Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
5.1. Introduction
Le moteur d'une centrale thermique à vapeur est une turbine à vapeur qui convertit une partie
de l'énergie thermique de la vapeur à haute pression et température en puissance d'arbre. Les
autres composants de la centrale sont la chaudière, un condenseur et des pompes et réchauffeurs
d'eau d'alimentation. Les usines fonctionnent sur diverses modifications du cycle de Rankine.
Le cycle de Rankine de base, fonctionnant entre 40 °C et 565 °C, a un rendement Carnot de
37%. Les modifications, y compris la surchauffe, le réchauffage et le chauffage de l'eau
d'alimentation, augmentent l'efficacité d'environ 10% supplémentaires.
Les turbines de faible puissance (< 500 kW) sont monoétagées. Dans la plage de 500 kW à
2 000 kW les deux solutions monoétagées et multiétagées existent sur le marché des
fournisseurs. Pour les puissances plus élevées, les multiétagées sont les seules utilisées.
1
Figure 5.2 : Turbine à contre-pression et turbine à condensation
2
Ce mode de détente permet de construire des machines monoétagées, matériel économique à
l’achat mais ayant un très bas rendement (30 à 50 %). Pour améliorer ce rendement on utilise
différentes techniques :
- des turbines mono-étagées avec chambre d'inversion
Injection par tuyères supersonique(s) et chambre d'inversion afin d'utiliser la vitesse résiduelle
après une première traversée de la roue.
3
Figure 5.6 : Turbines multi étagées à action
Dans la turbine à action multiétagée la détente s'effectue uniquement dans les aubages fixes qui
remettent la vapeur en vitesse. Ces aubages fixes sont insérés dans des "diaphragmes" qui au
niveau de l'arbre doivent comporter une étanchéité à labyrinthe, car la mise en vitesse oblige à
avoir de part et d’autre part du diaphragme une différence de pression.
La détente en plusieurs étages permet de limiter la vitesse de la vapeur en sortie de
tuyère (< vitesse sonique) et d’avoir ainsi un rendement acceptable (65 à 75 %).
5.2.3.2. La détente de la vapeur s’effectue dans les tuyères et les
aubages mobiles.
Il y a détente à la fois dans les aubages fixes et dans les aubages mobiles qui ont alors des profils
semblables . L'étage considéré est dit à réaction. Ce type de détente ne se rencontre que dans
les turbines multicellulaires.
4
Figure 5.7 : Profils de pression et de vitesse dans une turbine à réaction
Dans les tuyères, il se produit une chute de pression et une augmentation de la vitesse de la
vapeur.
Dans les aubages mobiles on a également chute de pression avec augmentation de la vitesse de
la vapeur.
La différence de pression de part et d'autre d'une rangée d'aubages mobiles interdit la
construction par disques car la poussée axiale serait considérable et difficile à encaisser par des
équipements classiques.
5
Figure 5.8 : Forces sur un aubage mobile
Sur les turbines à réaction, les ailettes sont donc montées directement sur un tambour. Leur
étanchéité en bout d'ailette doit être réalisée soit par affûtage soit par un labyrinthe sur cerclage
périphérique. L'existence d'une poussée axiale impose d'avoir un piston d'équilibrage et d’une
butée pouvant encaisser des efforts axiaux importants.
La turbine à réaction a un excellent rendement qui se conserve à charge variable mais sa
construction est plus complexe, plus chère, sa conduite plus délicate.
Pour les premiers étages, le faible volume de la vapeur oblige afin d'avoir des hauteurs d'ailettes
normales à réaliser de très petits diamètres de roue. D'autre part la chute de pression limitée
dans un étage à réaction conduirait à faire un grand nombre d'étage HP. Pour éviter ces deux
inconvénients la solution classique est de faire la première chute de pression dans un étage à
action avec injection partielle pour le réglage. Pour les étages suivants on a un meilleur
rendement avec des étages à réaction.
Les schémas ci-dessous représentent des rotors de machine à action ou à réaction.
