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L'ANABASE
LIVRE PREMIER
ALLIANCE DES MAISONS D'ÉDUCATION CHRÉTIENNE
XÉNOPHON
LUNABASE
LIVPE PREMIER
PARIS
LIBRAIRIE POUSS1ELGUE FRÈRES
ROE CASSETTE, 15
1879
NOTICE SUR XÉNOPHON
CHAPITRE PREMIER
Causes de la guerre entre Cyrus le Jeune et Artaxerxès. — Mort de Darius.
— Artaxerxès monte sur lo trône. —11
fait arrêter Cyrus lo Jeune, accuse
de conspirer contre lui. — Sauvé par l'intervention de sa mère, Cyrus
médite de so venger. — 11 lève des troupes secrètement.
£Tuy^av£V tj^tov.
4 ."AXXo Si GTpâT£U{i,a aùrw coveXé'yeTO év XEP£OVY)G<J>
xaTavTiTwépaç 'A&JSOU rovSe TÔV 7;p6~ov. IOiap^oç
T/J
à mort une partie et en exila d'autres. Cyrus accueillit les fu-
gitifs, et, rassemblant une armée, assiégea Milet à la fois par
terre et par mer, dans le dessein de faire rentrer les bannis.
C'était là un nouveau prétexte de réunir des troupes. En même
temps, il adressait un message au roi, le priant de lui donner,
puisqu'il était son frère, ces mêmes villes, plutôt que de les.
laisser sous le gouvernement de Tissapherne. Sa mère appuya
cette réclamation; et le roi, au lieu de s'apercevoir du piège,
crut que tous ces préparatifs de guerre et ces armées levées à
si grands frais étaient dirigés contre Tissapherne. Il n'était pas
fâché do les \oir aux prises; car Cyrus lui envoyait les impôts
des villes qui avaient été au pouvoir de Tissapherne.
IV. Une autre levée de troupes se faisait, au nom de Cyrus,
dans la Chersonèse », en face d'Abydos. Voici de quelle manière:
•AYJVCOV
(/.KJOOV, xal Sei^a». aÙTou
[/,•/)
T^OOGOEV xaraXOcat
faire la paix avec ses ennemis avant d'avoir pris son avis.
C'était encore là une armée secrètement entretenue en Thes-
salie. Le Béotien Proxène, également son hôte, reçut l'ordre
de lever un corps assez nombreux et de venir à lui; car il
voulait, disait-il, diriger une expédition contre la Pisidie ',
dont les habitants lui suscitaient des embarras dans sa pro-
vince. 11 commanda à Sophénètc de Stymphale 8, et à Socrate
d'Achaïe 3, eux aussi ses hôtes, de lever le plus possible de
soldats, sous prétexte d'aider les exilés de Milet à combattre
Tissapherne. Ces ordres furent exécutés.
7cop£U£Tai wç paGiXÉa Y)
eSuva/ro Tà^tGTa, tTîTïéaç
eytov wç TïEVTaxoGCouç. Kal (3aGtXEÙç piv SYJ ETÏEI
,
YJXOUGE
7:apà TiGGaçEpvouç TOV Kupou GTOXOV, àvTlTîa-
pecxeuà^eTO.
3. Kupoç Se, ej^wv oSç el'pYixa, ûp^y/ro aTîoSàpSewv •
xal ê£eXauvei Sià TY,Ç AuSfoç GTaQj./.oùç Tpeïç, Tîapa-
Gayyaç EÏXOGI xal Suo, èVi TOV MaÉavSpov TrorajAov.
TOUTOU TO eupoç Suo "XeOpa • yécpupa Se ITÛYJV e'Çeu-
ypivY) ^Xotoiç éVrà. TOUTOV Staêàç e^eXauvet Sià <Êpu-
yiaç GTaôj/.ov é'va, TïapaGy.yyaç ÔXTW elç KoXoGGàç,
,
7w6Xiv oîxoupivYiv, eàSaty.ova xal (/eyàXviv. 'EvTauOa
ej-z.eivev v)(/.epaç èVrâ • xal Yjxe Mévtov 6 BeTTaXoç,
&7?XtTaç e^tovy iXfouç xal TïeXTy.GTàç TîEVTaxoGÉouç,
ÀoXoîcaç xal AtV.avaç xal 'OXuvOiouç.
1. Ce fleuve est connu par la mal le grec, que, pour désigner les
fraîcheur de ses eaux; Alexandre fautes de langage, on disait aoXoi-
B*y baigna et faillit y trouver la xtffjio?, locution de Soles. Ce mot
mort. est resté: on dit solécisme pour In-
3. Soles, petite ville, de Cilicie, diquer une faute contre la gram-
fondée par des Achéens et des Rho- maire. — Issus, célèbre par la vic-
dlens. Les habitants parlaient si toire d'Alexandre sur Darius.
