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Chapitre 5 : Turbines à vapeur

5.1. Introduction
Le moteur d'une centrale thermique à vapeur est une turbine à vapeur qui convertit une partie
de l'énergie thermique de la vapeur à haute pression et température en puissance d'arbre. Les
autres composants de la centrale sont la chaudière, un condenseur et des pompes et réchauffeurs
d'eau d'alimentation. Les usines fonctionnent sur diverses modifications du cycle de Rankine.
Le cycle de Rankine de base, fonctionnant entre 40 °C et 565 °C, a un rendement Carnot de
37%. Les modifications, y compris la surchauffe, le réchauffage et le chauffage de l'eau
d'alimentation, augmentent l'efficacité d'environ 10% supplémentaires.

5.2. Fonctionnement des turbines


5.2.1. Nombre d’étages de détente de la vapeur
Une turbine est monoétagée, si toute la détente subie par la vapeur dans la turbine a lieu dans
une seule tuyère ou une rangée de tuyères fonctionnant en parallèle.
Une turbine est multiétagée, si la vapeur est détendue de manière successive dans plusieurs
rangées d'aubages fixes ou mobiles.

Figure 5.1 : Turbine monoétagée et turbine multiétagée

Les turbines de faible puissance (< 500 kW) sont monoétagées. Dans la plage de 500 kW à
2 000 kW les deux solutions monoétagées et multiétagées existent sur le marché des
fournisseurs. Pour les puissances plus élevées, les multiétagées sont les seules utilisées.

5.2.2. Caractéristiques des conditions d’admission et d’échappement


Selon la pression du ou des réseaux échappement on distingue :
- les turbines à contre-pression qui échappent sur un réseau vapeur dont la pression est égale
ou supérieure à la pression atmosphérique (ex : réseau MP à 15 bar ou réseau BP à 4 bar, ou
atmosphère)
- les turbines à condensation qui échappent à une pression inferieure à la pression
atmosphérique (de 0,06 à 0,25 bar absolu), le vide étant réalisé́ par un condenseur à air ou à eau

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Figure 5.2 : Turbine à contre-pression et turbine à condensation

5.2.3. Modes de détente de la turbine


5.2.3.1. Toute la détente de la vapeur s'effectue dans des tuyères
La vapeur en sort à grande vitesse (plus de 300 m/s dans certaines turbines). Sur la roue, sont
disposés des ailettes (ou aubages) entre lesquels la section de passage de la vapeur est constante.
C’est l’effet de la vitesse de la vapeur sur les aubages qui assure la mise en rotation de la roue.
La vapeur sort de la roue avec la même pression et la même vitesse relative (vitesse par rapport
à la roue) qu'elle y est entrée. On dit que l'étage considéré est à ACTION.

Figure 5.3 : Turbine à action

La pression identique de part et d’autre de la roue n’induit pas de poussée axiale. La


construction du rotor en est simplifiée avec des aubages montés sur disque et une butée de taille
réduite.

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Ce mode de détente permet de construire des machines monoétagées, matériel économique à
l’achat mais ayant un très bas rendement (30 à 50 %). Pour améliorer ce rendement on utilise
différentes techniques :
- des turbines mono-étagées avec chambre d'inversion
Injection par tuyères supersonique(s) et chambre d'inversion afin d'utiliser la vitesse résiduelle
après une première traversée de la roue.

Chapitre 5.4 : Injection par tuyère supersonique et chambre d’inversion

- des turbines mono-étagées à "Roue double dite "étage Curtis"

Figure 5.5 : Turbine à roue double


Des aubages fixes réorientent le flux de vapeur sur la deuxième série d’ailettes, sans
changement de pression entre les deux roues, afin de partager la chute de vitesse.
- des turbines multiétagées dite à "étage de pression"

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Figure 5.6 : Turbines multi étagées à action

Dans la turbine à action multiétagée la détente s'effectue uniquement dans les aubages fixes qui
remettent la vapeur en vitesse. Ces aubages fixes sont insérés dans des "diaphragmes" qui au
niveau de l'arbre doivent comporter une étanchéité à labyrinthe, car la mise en vitesse oblige à
avoir de part et d’autre part du diaphragme une différence de pression.
La détente en plusieurs étages permet de limiter la vitesse de la vapeur en sortie de
tuyère (< vitesse sonique) et d’avoir ainsi un rendement acceptable (65 à 75 %).
5.2.3.2. La détente de la vapeur s’effectue dans les tuyères et les
aubages mobiles.
Il y a détente à la fois dans les aubages fixes et dans les aubages mobiles qui ont alors des profils
semblables . L'étage considéré est dit à réaction. Ce type de détente ne se rencontre que dans
les turbines multicellulaires.

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Figure 5.7 : Profils de pression et de vitesse dans une turbine à réaction

Dans les tuyères, il se produit une chute de pression et une augmentation de la vitesse de la
vapeur.
Dans les aubages mobiles on a également chute de pression avec augmentation de la vitesse de
la vapeur.
La différence de pression de part et d'autre d'une rangée d'aubages mobiles interdit la
construction par disques car la poussée axiale serait considérable et difficile à encaisser par des
équipements classiques.

