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CHAPITRE 4 : LE DIGNOSTIC
4.1. Introduction
Le diagnostic peut être vu comme une tentative pour expliquer un comportement anormal du
système en analysant ses caractéristiques pertinentes. C’est un raisonnement menant à
l’identification de la cause d’une anomalie à partir des informations révélées par des
observations (mesure, signe, symptôme). Effectuer le diagnostic de fonctionnement sur un
système consiste donc à détecter et localiser les défauts internes (affectant le processus lui-
même), les défauts externes (affectant les actionneurs, et les capteurs), puis à estimer les
caractéristiques principales des défauts mis en évidence (leurs amplitudes).
• De façon automatique par détection d’une situation anormale (ex : émission d'une alarme
par un automatisme). La signalisation d'un problème va alors de l'allumage d'un simple
voyant, jusqu'à la remontée à une supervision, en passant par un affichage local sur la
machine.
Dans tous les cas, il faut se poser les questions suivantes :
- De quelle manière se manifeste la défaillance ? (arrêt de la machine, mouvement non
conforme, moteur ne tournant pas, vérin ne bougeant pas, ...). A quel stade du cycle le
système est-il devenu défaillant ?
- Que peut-on observer à ce stade ?
◦ Voyants sur l'automate et sur la machine ;
◦ Messages (s'il y a un afficheur) ;
◦ État de la machine ;
◦ ...
- A-t-on déjà une première idée permettant de cerner la zone en défaillance ?
Les réflexions menées à cette étape vont orienter la recherche qui va suivre. Le but est de
cercler autour de la défaillance en réduisant le diamètre du cercle à chaque nouvelle étape de
la méthode, et ce jusqu'à ce que la panne soit identifiée.
ETAPE 2 : l’analyse des risques
Avant d'entreprendre le travail il faut définir les mesures de sécurité à prendre :
- Se protéger soi-même ;
- Protéger les autres (les curieux qui mettent les mains n'importe où) ;
- Protéger la machine s'il y a risque de casse.
Les dangers à prendre en compte ont différentes sources :
- Fluides sous pression ;
- Sources thermiques ;
- Energie électrique ;
- Flux de production entrants et sortants de la machine ;
- Dangers mécaniques.
On peut donc envisager les mesures suivantes :
Utilisation de matériel de protection (gants, lunettes, tapis, outils isolés, ...) ;
Balisage de la zone de travail pour en empêcher l'accès ;
Apposition d'un panneau d'avertissement ;
Etablissement éventuel d'un bon de travail ;
Consignation de l'appareil si nécessaire ;
Vérification des instruments de mesure ;
...
En cas de consignation ou de condamnation, on doit vérifier l'absence de tension. Il faut avoir
une habilitation pour les interventions de nature électriques.
- Accouplements mécaniques ;
- ...
Un dossier technique à jour s'avère des plus utiles à ce point (électrique, pneumatique,
hydraulique, mécanique)
ETAPE 5 : Liste des modes de défaillances
Il s'agit, pour chaque élément de la chaîne, de déterminer les modes de défaillances qui
expliquent la panne constatée. Ex le moteur ne tourne pas : fil entre sortie automate et bobine
de contacteur coupé.
Cette étape peut être présentée sous une forme conviviale :
- Tableau de cause à effet ;
- Diagramme d'Ishikawa ;
- Autre.
On peut présenter ces tests sous forme de tableau Dans ce tableau on précise :
l'élément à tester ;
le principe du test (visuel, avec instrument) ;
l'instrument utilisé s'il y a lieu ;
les point précis du test (ex : où placer les sondes du voltmètre) ;
les résultats normalement attendus de ce test ;
une observation éventuelle.
Lorsque tous les tests ont été défini de manière exhaustive, on peut passer à la phase active du
ETAPE 8 : Réparation
Les tests étant tous définis, il s'agit de les réaliser jusqu'à ce que la panne soit trouvée.
Il ne reste plus alors qu'à remplacer l'élément défectueux et à essayer à nouveau la machine.
