Chapitre II (suite)

Poussée d’Archimède

Il est courant de constater qu'un objet semble plus léger et pèse moins lourd dans un liquide
que dans l'air. Ceci peut être vérifié en pesant un objet à l’aide d’une balance étanche dans l’eau.
Nous savons aussi que certains matériaux légers tels que le bois, le plastique flottent dans l’eau. Ces
constatations suggèrent que l’eau exerce une force verticale sur ces objets. Cette force a tendance
à soulever le corps dans le liquide et elle est appelée : force de flottaison ou poussée d’Archimède.

1. Démonstration

Soit une plaque plane d’épaisseur "𝑒𝑒" , immergée dans

un liquide de masse volumique "𝜌𝜌𝑓𝑓 " et parallèle à la
surface libre (voir la figure 1). La face supérieure et la
face inférieure ont une surface égale à "𝐴𝐴".et la
distance séparant la plaque de la surface libre est de
"ℎ". Les pressions sur les deux surfaces supérieure et

Figure 1 : plane plaque plane immergée inférieure sont respectivement 𝑃𝑃1 = 𝜌𝜌𝑓𝑓 𝑔𝑔ℎ et 𝑃𝑃2 =
dans un liquide 𝜌𝜌𝑓𝑓 𝑔𝑔(ℎ + 𝑒𝑒). Sur la face supérieure, agit une force

hydrostatique ���⃗
𝐹𝐹1 dirigée verticalement vers le bas. Sur la face inférieure agit une autre force
hydrostatique ���⃗
𝐹𝐹2 dirigée verticalement vers le haut.
La différence entre deux ces forces donne une force verticale dirigée vers le haut qui est la force
de flottaison ou la poussée d’Archimède 𝐴𝐴⃗. La projection sur un axe dirigé vers le haut donne :

𝐹𝐹2 − 𝐹𝐹1 = 𝜌𝜌𝑓𝑓 𝑔𝑔(ℎ + 𝑒𝑒) 𝐴𝐴 − 𝜌𝜌𝑓𝑓 𝑔𝑔ℎ𝐴𝐴 = 𝜌𝜌𝑓𝑓 𝑔𝑔𝑔𝑔𝑔𝑔 = 𝜌𝜌𝑓𝑓 𝑔𝑔𝑔𝑔 = 𝐴𝐴

Avec : 𝑉𝑉 = 𝑒𝑒𝑒𝑒 : le volume de la plaque et 𝜌𝜌𝑓𝑓 𝑔𝑔𝑔𝑔 le volume du fluide déplacé. Il en résulte que la
force d’Archimède n’est autre que le poids du fluide déplacé.
Remarque : le raisonnement ci-dessus est établie pour une forme géométrique simple, mais il reste
valable pour n’importe quelle forme géométrique.

Énoncé d’Archimède : « Tout corps plongé dans un fluide reçoit de la part de ce fluide une force
(poussée) verticale, vers le haut dont l'intensité est égale au poids du volume de fluide déplacé (ce
volume est donc égal au volume immergé du corps) ». Cette force s’appelle : « La poussée d’Archimède ».

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• Le point d’application de la poussée d’Archimède est appelé « centre de carène ». Il est situé
au centre de gravité du volume du fluide déplacé.
2. Poids apparent et flottabilité

2.1 Mise en évidence expérimentale

Pour mettre en évidence la notion du poids apparent, mesurons le poids ′𝑊𝑊′ d’un objet en
utilisant un dynamomètre à l’air libre. Puis plongeons l’objet suspendu au dynamomètre dans l’eau
(ou dans un autre liquide). On constate que le poids indiqué par le dynamomètre est plus faible que
celui mesuré à l’air libre. Le poids réel de l’objet est compensé d’une certaine manière par la poussée
d’Archimède orientée vers le haut. Donc la force mesurée par le dynamomètre est appelé « le poids
apparent ».

Figure 2 : Mise en évidence expérimentale de la poussée d’Archimède

et du poids apparent

Quand immerge un corps dans un fluide, la résultante du poids réel et la poussée d’Archimède est
appelé « le poids apparent ». C’est le poids de l’objet pesée à l’intérieur d’un liquide.

𝑊𝑊𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎 = 𝑊𝑊 − 𝐴𝐴

On appelle flottabilité la propriété d’un corps, sa propriété de rester insubmersible (nager dans le
fluide) sous une charge donnée.

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Concernant le poids apparent d’un objet, on distingue trois situations différentes (voir figure 2) :

𝑾𝑾𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂 > 𝟎𝟎 : 𝝆𝝆𝒔𝒔 > 𝝆𝝆𝒇𝒇

Dans ce cas la masse volumique du corps immergé est supérieure à la masse volumique du
fluide : le corps coule (figure 2).

