Vous êtes sur la page 1sur 13

2.

LES FONDATIONS SUPERFICIELLES

INTRODUCTION
Les fondations superficielles sont mises en œuvre lorsque la construction peut prendre appui sur une
couche de résistance acceptable à faible profondeur par rapport au niveau le plus bas de la
construction et non du terrain naturel. Les fondations superficielles sont de trois types : Semelle
isolée, placée sous un poteau, semelle filante, placée sous un mur ou plusieurs poteaux rapprochés
et les radiers (semelle en béton arme couvrant la totalité de la construction).

Figure 1 : semelle de fondation figure 2 : semelle

2-1 structure des fondation superficielles

Les vérifications à produire concernant la structure des fondations superficielles dépendent


des matériaux constitutifs de celles-ci.
Dans la majorité des cas, les fondations superficielles sont réalisées en béton armé et leur
dimensionnement doit suivre la norme EN 1992 (Eurocode 2). Pour d’autres matériaux, les
normes ad hoc seront prises en compte :

 Eurocode 3 pour les structures en acier ;

 Eurocode 4 pour les structures mixte acier/béton ;

 Eurocode 5 pour les structures en bois ;

 Eurocode 6 pour les structures en maçonnerie).

Pour les fondations en béton armé, un comportement élastique linéaire isotrope, caractérisé
par un module de déformation longitudinale, est généralement utilisé. La valeur
caractéristique de ce module appelé E k est souvent prise égale à 20 GPa pour la détermination
des efforts de flexion dans les semelles et les radiers.

Figure 3 : métré fondation

Ce type de fondation est composé de :

 Béton de propreté

Il est dosé au moins à 150 kg/m³ de ciment. Il évite le contact direct de la semelle de
fondation avec le sol et va éviter la souillure de la semelle par le sol lors du
bétonnage.

 Semelle
Elle doit être en béton armé dosé à partir de 350 kg/m³. Cet élément de fondation
sert à repartir par sa surface d’appui les charges au sol.

 Armatures

Elles se composent soit de barres, de préférence des aciers à Hautes Adhérence (HA),
soit de treillis soudés. Elles renforcent le béton qui résiste très peu à la traction.

 Mur de soubassement (constructions en parpaings et voiles)

Lié à la fondation, il assure la transmission des charges entre les voiles et la semelle.

 Drain et tout-venant

Un drainage périphérique autour du bâtiment n’est pas une obligation et n’est


nécessaire qu’en présence d’une nappe phréatique peu profonde. Il se compose d’un
drain en béton poreux entouré d’un matériau filtrant.

 Arase étanche

C’est un mortier composé de ciment hydrofuge. Elle évite les remontées d’eau par
capillarité dans les murs supérieurs.

 Isolant vertical

Il permet au sol se trouvant à l’intérieur du bâtiment de ne pas geler et d’éviter les


ponts thermiques.

 Terre pleine compactée

Uniquement dans le cas d’un dallage, elle lui sert d’assise.

2-2. Les semelles isolées

2.2.1. Définition

Une semelle isolée est une partie discontinue des fondations qui n'est pas
(forcément) reliée à l'ensemble des fondations. ... La semelle isolée est donc
une partie ponctuelle d'un élément d’un pilier ou un poteau isolé dont la base
doit reposer au sol sur un socle de fondations.
2-2-2 principe d une semelle isollee

Le qualificatif « isolée » pour une semelle de fondation ne vient pas d’une


éventuelle isolation thermique, phonique ou antisismique, mais de sa position
isolée par rapport aux autres éléments des fondations.

Une semelle isolée est une partie discontinue des fondations qui n’est pas
(forcément) reliée à l’ensemble des fondations. C’est pour cette raison qu’elle
est qualifiée d’isolée, par opposition au radier et à la semelle filante qui sont
continus dans toute la tranchée périmétrique des fondations nécessaires à
l’édification d’une construction. La semelle isolée est donc une partie
ponctuelle d’un élément de la structure comme un pilier ou un poteau isolé
dont la base doit reposer au sol sur un socle de fondations. En raison de cet
usage à recevoir des charges de construction ponctuelles (poteau, pilier…), la
semelle isolée est également appelée « semelle ponctuelle » afin de lever
l’ambiguïté quant à une éventuelle isolation thermique, phonique, etc.

