V., MARTEL R., MICHAUD Y. ET THERRIEN R. (2000). Etude comparative des
méthodes d’évaluation de la vulnérabilité des aquifères à la pollution : Application aux
aquifères granulaires du Piémont LAURENTIEN, Québec, AIH-CNC et SCG, pp. 411-
418.

MURAT V., PARADIS D., SAVARD M. M., NASTEV M., BOURQUE E., HAMEL A.,
LEFEBVRE R. ET MARTEL R. (2003). Vulnérabilité à la nappe des aquifères
fracturés du sud-ouest du Québec : Evaluation par les méthodes DRASTIC et GOD.
Ressources naturelles Canada, Commission Géologique, 16 p.

NAKOLENDOUSSE S., SAVADOGO N. A. et ROULEAU A. (1993). Les facteurs de


productivité des aquifères du socle cristallin du Burkina Faso : l’exemple de Pobé-
Mengao, pp. 95-107. in J. M. Dubois, F. Cavayas et P. Lafrance (réd). Télédétection
appliquée à la cartographie thématique et topographique, collect. Univ. Fran., PUQ,,
Ed. AUPELF-UREF, 422 p.

NARBONI P. (1979). Application de la méthode des variables régionalisées à des faits du


Gabon. Note Statistique n°18, C.T.F.T, Nogent, S. Marne.

NARR W., SUPPE J. (1991). Joints spacing in sedimentary rocks. J. Struct. Geol., Vol. 13, n°.
9, pp. 1037-1047.

N’GO Y. A. (2000). Etude de l’érosion des sols de la région de Buyo. Analyse des facteurs et
essai d’évaluation des risques par la télédétection et les systèmes d’information
géographique. Thèse de doctorat de 3ème cycle, Univ. Abobo-Adjamé, 155 p.

N’GO Y. A., GONE D. L., SAVANE I., GOBLE M. M. (2004). Potentialités en eaux
souterraines des aquifers d’Agboville (Sud Ouest de la Côte d’Ivoire) : Caractérisation
hydroclimatique et physique. Afrique SCIENCE 01 (1) (2005) pp 127-144.

230
ODLING N., 1997. Scaling and connectivity of joint systems in sandstones from western
Norway. Journal of Structural Geology Vol. 19 n° 10, pp 1257-1271.

ODLING N., GILLEPSIE P. A., BOURGINE B., CASTAING C., CHILÈS J. P.,
CHRISTENSEN N. P., FILLION E., GENTER A., OLSEN C., THRANE L., TRICE
R., AARSETH E, WALSH J. J. &. AND WATTERSON J., (1999). Variations in
fracture system geometry and their implications for fluid flow in fractured
hydrocarbon reservoirs. Petroleum Geoscience 5, pp 373-384.

ÖBERG M. (1992). Satellite image enhencement techniques for hydrogeological mapping.


Hydrogeol., n°. 1-2, pp. 89-91.

OUEDRAOGO M., (2001). Contribution à l’étude de l’impact de la variabilité climatique sur


les ressources en eau en Afrique de l’ouest. Analyse des conséquences d’une
sécheresse persistante : normes hydrologiques et modélisation régionale. Thèse de
Doctorat. Université Montpellier II. 257p.

PAPON A., LEMARCHAND R. (1973). Géologie et minéralisation du Sud-Ouest de la Côte


d’Ivoire. Synthèse des travaux de l’opération SASCA 1962-1968. Mém. B.R.G.M.,
n°.80, 284 P.
PATUREL J-E., SERVAT E., KOUAME B., BOYER J-F., LUBES H., MASSON J-M., 1995
La sécheresse en Afrique de l'ouest non sahélienne (Côte d'Ivoire, Togo, Bénin).
Sécheresse, vol. 6, n°.1, pp 95-102.

PINEAU A. (1985). L’échantillonnage des espacements entre fractures : une distribution


exponentielle négative tronquée. C. R. Acad. Sc. Paris, Sér. II Vol.301 n°14, pp 1295-
1297.

PLOTE H. (1968). La recherche d’eau souterraine dans les régions arides à substrum cristallin
et métamorphique de l'Afrique Occidentale. Bull. B.R.G.M., Sér. II, Sect. III, n°.3,
pp.97-111.

POTHIN K. K. (1988). Pétrographie et géochimie des formations précambriennes de la région


d’Odienné (Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire). Typologie du volcanisme birrimien.
Tendances évolutives du Magmatisme Eburnéen. Géochimie de l’Uranium et du
Thorium dans les granitoïdes. Thèse de Doctorat Es Nat., Univ. de Cocody-Abidjan
329p.

PRIEST S., HUDSON J. A. (1976). Discontinuity sapcing in rock. Int. J. Rock Mech.
Sci.&Geomech. Abstr., Vol. 13, pp. 135-148.

PUECH C. (1995). Télédétection et modélisation hydrologique : quelle vision quelle échelle,


quels processus ?. Télédétection et Gestion des ressources en Eau, Colloque FAO,
Montpellier, 29 Nov. au 01 Dec. 1995.