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Figure 5.8 : Forces sur un aubage mobile

Sur les turbines à réaction, les ailettes sont donc montées directement sur un tambour. Leur
étanchéité en bout d'ailette doit être réalisée soit par affûtage soit par un labyrinthe sur cerclage
périphérique. L'existence d'une poussée axiale impose d'avoir un piston d'équilibrage et d’une
butée pouvant encaisser des efforts axiaux importants.
La turbine à réaction a un excellent rendement qui se conserve à charge variable mais sa
construction est plus complexe, plus chère, sa conduite plus délicate.
Pour les premiers étages, le faible volume de la vapeur oblige afin d'avoir des hauteurs d'ailettes
normales à réaliser de très petits diamètres de roue. D'autre part la chute de pression limitée
dans un étage à réaction conduirait à faire un grand nombre d'étage HP. Pour éviter ces deux
inconvénients la solution classique est de faire la première chute de pression dans un étage à
action avec injection partielle pour le réglage. Pour les étages suivants on a un meilleur
rendement avec des étages à réaction.
Les schémas ci-dessous représentent des rotors de machine à action ou à réaction.

Figure 5.9 : Différents types de rotors

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5.3. Évolution de la vapeur dans une turbine
5.3.1. Principe de fonctionnement
La vapeur admise dans la turbine par la vanne d’admission est détendue dans une tuyère ou sur
une rangée de tuyères en parallèle (appelée distributeur ou aubages fixes).
À la sortie de la tuyère la vapeur est animée d'une très grande vitesse (quelquefois supérieure à
la vitesse du son). Elle vient alors frapper les ailettes d'une roue qu'elle entraîne en rotation en
lui cédant une partie de l'énergie cinétique qu'elle possède. À la sortie de l'ensemble mobile la
vapeur est évacuée par la tubulure d'échappement.

Figure 5.10 : Principe de fonctionnement d’une turbine à vapeur

À vitesse constante la puissance fournie par la turbine est égale à celle consommée par la
machine entraînée.
Toute variation de la puissance consommée, entraîne une variation de la vitesse de rotation si
l'on ne modifie pas la puissance motrice de la turbine.
Un système de régulation de vitesse de la turbine est donc à prévoir en :
- détectant la vitesse de rotation
- corrigeant la puissance motrice par action sur le débit de vapeur pour stabiliser la
vitesse et, éventuellement, la ramener à sa valeur initiale
Dans les turbines les plus simples, la régulation de vitesse est assurée par un dispositif à
masselottes articulées sur un couteau et qui repoussent une tige contre un ressort antagoniste.
La position des masselottes et donc de la tige, est fonction de la vitesse de rotation.

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La tige commande, par un jeu de leviers, la vanne de régulation qui s'oppose plus ou moins au
passage de la vapeur, ce qui permet de régler la puissance motrice de la turbine.
5.3.2. Évolution réelle
Une turbine réelle n’est pas parfaite. En effet plusieurs facteurs conduisent à une perte
d’efficacité de la vapeur. On peut citer :
- les fuites internes par les étanchéités
- le frottement de la vapeur dans les tuyères ou les ailettes
- l’énergie résiduelle de la vapeur (vitesse non utilisée)
- le frottement des paliers
Le rendement des turbines à vapeur dépend de l'importance relative des pertes (fuites internes
en particulier) vis-à-vis de la puissance développée ainsi que de la qualité technologique de
réalisation liée au coût de la machine. Il est donc délicat d'estimer a priori le rendement d'une
turbine.
On peut toutefois se baser sur les ordres de grandeur suivants :
- petites turbines à vapeur de faible puissance (< 500 kW)
0,20 < hi < 0,40
- turbines à vapeur de moyenne puissance (500 à 10 000 kW)
0,50 < hi < 0,72
- turbines à vapeur de forte puissance (> 100 000 kW)
0,75 < hi < 0,82
Ces rendements correspondent à la valeur maximale donc à la puissance nominale de la turbine.
Ils diminuent plus ou moins rapidement au fur et à mesure que l’on s’éloigne de ces conditions.

5.4. Analyse thermodynamique d’une turbine à action


5.4.1. Turbine à action à un étage
Carl Gustaf Patrik de Laval (1845-1913) de Suède en 1883 a développé une turbine à action
composée d'un ensemble de tuyères et d'une rangée d'aubes, comme le montre la figure 5.11.
Cette turbine est conçue pour subir toute la perte de charge dans les tuyères et aucune à travers
le rotor. Pour une pression de sortie suffisamment basse, des tuyères convergentes-divergentes
accélèrent la vapeur à une vitesse supersonique. L'angle de la vitesse relative à l'approche des
pales du rotor est 𝛽 2, et l'angle de sortie a une valeur négative 𝛽 3. Pour les pales dont les angles
sont égaux 𝛽" = −𝛽% . Cela donne aux aubages une forme de godet car, à l'état de conception,
les angles réels des aubes sont proches des angles d'écoulement de la vitesse relative.
Les aubes changent la direction de l'écoulement, ce qui engendre une force sur les aubes. Ceci
est à l'origine du nom de cette turbine. il est clair que la différence entre la haute pression sur le
côté concave de l ’aubage et la basse pression sur le côté convexe est la cause réelle de la force
sur l’aube. Une combinaison d'une rangée de tuyères et d'un rotor constitue un étage. Pour
cette raison, la turbine de Laval est également appelée turbine à action à un étage.
Le travail effectué sur les aubes est donné par :

et puisque l'enthalpie de stagnation relative est constante à travers le rotor

(5.1)

Comme le montre le diagramme h-s de la figure 5.12, les irréversibilités entraînent une
augmentation de l'enthalpie statique de h2 à h3, puis Eq. (5.1) montre que W3 est inférieur à W2.