28 xÉNOPnoN
TWV
ôpwv TWV elç TO TTES^OV Sùo Xo^oi Mévwvoç
TOU
GTpaT£»j|/aTOç y.7:ojXovTO *
ol (AÈV
£<paGav
àpTïà^ovTàç TI
xaTaxoTTYjvai ÛTÎQ TWV KiXfxwv, ol Se Ù7:oXeicpQÉvTy.ç,
xal où Suva[A£VOu; eûpEÏv TÔ àXXo GTp«T£uy.a oùSè Tàç
ôSoùç, eiTa TîXavtijjAe'vouç àTroXeGQy.', • r.Gav S' oùv oùrot
exaTOV OTrXïTai.Ot S' àXXot ÉT;£Î YJXOV, TYJV Te rcôXiv
TOÙÇ Tapcoùç S'//ip-aGav, Sià TÔV oXeOpov TWV
ouoTpa-
Ta. (ïaciXeia Ta év aùr/).
TIWTWV
ôpyi^oiAevot, xal
Kupoç Se eTwel EiGY/XaGEV elç TY)V TTÔXtV, [/.ETCrcélATTeTO
TÔV
Les troupes de Cléarque soupçonnent qu'on les mène contre le grand roi,
et refusent d'aller plus loin.— Discours de Cléarque j il feint de vouloir
suivre ses soldats partout où ils iront. — Stratagème habile de Cléarque.
— Des députés sont choisis pour
aller demander à Cyrus quels sont ses
projets. — Réponse de Cyrus. — Sans être convaincus, les Grecs con-
sentent à marcher, moyennant une augmentation de solde.
1. Oùx e|oao-«v îévac, pour ?ça- veut dire jeter, lancer. Ici il veut
aav oùx Uvat, ils dirent qu'ils dire, comme le montre le contexte,
n'iraient pas. Où devant certains que les soldats de Cléarque l'assail-
verbes, comme çr,(if, en fait des lirent de pierres. Traduisez donc :
composés négatifs, de manière que lancèrent des pierres contre lui et
pour avoir le sens de la phrase on contre ses équipages.
doit transporter la négation du pre- 4. Mixpov èÇlçuv6 T0 V*i **va-
mier verbe ou second. Remarquez 7UTpa)Qîjvai, peu s'en fallut qu'il
où «pïjixi, comme en latin negare, ne fût lapidé. Mrç, après les verbes
dans cet exemple : Vulpes negavtt négatifs, est quelquefois explétif.
se esse culpa proximam; le renard Ici, (Jiixpov IÇIçuye peut être consi-
dit qu'il n'était pas coupable. déré comme une expression néga-
2. ToO 7tp6o-u>, sous-entendu êrcf. tive. La particule ne est souvent
A la question quo, on peut aussi explétive en français. Exemple : Je
mettre lo génitif avec Èuf. crains qu'il ne vienne; il est plus
3. BâU'j), dans le sens positif, savant que vous ne pensez.
L'ANABASE 31
' TCefootu.ai • voj/(£to yàp ôjAôtç é4u.ol elvai xal iraTpfSa xal
<p(Xouç xal GujAiAâyouç, xal GÙV 6{AÏV |/.èv av oij/at eîvai
Tfyuoç, Ô7VOU àv w, ÛJAWV Se IpYjiAoç wv oùx av txavôç
elvai oi{Aai OUT' av <p(Xov tîxpeXviGai OUT' av éyôpov àXé-
^acGai, 'Qç é(Aou ouv lovroç 1 07cyj av 1 xal ù|Aeîç, OUTW
TYJV yvw|AY)VeyeTe. »
3.TauTaei7ttv ol SècTpaTiûrai, oÏTe aÙTOu éxefvou
xal ol àXXoi, Taùra àxoÙGavTeç,.ÔTi où <pafr) rcapà (ia-
GiXéa TîopeùeGOai, eV^veGav 3 • rcapà Se Eevfou xal Ila-
cfwvoç rcXefouç vi SIGYJXIOI XaêovTêç Ta ôn?Xa xal Ta
Gxeuo(popa wapà KXeàpyo. Kupoç
eGTpaTOTîeSEÙGavTO
Se TOUTOIÇ àTïOptOV TE xat XUTÎOUJAEVOÇ (A£TE77ÊJ7.Tr£TO TOV
KXeapyov • 6 Se îévat (/,èv oùx Y$0eXe, XàGpa Se TWV
GTpaTiwTwv 7ré(A7T(ov auTÔ àyyeXov eXeye Gap^eïv, wç
XaTaGTY)GO|AeVWV4 TOUTWV eîç TO SeOV * [AêTaTfEJATTEGGai
S' éxéXeuev 5 aÙTOV aÙTÙç S' oùx £<pY) levai. MeTa Se
TaiÏTa Guvayaywv TOÙÇ G' lauTou GTpaTiwTaç xal TOÙÇ
TwpoGfiXGdvraç 6 aÙTû xal TWV àXXwv TOV (3ouX6[/.evov
EXE^E ToiâSe
•
1. 'I6Vro;. Part, do eTu.i, aller, ces choses devant tire rétablies selon
avco un sens futur. Mot à mot : ayez ce qu'il fallait, c'est - & • dire attendu
la conviction comme de moi devant que l'affaire tournerait à une heu-
aller. reuse issue. ;;
2. "OTIYJ Sv. Sous-entendu frjTS. 6. 'ExéXevev a pour sujet Cléarque.
