1. Introduction
Le projet hydroélectrique régional des chutes de Rusumo porte sur la construction de trois
lignes de transport haute tension allant des chutes de Rusumo vers les centres de
consommation des réseaux nationaux d’électricité du Burundi, du Rwanda et de la Tanzanie.
La mise en place de ces trois lignes aériennes, y compris les postes connexes, constitue le
« projet » pour lequel une EIES a été effectuée sous l’égide du Programme d’action
subsidiaire des lacs équatoriaux du Nil.
1. ligne de 220 kV d’une longueur de 164 km, allant de la centrale des chutes de
Rusumo au poste de Gitega (Burundi), en passant par (la Tanzanie et) la future
station haute tension de Muyinga (Burundi) ;
2. ligne de 220 kV d’une longueur de 114 km, entre la centrale des chutes de
Rusumo et le poste de Shango (Kigali, Rwanda) ;
Figure 1
Tracé de la ligne de transport
3
Au Burundi, la ligne de transport prévue sera raccordée au futur poste haute tension de
Muyinga et s’arrêtera au poste existant de Gitega. Au Rwanda, le nouveau poste des chutes de
Rusumo sera construit. Ce poste sera relié à la centrale de production hydroélectrique des
chutes de Rusumo et constituera le point de départ des lignes de transport prévues au Burundi,
au Rwanda et en Tanzanie. La ligne de transport proposée au Rwanda sera raccordée au poste
de Bugesera. Cette ligne de transport s’arrêtera au nouveau poste de Shango, tout comme la
ligne de transport Gisenyi-Goma-Kigali. Le nouveau poste de Nyakanazi sera construit
comme point d’arrivée de la ligne de transport prévue en Tanzanie.
Pistes d’accès
Les pistes d’accès au corridor de la ligne de transport seront construites — le cas échéant —
au niveau des sections de la ligne où il n’existe pas encore d’accès. Elles auront une largeur
d’environ 2,5 m. Leur longueur sera réduite au minimum, l’emprise étant utilisée dans la
mesure du possible, et elles seront entretenues afin de donner accès aux pylônes, ou remises à
leur état initial si elles ne sont pas utilisées.
Emprise
Les lignes de 220 kV auront une emprise de 30 m de largeur. La conception a été déterminée
en tenant compte de l’extrême affaissement estimatif des connecteurs lié à l’effet éolien
maximum, ainsi que des contraintes environnementales comme les sons audibles, les champs
électriques et les interférences radio et télévision. L’emprise a été choisie de façon à se
conformer aux normes internationales relatives aux champs électromagnétiques et à satisfaire
le besoin de réduire au minimum les impacts environnementaux et sociaux (en particulier la
réinstallation et la déforestation). Une plus large emprise aurait inutilement de grandes
incidences sociales et environnementales. Une emprise de 30 m est conforme aux normes
internationales et aux pratiques établies à l’échelle régionale en matière de ligne de transport
de 220 kV.
En dépit du fait que la surface de la base des pylônes peut atteindre 100 m² (10 m x 10 m),
dans des conditions normales, la zone scellée se limite aux quatre pieds en béton de la base,
soit 6,25 m² (2,5 m x 2,5 m) au total. Sur les sols ayant une plus faible capacité portante,
chaque base peut être plus large de 0,5 à 1 m.
Pour la construction de tout nouveau poste, une parcelle de 2 à 2,5 hectares (environ 2,3
hectares en moyenne) est nécessaire. Les sites des futures postes seront scellés. Tout comme
dans le cas des lignes de transport, un programme d’entretien des postes est requis. Les
transformateurs contenant du diphényle polychloré ne seront pas utilisés.
Les nouvelles lignes de transport haute tension sont censées constituer une condition préalable
à l’électrification rurale dans les centres de croissance ruraux situés le long des corridors des
lignes, et favoriser l’utilisation de l’électricité dans les petits centres de développement.
L’augmentation du taux d’accès à l’électricité contribuera à atteindre les objectifs des plans
stratégiques de développement du Burundi, du Rwanda et de la Tanzanie. L’accès à l’énergie
4
3.1 Burundi
Le cadre juridique comprend : le décret portant création des parcs nationaux et des réserves
naturelles au Burundi (1980), le code forestier (1985), la loi foncière (1986), le décret portant
institution et organisation du domaine public hydraulique (1992), le décret-loi sur la
protection des plantes (1993), le code de l’environnement (2000), le décret relatif à
l’évaluation de l’impact environnemental (2010), le code de l’affectation des sols (version
préliminaire de 2011), le code de l’eau (version préliminaire de 2011), la loi sur la création et
la gestion des zones protégées au Burundi (version préliminaire de 2011).
3.2 Rwanda
Au niveau national, il existe plusieurs mesures visant à assurer de meilleures conditions de vie
à la population rwandaise, grâce à une gestion rationnelle et durable de l’environnement et des
ressources naturelles.
Les principales politiques ayant trait au projet sont : la Vision 2020, la Stratégie de
développement économique et de réduction de la pauvreté 2008-2012, la politique nationale
de l’environnement (2003), la politique nationale du genre (2004), la politique nationale de
décentralisation (2000/2006), la politique forestière nationale (2004), la politique foncière
nationale (2004) et la politique énergétique nationale (2004/2008).
