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Jalon

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DOSSIER : LA COLLABORATION EN FRANCE DURANT LA
SECONDE GUERRE MONDIALE
AMANDINE RANNOU
SOMMAIRE

I. DOSSIER 3

Consigne : 3

Note 3

Format du rendu 3

II. DOCUMENTS DE SUPPORT 4

Document 1 : Discours du maréchal Pétain, le 30 octobre 1940 4

Document 2 : Une collaboration économique et industrielle 5

Document 3 : Une collaboration militaire française dans la Seconde Guerre mondiale 7

Document 4 : Une collaboration antisémite 9

Document 5 : La vie quotidienne des agenais sous le régime de Vichy et l’occupation allemande 18


I. DOSSIER
Avec l’arrivée au pouvoir de Philippe Pétain le 10 juillet 1940, date où lui sont octroyés les pleins pouvoirs, l’Etat
français dont le siège du régime est basé à Vichy en zone libre va peu à peu opérer une politique de collaboration
avec le régime nazie. Cette collaboration deviendra au fil des années totale, jusqu’au 20 août 1944, date du
transfert forcé par les allemands de Philippe Pétain à quitter son gouvernement pour l’Allemagne.

CONSIGNE :

Après avoir étudier les documents :

• Document 1 : Discours du maréchal Pétain, le 30 octobre 1940


• Document 2 : Une collaboration économique et industrielle
• Document 3 : Une collaboration militaire française dans la Seconde Guerre mondiale
• Document 4 : Une collaboration antisémite
• Document 5 : La vie quotidienne des agenais sous le régime de Vichy et l’occupation allemande

Répondez aux questions ci-dessous :

• Question 1 : Quand et pourquoi le Maréchal Pétain entre-t-il dans la voie de la collaboration ?


(Document 1)
• Question 2 : Dans quels domaines Pétain opère t’il sa politique de collaboration ? (Documents 2, 3 et 4)
• Question 3 : Quels sont les attentes de l’Etat français quant à une collaboration active avec les
allemands ? (Documents 1, 2, 3 et 4)
• Question 4 : Cette politique de collaboration favorise-t-elle un rapprochement politique entre l’Etat
français et l’Allemagne ? (Documents 2, 3 et 4)
• Question 5 : Pourquoi les lois votées pour réglementer le statut des juifs sont t’elles considérées comme
des lois et une politique antisémite ? (Document 4)
• Question 6 : Comment est perçue et vécue cette politique de collaboration par les français ?
(Documents 2, 4 et 5)

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II. DOCUMENTS DE SUPPORT

DOCUMENT 1 : DISCOURS DU MARECHAL PETAIN, LE 30 OCTOBRE 1940


https://www.youtube.com/watch?v=nQU0xOzC8YY


DOCUMENT 2 : UNE COLLABORATION ECONOMIQUE ET INDUSTRIELLE

Entre 1942 et 1944, 600 000 à 650 000 travailleurs requis sont emmenés en Allemagne nazie pour y effectué un
travail forcé. En effet la collaboration entreprise par le régime de Vichy et les membres de son gouvernement
visent à fournir un vivier d’hommes et de femmes pour alimenter l’effort de guerre face à Allemagne en pénurie
de main-d’œuvre.

D’un travail volontaire à un travail obligé

Octobre 1940 :

Début de la campagne de recrutement d’hommes et de femmes volontaires à partir travailler en Allemagne,


qui signent un contrat de travail, pour une durée déterminée de six mois ou un an. On estime le nombre de
volontaires à 150 000 travailleurs, alors que les autorités allemandes en espéraient au moins 300 000.

21 Mars 1942 :

Nomination au poste de plénipotentiaire général pour l’emploi de la main d’œuvre dans les territoires occupés,
du SS Fritz Sauckel qui exige 350 000 travailleurs ouvriers. Il exige alors que le Régime de Vichy fournisse
d’avantage d’ouvriers

18 avril 1942 :

Pierre Laval est rappelé par le Maréchal Pétain, nommé Chef du gouvernement.

22 juin 1942 :

Mise en place à la radio par Pierre Laval de la « Relève ». Cette première action surnommée la « 1ère action
SAUCKEL » est le fruit d’une série d’exigence du SS par le jeu des intimidations et des menaces qui obtient de
Laval de libérer un prisonnier de Guerre français contre l’envoi de trois travailleurs volontaires en Allemagne.
SAUCKEL en espère 150 000 travailleurs mais se seront seulement 17 000 travailleurs volontaires qui
s’engageront fin août 1941.

4 septembre 1942 :
Ratification d’une loi par le régime de Vichy qui permet de réquisitionner des travailleurs dans les entreprises
françaises par les autorités de la zone occupée. C’est une conscription obligatoire qui signe le début des
réquisitions de main d’œuvre concernant les hommes âgés de 18 à 50 ans et les femmes célibataires âgées de
21 à 35 ans. Cette opération impopulaire est un succès avec plus de 250 000 travailleurs envoyés en Allemagne.