8. 'EirjVEO-av, l'approuvèrent de Cléarque conseilla a Cyrus de l'en-
ce qu'il disait qu'il ne marchaitpas, voyer encore chercher publique-
c'est-à-dire approuvèrent son des- ment.
sein de ne pas marcher. 6. Iïpo7g).66vT«e,ceuxqui étaient
4. Futur moyen employé dans le venus vers lui, les soldats de Paston
sens du passif. Mot à mot : comme et de Xénias.
L'ANABASE 33
4, « "AvSpeç cTpaTiwrai, Ta p.èv SYJ Kùpou* S-îîXov
OTI oûrwç eyei 8 Trpôç vjfAôcç,
toGTcep Ta tyixipx, Trpôç
éxeïvov • oùre yàp vj'Aeïç éxei'vou eri CTpaTiûrai, i-ntl
ye où Guvêi;o|AeQa aÙTÔ, oùre éxeïvoç ETI YJJAÏV (AIGOO-
SOTYIÇ. "On (AevTOi àSixeÏGGai vouv£ei ù<p' YIJAWV oISa,
WGTÇ xal (AeTa7:e(/.7;o|A£V0u aÙTOu oùx éGéXw eXOetv, TO
JAIV (/.éyiGTOv 3, alGyuvo»Aevoç, GÙvotSa 4 éf/.auT&
OTI
wàvTa é^euGjAevoç aùw/, e~eiTa Sa xal SsSiwç, {;//)
Xaêwv (AE SÎXYJV £77&0y) wv 5 vo[Aî(ei ÙTÎ' é{/.ou Y)SIXY1GGXI.
'EJAOI ouv Soxeï oùy topa elvai YJJAÏV xaGeùSeiv oùS' àf/.£-
Xeïv Y)(AWV aÙTwv, àXXà (ÎOUXEÙEGGXI ô TI ypY) TÏÏOIEÏV
éx TOÙTWV 6. Kal ewç Te (AÉVOJAEV aùa'ou 7, GxeTnréov f/.ot
Soxeï elvai, Ô'TCWÇ àc<paXeGTaTaS
(Aevouj;.ev, eï Te
T,SY)
Soxeï àîciévai, ÔTTWÇ àcçaXÉGTaTa aTïijAev, xal OT;WÇ
Ta éwiTYlSeia é'£of/.ev • CCVEU
yàp TOÙTWV OUTE GTpaTYjyou
oÙTe ISIWTOU o<peXoç oùSév. '0 S' àvYjp 9 iroXXou piv
à£ioç <p(Xoç $ àv çO.oç Y) yaXeTwwraTOç S'éyGpoç 10 tp
,
àv TcoXéfAioç Y). "Eyei Sa Suvafx.iv xal -rcefrov xal ITT—
TCIXYJV xal vauTiXYjv, $v îràvTeç ôfAo(wç
opwfjtév Te xal
vous ne dise moi comme devant sant pas une seconde fois le voyage
commander, c'est-à-dire que per- par mer, c'est-à-dire comme si
sonne ne me propose de me charger Cyrus n'avait lui-même besoin de
du commandement.— Tr,v o-TpaTr,- ces vaissiMux pour revenir.
yîav o-TpaTriyeïv. En greo, lo verbe 4. Du style indirect, Xénophon
neutre peut prendre à l'accusatif passe dans la même phrase au style
le nom de même origine que lui, direct. — AujiafvsoOai, gâter, dé-
pu de signification analogue. Cette truire, ruiner l'entreprise.
tournure se rencontre quelquefois 5. TQ. Relatif attiré au datif à
en latin, comme dans cet exemple cause de son antécédent.
de Cicéron : Yivere vitam tutio- 6. Optatif attlque de <5xv!w.
rem. 7. Sous-entendu la proposition
1. 'Û; 8s ite{ffou.at,
•
.
ffùv. Un nom au datif, accompagné
suppléez Xe-
YITWTÎ; que quelqu'un dise, vous do <XVT6Ç doit souvent se traduire
, être ,
pouvez dire, en français comme s'il était précédé
certains que j'obéi-
rai, do aùv, avec. Cette préposition est
2."Apxeffôat.Inf.pass. de ap/w, très souvent sous-entendue aveo les
être commandé, d'oa obéir. mots CT6XO;, flotte, CJTOXXOZ, ar-
3. "Qffnep... pjj Ttotovuivou. mée, et autres désignant des idées
Littéralement : comme Cyrus ne fai- du même genre.