Le cadre juridique comprend : la loi sur l’évaluation foncière promulguée en 2007, la loi no
18/2007 sur l’expropriation foncière promulguée le 19/4/2007, le décret présidentiel n° 54/01
5
Dans le secteur de l’électricité, les principaux acteurs sont le ministère des Infrastructures et
l’Autorité de l’énergie, de l’eau et de l’assainissement. Le ministère des Infrastructures est
responsable des politiques et programmes d’aménagement des infrastructures au niveau
national ; il participe à la mise en œuvre des lignes de transport et aux programmes
d’électrification rurale. L’Autorité de l’énergie, de l’eau et de l’assainissement est la société
nationale chargée de la production, du transport et de la distribution de l’électricité et de l’eau.
3.3 Tanzanie
Parmi les autres politiques ayant trait au projet figurent : la politique nationale de
l’environnement, la politique foncière nationale, la politique forestière nationale (1998), la
politique de la faune et des terres humides (2007), la politique nationale de l’eau (1991/2002),
la politique énergétique (1992/2003), la politique nationale de développement des
établissements humains (2000), la politique agricole et de l’élevage (1997), la politique
6
D’autres lois applicables sont : la constitution de la Tanzanie (article 27), la loi sur la gestion
de l’environnement (2004), les règlements régissant l’étude et l’audit de l’impact sur
l’environnement (2005), la loi sur les forêts (1957/2002), la loi sur la conservation de la faune
(1974/2009), la loi foncière (1999), la loi sur les domaines villageois (1999) et la
réglementation foncière (2002).
4.1 Burundi
La zone d’étude se trouve dans les plateaux centraux des régions naturelles/écologiques de
Kirimiro et Bweru, qui sont connues pour leurs activités agricoles. Elle s’étend sur trois
districts/provinces, à savoir Gitega, Karuzi et Muyinga, et plus précisément sur les communes
ci-après : Gitega et Giheta dans le district/la province de Gitega ; Shombo, Buhiga et
Gitaramuka dans le district/la province de Karuzi ; et Muyinga et Butihinda dans le district/la
province de Muyinga.
La zone d’étude a un climat tropical caractérisé par l’alternance d’une saison sèche de quatre
mois (de juin à septembre) et d’une saison pluvieuse qui enregistre des précipitations
7
Dans cette zone, la qualité de l’air est typique du milieu rural, tandis que la charge des
polluants et le bruit atmosphériques sont généralement faibles. L’altitude moyenne des
plateaux varie de 1 400 à 1 750 m.
La zone d’étude se situe dans le bassin du Nil. Elle traverse des ruisseaux et des rivières,
notamment les cours d’eau Ruvubu et Ruvyironza dans les provinces de Gitega et Karuzi. La
zone d’étude traverse d’autres cours d’eau, dont les rivières Ndurumu, Ndamuka, Karuri et
Nyamugari dans la province de Karuzi, ainsi qu’une série de marécages essentiellement
utilisés à des fins agricoles.
En ce qui concerne la végétation, on note différentes zones ayant une végétation naturelle
dominée par les espèces Dodonea viscosa, Parinari holstii et Acacia et des zones qui ont été
touchées par les activités humaines de production végétale et animale. Dans ces zones
touchées, la flore dominante est celle de la savane, composée notamment des espèces
Hyparrhenia et Eragrostis prairie ou Loudetia simplex prairie. La zone du projet passe à
proximité de peuplements forestiers et agroforestiers.
L’étude a identifié dans ces groupes plusieurs espèces dont les habitats se situent à proximité
du projet. À cet égard, il convient de souligner que le projet traverse des habitats naturels
connus de singes verts (Cercopithecus aethiopicus centrallis). De même, dans la zone
d’étude, il existe des marécages et en particulier des cours d’eau qui constituent les habitats de
différentes espèces d’oiseaux aquatiques.
La zone d’étude n’empiète sur aucune région protégée au Burundi. La seule région protégée
dans le voisinage (4 à 10 km des limites de la zone d’étude) est le parc national de Ruvubu,
lequel est en outre désigné comme une zone importante pour la conservation des oiseaux.
Rwanda
La zone d’étude se trouve dans l’extrême sud du pays et va de la zone d’extension du nord-est
de la ville de Kigali au fleuve Akagera à la frontière tanzanienne. Elle traverse les districts de
Kirehe, Ngoma, Bugesera, Rwamangana, Kicukiro et Gasabo.
Cette zone fait partie de la région bioclimatique orientale du Rwanda. Globalement, la zone a
un climat équatorial tempéré par l’altitude, caractérisé par des températures froides et stables,
et par des pluies modérées dans un cycle de quatre saisons.
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La zone d’étude traverse trois principaux types de sol, à savoir les ferralsols du plateau
central, les xéro-ferralsols de la région orientale et les sols marécageux des vallées.
Les bassins hydrographiques de la zone d’étude sont drainés par les affluents du réseau
Nyabarongo-Akagera qui appartient au bassin du Nil. La répartition de l’eau de drainage est
influencée par le complexe lacustre et marécageux de Mugesera dans le district de Ngoma. À
la limite du district de Ngoma et Bugesera, la zone d’étude est entourée par un réseau lacustre
associé au complexe des lacs Mugesera et Rweru ainsi qu’au réseau connexe de petits lacs et
de marécages des grandes plaines alluviales.
