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Energie Renouvelable

Méthanisation
Introduction:
Qu’est ce que la méthanisation?

Dégradation partielle de la matière


organique en l’absence d’oxygène sous l’action
combinée de plusieurs types de micro-
organismes. Une suite de réactions biologiques
conduit à la formation de biogaz (composé
majoritairement de méthane et de CO2) et d’un
digestat. Cette réaction a lieu dans un digesteur
fermé confiné, ce qui empêche tout contact du
gaz produit avec l’air extérieur donc: « pas
d’odeur due au procédé lui-même ».

Les micro-organismes impliqués dans la digestion sont des


bactéries naturellement présentes dans les déjections animales.
Principe de la méthanisation:
Qu’est ce que la méthanisation?

La méthanisation est la dégradation anaérobie de matières organiques par


des bactéries.

La matière organique entrante va être dégradée jusqu’à 80 %. Cependant


la méthanisation n’influe pas sur l’azote, le potassium, le phosphore et les
métaux lourds, s’il y en a dans les substrats.
Quels types de matières peut-on méthaniser?

Les résidus agricoles et les déchets verts non ligneux


des collectivités (tontes de gazon).

Les déchets d’industries agro-alimentaires : fruits et


légumes, déchets d’abattoirs, déchets d’industries
laitières, graisses

Les déjections animales : fumier, lisier


Quels types de matières peut-on méthaniser?

La fraction fermentescible des ordures ménagères :


il s’agit des restes de repas, pelures de fruits et de
légumes

Les déchets de restauration et des grandes et


moyennes surfaces.

Les boues d’épuration qui sont souvent des boues


mixtes composées des boues primaires et des boues
biologiques.
Les boues primaires sont les dépôts récupérés par une
simple décantation des eaux usées et les boues
biologiques sont principalement constituées de corps
bactériens et de leurs sécrétions ;
Quels types de matières peut-on méthaniser?

Deux types de déchets que l’on peut méthaniser

Les déchets solides


Les effluents liquides :
organiques :
•Les déchets industriels :
•Les eaux résiduaires, urbaines déchets de transformation des
ou industrielles ; industries végétales et animales ;
•Les effluents d'élevage (lisiers) ; •Les déchets agricoles :
•Les boues d'épuration substrats végétaux solides,
•Les effluents agro- déjections d'animaux ;
alimentaires. •Les déchets municipaux :
journaux, déchets alimentaires
textiles, déchets verts,
emballages, sous-produits de
l'assainissement urbain.
Le processus de méthanisation par voie sèche permet le traitement des
substrats à forte teneur en matière sèche comme les résidus végétaux, les
ordures ménagères, et surtout le fumier d’élevage. C’est une solution
économique intéressante pour des élevages de toutes tailles, permet
l’utilisation de divers substrats par unité de digesteur

20 à 40% de matière sèche traitée dans les digesteurs contrairement à un


maximum de 20% par voie humide

Les procédés en voie sèche ont surtout été développés pour traiter les
déchets solides. Ces procédés nécessitent un volume de digesteur moins
important (substrat concentré), une consommation d’énergie de chauffage,
etc ..plus économique mais une bonne maîtrise de la circulation de la
matière (pompage et brassage).
La digestion sèche est une technique qui permet de maintenir les résidus
dans leur état d’origine sans d’importants ajouts d’eau. Elle se caractérise
par une teneur en eau comprise entre 20 et 40 %, ce qui confère au milieu
de fermentation une consistance non pas sèche, mais pâteuse (ou semi-
solide), avec une faible quantité d’eau libre. Le prétraitement nécessaire
est simplement un criblage à une taille de l’ordre de 40 mm, bien que l’on
trouve également des installations fonctionnant avec des tailles
supérieures (80 voire 100 mm)

Principales technologies de digestion sèche. 1: à recirculation de digestat, 2: recirculation de biogaz; 3:


digesteurs pistons horizontaux
Avantages : Procédé technique simple,
Flexibilité et autonomie forte sur les
approvisionnements, Pas de brassage ou
agitation en continu, Gestion du risque par
digesteur, Digestat épandable avec un
épandeur, Investissement moins élevé que
la voie liquide, Installation évolutive,
Traçabilité facile à assurer.