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Pour les aubes d’angles égaux, les composantes tangentielle et axiale de la vitesse relative
doivent décroître dans la même proportion.

Figure 5.12. Turbine à action à simple étage et le diagramme h-s.


N : nozzle ou distributeur

R : rotor

On suppose que la vapeur s'écoule dans les tuyères à partir d'un caisson à vapeur dans lequel la
vitesse est négligeable. Le rendement du distributeur est :

Puisque h01=h02. Le rendement devient :

cN : le coefficient de vitesse du distributeur est défini par :


𝑉%
𝑐' =
𝑉%*
La perte de pression de stagnation à travers les tuyères est :
∆𝑝-.' = 𝑝-/ − 𝑝-%
Selon la figure 5.12, le coefficient de vitesse représente la perte d’énergie cinétique dans les
tuyères
Pour le rotor, le coefficient de vitesse est
𝑊"
𝑐0 =
𝑊"*
Mais comme l'état 3s est identique à l'état 2, le coefficient de vitesse du rotor est également
2
𝑐0 = 23
4
La perte de pression de stagnation est donnée par
∆𝑝-.0 = 𝑝-%0 − 𝑝-"0

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Les isobares p02R et p03R sont représentées sur la figure 5.12. Le coefficient de vitesse cR a été
défini de telle sorte que la diminution de l'énergie cinétique des vitesses relatives représente
une perte thermodynamique.
Le rendement du rotor est défini par

car l'énergie cinétique quittant le rotor est supposée perdue. Puisque h2 = h3s . Le rendement du
rotor peut également être écrit comme

Le produit

peut s’écrire :

Au fur et à mesure que la théorie des turbomachines progressait, des mesures plus générales
que les coefficients de vitesse pour tenir compte de l'irréversibilité les ont remplacées. Une
mesure utile est l'augmentation de l'enthalpie statique par chauffage interne. Les coefficients
de perte 𝝃N et 𝝃R sont définis par :

(5.2)

avec les états thermodynamiques illustrés à la figure 5.12. Puisque l'enthalpie de stagnation est
constante pour l'écoulement à travers le distributeur, il s'ensuit que

Il peut être écrit sous la forme :

Avec VS2 = V2/cN, cette équation peut être exprimée comme

(5.3)

Puisque l'enthalpie de stagnation relative est constante au niveau du rotor

et cette équation peut être réécrite sous la forme

10
(5.4)

La perte de pression de stagnation à travers les tuyères est Δp-89 = p-/ − p-% et la perte de
pression de stagnation à travers le rotor est Δp0R = p02R- p03R . Les pressions de stagnation
relatives sont déterminées en calculant d'abord les températures de stagnation relatives, qui sont
obtenues à partir de

puis les pressions relatives de stagnation sont déterminées à partir de

Pour calculer l'efficacité totale à statique, à partir de 𝜂;* = 𝜂' 𝜂0 , le rendement du distributeur
est déterminé à partir de

(5.5)

Le rendement du rotor est :

qui peut être écrit sous la forme :

(5.6)

Ainsi, en utilisant

le travail effectué sur les aubes

Pour les pales d’angles égaux 𝛽" = −𝛽% et en utilisant la relation

cette équation prend la forme

ou, avec une autre substitution de

Alors

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(5-7)

Le numérateur de l'Eq. (5.6) doit encore être exprimé en termes de V2 et 𝛼2, comme cela a été
fait pour le travail. Après les équations des composants pour les vitesses

sont au carré et ajoutés, la relation

Utiliser Eq. (5.4), le terme peut s'écrire

La vitesse relative W2 est ensuite exprimée en termes de V2 et 𝛼%

qui, lorsqu'ils sont mis au carré et ajoutés, conduisent à

D'où l'expression prend la forme finale

L'équation du rendement peut maintenant s'écrire

𝑼
En introduisant le rapport de vitesse 𝝀 = 𝑽
𝟐

Le rendement du rotor peut s’écrire :

(5-8)

Et le rendement à l’étage

(5-9)

En utilisant Eqs. (5.3) et (5.4) cela peut également être écrit comme
(5-10)

12
Figure 5.13 : Rendement d’une turbine à action simple étage idéale et réelle avec cN 0.979,
cR = 0.940, and 𝛼2 = 70°

5.4.2. Pression composée


La vitesse de l’ailette pour une turbine à action à un étage est environ la moitié de la vitesse de
sortie des tuyères. Une telle vitesse de l’ailette élevée nécessite une vitesse d'arbre élevée, ce
qui peut conduire à des contraintes importantes de l’aube. Pour réduire la vitesse de l'arbre,
deux ou plusieurs turbines à action à un étage sont disposées en série et la vapeur est ensuite
détendue partiellement dans chacune des tuyères de l'ensemble. Cela diminue la vitesse des
tuyères et donc la vitesse des ailettes pour des performances optimales. Cette disposition,
illustrée à la figure 5.14, est appelée turbine à action à pression composée. Entre deux rotors, il
y a une rangée de tuyères. La chute de pression a lieu dans les tuyères et aucune à travers le
rotor. Au fur et à mesure que la vapeur se détend, son volume spécifique augmente et une zone
d'écoulement plus grande est nécessaire pour maintenir l'augmentation de vitesse modérée. Une
approche consiste à maintenir le rayon moyen de la roue constant et à augmenter la hauteur de
la lame. Lorsque cela est fait, la vitesse de l’ailette de rayon moyen reste la même pour tous les
étages et les vitesses sortant et entrant dans un étage peuvent être égales. Un tel étage est appelée
un étage répétitif, ou un étage normal.

