Vous êtes sur la page 1sur 12

1

LE GROS OEUVRE

Le gros œuvre est l'ensemble des ouvrages dune construction qui constituent l'ossature
de celle-ci et qui concourent à la reprise des efforts subis en permanence par la
construction (les charges reçues et le poids propre de l'édifice) et des efforts temporaires
(vent, séismes, etc.): tout ce qui concourt à la solidité, à la stabilité de l'édifice
(fondations, murs, poteaux, poutres et chainages, des planchers entre les étages, des
enduits, charpentes, etc.), en quelque sorte tous les ouvrages de maçonnerie réalisés
par le maçon. Une partie des auteurs de référence incluent la charpente de toiture dans
le gros œuvre, les autres l'excluent.

Dans une construction, le gros œuvre se complète du second œuvre qui est constitué de
tous les autres ouvrages qui s'appuient sur lui et qui comprend les corps de métiers
intervenant (sauf exception) à la suite du gros œuvre, afin d’achever, d’aménager et
d’équiper l'ouvrage pour le rendre fonctionnel et opérationnel tels que : Charpente (légère
non porteuse d'étages), Couverture de toit, Carrelages & Revêtements, Electricité,
Plomberie sanitaire, Menuiseries & vitrerie, Faux plafonds, Etanchéité sur terrasse,
Peintures, Climatisation, Ascenseur, escalier mécanique, Éléments de sécurité incendie,
trappes de désenfumage, extincteurs, blocs secours, Pompes de relevée d'eau
(inondante), suppresseurs de rétablissement de pression d'eau aux étages hauts etc.

Le gros œuvre subit des contraintes importantes : l'effort d'écrasement, l'effort fléchissant,
l'effort d'arrachement de face et l'effort d'arrachement latéral. En outre, il est sujet à l'usure
du temps, et peut être consolidé ultérieurement.

Technologie de Construction - Part 1 - ©SKF Edition Septembre 2019


2

Module 7 : LES FONDATIONS

7.1. Définition :
Une fondation se définit comme un élément de structure d’un bâtiment qui assure la
transmission et la répartition des charges de cet ouvrage sur le sol (poids propre du
bâtiment, forces climatiques et surcharges liées à son utilisation). Les fondations sont, en
général, des ouvrages enterrés, réalisés en béton ou en béton armé et qui doivent
reposer sur une assise appelée « bon sol »
Elément de base
La fondation a pour rôle d’assurer la stabilité de l’ensemble de la construction qui doit
être en position d’équilibre constant par rapport au sol sur lequel elle est érigée. Le choix
du type de fondation s’effectue à partir de critères ci-après :
 La nature et les caractéristiques du sol de fondation
 Le souci de stabilité de l’immeuble et de sécurité des habitants
 L’adoption d’une solution économique ;

7.2. Différents types de fondations


Les différents types de fondations sont :
7.2.1. Fondations superficielles : petite profondeur ne dépassant pas 1m à 2.m.
Elles peuvent être :
 des semelles isolées sous des poteaux : elles sont généralement prévues pour des
immeubles à ossature porteuse en béton armé et sont reliées entre elles par des
longrines également en b.a. leurs calculs et leurs dimensions sont déterminés par des
Bureaux d’Etudes Techniques (BET) et doivent être strictement contrôlés par les bureaux
de contrôle et faire l’objet de plans visés.

Fondation en semelle isolée (sous un poteau) Dans le cas d’une semelle isolée, les aciers
sont porteurs dans les 2 sens

Technologie de Construction - Part 1 - ©SKF Edition Septembre 2019


3

 des semelles filantes ou semelles continues sous les murs. Elles sont
généralement prévues pour des bâtiments simples à un seul niveau sur des terrains
assez meubles. Elles ne sont pas armées le plus souvent sauf en cas de terrain glissant
(argile, marne, vase etc.)