Inconvénients : Saisonnalité de l’approvisionnement, Risque


important à l’ouverture des digesteurs, Gestion nécessaire de la
variation de production de biogaz et de chaleur, Surface au sol
importante, Temps de séjours de 30 à 60 jours, Temps de
manutention important.
Les procédés à voie humide (< 15 % de matière sèche) : on retrouve ces
types de procédés pour les effluents dits liquides (boues, lisiers, …). Ils
peuvent être utilisés pour les déchets solides, lesquels nécessitent alors
une dilution.

Une technique plus simple que par voie sèche (alimentation, agitation,
déshydratation en sortie digesteur) au prix de plusieurs inconvénients :
• Un besoin de volume de digesteur plus important à flux organique
identique à traiter,
•De plus grandes consommations énergétiques de chauffage,
•Un traitement seulement possible des déchets fins
Les systèmes de digestion humide présentent de grandes similarités avec
les procédés de digestion de boues d’épuration. Les déchets sont
préalablement mélangés dans un réacteur pouvant éventuellement être
adjoint à un traitement mécanique et/ou thermique (pulpeur), qui permet
de conférer au mélange la consistance souhaitée pour la méthanisation. Le
digesteur proprement dit est généralement une cuve agitée

Principe des digesteurs humides.


Matières à éviter en méthanisation

Les substrats non-utilisables (ou dangereux) dans le cycle de


méthanisation comme:

Le bois en général, les branches ou matières solides


(ligneux).
De nombreuses matières non végétales comme: les
plastiques, les métaux, les antibiotiques, les pierres et
minéraux, les hydrocarbures et produits chimiques.
Schéma de méthanisation avec différents intrants et de
valorisation du biogaz et digestat
Certaines installations sont équipées d’un post-digesteur couvert,
isolé et éventuellement chauffé qui permet de terminer la
digestion, et de récupérer la fraction de biogaz encore présent
dans la matière digérée. Cette production complémentaire peut
atteindre 20% de la production totale en biogaz.
Pourquoi contrôler les matières entrant dans le digesteur ?

Pour maitriser le processus biologique de la digestion : les substrats,


en fonction de leur nature et quantité introduite, peuvent interagir
fortement sur le processus. Une mauvaise gestion des intrants peut
provoquer l’inhibition du digesteur et entrainer l’arrêt de la production

Car le digestat produit par l’installation de biométhanisation est


étroitement lié aux substrats introduits dans l’installation. Or, que
celui-ci soit valorisé directement en agriculture ou transformé en
amendement à d’autres usages, il doit respecter certaines
caractéristiques. Par conséquent, l’introduction d’un substrat « pollué »
même en quantité infime, affectera l’ensemble du digestat.

Dans les deux cas, la vidange d’une


installation et l’élimination du digestat
engendrera probablement des frais
important qui devraient être évités.
Certains problèmes liés à la biomasse

Pas tous les résidus sont très intéressants en terme de ressources de biogaz.
Certains, comme les tiges de maïs et de tournesols, les sarments, les feuilles, les
broussailles, etc. qui possèdent un degré élevé de lignite sont d’une productivité
insignifiante en méthane, prolongent la période de fermentation et baissent le
pouvoir calorifique du biogaz obtenu. Donc, leur utilisation n’est possible qu’après
une analyse technologique et économique précise.

L’utilisation des céréales et de la paille en tant que ressources de production de


biogaz peut également créer certains problèmes. Car la matière sèche dans ces
matières dépasse 80%, après avoir été coupés ou émiettés selon la technologie, il
faut les diluer avec de l’eau ou d’autres déchets liquides. Cela alourdit
technologiquement la préparation de la biomasse de départ et présuppose des
dépenses complémentaires.
Certains problèmes liés à la biomasse

Les problèmes des matières résiduelles de l’industrie alimentaire (restes d’abattoir et


de laiteries) et des déchets vont dans deux directions :

Premièrement, le contenu des protéines est très élevé chez la plupart des ressources
résiduelles mentionnées. Tout au long de la fermentation, cela présuppose une constitution
de Н2S (hydrogène sulfuré). Lors de ces circonstances, le biogaz obtenu doit subir une
purification sulfureuse complémentaire à un certain degré et à des concentrations, inférieures
aux valeurs prévues par les normes. L’équipement technique de purification sulfureuse exige
des investissements de départ complémentaires et un contrôle permanent de la composition
et de la qualité du biogaz obtenu.

