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Bauxite

minerai

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La bauxite est une roche sédimentaire blanche, rouge ou grise, caractérisée par sa forte
teneur en alumine Al2O3 et en oxydes de fer. Cette roche constitue le principal minerai
permettant la production d'aluminium et de gallium.

Bauxite ou minerai permettant la production d'aluminium.


Bauxite (Hérault) avec des pisolithes.

Bauxite.

Elle se forme par altération continentale en climat chaud et humide. De structure variée, elle
contient dans des proportions variables des hydrates d'alumine, de la kaolinite, de la silice et
des oxydes de fer qui lui confèrent souvent une coloration rouge.

Ses minéraux spécifiques sont les hydrates d'alumine comme les polymorphes de Al(OH)3
(bayérite et gibbsite, monocliniques) et ceux de AlO(OH) (diaspore et boehmite,
orthorhombiques). Cette altérite n'est considérée comme minerai d'aluminium que si sa
teneur en silice ne franchit pas un seuil d'environ 8%. Ce seuil est variable selon les coûts du
procédé d'extraction de l'alumine, puis de la transformation de l'alumine en aluminium par
électrolyse.
Bauxite aux Baux-de-Provence.

Historique

La bauxite a été découverte par le chimiste Pierre Berthier en 1821 sur la commune des
Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône), en cherchant du minerai de fer pour le compte
d'industriels lyonnais.

Il lui donna le nom de « terre d'alumine des Baux ». Le nom fut transformé en « beauxite » par
Armand Dufrénoy en 1847 puis en « bauxite » par Henry Sainte-Claire Deville en 1861 qui
avait été alerté à ce sujet par l'ingénieur des mines Gustave Noblemaire[1]. Le premier site
industriel producteur d'aluminium au monde utilise la bauxite qui est amenée à Salindres
dans le Gard, dès 1860.

Composition des minerais

Couche de bauxite sur du grès, Weipa, Australie


Bauxite provenant de Slovaquie

La bauxite est issue de l'altération de roches contenant des minéraux argileux (ou silicates
d'alumine). Cette altération est efficace en climat tropical comme dans les Baux-de-Provence
pendant le Crétacé ou aujourd'hui dans cette zone climatique où elle donne naissance à des
cuirasses latéritiques de couleur jaune ocre.

Composition générale

La bauxite n'est considérée comme minerai d'aluminium que si sa teneur en silice ne


dépasse pas un seuil d'environ 8%. En aucun cas le seuil ne peut dépasser 15 %, valeur pour
laquelle les hydrates d'alumine sont instables au profit de la kaolinite. Par démantèlement,
cette roche résiduelle donne naissance à diverses autres roches de type sédimentaire que ce
soit en milieu marin ou continental, voire souterrain par soutirage dans leur substrat
carbonaté par dissolution de ce dernier (aramonite).

On distingue deux types de bauxite : la bauxite de karst et la bauxite latéritique. Elles sont
constituées de minéraux de la famille des hydroxydes et oxydes d'aluminium, des hydroxydes
et des oxydes de fer, des minéraux de titane, des minéraux argileux.

bauxite bauxite
composé de karst latéritique

en % du minerai sec

Al2O3 48 à 60 54 à 61

SiO2 3à7 1à6

Fe2O3 15 à 23 2 à 10

TiO2 2à3 2à4

CaO 1à3 0à4

H2O (combiné) 10 à 14 20 à 28

Zn, V, C organique traces -


Les oxydes et hydroxydes d'aluminium
La bayérite α-Al(OH)3 et la gibbsite γ-Al(OH)3 (appelée également « hydrargillite »),
monocliniques. Elles sont souvent présentes dans les bauxites latéritiques (bauxite à
gibbsite de la Jamaïque). On les trouve avec d'autres hydroxydes d'aluminium dans la
bauxite de karst.

La bœhmite : γ-AlO(OH) (orthorhombique). La bœhmite est très présente dans les bauxites
de karst associé avec un autre hydroxyde.