La zone d’étude présente divers types de végétation qui sont très souvent modifiés par les
activités agricoles : quelques prairies avec souvent des arbres ou servant de pâturage, des
terrains boisés, des zones marécageuses souvent à l’état naturel, des cultures de montagne
mélangées à des espèces agroforestières, etc. Les inventaires de la zone d’études ont montré
que les espèces d’arbres dominantes sont notamment les eucalyptus, dont 43,4 % ont été
trouvés dans le district de Ngoma, suivis des cyprès et des pins. Les eucalyptus représentaient
93,2 % du total des espèces d’arbres. Les terrains en friche de ces marécages ou zones
submergées des terres humides de la région sont généralement couverts par une végétation
caractéristique des jachères de basse altitude.
Parmi les groupes taxonomiques de la faune signalés lors des entretiens avec la communauté
ou mentionnés dans les publications, on peut citer les grands mammifères comme les
hippopotames, les potamochères, les tragélaphes rayés, les carnivores ainsi que les rongeurs.
Les espèces les plus courantes dans la zone d’étude sont notamment les rongeurs, les
primates, les lagomorphes et les insectivores.
Parmi les espèces d’oiseaux vivant autour des plans d’eau de la zone d’étude, on trouve de
nombreuses espèces de hérons, de canards, d’oies et de cygnes, ainsi que d’ibis et de spatules.
Les espèces endémiques locales sont relativement négligeables, mais la zone d’étude abrite
des espèces endémiques dans le biome du bassin du lac Victoria.
Plusieurs espèces de poissons — en particulier les fluviatiles — qui se trouvent dans les eaux
de surface de la zone d’étude sont également présentes dans le complexe lacustre et
marécageux associé à la rivière Nyabarongo. Ces espèces sont au nombre de 22, dont 68 %
sont des cichlidés, des carpes et des ménés.
Il convient de noter que la zone d’étude ne traverse pas directement une région juridiquement
protégée. Toutefois, certaines terres humides sont traversées ou se situent dans le voisinage
immédiat de cette zone et du parc national d’Akagera, et quelques forêts naturelles relictuelles
se trouvent dans la région au sens large.
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Tanzanie
La zone d’étude est située dans la région de Kagera, au coin nord-est de la Tanzanie dans les
districts de Ngara (TZ section 1) et de Biharamulo (TZ section 2).
Les conditions climatiques sont typiques des zones tropicales chaudes, avec des températures
moyennes de l’ordre de 17 à 25o C. L’humidité relative est d’à peu près 70 à 80 % et le taux
d’évaporation s’établit à environ 4-5 mm par jour.
La qualité de l’air ambiant est typique du milieu rural, tandis que la charge et le bruit
atmosphériques sont généralement faibles et de grandes parties de la zone d’étude se trouvent
à des altitudes variant de 1 300 à 1 600 m, ce qui est considéré comme modérément élevé.
La zone du projet se caractérise dans une large mesure par un sol fertile, même si dans
certaines parties de la région, la surexploitation a conduit à l’épuisement du sol. Les cartes
géologiques montrent que plus de 80 % du sol se compose de couches rocheuses d’origine
volcanique ou sédimentaire qui se distinguent les unes des autres par la couleur, la solidité, la
perméabilité, la texture du grain et la teneur en minéraux, sur des distances relativement
courtes.
Les principaux cours d’eau qui arrosent la zone du projet sont notamment les fleuves Ruvubu
et Akagera, ainsi que les rivières Ruiza, Msega et Mwisa. Ces rivières se déversent dans le
fleuve Akagera ainsi que dans les lacs Burigi et Victoria. Aucun de ces lacs et cours d’eau ne
se trouve dans la zone d’étude, et de grandes parties de cette dernière couvrent des collines,
des vallées et des marécages. Les principaux types d’affectation du sol sont l’agriculture de
montagne, l’agriculture en milieu humide et l’élevage. Parmi les autres types de végétation
figurent les terrains boisés, les broussailles et les herbages.
Le projet est situé à proximité des réserves forestières et de chasse de Burigi et Biharamulo,
même si elle n’empiète pas directement sur ces réserves. Ces dernières abritent différentes
espèces de mammifères, notamment des singes qui sont susceptibles d’être touchés par le
projet. Toutefois, la population de ces espèces de mammifères a été considérablement touchée
par l’afflux de réfugiés dans la région entre 1994 et 1998. Il existe en outre dans le voisinage
du projet des zones importantes pour la conservation des oiseaux qui, selon des rapports
antérieurs, abritent des habitats d’espèces d’oiseaux dont le chloropète aquatique, le bec-en-
sabot du Nil, le gonolek des papyrus et la bécassine double.
Le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie sont parmi les pays les plus pauvres du monde. Si leur
situation socio-économique (en ce qui concerne notamment les secteurs éducatif et de la
santé) est comparable à celle de bien des pays d’Afrique subsaharienne, leur produit intérieur
brut par habitant est nettement inférieur à la moyenne.
