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Journal d'agriculture tropicale et

de botanique appliquée

Plantes magiques et médicinales des Féticheurs de l'Oubangui


(Région de Bangui) (suite)
A.-M. Vergiat

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Vergiat A.-M. Plantes magiques et médicinales des Féticheurs de l'Oubangui (Région de Bangui) (suite). In: Journal
d'agriculture tropicale et de botanique appliquée, vol. 16, n°6-8, Juin-juillet-août 1969. pp. 335-367 ;

doi : https://doi.org/10.3406/jatba.1969.3031

https://www.persee.fr/doc/jatba_0021-7662_1969_num_16_6_3031

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PLANTES MAGIQUES ET MÉDICINALES DES FÉTICHEURS

DE L'OUBANGUI

(Région de Bangui)
(Suite).

Par A.-M. VERGIAT.


DEUXIÈME PARTIE

Les Maladies et leurs traitements indigènes.

Abcès, tumeurs, kili (M), homo (G), unduru (B).


Pour faire mûrir les abcès, on applique dessus un cataplasme
emollient qu'on renouvelle. Lorsque l'abcès est mûr, il est ouvert
avec la pointe d'une flèche, le pus est chassé par pression des
doigts, puis un drain, fait d'une petite lanière d'éeorce de l'arbre
sole (M), Anonacée, Anona senegalensis, ou d'un morceau de
tige de manioc, est placé dans l'incision. La plaie est ensuite
recouverte d'un pansement occlusif.
Le latex de la plante akpwanga (B), Apocynacée, Saba como-
rensis, est mis sur les abcès pour les faire mûrir ainsi que le
suc de la tige de tenga (M), Acanthacée, Acanthus montanus>
de même que :
les racines pilées de damane (M), Amp. Cissus debilis.
les feuilles cuites de depanye (M), Euph. Tragia sp.
les feuilles pilées du manioc, de udu bay (M), Solanacée, Sola-
num sp.
en cataplasme chaud, la racine râpée de latcha (B), Polyga-
lacée, Securidaca longepedunculata, est appliquée.
L'écorce réduite en bouillie de kongo (B), Euphorbiacée, Hyme-
nocardia acida, est mise en cataplasme sur les abcès percés, après
avoir placé un drain, ainsi que les feuilles pilées de ndo (M),
Malvacée, Sida rhombifolia et de zima (M), Malvacée, Hibiscus
sabdariffa. Les cendres de l'écorce de dumbele (M), Bignonacée,
Kigelia africana, mêlées à du sel indigène sont aussi utilisées.
JOURNAL d'AGRIC. TROPICALE ET DE BOTANIQUE APPLIQUÉE, T. XVI, N° 6-7-8, JUIN-AOUT 1969
Journal d'Agriculture tropicale 21
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Abortifs.
A un mois de la grossesse, il suffît à la femme enceinte de
consommer le miel d'une espèce d'abeille récolté dans la brousse
(miel d'euphorbe?). Des graines de schindo (M), Cucurbitacée,
Cucumis melo (var. amère), de même que des grains de maïs,
dont la germination est commencée, sont desséchés, réduits en
farine et consommés sous forme de bouillie, le soir avant de se
coucher, par la femme enceinte, de même que les tubercules
séchés, puis réduits en farine de damane (M), Amp. Cissus debi-
lis. Après sa délivrance, la femme doit boire en abondance la
décoction de la racine de darapara (M), Lég. pap. Desmodium
lasiocarpum.
Le soir avant de se coucher, la femme enceinte consomme des
feuilles de ndandalida (G), Nyctaginée, Boerhaavia repens, cuites
avec des fruits de sasa (S), Solanacée, Solarium aethiopum, ou
des fruits de angaya (M), Solanacée, Solarium sp. cuits avec des
feuilles de gweba (M), Loganiacée, Mostuea fuchsiae folia, et celles
d'une petite plante sambaye (M), ayant l'aspect du trèfle.
Sont aussi employées : la décoction de la racine de bingi (B),
Lég. pap. Desmodium hirtum, en association avec celle de la
racine de dabiri (M), Lég. pap. Desmodium gangeticum et de oko
(M), Graminée, Setaria megaphylla.
La décoction de la racine et des feuilles de ihina batua (M),
Lég. pap. Indigofera simplicifolia, des feuilles de hen (M), Rubia-
cée, Morinda lucida, de la racine de ganya (M), Rubiacée, Crate-
rispermum Schweinfurthii, de la racine de dokoeng (M), Anona-
cée, Artabotrys aurantiaca, de la racine de hinna (H), Lythracée,
Lawsionia inermis, des tubercules de wi zin (M), Dioscoréacée,
Dioscorea sagittifolia.
Dans le but de provoquer la délivrance, après avoir fait un
grand feu, quand le sol est très chaud, la femme enceinte nettoie
la place du foyer en écartant les cendres, l'arrose avec de l'eau,
puis se couche, le ventre sur le sol brûlant.

Adénite.
La racine râpée de bili (G), Burseracée, Canarium
Schweinfurthii, est appliquée, après cuisson, en cataplasme sur les adénites.
Amaigrissement.
Dans le cas d'amaigrissement et de faiblesse générale, on
emploie, en lotion et boisson, la décoction des racines de gila
(M), Bombacacée, Ceiba Thonningii, ainsi que la décoction des
feuilles de iiyù kokpe (D), Lég. pap. Desmodium hirtum, en
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lotion. Les jeunes feuilles de pamo (M), Tiliacée, Grewia af


ricana, sont consommées en épinards. On fait porter, aux petits
enfants qui maigrissent, une ceinture et des bracelets aux
poignets et aux chevilles, faits avec la tige de zala (M), Lég. pap.
Vigna oblonga, ou avec la racine de deny a (M), Lég. mimosée,
Acacia ataxacantha. Cette affection est, en général, attribuée à
des esprits possesseurs nuisibles ou à des maléfices, elle est
soignée par des pratiques fétichistes.
Antidotes.
Contre l'instillation dans l'œil de sucs végétaux caustiques
{ordalie) on emploie : le suc exprimé de l'écorce des racines de
evere (B), Tiliacée, Grewia mollis; celui de l'écorce de la racine
de bangabingi (M), Combrétacée, Combretum Mortheani et de la
tige de anja (B), Zingibéracée, Costus Schlechteri.
Contre l'absorption de la décoction de l'écorce de la racine de
mana (M), Lég. césalp. Erythrophlaeum guineense (ordalie).
Avant de se présenter au jugement, l'accusé consomme des
œufs crus, ainsi que du poisson frais et cru; après l'absorption
du poison, on lui administre un vomitif fait d'excréments de
chien délayés dans l'eau des ablutions d'une jeune fille vierge.
Contre l'absorption de poils de léopard ou de poils urticants
de certaines espèces de plantes (maléfices) :
administration de bouillies mucilagineuses et en boisson, la
décoction de la racine de gbadeng (M), Agavacée, Sanseveria tri-
fasciata ou celle des feuilles et de la racine de popo (B), Lég.
mimosée, Albizzia zygia.
Contre les brûlures des mains (ordalie de Veau bouillante).
Avant de se présenter au jugement, se frictionner
soigneusement les mains et les avant-bras avec la sève rougeâtre de la tige
et la décoction des feuilles de bilo (M), Lég. pap. Mucuna Poggei.
Contre l'empoisonnement par des champignons. On donne à
boire au malade la décoction des racines, en association, des
quatre plantes suivantes : ganaguna (M), Liliacée, Asparagus
africanus; gweba (M), Loganiacée, Mostuea fuchsiaefolia; birolo
(B), Lég. césalp. Daniella Oliveri; koro (M), Anonacée, Popowia
sp. On emploie aussi la décoction des racines de wakawaka (M),
Euphorbiacée, Pycnocoma minor, et celle de yé (M), Lég.
mimosée, Amblygonocarpus Schweinfurthii.
De façon à avoir toujours sous la main cette préparation, les
féticheurs font concentrer à chaud la décoction, puis, après des-
sication complète au soleil, réduisent en poudre le résidu qu'ils
conservent dans des petites cornes d'animaux. L'écorce des
racines cueillies est souvent pilée et gardée de la même façon.
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Pour soigner un malade, il suffît alors de jeter une pincée de


cette poudre dans un peu d'eau que l'on donne à boire au patient.
Contre l'intoxication rituelle. Lors de l'entrée des jeunes
néophytes dans le camp d'initiation d'une société secrète, le grand
maître de la secte donne à boire à chacun une boisson
spécialement préparée et des graines de plantes à avaler, absorption qui
provoque une indisposition marquée le plus souvent par un
gonflement caractéristique de l'abdomen des futurs adeptes. Le
grand maître leur recommande de ne pas s'effrayer et leur fait
connaître que c'est la puissance occulte à laquelle est vouée la
secte qui prend possession de leur corps et hantera désormais
leur ventre. Cette pratique fait partie des épreuves à subir au
cours des rites par les néophytes. Des boissons leur sont données
journellement pour faire disparaître cette indisposition
passagère. Ces poisons rituels, préparés à l'aide de plantes plus ou
moins toxiques spécialement affectées à la puissance occulte
désignée et que le féticheur range sous l'appellation de gbongo
suivie du nom de la puissance, sont quelquefois donnés, à son
insu, à un individu que le féticheur désire faire entrer dans sa
secte en lui garantissant la santé s'il se fait initier.
Comme antidote, on donne à boire à l'intoxiqué : la
décoction des racines de pangala yoenu (B), Hypéricacée, Harunga
paniculata; de wakawaka (M), Euphorbiacée, Pycnocoma
minor, en association avec des jeunes pousses de gunge (B),
Lég. mimosée, Acacia ataxacantha; des racines de gweba (M),
Loganiacée, Mostuea fuchsiae folia; de duma (M), Lég. césalp.
Bauhinia Thonningii; de la racine et de l'écorce du tronc de
kongo (B), Euphorbiacée, Hymenocardia acida; de l'écorce de la
racine de embele (B), Euphorbiacée, Alchornea floribunda, en
association avec l'écorce intérieure du tronc de aka (B), Lég.
césalp. Berlinia acuminata; de la racine de dou (M), Ampélidacée,
Ampelocissus bombycina.
En ce qui concerne les antidotes de poisons de flèches et
sagaies, se reporter au paragraphe : Blessures de flèches et de
sagaies.
Aphrodisiaques.
Sont consommées comme aphrodisiaques : la racine de dugenzc
(M), Lég. pap. Uraria picta; de gweba (M), Loganiacée, Mostuea
fuchsiae folia; de ndandalida (M), Nyctaginacée, Boerhaavia repens;
de djiyo (B), Pipéracée, Piper guineense (poivrier sauvage) ; de ihina
kobem (M), Lég. pap. Eriosema pulcherrimum et de gbasaya (M).
Lég. pap. Eriosema Tisserantii; de tama (B), Anacardiacée, Lan-
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naea Barteri; les graines vertes de yole (G), Commelinacée, Anei-


lema sp. ; les feuilles vertes de yakornu (M), Fougère, Ophioglos-
sum sp., l'écorce de birolo (B), Lég. césalp. Daniella Oliveri;
l'écorce intérieure de bake (M), Lég. mimosée, Entada sp. est
considérée comme l'un des plus puissants aphrodisiaques; les racines
fraîches de damane (M), Ampelidacée, Cissus debilis, sont
employées en friction, avant le coït, sur les articulations : creux du
genou et creux du coude.