Deuxièmement, il faut découper les matières premières en petits fragments lors de


l’utilisation des produits résiduels d’abattoir ou ménagers. La masse coupée est soumise à une
pasteurisation d’environ 70° С au cours de 1-1,5h. La durée du processus peut être diminuée,
pourtant cela exige une source de chaleur potentielle plus élevée.
Donc, en train de monter des projets de création de fermes de biogaz, comptant sur ce type de
ressources, il faut tenir compte des investissements supplémentaires d’équipement de
pasteurisation, de ligne de transport, ainsi que de « retour » d’une partie de l’énergie obtenue
de biogaz sous forme de chaleur indispensable au régime thermique du vase de
pasteurisation.
Certains problèmes liés à la biomasse

Un certain nombre de problèmes, liés à l’utilisation des eaux usées, se posent. Ce


type de ressource contient très peu de matière sèche organique, 2-3 % environ.
Ainsi, lors d’une fermentation « autonome » de biomasse, la productivité de gaz
est assez basse, ce qui la rend chère et prive de sens économique son usage. Afin
de surmonter cette contrainte, il faut que les eaux usées soient combinées à un
autre type de biomasse de manière à ce que la concentration de matière sèche
organique dans le substrat combiné soit d’environ 10- 12%.
Quel type de biomasse possède le plus haut potentiel
énergétique ?

Le maïs fait preuve des meilleures productions de biogaz parmi le groupe de


biomasse cultivée. Afin de réaliser son potentiel maximal, il faut récolter le
maïs dans sa phase de croissance, lors de laquelle la teneur en matière sèche
est d’environ 30%. Il est nécessaire de diminuer au maximum la durée
technologique de la masse verte entre sa récolte et sa mise dans le digesteur.

Les masses fraîches de fumier d’élevage de cochons et des bestiaux


possèdent un pouvoir énergétique très élevé. Pour extraire le maximum de
production de biogaz, la masse de fumier doit très vite passer dans les
digesteurs de fermentation. Tout retard mène à la fermentation anaérobie
naturelle, ce qui fait diminuer par la suite la productivité de gaz.
Étapes de Méthanisation
La méthanisation est un processus fondamental pour la production de biogaz. Ce processus est
constitué de différentes étapes qui se déroulent dans une cuve, qui s’appelle digesteur
anaérobique, en absence d’oxygène.

La méthanisation passe par quatre étapes

L’hydrolyse de la matière organique.


L’acidogenèse, transformation de la matière organique
en acide gras.
L’acétogenèse, formation d’acétate, d’hydrogène et de
gaz carbonique à partir des acides gras.
La méthanogenèse qui conduit à la formation de
méthane à partir des produits de la réaction précédente.
L’hydrolyse qui se déroule au début de la
fermentation.

Cette phase concerne la dégradation de


molécules organiques complexes en
monomères. Les composés tels que les
polysaccharides (comme la cellulose), les
protéines, les lipides sont hydrolysés en
sucres simples, en acides aminés et en
glycérol et acides gras respectivement.
Cette transformation est assurée par des
enzymes extracellulaires. La plupart des
molécules solubles sont facilement
hydrolysables. Mais cette étape peut
s’avérer délicate dans le cas des composés
peu solubles ou solides, comme c’est le cas
pour les déchets.
L’acidogénèse Cette une phase, également
appelée phase fermentative transforme les
différents monomères issus de l’hydrolyse
en acides organiques et aussi CO2 et H2 qui
sont utilisés par les micro-organismes lors de
la production de méthane .
les principaux acides produits sont l’acide
acétique, l’acide propionique et l’acide
butyrique. Comme son nom le suggère, la
phase d’acidogénèse se traduit donc souvent
par une acidification du milieu. Elle est
généralement rapide en raison du fort taux
de croissance des bactéries mises en jeu.
D'autres co-produits sont également générés
comme le dioxyde de carbone et
l’hydrogène, ainsi que de l’azote
ammoniacal (sous forme NH4 + ou NH3) dans
le cas de l’hydrolyse des protéines.
L’acétogénèse durant laquelle se forme
l’acétate, substrat permettant la
synthèse de méthane ;
L'étape d'acétogénèse recouvre la
transformation d'un petit nombre de
composés simples en acétate,
bicarbonate et hydrogène. Les bactéries
qui réalisent cette étape sont désignées
comme les bactéries productrices
obligées d'hydrogène. Cependant,
l’accumulation d’hydrogène bloque leur
développement, et il doit être éliminé.
Cette élimination est réalisée soit par les
bactéries méthanogènes consommant
l'hydrogène, soit par les bactéries
sulfato-réductrices (réduction des
sulfates en sulfures).
La méthanogénèse

