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Dans cette optique il convient d’effectuer l’état des lieux en rappelant les dispositions existantes.
Ensuite, déceler quelles sont les dispositions qui méritent modifications, rajouts, voire, suppression.
Enfin, de nouvelles dispositions, peuvent être, éventuellement, selon les circonstances, purement et
simplement, conçues, et créées.
Par souci de clarté, les dispositions modifiées, et/ou complétées, seront libellées en rouge, celles
supprimées, également en rouge, mais entre parenthèses et soulignées, tandis que les toutes nouvelles
dispositions, au même titre que les observations y relatives seront, en caractère gras et en italiques.
D’une manière générale, les infractions minières résultent, soit de manquements à certaines
obligations imposées par la loi, assorties de sanctions, soit de violations délibérées de
certaines dispositions légales et/ou règlementaires, et notamment la méconnaissance de certaines
interdictions. Ce sont a priori des délits, mais le Code prévoit des circonstances aggravantes,
lesquelles, si elles se produisent, vont transformer les délits simples, initialement prévus, en véritables
crimes.
Quoi qu’il en soit, en droit minier, il n’y a pas de crime prédéfini, mais ce sont les circonstances
aggravantes qui permettent de les qualifier comme tels ; mais dans tous les cas les infractions
minières demeurent conformes à la « classification tripartite des infractions », en crime, délit et
contravention, classification, conformément au droit commun, en fonction et selon le critère de la
peine encourue, en l’occurrence :
- peine afflictive et/ou infamante pour les crimes,
- peine correctionnelle pour les délits, et
-peine de police pour les contraventions, ce qui implique, compétence respective de la Cour
criminelle, du tribunal correctionnel, et du tribunal de simple police, imposant également les délais de
prescription dont chaque catégorie d’infraction est assortie.
Pour ce qui est des infractions susceptibles de tomber sous le coup d’autres droits (droit douanier,
droit de l’environnement, droit fiscal, droit foncier, droit pétrolier, droit du transport, droit de
l’exportation, droit des changes), il est normalement fait application de la législation appropriée, avec
cependant éventualité de concours réel d’infractions.
Le présent Code devrait néanmoins prévoir l’extension de compétence des agents commissionnés
investis des pouvoirs de constatation des infractions relevant de l’administration minière aux autres
infractions, dans la mesure où lesdites infractions, soit spécifiques, soit de droit commun, sont
rattachées à l’infraction minière par des liens de connexité et d’indivisibilité, et leur reconnaître
« plénitude de compétence »à cet égard.
TITRE IX
DES INFRACTIONS ET DES MANQUEMENTS AUX OBLIGATIONS
Chapitre premier
DES INFRACTIONS ET DES PENALITES
Article 164 - On entend par infractions minières, les violations des dispositions du Code minier et de
ses textes d’application.
OBS. outre l’existence exigée de l'élément moral, tel qu’expliquée plus haut l’article ajoute
l’exigence de la constatation avec les termes et dûment constatés qui requièrent le caractère
cumulatif de l’élément moral et de la constatation, le terme « dûment impliquant également une
constatation par les autorités compétentes dans le strict respect des règles de procédure. Ce qui
implique une constatation matérielle et personnelle desdites autorités, et au moyen d’un procès
verbal
Les auteurs desdits actes et les coauteurs ainsi que leurs complices, les receleurs des produits des
mines ou des fossiles provenant de cette activité illicite, sont punis d’une peine d’emprisonnement
de cinq (5) ans à dix (10) ans et d’une amende de 500.000 à Ar 50.000.000, sans préjudice des
dommages-intérêts que le Tribunal peut éventuellement prononcer à la demande des victimes.
OBS. Le terme« éventuellement » ouvre toute latitude au juge pour accorder, ou non, les
dommages-intérêts en question, mais il faut que les victimes se constituent partie civile, et
l’obstacle c’est l’échec de l’action publique, car si l’issue du procès a fait l’objet de « relaxe pure
et simple » ou de « relaxe au bénéfice du doute », il n’y a absolument pas lieu à allocation de
dommages intérêts, s’agissant bien entendu de tribunal correctionnel. Il faut ainsi condamnation
ferme ou condamnation avec sursis ;
Toutefois, si les actes précédemment énumérés sont commis en bande organisée, ils constituent
des crimes et leurs auteurs, coauteurs et leurs complices, ainsi que les receleurs, sont punis
d’une peine de travaux forcés à temps de cinq (5) ans à vingt (20) ans et d’une amende de
10.000.000 à Ar 100.000.000 sans préjudice des dommages-intérêts que la Cour peut
éventuellement prononcer à la demande des victimes.