Le diaspore : α-AlO(OH) (orthorhombique).

Le corindon : α-Al2O3 (trigonal à réseau rhomboédrique).

Les hydroxydes et oxydes de fer

Les plus fréquents sont :

la goethite : α-FeO(OH) et la lépidocrocite, γ-FeO(OH) (orthorhombiques) ;

l'hématite : α-Fe2O3.

On trouve également la magnétite (Fe3O4) et la maghémite (γ-Fe2O3).

À cause de la présence de ces minéraux de fer, la bauxite avait longtemps été considérée au
e
 siècle comme un minerai de fer trop riche en aluminium pour être utilisé.

Minéraux de titane

Le titane est principalement présent sous forme de TiO2 (rutile, anatase, brookite).

Argile

Concentrée à la base et au sommet des couches de bauxite, on trouve fréquemment de la


kaolinite Al2Si2O5(OH)4 souvent associée à la bœhmite et la gibbsite, minéraux qui en
dérivent par hydrolyse en milieu continental ou y reviennent par silicification progressant
depuis la couverture sédimentaire du minerai.

Gallium

La bauxite est l'une des deux principales sources du gallium avec les minerais de zinc[2]. En
moyenne, on trouve 57 ppm de gallium dans la bauxite[2].
Lors de l'extraction de l'alumine de la bauxite par le procédé Bayer, le gallium s'accumule
dans l'hydroxyde de sodium, à partir duquel il peut être extrait de différentes manières. Une
technique récente utilise de la résine échangeuse d'ions[3]. L'efficacité de l'extraction dépend
de la concentration en gallium dans la bauxite ; pour une teneur de 50 ppm, environ 15% du
gallium peut être extrait[3], soit environ 7,5 grammes par tonne de minerai.

Production

Article détaillé : Histoire des mines de bauxite.

Évolution de l'extraction

Gisements de bauxite en 2006

L’extraction de la bauxite de
Évolution de la production de bauxite dans le monde entre 1900
manière industrielle a débuté
et 1990[4], suivant les continents.
en 1860 dans le département
français du Gard. Elle est
longtemps restée inférieure à 10 000 tonnes par an jusqu'au début des années 1880. Le
démarrage de la production d'aluminium par le procédé Héroult-Hall en 1886 a donné le coup
e
de départ d'une forte augmentation. Au tournant du  siècle, la production dépasse pour la
première fois la barre symbolique des 100 000 tonnes, et celle du million de tonnes annuel
autour de 1920[4].

Excepté à la sortie de la Première Guerre mondiale, la France est restée le premier producteur
mondial jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, suivi par les États-Unis. Vers 1930, de nouveaux
pays d'Amérique (Caraïbes, Guyane, Suriname) et d'Europe (Yougoslavie, Hongrie) prirent un
poids grandissant dans la production, jusqu'à représenter les deux tiers de la production
mondiale en 1939.

e
La deuxième moitié du  siècle montre un renouvellement des pays producteurs : la
production des acteurs historiques (France, États-Unis) devient progressivement marginale,
celle de l'Amérique latine (Jamaïque, Brésil) garde une place importante, mais surtout, on
constate l'émergence rapide de l'Australie et, dans une moindre mesure, de la Guinée.

e
 siècle

Depuis la fin du
e
 siècle, la
production de
bauxite
continue
d'augmenter à
un rythme
élevé, avec un
doublement de
la quantité
annuelle Évolution de la production de bauxite dans le monde entre 1994 et 2019[5].
extraite entre
2000 et 2015. En 2019, plus de 350 millions de tonnes de bauxite ont été exploitées.
L'augmentation de la demande est notamment tirée par les trois principaux pays producteurs
que sont l'Australie, la Chine et la Guinée. Les besoins en aluminium pour la transition
énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique devraient continuer à accroître la
production dans les prochaines années.