Assoupissement.
Boire la décoction des racines et des feuilles de boo (B), Grami-
née, Setaria megaphylla, en lotions aussi sur le visage.

Asthme, etouffements, oppressions.


Maux attribués au lézard kada (B), ainsi qu'à un poisson silure.
Les raclures de l'écorce de la racine de biberi (M), Rubiacée,
Gardenia Jovis-tonantis, malaxées dans de l'eau froide produisent une
eau mousseuse qui est donnée à boire au malade. Cette absorption
provoque d'abondantes expectorations. La décoction des fruits de
ekeme (M), Moracée, Ficus sp. en association avec celle de l'écorce
de daodang (M), Euphorbiacée, Bridelia atroviridis, est bue contre
les etouffements. Les cendres de la plante yakoloyo (M), Oxalida-
cée, Biophytum apodiscias, mêlées à de l'huile, en friction sur la
poitrine des jeunes enfants; les cendres du gui de duma (M), Lég.
césalp. Bauhinia Thonningii, mélangées à de l'huile en friction
sur la poitrine et les côtés du malade.

Bain des enfants.


Dès leur naissance, les nouveaux-nés sont baignés et frottés avec
des feuilles de plantes aromatiques et de la poudre de bois rouge
pour, disent les indigènes, éliminer l'odeur « sui generis » de
poisson frais qu'exhale leur corps.
Sont employées : les feuilles odorantes de dumbele (B),
Composée, Crassocephalum rubens; les feuilles de kukuen (M), Labiée,
Hoslundia oppositifolia; de babira (M), Pipéracée, Piper umbel-
latum; de bito (M), Verbénacée, Lantana trifolia; de oko ngurulu
(B), Labiée, Plectranthus sp.; des feuilles odorantes de wi gwin
(M), Composée, Vernonia sp.; de sanya (M), Lég. pap. Eriosema
glomeratum; l'eau dans laquelle on a pilé la plante ndili (M), Gra-
minée, Eleusine indica. Toutes ces espèces servent à préparer des
bains ou des lotions aux enfants maladifs et fiévreux. Les
indigènes se baignent, puis se frottent le corps avec des feuilles de
plantes aromatiques pour chasser « l'odeur des Mânes ».
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Battements de cœur.
Boire la décoction des feuilles de koro buzi (M), Euphorbiacée,
Erythrococca sp. et en consommer les feuilles cuites.

Blennorragie. Ihina gube (M), Zèle man (G), koro (B).


Maladie attribuée au sel indigène ou à une espèce de poisson
silure. Inconnue autrefois, cette affection fut introduite par les
esclavagistes. Le malade doit s'abstenir de consommer de la viande
ou du poisson, il doit surtout manger des légumes.
Traitement :
Application sur la verge et les testicules d'un cataplasme de
racines pilées de ko indiyu (M), Capparidacée, Capparis erythro-
carpa; la décoction de la racine de vuvu (B), Méliacée, Khaya gran-
difolia, en bains tièdes pour la verge et les testicules.
Boire la décoction des racines, en association, de :
a/ singele (M), Lég. césalp. Cassia orientalis.
gweba (M), Loganiacée, Mostuea fuchsiaefolia.
zinga dila (M), Euphorbiacée, Jatropha curcas.
et celles du papayer et du citronnier,
b/ malo (M), Polygalacée, Securidaca longepedonculata.
bangabingi (M), Combrétacée, Combretum Mortheani.
sole (M), Anonacée, Anona senegalensis .
c/ ene (M), Cyperacée, Scleria racemosa.
cheche (M), Euphorbiacée, Fluggea microcarpa.
ngonderamango (B), Euphorbiacée, Euphorbia hirta (plante
entière) .
ihina gube (M), Euphorbiacée, Phyllantus amarus (plante
entière),
d/ ere (M), Graminée, Panicum sp.
tubane (M), Moracée, Ficus sp.
lamala (M), Composée, Vernonia primulina.
Boire, le matin à jeun, l'eau de macération de la racine de :
bondo (B), Asclépiadacée, Omphalogonus callophyllus.
kabunu (M), Méliacée, Tourraea Vogelii.
wasa (B), Lég. césalp. Tamarindus indica (graines).
zafa (M), Lég. pap. Arachis hypogea (grains, après avoir enlevé
leur tégument).
Les féticheurs conseillent de mâcher la racine de aro (M),
Composée, Sonchus Schweinfurthii, de consommer en brèdes les jeunes
pousses de koko (M), Asclépiadacée, Secamone sp. et de boire la
boisson obtenue en plongeant, dans une calebasse pleine d'eau, un
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morceau de natron chauffé au rouge vif; de faire chauffer, au


foyer de la case, des tessons de marmite en terre et, lorsqu'ils sont
rouge vif, les retirer du feu et s'accroupir dessus pour uriner.
Chez les Gbayas, on rencontre un curieux remède que nous avons
aussi trouvé chez les Hovas de Madagascar et qui consiste à boire
de l'eau salée au sel indigène (sel médical tiré de certaines plantes)
et dans laquelle on a laissé tomber quelques gouttes de fiel de
buffle ou de zébu (à Madagascar).

Blessures de flèches et de sagaies.


Antidotes utilisés contre les armes empoisonnées :
Boire la décoction de l'écorce de duma (M), Lég. césalp. Bauhinia
Thonningii, puis application sur la plaie d'un cataplasme de
racines pilées de gunda (B), Lég. césalp. Erythrophlaeum gui-
neense. Boire l'eau dans laquelle on a écrasé des feuilles de manga
(B), Solanacée, Nicotiana tabacum et appliquer en cataplasme les
feuilles pilées sur la blessure. Mâcher des grains crus d'arachide
zafa, Lég. pap. Arachis hypogaea, avec des feuilles vertes de wasa
(B), Lég. pap. Tamarindus indica et appliquer sur la plaie un
cataplasme de moelle des tiges de anja (B), Zingibéracée, Costus
Schlechteri, de grains d'arachide et de feuilles vertes de wasa piles
ensemble. Mâcher l'écorce de langa (B), Lég. césalp. Burkea af
ricana; la sève de roro (B), Rubiacée, Mitragyna Chevalieri, serait
aussi un antidote.
Les jeunes pousses de bendu (M), Ampélidacée, Ampelocissus
cinamochroa, sont appliquées sur la plaie d'excision des femmes
ainsi que les jeunes pousses de kongo (B), Euphorbiacée, Hyme-
nocardia acida, de même que sur la plaie de la circoncision. Le
suc exprimé de l'écorce verte de gila (M), Bombacacée, Ceiba
Thonningii et des jeunes pousses de vondo (B), Graminée, Pennisetum
polystachyum, est appliqué sur les blessures et coupures légères.
Les gousses vertes de duma (M), Lég. césalp. Bauhinia
Thonningii, les jeunes pousses de gonge (M), Tiliacée, Triumfetta cor-
difolia, sont appliquées sur les coupures et blessures peu
profondes. Les racines fraîches pilées de abandiri (B), Bignonacée.
Spathodea campanulata, sur les blessures graves et profondes,
ainsi que la racine et les feuilles pilées de bilo (M), Lég. pap.
Mucuna Poggei.

Brûlures.
Sur les brûlures on applique des cataplasmes chauds de feuilles
pilées de mbuli (M), Composée, Ageratum conyzoides et de mbili
(M), Composée, Crassocephalum rubens; des feuilles de deniya (M),
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Lég. mimosée, Acacia ataxacantha; d'écorce et de feuilles pilées


de bilo (M), Lég. pap. Mucuna Poggei; des feuilles bouillies de
babira (M), Pipéracée, Piper umbellalum; des feuilles macérées
dans l'eau de bake (M), Lég. pap. Mucuna pruriens.

Chancre.
La poudre obtenue après séchage et broyage de l'écorce de la
racine de abandiri (B), Bignonacée, Spathodea campanulata, est
mise sur la plaie; de même les feuilles desséchées et réduites en
poudre de gunge (B), Lég. mimosée, Acacia ataxacantha; de
bedonmu (M), Lég. césalp. Cassia absus; les feuilles vertes pilées
de kudubru (B), Rubiacée, Mussaenda arcuata et de amba na ngola
(M), Rubiacée, Mussaenda sp. ; les cendres des rameaux, mêlées à
l'huile des graines, de doyo (M), Flacourtiacée, Caloncoba sp.
Coliques, douleurs d'entrailles.
Coliques infantiles : décoction des racines de dugenze (M), Lég.
pap. Uraria picta; de korobuzi (M), Euphorbiacée, Erythrococca
sp. ; de tia (M), Graminée, Jardinea congensis, un cataplasme des
racines pilées est parfois appliqué sur le ventre. Lotions de feuilles
de ngewi (B), Basalminacée, Impatiens lrvingii.
Douleurs ventrales des femmes : décoction des racines de kili
(M), Graminée, Andropogon tectorum; de kundu (B), Sterculiacée,
Sterculia tomentôsa, les femmes se font ensuite une ceinture avec
la racine de cette plante; la décoction des racines de oko beza (B),
Gombrétacée, Combretum sp. est prise en lavement contre les
douleurs.
Contre les maux de ventre, on emploie aussi : les feuilles de
egbire (B), Lég. mimosée, Acacia verugera; de djiyo (B), Pipéracée,
Piper guineense; de njaka (B), Rutacée, Clausena anisata; de kenga
(M), Zingibéracée, Costus Schlechteri; de gwin (M), Verbénacée,
Lippia adoensis; de sahagna (M), Labiée, Ocimum americanum ;
les tiges et les feuilles de tenga (M), Acanthacée, Acanthus
montanus; les racines de akpwanga (M), Apocynacée, Saba como-
rensis; de kafa (M), Gypéracée, Cyperus articulatus; de mindowali
(L), Anonacée, Artabotrys stenopetallus; les fruits de ingo (L),
Anonacée, Monodera myristica.
Constipation.
Comme laxatif :
la décoction des racines de kudubru (B), Rubiacée, Mussaenda
arcuata; des feuilles de odo (B), Lég. césalp. Cassia alata; de
mazimbre (M), Lég. pap. Abrus pulchellus; des fruits de wasa (B),
lég. césalp. Tamarindus indica.
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Comme purgatif :
la décoction des racines de embele (B), Euphorbiacée, Alchornea
floribunda, bouillies avec un petit poisson noir eyere (B), ce serait
un purgatif très énergique. Prendre trois à quatre graines de zinga
dila (M), Euphorbiacée, Jatropha curcas, écrasées dans une
bouillie de farine de maïs ou de manioc. Consommer des tubercules
bouillis de dazo gusu (B), Asclépiadacée, Asclepias lineolata.
Appliquer en suppositoire et en cataplasme sur l'anus des feuilles pilées
de fi (M), Rosacée, Parinari curatellaefolia. Boire le suc exprimé
des racines pilées de popo (B), Lég. mimosée, Albizzia zyga; la
décoction des feuilles de ebele (B), Rubiacée, Morinda lucida et
des racines de mogonlogo (L), Ochnacée, Ouratea elongata; de ko
bure (M), Euphorbiacée, Maprounea membranacea ; de wakawaka
(M), Euphorbiacée, Pycnocoma minor.