Fondation en semelle filante (sous un mur) Les aciers principaux porteurs sont placés
dans le sens de la largeur de la semelle. - Les aciers placés dans la longueur de la semelle
sont les aciers de répartition. Ils servent à maintenir les armatures principales et à réaliser un
ceinturage (chaînage) bas de l’ouvrage.

 des radiers (simples ou généraux) : un radier est une dalle en béton armé de forte
épaisseur (40 à 50 cm) qui sert à transmettre au sol les charges d'un bâtiment. Les
radiers sont très chers. On emploie ce type de fondation quand le sol à une très
faible portance (de 0.02 à 0.08 MPa). Ils sont aussi réalisés dans les cas ou les
surfaces des semelles isolées se sont révélées trop importantes ou de fondation en
terrain argileux ou avec venues d’eau.

7.2.2. Fondations semi-profondes : profondeur supérieure à 2m. Il s’agit de fondations,


à l’aide de puits, sous forme de gros piliers(en béton armé ou non) qui prennent appui
sur le sol résistant situé à une profondeur supérieure à 2m. Les puits peuvent être de
forme carrée, rectangulaire ou circulaire. Si le bon sol est accessible, on creuse des puits
que l’on remplit ensuite de béton.

Technologie de Construction - Part 1 - ©SKF Edition Septembre 2019


4

7.2.3. Fondations profondes : profondeur supérieure à 3m. Il s’agit de fondations


à l’aide de pieux en béton armé, destinés à reporter les charges d’une construction à des
profondeurs allant jusqu’à 20m et au-delàs. Il existe deux types de pieux ; des pieux
moulés dans le sol et des pieux préfabriqués en béton armé.

Fondations pieux

Le micro pieu est un pieu de faible section (diamètre : 20 à 25cm), dont la profondeur
peut atteindre 30 mètres, disposé en groupes pour fonder ou consolider un ouvrage. Le
micro pieu assure deux sortes d'ancrages:
 Le premier est lié au frottement du micro pieu dans le sol qui l'entoure, qui offre
ainsi une résistance à l'enfoncement
 Le second est lié à l'effet de pointe qui correspond à l'appui vertical de la fondation
sur un sol de qualité acceptable.
Le nombre de micro pieux nécessaire est déterminé par un calcul de descentes de
charges par combinaison d'action de l'ouvrage et par une étude géotechnique du sol
récepteur

7.3. Modalités de réalisation des fondations

Les fondations superficielles (isolées ou filantes) sont réalisées comme suit :


a) Semelles isolées sous poteaux :
 Creusement des fouilles (sur la base de l’implantation vérifiée exacte de la
construction) en fonction des dimensions de chaque semelle isolée (carrée ou
rectangulaire)
 Blindage éventuel des fouilles à l’aide d’étais en cas de terrains meubles (non
cohérents) susceptibles de créer des éboulements,
 Dressage des parois verticales et du fond des fouilles bien horizontal et bien nivelé
 Coulage et dressage du béton de propreté à la cote du projet,

Technologie de Construction - Part 1 - ©SKF Edition Septembre 2019


5

 Traçage et mise en place des coffrages sous forme de caisses en bois samba
standardisées réutilisables plusieurs fois
 Pose des ferraillages conformément aux dispositions constructives et constitués
généralement par des quadrillages fabriqués en série
 Pose des ferraillages pour les amorces poteaux correspondants
 Coulage du béton en quantité et en qualité conformément aux dimensions de la
semelle.

b) Semelles filantes ou continues sous murs :


 Creusement des fouilles en rigoles (sur la base de l’implantation vérifiée exacte de
la construction) sur une largeur de 50 à 60 cm ou plus et sur une profondeur
n’excédant pas 1m,
 Réalisation d’opérations identiques à celles des semelles isolées, à savoir (blindage
éventuel des fouilles, dressage des parois verticales, coulage des bétons de
propreté et traçage et mise en place des coffrages en cas de nécessité, pose des
armatures si requis par les plans
 Coulage du béton en quantité et en qualité conformément aux dimensions de la
semelle.
7.4. Les ouvrages en fondation
a) Béton de propreté : Le béton de propreté est un béton maigre (béton faiblement
dosé en ciment et généralement à150kg /m3). Il est coulé en fond de fouilles pour les
rendre propres et servir essentiellement au traçage et à la mise en place des coffrages
des semelles isolées et filantes. Le béton de propreté a une épaisseur généralement
faible de 5cm, mais peut aller jusqu’à 10cm suivant la nature des ouvrages et du terrain.