Les substances ainsi que les fossiles ainsi extraits sont obligatoirement saisis et le tribunal en
prononcera la confiscation.
OBS. Le dernier alinéa de cet article, devrait concerner, et les délits, et les crimes, et doit être
libellé ainsi qu’il suit : « Les substances aussi bien que les fossiles ainsi extraits sont
obligatoirement saisis et le tribunal, ou la Cour, selon le cas, en prononcera la confiscation. »
Justification: pour éviter de répéter « ainsi » deux fois dans une même phrase, écrire plutôt
« aussi bien », d’une part, et les délits transformés en crimes relèveront de la compétence de la
Cour criminelle, d’autre part. Il faut remarquer ici que la saisie relève de la compétence de l’agent
verbalisateur et non du juge, mais elle est préalable à la confiscation, à défaut, de saisie, il ne peut
y avoir confiscation. Mais le fait pour l’agent verbalisateur, qui a compétence liée, d’omettre cette
formalité, constitue une faute professionnelle, susceptible de poursuite au moyen de la
« procédure de prise à partie »
Article 166 (nouveau).- Les personnes qui se livrent, sciemment et en connaissance de cause à des
actes de destruction d'un gîte fossilifère protégé ou non commettent des crimes qui sont punis des
peines édictées à l'article 165 précèdent.
OBS. ici l’élément moral qui résulte des termes « sciemment et en connaissance de cause » est
exigé, faute de quoi, l’infraction n’est pas constituée
Le fait de déplacer les fossiles de leur place d’origine, de procéder à des travaux
d’aménagement sur le gîte ou d’incendier le site, sont considérés comme actes de destruction tel
qu’il est prévu et puni selon l’alinéa précédent.
Article 167 (nouveau).- Les groupes de personnes qui envahissent et occupent les périmètres miniers
réglementairement octroyés à fin d’y entreprendre des activités de nature à empêcher leurs titulaires
d’exercer leur profession ou de les spolier de leurs droits, commettent un crime et sont punis d’une
peine de travaux forcés de cinq (5) ans à vingt (20) ans et d’une amende de 15.000.000 à Ar
150 000 000.
OBS. ici l’élément moral qui résulte des termes « en connaissance de cause » est exigé, faute de
quoi, l’infraction n’est pas constituée.
Article 168 (nouveau).- Les personnes qui, en connaissance de cause, détiennent, achètent, vendent
ou mettent en circulation des fossiles prohibés ou dont il est démontré qu’ils proviennent de gîtes
fossilifères classés patrimoine national, sont punies d’une peine d’emprisonnement de un (1) an à
cinq (5) ans et d’une amende de 300.000 à Ar 50.000.000 ou de l’une de ces deux peines seulement.
Toutefois, si les actes précédemment énumérés sont perpétrés dans le cadre d’un trafic organisé, ils
constituent des crimes et leurs auteurs, coauteurs, leurs complices, ainsi que les receleurs, sont punis
d’une peine de travaux forcés à temps de cinq (5) ans à dix (10) ans et d’une amende de vingt (20)
ans et d’une amende de 15.000.000 à Ar 150.000.000.
OBS. ce dernier alinéa comporte une erreur d’impression : en l’état actuel des textes il n’y a pas
d’amende de vingt ans. De plus il est superflu de préciser « travaux forcés à temps » dès lors que
les peines de travaux forcés sont limitées dans le temps. Ainsi le dernier alinéa de cet article sera
libellé
ainsi qu’il suit :
« Toutefois, si les actes précédemment énumérés sont perpétrés dans le cadre d’un trafic organisé, ils
constituent des crimes et leurs auteurs, coauteurs, leurs complices, ainsi que les receleurs, sont punis
d’une peine de travaux forcés, de cinq (5) ans à dix (10) ans, et d’une amende de 15.000.000 à Ar
150.000.000. »
Article 169 (nouveau).- Les auteurs, coauteurs et complices des actes ci-après énumérés, qui
constituent des délits, sont punis d’une peine d’emprisonnement de un (1) à cinq (5) ans et d’une
amende de 300.000 à Ar 50.000.000, ou de l’une de ces deux peines seulement.