PUECH C. (1993). Détermination des états de surface par télédétection pour caractériser les
écoulements des petits bassins versants. Application à des bassins en zone
méditerranéenne et en zone tropicale sèche. Thèse de Doctorat, Univ. Joseph Fourier,
214p.

231
RAHARITSIZAFY N., RAHARISON L. J. R., RAKOTONDRAOMPIANA S. A. (2000).
Révision des cartes géologiques de la région de Beloha-Sadabe (Centre-Est de
Madagascar) à partir des données de terrain et de télédétection. Résumé IXemes journées
du Réseau Télédétection.

RATS M. V., CHERNYASHOV S. N. (1965). Statistical aspect of the problem on the


permeability of the jointy rocks. Act. Coll. Dubrovnik, octobre 1965, Vol. 1, pp. 227-
236.

RAVALET S., et PANET I. 2001. Vademecum du chef de projet SIG ENSG 2000/2001.
Ecole Nationale des Sciences Géographiques (ensg) institut géographique national.
48p

RAZACK M., (1978). Contribution à l’étude de la structure des aquifères en roches fissurées.
Numération et analyse quantitative de la fracturation relevée sur clichés aériens. Thèse
de Doctorat d’Ingénieur. Université des Sciences et Techniques du Languedoc,
Montpellier, France, 124 pp.

RAZACK M. (1980). Approche quantitative de l’effet d’échelle sur le relevé de la fracturation


par photo-interprétation dans l’étude de la géométrie des réservoirs fissurés. Mémoire
Hors Série Société Géologique Française. n°. 11, pp. 81-90.

RAZACK M. (1982). A propos de la loi de distribution des fractures: intérêt pour


l'hydrogéologie des aquifères de fissures. C.R Acad. Sc. Paris, Sér. II, t. 294, pp.1295-
1297.

RAZACK M. (1984). Application des méthodes numériques à l'identification des réservoirs


fissurés carbonatés en hydrogéologie. Thèse Doctorat ès Sci., Univ. Languedoc, 384 p.

RAZACK M. (1986). Approche probabiliste de l’étude en sub-surface de la géométrie des


réservoirs fissurés. Effet de l’échelle d’investigation. Hydrogéol., n°. 2, pp. 215-230.

RAZACK R., HUNTLEY D. (1991). Assessing transmissivity from specific capacity in a


large and heterogeneous alluvial aquifer. Ground Water, Vol. 29, n° 6, pp. 856-861.

RIVES T., RAZACK M., PETIT J. P., RAWNLEY K.D. (1992). Joints spacing: analogue and
numerical simulations. J. Struct. Geol., Vol. 14, n°.8/9, pp. 925-937.

ROBIN, M. (1998) La Télédétection : Des satellites aux systèmes d’information


géographiques. Fac Géographie, Univ. Nantes, (France), 319p.

ROSSIER Y. (1986). Exemples d’applications d'une méthode d'analyse de la fracturation


illustration en pays granitiques et calcaire. Hydrogéol., n°. 2, pp. 231-240.

ROTH C, CHILES JP. (1997). Modélisation géostatistique des écoulements souterrains :


comment prendre en compte les lois physiques. Bull BRGM Hydrogéol ; 1 : pp 23-32.

ROULEAU A., GALE J. E. (1985). Statistical caracterization of the fracture system in stripa
granite, Sweden. Int. J. Rock. Mech.& Mining Sc.& Geomech. Abs., 22, pp. 353-367.

232
ROY B. (1995). Méthodologie multicritère d’aide à la décision. Economica, XXII, Paris, 423
p.

ROY B. , BOUYSSOU D. (1993). Aide multicritère à la décision: Méthodes et cas.


Economica, XXII, Paris, 695p

SAATY T.L. (1977). A scaling method for priorities in hierarchical structures. Journal of
Mathematical Psychology, 15, pp 234-281.

SALEY M. B. (2003).Système d’informations à référence spatiale, discontinuités pseudo-


images et cartographies thématiques des ressources en eau de la région semi-
montagneuse de Man (Ouest de la Côte d’Ivoire). Thèse unique de doctorat,
Université de Cocody, 209 p.

SALGE F. (1986). Vecteurs, capteurs, acquisition des images, présentation générale. Ecole
Nationale des Sciences Géographiques. Groupement pour le developpement de la
Télédétection Aérospatiale. 29 p.

SAMI B.M. (2000). Introduction aux méthodes multicritères d’aide à la décision. Biotechnol.
Agron. Soc. Environ.4 (2), pp 83-93

SANDER P. (2007). Lineaments in groundwater exploration: a review of applications and


limitations. Hydrogeology journal vol.15 pp 71-74

SANDJIVY L. (1983). Analyse Krigeante de données Géochimiques. Sciences de la Terre,


Série Informatique, 18, pp 141-172.

SARAH O., TWEED, LEBLANC M., JOHN A., WEBB, MACIEK W. and LUBCZYNSKI
(2007). Remote sensing and GIS for mapping groundwater recharge and discharge
areas in salinity prone catchments, southeastern Australia. Hydrogeology journal
vol.15 pp 75-96.

SAVADOGO A. N. (1984). Géologie et hydrogéologie du socle cristallin de Haute Volta.