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Figure 5.14 : Esquisse d'une turbine à action à pression composée à plusieurs étages et de la
chute de pression et de la variation de vitesse à chaque étage

Considérons une turbine à action à plusieurs étages à pression composée avec des étages
répétitifs. Contrairement à la turbine à un étage, le débit entre maintenant dans le deuxième
ensemble de tuyères à une vitesse proche de la vitesse de sortie de l'étage précédent, et la
fonction du distributeur est de l'augmenter davantage. Les lignes de processus sont illustrées à
la figure 5.15.

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Figure 5.15 : Les états thermodynamiques pour un étage à action de pression composée

Les états de stagnation 03,03s et 03ss sont atteints à partir des états statiques 3, 3s et 3ss, qui
sont sur la l’isobare p3. Comme nous l'avons vu précédemment, il ne s'ensuit pas nécessairement
que les états 03s et 03ss soient sur la ligne à pression constante p03 puisque les grandeurs des
vitesses V3S et V3ss dans les expressions suivantes:

ne sont pas connus. Cependant, une théorie cohérente peut être développée si l'on suppose que
les états de stagnation 03s et 03ss sont sur la ligne de pression constante p03 et que leurs états
thermodynamiques sont alors fixés par la valeur connue de pression et d'entropie. Les équations
précédentes définissant alors les valeurs de V3 et V3SS à des valeurs définies.
Avec cette hypothèse, l'équation de Gibbs

lorsqu'il est intégré entre les états 03s et 03 puis entre les états 03ss et 03s le long de la ligne de
pression constante p03 et de même le long des états correspondants le long de la ligne de pression
constante p3, donne

Avec

(5.32)

15
L'expression de ces rapports de température en termes de nombres de Mach donne

(5-12)

Le rendement de l'étage est le rendement total à total

et peut être écrit sous la forme :

(5-13)

En soustrayant un de chaque côté de l’Eq. (5.13), multiplier par cp et réorganiser

En remplaçant dans l’Eq.5.13

(5-14)

puisque les rapports de température sont les mêmes, selon l’Eq.(5.12), cette expression du
rendement devient :

(5-15)

Le nombre de Mach à la sortie du rotor est assez faible et est souvent pris à zéro. Il est, bien
entendu, facilement déterminé une fois que la vitesse de travail et de sortie ont été calculées.
ensuite

Ignorer le nombre de Mach et introduire les coefficients de perte d'enthalpie statique donne

(5-16)

La relation peut être remplacée et cela donne

16
(5-17)

The vitesse relative W2 peut s’écrire:

Tel que

Le travail fourni par l’étage :

B
En remplaçant 𝜆 = C dans l'expression précédente pour le rendement de l’étage, il prend la
4
forme

En définissant fL par

Avec

Le rendement de l’étage devient :

from which it is clear that fL is a measure of the losses. The maximum value for the
efficiency of a pressure-compounded stage is obtained by minimizing fL.

où f est une mesure des pertes. La valeur maximale de l'efficacité d'un étage à pression
L

composée est obtenue en minimisant f L

Les rendements à l’étage pour divers angles de tuyère sont illustrées à la figure 5.16 à la fois
pour un étage de turbine à action à pression composée et avec une énergie cinétique de sortie
perdue. Les courbes de rendement de l'étage à pression composée sont assez plates en haut et
naturellement plus élevées lorsque l'énergie cinétique à la sortie est utilisée à l'entrée de l'étage
suivant.

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Figure 5.6 : Rendement de turbines à action à un étage avec des angles de tuyère compris
entre 60 ° et 78 ° avec 𝜉 N = 0,02 et 𝜉 R = 0,14; l'énergie cinétique de sortie est perdue pour
l'ensemble de graphiques avec un rendement faible, et la famille de graphiques des
rendements plus élevés sont les rendements total à total applicables à un étage de turbine à
pression composée.
5.2.3.Formes des aubes
Quelques éléments de la conception des aubes d’une turbine à action sont étudiés. Les aubages
d’angles égaux sont représentées à la figure 5.17. Le côté concave de l’aubage est circulaire. c
est la longueur de la corde et le rayon de l'arc de cercle est donné par

Figure 5.17: Aubage en forme de godet d’angles égaux

L’aubage à l'entrée est rendue assez tranchante, et à la sortie l’aubage peut également avoir un
segment droit s'étendant au-delà du plan conventionnel. Dans une turbine à plusieurs étages,

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l'étendue du segment rectiligne contrôle l'espacement entre la sortie du rotor et l'entrée du jeu
de tuyères suivant.
Ces tuyères sont généralement conçues pour avoir une entrée axiale. Si la turbine fonctionne
aux conditions de conception et que la vitesse absolue à la sortie est axiale, alors la vapeur
s'écoule doucement dans ces tuyères. Dans des conditions hors conception, l'angle d'écoulement
à l'entrée ne correspondra pas à l'angle des tuyères, conduisant à des pertes accrues dans les
tuyères, en particulier pour les lames à arêtes vives. Afin d'améliorer le fonctionnement de la
turbine à vapeur à un débit fractionné, les valeurs absolues des angles d'écoulement, à la fois à
l'entrée et à la sortie, sont augmentées de 2° ou 3° et dans une turbine à plusieurs étages pour
les aubes à côté du dernier étage, cela peut être de 4 ° ou 5 °. Pour le dernier étage, la plage de
5 ° à 10 ° est utilisée