Les espèces méthanogènes utilisent


principalement comme substrats l'acétate,
le dioxyde de carbone et l'hydrogène. Leur
taux de croissance est plus faible que celui
des bactéries acidogènes. Classées parmi
les archæ, elles présentent des différences
significatives avec les autres bactéries,
tant du point de vue de la structure que du
matériel génétique. Les espèces
méthanogènes les plus courantes sont
généralement réparties en deux groupes :
• Les méthanogènes acétotrophes
responsables de 70 % de la production de
méthane dans les digesteurs utilisant
l'acétate.
• Les méthanogènes hydrogénotrophes qui
utilisent l'hydrogène et le dioxyde de
carbone.
Schéma simplifié de la digestion anaérobie.
Facteurs de la méthanisation

Plusieurs facteurs interagissent entre eux et influencent la vitesse


et l’efficacité de la digestion anaérobie.
Actuellement, on connaît environ 10 espèces différentes de cocci et de bactéries de
méthane qui sont strictement anaérobies. Si dans le substrat, la teneur en oxygène est
au dessus de 2%, il doit être dépensé par les bactéries anaérobies, propres à chaque
espèce de biomasse. Ce qui se fait dans la première phase du processus de
méthanisation. Des quantités insignifiantes d’oxygène, obtenues lors d’une évacuation de
soufre, ne sont pas nuisibles.
Les bactéries de méthane ne peuvent exister et se multiplier que lorsque le substrat a
50% au minimum d’humidité. L’humidité au-dessus de 94-95% présuppose une basse
efficacité de la constitution du méthane.
Les résultats des pratiques précédentes prouvent qu’à 2% de matière sèche, le «
traitement de méthanisation» pour produire de biogaz, n’est pas rentable. La teneur
en matière sèche entre 8 à 12% est considérée optimale et garantit une haute qualité
(méthanisation) du biogaz fabriqué. A 12-16% de matière sèche, le substrat peut
réaliser une production maximale de gaz, mais dans ce cas-là un contrôle précis est
souhaitable ainsi qu’un réglage du nombre et le rapport des bactéries. La méthode
liquide de production de biogaz n’est pas applicable aux substrats dont la teneur en
matière sèche est supérieure à 20%, tandis que les méthodes sèche et humide exigent
un équipement de capacité beaucoup plus grande.
La lumière n’est pas un facteur bactéricide pour les bactéries de méthane, pourtant
elle fait diminuer leur métabolisme.

Technologiquement, la protection contre la lumière est facile à réaliser et n’exige


pas de contrôle complémentaire.
En général, on conçoit la zone de « travail » dans l’intervalle de 0-70°С.
Trois zones typiques de température se sont établies dans la pratique, dans lesquelles les
cultures de microorganismes correspondantes manifestent le métabolisme le plus élevé :
zone psychrophile – des cultures de microorganismes qui évoluent au-dessous de 20°С.
zone mésophile – des cultures de microorganismes, qui évoluent entre 25 et 30°С.
zone thermophile – des cultures de microorganismes, qui évoluent au-dessus de 40°С.