Le niveau de pauvreté est caractérisé principalement par une production agricole pluviale
(non irriguée) de subsistance. Au Burundi et au Rwanda plus particulièrement, des facteurs
supplémentaires sont la taille décroissante des superficies cultivables par habitant et la faible
productivité des systèmes agricoles. Au Burundi et au Rwanda, l’érosion du sol et la baisse de
10
la fertilité de la terre mettent en danger les terres agricoles déjà limitées. En outre, le taux de
croissance démographique, qui s’élève à 2,7 % par an dans le bassin fluvial de Kagera,
montre que les ressources foncières existantes subissent des pressions croissantes. En
Tanzanie, l’érosion du sol n’entraîne pas jusqu’ici de plus grandes difficultés et ce problème
ne se pose pas du tout dans les districts du projet.
Le produit intérieur brut de tous les pays s’accroît régulièrement et s’établit entre 4 et 7 %.
Mais il existe un manque considérable de diversification économique. Un déficit persistant de
la balance commerciale, des taux d’inflation élevés (mais en baisse) et une faible productivité
des filières agricoles constituent les principaux problèmes de développement. Il convient aussi
de signaler le piètre niveau de développement des infrastructures dans tous les trois pays.
Accès à l’électricité
Dans la zone couverte par l’étude, moins de 10 % de la population a accès à l’électricité, alors
que la région dispose d’un vaste réservoir de ressources énergétiques, notamment
l’hydroélectricité qui reste inexploitée. Le taux d’accès varie de 14 % au Rwanda et au
Burundi à 9-10 % en Tanzanie. En revanche, la région se caractérise par de petits réseaux
d’électricité qui sont éloignés les uns des autres. Quelques transactions commerciales ont lieu
(au niveau bilatéral), mais elles sont d’une ampleur assez modeste. Ce faible niveau de
développement des réseaux nationaux d’électricité entrave l’utilisation de ces ressources à un
coût abordable à l’échelon national.
Pendant l’étude de préfaisabilité, les options de tracé ci-après ont été examinées (voir figure
4) : Rwanda A : itinéraire nord longeant l’autoroute Kigali-Kibungo-chutes de Rusumo ;
Rwanda B : itinéraire sud passant près du nouvel aéroport au lac Gashanga ; Tanzanie A :
itinéraire nord longeant la réserve de chasse de Burigi ; Tanzanie B : itinéraire central passant
par Muzani et longeant le côté ouest de la principale route ; Tanzanie C : itinéraire central
passant par Muzani et longeant le côté est de la principale route ; Tanzanie D : itinéraire sud
passant par Lusahunga et longeant le côté est de la principale route ; Burundi : une seule
option principale de tracé de la ligne, allant des chutes de Rusumo à Gitega.
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Durant l’étude de préfaisabilité, les options de tracé ci-après ont été analysées et examinées en
détail : la ligne de transport d’électricité prévue va de la centrale hydroélectrique des chutes
de Rusumo dans le sud du Rwanda au Burundi via la Tanzanie, s’arrêtant à Gitega au
Burundi, à Kigali au Rwanda et à Biharamulu en Tanzanie ; au Rwanda, la ligne peut longer
l’autoroute Kigali–Kibungo–chutes de Rusumo, ou alors aller de Kigali à l’aéroport prévu à
l’ouest du lac Gashanga, et continuer jusqu’à Kibungo.
Le projet aura des impacts durant les phases de préconstruction et de construction, ainsi que
pendant la phase d’exploitation. Les impacts potentiels de la phase de mise en service sont
également pris en compte.
Impacts positifs-négatifs
Les impacts positifs sont surtout les avantages procurés à la population locale sous forme
d’emplois créés, et les avantages régionaux d’une alimentation accrue en électricité des
réseaux nationaux. Les incidences négatives consistent toutes en des effets environnementaux
et en des impacts liés à la perte de terres, à l’endommagement des cultures et des biens, ainsi
qu’au déplacement des personnes touchées par le projet.
Impacts directs-indirects
Les impacts directs sont les conséquences des activités du projet, comme l’abattage d’arbres
durant l’arpentage. Les impacts indirects ne sont pas causés directement par le projet, mais
peuvent être liés à l’un de ses effets, comme une disponibilité accrue d’électricité pour les
populations du milieu rural.
Impacts cumulés
Plusieurs autres projets sont prévus dans la zone d’étude et peuvent créer des impacts cumulés
avec le projet envisagé :
Les impacts temporaires sont les effets liés à la phase de construction des lignes de transport
et des postes prévus, laquelle s’étendra sur au moins deux ans. Ces impacts peuvent être
principalement, entre autres : la poussière et les émissions de bruit ; l’érosion du sol ; la
dégradation de la qualité de l’eau ; la contamination du sol en raison d’une mauvaise gestion
ou d’un déversement accidentel d’hydrocarbures ; la perturbation de la faune.
Les impacts permanents sont liés aux phases d’exploitation et d’entretien des lignes de
transport et des postes. Les principaux impacts permanents du projet sont : l’acquisition
permanente de terrains aux sites des pylônes, des futurs postes et des voies/pistes d’entretien
(ensemble de l’emprise en Tanzanie) ; la perte permanente de végétation (arbres et buissons)
dans l’emprise des lignes de transport et sur les sites des futurs postes ; la destruction des
habitats de la faune terrestre ; le risque pour les oiseaux d’entrer en collision avec les câbles et
les structures ; la perte permanente de petites parcelles de terres humides requises pour la
construction des pylônes ; et les incidences visuelles sur les paysages attrayants. En outre,
l’entretien de l’emprise requiert un défrichement régulier.