L’aubage d’une turbine à action est conçue pour assurer des pressions égales à l'entrée et à la
sortie du rotor. Cependant, en raison d'irréversibilités, la température augmente à travers le
rotor, ce qui entraîne une augmentation du volume spécifique. Le débit massique étant constant,
le bilan massique donne

dans lequel 𝑉E% = 𝑊% 𝑐𝑜𝑠𝛽% et 𝑊E" = 𝑊" 𝑐𝑜𝑠𝛽" ont été utilisés. Lorsque 𝛽" = −𝛽% et
W3 <W2, alors avec v3> v2, la surface d'écoulement doit être augmentée. Cela se fait en
augmentant la hauteur de la lame Cependant, il est également possible de modifier l'angle à la
sortie comme cela a été mentionné ci-avant.

Pour les aubes dont les angles ne sont pas égaux, la valeur absolue de l'angle des aubages à la
sortie dans la plupart des turbines à action est supérieure à l'angle à l'entrée. Pour ces derniers,
le rayon de la surface concave de la lame est donnée par

Le décalage entre les bords avant et arrière dans ce cas est

Avec |𝛽" | = 𝛽% + 3° la bissectrice du profil de la lame penchera vers la droite, comme illustré
à la figure 5.8.

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Figure 5.18 : Détails de construction du godet pour des angles d’aubage différents

La largeur du canal à la sortie est donnée par


𝑑 = 𝑏(𝑠𝑐𝑜𝑠|𝛽" | − 𝑡)
Où t est l'épaisseur du bord de l’aube à la sortie. Pour un écoulement de débit massique 𝑚̇ et de
volume spécifique v3 , le bilan massique donne

dans lequel Z est le nombre d’aubes du rotor. Pour un espacement donné des aubes, leur
épaisseur et leur nombre, et pour un débit massique et un volume spécifique de sortie spécifiés,
ces équations montrent que seuls deux des trois paramètres: hauteur de l’aube b, vitesse relative
W3 et angle d'écoulement |𝛽" |, peuvent être choisis indépendamment. S'il est possible
d'accommoder l'augmentation du volume spécifique vers l'aval par une augmentation de la
hauteur de l'aube, alors cette équation montre que l'augmentation |𝛽" |diminue la largeur du
canal d, ce qui conduit à une augmentation de la vitesse relative W3. Selon l'équation (5.1)
puisque la rothalpie est constante, l'enthalpie statique diminue. Une baisse d'enthalpie statique
le long de l’écoulement est associée à une chute de pression, comme le montrent les
transformations dans le diagramme de h-s. l'accélération du l’écoulement augmente la force sur
l’aube, car selon le principe de l’action

et comme Wu3 est négatif, une augmentation de son amplitude augmente la composante de
force Fu. Il est devenu classique d'appeler cette force supplémentaire une force de réaction par
analogie à la force de poussée donnée à une fusée étant une réaction à l'impulsion de sortie
quittant la buse de la fusée.
5.2.4. Vitesse composée
Une deuxième façon de faire le compoundage d’une turbine (disposition des aubages en
plusieurs étages en série) a été développée par l'Américain Charles Gordon Curtis (1860-
1953). Dans sa conception, la vapeur entre d'abord dans un étage d’une turbine à action, et
lorsqu'elle quitte cet étage, elle entre dans une rangée d'aubes fixes d’angles égaux. Ils la
redirigent vers la deuxième rangée d’aubes du rotor d’angles égaux, mais bien sûr avec une
valeur différente pour les angles que dans le premier étage. Toute la chute de pression a lieu

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dans les tuyères en amont, et ainsi aucune réduction supplémentaire de pression n'a lieu
lorsque la vapeur se déplace à travers les étages en aval. Il existe des raisons pratiques pour
ne pas monter la turbine de plus de quatre étages. À savoir, le travail effectué par les étages
antérieures diminue rapidement. Dans ce type de développement de Curtis, on dit que la vitesse
est composée d'un étage à l'autre.

Fig. Schéma de principe de la turbine à action à étage Curtis

Considérons une turbine Curtis à n étages avec des coefficients de vitesse égaux cv pour chaque
rangée d'aubes.
L'analyse du premier étage est la même que pour une turbine à action à un étage. Le travail est

Comme indiqué ci-dessus pour les lames d’angles égaux, 𝑊S" = −𝑐T 𝑊S% et le travail fourni
par le premier étage peut s’écrire comme :

De la même manière, les travaux fournis par les deuxième et troisième étages sont

Si la vitesse relative Wu4 est liée à Wu2 et Wu6 est liée à Wu4, le travail de chaque étage peut être
exprimé en termes de Wu2. Avec 𝑉SU = −𝑐T 𝑉S" pour les aubes de stator d’angles égaux, Wu4
peut être écrit comme

Avec 𝑊S" = −𝑐T 𝑊S% . Par conséquent, le résultat final est

De même

21
En substituant Wu4 de l'expression précédente cela donne

Le travail livré par chacun des trois rotors est alors

Le travail fourni par l'étage suivant est facilement démontré comme :

Le travail fournit par le nth étage est :