Etude régionale du Bassin versant de la Sissil. Thése Doctorat ès Sci. Nat., Univ.
Grenoble 1, Inst. Dolomieu, 350 p.

SAVANE I. (1997). Contribution à l’étude géologique et hydrogéologique des aquifères


discontinus du socle cristallin d’Odienné (Nord-ouest de la Côte d’Ivoire). Apport de
la télédétection et d’un système d’information hydrogéologique à référence spatiale.
Thèse d’Etat, Université de Cocody, 396 p.

SAVANÉ I. ; GOZE B. et BIÉMI J. (1995). Evaluation des ressources en eau dans le socle
par l’étude des fractures à l’aide des données Landsat (Bassin d’Odienné, Côte
d’Ivoire). Télédétection et Gestion des ressources en Eau, Colloque FAO, Montpellier,
29 Nov. au 01 Dec. 1995.

SAVANÉ I. et BIÉMI J. (1999). Télédétection et S.I.G pour l’étude des aquifères du socle
cristallin d’Odienné (Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire). Télédétection, 1999, Vol. 1, N°1
pp.47-64.

233
SAWADOGO S. (1982). Contribution de la télédétection à l’étude de la fracturation.
Application à l’hydrogéologie du socle en milieu intertropical (Haute-Volta). Thèse
3ème cycle, Université d’Orléans (France), 238 p.

SCANVIC J. Y. (1992). Télédétection aérospatiale et informations géologiques. Manuels et


Méthodes, Editions B.R.G.M., Orléans, n°.24, 284 p.

SCHÄRLIG A. (1985). Décider sur plusieurs critères, panorama de l’aide à la decision


multicritère. Lausanne Suisse : Presses polytechnique et Univ. Romandes, 304p.

SEGALL P., POLLARD D. D. (1983). Joint formation in granitic rock of the Sierra Nevada.
Geol. Soc. Am. Bull., Vol. 94, pp. 563-575.

SERVAT E., PATUREL J.-E., LUBES-NIEL H., KOUAME B., MASSON J.M.,
TRAVAGLIO M., MARIEU B. (1999). De différents aspects de la variabilité de la
pluviométrie en Afrique de l’ouest et centrale non sahélienne. Revue des sciences de
l’eau : vol. 12 n°. 2, pp 363-387.

SIMEON Y., DELOR C., VIDAL M., CHIRON J-C. et ZEADE Z., (1992b). Mise en
évidence d’un épisode tectonique éburnéen en Côte d’Ivoire. Compte rendus de la
R.S.T., p. 142, Toulouse , ed. Soc. Geol. Fr., Paris.

SIMEON Y., DELOR C., ZEADE Z., KONE Y., YAO B., VIDAL M., DIABY I., KONAN
G., DJE B.I., N’DA D., DOMMANGET A., CAUTRU J.P., GUERROT C. et
CHIRON J-C., (1995). Notice explicative de la carte géologique de la Côte d’Ivoire à
1/200 000, feuille Agnibilékro, Mémoire de la Direction des Mines et de la Géologie
de la Côte d’Ivoire, n°8 Abidjan, Côte d’Ivoire.

SINAN M., MASLOUHI R., RAZACK M. (2003). Utilisation des SIG pour la caractérisation
de la vulnérabilité et de la sensibilité à la pollution des nappes d’eau souterraine.
Application à la nappe du Haouz de Marrakech, Maroc. Mannagement of Water
resources, 2nd FIG Regional Conference, 15p.

SONNENDRÜCKER P., (1961). Rapport définitif sur la reconnaissance générale de la région


de Kinnéta – Abidjan, rapport BRGM, 83 p. multigr.

SORO N. (1987). Contribution à l'étude géologique et hydrogéologique du Sud-Est de la Côte


d'Ivoire (bassin versant de la Mé). Thèse de Doct. 3è cycle, Univ. de Grenoble 1,
Institut Dolomieu, 239 p.

SORO N, SAVANE I, OUATTARA A, FOFANA S. (2001) Approche géostatistique de la


variabilité spatiale des écoulements souterrains dans les aquifères du Sud-Ouest de la
Côte d’Ivoire. Revue Bioterre; Vol.2 n°1 pp 85-100.

SOULE DE LAFONT D., (1955). Précambrien moyen et supérieur de Bondoukou (Côte


d’Ivoire). Bull. BFMG, Dakar, n°18, 163 p.

SMIRNOV M. X. (1992). Digital Filtering of lineament patterns. Sovietic Remote Sensing,


n°.1, pp 101-111.

234
STATSOFT (1997). STATISTICA 6.0. Guide de l’utilisateur, 537p.

STRAHLER A. N. (1957). Quantitative analysis of watershed géomorphology. Transactions


of the American Geophysical Union Vol. 38 pp 913-920

TAGINI B., (1960). Hypothèses nouvelles pour une esquisse structurale du Sud Est de la Côte
d’Ivoire – DGPM, Abidjan, et rapport SODEMI, n°180, 24 p.

TAGINI B. (1962). Essai de division Structrale du Précambrien de Côte d'Ivoire. Rapport n°.
2, SODEMI, 34 p, multigr. Tagi-21 (1319), Abidjan.