Les critères utilisés dans la présente étude pour évaluer la portée des impacts sont l’ampleur,
la durée et l’intensité de ceux-ci. Trois catégories de portée/d’importance sont utilisées :
mineure, moyenne ou majeure. La grandeur de l’ampleur, de la durée ou de l’intensité d’un
impact est proportionnelle à celle de sa portée/son importance. Une grille d’évaluation de la
portée des impacts est appliquée.
L’appréciation finale de la portée des impacts repose entres autres sur l’applicabilité des
mesures possibles d’atténuation ou d’indemnisation.
Impacts environnementaux et sociaux
Impacts durant la phase de préconstruction
Durant la phase de préconstruction, les impacts sont principalement liés à la conception de la
ligne de transport et des travaux préparatoires. Les principaux impacts sont créés pendant
l’arpentage, lors de la délimitation et du défrichement de l’emprise. En outre, la construction
des pistes d’accès démarre durant cette phase.
Le projet touchera au total 18 600 arbres (4 400 au Rwanda, 7 700 en Tanzanie et 6 500 au
Burundi), si tous les arbres sont abattus dans l’emprise de 30 m durant l’arpentage. Par
ailleurs, le projet touchera 114 hectares de bananeraies (53 hectares au Rwanda, 26 en
Tanzanie et 35 au Burundi). Avec la précision de la technologie GPS, le nombre d’arbres et
de bananeraies qu’il faudrait détruire devrait s’établir à 30 %. L’arpentage fera l’objet d’un
suivi étroit en vue d’une réduction au minimum des impacts.
S’agissant des impacts sous forme de réinstallation, on estime qu’au total 134 ménages au
Rwanda, 82 en Tanzanie et 166 au Burundi devront être déplacés (382 ménages en tout). Le
nombre de bâtiments touchés s’élève à 640 (y compyris des cuisines, des étables, des toilettes
et d’autres structures auxiliaires).
14
Toutefois, l’agriculture demeurera possible dans l’emprise, la hauteur maximale des cultures
étant fixée à 3 m. L’ensemble de la surface du corridor de la ligne de transport (emprise de 30
m) de 1 115,7 hectares ne devra pas être exproprié au Burundi et au Rwanda. Toute l’emprise
sera expropriée en Tanzanie (448 hectares), mais la poursuite des activités agricoles dans
l’emprise sera autorisée.
Perturbations
Sol
La superficie totale du sol qui sera scellé pour les pylônes et les postes (à peu près 13,5
hectares) est relativement faible dans tous les trois pays. Le principal problème lié aux
impacts sur le sol durant la construction est le risque d’érosion, car les sols de l’emprise sont
sensibles voire prédisposés à l’érosion.
Un plan de lutte contre le drainage et l’érosion sera élaboré par l’entrepreneur. La portée de
l’impact sur les sols au Burundi, au Rwanda et en Tanzanie sera mineure si les mesures
d’atténuation décrites sont mises en œuvre.
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La plupart des impacts sur les eaux superficielles et souterraines liés aux éventuels
envasement et pollution sont de courte durée, locaux et de faible intensité. Dans la mesure du
possible, l’implantation des pylônes sur des sites humides sera évitée. Mais en raison de la
présence de multiples cours d’eau et marécages au Burundi et au Rwanda (district de Ngoma),
et de l’existence d’une vaste zone humide en Tanzanie, les mesures d’atténuation sont
limitées en ce qui concerne l’érection des pylônes. Étant donné qu’il n’est pas toujours
possible d’éviter ces sites humides, des mesures appropriées d’atténuation, notamment une
bonne gestion du site de construction suivant les normes relatives à l’hygiène, la sécurité et
l’environnement, l’utilisation de véhicules bien entretenus et une élimination contrôlée des
déchets dangereux sont d’une grande importance.
En raison de la brève durée des activités de construction, il est conclu que la construction des
lignes de transport a des impacts mineurs sur les eaux superficielles et souterraines si les
mesures d’atténuation sont mises en œuvre.
Paysage
En raison de la brève durée des travaux de construction dans les sections discrètes de la ligne
et de la nature vallonnée du paysage, la portée de l’impact sur le paysage est jugée mineure
dans les trois pays.
Végétation et flore
Le projet touchera essentiellement des terres agricoles n’abritant pas d’habitat particulier
d’espèces végétales menacées ou en voie d’extinction (impact d’importance mineure). Les
quelque 18 600 arbres à couper/abattre durant l’arpentage et la construction (6 500 au
Burundi, 4 400 au Rwanda et 7 700 en Tanzanie) sont principalement des espèces
d’eucalyptus non indigènes, dont la fonction écologique est faible.
Les sites des pylônes sont dispersés le long de l’ensemble de la ligne aérienne et non
concentrés à un seul endroit, d’où la faible ampleur de l’impact du scellage en un lieu
particulier. Cependant, dans tous les trois pays, la construction touchera d’utiles végétations
naturelles (forêts) et à certains endroits (au Rwanda et en Tanzanie), des espèces au statut
précaire (impact d’importance majeure).