6
5.3. Évolution de la vapeur dans une turbine
5.3.1. Principe de fonctionnement
La vapeur admise dans la turbine par la vanne d’admission est détendue dans une tuyère ou sur
une rangée de tuyères en parallèle (appelée distributeur ou aubages fixes).
À la sortie de la tuyère la vapeur est animée d'une très grande vitesse (quelquefois supérieure à
la vitesse du son). Elle vient alors frapper les ailettes d'une roue qu'elle entraîne en rotation en
lui cédant une partie de l'énergie cinétique qu'elle possède. À la sortie de l'ensemble mobile la
vapeur est évacuée par la tubulure d'échappement.
À vitesse constante la puissance fournie par la turbine est égale à celle consommée par la
machine entraînée.
Toute variation de la puissance consommée, entraîne une variation de la vitesse de rotation si
l'on ne modifie pas la puissance motrice de la turbine.
Un système de régulation de vitesse de la turbine est donc à prévoir en :
- détectant la vitesse de rotation
- corrigeant la puissance motrice par action sur le débit de vapeur pour stabiliser la
vitesse et, éventuellement, la ramener à sa valeur initiale
Dans les turbines les plus simples, la régulation de vitesse est assurée par un dispositif à
masselottes articulées sur un couteau et qui repoussent une tige contre un ressort antagoniste.
La position des masselottes et donc de la tige, est fonction de la vitesse de rotation.
7
La tige commande, par un jeu de leviers, la vanne de régulation qui s'oppose plus ou moins au
passage de la vapeur, ce qui permet de régler la puissance motrice de la turbine.
5.3.2. Évolution réelle
Une turbine réelle n’est pas parfaite. En effet plusieurs facteurs conduisent à une perte
d’efficacité de la vapeur. On peut citer :
- les fuites internes par les étanchéités
- le frottement de la vapeur dans les tuyères ou les ailettes
- l’énergie résiduelle de la vapeur (vitesse non utilisée)
- le frottement des paliers
Le rendement des turbines à vapeur dépend de l'importance relative des pertes (fuites internes
en particulier) vis-à-vis de la puissance développée ainsi que de la qualité technologique de
réalisation liée au coût de la machine. Il est donc délicat d'estimer a priori le rendement d'une
turbine.
On peut toutefois se baser sur les ordres de grandeur suivants :
- petites turbines à vapeur de faible puissance (< 500 kW)
0,20 < hi < 0,40
- turbines à vapeur de moyenne puissance (500 à 10 000 kW)
0,50 < hi < 0,72
- turbines à vapeur de forte puissance (> 100 000 kW)
0,75 < hi < 0,82
Ces rendements correspondent à la valeur maximale donc à la puissance nominale de la turbine.
Ils diminuent plus ou moins rapidement au fur et à mesure que l’on s’éloigne de ces conditions.
(5.1)
Comme le montre le diagramme h-s de la figure 5.12, les irréversibilités entraînent une
augmentation de l'enthalpie statique de h2 à h3, puis Eq. (5.1) montre que W3 est inférieur à W2.
8
Pour les aubes d’angles égaux, les composantes tangentielle et axiale de la vitesse relative
doivent décroître dans la même proportion.
N : nozzle ou distributeur
R : rotor
On suppose que la vapeur s'écoule dans les tuyères à partir d'un caisson à vapeur dans lequel la
vitesse est négligeable. Le rendement du distributeur est :
9
Les isobares p02R et p03R sont représentées sur la figure 5.12. Le coefficient de vitesse cR a été
défini de telle sorte que la diminution de l'énergie cinétique des vitesses relatives représente
une perte thermodynamique.
