CHAPITRE 2 :

ANALYSE FONCTIONNELLE INTERNE D'UN

PRODUIT – AUTRES METHODES
1- Méthode SADT
1-1 Principe de la méthode
Elle reprend les principes précédents du diagramme FAST, mais utilise des règles et un formalisme
plus complexe. La méthode est bien adaptée aux systèmes automatisés vastes ou complexes intégrant
l’informatique.
Principe (figures 1, 2, 3, 4)
La méthode utilisée des boîtes numérotées et des flèches codifiant les relations ou contraintes entre
celles-ci.
Les côtés des boîtes ont une signification particulière :
 Les données d’entrée (flèches arrivant côté gauche) sont transformées en données de sortie
(flèches sortant côté droit) par la fonction indiquée dans la boîte. La sortie de chaque boîte peut
devenir l’entrée ou le contrôle d’une ou plusieurs autres boîtes.
 Les contrôles (flèches arrivant côté haut) indiquent les données et les paramètres régissant la
transformation réalisée par la fonction.
 Les mécanismes (flèches arrivant côté bas) précisent le support de la fonction : machine, appareil,
moteur, capteurs...

Contrôles

ACTION
Sorties
Entrées
(FONCTION)

OU DONNEE

Mécanismes,
processeurs

Figure 1 : Forme générale des boites

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 Données de Activités de
Contrôles Contrôles

VERBE NOM
DECRIVANT DECRIVANT LA
L’ACTIVITE DONNEE
Données Données Activités Activités
d’entrée de Sortie créatrices créées
Support de Support de
l’activité stockage de la
processeurs Figure 3 : Datagramme donnée
Figure 2 : Actigramme

Exemple 1 : Actigramme de la centrale hydraulique

Contraintes
Contrôles

Energie mécanique Energie Hydraulique

TRANSFORMER
Huile Chaleur
L’ENERGIE

MOTEUR

Les contraintes sont : Les contrôles sont :

 Le débit dans le circuit ;  La pression de service ;
 Le niveau d’huile dans le réservoir ;  Le niveau d’huile dans le réservoir ;
 La propreté de l’huile.  La propreté de l’huile.

Exemple 2 : Actigramme du moteur électrique

Exemple 3 : Actigrammes du moteur- variateur et du moteur- variateur-régulateur

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Exemple ‘4 : Actigramme de l’unité de conditionnement de l’air comprimé

1-2 Niveaux d’analyse (hiérarchie des diagrammes)

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Le diagramme de plus haut niveau est noté A-0 («A moins zéro») et représente l’ensemble du problème.
Le diagramme de niveau inférieur AO (« A zéro ») se décompose en n boîtes Al à An donnant n
diagrammes de niveau inférieur de même nom.
De même, Al se décompose en plusieurs boîtes et niveaux Ail, Al2, etc. Mêmes remarques pour A2, A3...
L’analyse peut être poursuivie à partir des boîtes Ail, etc.
Pour éviter la surabondance, on utilise de 3 à 6 boîtes au plus par niveau, celles-ci sont toujours
numérotées 1, 2, 3...
Règle
Chaque diagramme de niveau inférieur doit s’inscrire très exactement dans le diagramme de niveau
immédiatement supérieur tout en préservant les relations de chaque boîte avec son environnement
(même nombre de flèches arrivant ou sortant des 4 côtés).
Pour l’exemple proposé (fig.6), les relations notées A, B, K, G et H de la boîte 3, du diagramme AO se
retrouvent toutes sur le diagramme A3.
2- Cahier des charges fonctionnel (CdCF)
2-1 Rôle
Il intervient au premier stade de l’étude d’un produit. Il est utilisé pour préparer et suivre le
développement ainsi que la réalisation d’un produit. Il sert de référence et de base de négociation en cas
de contrat, litige, conflit ou modifications nécessaires des spécifications techniques du produit.
Particularités : le CdCF s’occupe des fonctions de service du produit, n’exprime aucune idée de technique
et n’impose pas de solutions. Utilisations : consultations, appels d’offres, adjudications, marchés négociés
entre partenaires (y compris entre services d’une même entreprise ou d’un autre secteur), etc.
2-2 Parties principales
Un CdCF se compose de quatre parties principales :
 Une présentation générale du problème : elle est destinée à donner toutes les informations
générales utiles concernant le produit : marché, débouchés, contexte du projet, concept général
du produit, besoins principaux auxquels il doit répondre, son environnement, etc.
 L’énoncé fonctionnel des besoins (partie principale) : il servira de base pour concevoir des
solutions susceptibles de répondre au besoin. Il décrit et définit les fonctions de service à
satisfaire par le produit, les contraintes, les critères d’appréciation (niveaux, flexibilité, limites)...
 Un appel éventuel à des variantes : cette partie demande et fixe les limites à l’étude d’autres
propositions ou d’autres solutions possibles pour réaliser le produit.
 Un cadre de réponse : il est destiné à simplifier et à codifier la façon de répondre (présentations,
descriptions, etc.) afin de faciliter les dépouillements et vérifier que toutes les informations
nécessaires sont bien fournies.
Exemple - CdCF d’un moteur d’avion avec limites d’acceptation et flexibilité (Extrait AÇAV)
Fonction : Fournir une poussée à l’aéronef.
Critères :
 Niveau de poussée : 30 000 daN ; limite d’acceptation : 28 000 daN;
 Niveau de consommation du carburant : 0,5 kg par heure de carburant par unité de poussée à
Mach 0,8 et une altitude de 9 000 m ;
 Masse nominale : 5 200 kg; limite d’acceptation 5 500 kg.

