Vous êtes sur la page 1sur 8

Les échelles de mesure

Une échelle de mesure est un ensemble de gradations permettant d’attribuer une valeur


attendue à une question. L’utilisation d’une échelle de mesure pour obtenir une réponse à une
question oriente le répondant sur les nuances souhaitées à sa réponse et permet d’avoir une
information facile à traiter. Cependant, le choix d’une échelle de mesure a des conséquences
multiples sur les résultats (possibilités d’analyse de données, limite de l’information,
interprétation des résultats, etc.). Pour faire un choix éclairé, il est important de considérer
certains éléments. Ainsi, l’échelle de mesure doit :
 permettre au répondant d’exprimer adéquatement son opinion;                          
 être conviviale pour le répondant (simple, facile d’utilisation, permettant de faire un
choix rapide, etc.)
 produire des mesures de qualité (exactes et minimisant l’erreur de mesure);                            
 permettre de réaliser les analyses nécessaires à l’atteinte des objectifs de la recherche
 produire les indicateurs de résultats désirés;                           
 permettre des comparaisons avec des évaluations antérieures du service ou avec des
services similaires (étalonnage).             

1. Les caractéristiques des échelles :

Le choix d’une échelle de mesure bien adaptée pour une question suppose une adéquation
parfaite entre l’information recherchée et le traitement qui en sera fait par la suite. Pour y
arriver, il est important d’avoir une connaissance des caractéristiques de ces échelles. Cette
section présente les cinq caractéristiques définissant toute échelle de mesure, soit :
 le support;
 la direction; 
 l’équilibre;                  
 le point de neutralité;                
 le nombre de modalités.
Le support de l’échelle :
Il y a trois catégories de support d’échelle : sémantique, numérique et mixte. 

Sémantique (ou verbal)


Une échelle à support sémantique est une échelle dont chaque modalité de réponse est
représentée par un mot ou un groupe de mots. L’intérêt de l’échelle sémantique c’est qu’elle
est plus facile à comprendre pour le répondant. Ce genre de support permet, comme résultat,
d’établir la distribution des répondants selon les réponses.

Numérique :

Une échelle à support numérique est une échelle où le répondant choisit un nombre parmi
ceux qui lui sont présentés. Ce type de support permet de présenter un grand nombre de
modalités de réponse (potentiel discriminant plus grand) et d’effectuer un traitement
numérique des réponses.

Mixte :

Certaines échelles sont dites mixtes, car elles utilisent un support numérique et sont enrichies
par un support sémantique qualifiant des gradations de l’échelle. L’utilisation du support
sémantique se fait plus souvent aux extrémités de l’échelle.

 Le support sémantique facilite la compréhension de l’échelle par le répondant et


l’interprétation des résultats, mais le nombre de modalités de réponse ne doit pas être trop
élevé puisque le répondant peine à retenir plus de 5 ou 6 modalités de réponse.

Le support numérique est simple et facile d’utilisation. Il est interprété par le répondant de
façon intuitive. Toutefois, le répondant peut interpréter l’échelle à l’envers et la signification
d’une réponse peut varier d’un répondant à un autre.
Le support mixte offre autant les avantages que les inconvénients des supports précédents.
Cet axe concerne la mise en place de mécanismes de rétroaction rapide et en continu tels que
les sondages en ligne, les groupes de discussion, les entrevues individuelles, les suggestions
des employés et l’utilisation des outils du Web 2.0.   L’objectif de ces consultations est de
disposer d’une information en temps réel de la satisfaction du client qui vient de recevoir un
service afin d’ajuster rapidement tout service, existant ou nouveau, aux besoins exprimés par
les clients. Ces consultations s’intègrent à tout besoin d’affaires et aux grands projets
corporatifs. Elles permettent de recueillir les commentaires de tous les acteurs concernés à
l’interne et à l’externe.  

  La direction :
Il y a deux possibilités de direction de l’échelle : unidirectionnelle ou bidirectionnelle.  

Unidirectionnelle :

Une échelle unidirectionnelle progresse dans une seule direction. Elle part d’un point de
référence et progresse dans un seul sens.

Bidirectionnelle :

On dit que la direction est bidirectionnelle si l’échelle progresse dans deux directions
opposées. Quand on oppose deux pôles (p. ex. insatisfait et satisfait), l’échelle est
bidirectionnelle.

  L'équilibre :

Deux possibilités s’offrent aussi pour l’équilibre de l’échelle : symétrique ou asymétrique.


Notons que l’équilibre d’une échelle s’applique uniquement lorsque celle-ci est
bidirectionnelle.  