Le rendement du rotor est défini par
car l'énergie cinétique quittant le rotor est supposée perdue. Puisque h2 = h3s . Le rendement du
rotor peut également être écrit comme
Le produit
peut s’écrire :
Au fur et à mesure que la théorie des turbomachines progressait, des mesures plus générales
que les coefficients de vitesse pour tenir compte de l'irréversibilité les ont remplacées. Une
mesure utile est l'augmentation de l'enthalpie statique par chauffage interne. Les coefficients
de perte 𝝃N et 𝝃R sont définis par :
(5.2)
avec les états thermodynamiques illustrés à la figure 5.12. Puisque l'enthalpie de stagnation est
constante pour l'écoulement à travers le distributeur, il s'ensuit que
(5.3)
10
(5.4)
La perte de pression de stagnation à travers les tuyères est Δp-89 = p-/ − p-% et la perte de
pression de stagnation à travers le rotor est Δp0R = p02R- p03R . Les pressions de stagnation
relatives sont déterminées en calculant d'abord les températures de stagnation relatives, qui sont
obtenues à partir de
Pour calculer l'efficacité totale à statique, à partir de 𝜂;* = 𝜂' 𝜂0 , le rendement du distributeur
est déterminé à partir de
(5.5)
(5.6)
Ainsi, en utilisant
Alors
11
(5-7)
Le numérateur de l'Eq. (5.6) doit encore être exprimé en termes de V2 et 𝛼2, comme cela a été
fait pour le travail. Après les équations des composants pour les vitesses
𝑼
En introduisant le rapport de vitesse 𝝀 = 𝑽
𝟐
(5-8)
Et le rendement à l’étage
(5-9)
En utilisant Eqs. (5.3) et (5.4) cela peut également être écrit comme
(5-10)
12
Figure 5.13 : Rendement d’une turbine à action simple étage idéale et réelle avec cN 0.979,
cR = 0.940, and 𝛼2 = 70°
13
Figure 5.14 : Esquisse d'une turbine à action à pression composée à plusieurs étages et de la
chute de pression et de la variation de vitesse à chaque étage
Considérons une turbine à action à plusieurs étages à pression composée avec des étages
répétitifs. Contrairement à la turbine à un étage, le débit entre maintenant dans le deuxième
ensemble de tuyères à une vitesse proche de la vitesse de sortie de l'étage précédent, et la
fonction du distributeur est de l'augmenter davantage. Les lignes de processus sont illustrées à
la figure 5.15.
14
Figure 5.15 : Les états thermodynamiques pour un étage à action de pression composée
Les états de stagnation 03,03s et 03ss sont atteints à partir des états statiques 3, 3s et 3ss, qui
sont sur la l’isobare p3. Comme nous l'avons vu précédemment, il ne s'ensuit pas nécessairement
que les états 03s et 03ss soient sur la ligne à pression constante p03 puisque les grandeurs des
vitesses V3S et V3ss dans les expressions suivantes:
ne sont pas connus. Cependant, une théorie cohérente peut être développée si l'on suppose que
les états de stagnation 03s et 03ss sont sur la ligne de pression constante p03 et que leurs états
thermodynamiques sont alors fixés par la valeur connue de pression et d'entropie. Les équations
précédentes définissant alors les valeurs de V3 et V3SS à des valeurs définies.
Avec cette hypothèse, l'équation de Gibbs
lorsqu'il est intégré entre les états 03s et 03 puis entre les états 03ss et 03s le long de la ligne de
pression constante p03 et de même le long des états correspondants le long de la ligne de pression
constante p3, donne
Avec
(5.32)
15
L'expression de ces rapports de température en termes de nombres de Mach donne
(5-12)
(5-13)
(5-14)
puisque les rapports de température sont les mêmes, selon l’Eq.(5.12), cette expression du
rendement devient :
(5-15)
Le nombre de Mach à la sortie du rotor est assez faible et est souvent pris à zéro. Il est, bien
entendu, facilement déterminé une fois que la vitesse de travail et de sortie ont été calculées.
ensuite
Ignorer le nombre de Mach et introduire les coefficients de perte d'enthalpie statique donne
(5-16)
16
(5-17)
Tel que
B
En remplaçant 𝜆 = C dans l'expression précédente pour le rendement de l’étage, il prend la
4
forme
En définissant fL par
Avec
from which it is clear that fL is a measure of the losses. The maximum value for the
efficiency of a pressure-compounded stage is obtained by minimizing fL.
où f est une mesure des pertes. La valeur maximale de l'efficacité d'un étage à pression
L
Les rendements à l’étage pour divers angles de tuyère sont illustrées à la figure 5.16 à la fois
pour un étage de turbine à action à pression composée et avec une énergie cinétique de sortie
perdue. Les courbes de rendement de l'étage à pression composée sont assez plates en haut et
naturellement plus élevées lorsque l'énergie cinétique à la sortie est utilisée à l'entrée de l'étage
suivant.