36 XÉNOPHON
'AXX' éyt6 ÇYjfAi TauTa ftèv «pXuapfaç elvai •
Soxeï Se
(AOI
àvSpaç éXGovTaç Kupov, oÏTiveç éffiTYiSeiot,
Tirpoç
GÙV KXeàpyw épwT^cv éxeïvov, xi poùXeTai Y){AÏv
yp'/j-
GGai • xal éàv piv Y) 7?pa£tç Y) TcapaTïXYjGi'a olV.;ep' xal
TcpocQEV éypYÎTO TOÏÇ £evoiç, eweGGai xal
YifAaç, xal {AYV
xaxfouç eîvat TWV TirpocGev TOÙTW * GuvavaSavTwv • éàv
Se [AEÉÇWV
Y)
Tîpa^tç TYIÇ îrpooOev (pafvYjTat xal ÉTwtTwO-
TOU
Sia£a(veiv, xal wç TrpoGujAOTaTOiç OÙGIV UJAÏV yzpiv
eÏG£Tai* Kupoç xal àrroStoGEt ' é-foraTai S' £t T-.Ç 3 xal
àXXoç • Y<V S' à-o-.j/Y/^GwvTy.'. ot àXXoi, àmjAEv JAÈV
à~avT£ç elç ToùfA-aXiv, ÛJAÎV SE WÇ JAÔVOIÇ rreiGofAe'voiç
TviGTOTaTOiç ypr,G£Tai xal elç «ppoùpiaxal elç Xoyayîxç,
xal àXXou OÙTIVOÇ àv SEYIGQE, oîSa OTI WÇ çiXou TÎU-
C;EGOE Kùpou.
Taïç yEpci'v •
eùQùç Se GUV TOUTOIÇ
elG7vYiS^Gavreç elç TOV
7CY)X0V GXTTOV Y) WÇ TIÇ &V WETO {AETEtopOUÇ Ec^ÊTCOfAlGaV
Tàç àjAa^aç.
4. Tô SE GÙfATcav SYJXOÇ YJV ' Kupoç wç GTÏÊUSWV Tcôteav
TYJV
ôSôv Xal OÙ StaTpÉotOV,
OTTOU fAY)
2 éTîtGlTlGfAOU EVEXa
WÇ |AY)
àTÏTêGOxi T7,Ç Xap^YlÇ TO
OStop ' é?wl
TOUTtOV
Sl£-
1, Ar,X^; £tji.i se traduit par il pour qui sait appliquer son esprit,
est évident que, et lo verbe qui en étant fortparl'étenduc...,c'cst-&-ùlro
dépendEO met au participe (Maun., quiconque sait réfléchir remarque
Synt., 39.) que l'empire des Perses est puissant
2. Onou \Lr\... Mot à mot : par- par l'étendue, etc.
tout ox\ il ne s'arrêtait pas, c'est-à- 6. L'Infinitif construit aveo l'ar-
diro »ie s'arrclant que. ticle forme comme unsubstantif.Mot
8. Remarquez l'augment placé à mot : par le ses forces être disper-
avant la prépos^ion; co qui arrive sées c'est - à • dlro par la disperstoti
,
ordinairement quand la préposition de ses forces.
n'ajouto rien à la signification du C. At« ïT/Jm (pr(u.aTwv), par
verbe. des marches rapides, avec célé-
4. Construisez « 'H apy^ pxtft- rité.
Xlwç v erjviSetv T<J> ^poa£*/ovTi
TOV voOv ofoa
to-'/upi Tt>.r,0êt...,
7. Kaïà Toi; èpfowc. o-raO|ji.ov<;,
en face du campement désert, établi
l'empire du roi était à remarquer, dans le désert.
L'AN AB A SE 49
êaivov xal éXàjA^avov Ta éraTYJSEia, oivôv TE éx T-7JÇ
PaXàvou raTroiYjfAévov T7,Ç OLIZO TOU cpoCvtxoç xal GÏTOV
fAeXivYjç • TOUTO yàp YJV
év T7) yj&py- TwXeïGTOv.