En règle générale:
Plus la température est élevée, plus le processus de décomposition est intensif, plus le
gaz dégagé est important, la durée de fermentation diminue.
De plus, sous un régime à hautes températures, les bactéries sont très sensibles à des
variations thermiques bien que de courte durée. Par exemple, dans la zone mésophile,
des variations journalières de 2 à 3°С n’influencent presque pas le métabolisme
bactérien, tandis que dans la zone thermophile, des variations journalières supérieures à
1°С sont inadmissibles.
Actuellement, la plupart des installations de biogaz fonctionnent au régime thermique
entre 30 et 35°С.
On observe une tendance de baisse de la température entre 20-25°С dans les
appareillages de collecte, pour économiser la chaleur technologique. Au contraire, dans
des lieux de co-génération.

Le régime thermique de la fermentation influence directement sa durée et de là il


détermine certains paramètres technologiques.
Pour des méthodes de fonctionnement à température plus basse, le volume des
réservoirs doit être plus grand car le temps passé par le substrat dans le digesteur
augmente.
Lors d’un mode de fonctionnement à température plus élevée, le volume des réservoirs
doit diminuer.

A l’optimisation sont fixés la production de biogaz, les investissements et les dépenses de


construction. Les calculs sont à base des conditions économiques et climatiques.
Influence de la température sur la production de biogaz
La valeur de рН doit correspondre à un milieu alcalin faible – environ 7,5.
Chez les engrais liquides et le fumier ordinaire, cette valeur est établie dans la deuxième phase
de fermentation.
Chez des substrats aigres comme les résidus de raisin, le petit lait et les fourrages ensilés, un
composé alcalin serait indispensable à ajouter.
« L’ajustement du pH par le carbonate de sodium »
La réaction chimique du milieu (рН) est liée indirectement au régime de fonctionnement des
digesteurs ainsi qu’au rapport entre la quantité de masse organique et la concentration de la
microflore de méthanisation.
La quantité démesurée ainsi qu’insuffisante de la substance organique (Dans ce cas-là, les
bactéries, qui décomposent les acides organiques ont une prépondérance et le рН du substrat
baisse considérablement) peut changer la courbe de la production attendue.
Au cas où une culture de bactérie manifeste une prépondérance, l’équilibre dans le processus
de production est détérioré.
Le problème rencontré le plus souvent consiste en la quantité insuffisante de substance
organique dans les réservoirs de fermentation.. Donc, cette règle doit être attentivement «
mesurée » au niveau du projet afin de ne pas admettre, sans fondements, des digesteurs de
grands volumes.

Microflore :Ensemble des micro-organismes végétaux qui vivent sur les tissus ou dans les cavités naturelles de l'organisme.
Comme pour la digestion aérobie, la proportion entre le carbone et l’azote présents dans
la matière organique est importante pour le bon fonctionnement des réacteurs.
Les bactéries de méthane ne peuvent pas décomposer directement les graisses, les
blancs d’oeuf, les hydrates de carbone et la cellulose en état pur. Ces derniers ont besoin
de composés d’azote solubles, qui fournissent du matériel pour leur substance cellulaire.
Afin d’obtenir un rendement optimal, le rapport entre le carbone et l’azote est d’une
grande importance, des études indiquent que la proportion désirable se situe entre 10 et
30. 25 étant le ratio idéal
Les substances organiques insolubles dans l’eau doivent être soit précisément
distribuées; soit structurées, qu’on obtienne un milieu de contact et de réaction
important.
Les matières comme la paille, l’herbe longue ou d’autres résidus biologiques, doivent
être coupées (5-10 mm conseillés) et leur structure velue détruite, si possible. La
négligence de ces règles mène à une prolongation de la durée de fermentation, à
l’obstruction de la surface libre de l’eau, aux problèmes mécaniques de pompage et de
mélange du substrat.
Afin d’éviter un chargement superflu de la zone d’alimentation du digesteur, une
alimentation régulière à des intervalles courtes est vivement conseillée, par exemple,
une ou deux fois par jour. Ceci est important tant pour la substance principale que
(même plus important) pour des ajouts concentrés, par exemple, les graisses.
L’alimentation rythmique des digesteurs empêche la baisse imprévue de la
température du substrat dans la zone d’alimentation.
Les conditions de réactions de la méthanisation
Le choix du digesteur varie en fonction du type de déchets à traiter et de
l’application visée.