Coryza.
L'écorce de kutchumango (B), Sapindacée, Allophyllus africa-
nus, arrête le flux errhin. Les feuilles en poudre de sahanya (M),
Labiée, Ocimum americanum, sont prisées contre cette affection.
Le suc des racines de gwin (M), Verbénacée, Lippia adoensis est
exprimé dans les narines, de même que le suc des raclures des
racines réchauffées de biberi (M), Rubiacée, Gardenia Jovis tonan-
tis. L'eau de macération de l'écorce de alya (B), Verbénacée, Vitex
crenata, est aspirée dans les narines.

Couches.
La racine pilée de kongala (M), Lég. mimosée, Dichrostachys
glomerata, est introduite dans la vulve pour provoquer
l'enfantement. La décoction des racines de oyo ongo (B), Connaracée, Cnes-
tis ferruginea, facilite les couches et calme les douleurs, ainsi que
celle de gufa (M), Malvacée, Kosteletzkya Chevalieri. Les jeunes
pousses de ngonderamongo (B), Euphorbiacée, Euphorbia hirta.
sont consommées avec du sel et la décoction est bue pour faciliter
les couches. Dans le même but, la femme consomme les feuilles de
nya chindo (M), Cucurbitacée, Malothria maderaspatana avec celles
de say a (M), Convolvulacée, Ipomaea sp. La décoction des racines
de odo (B), Cypéracée, Scleria racemosa, est donnée aux femmes
enceintes. La décoction des racines de kor (M), Anonacée, Popowia
sp. est donnée à la femme qui vient d'enfanter, ainsi qu'une
bouillie chaude des tiges et des feuilles cuites de gbafio (M), Com-
melinacée, Commelina sp. L'eau de lavage de la terre natronée,
donnée le jour des couches, calme les douleurs de l'accouchement.
La décoction des feuilles de wele (G), Labiée, Ocimum america-
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num est donnée à boire aux femmes venant d'accoucher ainsi


qu'aux nouveau-nés.
Pour faciliter l'évacuation du placenta, on donne à boire à la
parturiente, la décoction des feuilles de mazinde (M), Amaranta-
cée, Amarantus caudatus, en association avec celle de bodo (M),
Convolvulacée, Ipomaea batatas; l'eau de macération des feuilles
de oyo sata (M), Malvacée, Sida sp. ou de bipe (M), Lég. pap. Doli-
chos sp.; celle de tuluban (M), Moracée, Ficus sp. en association
avec celle d'une graminée, Panicum sp. Après les couches, la
femme doit faire une abondante consommation de mucilage tiré
de l'écorce de evere (B), Tiliacée, Grewia mollis. Les feuilles de
mofefe (L), Rubiacée, Randia octomera, sont considérées comme
un excellent fortifiant après les couches.
Courbature, faiblesse générale.
Contre de tels maux, les indigènes se frictionnent soit avec de
la poudre de bois rouge et de l'huile, soit avec des feuilles
trempées dans de l'huile, soit avec des décoctions ou macérations de
ces mêmes plantes.
Massages sur le corps avec l'huile des graines de gbanga (B),
Myristicacée, Pycnanthus kombo; avec les feuilles de njaka (B),
Rutacée, Clausena anisata; de dombokane (B), Sapindacée, Phalo-
discus unijatus; de ufa (M), Verbénacée, Clerodendron capitatum;
la décoction de l'écorce de bapoay (M), Rubiacée, Ixora radiata,
en lotion, ainsi que celle de l'écorce de zinga dila (M), Euphorbia-
cée, Jatropha curcas et des feuilles de kobelindu (B), Passifloracée,
Adenia venenata; J'eau de macération des feuilles de gbolo (G),
Araliacée, Cussiona djalonensis, en friction; massages avec les
feuilles cuites de gwin (M), Verbénacée, Lippia adoensis.
Crows-crows.
Les plaies sont lavées avec la décoction des feuilles de oko beza
(M), Combrétacée, Combretum sp.; de l'écorce et des feuilles de
kongo (B), Euphorbiacée, Hymenocardia acida. Le suc exprimé de
l'écorce pilée des racines de te zala (M), Ulmacée, Tréma guineen-
sis, est appliqué sur les crows-crows. Le suc des raclures des
racines de banzakoro (M), Euphorbiacée, Elaephorbia drupifera,
en lotion, les raclures sont ensuite appliquées dessus en
cataplasme. Contre cette affection, les féticheurs utilisent aussi les
remèdes indiqués pour le pian.

Dartres, loto (B).


Les indigènes capturent une espèce de fourmi endetchi (B),
diyon (G), de couleur rose jaunâtre qui fait son nid sur certains
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arbres agglutinant les feuilles par des fils soyeux. Ils pilent
ensemble feuilles et insectes et frottent leur mal avec cette pâte.

Dents.
En gargarisme et bain de bouche, sont employées :
La décoction des racines de ganya (M), Rubiacée, Craterisper-
mum Schweinfurthii; de dabiri (M), Lég. pap. Desmodium gange-
ticum; des feuilles de vengele (M), Lég. pap. Adenodolichos pani-
culatus; de deniya (M), Lég. mimosée, Acacia ataxancatha; de
duma (M), Lég. césalp. Bauhinia Thonningii, en association avec
les feuilles du poivrier contre la carie; de oko beza (M), Combré-
tacée, Combretum sp.; de edi (B), Euphorbiacée, Phyllantus flori-
bundus; de zima (M), Malvacée, Hibiscus sabdariffa.
En application sur les dents ou les gencives :
La sève de l'écorce de gbanga (B), Myristicacée, Pycnanthus kombo,
appliquée sur les dents calme la douleur, mais en cause la chute;
le suc des feuilles de dongosara (B), Lég. Mucuna pruriens; le suc
tiède des racines de ngula (B), Euphorbiacée, Bridelia scleroneura;
les cendres des grains de zafa (M), Lég. pap. Arachis hypogea,
avec du sel indigène; application sur les dents de tampons tièdes
de racine pilée de fi (M), Rosacée, Parinari curât ellaefolia, avec du
sel indigène; de racine pilée de alya (B), Verbénacée, Vitex cre-
nata, avec des graines écrasées de kekele (B), Lég. mimosée, Ambly-
gonocarpus Schweinfurthii.
Contre les rages de dents se frotter les gencives avec la racine
cuite de bito (M), Lég. pap. Desmodium lasiocarpum; avec les
cendres du gui du kongo (B), Euphorbiacée, Hymenocardia acida,
mêlées à du sel indigène; avec la décoction, réduite à l'état
sirupeux des feuilles de embele (B), Euphorbiacée, Alchornea flori-
bunda; application aussi du remède indiqué pour les dartres. La
bouche ouverte, exposer les dents douloureuses à la vapeur d'une
décoction bouillante d'écorce de ekere (B), Moracée, Ficus sp. en
association avec l'écorce de sele (M), Lég. mimosée, Prosopis af
ricana. Les tiges cuites de duma (M), Lég. césalp. Bauhinia
Thonningii, sont données à mâcher aux petits enfants souffrant des
dents. La racine râpée de odo (B), Lég. pap. Tephrosia Vogelii,
est mise sur les dents malades.

Difformité, aka ngùyù (B).


Maladie attribuée au singe appelé vulgairement « manteau
blanc ■», le Colobe à camail.
La décoction des jeunes pousses de te sele (M), Rubiacée, Can-
thium sp. est donnée à boire aux bossus. Les feuilles de songo
— 346 —

Ndima (L), Agavacée, Dracaena intermpta, en cataplasme sur les


douleurs d'épaules; elles empêcheraient de devenir bossu. Les
feuilles de gonge (M), Tiliacée, Triumfetta pentandra, en
cataplasme chaud sur le dos. Les feuilles de kelengivagwa (B), Sapin-
dacée, Paullinia pinnata, en cataplasme sur le dos des bossus, on
pratique ensuite de petites incisions sur les côtés qu'on frotte avec
un mélange fait des cendres de la plante ci-dessus avec du sel
indigène et de l'huile de palme.

Dysenterie, uli (M).


Maladie attribuée par les indigènes Bandas à Gerongu, femme
de Bâdagi, génie des eaux. Les enfants en bas-âge atteints de
dysenterie, ne faisant que de l'eau, sont voués à ce génie afin
qu'il les protège de ce mal.
Contre la diarrhée infantile, on emploie l'eau de macération des
feuilles pilées de pidichi (M), Lég. pap. Arbrus precatorius ;
l'infusion des racines de dombokane (M), Sapindacée, Phialodiscus
unijugatus.
Contre la dysenterie, boire la décoction des feuilles de keten-
gwagwa (B), Sapindacée, Paullinia pinnata, qui est un remède
radical. Lorsque l'indigène n'a pas la facilité de préparer la
décoction, il en consomme des feuilles vertes; la décoction des feuilles,
des fruits et des racines de zimandjera (M), Sterculiacée, Cola

LÉGENDE DE LA PHOTO.

Fétiche d'exorcisme des esprits Walakas (chez les Bandas Ndi).