Des conditions de fonctionnement optimales sont désormais développées pour les turbines avec
différents nombres de roues. Le travail fourni par la roue unique de la turbine à un étage est
donné par

et la vitesse optimale de la lame a été indiquée au début de ce chapitre comme étant

À la vitesse optimale, le travail à partir d'une turbine à un étage est

Et si cv=1, il devient

Le travail fourni par une turbine Curtis à deux roues est : 𝑤% = 𝑤/% + 𝑤%% or

et lorsque celui-ci est différencié par rapport à U et que le résultat est mis à zéro, la vitesse
optimale de la lame s'avère être

si cv=1, il devient

22
Par conséquent, une turbine Curtis à deux roues peut fonctionner à environ la moitié de la
vitesse d'arbre d'une turbine à impulsion à un étage. A vitesse optimale, travail assuré par une
turbine à deux roues est comme suit:

si cv=1, il devient

qui est exactement le même que dans une turbine à un étage. Pour une turbine Curtis à trois
roues, le travail fourni est :
𝑤" = 𝑤/" + 𝑤%" + 𝑤""
Et l'expression du travail, lorsqu'elle est écrite en entier, est

La différenciation pour déterminer la valeur de la vitesse de la lame pour laquelle le travail est
maximal donne

si cv=1

et le travail fourni à cette vitesse est

Enfin, la vitesse optimale des pales pour une turbine à quatre roues est :

Et le travail fourni à cette vitesse

Bien que la vitesse composée à quatre roues ait été construite dans le passé, elles ne sont plus
utilisées.
Si cv = 1 pour une turbine à deux roues, le rapport du travail effectué est de 3: 1 entre le premier
et le deuxième étage. Si d'autres étages sont inclus, les rapports de travail deviennent 5: 3: 1 et
7: 5: 3: 1 pour les turbines à trois et quatre étages respectivement, et les vitesses optimales des
*XY Z C *XY Z C
pales tombent à 𝑈 = [ 4 4 et 𝑈 = \ 4 4 . Comme cela a été montré, l'ajout d'étages
successifs n'augmente pas la quantité de travail fournie par la turbine dans le cas idéal, et son
avantage réside entièrement dans la réduction de la vitesse de l'arbre. Lorsque les irréversibilités

23
sont prises en compte, les turbines à plusieurs étages fournissent moins de travail qu'une turbine
à action à un étage.
5.3 Etage avec zéro réaction
Une conception liée à une turbine à action est la conception d’un étage avec zéro réaction. Selon
Eq. (4.18) , pour un tel étage W3 = W2 et comme la rothalpie ne change pas à travers le rotor,
l'enthalpie statique non plus. Si la vitesse axiale est constante, les pales doivent être d’angles
égaux avec b3=b2 Le processus est illustré à la figure 5.9

Figure 5.19 : Turbine avec zéro réaction

l'énergie cinétique à la sortie est perdue, le rendement à l’étage est le rendement total à statique:

Il est réécrit sous la forme

qui peut être refondu comme

Le travail fourni par un étage

Comme précédemment, les composantes des vitesses sont :

En élevant au carré et en ajoutant :

Puisque W3=W2 et b3=-b2, on a :

24
De même

En élevant au carré et en ajoutant

Lorsque ceux-ci sont inclus dans l'expression du rendement, cela donne

Il peut être écrit sous la forme

B
Or 𝜆 = C et fL devient
4

Le rendement maximal est obtenue en minimisant la perte fL .Ainsi en différenciant le


rendement par rapport à fL et en le mettant à zéro , on obtient le rendement maximal :

Ces résultats sont présentés à de la figure 5.10. Les rendements d'un étage à zéro réaction pour
divers angles des tuyères sont légèrement inférieurs à ceux de l'étage d’une turbine à réaction
à pression composée représentée sur la figure 5.6.
Le rendement d’u étage répétitif est :

25
Figure 5.20 : Rendements d’un étage de turbines à réaction zéro et à pression composée avec
des angles de tuyères compris entre 60 ° et 78 ° avec zN = 0,02 et zR = 0,14

5.4. Coefficients de perte


Une corrélation simple pour les coefficients de perte a été développée par Soderberg :

V remplacé par V2 pour le stator et par W3 pour le rotor. Les coefficients de perte sont calculés
à partir de

ans laquelle e est la quantité de l’écoulement dévié. Pour les tuyères, la valeur de la déviation
est eN = a2 - a3, et pour le rotor, elle est eR = b2 - b3. Dans les deux expressions, les angles sont
en degrés. La corrélation de Soderberg est basée sur des conceptions de turbines à vapeur, qui
ont généralement une entrée axiale dans les tuyères, mais elle donne également de bons résultats
pour l'écoulement à travers le rotor, car la perte semble dépendre principalement de la déviation
de l'écoulement.
5.4. Eléments de technologie
Sur le schéma, on distingue les différents éléments d’une turbine multicellulaire à action :
- le corps de la turbine ou enveloppe
- le rotor composé d’un arbre et de 7 roues ailettées
- la pivoterie constituée des paliers et de la butée
- les labyrinthes pour éviter la sortie de la vapeur vers l’extérieur
- le système de régulation de débit de vapeur

26
Figure 5.21 :
5.4.1. Le corps de la turbine - les tuyères - les diaphragmes
Il est conçu pour supporter la pression et la température de la vapeur qui sont plus élevées côté
admission et les plus froids à l’échappement. Pour des raisons économiques, il est rare que le
côté échappement puisse supporter la pression et la température de l’admission. Ceci induit une
protection contre la pression et la température en cas d’erreur opératoire (soupape, arrosage à
l’eau du fond du corps BP, ...).
Le corps doit également pouvoir se dilater sans résistance des points de fixation sur le châssis
ce qui impose des systèmes de fixation spécifique permettant cette dilatation.
Le corps de la turbine reçoit la ou les tuyères montées individuellement ou groupées sur les
diaphragmes.
Sur les turbines mono-étagées on trouve la plupart du temps 1 ou 2 tuyères “convergente-
divergente” avec éventuellement des redresseurs pour améliorer le rendement.
• La tuyère convergente-divergente
L’écoulement dans ce type de tuyère est toujours à caractère supersonique.