17
Figure 5.6 : Rendement de turbines à action à un étage avec des angles de tuyère compris
entre 60 ° et 78 ° avec 𝜉 N = 0,02 et 𝜉 R = 0,14; l'énergie cinétique de sortie est perdue pour
l'ensemble de graphiques avec un rendement faible, et la famille de graphiques des
rendements plus élevés sont les rendements total à total applicables à un étage de turbine à
pression composée.
5.2.3.Formes des aubes
Quelques éléments de la conception des aubes d’une turbine à action sont étudiés. Les aubages
d’angles égaux sont représentées à la figure 5.17. Le côté concave de l’aubage est circulaire. c
est la longueur de la corde et le rayon de l'arc de cercle est donné par
L’aubage à l'entrée est rendue assez tranchante, et à la sortie l’aubage peut également avoir un
segment droit s'étendant au-delà du plan conventionnel. Dans une turbine à plusieurs étages,
18
l'étendue du segment rectiligne contrôle l'espacement entre la sortie du rotor et l'entrée du jeu
de tuyères suivant.
Ces tuyères sont généralement conçues pour avoir une entrée axiale. Si la turbine fonctionne
aux conditions de conception et que la vitesse absolue à la sortie est axiale, alors la vapeur
s'écoule doucement dans ces tuyères. Dans des conditions hors conception, l'angle d'écoulement
à l'entrée ne correspondra pas à l'angle des tuyères, conduisant à des pertes accrues dans les
tuyères, en particulier pour les lames à arêtes vives. Afin d'améliorer le fonctionnement de la
turbine à vapeur à un débit fractionné, les valeurs absolues des angles d'écoulement, à la fois à
l'entrée et à la sortie, sont augmentées de 2° ou 3° et dans une turbine à plusieurs étages pour
les aubes à côté du dernier étage, cela peut être de 4 ° ou 5 °. Pour le dernier étage, la plage de
5 ° à 10 ° est utilisée
L’aubage d’une turbine à action est conçue pour assurer des pressions égales à l'entrée et à la
sortie du rotor. Cependant, en raison d'irréversibilités, la température augmente à travers le
rotor, ce qui entraîne une augmentation du volume spécifique. Le débit massique étant constant,
le bilan massique donne
dans lequel 𝑉E% = 𝑊% 𝑐𝑜𝑠𝛽% et 𝑊E" = 𝑊" 𝑐𝑜𝑠𝛽" ont été utilisés. Lorsque 𝛽" = −𝛽% et
W3 <W2, alors avec v3> v2, la surface d'écoulement doit être augmentée. Cela se fait en
augmentant la hauteur de la lame Cependant, il est également possible de modifier l'angle à la
sortie comme cela a été mentionné ci-avant.
Pour les aubes dont les angles ne sont pas égaux, la valeur absolue de l'angle des aubages à la
sortie dans la plupart des turbines à action est supérieure à l'angle à l'entrée. Pour ces derniers,
le rayon de la surface concave de la lame est donnée par
Avec |𝛽" | = 𝛽% + 3° la bissectrice du profil de la lame penchera vers la droite, comme illustré
à la figure 5.8.