Ces esprits possesseurs viennent se poser sur la tête des femmes, le plus
souvent, et leur causent un état maladif agali (B), qui se manifeste par un
tremblement général et des paroles incompréhensibles prononcées d'une voix
chevrotante. Pour délivrer la patiente de son mal, on installe un fétiche
près de sa case et l'on sacrifie une poule aux esprits.
Ce fétiche se compose d'un fuseau de paille figurant le corps du volatile
sacrifié. Sa tête, dont le bec est maintenu ouvert par un bout de roseau afin
de faciliter aux esprits possesseurs l'entrée de ce corps qu'on leur offre en
échange de celui de la malade qu'on leur demande de quitter, est fixée au
sommet. Les boyaux de la poule sont enroulés autour et quelques-unes de
ses plumes sont souvent fichées de part et d'autre afin de mieux simuler
l'aspect de son corps. Au pied, figure le bois du sacrifice, simple traverse
aplanie reposant sur deux pieds fourchus enfoncés dans le sol sur laquelle
est tranché le cou de la poule. Auprès se trouvent les trois blocs de
termitière du foyer cultuel. Après la cérémonie, les lianes herbacées que portaient
l'officiante et les danseuses sont accrochées au fétiche, puis les reliefs des
offrandes sont consommés par les participants.
— 347 —
— 348 —

urceolata, est bue contre la dysenterie; celle de l'écorce de dafo


(B), Combrétacée, Terminalia glaucescens, est mélangée à du riz
qui est consommé par le malade; celle de la racine de ndu (M),
Ampélidacée, Ampelocissus macrocirrha; du bois de indiri (B),
Euphorbiacée, Bridelia scleroneura; de l'écorce de kilo (G), Myr-
tacée, Sizygium guineense; de l'écorce de ngobo (M), Lég. mimo-
sée, Acacia campy lacantha; des feuilles de alya (B), Verbénacée,
Vitex crenata; le suc exprimé des jeunes pousses pilées de embele
(B), Euphorbiacée, Alchornea floribunda, est bu contre la diarrhée.

Elephantiasis des jambes.


Maladie attribuée soit à l'éléphant, soit à l'arc-en-ciel, qui lance
des traits invisibles contre ceux qui passent dans son voisinage,
soit aux Mânes qui se vengent, soit à des sorts et maléfices jetés
par l'intermédiaire d'une puissance occulte. Par la divination, le
féticheur consulté en détermine la cause et donne alors les remèdes
appropriés.
Mal attribué à l'éléphant :
Après avoir pratiqué de petites incisions sur l'œdème, on
applique dessus un cataplasme de feuilles pilées de ziafw (M),
Fougère, Platyceros sp., plante epiphyte. On frotte aussi ces
incisions avec une pommade faite d'huile de palme et des cendres du
gui de l'arbre gila (M), Bombacacée, Ceiba Thonningii. Les racines
pilées de gamo (M), Rubiacée, Mussaenda fasciculata, sont mises
en cataplasme.
Mal attribué aux Mânes :
Les feuilles de ihina gbozon (M), Composée sp. servent à
préparer une lotion qu'on passe sur l'enflure.
Mal attribué à l'arc-en-ciel, pem (M), avingi (B).
Les indigènes lui dressent un fétiche, quart de cercle en bois,
fiché en terre, aux traits alternativement noirs, jaunes et rouges,
il sert à préserver de la maladie et se plante sur un chemin à
proximité du village.
Après avoir pratiqué de petites incisions sur l'œdème, on
applique dessus un cataplasme de racines pilées de ihina pem (M),
Rubiacée, Oxyanthus sp. On frotte aussi ces incisions avec une
pommade faite d'huile de palme, de feuilles et racines pilées de
ihina pem (M), Rubiacée, Mussaenda erythrophylla. La décoction
des feuilles et des racines de gbongo pem (M), Rubiacée, Ixora sp.
est bue contre cette affection, les résidus de la décoction sont
ensuite mis sur l'enflure.
— 349 —

Mal attribué aux maléfices dus aux génies Yandas.


On frotte les petites incisions, pratiquées sur l'œdème, avec les
cendres, mêlées à de l'huile, des plantes parasites cueillies sur les
espèces suivantes, et auxquelles on ajoute du sel indigène :
popo (B), Lég. mimosée, Albizzia zygia.
mana (M), Lég. césalp. Erythrophlaeum guineense.
mazimbre (M), Lég. pap. Abrus pulchellus.
et aussi les cendres de la racine de badya (M), Aracée, Ancho-
mânes petiolatus.

Entorses, foulures, luxations, kongo (B).


Sont en général soignées par des cataplasmes de plantes muci-
lagineuses.
Cataplasme de boue argileuse; de ngado (M), Gommelinacée,.
Aneimela sp.; de racines de bandani (M), Orchidacée, Eulophia
sp.; de feuilles de tchepa onu semali (B), Portulacacée, Portulaca
oleracea; de feuilles et racines de ndadate (M), Orchidacée, Angrae-
cum sp.; de ndandalida (G), Nyctaginacée, Boerhaavia repens; de
racines de sugumbele (B), Rubiacée, Psychotria sp.; cataplasme
tiède de feuilles cuites de djiyo (B), Pipéracée, Piper guineense, en
association avec des feuilles de ngula (B), Euphorbiacée, Bridelia
scleroneura.

Epistaxis.
On introduit dans les narines le suc exprimé des racines pilée&
de tia (M), Graminée, Jardinea congensis.
Fièvre.
Contre la fièvre, on emploie surtout des frictions et lotions, ainsi
que des bains de vapeur à base de plantes.
En lotions et frictions pour le bain des enfants fiévreux :
feuilles de babira (M), Pipéracée, Piper umbellatum; feuilles de
wi gwin (M), Composée, Vernonia sp.; feuilles de bito (M), Verbé-
nacée, Lantana trifolia.
Après le bain, dans le marigot, l'individu fiévreux se frictionne
avec la plante deke (M), Hydrocharitacée, Ottelia ulvifolia; la
décoction des feuilles de kukuen (M), Labiée, Hoslundia oppositi-
folia, en lotions; celle des feuilles de fuma (M), Verbénacée,
Premna quadrifolia; de kongoburu (M), Hippocratéacée, Hippo-
cratea Richardia; de eyi odu (M), Rubiacée, Canthium sp.; de
mazimbre (M), Lég. pap. Abrus pulchellus, sont aussi utilisées.
L'huile tirée des graines de gbanga (B), Myristicacée, Pycnanthus
kombo, en massage sur le corps des fiévreux.
— 350 —

Pour les bains de vapeur, les plantes choisies sont mises à


bouillir dans une marmite. Quand l'eau est en pleine ebullition,
le malade s'assoit sur le sol, dispose la marmite entre ses jambes
allongées et incline la tête au-dessus du récipient en procédant à
de profondes inhalations et aspirations. Un aide couvre le patient
avec des nattes, ce qui provoque une abondante sudation du
malade. Les plantes utilisées sont :
les feuilles de eyi odu (B), Rubiacée, Canthium sp.; les feuilles
et fleurs de sanga (M), Rubiacée, Oldenlandia peltospermum; la
racine de dunga (M), Rubiacée, Sarcocephalus esculentus, en
association avec des feuilles de gwin (M), Verbénacée, Lippia adoensis
et avec des feuilles de ganza dingbe (M), Lég. césalp. Cassia orien-
talis; les feuilles de panza kwa (M), Rubiacée, Morinda longiflora,
pour les bains de vapeur et aussi en lavement contre la fièvre.
Contre la fièvre bilieuse, boire en abondance la décoction de la
racine de singele (M), Lég. césalp. Cassia orientalis, ainsi que celle
de l'écorce de la racine de wasa (M), Lég. césalp. Tamarindus
indica et de mba na ngola (M), Rubiacée, Mussaenda sp.

Foie.
Les maux de foie sont attribués à la tortue tana (M).
Consommer les cendres du champignon kar te (M), champignon
croissant au pied et sur le tronc des arbres, avec du sel indigène;
pratiquer ensuite des massages avec les cendres mélangées à de
l'huile.
Le malade doit faire une abondante consommation des feuilles
cuites en brèdes de :
kwi (M), Composée, Crassocephalum rubens.
koro buzi (M), Euphorbiacée, Erythrococca sp.
kususu (M), Hippocratéacée, Salacia sp.
turufu (M), Lég. pap. Lonchocarpus laxiflorus.
L'eau de macération des jeunes feuilles de mbuli (M),
Composée, Ageratum conyzoides, des fruits et des racines de bondo (B),
Asclépiadacée, Omphalogonus calophyllus, est bue par le malade,
de même que la décoction des feuilles de mazinde (M), Amaran-
tacée, Amarantus caudatus; des racines de kpa (M), Apocynacée,
Saba comorensis ; de bendu (M), Ampélidacée, Ampelocissus cina-
mochroa; de vengele (M), Lég. pap. Adenodolichos paniculatus ;
les racines de koro (M), Anonacée, Uvaria sp. sont un puissant
diurétique de même que les tiges de dinzin (M), Connaracée, Cnes-
tis sp.; les feuilles de sahanya (M), Labiée, Ocimum americanum
et les feuilles de bekporo (B), Passifloracée, Adenia cissampeloides,
en décoction contre les affections du foie.
— 351 —

Folie.
L'eau dans laquelle on a pilé des feuilles de ndubu (M), Ica-
cinée, Icacina sp. en ablution sur la tête des fous. Cette affection,
attribuée à des esprits possesseurs, est soignée par des pratiques
magiques.

Fractures.
Elles sont traitées par l'immobilisation, après remise en place
du membre maintenu par des roseaux de tia (M), Graminée, Jar-
dinea congensis ou autres espèces. On applique ensuite un
cataplasme de feuilles pilées de ngado (M), Commelinacée, Aneimela
sp. ou de vranja (B), Acanthacée, Hygrophyla longifolia, de l'écorce
pilée des racines de oko beza (B), Combrétacée, Combretum sp. ou
un cataplasme chaud fait de la plante de ke (M), Hydrocharitacée,
Ottelia ulvifolia, espèces plus ou moins émollientes et mucila-
gineuses.
Furoncles, voir aussi à Abcès.
Lotions avec une décoction de feuilles de babira (M), Pipéracée,
Piper umbellatum. Un pansement occlusif, fait d'une feuille de
cette plante est ensuite appliqué dessus.
Galactogènes.
Frictions sur les seins avec le latex de ongbo (B), Apocynacée,
Conopharyngia sp. ou celui de ngonderamango (B), Buphorbiacée,
Euphorbia hirta. Boire la décoction de l'écorce de gbokoso (B),
Palmée, Borassus aethiopum.

Gale, nyaka (B), nginza (M).


Maladie attribuée au bada, écureuil terrestre.
Lotions avec la décoction de l'écorce de kela (M), Lég. césalp.
Daniella Oliveri; des feuilles de ekeme (M), Moracée, Ficus sp.;
d'écorce de sérabi (B), Rubiacée, Crossopterix febrifuga, cette
lotion est aussi employée contre la bourbouille.
Frictions avec les cendres des feuilles et des tiges, mélangées
à de l'huile, de oyo (B), Composée, Melanthera Brownii; les
cendres des feuilles et des tiges de oyo nginze (B), Acanthacée,
Asystasia gangetica; les cendres de la plante bandu (M), Lég. pap.
Rhynchosia caribaea; le latex, mélangé à de la poudre de bois
rouge de chenge (M), Apocynacée, Alaphia ou Holarrhena sp.; le
latex jaune de pangala yoenu (B), Hypéricacée, Harunga panicu-
lata, recueilli après ebullition dans l'eau de la deuxième écorce de
cette plante, puis mélangé à de l'huile, est aussi employé contre
la bourbouille; les feuilles vertes du manioc, pilées et mélangées
à de la poudre de bois rouge.
Journal d'Agriculture tropicale 22
— 352 —

Application de poudre d'écorce de mana (M), Lég. césalp. Ery-


throphlaeum guineense, mélangée à la poudre de bois rouge; la
poudre d'écorce de la racine de panzaka (M), Rubiacée, Morinda
longiflora, est aussi employée contre la bourbouille.