TAGINI B., (1965). Esquisse géotechnique de la Côte d’Ivoire. Rapp. SODEMI n°107,
Abidjan (Revue et corrigé, 1966, n°107 bis).

TAGINI B., (1971). Esquisse structurale de la Côte d’Ivoire. Essai de géotectonique, Mém.
XX, SODEMI, 302 p.

TAYLOR P. N., MOORBATH S., LEUBE A., HIRDES W. (1992). Early proterozoïc crustal
evolution in the birimain of Ghana: constraints from geochronology and isotope
geochemistry. Precambrian. Res., n°. 56, pp. 97-111.

TEMPIER P. (1969). Données récentes sur la géologie de socle de la Côte d’Ivoire. Ann.
Univ. Abidjan (Côte d’Ivoire), vol.5, pp. 55-92.

TEMPIER P. (1972). Les phénomènes métamorphiques et leur signification dans le cycle


éburnéen en Côte d’Ivoire. Ann. Fac. Sci., Univ. Abidjan, série C (Sciences), t. VIII
(1), pp. 33-42.

TERZAGHI R. D. (1965). Sources of errors in joint surveys. Géotechnique, vol.15, pp. 287-
304.

THIERY D., VANDENBEUSCH M. VAUBOURG P. (1983). Interprétation des pompages


d’essai en milieu fissure aquifère. Document du Bureau de recherches Géologiques et
Minières, n°57-1983, 58p.

TONYE E., AKONO A., N'DI N. A. ( 1999 ). Le Traitement des images de Télédétection par
l'exemple. Univ. Yaoundé 1, Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé,
252 p.

TOURE S. (2007). Pétrologie et geochronology du massif granitoide de Bondoukou. Nord-Est


de la Côte d’Ivoire. Évolution magmatique et contexte géodynamique au
Protérozoïque inférieur. Rélations avec le volcano-détritique du Zanzan, Koun, Tanda..
attribué au Tarkwaïen du Ghana. Implications paléogéogrphiques. Thèse de Doctorat
Es Nat., Univ. d'Abobo Adjamé 224p.

TOURE S., CAEN-VACHETTE M. et TEMPIER P., (1987). Nouvelles données


pétrographiques, géochimiques et géochronologiques du massif « granitique » de
Bondoukou (Côte d’Ivoire) mise en évidence d’un âge Burkinien, par isochrone Rb/Sr
sur roches totales. –J. Afr. Earth Sci., 6, p. 269-274.

235
TRAORE K. (1995). La télédétection comme moyen d’appui à la planification des ressources
en eau (cas du Sud-Ouest du Burkina Faso). Télédétection et Gestion des ressources
en Eau, Colloque FAO, Montpellier, 29 Nov. au 01 Dec. 1995.

USTIN L. S., SMITH O. M., JACQUEMOUD S., VERSTRAETE M. M., GOVAERTS


Y.(1997). Geobotany: Vegetation Mapping for Earth Sciences. Department of Land,
Air, and Water Resources University of California. Manual of Remote Sensing, 51p.

VIDAL M., DELOR C., POUCLET A., SIMEON Y., ALRIC G. (1996). Evolution
géodynamique de l’Afrique de l’ouest entre 2,2 Ga et 2 Ga: le style “archéen” des
ceintures vertes et des complexes sédimentaires birimiens du nord-est. Bull. Soc. Géol.
France, n° 167, pp. 307-319.

WACKERNAGEL H., BUTENUTH C. (1993).Caractérisation d'anomalies par la


géostatistique multivariable. J. Géochem. Explor., 32, pp 437-444.

WLADIS, D. (1999) Automatic lineament detection using digital elevation models with
second derivative filters. Photogrammetric Engineering and Remote Sensing, Vol. 65,
n°4, p. 453-458.

YACE I. (1976). Le volcanisme éburnéen dans les parties central et méridionale de la chaîne
précambrienne de Fétékro en Côte d’Ivoire. Thèse d’état d’Abidjan 373p.

YESOU H., GWYN H., BRISSON H., BRUCE B. (1990). Télédétection et prospection
minière: Application à la cartographie structurale du secteur du lac Shortt, Abitibi,
Quebec. Résultats préliminaires. Bulletin Sciences Géologique Strasbourg, Vol. 43,
n°.1, pp 45-61.

YESOU H., PION J. C., BESNUS Y., SAINT JEAN R. (1993). Amélioration des données
SPOT pour la cartographie structurale en milieu tropical. Exemple de la région des
chapeaux de fer de Pagala (Togo). IIIèmes Jour. Scient. Rés. Télédét. UREF, Toulouse,
13-16 novembre. 1990, pp. 143-164. In.:J.M. Dubois, F. Blasco (dir), Outil
microinformatique et Télédétection de l'évolution des milieux, PUQ/AUPELF UREF.
Ed., 492 p.

YOUAN TA M. (2002). Apport de la télédétection à l’étude des aquifères de fissure du socle


Précambrien d’Afrique de l’Ouest : analyse statistique et géostatistique des systèmes
de fracture en imagerie Landsat 7 dans la région de Bondoukou (Est de la Côte
d’Ivoire). DEA, Univ. de Cocody-Abidjan. 97p.