Figure 5.22 : Tuyère convergente-divergente

27
Les pertes de charge y sont assez élevées en raison notamment d’ondes de choc dues à la vitesse
supersonique de la vapeur.

Figure 5.23 : a. Dispositif à l’aide de chambre d’inversion, b. Dispositif à l’aide de redresseur

Dans les turbines de grande puissance, le débit de vapeur est tel qu’il faut concevoir l’admission
avec de nombreuses tuyères. Dans ce cas un tore reçoit la vapeur haute pression et la répartit
dans les blocs de tuyère.

28
Figure 5.24 :Tore d’alimentation
Dans l’exemple ci-dessous on voit une alimentation de la vapeur sur 3 blocs-tuyères disposés
sur le dernier corps supérieur.

Figure 5.25 : Détails d’un bloc tuyère dans un corps de turbine

Les autres détentes se produisent dans des tuyères disposées dans des diaphragmes. La
différence de pression de part et d’autre du diaphragme impose pour éviter une perte de
rendement qu’une étanchéité efficace soit réalisée au passage de l’arbre.

29
Figure 5.26 : Aubage redresseur

5.4.2. Le rotor
Il est constitué́ d’un arbre sur lequel sont montés des ailettes ou des disques ailettés.
• Rotor de turbine monocellulaire
Sur les petites turbines et les turbines à étage de pression, les ailettes sont montées sur un ou
plusieurs disques.

Figure 5.27 : Rotor de turbine monocellulaire

• Rotor de turbine multicellulaire à action

30
Il est constitué d'un arbre cylindrique et d'un certain nombre de disque de diamètre croissant.
Ces disques peuvent être rapportés sur l'axe du rotor par frettage avec un clavetage éventuel,
ou parvenir, lors de la réalisation de l'ébauche du rotor, directement de l'opération de forge par
repoussage . Les ailettes sont fixées à l'extrémité des disques.

Figure 5.28 : Rotor de turbine multi cellulaire à action

• Rotor de turbine à réaction


Les rotors des turbines à réaction sont en forme de tronc de cône appelés tambour. Ils peuvent
être massifs sur les petites machines, donc très lourds et sensibles aux problèmes de balourd.
Dans les machines de dimensions moyennes et très importantes, ils sont alors composés
d'éléments obtenus par forgeage et usinage, puis assemblés par soudure.

Figure 5.29 : Rotor de turbine à réaction

Les ailettes de taille importante sont généralement fixées sur les disques ou les tambours par
les techniques suivantes.

31
Figure 5.30 : Fixation d’ailettes

5.4.3. Les étanchéités


Leur but est de limiter les fuites de vapeur qui se produisent d'une région de la turbine où la
pression est élevée vers une zone où la pression est moindre. Ces fuites peuvent se produire :
- entre les étages d'une turbine à action au passage du rotor, au travers du diaphragme dans les
turbines à étages de pression
- à l'extrémité des aubages à réaction, sur les aubages fixes et les aubages mobiles
- au tambour d'équilibrage
- au passage de sortie du rotor au travers de l'enveloppe du corps.
Le débit de fuite est fonction de la section de passage de part et d'autre du dispositif d'étanchéité,
et non du débit actif de vapeur de la turbine. Son importance relative est donc plus élevée pour
les petites turbines que pour les grosses.
Il existe deux grands types de système d'étanchéité :
- les garnitures à labyrinthes
- les anneaux de carbone
• Les garnitures à labyrinthes
Ces labyrinthes peuvent avoir différentes dispositions

32
Figure 5.31 : Garnitures à labyrinthe

Dans les garnitures à labyrinthes, la vapeur se détend peu à peu par étranglement et turbulence
successifs dans des jeux étroits annulaires compris entre le rotor et des cannelures.
Plus le jeu entre les léchettes et la cannelure est faible, plus le tourbillonnement est efficace. La
section minimum de passage au niveau du jeu résiduel, est imposée par des considérations de
construction (jeu au palier, flèche du rotor, dilatation).
Certaines turbines sont équipées de labyrinthes à segments effaçables.

33
Figure 5.32 : Labyrinthes à segments effaçables

• Garnitures à anneaux de carbone


Elles sont utilisées principalement en étanchéité d'extrémité de sortie du rotor et sur des petites
turbines à basse vitesse (< 4000 tr/min).
Les garnitures à anneaux de carbone limitent la sortie de vapeur grâce au jeu très faible avec
l’arbre.