Gale des chiens.


Application de latex de vogo (B), Euphorbiacée, Euphorbia
Sapini; lotion avec la décoction des racines de munja (B), Mélia-
cée, Turraea Vogelii.

Goitre.
Maladie attribuée au génie des eaux Badagi. Les jeunes pousses
de gbongo Badagi (B), Lég. pap. Teramnus sp. servent aux féti-
cheurs à faire des onctions sur l'individu atteint de ce mal. La
décoction de ces jeunes pousses est bue par le malade ainsi que
celle des feuilles de oyo Gerongu (B), Urticacée, Boehmeria platy-
phylla; des feuilles froissées de cette espèce servent à faire des
onctions sur le visage, le cou et le ventre du malade. Des feuilles
de deke (M), Hydrocharitacée, Ottelia ulvifolia, sont employées en
friction après avoir pratiqué de petites incisions sur le mal et
celles de gonge (M), Tiliacée, Triumfetta pentandra et de be nya
(M), Convolvulacée, Ipomaea sp. en cataplasme sur l'œdème.
Ce sont donc des plantes aquatiques, ou croissant en lieux
humides, qui sont employées contre cette affection, soignée
surtout par des pratiques fétichistes.

Grippe, dangala (B).


Dans le cas d'épidémie de grippe, les malades boivent la
décoction de la racine odoriférante de dabili (M), Graminée, Eragrostis
cilianensis.

Hémorroïdes.
La décoction des feuilles de te sondo (M), Euphorbiacée, Acaly-
pha ornata, est utilisée en bains de siège; le suc exprimé des
racines pilées de manga (M), Solanacée, Nicotiana tabacum, est
appliqué sur les hémorroïdes; la décoction des racines de te sondo
et de manga est bue contre cette affection.

Insomnie.
Ablutions avec l'eau dans laquelle on a pilé des feuilles de ihina
bipe (M), Malvacée, Sida sp. avec des feuilles de njaka (B), Ruta-
cée, Clausena anisata. Instillation dans les narines de quelques
gouttes du suc exprimé des racines de biberi (M), Rubiacée,
Gardenia Jovis tonantis.
— 353 —

Lavement.
Les lavements sont généralement pratiqués contre les maux de
ventre; ils sont d'un usage courant pour les petits enfants. Pour
l'administration d'un lavement, le patient se met à genoux et se
plie en deux, les mains et la tête touchant le sol, la tête reposant
sur une couronne d'herbes, le fondement en l'air. Il appuie ses
pieds contre les parois de la case ou, si cela se passe au-dehors,
il introduit, lui-même, comme canule, la longue tige tubulaire
d'une feuille de papayer; cette tige est douce, elle ne blesse pas.
L'officiant fixe ensuite à l'extrémité de la tige l'entonnoir à
lavement kpwalo (B) dans lequel il verse le liquide préparé. Parfois,
cet entonnoir est fait simplement d'une demi-papaye évidée et
même quelquefois l'opérateur, ne disposant pas d'entonnoir,
aspire la préparation dans sa bouche puis la souffle, à l'aide du
pétiole, dans l'intestin.
La décoction de ndili (M), Graminée, Eleusine indica, est
donnée en lavement aux enfants maladifs. Contré les maux de ventre,
la décoction de l'écorce de kela (M), Lég. césalp. Daniella Oliveri;
de l'écorce de mongombe (L), Euphorbiacée, Croton mubango; des
racines de oko beza (M), Combrétacée, Combretum sp.; des feuilles
de bilikichi (M), Composée, Eclipta alba.

Lèpre, mboroma (B); amba (B), lèpre bénigne, mbele ou mbere


(M).
Ce mal est attribué aux rats des cases zunda (B), ils donneraient
la lèpre aux occupants de la case qu'ils n'aiment pas. La petite
lèpre ou lèpre blanche est attribuée à l'antilope « lèche », lekpwa
(B), la robe fauve de cet animal est, en effet, comme le corps des
malades atteints de cette affection, tachetée de blanc. Les
féticheurs distinguent différentes sortes de lèpre, ils estiment certains
cas guérissables.
Le lépreux doit s'abstenir de consommer la chair de l'antilope
« lèche » ainsi que du poisson silure kamba (B). Il doit faire une
grande consommation de feuilles cuites en epinards de mbolo (M),
Tiliacée, Corchorus olitorius et de zimba mbele (M), Malvacée,
Hibiscus sabdarifia (forme) et il boit la décoction des feuilles de
gbafio (M), Commelinacée, Commelina sp.; de mangoro (M), Com-
melinacée, Commelina sp.; de l'écore de vuvu (B), Méliacée, Khaya
grandif olia; des racines de okuru (M), Flacourtiacée, Lindackeria
dentata.
Pour le traitement de la lèpre les féticheurs procèdent ainsi :
Les parties atteintes, les taches lépreuses, sont mises à vif en
— 354 —

les frottant avec des feuilles scabres de plantes, soit celles de


ganga bole (M), Dilleniacée, Tetracera potatoria, de oyo (B),
Composée, Melanthera Brownii ou de toropaizi (B), Moracée, Ficus sp.
dont les feuilles sont aussi utilisées par les indigènes pour se
blanchir les dents ou se polir les ongles.
Ces taches frottées sont ensuite lotionnées tous les jours, au
chant du premier coq, avec une décoction de plantes, soit :
décoction des racines de ebele (B), Rubiacée, Morinda lucida; des
feuilles de îhina mbele (M), Lég. césalp. Cassia gorantensis, en
association avec celles de kususu (M), Hippocratéacée, Salacia sp.;
de l'écorce de la racine de bibera (M), Combrétacée, Terminalia
glaucescens, sur les plaies lépreuses; des racines de kukundu (M),
Loganiacée, Strychnos innocua, sur les plaies de la lèpre; des
feuilles de kelengwagwa (B), Sapindacée, Paullinia pinnata; des
feuilles de kudubm (M), Rubiacée, Mussaenda arcuata, sur les
plaies; des feuilles de wi panzaka (M), Rubiacée, Oxyanthus sp.;
décoction des racine's de okuru (M), Flacourtiacée, Lindackeria
dentata; des racines et des feuilles de foederefoe (B), Euphor-
biacée, Croton marostachys; d'écorce de vuvu (B), Méliacée, Khaya
grandifolia.
Sur les parties ainsi nettoyées, on applique un onguent fait
ordinairement de cendres de plantes, d'huile et de sel indigène;
s'il y a plaie vive, c'est un cataplasme de feuilles ou de racines
de plantes pilées qui est appliqué. On utilise ainsi les cendres
des racines de okuru (M), Flacourtiacée, Lindackeria dentata,
mélangées à l'huile tirée des graines de cette plante ou des graines
de doyo (M), Flacourtiacée, Coïoconba sp. ; ce remède est aussi
employé contre le pian; les cendres de oyo (M), Composée,
Melanthera Brownii; les cendres des racines de ganga bole (M),
Dilleniacée, Tetracera potatoria; celles de gamo (M), Rubiacée,
Mussaenda fasciculata; de wi panzaka (M), Rubiacée, Oxyanthus sp;
de ngata (G), Composée, Elephantopus senegalensis ; les cendres
des rameaux débarrassés de leurs feuilles de doyo (M),
Flacourtiacée, Caloncoba sp., mêlées à l'huile des graines, sur les plaies
lépreuses.
Sont appliquées en cataplasme sur les parties se rongeant les
feuilles pilées de amba na ngola (B), Rubiacée, Mussaenda sp. ;
sur les plaies, les feuilles de kudubru (B), Rubiacée, Mussaenda
arcuata; la racine râpée de ihina zem.be (M), Connaracée, Cnestis
ferruginea; les feuilles pilées de zaboro (M), Guttiféracée, Garcinia
sp. ; les fruits piles de te doro (M) , Flacourtiacée, Caloncoba
Welwitschii.
— 355 —

Des poudres cicatrisantes sont utilisées : poudre de l'écorce des


racines desséchées de kukundu (M), Loganiacée, Strychnos inno-
cua; des feuilles de bedonmu (M), Lég. césalp. Cassia absus, qui
est un cicatrisant très estimé; des feuilles et de l'écorce de la
racine de bangabingi (M), Combrétacée, Combretum Mortheani;
des racines de ebele (B), Rubiacée, Morinda lucida.

Lumbago, maux de reins.


Le malade boit la décoction des racines de bakuten (M), Lég.
pap. Pterocarpus lucens et se frotte le bas du dos avec les cendres
du gui de cette plante ou des feuilles de duma (M), Lég. césalp.
Bauhinia Thonningii. La décoction des racines de gweba (M),
Loganiacée, Mostuea fuchsiaefolia, de ngongo (B), Moracée, Ficus
sp. est également bue.
Application de cataplasmes chauds de : racines pilées de kor
(M), Anonacée, Popowia sp.; de kuturu (M), Moracée, Ficus sp.;
de kongodo (B), Rubiacée, Ixora radiata; de sanga (M), Rubiacée,
Oldenlandia peltospermum; de feuilles de baranja (B), Acantha-
cée, Hygrophila longifolia; de suruta (M), Lég. pap. Psophocarpus
palustris; de deng Seto (M), Liliacée, Anthericum kemoense;
d'écorce pilée de bidi (M), Mélianthacée, Bersama maxima.
Des fumigations d'écorce de bobolo (M), Simaroubacée, Klaine-
doxa gabonensis, sont aussi pratiquées.

Maux de pieds.
La décoction de l'écorce de kundu (B), Sterculiacée, Sterculia
pendula, en lotion et bain, pour soulager les pieds fatigués,
sensation de brûlure; celle de l'écorce de alya (B), Verbénacée, Vitex
crenata, en lotion et bain, pour les pieds enflés.