La charge de la construction (pilier, poteau…) ne doit pas forcément être


parfaitement centrée sur une semelle isolée, l’important est que la semelle
ponctuelle soit de dimensions suffisantes pour accueillir cette base. Sa forme
peut être carrée ou rectangulaire, mais sa surface doit être supérieure à celle
de la base de l’élément de structure à supporter (empattement).
Figure 3 : semelle isolée

2-2-3 Mise en œuvre et réalisation de semelles isolées

Les semelles isolées sont confectionnées un peu différemment des semelles


classiques (semelles filantes) en raison de leur capacité à supporter
individuellement des charges lourdes non réparties sur une grande surface
comme sur un radier

Pour confectionner une semelle isolée, on commence par couler dans le fond
de fouille une « couche de propreté » de 5 à 10 cm d’épaisseur qui sera
réalisée en béton sans ferraillage de consistance moyenne (environ 150 kg de
ciment par m³ de béton). Une fois la couche de propreté durcie, on coule
ensuite la semelle isolée elle-même en béton plus dense, d’épaisseur plus
importante et ferraillée (comme une dalle ou une semelle filante) ou sans
ferraillage horizontal en fonction des contraintes à supporter. Il est à noter que
bon nombre de magasins de matériaux pour construction vendent des
armatures en acier, toutes faites pour la réalisation de semelles isolées.

Bon à savoir : lorsque ce sont des poteaux en béton qui doivent être édifiés sur
la semelle isolée, on s’assure que le ferraillage interne du poteau sera chaîné
avec un ferraillage interne (vertical) issu de la semelle isolée, que celle-ci
dispose ou non d’un ferraillage horizontal

Figure 4 : semelle isolée


2-2-3 Prix et coût de réalisation de semelles isolées

En raison de leur technicité, les semelles isolées doivent être étudiées,


dimensionnées, et si possible réalisées par des professionnels après une
étude de sol et d’architecture. Un professionnel du BTP ou du terrassement
doit appliquer les normes en vigueur, les règles, précautions et bonnes
pratiques des DTU (Document Technique Unifié) applicables.

Les règles de calcul des fondations superficielles du DTU 13.12 s’appliquent


aux travaux de fondations superficielles en béton ou béton armé constituées
par des semelles isolées ou filantes, des radiers ou des puits courts. Les
travaux de fondations superficielles (hauteur des fondations inférieures à 3 m
sinon il s’agit de fondations profondes) sont inclus dans le DTU 13.11
« Fondations superficielles – Cahier des clauses techniques et cahier des
clauses spéciales » qui comprend les dosages minimaux que doit respecter le
béton, en fonction de sa destination (béton de propreté, semelles armées ou
non…) alors que les exigences des armatures et ferraillages sont données
dans le DTU 13.12.
Le prix des semelles isolées varie en fonction du volume de béton requis et de
la présence éventuelle du ferraillage. Il faut compter environ 20 € à 25 € pour
un ferraillage tout fait pour une semelle isolée classique (carré de 750 mm de
côté en fer à béton, diamètre 7 mm) auquel prix il faut ajouter celui du béton
(BPE) qui varie de 100 € à 150 € le m³ environ. Avec la main d’œuvre
nécessaire et le matériel à disposition (toupie et/ou pompe de BPE), il faut
compter un prix de revient d’environ 80 € à 100 € la semelle isolée terminée
de 0,3 m³ de volume selon le nombre de semelles isolées à confectionner et la
localisation du chantier.

2-3 Semelles filantes

2- 3-1 définitions
Les semelles filantes font partie des fondations dites « superficielles », selon
la définition DTU 13.11 et 13.12. Destinées à recevoir les murs porteurs, en
parpaings ou blocs à bancher, elles se réalisent en béton armé dans une
tranchée continue sur tout le périmètre de la construction.

2 3-2 principes d’une semelle filante


Selon la capacité portante du sol et l’intensité des charges de la structure à
reprendre, vous réaliserez des fondations superficielles (semelle filante) ou des
fondations profondes

La semelle béton filante (encore appelée semelle continue) est la fondation


superficielle la plus courante.