16 février 1943 :
ème
Mise en place du STO (Service de Travail Obligatoire) surnommé la « 2 action SAUCKEL » qui est une
er
conscription obligatoire de deux ans pour les hommes nés entre le 1 janvier 1920 et le 31 décembre 1922, c’est-
à-dire des classes de 1940, 1941 et 1942, qui ont l’obligation de travailler en Allemagne. Cette opération est aussi
un succès avec l’envoi de plus de 250 000 travailleurs

Mai à octobre 1943 :

« Troisième action SAUCKEL» avec un renforcement des contrôles et une mise en application plus dure du STO
avec un objectif de 250 000 travailleurs qui ne dépassera pas les 104 000 personnes. Cette action est un échec.

17 septembre 1943 :

Signature des accords SPEER-BICHELONNE entre le ministre de l’Armement de l’Allemagne nazie, Albert SPEER
et le Secrétaire d’Etat à la Production Industrielle du gouvernement de Vichy. La classe de 1943 est mobilisée.
Est mis en place une catégorie d’entreprises fichée « S » dont la main d’œuvre qui représente en tout 13 000
travailleurs ne peut être réquisitionnée pour travailler en Allemagne mais dont l’appareil productif de ces
entreprise dont travaillé pour 80% en faveur du gouvernement allemand.
er
1 février 1944 :

Elargissement de la loi du 4 septembre 1942 aux hommes qui sont mobilisés entre 16 et 60 ans et aux femmes
sans enfants entre 18 et 45 ans. Cette « quatrième action SAUCKEL » a fourni 50 000 travailleurs contre le
million initialement prévu.

6 juin 1944 :

Demande de mobiliser par Fritz SAUCKEL la classe de 1944 pour le STO, non mis en exécution avec le
débarquement de Normandie (6 juin 1944) suivi du débarquement de Provence (15 août 1944) et la libération
de Paris (19 au 25 août 1944).


DOCUMENT 3 : UNE COLLABORATION MILITAIRE FRANÇAISE DANS LA SECONDE
GUERRE MONDIALE

*Une collaboration militaire

« La politique extérieure du gouvernement de Vichy est conduite par Laval, qui


s’engage dans la voie de la collaboration. […] L’amiral Darlan […] dès le 10 février […]
est reconnu comme le successeur officiel du Maréchal et, peu de temps après, reçoit
également le portefeuille de l’Intérieur. Son arrivée au pouvoir ouvre une nouvelle ère
de collaboration. L’amiral est convaincu que l’Allemagne a toutes les chances de
gagner la guerre et de vaincre le Royaume-Uni. Il doit donc conduire la France sur la
voie de la collaboration économique et militaire, maintenir la marine et l’Empire
colonial afin de garantir la meilleure position pour la France dans l’Europe d’après-
guerre. […] Son but est de faire reconnaitre la France comme un partenaire loyal de
l’Allemagne. La situation évolue sensiblement le jour où éclate en Irak, le 2 mai 1941,
une révolte dirigée contre l’Angleterre et conduite par Rachid Ali al-Gillani.
L’Allemagne qui veut apporter un secours à Rachid Ali al-Gillani pour mettre en
difficulté les Anglais, et en premier lieu Churchill afin de le fragiliser politiquement
dans son pays, rompt avec sa politique et demande à Vichy d’autoriser l’atterrissage
d’avions allemands en Syrie et de fournir des armes à l’Irak. […] Si les protocoles de
Paris ont pu un temps apparaitre comme la base d’une collaboration franco-
allemande plus étroite, ils ne seront finalement pas appliqués. D’une part, la révolte
de Rachid Ali al-Gillani est écrasée à la fin du mois de mail. D’autre part, aucune des
deux parties ne les ratifient. […] Darlan, toujours convaincu de la victoire allemande,
reste sur ses positions et garde le cap de la collaboration avec l’Allemagne pour
obtenir des meilleures conditions pour la France. Les négociations franco-allemandes
continuent. Le 1er décembre, Pétain, accompagné de Darlan, rencontre Göring à la
gare de Saint-Florentin pour relancer la collaboration. Les dirigeants français posent
des conditions préalables afin de convaincre la population de la nécessité de la
collaboration : assouplissement du régime de la ligne de démarcation, intégration à
la zone d’occupation de la zone interdite, rapatriement des prisonniers, diminution
des frais d’occupation, contrôle de la presse parisienne. […] les protocoles signés le
17 décembre 1941 ne contiennent que des avancées minimes […] En outre, les
engagements demandés par les Allemands sont importants. […] Ils demandent aussi
que l’armée française d’Afrique du Nord s’engage à combattre aux côtés des troupes
allemandes en Tunisie si ces dernières sont obligées de battre en retraite jusque-là.
Le bilan de la collaboration s’avère donc négatif pour le gouvernement français qui
s’engage de plus en plus mais n’obtient rien en retour.