5. 'A{A<piXeEàvTtov 4 SÉTI eVrauOxTwv TE TOU Mévtovoç
GTpaTiwTwv xal TWV TOU KXexpyou 6 KXéapyoç xpivaç
àSixeïv TOV TOU Mévtovoç T^X^yàç évsêaXev. 'O SE ÊXGWV
TrpxyfAa •
sùGùç S' Ê'Xaês Ta 7raXTà elç Tàç ystjpaç xal
GUV TOÏÇ TîapOUGl TWV 7TIGTWV Y1X£V
ÊXaUVWV êlç TO {A6GOV,
xal Xéyet TaSs
•
KXéapye vcal Ilpo^eve xal ot àXXoi ot
TrapovTEç "EXXYJVEÇ, oùx Î'GTE Ô TI TÏOIEÏTE. El yàp TIVX
àXXvjXotç f^àyvjv GUVX<J/ETE VO{AΣETS év T-7.Se TYJ YifAÉpx
,
xaTaxEXO^EcGai xal ùftaç où TTOXÙ éfy.ou uGTepov •
éjAe Te
JAÊV ô èfAOç
TcaTYip
eStoxev ÛT;Y)XOOV Eivat é{Ao( •
éraî Se
TayOelç, wç ecpv)
aÙTÔç, ÙTCÔ
TOU èfAOu
àSeXçou OÙTOÇ
GE
'Araxp(vxT08 OTI OU. IIXXIV
YjSîxYjGa
;
SE 6 Kupoç
TîOVTOç
Se TOU 'OpovTou, OTI oùSiv àSlXY)Gelç, Y)pWTY,G£V
6 Kupoç aÙTÔv • 'OfAoXoysïç oùv rapl éjAe àSixoç y£y£-
VYJGGXI *H yàp 10 àvxyxY), £<pY) 6 'OpôvTYjç. 'Ex TOUTOU
;
TfàXiv '/iptoTYjGev b Kupoç • "ETI OÙV àv yevoio TÔ éftw
•
àSeX<pw TîoXéfAioç*, éfAol Se <p£Xoç xal TCIGTOÇ ; 'O Se
[Aevwv éyw
ol'xaSe (3ouX6jAevov àraévai TOÏÇ
ÙJAWV TOV (Aev
VI. Cyrus fit ensuite en une marche trois parasanges avec ses
troupes, tant grecques que barbares, en ordre de bataille; car
il pensait que ce jour-là le roi l'attaquerait. En effet, au milieu
do celte marche, on avait rencontré un grand fossé creusé do
main d'homme, large de cinq orgyies 1 sur trois de profondeur.
Ce fossé, en remontant dans la plaine, s'étendait, sur une
longueur de douze parasanges, jusqu'au mur de Médie*. Là
sont les canaux qui dérivent du Tigre : ils sont au nombre de
quatre, larges d'un phèlhre, très profonds et portent des bateaux
chargés de vivres ; ils se déversent dans l'Euphrate ; la distance
entre chacun est d'une parasangc, et on les franchit sur de3
ponis. Le long de l'Euphrate, entre le fleuve et le fossé se
trouvait vin passage étroit, large environ de vingt pieds. Le
ro? avait fait creuser ce fossé pour servir de retranchement,
1. Ville do l'Éplro.
62 XÉNOPHON
Patégyas annonce que le grand roi s'avance avec des forces considérables.
— Cyrus fait prendre les armes à ses troupes. — Ordre de bataille des
deux armées. — Au premier choc, les Grecs mettent en fuite les Perses,
Cyrus, à la tôto de six cents cavaliers, charge le centre de l'ennemi. —
Il attaque son frère et le blesse, mais il tombe lui-même frappé mor-
tellement.
1. Kal Y,SY)
TE YJV
àjA<pl àyopàv 1 7rXY,GouGav xal
TïXYiGfov YIV 6 GTaOfAOç evGa éfAeXXe xaTaXùeiv 3, vYi/fxa
IlaTYiyùxç, àvYjp IlépGYiç, TWV àfA<pl Kupov TTIGTWV
TTpoçafvETai éXaùvwv àvà xpetaoç 3 tbpouvTi TW trarw,
xal eùOùç TTÔCGIV olç éveTÙyyavev éêôa xal (iapêxpixwç
xal éXXY)Vixwç, OTI (îxGiXeùç GÙV GTpXTeùfjtaTi 7TOXXÔ
wpoGEpy£Tai tôç elç (AàyYjv TrapeoxeuaGfAEvoç. "EvOx SYJ
yuTCTioi
S' OUTOI éXéyovTO ÊÎVXI • àXXot S' t-raïç, àXXot
TO^OTai. IlàvTEç S' OUTOI xx.Tà E'GVO 5 év TîXatGÉw TîX^pei
àvGpwraov ExaGTOV TO EGVOÇ è-opEÙ£TO. ITpo SE aÙTtov
àpfAaTa StaXEteovTa cuyvôv à;:' X.XXYJXWV Ta SYJ Sp£-
TçavYjçopa xxXoùfAeva • elyov Ss xk Spércava éx à£o- TWV
vwv elç TïXxyiov àTTOTETafAÉva xal ÙTTÔ TOÏÇ Sfypotç elç
yov pXérajVTa, wç Siaxo~T£».v OTWC évTuyyâvo-.ev. 'H Se
yvtofA'o YJV
tôç 7 elç Tàç Tà^etç TWV 'EXXY^VWVsXwvTa
xal StaxotJ/ovTa. l,0 (AÉvTOt KOpoç Etrav, ôre xaXeGaç
rj€Gav.