Dangers liés à la bauxite (transport maritime)

Dans certaines condition d'humidité et de granulométrie, la bauxite peut se comporter


comme un liquide.

Cette particularité a été définie comme la cause du naufrage d'un vraquier (Bulk Jupiter) en
janvier 2015 causant la mort de 18 marins.

L'Organisation Maritime Internationale a mis en place des mesures pour prévenir les
capitaines des navires de ces dangers.[6]

Commerce
Fabrication de perles en bauxite au Ghana

En 2014, la France est nette importatrice de bauxite, d'après les douanes françaises. Le prix
moyen à la tonne à l'importation était de 35 euros[7]. En 2020, la bauxite fait son entrée dans
la liste des matières premières critiques pour l'économie européenne[8].

Notes et références

1. Gustave Noblemaire, Histoire de la maison des Baux, introduction, p. VI

2. (en) « Compilation of Gallium Resource Data for Bauxite Deposits Author: USGS » (http
s://pubs.usgs.gov/of/2013/1272/pdf/ofr2013-1272.pdf)  [archive] (consulté le
18 septembre 2021)

3. (en) Max Frenzel, Marina P. Ketris, Thomas Seifert et Jens Gutzmer, « On the current and
future availability of gallium », Resources Policy, vol. 47, mars 2016, p. 38–50
(DOI 10.1016/j.resourpol.2015.11.005 (https://dx.doi.org/10.1016/j.resourpol.2015.11.005)
)

4. « Historical Statistics for Mineral and Material Commodities in the United States » (http
s://www.usgs.gov/centers/nmic/historical-statistics-mineral-and-material-commodities-un
ited-states#bauxiteandalumina)  [archive], sur www.usgs.gov (consulté le
20 septembre 2021)

5. « Bauxite and Alumina Statistics and Information » (https://www.usgs.gov/centers/nmic/


bauxite-and-alumina-statistics-and-information?qt-science_support_page_related_con=0#
qt-science_support_page_related_con)  [archive], sur www.usgs.gov (consulté le
18 septembre 2021)
6. « L’OMI met en garde quant aux dangers de liquéfaction de la bauxite » (https://www.im
o.org/fr/MediaCentre/PressBriefings/Pages/38-bauxite-CCC.aspx)  [archive], sur
www.imo.org (consulté le 20 janvier 2022)

7. « Indicateur des échanges import/export » (http://lekiosque.finances.gouv.fr/LEO/frame_


LEO.asp)  [archive], sur Direction générale des douanes. Indiquer NC8=26060000
(consulté le 7 août 2015)

8. (en) « Critical Raw Materials Resilience: Charting a Path towards greater Security and
Sustainability » (https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=CELEX:52020DC0
474)  [archive], sur eur-lex.europa.eu (consulté le 5 septembre 2021).

Voir aussi

Liens externes
(en) http://www.mindat.org/min-575.html  [archive]

Musée des Gueules Rouges de Tourves - www.museedesgueulesrouges.fr (http://museede


sgueulesrouges.fr/)  [archive]

Bibliographie
Fathi Habashi (1994) "Bayer's process for aluminium production, a historical perspective",
Cahiers d'histoire de l'aluminium, no 13, hiver 1993-1994, page 21

F. [Qui ?] Burragato (1964) "Analisi mineralogica e confronto tra alcune bauxiti dell'Italia
centrale e meridionale", Periodico di Mineralogia, Rome p. 501-520

Henry Sainte-Claire Deville (1861), Annales de chimie et de physique, Paris, 61: 309

(en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James
Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837–1892, vol. I : Elements,
Sulfides, Sulfosalts, Oxides, New York (NY), John Wiley and Sons, Inc., 1944, 7e éd., 834 p.
(ISBN 978-0471192398), p. 667

Jacques Régnier, « La Bauxite : de la Méditerranée à l'Afrique et au-delà », Cahiers d'histoire


de l'aluminium, no 24, été 1999, page 15

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Dernière modification il y a 1 mois par Pixeltoo

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