« La collaboration militaire française dans la Seconde guerre mondiale », Krisztian


Bene, Editions Codex, Paris, 2012


*Une collaboration policière : La Milice

« La Milice française est créée le 30 janvier 1943 par Laval, le chef du gouvernement
de Vichy. Organe officiel de l'État Français, elle est conçue comme un instrument de
propagande mais surtout comme un instrument du maintien de l'ordre, véritable
obsession du maréchal Pétain qui y voyait "à la fois l'intérêt du pays et une exigence
des autorités d'Occupation". C'était surtout une façon d'affirmer la souveraineté de
l'État français. La direction de la Milice est confiée à son initiateur, Joseph Darnand,
un ancien soldat des corps francs de la première guerre mondiale qui avait ensuite
milité activement dans la Cagoule et d'autres Ligues et Mouvements de l'ultra-droite.
Fidèle parmi les fidèles du Maréchal, il voulait aller toujours plus loin dans la
Collaboration. En décembre 1941, Darnand avait déjà mis sur pied, à l'intérieur de la
Légion française des combattants (une organisation pétainiste regroupant des
anciens combattants), le Service d'ordre légionnaire (SOL) dont le programme en "21
points" allait être repris intégralement par la Milice. Il prônait la réalisation de la
Révolution nationale, appelant à traquer et à combattre sans merci juifs et résistants,
en particulier les communistes. Ce programme suscita l'intérêt de la SS qui se déclara
prête à fournir des armes légères à la garde prétorienne de la Milice, la Franc-Garde.
Celle-ci, ouverte à des volontaires âgés de 18 à 45 ans, était en uniforme, armée et
encasernée. En échange, Darnand et les principaux responsables s'étaient engagés
dans la Waffen-SS et avaient à ce titre prêté serment à Hitler. En janvier 1944, la
nomination de Darnand comme secrétaire général au Maintien de l'ordre puis
comme secrétaire d'État à l'Intérieur illustre la fascisation de Vichy, en passe de
devenir un véritable État milicien. D'autres miliciens entrent au gouvernement,
comme Marcel Déat au Travail et Philippe Henriot à l'Information et à la Propagande.
À l'origine circonscrite à la zone Sud, la Milice est, au même moment, autorisée par
l'Occupant à s'étendre à la Zone nord.

La Milice ne fut jamais un mouvement de masse, ses effectifs ayant à peine atteint
les 30 000 adhérents (soit 0,15 % de la population). Sur ce total, moins de la moitié
joua un rôle actif et les unités d'intervention de la Franc-Garde comptabilisèrent
environ 7 000 membres. Néanmoins, elle fut très présente dans la répression des
maquis (Glières, Vercors mais aussi dans l'Ain, le Cantal, la Corrèze, le Cher et en
Bretagne) et multiplia les exactions à l'encontre des résistants et des juifs,
radicalisant son action avec le temps. Citons sa participation au massacre des puits
de Guerry (ancien hameau de la commune de Savigny-en-Septaine, à une douzaine
de kilomètres du sud-est de Bourges) ou encore les assassinats de personnalités
comme Hélène et Victor Basch (10 janvier 1944), Jean Zay (20 juin 1944) et Georges
Mandel (7 juillet 1944). Voici ce que disait Joseph Darnand le 6 juin 1944 : "Les ordres
sont clairs. Considérez les ennemis de la France, les francs-tireurs et partisans, les
membres de la prétendue armée secrète et ceux des groupements de résistance.
Attaquez-vous aux saboteurs, qu'ils soient ou non parachutés. Traquez les traîtres qui
essaient de saper le moral de nos formations." La Milice fut bien le bras armé de Vichy
dans cette forme de "guerre franco-française" que constituait la lutte contre la
Résistance. »

La Milice Française, http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/la-milice-francaise


DOCUMENT 4 : UNE COLLABORATION ANTISEMITE

Le régime de Vichy sans que les allemands ne leur demande pousse sa collaboration en instaurant une série de
lois antisémites, en publiant plusieurs statuts des juifs de 1940 à 1944. Cette législation augmente encore un peu
plus la répression sur ce peuple en supprimant les droits et les libertés des juifs.

Le 1er statut des Juifs : 18 octobre 1940

Loi portant statut des juifs

Nous, Maréchal de France, chef de l'État français, Le conseil des ministres entendu, décrétons :

Article 1 :

Est regardé comme juif, pour l'application de la présente loi, toute personne issue de trois grands-parents de
race juive ou de deux grands-parents de la même race, si son conjoint lui-même est juif.