4. Kal év TOÙTW KOpoç irapsXaùvwv aÙToç GÙV lit—
ypY)Tt Tto lp{AY,veï xal àXXoiç TpiGlv r] TETTapGt TW
KXExpy w éêôa àyEiv TO oTpxTEUfAa xarà (AEGOV TO TWV
7:OXÊ{AIWV, OTI éxeï ^XGiXeùç EI'YJ • Kàv TOUT', ecpvj, vt-
Sa 6 KXéapyoç TO
xwfAev, TwXvG' Y/fAÏv ra7co(v,Tai. 'Opwv
{AEGOV
GTÏ<pOÇ 3 XX.l CCXOÙtOV 4 KùpOU l'ÇW OVTa TOU 'EX-
XYJVIXOU EÙWVÙJAOU JîaGiXéa • TOGOUTOV 5 yàp TÎXYJQEI
ra-
pi-?iV [JaGiXEÙç WGTE (AEGOV TO ÉauTou eytov TOU Kùpou
eùwvùfAou e£w YJV • àXX' Ô'JAWÇ 6 6 KXéapyoç oùx Y$EXÊV
àrooTiràGai à-o TOU TroTajAOu TO Se^tov xépaç, <poêoù-
(ASVOÇ \j.ri XUXXWGEIYI IxaTe'pwOEV, TW SE Kùpw àraxpf-
vxro, OTI aÙTw {AE'Xot oraoç xaXwç éyot 7,
5. Kxt év TOÙTW TÔ xaiptp TO JAIV (3ap6apixov GTpà-
TEujAa 6jAaXwç Trpoviet, TO Se 'EXXY,VIXOV I'TI év TW 8
aÙTw {Aevov cuvETaTTETO 9 éx TWV êxi TrpoGiovTwv. Kal
6 Kupoç TrapsXaùvwv où Tïàvu Trpoç 10 aÙTô TW GTpa-
y*/)V
erpe<j>s
TOUÇ
i^xxtGyiXiouç, xal àra>XTeïvat XéyETai
aÙTOç TYI iauToO yetpl 'ApTayépGY,v TOV àpyOVTX. aÙTtov.
8. 'Qç S' YI TpoTTY) èyevETO, SiaGrafpovTai xal ot
Kùpou êc;axoGioi elç TO SiwxEiv&povrçGavTEç, TÛXYIVTTXVU2
ôXtyot à{A<p' aÙTÔv xaTEXE^pO^Gav, cyfiSov ot fcfAOTpx-
raÇoi xaXoùfAEvoi. Sùv TOÙTOIÇSSÈ xaGop^ fîxGiXéa
WV
xat TO àjAç' éxeïvov GTÏ^OÇ • xal EÙGÙÇ oùx 3 YivÉGyETo,
àXX' e'tTîwv ' « Tov àvSpa 4 6pw, » VETO ÊTT' aÙTÔv xat
radet xaTà TO GTépvov xat TiTpcoGxei Sià TOO Gwpxxoç,
tiç ([>Y,GI KTY,GÉXÇ 5 b IxTpoç, xxl IXGOXI aÙTOÇ TO
TpaujAa ÇYIGI. Haforra S' aÙTov àxovT&i TIÇ TÏXXTW
ÙTÏO TOV o^-GxXfAov (îtafwç ' xxl évTaùOx f/.xy ofAêvoi 6
Il passa dix • sept nus à la cour d'Ar- autour du roi dans ce combat livré
taxerxès, en qualité de médecin, et entre les deux princes et leur suite.