YOUAN TA. M., LASM T., JOURDA J. P., KOUAME K. F. et RAZACK M. (2008).
Cartographie structurale par imagerie satellitaire ETM+ de Landsat-7 et analyse des
réseaux de fractures du socle précambrien de la région de Bondoukou (Nord-Est de la
Côte d’Ivoire). Dans la Revue Télédétection (Acceptée pour publication)

ZANONE L. (1964). Le Manganèse en Côte d’Ivoire, Rapport de fin de mission. SODEMI,


Abidjan, rap., n°44 et 44bis.

ZEADE Z, DELOR C, SIMEON Y, YAO B D, VIDAL M, SONNENDRUCKER P, DIABY


I, CAUTRU JP. (1995). Notice explicative de la carte Géologique de la Côte d’Ivoire

236
à 1/200 000, Feuille Bondoukou, Mémoire de la Direction des Mines et de la
Géologie de la Côte d’ivoire, n°10 Abidjan, Côte d’Ivoire.

237
ANNEXES
Tableau I: Données physico-chimiques des eaux souterraines de la région de Bondoukou (Analyse réalisée en 2006 au LPA (Laboratoire Privé
d’Abengourou)
Normes de 25°- 6,5 - 100 50 250 0,3 0,5 50 3 1,5 250 <5 100
OMS 30° 8,5 5 15 500 mg/L° mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L
Turbidité Couleur Cond. O2
Localité X Y T°c PH NTU Aspect UCV ys/cm HCO3 - TH Mg2+ Cl- Fer Mn2+ dissout NO3- NO2 NH4+ SO4 2- PO4 2- Ca2+

1 Adieffé _ _ 28,3 5,68 0,42 Claire 10 134 54,9 14,429 1,458 3,546 0 0 6,8 0 0 0 0 0,09 14,429

2 Amoitini 3° 05 01 8° 05 07 25,3 6,54 0,35 Très Claire 6 412 183 28,056 8,505 10,638 0 0 6,8 10,9 0 0 0 0,26 28,056

3 Attrame 3° 01 03 7° 55 46 25,7 6,24 0,35 Très Claire 5 353 198,1 28,056 4,374 3,546 0 0 6,8 0 0 0 0 0,33 28,056
Bandakagni
4 Tomora 3° 18 18 8° 00 28 25,1 6,05 0,82 Très Claire 14 529 225,7 36,072 9,234 14,184 0,08 0 6,9 15 0 0 26 0,16 36,072

5 Banti _ _ 27,7 6,01 0,34 Très Claire 5 251 67,1 15,23 3,888 14,184 0,08 0 6,8 0 0 0 0 0,1 15,23

6 Bilikéhi 3° 12 49 8° 16 03 25,3 6,1 0,42 Blanchâtre 10 188,3 85,4 17,635 4,86 10,638 0,13 0,03 6,8 0 0 0 0 0,05 17,635

7 Biraoudi 3° 08 33 8° 09 13 25,3 6,3 0,36 Très Claire 5 652 262,3 40,882 11,178 10,638 0 0 7,1 29,1 0 0 0 0,21 40,882

8 Bompra 2 43 38 8 21 03 26,7 6,46 0,35 Très Claire 5 198 152,5 _ 1,944 3,546 0,25 0,03 _ 0 0 0 0 0,05 12,825

9 Bonem 2° 56 42 8° 06 01 25,8 7,47 0,53 Claire 11 409 262,3 55,31 8,262 3,546 0,28 0,1 6,8 0 0 0 0 0,25 55,31
Brogodom
10 -koulango 3° 06 57 8° 24 04 28,1 5,62 0,68 Claire 16 140,3 85,4 12,024 1,458 3,546 0 0 6,9 0 0 0 0 0,1 12,024

11 Déba 3° 09 00 8° 21 00 27,1 5,84 0,34 Très Claire 5 213 73,2 21,643 4,374 10,638 0,05 0 6,9 0 0 0 0 0,1 21,643

12 Dingbi 3° 02 21 8° 08 27 25,3 6,7 0,4 Très Claire 8 427 201,3 27,254 5,346 10,638 0,1 0 6,8 0 0 0 0 0,12 27,254

13 Doumassi 2° 49 51 7° 51 11 26 6,54 0,75 Claire 17 315 195,2 33,667 3,888 3,546 0,06 0 6,8 0 0 0 3 0,22 33,667
Dua
14 Kouamé 2° 47 16 7° 56 43 25,7 6,94 0,35 Très Claire 7 541 347,7 48,897 8,748 10,638 0 0 7,1 0 0 0 0 0,06 48,897
Gaoussou
15 bakoutou _ _ 28 6,14 0,38 Très Claire 5 141 54,9 15,23 1,944 3,546 0,03 0 6,9 0 0 0 0 0,05 15,23