Article 2 :

L'accès et l'exercice des fonctions publiques et mandats énumérés ci-après sont interdits aux juifs :

1. Chef de l'État, membre du Gouvernement, conseil d'État, conseil de l'ordre national de la Légion
d'honneur, cour de cassation, cour des comptes, corps des mines, corps des ponts et chaussées,
inspection générale des finances, cours d'appel, tribunaux de première instance, justices de paix, toutes
juridictions d'ordre professionnel et toutes assemblées issues de l'élection.
2. Agents relevant du département des affaires étrangères, secrétaires généraux des départements
ministériels, directeurs généraux, directeurs des administrations centrales des ministères, préfets, sous-
préfets, secrétaires généraux des préfectures, inspecteurs généraux des services administratifs au
ministère de l'intérieur, fonctionnaires de tous grades attachés à tous services de police.
3. Résidents généraux, gouverneurs généraux, gouverneurs et secrétaires généraux des colonies,
inspecteurs des colonies.
4. Membres des corps enseignants.
5. Officiers des armées de terre, de mer et de l'air.
6. Administrateurs, directeurs, secrétaires généraux dans les entreprises bénéficiaires de concessions ou
de subventions accordées par une collectivité publique, postes à la nomination du Gouvernement dans
les entreprises d'intérêt général.

Article 3 :

L'accès et l'exercice de toutes les fonctions publiques autres que celles énumérées à l'article 2 ne sont ouverts
aux Juifs que s'ils peuvent exciper de l'une des conditions suivantes :

a) : Être titulaire de la carte de combattant 1914-1918 ou avoir été cité au cours de la campagne 1914-
1918 ;
b) : Avoir été cité à l'ordre du jour au cours de la campagne 1939-1940 ;
c) : Être décoré de la Légion d'honneur à titre militaire ou de la médaille militaire.

Article 4 :

L'accès et l'exercice des professions libérales, des professions libres, des fonctions dévolues aux officiers
ministériels et à tous auxiliaires de la justice sont permis aux juifs, à moins que des règlements d'administration
publique n'aient fixé pour eux une proportion déterminée. Dans ce cas, les mêmes règlements détermineront
les conditions dans lesquelles aura lieu l'élimination des juifs en surnombre.

Article 5 :

Les juifs ne pourront, sans condition ni réserve, exercer l'une quelconque des professions suivantes :

Directeurs, gérants, rédacteurs de journaux, revues, agences ou périodiques, à l'exception de publications de


caractère strictement scientifique.

Directeurs, administrateurs, gérants d'entreprises ayant pour objet la fabrication, l'impression, la distribution, la
présentation de films cinématographiques; metteurs en scène et directeurs de prises de vues, compositeurs de
scénarios, directeurs, administrateurs, gérants de salles de théâtres ou de cinématographie, entrepreneurs de
spectacles, directeurs, administrateurs, gérants de toutes entreprises se rapportant à la radiodiffusion.

Des règlements d'administration publique fixeront, pour chaque catégorie, les conditions dans lesquelles les
autorités publiques pourront s'assurer du respect, par les intéressés, des interdictions prononcées au présent
article, ainsi que les sanctions attachées à ces interdictions.

Article 6 :

En aucun cas, les juifs ne peuvent faire partie des organismes chargés de représenter les progressions visées aux
articles 4 et 5 de la présente loi ou d'en assurer la discipline.

Article 7 :

Les fonctionnaires juifs visés aux articles 2 et 3 cesseront d'exercer leurs fonctions dans les deux mois qui suivront
la promulgation de la présente loi. Ils seront admis à faire valoir leurs droits à la retraite s'ils remplissent les
conditions de durée de service ; à une retraite proportionnelle s'ils ont au moins quinze ans de service ; ceux ne
pouvant exciper d'aucune de ces conditions recevront leur traitement pendant une durée qui sera fixée, pour
chaque catégorie, par un règlement d'administration publique.

Article 8 :

Par décret individuel pris en conseil d'État et dûment motivé, les juifs qui, dans les domaines littéraire,
scientifique, artistique, ont rendu des services exceptionnels à l'État français, pourront être relevés des
interdictions prévues par la présente loi. Ces décrets et les motifs qui les justifient seront publiés au Journal
officiel.


Article 9 :

La présente loi est applicable à l'Algérie, aux colonies, pays de protectorat et territoires sous mandat.

Article 10 :

Le présent acte sera publié au Journal officiel et exécuté comme loi de l'État.

Fait à Vichy, le 3 octobre 1940.

Philippe Pétain.

Par le Maréchal de France, chef de l'État français :

Le vice-président du conseil, Pierre Laval.

Le garde des sceaux, ministre secrétaire d'État à la justice, Raphaël Alibert.

Le ministre secrétaire d'État à l'intérieur, Marcel Peyrouton.

Le ministre secrétaire d'État, aux affaires étrangères, Paul Baudouin.

Le ministre secrétaire d'État à la guerre, Général Huntziger.

Le ministre secrétaire d'État aux finances, Yves Bouthillier.

Le ministre secrétaire d'État à la marine, Amiral Darlan.

Le ministre secrétaire d'État à la production industrielle et au travail, René Belin.

Le ministre secrétaire d'État à l'agriculture, Pierre Caziot

Source : Journal officiel, 18 octobre 1940, p. 5323.