Le projet touchera surtout des terres agricoles n’abritant pas d’habitat particulier d’espèces
animales menacées ou en voie d’extinction (impact d’importance mineure). Les sites des
pylônes sont dispersés le long de l’ensemble de la ligne aérienne et non concentrés à un seul
endroit, d’où la faible ampleur de de la perte d’habitat due au scellage en un lieu particulier.
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Cependant, dans tous les trois pays, la construction touchera en outre d’utiles habitats (terres
humides par exemple) et des espèces au statut précaires (impact d’importance majeure).
La construction du poste de Muyinga au Burundi évitera les terrains marécageux et les zones
forestières. En raison de la taille relativement petite de la surface à sceller pour la fondation
des pylônes et aux sites des postes, la perte d’habitat permanent d’espèces animales est
généralement d’importance mineure si les mesures d’atténuation proposées sont appliquées.
La brève durée et la faible ampleur des activités de construction au niveau des sections
discrètes de la ligne n’entraînent que des impacts mineurs de la production de bruit sur la
faune (en ce qui concerne les mammifères et les oiseaux par exemple), en particulier lorsque
des véhicules et des machines à bruit réduit sont utilisés.
Impact de la chasse
Une grave menace potentielle autre que le bruit des engins de construction peut découler du
fait que des travailleurs des camps de construction cherchent à améliorer leur régime de
viande en se livrant à des activités de braconnage. Parmi les mesures de gestion
environnementale figureront des dispositions interdisant ces activités de braconnage.
Zones protégées
Le tracé de la ligne ayant été effectué soigneusement, le projet n’empiétera sur aucune région
juridiquement désignée comme une zone protégée. Cependant, compte tenu du complexe
marécageux de Mugesera/Rweru (potentiel site auquel s’applique la Convention relative aux
zones humides d’importance internationale) au Rwanda, d’adéquates mesures d’atténuation
en ce qui concerne les terres humides et les oiseaux sont jugées nécessaires.
Si les mesures d’atténuation proposées sont appliquées et si les camps de construction sont
situés loin des zones sensibles sur le plan environnemental, on ne s’attend à aucun impact sur
les zones protégées durant la construction du projet au Burundi et au Rwanda, ainsi que lors
de la réalisation de la première section de la ligne en Tanzanie.
Création d’emplois
La construction des lignes de transport créera des emplois. Tous les travailleurs affectés aux
tâches de construction ne seront pas recrutés dans la zone d’étude, car des employés qualifiés
seront requis. En ce qui concerne en particulier le défrichement de l’emprise, le transport des
éléments des pylônes et le gardiennage, le personnel local sera recruté, ce qui permettra aux
populations locales de générer un important revenu supplémentaire pendant une brève période
17
Si d’adéquates mesures d’atténuation sont mises en œuvre, il n’y aura aucune incidence sur le
sol ou les eaux souterraines durant l’exploitation.
Paysage
Sans l’application de mesures d’atténuation, les impacts visuels des lignes de transport ainsi
que des postes et voies d’accès connexes seraient d’importance majeure. L’impact visuel sur
le paysage est cependant réduit à une importance moyenne dans tous les trois pays, si les
mesures d’atténuation décrites sont mises en œuvre dans les zones essentielles.
Végétation et flore
On s’attend à une conception adéquate des poteaux, des conducteurs et des isolateurs des
lignes de transport, aussi le risque d’électrocution des oiseaux devrait-il être faible. Un certain
risque subsiste tant pour les grands oiseaux comme les vautours que pour les oiseaux
migrateurs, en ce qui concerne la collision avec les conducteurs. Des sections essentielles
pour les oiseaux ont été définies au Burundi, au Rwanda et en Tanzanie. Le risque de
collusion peut être réduit en installant des réflecteurs/dispositifs de déviation des oiseaux dans
les sections essentielles définies. Un suivi régulier des espèces menacées (oiseaux et singes)
de la région sera effectué durant l’exploitation.
L’impact global sur la faune (surtout les oiseaux) durant l’exploitation des nouvelles lignes de
transport est jugé mineur dans tous les trois pays, si les mesures d’atténuation proposées sont
mises en œuvre.
18
Zones protégées
Aucune zone juridiquement protégée ne sera touchée durant l’exploitation des nouvelles
lignes de transport. Cependant, compte tenu du complexe marécageux de Mugesera/Rweru
(potentiel site auquel s’applique la Convention relative aux zones humides d’importance
internationale) au Rwanda, il convient d’adopter des mesures d’atténuation adéquates en ce
qui concerne les terres humides et les oiseaux. Pour ce qui est des réserves forestières et de
chasse de Biharamulo, on insiste vigoureusement sur le fait que d’adéquates mesures
d’atténuation (par exemple l’installation de dispositifs de déviation des oiseaux) sont
nécessaires dans le cadre du suivi du projet de lignes de transport en Tanzanie (transport futur
de l’électricité du poste vers la ville de Nyakanazi).
Si les mesures d’atténuation proposées sont appliquées, on ne s’attend à aucun impact sur les
zones protégées durant l’exploitation des lignes de transport au Burundi, au Rwanda et en
Tanzanie.
Perturbations
La durée de vie prévue d’une ligne de transport haute tension peut être estimée à 50 ans au
minimum. Le déclassement d’une infrastructure de ce genre est fort peu probable, et il devrait
s’agir plutôt de réparation à long terme ou de remplacement de composantes de la ligne.