16 Gbane 3° 08 31 8° 03 14 25,1 6,15 0,35 Très Claire 6 209 91,5 16,032 4,374 3,546 0,04 0 6,9 0 0 0 0 0,05 16,032

17 Goly 2° 50 11 8° 04 06 25,9 5,86 0,45 Claire 11 254 134,2 21,643 3,402 10,638 0,18 0 6,9 0 0 0 3 0,2 21,643

18 Guimini 2° 53 07 8° 03 01 25,6 6,72 0,33 Très Claire 4 254 140,3 24,048 3,402 3,546 0,26 0 6,8 0 0 0 0 0,25 24,048

19 Houmankpin 3° 10 01 8 22 26 27 5,79 0,36 Très Claire 5 157,6 85,4 18,437 2,916 3,546 0,16 0,03 6,8 0 0 0 0 0,05 18,437

20 Kakobly _ _ 27,7 5,96 0,35 Très Claire 5 507 54,9 54,509 6,318 53,19 0,01 0 7,1 15 0 0 12 0,28 54,509

21 Kalson 2 44 4 2 8 29 25 26,8 7,08 0,35 Très Claire 5 543 396,5 _ 10,206 3,546 0,05 0 _ 0 0 0 0 0,13 59,318

22 Kanasse 2° 50 14 7° 58 09 25,9 6,8 0,58 Claire 12 428 274,5 46,493 7,776 3,546 0,4 0,15 6,7 0 0 0 0 0,32 46,493

23 Kanguélé 3° 19 35 8 03 14 25,8 6,37 0,36 Claire 5 337 207,4 _ _ 3,546 _ _ _ 0 0 0 0 0,18 38,477

24 Kémédi 3° 16 05 8° 03 05 28,3 5,96 0,4 Claire 6 134,7 61 14,429 0,972 3,546 0,08 0 6,9 0 0 0 0 0,05 14,429
237
Normes de 25°- 6,5 - 100 50 250 0,3 0,5 50 3 1,5 250 <5 100
OMS 30° 8,5 5 15 500 mg/L° mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L
Turbidité Couleur Cond. O2
Localité X Y T°c PH NTU Aspect UCV ys/cm HCO3 - TH Mg2+ Cl- Fer Mn2+ dissout NO3- NO2 NH4+ SO4 2- PO4 2- Ca2+

25 Kiendi-Ba 2° 55 00 8° 09 00 25,7 6,63 1,06 Rougeâtre 25 260 152,5 26,453 2,916 3,546 0,56 0,1 6,6 0 0 0 0 0,13 26,453

26 Koffiékro 2° 55 29 7° 52 36 26,3 5,75 0,35 Très Claire 6 333 122 31,262 5,832 10,638 0 0 6,9 15 0 0 0 0,32 31,262
Kouafo
27 Ahinifie 3° 01 08 8° 05 00 25,2 6,23 0,37 Très Claire 6 279 103,7 20,842 3,888 3,546 0,06 0 6,8 5 0 0 0 0,1 20,842
Kouassi
28 N'dawa 2 54 35 8 07 20 26,6 6,63 0,3 Très Claire 5 644 402,6 81,763 11,178 14,184 0,36 0,1 6,7 0 0 0 0 0,16 81,763

29 Kpédi 2 47 40 8 26 40 25,9 7,31 0,35 Très Claire 5 548 366 _ 8,748 3,546 0,2 0,03 _ 1,2 0 0 0 0,12 44,088

30 Krinkua 2° 52 42 7° 51 44 26,3 5,71 0,92 Claire 12 190,9 79,3 12,024 3,888 10,638 0,28 0,09 6,8 0 0 0 0 0,09 12,024

31 Malaga 2° 58 29 8° 00 23 26,7 6,66 0,37 Très Claire 6 1175 366 147,494 24,786 49,644 0,04 0 6,8 10 0 0 26 0,15 147,494
Marahui
32 Ahinifié 3° 13 06 8° 03 07 25,1 5,81 0,33 Très Claire 4 156,9 67,1 12,826 3,888 3,546 0 0 7,1 0 0 0 0 0,05 12,826

33 Motiamo 2° 43 55 8° 04 57 25,6 5,99 0,34 Très Claire 4 1236 152,5 165,129 35,964 74,466 0,02 0 6,9 12 0 0 30 0,36 165,129

34 Nanfanbéné 02 42 24 08 14 58 26,9 6,27 0,8 Claire 17 238 146,4 _ 4,374 3,546 0,56 0,15 _ 0 0 0 0 0,09 21,643
Néguere
35 Nagare 3° 11 05 8° 10 04 25,4 5,88 0,39 Très Claire 6 180 79,3 14,429 3,402 3,546 0,03 0 6,9 0 0 0 0 0,09 14,429

36 Ouakiala 3° 8 00 8° 06 05 25,6 6,3 0,36 Très Claire 5 277 164,7 26,453 3,402 3,546 0,38 0,15 6,6 3,5 0 0 0 0,13 26,453