On peut classer les digesteurs selon :


Le mode d’alimentation ;
Le type de substrats ;
Le nombre d’étapes ;
Le type de stockage du gaz.
Classification selon le mode d’alimentation

On distingue trois types de digesteurs selon leurs modes


d’alimentations :
Digesteur batch ou discontinu :
Digesteur continu :
.Le mode opératoire consiste à remplir
le digesteur avec les substances . Dans ce type de digesteur, le
organiques et laisser digérer. substrat introduit de manière
. A la fin de la digestion, le digestat est
continu est digéré et déplacé soit
évacué et le processus peut mécaniquement, soit sous la
recommencer. pression des nouveaux intrants Digesteur semi-continu :
vers la sortie sous forme de Ce type de digesteurs fonctionne
. Ces systémes sont avantageux pour digestat.
traiter les déchets solides. avec une combinaison des
. Le fonctionnement en continu, propriétés des deux précédents
. La production de biogaz n’est pas
régulière : au début du cycle, la est bien adapté aux installations afin de tirer profit des avantages
fermentation du substrat ne venant que de grande taille. des deux extrêmes.
de commencer, la production de biogaz . Il existe trois principaux types
est lente. Elle s’accélère, et atteint un de digesteurs continus : système
taux maximal au milieu du processus à cuve verticale, système à cuve
de dégradation et chute en fin de cycle horizontale et système à cuves
lorsque seuls les éléments multiples.
difficilement
Classification selon le type de substrat

Cette classification des digesteurs est en fonction de la teneur en matière sèche


des matières organiques qui affecte leur consistance.

Solide : teneur en matière sèche > 15 % ;


Semi-solide ou pâteux : teneur en matière sèche comprise entre 5 et 15 % ;
Liquide : teneur en matière sèche inférieure à 5 %.

Pour traiter les effluents liquides plus ou moins riches en suspension, on préfère
des procédés continus ou semi-continus, le contenu du digesteur étant maintenu
homogène par brassage mécanique régulier du liquide.
Classification selon le type de substrat

Dans cette classification on distingue les digesteurs suivants :

Digesteurs infiniment mélangés :


Ils sont équipés uniquement d’un ou plusieurs mélangeurs. Les mélangeurs
permettent d’homogénéiser le substrat, d’éviter la formation de croûtes
flottantes, d’associer les micro-organismes et leur nourriture et d’empêcher le
gaz de s’échapper.

Réacteurs à écoulement piston :


Ils sont des digesteurs cylindriques horizontaux. Le substrat est introduit d’un
coté, se déplace lentement vers la sortie tout en se décomposant. Contrairement
au digesteur infiniment mélangé, le temps de rétention est plus long, par
conséquent les taux de dégradation de la matière et de rendement en gaz sont
plus élevés.
Classification selon le nombre d’étapes

Cette classification met en évidence le fait que l’hydrolyse et l’acidogénèse sont


séparés ou pas de la phase suivante de méthanogénèse. on distingue :

Les procédés mono-étapes :


Dans ces procédés, toutes les étapes de la digestion ont lieu dans la même
enceinte. Ils sont exploitables en continu ou en batch, et principalement appliqués
pour des substrats allant jusqu’à 40% de MS.

Les procédés bi-étape :


Ils visent à la séparation nette entre l’hydrolyse et l’acidification de la phase
suivante de méthanisation. L’avantage de cette séparation des phases est de la
réduction de risque d’intoxication des cellules méthanogènes liée à la présence
d’acides gras lorsque l’étape d’acidogénèse n’est pas complètement terminée. Ce
type de procédés réside dans les courts temps de décomposition de la matière
solide.
Classification selon le type de stockage
de gaz

Pour cette classification il existe deux types de digesteurs :

A dôme flottant : il se déplace avec la production et la consommation


du biogaz ;
A dôme fixe : il a un volume constant.