Technologie de Construction - Part 1 - ©SKF Edition Septembre 2019


6

b) Semelles isolées : semelles sous poteaux

c) Semelles filantes ou semelles continues :

Semelles sous murs porteurs

d) Mur soubassement : le mur soubassement est un mur construit avec des


agglomérés pleins de 15x20x40 ou 20x20x40 selon les dispositions constructives et qui a
pour rôle d’empêcher les infiltrations et venues d’eau avoisinantes sur le périmètre de la
construction. Ce mur est construit sur les semelles filantes (ou continues). Il peut recevoir
un enduit étanche si besoin.

Technologie de Construction - Part 1 - ©SKF Edition Septembre 2019


7

e) Amorces poteaux ou poteaux en attente : Les amorces sont constituées par des
aciers à béton de diamètre variable, qui sont plantés verticalement au coulage d'une
fondation (semelle isolée) et qui servent à repartir avec un poteau à l'étage.

Mise en place fers amorce poteau 15x15 dans la semelle

Coffrage amorce poteau 20x50 Ferraillage amorce poteau 15x15

f) Longrine : Une longrine est une poutre rectangulaire horizontale en béton armé ou
en béton précontraint qui assure la liaison transversale entre les poteaux au niveau des
massifs de fondation et qui sert à répartir les charges (des murs supportés) ou à les
reporter vers des appuis. Elle est posée directement sur un béton de propreté (en
l’absence de mur soubassement) pour empêcher la dégradation de ces armatures par
l’eau.

Technologie de Construction - Part 1 - ©SKF Edition Septembre 2019


8

Vérification niveau coffrage longrine Ferraillage d’une longrine 15x40

Coffrage longrine

Coffrage et coulage d’une longrine 15x40

Technologie de Construction - Part 1 - ©SKF Edition Septembre 2019


9

g) Longrine de redressement: Lorsque la longrine est placée entre deux semelles :


(une semelle centrée et une semelle excentrée), elle est appelée longrine de
redressement ou poutre de redressement. Elle sert concrètement à plaquer la semelle
excentrée pour éviter tout déplacement. Elle se coule normalement en même temps que
la semelle car son ferraillage est ancré dans la semelle.

Longrine de redressement

Longrine de redressement

h) Dallage: Un dallage est un ouvrage généralement en béton ou béton armé qui


repose sur le sol, transmettant directement les charges qui lui sont appliquées sur le sol,
contrairement à un plancher porté ou une dalle. Il est constitué d’un support qui est une
couche de forme éventuelle. La couche de forme est un lit de sable ou de granulats
concassés qui est compacté, afin d'obtenir une plate-forme homogène et stable. Le
corps du dallage est l'ouvrage en béton à proprement parler. Il doit être armé suivant
l'utilisation qu'il en est fait et son épaisseur se calcule en fonction des charges
appliquées. Dans les zones où la nappe phréatique est relativement superficielle, on
pose des films polyane pour empêcher la remontée d’humidité par capillarité

Technologie de Construction - Part 1 - ©SKF Edition Septembre 2019


10

fréquemment appelée « remontées capillaires » qui désigne la migration d'humidité dans


les murs au contact avec un sol humide (voir Figure F2)
Dans les stations services pour hydrocarbures, le dallage est appelé « Piste » qui sert
d’accès et de circulation aux véhicules dans la station service.