Les sites des pylônes, des voies d’accès et des postes seront réhabilités, notamment grâce à la
décontamination au besoin, à la replantation de la végétation et à la planification de la gestion
des terres (c’est-à-dire le reboisement, la vulgarisation agricole, la propriété publique ou
privée), en cas de démantèlement de la ligne après une période d’au moins 50 ans.
Mesures d’atténuation
Durant les phases de préconstruction et de construction, les mesures d’atténuation seront mises
en œuvre par le constructeur (conception de la ligne, arpentage, aménagement des voies
d’accès, procédure de construction des pylônes, protection aviaire, indemnisations pour les
perturbations, exécution d’un plan de gestion suivant les normes relatives à l’hygiène, la
sécurité et l’environnement) et les sociétés nationales de services publics, en coopération avec
les autorités de district (évaluation foncière et indemnisation, réinstallation, reboisement, et
entretien par les habitants locaux).
Pendant la phase d’exploitation, les mesures d’atténuation seront mises en œuvre par les
exploitants (Autorité de l’énergie, de l’eau et de l’assainissement au Rwanda, Société nationale
d’approvisionnement en électricité de la Tanzanie, Régie de distribution d’eau au Burundi),
lesquels seront en outre responsables de toutes les mesures qui découleront de la phase de
déclassement. Un PGES a été élaboré pour le projet. Le PGES décrit en détail les mesures
d’atténuation des différentes phases du projet. Ces mesures sont résumées ci-après :
Atténuation des impacts visuels, grâce à l’intégration des effets visuels des
pylônes dans le paysage environnant.
Les sites des pylônes, des voies d’accès et des postes doivent être réhabilités,
grâce notamment à la décontamination au besoin, à la replantation de la
végétation et à la planification de la gestion des terres (c’est-à-dire le
reboisement, la vulgarisation agricole, la propriété publique ou privée), en cas
de démantèlement de la ligne après une période d’au moins 50 ans. En ce qui
concerne les postes, un très minutieux démantèlement et décontamination du
matériel et du sol jusqu’aux couches plus profondes, ainsi que le transport et le
recyclage des matières dangereuses seront obligatoires.
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Programme de suivi
Un programme de suivi a été élaboré pour la mise en œuvre du PGES. Conformément aux
procédures de la BAD, ce programme comportera deux volets, à savoir les activités de
surveillance et celles de suivi. Les activités de surveillance visent à assurer une mise en œuvre
efficace des mesures d’atténuation et d’amélioration proposées.
Les activités de suivi consistent à suivre et à évaluer les impacts souhaités du projet sur
certaines composantes environnementales durant la phase de construction.
Les rôles et les responsabilités en matière de mise en œuvre du PGES incombent aux
différentes parties prenantes. La surveillance et le suivi seront effectués à plusieurs niveaux de
responsabilité. Les constructeurs recruteront un chargé de l’environnement qui relèvera
directement du chargé de l’environnement des organismes de régulation (ministère de
l’Environnement au Burundi, Conseil national de gestion de l’environnement en Tanzanie, et
Autorité de gestion de l’environnement au Rwanda) et tiendra un registre des mesures
adoptées.
En outre, la société de services publics de chaque pays concerné par le projet recrutera un
chargé de l’environnement qui contrôlera la mise en œuvre des mesures et l’efficacité de
celles-ci, et déterminera si les impacts prévus se sont effectivement produits. Cet expert devra
faire rapport sur une base régulière à la Banque, laquelle organisera par ailleurs des missions
de supervision périodiques durant les phases de construction et d’exploitation du projet.
Le tableau ci-après (tableau 1) récapitule les coûts des mesures d’atténuation des impacts sur
l’environnement durant la construction. Pour éviter de prendre en compte deux fois les
données sur les coûts, les dépenses liées aux activités d’information et de sensibilisation (16
246 dollars pour le Burundi, 17 207 dollars pour le Rwanda et 22 332 dollars pour la
Tanzanie) ainsi qu’aux mesures de reboisement/replantation (50 000 dollars par pays) sont
incluses dans le calcul du coût du plan d’action pour la réinstallation (PAR) et non celui du
coût du PGES.
Tableau 1.
Coût estimatif (en dollars) des mesures d’atténuation des impacts sur l’environnement et du
suivi durant les phases de préconstruction et de construction
Outre les dépenses de la phase de construction énumérées ci-dessus, des coûts seront encourus
au titre du suivi pendant la phase d’exploitation. Ces coûts sont liés d’une part au suivi des
espèces menacées (oiseaux et primates) durant une période de cinq ans à partir de la mise en
exploitation initiale des équipements, et d’autre part au suivi des aspects biophysiques de
l’emprise. D’autres coûts sont inclus pour les activités de sensibilisation à la conservation de
l’environnement dans les districts touchés.
Tableau 7.
Coût estimatif (en dollars) des mesures de suivi et des activités de sensibilisation durant
l’exploitation
Composante/Mesure Burundi Rwanda Tanzanie
Sensibilisation à la conservation de 10 000 10 000 15 000
l’environnement dans la zone d’étude
Suivi des espèces menacées/an 5 000 2 000 3 000
Suivi de l’érosion des pentes et des 2 000 2 000 3 000
berges de cours d’eau/an
Suivi de la réhabilitation des zones 2 000 2 000 3 000
dégradées/an (sites de camps, zones
d’excavation, etc.)