Loi du 18 octobre 1940 portant sur le statut des juifs étrangers

Loi sur les ressortissants étrangers de race juive

Nous, Maréchal de France, chef de l'État français, Le conseil des ministres entendu, décrétons :

Article 1 :

Les ressortissants étrangers de race juive pourront, à dater de la promulgation de la présente loi, être internés
dans des camps spéciaux par décision du préfet du département de leur résidence.

Article 2 :

Il est constitué auprès du ministre secrétaire d'État à l'intérieur une commission chargée de l'organisation et de
l'administration de ces camps.

Cette commission comprend :

Un inspecteur général des services administratifs ;

Le directeur de la police du territoire et des étrangers, ou son représentant ;

Un représentant du ministère des finances.

Article 3 :

Les ressortissants étrangers de race juive pourront en tout temps se voir assigner une résidence forcée par le
préfet du département de leur résidence.

Article 4 :

Le présent décret sera publié au Journal officiel pour être observé comme loi de l'Etat.

Fait à Vichy, le 4 octobre 1940.

Philippe Pétain.

Par le Maréchal de France, chef de l'État français :

Le ministre secrétaire d'État à l'intérieur, Marcel Peyrouton.

Le ministre secrétaire d'Etat aux finances, Yves Bouthillier.

Le garde des sceaux, ministre secrétaire d'État à la justice, Raphaël Alibert

Source : Journal officiel, 18 octobre 1940, p. 5324.


Loi du 2 juin 1941 portant sur le second statut des Juifs

Loi du 2 juin 1941 remplaçant la loi du 3 octobre 1940 portant statut des juifs.

Nous, Maréchal de France, chef de l'État français, Le conseil des ministres entendu, décrétons :

Article 1 :

Est regardé comme Juif :

1. Celui ou celle, appartenant ou non à une confession quelconque, qui est issu d'au moins trois grands-
parents de race juive, ou de deux seulement si son conjoint est lui-même issu de deux grands-parents
de race juive. Est regardé comme étant de race juive le grand parent ayant appartenu à la religion juive ;
2. Celui ou celle qui appartient à la religion juive, ou y appartenait le 25 juin 1940, et qui est issu de deux
grands-parents de race juive. La non appartenance à la religion juive est établie par la preuve de
l'adhésion à l'une des autres confessions reconnues par l'État avant la loi du 9 décembre 1905. Le
désaveu ou l'annulation de la reconnaissance d'un enfant considéré comme Juif sont sans effet au
regard des dispositions qui précèdent.

Article 2 :

L'accès et l'exercice des fonctions publiques et mandats énumérés ci-après sont interdits aux Juifs :

1. Chef de l'État, membres du Gouvernement, du conseil d'État, du conseil de l'ordre national de la Légion
d'honneur, de la cour de cassation, de la cour des comptes, du corps des mines, du corps des ponts et
chaussées, de l'inspection générale des finances, du corps des ingénieurs de l'aéronautique, des cours
d'appel, des tribunaux de première instance, des justices de paix, des tribunaux répressifs d'Algérie, de
tous jurys, de toutes juridictions d'ordre professionnel et de toutes assemblées issues de l'élection,
arbitres.
2. Ambassadeurs de France, secrétaires généraux des départements ministériels, directeurs généraux,
directeurs des administrations centrales des ministères, agents relevant du département des affaires
étrangères, préfets, sous-préfets, secrétaires généraux des préfectures, inspecteurs généraux des
services administratifs au ministère de l'intérieur, fonctionnaires de tous grades attachés à tous services
de police.
3. Résidents généraux, gouverneurs généraux, gouverneurs et secrétaires généraux de colonies,
inspecteurs des colonies.
4. Membres des corps enseignants.
5. Officiers et sous-officiers des armées de terre, de mer et de l'air, membres des corps de contrôle de la
guerre, de la marine et de l'air, membres des corps et cadres civils des départements de la guerre, de la
marine et de l'air, créés par les lois du 25 août 1940, du 15 septembre 1940, du 28 août 1940, du 18
septembre 1940 et du 29 août 1940.
6. Administrateurs, directeurs, secrétaires généraux dans les entreprises bénéficiaires de concessions ou
de subventions accordées par une collectivité publique, titulaires de postes à la nomination du
Gouvernement dans les entreprises d'intérêt général.


Article 3 :

Les juifs ne peuvent occuper, dans les administrations publiques ou les entreprises bénéficiaires de concessions
ou de subventions accordées par une collectivité publique, des fonctions ou des emplois autres que ceux
énumérés à l'article 2, que s'ils remplissent l'une des conditions suivantes :

a) Être titulaire de la carte du combattant, instituée par l'article 101 de la loi du 19 décembre 1926 ;
b) Avoir fait l'objet, au cours de la campagne 1939-1040, d'une citation donnant droit au port de la Croix
de guerre instituée par le décret du 28 mars 1941 ;
c) Être décoré de la Légion d'honneur ou de la médaille pour faits de guerre ;
d) Être pupille de la nation ou ascendant, veuve ou orphelin de militaire mort pour la France.

