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Jean Muller
3.5 - Daniel 6 : L’apostasie de Darius. La fosse aux lions pour Daniel
Le dernier tableau moral des nations se déroule à Babylone, à la cour du
nouvel empereur Darius, le Mède. Si Belshatsar est un exemple de
l’impiété qui s’élève contre Dieu, Darius montre maintenant l’exaltation de
l’homme qui prétend se substituer à Dieu.
3.5.1 - Daniel à la cour de Darius : v. 1-3
Darius, le Mède, était fils d’Assuérus (9:1). Daniel avait été nommé
troisième gouverneur de Babylone par Belshatsar, la nuit même de la mort
de ce dernier. Dans le nouveau gouvernement, Darius lui donne une place
encore plus élevée, immédiatement au-dessous de lui. Les cent vingt
satrapes, nommés par l’histoire « les yeux du royaume », veillaient à
l’ordre dans le vaste empire. Ils rendaient compte à trois présidents (dont
Daniel), qui représentaient le roi. Daniel, doué par Dieu d’un « esprit
extraordinaire », depuis son arrivée à Babylone (1:17, 20), surpasse les
présidents et les satrapes aux yeux de Darius qui pense à l’établir sur tout
le royaume.
3.5.2 - Complot contre Daniel. Écrit du roi qui se fait Dieu : v. 4-9
3.5.2.1 - Daniel, un homme fidèle
La position d’honneur et de responsabilité de cet étranger, Juif de
surcroît, à la cour du roi, était intolérable aux yeux des intrigants qui
l’entouraient. Poussés par l’envie et la jalousie, ils usent de flatterie et de
mensonges pour provoquer la perte de Daniel. Il s’agissait pour les ennemis
de détruire tout témoignage juif à Babylone, et de condamner celui qui en
était le porteur.
Or Daniel était fidèle dans son administration, s’appliquant à plaire à
son Dieu. Sa conduite irréprochable ne prêtait le flanc à aucune critique (ni
faute, ni manquement : v. 5). Appliquons-nous à imiter son exemple.
L’apôtre Paul nous rappelle que la fidélité est requise dans toute
administration (1 Cor. 4:2). Le premier témoignage que les chrétiens
doivent rendre devant le monde est celui d’une honnêteté scrupuleuse ;
ainsi, ils manifesteront la lumière morale au milieu des ténèbres du monde
(Phil. 2:15).
3.5.2.2 - Le complot religieux contre Daniel
Ne trouvant aucun motif d’attaquer Daniel sur sa conduite dans le
monde politique, ses ennemis fomentent un complot contre lui dans le
domaine religieux (v. 6). Quelle bassesse ! D’inspiration diabolique, leur
conspiration était d’une subtilité et d’une efficacité remarquables. Ils
éviteraient d’attaquer Daniel en face sur le terrain de l’adoration du vrai
Dieu, eux qui n’étaient que des idolâtres, comme leur souverain ; ils
suggéreraient plutôt à Darius de prendre la place de suprématie, dans le
ciel et sur la terre, en se substituant de fait au vrai Dieu. Daniel, qu’ils
savaient fidèle à son Dieu, ne pourrait échapper à la condamnation. Il
suffisait de flatter suffisamment le roi pour l’amener à signer le décret.
Cette scène est un modèle historique de celle des derniers jours, après
l’enlèvement de l’Église. Alors, l’Antichrist, « le roi » (11:36), poussé par
Satan, se présentera comme étant Dieu (2 Thes. 2:4). Associé au pouvoir
politique, il cherchera à mettre à mort les fidèles qui lui résisteront (Apoc.
13:7, 15).
Finalement, Darius tombe dans le piège, et signe l’écrit et la défense,
selon une loi qui ne pouvait être abrogée (v. 8, 9).
(*) Un jugement judiciaire est pris par un tribunal, figuré ici par la
mention des trônes. Ailleurs, la Parole parle de jugements guerriers ; par
exemple, celui que Christ exercera avec les armées du ciel (Apoc. 19:11-16).