Total partiel/an 19 000 16 000 24 000
Frais administratifs (2%)/an 380 320 480
Imprévus (10 %)/an 1 900 1 600 2 400
Total partiel par pays/an 21 280 17 920 26 880
Total partiel par pays/5 ans 106 400 89 600 134 400
Total pour 5 ans 330 400
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Des groupes d’hommes d’affaires ainsi que des membres de ménages vivant dans la zone du
projet ou dans les centres ruraux retenus pour une électrification potentielle ont été invités à
des discussions. Ces discussions ont été animées en langue locale. Les débats étaient
structurés par une directive relative aux questions. Les discussions thématiques portaient sur
les avantages et les inconvénients du projet, les catégories de dommages potentiels
(permanents et non permanents) eu égard aux biens immobiliers et aux cultures, les coûts et
les procédures d’indemnisation, les dispositifs institutionnels et le mode de règlement des
différends.
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Un des principaux résultats des discussions en groupes thématiques a été que les réactions
envers le projet en général sont majoritairement favorables. Lors de la plupart des discussions,
les participants s’attendaient à un développement global du village ou de l’établissement, lié à
l’essor des activités commerciales rendu possible par l’électrification. Les participants
s’attendaient en outre à quelques possibilités d’emploi liées aux travaux de construction de la
ligne de transport. Ils ont par ailleurs déclaré que le projet venait à point nommé et devait
démarrer aussitôt que possible.
Durant la préparation du PAR, 100 % des ménages touchés qui seront réinstallés ont participé
à une enquête dans le cadre d’un recensement et de l’inventaire des pertes, de juillet à août
2011. En outre, les autorités provinciales/de district ont été informées du projet et consultées
relativement aux expériences d’expropriation et aux priorités en matière de développement
des moyens de subsistance. De même, des entrevues ont eu lieu avec les principales parties
prenantes issues des administrations locales. Les plans de développement communal/de
district ont été analysés eu égard aux données générales sur la situation en matière de santé,
l’éducation, l’agriculture, l’élevage et l’alimentation en eau, ainsi que les priorités et les cibles
des districts. Les potentiels impacts sur l’environnement ont été examinés avec les autorités
administratives locales ainsi que les représentants communautaires.
Dans tous les trois pays, des efforts sont déployés pour améliorer les secteurs
de la santé et de l’éducation, mais de nombreux défis persistent, surtout en
milieu rural.
Plus de 90 % des enfants âgés de plus de huit ans vont à l’école primaire. La
situation de l’éducation au Burundi est pire qu’au Rwanda et en Tanzanie,
particulièrement en milieu rural. Lors de l’enquête, beaucoup de ménages
interrogés ont fait état de la nécessité d’une école primaire dans leur village.
Au Rwanda, la proportion des femmes parmi les personnes non scolarisées qui
sont touchées par le projet s’élève à 50 %, mais la quasi-totalité des jeunes
filles vont à l’école. De même, le pourcentage des femmes ayant un niveau
d’éducation secondaire et plus est supérieur à celui des hommes. En Tanzanie,
le pourcentage des femmes parmi les personnes non scolarisées est
extrêmement élevé (plus de 70 %).
24
Le projet touchera 70 ménages dirigés par une femme (31 au Burundi, contre
26 au Rwanda et 13 en Tanzanie), et 18 ménages dont des membres sont
handicapés.
Les impacts sur les terres humides et sur l’avifaune étaient une préoccupation
dans les districts de Rwamangana et Ngoma au Rwanda (lac Mugesera).
La taille moyenne des familles est de 5,2 personnes au Burundi, 5,2 personnes
au Rwanda et 4,5 personnes en Tanzanie.
Le revenu le plus faible chez les personnes touchées par le projet se chiffre à
130 000 francs burundais/an, 10 000 francs rwandais/an et 79 000 schillings
tanzaniens/an. Le revenu le plus élevé chez ces mêmes personnes s’établit à 30
000 000 de francs burundais/an, 2 180 000 francs rwandais/an et 21 100 000
schillings tanzaniens/an.
Des informations détaillées sur les résultats de l’enquête sociale de 2011 sont
fournies dans le PAR.
Des informations détaillées sur les résultats de l’enquête sociale de 2011 sont fournies dans le
PAR.
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11. Conclusion
la mise en œuvre fait l’objet d’un suivi professionnel et conforme aux normes
établies à l’échelle internationale, les lignes de transport et les postes proposés
peuvent être conçus, construits et exploités sans importants effets néfastes sur
les populations et l’environnement. Les lignes aériennes 220 kV proposées
contribueront à une alimentation plus fiable en électricité au Burundi, au
Rwanda et en Tanzanie et, à l’avenir, à la fourniture d’électricité à davantage
de ménages dans les zones rurales où un réseau de distribution correspondant
est établi.
1. Programme d’action subsidiaire des lacs équatoriaux du Nil (2013), EIES sur les
lignes de transport d’électricité reliées à la centrale de production hydroélectrique des chutes
de Rusumo.
CONTACTS