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Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger

Première année des classes préparatoires

Module : histoire de l’architecture 1.


Cours 2 :

L’architecture mésopotamienne
La naissance de l’architecture monumentale du pouvoir

Contenu du cours : (synthèse du cours)

- Introduction : La naissance des premières civilisations du croissant fertile.


1. L’aire de pertinence géographique de la civilisation mésopotamienne.
2. Repères chronologiques des différents empires.
3. La naissance des cités-états : typologie d’urbanisme.
4. Identification des typologies architecturales et leurs principales caractéristiques.
5. Le système constructif et les matériaux utilisés.
6. Le système décoratif dans l’architecture mésopotamienne.
7. Identifications des caractéristiques usuelles de l’architecture mésopotamienne.

- Conclusion générale : Le caractère de l’architecture mésopotamienne par les


relations : architecture /géométrie ; Monumentalité/ verticalité.
-
1. Situation géographique de la Mésopotamie :

Le « Croissant fertile » est une vaste zone géographique du Moyen Orient, qui est constituée
de grandes plaines fertiles s’étalant de l’Irak jusqu’en Egypte.
La Mésopotamie signifie le pays entre les deux fleuves : le Tigre et l’Euphrate. Ce mot
« Mésopotamie » vient du grec ; il est composé de mésos : qui veut dire milieu et potamos :
qui signifie le fleuve.
La Mésopotamie est composée d’une plaine basse et fertile, irriguée par ces deux fleuves, et
d’un plateau se terminant au nord par une chaine montagneuse, qui la sépare de l’Anatolie.

Le climat semi-aride avait été la cause de la raréfaction des pluies. Cette région demeure
irriguée grâce à ces grands fleuves qui avaient favorisé le développement de l’agriculture sur
leurs berges et plus loin en plaine, en développent des canaux d’irrigation. Ce qui a été à
l’origine de la sédentarisation des populations dès la fin du néolithique et à l’abandon ainsi
du nomadisme. Ces derniers commençaient à s’organiser en groupes communautaires
autour de cette activité, en étant à la base de la naissance des premières cités-états. C’est
l’apparition du premier fait urbain et d’aménagement des cités.

1 Prof. Dr CHENNAOUI Youcef. Professeur, Directeur de recherches à l’EPAU d’Alger.


Trois empires majeures se sont succédés sur ce territoire dès la fin de la protohistoire avec
l’invention de l’écriture vers (-3000 ans) qui en constitue un paramètre marquant dans le
développement des civilisations ; et ceci jusqu’à la fin de la période antique (Voir frise
chronologique ci-contre).

1ere période : -2900 à -2000 Av 2e période: - 2000 à – 1595 Av J.C


3e période: -1000 à 612 JC
J.C 1er Empire babylonien
Empire Assyrien
Empire sumérien

2. L’architecture du pouvoir.
1. Les palais :
- Le palais assyrien est construit sur une terrasse artificielle, auquel on y accédait par
des rampes. Le palais comprenait généralement plusieurs salles, dont : des salles de
gardes, des ateliers, des bureaux, des temples et des pièces de réception et des
appartements royaux. A titre d’exemple, il y avait plus de 200 salles et une vingtaine
de cours au palais de Sargon à Khorsabad.
- Le palais mésopotamien reprend l’aspect d’une citadelle massive et lourde. Il est
entouré de longues murailles rectilignes flanquées de plusieurs tours de gardes de
forme carrée. (Voir Fig. ci-contre).

Reconstitution de la citadelle avec le palais royal de Sargon II à Khorsabad.

- Le palais avec sa taille géante, formait une vraie ville à l’intérieur des cités.
- Le palais est tracé sans aucune loi d’axe ou de symétrie. Il fut divisé en groupes bien
isolés et compartimentés.

2 Prof. Dr CHENNAOUI Youcef. Professeur, Directeur de recherches à l’EPAU d’Alger.


- L’organisation spatiale du palais mésopotamien fut à la base de la maison à cour, car
les pièces étaient sans fenêtres ; afin de ne pas compromettre la solidité des murs en
briques de terre. La maison prenait jour à partir de la cours intérieure.