Elle est adaptée aux terrains suffisamment porteurs, lorsque le sol de résistant est
situé à moins de 3 mètres de profondeur

Elle est peu profonde et est idéale pour reprendre des descentes de charge non
concentrées des constructions légères (fondation pour la construction d’une maison
par exemple).

Réalisée en béton armé conformément au DTU 13.1 (anciennement dtu 13.11), elle
est mise en place dans une tranchée continue sur tout le périmètre de la construction,
elle constituera l’appui des murs porteurs en parpaings ou en blocs à bancher, par
exemple.
Figure 5 : principe d’une fondation filante béton arme
Il est nécessaire que le sol d’assise de la fondation situé au niveau inférieur de
la semelle soit à une profondeur suffisante pour qu’il ne gèle pas.

Cette profondeur hors gel varie suivant les régions et la nature du sol, elle est
de l’ordre de 50 cm sous climat océanique (par exemple en Bretagne) et peut
dépasser 1 m en montagne.

Figure 6 : Profondeur minimale requise pour la mise hors gel des fondations

Pour une maison individuelle, la hauteur minimale de la semelle devra être de


25 cm et sa largeur minimale de 50 cm.
Conformément au DTU 13.1 les semelles filantes sous mur doivent comporter
des armatures de chainage dont la section doit être au minimum de 1,6 cm2 .

Ce qui équivaut à mettre en place un ferraillage semelle filante de type S45


(composée de 4 fils HA 8) en zone non sismique et sur un sol homogène et peu
compressible. Pour des sols moins performants, les armatures doivent être
renforcées.
BON À SAVOIR
Pour éviter tout désordre du bâtiment dans le temps, il est indispensable de
s’assurer de la qualité du sol .

2-3-3 Mise en œuvre et réalisation de semelles filantes


Voici les différentes étapes à respecter pour réaliser votre semelle filante.
ETAPE 1 : DÉLIMITEZ LA SEMELLE DE FONDATION
Après un décapage de la terre végétale sur environ 20 cm de profondeur,
délimitez l’emplacement de votre ouvrage à l’aide de chaises d’implantation et
de cordeaux. Tracer ensuite à la bombe de peinture l’emplacement des
semelles
ETAPE 2 : CREUSEZ LA TRANCHÉE
Creusez les fouilles destinées à recevoir les semelles filantes. Le creusement
peut s’effectuer à la pelle et à la pioche pour des petites tranchées, voire à
l’aide d’une mini pelle mécanique de location pour des tranchées importantes.

Il est alors nécessaire de coffrer la semelle avant de ferrailler et de couler le


béton. Prévoyez alors de rajouter l’épaisseur des planches de coffrage lors du
creusement de la fouille.
ETAPE 3 : PRÉPAREZ LE FOND DE FOUILLE
Nivelez et compactez le fond de la tranchée à l’aide d’une dame manuelle.

Vérifiez la planéité à l’aide d’un niveau à bulle.


Pour éviter que la terre ne souille le béton et l’armature de la semelle filante, il
est nécessaire de mettre en place dans le fond de fouille une couche de béton
de propreté de 4 cm d’épaisseur. Ce type de béton maigre est dosé à 150
kg/m3 (comprenez 150 kg de ciment par mètre cube de béton).

ETAPE 4 : FERRAILLEZ
Tracez les murs au cordeau traceur à la surface du béton de propreté.

Positionnez les armatures de semelle au fond des fouilles suivant l’axe du mur.
Utilisez des armatures spécifiques pour semelles filantes prêtes à l’emploi, à 3
voire 6 filants.
Pour assurer un enrobage convenable des armatures par le béton, surélevez
l’armature de 4 à 5 cm par rapport au béton de propreté avec des cales
spéciales en plastique.
Les armatures doivent être bien calées et bien ligaturées entre elles à l’aide de
fil de fer afin qu’elles ne bougent pas au moment de couler le béton. Les aciers
doivent se recouvrir largement.

A chaque angle, disposez des équerres de liaison qui assureront la continuité


des aciers de la semelle.
Ancrez dans le ferraillage de la semelle les aciers d’attente verticaux qui
assureront le chaînage avec les murs.