1) de détention illicite, d'achat ou de vente ou de mise en circulation à titre gratuit des substances
minérales ou des fossiles non prohibés, sans pièces justificatives ou avec des pièces justificatives
sciemment établies de façon inexacte ;
2) de fausse déclaration sciemment souscrite en vue de l’obtention d’un permis minier
3) de fausse déclaration sciemment souscrite en vue de l'obtention d'une autorisation de mise en
circulation ou d'exportation de substances minérales ou de fossiles non prohibés,
4) de falsification d'un permis minier;
5) de mise en circulation ou d'utilisation illicites à autre gratuit ou onéreux de laissez-passer ou de
tout document portant autorisation de mise en circulation ou de commercialisation de substances
minérales ou de fossiles non prohibés ;
6) de détention, d'achat ou de vente à domicile ou par colportage de substances minérales ou de
fossiles non prohibés, en connaissance de leur origine frauduleuse : dans le cas de colportage, les
moyens de pesage ou autres matériels utilisés pour la vente ou pour l'achat sont, en outre,
obligatoirement saisis et leur confiscation prononcée par le tribunal ; le moyen de transport utilisé à
l'occasion de la vente par colportage, et qui appartient à l'auteur de l'infraction, est saisi en garantie de
l'amende, à défaut de consignation maximale ou de caution solvable ;
OBS. par souci de clarté : présenter également comme suit en prévoyant à l’occasion, le cas de
l’article 14-7 au cas où cette formulation modificative sera tranchée par le Comité :
9) de falsification des documents sur les résultats de la recherche obtenus sur un périmètre minier ;
OBS. Application éventuelle des dispositions du Code pénal sur le faux et usage de faux évoquée
ci-dessus
«12) de violation, à l'occasion de travaux miniers des édifices ou des sites cultuels ou culturels ;
- dans ce cas, l'interdiction de séjour dans la localité où l'infraction a été commise, allant de deux (2)
à cinq (5) ans d’interdiction, est prononcée par le tribunal.
Article 170 (nouveau).- Les auteurs des actes ci-après énumérés, qui constituent des délits, sont
punis d’une peine d’emprisonnement de un (1) mois à cinq (5) et d’une amende de 300.000 à Ar
20.000.000, ou de l’une de ces deux peines seulement. II s'agit des actes :
1) de prospection de substances minérales, de substances de carrière ou de fossiles à l'intérieur des
aires protégées ;
2) de mutilation et de destruction volontaires de fossiles prohibés ou non, à l'exclusion des fossiles
non prohibés qui sont travaillés en vue d'une mise en valeur commerciale ;
3) de violation par une personne isolée d'un périmètre minier institué, par le déplacement des bornes
repères ou de délimitation du périmètre, par l'exécution d'actes de prospection, de recherches ou
d'exploitation minières, les substances ou fossiles non prohibés extraits à l'occasion de la prospection,
de la recherche ou de l'exploitation minières, sont obligatoirement saisis.
4) de déplacement de bornes-repères ou de délimitation des périmètres miniers sans autorisation de
l’Administration minière, dans le cas où le titulaire a exécuté cette formalité facultative.
Article 170 (nouveau).- Les auteurs des actes ci-après énumérés, qui constituent des délits, sont
punis d’une peine d’emprisonnement de un (1) mois à cinq (5) et d’une amende de Ar. 300.000 à Ar
20.000.000, ou de l’une de ces deux peines seulement. Ce sont les actes :
1) de prospection de substances minérales, de substances de carrière ou de fossiles à l'intérieur des
aires protégées ;
2) de mutilation et de destruction volontaires de fossiles prohibés ou non, à l'exclusion des fossiles
non prohibés qui sont travaillés en vue d'une mise en valeur commerciale ;
3) de violation par une personne isolée d'un périmètre minier institué, par le déplacement des bornes
repères ou de délimitation du périmètre, par l'exécution d'actes de prospection, de recherches ou
d'exploitation minières, les substances ou fossiles non prohibés extraits à l'occasion de la prospection,
de la recherche ou de l'exploitation minières, sont obligatoirement saisis.
4) de déplacement de bornes-repères ou de délimitation des périmètres miniers sans autorisation de
l’Administration minière, dans le cas où le titulaire a exécuté cette formalité facultative.
Justification : Les actes, article temporairement en vertu des articles 16, 17 ou 18 sont considérées
comme des périmètres miniers institués pendant la période de réservation. Leur violation ou leur
envahissement sont sanctionnés conformément aux dispositions respectives des articles 170,3° ou
167 du présent Code, selon le cas.