Symétrique :

On dit que l’équilibre de l’échelle est symétrique lorsque le nombre de modalités est égal dans
les deux directions (p. ex. : autant de points positifs que négatifs).

Asymétrique :

On dit que l’équilibre de l’échelle est asymétrique lorsque le nombre de modalités est
différent dans les deux directions de l’échelle (p. ex. : 2 points négatifs et 4 points positifs).
Le point de neutralité  

On dira qu’une échelle bidirectionnelle possède un point de neutralité lorsqu’une modalité


permet au répondant de ne pas prendre position. En insérant un point de neutralité, on permet
plus de nuances au répondant et les réponses ne sont pas forcées. Toutefois, pour les questions
qui demandent un plus grand effort de réflexion ou une implication morale, l’ajout d’un point
de neutralité peut inciter le répondant à ne pas se positionner. De plus, si une proportion
significative de répondants l’utilise par facilité comme un refuge au lieu de répondre
adéquatement, le point de neutralité peut influencer les résultats.  

Le nombre de modalités :

 
Le nombre de modalités des échelles les plus usuelles est de 4, 5, 7, 10 et 11 points. Au-delà
de 5 modalités, les échelles sont généralement à support numérique ou mixte, car il devient
difficile de trouver les « mots » adéquats pour chacune des modalités. Une échelle avec
beaucoup de modalités permet au répondant d’être plus discriminant dans sa réponse, mais lui
demande un effort de nuance plus important. À l’opposé, une échelle comptant peu de
modalités, même si elle est plus simple à utiliser, fournit une information moins précise.    

2. Les types d’échelle :

    Échelle de Likert  

L’échelle de Likert permet au répondant d’indiquer son degré d’accord ou de désaccord à


l’égard d’une affirmation (énoncé). À l’origine, elle était utilisée lors de tests
psychométriques; elle comptait cinq modalités et était à support sémantique :  

 Pas du tout d’accord


 Pas d’accord                  
 Ni en désaccord, ni d’accord                        
 D’accord                      
 Tout à fait d’accord      
     
Aujourd’hui, ce genre d’échelle a évolué et on trouve des échelles de Likert à 4, 5, 7 ou 10
modalités, le nombre de modalités permettant de nuancer le degré d’accord. Souvent, les
échelles de Likert avec plus de cinq modalités utilisent des supports numériques ou mixtes.  

Lors du traitement, les réponses peuvent être codées selon le nombre de modalités dans
l’échelle. À chaque réponse, on peut attribuer une valeur numérique, ce qui permet de calculer
la moyenne et l’écart-type. L’avantage des échelles de « type Likert » est leur simplicité
d’utilisation tant pour le répondant que pour la personne qui doit concevoir l’instrument de
mesure (le questionnaire).  

Échelle sémantique différentielle :

Une échelle sémantique différentielle permet de recueillir une opinion lors d’une enquête en
faisant prendre une position à la personne interrogée par rapport à des mots de sens opposés.  
Il s’agit d’une échelle bidirectionnelle avec un nombre de modalités impair (2n+1). L’échelle
est codée de -n à +n avec un point de neutralité (0) au centre. Aux deux extrémités, on place
les adjectifs contraires (p. ex. : insatisfait et satisfait). Pour l’analyse des données, l’échelle
peut être recodée de 1 à 2n+1.  
Les échelles sémantiques différentielles sont plus difficiles à concevoir, car elles exigent de
trouver de parfaits antonymes.  
 
Échelle de Stapel :

L’échelle de Stapel tient son nom de son créateur, Jan Stapel, et se compose de 10 catégories
de réponses. Les répondants peuvent ainsi choisir un chiffre allant de -5 à +5 correspondant à
leur évaluation de la question. C’est une échelle en 10 points, donc il n’y a pas de point de
neutralité. L’échelle est présentée de façon verticale. Leterme évalué est situé au centre de
l’échelle et le répondant doit indiquer la direction et l’intensité de son attitude, de sa
perception ou de son sentiment. Il s’agit d’une variante unipolaire de l’échelle sémantique
différentielle.  
L’échelle de Stapel est plus difficile à utiliser pour le répondant et elle est déconseillée pour
les enquêtes téléphoniques.  
3.         Le niveau de mesure des échelles  

Pour toutes les échelles, on peut trouver le niveau de mesure. Il y en a quatre :


 Nominale;                    
 Ordinale;                  
 Intervalle;                 
 Rapport.                

Le niveau de mesure de données qualitatives est une échelle nominale ou ordinale. Les
données quantitatives, pour leur part, ont un niveau de mesure d'intervalle ou de rapport.  