Trois choses sont dites de lui pour décrire son caractère moral (v. 25) :
1. Il s’élève en paroles blasphématoires contre le Dieu Très-Haut ;
2. Il persécute les saints sur la terre qui adorent le Dieu du ciel ;
3. Il a la prétention de disposer des fêtes religieuses (les saisons) et de la
loi qui sont abandonnées entre ses mains pendant trois ans et demi (un
temps, des temps et une moitié de temps).
(*) La terre d’Israël est appelée ici « le pays de beauté ». C’était bien, en
effet, un ornement entre tous les pays (Ézé. 20:6, 15).
(*) Annoncé à l’avance par Osée au temps des rois Ozias à Ézéchias
(Osée 1:1), ce jugement est entré en application au moment de la
déportation du peuple à Babylone
(*) II semble que cet être, introduit mystérieusement ici dans le récit (v.
10) soit bien un ange, distinct de l’homme vêtu de lin (v. 5). Certains
pensent qu’il peut s’agir de la même créature (céleste). S’il en est bien
ainsi, la vision apparue à Daniel ne se rapporterait pas à Christ lui-même ;
l’ange présenterait certains de ses attributs. Dans l’Apocalypse, Christ
apparaît quelquefois sous le caractère d’un ange (par exemple en Apoc.
10:1).
(**) II ne s’agit donc pas, comme quelques-uns l’ont pensé :
— soit de l’histoire de la chrétienté ou de la papauté ;
— soit de la conduite de grands stratèges humains, comme Napoléon.
(*) Les noms utilisés dans la Parole sont mentionnés les premiers ; les
noms historiques correspondants sont indiqués entre parenthèses.
(**) À cette période, les ennemis des Juifs firent cesser pendant quinze
ans le travail de la maison de Dieu à Jérusalem (Esd. 6:7, 24).
Notes :
Par souci de clarté, les dynasties sont simplifiées.
Les dates approximatives sont celles du début du règne.
Les traits verticaux indiquent la filiation directe.
(*) Les signes avant-coureurs de cet événement sont déjà visibles dans
l’histoire contemporaine (la création de l’état d’Israël en 1948).
(*) Ce service est encore futur par rapport au temps où nous vivons.
(**) La connaissance de Dieu. C’est la connaissance de la gloire de Dieu
dans la face de Christ, la base de l’Évangile de la gloire de Christ (2 Cor. 4:4,
6).
1. L’obéissance à la Parole.
2. L’humilité et la douceur d’esprit.
3. La foi en Dieu, en face de l’épreuve.
4. La séparation pratique du monde et du mal qui y règne, c’est-à- dire
la position du nazaréen.
5. L’intelligence spirituelle donnée par Dieu dans sa communion.
6. La position de témoin (martyr) devant le monde, et la fidélité dans la
souffrance.
6.2 - Les temps des nations et leurs caractères moraux : Ch. 2-6
6.2.1 - La vision de la statue (ch. 2) :
Daniel interprète de la part de Dieu un rêve prémonitoire du roi
Nebucadnetsar. Extraordinaire de dimension et de splendeur, la statue
qu’il avait vue révélait la succession des quatre empires durant le cours des
temps des nations (Chaldée, Mèdes el Perses, Grèce et Rome) ; le royaume
éternel de Christ suivra.
Le livre de Daniel
Brève histoire générale du monde
Arend Remmers
1. La Le lion Babylone
tête d’or aux (Dan. 2:37,
ailes 38)
d’aigle
2. L’ours La Perse
Poitrine (Dan.
et bras 5:28 ; 6:1)
d’argent
3. Le La Grèce
Ventre léopard (Dan. 8:20,
et 21)
cuisses
d’airain
4. La bête L’empire
Jambes avec romain
de fer, dix (comp.
pieds de cornes Apoc.
fer et 13:1 ; 17:3,
d’argile 7, 12)