Article 170-1.- Les zones réservées temporairement en vertu des articles 16, 17 ou 18 sont
considérées comme des périmètres miniers institués pendant la période de réservation. Leur
violation ou leur envahissement sont sanctionnés conformément aux dispositions respectives des
articles 170,3° ou 167 du présent Code, selon le cas.
Article 170-2.- Sont punis d’une amende de 5.000 à Ar 500.000 et éventuellement d’un
emprisonnement pouvant aller jusqu’à vingt-neuf jours au plus, ceux qui auront omis de se
munir des documents qui leur permettent de transporter les produits miniers ou fossiles non
prohibés.
OBS. Les amendes contraventionnelles sont, en l’état actuel du droit pénal, d’un maximum de
100 000 ariary, et la peine d’emprisonnement d’un maximum de 29 jours, au-delà de ce seuil, en
vertu du critère de la peine encourue, dans le cadre de la classification tripartite des infractions, il
y a lieu à qualifier l’infraction de délit. D’où la formulation conséquente de cet article comme
suit :
« Article 170-2.- Sont punis d’une amende de Ar. 5.000 à Ar 100.000 et éventuellement d’un
emprisonnement pouvant aller jusqu’à vingt-neuf jours au plus, ceux qui auront omis de se munir des
documents qui leur permettent de transporter les produits miniers ou fossiles non prohibés. »
OBS. si les peines sont cumulatives, celles de l’emprisonnement seront prononcées d’office. Ainsi
le terme « éventuellement », rarement rencontré en droit pénal, du fait de son interprétation
restrictive, et utilisé à l’article 170, ouvre-t-elle une alternative ? Si ce n’est pas le cas, supprimer
purement et simplement « éventuellement » qui prête à confusion
Mutisme du Code minier en ce qui concerne les opérateurs miniers qui continuent à exercer leurs
activités après l’expiration de la durée de validité de leur permis :
Article 171-1 nouveau : Est puni d’un emprisonnement de trois mois à un an et d’une amende de
Ar. 300 000 à Ar.20 000 000, ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque se livre, après
expiration de la durée de validité de son titre minier, à l’exploration, à la recherche ou à
l’exploitation de produits de mines.
Sont confisqués, en outre, au profit de l’Etat, les machines et matériel ayant permis de commettre
l’infraction.
Lorsque l’auteur de l’infraction est une personne morale, celle-ci est passible d’une amende de Ar
20.000 000 à Ar. 100.000 000 ;
En cas de récidive, la peine est portée au double.
Article 172 - Le non-paiement des frais d’administration minière annuels par carré dans le délai légal
est sanctionné par l'annulation du permis correspondant, après épuisement des procédures de droit.
OBS. l’annulation relève de la compétence du juge, mais s’il s’agit d’une autorité administrative,
le concept approprié est le « retrait » qui produit les mêmes effets rétroactifs, et évoque également
une idée de sanction.
D’où la modification de l’article 172 ainsi qu’il suit :
Article 172 : « - Le non-paiement des frais d’administration minière annuels par carré dans le délai
légal est sanctionné par le retrait du permis correspondant, après épuisement des procédures de
droit. »
Article 173 - Toute faute grave commise par le titulaire est passible de la suspension temporaire et
immédiate des travaux, décidée par le Ministre chargé des Mines ou son représentant, après mise en
demeure conformément aux procédures légales et réglementaires
OBS. c’est le titulaire qui est passible de la suspension temporaire et immédiate des travaux et
non la faute grave, d’où la formulation de cet article comme suit :
Article 173 : Toute faute grave commise par le titulaire lui fait encourir la suspension temporaire et
immédiate des travaux, décidée par le Ministre chargé des Mines ou son représentant, après mise en
demeure conformément aux procédures légales et réglementaires.
Les durées des suspensions, fixées par voie réglementaire, seront fonction de l’ampleur de l'impact de
la faute sur la santé et la sécurité publiques, ainsi que sur l'environnement.
Après constat des Autorités des Collectivités Territoriales Décentralisées concernées et sur leur
demande, le Ministre chargé des Mines ou son représentant peut imposer au titulaire les travaux
qu’elles jugent nécessaires pour la protection de la santé, de l'environnement, des travailleurs ou des
mines voisines. En cas de défaillance du titulaire, l’Administration minière peut faire exécuter lesdits
travaux par des tiers aux frais du titulaire.