Figure 5.33 : Garnitures à anneaux de carbone

Les anneaux sont réalisés à l'aide de plusieurs segments (en général trois) maintenus entre eux
par un ressort hélicoïdal le plus souvent, quelquefois par un ressort circulaire. Afin d'éviter la
rotation de l'anneau avec le rotor, un ergot immobilise l'anneau par rapport au corps de la
turbine, en général au niveau du plan de joint.
• Les garnitures d'étanchéité extérieures
Il faut éviter la fuite d'une certaine quantité de vapeur le long du rotor, au passage du corps.
Cette vapeur risque alors de venir en contact avec l'huile de lubrification au niveau du palier et
de favoriser alors son oxydation. Dans les turbines à condensation il faut absolument éviter
l’introduction d’air dans la turbine.

34
La vapeur fuyarde est souvent récupérée dans des chambres de l'espace annulaire des garnitures
extérieures.

Figure 5.34 : Garnitures d’étanchéité extérieure

5.5. Éléments d’exploitation


5.5.1.Démarrage
5.5.1.1. Température
Une turbine est étudiée pour fonctionner avec la vapeur. Si de l’eau (condensation de la vapeur)
arrive sur les ailettes à la vitesse de la vapeur, il y a un très grand risque de destruction d’ailette,
voire de la butée ou même des systèmes d’étanchéité. Pour éviter tout risque de condensation,
il est absolument impératif que la turbine soit correctement réchauffée avant d’être démarrée.
Ce réchauffage est généralement assuré par un débit de vapeur, limité pour empêcher la rotation
de la turbine, à travers une vanne bipassant la vanne d’isolement du réseau d’admission et qui
s’évacue soit vers une cheminée à l’échappement soit vers un réseau BP et dont l’eau de
condensation est évacuée par des purgeurs.

35
Figure 5.35 : Préchauffage d’une turbine

5.5.1.2. Vitesse de rotation


Une turbine ne doit pas tourner au-delà d’une vitesse maximale sinon des éléments en rotation
risquent de se casser : masselottes du régulateur, ailettes, ...
Cette vitesse maximale est sécurisée par un système dit de survitesse dont le rôle est d’arrêter
la turbine par une vanne d’arrêt rapide qui ferme l’arrivée de la vapeur.
En marche normale la vitesse maximale continue est de 10 à 15 % inférieure à la survitesse.
La turbine peut également avoir une vitesse limitée en basse vitesse notamment sur les grosses
turbines dans la zone de vitesse critique.
Sur les petites turbines ou celles fonctionnant en-dessous de leur vitesse critique, l’ouverture
de la vanne d’isolement vapeur lance la turbine jusqu’à ce que le régulateur contrôle la vitesse.
Sur de plus grosses machines, le régulateur de vitesse n’étant opérationnel qu’à partir d’une
certaine vitesse supérieure à la vitesse critique, la montée en vitesse s’effectue en général en 3
phases :
- jusqu’à une vitesse inférieure de 10 % à 20 % environ à la vitesse critique, montée en
vitesse lente avec augmentation de la température d’environ 50 à 70°C à l’heure, puis
maintien à cette vitesse pendant un certain temps
- passage avec une accélération aussi grande que possible de la zone dite de vitesse
critique jusqu’à la vitesse d’accrochage du régulateur
- réglage de la vitesse par consigne de la vitesse
Ces variations de vitesse sont contrôlées par l’ouverture de la vanne d’admission du réseau
vapeur soit par l’opérateur soit par un automate qui impose des rampes d’accélération et des
temps de maintien.
5.5.2. Régulation de la vitesse
Les systèmes de régulation appliqués aux turbines à vapeur sont très variés. Ils dépendent
principalement du type et du rôle de la machine entraînée et également de fonction de la turbine.
Sommairement on peut distinguer deux cas principaux :
- celui de l’entraînement des pompes, compresseurs, ventilateurs pour lequel il est demandé à
la turbine :

36
• soit de fonctionner à vitesse à peu près constante
• soit de maintenir constant un paramètre extérieur lié à la machine entraînée
(pression, débit, etc.) en faisant varier la vitesse
- celui de l’entraînement des alternateurs pour lequel on peut être amené à réguler soit la
production d’électricité soit la production de vapeur, soit encore les deux productions de vapeur
et d’électricité simultanément, en maintenant la vitesse strictement constante
• Régulation à vitesse constante
Le schéma ci-dessous présente les appareils qui constituent une boucle de régulation de vitesse.

Figure 5.36 : Régulation de vitesse

Le capteur de vitesse mesure la vitesse. Cette mesure est transmise au régulateur qui reçoit
également une consigne de vitesse. Le régulateur compare alors mesure et consigne puis, en
fonction de l’écart éventuel entre ces deux valeurs, agit sur la position des soupapes d’admission
de vapeur par l’intermédiaire d’un servomoteur.
• Régulation à partir d’un paramètre extérieur
La figure ci-dessous représente un cas de régulation de la pression ou du débit de gaz au
refoulement d’un compresseur.

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Figure 5.37 : Régulation de pression

• Régulation de turbine entraînant un alternateur devant répondre à une


demande de vapeur
Dans ce cas l’alternateur débite dans le réseau électrique l’énergie fournie par la turbine qui
dépend du débit de vapeur demandé. Ici la régulation doit maintenir à la fois la vitesse de
rotation (synchronisme avec le réseau électrique) et la pression du réseau vapeur. On obtient
une boucle de régulation qui peut être la suivante :

Figure 5.38 : Régulation de turbine entrainant un alternateur devant répondre à une demande
de vapeur

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