𝑊𝑊 = 𝜌𝜌𝑠𝑠 𝑔𝑔𝑔𝑔𝑠𝑠 et 𝐴𝐴 = 𝜌𝜌𝑓𝑓 𝑔𝑔𝑔𝑔𝑠𝑠

𝑊𝑊 − 𝐴𝐴 > 0 ⟹ 𝜌𝜌𝑠𝑠 𝑔𝑔𝑔𝑔𝑠𝑠 − 𝜌𝜌𝑓𝑓 𝑔𝑔𝑔𝑔𝑠𝑠 > ⟹ 𝜌𝜌𝑠𝑠 > 𝜌𝜌𝑓𝑓

𝑾𝑾𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂 < 𝟎𝟎 : 𝝆𝝆𝒔𝒔 < 𝝆𝝆𝒇𝒇

Dans ce cas la masse volumique du corps immergé est inférieure à la masse volumique du
fluide : le corps remonte dans le fluide vers le haut (figure 2).

𝑊𝑊 − 𝐴𝐴 < 0 ⟹ 𝜌𝜌𝑠𝑠 𝑔𝑔𝑔𝑔𝑠𝑠 − 𝜌𝜌𝑓𝑓 𝑔𝑔𝑔𝑔𝑠𝑠 > ⟹ 𝜌𝜌𝑠𝑠 < 𝜌𝜌𝑓𝑓

𝑾𝑾𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂 = 𝟎𝟎 : 𝝆𝝆𝒔𝒔 = 𝝆𝝆𝒇𝒇

Dans ce cas la masse volumique du corps immerge est égale à la masse volumique du
fluide : le corps flotte dans le fluide (figure 2).

𝑊𝑊 − 𝐴𝐴 = 0 ⟹ 𝜌𝜌𝑠𝑠 𝑔𝑔𝑔𝑔𝑠𝑠 − 𝜌𝜌𝑓𝑓 𝑔𝑔𝑔𝑔𝑠𝑠 = 0 ⟹ 𝜌𝜌𝑠𝑠 = 𝜌𝜌𝑓𝑓

-Si le corps est totalement immergé, on dit que le corps flotte en plongée

Si le corps est totalement immergé, on dit que le corps flotte en surface. Dans ce cas il reste suspendu
dans le fluide à une position donnée dans le fluide. Cette position dépend de sa densité par rapport à celle du
fluide

Figure 3 : Conditions de flottabilité d’un corps immergé dans un fluide

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 2.2. Cas d’un corps immergé partiellement dans deux liquides différents

Dans le cas où un corps est immergé partiellement dans deux liquide différents (deux liquides de
masses volumiques différentes), le corps subit deux poussées d’Archimède de chaque fluide.

A2
t2

Liquide 2

A1
t1

Liquide 1

Figure 4 : cas d'un corps qui flotte entre deux

liquides différents
3. Exercices

Exercice 1
Une sphère de rayon R=20 cm flotte à moitié (fraction du volume immergé 𝐹𝐹1 =50%) à la surface de
𝑘𝑘𝑘𝑘
l’eau de mer de masse volumique 𝜌𝜌𝑓𝑓 = 1025 .
𝑚𝑚3

1. Déterminer son poids (𝑊𝑊)

2. Quelle serait la fraction du volume immergé (𝐹𝐹2 ) si cette sphère flottait à la surface d’une
𝑘𝑘𝑘𝑘
huile de masse volumique 850 .
𝑚𝑚3

Exercice 2
Un morceau de bois flotte dans l’eau en dépassant de 5cm la surface libre. Placé dans la glycérine, il dépasse
cette surface de 7,5 cm. Calculer la densité du bois.
𝐾𝐾𝐾𝐾 𝐾𝐾𝐾𝐾
On donne 𝜌𝜌𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒 = 1000 , 𝜌𝜌𝑔𝑔𝑔𝑔𝑔𝑔𝑔𝑔é𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟 = 1350
𝑚𝑚3 𝑚𝑚3

Exercice 3
Un lingot d’or et d’argent pèse 2𝑘𝑘𝑘𝑘.Plongé dans l’eau, il pèse 1,86 𝑘𝑘𝑘𝑘. Déterminer le pourcentage en
poids d’or et d’argent du lingot sachant que les masses volumiques de l’or et de l’argent sont notées
respectivement 𝜌𝜌𝑜𝑜 et 𝜌𝜌𝑎𝑎 .
𝑘𝑘𝑘𝑘 𝑘𝑘𝑘𝑘 𝑘𝑘𝑘𝑘 m
On donne : 𝜌𝜌𝑒𝑒 = 1000 ; 𝜌𝜌𝑜𝑜 = 19500 ; 𝜌𝜌𝑎𝑎 = 10500 ; g = 9,81
𝑚𝑚3 𝑚𝑚3 𝑚𝑚3 s2