Si la réparation est temporairement impossible (manque de pièce en stock), il est nécessaire de
déterminer les possibilités en marche dégradée si on ne veut pas que la production reste
bloquée.
ETAPE 9 : Compte-rendu
L'intervention de maintenance corrective doit laisser une trace dans l'organisation du système
de maintenance de l'entreprise. Cette trace se fait sous forme de compte-rendu écrit ou
informatisé et vient alimenter un historique qui pourra servir d'outil d'analyse.
Les documents et supports de saisie propres à l'entreprise sont utilisés dans ce cas, mais un
minimum d'informations est requis :
• référence de la machine ;
• nature de l'intervention ;
• date (et heure) de l'intervention ;
• identification de l'auteur ;
• durée de l'intervention ;
• pièces changées s'il y a lieu ;
• coût éventuel des pièces.
Ainsi pour le bon suivi du matériel, le service de maintenance est appelé à enregistrer les
résultats de chaque diagnostic. Pour cela, il doit préparer des fiches adaptées à l’équipement de
production.
4.3.3. Expérience
Lorsqu’il aborde un problème de défaillance sur un matériel, le maintenancier ne peut pas se
permettre de naviguer à vue. Il connaît déjà les probabilités d’apparition de défaillance sur un
matériel. Par exemple, sur un SAP (Système Automatisé de Production), on sait que c’est la
partie opérative qui occasionnera le plus de pannes.
4.3.4. Savoir-faire
Le diagnostic est construit comme une enquête policière : le maintenancier part des
informations et symptômes, et à partir de son expérience, il formule des hypothèses affectées
d’un niveau de probabilité plus ou moins important, teste ces hypothèses afin de se construire
une certitude. Il dispose pour cela d’outils de diagnostic. Les plus utilisés sont :
• Le tableau Causes – Effets ;
• L’arbre de défaillances ;
• Le diagramme de diagnostic et/ou la fiche de diagnostic.
On appellera recherche des causes la localisation des éléments dont l’état anormal a entrainé
la défaillance. Pour aider l’homme de maintenance dans cette recherche, on dispose du Tableau
Cause – Effets qui débouchent ensuite sur l’organigramme de diagnostic. Le Tableau Cause –
Effets permet :
- de faire un bilan des défaillances,
- de rechercher des causes à partir d’un effet.
• Structure du tableau Causes – Effets
On recense, de manière exhaustive dans l’historique d’un équipement, tous les évènements
relatifs à un sous-ensemble ou un composant d’un équipement posant problème (déterminé par
exemple par une analyse de Pareto). On détermine :
- le nombre de fois ou l’effet est apparu,
- la moyenne des temps d’intervention (MTI),
- la moyenne des temps de diagnostic (MTD).
L’ensemble de ces données est tout d’abord regroupé sur un tableau comme indique le tableau
4.1. Un effet peut être provoqué par plusieurs causes.
Tableau 4.1. les données de cause/effet
Si ce tableau a l’intérêt de regrouper toutes les causes possibles correspondant à chaque effet,
il a aussi un inconvénient majeur : pour chaque défaillance signalée, il faut parcourir toute la
liste des effets constatés pour récupérer tous les éléments en cause.
Donc, pour un équipement complexe, cette liste peut être très longue, d’où une perte de temps
et des risques d’oubli. On va donc croiser les effets et les causes sur un tableau à double entrée.
Puis à l’intersection d’un effet et d’une cause, on indique le nombre de fois ou l’effet est apparu.
Tableau 4.2. Croisement des effets et des causes
On complète le tableau en intégrant les temps MTI et MTD. On obtient le tableau définitif
suivant :
Le tableau causes – effets est un outil de synthèse d’historique qui met en évidence :
- les relations entre les causes connues et les effets constatés,
- la fréquence d’apparition des causes,
- les temps d’intervention et les temps de diagnostic.
Il va permettre de générer la fiche de diagnostic et l’organigramme de diagnostic.
OU B
0 1
0 0 0
A S
1 0 1
ET B
0 1
0 0 1
A S
1 1 1
Rectangle
Losange
Cercle
Application :
La figure 4.3 représente l’arbre de défaillance relatif à la perte d’éclairage d’un poste de travail.