19
Figure 5.18 : Détails de construction du godet pour des angles d’aubage différents
dans lequel Z est le nombre d’aubes du rotor. Pour un espacement donné des aubes, leur
épaisseur et leur nombre, et pour un débit massique et un volume spécifique de sortie spécifiés,
ces équations montrent que seuls deux des trois paramètres: hauteur de l’aube b, vitesse relative
W3 et angle d'écoulement |𝛽" |, peuvent être choisis indépendamment. S'il est possible
d'accommoder l'augmentation du volume spécifique vers l'aval par une augmentation de la
hauteur de l'aube, alors cette équation montre que l'augmentation |𝛽" |diminue la largeur du
canal d, ce qui conduit à une augmentation de la vitesse relative W3. Selon l'équation (5.1)
puisque la rothalpie est constante, l'enthalpie statique diminue. Une baisse d'enthalpie statique
le long de l’écoulement est associée à une chute de pression, comme le montrent les
transformations dans le diagramme de h-s. l'accélération du l’écoulement augmente la force sur
l’aube, car selon le principe de l’action
et comme Wu3 est négatif, une augmentation de son amplitude augmente la composante de
force Fu. Il est devenu classique d'appeler cette force supplémentaire une force de réaction par
analogie à la force de poussée donnée à une fusée étant une réaction à l'impulsion de sortie
quittant la buse de la fusée.
5.2.4. Vitesse composée
Une deuxième façon de faire le compoundage d’une turbine (disposition des aubages en
plusieurs étages en série) a été développée par l'Américain Charles Gordon Curtis (1860-
1953). Dans sa conception, la vapeur entre d'abord dans un étage d’une turbine à action, et
lorsqu'elle quitte cet étage, elle entre dans une rangée d'aubes fixes d’angles égaux. Ils la
redirigent vers la deuxième rangée d’aubes du rotor d’angles égaux, mais bien sûr avec une
valeur différente pour les angles que dans le premier étage. Toute la chute de pression a lieu
20
dans les tuyères en amont, et ainsi aucune réduction supplémentaire de pression n'a lieu
lorsque la vapeur se déplace à travers les étages en aval. Il existe des raisons pratiques pour
ne pas monter la turbine de plus de quatre étages. À savoir, le travail effectué par les étages
antérieures diminue rapidement. Dans ce type de développement de Curtis, on dit que la vitesse
est composée d'un étage à l'autre.
Considérons une turbine Curtis à n étages avec des coefficients de vitesse égaux cv pour chaque
rangée d'aubes.
L'analyse du premier étage est la même que pour une turbine à action à un étage. Le travail est
Comme indiqué ci-dessus pour les lames d’angles égaux, 𝑊S" = −𝑐T 𝑊S% et le travail fourni
par le premier étage peut s’écrire comme :
De la même manière, les travaux fournis par les deuxième et troisième étages sont
Si la vitesse relative Wu4 est liée à Wu2 et Wu6 est liée à Wu4, le travail de chaque étage peut être
exprimé en termes de Wu2. Avec 𝑉SU = −𝑐T 𝑉S" pour les aubes de stator d’angles égaux, Wu4
peut être écrit comme
De même
21
En substituant Wu4 de l'expression précédente cela donne
Des conditions de fonctionnement optimales sont désormais développées pour les turbines avec
différents nombres de roues. Le travail fourni par la roue unique de la turbine à un étage est
donné par
Et si cv=1, il devient
Le travail fourni par une turbine Curtis à deux roues est : 𝑤% = 𝑤/% + 𝑤%% or
et lorsque celui-ci est différencié par rapport à U et que le résultat est mis à zéro, la vitesse
optimale de la lame s'avère être
si cv=1, il devient
22
Par conséquent, une turbine Curtis à deux roues peut fonctionner à environ la moitié de la
vitesse d'arbre d'une turbine à impulsion à un étage. A vitesse optimale, travail assuré par une
turbine à deux roues est comme suit:
si cv=1, il devient
qui est exactement le même que dans une turbine à un étage. Pour une turbine Curtis à trois
roues, le travail fourni est :
𝑤" = 𝑤/" + 𝑤%" + 𝑤""
Et l'expression du travail, lorsqu'elle est écrite en entier, est
La différenciation pour déterminer la valeur de la vitesse de la lame pour laquelle le travail est
maximal donne
si cv=1
Enfin, la vitesse optimale des pales pour une turbine à quatre roues est :
Bien que la vitesse composée à quatre roues ait été construite dans le passé, elles ne sont plus
utilisées.