ETAPE 5 : COMMANDEZ VOTRE BÉTON PRÊT À L’EMPLOI

Le coulage du béton de fondation doit être réalisé dès l’achèvement des fouilles
ou dans un délai très court.

Calculez le volume de béton nécessaire en m 3. Si vous avez besoin d’aide,


n’hésitez pas à consulter notre page sur le « Calcul du volume de béton« .

Commandez votre béton prêt à l’emploi en remplissant par exemple le


formulaire de demande de devis sur notre site.

Véritable alternative à la bétonnière, votre béton arrive tout prêt à être coulé.
ETAPE 6 : COULAGE, MISE À NIVEAU ET FINITIONS
Coulez le béton directement dans la fouille jusqu’à la hauteur requise.
Compactez le béton à l’aide d’une aiguille vibrante.

Une fois coulé, égalisez la surface du béton à la règle de maçon.


Vérifiez la bonne horizontalité à l’aide d’un niveau
Une fois le béton mis à niveau, talochez puis lissez la surface.

Voilà, votre semelle filante est désormais terminée. Laissez sécher le béton 24
à 48 heures avant de poursuivre vos travaux.

2-4 les radiers : confer( 4)


2-5 Protection des fondation superficielles

 La protection des fondations des maisons contre le gel


 L’intégrité d’une maison individuelle dépend de son adaptation au sol. Il
est de ce fait judicieux de procéder à une étude de sol visant à
déterminer les spécificités du terrain ainsi que ses contraintes. La mise
en œuvre des fondations peut ainsi être adaptée afin de pallier aux
désordres, tant au cours de la construction que sur le long terme. Les
résultats obtenus à l’issue de l’étude permettent de prendre les
dispositions adéquates pour la mise hors gel des fondations
superficielles.
 L’impact du climat sur les fondations superficielles des maisons
individuelles
Trois critères sont à prendre en compte pour la détermination de la
profondeur d’ancrage des fondations superficielles : le niveau
permettant de respecter un taux de travail du sol conforme, les
spécificités du sol et le climat. Le calcul de la mise hors gel dépend
essentiellement de ce dernier critère. Une fondation superficielle peu
profonde est, en effet, plus vulnérable au risque gel. Sollicitée plus
qu’elle ne peut endurer, elle devient insuffisante, instable. La rigidité des
semelles se détériore et les descentes de charges se répartissent mal.
Des désordres à l’instar de fissures risquent alors d’apparaître sur la
façade et les murs de la maison individuelle (phénomène de tassement
différentiel
 La protection contre le gel des fondations superficielles
La mise en œuvre de fondations superficielles d’une maison sur sol
humide nécessite un ancrage assez profond. Car à l’inverse, elles
peuvent être atteintes par la sécheresse et le gel qui sont les deux
principaux risques encourus. La garde au gel est alors mesurée à partir
de la surface extérieure du sol. En règle générale, cette profondeur
correspond à 5-8 cm par degré inférieur à 0°C. Quoi qu’il en soit, la
profondeur optimale ne peut être déterminée avec précision qu’à partir
d’une reconnaissance préalable du terrain. Il en va de la pérennité de la
construction.

Conclusion

Les fondations superficielles sont encore le mode de fondations le plus utilisés dans le
monde, car le plus simple et le plus économique dans la plupart des cas.
Le passage aux Euro codes n’a pas bouleversé la géotechnique, mais il a
« dépoussiéré » nos habitudes. Il a rappelé à l’ensemble des professionnels que la
justification d’un ouvrage, aussi simple soit-il, doit passer par une phase de réflexion
sur sa construction, son usage, ses contraintes afin de vérifier qu’aucun de ces cas ne
mettra en péril l’ouvrage ou ceux qui s’en servent.

Bien entendu, toutes ces vérifications ne nécessitent pas forcément des calculs très
élaborés et le bon sens permet de résoudre bon nombre de problèmes.

De plus, pour les ouvrages et les sites plus complexes, la modélisation numérique
ouvre des voies prometteuses. Les logiciels actuels permettent d’appréhender des
problématiques en trois dimensions avec des modèles toujours plus proches des
comportements réels. Et le développement des systèmes numériques nous réserve
encore bien des évolutions.

Vous aimerez peut-être aussi