OBS. c’est un moyen classique de coercition de l’Administration qui relève de ses prérogatives de
puissance publique, à l’instar de ceux dont elle dispose dans le cadre des marchés publics
(« exécution par défaut » dans les contrats de fourniture, « mise sous séquestre » dans les
contrats de concession de travaux publics etc.…) donc des dispositions purement de droit
administratif, susceptibles de faire l’objet d’acte administratif unilatéral à notifier à l’intéressé.
Article 174 (nouveau) - La tenue irrégulière, dûment constatée, des documents obligatoires prescrits
par les lois et règlements en vigueur, est passible d'un avertissement par écrit dressé par
l’Administration minière, si la faute ne constitue pas une infraction.
En cas de récidive, une suspension des activités de l’opérateur minier peut être décidée par
l’Administration minière, après mise en demeure. Cette suspension a une durée de trois (3) mois.
A la fin de la période de suspension, l’Administration minière procède à un constat.
Si l’irrégularité constatée a disparu, la sanction est levée.
Dans le cas contraire, la suspension est reconduite pour une deuxième période de trois (3) mois.
Si la mise en demeure n’a pas encore reçu satisfaction à l'expiration de la deuxième période, le
contrevenant est passible d'une astreinte de Ar 200.000 par mois jusqu’à la régularisation.
OBS. le terme « récidive » est une notion de droit pénal ci-dessus défini qui suppose que
l’intéressé ait déjà commis une infraction pénale, ayant fait l’objet d’une décision juridictionnelle
devenue définitive, et aura commis une seconde infraction pénale, susceptible de motiver une
nouvelle condamnation, assortie de la circonstance aggravante personnelle, qu’est la récidive, et
permettant ainsi à la juridiction saisie d’aller jusqu’au double de la peine encourue. Or ce n’est
pas du tout le cas ici. Dans ces conditions il serait judicieux d’écrire « en cas de persistance d’un
tel comportement ». En outre à l’issue de l’échec de ces diverses étapes de procédure, la mesure
préconisée est l’astreinte, qui n’est qu’un simple moyen de coercition et non une sanction, sauf en
cas d’infraction.
Ainsi l’article 174 devrait être libellé de la sorte :
Article 174 (nouveau)- La tenue irrégulière, dûment constatée, des documents obligatoires prescrits
par les lois et règlements en vigueur, est passible d'un avertissement par écrit dressé par
l’Administration minière, si la faute ne constitue pas une infraction.
En cas de persistance d’un tel comportement, une suspension des activités de l’opérateur minier,
d’une durée maximum de trois (3) mois peut être décidée par l’Administration minière, après mise
en demeure. (Cette suspension a une durée de trois (3) mois).
A la fin de la période de suspension, l’Administration minière procède à un constat.
Si l’irrégularité constatée a disparu, la sanction est levée.
Dans le cas contraire, la suspension est reconduite pour une deuxième période de trois (3) mois.
Si la mise en demeure n’a pas encore reçu satisfaction à l'expiration de la deuxième période, le
contrevenant est passible d'une astreinte de Ar 200.000 par mois jusqu’à la régularisation. Cette
astreinte ne fait pas obstacle au retrait du permis du titulaire, si la faute est constitutive
d’infraction au regard du Code minier.
OBS. A cet égard, il serait opportun d’assimiler la tenue irrégulière de documents à la falsification
de documents et de renvoyer la sanction à celle prévues par l’article 169. La décision à prendre
étant laissée ici à l’appréciation du Comité.
Article 175 - Si, à la fin des travaux de recherche et/ou d'exploitation, le titulaire d'un permis minier
n'exécute pas volontairement les obligations souscrites dans le document d'étude d'impact
environnemental ou le plan d'engagement environnemental, la confiscation, au profit de
l’Administration minière, de la provision de réhabilitation correspondante constituée par l'exploitant
est prononcée par le tribunal compétent, à la requête de l’Administration minière.
OBS. cette « confiscation » peut être remplacée par « la saisie », et, comme en matière de
marchés publics, relever de la compétence de l’Administration, en tant que prérogatives de
puissance publique. (Exemple confier une sous-traitance de la prestation, objet du contrat, à un
sous-traitant sans en aviser au préalable la PRMP emporte saisie de plein droit de la caution sans
qu’il y ait lieu à l’intervention du juge)
Si la valeur de la provision ainsi confisquée ne suffit pas à couvrir les frais nécessaires à la remise en
état des sites concernés, l’Administration minière peut confier l'exécution des travaux correspondant
à la valeur de la différence, à un tiers. Les frais engagés pour la réalisation de ces travaux
complémentaires sont mis à la charge de l'exploitant défaillant.