Si cv = 1 pour une turbine à deux roues, le rapport du travail effectué est de 3: 1 entre le premier
et le deuxième étage. Si d'autres étages sont inclus, les rapports de travail deviennent 5: 3: 1 et
7: 5: 3: 1 pour les turbines à trois et quatre étages respectivement, et les vitesses optimales des
*XY Z C *XY Z C
pales tombent à 𝑈 = [ 4 4 et 𝑈 = \ 4 4 . Comme cela a été montré, l'ajout d'étages
successifs n'augmente pas la quantité de travail fournie par la turbine dans le cas idéal, et son
avantage réside entièrement dans la réduction de la vitesse de l'arbre. Lorsque les irréversibilités
23
sont prises en compte, les turbines à plusieurs étages fournissent moins de travail qu'une turbine
à action à un étage.
5.3 Etage avec zéro réaction
Une conception liée à une turbine à action est la conception d’un étage avec zéro réaction. Selon
Eq. (4.18) , pour un tel étage W3 = W2 et comme la rothalpie ne change pas à travers le rotor,
l'enthalpie statique non plus. Si la vitesse axiale est constante, les pales doivent être d’angles
égaux avec b3=b2 Le processus est illustré à la figure 5.9
l'énergie cinétique à la sortie est perdue, le rendement à l’étage est le rendement total à statique:
24
De même
B
Or 𝜆 = C et fL devient
4
Ces résultats sont présentés à de la figure 5.10. Les rendements d'un étage à zéro réaction pour
divers angles des tuyères sont légèrement inférieurs à ceux de l'étage d’une turbine à réaction
à pression composée représentée sur la figure 5.6.
Le rendement d’u étage répétitif est :
25
Figure 5.20 : Rendements d’un étage de turbines à réaction zéro et à pression composée avec
des angles de tuyères compris entre 60 ° et 78 ° avec zN = 0,02 et zR = 0,14
V remplacé par V2 pour le stator et par W3 pour le rotor. Les coefficients de perte sont calculés
à partir de
ans laquelle e est la quantité de l’écoulement dévié. Pour les tuyères, la valeur de la déviation
est eN = a2 - a3, et pour le rotor, elle est eR = b2 - b3. Dans les deux expressions, les angles sont
en degrés. La corrélation de Soderberg est basée sur des conceptions de turbines à vapeur, qui
ont généralement une entrée axiale dans les tuyères, mais elle donne également de bons résultats
pour l'écoulement à travers le rotor, car la perte semble dépendre principalement de la déviation
de l'écoulement.
5.4. Eléments de technologie
Sur le schéma, on distingue les différents éléments d’une turbine multicellulaire à action :
- le corps de la turbine ou enveloppe
- le rotor composé d’un arbre et de 7 roues ailettées
- la pivoterie constituée des paliers et de la butée
- les labyrinthes pour éviter la sortie de la vapeur vers l’extérieur
- le système de régulation de débit de vapeur
26
Figure 5.21 :
5.4.1. Le corps de la turbine - les tuyères - les diaphragmes
Il est conçu pour supporter la pression et la température de la vapeur qui sont plus élevées côté
admission et les plus froids à l’échappement. Pour des raisons économiques, il est rare que le
côté échappement puisse supporter la pression et la température de l’admission. Ceci induit une
protection contre la pression et la température en cas d’erreur opératoire (soupape, arrosage à
l’eau du fond du corps BP, ...).
Le corps doit également pouvoir se dilater sans résistance des points de fixation sur le châssis
ce qui impose des systèmes de fixation spécifique permettant cette dilatation.
Le corps de la turbine reçoit la ou les tuyères montées individuellement ou groupées sur les
diaphragmes.
Sur les turbines mono-étagées on trouve la plupart du temps 1 ou 2 tuyères “convergente-
divergente” avec éventuellement des redresseurs pour améliorer le rendement.
• La tuyère convergente-divergente
L’écoulement dans ce type de tuyère est toujours à caractère supersonique.
27
Les pertes de charge y sont assez élevées en raison notamment d’ondes de choc dues à la vitesse
supersonique de la vapeur.
Dans les turbines de grande puissance, le débit de vapeur est tel qu’il faut concevoir l’admission
avec de nombreuses tuyères. Dans ce cas un tore reçoit la vapeur haute pression et la répartit
dans les blocs de tuyère.