Maux de poitrine.
La décoction de l'écorce de kundu (B), Sterculiacée, Sterculia
tomentosa, est bue contre les crachements de sang; celle des
racines de bolo (M), Tiliacée, Glyphaea laterifolia, en boisson,
puis friction avec les racines cuites, ensuite massage, sur la
poitrine et les côtés, avec les cendres des fruits mêlées à de l'huile.
En boisson également, la décoction des racines de kelengwagwa
(B), Sapindacée, Paullinia pinnata, des racines de ndaya (B), Dil-
léniacée, Tetracera potatoria; en infusion, les feuilles de angedi
(B), Ampélidacée, Ampelocissus sp. et les cendres des racines de
nu by a (M), Lég. pap. Eriosema psolaroides; en cataplasme, les
feuilles pilées de udu-bay (M), Solanacée, Solanum sp. La plante
wili gonge (M), Malvacée, Urena lobata est employée contre la
pneumonie.
— 356 —

Mictions.
sanglantes :
Eau de macération d'un morceau du tubercule de badiya (M),
Aracée, Anchomanes petiolatus; lavement avec l'eau de
macération de l'écorce intérieure de kaya (M), Ochnacée, Lophyra alata,
boire aussi de cette eau.

nocturnes, fréquentes :
Boire l'eau de macération de l'écorce de ganya (M), Rubiacée,
Craterispermum Schweinfurthii.
mictions colorées :
Boire la décoction des feuilles de ùyùokpe (D), Lég. pap. Des-
modium hirtum; des racines de amba na ngola (B), Rubiacée,
Mussaenda arcuata; de l'écorce de kundu (B), Sterculiacée, Ster-
culia tomentosa (urine noire), et aussi celle des plantes employées
contre la bilieuse (voir fièvre).

Migraine, maux de tête.


Friction sur le front et les tempes, avec le suc exprimé des
feuilles pilées, de gunge (B), Lég. mimosée, Acacia ataxacantha;
des feuilles trempées dans de l'huile de sahagna (M), Labiée, Oci-
mum americanum ; des feuilles froissées de mbili (M), Composée,
Crassocephalum rubens; des cendres de wabandari (M), Cappari-
dacée, Gynandropis pentaphylla, mêlées à de l'huile, après avoir
pratiqué de petites incisions; des feuilles froissées de babira (M),
Pipéracée, Piper umbellatum ; des feuilles de gbwapala (B), Lég.
pap. Ormocarpum guineense; des feuilles bouillies de pangale (G),
Lég. césalp. Burkea africana.
Lotions sur le front et le visage avec l'eau de macération des
feuilles de oyo sata (B), Malvacée, Sida sp. et de njaka (B), Ruta-
cée, Clausena anisata; la décoction des feuilles de gona (M),
Ochnacée, Ouratea niyrioneura; de bere (M), Zingibéracée, Afra-
momum sanguineum; l'eau dans laquelle on a pilé des feuilles de
kutchumango (B), Sapindacée, Allophyllus africanus et
inspirations par les narines de la violente odeur qui s'exhale des feuilles
froissées.
Cataplasme sur le front des racines pilées de bapoay (M),
Rubiacée, Ixora radiata et de feuilles de oyo ginze (B), Acanthacée,
Asystasia gangetica; se ceindre aussi le front avec la tige de zala
(M), Lég. pap. Vigna oblonga.
— 357 —

Morsures de serpents.
Contre les morsures de serpents, les féticheurs préparent un
vaccin curatif avec la poche de fiel et le foie soigneusement
extraits d'une espèce de vipère koro (M), longo (B), qu'ils font
cuire avec le suc exprimé de la moelle des tiges, passées au feu
puis tordues au-dessus d'un récipient, de anja (M), Zingibéracée,
Costus Schlechteri et de ndolo (G), Lég. mimosée, Albizzia zygia.
Après avoir pratiqué trois incisions sur la piqûre et fait, par
pression des doigts, jaillir le sang, la mixture ci-dessus est
appliquée après réduction à chaud. Les feuilles et les racines de te go
(M), Rubiacée, Psychotria sp. cuites avec le fiel (1) et le foie de la
vipère sont préparées de la même façon et pour le même usage
mais, après l'application de la mixture, on donne à boire à
l'individu mordu la décoction des racines de te go = plante à serpent.
Sur la piqûre débridée, on applique le suc du tubercule de boro
(M), Aracée, Amorphophallus foetidus ou de geli (M), Aracée,
Amorphophallus Barteri; un morceau de ce tubercule est
consommé par l'individu mordu. La poudre de l'écorce de la racine
de gunda (B), Lég. césalp. Erytrophlaeum guineense, est aussi
parfois appliquée sur la plaie débridée, de même que de la fine
poudre de charbon de bois qui est aussi donnée à consommer à
la personne mordue. On fait boire au malade l'eau dans laquelle
on a pilé des feuilles de zukutu (M), Scrophulariacée, Cycnium
camporum, des racines de yifolo (M), Lég. pap. Desmodium gan-
geticum, ainsi que la décoction de dugenze (M), Lég. pap. Uraria
picta. Les résidus de cuisson sont ensuite appliqués en cataplasme
sur la morsure débridée. La poudre de l'écorce de kaya (B), Och-
nacée, Lophira alata est consommée, de même que la poudre des
fruits, préparée en bouillie, de bivro (B), Marantacée, Trachy-
phrynum violaceum
Piqûres de scorpions.
Pour se protéger des piqûres, les indigènes se frottent les mains
avec des feuilles froissées de ebi (B), Graminée, Imperata cylin-
drica. Les feuilles pilées de dugenze (M), Lég. pap. Uraria picta
sont appliquées en cataplasme sur la piqûre après l'avoir débridée.
(En Extrême-Orient, les Mois préparent avec des queues de
scorpions pilées une pâte immunisante contre leurs piqûres.)

Nausées, vomissements.
Les feuilles séchées et pilées de ihina on (M), Liliacée, Anthe-
ricum speciosum, sont prises contre les nausées; la racine mâchée

(1) Fiel, venin des serpents = ngisu (Bandas).


— 358 —

de dabiri (M), Lég. pap. Desmodium gangeticum; les feuilles


froissées de seseli (M), Agavacée, Dracaena Manii, en macération dans
du vin de palme; les fruits de angaya (M), Solanacée, Solarium
sp.; les feuilles vertes, finement hachées, de pombo kololo (M),
Gnétacée, Gnetum africanum. Contre les nausées et vomissements
des petits enfants on leur fait boire la décoction des racines adven -
tives de bazona (M), Aracée, Culcasia sp. ou on leur donne à
avaler quelques gouttes exprimées des racines pilées de biberi (M),
Rubiacée, Gardenia Jovis-tonantis.

Œdème des genoux.


Après avoir pratiqué des petites incisions sur l'enflure, on
applique dessus, mêlées à de l'huile, les cendres du gui de bibera
(M), Combrétacée, Terminalia glaucescens; du gui de gila (M),
Bombacacée, Ceiba Thonningii; de l'écorce de edi (B), Euphor-
biacée, Phyllantus floribundus et en cataplasme les feuilles pilées
de sanguru (M), Passifloracée, Adenia cissampeloides ; de fuma
(M), Verbénacée, Premna quadrifolia; de bandu (M), Lég. pap.
Rhynchosia cariboea : de dongosara (B), Lég. pap. Mucuna
pruriens.

Oguru.
Maladie attribuée par les Bandas aux petits poissons blancs
oguru, friture des rivières. C'est une affection un peu spéciale à
ces régions et atteignant surtout les gens souffrant de la faim. Les
remèdes préconisés contre ce mal sont aussi employés contre la
lèpre blanche.
La décoction des feuilles de bilikichi (M), Composée, Eclipta
alba, est employée pour le bain des malades au chant du premier
coq, puis friction avec les cendres, mêlées à de l'huile, de tandala
(M), Amarantacée, Cyathula pedicellata, et des cendres de la racine
de bonzane (M), Flacourtiacée, Lindackeria dentata. Le malade
boit la décoction de cette racine. L'eau d'infusion de l'écorce pilée
de la racine de dafo (B), Combrétacée, Terminalia glaucescens,
sert à préparer un onguent avec l'huile des graines de mbakele
(B), Cucurbitacée, Citrullus vulgaris, dont on oint les yeux des
malades atteints d'oguru. Le tourteau est consommé par eux.

Orchite et elephantiasis des bourses, dekala (B), aka mbenge


(B).
i
Maladie attribuée au sanglier potamochère. Il peut, en effet, la
communiquer à celui qui a consommé de sa chair, car il porte,
lui-même, des bourses volumineuses. C'est une affection commune
— 359 —

et presque endémique de certaines régions de l'Oubangui, souvent


considérée comme un châtiment par l'indigène pour avoir
transgressé des interdits sexuels, notamment au cours des rites
d'initiation, lors de la circoncision.
Celui qui est atteint de ce mal doit s'abstenir de consommer des
courges, de la chair du sanglier et aussi de celle de l'écureuil
terrestre bada (B), car cet animal est, lui aussi, atteint de ce mal et
comme les gens malades, il craint l'eau (?).
Contre cette affection, on mâche la racine de gweba (M), Loga-
niacée, Mostuea fuchsiaefolia et on en boit la décoction, ainsi que
celle de la racine de sole (M), Anonacée, Anona senegalensis et de
bêle (M), Zingibéracée, Aframomum sanguineum; les résidus de
cuisson sont appliqués sur les parties malades. Les racines de
iso (M), Graminée, Olyra latifolia et les feuilles de bibera (M),
Combrétacée, Terminalia glaucescens, en décoction également. La
poudre des tubercules desséchés de dazo gusu (B), Asclépiadacee,
Asclepias lineolata, sert à préparer une bouillie épaisse,
consommée par le malade. Les parties atteintes sont frictionnées avec les
racines, pilées dans de l'huile de sésame, de kelu (M), Apocynacée,
Çonopharyngia sp.
Ordalie ou poison d'épreuve.
En instillation de gouttes dans les yeux.
Latex de vogo (B), Euphorbiacée, Euphorbia Sapini et autres
espèces d'Euphorbes cactiformes. Suc exprimé des racines pilées.
de malo (M), Polygalacée, Securidaca longepedunculata.
En boisson (décoction ou macération de plantes).
Ecorce de la racine de gunda (B), Lég. césalp. Erythrophlaeum
guineense.
Ecorce de la racine de mbondo (L), Loganiacée, Strychnos icaja.
Ecorce de la racine de serabi (B), Rubiacée, Crossopterix febri-
fuga.
L'action de cette dernière espèce est beaucoup moins puissante
que celle de gunda, connu et utilisé dans toute l'Afrique centrale.

Oreilles.
Le suc de l'écorce de gbanga (B), Myristicacée, Pycnanthus
kombo, est introduit dans l'oreille contre les douleurs et la
surdité, de même que le suc exprimé des raclures des racines fraîches
de ko indiyu (M), Capparidacée, Capparis erythrocarpa et des
feuilles vertes de va (B), Capparidacée, Gynandropis pentaphylla.
Le suc des racines de gususu (M), Lég. césalp. Cassia mimosoides
et l'eau de macération de l'écorce de aka (B), Lég. césalp. Berlinia
— 360 —

ficuminala, sont également employés contre les douleurs d'oreilles.


Le suc exprimé des feuilles et des fruits chauds de zafan (M), Lég.
pap. Arachis hypogaea, ainsi que le suc des racines pilées de nya
chindo (M), Cucurbitacée, Melothria maderaspatana, contre les
suppurations d'oreilles.