70 XENOPHON
xal |3aGiXeùç xal Kupoç xal ot àfAcp' aÙToùç ùrap ixa-
Tepou, ÔTTOGOI {AÈV Ttov à{A<pl (îaGiXéa àTîéQvYjGXOV KTYJ-
GÉaç Xeyet • Trap' éxei'vw yàp YJV • Kupoç Se auToç Te
àraGavs xal ÔXTW ot àpiGTOt TWV rapl
aÙTÔv EXEIVTO
£7r' aÙTtO. 'ApTa7îàTY]Ç S' b TîlGTOTaTOÇ C/Jjxfy TÔV GAY,-
TîTOÙywv 1 OEpàraov XéyeTai, éraiS-/) raTCTtoxoTa etSe
Kupov, xaTa-Y)S^Gaç à-o TOU ÏTT-OU raptraGEïv aÙTô;
Kal ot (AÉv cpy.Gi pXGiXéx XEXEOGXC TIVX èTîiG^x^ai 2
aÙTÔv Kùpw, ot S'éauTov é-iG^xEy.GGxt G~aGà;A£vov TOV
àxivxxY,v 3, v.yt yàp 4 ypuGOuv, xxl oTpsTîTOv SE écpopsi
xal t^ÉXia xal TocXXa wGrap ot àpiGTOt IlepGtov • éTeTÉ-
(AYJTO
yàp ÙT;Ô Kùpou Si' eùvotàv Te xal TÏIGTOTYITX.
1. 'Eylvêto, f! 2. ^TpXT£,ju.xtir/pr(TaTO.Coinmo
arrii'rtff,fl cYnft
jwsiMeù fouf Grec— 'lOyévîio "l.X- en latin : MOCI'IU «teoaiMr, il
),r,vt... nopî'iîiOat k'/ov-i. Comme avait à son seivlco uno véritablo
in latin : iiccut »»oH« me fceaffs. armée.
L'ANABASE 75
ses amis. I
76 xÉNOPnoN
xaXXwracfAOv, xal rapt TOÙTCOV XéyEiv aÙTOV Ê'^acav,
OTI TÔ JAÈV
eauTou Gwu.a oùx àv SÙVXITO TOUTOIÇ TTXSI
XOG[7.Y(G7,VXI <p(Xouç SE xaXwç XEXOG{AY){AEVOUÇ [AÉytcTOV
,
XOGJAOV
àvSpl voyi'Coi. Kal TO [AÈV TX. [AïyxXx vixav
TOÙÇ oiXouç EÙTTO'.ouvTa oùSÈv GXUJAXGTOV, éraiS^ ys xat
SUVXTWTEOOÇ SE T7/ é-ifAsXefx rapiEÎvxi
Y/V • TO TWV <p£Xwv
xat TtTJTrpoGufAEÏGGxi yap^EGOa»., Taùra È'jAoïyE [AXXÀOV
SOXEÏ àyaGTà elvai. Kupoç yàp ira [Ara (îfxouç oïvou
YIJAISEEÏÇ TîoXXxXtÇ, 6~OT£ Xx^Ot, XÉytOV OTI
7ÎXVU
YjSùv
JJ. Les verbes qui marquent une | pour les chevaux qu'ils montaient.
LANABASE 77
SYJXOÉYI
ouç TifAx. "QcTê êywye, ic, wv àxouoi, oùSéva
XpCvW ÙTTO TûXsiOVWV ra<piXY,cQxi OUTE 'EXXYjVCOV
OUT£
(îxoêxpwv. TEXfAYjpiov SE TOUTOU xal TOSS • llapà p.sv
Kùpou SoùXoul OVTOÇ OUSEIÇ à~Y|Si Trpoç [ÎXCIXEX TÏXYJV
,
'Op'ivTaç érayefpYice ; xal OÙTOÇ SY) OV WETO TÏIGTOV ot
elvai, Tayù auTov Eups Kùpw çiXafrepov* -r\ lauTw •
7:aoà Se (ixciXéwç TTOXXOI Trpoç; Kupov à-7,XGov, éra'.S'o
TîoXéfAioi àXXrjXoiç éyévovTO, xat OUTOI JAEVTOI ot [AXXIGTX
ÙTf'aÙTOu 3 àyaraoïAEvoi, VO|A('(OVTEÇ rcapà Kùpw OVTEÇ
àyaGol àJ;twTÉpaç àv TifAYJç Tuyyàvew r, r.y.py. (ixciXeï.
Méya Si TexjAY^piov xal TO év TYJ TEXEUTYI TOU (ISfou XUTW
TaoTocç "
SieXauvwv Ss xa/rexave oùSéva, SiacTavTêç
(Aèv
S' ot "EXXY/VEÇ ETraiov xat
YIXOVTIÇOV aÙToùç
•
'EracOE-
Se
TWV raXTa.GTwv xat éXéyETO
VYIÇ
'A{A^IT;OXCT*/IÇ vipye
pEUOVTO.
3. 'Eral S' Yicav xaTà TO eùwvufAov TWV 'EXXYIVOJV
"EXXYJVEÇ
XEpXÇ , i'ÔElCXV 01 Tîpocxyoi£v Trpoç TO X£-
(AY)
tuer un seul ennemi, tandis que les Grecs, ouvrant leurs rangs,
l'avaient accablé de traits et de javelots. Épislhène d'Amphi-
polis t commandait Ie3 peltastes grecs; il avait la réputation
d'un chef prudent. Tissapherne, ayant le dessous, se retira,
mais sans revenir sur ses pas; parvenu au camp des Grecs, il
y trouva lo roi. Ils reformèrent leurs colonnes et marchèrent
ensemble.