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Taux d'échange : un écart de masse de 1 kg s’échange avec un écart de consommation de carburant de
0,01 %.
Cela veut dire que le client est prêt à accepter de manière équivalente un moteur dont la masse et la
consommation de carburant seront de :
m = 5 210 kg avec une consommation = 0,4995 ;
m = 5 200 kg avec une consommation = 0,5 ;
m = 5 190 kg avec une consommation = 0,5005.
En tout état de cause, les limites d’acceptation devront être impérativement respectées. Cet
ensemble de fonctions, critères, niveaux, flexibilités sont en quelque sorte «des règles du jeu»
auxquelles les solutions que vous proposerez devront satisfaire pour participer à la sélection finale.

3- Analyse de la valeur (AV)

3-1 Principe de la méthode
Étroitement liée à la notion de qualité, l’analyse de la valeur est née aux États-Unis en 1946 sous le nom
de Value Analysées. En France, l’AFAV, Association Française pour l’Analyse de la Valeur, harmonise et
développe ses pratiques (voir normes AFNOR X 50-150 à 153). Utilisée en conception ou reconception
de produit, elle fait référence au coût global, oblige à penser à long terme et décrit bien les besoins
nouveaux.
Elle est généralement appliquée dans la phase pré développement d’un projet, car près de 80 % des choix
et arbitrages relatifs aux coûts de production, à la valeur et à la qualité sont faits à ce stade. Notion de
valeur : la valeur est le jugement porté sur un produit, par un utilisateur, sur la base de ses attentes et
de ses motivations. Autrement dit, c’est le prix que le client utilisateur est prêt à payer pour acquérir le
produit, comparativement à d’autres concurrents.
3-2 Objectifs de l’AV
Identifier et éliminer les coûts inutiles sans compromettre la qualité et la fiabilité du produit envisagé.
Autrement dit, concentrer l’investissement sur ce qui est utile, nécessaire et éliminer l’inutile (optimiser
le rapport valeur/coût).
Démarche générale
Elle est à la fois :
 Fonctionnelle : il faut cerner la valeur du produit à partir de ses fonctions, la valeur étant
concentrée sur les fonctions principales, les investissements doivent l’être aussi ;
 Économique : la référence aux coûts est systématique, il faut identifier les parties les plus
coûteuses et focaliser l’attention dessus ;
 Pluridisciplinaire : l’analyse fait travailler en même temps, afin de régler le maximum de problèmes
au départ, tous les intervenants du même projet : créateurs, fabricants, vendeurs...
3-3 Conduite d’une action d’analyse de valeur
Le plan de travail se présente en sept phases (voir tableaux suivants). Des recouvrements sont possibles
entre les différentes phases. Les responsables des services opérationnels peuvent jouer le rôle de
membre du groupe de travail.

ANALYSE DE LA VALEUR : TRAVAIL À EFFECTUER

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N° Phases Travail ou tâches
1 Orientation de l’analyse Objet et causes du déclenchement ; données du problème ;
enjeu économique ; champ et limites : contraintes; objectifs;
moyens; délais; participants.

2 Recherche de l’information Inventaire, mise en forme et diffusion aux participants des

informations nécessaires (techniques, industrielles,
économiques, commerciales, sociales, réglementaires), internes
ou externes à l’entreprise.

3 1. Analyse fonctionnelle En conception : analyse fonctionnelle (analyse des

2. Analyse des coûts fonctions de service) ; estimation et analyse des coûts par
3. Validation des besoins et des fonction ; validation des besoins et des objectifs.
objectifs En reconception : analyse fonctionnelle (analyse des fonctions
de service et des fonctions techniques) ; analyse et
répartition des coûts ; validation des besoins et des objectifs.

4 Recherche d’idées et de voies - Recherche du maximum d’idées et de voies de solutions (par

de solutions techniques de créativité...).
- Classement des idées (à partir des fonctions, coûts, délais..).

5 Etude et évaluation des - Bâtir des solutions (mise en relation de leurs fonctions
solutions techniques avec les fonctions de service, vérification de
cohérence).
- Conduire les études nécessaires (faisabilité, coûts, risques,
etc.) à la sélection et à l’évaluation des solutions.

6 1. Bilan prévisionnel - Dresser un bilan prévisionnel des solutions choisies et

2. Présentation des solutions présenter les recommandations du groupe avec justifications
retenues (motif de sélection, niveau des critères, chiffrage des coûts,
3. Décision avantages et inconvénients, etc.).
- Conditions d’application dans l’entreprise

7 4. Réalisation de la ou des La réalisation est faite par les services de l’entreprise sur
solutions choisies instructions du décideur. Le suivi est généralement effectué
5. Suivi par le décideur, qui note les écarts entre réalisation et
6. Bilan définitif prévision, puis en rend compte.

R = responsabilité
* = participation

PLAN DE TRAVAIL D4UNE ANALYSE DE LA VALEUR (NF X 50 – 152)

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N° Phases
1 Orientation de l’analyse
2 Recherche de l’information
3 1. Analyse fonctionnelle
2. Analyse des coûts
3. Validation des besoins et
des objectifs
4 Recherche d’idées et de voies
de solutions
5 Etude et évaluation des
solutions
6 1. Bilan prévisionnel
2. Présentation des solutions
retenues
3. Décision
7 4. Réalisation de la ou des
solutions choisies
5. Suivi
6. Bilan définitif
R = responsabilité
* = participation
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Décideur Animateur Groupe de Services opérationnels
travail
R *
R * * *
R R *
* * R
R R *
R R *
* * R
R * R
R R
R *
* R
R R
R *
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