Pian, labada (B), zimbe (M).


Maladie attribuée par les Man j as au rat saeng, ondo (B). A
l'aide d'un morceau de bois aplati, les croûtes sont enlevées et les
plaies mises à vif; elles sont ensuite nettoyées avec une lotion de
feuilles de dunga (M), Rubiacée, Sarcocephalus esculentus, en
association avec les fruits de ndagara (B), Zingibéracée, Aframo-
mum sp. ou de l'écorce des racines de ebele (B), Rubiacée, Morinda
lucida. On emploie aussi les jeunes pousses, les feuilles et l'écorce
de duma (M), Lég. césalp. Bauhinia Thonningii; de beza (B),
Combrétacée, Combretum sp.; de dafo (B), Combrétacée, Termi-
nalia glaucescens ; de la racine de kongo (B), Euphorbiacée, Hyme-
nocardia acida et le jus des fruits du papayer.
Sur les plaies nettoyées, on applique un cataplasme fait de
l'écorce de la racine pilée de ihina zimbe (M), Connaracée, Cnestis
ferruginea; de la décoction, réduite à chaud, de l'écorce des
rameaux et de la racine de ganya (M), Rubiacée, Craterispermuni
Schweinfurthii, à laquelle on ajoute de la poudre de bois rouge,
remède, paraît-il, énergique mais douloureux; des feuilles vertes
du manioc, pilées avec de la poudre de bois rouge; du latex de
schenge (M), Apocynacée, Alaphia sp. et du suc des fruits de
panzay (M), Rubiacée, Randia Etveldeana, mêlés à la poudre de
bois rouge.
Les graines de quelques Flacourtiacées, dont Lindackeria den-
tata et Caloncoba sp. donnent une huile utilisée pour soigner les
plaies du pian. La poudre des feuilles de bedonmu (M), Lég.
Cassia absus, est appliquée comme cicatrisante.

Plaies, ulcères, oku (B), plaie; oku gbadja (B), plaie purulente.
Comme pour le pian, les plaies sont nettoyées avec une lotion
ou une décoction des mêmes plantes. On emploie aussi les feuilles
de beza (B), Combrétacée, Combretum sp. et de oko beza (B),
Combrétacée, Combretum sp., en association. Sur la plaie, on
applique ensuite une feuille de kpa (M), Malvacée, Wissadula
amplissima, perforée de coups d'ongles, sur laquelle sont mis les
divers cataplasmes chauds que l'on recouvre d'autres feuilles de
kpa et qu'on fixe par un lien.
Les feuilles bouillies de kudubru (B), Rubiacée, Mussaenda
arcuata, en cataplasme sur les ulcères et les plaies sanieuses; les
— 361 —

racines pilées de lelenge (M), Malvacée, Hibiscus pungens; celles


de nde (M), Ulmacée, Trema-guineensis ; de ebele (M), Rubiacée,
Morinda lucida; la racine de lamala (M), Composée, Vernonia pri~
mulina ainsi que la poudre de l'écorce ou de feuilles de diverses
plantes sont mises sur les plaies. Le latex de ere pan jeton (M),
Asclépiadacée, Periploca nigrescens, hâte la cicatrisation des
plaies. Sur les plaies aux pieds causées par des chiques ou des
épines on applique un cataplasme de feuilles de gbado (M), Lég.
césalp. Cassia alata.

Plantes utilisées pour la préparation des poisons de flèches


et de sagaies.
On utilise généralement une décoction de plantes, réduite à
chaud à l'état sirupeux ou par evaporation au soleil et dans
laquelle sont immergées les pointes de flèches ou de sagaies. Cet
enduit est ensuite saupoudré avec les cendres des mêmes plantes,
puis les armes sont exposées à la fumée d'un feu ou étalées au
soleil pour les faire sécher.
Pour la chasse aux singes on utilise le fruit de molo mokolele
(L), Rubiacée, Randia stenophylla; la racine et le fruit de ndubu
(M), Icacinée, Icacina sp.; la racine de biji (B), Ménispermacée,
Penianthus longifolia.
Pour les petits animaux et flèches à pointe en bois dur, rats
et autres, la racine de bolo (M), Tiliacée, Glyphaea laterifolia.
Pour les buffles, associée à d'autres espèces, la racine de gonge
(M), Composée, Mikania scandens; de kabunu (M), Méliacée, Tur-
raea Vogelii. Pour les éléphants, les feuilles et les fruits de ngole
(M), Ebénacée, Diospyros sp. en association avec la racine de
mbanja (B), Asclépiadacée, Periploca nigrescens (ou P. Wildema-
ni), et la racine de wi gonge (M), Renonculacée, Clematis hirsuta.
Sont aussi employés comme poisons de flèches : le latex de
vogo (B), Euphorbiacée, Euphorbia Sapini; la sève de adara (B),
Apocynacée, Strophantus sarmentosus ; la sève de molo mom-
bango (L), Apocynacée, Strophantus gratus; la racine de gunda
(B), Lég. césalp. Erythrophlaeum guineense.

POUX, PARASITES.
La sève de beng (M), Hypéricacée, Psorospermum sp. mélangée
à de l'huile, en lotion contre les poux. La décoction des feuilles
de bonzane (M), Flacourtiacée, Lindackeria dentata; celle des
feuilles de mbulu (B), Euphorbiacée, Alchornea cordifolia, en
lotion et friction. La décoction des racines et des fruits de doyo
(M), Flacourtiacée, Caloncoba sp. en friction sur la tête; les
résidus de la décoction, racines et fruits cuits, en cataplasme sur la
— 362 —

chevelure; c'est un remède radical, mais dangereux pour les yeux,


il faut s'en servir avec précaution.

Points de côté.
Friction avec des tiges et des feuilles pilées de ndandalida (G),
Nyctaginacée, Boerhaavia repens; avec les cendres, mêlées à de
l'huile, des racines de kukuen (M), Labiée, Hoslundia oppositi-
folia. En cataplasme chaud, les racines pilées de gbandopo (M),
Ménispermacée, Stephania Dinklagei; les feuilles de dokoeng (M),
Anonacée, Artabotrys oliganthus.
RÈGLES DOULOUREUSES OU ABONDANTES.
Les femmes doivent faire un grand usage de la racine de kovoro
(B), Lég. pap. Uraria picta, à l'époque de leurs règles et contre
les douleurs de ventre. Contre les règles douloureuses et trop
abondantes, sont recommandées : les racines de bekporo (B), Pas-
sifloracée, Adenia cissampeloides ; l'écorce de pangala yoenu (B),
Hypéricacée, Harunga paniculata; les feuilles de embele (B),
Euphorbiacée, Alchornea floribunda; les racines de nu bya (M),
Lég. pap. Eriosema psolaroides ; les racines de gweba (M), Loga-
niacée, Mostuea fuchsiaefolia.
Les tubercules de wi zin (M), Dioscoréacée, Dioscorea sagitti-
folia, sont donnés à la femme qui a enfanté et dont les règles ne
réapparaissent plus. La décoction de la racine de bombu (B),
Rubiacée, Sarcocephalus sp. associée à celle de la racine de ganya
(M), Rubiacée, Craterispermum Schweinfurthii et de fuzeze (B),
Violacée, Rinorea sp. fait couler les règles.
Rhumatisme.
Le rhumatisme, surtout le rhumatisme articulaire, est attribué
au Nœud, à sa force magique et mystérieuse (Dubali), qui noue
les articulations et les immobilise.
Les remèdes sont appliqués sur de petites incisions de l 'épi-
derme pratiquées aux endroits douloureux; on utilise en friction
les feuilles à poils urticants de depanye (M) , Euphorbiacée, Tragia
Preussii, les cendres des rameaux du manioc ou du gui des arbres
sele et bakuten; en lotion, la décoction des feuilles et de l'écorce
de oyo dubali (B), Connaracée, Connarus griffonianus ; en friction,
les feuilles pilées de ea (M), Oléacée, Jasminum ternifolium; la
racine râpée de latcha (B), Polygalacée, Securidaca longepedon-
culata; en cataplasme chaud, les feuilles pilées de rara (B), Loga-
niacée, Strychnos sp.; de ihina zimbe (M), Amarantacée, Ama-
rantus caudatus; les racines pilées de kor (M), Anonacée, Popowia
sp.; les feuilles et l'écorce pilées de sele (M), Lég. mimosée, Pro-
— 363 —

sopis africana et de bakuten (M), Lég. pap. Pterocarpus lucens;


de la pulpe des fruits de do (M), Lég. pap. Tephrosia Vogelii. Les
articulations douloureuses sont ceinturées d'une bande d'écorce
de kongala (M), Lég. mimosée, Dichrostachys glomerata.
SÉNILITÉ.
Pour conserver leur jeunesse, les vieux indigènes consomment
des jeunes pousses de rônier, Palmée, Borassus aethiopum, avec
du miel cueilli dans la brousse et comme ils mangent aussi bien
le couvain que les rayons de miel, ils font ainsi, sans le savoir,
une cure de gelée royale!
Sommeil, zuriara (M), ou zigdi (M).
Les indigènes atteints de ce mal ne consomment pas de la chair
du léopard, car comme les chats cet animal est sommeilleux. Ce
mal est attribué à des esprits nuisibles qui pénètrent dans le
corps des individus à leur insu et en mangent la chair sans trace
apparente de blessure ou de plaie. Les remèdes sont d'ordre
magique.

Stérilité.
Cet état est attribué au gros poisson silure abalakpwa (B).
Frictions sur le ventre des femmes stériles, avec le latex jaune de
pangala yoenu (B), Hypéricacée, Harunga paniculata. La
décoction de la racine de ngorozo (B), Liliacée, Asparagus africanus;
de ziniya (M), Lég. mimosée, Parkia filicoidea; de gbafio (M),
Commelinacée, Commelina sp.; de ebi angu (B), Graminée, Olyra
latifolia; de kelengwagwa (B), Sapindacée, Paullinia pinnata est
donnée à la femme qui désire beaucoup d'enfants; elle consomme
aussi la racine cuite de ihina kobem (M), Lég. pap. Eriosema
pulcherrimum et de gbasali (G), Lég. pap. Eriosema Tisserantii,

Stupéfiants a poissons.
Les feuilles vertes pilées de lamala (M), Composée, Vernonia
primulina, pour les petits poissons; les graines de kelengwagwa
(B), Sapindacée, Paullinia pinnata; les tubercules de badiya (M),
Aracée, Anchomanes petiolatus; les tubercules et bulbilles de da
(M), Dioscorea bulbifera; les feuilles pilées de gbado (G), Lég.
césalp. Cassia alata, cette plante doit être utilisée seule et non
en mélange avec d'autres espèces; les feuilles pilées de odo (B),
Lég. pap. Tephrosia Vogelii; de yabru (G), Lég. pap. Mundulea
suberosa; les fruits et l'écorce de sele (M), Lég. mimosée, Prosopis
af ricana, en association avec les fruits de ye (M), Lég. mimosée,
Amblygonocarpus Schweinfurthii; l'écorce de la racine, les feuilles
— 364 —

et les fruits mûrs de yote (M), Tiliacée, Grewia sp.; l'écorce de


la liane de forêt sanguru (M), Passifloracée, Adenia cissampeloides ;
les racines pilées de kabunu (M), Méliacée, Turraea Vogelii; les
rameaux écrasés de uogo (B), Euphorbiacée, Euphorbia Sapini et
de songo, diverses Euphorbiacées cactiformes sont utilisés comme
piscicides.