37 Poukoubé 2 41 21 8 24 18 27,2 6,25 0,35 Très Claire 5 639 73,2 _ 10,692 60,282 0 0 _ 20 0 0,05 15 0,3 50,501

38 Sadiahui 3° 19 00 8° 09 02 25,4 6,01 0,36 Très Claire 8 180 85,4 20,842 2,916 3,546 0,05 0 6,8 0 0 0 0 0,13 20,842

39 Sanguehi 2° 49 29 8° 05 49 26 5,79 0,37 Très Claire 10 234 97,6 16,032 1,458 3,546 0,15 0 6,8 0 0 0 0 0,33 16,032

40 Sianhodi 02 41 21 8 14 30 27 6,36 0,3 Très Claire 5 177 103,7 _ 1,944 3,546 0,08 0 _ 0 0 0 0 0,1 12,825
8° 27
41 Sianli 3° 14 00 00 27,7 6,08 0,34 Très Claire 5 176,1 115,9 14,429 2,916 3,546 0,06 0 6,8 0 0 0 0 0,05 14,429
Tahini
42 Bokoré _ _ 25,3 6,66 0,3 Très Claire 5 550 372,1 60,921 9,234 3,546 0,02 0 6,9 0 0 0 0 0,11 60,921
Toro
43 sanguéhi 3 07 08 8 18 16 27,8 6,1 1,06 Claire 20 175,5 109,8 12,826 3,888 10,638 0,68 0,2 6,6 0 0 0 0 0,09 12,826

44 Troubiko 3° 12 56 8° 12 56 27,5 5,75 0,37 Claire 5 222 79,3 22,445 2,916 10,638 0,06 0 6,8 0 0 0 0 0,1 22,445

45 Wawé 2 44 20,3 08 16 23 26,9 6,76 0,36 Très Claire 5 228 152,5 _ 4,374 3,546 0,33 0,03 _ 0 0 0 0 0,11 23,246

46 Welekehi 2° 44 48 8 05 03 25,7 6,23 0,38 Claire 6 253 146,4 24,048 1,944 3,546 0,28 0,03 6,9 0 0 0 0 0,09 24,048

47 Yao Attabra _ _ 25,7 6,54 0,33 Très Claire 5 425 250,1 44,889 9,234 3,546 0 0 7,1 0 0 0 0 0,06 44,889

48 Zadéhi 3 06 10 8 16 11 28,1 5,86 0,56 Claire 14 166,7 103,7 16,834 3,402 10,638 0,28 0,03 6,8 0 0 0 0 0,12 16,834
Cond. :Conductivité

238
PUBLICATIONS

YOUAN TA M., LASM T., JOURDA J. P., KOUAME K. F., M. RAZACK (2008).
Cartographie structurale par imagerie satellitaire ETM+ de Landsat-7 et analyse des
réseaux de fractures du socle précambrien de la région de Bondoukou (Nord-Est de la
Côte d’Ivoire) (Sous presse) Dans la revue Télédétection.

LASM T., YOUAN TA M., JOURDA J. P., KOUAME K. F.(2008). Analyse des réseaux de
fractures en zone de socle : cas de la région de Bondoukou (nord-est de la Côte
d’Ivoire) (Sous presse). Revue European Journal