Article 4 :

Les juifs ne peuvent exercer une profession libérale, une profession commerciale, industrielle ou artisanale, ou
une profession libre, être titulaires d'une charge d'officier public ou ministériel, ou être investis de fonctions
dévolues à des auxiliaires de justice, que dans les limites et les conditions qui seront fixées par décrets en conseil
d'État.

Article 5 :

Sont interdites aux juifs les professions ci-après :

• Banquier, changeur, démarcheur ;


• Intermédiaire dans les bourses de valeurs ou dans les bourses de commerce ;
• Agent de publicité ;
• Agent immobilier ou de prêts de capitaux ;
• Négociant de fonds de commerce, marchand de biens ;
• Courtier, commissionnaire ;
• Exploitant de forêts ;
• Concessionnaire de jeux ;
• Éditeur, directeur, gérant, administrateur, rédacteur, même au titre de correspondant local, de journaux
ou d'écrits périodiques, à l'exception des publications de caractère strictement scientifique ou
confessionnel ;
• Exploitant, directeur, administrateur, gérant d'entreprises ayant pour objet la fabrication, l'impression,
la distribution ou la présentation de films cinématographiques, metteur en scène, directeur de prises
de vues, compositeur de scénarios ;
• Exploitant, directeur, administrateur, gérant de salles de théâtre ou de cinématographie ;
• Entrepreneur de spectacles ;
• Exploitant, directeur, administrateur, gérant de toutes entreprises se rapportant à la radiodiffusion.

Des règlements d'administration publique fixeront pour chaque catégorie les conditions d'application du présent
article.


Article 6 :

En aucun cas, les juifs ne peuvent faire partie des organismes chargés de représenter les professions visées aux
articles 4 et 5 de la présente loi ou d'en assurer la discipline.

Article 7 :

Les fonctionnaires juifs visés aux articles 2 et 3 sont admis à faire valoir les droits définis ci-après :

1. Les fonctionnaires soumis au régime de la loi du 14 avril 1924 recevront une pension d'ancienneté avec
jouissance immédiate s'ils réunissent le nombre d'années de service exigé pour l'ouverture du droit à
cette pension.
Si, sans remplir cette condition, ils ont accompli au moins quinze années de services effectifs, ils
bénéficieront avec jouissance immédiate d'une pension calculée à raison, soit d'un trentième du
minimum de la pension d'ancienneté pour chaque année de services de la catégorie A, soit d'un vingt-
cinquième pour chaque année de services de la catégorie B ou de services militaires. Le montant de
cette pension ne pourra excéder le minimum de la pension d'ancienneté augmenté, le cas échéant, de
la rémunération des bonifications pour services hors d'Europe et des bénéfices de campagne ;
2. Les fonctionnaires soumis au régime de la caisse nationale des retraites pour la vieillesse obtiendront,
s'ils comptent au moins quinze ans de services effectifs, la jouissance immédiate d'une allocation
annuelle égale au montant de la rente vieillesse qui leur serait acquise à l'époque de la cessation de
leurs fonctions si leurs versements réglementaires avaient été effectués dès l'origine à capital aliéné.
Cette allocation cessera de leur être attribuée à compter de la date d'entrée en jouissance de leur rente
sur la caisse nationale des retraites ;
3. Les fonctionnaires des départements, communes ou établissements publics qui possèdent une caisse
spéciale de retraites bénéficieront, avec jouissance immédiate, de la pension d'ancienneté ou de la
pension proportionnelle fixée par leur règlement de retraites, s'ils remplissent les conditions de durée
de services exigées pour l'ouverture du droit à l'une de ces pensions ;
4. Les agents soumis au régime de la loi sur les assurances sociales et comptant au moins quinze années
de services effectifs recevront, de la collectivité ou établissement dont ils dépendent, une allocation
annuelle égale à la fraction de la rente vieillesse constituée par le versement de la double contribution
durant toute la période où ils sont restés en service. Cette allocation cessera de leur être attribuée à
compter de la date d'entrée en jouissance de ladite rente ;
5. Les fonctionnaires tributaires de la caisse inter - coloniale de retraites ou des caisses locales, et comptant
au moins quinze années de services effectifs, bénéficieront d'une pension dans les conditions qui seront
déterminées par un règlement d'administration publique ;
6. Les fonctionnaires et agents ne remplissant pas les conditions requises pour pouvoir bénéficier des
pensions et allocations ci-dessus recevront leur traitement pendant une durée qui sera fixée par un
règlement d'administration publique ;
7. La situation des ouvriers des établissements militaires et industriels de l'État sera réglée par une loi
spéciale.

Les fonctionnaires ou agents juifs visés par les articles 2 et 3 de la loi du 3 octobre 1940 sont considérés comme
ayant cessé leurs fonctions à la date du 20 décembre 1940.