La durée de vie d’un bio-digesteur à dôme fixe est longue (plus de 20 ans) par
rapport à la conception avec tambour flottant.
De plus, la structure enterrée offre une construction solide, réalisée avec des
matériaux locaux disponibles sur place.
Sa structure ne présente aucune pièce mobile et permet de garder une
température interne stable. Sa construction permet un gain d’espace et
demande peu d’entretien.
Des potentiels méthanogènes différents
Composition du biogaz
Quelques repéres

Par simple méthanisation de son lisier, une seule vache peut produire 425 m² de biogaz par
an, soit 2550 kWh d'énergie brute, l'équivalent de 250 litres de fuel.
Analyse globale

Analyse d’un ensemble de


cas : les typologies de
ferme et les puissances
installée
Schéma de fonctionnement de la filière méthanisation
• Le digestat
Le résidu solide non digéré (ou digestat) : est constitué de la fraction peu ou
difficilement biodégradable du déchet entrant.

Le digestat peut ainsi être post-composté et aura, après maturation, des


propriétés agronomiques analogues à celle d’un compost qui aurait été élaboré
avec les même produits initiaux.

Dans le cas des ordures ménagères résiduelles, qui contiennent une teneur
importante en plastiques et en métaux, la valorisation agronomique est plus
problématique.

En fonction du procédé de méthanisation choisi, du type de maturation prévu et


des possibilités locales de traitements des effluents, il est possible de
déshydrater le digestat pour générer une fraction liquide (jus) qui pourront en
partie être re-circulés ou qui devront être traités avant rejet au milieu naturel et
une fraction solide (gâteau) qui sera envoyé en post-compostage.
Compostage

Dans une unité de biogaz, le compostage correspond à la maturation des


effluents issus de cuves de fermentation méthanique:

Ces effluents sont étalés dans une fosse appelée compostière afin de
permettre d'une part, l'évacuation des gaz toxiques emmagasinés qui sont
l'ammoniac et l'hydrogène sulfuré et d'autre part, de favoriser leur
humidification.

Au cours de la méthanisation, l'humidification de la matière organique n'est


pas significative, elle ne peut être une transformation réalisable que si
l'effluent est remis en condition aérobie. Cette maturation qui doit durer deux
mois en moyenne selon) permet d'obtenir le compost qui est un produit stable,
riche en éléments nutritifs et qui améliore la fertilité des sols.
Paramètres clés de compostage

La température
Un indicateur de la qualité du compostage , en effet, une mauvaise montée en
température ou une chute brusque de la température sont signes d’un mauvais
fonctionnement.
 L’élévation de température permet la destruction des germes pathogènes et
des parasites, l’évaporation de l’eau et la dégradation accélérée des composés
organiques.
 De même la diminution de la température peut être un indicateur de la
maturité des composts.
Oxygéne
Dans tous les cas, il faut apporter une teneur en oxygène suffisante pour garantir
des conditions aérobies dans l’andain, soit une teneur supérieure à 5%. Sous ce
niveau, le risque devient très important de voir apparaitre des zones anaérobies
Humidité
Une teneur en eau minimale est nécessaire pour assurer le bon déroulement du
compostage. La teneur en eau d’un andain a tendance à diminuer au cours du
compostage sous l’effet de la montée en température
Avantages

La méthanisation de déchets organiques présente de nombreux avantages,


notamment :

Une double valorisation de la matière organique et de l’énergie ; c’est


l’intérêt spécifique à la méthanisation par rapport aux autres filières,

Une diminution de la quantité de déchets organiques

Une diminution des émissions de gaz à effet de serre par substitution à


l’usage d’énergies fossiles ou d’engrais chimiques,

Sur les grandes unités, une limitation des émissions d’odeurs a priori du fait
de digesteur hermétique et de bâtiment clos équipé de traitement d’air
performant.

La gestion durable et de proximité des déchets organiques


Inconvénient

La méthanisation de déchets organiques présente des inconvénients,


notamment :

Le stockage du biogaz nécessite d’importants volumes. Sa compression est


coûteuse et consomme de l’énergie, ce qui est donc adapté aux grandes
installations.
Les investissement sont assez lourds
L’entretien des installations doit être régulier et demande du temps. La
réaction biologique est à contrôler
La réaction biologique de mise en route d’une unité de méthanisation est
longue et coûteuse
Le gaz est un élément inflammable, il faut donc s’assurer des bonnes
conditions de production
LES GRANDES ÉTAPES D'UNE FILIÈRE DE TRAITEMENT ET LES VOIES
DE VALORISATION DU BIOGAZ

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