LASM T., RAZACK M., YOUAN TA M. (2008). Geostatistical assessment of the


transmissivity of crystalline fissured aquifer in the Bondoukou region, north-eastern
Côte d’Ivoire. Applied groundwater Studies in Africa; chapiter 28. pp 473-485
.
CONTRIBUTION DE LA TÉLÉDÉTECTION ET DES SYSTÈMES D’INFORMATIONS GÉOGRAPHIQUES À LA PROSPECTION
HYDROGÉOLOGIQUE DU SOCLE PRÉCAMBRIEN D’AFRIQUE DE L’OUEST : CAS DE LA RÉGION DE BONDOUKOU (NORD-EST
DE LA CÔTE D’IVOIRE)
RÉSUMÉ
L’essentiel des ressources en eau de la Côte d’Ivoire est contenu dans les aquifères discontinus du socle précambrien. La meilleure
connaissance de ces aquifères est d’une importance capitale. En effet, la résolution des nombreux problèmes d’eau potable rencontrés
dans le pays notamment dans sa partie septentrionale et particulièrement dans la région de Bondoukou en dépend. Le manque d’eau
allant jusqu’à la pénurie totale constatée dans la région de Bondoukou surtout en saison sèche en est une belle illustration. Cette étude se
fixe alors comme objectif d’améliorer les connaissances des aquifères de fissures en vue d’assurer une mobilisation optimum et une
gestion rationnelle des ressources en eau qu’ils recèlent par l’utilisation des techniques de la télédétection, des analyses statiques et
géostatistiques et des systèmes d’informations géographiques.
Les méthodes de fusion d’image (l’ACPS, de combinaisons d’images et de compositions colorées) ont permis de cartographier les
۳‫ۻ܂‬ା૟
grandes formations géologiques du socle précambrien de la région de Bondoukou. L’utilisation de l’indice , de l’analyse de texture
۳‫ۻ܂‬ାૠ
et des techniques de filtrages spatiaux a permis d’identifier de nombreux couloirs et accidents régionaux. La carte détaillée de fractures
obtenue comporte après validation plus de 5000 fractures. Les outils de la télédétection ont donc permet de proposer une esquisse
lithostructurale actualisée de la région d’étude.
L’analyse statistique de la fracturation extraite des images satellitaires révèle que la distribution des longueurs de fractures obéit à une loi
puissance alors que celle des espacements suit une loi gamma. L’analyse géostatistique permet d’affirmer que la fracturation se comporte
comme une variable régionalisée. Toutefois, elle présente une multi régionalisation (multi structuration) à différentes échelles. L’analyse
hydrodynamique révèle que les fortes productivités se rencontrent entre 30 et 60 m de profondeur alors que les forts et très forts débits
d’exploitation sont fournis sous des épaisseurs d’altérites variant entre 15 et 40 m. Environ 83,41% des AE se situent dans les 30
premiers mètres dans le socle. Les classes directionnelles jugées responsables de cette productivité sont les directions NE-SO et NO-SE.
La granodiorite porphyroïde de Bondoukou semble être la formation la plus productive dans la région de Bondoukou. La transmissivité
et le débit spécifique se comportent comme des variables régionalisées avec des distances de régionalisation importantes de l’ordre de
10,08 km et 7,36 km respectivement, témoignant de la bonne connectivité des réseaux de fractures. Différents axes potentiels de
circulation des eaux souterraines et des zones de concentration ont été définis par le calcul des perméabilités induites par les fractures.
L’intégration de toutes les informations utiles à l’intérieur du SIHRS permet d’établir la carte hydrogéologique et la carte des sites
favorables à l’implantation des forages à gros débits (avec plus 200 sites potentiels). La méthode DRASTIC révèle que 91,86% des
nappes ont une protection hydrogéologique incertaine (vulnérabilité à la pollution faible à moyenne). Différentes directions productrices
à savoir les directions NE-SO, NO-SE, NS et EO ont par ailleurs été identifiées. Les analyses des paramètres physico-chimiques révèlent
que les eaux souterraines de la région de Bondoukou sont de bonne qualité pour la consommation humaine.
Mots Clés : Côte d’Ivoire, Télédétection, Aquifères discontinus, Analyse Statistique, Géostatistique, Productivité des forages, SIHRS,
DRASTIC.
CONTRIBUTION OF REMOTE SENSING AND GEOGRAPHICAL INFORMATION SYSTEMS TO THE HYDROGEOLOGIC
PROSPECTION OF THE PRECAMBRIAN BASE OF WEST AFRICA: CASE OF BONDOUKOU AREA (NORTH-EAST OF COTE
D’IVOIRE)
ABSTRACT
The main part of water resources in Côte d’Ivoire is found in Precambrian discontinuous aquifers. The best knowledge of these aquifers
is relevant to resolve many problems related to drinking water in the northern part of Côte d’Ivoire, particularly in the region of
Bondoukou. The deficiency of drinking water is particularly alarming in this region of Bondoukou where on noted a total absence of
water supply services during dry season This study aimed at improving knowledge in discontinuous aquifers in order to ensure an
optimum mobilization and a rational management of theses resources. This investigation is targeting thought the use of of remote
sensing, statistical and geostatistical analysis combined with and geographical information systems tools.
Using image fusion methods (ACPS, images combinations and coloured compositions) allowed mapping the large Precambrian
۳‫ۻ܂‬ା૟
geological structures met in Bondoukou area.The use of index in one hand and texture and spatial filtering techniques in other
۳‫ۻ܂‬ାૠ
hand made it possible to identifying many gullies and regional fractures. After validation, the obtained detailed fractures map highlights
more than 5000 fractures. Remote sensing tools permitted thus, proposing an up-to-date lithostructural sketch of the study area.
Statistical analysis of fracturing extracted form satellite images shows that the fractures lengths distribution follows a power law while
spacing fractures follow a gamma distribution. Geostatistic analysis permitted stating that the fracturing behaves like a regionalized
variable. However, this analysis presents many regionalizations at different scales. Hydrodynamic analysis shows that the high
productivities are found between 30 and 60 m of depth when the high and very high flow are under the thickness of alterites varying
between 15 and 40 m. About 83,41% of the AE are located in the first 30 meters in the bed rock. Directing classes, judged to be
responsible for this productivity are NE-SW and NW-SE. Porphyroid granodiorite met in Bondoukou seems to be the most productive
structure. The transmissivity and the specific storage behaves like a regionalized variable with important regionalized distances of about
10,08 km and 7,36 km respectively, showing the good connectivity of fractures networks. Different potential axes of underground waters
circulation and concentration areas were defined by calculation of permeability caused by fractures.
The integration of all informations into a Spatial Reference of Hydrogeological Information System (SRHIS) allowed elaborating
thematic maps witch highlight the hydrogeological situation and favorable sites to the setting up of high discharge (with more than 200
potential sites). DRASTIC method shows that 91,86% of layers have an uncertain hydrogeological protection (low and middle
vulnerability). Different productive directions namely those of NE-SW, NW-SE, NS and EW have been identified. The analyses of
physic-chemical parameters show that the underground waters of Bondoukou region are good and advised for human consumption.
Key Words: Cote d’Ivoire, Remote sensing, Discontinuous aquifers, Statistic analysis, Geostatistic, Productivity of drillings, SRHIS,
DRASTIC.

Vous aimerez peut-être aussi