F1 F2
Film polyane contre les remontées capillaires

Coulage béton dallage armé pour piste de station service

i) Le "cuvelage" : On appelle cuvelage la protection des constructions situées en


sous-sol contre les pressions hydrostatiques horizontales (terrains fluides, gorgés d'eau
ou fortement humides). Le cuvelage est également un développement du principe du
radier, lorsque les parois verticales enterrées doivent aussi résister à des pressions
horizontales tels que : Parking sous terrain, Bassin de piscine, Bassin de rétention,
Fosse de rétention pour cuve de fluide ou de gaz enterrée.

Technologie de Construction - Part 1 - ©SKF Edition Septembre 2019


11

7.5. La reprise en sous-œuvre


Les travaux de reprise en sous-œuvre désignent la réalisation de tous les ouvrages
destinés à assurer une nouvelle transmission des charges, en renforçant les fondations
existantes. Ils s'imposent notamment pour garantir la pérennité d'un bâtiment qui a été
déstabilisé par une déformation du terrain (sécheresses ou inondations). Mais une
reprise en sous-œuvre peut aussi s'imposer dans le cadre d'une réhabilitation. Par
exemple, la mise en conformité d'un ERP avec la réglementation accessibilité peut
exiger la création d'un ascenseur et le renforcement des fondations du bâtiment pour
supporter la charge supplémentaire liée à cet équipement.
Autre cas de figure : le remplacement d'un ou de plusieurs étages de planchers en bois
par des planchers en béton, matériau plus lourd, dans le cadre d'une réhabilitation
importante, ou l'ajout d'un niveau de plancher supplémentaire peuvent exiger une reprise
en sous-œuvre pour assurer une bonne transmission dans le sol de ces charges
nouvelles. « En règle générale, dès qu'on modifie de façon significative la structure d'un
bâtiment, il faut se poser la question de la nécessité ou non de réaliser une reprise en
sous-œuvre.
Les travaux de reprise en sous-œuvre commencent par une étude de sol, dans laquelle
le bureau d'études géotechniques fournit une coupe du terrain qui définit la résistance de
chaque couche et préconise une solution de réparation ou de renforcement des
fondations.
La solution peut résider dans des micropieux, réalisés par un forage de 15 à 25 cm de
diamètre et de 10 à 15 m de profondeur, comblés ensuite par un tube métallique rempli
d'un coulis de ciment. Espacés en général de 2 à 3 m, ces micropieux sont ensuite
liaisonnés entre eux par une poutre en béton (longrine) qui reprend les fondations du
bâtiment. L'étude peut aussi prescrire une reprise en sous-œuvre traditionnelle, par plots
alternatifs.

Technologie de Construction - Part 1 - ©SKF Edition Septembre 2019


12

Dans le cas d'une maison individuelle, on creuse jusqu'à 3 m de profondeur sous les
fondations existantes des cavités de 1,50 à 2 m de longueur sur 0,60 m de largeur
environ, que l'on vient coffrer et ferrailler avant d'y couler du béton. Le dimensionnement
des micropieux, des ferraillages et des amorces à sceller dans les fondations doit être
réalisé par un bureau d'études béton armé.
Pour améliorer les caractéristiques des fondations, quand elles sont menacées, par
exemple par une alternance de sécheresse et de pluie créant un effet de « yoyo » dans
le sol, la solution peut prendre la forme d'une géomembrane, déployée à 50 cm de
profondeur en périphérie de la maison pour former une barrière de capillarité qui isole les
fondations des variations hydrométriques. « En matière de reprise en sous-œuvre, il est
important d'organiser une réunion de préparation sur le chantier, avec le bureau d'études
de sol et l'ingénieur béton, afin que tout le monde soit bien d'accord sur le diagnostic et la
solution mise en œuvre, conclut Olivier Archambault. S'il s'agit d'un sinistre, l'expert de
l'assurance doit aussi valider les préconisations. » Enfin, un chantier de reprise en sous-
œuvre doit être suivi régulièrement, pour gérer les surprises que le sol peut réserver
dans le cadre de travaux souterrains

Technologie de Construction - Part 1 - ©SKF Edition Septembre 2019

Vous aimerez peut-être aussi