1. Une maison sur cour centrale


De la cité d’Ur.
2. Un palais avec son temple de
Ashnunna, Ur (Tell Asmar, Irak).

2. Les ziggourats :
La ziggourat est un temple-tour dressé sur de hautes terrasses. C’est une tour qui
comprend plusieurs étages. Leurs hautes masses dominent les cités
mésopotamiennes.

3 Prof. Dr CHENNAOUI Youcef. Professeur, Directeur de recherches à l’EPAU d’Alger.


Elles s’affirment par un certain nombre de caractéristiques :
- Affirmation de la « Verticalité » croissante. Il s’agit de la construction non seulement
d’un volume, mais d’un signe tectonique destiné à dominer le paysage et en
constituer un repère architectural.
- La mise ne évidence au moyen de l’architecture de l’idée de « la progression en
verticalité » par les volumes des terrasses et des rampes, en séparant les niveaux
fréquentés par :
 Le sujet (esclave) / Souverain (Roi-Dieu)
 Sacré (temple) / profane (la ville ou la rue)
- La ziggourat a subi une longue évolution architecturale, depuis le sanctuaire dressé
sur une terrasse artificielle jusqu’au modèle de tours pyramidales à degrés.

1. Le temple blanc d’Uruk (3200 -3000 av J.C)


2. Restitution de la Ziggourat de la ville de Babylone.

3. Les caractéristiques usuelles de l’architecture mésopotamienne


1. L’affirmation de la masse qui symbolise le pouvoir politique et religieux. La massivité
reposait sur la technique de maçonnerie des murs en briques de terre ou en pisé, dont
l’objectif recherché étant le caractère de monumentalité représentative du pouvoir
politique ou religieux.
2. La détermination de l’angle droit et le développement du plan rectangulaire, remplaçant
les murs circulaires de la période protohistorique.
3. Le caractère fortifié des bâtiments, imposé par l’insécurité et la rivalité entre les cités-
états.
4. L’affirmation de la verticalité par le degré d’ascension dans les ziggourats.
5. L’utilisation du mur à redans qui entourent l’édifice. Les redans créent des contrastes
esthétiques de clair/ obscur, pour rompre la monotonie des murs rectilignes. Il a aussi un
rôle structurel de consolidation du mur à jouer aussi.
4 Prof. Dr CHENNAOUI Youcef. Professeur, Directeur de recherches à l’EPAU d’Alger.
6. L’utilisation des merlons en dents de scie, coiffant la partie supérieure des murs et des
remparts. C’est un effet esthétique recherché depuis un élément d’architecture défensive.
7. L’utilisation de maçonneries en briques de terre crues, en usant des ressources locales
disponibles : argile – limons- paille végétale, … C’est l’épaisseur du mur qui donne ainsi un
aspect de massivité à l’édifice.
8. Le traitement plastique ou chromatique des surfaces de certains murs par des bas-reliefs,
des mosaïques de cônes ou des fresques en briques émaillées aux tons de colories vifs.
9. La disposition de statues de taureaux aillés, qui sont adossés aux montants des portails
d’entrée des palais et des temples.
10. L’usage en Assyrie de colonnes aux chapiteaux formées de têtes de taureaux, soutenant
des poutres en bois. Le système de la structure porteuse de la salle devient dès lors du type
hypostyle.

Portail d’entrée du palais de Sargon à Khorsabad

Salle hypostyle du palais et Chapiteau aux protomés de taureaux de l'une des 36


colonnes intérieures de l'apadana du palais d'Artaxerxés
vers 450 av J.C
CONCLUSION GENERALE. Notons au final que :
- La civilisation mésopotamienne a mis la relation entre : Architecture et géométrie par la
normalisation des dimensions de la brique et l’usage de l’angle droit.
- Elle a recherché l’effet de monumentalité à caractère représentatif ; au biais de certains
bâtiments : palais et ziggourats.
Sources des illustrations : Ettore Guglielmi (2004). Storia dell’architettura. Edit. Newton & Compton
Editori. Italie.

5 Prof. Dr CHENNAOUI Youcef. Professeur, Directeur de recherches à l’EPAU d’Alger.

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