Jusqu’à la fin des travaux, l'exploitant défaillant peut faire l'objet d'interdiction de sortie du territoire,
prononcée par le tribunal compétent à la requête de l’Administration minière.
Article 176 - L'orpailleur ou le groupement d'orpailleurs qui ne se conformerait pas aux prescriptions
données par l’Administration minière ou l’autorité de la Commune du ressort et qui visent à la
sauvegarde et à la protection de l'environnement, se verra retirer son autorisation, sans préjudice des
dommages-intérêts éventuels que ces dernières peuvent demander en justice.
OBS. ici il y a lieu à assortir préalablement le retrait de l’autorisation d’une mise en demeure avec
un délai impératif, à l’expiration duquel le retrait interviendra, si ladite mise en demeure est restée
sans effet. (Il faut aussi utiliser l’indicatif et non le conditionnel) D’où la nouvelle formulation ci-
après :
Article 176 – L'orpailleur ou le groupement d'orpailleurs qui ne se conformera pas aux prescriptions
données par l’Administration minière ou l’autorité de la Commune du ressort et qui visent à la
sauvegarde et à la protection de l'environnement, se verra retirer son autorisation, à l’expiration du
délai, dont sera assorti la mise en demeure préalable de …mois y afférente, sans préjudice des
dommages-intérêts éventuels que ces dernières peuvent demander en justice.
Le titulaire qui empiètent sur les zones d'interdiction définies à l'article 105 du présent Code font
l'objet d'une suspension d'activités de trois (3) mois assortie de l'obligation de se retirer desdites zones
après avoir réparé tout dommage éventuellement causé au site.
Si, au bout de la période de suspension, le titulaire n’a pas encore dégagé les lieux, il est passible
d'une astreinte prononcée par le tribunal compétent, d’Ar 5.000 par jour de retard. Cette astreinte ne
fait pas obstacle au retrait du permis y afférent.
Justification : prévoir la sanction y relative
Article 178 (nouveau)- Le défaut de communication, pour tout permis minier, des rapports
périodiques obligatoires dans le délai réglementaire fait l'objet d'une lettre de rappel, dans laquelle est
énoncée l'obligation de communiquer les documents dans un délai de deux (2) mois.
A l'expiration du délai imparti, au cas où le défaillant n’a pas encore fourni les rapports exigés, il fait
l'objet d’une mise en demeure.
La non satisfaction à la mise en demeure expose le défaillant à une amende de Ar 50.000 par mois de
retard, tout mois commencé étant dû en entier, prononcée par le tribunal compétent.
OBS. En l’état actuel des textes, il n’y a pas d’amendes successives s’étalant dans le temps, d’où
la nécessité de remplacer « amende » par « astreinte », d’où la nouvelle formulation ci-après :
A l'expiration du délai imparti, au cas où le défaillant n’a pas encore fourni les rapports exigés, il fait
l'objet d’une mise en demeure.
La non satisfaction à la mise en demeure expose le défaillant à une astreinte de Ar 5.000 par jour de
retard, jusqu’au paiement intégral du montant de l’amende de Ar…. (Ar 50.000 par mois de retard,
tout mois commencé étant dû en entier, prononcée par le tribunal compétent.)
Article 179 (nouveau).- En cas de retard dans le paiement de la redevance minière et la ristourne, la
somme due est majorée d’une pénalité dont le taux est fixé à cinq pour cent (5%) par mois de retard.
La majoration est applicable à l’échéance du délai d’un (1) mois compté à partir de la date de
notification de l’ordre de versement réglementaire y afférent.
Le non-paiement de la redevance minière ou de la ristourne dans un délai de trois (3) mois à
compter de la date de la notification de l’ordre de versement réglementaire y afférent est
sanctionné par le retrait temporaire du permis assorti d’une suspension d’activité pendant un
délai à fixer dans le Décret d’application du présent Code. A l’expiration de ce délai, si la
redevance ou la ristourne n’est pas encore payée, il est procédé à l’annulation du permis
correspondant conformément aux dispositions de l’article 200 du présent Code, après
épuisement des procédures de droit.