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Exercice 4 : Un compartiment rectangulaire ouvert, a une base de surface de ′𝑆𝑆′ , une hauteur ‘ℎ’ et une
masse ′𝑚𝑚′ . Le compartiment flotte dans l’eau douce et la hauteur de la partie immergée est notée ℎ’.
a. Déterminer la hauteur de la partie immergée (ℎ’).
b. Si l’eau a 5 𝑚𝑚 de profondeur, quelle est la masse de pierres faut-il placer dans le compartiment pour
le faire reposer sur le fond.
𝐾𝐾𝐾𝐾
On donne : 𝑆𝑆 = 40 𝑚𝑚2 ; ℎ = 5 𝑚𝑚 ; 𝑚𝑚 = 54000 𝑘𝑘𝑘𝑘 ; 𝜌𝜌𝑒𝑒 = 1000
𝑚𝑚3

Exercice 5 : Un tronc d’arbre de densité 𝛿𝛿, supposé cylindrique de diamètre ′𝐷𝐷′, flotte en position
horizontale sur l’eau d’une rivière.
1. Déterminer la fraction de volume hors de l’eau.
2. Déterminer la longueur minimale ′𝐿𝐿′ qui supporterait un enfant de 37 𝑘𝑘𝑘𝑘 qui se tiendrait debout sur le
𝑘𝑘𝑘𝑘 m
tronc d’arbre. On donne : 𝜌𝜌𝑒𝑒 = 1000 ; g = 9,81 ; 𝛿𝛿 = 0,7 ; 𝐷𝐷 = 40𝑐𝑐𝑐𝑐
𝑚𝑚3 s2

Exercice 6 : Un réservoir cylindrique de diamètre extérieur "𝑑𝑑", de densité "𝛿𝛿, de hauteur "ℎ" et
d’épaisseur "𝑒𝑒", flotte dans l’eau. A l’intérieur du cylindre une masse "𝑀𝑀" est déposée.
a. Déterminer la densité "𝛿𝛿" du réservoir sachant que la moitié de sa hauteur est immergée lorsqu’on
introduit une masse "M".
b. Quelle serait la hauteur d’immersion si le réservoir était vide ?

On donne : M = 1𝑘𝑘𝑘𝑘 ; ℎ = 2𝑚𝑚 ; d=1𝑚𝑚 ; 𝑒𝑒 = 5𝑐𝑐𝑐𝑐.

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4.Histoire et légende

Archimède est un savant grec qui vécut à Syracuse (Sicile) de

287 av.J.-C. à 212 av. J.-C. Il est connu pour ses multiples
travaux scientifiques, théoriques ou pratiques, que ce soit en
mathématique ou en physique. Parmi ces derniers, son Traité
des corps flottants jette les bases de ce qui sera plus tard la
science nommée hydrostatique. C'est notamment dans cet
ouvrage qu'il étudie avec rigueur l'immersion d'un corps,
solide ou fluide, dans un fluide de densité inférieure, égale ou
supérieure. Le théorème qui portera plus tard le nom du
savant y est ainsi énoncé (ce théorème fut ensuite démontré
au XVIe siècle).

On rapporte que le roi Hiéron II de Syracuse (306-214) aurait demandé à son jeune ami et conseiller
scientifique Archimède (âgé alors de 22 ans seulement) de vérifier si une couronne d'or, qu'il s'était fait
confectionner comme offrande à Zeus, était totalement en or ou si l'artisan y avait mis de l'argent. La
vérification avait bien sûr pour contrainte de ne pas détériorer la couronne. La forme de celle-ci était en
outre trop complexe pour effectuer un calcul du volume de l'ornement. Archimède aurait trouvé le
moyen de vérifier si la couronne était vraiment en or, alors qu'il était au bain public, en observant
comment des objets y flottaient. Il serait alors sorti dans la rue entièrement nue en s'écriant le célèbre «
Eurêka » (j'ai trouvé)

Ce que constate Archimède au bain public est que, pour un même volume donné, les corps n'ont pas le
même poids apparent, c'est-à-dire une masse par unité de volume différente. On parle de nos jours de
masse volumique. L’argent (masse volumique 10500 kg·m-3) étant moins dense que l'or (masse
volumique 19300 kg·m-3), il a donc une masse volumique plus faible : pour obtenir un poids voulu il
faudra une plus grande quantité d'argent que d'or. De là, Archimède déduit que si l'artisan a caché de
l'argent dans la couronne du roi, la couronne est plus grande que si, pour le même poids, elle avait été
faite exclusivement d'or, alors elle a une masse volumique plus faible qu'une couronne de même taille
seulement en or. Ainsi fut découverte la supercherie du joaillier.

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