28
Figure 5.24 :Tore d’alimentation
Dans l’exemple ci-dessous on voit une alimentation de la vapeur sur 3 blocs-tuyères disposés
sur le dernier corps supérieur.
Les autres détentes se produisent dans des tuyères disposées dans des diaphragmes. La
différence de pression de part et d’autre du diaphragme impose pour éviter une perte de
rendement qu’une étanchéité efficace soit réalisée au passage de l’arbre.
29
Figure 5.26 : Aubage redresseur
5.4.2. Le rotor
Il est constitué́ d’un arbre sur lequel sont montés des ailettes ou des disques ailettés.
• Rotor de turbine monocellulaire
Sur les petites turbines et les turbines à étage de pression, les ailettes sont montées sur un ou
plusieurs disques.
30
Il est constitué d'un arbre cylindrique et d'un certain nombre de disque de diamètre croissant.
Ces disques peuvent être rapportés sur l'axe du rotor par frettage avec un clavetage éventuel,
ou parvenir, lors de la réalisation de l'ébauche du rotor, directement de l'opération de forge par
repoussage . Les ailettes sont fixées à l'extrémité des disques.
Les ailettes de taille importante sont généralement fixées sur les disques ou les tambours par
les techniques suivantes.
31
Figure 5.30 : Fixation d’ailettes
32
Figure 5.31 : Garnitures à labyrinthe
Dans les garnitures à labyrinthes, la vapeur se détend peu à peu par étranglement et turbulence
successifs dans des jeux étroits annulaires compris entre le rotor et des cannelures.
Plus le jeu entre les léchettes et la cannelure est faible, plus le tourbillonnement est efficace. La
section minimum de passage au niveau du jeu résiduel, est imposée par des considérations de
construction (jeu au palier, flèche du rotor, dilatation).
Certaines turbines sont équipées de labyrinthes à segments effaçables.
33
Figure 5.32 : Labyrinthes à segments effaçables
Les anneaux sont réalisés à l'aide de plusieurs segments (en général trois) maintenus entre eux
par un ressort hélicoïdal le plus souvent, quelquefois par un ressort circulaire. Afin d'éviter la
rotation de l'anneau avec le rotor, un ergot immobilise l'anneau par rapport au corps de la
turbine, en général au niveau du plan de joint.
• Les garnitures d'étanchéité extérieures
Il faut éviter la fuite d'une certaine quantité de vapeur le long du rotor, au passage du corps.
Cette vapeur risque alors de venir en contact avec l'huile de lubrification au niveau du palier et
de favoriser alors son oxydation. Dans les turbines à condensation il faut absolument éviter
l’introduction d’air dans la turbine.
34
La vapeur fuyarde est souvent récupérée dans des chambres de l'espace annulaire des garnitures
extérieures.
35
Figure 5.35 : Préchauffage d’une turbine
36
• soit de fonctionner à vitesse à peu près constante
• soit de maintenir constant un paramètre extérieur lié à la machine entraînée
(pression, débit, etc.) en faisant varier la vitesse
- celui de l’entraînement des alternateurs pour lequel on peut être amené à réguler soit la
production d’électricité soit la production de vapeur, soit encore les deux productions de vapeur
et d’électricité simultanément, en maintenant la vitesse strictement constante
• Régulation à vitesse constante
Le schéma ci-dessous présente les appareils qui constituent une boucle de régulation de vitesse.
Le capteur de vitesse mesure la vitesse. Cette mesure est transmise au régulateur qui reçoit
également une consigne de vitesse. Le régulateur compare alors mesure et consigne puis, en
fonction de l’écart éventuel entre ces deux valeurs, agit sur la position des soupapes d’admission
de vapeur par l’intermédiaire d’un servomoteur.
• Régulation à partir d’un paramètre extérieur
La figure ci-dessous représente un cas de régulation de la pression ou du débit de gaz au
refoulement d’un compresseur.
37
Figure 5.37 : Régulation de pression
Figure 5.38 : Régulation de turbine entrainant un alternateur devant répondre à une demande
de vapeur
38