Les fonctionnaires ou agents qui sont atteints par les nouvelles interdictions édictées par la présente loi cesseront
leurs fonctions dans le délai de deux mois après la publication de celle-ci.

L'application des dispositions de la présente loi aux prisonniers de guerre est différée jusqu'à leur retour de
captivité.
Les fonctionnaires ou agents juifs visés aux articles 2 et 3 et actuellement prisonniers de guerre cesseront
d'exercer leurs fonctions deux mois après leur retour de captivité.

Les dispositions de la présente loi ne seront applicables aux ascendants, conjoint ou descendants d'un prisonnier
de guerre que dans un délai de deux mois après la libération de ce prisonnier.

En ce qui concerne les personnels en service outre-mer, un décret rendu sur la proposition des secrétaires d'État
intéressés déterminera les conditions de la cessation de leurs fonctions.

Article 8 :

Peuvent être relevés des interdictions prévues par la présente loi, les juifs :

1. Qui ont rendu à l'État français des services exceptionnels ;


2. Dont la famille est établie en France depuis au moins cinq générations et a rendu à l'Etat français des
services exceptionnels.

Pour les interdictions prévues par l'article 2, la décision est prise par décret individuel pris en conseil d'Etat sur
rapport du commissaire général aux questions juives et contresigné par le secrétaire d'État intéressé.

Pour les autres interdictions, la décision est prise par arrêté du commissaire général aux questions juives.

Le décret ou l'arrêté doivent être dûment motivés.

Les dérogations accordées en vertu des dispositions qui précèdent n'ont qu'un caractère personnel et ne
créeront aucun droit en faveur des ascendants, descendants, conjoint et collatéraux des bénéficiaires.

Article 9 :

Sans préjudice du droit pour le préfet de prononcer l'internement dans un camp spécial, même si l'intéressé est
Français, est puni :

1. D'un emprisonnement de six mois à deux ans et d'une amende de 500 F à 10000 F, ou de l'une de ces
deux peines seulement, tout juif qui s'est livré ou a tenté de se livrer à une activité qui lui est interdite
par application des articles 4, 5 et 6 de la présente loi :
2. D'un emprisonnement de un an à cinq ans et d'une amende de 1 000 F à 20 000 F, ou de l'une de ces
deux peines seulement, tout juif qui se sera soustrait ou aura tenté de se soustraire aux interdictions
édictées par la présente loi, au moyen de déclarations mensongères ou de manoeuvres frauduleuses.

Le tribunal peut, en outre, ordonner la fermeture de l'établissement.

Article 10 :

Les fonctionnaires ayant cessé leurs fonctions par application de la loi du 3 octobre 1940 et qui peuvent se
prévaloir des dispositions de la présente loi, sont admis à solliciter leur réintégration dans des conditions qui
seront fixées par décret en conseil d'État.


Article 11 :

La présente loi est applicable à l'Algérie, aux colonies, pays de protectorat, en Syrie et au Liban.

Article 12 :

La loi du 3 octobre 1940, modifiée par les lois du 3 avril et du 11 avril 1941, est abrogée ; les règlements et les
décrets pris pour son application sont maintenus en vigueur jusqu'à ce qu'ils soient modifiés s'il y a lieu par des
règlements et des décrets nouveaux.

Article 13 :

Le présent décret sera publié au Journal officiel et exécuté comme loi de l'État.

Fait à Vichy, le 2 juin 1941.

Philippe Pétain.

Par le Maréchal de France, chef de l'État français :

L'amiral de la flotte, vice-président du conseil, ministre secrétaire d'État aux affaires étrangères, à l'intérieur et
à la marine, Amiral Darlan.

Le garde des sceaux, ministre secrétaire d'État à la justice, Joseph Barthelémy.

Le ministre secrétaire d'État à l'économie nationale et aux finances, Yves Bouthillier.

Le général d'armée, ministre secrétaire d'État à la guerre, Général Hunzinger.

Le ministre secrétaire d'État à l'agriculture, Pierre Caziot

Source : Journal officiel, 14 juin 1941, p. 2475.