L’annulation du permis n’acquitte pas le titulaire de son obligation de payer la redevance
minière et/ou la ristourne et la pénalité de retard, laquelle ne doit pas toutefois excéder 50%
par an du montant exigible. »
Article 180 - L'excuse pour « force majeure » peut être admise pour les manquements aux
obligations qui sont sanctionnés par des mesures administratives.
Constitue un cas de force majeure tout événement imprévisible, irrésistible, insurmontable et
indépendant de la volonté du titulaire, qui l’empêche malgré ses meilleurs efforts, de remplir ses
obligations.
Les modalités d'application du présent article sont précisées dans le décret d'application du présent
Code.
OBS. Le législateur minier est en train de dénaturer « la force majeure » qui est une « notion
jurisprudentielle » qui implique, en toutes circonstances, l’intervention du juge, seul apte,
exclusivement, à se prononcer sur l’existence, ou non, de la force majeure, en appréciant
souverainement le caractère cumulatif des éléments constitutifs qui lui sont soumis, la charge de
la preuve incombant au demandeur, en vertu de l’adage « actori incombit probatio ». Il faut ainsi
modifier cet article 180, au même titre que les dispositions y afférentes du décret d’application.
D’où la nouvelle formulation libellée ainsi qu’il suit :
Article 180 - L'excuse pour « force majeure » peut être admise pour les manquements aux obligations
qui sont sanctionnés par des mesures administratives, sur saisine de la juridiction compétente.
Constitue un cas de force majeure tout événement imprévisible, irrésistible, insurmontable et
indépendant de la volonté du titulaire, et ne résultant pas d’une faute antérieure de celui qui
l’invoque, l’ayant empêché, malgré ses meilleurs efforts, de remplir ses obligations.
Les modalités d'application du présent article sont précisées dans le décret d'application du présent
Code.
OBS. La force majeure », traditionnellement, au même titre que le « fait d’un tiers » ou « la faute
exclusive de la victime », constitue, selon le cas, une « cause d’exonération de la responsabilité »,
(civile, pénale, administrative…), mais en tant que « notion jurisprudentielle », il appartient
exclusivement au juge de reconnaître, qu’effectivement, il s’agit de «force majeure », même si
c’est un cas d’espèce qui se produit tous les jours. Il en est ainsi des «actes de Gouvernement », ou
des « pratiques de concurrence déloyale ». Dans le premier exemple, l’Etat ne peut pas se
prévaloir, d’office, que tel acte, même de pratique courante, est un acte de gouvernement, sans
l’intervention du juge. De même, la victime d’une pratique de concurrence déloyale, dont la liste
peut s’étendre jusqu’à l’infini, pour peu qu’il y ait eu préjudice résultant d’un acte ou
comportement d’un concurrent, ne peut pas, a priori, prétendre à quelconque réparation sans
l’intervention du juge, qui appréciera l’effectivité de la pratique de concurrence déloyale, et
prononcera le montant d’allocation des dommages-intérêts qu’il estime convenable, compte-tenu
de la gravité du dommage subi.
Ainsi à titre tout à fait subsidiaire les dispositions du Décret d’application du Code minier
devraient être modifiées ainsi qu’il suit :
Article 432.- Pour l’application de l’article 180 du Code minier, l’opérateur minier qui invoque la
force majeure comme moyen de défense pour excuser sa défaillance dans l’accomplissement de ses
obligations, doit saisir la juridiction compétente et préciser dans ses moyens de saisine :
Article 181 - Le délai pour donner satisfaction à la mise en demeure visée au présent Chapitre, est de
et trois (3) mois.
1. Les peines dévolues aux infractions minières qualifiées crimes seront commuées en délits aggravés
dans le souci de ne pas sanctionner de manière extrême les investisseurs tant nationaux qu’étrangers,
et d’un côté faire fuir ces derniers, et de l’autre décourager les opérateurs nationaux. Mais pour ne pas
supprimer la force de dissuasion et l’exemplarité, il faut maintenir les circonstances aggravantes
réelles et personnelles prévues par le Code de nature auparavant à motiver le délit en crime, en les
qualifiant néanmoins de délits aggravés assortis des peines conséquentes qui seront revues plus
sévèrement ;
2. En cas d’infractions de droit commun, ou d’infractions prévues par les textes spéciaux, il serait
nécessaire de concevoir des dispositions assurant l’extension de compétence des agents
commissionnés du département chargé des Mines dans le cadre de la police minière, pour la
constatation desdites infractions, à condition que celles-ci soient rattachées à l’infraction minière par
des liens de connexité et d’indivisibilité, leur conférant ainsi plénitude de compétence à cet égard.