L’échelle nominale :

Cette échelle possède une propriété : l’identification. L'échelle nominale comporte un certain
nombre de modalités, dont les caractéristiques sont de couvrir l’ensemble des réponses
possibles et d’être toutes différentes les unes des autres (p. ex. : sexe, nationalité, type de
diplôme, etc.). Si des nombres sont associés aux modalités de réponse de l’échelle, ils n’ont
aucune signification.  
  
L’échelle ordinale :

Cette échelle possède deux propriétés : l’identification et l’ordonnancement. Il est toujours


possible pour cette échelle d’établir le rang des modalités. Les modalités qui composent une
échelle ordinales ont munies d'une structure d'ordre établie en fonction d'un critère donné. Par
exemple, sur une échelle de satisfaction sémantique en 4 points, les chiffres 1 à 4 n’ont
aucune autre signification que d’indiquer un rang (p. ex. : la scolarité).  

L’échelle d'intervalle :

Cette échelle possède trois propriétés : l’identification, l’ordonnancement et l’égalité des


intervalles. C’est une échelle métrique dont le zéro est fixé arbitrairement. Dans cette échelle,
un zéro ne correspond pas à une « absence de la variable d’intérêt » et les nombres qui y sont
associés ont une signification (p. ex. : la température : le zéro correspond au point de
congélation de l’eau et non pas à l’absence de température). Cette échelle permet de
déterminer l’intervalle entre les observations et de comparer ces intervalles. Il est ainsi
possible de déterminer si deux intervalles sont ou ne sont pas de même étendue.  
L’échelle d’intervalle permet également de calculer des statistiques (moyenne, écart-type,
etc.) et différentes méthodes d’analyse peuvent être utilisées pour traiter les données. Plus il y
a de modalités dans l’échelle, plus les données collectées grâce à cette échelle se rapprochent
d’une variable aléatoire continue. 
 
L’échelle de rapport :

L’échelle de rapport permet non seulement la comparaison d'intervalles (comme l’échelle


d’intervalle), mais également la comparaison de rapports. Il est donc possible de déterminer si
deux rapports sont ou ne sont pas égaux. Cette échelle diffère essentiellement de l’échelle
d’intervalle par le fait que le zéro, dans cette échelle, correspond à une « absence de
la variable d’intérêt ». C’est la correspondance entre le zéro et « l’absence de
la variable d’intérêt » qui permet le calcul de ces rapports (p. ex. : le nombre d’heures d’étude
pour un examen est mesuré à l’aide d’une échelle de rapport parce que zéro heure d’étude
correspond à une absence d’étude).  
 
Le choix d’une échelle de mesure doit se faire en fonction des enjeux et des objectifs de
l’enquête. Les principales qualités d’une échelle de mesure sont les suivantes :

-          Facilité de compréhension


-          Signification univoque pour l’ensemble des répondants
-          Simplicité de réponse
-          Fiabilité et validité de l’échelle
-          Minimisation des biais
-          Sensibilité permettant de mesurer les évolutions 
-          Possibilité de discrimination des opinions
-          Facilité de communication des résultats
-          Possibilité et facilité d’établir des cibles et des indicateurs
-          Possibilité et facilité de traitement statistique des résultats
-          Possibilité d’étalonnage
Analyse des items
Etude critique des items qui composent un instrument d'évaluation ou de mesure pour
identifier ceux dont les caractéristiques paraissent inadéquates ou qui présentent des défauts et
des faiblesses techniques exigeant des modifications plus ou moins importantes. Cette
démarche intervient généralement après une première passation de l'instrument (passation-
pilote ou passation "à blanc") et concerne aussi bien le fond que la forme des items.
Quant au fond, les problèmes qui peuvent se poser ont trait principalement à la validité de
contenu (adéquation du contenu de l'item par rapport aux objectifs de la démarche).
Concernant la forme, en revanche, on considérera tout particulièrement la formulation même
de l'item (clarté, précision, univocité de l'énoncé; pertinence ou plausibilité des distracteurs,
etc.).
Par ailleurs, il existe des procédés statistiques qui permettent de calculer des indices dits de
difficulté ou de discrimination ; d'évaluer la corrélation entre chaque item et l'ensemble du
test; de vérifier quel est l'effet dû à l'item sur l’homogénéité de l'instrument. Enfin, des
analyses plus complexes peuvent également être envisagées en ayant recours à la théorie de la
généralisabilité d'une part (analyse de facettes) ou à la théorie des réponses aux items d'autre
part (calcul des paramètres de difficulté, de discrimination et de pseudo-chance).

Vous aimerez peut-être aussi