Syphilis, daveke (B), kuporo (B), plaie des pillards; kobo Sabanga
(B), mal des Sabangas.
Maladie autrefois inconnue en pays Banda et Manja, elle semble
avoir été introduite par les esclavagistes et répandue ensuite par
l'occupation du pays.
En boisson, la décoction des racines de kor (M), Anonacée,
Popowia sp.; de bangabingi (M), Combrétacée, Combretum Mor-
theani; de yakerbene (G), Euphorbiacée, Maprounea membrana-
cea; de ganya (M), Rubiacée, Craterispermum Schweinfurthii.
En lotion sur les plaies, la décoction de l'écorce de bibera (M),
Combrétacée, Terminalia glaucescens; des racines de kukundu
(M), Loganiacée, Strychnos innocua; des racines de ebele (B),
Rubiacée, Morinda lucida; des feuilles de kudubru (M), Rubiacée,
Mussaenda arcuata.
En application sur les plaies, la poudre des feuilles desséchées
de waye (M), Lég. pap. Crotalaria sp.; la poudre de l'écorce
desséchée de ebele (B), Rubiacée, Morinda lucida.
Toux.
Maladie attribuée, par les Man j as, à l'antilope kode. Le malade
doit s'abstenir de consommer de la chair de tout animal à plumes :
poules, pintades, oiseaux; il boit la décoction des feuilles de ene
(M), Cypéracée, Scleria racemosa, en association avec celles de
ngubi (B), Anacardiacée, Haematostaphis Pierreanum; celle des
feuilles de bendu (M), Ampélidacée, Ampelocissus cinamochroa ;
de sahanya (M), Labiée, Ocimum americanum, à laquelle on ajoute
un peu de farine de maïs ou de manioc pour former une bouillie
pectorale; des jeunes pousses de egbire (B), Lég. mim. Acacia
verugera; des feuilles de mazimbre (M), Lég. pap. Abrus pulchel-
lus; de l'écorce de alya (B), Verbénacée, Vitex crenata; d'écorce
des racines de kongola (M), Lég. mim. Dichrostachys glomerata,
qui est aussi employée contre la coqueluche des petits enfants;
de l'écorce de tola (M), Lég. mim. Acacia abyssinica.
Est aussi prise contre la toux, l'eau de macération, mêlée aux
aliments, d'un morceau de tubercule de badya (M), Aracée, Ancho-
manes petiolatus; des feuilles de nde (M), Ulmacée, Tréma gui-
— 365 —

neensis; des feuilles de bolo (M), Tiliacée, Glyphaea laterifoliar


contre la toux des petits enfants; la décoction des fruits et
de la moelle des tiges de bêle (M), Zingibéracée, Aframomum
sanguineum.
La sève de la liane ndaya (B), Dilléniacée, Tetracera potatoria
est donnée aux enfants qui toussent; les tubercules de wi zin (M)r
Dioscoréacée, Dioscorea sagittifolia sont consommés avec du sel
indigène; les cendres de bekuli (G), Mélastomacée, Sakeria Lau-
rentii, sont prises dans un peu d'eau. La décoction de la racine
de wi panzaka (M), Rubiacée, Oxyanthus sp. est employée contre
les maux de gorge baga (M).

Varicelle.
L'individu atteint de ce mal fait une abondante consommation
des fruits de arangaya (M), Solanacée, Solanum sp. et la
décoction des feuilles de te foso (M), sert à ses ablutions journalières
(Rutacée, Clausena anisata).

Variole, ndando (M), anjoro (B), yamba (Sango).


Les Bandas désignent aussi cette maladie sous le nom de akag-
baya, mal des Gbayas, ce qui semble indiquer que cette affection
était autrefois inconnue chez eux et qu'elle leur aurait été
communiquée par les Gbayas.
Le malade, dès qu'il est atteint de ce mal, quitte son village.
Il vit isolé sous une paillotte auprès d'un marigot et c'est un
ancien varioleux guéri qui s'occupe de lui et le soigne. Les graines
de wasa (B), Lég. césalp. Tamarindus indica, après réduction en
farine sont consommées en bouillie par le malade.
Après le bain, chaque matin, à l'aube, les pustules sont mises
à vif en les raclant à l'aide d'un morceau de bois aplati. Elles sont
ensuite nettoyées avec une décoction des racines de dokoeng (M),
Anonacée, Artabotrys aurantiaca ou de l'écorce de ndea bandya
(M), Rubiacée, Sarcocephalus xanthoxylon. Des feuilles cuites de
kenga (M), Zingibéracée, Costus Schlechteri sont appliquées sur
les plaies. Les feuilles vertes du manioc, pilées avec de la poudre
de bois rouge, servent à frictionner le malade.
Des féticheurs pratiquent une variolisation curative. Ils font
réduire à chaud la décoction de l'écorce des racines de ndea
bandya (M), Rubiacée, Sarcocephalus xanthoxylon, à laquelle ils
ont incorporé du pus prélevé sur des pustules. L'opérateur
pratique, sur l'avant-bras gauche, un peu au-dessus du poignet, avec
la pointe d'une flèche, trois petites incisions parallèles, sur les-
— 366 —

quelles il étend la mixture préparée. La réaction est brutale. Il se


produit une forte enflure, douloureuse, et pendant une quinzaine
de jours le vacciné est indisponible.
Après le bain, quand les pustules ont été nettoyées avec une
décoction de plante, des féticheurs appliquent un onguent fait
des fruits et des graines de bere (M), Zingibéracée, Aframomum
sanguineum, piles et cuits avec des résidus de haut-fourneau
réduits en poudre et provenant de la fonte du minerai de fer.
Ce traitement serait, paraît-il, très douloureux.

Vers.
Vers oxyures, kemwe (B), vers intestinaux, mingoro (B).
Contre le ténia, l'indigène doit consommer tout d'abord
beaucoup de bananes, puis il boit la décoction des racines de nya
chindo (M), Cucurbitacée, Mukia scabrella ou celle de l'écorce
des rameaux de andoko (B), Sapotacée, Chrgsophyllum Laurentii
ou mange trois à quatre graines de zingadila (M), Euphorbiacée,
Jatropha curcas, pilées et mélangées à une bouillie.
Contre les vers oxyures, sont introduits dans l'anus :
les cendres des racines du manioc, mêlées à du sel indigène; les
feuilles pilées de dazu (M), Labiée, Coleus dazo; le suc des racines
de ba ngula (M), Euphorbiacée, Bridelia micrantha; le suc des
feuilles de manga (M), Solanacée, Nicotiana tabacum; le culot
résiduaire d'une pipe de société.
En lavement contre les vers intestinaux, on utilise la décoction
des feuilles de lamala (M), Composée, Vernonia primulina, qui
est aussi bue par le malade et la décoction des racines de malo
(M), Polygalacée, Securidaca longepedunculata.
Sont bues ou consommées, le matin, à jeun : la décoction des
feuilles de ere pan jeton {M), Asclépiadacée, Periploca nigrescens,
en petite quantité, une cuillerée à soupe environ, dans une
bouillie de farine de maïs ou de manioc; la décoction des racines de
njaka (B), Rutacée, Clausena anisata; la décoction des feuilles de
ndolo (B), Composée, Vernonia senegalensis ; les tiges pilées avec
des grains de sésame et du sel indigène de babira (M), Pipéracée,
Piper umbellatum; l'eau de macération de l'écorce de la racine
de gba ere (M), Asclépiadacée, Omphalogonus calophyllus, est
donnée aux enfants comme vermifuge.

Vomitifs.
Sont employés comme vomitifs : les feuilles mangées en épi-
nards de mbuli (M), Composée, Ageratum conyzoides; les graines
pilées de bivro (B), Marantacée, Trachyphrynium violaceum, con-
— 367 —

sommées en bouillie; la décoction de ye (M), Lég. mim. Ambly-


gonocarpus Schweinfurthii; la décoction des racines de wakawaka
(M), Euphorbiacée, Pycnocoma minor; le suc exprimé des racines
de biberi (M), Rubiacée, Gardenia Jovis-tonantis.

Yeux.
Certains maux d'yeux sont attribués à la civette otu (B). La
décoction des feuilles de ko bure (M), Euphorbiacée, Maprounea
membranacea, en lotion contre la chassie des yeux des petits
enfants; en lotion, sont employées : la décoction des feuilles de
edi (B), Euphorbiacée, Phyllantus floribundus; des feuilles de
fuko (B), Ochnacée, Ouratea myrioneura; de kamato (M), Ampé-
lidacée, Cissus pendilla; de l'écorce des rameaux de ganya (M),
Rubiacée, Craterispermum Schweinfurthii.
Pour procéder à des instillations dans l'œil, les feuilles ou les
raclures des racines pilées sont pressurées à l'aide d'une feuille
de duma (M) qui a la particularité de se plier en deux et sert ainsi
de compte-gouttes.
Le suc des feuilles pilées de bito (M), Lég. pap. Desmodium
lasiocarpum et celui des feuilles de vava (G), Verbénacée, Lan-
tana trifolia, pour les yeux blessés (choc sur le globe oculaire);
le suc des feuilles de gayambali (G), Composée, Microglossa sp.
contre la conjonctivite; le suc de la racine de ndandalida (M),
Nyctaginacée, Boerhaavia repens, contre le filaire de l'œil; contre
les maux d'yeux : la sève de la tige de kenga (M), Zingibéracée,
Costus Schlechteri et de la liane ndaya (B), Dilléniacée, Tetracera
potatoria; contre les moucherons tombés dans l'œil, on instille
quelques gouttes du latex de libele zonga (G), Euphorbiacée,
Euphorbia hirta, de même contre les poussières dans l'œil; le
suc des feuilles de gonge (M), Composée, Mikania scandens, de
evere (B), Tiliacée, Grewia mollis, de sayi (M), Euphorbiacée,
Mallotus oppositifolius, de mbulu (B), Euphorbiacée, Alchornea
cordifolia, sont aussi utilisés.
Contre le compère-loriot, on emploie la sève des racines de
bindoro (M), Rubiacée, Oldenlandia sp.
(d suivre).

Journal d'Agriculture tropicale 23

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