3. Il y aura ainsi concours réel d’infractions et le juge prononcera les peines appropriées aux
infractions en question, conformément aux dispositions du Code minier, du Code pénal ou des textes
spéciaux, étant entendu, qu’en vertu du principe du non-cumul des peines, seule la peine la plus
lourde sera exécutée par le condamné.
4. Les infractions purement minières sont prévues par les articles 164 à 181, qui seront
traditionnellement de la compétence des agents de la police minière, sans préjudice d’extension de
pouvoirs qui leur seront dévolus, de par les dispositions à concevoir sus-évoquées.
6. Les sanctions administratives prévues par le Code qui résulte en principe de manquement aux
obligations y mentionnées sont maintenues.
Art. 20 - Quiconque aura été condamné à la détention sera enfermé dans l'une des forteresses,
situées sur le territoire de la République, qui auront été déterminées par un décret du Président de la
République rendu dans la forme des règlements d'administration publique.
Il communiquera avec les personnes placées dans l'intérieur du lieu de la détention ou avec
celles du dehors, conformément aux règlements de police établis par un décret du Président de la
République.
La détention ne peut être prononcée pour moins de cinq ans, ni pour plus de vingt ans, sauf le
cas prévu par l'article 33.
Art. 21 - Tout individu de l'un ou de l'autre sexe, condamné à la peine de la réclusion, sera enfermé
dans une maison de force, et employé à des travaux dont le produit pourra être en partie appliqué à
son profit, ainsi qu'il sera réglé par le Gouvernement.
La durée de cette peine sera au moins de cinq années, et de dix ans au plus.
Article 165 dernier alinéa : « Toutefois, si les actes précédemment énumérés sont commis en
bande organisée, ils constituent des délits aggravés et leurs auteurs, coauteurs et leurs
complices, ainsi que les receleurs, sont punis d’une peine d’emprisonnement de cinq (5) ans à
vingt (20) ans et d’une amende de 10.000.000 à Ar 100.000.000 sans préjudice des dommages-
intérêts que le Tribunal peut éventuellement prononcer à la demande des victimes. »
Les substances ainsi que les fossiles ainsi extraits sont obligatoirement saisis et le tribunal en
prononcera la confiscation.
Article 166 (nouveau).- Les personnes qui se livrent, sciemment et en connaissance de cause à des
actes de destruction d'un gîte fossilifère protégé ou non commettent des délits aggravés qui sont
punis des peines édictées à l'article 165 précèdent.
Article 167 (nouveau).- Les groupes de personnes qui envahissent et occupent les périmètres miniers
réglementairement octroyés à fin d’y entreprendre des activités de nature à empêcher leurs titulaires
d’exercer leur profession ou de les spolier de leurs droits, commettent un délit aggravé et sont punis
d’une peine d’emprisonnement de cinq (5) ans à vingt (20) ans et d’une amende de 15.000.000 à
Ar 150.000.000
Article 168 alinéa 2 : Toutefois, si les actes précédemment énumérés sont perpétrés dans le cadre
d’un trafic organisé, ils constituent des délits aggravés et leurs auteurs, coauteurs, leurs complices,
ainsi que les receleurs, sont punis d’une peine d’emprisonnement de travaux forcés à temps de cinq
(5) ans à vingt (20) ans et d’une amende de 15.000.000 à Ar 150.000.000. »
« Article 170-1.- Les zones réservées temporairement en vertu des articles 16, 17 ou 18 sont
considérées comme des périmètres miniers institués pendant la période de réservation. Leur
violation ou leur envahissement sont sanctionnés conformément aux dispositions respectives des
articles 170,3° ou 167 du présent Code, selon le cas. »
Sans changement sauf pour la peine à aligner systématiquement avec celles desdits article
Article 170-2.- Sont punis d’une amende de Ar. 100 000 à Ar 1000.000 et éventuellement d’un
emprisonnement pouvant aller jusqu’à 3 mois au plus, ceux qui auront omis de se munir des
documents qui leur permettent de transporter les produits miniers ou fossiles non prohibés.
Maintenu comme tel et pour le reste les observations et propositions ci-dessus sont maintenues