III. Quand ils furent à la hauteur de l'aile gauche des Grecs,
ceux-ci craignirent une attaque par le flanc; pour éviter d'èlre
enveloppés et taillés en pièces, ils songeaient à déployer leur
aile et à l'appuyer au fleuve par derrière.
IV. Pendant qu'ils méditaient ce mouvement, le roi reprend
sa premièro position, et vient se placer en face de la phalange,
comme il était avant d'engager l'action. A la vue des barbares
àraytopYicav.
5. 'O oùv KXéapyoç oùx àvsê(€a£ev éra TÔV Xoçov,
àXX' ùra> aÙTov GT'^caç TO GTpàreufAX raf/.rai Aùxiov
OTI
oùSajAou Kupoç <pai'voiTO oùS' àXXoç àw' aÙTOu où-
Selç Tîapef'/) • où yàp YiSscav aÙTOV TEGvYjxoTa, àXX' EÏxa-
Çov 't\ StoSxovTa ot'yEcGai r] xaTaX^tj/oftevov
TI TrpoeXY)-
Xaxévai. Kal aÙTol éêouXeùovTo, el aùrou (AefvavTeç
Ta cxeuo<p6pa évTauGa àyotvTO YJ àra'oiev iiz\ TO GTpa-
ToraSov. "ESo£ev oùv aÙToïç àraévai • xal àcptxvoOvTat
'à{A<pl SopTîYlGTOV é~l Tàç GXYJVXÇ.
6.
TaÙTYjç (Aiv T7,Ç YifAÉpxç TOUTO TO TeXoç éyévETO.
KaTaXafA^àvouGi Si TWV TE àXXwv ypYjjAaTwv Ta TTXEÏ-
GTa Si'/ipTîacfAeva xal iï TI GITÉOV Y) TÎOTOV YJV, xat Tàç
à{Aa£aç, (AeGTàç àXeùpwv xat ot'vou, àç rcapecxeuàcaTO
OUV TY,V
VÙXTa OUTW hlÊyEVOVTO.
CHAPITRE PREMIER
Causes de la guerre entre Cyrus lo Jeune et Artaxerxès. — Mort de
Darius. — Artaxerxès monte sur lo trône. — Il fait arrêter Cyrus le
Jeune, accusé do conspirer contre lui. — Sauvé par l'intervention do
sa mère, Cyrus médite de se venger. — Il lève des troupes secrè-
tement 11
CHAPITRE II
Départ de l'armée de Cyrus. — Marche à travers la Lydie et la Phrygle.
— Arrivée a Célènes. — Lo satyre Marsyas. — Visite do la relno
Épyaxa a Cyrus. — Cyrus passe la revuo de ses troupes.— Il pénètre
en Cilicie. — Entrevue de Cyrus et do Syennésis, roi do Cilicie. 17
CHAPITRE III
Les troupes de Cléarque soupçonnent qu'on les mène contre lo grand roi
et refusent d'aller plus loin. — Discours do Cléarque ; il feint do
vouloir suivre ses soldats partout où Ils iront. — Stratagème habile
do Cléarque. — Des députés sont choisis pour aller demander a Cyrus
quels sont Ees projets. — Réponse do Cyrus. — Sans être convaincus,
les Grecs consentent a marcher, moyennant une augmentation do
solde. 30
CHAPITRE IV ' y
CHAPITRE VIII
Patégyas annonce que le grand roi s'avance avec des forces considérables.
— Cyrus fait prendre les armes à se3 troupes. — Ordre do bataille des
deux armées. — Au premier choc, les Grecs mettent en fulto les Persc3.
— Cyrus, a la tôte do six cents cavaliers, charge le centre de l'en-
nemi. — Il attaquo son frèro et lo blesse, mais il tombe lui-mêmo
frappé mortellement 63
CHAPITRE IX
Éloge de Cyrus.
— Sou éducation. — Son caractère. — Sa fidélité &
tenir ses promesses. — Sa Justico dans les récompenses qu'il savait
accorder au vrai mérite. — Sc3 attentions délicates pour ses amis. —
Dévouement qu'il inspirait a tous ceux qui l'approchaient. 71
. .
CHAPITRE X
Pendant que les Grecs victorieux poursuivent l'ennemi, les barbares
mettent leur camp au pillage. — Artaxerxès tento d'envelopper les
Grecs. — Il hésite à la vue de leur flore contenance, et reprend la
position qu'il occupait avant la bataille. — Les Grecs, victorieux, sont
surpris do ne plus voir Cyrus'et ^trouver leur camp pillé. . 78