DOCUMENT 5 : LA VIE QUOTIDIENNE DES AGENAIS SOUS LE REGIME DE VICHY ET
L ’OCCUPATION ALLEMANDE

« Les circonstances dans lesquelles est né le régime de Vichy ainsi que les conditions
de vie qu'il offre aux français sont bien exceptionnelles. De 1940 à 1944, les français
doivent supporter les contraintes de plus en plus lourdes au fil des ans, du régime le
plus autoritaire et le plus répressif que la France ait connu au XXe siècle. C'est le 10
juillet 1940 que la Chambre des Députés et le Sénat donnent les pouvoirs constituants
à Philippe Pétain, à une écrasante majorité. […]. A Agen, le maire élu avant la guerre,
le docteur Messines, est destitué et remplacé par un maire nommé par Vichy, un
général en retraite, Dizot de Montagu. Le pays se voit coupé en deux zones majeures
séparées par la ligne de démarcation : la zone occupée par les troupes allemandes et
la zone libre dirigée par le régime de Vichy. […] Comme dans la plupart des villes
dirigées par le régime de Vichy, « les rues de la ville d'Agen étaient quasiment
désertes et il n'y avait rien dans les vitrines hormis des photos du Maréchal Pétain. »
(Charlotte Gray de Sebastian Faulks). La France connait en effet une nouvelle
politique dite de « collaboration » avec l'occupant. En effet, le Maréchal […] Vivre
sous Vichy se caractérise par de nombreuses mesures prisent qui vont bouleverser la
vie quotidienne des français. Comprenons que le gouvernement de Vichy a pour
objectif général de réaliser un redressement intellectuel et moral. La famille connait
des changements peu négligeables : « Une famille...un nouveau destin à la Pétain. »
Dans un premier temps, les femmes sont une des principales cibles du régime. Elles
sont contraintes à rester chez elles, destinées à s'occuper de la sphère privée
comportant les tâches ménagères, l'éducation des enfants, etc. Le Maréchal Pétain
crée aussi la fête des mères, le 25 mai 1941, et la rend nationale pour rendre
hommage aux Femmes. Les nouvelles lois atteignent directement leur liberté, tant
d'épouse, de travailleuse ou de mère. En effet, les avortements sont désormais
interdits, considérés comme des « crimes contre la sureté de l'État », depuis la loi du
15 février 1942. De plus, les femmes mariées sont interdites d'embauche avec la loi
du 11 octobre 1940 (Interdiction d'embauche des femmes mariées dans les services
de l'État, les collectivités locales ou territoriales. Obligation pour les femmes de plus
de 50 ans de prendre leur retraite). Le divorce des femmes est rendu très difficile,
voire impossible, d'après la loi instaurée le 2 avril 1941 (Loi interdisant de divorcer
avant un délai minimum de trois ans de mariage. Restriction des causes de divorces).
Dans un second temps, le père de famille est désormais considéré comme le chef de
famille. Pétain les qualifient « d'aventuriers des temps modernes », ils constituent le
pilier du foyer familial. A cette politique familiale du gouvernement de Vichy, vient
s'ajouter un important programme d'éducation générale de la jeunesse, également
basé sur la personnalité du Marechal Pétain. Ce dernier souhaite inculquer aux jeunes
« l'esprit d'équipe » et « le sens de la communauté », car tout régime qui cherche à
remodeler ses citoyens concentre ses efforts sur les enfants et les adolescents en qui
il voit son meilleur espoir pour l'avenir. En effet, la jeunesse est une autre cible
principale du régime. Ce dernier utilise, entre autres, les chansons, les affiches et les
programmes scolaires pour aboutir à ses fins. L'école fait partie des domaines
majeurs qui participe de l'enseignement des valeurs nouvelles, et principalement,
l'adoration pour Pétain : « Il fallait adorer Pétain! » nous dit Monsieur Mazoni.
L'honnêteté, la discipline, le respect de l'autorité, ainsi que le désir de travailler
durement, de vivre sainement, de se marier tôt et de fonder une famille nombreuse
font partie intégrante des nouvelles mesures. L'école est l'endroit clé pour inculquer
aux jeunes, dès leur plus jeune âge, ces nouvelles règles fondées sur la personne du
Maréchal, désormais essentielles à la société et incontournables de tous les français.
[…] Dès le mois de décembre 1940, l'instruction publique instaure de nouveaux
programmes inspirés de la devise « Travail, Famille, Patrie » du Maréchal Pétain.
L'enseignement de l'Histoire, par exemple, est renié, la période de la Révolution
Française notamment, qui est désormais totalement rejetée. Pour ce qui est de
l'enseignement de la grammaire, Mr Cottenceau nous dit : « Nos cahiers étaient
également rédigés en fonction du Maréchal Pétain! Tenez mon cahier d'écriture! ».
Tous les enfants doivent à présent faire honneur au chef d'État en chantant tous les
matins le fameux refrain « Maréchal, nous voilà devant toi, le Sauveur de la France...
». Le portrait de Pétain trône sur les murs des classes, nous sommes totalement dans
le culte de la personnalité. […] De plus, l'éducation physique est mise en valeur, ce qui
donne le gout de l'effort aux jeunes, […] Effectivement, le sport fait l'objet de toutes
les attentions du gouvernement : on encourage les jeunes à le pratiquer et on
multiplie les heures de plein air et d'éducation physique au lycée, le laisser-aller de la
jeunesse d'avant-guerre et son manque d'esprit sportif étant jugés responsables de
la défaite de 1940. […]Certaines familles françaises, essaient de trouver de quoi se
divertir, pour « s'évader » et pour oublier un instant cette vie constamment
réglementée. […]

Tpe-39-45.blogspot.fr, publié par JF, Février 2010

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