– Porte ET : 𝜆 = 𝜆1 × 𝜆2 × 𝜆3 … 𝜆𝑛 𝜆 = ∏𝑛𝑖=1 𝜆𝑖
– Porte OU : 𝜆 = 𝜆1 + 𝜆2 + 𝜆3 … 𝜆𝑛 𝜆 = ∑𝑛𝑖=1 𝜆𝑖
• Exemple :
La figure 4.4 représente un exemple d’arbre de défaillance dont les taux de défaillance des
quatre composants élémentaires sont connus.
On calcule d’abord le taux de défaillance résultant de (1,2) liés par une condition OU :
12 = 1 + 2
12 10– 5
La puissance la plus faible est souvent négligée. Calculons ensuite le taux de défaillance
résultant :
E = 12 3 4
Il se prête bien à une recherche collective, menée par construction d’une arborescence
construite de l’aval (le défaut) vers l’amont (les causes potentielles), suivant l’exemple de la
figure 4.5.
Regrouper les causes répertoriées en familles suivant les 5 M, ou d’autres familles, plus
adaptées au vocabulaire de l’établissement ou du service. Le nombre de familles peut
également varier (3 à 6, voire plus).
Dessiner les flèches secondaires correspondant au nombre de familles de causes
potentielles identifiées (arêtes du poisson), en les raccordant à la flèche principale et en les
identifiant.
Reporter sur des mini-flèches attenantes aux flèches secondaires les causes rattachées à
chacune des familles.
Si les causes restent nombreuses dans une famille, définir des sous-familles de causes : par
exemple, dans la famille main-d’œuvre (c’est-à-dire les professionnels), on peut définir la
sous-famille formation du personnel.
Toutes les causes exprimées doivent être prises en compte.
Si de nouvelles causes sont imaginées par les participants pendant la construction du
diagramme (notamment à la suite des interrogations : « pourquoi ? »), les inscrire à la suite
des autres sur les remue-méninges initial, pour les prendre en compte.
Etape 4: Exploiter le diagramme
Identifier les 5 à 8 causes majeures qui semblent au groupe être les plus influentes par un
vote pondéré.
Vérifier avec le groupe que ces causes sont bien significatives.
Etape supplémentaire : Vérifier ultérieurement sur le terrain la validité des causes
essentielles retenues.
- Exemple de diagramme causes-effets :
A la suite d’un brainstorming, plusieurs idées sont émises que l’on va classer dans le
diagramme selon leurs catégories (Figure 4.6).
Le diagramme permet de classifier des causes potentielles et donner une vision globale des
causes pouvant causer l’effet constaté.
4.4.4.2. Méthodologie
Lorsqu’une défaillance apparaît, on déclenche une action de maintenance corrective. Celle-
ci est décomposable en plusieurs phases :
1. Détection : cette phase permet de déceler, par une surveillance accrue, l’apparition d’une
défaillance et d’établir un constat de défaillance (voir figure 4.8).
• Aidez à identifier et considérer toutes les ▪ Pas particulièrement utile pour des
causes possibles du problème, plutôt que problèmes extrêmement complexes, où
juste celles qui sont les plus évidentes beaucoup de causes et beaucoup de
• Aidez à déterminer les racines de la cause problèmes sont en inter_ relations.
d'un problème ou d'une qualité
caractéristique d'une manière structurée. ▪ Un problème se compose d'un nombre
• Encouragez la participation de groupe et limité de causes, qui se composent
utilisez les connaissances du groupe sur le également de causes secondaires.
processus. ▪ Distinguer ces causes principales et causes
• Aidez à se concentrer sur les causes du secondaires est une première étape utile
problème sans recourir aux critiques et pour traiter le problème.
Diagramme de diagnostic discussions infructueuses
• Utilisez un diagramme organisé, au format
facile à lire pour dessiner les relations de
cause à effet. • Augmentez les
connaissances du processus en aidant
chacun à apprendre davantage au sujet des
facteurs en jeu et comment ils
se relient.
• Identifiez les domaines à approfondir où
il y a un manque d'information suffisante.